ETUDE DE BASE SUR LES PERFORMANCES DES FILLES DANS LES
SCIENCES, MATHEMATIQUES ET TECHNOLOGIE (SMT)
RAPPORT DEFINITIF
Christophe Y. HIEN (Ingénieur de recherche /Education tout au long de la vie)
Zakaria SORE (Ingénieur de recherche/Sociologue)
Félix OUEDRAOGO (Ingénieur de recherche/Sociologue)
Juin 2014
i
SSoommmmaaiirree
Sommaire ..................................................................................................................................... i
Sigles et abréviations .................................................................................................................... ii
Liste des tableaux ....................................................................................................................... iii
Liste des graphiques.................................................................................................................... iv
Chapitre 1 : Contexte général de l’étude et choix méthodologiques .............................................. 1
Chapitre 2 : Caractéristiques sociodémographiques et généralités sur les filles et les SMT ............ 7
Chapitre 3 : Améliorer les rapports et les apprentissages des filles en SMT : stratégies d’approches
.................................................................................................................................................. 21
Recommandations aux responsables de FAWE Burkina ............................................................ 33
Conclusion ................................................................................................................................ 37
Bibliographie ............................................................................................................................. 39
Tables des matières ...................................................................................................................... v
ii
SSiigglleess eett aabbrréévviiaattiioonnss
APE : Association des parents d’élèves
BEPC : Brevet d’études du premier cycle
CAP : Certificat d’aptitude professionnelle
DEFPG : Direction de l’éducation des filles et de la promotion du genre
ENS/UK: Ecole normale supérieure/ Université de Koudougou
EPT : Education pour tous
FAWE : Forum For Afrcan Women Educationnalist (Forum des éducatrices africaines)
HG : Histoire- géographie
IDS : Institut des sciences
INSD : Institut national des statistiques et de la démographie
MESS : Ministère des enseignements secondaire et supérieur
ONG : Organisation non gouvernementales
PC : Physique chimie
RGPH : Recensement général de la population et de l’Habitat
SEA : Sciences exactes et appliquées
SMT : Sciences mathématiques et technologie
SVT : Sciences de la vie et de la terre
TICE : Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education (TICE)
UFR : Unité de formation et de recherche
iii
LLiissttee ddeess ttaabblleeaauuxx
Tableau 1. Niveau d’instruction de la population de 7 ans et plus selon le milieu de résidence et le
sexe ............................................................................................................................................. 9
Tableau 2. Reconnaissance des matières scientifiques par les enquêtées ..................................... 10
Tableau 3. Récapitulatif des attitudes des filles à l’égard des SMT .............................................. 12
Tableau 4. Raisons du désamour des filles pour les matières scientifiques .................................. 12
Tableau 5. Les filles peuvent-elles s’orienter dans les filières SMT comme les garçons ............... 13
Tableau 6. Raisons de la faible présence des filles dans les SMT ................................................ 13
Tableau 7. Explication de la faible performance des filles par rapport aux garçons dans les SMT
.................................................................................................................................................. 17
Tableau 8. Niveau des enquêtées dans les SMT selon elles-mêmes............................................. 17
Tableau 9. Récapitulatif des causes du niveau moyen des enquêtées dans les SMT ..................... 18
Tableau 10. Récapitulatif des obligations des encadreurs selon les enquêtées ............................. 26
iv
LLiissttee ddeess ggrraapphhiiqquueess
Graphique 1. Répartition des enquêtées selon leur niveau d’étude ............................................... 7
Graphique 2. Répartition des filles selon le statut matrimonial ..................................................... 8
Graphique 3. Explication des enquêtées des raisons de leur niveau en SMT .............................. 15
Graphique 4. Raisons selon les enquêtées qui rendent difficiles leur apprentissage des SMT ...... 16
Graphique 5. Explication par les enquêtées de leur difficultés en SMT ...................................... 20
Graphique 6. Les personnes chargées de l'appui dans les SMT selon les filles ............................ 23
Graphique 7. Illustrations des avis des enquêtées sur les modalités de choix des encadreurs ...... 24
Graphique 8. Activités à associer aux cours d’appui selon les enquêtées .................................... 27
Graphique 9. Illustration du mode d’encadrement souhaité ....................................................... 28
Graphique 10. Illustratifs de la périodicité du suivi des activités d’encadrement ......................... 29
Graphique 11. Recensement des meilleures pour stimuler l’apprentissage des SMT chez les filles
.................................................................................................................................................. 31
1
CChhaappiittrree 11 :: CCoonntteexxttee ggéénnéérraall ddee ll’’ééttuuddee eett cchhooiixx mméétthhooddoollooggiiqquueess
11.. GGéénnéérraalliittééss ssuurr llee BBuurrkkiinnaa FFaassoo
Le Burkina Faso, pays enclavé entre le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la
Côte d’Ivoire possède les caractéristiques scolaires des nations africaines sahéliennes : une
implantation tardive de l’école ; une expansion scolaire relative après l’indépendance
oscillant entre des périodes de dynamisme et de récession ; un système scolaire inégalitaire
entre filles et garçons ; et depuis les années 1990, un système scolaire en plein
développement. En 2004, cette nation est identifiée comme l’un des pays les moins
scolarisés du monde : encore loin de parvenir aux objectifs de l’Éducation pour tous
(EPT), la moitié de ses enfants en âge scolaire est encore privée d’école. Dans les grandes
villes comme Ouagadougou, la capitale politique, ou Bobo-Dioulasso, le pôle
économique, pouvoir et savoirs scolaires sont à ce point corrélés que la scolarisation y est
importante et l’offre scolaire dense et diversifiée depuis de nombreuses années. En
revanche, dans certaines régions rurales, la scolarisation reste toujours faible mais les
inégalités entre genre sont également très marquées. Les inégalités les plus perceptibles
sont celles ayant trait à la présence des filles et des garçons dans les SMT. Aujourd’hui
encore, les représentations collectives des différents acteurs de l’éducation tiennent les
SMT comme un domaine dur essentiellement réservé aux garçons.
22.. CCoonntteexxttee eett jjuussttiiffiiccaattiioonn ddee ll’’ééttuuddee
Depuis les réformes initiées au début des années 2000 (PDDEB notamment) et la prise de
mesures incitatives dans le cadre de l’éducation pour tous, de plus en plus de filles vont à
l’école. L’écart d’accès entre garçons-filles à l’école tend à se réduire. Cependant dans
cette dynamique qui donne de l’espoir, un constat se dégage : les filles au secondaire
désapprennent en mathématiques, sciences et techniques et sont moins représentées dans
ces filières. Les résultats des filles dans ces disciplines décroissent au fil de leur cursus
scolaire. Cette situation a des conséquences sur leur orientation et leur insertion
professionnelle. C’est au regard de cette situation qui est une injustice sociale et qui a
besoin d’être corrigée que FAWE Burkina a initié le Projet d’amélioration de la
participation et des performances des filles dans les filières scientifiques dans 05
2
établissements scolaires du post primaire au Burkina Faso. En initiant ce projet,
FAWE reste dans sa mission d’influer sur les politiques éducatives en faveur des filles en
donnant un exemple de pratiques d’amélioration des résultats des filles.
Ce projet vise à donner les mêmes chances aux filles dans l’apprentissage de ces
disciplines que l’imaginaire social considère comme des domaines masculins. Améliorer
les apprentissages des filles dans ces disciplines et assurer leur présence à la suite dans les
filières scientifiques et technologiques est un devoir en ce sens que dans la lutte pour le
progrès social et l’amélioration du niveau de vie des populations africaines, la science et la
Technologie occupent une place primordiale. L’enseignement et l’apprentissage de ces
disciplines constituent deux aspects importants de l’acquisition des connaissances pour le
développement. L’étude de base de ce projet permettra de partir de l’expérience de projets
déjà réalisés dans ce sens pour trouver une meilleure stratégie pour la présence des filles
dans ces disciplines. Ainsi, il sera fait recours aux anciennes bénéficiaires de ce type
d’intervention de FAWE pour voir leur parcours, les difficultés rencontrées, leur situation
actuelle, non seulement dans le but d’en faire des modèles, mais surtout pour éviter dans
ce projet certains pièges qui pourraient empêcher l’atteinte des résultats. L’étude de base
comporte également un volet revue des politiques éducatives qui permettra de déceler les
causes structurelles, pédagogiques et sociales de la faible présence des filles dans ce
secteur, la prise en compte du genre dans l’enseignement et l’orientation des filles dans les
matières et filières sciences, mathématiques et technologie (SMT). Ces deux principaux
axes qui constituent la colonne vertébrale de l’étude diagnostic permettront de consulter
les acteurs du système éducatif et de l’enseignement des SMT : responsables du ministère
en charge de l’élaboration des politiques éducatives, responsables pédagogiques
(enseignants notamment), élèves (filles et garçons), parents d’élèves, etc. En procédant
ainsi, nous pourrions mettre à la disposition de FAWE, un instrument de plaidoyer bâti
sur les limites des politiques éducatives en matière de prise en compte du genre, mais aussi
sur les obstacles socioculturels qui grippent les apprentissages des filles dans les SMT.
L’avantage de ce type de démarche est que les causes du problème sont bien connues et
les actions de plaidoyer bien ciblées et orientées.
3
33.. OObbjjeeccttiiffss eett rrééssuullttaattss aatttteenndduuss
2.1. Objectif général
Accroitre la participation et les performances des filles dans les disciplines de sciences,
mathématiques et technologie en améliorant la qualité de l'enseignement dans ces matières
dans 05 établissements scolaires du post primaire au Burkina Faso
2.2. Résultats attendus
L’étude de base du Projet d’amélioration de la participation et des performances des
filles dans les filières scientifiques dans 05 établissements scolaires du post-
primaire au Burkina Faso permettra d’atteindre les résultats suivants :
- Une revue critique de la politique sectorielle existe
- Les données sur le profil des anciennes bénéficiaires connues
- Les anciennes bénéficiaires sont identifiées et impliquées dans le projet
- Les acteurs clés sont mobilisés autour de la question de l’amélioration de la
participation des filles aux filières scientifiques et technologiques
- Plus de filles sont habilitées à s’orienter dans les filières scientifiques, font de
bonnes performances et achèvent leur cursus
- Un réseau d’acteurs favorables à l’éducation de filles par et pour les SMT existe
- 50 bénéficiaires sont formés à l’approche Tuseme et bénéficient d’un
accompagnement psycho social pour leur permettre d’accomplir leur pleine
participation dans les filières scientifiques.
- 25 enseignants SMT et 10 anciennes bénéficiaires sont formées en Pédagogie
sensible Genre en ce qui concerne les SMT avec une dimension
d’accompagnement psychosociale.
44.. MMéétthhooddoollooggiiee
44..11.. DDeess eennqquuêêtteess qquuaalliittaattiivveess eett qquuaannttiittaattiivveess
L’étude de base sur la situation de la participation des filles dans les filières SMT est une étude mixte (analyses qualitative et quantitative). A cet effet, nous avons privilégié une
4
démarche qui a combiné les méthodes de recherche qualitative et quantitative. Pour cela, nous avons opté pour une combinaison de plusieurs outils de collecte de données en fonction de nos cibles.
44..22.. DDeessccrriippttiioonn eett jjuussttiiffiiccaattiioonn dduu mmiilliieeuu dd’’ééttuuddee
Ouagadougou, capitale administrative et politique du Burkina Faso est située au centre du pays. Elle est peuplée d’environ 1 475 223 d’habitants (RPGH 2006), engorgeant du coup une grande partie de la population citadine. De ce fait elle concentre le plus grand nombre de lycées et collèges au rang desquels nous pouvons citer les lycées Marien N’gouabi, Nelson Mandela,…
Initialement cinq établissements ont été sélectionnés par FAWE comme des unités d’enquête dans lesquelles, on devait rencontrer les filles. Cependant, compte tenu du contexte de vacances scolaires, nous avons été amenés à collecter les données dans les lycées et collèges de la ville de Ouagadougou qui ont abrité les examens du BEPC et dans les quartiers environnants. Il s’agit des lycées Nelson Mandela, Marien N’Gouabi, Song-taaba, Mixte de Gounghin, etc. Les enquêtes ont donc été menées auprès des filles de la classe de troisième en majorité avec quelques cas de filles des classes de 4e, de la 5e et de la 6e. En effet le choix de ces lycées et collèges répond à un souci de toucher un public géographiquement diversifié, étant donné que les centres d’examen accueillent des candidats des quatre coins de la ville de Ouagadougou et donc des cinq établissements concernés initialement par le projet du FAWE.
44..33.. MMéétthhooddeess ddee ccoolllleeccttee ddee ddoonnnnééeess
33..33..11.. RReevvuuee ddooccuummeennttaaiirree
La recherche documentaire s’est réalisée dans des centres de documentation des structures et directions impliquées directement ou indirectement dans la question de la scolarisation des filles. Il s’agit entre autres, du fond documentaire du FAWE, des centres de documentation du MESS, de l’ENSK/UK et de l’IDS. Cette recherche a permis d’obtenir des données sur les travaux déjà menés et les statistiques disponibles sur le sujet. Aussi nous a-t’-elle permis également de prendre connaissance des alternatives de formations existantes pour les filles.
33..33..22.. OOuuttiillss ddee ccoolllleeccttee ddee ddoonnnnééeess
Les aspects pris en compte par les outils
L’enquête qualitative et quantitative a consisté à combiner les techniques de collecte de données comme l’entretien et le questionnaire. De ce fait, les enquêtes ont fait usage des guides d’entretiens pour les entretiens individuels, et des questionnaires. Ces différents
5
outils ont insisté sur le rapport des filles aux SMT, le conditionnement social qui influe sur l’apprentissage et les performances des filles dans les SMT. Ainsi, des aspects du rapport des filles aux SMT ont été renseignés à travers ces outils. Il s’agit entre autres des déterminants de la performance des filles par rapport aux garçons dans les filières scientifiques ; des difficultés que les filles rencontrent dans les matières scientifiques, le type d’encadrement souhaité pour augmenter leur performances dans ces matières, les actions à entreprendre par les différents acteurs intervenant dans le domaine de l’éducation pour corriger cette situation.
33..33..33.. LLaa ccoolllleeccttee ddee ddoonnnnééeess
La collecte des données a consisté à administrer des questionnaires à des filles de la 6e à la 3edes lycées et collèges de la ville de Ouagadougou. Il s’agit principalement des élèves candidates aux examens du BEPC et du CAP session 2014 dans les lycées et collèges qui ont abrité lesdits examens
Des entretiens approfondis ont été menés auprès des enseignants en SMT sur leur point de vue au sujet du rapport des filles aux SMT. Leur mode de dispense du cours en SMT et leur perception sur la prise en compte du genre dans l’enseignement des SMT.
Des entretiens ont été menés avec des personnes ressources. En effet, de par leurs rôles, leurs expériences sur la question de l’éducation des filles et /ou leurs positions dans la chaine de l’administration des ministères en charge de l’éducation ce sont des cibles qui sont susceptibles de nous fournir d’importantes informations.
- La Directrice de l’éducation des filles et de la promotion du genre du Ministère des enseignements secondaire et supérieur ;
- Le directeur de l’étude de l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK/UK) ;
- Le directeur de l’Institut des Sciences (IDS) ;
- La responsable de la direction chargée de l’enseignement des filles du MESS.
En plus de ces personnes ressources, des entretiens ont été faits auprès de plusieurs acteurs de l’éducation : les enseignants des SMT de plusieurs lycées de la ville de Ouagadougou, des responsables de structures des parents d’élèves, des responsables d’établissement d’enseignement post-primaire, etc.
33..33..44.. TTrraaiitteemmeenntt eett aannaallyyssee ddeess ddoonnnnééeess
Les entretiens ont été enregistrés avec un dictaphone. Les entretiens approfondis auprès des enseignants et les entretiens informatifs auprès des responsables de l’administration et des structures de formations ont été transcrits partiellement.
6
Pour l’analyse des données, nous avons opté pour des analyses thématiques sous Sphinx
des données quantitatives pour les données qualitatives nous nous sommes servi de QSR
Nvivo6, le logiciel d’analyse des données qualitatives. Pour obtenir des tendances et voir
la situation des filles dans les SMT, un croisement de variables a été réalisé, suivi de
synthèses sous formes de tableaux, histogrammes et autres diagrammes. Ces graphiques et
tableaux ont permis de disposer des informations descriptives et informatives sur la
situation des filles dans les SMT. L’analyse de ces tableaux et graphiques a permis de tirer
des conclusions.
7
CChhaappiittrree 22 :: CCaarraaccttéérriissttiiqquueess ssoocciiooddéémmooggrraapphhiiqquueess eett ggéénnéérraalliittééss ssuurr lleess ffiilllleess eett lleess SSMMTT
Les caractéristiques sociodémographiques constituent les traits d’identification des
personnes soumises à l’enquête, à partir desquelles les avis de ces personnes, leurs
opinions, leurs comportements et leurs pratiques sont susceptibles de variations plus ou
moins importantes et d’en constituer des facteurs de compréhension, voire d’explication
du fait étudié.
11.. LLee nniivveeaauu ssccoollaaiirree ddeess eennqquuêêttééeess
Le public concerné par le projet et auquel est soumis le questionnaire est composé
essentiellement d’élèves du post-primaire. On y retrouve les élèves des quatre niveaux
d’enseignement de ce cycle, même si elles y sont représentées à des proportions
différentes. Le graphique ci-après fait le point des enquêtées et de leur niveau académique.
Graphique 1. Répartition des enquêtées selon leur niveau d’étude
Source : Enquête de terrain, juin 2014
Des filles enquêtées, 72% sont de la classe de troisième contre 17% de la classe de 4ème ,
9% de la cinquième et 2% de la sixième. Nous pensons que l’échantillon est assez
représentatif même si le taux des filles enquêtées au premier cycle du post-primaire n’est
pas très élevé. La réalité des SMT est la même dans tous les cycles du post primaire même
si au premier cycle, il y a comme, l’a souligné la directrice de l'Education des filles et de la
Promotion du Genre, un coaching et une motivation permanente à faire.
8
22.. SSttaattuutt mmaattrriimmoonniiaall ddeess eennqquuêêttééeess
L’analyse du statut matrimonial des enquêtées est assez capitale surtout dans le contexte
du Burkina Faso. La situation matrimoniale des filles du post-primaire est une des
données qui peut permettre de comprendre un certain nombre de paramètres entrant
dans le cursus scolaire de bon nombre de filles partant leurs habiletés à exceller en SMT.
La répartition des enquêtées selon leur statut matrimonial est contenue dans le graphique
suivant.
Graphique 2. Répartition des filles selon le statut matrimonial
Source : Enquête de terrain, juin 2014
L’analyse du tableau sur la situation matrimoniale des enquêtées montre que la grande
majorité est encore célibataire. Il peut paraître assez, sinon très satisfaisant de constater
que 92.9% des enquêtées sont encore célibataires. Cependant si nous prenons en compte
le fait que les enquêtées sont des filles du post-primaire dont l’âge à ce stade de leur
cursus scolaire se situerait entre 13, 17 et tout au plus 18 ans pour des jeunes élèves ayant
un cursus scolaire normal, il y a de sérieuses raisons de s’inquiéter pour leur scolarité au
regard du statut matrimonial de certaines d’entre elles.
Le pourcentage de filles mariées ou vivant en couple peut paraître dérisoire mais suscite
un certain nombre d’inquiétude.
La première des inquiétudes relève du statut de conjointes ou de concubines d’un certain
nombre de filles enquêtées. Une proportion de 7.1% des filles selon le tableau sont en
couples ou mariées. Dans les faits, les 7.1% sont un sujet de grande inquiétude dans le
domaine de l’éducation de la jeune fille. D’abord d’un point de vue légal ces jeunes filles
9
n’ont pas atteint l’âge légal pour être en couple et/ou pour vivre maritalement avec un
conjoint. Et cela interpelle la société Burkinabè sur l’encadrement et le suivi de l’éducation
des filles du post-primaire dont l’âge maximum est de 18 ans. Laisser ces enfants vivre en
couple est un acte inacceptable que la société burkinabè commet à leur égard.
Il y a ensuite, le fait que les 7.1% de filles en couple ou mariées vivent en milieu citadin.
Selon les statistiques nationales (INSD), cette réalité est d’ampleur variable d’une région à
une autre et est fonction des contextes culturels de chacune de nos régions. Le
phénomène des enfants-femmes touchent plus la jeune rurale que la citadine. Le tableau
ci-après nous en dit long sur le phénomène.
Tableau 1. Niveau d’instruction de la population de 7 ans et plus selon le milieu de résidence et le sexe Niveau d’instruction
Ensemble Urbain Rural Total
Homme
Femme Total
Homme
Femme Total
Homme
Femme
Primaire 20.1 23.8 16.7 31.5 33.1 30.0 16.3 20.5 12.6 Secondaire 1er cycle ou Post-primaire
6.1 7.4 5.0 17.7 19.2 16.1 2.4 3.3 1.6
Secondaire 2nd cycle
2.0 2.7 1.4 6.7 8.3 5.1 0.5 0.8 0.3
Supérieur 1.1 1.6 0.7 4.1 5.6 2.6 0.1 0.2 0.1 Source : Recensement général de la population et de l’habitation de 2006 (INSD)
Il ressort clairement du tableau qui précède qu’un très grand nombre de filles ont leur
cursus qui s’arrête au post-primaire et surtout en milieu rural. Comme on peut le
constater, en milieu urbain nous avons 16.1% de filles qui arrivent au post-primaire contre
1.6% de filles en milieu rural. L’écart entre les villes et le milieu rural se situe au-delà des
14%. Cela peut s’expliquer, entre autres, par des mariages précoces consentis ou forcés.
L’autre inquiétude que soulève cette réalité d’enfants-femmes, est la maternité précoce à
laquelle ces filles sont prédisposées du fait de leur statut matrimonial. Il y a fort à parier
que ces enfants ne termineront pas le post-primaire. En effet, les tâches ménagères et fort
probablement la maternité précoce les priveront de suffisamment de temps à consacrer à
leurs études encore moins aux SMT qui exigent des exercices continus et quotidiens.
10
Un fait très important et non évident qui ressort de ces statistiques est la situation qui est
à l’origine de leur statut de conjointe. On peut aisément imaginé que ces filles sont issues
de milieux défavorisés. Et cette situation peut expliquer à un fort taux les mariages forcés
ou la recherche de la sécurité illusoire du foyer. Ne dit-on pas en Afrique et
particulièrement au Burkina Faso que la place de la femme est au foyer. Il faut lutter
contre ces préjugés qui freinent la scolarité des filles et les empêchent du même coup de
poursuivre des études scientifiques.
33.. CCaappaacciittééss ddee ddiissttiinnccttiioonn ddeess SSMMTT cchheezz lleess eennqquuêêttééeess
Dans ce point, nous avons essayé de tester les capacités des enquêtées à distinguer les
SMT des autres disciplines enseignées dans leur cursus. Les informations peuvent aider à
connaitre le rapport des filles aux SMT. Le tableau ci-dessous fait la synthèse des
réponses.
Tableau 2. Reconnaissance des matières scientifiques par les enquêtées Reconnaissance des matières scientifiques Nombre Fréquence
(%) Maths, PC et SVT 29 69 Français, HG et Anglais 5 11,9 maths et SVT 8 19 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
Ne pas exceller dans une matière peut paraitre normal et se justifier par un certain nombre
de paramètres, de facteurs propres ou extérieurs à l’apprenante. Mais ne pas différencier
les matières scientifiques des matières littéraires est révélateur d’un problème grave du
système éducatif burkinabè et cela à tous les niveaux. Le premier problème que cela pose
peut être celui du niveau de formation des enseignants, les contenus dispensés et les
méthodes d’enseignement. La notion de niveau renvoie ici non pas au bagage académique
des enseignants mais à celui relatif à leur niveau de formation pédagogique. Le manque
d’enseignants dans les SMT a contraint même les établissements publics de Ouagadougou
à contractualiser des étudiants vacataires pour résorber dans la mesure du possible le
manque d’enseignants dans les matières scientifiques. Bien souvent ces enseignants ne
reçoivent aucune formation pédagogique les préparant à mieux dispenser les
11
enseignements dont ils ont la charge. Cette situation convoque de fait la question
suivante : dispense-t-on mécaniquement des savoirs et dans la pédagogie qui sied ? Il a été
prouvé qu’une bonne approche pédagogique aide l’apprenant à mieux s’y préparer et à
mieux assimiler les savoirs propres à la matière dans laquelle a lieu l’apprentissage. Il
ressort du tableau que 11% des enquêtées ne savent pas faire la distinction entre les
matières scientifiques et celles littéraires. Que peut-il en être du milieu rural où la
documentation fait cruellement défaut et où les apprenantes vivent dans un
environnement technologiquement pauvre. On ne peut exceller dans les SMT sans les
connaitre. Cette réalité commande la révision de la posture d’enseignement des
professeurs et interpelle l’Etat sur l’état d’équipement de nos établissements au-delà même
des lacunes et des faiblesses que pourraient avoir les apprenantes dans ces matières.
Pire ramener les SMT seulement aux maths et aux sciences de la vie et de terre est une
attitude d’apprentissage peu favorable aux études scientifiques. Le taux de filles (19%) qui
confondent les SMT aux Mathématiques et aux sciences de la vie et de terre est assez
élevé pour attirer l’attention sur le fait que les SMT ne sont pas une notion assez bien
comprise et partagée chez les filles au post-primaire.
Comment peut-on aimer quelque chose dont on n’a aucune connaissance. Le taux de
filles qui ramènent les SMT à uniquement aux Mathématiques et aux sciences de la vie et
de terre avec celles qui affirment ne pas aimer les SMT est identique. Cette situation
interpelle à plus d’un titre.
44.. RRaappppoorrttss ddeess ffiilllleess aauuxx SSMMTT
Pour connaitre la place et la représentation des SMT chez les filles, il faut avant tout
savoir quel est le rapport de celles-ci avec les SMT. C’est ce qui est fait dans ce point ;
nous avons voulu savoir si les filles « aiment les SMT ». Cette démarche vient du postulat
selon lequel, on apprend mieux ce qu’on aime. Le tableau ci-dessous fait la synthèse des
résultats.
12
Tableau 3. Récapitulatif des attitudes des filles à l’égard des SMT Aimez-vous les matières scientifiques Nombre Fréquences (%) Oui 34 81 Non 8 19 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
Une très grande proportion des filles estime aimer les matières scientifiques. Ce qui
constitue en soi un atout et une prédisposition positive pour y exceller. Cet amour pour
les matières scientifiques doit être entretenu aussi bien par le corps professoral que par
l’entourage familial des intéressés.
La question fondamental qui se pose à l’analyse de ce tableau est comment procéder pour
intéresser les 19% de filles qui n’aiment pas les SMT et surtout de les aider à surmonter
leurs difficultés. Il faut, au regard de ce qui précède cultiver chez ces élèves la
connaissance et l’amour des SMT pour ensuite les conduire à l’excellence dans les
matières scientifiques. Cette question trouve également des pistes de solution dans la
justification de leur choix d’aimer ou de ne pas aimer les matières scientifiques dont le
tableau suivant fait la synthèse.
Tableau 4. Raisons du désamour des filles pour les matières scientifiques
Raisons Nombre Fréquences (%)
Difficile de comprehension 15 35,7 Facile 15 35,7 Un domaine pour garçon 2 4,8 Autre 5 9,5 Ce sont des matières comme les autres 5 11,9 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
Une grande proportion de filles (35,7%) trouve que les matières scientifiques sont
difficiles de compréhension contre une même proportion (35,7%) qui trouvent qu’elles
sont faciles à comprendre.
Ces taux identiques ne nous disent-ils pas qu’il faut revoir la manière de les enseigner pour
les adapter à tout le monde (71%) ? Et rejoindre les 11,9% qui estiment que ce sont des
matières comme toutes les autres qui sont enseignées dans les classes. Ces chiffres ont
13
conduit à demander aux filles, si elles pensent qu’elles peuvent aussi comme les garçons
s’orienter dans les SMT ?
Tableau 5. Les filles peuvent-elles s’orienter dans les filières SMT comme les garçons Les filles peuvent-elles s’orienter dans les SMT ? Nombre Fréquences (%) Oui 33 78,6 Non 9 21,4 Source : Enquête de terrain, juin 2014
Nous notons que les filles elles-mêmes estiment à 78,6% qu’elles peuvent aussi bien que
les garçons s’orienter dans les filières SMT. Ce qui constitue en soi une très bonne
prédisposition à s’orienter dans les matières scientifiques. Ces chiffres montrent que
même s’il y a encore des préjugés sur le fait que les SMT sont vues comme l’apanage des
garçons comme l’attestent les 21.4% des filles enquêtées, du chemin a été parcouru et
qu’il en faut d’avantage en accentuant la sensibilisation à tous les niveaux et auprès de tous
les acteurs du système éducatif. Bien souvent les préjugés sont cultivés par l’entourage et
l’enseignant lui-même peut y être pour quelque chose. N’entend-on pas souvent de la
bouche de certains parents enseignants que les séries scientifiques ne sont pas faites pour
les femmes ? En dépit de la préséance de ce type de discours, on voit que les lignes
bougent comme le confirme le tableau ci-dessous.
Tableau 6. Raisons de la faible présence des filles dans les SMT Orientation des filles dans les matières scientifiques Nombre Fréquences Les filles sont aussi compétentes que les garçons 22 52 Les filles préfèrent les matières littéraires 5 12 Ce sont les filières comme les autres 4 10 Autres 11 26 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
55.. PPeerrcceeppttiioonnss ddeess SSMMTT cchheezz lleess ffiilllleess
55..11.. UUnnee ppeeuurr nnoonn jjuussttiiffiiééee ddeess SSMMTT
Le constat est très clair. La peur des SMT est une réalité dans nos collèges. Seulement
10% des enquêtées (confère tableau 6) estiment que « Ce sont des filières comme les
autres ». Ce faible pourcentage indique très clairement que les filles elles-mêmes ne les
considèrent pas comme des matières ordinaires. Cette peur des SMT est purement d’ordre
14
psychologique car sans raison, elles « disent que ces matières sont différentes et ne
cherchent plus à comprendre ». Cette conception des SMT contraste très fortement avec
l’opinion que : « c’est l’intelligence qui compte et pas le sexe ». Il est très évident qu’il
s’agit plus d’une question de disposition mentale à aborder ces matières que des difficultés
d’apprentissage liées au genre. Les filles, si elles lèvent les barrières mentales,
psychologiques qui les font rebuter les SMT et font croire que seuls les garçons peuvent y
exceller, seront aussi compétentes que les garçons. Il est clair que c’est « une question de
conditionnement mentale et psychologique » comme soutenu par la directrice de
l’éducation des filles et de la promotion du genre. Cette peur non fondée est battue en
brèche par près de 62% des enquêtées si nous cumulons les 52% les filles qui soutiennent
que les filles aussi compétentes que les garçons avec les 10% qui estiment que les SMT
sont une filière comme les autres. Ce sont des constructions sociales qui justifient des
conceptions. D’ailleurs, des résultats de certains entretiens montrent que les filles sont
souvent découragées par leurs enseignants quand elles décident d’affronter les SMT.
L’UNESCO (1998) aussi était parvenu à de tels résultats, les faibles résultats des filles
dans les sciences, mathématiques et technologie « tiennent à l’attitude des enseignants des
élèves et des parents face à l’idée de voir des femmes embrasser des « carrières
masculines » comme l’ingénierie, la technologie, l’architecture, etc. ». Nous retenons
d’après les enquêtées que « les filles se disent qu’elles ne peuvent pas réussir dans ces
matières ». Ce qui est tout à fait faux et non fondé.
55..22.. LLeess bbaarrrriièèrreess mmeennttaalleess qquuii eemmppêêcchheenntt lleess ppeerrffoorrmmaanncceess ddaannss lleess SSMMTT
Les filles sont elles-mêmes les premiers obstacles à leurs performances dans les SMT. Un
grand nombre d’enquêtées soulignent avec force que : « les filles se sous-estiment, elles se
mettent elles-mêmes des barrières ». Le fait pour elles-mêmes d’estimer que les SMT sont
hors de portée de leurs capacités intellectuelles constitue la première et la plus importante
barrière à une bonne disposition d’esprit pour apprendre les SMT. Situation qui fait que,
comme l’a souligné une enquêtée, « les filles ne se mettent pas au sérieux pour bosser » les
SMT. La grande conséquence c’est qu’elles y consacrent peu temps d’étude et de ce fait,
« elle ne veulent pas se fatiguer pour l’apprentissage des SMT ».
15
Graphique 3. Explication des enquêtées des raisons de leur niveau en SMT
Source: Enquête de terrain, juin 2014
Outre cette première grande barrière inhérente aux dispositions mentales et
psychologiques des filles d’autres causes sont indexées et qui sont entre autres les
difficultés de compréhension du français une des principales sinon la principale langue
d’enseignement dans les établissements secondaires au Burkina, « la paresse du
professeur » et le peu de temps consacré aux explications du cours de la part des
enseignants. Sur ce dernier point et eu égard aux effectifs pléthoriques dans le post-
primaire (100 élèves par classe en moyenne), les enseignants sont peu disposés à s’attarder
sur des cas spécifiques et à consacrer plus de temps aux explications de compréhension.
Plus d’un enseignant enquêté au cours de nos entretiens convient que les effectifs
pléthoriques les ont contraints à travailler plus avec les élèves qui participent au Cours. Ils
soutiennent également ne pas trop consacrer de temps d’explication des SMT en raison
des programmes à achever et du fait de grèves dans l’école ou hors de l’école qui
affectent considérablement le calendrier scolaire.
Ajouté à cette réalité de nombreuses filles autant que de garçons, ont des barrières
psychologiques à accepter d’apprendre les leçons de SMT, ont des difficultés à retenir les
formules et à les appliquer convenablement. Un enseignant atteste suivant son expérience
dans l’enseignement des SMT que la plupart des élèves oublient que les SMT sont des
matières qu’ils doivent apprendre avant tout exercice pratiques. Cette réalité des faits est
prouvée par les 38% d’élèves enquêtées qui confirment qu’elles ont des difficultés
d’application des formules très certainement inhérente à la non lecture des cours en SMT.
16
Graphique 4. Raisons selon les enquêtées qui rendent difficiles leur apprentissage des SMT
Source: Enquête de terrain, juin 2014
La conséquence du fait que « les filles se disent qu’elles ne peuvent pas réussir dans ces
matières » est, qu’elles se mettent des barrières mentales qui les poussent soit à négliger les
SMT soit à ne pas y prêter une attention soutenue qui les amènera à aimer les SMT et y
avoir de meilleurs résultats. En effet, « certaines filles n’aiment pas suivre les cours elles
préfèrent s’amuser ». Et c’est justement ce manque d’attention et de prédispositions à s’y
donner qui expliquent en grande partie l’échec ou mieux les mauvais résultats dans cette
filière. « Ces les idées arrêtées selon lesquelles elles n’ont pas les mêmes capacités que les
garçons » qui freinent leur motivation à s’y intéresser et à y exceller. Justement voilà
pourquoi, Fernand SANOU et al, (2000), disent que les faibles performances des filles
dans ces disciplines sont dues à divers facteurs : sociaux et culturels, subjectifs et
psychologiques, psychopédagogiques et pédagogiques. Cette situation conduit les filles à
consacrer peu de temps et d’effort dans l’apprentissage des SMT et à se sous-estimer.
Cette dernière les conduit immanquablement à une absence de volonté à apprendre les
SMT. Les analyses sont confirmées par le tableau ci-après.
17
Tableau 7. Explication de la faible performance des filles par rapport aux garçons dans les SMT Causes de la faible performance des filles par rapport aux garçons Nombre
Fréquence (%)
Manque d’efforts 7 17 Manque de temps 6 14 Les filles se sous-estiment 8 19 Manque de volonté 3 7 Sans réponse 10 24 Autres 8 19 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
66.. NNiivveeaauu ddeess eennqquuêêttééeess ddaannss lleess SSMMTT
Le regard des perceptions et des attitudes des filles à l’égard des SMT permettent
d’expliquer leur performance dans ces disciplines. L’approche participative adoptée dans
une étude a conduit à demander aux filles de donner leur niveau dans les SMT. Le but de
la démarche est de les amener à dire quel est leur niveau et à donner les raisons. Le
dépouillement donne les résultats contenus dans le tableau ci-après.
Tableau 8. Niveau des enquêtées dans les SMT selon elles-mêmes Niveau dans les SMT Nombre Fréquences (%) Mauvais 5 11,9 Moyen 34 81 Bon 3 7,1 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
La situation n’est pas si alarmante que cela pourrait paraître. Des filles enquêtées, 81%
d’entre elles jugent leur niveau moyen dans les SMT. Ces résultats ne diffèrent guère de
ceux que le PDSEB montre qui dit que la mesure des acquis révèle aussi des scores faibles
en mathématique, en sciences et en Français. La synthèse des différents indicateurs
montre qu’en admettant 100 élèves en classe de 6ème, 61 arriveront avec ou sans
redoublement en classe de 3ème, et seulement 25 obtiendront le BEPC (PDSEB, 2012). Il
y a donc lieu de réfléchir à des solutions pour les amener de moyen à bon et faire en sorte
que les 11,9% de filles ayant des grandes lacunes en SMT atteignent le stade de moyen. Ce
même constat est fait à la Direction de l’éducation des filles et de la promotion du genre
(DEFPG) qui justifie par cette situation sa décision d’apporter un appui pédagogique aux
18
filles. Cela pourrait pousser toutes ces filles à consacrer du temps dans l’apprentissage des
SMT et à œuvrer de part leurs propres initiatives à créer un environnement d’étude
propices à leurs apprentissages scolaires.
Les difficultés de ces rendements acceptables ne sont pas insurmontables. Les enquêtées
expliquent leur niveau à partir des raisons suivantes.
Tableau 9. Récapitulatif des causes du niveau moyen des enquêtées dans les SMT
Qu'est ce qui explique ce niveau Nombre Fréquences (%)
Manque d'encadrement 23 54,8 Désintérêt 9 21,4 Les exercises périodiques 3 16,7 Autres 7 7,1 Total 42 100 Source: Enquête de terrain, juin 2014
Le manque d’encadrement qu’évoquent les 54% des filles enquêtées est bel et bien réel.
Les effectifs moyens dans les classes du post-primaire se situent entre 90 et 100 élèves par
classe. Bien souvent au-delà de la classe, les filles ne bénéficient d’aucun suivi,
encadrement hors de la classe et des murs de l’école. Laisser à elles-mêmes et surtout peu
intéressées par ces matières, elles n’y consacrent aucun temps ni effort pour améliorer
leurs habiletés. D’ailleurs, la DEFPG a identifié le manque d’encadrement comme l’un
des facteurs les plus importants limitant les apprentissages des filles de façon générale et
spécifiquement dans les SMT. Cette situation interpelle les acteurs de l’éducation sur
l’encadrement des filles dans les SMT.
Le secret des filles qui ont un bon niveau dans les SMT n’est autre que la pratique
d’exercices périodiques dont la base est soutenue par un intérêt de la part des filles et un
encadrement de quelque nature que ce soit. L’encadrement des filles peut être un excellent
moyen de les y aider.
Une grande majorité d’élèves soutiennent ne rien comprendre dans les mathématiques.
Ces difficultés de compréhension se repartissent en trois grandes catégories : difficultés
dans les calculs, difficultés de compréhension de certains chapitres et incompréhension
des explications du professeur. Cette dernière difficulté interpelle sur la langue
d’enseignement du professeur : enseigne-t-il dans une langue autre que le Français ?
19
Absolument pas. Cela ne signifie-t-il pas que les élèves ont aussi des difficultés en
Français ? Cela paraît évident que les élèves ont des difficultés en Français même si c’est
seulement 9% (tableau 9) qui l’affirment. En effet, au rang des grandes difficultés que
rencontrent les filles dans l’apprentissage des SMT figure la langue. La DEFPG soutient
qu’elle est obligée de prendre en compte le Français pour relever le niveau des filles dans
les établissement où elle apporte un soutien aux filles en difficultés dans les SMT à travers
les cours d’appui qu’elle organise dans quelques établissements pilotes de concert avec
l’ensemble des acteurs.
L’autre grande difficulté est la non maitrise des calculs. La non maîtrise des calculs est
récurrente eu égard au fait que les élèves n’apprennent pas leurs leçons de SMT comme
l’histoire ou la géographie. Elles vont directement aux calculs sans maitriser les
fondamentaux les plus élémentaires.
Les explications que les filles donnent à leur faiblesse en SMT ressemblent beaucoup plus
à des barrières mentales qu’à des problèmes pédagogiques et encore moins à des
prédispositions biologiques. Des raisons qu’elles ont énuméré en effet, toutes relèvent
d’une construction mentale. De « certains calculs et dessins sont difficiles à faire », « à
certains chapitres sont difficiles », ne ressort que la construction mentale. Cette situation
autorise à dire que le principal déterminant de la faiblesse des filles en SMT est un
problème de genre. Les discours sur la division sexuelle des matières d’enseignement
donnent aux filles les matières ayant rapport avec le maintien de la maison et tout ce qui a
un contenu esthétique et tout ce qui semble dure aux garçons. Les justifications des filles
reprennent ce discours. Cependant, ceci donne espoir qu’une sensibilisation qui implique
les divers acteurs de l’éducation pourra faire disparaitre de telles barrières et permettre aux
filles d’être aussi performantes que les garçons dans les SMT.
20
Graphique 5. Explication par les enquêtées de leur difficultés en SMT
Source : Enquête de terrain, juin 2014
21
CChhaappiittrree 33 :: AAmméélliioorreerr lleess rraappppoorrttss eett lleess aapppprreennttiissssaaggeess ddeess ffiilllleess eenn SSMMTT :: ssttrraattééggiieess dd’’aapppprroocchhee
La situation faite ci-haut sur les rapports des filles aux SMT et leur performance, montre
qu’il faut une intervention pour que les filles puissent avoir confiance en elles face aux
SMT et améliorer leurs performances. Ce chapitre pose les bases d’une meilleure
intervention à travers l’énumération des actions fondamentales à mener.
11.. DDee llaa nnéécceessssiittéé dd’’uunnee iinntteerrvveennttiioonn eett ddee llaa ssttrraattééggiiee ddee sséélleeccttiioonn ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess
Le constat du point précédent est que les filles sont assez distantes des SMT et par
conséquent leur niveau dans ces matières est faible. Des informations ressorties des
questionnaires et des entretiens, on retient comme le dit la Directrice de l’éducation des
filles et de la promotion du genre que les SMT constituent des matières redoutées par les
filles. En effet, l’analyse faite plus haut, dans les chapitres précédents, fait ressortir une
peur injustifiable des filles vis-à-vis de ces matières. Les origines de cette peur sont des
constructions mentales et sociales qui véhiculent l’idée selon laquelle, le domaine des SMT
est un domaine dur, et par conséquent n’est pas un domaine pour les filles. Cette situation
relève que les difficultés que rencontrent les filles dans les SMT est fondamentalement un
problème de genre. De nombreuses études menées par FAWE (2010) au Burkina Faso, en
Afrique du Sud, Swaziland, au Zimbabwe, au Lesotho, montrent que même là où le
pourcentage de filles scolarisées dépasse celui des garçons, il existe des biais dans
l’enseignement des sciences et des technologies. L’étude du Lesotho a montré que les
filles appréhendaient les sciences comme des matières très difficiles et que peu de filles
sinon aucune ne réussissait dans les filières scientifiques à l’université. Les raisons de ce
faible taux, selon cette étude est la faible estime de soi. C’est donc la société qui leur fait
comprendre qu’elles ne peuvent exceller dans ces disciplines. C’est cette situation qui
commande l’intervention dans les SMT. L’intervention aura pour premier objectif de
battre en brèche ces considérations et permettre d’investir autant que les garçons ce
domaine essentiel dans l’accès aux emplois et à la promotion du développement. Du reste,
Le rapport du programme d’habilitation 2013- 2014 de la DEFPG montre que les appuis aux
filles présentent d’énormes bénéfices :
22
- l’engouement pour les cours ;
- l’affirmation des filles de ne plus avoir peur des matières scientifiques ;
- la participation effective des filles aux cours ;
- la quiétude d’aller au tableau ;
- la progression et l’amélioration dans le travail scolaire des bénéficiaires.
Effectivement en regardant les avantages que soulève la DEFPG, on aperçoit
l’importance de l’appui à apporter aux filles qui sont encore à la traine dans les SMT. De
tels appuis donnent la confiance et les incitent à aller vers les SMT.
Au niveau pédagogique, les expériences réussies dans ce cadre sont légions. Les cours
d’appui initiés par la DEFPG dans plusieurs lycées du pays ont permis d’avoir des
résultats : les filles qui ont bénéficié de ces appuis ont réussi aux examens de fin d’année.
Les résultats de l’intervention de cette structure montrent qu’en 2012, les filles ayant
bénéficié de ce soutien ont obtenu un taux de réussite de 100% au BEPC au Lycée
provincial Yénéga et au Lycée de Yalgo dans la Région du Centre-nord. La même
dynamique a été observée au Lycée provincial de Zorgho en 2012. Ces expériences qui
ont réussi invitent le FAWE à aller vers de telles approches en justifiant la nécessité des
cours de soutien aux filles. Le proviseur du Lycée Nelson Mandela dit également que de
telles expériences sont bénéfiques en ce que les niveaux des bénéficiaires et leur taux de
succès aux examens du BEPC ont connu une croissance. Voilà pourquoi, il conseille
d’organiser les cours d’appui pendant l’année scolaire. Ce qui donne un long temps
d’encadrement et surtout des encadrements proches de l’évolution des cours.
Il est donc évident que les premières bénéficiaires de ces appuis sont les filles. Comment
les choisir ? Suivant l’expérience de la DEPFG et des contenus des différents entretiens, il
ressort que cette étape du projet est indispensable dans son succès. Pour cela, il faut du
tact dans le choix des bénéficiaires. La stratégie conseillée à l’issue du dépouillement des
terrains est celle qui combine deux critères fondamentaux : la performance en classe et
l’origine sociale des bénéficiaires. Au niveau des performances, il faut associer des filles
performantes et moins performantes avec plus de non performantes. Cela permet le
mixage des compétences et aiguise l’envie des autres à évoluer dans ces disciplines. Le
23
critère objectif de choix ici est la moyenne dans les SMT. L’aspect équitable de cette
forme d’intervention est que le projet cible prioritairement les filles qui manquent de
moyens pour se donner des appuis à la maison. Pour atteindre les cibles, FAWE doit
associer dans le choix des élèves, les surveillants, conseillers d’éducation, les censeurs, les
proviseurs et directeurs d’établissement et les enseignants des SMT. Si la stratégie de
choix des bénéficiaires est clair, comment choisir le personnel chargé de l’appui ?
22.. DDeess ppeerrssoonnnneellss dd’’aappppuuii ddaannss lleess SSMMTT :: llaa nnéécceessssaaiirree aassssoocciiaattiioonn ssppéécciiaalliittééss eett ccoommppéétteenncceess
L’étude permet de savoir que les filles ont des niveaux assez moyens dans les SMT. Cette
situation commande que des décisions soient prises en vue d’une correction. La
principale action est l’appui aux filles dans les SMT. La démarche du projet consiste à
repérer les acteurs fondamentaux non seulement dans l’identification des actions, mais
aussi les acteurs de la mise en pratique de ces actions. C’est ainsi qu’il a été demandé aux
filles de choisir les personnes pouvant assurer cet appui. Les résultats sont compilés dans
le graphique ci-après.
Graphique 6. Les personnes chargées de l'appui dans les SMT selon les filles
Source : Enquête de terrain, juin 2014
Les données du graphique sont claires ; les filles ont besoin d’encadreurs et elles veulent
des personnes expérimentées dans le domaine. En effet, 69% des filles enquêtées
souhaitent que ce soient les enseignants de ces disciplines qui aient la charge des appuis
hors cours. Les autres 31% se prononcent pour des répétiteurs. Dans la conception des
répétiteurs, ce qui ressort, c’est l’idée de gens aguerris en la matière qui disposent de
bonnes stratégies pour faire assimiler les SMT aux filles. Ainsi, on retrouve dans
24
l’appellation « répétiteur », des enseignants des SMT et des étudiants dans les UFR/SVT
et SEA de l’Université de Ouagadougou. Les professionnels de l’enseignement des SMT
vont aussi dans le même sens que les filles, mais éjectent les étudiants. Pour eux, nul ne
peut améliorer les niveaux et l’amour des filles vis-à-vis des SMT que les professeurs.
« Ceux qui sont mieux placés pour aider les filles dans les activités de mise à niveau sont
les enseignants. Ils ont la pédagogie, ils savent comment prendre les filles et en plus ils ont
une maitrise du programme enseigné » estime O. A, professeur de SVT. Le proviseur du
Lycée Nelson Mandela pense que pour bien réussir, un tel projet doit privilégier avant
tout les femmes enseignant les SMT. Elles ont l’avantage de savoir comment approcher
les filles et également, elles se présentent en elles comme des femmes modèles en SMT.
La similitude entre la vision des filles et celle des enseignants de SMT convint que pour
un meilleur appui aux filles dans les SMT, il faut obligatoirement associer les enseignants.
Ils mettront leur expérience au profit des filles et leur permettront de modifier leur
rapport aux SMT. Si les points de vue convergent en matière du personnel chargé
d’assurer l’appui aux filles, on peut se demander comment ce personnel doit être choisi ?
33.. MMooddaalliittééss ddee cchhooiixx dduu ppeerrssoonnnneell dd’’aappppuuii
La catégorie de personnel pouvant apporter de l’appui aux filles dans les SMT est bien
identifiée : il s’agit principalement des enseignants. Il reste à savoir comment les choisir.
Plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre : la cooptation automatique des
enseignants intervenant dans les lycées retenus par le projet ou un appel à candidature
dont la principale condition à remplir est d’être enseignant dans un lycée. Le choix des
futures bénéficiaires du projet sont compilés dans le graphique ci-après.
Graphique 7. Illustrations des avis des enquêtés sur les modalités de choix des encadreurs
Source : Enquête de terrain, juin 2014
25
La lecture du graphique permet de voir que les filles interrogées marquent leur présence
pour le choix des encadreurs dans les lycées du projet. La deuxième modalité est l’appel à
candidature pour choisir les encadreurs des cours d’appui. En suivant la volonté des filles,
FAWE doit procéder à la sélection des enseignants dans les lycées d’intervention du
projet. En plus de choisir les encadreurs dans les lycées, des bénéficiaires, il faut aussi faire
en sorte qu’il y ait un nombre acceptable de femmes enseignant les SMT dans le lot.
L’implication des femmes a un double avantage : démystifier les SMT et utiliser les
femmes pour amener les filles à s’intéresser plus à ces disciplines.
Dans la pratique, il faut une formule qui permette aux enseignants de tourner entre les
différents lycées retenus. Cette manière de faire permettra aux élèves de bénéficier
d’autres approches pédagogiques. En procédant ainsi, les filles bénéficiaires se verront
dans d’autres contextes d’apprentissage et cela pourrait avoir des plus values dans leur
rapport aux SMT. En effet, pour un enseignant de maths, « si ce sont les mêmes
enseignants qui tiennent les filles en classe et situation d’appui, ça risque de ne pas trop
changer. Les situations semblent les mêmes. Mais si par exemple, vous envoyez les
enseignants de Zinda s’occuper des filles de Mixte et ceux de Marien, des filles d’un autre
établissement, ça donne plus de poids et de sérieux au projet ». Ainsi, pour le succès du
projet, il faut choisir les encadreurs parmi les enseignants des lycées concernés par le
projet, mixés le groupe et permettre à tous d’intervenir dans tous les établissements.
Quelle doivent être les obligations des enseignants chargés de l’appui des filles ?
44.. OObblliiggaattiioonnss dduu ppeerrssoonnnneell dd’’eennccaaddrreemmeenntt eett ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess
L’approche adoptée dans le cadre de cette étude est de permettre aux bénéficiaires de
recenser les manières de faire conformes à leurs besoins. Ainsi, il s’est agit dans ce point
de demander aux filles de voir quelle doit être l’attitude du personnel chargé de l’appui et
qui leur permettrait de bien apprendre. Le résultat est compilé dans le graphique ci-après.
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Tableau 10. Récapitulatif des obligations des encadreurs selon les enquêtées Les obligations des encadreurs selon les enquêtées Nombre
Fréquences (%)
Compétences 11 26 Sévères 3 7 Bien expliquer les cours 14 33 Ponctualité et rigueur 8 19 Autre 6 15 Total 42 100 Source : Enquête de terrain, juin 2014
En lisant le tableau, on voit que les filles veulent plus de professionnels des SMT et cela se
perçoit à travers le plus gros score que remportent les modalités « Bien expliqué le cours »
et « Compétent » qui récolte respectivement 33 et 26% de propositions. Au fond ces deux
propositions se rejoignent et insistent sur le fait qu’il faut des gens qui maîtrisent les SMT
et qui ont la pédagogie. On pourra cependant ici, parler de pédagogie sexospécifique qui
permettrait de transmettre facilement les connaissances aux filles.
La troisième place est occupée par « Ponctualité et rigueur ». A cette proposition, on peut
associer la modalité « Sévère » qui dans la réalité burkinabè peut se comprendre comme
celui qui tient au respect des règles et qui bannie dans son comportement tout laxisme. La
place importante qu’occupent ces deux modalités montre la disposition des filles à
apprendre dans des conditions bien exigeantes.
Ce qu’on peut retenir de ces propositions, c’est le fait que les filles souhaitent que le projet
prenne des enseignants qualifiés dans les SMT qui auront des obligations de résultats : ils
doivent être disponibles, respecter les heures de début et de fin de cours, transmettre le
savoir pendant tout le temps imparti, utiliser des pédagogies sensibles au genre, etc.
Concrètement, les filles interrogées souhaitent que les enseignants chargés de l’appui
soient capables de développer des initiatives pour briser les barrières mentales que les
filles ont envers les SMT. Pour elles, ces séances doivent être aussi des tribunes de
sensibilisation des filles aux SMT. Pour cette élève de 3ème du Lycée Nelson Mandela, « il
faut que les professeurs changent leurs manières de se comporter. Il faut qu’ils amènent
les élèves à aimer leurs matières ». Ce souhait est bien exprimé à travers les propositions
qu’elles ont faites.
27
Graphique 8. Activités à associer aux cours d’appui selon les enquêtées
Source : Enquête de terrain, juin 2014
La troisième modalité « Autre » contient des propositions tournées vers la mise en
confiance dont les filles ont besoin dans leur rapport avec les SMT. On peut ainsi dire que
les filles qui vont bénéficier du projet ont besoin d’encadreurs assez performants et qui
savent surtout comment faire pour intéresser les filles aux SMT.
Pour atteindre les résultats, il faut également définir des obligations aux bénéficiaires.
Pour cela, les proviseurs et les personnes ressources rencontrées pensent qu’il fait que les
bénéficiaires aient avant tout l’obligation d’être présents à toutes les séances de cours et
traiter tous les exercices qui leur seront donnés. Il faut leur montrer que les cours d’appuis
ne sont pas des cours parallèles, mais aussi, des cours obligatoires. Si ces conditions sont
remplies, on a de fortes chances d’augmenter les performances des filles dans les SMT et
attirer celles qui sont encore réticentes. Si cette formule est bien retenue, comment doit se
faire concrètement l’appui ?
55.. PPééddaaggooggiiee dd’’eennccaaddrreemmeenntt ddeess ffiilllleess
Plusieurs types d’encadrement peuvent être utilisés pour améliorer les niveaux des filles.
Ces stratégies tournent autour du lieu et du nombre de personnes par groupe
d’encadrement. Les préférences des filles sont résumées dans la figure suivante.
28
Graphique 9. Illustration du mode d’encadrement souhaité
Source : Enquête de terrain, juin 2014
Trois principales modalités d’encadrement sont retenues par les filles : le suivi individuel à
la maison, le suivi individuel à l’école et le soutien de groupe à l’école. Le haut du pavé est
co-tenu par le suivi individuel à la maison et le soutien de groupe à l’école avec 38% d’avis
favorables, la troisième place est occupée par le suivi individuel à l’école.
En regardant le score obtenu par chaque modalité, on peut faire le choix entre le soutien
individuel à la maison et le soutien de groupe à l’école. L’esprit du projet étant de créer
une synergie entre filles dans l’apprentissage des SMT, la première modalité est caduque.
La meilleure proposition à retenir dans l’opérationnalisation du projet est le soutien de
groupe à l’école. Il va consister à réunir les filles retenues à l’école et définir des jours
précis pour les interventions des enseignants chargés de l’appui. En procédant ainsi, on
permet aux filles de se frotter et les performances des unes pourront combattre les
hésitations des autres. La méthode de soutien en groupe à l’école a plusieurs avantages :
elle évite que certaines filles ne jouent les écoles buissonnières, et que les enseignants
chargés de l’encadrement ne dispersent leur force. En plus de ces aspects pédagogiques,
l’approche a l’avantage de réduire les coûts tout en restant efficace. « En les mettant dans
la même salle à l’école, on peut faire apprendre les unes des autres. La situation de la
classe dans laquelle, elles sont toujours stimule la concentration. Alors qu’en voulant aller
les prendre une à une, il faut plus de main d’œuvre et compter avec le risque que d’autres
filles ne se concentrent effectivement sur les enseignements ». Le propos de cet
enseignant de maths, résume et arrête le débat sur la meilleure approche à adopter.
Des entretiens, il ressort également que la meilleure approche est de regrouper les
bénéficiaires dans chaque lycée par promotion dans une classe ne dépassant pas 60 élèves.
29
Cet effectif relativement acceptable permet de faire passer le message et surtout facilitent
les interactions enseignants- enseignés. Cette manière de faire est celle qu’utilise la
DEFPG. Les résultats de leur approche légitiment l’adoption de la même démarche. Si la
meilleure stratégie est l’approche groupe au sein de l’établissement, on peut se demander
qu’elle doit être la périodicité des activités d’appui ?
66.. PPéérriiooddiicciittéé ddeess aappppuuiiss
Il est reconnu que plus on a du temps à consacrer aux apprentissages, plus on améliore les
compétences des élèves. Partant de cette réalité, on a voulu savoir quelle est la fréquence
des encadrements en SMT que les futures bénéficiaires du projet souhaitent avoir. Les
réponses à cette question sont contenues dans le graphique suivant.
Graphique 10. Illustratifs de la périodicité du suivi des activités d’encadrement
Source : Enquête de terrain, juin 2014
Par rapport à la périodicité des activités d’encadrement, les besoins des filles sont
diversifiés. Au moins quatre groupes de propositions ont été faites. Le classement de ces
propositions, le suivi hebdomadaire tient la tête avec 57,20% d’avis favorables, suivi du
suivi journalier et du suivi la veille des cours de SMT avec respectivement 16,70% et
04,80%. La catégorie « Autres » qui récolte plus de 21% des réponses est composée d’une
multitude de propositions allant du suivi tous les deux jours au bihebdomadaire en
passant par les trois jours dans la semaine, ou tous les week-ends. La pluralité de ces
propositions renforce l’idée selon laquelle, les filles sont nombreuses à être prêtes à
sacrifier leurs journées de repos pour améliorer leurs performances dans les SMT. Ce qui
est intéressant dans cette situation et qui est encourageant, c’est la disposition des filles à
donner de leur temps pour les apprentissages des SMT.
30
En scrutant les différentes propositions des filles et en se référant à la réalité du contexte
scolaire burkinabè, la proposition qui semble la plus efficace c’est le suivi hebdomadaire.
Celui-ci peut se faire entre samedi et/ou dimanche pendant toute la matinée. L’avantage
de ce créneau est que c’est un jour libre pour les filles et pour les enseignants chargés de
l’encadrement. Ainsi, on a l’avantage d’avoir un jour où tous les acteurs de l’appui en SMT
sont disponibles pour se consacrer essentiellement à cette activité. Cependant, on peut
décider d’utiliser les jeudis soirs pour renforcer les activités d’encadrement. Les jeudis
soirs étant le plus souvent réservés aux activités extrascolaires dans les établissements
d’enseignement post-primaire et secondaire au Burkina Faso, cette tranche comme les
deux jours de week-end libère totalement les enseignants et les filles pour les activités
d’appui.
Si à travers les propositions des filles, on sent de l’engouement vis-à-vis des SMT, elles
ont encore besoin d’activités encore spécifiques qui vont « aiguiser » leur envie
d’apprendre et de se perfectionner dans les SMT.
77.. SSttrraattééggiieess eeffffiiccaacceess ddee ssttiimmuullaattiioonn ddee ll’’aapppprreennttiissssaaggee ddeess SSMMTT cchheezz lleess ffiilllleess
Pour que les filles, s’intéressent de plus en plus aux SMT, il faut leur donner des raisons
valables et des exemples de réussites de femmes dans le domaine. C’est dans ce sens que
pendant l’enquête de terrain, la question suivante a été posée aux filles : Comment faire en
sorte que les filles s’intéressent aux SMT ? Le dépouillement donne le graphique ci-après.
31
Graphique 11. Recensement des meilleures pour stimuler l’apprentissage des SMT chez les filles
Source : Enquête de terrain, juin 2014
Plusieurs stratégies sont énumérées par les filles, aussi importantes et essentielles les unes
que les autres. Que ce soit l’instauration d’un concours « meilleure fille » en SMT pour
primer les filles les plus méritantes, ou les campagnes de sensibilisation et de
démonstration des SMT, les actions énumérées sont toutes fondamentales pour amener
les filles à apprendre mieux en SMT. Chaque action est efficace et mérite d’être
expérimentée. La sensibilisation permettra de lever les entraves sociales qui empêchent
l’appropriation des SMT par les filles. En procédant par la sensibilisation, on pourra leur
montrer que les SMT ne sont pas un « domaine essentiellement masculin ». Cette
sensibilisation pourra faire aimer les SMT et favoriser leur apprentissage par les filles.
Comme le dit le Directeur de l’IDS, « les sciences, on les aime ou on les aime pas ». En
procédant par la sensibilisation, on pourra amener les filles à aimer les SMT et être
performantes, car en suivant la logique du Directeur de l’IDS, c’est quand on aime la
science, qu’on a les meilleures performances.
Primer les meilleures filles est aussi fondamentale que l’action de sensibilisation. La notion
de concours dans la maîtrise des SMT si elle est introduite va beaucoup stimuler les filles à
se donner dans l’apprentissage de ces matières. Le fait de vouloir être la meilleure parmi
les filles donne un prestige et une reconnaissance qui fait croitre l’ambition d’être
performante dans les SMT.
La troisième action est celle qui consiste à faire connaitre les femmes modèles en SMT.
Cette action a un double avantage : celui de montrer que les SMT sont aussi faites pour
32
les filles et surtout constitue une action de sensibilisation. Elle renforce ainsi la
sensibilisation.
La dernière action citée est l’institution des clubs SMT dans les lycées et collèges. Elle est
une action incontournable pour maintenir le flambeau de l’apprentissage des SMT dans
les différents lycées. Contrairement aux actions ci-dessus citées qui se déroulent pendant
des périodes données, le club SMT fonctionne tout au long de l’année. En initiant des
activités à chaque fois dans les lycées et collèges, le club permet de maintenir la
sensibilisation et l’envie d’apprendre les SMT chez les filles. Tout comme les précédents
les clubs permettront de démystifier le domaine des SMT et dire à toutes les filles que le
domaine scientifique est aussi un domaine féminin. En plus des sensibilisations
pédagogiques, l’expérience de la DEFPG du Ministère des enseignements secondaire et
supérieur montre que les clubs doivent constituer des tremplins de sensibilisation à la vie
sociale, aux maux qui minent la société et surtout qui jouent contre le maintien et les
performances des filles à l’école : scolarisation des filles, mariage précoces, de grossesses
non désirées. Les chefs d’établissement rapportent que le nombre de grossesses a diminué
et surtout les cas d’abandon dû aux grossesses sont inexistants.
En plus de ces actions, des professionnels des SMT ; des professeurs de maths, PC et
SVT et surtout le directeur de l’IDS pensent qu’il faut dans la campagne pour
l’appropriation des SMT par les filles, initier des « camps scientifiques ». Ces camps
réuniront des filles de différents lycées et collèges du pays pendant des semaines avec
pour seule activité, l’apprentissage des SMT. Pour les tenants de cette action, les camps
vont consister à associer activités ludiques et retraites scientifiques avec en fin de compte,
un concours de meilleures filles. Cette manière de faire encourage l’envie d’apprendre car
selon les pédagogues, la meilleure façon d’apprendre c’est d’apprendre en s’amusant.
L’importance de chacune de ces actions et leur complémentarité amène à demander au
projet d’associer ces différentes manières de faire. Le projet devra pour cela, procéder à
un recensement des femmes modèles qu’il présentera dans les lycées d’accueil. Dès la
première rentrée scolaire, de la mise en œuvre du projet, des missions de mise en place
des clubs SMT doivent être lancées. Les activités de mise en place de clubs doivent aller
avec des activités de sensibilisation avec toujours à côté les femmes modèles.
33
RReeccoommmmaannddaattiioonnss aauuxx rreessppoonnssaabblleess ddee FFAAWWEE BBuurrkkiinnaa
Le travail de terrain a permis de prendre conscience de la nécessité non seulement
d’apporter des appuis aux filles dans les SMT, mais aussi de les aider à briser les barrières
artificielles qui empêchent la maîtrise de ces matières. C’est la condition sine qua non pour
que les filles aient le même rapport aux SMT que les garçons. Pour cela, à la fin du travail,
les recommandations suivantes peuvent être faites à l’endroit de :
1- FAWE
Initier des actions de plaidoyer et de sensibilisation auprès des autorités en charge
de l’éducation pour l’intégration de l’approche genre dans les curricula de
formation, mais aussi la mise à niveau sur cette thématique des enseignants déjà
sur le terrain ;
Mettre en place dans les établissements post-primaire et secondaire des « Clubs
SMT ». Les organes dirigeants de ces clubs seront essentiellement composés de
filles, mais les garçons peuvent participer à leur animation. Cela créera une
dynamique de partage et de soutien entre les élèves. Les clubs auront également
pour mission de mener des activités ludiques et de sensibilisation pour faire aimer
les SMT. Ces clubs devraient être encadrés par les acteurs de premier ordre de
l’éducation : professeurs de SMT, conseillers et attachés d’éducation, etc. ;
Faire des chefs d’établissement et des enseignants des SMT, les pierres angulaires
du projet. Leur implication facilitera la mobilisation des élèves et l’appropriation
des clubs dans les différents établissements ;
Initier des « retraites scientifiques SMT » chaque vacance en faveur des filles. Ces
espaces seront des espaces d’apprentissage et de sensibilisation au profit des filles
choisies dans les différents établissements au regard de leurs performances en
SMT, mais aussi de leur origine sociale. Lors de ces retraites, FAWE devrait faire
intervenir des femmes modèles en SMT pour stimuler l’envie d’apprendre chez les
participantes aux séances ;
34
Mener une campagne de sensibilisation auprès des élèves. Lors de ces campagnes,
des conférences seront animées par des femmes modèles SMT pour montrer aux
filles que les SMT ne leur sont pas des « zones interdites » ;
Initier des séances d’appui SMT dans les lycées et collèges. Ces séances d’appui
seront assurées par les professeurs des différents établissements. Il est aussi
nécessaire de faire appel à des enseignements d’autres établissements pour varier
les approches pédagogiques. Pour un meilleur fonctionnement de ces cours
d’appui, on peut accepter quelques garçons ;
Impliquer les conseillers d’éducation, proviseurs, censeurs et professeurs de SMT
dans le choix des bénéficiaires ;
Doter les bénéficiaires en matériels indispensables dans la pratique des SMT :
cahiers, boîte d’academy, manuels scolaires
Mener une session de formation à l’approche genre auprès des enseignants chargés
des séances d’appui avant le début des cours. Cette approche aidera non seulement
pendant les cours d’appui, mais aussi réorientera la conduite des enseignants
pendant les cours ;
Avoir des points focaux SMT dans chaque établissement d’intervention. Ces points
focaux auront la charge de suivre les activités des clubs SMT, mais aussi
l’effectivité des séances d’appui aux élèves ;
Mettre en place un mécanisme de suivi des séances d’appui aux filles. Ce dispositif
devrait comprendre les points focaux SMT et les responsables d’établissements. Ce
mécanisme de suivi permettra de voir les évolutions, les difficultés et les recadrages
à faire ;
Mener des actions de sensibilisation et de mise en confiance des élèves afin de faire
disparaitre leur peur des SMT et assurer leur assiduité pendant les cours d’appui ;
Mener des campagnes de plaidoyer et de sensibilisation auprès des parents d’élèves
et responsables d’établissement pour qu’ils participent au soutien des séances
d’appui des élèves. Cette stratégie permettra la survie de la dynamique
d’apprentissage des SMT, même après la fin du projet.
35
2- Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA)
• Réhabiliter les laboratoires et les équiper conséquemment afin d’offrir de réelles chances de réussites aux élèves et notamment aux filles dans les SMT
• Mettre en place des laboratoires virtuels même s’ils ne remplacent pas les expérimentations réelles et certes plus vivantes ; ils ont l’avantage de présenter et de reproduire dans les moindres détails la réalité du fait scientifique et technologique
• Appuyer et faciliter le travail des ONGs sur le terrain
• Ne pas laisser aux seuls ONGS l’organisation des « retraites scientifiques » et y consacrer au même titre que les prix d’excellence toute l’attention qui sied (budget et personnel technique)
• Instituer en accord avec les parents d’élèves et les chefs d’établissements les cours d’appui en SMT aux filles et élèves en difficulté
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS)
� Réhabiliter les laboratoires et les équiper conséquemment en vue de promouvoir et renforcer la culture scientifique et technologique des élèves et notamment des filles dans les SMT dans les lycées et collèges du Burkina Faso
� Mettre en place des laboratoires virtuels même s’ils ne remplacent pas les expériences physiques ils ont l’avantage de présenter dans les moindres détails la réalité du fait scientifique et technologique
� Appuyer et faciliter le travail des ONGs sur le terrain
� Ne pas laisser aux seuls ONGS l’organisation des « retraites scientifiques » et y consacrer au même titre que les prix d’excellence toute l’attention qui sied (budget et personnel technique)
� Instituer en accord avec les parents d’élèves et les chefs d’établissements les cours d’appui en SMT aux filles et élèves en difficulté
� Assurer la formation initiale et continue des enseignants à la prise en compte du genre dans l’enseignement des SMT
36
3- Les APE/AME
� Suivre et conseiller les filles à s’orienter dans les filières Scientifiques et technologiques
� Retirer les jeunes filles des activités génératrices de revenus de la famille afin de leur assurer à domicile des temps d’étude et de travail personnel conséquents
� Etablir et maintenir un dialogue permanent avec l’administration scolaire et le corps professoral afin d’apporter le soutien et l’appui nécessaires aux filles ayant des difficultés dans l’apprentissage des SMT
� Institutionnaliser en accord avec les acteurs de l’école la participation des filles aux cours d’appui dans les SMT et participer à son suivi
4- Les chefs d’établissements
Renforcer, orienter, conseiller et encourager les filles dans les SMT
Etablir et maintenir un dialogue permanent avec les autres acteurs de l’école afin de créer de réelles conditions de réussites des filles dans les SMT
Acquérir du matériel TIC et renforcer les capacités des enseignants en TIC pour suppléer le manque de matériels et la non fonctionnalité des laboratoires
Initier , conseiller et orienter les élèves à un bon usage des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE)
37
CCoonncclluussiioonn
Au terme de l’étude, que peut-on retenir ? Quelles sont les grandes conclusions de cette
étude de base sur les rapports des filles aux SMT ?
L’analyse des données de terrain montre que les résultats attendus sont atteints dans leur
ensemble. Les performances des filles dans les SMT sont connues ainsi que leur rapport à
ces disciplines. Les constructions sociales qui régulent les rapports des filles aux SMT sont
mises à jour. Les attentes qui ont suivi les besoins pratiques des filles en SMT en se
fondant sur les principaux problèmes constatés en la matière sont dégagées. Il s’y dégage
que les pratiques néfastes sont à l’origine de la distance qu’il y a entre les filles et les SMT
et ceci est relevé par les données des questionnaires et des entretiens. Les différentes
personnes évoquent un certain nombre de freins à l’augmentation des performances des
filles en SMT : ce sont? la conception selon laquelle, les SMT sont un domaine de
garçons, l’absence d’approche sexospécifique en faveur des filles, le manque
d’encadrement et de suivi, etc. De là sont précisés les besoins spécifiques des filles qui
montrent que les rapports de genre dans l’enseignement des SMT ont besoin d’être
améliorés. La raison de l’énonciation d’un tel avis repose sur le fait que les résultats de
l’enquête ont exprimé la prégnance de la domination masculine dans ces disciplines.
Les nombreuses attentes exprimées montrent que les choses ne sont pas immuables et
qu’il y a de la place au changement, tant il est vrai que les mentalités ou les esprits
paraissent perméables à toute action entrant dans un processus de changement. Dans ces
conditions, il importe que des actions concrètes soient menés afin d’y répondre
efficacement. Ainsi, se justifient les recommandations ciblées dont la prise en compte
dans l’approche de FAWE constituerait un gage supplémentaire au profit de l’entrée et de
l’accroissement des performances des filles dans les SMT. Les recommandations ont
insisté sur la nécessité de l’action et surtout la responsabilisation des acteurs de l’éducation
dans la poursuite des objectifs. De même, il convient de souhaiter qu’après une certaine
période d’intervention, intervienne une étude d’évaluation qui en fera le point des
réussites, des échecs et dégagera les voies d’amélioration ; mais aussi de souhaiter
également que, dans une perspective de durabilité, soi valoriser la voie institutionnelle de
collaboration. Cela permettra l’implication des parents d’élèves à travers les Associations
38
des parents d’élèves (APE), les services techniques des ministères en charge des
enseignements post-primaire et secondaire, du genre et de la promotion de la femme, des
droits humains, des Organisations non gouvernementales (ONG) intervenant dans le
domaine, etc. D’où la nécessité d’une action concertée entre FAWE les acteurs essentiels
de l’éducation que sont les responsables d’établissement, les surveillants et conseillers
d’éducation, les enseignants des SMT, les parents d’élèves, etc. Au terme de l’étude, on
peut insister sur le fait que les filles ont besoin d’appui dans les SMT et ces appuis doivent
aller au-delà des cours : elles ont besoin d’être rassurées sur le fait que ces disciplines ne
sont pas seulement faites pour les garçons.
39
BBiibblliiooggrraapphhiiee
BOURDIEU Pierre, La domination masculine, Paris, Edition du Seuil, 1998.
Burkina Faso, Programme de Développement Stratégique de l’Education de Base
(PDSEB) 2012-2021, 2012.
Burkina Faso, Loi No 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d’orientation de l’éducation au Burkina Faso, Ouagadougou, AN, 2007.
FAWE, Renforcer la recherche sur le genre pour améliorer l’éducation des filles et des femmes en Afrique, Les cahiers de recherche du FAWE, Vol 1. 2010.
NDOYE Abdou Karim, L'auto-perception des difficultés des filles dans l'apprentissage des sciences, des mathématiques et de la technologie (SMT) au Sénégal in Rev. CAMES - Série A, vol. 01,1999, PP 54-64.
KI-ZERBO Joseph, Eduquer ou périr, Paris, L’Harmattan, 1990.
MENA, Plan décennal de développement de l’éducation de base, 2000-2009.
PARE-KABORE Afsata, La problématique de l’éducation des filles au Burkina Faso, 2003.
QUIVY Raymond, CAMPENHOUDT Luc Van, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 2006.
SANOU Fernand « Étude sur la sous-scolarisation des filles au Burkina Faso », Annales de
l’Université de Ouagadougou, 1996, volume X, pp. 103-145.
SANOU Fernand et al., 2000, amélioration des performances des filles dans les disciplines scientifiques dans les établissements secondaires et universitaires du Burkina Faso, FESCIFA-PRESCITEF
TIENDREBEOGO Alice, Aperçu général sur l’éducation des filles en Afrique, Ouagadougou, Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation de masse, 1995, 15.
UNICEF, L’éducation des filles et des femmes : un impératif moral, New York, UNICEF, 1993.
ZOUNGRANA Marie Cécile et MARCOUX Richard (2001), « La scolarisation instrument d’émancipation de la femme africaine : mythe ou réalité ? », Colloque
international « Genre, population et développement en Afrique », UEPA/UAPS/INED/ENSEA/IFORD, Abidjan, 18 p.
http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/Publications/WDE/2010/pdf-versions/Burkina_Faso.pdf
v
Annexes
vi
Annexe 1
PROJET D’AMELIORATION DE LA PARTICIPATION ET DES PERFORMANCES DES
FILLES DANS LES FILIERES SCIENTIFIQUES DANS 05 ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
DU POST PRIMAIRE AU BURKINA FASO
ETUDE DE BASE SUR LA SITUATION DE LA PARTICIPATION DES FILLES DANS LES
FILIERES SMT
Termes de Références pour consultant
Mai 2014
vii
I. Présentation de FAWE BURKINA
FAWE/Burkina est une des antennes nationales du Forum For African Women Educationalist créé en 1992 et dont le siège est à Naïrobi. Conformément à la vision du Forum, FAWE BURKINA pour mission de promouvoir l’équité et l’égalité du genre dans l’éducation au Burkina et en Afrique en encourageant l’adoption de mesures politiques, de pratiques et d’attitudes positives en faveur de l’éducation des filles.
Partant de cette vision, FAWE/Burkina poursuitles objectifs suivants:
1. Influencer les politiques en matière d’éducation ayant trait à l’éducation des filles et des femmes en vue d’assurer l’accès, la rétention et la performance des filles et des femmes dans le système éducatif ;
2. Mettre en évidence les priorités en matière d’éducation des filles et des femmes et établir un consensus sur le type d’appui requis pour une participation plus accrue ;
3. Répertorier et diffuser les informations sur les stratégies novatrices destinées à améliorer la participation des filles et des femmes et favoriser la reproduction des interventions réussies ;
4. Susciter, par le biais des médias, la prise de conscience des avantages socio-économiques de l’éducation des filles et des femmes ;
5. Promouvoir le leadership féminin et le renforcement des capacités des femmes dans la formulation de politiques gouvernementales en matière d’éducation.
II. Contexte et justification
Dans la lutte pour le progrès social et l’amélioration du niveau de vie des populations africaines, la Science et la Technologie occupent une place primordiale. L’enseignement et l’apprentissage de ces disciplines constituent deux aspects importants de l’acquisition des connaissances pour le développement.
Au Burkina Faso l’’annuaire statistique de l'éducation 2005/2006 à 2009/2010 du Ministère des enseignements secondaire supérieur et de la recherche scientifiques (MESSRS)révèle une insuffisance des filles dans l’enseignement secondaire public et privé et peu de filles dans les filières scientifiques.
C’est dans le but de contribuer a une pleine participation des filles dans le développement de leur pays que FAWE, en partenariat avec la Banque Islamique de Développement, met en œuvre au Burkina Faso, la phase pilote d’ un programme sur l’amélioration de la participation et des performances des filles dans les filières SMT dénommé projet d’amélioration de la participation et de la performance des filles dans les filières scientifiques dans cinq (05) établissement scolaire du post primaire au Burkina Faso Il s’agira de considérer les acquis des programmes antérieurs développés par FAWE (le projet FEMSA et le projet de renforcement des capacités des filles en SMT) pour promouvoir davantage la participation et améliorer les performances des filles dans les filières a travers des activités d’appui aux enseignants engages dans les filières mathématiques, techniques et scientifiques, des activités d’accompagnement des élèves, particulièrement des filles et des actions de mobilisation communautaire. Ainsi, le présent projet prévoit entre autre une étude de base sur l’état de la participation des filles dans les filières scientifiques et technologiques.
viii
III. Les objectifs du projet
III.1Objectif général : Accroitre la participation et les performances des filles dans les
disciplines de sciences, mathématiques et technologie en améliorant la qualité de
l'enseignement dans ces matières dans 05 établissements scolaires du post primaire
au Burkina Faso
III.2 Objectifs spécifiques
• OS1 : Procéder à L’analyse-diagnostic du secteur de l’enseignement des
mathématiques et technologies en matière de prise en compte du genre au
Burkina et par les acteurs ;
• OS2 : Développer une campagne de plaidoyer pour la prise en compte du
genre dans les filières scientifiques
• OS3 : Renforcer les capacités des acteurs des filières scientifiques pour
améliorer la participation et les performances des filles
IV. Les résultats attendus
Une revue critique de la politique sectorielle existe
Les données sur le profil des anciennes bénéficiaires connues
Les anciennes bénéficiaires sont identifiées et impliquées dans le projet
Les acteurs clés sont mobilisés autour de la question de l’amélioration de la
participation des filles aux filières scientifiques et technologiques
Plus de filles sont habilitées à s’orienter dans les filières scientifiques, font de
bonnes performances et achèvent leur cursus
Un réseau d’acteurs favorables à l’éducation de filles par et pour les SMT
existe
50 bénéficiaires sont formés à l’approche Tuseme et bénéficient d’un
accompagnement psycho social pour leur permettre d’accomplir leur pleine
participation dans les filières scientifiques
25 enseignants SMT et 10 anciennes bénéficiaires sont formes en Pédagogie
Genre sensible en ce qui concerne les SMT avec une dimension
d’accompagnement psychosociale.
V. Le but de l’étude
Il s’agit de faire un état des lieux de la participation des filles dans les filières SMT au
Burkina Faso afin d’identifier les enjeux et les défis à relever pour une amélioration de
la participation et des performances des filles dans lesdites filières.
VI. Les résultats
- Un état des lieux de la situation de la participation des filles dans les filières SMT
au Burkina Faso est fait
- Une analyse de l’impact de la formation des filles en SMT sur la situation
socioéconomique et politique du Burkina Faso est réalisée
- Une analyse des enjeux et des défis liés à la participation des filles dans les
filières SMT est réalisée
ix
- Des recommandations sont faites pour une participation plus accrue des filles
dans les filières SMT
- Une enquête est menée auprès des filles orientées dans les filières SMT, auprès
des femmes scientifiques et auprès des Ministère en charge de l’Education
afin de comprendre davantage les difficultés liées à la participation et à la
performance dans les filières SMT et leurs opinions en terme de solutions et de
perspectives.
-
VII. Orientation clé de l’étude
La présente étude doit se baser sur une analyse du niveau d’accès, de maintien et
de réussite des filles dans les filières scientifiques. L’objectif étant d’identifier les défis
auxquels celles-ci sont confrontées et de proposer des solutions pour une meilleure
participation des filles dans lesdites filières.
VIII. Responsabilités des parties prenantes
VIII.1 Antenne Régionale FAWE
- Fournir dans les délais indiqués les supports de base et la logistique nécessaires
- Effectuer les virements de fonds dans les délais indiqués pour permettre la
mise en œuvre du projet
- Etablir des relations de travail étroites avec l’Antenne nationale
- Valider les TDRs de l’étude ainsi que le rapport final soumis par l’antenne
- Soumettre un rapport final à la BID
- Faire la revue des rapports d’étude et fournir un feedback dans des délais
raisonnables
VIII.2 Antenne Nationale
- Elaborer les Termes de Références de l’Etude
- Identifier le consultant local qui travaillera avec l’Antenne Nationale pour la
conduite de l’étude
- Formuler et signer les contrats de prestation avec le consultant
- Veiller au paiement de la prestation du consultant conformément aux
modalités de paiement indiquées dans le contrat de prestation.
- Suivre le processus de mise en œuvre de l’étude
- Appuyer le consultant dans la mobilisation des acteurs clés et la coordination
de la dissémination des conclusions de l’étude
- Mettre à la disposition du consultant la documentation sur les programmes
similaires antérieurs de FAWE
- Veiller au respect des délais de transmission des rapports
- Veiller à la bonne qualité des rapports d’études
- Fournir des rapports d’étude finaux au Secrétariat Régional du FAWE
x
VIII.3 Le consultant
Le consultant doit fournir
• Une offre technique contenant :
- une compréhension des TDR
- un plan de travail avec des échéanciers clairs
- une approche méthodologique d’étude développée
- des outils d’étude
- annexes (attestation de situation fiscale et cotisante)
• Une offre financière comportant :
- Un devis estimatif de l’étude (coût unitaire, quantité, coût total)
• Un rapport final d’étude (en trois exemplaires dont deux originaux et une
copie).
IX. Profil du consultant
Le consultant doit remplir les conditions suivantes :
- Avoir un diplôme de l’enseignement supérieur (au minimum la maîtrise) en
éducation et une avec une spécialisation en genre et éducation.
- Avoir une expérience solide dans des études similaires (genre et éducation,
genre et développement, etc.)
- Avoir une bonne connaissance de la politique d’enseignement des filières SMT
au Burkina et le cadre juridique
- Avoir une expérience de 5 ans au moins dans la recherche
xi
Annexe 2
Projet FAWE
Questionnaire filles
Outil de collecte des données auprès filles bénéficiaires du projet :leProjet
d’amélioration de la participation et des performances des filles dans les
filières scientifiques dans 05 établissements scolaires du post primaire au
Burkina Faso.
QUESTIONNAIRE
I.Identification
1.Nom et Prénom :
2.Sexe :
3.Statut matrimonial : 1=célibataire 2=en couple marié 3=
4.Niveau d’étude :
II. Perceptions et appréciations des SMT
Cochez les matières scientifiques parmi les propositions suivantes
8.1= Mathématique 2=Français 3= SVT 4= Anglais 5= 6=PC
9.Aimez-vous les matières scientifiques ? 1=OUI ; 2=NON
Pourquoi ?
1= Difficile de compréhension ; 2 facile ; 3 Un domaine pour garçon
10. Les filles peuvent-elles s’orienter dans les filières SMT comme les garçons ?
Oui 1 Non 2
xii
Pourquoi ?
11. Qu’est ce qui empêche les filles d’être aussi performantes que les garçons
dans les SMT ?
12. Quelles différences faites-vous entre filles et garçons dans l’apprentissage
des SMT ?
IV.Niveau des filles en SMT
12.Quel est votre niveau dans les SMT ?
Mauvais 1 Moyen 2 Bon 3
13. Qu’est ce qui explique ce niveau ?
Manque d’encadrement 1 Désintérêt 2, Autre
(Précisez)….
xiii
14. Quelles sont vos difficultés de compréhension en PC ?
15.Quelles sont vos difficultés de compréhension en Mathématique ?
16 .Quelles sont vos difficultés de compréhension en SVT ?
V. Pour plus de filles performantes dans les SMT
17. Quelles actions pensez-vous indispensables pour rehausser votre niveau
dans les SMT ?
Cours de soutien 1
Encadrement spécifique 2
Autre 3
17. Qui doit choisir des encadreurs
FAWE 1, Chef d’établissement 2 Bénéficiaires 3
xiv
Autre (Précisez)
18. Qui doivent-être les encadreurs ?
Enseignants des disciplines 1 Répétiteurs 2
Autre
19. Comment doivent-être choisis les encadreurs ?
Appel à manifestation d’intérêt 1
Sélection dans les établissements des bénéficiaires 2
Autre (Précisez)
20. Quelles doivent être les obligations des encadreurs ?
21 .Quelles sont les matières dans lesquelles, il faut le plus d’appui ?
Maths 1 SVT 2 PC 3
22 .Comment doivent-être sélectionnées les bénéficiaires ?
Selon les notes en classe 1
Sur proposition des profs de SMT 2
Après test auprès des filles 3
xv
Autre (Précisez) 4
23.Quelle doit être la mode d’encadrement ?
Suivi individuel à la maison 1
Suivi individuel à l’école 2
Soutien de groupe à l’école 3
38.Quelle doit être la périodicité des appuis ?
Journalier 1
Hebdomadaire 2
La veille des jours de cours en SMT 3
Autre (Précisez) 4
24. Qu’est ce qu’il faut faire pour intéresser les filles aux SMT ?
Primer les meilleures filles 1
Initier des campagnes de sensibilisation 2
Faire connaitre des femmes modèles en SMT 3
Instituer des clubs lycées et collèges 4
xvi
Autre (Précisez) 5
25.Qui peut contribuer à intéresser les filles aux SMT ?
Enseignants de SMT 1
Femmes modèles en SMT 3
Autre (Précisez) 4
xvii
Annexe 3
Guide d’entretien chef d’établissement et autres acteurs
I. Identification de l’enquêté
Structure, missions
Rapport avec le FAWE
Expériences dans la formation des filles dans les SMT
II. Du niveau des filles dans les SMT
La présence des filles dans les SMT ?
Quelles sont les entraves de l’orientation et de l’intérêt des filles pour les SMT ?
Quel est de façon générale, le niveau des filles dans les SMT ?
Quel est le rapport des filles aux SMT ?
III. De l’amélioration des compétences des filles dans les SMT
Quelles actions faut-il mettre en place pour améliorer le niveau des filles dans les SMT ?
Quelles doivent être les parties prenantes du projet ?
Quelle doit être la responsabilité de chacune d’elle ?
Qui doivent être les encadreurs des bénéficiaires ?
Comment doit se faire la sélection des établissements, encadreurs et bénéficiaires ?
Quel est le type de soutien efficace pour améliorer le niveau des bénéficiaires en SMT ?
Quelles stratégies adoptées pour intéresser les filles aux SMT ?
Dernier mot
xviii
TTaabblleess ddeess mmaattiièèrreess SSoommmmaaiirree .................................................................................................................................................. i
SSiigglleess eett aabbrréévviiaattiioonnss ..................................................................................................................................ii
LLiissttee ddeess ttaabblleeaauuxx...................................................................................................................................... iii
LLiissttee ddeess ggrraapphhiiqquueess .................................................................................................................................. iv
CChhaappiittrree 11 :: CCoonntteexxttee ggéénnéérraall ddee ll’’ééttuuddee eett cchhooiixx mméétthhooddoollooggiiqquueess ........................................................... 1
11.. GGéénnéérraalliittééss ssuurr llee BBuurrkkiinnaa FFaassoo .......................................................................................................... 1
22.. CCoonntteexxttee eett jjuussttiiffiiccaattiioonn ddee ll’’ééttuuddee ......................................................................................................... 1
33.. OObbjjeeccttiiffss eett rrééssuullttaattss aatttteenndduuss ............................................................................................................... 3
44.. MMéétthhooddoollooggiiee .................................................................................................................................... 3
44..11.. DDeess eennqquuêêtteess qquuaalliittaattiivveess eett qquuaannttiittaattiivveess .............................................................................. 3
44..22.. DDeessccrriippttiioonn eett jjuussttiiffiiccaattiioonn dduu mmiilliieeuu dd’’ééttuuddee ....................................................................... 4
44..33.. MMéétthhooddeess ddee ccoolllleeccttee ddee ddoonnnnééeess .......................................................................................... 4
33..33..11.. RReevvuuee ddooccuummeennttaaiirree .................................................................................................................. 4
33..33..22.. OOuuttiillss ddee ccoolllleeccttee ddee ddoonnnnééeess ....................................................................................................... 4
33..33..33.. LLaa ccoolllleeccttee ddee ddoonnnnééeess ............................................................................................................... 5
33..33..44.. TTrraaiitteemmeenntt eett aannaallyyssee ddeess ddoonnnnééeess ................................................................................................ 5
CChhaappiittrree 22 :: CCaarraaccttéérriissttiiqquueess ssoocciiooddéémmooggrraapphhiiqquueess eett ggéénnéérraalliittééss ssuurr lleess ffiilllleess eett lleess SSMMTT ......................... 7
11.. LLee nniivveeaauu ssccoollaaiirree ddeess eennqquuêêttééeess ........................................................................................................... 7
22.. SSttaattuutt mmaattrriimmoonniiaall ddeess eennqquuêêttééeess.......................................................................................................... 8
33.. CCaappaacciittééss ddee ddiissttiinnccttiioonn ddeess SSMMTT cchheezz lleess eennqquuêêttééeess ............................................................................... 10
44.. RRaappppoorrttss ddeess ffiilllleess aauuxx SSMMTT ............................................................................................................ 11
55.. PPeerrcceeppttiioonnss ddeess SSMMTT cchheezz lleess ffiilllleess ..................................................................................................... 13
55..11.. UUnnee ppeeuurr nnoonn jjuussttiiffiiééee ddeess SSMMTT ............................................................................................... 13
55..22.. LLeess bbaarrrriièèrreess mmeennttaalleess qquuii eemmppêêcchheenntt lleess ppeerrffoorrmmaanncceess ddaannss lleess SSMMTT ..................................... 14
66.. NNiivveeaauu ddeess eennqquuêêttééeess ddaannss lleess SSMMTT ................................................................................................... 17
CChhaappiittrree 33 :: AAmméélliioorreerr lleess rraappppoorrttss eett lleess aapppprreennttiissssaaggeess ddeess ffiilllleess eenn SSMMTT :: ssttrraattééggiieess dd’’aapppprroocchhee .......... 21
11.. DDee llaa nnéécceessssiittéé dd’’uunnee iinntteerrvveennttiioonn eett ddee llaa ssttrraattééggiiee ddee sséélleeccttiioonn ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess ............................................. 21
22.. DDeess ppeerrssoonnnneellss dd’’aappppuuii ddaannss lleess SSMMTT :: llaa nnéécceessssaaiirree aassssoocciiaattiioonn ssppéécciiaalliittééss eett ccoommppéétteenncceess .............................. 23
xix
33.. MMooddaalliittééss ddee cchhooiixx dduu ppeerrssoonnnneell dd’’aappppuuii .............................................................................................. 24
44.. OObblliiggaattiioonnss dduu ppeerrssoonnnneell dd’’eennccaaddrreemmeenntt eett ddeess bbéénnééffiicciiaaiirreess ...................................................................... 25
55.. PPééddaaggooggiiee dd’’eennccaaddrreemmeenntt ddeess ffiilllleess ....................................................................................................... 27
66.. PPéérriiooddiicciittéé ddeess aappppuuiiss ....................................................................................................................... 29
77.. SSttrraattééggiieess eeffffiiccaacceess ddee ssttiimmuullaattiioonn ddee ll’’aapppprreennttiissssaaggee ddeess SSMMTT cchheezz lleess ffiilllleess ................................................. 30
RReeccoommmmaannddaattiioonnss aauuxx rreessppoonnssaabblleess ddee FFAAWWEE BBuurrkkiinnaa ......................................................................... 33
2- Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) .............................................. 35
CCoonncclluussiioonn ............................................................................................................................................. 37
BBiibblliiooggrraapphhiiee .......................................................................................................................................... 39
Annexes..................................................................................................................................................... v
TTaabblleess ddeess mmaattiièèrreess ............................................................................................................................... xviii