La Sainte-Baume est d’abord une curiosité géologique : sa barre rocheuse, qui s’allonge sur douze kilomètres, a surgi des fonds marins à l’ère secondaire et sa forêt, protégée par
la falaise, est une « relique » de celle qui couvrait la Provence à la fin du tertiaire. La grotte naturelle creusée par l’érosion est devenue un des lieux de pèlerinage les
plus anciens du monde chrétien : sainte Marie-Madeleine y aurait vécu trente-trois années
de sa vie.
Forêt mythique, forêt millénaire, la Sainte-
Baume est un des lieux religieux les plus anciens du monde occidental. Les anciens, grecs, ligures, romains, y voyaient un lieu habité par la déesse
de la fécondité. A son arrivée en Provence,
Marie-Madeleine, l’Apôtre des apôtres, s’y serait
retirée après avoir prêché la bonne parole à Aix puis
à Marseille.
« Il y avait un bois sacré, qui depuis un âge très
reculé n’avait jamais été profané, il entourait de ses rameaux entrelacés un air ténébreux et des
ombres glacées, impénétrables au soleil…
Déjà la renommée rapportait que des
tremblements de terre faisaient mugir le fond des cavernes, que les
bois, sans brûler, brillaient de la lueur des
incendies, que des dragons, enlaçant les
troncs, rampaient çà et là ». Lucain, auteur latin
du Ier siècle, La Pharsphate Livre II, vers
394 à 418.
Selon la légende, peu de temps après, Marie-Madeleine embarque avec son frère Lazare et sa soeur Marthe pour l’occident. Elle arrive aux Saintes Maries de la
Mer. Elle accompagne Lazare à Marseille. Elle continue son
chemin en suivant le cours de l’Huveaune et vient s’établir à la Sainte-Baume pour y passer les trente dernières années de sa vie. Elle offre toute sa vie en
pénitence pour la conversion des pêcheurs.
Dès les premiers siècles chrétiens, pénitents, saints,
rois, papes, viennent
accomplir leur pèlerinage à la
grotte de la Sainte-Baume
auprès de Sainte Marie-Madeleine.
En 1295, quand les fouilles conduites par Charles II d’Anjou à Saint-Maximin mirent à jour son tombeau, le pèlerinage à la Grotte connut un nouvel essor. Les dominicains
prirent alors le relais d’une longue lignée de moines établis en ces lieux depuis le Vème
siècle comme gardiens de la tradition magdaléenne. Aux siècles de foi, le
mouvement des pèlerins ne cessa de s’amplifier jusqu’à la Révolution. En 1859,
ému par l’abandon du site, le Père Lacordaire entreprit la restauration des lieux saints de Provence et la construction de l’Hostellerie
de la Sainte-Baume. Aujourd’hui, la communauté des frères et sœurs dominicains continue cette mission d’accueil des croyants comme des incrédules, tous pèlerins sur les
pas de Marie-Madeleine.
Le sanctuaire est une caverne qui peut contenir jusqu’à 1000 personnes et à laquelle on accède par un escalier de 150 marches. Le lundi de Pentecôte a
lieu ici le pèlerinage de toute la Provence. Pour rejoindre la basilique et
la grotte, le chemin des Rois a été aménagé à la fin du XIVème siècle lors
de l’installation des Dominicains au Couvent Royal de Saint Maximin et à
l’hôtellerie de la Sainte-Baume. Jusqu’à la construction en 1897 de la départementale 80, ce chemin fut le
seul accès au plateau du Plan-d’Aups depuis Nans. Des 7 oratoires d’origine, il n’en reste que 4. Ils ont été érigés en
1516 par l’Archevêque d’Arles
La Piétà sur le parvis de la grotte
Cette femme est celle dont le Christ a chassé sept
démons. Une fois purifiée, elle devient avec les douze et quelques autres femmes,
disciple de Jésus-Christ, notre Seigneur. Elle est l'un des rares disciples à se tenir au pied de la croix, versant
toutes ses larmes à celui qui s’offre sur le bois de la
croix. Au matin de Pâques, sainte Marie-Madeleine
reconnaît dans le jardinier le Christ ressuscité.
Il lui demande d’annoncer à ses apôtres qu’il est
ressuscité, ce qui vaut à sainte
Marie-Madeleine le titre d’Apôtre des apôtres.
Reliques de Ste Madeleine
Sainte Marie-Madeleine femme pécheresse
convertie par le Christ, élevée par la grâce du
Christ ressuscité, devenue l’apôtre des
apôtres.
Depuis saint Grégoire le Grand (VIe siècle), les
docteurs et pères de l’Eglise voient dans la pécheresse
pardonnée et Marie de Béthanie une seule et unique
femme, Marie-Madeleine.
Intérieur de la grotte
Fontaine forestière de la Baume
«Les lieux saints sont au monde ce que les astres sont au firmament, une source de
lumière, de chaleur et de vie». Marie-Madeleine, H.D
Lacordaire.