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  • Sixime Anne Numro 68 Janvier 1904

    LE BTON ARM Organe des Concessionnaires et Agents du Systme HENNEBIQUE

    SOMMAIRE l'ge. LE VIII

    E CONGRS ET L'EXPOSITION DU BTON ARM Hj|

    SUR LA RSISTANCE DES PLANCHERS EN BTON ARM LE FEU ET LE BTON ARM AU THTRE || UN NOUVEAU THTRE A ANVERS... |J' LES CONSTRUCTIONS EN BTON ARM Jl^ LE DURCISSEMENT DU BTON DANS LES PIEIX J*

    W

    LES MODES DE DFORMATION ET DE RUPTURE DES FERS ET DES ACIERS DOUX l EXPOSITIONS..... VARITS: ] L'EXPOSITION DE MILAN J21

    [ UNE MAISON MONSTRE EN CIMENT ARM TRAVAUX DU MOIS DE DCEMBRE 1-2

    ( PLACE D'RCACHON (PLANCHE I). ANNEXES : ^ ij

    gINE DE DOUNSTON-ON-TYNE (ANGLETERRE) (PLANCHE II).

    Le VIIIe Congres ET L'EXPOSITION DU BTON ARM

    Suivant la tradition, les agents et concession-naires du systme Hennebique, se sont runis en Congrs annuel, autour du fondateur de la mai-son, dans les premiers jours de janvier dernier.

    Ce 8E Congrs du Bton arm s'est ouvert le dimanche 10 janvier, en l'Htel des Socits sa-vantes, 8, rue Danton, Paris. Il a dur trois jours. Tandis que, dans les salles du premier lage, s'accomplissait le travail intrieur du Con-grs ; tandis que s'changeaient les vues et les communications qui en constituent la texture so-lide et fconde, le public comptent se pressait dans la grande salle d'exposition du rez-de-chausse.

    Le peu de temps dont nous disposons, ne nous permet pas de donner aujourd'hui, un compte-rendu complet et document des sances du Con-irt . qui paratra avec notre prochain numro, dans la partie spciale du journal, en mme temps

  • I li LE BTON ARM

    qu'une revue dtaille de l'Exposition ; mais nous jetterons, ds prsent, un coup d'il d'ensem-ble, rapide, sur les nombreux documents envoys par les agents et concessionnaires de tous les pays. . ..

    Bien que tous les travaux raliss dans l'an-ne 1903, n'y fussent pas reprsents, on trouvait l un tableau fidle du vaste champ o s'est exer-ce l'activit des constructeurs, si nombreux au-jourd'hui, qui appliquent le systme Hennebique.

    Ce fut, en quelque sorte, le rsum de l'uvre accomplie en 1903, et cette uvre est consid-rable assurment.

    Nous n'tonnerons personne, en rappelant que ls applications s'tendent chaque jour, et que, si les travaux raliss en 1902 taient beaucoup plus importants que ceux de 1901, la campagne de 1903 a encore marqu en avant un pas norme ; l'action de cette pliade d'ingnieurs et de cons-tructeurs s'est dveloppe dans les pays qui lui sont acquis depuis longtemps dj; mais elle s'est en outre, tendue sur des rgions inabordes jus-qu'ici, ainsi que le montrait le planisphre sug-gestif, qui figurait l'Exposition, et qui retenait et intressait tous les visiteurs. Nous le reprodui-rons dans le numro de fvrier.

    Cette vitalit, cette activit particulire qui gagne vers la priphrie, ressortait d'ailleurs, nettement, lorsqu'on parcourait l'Exposition, dont elles taient pour ainsi dire, la caractris-tique, et les exposants eux-mmes les ont mises en vidence, car, tandis que certaines rgions n'taient reprsentes que par quelques photo graphies bien choisies parmi les nombreux tra-vaux excuts une simple carte de visite parce que le systme Hennebique y est si solide-ment assis qu'il n'est point ncessaire d'en ap-porter la preuve ; certaines agences, en pays trangers, notamment, se sont affirmes et ont tenu honneur de grouper, dans des tableaux aussi complets que possible, des sries nom-breuses et varies d'ouvrages, tous importants, dont l'ensemble considrable embrassait tous les genres et dmontrait, mieux que tous les dis-cours, que les efforts ont t couronns de succs.

    C'est avec grand plaisir que l'on constate la rapide croissance de ces jeunes rameaux rcem-ment issus du vieux tronc.

    Une seconde observation d'un ordre plus gn-ral se rapporte la diversit de plus en plus grande des applications du Bton arm. Certes, il y a longtemps dj que l'on fait des planchers et des suppor'ts verticaux, (les silos, des rser-voirs, des maisons tout entires. Mais jamais on n'avait constat une orientation aussi nette vers les grands travaux publics.

    Ce rsultat est d'autant plus remarquable qu'il ne suffisait pas de concevoir des ponts, des murs de soutnement, des murs de quai ; mais qu'il fallait vaincre l'inertie des gens comptents, cal-mer les apprhensions des grandes administra-tions, amener les ingnieurs considrer le B-ton arm, non plus comme une nouveaut mys-trieuse et pleine d'alas, mais comme un mode de ClistfticuOn aussi sr que les antiques amon-cellements de pierres, ou que les charpents m-talliques auxquelles on a prt si longtemps toutes les vertus.

    Voil ^j qu'on y parvient, et bien des symp-

    tmes semblent Indiquer en mme temps, et la faiblesse du mtal, et l'extension de plus en plus grande du Bton arm.

    Dans le domaine des ponts de grande porte, en particulier, le procs est gagn. Les ponts en Bton unissent l'conomie la scurit j et cette ( -onomie n'exclut pas l'lgance. l suffit, pour * s'en convaincre, d'examiner le grand nombre de pdrtts excuts en Bussie, dont nous donnerons plusieurs reproductions et surtout le magnifique pont, sur la rivire Kazargune, avec ses 13 ar-ches de 23 mtres d'ouverture, ou les multiples projets, si varis et si dcoratifs, prpars par M. PorcheddU, pour le pont Humberto, sur le P, Turin ; nous donnerons de tout cela, une numration complte prochainement.

    L'emploi qui se gnralise des pieux et pal-planches en Bton arm, met galement, entre les mains des ingnieurs, des moyens nouveaux et puissants de raliser trs simplement et peU do frais, les ouvrags ls plus difficiles et qui ncessitaient, autrefois, un dploitement in-croyable d'artifices de fondation et des dpenses impossibles chiffrer par avance.

    S'agit-il de fonder une pile en rivire ? Au lieu de crer tout d'abord une enceinte factice en charpente, ou de couler avec quels soins et quelles peines ! un lourd caisson ; au lieu d'puisements coteux, de dragages et de rem-plissages en bton, voil les pieux et les pal-planches en BtOtl arm Oui s'enfoncent et s'ali-gnent, Constituant une Vritable pile profond-ment enracine dans le sol, et qui se suffit elle-mme, paire qu'elle offre elle seule la rsis-tance ncessaire et calcule.

    S'agil-il d'un mur de quai ? les mmes moyens permettent de le construire rapidement et sre-ment.

    L'Exposition, cef gard, fut particulirement riche. ( )n pouvait voir des battages de pieux, un peu dans tous les pays : Hambourg, dont nous nvoiis parl dans notre numro de novembre, (i Cherbourg, Arcachon, dont nous donnons l'intressante jete (Pl. 1), en Autriche, en Bus-sie, au Caire, etc. La question des fondations, o In BtOH arm joue un rle si prcieux, a t, comme la caractristique de cette Exposition o figuraient aussi les intressantes applications laites, au terrain compressible, parles mthodes de fondation par compression du sol, (procd Dulac), Oui viennent heureusement complter l'emploi du Bton arm.

    Les Etats-Unis et l'Angleterre avaient envoy la reproduction de remarquables travaux que nous examinerons. Nous donnons (Pl. II), une charpente excute en Angleterre, et qui fut trs remarque.

    Enfin, pour qui voulait avoir une vue d'en-semble sur la souplesse et la vrit des applica-tions du Bton arm, systme Hennebiqu, il suffisait de jeter un coup d'il sur le vaste ta-bleau prpar pour l'agence rcemment cre au Transvaal. L, tous les genres taient reprsen-ts par quelques-uns des meilleurs types ex-cuts.

    Le mois prochain nous ferons une revue d-taille de tous ces ouvrages.

    P. G.

    LE BTON APM 115

    Sur la rsistance des plancbers en Bton arm Dans la Revue du Gnie du mois de novembre

    1903, le colonel Lerosey, dont on connat la com-ptence dans toutes les questions relatives au ciment arm, rend compte des expriences ex-cutes sous sa direction, sur des planchers de la caserne Bostolan, Aix.

    Nous relevons dans cette tude une observa-tion que ne devraient jamais oublier ceux qui pratiquent ce genre de construction et qui jus-tifie en tout cas les ides en cours dans ce jour-nal.

    On ne saurait assimiler un hourdis en Bton arm et les nervures qui le soutiennent au plate-lage et aux poutres d'un plancher en bois, et, si dans le langage courant on emploie les mmes mots, pour dsigner les parties analogues des uns et des autres, il faut toujours avoir l'esprit que leur rle est essentiellement diffrent dans les deux cas. Tandis que le plancher en bois est soutenu par les poutres ou les solives et qu'il ne coopre aucunement la rsistance de l'ensem-ble, il en est tout autrement du hourdis d'un plan-cher en Bton arm.

    Dans ce dernier cas, poutres, solives et hour-dis forment un tout unique, un monolithe, ht-rogne, il est vrai, mais dont toutes les parties sont solidaires. D'une faon gnrale, le hourdis y travaille la compression et la nervure la traction. Et, sans l'action du hourdis, les pr-tendues poutres et solives ne pourraient pas r-sister aux charges que doit pouvoir supporter le plancher. On le voit facilement par le calcul, mais nous venons, ajoute le colonel Lerosey, d'avoir l'occasion de le vrifier exprimentalement. Cette solidarit de toutes les parties des planchers en Bton arm est trs avantageuse. Tandis que dans les planchers traverses en bois ou mtal-liques, le hourdis n'est qu'un poids mort qu'il faut soutenir, le hourdis des planchers en Bton arm concourt leur rsistance et c'est la rai-son de Y conomie qu'offrent ces planchers.

    Une autre observation faite par le mme offi-cier suprieur est relative aux flches pralables que peuvent prendre les planchers sous leur propre poids. A son avis, ces flches pralables ne prennent une valeur importante, la plupart du temps, que par suite d'une insuffisance de rigi-dit des tais, portant le coffrage, qui, ds lors, tassent lgrement, pendant le pilonnage du B-ton. Ainsi s'expliqueraient les diffrences nota-bles que l'on peut remarquer dans les flches pralables, que prsentent des planchers analo-gues.

    Quoi qu'il en soit, il est bon de tenir compte de cet effet, en donnant au plancher une contre-flche. C'est ainsi que pour le plancher du han-gar aux voitures de la caserne Bostolan, cons-truit dans le systme Hennebique, le service du Gnie avait prescrit de donner une contre-flche de 25 mm. sur 8 m. de porte. Ce plancher cou-vre 11m. 80 sur 8.00 m. Il est compos de deux poutres-matresses, d'une solive transversale di-visant en deux la porte de 8 m. et d'un hourdis. Il a l excut en octobre 1902.

    La contre-flche a disparu sous le poids mort

    du plancher et des matriaux de construction des murs du hangar.

    C'est dans cet tat que le plancher a t soumis aux preuves de surcharge, et l'on a pu constater qu'il n'a pris aucune flche permanente sous les surcharges d'preuve.

    Aux termes du march, le plancher devait tre charg, d'abord 500 kg, puis 750 kg., par mtre carr, laisss vingt-quatre heures. La fl-che maximum ne devait pas dpasser dans le premier cas 1/1500 et dans le second 1/1000 de la porte. La flche restante pouvait atteindre la premire de ces valeurs.

    On a procd un premier essai 500 et 750 kgs, laisss vingt-quatre heures, puis vingt-qua-tre heures aprs dchargement, un second essai o la charge de 750 kgs a t laisse en place, pendant 3 jours 19 heures. Notons toute-fois que, dans les deux essais, n'ayant plus de sacs lorsqu'on est arriv la surcharge de 695 kgs, on a d, pour atteindre celle de 750 kgs, sur une partie au moins de la surface, reprendre des sacs dans le tiers Est du plancher, pour charger les deux autres tiers.

    A propos de ces charges incompltes, le colo-nel Lerosey signale que, lorsque, pour une rai-son quelconque, on ne peut mettre la charge d'-preuve sur toute l'tendue du plancher essayer, et qu'on n'en charge que la moiti ou le tiers, il convient, moins d'impossibilit qui se prsente rarement, de disposer la charge d'preuve, de manire ce que son axe concide avec celui des portes; on a en effet, constat dans ces essais d'Aix, trois exceptions prs, que la flche tait maximum dans la section transversale, passant par l'axe des portes, ce qui tient probablement ce que les moments d'encastrement sont plus fai-bles dans cette section.

    Dans l'exprience que nous analysons, on a trouv, sous 750 kgs de surcharge, les valeurs suivantes, trs faibles, pour les flches du hour-dis et de la solive :

    1" essai : solive, 1,55 m/m ; hourdis 1,7 m/m . 2" essai 1,05 0,9 La poutre de gauche, la seule rellement char-

    ge 750 kgs, a donn : 1" essai : 500 kg. 2,7 m/m ; 750 k. 4,8 m/m aprs dchargement 1,4 m/m .

    2e essai : 500 kg. 2,2 m/m ; 750 k. 3,2 m/m aprs dchargement 0,3m/m . Conclusion : le premier essai 750 kgs a donc

    rendu le plancher absolument lastique pour cette charge.

    En outre, il est intressant de noter la petitesse de la flche lastique de cette poutre en Bton ar-m de 8 m. de porte : 3,2 mm. sous 750 kgs, et de la comparer celle d'une poutre mtallique qu'il est facile de calculer. Or, on trouve qu'une poutre d'acier de 0,40 m. de hauteur et de mme porte, prendrait une flche de 12,9 mm., soit quatre fois plus grande, si elle travaillait 8 kgs, par mm. carr, et de 19,3 mm, soit six fois plus grande, si elle travaillait 12 kgs, ce qui serait au moins l taux de travail adopt pour la se-conde surcharge qui dpasse de moiti la charge normale.

    Les planchers en Bton arm, aprs avoir pris leur flche pralable, qu'on peut d'ailleurs com-

  • 116 LE BETON ARME

    penser par une contre-flche, sont donc beau-coup plus rigides que des planchers traverse mtallique.

    A cause de leur masse, rellement monolithe, il faut ajouter que leurs vibrations sont aussi beaucoup plus faibles. Ainsi, sur ce plancher de 8 m. de porte, quatorze hommes sautant au centre, n'ont produit qu'une oscillation de 0,2 mm d'amplitude.

    Aprs tous ces essais, on n'a constat aucune fissure, ni dans le dallage en ciment, ni dans les artes de la solive qui, intentionnellement, avaient t avives pour mieux les dceler, s'il s'en produisait.

    Ces trs bons rsultats, le colonel Lerosey ne manque pas d'en reporter une bonne part aux soins apports par l'entrepreneur, dans l'excu-tion de ce plancher et c'est une constatation que nous relevons avec plaisir.

    G. E.

    Le feu et le Bton arm au Thtre Encore une effroyable catastrophe due au feu

    dans un thtre. Il ne s'agit pas d'un btiment an-cien et l'on ne peut que dplorer la routine qui perptue des mthodes vicieuses de construction dans le pays mme o la ncessit de mettre les difices l'abri de l'incendie est pourtant si bien reconnue : en Amrique.

    C'est de Chicago que nous vient la triste nou-velle. On donnait en matine une reprsentation de Barbe-Blcue-le-Jeune, dans la magnifique salle du Thtre Iroquois, rcemment construit sur les plans de l'Opra-Comique de Paris, lors-que les flammes ont dvor les dcors. Au cri :

  • 118 LE BTON ARM

    est encore appel rendre. Les ingnieurs et les constructeurs auront dsormais faire tat de ce facteur important dans leurs tudes et dans la pr-paration de leurs projets.

    Il rsulte d'expriences officielles faites Gand en 1899 et Paris, rue Lamarck, l'an dernier, au mois d'aot, que l'incombustibilit des cons-tructions en ciment arm est complte

    Des constructions tablies cet effet ont t soumises des tempratures de 700 et mme 1200 degrs. On a constat que les enduits seuls avaient un peu souffert, mais que les rsistances et l'las-ticit des planchers n'avaient pas t modifies.

    Cette incombustibilit certaine est une qualit prcieuse tout fait spciale qui, dans bien des cas, peut suffire pour justifier l'adoption du ciment arm.

    La rapidit et les facilits d'excution sont en-core des avantages certains.

    On peut toujours se procurer en peu de temps du ciment et des fers du commerce. Il n'y a plus de carrires ouvrir, de pierres tailler, de fers sp-ciaux commander, ni de dlais subir.

    Au quai Debilly on a construit en deux mois des murs de soutnement et un pont qui ont cou-t 200.000 francs environ. Pour la couverture de la ligne des Moulineaux on en tait arriv pro-duire pour 400.000 francs de travaux en deux mois, c'est--dire en moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour se procurer des fers spciaux.

    Les facilits d'excution tiennent surtout la possibilit que l'on a de ne faire que des approvi-sionnements successifs sans encombrer le chantier par des dpts de pierre ou de poutres mtalliques.

    On peut aussi (et, pour des travaux excuts en cours d'exploitation, la ressource est prcieuse) sus-pendre l'excution un moment quelconque et la reprendre ds que la cause d'interruption a cess.

    Ce sont ces avantages et ces facilits qui ont motiv le rle important jou par le ciment arm dans l'excution des beaux travaux de la ligne de Courcelles Passy et au Champ de Mars. Accessoi-rement on y a bnfici de la suppression du bruit particulirement gnant qu'aurait produit le rive-tage, et Ton a pu trs facilement raccorder les nou-veaux ouvrages aux anciens, en les moulant en quelque sorte sur les maonneries existantes.

    Dans les pays o les matriaux de construction sont rares, l'emploi du ciment arm est conomi-que, l'insonorit et l'impermabilit du ciment sont des qualits.

    Au mois de fvrier dernier, on a fait Grenoble une enqute officielle sur la conservation des fers dans le Bton de ciment, on a relev deux tuyaux d'une conduite de 0 m. 30 pose en 1886 dans la-quelle l'eau circulait sous une charge de 25 mtres; malgr la faible paisseur de l'enveloppe, et malgr que l'on n'ait fait aucune rparation depuis la mise en service, on a constat que les tuyaux taient en parfait tat de conservation et enfin que l'adhrence entre le mtal et le ciment tait considrable.

    De son ct, M. l'ingnieur en chef Rabut, a ap-pliqu le Bton arm sur une vaste chelle dans les

    importants travaux qu'il a fait excuter, notam-ment au fameux souterrain de Meudon o grce son emploi dans la partie dlicate de cet ouvrage, par une chemise intrieure de 0 m. 25 seulement d'paisseur, il a pu doubler la force de rsistance d'un revtement pralable en maonnerie de pierre de taille, ayant jusqu' 1 m. 60 d'paisseur.

    Dans une note publie rcemment par cet ing-nieur dans les Annales des Ponts et Chausses, propos de l'enseignement sur le Bton arm intro-duit l'Ecole Nationale des Ponts et Chausses, on lit ceci :

    Une place de rhabilitation a t rendue aux armatures mtalliques dans les maonneries dont le rle utile et souvent plus qu'utile longtemps contest par des motifs d'homognit, qui aujour-d'hui font sourire, est mis depuis peu dans une lu-mire quasi clatante par le sans-faon avec lequel le Bton arm se permet de tenir.

    La vulgarisation du Bton arm est de beau-coup le progrs le plus important qui ait t ra-lis dans l'art de construire, et il n'est gure es-prer que l'occasion se reprsente d'ici longtemps, d'initier nos lves des nouveauts d'un tel ordre de grandeur et d'intrt.

    Nous pourrions citer mille et une opinions de cette valeur ; qu'il nous suffise au point de vue des constructions civiles, de donner quelques lignes d'un architecte de haut mrite, M. Boileau, qui oc-cupe une place envie parmi ses collgues. Dans une tude publie dans le journal Y Architecture, il dit entre autres :

    Il y a quelques mois nous avons eu l'occasion de chercher le parti tirer du ciment arm. C'tait propos d'un projet de construction utilitaire, curies et manutention, qui supposait un ensemble important de galeries grandes portes sans co-lonnes intermdiaires et des planchers soumis des charges beaucoup plus qu'ordinaires.

    La question de la dpense jouait naturellement un grand rle dans l'espce, comme aussi celle de l'incombustibilit.

    Des calculs faits en supposant d'abord une cons-truction ossature en fer apparente et, ensuite, un parti o le fer, non apparent, serait employ dans des conditions rationnelles, parti qui nous semblait parfaitement ralis par le systme Hennebique, nous conclmes en faveur de celui-ci.

    L'conomie ralise tait trs sensible tant pour l'ossature que pour les remplissages et les surfaces portantes.

    Le caractre d'incombustibilit d'une construc-tion o toutes les parties apparentes des pices es-sentielles sont en ciment ne pouvait donner lieu aucun doute.

    On sait pertinemment aujourd'hui, par des ex-priences nombreuses, que si le fer est excellent dans le cas d'un incendie de trs faible importance ou d'un commencement d'incendie, il n'en est plus ainsi quand le feu a pris un certain dveloppement, les poutres en fer, portes au rouge, se distendent, entranant avec elles les hourdis et mme les murs, et deviennent par ainsi un agent de destruction de

    LE BTON ARM 119

    l'difice presque aussi actif que le feu lui-mme. . Des expriences concluantes dmontrent que

    le ciment, tout au contraire, peut supporter des tempratures trs considrables et prserver ainsi efficacement les fers qu'il enveloppe. Ces fers s'y conservent d'ailleurs d'une faon indfinie sans aucune oxydation. La construction en ciment arm une fois faite doit tre considre comme aussi du-rable que, par exemple, le Bton des Romains ; les infiltrations d'eau n'y peuvent rien ; elle n'exige aucune espce d'entretien.

    Nous n'allongerons pas outre mesure ces cita-tions dj longues,elles suffisent dmontrer la valeur, nous pourrions dire la supriorit, du Bton arm en tout genre de construction.

    Avec les aciers haute tension qu'on fabrique aujourd'hui, il va prendre un essor plus grand en-core, car il pourra aborder avec succs les probl-mes les plus hardis.

    Nous ne voudrions pas faire un procs trop facile aux constructions mtalliques, qui rendront encore longtemps de grands services car le champ des ap-plications est immense et chacun y peut rcolter. Cependant les faits sont l patents, qui crvent les yeux, pourrait-on dire.

    Le mtal offre moins de scurit que le bois lui-mme, sa dure peut tre compare celle de la vie humaine, c'est--dire qu'elle est bien prcaire.

    Que d'ouvrages morts-ns que nous pourrions citer : le pont de Tarbes, de Boston, d'Inverness, de la Morava, de Louisville, etc., tombs, la plu-part, pendant les preuves de rception ; d'autres, de faible complexion, comme ceux de Villeutt, de Monchestein, de Talca, prissant la fleur de l'ge: 15 ou 20 ans aprs leur naissance ; d'autres encore, un peu plus robustes, atteignent l'ge moyen, 30 ou 40 ans, et disparaissent, entranant avec eux malheureusement de nombreuses victimes : tel, il y a quelques jours peine, le pont de Montalvo, sur la ligne de Bilbao ; celui d'Uckfield, dans le comt de Sussex, en Angleterre, quelques jours d'inter-valle en faisait autant. Enfin citons un centenaire (rara avis) qui s'est teint, il y a peu de mois, s'ef-fondrant de vieillesse ; le pont en fer de Coalbrook-dale, construit, dit-on, en 1777 ; ce serait le premier pont mtallique connu, encore faudrait-il savoir les vicissitudes qu'il a pu subir.

    Peut-tre a-t-il t maintes fois l'objet de soins intelligents, comme ceux donns chaque jour par les administrations prudentes leurs ouvrages ma-lades, dont l'intervention d'habiles chirurgiens ar-rive prolonger la prcaire existence, en leur ap-pliquant des remdes appropris, notamment en les enrobant dans du ciment arm qui leur refait ainsi une constitution de fer ; ce parti pris d'infuser du sang nouveau un vieillard dcrpit, est moins coteux et tout aussi efficace qu'une reconstruc-tion complte ; la Compagnie de l'Ouest doit le sa-voir, elle, qui vient de reconstruire ses grands ponts sur la Seine pour la troisime fois, depuis l'anne 1842, date de leur construction.

    Le Bton arm, au contraire, avec les soins na-turellement apports de tels ouvrages, est destin

    dfier les sicles comme celui des Romains que cite M. Boileau. Le bateau en ciment arm de Lam-bot, qui a figur l'Exposition en 1855 et qui sert aujourd'hui comme le premier jour, promener a Miraval, entre Le Val et Correns-Var, les petits en-fants de son constructeur, nous en donne l'espoir justifi.

    L'essor du nouveau venu, dj considrable, sera donc certainement prodigieux pendant le sicle qui nat.

    Il suffit de se rappeler que la seule maison Hen-nebique nous montre l'Exposition de l'habitation qui a lieu, en ce moment, au Grand Palais, le dia-gramme de ses travaux qui se chiffrent en dix ans par 120 millions 1 A quel chiffre n'arriverait-on pas si l'on pouvait runir en une formidable addition le total des travaux excuts seulement depuis 15 ans par tous les constructeurs de Bton arm. Or, qu'est-ce que 15 annes lorsqu'on a des sicles de-vant soi ?

    Un Ingnieur-constructeur en Bton arm.

    Nous n'avons pas besoin d'ajouter que nous avons vu avec plaisir faire une rponse aussi nergique que topique au champion de la mtallurgie , contempteur attitr du Bton arm.

    Merci donc l'auteur inconnu qui a bien voulu revendiquer pour le Bton arm la place lgitime qu'il est en droit d'exiger, et ci-ter le systme Hennebique comme type ce propos.

    P. G.

    Le flnrclssement h Bton flans les Dieux Le Bton arm, dans son numro du mois de

    novembre 1903, s'exprime ainsi :

    Les pieux en Bton arm furent soumis aprs battage, des essais de flexion compa- rativement avec des pieux tmoins : ils don- nrenl des rsultats plutt suprieurs, la rsis- tance semblant avoir augment, par suite de la compression du bton, rsultant du bal- lage.

    L'auteur de l'article considre que ce rsultat provient de la meilleure prise des ciments, qui, n'tant pas complte au moment du battage, se termine pendant l'action du mouton, en recevant le pilonnage nergique produit par celui-ci. A notre avis; on pourrait peut-tre chercher une autre interprtation de ce phnomne : la vibra-lion de la masse, si la prise n'est pas suffisam-ment termine, paraissant plutt de nalure

  • 120 LE BTON ARM

    dsagrger les enchevtrements des cristaux, et par suite, diminuer la rsistance.

    Ne serait-ce pas dans les phnomnes encore mal connus de la diffusion par compression, qu'il faudrait rechercher l'explication de ce surcrot de rsistance ?

    On sail en quoi consistent ces phnomnes, observs par Spring : celui-ci, ayant soumis deux plaques mtalliques susceptibles de s'allier une norme pression de contact, obtint, par dif-fusion, la formation d'un alliage entre les par-ties en contact des deux plaques.

    Le professeur Hof, dans un mmoire prsente l'Association des ingnieurs allemands, expose les rsultats obtenus dans de nouvelles exp-riences sur des limailles, et il fait remarquer que les phnomnes de diffusion dans le cas des corps solides, jouent sans aucun doute un rle trs important que l'on a mconnu jusqu'ici.

    Les minraux doivent, selon lui, leur grande cohsion la diffusion qui se produit sous le normes pressions subies par ceux-ci naturelle-ment, et il pense que le durcissement graduel des maonneries, sous les charges qu'elles portent, est d galement ces mmes phnomnes de diffusion.

    Aous voyons, nous, l'explication de l'augmen-ta lion de rsistance des pieux battus dans ces mmes phnomnes, les pressions obtenues sur les pieux, du fait du battage, tant de l'ordre de celles qu'il faut atteindre pour obtenir les ph-nomnes de diffusion des plaques mtalliques.

    PICOT,

    Ingnieur des Arts et Manufactures.

    L'opinion mise par notre aimable correspon-dant, est intressante, c'est ce titre que nous la reproduisons.

    Elle rentre toutefois, dans l'ordre des ides spculatives dont nous nous occupons peu dans ce journal, tout de documentation.

    Or, ce point de vue, ce qui importe : c'est le l'ait de la constatation matrielle d'une rsistance plus grande du pieu en Bton arm, aprs un battage nergique.

    Oue cette rsistance rsulte d'une cause mca-nique, physique ou chimique, le principal pour nous, est qu'elle soit tablie.

    Elle l'est ! L'Exposition du Congrs, dont nous parlerons

    en dtail dans notre prochain numro, l'a encore confirme ; elle a prsent des spcimens fort intressants, de battages de pieux dans les con-tres les plus diverses, comme nous le disons plus haut.

    p. G.

    LES MODES DE DFORMATION et de rupture des fers et des aciers doux

    MM. F. Osmond, Ch. Fremont et G. Cartaud ont prsent l'Acadmie des Sciences dans sa sance du 23 novembre 1903, une note que nous reproduisons ci-aprs in-extenso.

    Les auteurs se sont propos de dterminer et de classifier les modes de dformation du fer dans les fers et les aciers doux, d'tablir pour ainsi parler, l'alphabet de ses dformations l-mentaires.

    Les principaux travaux antrieurs que nous essayerons de relier entre eux et de complter sont ceux de Martens (1), Stead (2), Mugge (3), Ewing et Rosenhain (4), Heyn (5), Ewing et Ilum-frey (6).

    On sait, que le fer fondu ou soud, est un agr-gat de grains polydriques ordinairement quiaxes et que l'on peut assimiler aux cellules des corps organiss. Chaque cellule est remplie par un individu cristallin de fer... cristallis dans le systme cubique et dont l'orientation cons-tante dans l'intrieur d'une cellule varie d'une cellule l'autre. Enfin, certains gards le fer peut aussi tre regard comme amorphe si l'on considre des dformations de tel ordre que les lments structuraux soient ngligeables par rapport ces dformations.

    Il faut donc admettre que le fer possde simul-tanment les trois structures : amorphe, cellu-laire et cristalline, possibles dans les corps inor-ganiques. Chacune de ces structures entrane des dformations qui lui sent propres.

    Dans les corps amorphes, on sait que les dfor-mations suivent des lois gomtriques. Nous ap-pellerons ces dformations banales, parce qu'elles sont communes tous les corps. Dans les corps ayant un structure spcifique, les dfor-mations banales s'adaptent la structure cellu-laire ou cristalline, ou les deux la fois, engen-drant des dformations galement spcifiques.

    Dans le fer, nous distinguons sept sortes de dformations lmentaires, en partie dj con-nues, en partie nouvelles :

    A. Dformations banales adaptes la struc-ture cellulaire.

    1 Plissements microscopiques perpendicu-laires ou parallles la direction de l'effort (dj connus l'tat microscopique). Ces plissements, quand la dformation a t pousse assez loin, donnent lieu, l'intrieur de la masse, des franges signales par Heyn, qui paraissent al-ternativement sombres ou brillantes, aprs at-taque, sous une mme incidence de la lumire.

    2 Plissements obliques, connus l'tat micros-copique, sous le nom de lignes de Luders nou-veaux sous la forme microscopique et de mme nature que les franges.

    B. Dformations cellulaires pures. 3 ,J Joints des cellules dj connus.

    LE BTON ARM 121

    4 Bordures crouies plus ou moins dchique-tes le long des joints (non encore dcrites).

    C. Dformations cristallines pures. 5 Epines crouies, courtes en positions de

    clivages p (non encore dcrites), se rattachant or-dinairement aux joints.

    6 Clivages p, connus depuis longtemps. 7 Lamelles de Leumann : connues depuis

    1848, dans les fers mtoriques, observes sur certains fers terrestres, mais non utiliss pour l'tude de ces derniers (1).

    Il rsulte de nos. observations et de nos exp-riences, que :

    Pour un mme acier, toutes choses gales d'ailleurs, l'application d'efforts statiques, favo-rise les lignes de dformation banales ou cellu-laires, prodromes d'une cassure banale aprs grande dformation : la temprature du bleu, les chocs, les efforts rapidement alterns favorisent les lignes de dformation cristalline, prodromes de la rupture intercristalline immdiate ou ult-rieure, brusque et sans dformation notable.

    Pour des aciers diffrents, les dformations cristallines prennent d'autant plus le pas sur les dformations banales ou cellulaires et condui-sent d'autant plus facilement la rupture inter-cristalline, sans dformations antcdentes no-tables, que la structure cristalline est mieux d-veloppe.

    D'autres mtaux ont une structure aussi conu plique que celle du fer ; mais d'habitude, les proprits mcaniques, respectivement affrenles chacun de leurs modes superposs de structure, sont de la mme famille. Dans le fer qui consti-tue essentiellement tous les fers et aciers doux in-dustriels, refroidis spontanment partir du rouge, les proprits mcaniques affrentes chacune des structures sont trs diffrentes, voire mme opposes.

    Le fer, corps cellulaire, est trs plastique : le fer, corps cristallis, est fragile. Et comme les deux structures se trouvent, non spares dans des chantillons diffrents, mais superposes dans le mme chantillon, elles donnent lieu des fails, en apparence contradictoires.

    Suivant que les procds de fabrication auront fait prdominer l'une ou l'autre des structures, selon que l'une ou l'autre sera plus directement vise par les efforts ou empche de ragir par les conditions dans lesquelles ces efforts sont ap-pliqus, la rupture sera conscutive de grandes dformations banales et cellulaires, ou bien cris-talline, brusque, sans dformations pralables.

    C'est cette dualit qui donne au fer sa position particulire parmi les matriaux de construction et explique les ruptures imprvues qui survien-nent quelquefois en service dans les pices fabri-ques avec ce mtal.

    [Le Gnie Civil). (I) Quand nous parlons de dformations cellulaires ou amorphes,

    nous avons en vue la posltlou et la forme de ces dformations, nous ne voulons pas dire qu'elles n'entranent pas aussi, en se pro-duisant dans un rorps cristallis, certaines modifications intimes de nature cristallograptiique, mais celles-ci sont alors de second ordre.

    EXPOSITIONS

    Bruxelles, 30 dcembre,

    Il se prpare encore deux expositions qui au-ront lieu l'an prochain Dusseldorf, avant l'ex-position de Lige : une exposition internationale des Beaux-Arts et une grande exposition d'horti-culture.

    On parle, pour cette dernire, d'une construc-tion monumentale en Bton arm, avec cascades et tangs.

    Il est galement question d'un immense bti-ment o des dioramas donneront un aperu de l'horticulture travers les ges, depuis le Paradis terrestre jusqu'aux jardins modernes.

    L'EXPOSITION DE MILAN

    Son programme

    En rdigeant les programmes de l'Exposition de 1905 et en invitant les inventeurs, les industriels et les artistes du monde entier y participer, le Comit excutif a voulu affirmer son intention d'offrir chacune des branches de l'activit hu-maine l'occasion d'y figurer avec l'empreinte nette de spcialisation et d'lection qui lui est propre.

    L'entreprise considrable qu'il prpare devra con-sacrer les caractres suprieurs de l'art moderne, rvler les progrs multiformes de l'industrie et mettre en relief les aptitudes particulires chacun des peuples qui concourront solenniser, grce l'Exposition de Milan, l'une des plus glorieuses et des plus fcondes victoires du travail.

    Il importe pour cela que tous les produits qui figureront l'Exposition, portent la marque de la perfection et celle de l'originalit ; qu'ils disent et les audaces des prcurseurs, et les patientes recher-ches de ceux qui les ont suivis, et la prudence clai-re des praticiens, soit dans la ralisation de la beaut artistique, soit dans l'application l'indus-trie des merveilleuses dcouvertes de la science.

    On n'atteindrait certainement pas ce but lev si l'on permettait la production vulgaire d'en-vahir les salles de la future Exposition et de la con-vertir en un bazar de trafic.

    C'est en s'inspirant de ces ides que le Comit en-tend rgler les rapports qui s'tabliront entre les commissions ordonnatrices et les exposants.

    L'Italie n'en est plus fournir les preuves de son activit industrielle. L'ge de la maturit a sonn pour elle et il lui est permis d'aspirer dsormais montrer que son art et ses industries suivent har-diment la grande route du progrs, qu'un sens pro-fond et vigilant, de la vie moderne les anime de son souffle puissant et que grce au mrite et au gnie natif de son peuple elle a droit un poste minent dans le concours des peuples civiliss.

    (Chambre de Commerce de Milan).

  • 122 LE BTON ARME

    UNE MAISON MONSTRE EN CIMENT ARM

    On vient de construire Cincinnati (Etats-Unis) une maison 16 tages, d'une hauteur to-tale de 64 mtres, qui, si elle n'atteint pas les pro-portions colossales des difices monstres de New-York ou de Chicago, offre du moins cette particu-larit d'tre compltement difie en ciment arm.

    C'est l'application la plus considrable du ci-ment, ou plus exactement du Bton arm, qui ait t faile jusqu' prsent dans la construction des difices.

    Le rez-de-chausse de ce curieux immeuble est occup par les bureaux du chemin de fer de Cin-cinnati Saint-Louis; le premier tage est destin une banque. Des offices commerciaux divers se partagent le reste de l'difice, et les bureaux du tlgraphe sont au 16" tage!

    TRAVAUX DU MOIS DE DCEMBRE

    Bureau de Paris 21313. Planchers l'hpital Saint-Antoine. Pro-

    pritaire, l'Assistance publique. Architecte, M. Re-naud. Concess., M. Koquerbe.

    8929. Asile dpartemental de Nanterre. Ar-chitecte, M. Durand. Concess., M. Roquerbe.

    21461. Plancher l'Usine de Bercy, Paris. Pro-pritaire, la Compagnie du Mtropoitain. Concess., M. Dumesnil.

    21275. Citerne aux Usines de Noisiel. Propri-taire, M. Menier. Concess., M. Dumesnil.

    21547. Fondations pour villas, Montmorency. Propritaire, M Boudon. Architecte, M. Thion. -Concess., M. Dumesnil.

    20739. Carneau de fume la chemine du B. M. -Propritaire, Grands Magasins du Bon-March. Ar chitecte. M. Boileau. Concess., M. Dumesnil.

    21318. Planchers au garage de la Botie, Paris. Propritaires, la Compagnie Parisienne des voitures lectriques, procd Knerger . Architectev JM. E. Arnaud. Concess., M. Dumesnil.

    21085. Plancher sur sous-sol avec chssis verre, dalles et colonnes en fonte, rue de Clry, Paris. Propritaire, M. Oppenheimer. Architectes, MM. Bel-lan et Simon. Concess., M. Roquerbe.

    Bureau de Chlons-sur-Marne 21482. Plancher sur cellier, Courtisols (Marne).

    Propritaire, M. Jennequin, ngociant. Concess., MM. O. et E. Rellois.

    Bureau de Clermont-Ferrand 21602. Plancher, Aurec. Propritaire, Mme

    Veuve Boyer. Architecte, M. Coadon. Concess., MM. Chausst et Tabard.

    21600. Escaliers, le Coteau. Propritaires, MM. Grangette, frres. Architectes, MM. Grnngette, fr-res. Concess., Grangette, frres.

    Bureau de Dijon 21741. Plancher de villa, la Celle-sur-Loire (Ni-

    vre). Propritaire, M. Pasquet. Architecte, M. Pas-quet. Concess., M. Bernard.

    21817. Couverture de la chambre de la conduite de

    refoulement, Dijon. Propritaire, la Ville. Archi-tecte, M. Gallut, ingnieur. Concess., M. Giraud.

    21815. Terrasse, Dijon. Propritaire, Mlle De-thel. Architecte, M. Oeschlin. Concess., M. Gi-raud.

    21205. Vote sous passage souterrain, la gare de Laroche. Propritaire, la Compagnie P.-L.-M. Ar-chitecte, M. Picard, ingnieur en chef. Concess., M. Giraud.

    Bureau de Lille 20874. Plancher sur cave pour banque, Douai.

    Architecte, M. Wable. Concess., M. d'Halluin. 21332. Terrasse pour blanchisserie, k Eiquinghem-

    sur-Lys. Propritaire, Mme Veuve Mathieu. Con-cess., M. Debosque.

    21454. Plancher sur remise, Tourcoing. Pro-pritaire, M. Six-Saint. Concess., M. de Halluin.

    21578. Plancher pour salle de machines, Dotti-gnies . Propritaire, MM. Lagage Boet et Cie. Con-cess., M. Gaberel.

    21587. Plancher, Calais. Propritaire, M. Wa-doux. Concess., M. Bongiraud.

    21588. Plancher, Calais. Propritaire, M. La-louette. Concess., Bongiraud.

    21589. Plancher, Calais. Propritaire, M. Ca-ron. Concess., M. Bongiraud.

    21583. Plancher pour lyce, Vnlenciennes. Pro-pritaire, la Ville. Architecte, M. Dussart. Con-cess., M. Fortier.

    Bureau de Marseille 21171. Maison de jardinier, Caffe-Roquebrune.

    Architecte, M. Tprsling.

    Bureau de Nancy 21574. Couverture de ruisseau, k Thaon (Vosges).

    Propritaire, la Commune. Concess., MM. Hug et Biueder.

    21577. Poitrails, Maxeville. Propritaire, les Grandes Brasseries de M. Csar runies. Concess., MM. Lanord et Bichaton.

    .'1731. Auges de buanderie, La Neuveville (Vos-ges i. Propritaires, MM. Amos, frres. Concess., MM. Hug et Brueder.

    Bureau de Nantes 216G2. Planchers et paltres pour maison, Bourg-

    dos-Comptes. Propritaire, M. Vatar. Concess., M. J .M. Huchet.

    19302. Plancher sur caves, aux Grouets, prs Blois. Concess., M. Bodier.

    21672. Fosse d'aisance, l'usine de Saint-Gobain, Chantenay-sur-Loire. Concess., M. Ducos.

    21666. Poitrails supportant mur, poutres et colonnes supportant transmission (Usine Talvande et Donault). Concess., M. Ducos.

    21678. Terrasse au smaphore de la Coubre, (Trav. Hydraul., Rochefort). Concess., M. Dodin.

    21674. Plancher sur caves, et couverture de fosse, au Mans. Propritaire, Mme Veuve Cnnit. Con-cess., M. Renault.

    21665. Cuve de 3 mtres cubes, Saint-Nazaire. Concess., M. Cotant.

    Bureau de Perpignan 21555. Dalle formant passage entre l'usine et le

    canal, usine hydro-lectrique de Fuilla. Propritaire, M. Ecoiffler . Architecte, M. Carbasse. Concess., M. Sales.

    Bureau de Toulouse 18961. Renforcement du pont de Figeac. Propri-

    taire, la Compagnie P. O. Ingnieur, M. Prat-Bauca-rel. Concess., MM. Grancher et Singlar.

    1 0336. Pont, Pamiers. Propritaires, MM. Ainiel-Perret et Faurel. Concess., M. Laguette.

    LE BTON ARM 123

    21540. Plancher de bureau, Toulouse. Propri-taires, MM. Manuel, frres. Ingnieur, M. Estanove. Concess., M. Montariol.

    21553. Terrasse, Saint-Jufry. Propritaire, Aciries du Saut-du-Tarn. Concess., M, Schertzer.

    15072. Cinquime plancher, gare Matabian, Tou-ldils. Ingnieur, M. Therv. Cohcss., M. Monta-HoL

    21749. Dalle sur canal, Tartes. Concess.. M. Buisson.

    Bureau de Bruxelles 21628, Terrasse l'cble d la ru Saint>Roch, b

    Lize (Seraingj. Coriess., M: Wilmotte, 21056 bis. Terrasse pour magasin (supplment . a

    Anvers. Propritaire, M. Mois. Concess., MM. Bols et Margot.

    20698. Cellule pour cofre-fdrt, k Ixelles. Propri-taire, la Commune. lngnlUr ( Dfe \Vers. Concess., MM. Rhoiua-Deville.

    21629. Chemine au Palais du Snat, Bruxelles. Propritaire, l'Etat. Architecte, M. Serrure. Con-cess,, M. Rhodius-Devilie.

    20897. Dpendances de la Brasserie de Ridder Borgeshous (plancher 1.000 k.), Anvers. Propri-taire, M. De Ridder. Architecte, M. Champy. Con-cess., MM. BlS et Hargot.

    Bureau de Bregen* . 21789. Pont de Wolfurt. Propritaire, la Ville.

    Concess., M .Westermann.

    Bureau du Caire 21020. Immeuble de rapport, planchers, au Caire.

    Propritaire, M. Izzy-ey. Architecte, M. Lg. Concess., M. Moreau.

    Bureau de Copenhague 20860. Escalier de la Banque, Stockholm. Ar-

    chitecte, M. Kjellstroin, ingnieur. Concess., Skanska Cementjguriet.

    21305. Plancher d'isolation d'une brasserie, Co-penhague, Architecte M. Glasee. Concess., M. Schiotz.

    21606. Plancher d'une usine gaz, Copenhague. Propritaire la Ville. Architecte, M. Irminger, in-gnieur. Concess., M. Schiotz.

    Bureau de Dusseldorf 21835. Maison de commerce, Crefeld. Propri-

    taires MM. Leonh, Feitz. Architecte, M. Overlack. Concess., M. Cari Brandt.

    21836. Maison d'habitation, Oberkassel. M. Ernest Borsken. Architecte, M. G. Wtermann. Concess., M. Cari Brandt.

    21837. Fabrique, Kettwig. Propritaire M. J. W. Scheidt. Architecte, M. G. Wtermann. Conces., Cari Brandt.

    Bureau de Ekatrinoslaw 21359. Clocher pour hospice en B. A., Ekatrinos-

    law. Propritaire, Zemstvo. Architecte, M. Firo-miroff. Concess., MM. de Monicourt et Egger.

    21356. Chambre forte en B. A., Ekatrinoslaw. Propritaire, Banque de Saint-Ptersbourg. Archi-tecte, M. Karpoff. Concess., MM. de Monicourt et Egger.

    20357. Puits en Bton Arm, Alexandrowa. Propritaire, l'Etat. Architecte, M. Sadowsky. Con-cess., MM. de Monicourt et Egger.

    17749. Travaux divers au Sminaire de Tiflis. Propritaire, l'Etat. Architecte, M. Rogoisky. Con-cess., M. Rotinoff.

    Bureau de Londres 21857. Planchers l'Union du travail, Leeds.

    Concess., M. Jones.

    21858. Planchers et toiture. Propritaires MM. Walher et Cie. Concess,, M Jones.

    21859. Magasins, Tottenhain. Propritaire, M. Witbread et Cie, Concess., M; Cubit.

    21860. Btiment. Propritaire, Socit d'assu-rance. Concess., M. Cubitt.

    21861. Planchers, toitures, Tottenham. Pro-pritaire, M. Whltbread et Cl. * Gdriss., M. Cubitt.

    21862. Fondations. Propritaire, l'Arme du Sa-lut, Concess,, M; GUbltt.

    21863. ^- Hall d'ircic, n Chnthnill. ProbHthirt\ la Compagnie des Volontaires Rdyux. Concess'., M. Cubitt.

    21864. Dpt de marchandises; Propritaire, M. Harhptri t Cie, Concess., M. Cubitt.

    Bureau de Naples 2i;si. Rservoir de :!0 mtres cubes, Pizzo.

    Propritaire, Jerrovie del Mditerrane. 21792. Rservoir de 30 mtres cubes, Belvdre

    Propritaire, Jerrovie del Mediterraneo. 21793. Plancher, a Napoli. Propritaire, Scuolu

    fer Glingegneri Cdhlm Caetahs Bruhd.

    Bureau de New-York 21763. Usine, ciment, k Martins-Creek (Pa).

    Propritaire, la Superior Improvetnent Cie, Nazareth (Pa). Ingnieur, M. W.B. Shaler.

    21764. Escaliers pour htel particulier, NPW-York. Propritaire, M. F. \V. Vandrbilt, & New-York. Architectes, MM. Allard et Cie.

    21765. Silos et rservoir, Carteret (N. J.). ^- Pro-pritaire, La Carteret Manufacturing et Cie, Carteret. Ingnieur, M. P. R. Gray.

    21766. Htel particulier, New-York. Propri-pritaire, M. Cortlandt Bishop, New-York. Archi-tecte, M. E. Flagg.

    21767. Esc aliers de thtre, New-York. Propri-taire, l'Empire Thtre, New-York, Architectes, MM, Carrre et llastings,

    21.768. Bassin filtrant, New-Ydrk, ^- Propritaire, M. J.-. Hupfel Brewery et Cie, New-York. Ing-nieur, M. Bisse..

    21769. Planchers colonnes, semelles, escaliers, etc., pour la Carnegie Library n 5, ou Bronx (N.-Y). Ar-chitectes, MM. Carrre et Hasting.

    -1770. Escaliers du Sussex Court Bldg, k Toronto (Canada). Propritaires, MM. Hawes and Cie, To-ronto. Architecte, M. A. Denison.

    21771. Planchers et linteaux, au Refectory Bldg, Niagara (Ontario), Propritaire, la Ville. Architec-tes, MM. Born and Smith.

    21772. Poutres et filets, k Caveland (Ohio). Pro-pritaire, The Gerrnan theater, Cleveland. Archi-tecte, M. G. W. Drach. Concess., M. Faragher.

    21773. Planchers, k Middletown (Ohio). Propri-taire, The Colin-Gardner Paper Cie, Middletown (O.). Concess., M. S. J. Osborn and Cie, Cincinnati.

    21774. Planchers, Cleveland (Ohio). Propri-taire, Madison Trust ans Safe Deposit Cie, Cleveland. Architecte, M. G. W. Drach. Concess., M. Fara-gher.

    21775. Planchers, Cleveland (Ohio). Propri-taire The Chatfleld Manufacturing Cie, Cleveland. Cncess., M. Faragher.

    21776. Planchers et toiture de l'Arundel Club, Baltimore (Md.) Propritaire, Le Club. Architec-tes, MM. Ellicott and Emmart.

    21777. Silos charbon et silos cendres, Phila-dalphie (Pa). Propritaire, The Pensylvania Rail-road Cie. Ingnieur M. J.-J. Richards.

    21778. Planchers du Samaritan hpital, Philadel-phie (Pu). Propritaire, la Ville. Architecte, M. A. N. Moses.

    21779. Fondations pour usine. Propritaires, MM. Proctor and Gamble, k Kansas City (Mo). Ing-nieur, M. L. Mensch.

    21780. Plancher de la Salle des Dbarras, New-York. Propritaire, The Empire Thtre, New-York. Architectes, MM. Carrre et Hastings.

    21781. Escaliers pour htel particulier, Morris-towe (N. J.). Propritaire, M. R. A. Me. Curdy, New-York. Architectes, MM. Roos and Booram.

  • 124 LE BTON ARM

    21782. Couverture de canalisation, New-York. Propritaire, M. J. A. Burden, New-York. Archi-tectes, MM. Warren and Wetmore.

    21783. Planchers, Toronto (Canada). Propri-taires, MM. Hawes and Cie, Torento. Architecte, M. A. Denison.

    Bureau de Rome 21832. Plancher pour hpital, Rome. Propri-

    taire, Pio Sodalirio dei Fornai, italiani in Roma. Architecte, M. Pistrucci.

    Bureau de Saint-Ptersbourg 21144. Deux rservoirs cylindriques, Schulssel-

    burg. Propritaire, la Socit pour fabrication des ex-plosifs. Concess., MM. de Monicourt et Egger.

    21478. Deux fosses d'aisance, Saint-Ptersbourg. Propritaire, Chemins de fer de Windava. Archi-tecte, M. Chambeaud. Concess., MM. de Monicourt et Egger.

    18655. gliari. chitecte,

    21376. taire, M.

    19029. nerie, chitecte

    21184. Remo. -

    Bureau de Turin Poteaux et planchers de minoterie, Ca-

    Propritaire, la Semoulerie, italienne. Ar-M. Bagnasco. Couverture de tunnel, Gnes. Propri-Raggio. Architecte, M. Lodigiani.

    Poteaux, fondations et planchers de Savon-Cornigliano. Propritaire, M. Bottaro. Ar-M. Piccardo. Poteaux et planchers de magasin San-

    Propritaire, M. Meiffrct.

    AVIS

    Nous rappelons MM. les concessionnaires qu'il existe au Bureau central, un registre d'inscription pour les offres et demandes de personnel spcial au B Hon arm et notamment, d'ouvriers btonniers et chfs de chantiers.

    AVIS

    Le journal le Bton Arm tant un organe d'enseignement mutuel, pour les concessionnai-res et agents du systme Hennebique, aussi bien que pour tous ceux qui, convaincus de l'excel-lence de ce systme, s'intressent son dvelop-pement, nous prions instamment tous nos lec-teurs de devenir nos collaborateurs en nous envoyant des notes et des croquis, dessins ou photographies sur tous les travaux qu'ils excu-tent ou voient excuter autour d'eux en Bton Arm, systme Hennebique, ainsi que sur tous les travaux remarquables de tout autre systme, notamment l'tranger.

    Sans s'attacher rdiger de compendieux m-moires, si le temps leur manque, de brves ob-servations ftes au courant de la plume pour signaler les particularits les plus intressantes du travail excut suffiront la rdaction. De mme nous les prions de nous communiquer les remarques qu'ils peuvent tre conduits faire sur les matriaux de toute nature susceptibles d'tre utiliss dans la contre qu'ils habitent, les avantages et les inconvnients que peut prsen-ter leur emploi, ainsi que les notions sur les moyens de prix de transport.

    En quelque langue que soient rdiges ces notes, elles seront reues avec le plus gmnd in-trt et utilises au profit de tous.

    Le Grant : H. PRVOST.

    Lerallois-Perrel. Inip. Wellhofl cl Roche, 55, rue Froinonl.

    PLANCHE 1

    PLAGE D'ARCACHON

    /

    Jete-Promenade en Bton arm.

    Lt Bton Arme Janvier 1904.

  • PLANCHE 11

    USINE DE LA SOCIT C. W. S. A DOUNSTON-ON-TYNE (Angleterre)

    Salle des Machines. Porte des arcs 10m,50.

    \ * .

    1

    Le Bton Arme. Janvier 1904.