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Le Manuscrit de Voynich

Oct 31, 2015

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Le manuscrit de Voynich est un livre illustr crit entre 1408 et 1436 l'aide d'un alphabet inconnu par un auteur inconnu. Le mystre demeure entier quant la nature exacte de ce manuscrit puisque les thses les plus diverses s'affrontent. Certains le jugent authentique, et mettent des thories pour expliquer son apparente inintelligibilit pour les chercheurs et soutenir l'hypothse d'un contenu signifiant. D'aprs les travaux de Gordon Rugg, il pourrait aussi s'agir d'une supercherie[1].Le livre tire son nom d'un de ses anciens propritaires, Wilfrid M. Voynich, qui l'acquit en 1912 auprs des Jsuites de Frascati, prs de Rome. La plus ancienne mention connue de ce manuscrit date de 1639, dans une lettre d'Athanasius Kircher.En 1962, Hans Kraus fait une description du manuscrit sur son catalogue de vente. Depuis 1969, le manuscrit est conserv la Bibliothque Beinecke de luniversit Yale. Selon une tude publie en 2011 par l'quipe de Greg Hodgins de l'Universit d'Arizona, le parchemin support du texte a t fabriqu entre 1404 et 1438[2].L'intgralit du manuscrit a t publie pour la premire fois par un diteur franais en octobre 2005[3].Sommaire[masquer] 1 Description 1.1 Illustrations 1.2 Texte 2 Histoire 3 Hypothses sur l'auteur du manuscrit 3.1 Roger Bacon 3.2 John Dee 3.3 Edward Kelley 3.4 Wilfrid Voynich 3.5 Jacobus Sinapius 3.6 Jan Marci 3.7 Raphael Mnishovsky 3.8 Anthony Ascham 3.9 Auteurs multiples 4 Hypothses sur le contenu et le but du manuscrit 4.1 Herbier 4.1.1 Plantes reprsentes 4.1.2 Tournesols 4.1.3 Herbier astrologique 4.1.4 Faux herbier de charlatan 4.2 Alchimie 4.2.1 Comparaison avec les livres d'alchimie 4.2.2 lixir de longue vie 4.2.3 Herbier alchimique 4.3 Microscopes et tlescopes 5 Hypothses sur le langage 5.1 Codage lettre--lettre 5.2 Chiffrement par dictionnaire 5.3 Chiffrement visuel 5.4 Stganographie 5.5 Langage naturel exotique 5.6 Langue polyglotte 5.7 Langage construit 5.8 Tromperie 6 Influence sur la culture populaire 7 Notes et rfrences 8 Voir aussi 8.1 Bibliographie 8.1.1 Livres 8.1.2 Revue 8.2 Articles connexes 8.3 Liens externes 8.3.1 Le manuscrit 8.3.2 Autres

Description[modifier]Le livre est constitu de 234 pages de 15cm de large et 23cm de haut. Le manuscrit est en vlin (peau de veau mort-n, particulirement fine, travaille en parchemin de qualit suprieure) et 42 pages sont manquantes d'aprs la pagination. Il semble que lors de son acquisition par Voynich en 1912, le livre tait dj incomplet. Une plume d'oie a t utilise pour le texte et le contour des figures. Plusieurs couleurs ont t apposes sur les figures d'une manire parfois grossire. On pense que ces ajouts de peinture ont t faits aprs la rdaction du texte.Illustrations[modifier]Les illustrations dans le manuscrit donnent peu d'indications sur son contenu exact mais permettent d'identifier une demi-douzaine de sections consacres des sujets diffrents avec un style qui varie. Except pour la dernire section dont le contenu est entirement textuel, presque toutes les pages contiennent au moins une illustration. Les sections et leur nom contemporain sont:

Folio f34r: La section consacre l'herboristerie avec des illustrations de plantes. Herbier: chaque page contient une plante, parfois deux, accompagnes de paragraphes. Le tout est prsent selon le style europen des herbiers de l'poque. Certaines parties sont des agrandissements et des versions amliores des esquisses prsentes dans la partie pharmacologie (voir ci-dessous). Astronomie: des diagrammes d'astres comme des soleils, des lunes et des toiles suggrent que le contenu porte sur l'astrologie et l'astronomie. Une srie de 12 diagrammes reprsente les symboles des constellations du Zodiaque (deux poissons pour la constellation des Poissons, un Taureau, un soldat avec une arbalte pour le Sagittaire, etc.). Chaque symbole est entour d'exactement 30 figures fminines, la plupart nues, qui portent une toile avec une lgende. Les deux dernires pages de cette section, le Verseau et le Capricorne, ont t perdues. Quant au Blier et au Taureau, les pages qui leur sont consacres sont divises en deux paires de schmas avec 15 toiles chacun. Certains de ces dessins sont sur des pages qui peuvent tre dplies. Biologie ou balnothrapie: un texte dense et continu parsem de dessins qui reprsentent principalement des femmes nues se baignant dans des bassins ou nageant dans un rseau de tubes labor. La forme d'une partie de cette plomberie fait penser des organes. Certaines de ces femmes portent des couronnes. Cosmologie: des diagrammes circulaires la signification obscure. Cette section possde galement des dpliants. L'un d'entre eux s'tale sur six pages et contient des cartes de 9 les relies par des chemins avec la prsence de chteaux et de ce que l'on estime tre un volcan. Pharmacologie: plusieurs dessins de plantes avec une lgende. Les figures dcrivent des parties des vgtaux (racines, feuilles, etc.) ce qui fait penser un guide pour un apothicaire. Des objets dans les marges ressemblent des pots utiliss par les pharmaciens de l'poque, les pages sont clairsemes avec seulement quelques paragraphes de texte. Recettes: beaucoup de paragraphes assez courts, chacun tant marqu d'une puce en forme de fleur ou d'toile.Texte[modifier]

Folio f75r: La partie biologie du manuscrit est dense avec des illustrations de femmes dans des bassins.Le texte est clairement crit de gauche droite, avec une marge droite quelque peu ingale. Les sections les plus longues sont divises en paragraphes avec parfois des puces dans la marge de gauche. Il n'y a aucun signe vident de ponctuation. Le ductus (l'ordre et la direction selon lesquels on trace les traits qui composent la lettre) est fluide ce qui laisse penser que le scribe comprenait ce qu'il crivait au moment de la rdaction. Le manuscrit ne donne pas l'impression que les caractres ont t apposs un par un, caractristique qui apparat dans le cas d'un chiffrement compliqu. L'criture n'est toutefois pas toujours soigneuse: par endroit, l'auteur doit resserrer les interlignes par manque de place. Ceci est particulirement visible dans la partie recettes avec un texte ondul qui dnote que le scribe n'tait probablement pas un professionnel.Le texte comprend plus de 170 000 glyphes, normalement spars les uns des autres par de fins interstices. La plupart de ces glyphes sont crits avec un ou deux traits. Les experts restent diviss concernant l'alphabet utilis car certains des glyphes sont similaires. On pense toutefois que l'alphabet du manuscrit de Voynich comprend entre 20 et 30 signes. Certains caractres inhabituels apparaissent ici et l, on en dnombre une douzaine de ce type.Des espacements plus larges divisent le texte en 35 000 mots environ, de taille variable. Il semble que le texte suit des rgles phontiques ou orthographiques: certains caractres doivent apparatre dans chaque mot ( l'instar des voyelles en franais), certains caractres n'en suivent jamais d'autres, d'autres peuvent apparatre en double.Une analyse frquentielle rvle des caractristiques semblables aux langues naturelles[4]. Par exemple, la frquence des mots suit la loi de Zipf et l'entropie (quantit d'information) de chaque mot s'lve 10 bits ce qui est similaire aux textes en anglais ou en latin.Certains mots n'apparaissent que dans des parties prcises ou sur quelques pages, d'autres sont dissmins dans tout le manuscrit. Les rptitions au sein des lgendes des figures sont rares. Dans la section herbier, le premier mot de chaque page n'apparat nulle part ailleurs, il pourrait donc s'agir du nom de la plante illustre.Sur d'autres points, le langage du manuscrit de Voynich diffre sensiblement des langues europennes. Par exemple, il n'y a pratiquement aucun mot avec plus de 10 symboles, et presque aucun mot de moins de trois lettres. Les distributions des lettres l'intrieur d'un mot sont atypiques pour l'Occident: certains caractres n'apparaissent qu'au dbut d'un mot, d'autres seulement au milieu, et d'autres seulement la fin (sans que l'on puisse tablir s'il s'agit de variantes positionnelles d'une mme lettre, ou de lettres uniques n'existant qu'en certaines positions). Parmi les deux principales drivations de l'alphabet phnicien, une disposition similaire se retrouve couramment dans l'alphabet aramen et ses drivs (langues smitiques) comme l'hbreu et l'arabe (certaines lettres y changent de dessin selon leur position dans le mot), mais jamais (avec l'exception en grec du Bta et du Sigma) dans l'alphabet grec et ses drivs (langues indo-europennes) comme le latin et le cyrillique.Le texte semble tre plus redondant que la plupart des langues europennes, certains mots apparaissent parfois trois fois la suite. Les mots qui se diffrencient par une seule lettre sont prsents avec une frquence inhabituelle.Histoire[modifier]

Folio f78r: Les illustrations de la partie biologie sont relies par un rseau de tuyaux.Comme l'alphabet du manuscrit ne ressemble aucun autre et que le texte est toujours indchiffrable, les seuls signes refltant son anciennet et son origine sont les illustrations, spcialement les robes et les coiffures des personnages, ainsi que deux chteaux apparaissant dans les schmas. Ils sont caractristiques du style europen et, se basant sur ce fait, les experts datent le livre sur une priode comprise entre 1450 et 1520. Cette valuation est conforte par des indices complmentaires. Une tude californienne rcente (2011) a permis l'analyse au carbone 14 de 4 lments distincts de l'uvre. Le rsultat tend prouver que l'ensemble du manuscrit a t rdig la mme poque, dans un dlai relativement court, entre 1408 et 1436.Le propritaire officiel le plus ancien de ce manuscrit tait un certain Georg Baresch, un alchimiste qui vivait Prague au XVIIesicle. Apparemment Baresch tait lui aussi perplexe propos de ce Sphinx qui a pris de la place inutilement dans sa bibliothque pendant des annes[5]. Baresch apprit qu'Athanasius Kircher, un savant jsuite issu du collge romain, avait publi un dictionnaire copte (thiopien) et dchiffrait les hiroglyphes gyptiens. Il lui envoya une copie d'une partie du manuscrit Rome par deux fois, demandant des indices. Sa lettre destine Kircher datant de 1639, qui a t retrouve rcemment par Ren Zandbergen, est la premire allusion au manuscrit trouve jusqu'alors.On ne sait pas si Kircher a rpondu mais il semblerait qu'il s'intressa assez au sujet pour tenter d'acqurir le livre, que Baresch refusa apparemment de montrer. Aprs la mort de Baresch, le manuscrit passa son ami Jan Marek Marci (Johannes Marcus Marci), alors proviseur l'Universit Charles de Prague, qui envoya le livre Kircher, son ami de longue date et correspondant. La lettre d'explication de Marci (1666) est encore jointe au manuscrit. La lettre prtend entre autres que le manuscrit fut, l'origine, achet pour 600 talers dor par l'Empereur Rodolphe II qui pensait que l'ouvrage tait le fruit du travail de Roger Bacon[6].On perd ensuite la trace du livre pendant 200 ans, mais selon toute vraisemblance il tait conserv, comme le reste de la correspondance de Kircher, dans la bibliothque du Collge romain, actuelle Universit pontificale grgorienne. Il y resta probablement jusqu' l'invasion de la ville par les troupes de Victor-Emmanuel II d'Italie, qui annexa les tats pontificaux en 1870. Le nouveau gouvernement italien dcida de confisquer beaucoup de biens de l'glise, notamment la bibliothque du Collge romain. D'aprs les recherches de Xavier Ceccaldi et d'autres, de nombreux livres avaient t transfrs la hte juste avant ces vnements dans les bibliothques prives de ses facults. Ces dernires avaient t exemptes des confiscations. Les lettres de Kircher taient parmi ces livres et, apparemment, le manuscrit de Voynich aussi, vu qu'il portait encore l'ex-libris de Petrus Beckx, Suprieur gnral de la Compagnie de Jsus et proviseur de l'universit en mme temps.La bibliothque prive de Beckx fut dmnage la Villa Mondragone, Frascati, un grand palais prs de Rome, achet par la Compagnie de Jsus en 1866.Vers 1912, le collge romain dcida de vendre, trs discrtement, quelques uns de ses biens. Wilfrid Voynich acheta 30 manuscrits, parmi lesquels celui qui porte maintenant son nom. Aprs sa mort en 1930, sa veuve Ethel Lilian Voynich hrita du manuscrit. Elle mourut en 1960 et laissa le manuscrit son amie proche, Mlle Anne Nill. En 1961, Anne Nill vendit le livre au marchand de livres anciens Hans P. Kraus. Incapable de trouver un acheteur, Kraus en fit don l'universit Yale en 1969.Hypothses sur l'auteur du manuscrit[modifier]La paternit du manuscrit de Voynich a fait l'objet d'un dbat opposant les aspects historiques et les expertises scientifiques. Plusieurs noms ont t proposs. On retiendra ici les plus populaires.Roger Bacon[modifier]

Roger BaconLa lettre de 1665 expdie par Marci l'attention de Kircher indique que le livre avait t achet par Rodolphe II du Saint-Empire. La missive suggre que Rodolphe (ou peut-tre Mnishovsky) pensait que l'auteur tait le philosophe et alchimiste anglais Roger Bacon (1214-1294) [7].Mme si Marci dit mettre des doutes au sujet de cette affirmation, cette thse fut prise au srieux par Voynich qui tenta de la valider de son mieux. La conviction de Voynich influena normment les tentatives d'analyse et de dchiffrement qui suivirent. L'Amricain William Newbold travailla durant deux ans sur le manuscrit et arriva la conclusion que l'auteur tait Bacon, mais il mourut en 1926 et ne put dfendre sa thorie qui fut passablement critique par la suite[8].Des experts familiers avec le travail de Bacon eurent l'occasion d'examiner le manuscrit et rejetrent catgoriquement cette hypothse [rf.souhaite]. Il faut encore noter que Raphael Mnishovsky meurt en 1644 et que l'achat du livre par Rodolphe II eut certainement lieu avant son abdication en 1611 soit 55 ans avant la lettre de Marci.John Dee[modifier]

John DeeLa supposition que Roger Bacon tait l'auteur conduisit Voynich conclure que la personne qui vendit le manuscrit de Voynich Rudolf ne pouvait tre que John Dee. Dee tait un mathmaticien et un astrologue de la cour de la reine lisabeth Ire, connue pour dtenir une grande collection de manuscrits de Bacon.Dee et son mdium Edward Kelley vivaient en Bohme depuis plusieurs annes quand ils esprrent vendre leurs services l'Empereur. Cependant, les agendas mticuleusement tenus par Dee ne mentionnent pas cela et rendent cette hypothse assez invraisemblable. En tout cas, si l'auteur du manuscrit de Voynich n'est pas Bacon, la relation avec Dee disparat. Par ailleurs, Dee lui-mme peut l'avoir rdig et avoir lanc la rumeur selon laquelle il s'agissait originellement d'un travail de Bacon. Dee aurait agi de la sorte dans l'espoir de vendre ultrieurement le manuscrit [rf.souhaite].Edward Kelley[modifier]

Edward KelleyLe compagnon de Dee Prague, Edward Kelley, tait un alchimiste qui sortait de l'ordinaire. Il avait annonc sa capacit transformer du cuivre en or par le biais d'une poudre secrte qu'il avait dcouverte dans la tombe d'un vque au Pays de Galles. Il affirma galement tre capable d'invoquer des anges en touchant une boule de cristal et d'avoir de longues conversations avec eux. Dee rapporta ces faits dans des documents manuscrits. Le langage des anges tait l'nochien, d'aprs noch, le pre biblique de Mathusalem. D'aprs la lgende, Kelley aurait fait un voyage avec les anges et aurait expliqu son priple dans le livre d'noch. Plusieurs personnes ont suggr que comme Kelley avait invent le livre d'Enoch pour tromper Dee, il aurait galement pu fabriquer le manuscrit de Voynich dans le but de le vendre l'empereur (qui rmunrait dj Kelley pour ses supposs talents d'alchimiste).L'hypothse privilgie par Gordon Rugg est que le manuscrit aurait t forg par Edward Kelley et John Dee ensemble. Le manuscrit semble avoir t crit avec deux critures avec des mots ayant des frquences diffrentes selon l'criture[9]. Edward Kelley et John Dee avaient dj invent ensemble l'nochien, la langue des anges, ce qui en fait des spcialistes de l'arnaque et des langues forges. Selon cette hypothse, le manuscrit ne renfermerait aucune information. Leur prsence Prague au moment de la vente du manuscrit lEmpereur de Bohme ajoute du crdit cette hypothse[10].Wilfrid Voynich[modifier]Voynich a t suspect d'avoir lui-mme fabriqu l'ouvrage qui porte son nom. En tant que marchand de livres anciens, il disposait des moyens et des connaissances ncessaires pour inventer un manuscrit faussement attribu Roger Bacon. Un tel livre aurait reprsent une fortune et un mobile financier pourrait avoir motiv la cration de ce faux. Cette possibilit semble pouvoir tre carte[11]. La lettre de Baresch destine Kircher datant de 1639, qui a t retrouve rcemment par Ren Zandbergen, est la premire allusion au manuscrit trouve jusqu'alors et il est fort improbable que W. Voynich en ait eu connaissance.Jacobus Sinapius[modifier]

Jakub Horcicky de Tepenec (Jacobus Sinapius en latin)Une reproduction photostatique de la premire page du manuscrit, ralise par Voynich vers 1921, montre certaines annotations quasiment imperceptibles qui avaient t effaces. Le texte a pu tre rehauss l'aide de produits chimiques, et a laiss apparatre le nom de Jacobj `a Tepenec. Il s'agirait de Jakub Horcicky de Tepenec, Jacobus Sinapius en latin. Ce spcialiste en herboristerie tait le docteur personnel de l'empereur Rodolphe II et s'occupait galement de ses jardins. Voynich et d'autres personnes aprs lui, conclurent d'aprs cette signature que Jacobus possdait l'ouvrage avant Baresch. Cette dcouverte renforait l'histoire de Raphael Mnishovsky. D'autres affirmrent que Jacobus lui-mme pouvait tre l'auteur du manuscrit.Un doute repose sur cette piste: la signature efface du manuscrit ne correspond pas aux autres signatures connues de Jacobus comme celle dcouverte par Jan Hurich dans un document[12]. Il est tout fait plausible que cette annotation sur la page droite f1 fut l'uvre d'un libraire ou d'une quelconque personne qui eut l'occasion d'tudier ou de possder le livre. l'poque de Kircher, Jacobus est le seul alchimiste ou docteur de la cour de Rodolphe II auquel on a consacr une page entire dans les livres d'histoire jsuites. Tycho Brahe est par exemple peine mentionn. L'application des produits chimiques a tellement dgrad le vlin que la signature est peine visible. Il est possible que Voynich ait volontairement faonn et endommag cette signature dans le but de renforcer la thorie attribuant la paternit Roger Bacon, tout en empchant d'ventuelles contre-expertises.Jan Marci[modifier]

Jan MarciJan Marci rencontra Kircher alors qu'il tait la tte d'une dlgation envoye par l'universit Charles Rome en 1683. Au cours des vingt-sept annes qui suivirent, les deux rudits s'changrent un volumineux courrier scientifique. Le voyage de Marci avait pour but d'assurer l'indpendance de l'universit Charles vis--vis des jsuites. Ceux-ci graient le collge Clementinum, qui tait un rival pour l'universit. Malgr ces efforts, les deux tablissements furent fusionns sous le contrle des jsuites.C'est dans ce contexte religieux et politique tendu que Marci aurait pu fabriquer les lettres de Baresch et plus tard le manuscrit de Voynich dans le but de se venger de Kircher, favorable aux jsuites. La personnalit de Marci et ses connaissances semblent tre compatibles avec la ralisation de l'ouvrage. Kircher tait convaincu de dtenir le savoir, il tait plus connu pour ses erreurs et sa candeur que pour son prtendu gnie. Kircher tait donc une cible facile et il s'tait dj fait ridiculiser une autre occasion. L'orientaliste Andreas Mueller lui avait concoct un manuscrit soi-disant originaire d'gypte, le contenu tait en fait incohrent et volontairement sans aucune signification. Mueller demanda Kircher d'en faire une traduction. Kircher renvoya alors une traduction complte, ce qui ne manqua pas de le discrditer.Les seules preuves de l'existence de Georg Baresch sont trois lettres envoyes Kircher: une par Baresch (1639) et deux par Marci (environ une anne plus tard). La correspondance entre Marci et Kircher s'achve en 1665, au mme moment que la lettre concernant le manuscrit de Voynich. Cependant, toute cette thse repose sur la haine de Marci l'gard des jsuites. Ce sentiment n'est que pure conjecture: Marci tait un fervent catholique, il avait lui-mme tudi pour devenir jsuite et peu avant sa mort en 1667, il fut nomm membre honorifique de l'ordre.Raphael Mnishovsky[modifier]

Raphael MnishovskyRaphael Mnishovsky, l'ami de Marci, tait lui-mme un cryptographe (entre autres) et avait apparemment invent une mthode de chiffrement qu'il disait inviolable (vers 1618). Sa connaissance des chiffres a aliment les soupons son sujet. Le manuscrit de Voynich aurait pu tre une dmonstration du systme de Mnishovsky. Baresch aurait ainsi t son cobaye pour cette exprience de cryptanalyse. Aprs la publication du livre de Kircher sur le copte, Raphael aurait pens que tromper un jsuite aurait t plus gratifiant que Baresch. Il aurait demand ainsi l'alchimiste d'entrer en contact avec Kircher en le motivant grce une histoire sur Roger Bacon monte de toutes pices. Aucune preuve concrte n'est toutefois venue tayer cette hypothse.Anthony Ascham[modifier]Dans les annes 1940, le docteur Leonell Strong, chercheur en cancrologie et cryptologue ses heures perdues, tenta de dchiffrer le manuscrit de Voynich. Strong affirma que la solution du manuscrit de Voynich reposait sur un trange systme double avec des progressions arithmtiques d'un alphabet multiple. Il assura que le texte en clair correspondait un manuscrit du XVIesicle par l'auteur anglais Anthony Ascham. Ascham avait publi A Little Herbal en 1550. Si le manuscrit de Voynich contient bel et bien une section ressemblant trs fortement un herbier, la thorie de Strong n'explique pas comment Ascham aurait pu acqurir les connaissances cryptographiques et littraires ncessaires pour rdiger le manuscrit.Auteurs multiples[modifier]Prescott Currier, un cryptographe de l'US Navy qui travaillait sur le manuscrit dans les annes 1970, observa que les pages de la partie herbier pouvaient tre spares en deux groupes, A et B, avec chacun des proprits statistiques et des critures diffrentes. Il en conclut que le manuscrit de Voynich tait le fruit du travail de plusieurs auteurs utilisant des dialectes et des conventions d'orthographe diffrentes mais partageant le mme manuscrit. Cependant, des tudes rcentes ont remis en question ces conclusions. Un expert en criture qui examina le livre ne vit qu'une seule criture dans l'ensemble du manuscrit. Quand toutes les parties sont examines, on peut constater une transition graduelle du style entre les diffrents feuillets du manuscrit, avec les deux groupes A et B reprs par Currier comme extrmits de cette volution. Donc, ses observations sont probablement plutt le rsultat de l'criture de ces deux sections de lherbier des priodes trs diffrentes ou il faut peut-tre faire une distinction entre celui qui a compos le texte et celui qui l'a crit sur le manuscrit de Voynich. Ainsi, la discrimination statistique en deux groupes (A et B) pourrait tre occasionne par la traduction de textes originaux provenant de diffrents auteurs.Hypothses sur le contenu et le but du manuscrit[modifier]L'impression gnrale dgage par le manuscrit suggre qu'il devait servir de pharmacope ou de rfrence pour de la mdecine mdivale. La prsence d'tranges illustrations a aliment les thories les plus folles au sujet des origines de l'ouvrage, son contenu et le but recherch par l'auteur. Il serait impossible de dcrire ici l'ensemble des possibilits voques ce sujet mais certaines mritent d'tre mentionnes:Herbier[modifier]Plantes reprsentes[modifier]La premire section du livre est visiblement consacre au rgne vgtal avec des fiches comportant des illustrations de plantes. Seuls quelques spcimens ont t formellement identifis malgr des recherches dans les autres herbiers de l'poque. Parmi les plantes les plus faciles reconnatre, on trouve une pense violette et une fougre. Ces schmas de la partie biologie du manuscrit sont des versions plus fines de ceux prsents dans la partie pharmacologie. Les zones manquantes ont t combles par une multitude de dtails improbables. En fait, la plupart de ces plantes semblent tre des hybrides: des racines d'une espce connectes la tige et les feuilles d'une autre et finalement des fleurs provenant d'une troisime espce.Tournesols[modifier]Brumbaugh pensait qu'une des illustrations reprsentait un Helianthus annuus, le tournesol que nous connaissons de nos jours et qui provenait d'Amrique. Cette indication permettrait de situer avec plus de prcision la date laquelle a t fabriqu le manuscrit. Mais la ressemblance avec la plante relle est limite, surtout si la figure est compare avec des espces sauvages. De plus, l'chelle de l'esquisse n'tant pas connue, il est difficile d'affirmer qu'il s'agit bien d'un tournesol et non pas d'une espce similaire de la vaste famille des Asteraceae (l'artichaut, la marguerite ou encore les pissenlits) qui est prsente partout dans le monde.Herbier astrologique[modifier]Les considrations astrologiques ont souvent jou un grand rle dans la cueillette des herbes, la saigne et d'autres procdures mdicales rpandues l'poque suppose de la rdaction du texte (voir, par exemple, les livres de Nicholas Culpeper). Cependant, part les signes zodiacaux vidents et un schma semblant reprsenter les plantes, personne n'a encore t capable d'interprter les illustrations au moyen des traditions astrologiques connues (europennes ou autres).Faux herbier de charlatan[modifier]Sergio Toresella, spcialiste italien des herbiers, a propos que l'ouvrage serait une imitation de livre mdical comprenant diffrentes sections (astrologie, botanique, balnothrapie, etc.) et portant un texte volontairement mystrieux, utilis par un charlatan pour impressionner sa clientle. Il pense qu'il a t produit dans le Nord de l'Italie, peut-tre la rgion de Venise[13],[14].Alchimie[modifier]Comparaison avec les livres d'alchimie[modifier]Les bassins et les tuyaux de la partie biologie semblent indiquer une relation avec l'alchimie, qui serait utile si le livre contenait des instructions concernant la prparation de composants mdicaux. Cependant, les livres d'alchimie de cette priode partagent le mme langage pictural o les processus et matriaux sont reprsents par des images spcifiques (aigle, crapaud, homme dans une tombe, couple au lit, etc.) ou des symboles textuels standards (cercle avec une croix, etc.). Aucun de ceux-ci napparat de faon convaincante dans le manuscrit de Voynich.lixir de longue vie[modifier]Le manuscrit de Voynich pourrait tre une recette mdivale pour crer la pierre philosophale, cest--dire l'lixir de longue vie. Les liens alchimiques vulgaires (crapauds, aigle, etc.) n'ont pas de sens ici. Les reprsentations sont claires. Les fluides de jeunes vierges desquelles on rcupre les humeurs vitales, la concoction base de plantes censes tre mystrieuses, rares ou inconnues, et la position astrologique optimale concourent simultanment la russite de l'lixir de longue vie.Herbier alchimique[modifier]Sergio Toresella, expert en herbiers anciens, montra que le manuscrit de Voynich pouvait tre un herbier alchimique qui n'aurait rien voir avec l'alchimie mais serait un pseudo herbier illustr par des images inventes par un docteur charlatan pour impressionner ses clients. Apparemment, une petite industrie familiale existait cette poque, produisant ce genre de littrature quelque part au nord de l'Italie. Nanmoins ces livres sont assez diffrents du manuscrit de Voynich dans le style et le format et sont rdigs en langage courant.Microscopes et tlescopes[modifier]

Folio 68r: Ces trois pages extraites du manuscrit incluent un schma qui semble de nature astronomique.Un dessin circulaire dans la partie astronomique montre un objet de forme irrgulire avec des extensions courbes, dont certaines ont t interprtes comme des images de galaxie, visibles seulement l'aide d'un tlescope. D'autres dessins ont t interprts comme reprsentant des cellules vues travers un microscope. Cela suggrerait un travail plus moderne que les origines supposes du manuscrit ne pourraient le permettre. Cette ressemblance doit cependant tre considre avec une certaine circonspection: un examen attentif montre en effet que la partie centrale de cette galaxie ressemble plutt une flaque d'eau.Hypothses sur le langage[modifier]Plusieurs hypothses ont t avances concernant le langage utilis par le manuscrit de Voynich.Codage lettre--lettre[modifier]Selon cette hypothse, le manuscrit de Voynich est un texte crit dans une langue europenne, mais dont le sens a t rendu intentionnellement cach en le codant au moyen d'un chiffrement. Cet algorithme opre lettre par lettre, et produit un texte utilisant l'alphabet du manuscrit de Voynich.C'est cette hypothse de travail qui a t utilise dans la plupart des tentatives de dchiffrement effectues au XXesicle, dont l'une a t conduite par le cryptologue William F. Friedman la tte d'une quipe informelle de la NSA au dbut des annes 1950.

Tableau utilise pour le chiffre de VigenreLes chiffrements simples par substitutions peuvent tre exclus car ils sont trop faciles casser. Les efforts se sont donc ports sur des chiffrements polyalphabtiques, invents par Alberti dans les annes 1460. Le chiffre de Vigenre, qui fait partie de cette famille, aurait pu tre utilis et renforc par l'utilisation de symboles nuls ou quivalents, le rarrangement de lettres, des fausses coupures de mot, etc.Certaines personnes ont labor une thorie selon laquelle les voyelles avaient t supprimes avant le chiffrement. Plusieurs solutions de dchiffrement utilisant cette thorie ont t proposes, mais aucune n'a t largement accepte: les textes ainsi dchiffrs dpendent de tant de conjectures que, en utilisant ces techniques, on pourrait reconstituer n'importe quel message partir d'une chane de symboles pris au hasard.Le principal argument en faveur de l'hypothse du codage lettre--lettre est que l'utilisation d'un alphabet trange par un auteur europen s'explique difficilement, sauf dans la volont de masquer l'information. Effectivement, Roger Bacon connaissait les techniques de chiffrement, et la date estime du manuscrit concide approximativement avec la naissance de la cryptologie en tant que discipline systmatique.Cependant, un chiffrement polyalphabtique devrait normalement dtruire les caractristiques statistiques naturelles observes dans le manuscrit de Voynich, telles que la loi de Zipf. De plus, bien que les chiffrements polyalphabtiques aient t invents vers 1467, les variantes ne devinrent populaires qu'au XVIesicle, c'est--dire aprs la date estime du manuscrit de Voynich.Chiffrement par dictionnaire[modifier]Selon cette thorie, les mots du manuscrit de Voynich seraient cods de telle sorte qu'il faille les retrouver grce un dictionnaire ou un tableau de chiffrement. Le principal indice concordant est que la structuration et la distribution statistique de ces mots sont similaires aux nombres romains. Ceux-ci seraient un choix naturel pour le code utilis. Les livres cods ne sont cependant viables que pour de courts messages cause de leur encombrement et leur utilisation peu commode: chaque criture ou lecture d'un mot demande un parcours du rpertoire. D'autres thories remettent en cause l'vidence du choix des nombres romains.Chiffrement visuel[modifier]James Finn a propos dans son livre Pandora's Hope (2004) que le manuscrit de Voynich serait en fait de l'hbreu visuellement cod. Une fois les lettres de Voynich transcrites correctement, avec EVA comme guide, beaucoup de mots peuvent tre lus comme des mots hbreux qui se rptent avec des distorsions pour troubler le lecteur. Par exemple, le mot AIN du manuscrit est un mot hbreu pour il et il apparat aussi sous d'autres formes comme aiin ou aiiin, pour donner l'impression qu'il s'agit de mots diffrents alors qu'en fait ils sont identiques. Un argument en faveur de cette mthode est qu'elle expliquerait le manque de succs des autres chercheurs basant leurs mthodes sur des approches plus mathmatiques. L'argument principal contre l'hypothse du chiffrement visuel est que cela induit une accablante charge de travail pour le dchiffrement du texte qui induit de multiples interprtations visuelles. Il serait difficile de sparer le sens du texte d'origine de son interprtation et de l'influence du dcrypteur.Stganographie[modifier]Cette thorie met en avant l'hypothse qu'une bonne partie du texte n'a aucun sens mais dissimule des informations caches dans des dtails passant inaperus. Par exemple, la deuxime lettre de chaque mot ou le nombre de lettres de chaque ligne peuvent avoir une signification, le reste tant inutile. Cette technique nomme stganographie est trs ancienne et tait dcrite, entre autres, par Johannes Trithemius en 1499. Il fut aussi suggr de dchiffrer le texte grce une grille de Cardan quelconque.Cette thorie est complexe prouver (on peut obtenir un rsultat probant sans avoir trouv la bonne mthode) mais aussi rfuter, puisque ce genre de code peut tre arbitrairement difficile casser. Un argument contre cette hypothse est que l'aspect texte chiffr de l'ensemble du manuscrit va l'encontre de l'objectif premier de la stganographie, savoir cacher l'existence mme du message secret.D'autres ont suggr que la signification du texte serait code dans la longueur ou la forme du trait d'criture. Des exemples existent d'une telle mthode contemporaine cette poque, utilisant la forme des caractres (italique contre droit) pour cacher des informations. Cependant, aprs examen, le manuscrit de Voynich semble bien avoir t rdig d'une criture naturelle, influence par les reliefs de la surface de vlin.Langage naturel exotique[modifier]Le linguiste Jacques Guy a suggr que le manuscrit de Voynich pouvait tre un langage naturel exotique, crit ordinairement avec un alphabet invent. La structure des mots est en fait assez similaire aux langues de l'Orient et d'Asie centrale, principalement le sino-tibtain (chinois, tibtain et birman), l'austroasiatique (vietnamien, khmer, etc.) et peut-tre aussi le tai (tha, lao, etc.). Dans beaucoup de ces langages, les mots n'ont qu'une syllabe; et les syllabes ont une structure plus riche, incluant des tons.Cette thorie est historiquement vraisemblable. Bien que ces langues possdassent des manuscrits, ceux-ci taient notoirement difficiles comprendre par les Occidentaux; ce qui motivait l'invention de plusieurs alphabets phontiques. La plupart utilisaient les lettres latines mais quelquefois avec des nouveaux alphabets invents. Bien que ces exemples connus soient bien postrieurs la priode suppose de l'origine du manuscrit de Voynich, l'histoire enregistre des centaines d'explorateurs et de missionnaires qui ont pu l'avoir crit, mme avant le voyage de Marco Polo au XIIIesicle, mais plus particulirement aprs que Vasco de Gama dcouvrit la route de l'Orient par la mer en 1499. L'auteur du manuscrit aurait pu tre un natif d'Asie de l'est vivant en Europe, ou duqu dans une mission europenne.L'argument principal de cette thorie est qu'elle serait cohrente avec toutes les proprits statistiques du texte du manuscrit de Voynich testes jusqu' maintenant, incluant les mots doubles et triples (trouvs aussi frquemment dans des textes chinois ou vietnamiens). Cela explique aussi le manque apparent de nombres et de traits caractristiques de syntaxe occidentale (comme les articles et les copules), et les illustrations au graphisme gnral impntrable. Un autre point concordant est la prsence des deux grands symboles rouges de la premire page, qui ont t compars un titre de livre faon chinoise, crit de haut en bas et mal recopi. De mme, l'apparente division de l'anne en 360 degrs (plutt que 365 jours), en groupes de 15 et partant des Poissons, est un trait relatif au calendrier agricole chinois (jie q`i).L'argument principal des dtracteurs de cette thorie est que personne (y compris des savants de l'Acadmie des sciences chinoise de Pkin) n'aurait trouv d'exemple probant de symbolisme ou de science asiatique dans les illustrations du manuscrit.Fin 2003, le polonais Zbigniew Banasik a propos une traduction incomplte de la premire page du manuscrit en postulant qu'il tait crit en langue mandchoue[15].Langue polyglotte[modifier]Dans son livre Solution of the Voynich Manuscript: A liturgical Manual for the Endura Rite of the Cathari Heresy, the Cult of Isis (1987), Leo Levitov dclarait que le manuscrit tait une transcription d'une langue orale polyglotte [16]. Il la dfinit comme un langage littraire comprhensible pour les personnes qui ne comprenaient pas le latin mais qui pourraient lire ce langage. Sa mthode de dchiffrement rassemble des sries de trois lettres pour former chaque syllabe et produire une srie de syllabes formant un mlange de nerlandais mdival, d'ancien franais et de vieux haut-allemand.Selon Levitov, le rite d'Endura n'tait rien d'autre que l'assistance au suicide rituel pour les personnes considres comme proches de leur fin, associ la foi cathare (bien que la ralit de ce rite soit aussi remise en question). Il explique que les plantes chimriques ne sont pas l pour reprsenter une quelconque espce florale, mais sont des symboles secrets de la foi. Les femmes dans les bassins la tuyauterie complexe reprsentent le rituel lui-mme, qui impliquait de se couper les veines pour laisser couler le sang dans un bain chaud. Les constellations, sans analogue cleste, reprsentent les toiles du manteau d'Isis.Cette thorie est mise en doute sur plusieurs points. Premirement, la foi cathare est largement connue pour avoir t un gnosticisme chrtien mais jamais associ d'une quelconque faon Isis. Deuximement, cette thorie place l'origine du livre au XIIesicle ou au XIIIesicle, donc trs antrieure ce que croient les adhrents de la thorie de Roger Bacon eux-mmes. Troisimement, le rite d'Endura implique un jene et non pas un acte d'automutilation comme se couper les veines. Levitov n'a propos aucune preuve de sa thorie au-del de sa traduction.Langage construit[modifier]

Le cryptologue amricain William F. FriedmanLa structure singulire des mots du manuscrit de Voynich a men William F. Friedman et John Tiltman, indpendamment l'un de l'autre, la conjecture que le texte serait le rsultat de l'utilisation d'un langage invent de toutes pices, spcifiquement philosophique. Dans les langages de ce style, le vocabulaire est organis selon un systme de catgories, si bien qu'on peut dduire le sens gnral d'un mot partir de sa squence de lettres. Par exemple, dans la langue moderne Ro, bofo- est la catgorie des couleurs et tous les mots commenant par ce prfixe dsignent en fait une couleur: ainsi rouge est bofoc et jaune est bofof. Il s'agit ici d'une version pousse l'extrme de certaines mthodes de classification des livres utilises par les bibliothques et qui disent, P pour langage et littrature, PA pour langue grecque et latin, PC pour les langues romanesCe concept est assez ancien, comme l'atteste Philosophical Language de John Wilkins (1668). Dans la plupart des exemples connus, les catgories sont subdivises par ajout de suffixes. En consquence, un texte li un thme particulier contiendrait beaucoup de mots comportant des prfixes similaires ou communs. Par exemple, les noms de toutes les plantes commenceraient par le mme prfixe et il en irait de mme pour les maladies, etc. Cette caractristique pourrait expliquer la nature rptitive du texte du manuscrit. Cependant, personne n'a t en mesure d'tablir des correspondances entre des significations videntes ou plausibles et certains prfixes ou suffixes du manuscrit de Voynich. De plus, les exemples de langages philosophiques connus sont postrieurs au manuscrit, vers le XVIIesicle.Tromperie[modifier]Les caractristiques tranges du texte du manuscrit de Voynich (comme le doublement ou le triplement de mots) et le contenu suspect de ses illustrations (comme les plantes chimriques) ont fait penser que ce manuscrit tait peut-tre une escroquerie.En 2003, l'informaticien Gordon Rugg montra qu'un texte comparable au manuscrit de Voynich pouvait tre produit en utilisant un tableau de prfixes, radicaux et suffixes de mots, qui seraient slectionns et combins au moyen d'un cache de papier perfor[17]. Ce dernier systme, connu sous le nom de grille de Cardan, fut invent vers 1550 comme outil de chiffrement. Malgr tout, les textes gnrs par la mthode de Gordon Rugg n'ont, ni les mmes mots, ni les frquences du manuscrit de Voynich; la ressemblance est visuelle, non quantitative. Mais depuis, on est en mesure de produire un galimatias ressemblant de l'anglais (ou n'importe quelle autre langue) dans des proportions analogues au manuscrit de Voynich[18].Mme si Gordon Rugg n'a pas prouv de manire indiscutable que le texte tait faux, il a prouv que les techniques de l'poque permettaient des personnes ayant une culture mathmatique, de forger un texte ayant certaines des proprits statistiques du manuscrit en un temps raisonnable (deux quatre mois). Edward Kelley et John Dee, les auteurs probables de l'arnaque, avaient par ailleurs invent ensemble l'nochien, la langue des anges et son propre alphabet. Edward Kelley prtendait pouvoir parler aux anges au travers d'un miroir en obsidienne polie, ce qui en fait un spcialiste de ce genre d'arnaque. Mais rien ne prouve que John Dee ait sciemment particip aux supercheries. Le livre fut vendu pour 600 ducats ( peu prs 50000 actuels) l'empereur Rodolphe II.Le fait qu'aucun linguiste et aucun cryptographe n'ait jamais trouv le code du livre semble pencher pour l'hypothse de l'arnaque. Selon Gordon Rugg, il s'agit de l'hypothse la plus difficile admettre pour les chercheurs d'nigme, et la plus rapidement carte dans toutes les tudes qui traitent de ce manuscrit.Influence sur la culture populaire[modifier]Un certain nombre d'lments de la culture populaire semblent avoir t influencs, en partie au moins, par le manuscrit de Voynich. Le trs dangereux grimoire Necronomicon apparat dans le mythe de Cthulhu de H. P. Lovecraft. Alors que vraisemblablement Lovecraft a cr le Necronomicon sans connatre le manuscrit de Voynich, Colin Wilson a publi une nouvelle en 1969 appele The Return of the Lloigor (Le retour du Lloigor), dans Tales of the Cthulhu Mythos (Contes du Mythe de Cthulhu) de la maison d'dition Arkham's House, o un personnage dcouvre que le manuscrit de Voynich est une copie partielle du grimoire mortel. L'intrigue du roman de fantasy de John Bellairs publi en 1969, The Face in the Frost, implique un grimoire apparemment indchiffrable bas sur le manuscrit de Voynich. Le Codex Seraphinianus est un essai d'art moderne dans le style du manuscrit de Voynich. Le compositeur contemporain Hanspeter Kyburz a crit une pice pour orchestre base sur le manuscrit de Voynich, le lisant comme une partition musicale. Dans le roman Indiana Jones et la pierre philosophale de Max McCoy, le clbre archologue dcouvre le secret de l'alchimie dans les pages du manuscrit de Voynich. L'intrigue de Il Romanzo Di Nostradamus crit par Valerio Evangelisti met en scne le manuscrit de Voynich comme un travail de magie noire, contre lequel l'astrologue franais Nostradamus luttera toute sa vie. Dan Simmons mentionne le manuscrit de Voynich dans Olympos (p.486), le dcrivant comme un singulier et intressant manuscrit achet par Rudolph II le saint Empereur Romain, en 1586. Dans le jeu vido Les Chevaliers de Baphomet : le Manuscrit de Voynich, le manuscrit de Voynich est traduit par un hacker qui se fait alors assassiner par des no-templiers pour protger les informations contenues, savoir la localisation d'endroits sur terre o l'on trouverait de l'nergie gomancienne. Dans le roman Manuscrit MS 408 de Thierry Maugenest (ditions Liana Levi), le manuscrit de Voynich est considr comme un crit de Roger Bacon qui, une fois dcrypt, fait perdre la vie son lecteur du fait des rvlations sur le sens de la vie qu'il contient. Dans le roman Le Livre du magicien de Paul C. Doherty (ditions 10/18, collection Grands Dtectives, srie Hugh Corbett), un livre crit en langage cod par Roger Bacon est tudi conjointement par des spcialistes anglais et franais. L'auteur prcise en postface qu'il s'agit sans doute du manuscrit de Voynich. Le mystrieux manuscrit de Rambaldi qui suscite les convoitises des protagonistes de la srie tlvise Alias est probablement inspir du manuscrit de Voynich[rf.souhaite]. Dans sa bande dessine xkcd, Randall Munroe propose un sens au manuscrit dans l'pisode Voynich Manuscript du 5 juin 2009. Steve Berry dans son roman La Prophtie Charlemagne utilise une page du manuscrit comme lment de son intrigue. Michael Cordy dans son roman La Source base son intrigue sur les secrets que renferme la traduction du manuscrit de Voynich.Notes et rfrences[modifier]1. G. Rugg, Le Manuscrit Voynich[archive], Pour la science n 323, septembre 20042. (en) Daniel Stolte, UA Experts Determine Age of Book Nobody Can Read[archive], UA News, 9 fvrier 2011. L'quipe de Greg Hodgins a utilis la datation par le carbone 14 pour tablir ces dates. Celle-ci ne permet que de dire vers quelles dates les veaux qui ont servi fabriquer le parchemin sont morts. Les encres ne contiennent que peu ou pas de carbone et il n'y en a pas suffisamment pour une datation (sans parler des techniques de sparation du parchemin et de l'encre qui n'existent pas encore). La datation ne permet que de dire que le livre n'a pu tre crit avant la datation du parchemin. Le parchemin a pu toutefois rester vierge longtemps avant d'tre utilis.3. Le Code Voynich, diteur Jean-Claude Gawsewitch, (2005) ISBN 2-35013-022-3.4. (en) Landini, Gabriel (October 2001). Evidence of linguistic structure in the Voynich manuscript using spectral analysis[archive]. Consult le 30 dcembre 2008, Cryptologia 25 (4): 275295. doi:10.1080/0161-110191889932.5. Lettre de Georg Baresch Athanasius Kircher, 1639[archive]. Consult le 31 dcembre 2008. Archives of the Pontificia Universit Gregoriana in Rome, shelfmark APUG 557, fol. 3536. (en) The Voynich Manuscript[archive], prsentation de l'ouvrage sur le site de la Bibliothque Beinecke de livres rares et manuscrits de l'Universit Yale.7. Robert S. Brumbaugh, The Voynich 'Roger Bacon' Cipher Manuscript: Deciphered Maps of Stars[archive], Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, Vol. 39, 19768. Fiche de William Newbold sur le site de l'Universit de Pennsylvanie[archive]: "According to Newbold's complex system for deciphering the code, Bacon had made numerous scientific discoveries which no one else would "rediscover" for centuries. When he died in 1926, Newbold's version of the meaning of the code in the Voynich Manuscript was seen as the truth. Several years later, however, other archeologists began to look at Newbold's method with a critical eye. They correctly noted that Newbold's system was faulty, unreliable, and based on a number of unproved assumptions."9. Papers on the Voynich Manuscript[archive]: selon le capitaine Prescott H. Currier, chaque main aurait son propre langage10. Le mystrieux manuscrit de Voynich11. Voynich MS, Origin of the manuscript[archive]. Consult le 31 dcembre 2008.12. The New Signature of Horczicky and the Comparison of them all[archive]. Consult le 31 dcembre 2008.13. ic.unicamp.br[archive]14. ic.unicamp.br[archive]15. La thorie mandchoue de Zbigniew Banasik: Zbigniew Banasik's Manchu theory[archive], VMs: Zbigniew Banasik "Manchu theory"[archive], VMs: Zbigniew Banasik's "Manchu Theory"[archive]16. Dennis J. Stallings (1998), Critical analysis of Levitov's book[archive]. Consult le 31 dcembre2008.17. Gordon Rugg, Replicating the Voynich Manuscript[archive]. Consult le 31 dcembre 200818. (en) Joseph D'Agnese, Scientific Method Man[archive], Wired, septembre 2004. Consult le 31 dcembre 2008.Voir aussi[modifier]Sur les autres projets Wikimedia: Manuscrit de Voynich, sur Wikimedia CommonsBibliographie[modifier]Livres[modifier] Jacques Bergier, Les Livres Maudits, Coll. L'Aventure Mystrieuse, A271, dition J'ai lu, 1971, chapitre pp.99-115, Notice n: FRBNF35150729; (en) M.E. D'Imperio, The Voynich Manuscript: An Elegant Enigma, National Security Agency/Central Security Service, 1978 ((ISBN0-89412-038-7)); (en) RobertS. Brumbaugh, The Most Mysterious Manuscript: The Voynich 'Roger Bacon' Cipher Manuscript, Southern Illinois University Press, 1978; (en) John Stojko, Letters to God's Eye, Vantage Press, 1978 ((ISBN0-533-04181-3)); (en) Leo Levitov, Solution of the Voynich Manuscript: A liturgical Manual for the Endura Rite of the Cathari Heresy, the Cult of Isis, Aegean Park Press, 1987 ((ISBN0-89412-148-0)); (es) Marcelo Dos Santos Bollada, El manuscrito Voynich, Aguilar, 2005 ((ISBN84-03-09587-2)); (es) MarioM. Prez-Ruiz, El manuscrito Voynich y la bsqueda de los mundos subyacentes, Ocano Ambar, 2003 ((ISBN84-7556-216-7)); (en) Genny Kennedy, Rob Churchill, Voynich Manuscript, Orion, 2004 ((ISBN0-7528-5996-X)); (en) JamesE. Finn, Pandora's Hope: Humanity's Call to Adventure: A Short and To-the-Point Essential Guide to the End of the World 2004 ((ISBN1-4137-3261-5)); (en) Lawrence et Nancy Goldstone, The Friar and the Cipher: Roger Bacon and the Unsolved Mystery of the Most Unusual Manuscript in the World, Doubleday, 2005 ((ISBN0-7679-1473-2)). (en) Nicholas John Pelling, The Curse of the Voynich: The Secret History of the World's Most Mysterious Manuscript, Compelling Press, 2006 Le Code Voynich, prface de Pierre Barthlmy, Jean-Claude Gawsewitch diteur, 2005 ((ISBN2-35013-022-3)); Gordon Rugg, Le mystre du manuscrit de Voynich, article dans le n323 de septembre 2004 de Pour la Science (en) William Romaine Newbold, The Cipher of Roger Bacon, University of Pennsylvania Press, 1928 Cordy Michael La Source 2009 Le Club. Morgan Roussel, MS 408: le mystrieux manuscrit Voynich, in La Gazette Fortenne, Vol. V, ditions de l'il du Sphinx, 2012, ((ISBN2-914405-77-4)); Michel Meurger, Lovecraft et la SF, Vol. II, Amiens, Encrage ditions, 1994 (chapitre Lovecraft, Newbold et le manuscrit Voynich).Revue[modifier] (en) The Journal of Voynich Studies [lire en ligne]Articles connexes[modifier] European Voynich Alphabet Codex Rohonczi Rongo-Rongo Codex Seraphinianus Pellegrino ErnettiLiens externes[modifier]Le manuscrit[modifier] Le manuscrit en PDF Le manuscrit sur Wikimedia Le manuscrit avec une tude chimique du livre text16e7.evt, toutes les transcriptions du texte en un seul fichier par la liste de diffusions Internet "Voynich list" par Jorge Stolfi. (en) Images de haute qualit du manuscrit de Voynich sur le serveur de la bibliothque Beinecke l'Universit Yale Outils pour tlcharger et utiliser ces imagesAutres[modifier] Manuscrit Voynich (texte proposant une comprhension globale et historique) (en) The Voynich Manuscript Antoine Casanova, Mthodes danalyse du langage crypt: Une contribution ltude du manuscrit de Voynich, Universit Paris VIII, 19 mars 1999 (thse de 446 pages) Gordon Rugg, Le mystre du manuscrit de Voynich sur le site apprendre-en-ligne.net (en) Scientific Method Man, Wired, septembre 2004. (Article sur la dmarche de Gordon Rugg) (en) Analyse des retouches du texte et inquitudes pour les consquences (texte originel disparu) Dossier sur le site de l'Observatoire zttique (fr) Claude Martin, Voynich, cartes sur table / Voynich, the game is over (proposition de traduction) [vido] (en) Solving the Voynich Manuscript: Prof. Gordon Rugg sur YouTube.com