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Felipe Gonzalo Hernández Muñoz Fernando García Romero Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233 In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°30 (2000), 2001. pp. 277-286. Abstract We have studied the text of the treatises Περί διαφοράς κωμωδιών and Περί διαφοράς χαρακτήρων (both of them attributed to Platonius), which is found in the manuscript Salmanticiensis M 233. This manuscript had not been used by the editors of Platonius' treatises. The text of the Salmanticensis is compared with the text of the rest of the codices, and its place in the stemma is determined. We have studied specially the novae lectiones which our manuscript offers. Résumé Examen du texte des traités Περί διαφοράς κωμωδιών et Περί διαφοράς χαρακτήρων, tous deux attribués à Platonius, tels qu'ils se trouvent dans le manuscrit Salmanticensis M 233, qui n'a pas été utilisé par les éditeurs de ces traités. Le texte est comparé avec celui des autres mss, et sa place dans le stemma est déterminée. Les novae lectiones offertes par ce manuscrit sont l'objet d'une étude particulière. Citer ce document / Cite this document : Hernández Muñoz Felipe Gonzalo, García Romero Fernando. Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233. In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°30 (2000), 2001. pp. 277-286. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rht_0373-6075_2001_num_30_2000_1497
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Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233

Apr 03, 2023

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Eduardo Maura
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Page 1: Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233

Felipe Gonzalo HernándezMuñozFernando García Romero

Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°30 (2000), 2001. pp. 277-286.

AbstractWe have studied the text of the treatises Περί διαφοράς κωμωδιών and Περί διαφοράς χαρακτήρων (both of them attributed toPlatonius), which is found in the manuscript Salmanticiensis M 233. This manuscript had not been used by the editors ofPlatonius' treatises. The text of the Salmanticensis is compared with the text of the rest of the codices, and its place in thestemma is determined. We have studied specially the novae lectiones which our manuscript offers.

RésuméExamen du texte des traités Περί διαφοράς κωμωδιών et Περί διαφοράς χαρακτήρων, tous deux attribués à Platonius, tels qu'ilsse trouvent dans le manuscrit Salmanticensis M 233, qui n'a pas été utilisé par les éditeurs de ces traités. Le texte est comparéavec celui des autres mss, et sa place dans le stemma est déterminée. Les novae lectiones offertes par ce manuscrit sont l'objetd'une étude particulière.

Citer ce document / Cite this document :

Hernández Muñoz Felipe Gonzalo, García Romero Fernando. Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233.In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°30 (2000), 2001. pp. 277-286.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rht_0373-6075_2001_num_30_2000_1497

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LE TEXTE DE PLATONIUS DANS LE MANUSCRIT SALMANTICENSIS M 233

Le codex M 233 {ohm 1-2-13) de l'Université de Salamanque, daté du milieu du xve siècle1, contient différentes œuvres, regroupées en cinq parties.

1) La première partie (quatre quaternions) commence par un index du contenu de tout le manuscrit au f . 1. Ensuite (f. 1-26, avec 6 folios blancs après le f. 25) on trouve une Vita Aeschyli et le Prometheus complet. Suivent 10 f. blancs et, aux f. 27-48, les Eumenides jusqu'au v.982 et, sans transition, les v. 1025- 1043 de Septem contra Thebas2. Quatre f. blancs ferment cette première partie du codex.

Les mesures du cadre d'écriture sont 150 χ 85 mm. (140 χ 85 lorsque les textes sont en vers, et 150 χ 110 lorsque des scholies sont inclues). Chaque page compte 32 lignes (20 lorsqu'il s'agit de vers), sans compter les notes marginales, avec des dimensions de 220 χ 145 mm.

Les filigranes sont très semblables au n° 3668 de Briquet (« ciseaux ») aux f. qui contiennent les textes, et au n° 6033 (« étoile ») pour les f. blancs3. Toutes deux invitent à dater cette partie du milieu du xve siècle.

Généralement (pas toujours), l'encre noire est utilisée pour le texte et l'ocre pour les notes marginales et supra lineam.

2) La seconde partie (un quinion et deux quaternions) contient uniquement les Phaenomena d'Aratus (f. 1-26, suivis de 6 folios blancs) ; les abondantes scholies qui accompagnent le texte s'interrompent brusquement au f . 6r.

L'écriture est la même que dans la première partie et les dimensions du folio, du cadre, le nombre de lignes par page, les encres employées et les

1. A. Tovar, Catalogus codicum Graecorum Universitatis Salmantinae, Salamanca, 1963, p. 55-58. — Ce travail est réalisé dans le cadre du Projet de Recherche n° PB96-0598, subventionné par la Direction Générale de l'Enseignement Supérieur (DGES) de l'Espagne.

2. A. Turyn, The manuscript tradition of the tragedies of Aeschylus, New York, 1943 (Hildesheim, 1967), p. 72, 80, 101 et 102, situe le codex par rapport aux manuscrits d'Eschyle F G, dans le groupe ξ de la classe p.

3. Le catalogue de Tovar ne mentionne pas la filigrane « étoile », et considère que la filigrane « ciseaux » est semblable au n° 3675 Briquet.

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278 F.-G. HERNÁNDEZ-MUÑOZ, F. GARCIA ROMERO

filigranes correspondent également (tant pour les folios remplis que pour les folios blancs).

3) La troisième partie comprend les Lettres de Phalaris (f. l-6r). Les dimensions des folios et du cadre sont identiques à celles des deux parties précédentes, mais on compte ici 23 lignes par page. On n'observe pas de filigranes sur les folios remplis, sur les folios blancs on retrouve celles de type « étoile ». L'encre employée est noire, la rouge étant utilisée pour les titres et les lettres capitales. L'écriture est très différente de celle que l'on trouve dans les parties précédentes.

4) La quatrième partie est une compilation d' œuvres aux contenus divers :

— De dialectis de Grégoire de Corinthe (f. l-19v, avec un folio final blanc) ;

— Excerpta Tricliniana de Héphestion4 (f. 20-2 lv) ; — Immédiatement après le texte précédent (comme ce sera le cas pour

tous les textes qui suivent excepté la transition entre les textes de Plato- nius et la Vita Homeri) on trouve des textes de Démétrius Triclinius sur la métrique (f. 21v-23r) ;

— Traités de Platonius, qui constituent l'objet de notre étude (f. 23r- 25v);

— Vita Homeri Herodotea et Hymne homérique XXV Allen (f. 26r- 36r);

— Introduction à la rhétorique de Ioannes Doxopater (f. 36r-45r) ; — Progymnasmata d'Aphthonius (f. 45r-66v). — Fragments de Ptolémée, sans titre (f. 66v-68v). Cette partie se

termine par cinq folios blancs. La taille des folios est identique à celle que l'on trouve pour les

parties précédentes, mais le cadre est un peu plus grand (155 χ 85 mm.), le nombre de lignes par page est également plus élevé (30). Les couleurs des encres employées sont semblables à celles de la troisième partie. En ce qui concerne les filigranes, on devine une « tête de licorne », qui rappelle le type n° 15815 de Briquet (du milieu du xive siècle, encore que des types semblables soient également attestés vers le milieu du xve siècle).

Une même main a copié tous les traités repris dans cette partie. Son écriture est différente de celle que l'on trouve dans les parties précédentes et le ductus présente une certaine ressemblance avec celui de copistes du milieu du xve siècle, tels que l'anonyme de la planche 64 des Specimina de Harlfinger5 .

4. Un résumé de Γ Έγχειρίδιον d'Héphestion précède les traités de Platonius dans le manuscrit Parisinus 27 17 (C) ; cf. F. Perusino, Platonio. La commedia greca, Urbino, 1989, p. 26 n. 34.

5. D. Harlfinger, Specimina gnechischer Kopisten der Renaissance I, Berlin, 1974.

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LE TEXTE DE PLATONIUS 279

5) Divers opuscules grammaticaux anonymes occupent la dernière partie du codex (f. 1-8). La taille des folios est légèrement inférieure (207 χ 145 mm.), mais celle du cadre est supérieure (183 χ 105 mm.), avec 30 lignes par page. On emploie de l'encre noire avec des capitales en rouge. La filigrane semble être un «poisson», qui n'est pas repris chez Briquet. L'écriture ne correspond à aucune de celles que nous trouvons dans les parties précédentes.

L'ensemble des données paléographiques et codicologiques recueillies invitent à attribuer une origine indépendante à chacune des parties excepté dans le cas de la première et de la deuxième, qui coïncident. En ce qui concerne la datation du codex, la proposition de Tovar (« saeculi XV me- diis anniis scriptus ») paraît acceptable.

Le codex reprend, entre autres, dans sa quatrième partie les traités : a) Πλατωνίου περί διαφοράς κωμωδιών ; b) άλλως περί κωμφδίας (c'est le traité VI Koster, qui commence comme suit : ότι ό γέλως της κωμωδίας) ; c) του αύτοΰ (sic) περί διαφοράς χαρακτήρων. Son intérêt a priori vient de ce qu'il n'a pas été pris en compte par les excellents éditeurs de Platonius, tels que W. J. W. Koster6 et F. Perusino7. Le contenu du manuscrit présente dès le premier abord une particularité par rapport aux six codices utilisés d'habitude pour l'édition du texte. Perusino signale en effet dans les pages d'introduction à son édition8 que « l'opéra di Platonio ... è conservata in sei manoscritti che riportano, tutte o solo in parte, le com- medie di Aristofane ». Or notre manuscrit ne reproduit pas des comédies d'Aristophane, mais bien, comme nous avons déjà vu, des tragédies d'Eschyle, ainsi qu'une collection d'œuvres brèves, de caractère plutôt érudit ou technique que littéraire.

Les f. 23r-24v contiennent le traité Περί διαφοράς κωμωδιών (en abrégé Diff. com.) et les f. 25r-25v le Περί διαφοράς χαρακτήρων (en abrégé, Diff. char.), tous deux attribués à Platonius. Entre les deux, notre manuscrit reproduit également le traité άλλως περί κωμφδίας (f. 24v-25r), qui n'a pas été édité par F. Perusino, mais bien par W. J. W. Koster (p. 15- 16)9. L'appareil critique suivant (pour les deux traités attribués à Plato-

6. Prolegomena de Comoedia. Scholia in Acharnenses, Equités, Nubes, Groningen, 1975.

7. Op. cit. Les auteurs du présent travail souhaitent exprimer leur spéciale reconnaissance envers Mme la prof. F. Perusino, qui leur a fourni des reproductions des autres manuscrits.

8. Op. cit., p. 25. 9. À partir de l'appareil critique de son édition, ainsi que à partir des informations

de ses Prolegomena, nous avons vérifié que notre manuscrit S presente les variantes suivantes (la première lecture est celle de S ; elle est suivie, après les deux points, par celle des manuscrits dont il diverge, accompagnée du sigle correspondant) :

1 ότι ό : ό δε M // 2 πρώτον : om. Ν ' Θ M / καθ' όμωνυμίαν : κατ' όμωνυμίαν V (corr. m2) // 3 διαφορούμενος : διαφορουμένοις VUPs Chis / δεύτερον : το δεύτερον U /

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280 F. -G. HERNÁNDEZ-MUÑOZ, F. GARCIA ROMERO

nius) a été élaboré en prenant pour référence la numérotation de lignes de l'excellente édition de Franca Perusino (le sigle de notre manuscrit est S).

Diff. com.

1 καλλόν S, καλόν cett. // 2 διάφορος εστί S C Vat Lh Ν2, διάφορος έστι Ε Aid edd. (Koster, Perusino) // 4 τάς S, τά cett. / παρ'Άθηναίοις S edd., παρά Άθηναίοις Vat Lh Ε Ν2 Aid edd. (Koster, Perusino) C (dub.) // 5 άπασαν C, σύμπασαν cett. // 7 πάσης S Vat Lh C Aid, πασιν Ε Ν2 (ποίσοις del. ante πασιν Ν2) // 8 τω S Vat Lh Aid, του Ε Ν2 C, om. G // 9 καλώς C, κακώς cett. / δικάζοντας' και τών πολιτών S Vat Lh Aid, δικάζοντας και τών πολιτών C G, δικάζοντας· είχον τών πολιτών Ε Ν2 // 10 τον φόβον έξήρει G, έξήρει τόν φόβον cett. // 11 τών τούτους τοιούτους C, τών τους τοιούτους cett. // 15 τίνες τα τών άμαρτανόντων Ε, τίνες κατά τών άμαρτανόντων cett. // 17 τυραννούντων S Vat Lh G Aid, τυραννιώντων Ε Ν2, τυραννευόντων C // 19 τινάς Ε Ν2, om. S Vat Lh C G Aid / της om. G // 21 περί Εύπόλιδος mg. sin. Vat, <E>upolidis mors <Β>άπται mg. sin. S / ϊσμεν ούν S Ε Ν2, ϊσμεν γοΰν Vat Lh C G Aid // 23 εκείνων εις ôv S Vat Lh, εκείνου εις ôv E Ν2 C G, εκείνων εις οϋς Aid // 25 τους χορηγούς τους τάς δαπανάς τοις S Vat Lh G Ε, του χορηγούς (-ους ex -ός corr. vid.) τάς δαπανάς τους Ν2,τοΰ χορηγούς etiam C Aid // 27 αιολισίκονα S (recte 1.36), αίολισίκωνα cett. / έδίδαξεν 'Αριστοφάνης Ν2, 'Αριστοφάνης έδίδαξεν cett. // 28-29 χορευτών ... χορηγών codd. et Aid, χορηγών ... χορευτών Brunck edd. // 30 τόπος S Vat Lh C G Aid, τύπος Ε Ν2, τρόπος Ghelen ("fort, recte" Perusino) // 31 τή άρχικωμωδία S Vat Lh Aid, τη αρχαία κωμωδία Ε Ν2 G, της άρχικωμωδίας C, της αρχαίας κωμωδίας Brunck // 32 δήμους codd. et Aid, δημαγωγούς Blaydes (probante Perusino) //36 οίον εστί S, οίος έστι (sive οίος έστιν) cett. / ol om. C // 37 τών om. C // 38 οΰτε om. Vat // 39 παράβασις δέ έστι τοιούτο τι S, παράβασις δέ έστι το τοιούτο Vat Lh C G Ε Ν2 Aid, β παράβασις τί mg. dext. C / μέτρον del. ante μετά Ν2, lac. ante μετά S / τό ante τους ύποκριτάς om. S C // 41 άργόν Ε Ν2, om. S Vat Lh C G Aid / ή S Vat C G, ή Lh Ε Ν2 Aid / αργός S C G edd., άργώς cett. / καθίζεται Ν2, καθέζηται cett. // 44 ή περί

δέ : om. Ν1 Θ Μ V Ps V57 // 4 και : om. V57 // 5 τις : τις δις V57, om. G / τω αυτω ονόματι : αύτοΰ τω ονόματι V57, τφ αύτοΰ ονόματι Chis / χρήσηται : χρήσεται Θ V57 // 6 τω κυρίω : τοϋ κυρίου Θ / τις : τι Ε Ν2 G / απτηται : καθάπτηται Chis / μώμαξ : μώμαξ V Ps Chis, μάμαξ Ν1, βώμαξ U / καλούμαι : καλοΰμεν V57 Ι Π ύποκορισμόν : άποκορισμόν V (corr. m2) // 8 έξαλλαγήν : έναλλαγήν V Ps Chis / δέσποτα : δεΟ U / ώ : ó Ν2 Aid // 9 τούτω : τοΰτο V M U Ps V57 Chis / γίνεται : γίνετο (sic) Ν2 / ή : ή Ν1 Θ Μ Ps V57 / φωνή : φωνή Θ Μ Ps V57 / ή τοις : ήτοΐς (sic) V, oi τοϊς Chis / όμογένεσιν : μονογένεσιν Ps // 10 τρόπους δύο : ord. inv. U / ώς : ώς τό M // 11 δεύτερον : ή Ν Θ, και Μ / όμοίωσιν : ομοίων V (corr. m2) // 12 βέλτιον : βέλτιστον Ν1 Θ Μ / ó : om. M / Ήρακλέα : Ήρακλήν Ps Chis / ó : om. V2 M.

On peut considérer comme lectures caractéristiques, et erronées, de S l'omission de ώς à la ligne 6, celle de Βδεΰ vel sim. (ζεύς Θ, ζεΰ U, βεϋ m2, δεϋ V57, βδή Chis) à la ligne 8, et la substitution αντί au lieu de αυτό dans la même ligne, sans aucun doute une faute paléographique due à la confusion ν/υ et à une coupure incorrecte avec le τοΰ suivant.

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LE TEXTE DE PLATONIUS 28 1

εαυτών Ν2, ή υπέρ εαυτών cett. // 47 και άντεπιρρήματος om. C // 48 μεν om. Ν2 / παρ' S, γαρ cett. // 48-49 κατ' εκείνων τών χρόνων C, κατ' εκείνον τόν χρόνον cett. // 53-54 τους χορικούς (κ ex γ) Lh, τους χορηγούς cett. // 54 παρέχοντες C, παρέχοντας cett. // 54-55 αύται post υποθέσεις μεν γαρ S // 57 τισίν S, τισί cett. / έπανηρημένοις S Vat Lh G Ε Aid, έπανηρημένος Ν2, έπανηρημένους C // 59 βηθήσας S, ρηθείσας cett. / άνεύθαυον (sic) S, άνεύθυνον cett. // 60 γαρ τό τοιούτον S Vat Lh C G Aid, γαρ ή ν τό τοιούτον Ε Ν2 // 61 δεινόν S Vat Lh C, δείνα GEN2 Aid // 62 τη om. C / κωμωδία om. G / τελευταΐον S Vat Lh C G Aid, τελευταία Ε Ν2 // 65 του et την om. C // 66 είσί S, εισίν cett. // 66-71 μύθους γαρ ... είσήγον om. N2 // 68- 69 χορούς ... χορηγών G, χορηγούς ... χορών cett. // 70 τοις ante έν add. Aid. // 70-71 κατεσκευασμένα Ε, κατεσκευασμένοις cett. // 71 με S, μέν cett. (μέν ex δέ Ν2) / κωμωδία post παλαία add. Ν2 // 72 κατά S, και cett. // 73 oí κωμωδούμενοι Ν2, ó κωμωδούμενος cett. // 75 ¿δημιούργησε S C, ¿δημιούργησαν Vat Lh G Ε Ν2 Aid // 76 έπηρτισμένους S, έπηρτημένους cett. / Ίνα usque ad finem om. Ν2 / μη δέ G, δέ μη cett. // 77 όμοιότης S (ex όμοιότητος) Vat Lh C Ε Ν2 Aid, όμοιότητος G // 78 προαιρέσες (sic) S, προαιρέσεως Vat Lh G Ε Ν2 Aid, προαιρέσεων C // 79 τοις S, της Vat Lh G Ε Ν2 Aid, του C // 81 σώμα S Vat Lh C G Aid, στόμα Ε Ν2 / άν(θρώπ)ου Ε, άν(θρώπ)ων cett.

Diff. char.

Lin. 1-16 (ó δέ) om. Ν2 // 1 κωμωδίας om. G II 2 Άρχιλόχους Vat Lh, 'Αρχιλόχου S C G Ε Aid / ζητήσεις S Vat Lh C G Aid, ζηλώσεις Ε // 3 ó om. EC/ την χάριν om. S // 7 της τροπής S Vat Lh C Aid, ταΐς τροπαϊς EG II και ante διασκευαϊς om. C // 10 εύφράνταστος S C, ευφάνταστος Vat Lh G Ε Aid / μέν om. C II 12 οκνοϋσιν S, κινοΰσιν Vat Lh C G Aid // 13 άναγειν Aid, άναγαγεΐν S Vat Lh C G Ε // 16 σκέμματα λίαν S Vat Lh G Aid, σχήματα λίαν C, σκώμματα λοιπόν Ε (cf. lin. 4 : σκώμματα) // 18 ó ante Κρατίνος et Εϋπολις om. Ν2, ό ante Ευπολις om S C II 19 και om. C / τους om. C.

Comme l'ont signalé avec précision dans leurs éditions respectives Koster10 et Perusino11, on peut regrouper les manuscrits qui reproduisent les traités de Platonius sur la comédie en deux familles :

a) La famille formée par les codices E (Estensis a.U.5.10, copié sur papier pendant la seconde moitié du xive siècle ou au début du xve) et Ν {Neapolitanus II.F.22, où le texte des deux traités attribués à Platonius a été ajouté par une seconde main, N2, après 1495). Le second d'entre eux dépend du premier et présente un nombre de fautes de copie très supérieur ainsi que l'une ou l'autre correction par rapport à Y Estensis.

b) La seconde famille dérive de l'édition des comédies d'Aristophane réalisée par Démétrius Triclinus ; on peut clairement y situer trois codices,

10. Op. cit., p. V sqq. 11. P. 25-27.

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282 F.-G. HERNÁNDEZ-MUÑOZ, F. GARCÍA ROMERO

Vat {Vaticanus 1294, copié sur papier, du xive siècle), Lh (Oxoniensis Bo- dleianus Holkham 88, également copié sur papier au cours du premier quart du xve siècle, selon la datation de Wilson12) et C (Parisinus Graecus 2717, de la fin du xve ou du début du xvie). Le codex C est celui qui, des trois, présente la copie la plus négligée, truffée d'erreurs (la plupart grossières), ce qui a incité Koster à ne pas tenir compte de son témoignage pour l'établissement du texte. Perusino, par contre, l'inclut ajuste titre dans son appareil critique, s 'appuyant sur le fait que «in qualche occasione si dif- ferenzia, talora positivamente, dai meno vituperati parenti tricliniani ».

On trouvre une position en quelque sorte intermédiaire dans le codex G (Venetus Marcianus 475, du XVe siècle), qui concorde dans certains cas avec les manuscrits tricliniens mais se rapproche dans d'autres de E. De son côté, Y editio princeps aldine des comédies d'Aristophane (Aid), dont s'occupa Marc Musurus et qui vit le jour en 1498, inclut les traités de Platonius et est plus particulièrement liée aux codices qui dépendent de la recension triclinienne, bien que Musurus fût propriétaire du codex E.

Dans le cas des traités Περί διαφοράς κωμωδιών {Diff. com.) et Περί διαφοράς χαρακτήρων {Diff. char.), il nous paraît évident que notre codex S est à envisager dans le cadre de la famille triclinienne et non de la première branche de la tradition13. En effet, S concorde généralement avec tous les représentants de la seconde famille ou du moins avec les principaux (Vat, Lh, C, Aid, (G)), ce qui n'est pas le cas pour EN2 :

Diff. com. : ligne 7 (πάσης)14, 8 (τω)15, 9 (δικάζοντας και των πολιτών), 15 (τίνες κατά τών άμαρτανόντων) 16, 17 (τυραννούντων), 19 (om. τι- νάς), 30 (τόπος), 31 (άρχικωμφδία)17, 41 (om. αργόν), 60 (γαρ τό τοιούτον), 61 (δεινόν)18, 62 (τελευταΐον), 70-71 (κατεσκευασμένοις)19, 81 (σώμα et άν(θρώπ)ων)20.

Diff. char. : ligne 2 (ζητήσεις), 7 (της τροπής), 16 (σκέμματα λίαν)21.

Ainsi, S ne diffère qu'à une seule reprise de la lecture transmise par Vat, Lh, C, (G) et Aid , pour s'accorder avec E et N2 : à la ligne 21 de Diff.

12. CQ 12, 1962, p. 32-47. 13. C'est également l'impression qui ressort de la collation du traité ΑΛΛΩΣ ΠΕΡΙ

ΚΩΜΩΔΙΑΣ, cf. n. 9. 14. G lit πασιν, comme EN2. 15. του EN2C, om. G. 16. C'est également la lecture de N2, tandis que E donne τίνες τα τών

άμαρτανόντων. 17. G coïncide avec EN2 pour la lecture τχ\ αρχαία κωμωδία. 18. G et Aid donnent δείνα comme EN2. 19. N2 coïncide pour cette lecture avec la famille triclinienne. 20. N2 coïncide pour cette lecture avec la famille triclinienne. 21. N2 ne offre pas la majeure partie de ce traité, plus précisément les lignes 1-16,

omission que ne reproduisent pas les autres manuscrits.

Page 8: Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233

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"a/

Planche III — Salamanca, Bib. Univ. M 233, pars IV, f. 24r.

Page 9: Le texte de Platonius dans le manuscrit Salmanticensis M 233

LE TEXTE DE PLATONIUS 283

com. notre codex propose la lecture ϊσμεν ούν par rapport à ϊσμεν γοΰν, que l'on trouve dans les témoignages dérivés de Triclinus22.

En ce qui concerne le codex G, lequel, comme nous le signalons plus haut, occupe une position intermédiaire entre les deux branches de la tradition, le manuscrit Salmanticensis concorde à une seule reprise avec lui (et avec C) contrairement au reste des témoignages (Diff. com. 41 αργός, lectio recta, par rapport à άργώς)23, et s'écarte par contre clairement du codex Marcianus lorsque celui-ci diffère des autres témoignages ou coïncide avec EN2, s'opposant à la famille triclinienne (cf. Diff. com. 7, 8, 10, 19, 23, 3 1 , 6 1 , 62, 68 sqq., 76 ; Diff. char. 1 : G est le seul à omettre κωμφδίας).

En ce qui concerne la relation entre S et la famille triclinienne, notre manuscrit ne présente pas les nombreuses fautes qui gâtent le texte de C24 et diffère des lectures de ce dernier dans la grande majorité des cas25, avec cependant l'une ou l'autre exception : dans Diff. com. 41 SCG lisent αργός (la lecture alternative άργώς des autres témoignages s'explique évidemment par une erreur, fréquente, de non distinction de quantité) ; pour 39 SC omettent, par haplographie, τό ; et finalement pour 75 SC lisent, s'opposant au reste de la tradition, ¿δημιούργησε, une variante sur laquelle nous reviendrons plus loin. Dans Diff. char. 19 SC sont les seuls à omettre l'article ó uniquement devant Εΰπολις.

En définitive, le texte du manuscrit Salmanticensis est particulièr- ment proche de celui que reproduisent Lh et surtout, Vat, avec lesquels il concorde dans la plupart des cas, à l'exception de deux cas isolés que nous avons mentionnés plus haut et des lectures propres à S, que nous commenterons plus loins. S coïncide avec Vat et contrairement à Lh pour 4 1 (ή S Vat C G, au lieu de la forme correcte ή que transmettent Lh Aid Ε Ν2) et 53 (une erreur manifeste de Lh, où on lit χορικούς au lieu de χορηγούς)26, alors que S diffère à une seule reprise de Vat, dans la mesure où notre manuscrit ne reproduit pas, à la ligne 38 de Diff. com., l'omission erronée de οΰτε qui se trouvre dans Vat27. Nous avons déjà signalé égale-

22. À la ligne 18 de Diff. char. S coïncide avec N2 (et C) pour l'omission du second ó. À la ligne 2 de ce même traité, S diffère de Vat, Lh (Άρχιλόχους), concordant avec les autres manuscrits et Aid (Αρχιλόχου). La lecture de Vat, Lh a pu être favorisée par la confusion graphique ς/ζ devant le mot suivant.

23. Cf. également 77, où S copie όμοιότητος, la lecture de G, puis corrigée en όμοιότης, la lecture du reste de la tradition.

24. Cf. Diff. char. 5, 8, 9, 10. 25. Cf. Diff. char. 16 σχήματα (C), σκέμματα vel σκώμματα S cett. Il ne partage

pas non plus la plupart de ses omissions : Diff. char. 3 (ó, omission partagée par E), 8 (καί), 10 (μεν), 19 (και et τους).

26. Voir aussi, à propos des coincidences entre S et Vat, l'annotation au marge dans les deux manuscrits ad Diff. com. 21.

27. Notre manuscrit diffère manifestement de l'édition aldine pour Diff. com. 23, 41 et 70, et Diff. char. 13 (άναγεΐν / αναγάγει ν).

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ment qu'à la ligne 2 de Diff. char. S diffère de Vat Lh, concordant avec les autres manuscrits, lorsqu'il reproduit 'Αρχιλόχου au lieu de Άρχιλόχους.

Outre les fautes de copie évidentes, très faciles à expliquer du point de vue paléographique28, notre manuscrit présente pour chacun des deux traités des lectures nouvelles qui nous paraissent mériter un commentaire plus approfondi et une place dans l'appareil critique de futures éditions.

Diff. com.

— Ligne 4. παρά Άθηναίοις est la lecture unanime de tous les autres manuscrits, et celle qu'impriment également dans leurs éditions respectives Koster et Perusino; d'autres éditeurs préfèrent par contre la forme élidée παρ' Άθηναίοις, qui est maintenant étayée dans la tradition manuscrite par le texte de notre codex.

— Ligne 36. Le manuscrit Salmanticensis est le seul à présenter la variante οίον εστίν opposée à οίος έστιν dans le reste des codices. Après τοιούτος on attend en effet οίος, mais on ne peut pas écarter totalement οίον, car apparaissent ensuite de nombreux nominatifs de genre et nombre différents, qui pourraient s'accorder au neutre singulier.

— Ligne 39. Face à la lecture παράβασις δε έστι το τοιούτο du reste des codices, le Salmanticensis donne παράβασις δέ έστι τοιούτο τι, une variante qu'il faut peut-être mettre en rapport avec la note marginale de C παράβασις τι. L'usage de τοιούτος est fréquent dans notre traité, mais cet exemple est le seul à valeur cataphorique (n'étant pas suivi de οίος), et dans ce cas l'addition de τις est habituelle, particulièrement dans des contextes comme le nôtre où sont exposées les caractéristiques et la structure de la parábase, éléments qui ne sont pas absolument fixes, dans la mesure où ils admettent des variations dans le cadre d'un schéma général, où l'indéfini neutre peut également servir à atténuer une affirmation générale et à lui donner une valeur approximative.

Le texte de notre manuscrit présente par ailleurs l'un ou l'autre doute pour ce passage, car entre τοιούτο τι· et μετά, se trouve un bref espace qui pourrait suggérer l'existence d'un problème de lecture dans le modèle de S ; notons à ce propos que dans Ν2 μέτρον est effacé devant μετά.

— Lignes 54-55. S est le seul manuscrit à donner αύται non à la fin de la phrase mais, changeant l'ordre, après υποθέσεις μεν γάρ.

— Ligne 75. έδημιούργησαν est la lecture de presque tous les manuscrits. Le singulier έδημιούργησε se trouve dans S, mais également dans C. Cette variante n'apparaît cependant pas dans les appareils critiques des

28. Il s'agit de fautes auditives pour Diff. com. καλλόν (Ι), ρηθήσας (59), έπηρτι- σμένους (76), τοις (79), et pour Diff. char, δράμματα (9), χαραίης (18). On peut considérer qu'il s'agit de fautes visuelles pour Di# com. παρ' (48), άνεύθαυον (sic, 59), κατά (72) ; τας (4) est une erreur d'anticipation.

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éditions de Koster (qui ne tient pas compte du témoignage du Parisinus 2717) ni de Perusino, qui cite pourtant la lecture έδημιουργήσε (sic) dans une liste des nombreuses erreurs grossières que contient le texte de C29. À notre avis, la présence de la lecture ¿δημιούργησε également dans le manuscrit S invite à la considérer non comme une erreur de copie, mais comme une variante. Nous allons jusqu'à estimer qu'il s'agit d'une lecture parfaitement défendable et peut-être préférable comme lectio difficilior au pluriel ¿δημιούργησαν, qui peut également être une anticipación du pluriel δεδοικοτες. En effet, l'usage du pluriel s'explique aisément à partir de εϊκαζον à la ligne 7 1 , mais nous ne devons pas oublier que le sujet de cette longue période (par ailleurs pas très bien construite du point de vue syntaxique) est ό ποιητής (78), un singulier, avec lequel s'accorde ad sensum le participe δεδοικοτες. Ce type d'alternance entre le singulier collectif et le pluriel n'est pas rare (cf. 58ss. : η δε μέση κωμωδία άφήκε τας τοιαύτας υποθέσεις, έπί δε τό σκώπτειν Ιστορίας φηθείσας ποιηταΐς ήλθον, se. « les poètes de la comédie moyenne »)30, et en ce qui concerne notre passage, on peut parfaitement imaginer que le début de cette longue phrase est pensé au pluriel (¿δημιούργησαν) et que l'on trouve à la fin un sujet au singulier collectif, ou que le sujet est pensé dès le départ au singulier (¿δημιούργησε), et que s'accorde ad sensum avec ce sujet un participe au pluriel.

Diff. char.

— Ligne 3. L'omission dans S de την χάριν peut être due au fait de l'avoir considéré comme une glose superflue, mais également à un saut visuel après έπιτρέχειν. En tout cas, le substantif semble nécessaire à la compréhension du texte et c'est à lui que renvoie le pronom ταύτης (ligne 4) et, à la fin du traité (ligne 20), fermant le « cercle », έπιτρεχούσης της χάριτος.

— Ligne 10. CS sont les seuls à transmettre εύφράνταστος au lieu de ευφάνταστος à propos de l'auteur de comédies Eupolis. La seconde lecture semble être la correcte en raison de la mention à la ligne 12 de φαντασία, mais il est intéressant de constater que l'adjectif εύφραντός est également documenté dans des contextes dramatiques, plus précisément dans des scholies à Hécube (v. 100) et à Prométhée (v. 536).

— Ligne 13. S est le seul manuscrit à transmettre οκνουσιν au lieu de κινοϋσιν, deux termes pratiquement opposés dans ce contexte. À première vue, la lecture de S semble difficilior par rapport à celle des autres et serait étayée par la présence de l'adjectif correspondant dans Diff. com.

29. P. 26, n. 34. 30. Voir également les lignes 24 sqq., avec le commentaire de Perusino à ce

passage.

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24. Cependant, aucune des deux lectures ne semble donner au texte un sens satisfaisant et celle de S nous obligerait, en outre, à admettre une construction syntaxique avec accusatif complément d'objet direct, rare en grec, bien que attestée dans des textes dramatiques (cf. Oedipe roi, v.976, et Oedipe à Colone, v.731). Il est possible que la lecture originale n'ait été ni l'une ni l'autre, mais une troisième qui, du point de vue paléographique ou en raison de son caractère inhabituel, a pu être trivialisée pour donner ces deux formes, avec un sens proche d'« imaginer, inventer », fartasse έκνοοϋσιν.

Felipe-G. Hernández Muñoz Fernando García Romero

Universidad Complutense, Madrid