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ÉCHANGES MÉDITERRANÉENS pour l'eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des
territoires
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« Développement durable des territoires de montagne »
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Les XVIIème Rencontres internationales ont été organisées du 14 au 22 octobre 2018 sur le thème :
« Développement durable des territoires de montagne»
Ce thème avait été retenu conjointement par les Conseils généraux du Maroc (CGDA) et de la France (CGAAER),
organisateurs du Séminaire SESAME 6, avec contribution de l’association Échanges méditerranéens.
SESAME-6 s’est tenu le 17 octobre 2018, dans les locaux de l’hôtel Palm Plazza à Marrakech
L’événement a été organisé par :
Le séminaire a été suivi par 1 jour de visites le 18 octobre 2018, à laquelle les participants d’Échanges
méditerranéens n’ont pas participé, ayant fait, la veille, une visite similaire.
Les Rencontres, ont commencées le 15 par une visite commentée du Musée de l’eau, illustrée par un circuit
dans la palmeraie. Le lendemain, le parcours du système hydraulique « Bachia » de l’aval vers l’amont s’est
terminé par un déjeuner et une marche jusqu’à Ismil avec vues sur le mont Toubkal.Les rencontres se sont
poursuivies au-delà du séminaire par la découverte de la vallée d’Aït Bougmez, du barrage de Bin el Ouidane,
du périmètre de la Tadla à Affourer, du Moyen Atlas, des forêts d’Ifrane et de Fès pour terminer.
Le groupe d’Échange Med sur les marches du hall d’entrée du Musée de l’Eau de Marrakech
Les remerciements de l'association Échanges Med sont adressés plus particulièrement aux responsables du
Comité d’organisation de SESAME 6, Mohamed AÏT KADI, Guillaume BENOIT, ainsi que pour les
Rencontres au 1er Vice-président Mohammed DAOUDI et tous leurs collaborateurs qui ont œuvré pour
assurer l’organisation, la coordination entre les associations, les contacts multiples….afin que ces journées
et rencontres se déroulent dans les meilleures conditions. Ils sont également adressés,
- aux institutions qui ont bien voulu accueillir les participants lors des visites,
- ainsi qu’à tous ceux, ingénieurs, techniciens, agriculteurs, coopérateurs, qui ont pris sur
leur temps pour partager leur expérience.
Les listes des participants figurent en fin de cahier.
Les documents originaux de présentation des intervenants peuvent être consultés :
- par simple clic, sur les références correspondantes figurant, le cas échéant, dans les comptes rendus de
chaque intervention,
- ou sur le site web de l’association à l’adresse : L’association/Séminaires et autres événements:
http://aem.portail-gref.org/gene/main.php?base=32
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Table des matières
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................................... 3
I - PROGRAMME DES XVIIEME RENCONTRES INTERNATIONALES. ................................................... 4
II– SEMINAIRE SESAME 6 ............................................................................................................................... 5
II-1 – PROGRAMME DES INTERVENTIONS ET DISCUSSIONS ..................................................................................................... 5
II-2 – QUELQUES IMAGES ET REFERENCES ................................................................................................................................ 7
III -VISITES TECHNIQUES DES 15-16 OCTOBRE 2018, DANS LA PROVINCE DE MARRAKECH 8
III-1 - MATINEE DU LUNDI 15 OCTOBRE 2018 – VISITE DU MUSEE MOHAMED VI POUR LA CIVILISATION DE L’EAU AU
MAROC. ........................................................................................................................................................................................... 8
III-2 – APRES-MIDI DU LUNDI 15 OCTOBRE 2018 – VISITE DES ANCIENNES KHETTARAS. ................................................. 10
III-3 - MATINEE DU MARDI 16 OCTOBRE 2018 – VISITE DES CANAUX ET SEGUIAS D’IRRIGATION DU HAOUZ. ............... 11
III-4 – APRES-MIDI DU MARDI 16 OCTOBRE 2018 –.MARCHE DANS LA VALLEE D’ILMIL. ................................................... 14
III-5 - MATINEE DU JEUDI 18 OCTOBRE 2018 – DE MARRAKECH AUX CASCADES D’OUZOUD. ......................................... 15
III-6 – APRES-MIDI DU JEUDI 18 OCTOBRE 2018 – VERS LA VALLEE DE L’AÏT BOUGUEMEZ. ............................................... 17
III-7 - MATINEE DU VENDREDI 19 OCTOBRE 2018 – PARCOURS DU PERIMETRE IRRIGUE D’AÏT BOUGUEMEZ .................... 19
III-8 – APRES-MIDI DU VENDREDI 19 OCTOBRE 2018 –.SYSTEME AFOURER ET PERIMETRE DES BENI MOUSSA .......... 20
III-9 - MATINEE DU 20 OCTOBRE 2018 – TRAJET AFOURER-AZROU .................................................................................. 23
III-10 – APRES-MIDI DU 20 OCTOBRE 2018 –. ........................................................................................................................ 24
III-11 – MATINEE DU 21 OCTOBRE 2018-VISITE DE LA VILLE DE FES .................................................................................. 27
IV - ANNEXES .................................................................................................................................................... 30
IV-1 – COMMENTAIRES DE THIERRY RUF SUR LES EXPOSITIONS DES TROIS ETAGES DU MUSEE DE L’EAU. ........................ 31
IV-2 – CARTE DE PRESENTATION DU SOUS-BASSIN DE RHERHAYA-ISSYL. ........................................................................... 34
IV-3 – COMPLEMENTS D’INFORMATION SUR L’APRES-MIDI DU 18/10/18 – VERS LA VALLEE DE L’AÏT BOUGUEMEZ. ......... 35
IV-5 - LISTE DES PARTICIPANTS AUX XVIIEME RENCONTRES INTERNATIONALES D’ÉCHANGES MED ........................... 40
IV-6 - LISTE DES PARTICIPANTS AU SEMINAIRE SESAME 6 ............................................................................................... 42
Nota : après relecture attentive du texte il est possible que des erreurs ou oublis subsistent, merci
de bien vouloir les signaler pour corrections à :[email protected]
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I - PROGRAMME des XVIIème Rencontres internationales.
Développement durables des territoires de montagne
Rappel : Pour les XVIIème Rencontres internationales, le bureau de l’association a retenu le thème du
« développement durable des territoires de montagne », l’adossement au séminaire SESAME 6
organisé par le CGAR et le CGGAAER à Marrakech, et la poursuite du voyage d’études vers Fez, via
la vallée d’Aït Bougmez, Beni-Mellal, Ifrane.
Dimanche14 octobre 2018 arrivée à Marrakech, installation à l’hôtel Jardins de l’Agdal et
Avenue Mohamed VI Agdal
Rendez-vous à 20h pour le diner à l’hôtel.
Lundi 15 octobre 2018. En matinée visite commentée du nouveau musée Mohamed VI pour la
civilisation de l'eau au Maroc. Après-midi randonnée montagnarde avec déjeuner en route
Tenue de l'Assemblée Générale ordinaire d'Echanges Méditerranéens à l'hôtel à 19 h . Diner à
l’hôtel à 20h30.
Mardi 16 octobre 2018 : visites de terrain pré-SESAME 6 dans le Haut Atlas de la Province du
Haouz Remontée de la vallée d’Asni vers le col Tizi N’Test. Déjeuner en route. Au retour,
passage par Imlil (Pause thé en face du Toubkal).Diner à l’hôtel.
Mercredi 17 octobre 2018 : séminaire SESAME 6. Diner à l’hôtel. Programme en parallèle
spécifique aux épouses (Visite guidée de la Médina)
Jeudi 18 octobre 2018 : départ vers Azilal, visite des cascades d’Aouzoud. Déjeuner pic nic en
face des cascades. Arrêt à la DPA d’Azilal (Exposé sur les projets de Développement des zones
de Montagne) . Remontée de la vallée de Ait Bougmez, visites, diner et nuitée en gites Dar
Itrane et Dar Si Hamou.
Vendredi 19 octobre 2018 : Matinée ; randonnée pédestre dans la vallée. Départ des gites
vers 11 vers le lac Bin El Ouidane (Déjeuner de groupe ou pic nic au niveau du lac ). En après-
midi visite du système de production hydroélectrique de Bin el Ouidane-Afourer et présentation
depuis le belvédère d’Afourer de l’ORMVA du Tadla. Nuit et diner à Afourer, hôtel Tazerkount.
Samedi 20 octobre 2018: départ vers Fez via le Moyen Atlas. Premier arrêt à Khénifra
Oléiculture et Activités d’élevage ovins/caprins) et second arrêt à Azrou (Exposé du Haut
Commissariat aux Eaux et Forêts au niveau d’une cédraie). Déjeuner en groupe à Ifrane.
Installation et diner à l’hôtel Ramada de Fez.
Dimanche 21 octobre 2018: visite guidée de la ville de Fez sur le thème de l’eau déjeuner et
après-midi libres ; diner de fin de voyage dans un palais fassi « L’Arabesque».
Lundi 22 octobre : fin des XVIIe Rencontres et dispersion.
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II– Séminaire SESAME 6
II-1 – Programme des interventions et discussions
Les enjeux de la montagne : comment y répondre?
SESAME 6 - Marrakech 17 Octobre 2018-
PROGRAMME 09h00-
09h30 ACCUEIL
9h30-10h10
OUVERTURE ET INTRODUCTION : les enjeux de la montagne et les moteurs du changement
M. Mohamed Aït Kadi Président du CGDA
M. Guillaume Benoit, Membre du CGAAER et de l'Académie d'agriculture de France,
Rapporteur général des séminaires SESAME
10h10-
11h40
PANEL 1. La mise en dynamique économique de la montagne : filières et
territoires
Quelles visions de développement (filières/territoires) pour la montagne?
Comment accélérer les transitions vers ces nouvelles formes d'économie?
Modérateur : Mohamed Beriane, géographe, Université Mohamed V, Rabat
M. Juan Andrès Gutierrez Président d'Euromontana, Espagne : Le potentiel économique et
socio-culturel de la montagne et les moyens de sa valorisation
M Amadou Oury Dieng, Conseiller, Responsable des projets, Fédération des producteurs du
Fouta-Djalon, Guinée. L'organisation des ptroducteurs et la question du développement durable
dans le Fouta-Djalon
Mme Khadija Bendriss, Agence de développement agricole, Maroc. La valorisation des terroirs
et de leurs produits : que retenir de la jeune expérience marocaine?
M Hugues Vernier, Responsable de l'agriculture, Communauté de commune Val de Drôme,
France. La Biovallée, un projet de territoire à 20 ans : quelles leçons en retirer?
Débat
11h40-
11h50 PAUSE CAFÉ
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11h50-
13h30
Modérateur : Bernard Hubert, Membre de l'Académie d'agriculture de France
directeur d'étude à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
M. Abdellah Laouina, Professeur, Université de Rabat, Maroc. L'eau, la montagne et le
changement climatique : faire le choix d'une option à double gain, pour l'amont comme pour
l'aval, pourquoi et comment?
M Damien du Portal Responsable Afrique, Interaide. Quels enseignements retirer des projets
Interaide/AFD en Ethiopie et à Madagascar sur le comment de la restauration des terres et
espaces dégradés?
M. Marc Dimanche, Directeur du CERPAM (Centre d'études et de réalisations pastorales
Alpes Méditerranée), France. Reconnaître, préserver et amplifier la multiperformance de
l'élevage pastoral
M. Elmajoudi Abdelkrim, Chef de Division de la Conservation des Eaux et des Sols et de la
Protection des Forêts, Maroc. Restaurer l'équilibre de la montagne en agissant avec les
communautés rurales
M. Gregori Lazarev, Géographe, ex Directeur à la FAO. Faire avancer l'idée d'un accord
stratégique sur les postulats et voies d'une gestion intégrée et durable des ressources de la
montagne
Débat
13h30-
15h00 DEJEUNER
15h00-
16h50
PANEL 3. Les politiques publiques pour optimiser la contribution de la montagne
au développement durable
Comment réussir des mobilisations collectives, donner intérêt à agir aux différents acteurs
concernés aux différentes échelles (internationale, nationale, régionale, locale) ? Quel nouveau
cadre public/privé (y.c. communautés) ? Quelle évolution du triptyque PIP (politiques,
institutions et processus)? Intérêt et limites des politiques "montagnes", des composantes
montagnes des politiques sectorielles et des approches intersectorielles, territorialisées,
contractualisées et déconcentrées/décentralisées pouvant intéresser la montagne ?
Modérateur : M. Gérard Viatte, ex Directeur en charge de l’agriculture à l’OCDE,
Conseiller du gouvernement suisse
M. Jean-Luc François, membre du CGAAER. L'expérience française
M. Said Laith, Directeur du développement de l'espace rural et des zones de
montagne, Ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural
et des eaux et forêts, Maroc. L'approche marocaine
M. Mahamane Dédéo Touré, chargé de programmes régionaux, Centre de
coordination des ressources en eau, CEDEAO. Enjeux et perspectives pour une
préservation et une gestion durable du Massif du Fouta Djallon : l'approche de la
CEDEAO
M. Abdelmalek Abdelfettah, inspecteur général, direction générale des Forêts,
Algérie, vice-président de Sylva-Méditerranéea. L'approche algérienne
M. Jean Horgues-Debat, président, CIPRA France (Commission internationale pour
la protection des Alpes). Comment faire insuffler l'esprit du développement durable
dans les politiques publiques intéressant la montagne?
Pr. Mohamed Naciri, géographe
Débat
16h50-
17h10
CONCLUSIONS
M. Abdulaye Sène, Président du Comité préparatoire à l'organisation du 9ème
Forum mondial de l'eau "Dakar 2021", Sénégal
M. Alain Moulinier, Vice-président du CGAAER
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II-2 – Quelques images et références
Vues de la salle avant que le séminaire ne débute………
Préparation de l’ouverture et de l’introduction par Mohamed Aït Kadi, Président du CGDA
La liste des participants peut être consultée à l’annexe IV-6 du présent document
Les résumés des interventions et des discussions ainsi que les diaporamas de ce
séminaire pourront être accessibles sur le site de l’association par le lien suivant :
http://aem.portail-gref.org/gene/main.php?base=81
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III -Visites techniques des 15-16 octobre 2018, dans la province
de Marrakech
III-1 - Matinée du lundi 15 octobre 2018 – Visite du Musée Mohamed VI pour
la civilisation de l’eau au Maroc. CR par Jean Verdier
Le groupe a été accueilli au musée Mohammed VI pour la civilisation de l'eau au Maroc par Thierry Ruf,
agronome, directeur de recherches en géographie à l'UMR Gred (gouvernance, risque, environnement,
développement) de l'IRD et coordinateur scientifique du musée. Thierry Ruf a accompagné le groupe
durant toute la visite du musée ainsi que durant les visites de terrain de l'après-midi.
Présentation générale du musée
Le musée est né d'une collaboration entre Thierry Ruf et le défunt Mohammed El Faïz, professeur à
l'université Cadi Ayad de Marrakech. Cette collaboration de dix-huit ans a commencé en 1998 et s'est
développée dans le cadre de la spécialisation GSE (gestion sociale de l'eau) de l'ex-Cnéarc (Centre
national d'études agronomiques des régions chaudes), organisme de formation basé à Montpellier (le
Cnéarc a été intégré en 2007 à Montpellier SupAgro et la spécialisation GSE a été abandonnée). Le musée
reprend et illustre les grandes idées ayant sous-tendu les formations de la GSE.
L'idée d'un tel musée n'a pu prendre corps qu'il y a sept ans grâce à l'intérêt portée par Ahmed Toufiq,
ministre des habous et des affaires islamiques. Ce ministre avait été séduit par l'idée pour deux raisons.
D'une part, son ministère a, entre autres, la charge des affaires sociales dont fait partie la mobilisation
et la distribution de l'eau. D'autre part, les habous, institution religieuse indépendante du pourvoir
politique (sultan) avaient, avant le protectorat, la charge de régler les différends liés à l'eau. Or, Ahmed
Toufiq, ancien professeur d'histoire à l'université de Rabat originaire d'une petite vallée du Haut Atlas,
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était particulièrement sensible au rôle historique des habous dans la mobilisation des ressources en eau au
profit des communautés rurales.
Mohammed El Faïz a coordonné les réflexions sur les orientations à donner au musée. Au début de 2016,
très malade, il a demandé à Thierry Ruf d'assurer la coordination scientifique de la phase finale de sa
construction. Celui-ci a dû assurer la bonne coordination entre les diverses entreprises. Il a aussi rédigé
les textes des panneaux explicatifs.
Le musée a été pensé, non comme une collection d'objets posés les uns à côté des autres, mais comme un
cheminement intellectuel de découverte des divers chemins ayant développé les liens étroits entre le
Maroc et l'eau. Il a été conçu par la recherche pour la sensibilisation et l'éducation des enfants, des
lycéens et des étudiants marocains. Les premières visites ont montré qu'en valorisant les civilisations
marocaines de l'eau, il développait également chez les jeunes Marocains une fierté d'être les héritiers de
sociétés ayant su si bien tirer parti d'une ressource rare. Le musée peut aussi intéresser des touristes
souhaitant appréhender le Maroc au travers de ses civilisations hydrauliques.
L'appui du ministre des habous a permis la réalisation d'un musée aux dimensions bien plus importantes
que ce qui avait été initialement envisagé (2 000 m² de salles d'exposition et une salle de congrès). Le
musée a été inauguré en mai 2017, après de décès de Mohammed El Faïz.
Le musée dépend provisoirement du ministère des habous et des affaires islamiques. Sa gestion a été
transitoirement confiée à une société privée marocaine, Couleurs com. Les parties prenantes cherchent
une structure juridique associant étroitement le musée, l'université de Marrakech et l'IRD.
L'architecte marocain a conçu le bâtiment indépendamment de la muséographie qui a dû s'adapter à une
structure qui n'avait pas été pensé pour elle. Celle-ci, très moderne, a été conçue par une société de
Barcelone. Le résultat n'est pas mauvais mais il aurait pu être meilleur s'il y avait eu une élaboration
conjointe du bâtiment et de la muséographie. Le musée est entouré d'un jardin 5 hectares devant être
aménagé en mailles représentant les différentes régions du Maroc.
Le musée a une forme circulaire sur trois niveaux :
le premier étage présente les grands référents disciplinaires de l'eau (chimie, physique,
climatologie, écologie, sciences sociales, spiritualité) ;
le rez-de-chaussée décrit les différentes civilisations marocaines de l'eau : oasis, montagnes, et
plaines ;
au sous-sol présente les infrastructures hydrauliques du Haouz de Marrakech ainsi que les liens
entre l'eau et la ville et les développements récents de l'hydraulique agricole dans le contexte de
la politique "du million d'hectares irrigués" (Hassan II) et des réflexions actuelles sur la durabilité
des différentes modalités de gestion de l'eau (Mohammed VI).
La description du contenu du musée n'ayant guère de sens, le reste de ce compte rendu se limite à
résumer les commentaires de Thierry Ruf lors de la visite des trois niveaux. Ces commentaires ont été
consignés en annexe IV-1 – du présent document.
Conclusion de la visite du musée
En conclusion de la visite, Thierry Ruf a rappelé que la construction du musée se terminait lors de la
tenue de la COP 22 à Marrakech. Cet événement a été un grand moment de réflexions et de brassage
d'idées pour le Maroc. L'ouverture du musée, lieu où la modernité n'est pas opposée à des approches
anciennes, a accompagné une évolution des mentalités au Maroc. Les discours sur l'hydraulique ancienne y
avaient longtemps été perçus comme marginaux. Ce n'est plus le cas maintenant et on voit se développer
un souci de préservation des anciens patrimoines construits et organisationnels de mobilisation des
ressources en eau. Ils ne sont plus considérés comme des témoignages archéologiques mais des outils
pertinents pour améliorer la gestion actuelle de l'eau. Cette évolution des points de vue doit certainement
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à la découverte que la préservation de techniques anciennes s'appuyait sur des organisations sociales
ayant su résister à l'épreuve de temps.
En milieu de journée, un repas rapide (tajines brulants et salades diverses) fut consommé dans un
restoroute et dans la bonne humeur….
III-2 – Après-midi du lundi 15 octobre 2018 – Visite des anciennes khettaras. CR par Gabriel Tandeau de Marsac
Arrêt devant une palmeraie d’aspect très dégradé. Les pluies récentes de mars à mai ont permis de lui
redonner un peu de vie.
Ces terrains ont été abandonnés par les agriculteurs parce qu’il n’y avait plus d’eau ; des promoteurs ont
tenté en vain d’installer des lotissements.
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Visites du tracé de plusieurs khettaras constituées de « cratères » de 3m de diamètre et de 15m de
profondeur reliés par une galerie souterraine où coulait l’eau captée en amont, illustrant la partie
correspondante de la visite matinale du Musée.
Les cratères, envahis de végétation, sont parfois effondrés.
Il en existe 600 au Maroc mais peu sont encore en fonctionnement, sauf de l’autre côté de l’Atlas. Elles
fonctionnent parfois en se croisant, bien sur à des niveaux différents
Des questions ont été posées sur les problèmes juridiques liées aux droits d’eau. Ceux-ci ont fait l’objet
de lois et dahirs en 19012, 1925, à l’indépendance, en 1995 puis récemment en 2016.
D’autres ont été posées sur la propriété de l’eau, son lien avec la terre, la vente des droits. Le notaire
qui enregistre un acte de vente foncière doit y décrire la situation des droits d’eau.
Visite d’une rhettara intégrée dans un quartier
La Cop21 (2016) a été l’occasion de créer une association qui souhaite la
construction d ‘un chemin paysager couvrant le tracé et évitant tout
danger de chute, gardant ainsi la mémoire de l’aménagement. De
nombreuses personnes sont mobilisées pour qu’elle soit remise en eau et
qu’un jardin urbain partagé soit construit à l’emplacement de l’ancien
périmètre irriguée devenu une place urbain vide.
Des travaux sur l’une des deux branches, connues de l’ancien « Maitre
des eaux », vivant dans un des immeubles du quartier, pourraient
permettre une remise en eau de cet ouvrage, dont le tracé a été classé
en zone non constructible.
III-3 - Matinée du mardi 16 octobre 2018 – Visite des canaux et seguias
d’irrigation du Haouz. CR par Hervé Morice
Pour cette journée, nous avons bénéficié outre de la présence de Thierry RUF, dans le minibus de tête,
de la présence de Mohamed LIHYAOUI, doctorant économiste de la Faculté des sciences juridiques,
économiques et sociales de l'université Cadi Ayyad de Marrakech, qui assurait les commentaires dans le
second minibus.
Le thème de la journée est la visite d’une partie du
bassin (versant et déversant) de l’Oued Rherhaya, en
remontant le cours d’une séguia toujours en eau.
L’oued Rherhaya coule du Sud au Nord depuis l’Atlas
vers Marrakech et a été au fil des siècles équipé de
nombreux ouvrages hydrauliques. Son bassin a fait
l’objet d’un rapport de l’Agence de bassin hydraulique
du Tensift « diagnostic du sous-bassin de Rherhaya »
financé par la GIZ, dont est extraite la carte jointe.
Un premier trajet de 10 km dans la banlieue de
Marrakech nous conduit sur le site du partiteur de
Boumeiz sur la seguia Bachia Tassoultant, construit
dans les années 1930
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Nous sommes sur une des grandes séguias
« historiques » de Marrakech, qui s’origine à 40 km
de là, à Tahanaout. L’eau de la seguia est partagée ici
entre 7 mains d’eau (kaddous), plus 1 partiellement
obturé), reliquats des 18 kaddous définis au départ de
la seguia.
La carte du sous-bassin de l’oued Rherhaya est
consultable en annexe 2 du présent document.
L’organisation de l’irrigation, structurée par l’attribution des kaddous, est actuellement sous la
responsabilité d’une ASA Association Tasssoultant Bachia, qui perçoit des redevances et salarie 17
aiguadiers). La seguia, qui peut fournir environ 5 000 m3/ha/an aux terres dominées, est loin de couvrir
les besoins théoriques en irrigation avec un ETP de 15 000 m3/ha/an. La sélectivité et l’économie d’eau
sont donc de rigueur…
La gestion de l’eau a accompagné les errements historiques de la tenure foncière dans cette zone, au fil
de la mise en valeur par des colons sur des terres attribuées par le Sultan el Glaoui (avec explosion
conséquente des demandes en eau et rudes conflits à ce titre avec les usagers traditionnels des seguias),
puis de l’installation de fermes d’état après expulsion des colons, puis de la privatisation de fait ou de
droit des domaines d’état tombées rapidement en faillite ou en déshérence.
A 2 km de là vers l’amont de la seguia, notre second arrêt est au lieu-dit Louvrier, où la seguia Bachia
croise un canal de l’Office du Haouz (qui dessert l’Agdal).
Nous retrouvons la séguia à l’aval du canal de Rocade longeant un futur lotissement.
A proximité immédiate de Marrakech, la spéculation foncière est de toute évidence une activité
florissante dans cette zone, où les espaces sont dévorés par des équipements comme un lotissement, un
golf et un circuit automobile. Incidemment, certains investisseurs ont décidé de résoudre eux-mêmes leur
problème d’eau en implantant en lisière des ouvrages leur forage individuel…
Nous trouvons le canal de rocade à l’arrêt suivant 1km plus
loin, au droit d’une prise et d’un ouvrage de contrôle.
Coulant d’Ouest en Est à partir de sa prise dans l’Oued
Lakhdar, ce canal, dont le concept date des années 1930 et
répondait à l’explosion des demandes en eau avec la mise en
valeur des grands domaines de la plaine, a été réalisé dans
les années 1980. La forte charge en limons des eaux du
canal atteste de l’intensité de l’érosion sur le bassin du
Lakhdar en amont du barrage Hassan II.et n’est guère
propice au développement du goutte à goutte…..
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Nous apprécions sur notre droite, en pleine campagne, les travaux de construction du Musée du Haut
Atlas, qui comprendra un pavillon par région, sur financement privé.
Il nous faudra rouler encore 13 km vers l’amont pour trouver l’ouvrage où confluent les seguias Bechia et
Tassoultant, cette dernière alimentée par l’Oued Ourika et peut transporter 600l/s. La jonction de ses 2
séguias et le changement du tracé de la Bachia a été réalisée en 1935.
Notre dernier arrêt avant la pause-déjeuner de Aguerciwel sera pour
l’ouvrage de Bouhouta.
Construit en 1920 sur l’Oued Rherhaya et géré par l’Office du Haouz qui
l’a réhabilité en 19995.
Cet ouvrage alimente, après de subtils passages en siphons, 2 grandes
seguias prioritaires: 1 en rive gauche, qui dessert l’ouest de Marrakech,
et 1 en rive droite, la Bechia pour 866l/s max.
Vue aval du barrage
Vue amontdu barrage
Barrage de dérivation Bouhouta Source : rapport diagnostic du sous-bassin de Rherhaya
Sur l’oued Rherhaya au niveau du Douar Zaouit
Bouhouta, le barrage de dérivation Bouhouta a
été réalisé pendant les années 20, et il a été
réhabilité en 1995 par l’ORMVAH. Les eaux de
ce barrage sont dérivées par des seguias pour
l’irrigation de la PMH de la vallée de l‘oued
Rherhaya.
Deux seguias prennent naissance à partir du
barrage. Il s’agit de la seguia Bachaouia en rive
droite, et de la seguia Tagouramte en rive
gauche.
Les caractéristiques du barrage Bouhouta sont
comme suit :
Longueur de la crête : 214 m
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Avec une capacité de stockage inférieure à 1 Mm3, l’ouvrage a essentiellement un rôle de dérivation, un
arrêté viziriel fixant les quotes-parts des seguias desservies à l’aval du barrage en fonction du débit de
l’oued. Les seguias « non prioritaires » en aval de l’ouvrage ne sont ainsi alimentées qu’à partir d’un seuil
de débit donné.
L’impact de cet ouvrage sur la recharge des nappes en aval est incertain. Nous en saurons sans doute plus
à l’issue des études lancées dans le cadre du projet de barrage de Moulay Brahim prévu à l’amont de
Bouhouta avec un rôle principal d’écréteur de crue et un stockage de 10 Mm3.
A l’écoute de Mohamed LIHYAOUI, relayant Thierry RUF dans les nombreuses réponses apportées
III-4 – Après-midi du mardi 16 octobre 2018 –.Marche dans la vallée d’ILMIL. CR par Daniel Viard
En vue et au pied du mont Toubkal (4167 m)
Nous continuons notre progression dans la vallée de la Rherhaya à l'amont du Haouz de Marrakech, dans
sa partie arrosée, en nous rapprochant du mont Toubkal, le point culminant du Haut Atlas.
Mais avant de poursuivre notre cheminement le long des seguias, nous montons à pied depuis le fond de
vallée dans le petit village d'Aguercioual (1600 m) à flanc de côteau où, après avoir parcouru un dédale de
ruelles en terre battue, nous pénétrons dans le Berber family lodge. Et là, assis à l'ombre sur une petite
terrasse donnant sur le mont Toubkal, nous n'échappons pas à une excellente tajine d'agneau et légumes,
accompagnée de thé à la menthe.
L'économie montagnarde est ici basée notamment sur la production de noix, avec une agriculture familiale
de polyculture-élevage : arbres fruitiers (cerisiers, cognassiers, pêchers, pommiers,...) en plus des
noyers ; production familiale de tomates, carottes, oignons,... ; production d'orge et de maïs pour les
animaux (un âne, une mule, une vache, des chèvres, des mouton, selon les cas).
Sur la base du volontariat, une marche d'une heure et demie nous est proposée pour rejoindre Imlil, qui
se trouve un peu plus haut dans la vallée (à 1740m) et qui est une importante base de départ des
randonnées pour le mont Toubkal.
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Cette marche, qui a traversé le village de Tadarte, nous a permis de voir l'exploitation agricole en
terrasses, alimentées par les seguias que nous longions.
Nous avons monté doucement vers Imlil, passant d'une seguias à une autre en remontant les courbes de
niveau.
Il y a beaucoup de touristes qui se dirigent vers Imlil et le Toubkal. Du coup, dans la région, il y a une
désaffection pour le métier de bergers, au profit de celui de guides pour les touristes ; les trois jeunes
guides qui nous ont accompagnés lors de cette randonnée auraient pu être des bergers ; et par voie de
conséquence, il n'y a pas ici, la même intensité de broutage sur la végétation que celle que nous avons pu
trouver un peu plus tard dans notre voyage sur le plateau au-dessus de la forêt de cèdres d'Azrou.
Le suivi d'une dernière seguia nous a menés à la rivière Rherhaya qu'il a fallu traverser par quelques gués
avant d'atteindre Imlil : personne n'est tombé dans l'eau en glissant sur les galets.
Après le regroupement des marcheurs et des non-marcheurs, retour en descendant sur Marrakech.
III-5 - Matinée du jeudi 18 octobre 2018 – de Marrakech aux cascades
d’OUZOUD. CR par Maurice de Vaulx
En nous dirigeant vers la province d’Azilal, nous longeons à notre gauche le périmètre irrigué de « grande
hydraulique » de Tessaout-amont alimenté en eau par le barrage de Moulay Youssef.
Nous faisons un petit détour pour voir, sur la route d’Azilal venant de Demenate, le pont naturel
d’Imi-n-Ifri; nos camarades Yves Le Bars et Pierre Fauré, intrépides marcheurs, n’hésitent pas à
descendre en empruntant un chemin en escalier creusé à même les rochers pour aller le photographier, vu
de face.
“…..Le pont naturel d’Imi-n-Ifri est un site qui a été classé site d’intérêt
biologique et écologique et qui attire beaucoup de touristes et de
voyageurs.
Littéralement, Imi-n-Ifri veut dire "la porte de l’enfer" ou "la porte du
précipice", en berbère.
C’est une arche sculptée par la nature il y a presque 2 millions d’années, il
possède une longueur de 300 mètres et la voute supérieure est perchée à
50 mètres de hauteur.
Ce pont naturel présente également la particularité d’abriter de nombreux
oiseaux.
Cette singularité hydrogéologique doit sa création à l’Assif Tissilt, affluent
de l’oued Lakhdar, qui l’a creusé dans le calcaire rouge en créant des
effondrements de voute successifs……”
Nous reprenons la route vers Azilal où nous avions rendez-vous avec le directeur provincial de
l’agriculture ; malheureusement, un imprévu dans son emploi du temps l’oblige à annuler cette rencontre.
Faute de pouvoir bénéficier de ses commentaires et écouter ses préoccupations, j’ouvre une parenthèse
dans le présent compte-rendu en rapportant ci-après ce que nous avaient dit le gouverneur de la province
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d’Azilal et ses collaborateurs en 1999 lors de ma mission avec l’ancien ministre René Souchon dans les
massifs de montagne marocains :
Le gouverneur : « C’est parce que la montagne est habitée que la forêt exploitée par l’homme ne brûle
pas.
La population est trop pauvre pour se passer des produits ligneux pour son énergie, dont 70% sont utilisés
pour la cuisson ; le prélèvement annuel correspond au double de la production.
L‘agriculture manque de terres et la province connaît des défrichements de 3 à 5 000 ha par an sur des
terres en pente. Cette agriculture est trop pauvre pour s’intensifier avec des intrants.
Le pâturage tire de la forêt cinq fois plus de fourrages qu’elle ne peut produire. »
Le directeur des travaux publics : « Le château d’eau que représente cette province avec ses trois grands
barrages ne profite pas aux populations locales. La ressource souterraine est faible du fait du relief, ce
qui multiplie par trois les coûts d’adduction en eau potable en plaine. »
Le directeur de l’agriculture : « Il pilote deux projets en liaison avec les eaux et forêts pour aménager
deux bassins versants, en vue de réduire l’envasement d’un barrage, l’un financé par la Banque mondiale,
l’autre par l’Union européenne.
Comme son collègue du Haouz, il pense que l’agriculture irriguée en altitude, grâce à la petite et moyenne
hydraulique, diversifiée de telle manière qu’elle puisse procurer des revenus monétaires (arboriculture
fruitière), représente le pivot du dispositif de développement local. Au demeurant il reconnaît les limites
potentielles de son action et il se réjouit que d’autres produits artisanaux et touristiques viennent s’y
agglomérer.
Il est important sociologiquement d’offrir aux montagnards une petite part de valorisation de leur richesse
aquifère, alors que l’effort de protection des forêts qui leur est demandé vise précisément le respect de
cette ressource en eau si importante à l’aval. »
Cette « parenthèse » étant fermée, nous continuons sous
la pluie notre route vers les cascades d’Ouzoud. A notre
arrivée sur le parking nous découvrons un grand panneau
qui explique comment se sont constituées ces merveilles de
la nature : « Les eaux de sources en amont forment l’oued
Tissokht qui coule sur des sédiments rouges du jurassique
moyen à supérieur (160 millions d’années) et se déversent
en cascades spectaculaires sur un dénivelé de 110 mètres.
Les travertins caverneux (formés par des précipitations de
carbonates de calcium contenus dans les eaux de sources)
offrent des lieux d’habitat faunistiques diversifiés (singes
magot, chauves-souris, oiseaux…), ce qui fait de ces lieux
un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE). »
Ceux d’entre nous qui ont connu ces cascades d’Ouzoud
quand il n’y avait personne et qu’on accédait aux cascades
en descendant par un sentier glissant (il y a 55 ans en ce
qui me concerne et I5 ans seulement pour Patrick Hurand)
sont sidérés de l’ampleur de l’aménagement qui a été fait
récemment pour un tourisme de masse : escaliers bordés
par des dizaines de boutiques et de guinguettes, petit
étang en bas des chutes équipé de barges qui permettent
d’aller sous les cascades…
Après avoir avalé les sandwiches offerts par l’hôtel de Marrakech, accompagnés d’un café bien mérité
(tellement il fallut être patient pour l’obtenir) nous prenons la route vers la vallée d’Ait Bouguemez.
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III-6 – Après-midi du jeudi 18 octobre 2018 – vers la vallée de l’Aït Bouguemez. CR par Pierre Fauré
En quittant les cascades d’Ouzoud à 1060 m d'altitude en bordure nord du massif du Moyen l'Atlas, à 30
km d'Azilal, l’objectif était d’atteindre la « mythique » vallée d’Aït Bouguemez que l’on savait située à la
limite est de la province d'Azilal à une altitude d’entre 1800 et 2400 m dans le Haut Atlas central
dominé par le Massif du M'goun culminant à 4068 m ! Les deux minibus affrétés, nous ont fait cheminer
par les routes N°3105 sur 16 km, N°304 sur 17 km et N°302 sur le reste du parcours (soit environ70 km).
La sinuosité prononcée et répétée des montées et des descentes, la pluie dégoulinante sur les vitres
embuées et le manque de luminosité n’ont pas favorisé l’examen des lieux mais ont permis de souligner la
maitrise des chauffeurs dont les prises de risques calculés ont pu effrayer certains d’entre nous.
Est-ce l’attente de ce moment magique ou le mauvais temps qui perdura pendant un peu moins de 3 heures
dans cette traversée (NW-SE) de la province d’Azilal (en amazighe : Tasga n Azilal ⵜⵜⵜⵜⵜ ⵜ
ⵜⵜⵜⵜⵜⵜ) qui compliqua la lecture et la compréhension des espaces traversés ? Quoi qu’il en soit, il a
été décidé de faire appel à différentes documentations pour enrichir ce rapport (les compléments
d’informations correspondants pourront être consultés en cliquant sur annexe IV-3).
Une région montagneuse très mouvementée….
En franchissant de nombreuses lignes de crêtes, nous
avons traversé, tout en restant à l’intérieur du Bassin
fluvial de l’Oum er Rbia, de nombreux bassins
versants élémentaires comme ceux par exemple de
l’oued Tissokht1, affluent rive gauche de l’oued Abid,
ceux de l’Assif Bernat2 et d’un autre oued3, affluent
rive droite de l’oued Lakhdar, affluent de l’oued
Tessaout, affluent de l’oued Abid, et en terminant le
parcours, celui de la vallée d’Aït Bouguemez4, où
coule le Lakhdar amont, formé de trois Assifs (que l’on
détaillera en annexe IV-3), le Lakhdar ne prenant son nom
qu’à l’aval du barrage naturel d’Imi n’Tourza.
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3
4
Carte extraite de l’Atlas régional - Région Tadla-Azilal
Carte extraite de Google Map
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Le temps s’étant amélioré un peu avant 17H,
notre arrivée dans la vallée fut réussie, et l’on put
observer à loisir :
- les cultures de fond de vallée, maraîchages divers, les
luzernes, des maïs, des vergers ou plantations en lignes
de noyers, amandiers, cognassiers, pommiers….
- les habitats isolés ou regroupés en douars plus ou moins
importants,
- les gites du nouveau tourisme écologique qui progresse
par rapport aux modes d’hébergement plus anciens.
Un tourisme diversifié…
Kasbah M’Goun Gîte d’étape TAWADA
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Et enfin l’arrivée au port !!!...
Dar Itrane à Imelghas 22450 Tabant lors d’un thé de bienvenue.
Certains n’ayant pas pu être logés à Dar Itrane furent logés à Dar Si Hamou, où ils burent un deuxième
thé.- Dar Si Hamou – Souk El had Tabant Ait Bouguemez, 22450 Tabant, Maroc.
III-7 - Matinée du vendredi 19 octobre 2018 – Parcours du périmètre irrigué
d’Aït Bouguemez CR par Jean JAUJAY
Réveil par un grand soleil et découverte de la splendeur du paysage qui nous entoure.
Après un excellent petit déjeuner roboratif, nous partons à pied du gite pour une promenade dans le
périmètre irrigué complanté de fruitier, pommiers, cognassiers, noyers…
Nous traversons le douar et admirons l’architecture en terre des hautes maisons.
Après avoir franchi le canal de décharge, nous entrons dans le périmètre.
Les ouvrages conçus par le service de la Petite et Moyenne Hydraulique d’Alain TETU comprennent un
barrage de dérivation des séguia du périmètre, un canal de décharge en rive droite, le détournement de
l’oued en pied de rive gauche.
Le périmètre est protégé de l’oued par des digues, des espaces plantés en peupliers servant de zones de
débordement, en cas de fortes crues les parties peu protégées laissent passer la crue.
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Nous avons ainsi cheminé, sur des chemins, des bords de séguias, croisé sur le talus des digues un âne
fort chargé et ses propriétaires, apprécié les cultures de luzernes et de mais, les plantations de fruitiers
à différents stade de croissance, aperçu des ouvriers en pleine cueillette.
Les flancs gauches de la vallée, de forte pente, sont plantés de pins dimorphes et de cyprès de l’Arizona,
contrastant avec les arbres de la vallée peupliers et noyers.
Celle belle promenade nous ramène aux minibus pour reprendre un nouvel itinéraire vers Azilal, par une
route récemment remise en état.
Au premier arrêt photos dominant la vallée, nous sommes rattrapés par le chantier mobile de goudronnage
et dépose de gravier, qui nous laisse passer en attendant la prochaine benne de gravier.
Un arrêt au col Tizi Tirghrist nous permet de contempler le massif du Mgoun et la différence
d’écosystèmes des 2 versants
Un nouvel arrêt nous permet de photographier le djebel Azourki, enneigé des chutes d’hier.
A Ait Mhamed, nous retrouvons notre route de la veille et gagnons Azilal, étape pour les chauffeurs et
thé à la menthe agrémentée d’un picnic pain pomme pour certains ou pour d’autres des derniers tagines
chaud avant la prière du gargotier.
III-8 – Après-midi du vendredi 19 octobre 2018 –.Système AFOURER et
périmètre des Beni Moussa C R par Patrick Hurand
Compte rendu des visites du système de production hydroélectrique de Bin El Ouidane-Afourer et
présentation depuis le belvédère du périmètre des Beni-Moussa géré par ORMVA du Tadla.
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Après la promenade du matin dans la vallée des Aït Bouguemez, nous faisons route vers les installations
hydroélectriques d'Afourer via la route de Aït Mhammed et le barrage de Bin El Ouidane d'une capacité
de stockage d'environ 1.3 milliards de m3. Après un court arrêt au pied du barrage qui nous permet de
contempler l'impressionnante voûte de près de 100m de haut, nous arrivons au bassin supérieur de la
STEP (station de transfert d'énergie par pompage) d'Afourer situé sur la crête du Moyen-Atlas,
dominant ainsi la ville d'Afourer et toute la plaine du Tadla. Nous sommes accueillis par monsieur
Mohamed Farhaoui, responsable de cette STEP d'Afourer au sein de ONE qui nous explique le
fonctionnement du complexe hydroélectrique de Bin El Ouidane-Afouer. Ce complexe comprend 2 parties
distinctes, l'ancienne usine et la STEP.
L'ancienne usine a été construite dans les années 50 : elle permet une valorisation hydroélectrique des
lâchers effectués pour satisfaire la demande agricole du périmètre des Beni-Moussa, c'est à dire que
c'est la demande agricole qui conditionne le volume turbiné chaque jour. L'eau est dérivée depuis le
barrage de compensation d'Aït Ouarda, situé au pied du barrage de Bin El Ouidane, à la côte 706 NGM.
Une galerie et une conduite forcée envoient l'eau à l'usine d'Afourer située à la côte 482 NGM soit une
hauteur de chute d'un peu plus de 200 m.
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La STEP, mise en service en 2004, est quant à elle gérée uniquement en fonction des besoins électriques
du pays. Elle exploite l'énergie excédentaire du réseau pendant les heures creuses pour la stocker sous
forme d'énergie potentielle et la turbiner pendant les heures de pointe. Elle fonctionne en circuit fermé
entre le bassin supérieur dont le niveau des plus hautes eaux est de 1 284 m NGM et le bassin inférieur
situé à la côte 482 m NGM. Chaque bassin a une capacité de 1,3 million de m3. Une usine supérieure dite
UR1 permet soit de turbiner les eaux du bassin supérieur soit de remonter les eaux entre la côte 706 m
NGM et celle du bassin supérieur (côte maximale 1 284 m NGM). Sa puissance est de 365 MW. L'usine
inférieure dite UR2 permet soit de turbiner les eaux sortant de l'usine UR1 soit de remonter les eaux du
bassin inférieur jusqu'à l'usine UR1. Sa puissance est de 118 MW. Chaque usine est composée de 2
groupes de turbine-pompe permettant soit de pomper 25 m3/s par groupe soit de turbiner 35 m3/s par
groupe. L'existence des 2 unités UR1 et UR2 permet une grande souplesse d'exploitation puisqu'on peut
aussi turbiner ou pomper les eaux entre Aït Ouarda et le bassin supérieur par UR1, ou entre Aït Ouarda
et le bassin inférieur par UR2 assurant ainsi la sécurité de l'approvisionnement des Beni-Moussa en cas
de panne de l'ancienne usine. La visite du PC d'Afourer en fin de journée permettra grâce à ses
synoptiques de visualiser parfaitement tous ces modes de fonctionnement.
Nous retrouvons ensuite monsieur Youssef Ben Allah, ingénieur à l'ORMVAT à un magnifique belvédère
surplombant la plaine du Tadla. De sa présentation de l'ORMVAT, il ressort que la zone d'intervention de
l'office s'étend sur 325 000ha dont 260 000ha de SAU. 110 000 ha sont irrigables en grande
hydraulique au travers de 2 périmètres :
les Beni-Moussa avec 70 000 ha irrigables (pour environ 55 000ha irrigués chaque année) à partir
de Bin El Ouidane : le périmètre se situe entièrement en rive gauche de l'Oum er Rbia. Les
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principales cultures irriguées sont les céréales (30 000 ha), arboriculture (13 000 ha), les agrumes
(10 000 ha), les semences (9 000 ha)...
les Beni-Amir avec 30 000 ha irrigables en rive droite de l'Oum Er Rbia. L'irrigation se fait à
partir du barrage d'Ahmed el Hansali. L'eau, relativement salée, ne permet pas toutes les
cultures ; on trouve essentiellement de la luzerne, des oliviers et des grenadiers.
Malgré des incitations fortes au passage au goutte à goutte (80 à 100% de subventions), les irrigations
restent principalement gravitaires. L'eau est facturée par l'office 0,31dh/m3
III-9 - Matinée du 20 octobre 2018 – Trajet Afourer-Azrou
C R par Alain Tétu
Au départ d’Afourer, nous avons traversé le périmètre irrigué du Tadla casier des Beni Moussa Est. Les
traces de la trame B restent bien visibles. Par un remembrement, les limites des propriétés privées (melk)
furent alignées perpendiculairement aux parcelles cultivées. Pour une mise en valeur collective, il était
prévu un assolement quadriennal sur 5 soles séparées par des haies : coton, céréales, betteraves,
fourrages (luzerne ou bersim) avec une sole libre de cultures vivrières et d’arboriculture. Ces productions
étaient imposées pour d’une part, satisfaire les besoins nationaux : sucre, coton, blé, lait, huile et comme
retour sur les investissements consentis, et d’autre part, pour assurer les façons culturales et les
traitements en commun de manière à atteindre un niveau de rendement économiquement acceptable.
Aujourd’hui, les cultures dites “de hautes potentialités“, en irrigué sont libres mais liées à des «
agrégateurs » (coopératives ou société) : agrumes, oliviers, betteraves, pommiers, lait, viandes rouges.
Nous traversons ensuite la plaine de Beni-Mellal à Khénifra où les cultures “bour“ (principalement céréales
en sec) dominent avec des ilots irrigués par pompage et micro irrigation. Le plan agricole régional définit
pour cette Région « le développement d’une agriculture sociale et l’amélioration du revenu agricole des
exploitants les plus vulnérables, notamment dans les zones défavorisées (montagnes et bour défavorable) »
basés sur les productions suivantes : oliviers, pommiers, amandiers, noyers, caroubiers, cactus,
grenadiers, vignes, cerisiers, viandes rouges, miel.
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Un calicot à l’entrée de la ville annonce un festival berbère avec en sous-titre : « l’action culturelle
amazigh, clé du développement de la montagne »
Au-delà de Khénifra nous longeons l’Oum er Rbia amont et le piedmont du Moyen Atlas jusqu’au plan d’eau
du barrage Ahmed El Hamsali. Ce dernier ouvrage est destiné à régulariser l’eau de l’Oum er Rbia amont
pour le casier des Beni Amir et les deux barrages alimentant les Doukala et Casablanca. Il régule aussi
une eau, relativement salée, sels issus des terres amont, comme le montrent les affleurements gris
violacés, de gypse de la plaine de Mrirt que nous traversons ensuite avant d’atteindre Azrou.
Au détour d’un virage, nous nous interrogeons sur la présence de ce qui parait une unité de
conditionnement, équipement inhabituel en zone de culture pluviale quant au virage suivant nous découvrons
de modernes plantations de fruitiers avec de modernes filets de protection.
III-10 – Après-midi du 20 octobre 2018 –. CR par André Barbaroux
Visite de l’élevage de M. El AMRANI BELAID, éleveur de caprins et ovins à Azrou
M. El Amrani Belaid, accueille chaleureusement le groupe au siège de son exploitation, lieu de l’habitation
familiale.
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Après un sympathique et plantureux déjeuner pris chez lui et qui détend les participants après les
kilomètres parcourus, il présente son exploitation accompagné du Dr Mohamed ABOUDRAR, vétérinaire,
animateur de l’ANOC, Association nationale ovine et caprine, dont il est membre et qui assure le suivi de
son troupeau.
Créée en 1967, cette association regroupe des éleveurs ovins et caprins de la région. Reconnue d’utilité
publique, elle salarie des techniciens animateurs et trois vétérinaires. Son Conseil d’administration est
composé d’éleveurs élus par petites régions, elle est organisée autour d’une direction technique avec des
techniciens affectés chacun à l’animation de groupements autonomes.
Son domaine d’intervention institutionnel porte sur la formation des cadres, des techniciens et des
éleveurs, l’amélioration génétique et la valorisation des produits.
Elle compte 161 groupements et 14 186 éleveurs et se concentre surtout sur :
- L’amélioration génétique : Pour les ovins, un programme d’amélioration génétique est mis en œuvre
à partir de races importées ou de brebis locales pure race. Idem pour les caprins qui ne
comportent que des races locales bien adaptées (notamment race Timahdite). Ces programmes font
l’objet de subventions par tête de bétail. On constate une grande amélioration génétique depuis 40
ans.
- La valorisation des produits : Création de stations de conditionnement notamment une pour une
laine spéciale de qualité (Laine Tazigal) grâce à une coopération avec la Suisse. Les moutons sont
vendus à 12 mois (prix indicatif : 4 000€ soit 40 000 DH), une antenaise pèse alors de 40 à 50
kg et les béliers de 100 à 120 kg. Au niveau de la commercialisation, en revanche, la création de
groupement de distributeurs a été un échec du fait du fort individualisme des éleveurs.
Le lait de chèvre est bien valorisé (fromages Techaouen, yaourts) et bénéficie même d’une IGP.
Une formation spécifique est faite dans un centre regroupant éleveurs et techniciens.
Par ailleurs, au titre des IGP, participation à des manifestations nationales et internationales
ainsi qu’à une coopération maghrébine et subsaharienne.
Il souligne la bonne complémentarité entre l’action de l’ANOC et celle de l’Etat.
En revanche, l’ANOC se concentre sur les domaines techniques et de marché mais n’intervient absolument
pas en matière sociale. D’une manière générale, au Maroc, la profession agricole n’a pas généré
d’institutions sociales du type de celles mises en place en France par exemple.
Visite de la Cédraie d’IFRANE et, en particulier, de la nouvelle - Maison de la cédraie
Le paysage change avec l’altitude : couvert de chênes verts et de genévriers puis (enfin !) de cèdres.
Le directeur du Parc naturel d’Ifrane, M. Rachid KHAFOURI, nous accueille à la Maison de la Cédraie.
Nous bénéficions, grâce à lui, d’une avant-première puisque la Maison est terminée mais n’est pas encore
ouverte au public, ce qui devrait intervenir prochainement après les derniers contrôles.
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La Maison est située au cœur du parc naturel régional d’Ifrane qui totalise aujourd’hui 53 000 ha et
devrait atteindre à terme 125 000 ha. Il renferme une grande richesse biologique floristique et
faunistique.
Sur le plan forestier, 92% de la superficie est forestière et toutes les espèces d’arbres du Maroc y sont
représentées à l’exception de l’arganier qui ne se développe que dans un biotope spécifique. On y trouve,
cèdres de l’Atlas endémique en Algérie et au Maroc, chênes verts et jaunes.
Quant à la biodiversité, elle est importante ce qui a justifié le classement au titre de la convention de
Ramsar. On note 15 espèces de plantes, une population de papillons nombreuse et diverses, signe de
bonne santé écologique. Les actions de conservation sont importantes même si on trouve, au sein du parc,
une population humaine traditionnelle.
Quatre objectifs assignés au parc :
- Conservation et développement. Le cœur du parc est, comme d’habitude en pareil cas, en
conservation totale, la périphérie accueillant, elle, le public ;
- Réintroduction d’espèces animales (exemple : gazelles)
- Gestion durable des ressources naturelles et, en particulier, développement de produits du
terroir ;
- Actions locales : artisanat du bois, collecte de bois de feu (le système de l’affouage ne semble pas
exister) , élevage sylvopastoral traditionnel de moutons et développement du paturage sous foret
comme instrument de prévention contre les incendie en faisant en sorte (par la conduite) de ne pas
entraver la régénération de la foret) ;
- Ecotourisme et accueil notamment d’écoles, écomusée dont on espère que les collections
s’enrichiront peu à peu ;
- Formation aux métiers traditionnels locaux, à la reconnaissance d’espèces, à la prévention et au
respect des lieux, à l’accueil et au tourisme.
80 % des ressources forestières vont à la commune.
M. Rachid KHAFOURI, souligne en terminant, que le parc emploie plus de 100 personnes (techniciens,
gardes forestiers, surveillants, administratifs) et qu’il est intégré à l’administration des eaux et forêts, il
n’a pas d’autonomie particulière.
En conclusion, il nous invite à découvrir par nous-même la diversité d’approche et la richesse de la
Maison dont il espère bien que lui-même et ses successeurs les feront en permanence croitre et
s’adapter.
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Nous reprenons la route en traversant la ville d’Ifrane, dans sa verdure de villégiature et remarquons les
indications de l’Université
Nous arrivons la nuit tombée dans notre dernier hôtel où nous attend un buffet avec quelques découvertes
gastronomiques fassies.
III-11 – Matinée du 21 octobre 2018-Visite de la ville de Fès C R par Jean JAUJAY
Point de grasse matinée dominicale, nous commençons par la visite des portes splendidement ouvragées du
palais royal Dar el Maghzen, de l’époque mérinide, puis nous sommes déposés à Bab Boujloud, porte
d’entrée de la médina et des eaux de la ville.
M Hassan ZOUHEIR de l’ADER agence pour le développement et la réhabilitation de la Médina de Fès
nous ouvre les portes du bâtiment du répartiteur des eaux urbaines.
Ce monument construit à la fin du 11e siècle sous les Almoravides répartit les eaux de l’oued Bouljoud Fès
provenant des sources Ras el Ma dans le Moyen Atlas proche. L’eau provient de 3 arches, à des niveaux
différents. L’arche central (niveau bas) assure la desserte prioritaires des établissements publics
(fontaines, écoles, hammam…) et économiques (moulins, tanneries…), via un déversoir alimentant une
dizaine de bouches conduisant l’eau vers les points de desserte
Le niveau moyen permet l’approvisionnement des ryads et le dernier l’arrosage des jardins (l’eau potable
était puisée dans la nappe). La distribution était assurée par un réseau de canalisations parcourant la
Médine, complété par un réseau d’eaux usées, rejetées dans l’oued Fès. Ces réseaux ont été actifs
jusqu’en 1972, replacés par le réseau moderne de la RADEEF.
La réhabilitation du répartiteur est inscrite dans la convention-programme 2019-2023 de l’ADER Fès.
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Plongée dans les ruelles de la Médina avec un œil sur le camarade précédent et l’autre balayant les
merveilles des souks.
Premier arrêt à l’horloge hydraulique du complexe Bou Inania (médersa fermée par le 11e colloque sur la
culture soufie)
Second arrêt place Nejjarine et visite du musée des arts et métier du bois dans un fondouk restauré par
la fondation Mohamed Karim Lamrani, bel ensemble d’objets en bois : troncs des essences utilisées,
planchettes de droit coutumier des collectivités du sud, poutres décorées, instruments de musique,
coffres et meubles et outils du menuisier.
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De la terrasse ensoleillée au 3e niveau, belle vue sur les toits de la Médina. Passage devant le mausolée
de Idriss II puis celui de Sidi Ahmed Tijani.
Troisième arrêt, dans l’antre d’un tisserand. Quatrième arrêt, vue plongeante sur les tanneries Chouara
et passage commercial dans les boutiques inférieures proposant des vêtements et objets en beau cuir.
Commentaires rapides sur la canalisation de l’oued Boukhareb où des ouvriers lavent des peaux. PHOTOS
Passage du pont mérinide maintes fois reconstruit et arrêt thé dans un beau ryad, aux Merveilles du
Tapis, où nous sont présentés de très beaux spécimens de tapis fassi, berbères et de kilims.
Remontée par la mosquée et l’université Karaouine, le meilleur pâtissier de la Médina où les plus habiles se
munissent de quelques cornes de gazelles, rue Chamaïn et son fondouk nouvellement restauré et place
R’Cif montée dans les minibus.
Pour un temps de repos sur la terrasse de l’hôtel Mérinides, vue sur la médina, ses bordjs nord et sud et
ses cimetières. Dans les fauteuils confortables le thé ou une assiette de victuailles sont appréciés.
Vue sur la Médina
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IV - ANNEXES
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IV-1 – Commentaires de Thierry Ruf sur les expositions des trois étages du musée de
l’eau.
Commentaires de Thierry Ruf sur les expositions du premier étage
Le Maroc est un pays aux climats très contrasté allant de déserts particulièrement arides (50 mm de
pluviométrie annuelle) à des territoires très humides (pluviométrie pouvant attendre 2 mètres au nord du
Maroc). La neige de l'Atlas constitue un important château d'eau qui devrait moins souffrir du
changement climatique que les zones de plaine. La pluviométrie du Haouz étant faible, l'agriculture autour
de Marrakech est presque entièrement irriguée par des eaux provenant des stocks neigeux de l'Atlas.
La demande en eau du Maroc est en croissance permanente du fait de l'augmentation de la population.
De nombreuses nappes sont surexploitées au Maroc. Le nappe du Haouz s'est abaissée de 80 m et celle
du Souss de plus de 150 m. Au rythme actuel de rabattement de 5 m par an, celle-ci devrait bientôt
disparaître, le socle étant à - 200 m.
Les 136 barrages du Maroc ont une capacité de stockage de 18 km³ mais leur remplissage annuel moyen
n'est qu'en moyenne de 10 km³. Il n'y a pas de stockage interannuel. Actuellement les nouveaux barrages
(en moyenne un par an) ne servent qu'à compenser l'envasement de ceux existants. Il y a un projet de
transfert d'eau du nord du pays vers le sud. D'un échange entre Patrick Hurand et Jean Verdier, il est
ressorti qu'en fonctionnement, la consommation énergétique d'un tel transfert serait environ trois fois
moindre que celle nécessitée par un dessalement équivalent d'eau de mer mais pour un coût
d'investissement très supérieur.
En matière de captage de l'eau, le musée met un accent particulier sur les khettaras car ces galeries
drainantes étaient particulièrement nombreuses dans la région de Marrakech. Celles-ci pouvaient être
construites vers l'aval en partant d'une nappe suffisamment alimentée repérée à l'amont ou vers l'amont
en partant d'une zone propice à l'agriculture irriguée. Le fort développement des khettaras (environ 650)
autour de Marrakech a conduit à l'assèchement progressif de nombre d'entre elles du fait de
concurrences non maîtrisées entre agriculteurs. Actuellement, il n'y en a plus qu'une qui fonctionne.
Les procédures traditionnelles de gestion de l'eau s'appuient sur le Coran et d'autres textes religieux.
Avant le protectorat, les modalités de collecte (construction et entretien), de distribution et d'arbitrage
étaient élaborées par les habous (arbitrages écrits). Leurs mises en œuvre étaient assurées par des
assemblées hydrauliques de tailles très variables. Vers 1920, l'autorité française n'a pas voulu donner
une structure d'ASA (Associations syndicales autorisées) à ces structures indigènes. Par contre, elle a
installé des ASAP (Associations syndicales d'agriculteurs privilégiés) au profit des colonisateurs européens.
En plus du Haouz de Marrakech, le musée présente en détail l'organisation de la gestion de l'eau dans les
oasis du Tafilalet. Celles-ci ont en effet été historiquement stratégiques comme principale porte vers
l'Afrique sub-saharienne avec lequel le Maroc commerçait beaucoup au Moyen Âge. L'actuelle dynastie
régnante est d'ailleurs originaire de cette région. Le Tafilalet est une sorte de Mésopotamie formée par
un rapprochement des cours du Ziz et du Rheris, fleuves sahariens s'éloignant ensuite l'un de
l'autre. L'eau y a d'abord été prélevée dans des puits à l'aide de chadoufs. Ensuite (il y a peut-être
1 000 à 1 500 ans), pour permettre l'irrigation et donc l'agriculture, des canaux ont été construits pour
dériver les eaux de crues ; la sur-irrigation qui en résultait a permis d'éviter la salinisation des sols, les
eaux étant légèrement salées. Plus tard, des khettaras ont été creusées pour capter une partie des eaux
des nappes d'accompagnement du Ziz et du Rheris. Plus récemment, des pompages individuels dans des
nappes plus profondes sont apparus pour compenser l'assèchement de khettaras. Les années pluvieuses,
les khettaras sont réactivées et les agriculteurs délaissent les pompes : ils ont intégré la modernité sans
32
abandonner les techniques traditionnelles. Il y a cinquante ans, suite à l'édification d'un grand barrage
sur le Ziz, la création d'un réseau moderne de canaux a augmenté la complexité de la gestion de la
ressource et accru les contraintes d'entretien des infrastructures. Patrick Hurand s'est interrogé sur
l'utilité d'un tel barrage pour stocker des eaux qui se seraient infiltrées et auraient été, pour l'essentiel,
récupérées par les agriculteurs. Thierry Ruf indique que, dans le cas voisin du Drâa, le barrage de
Ouarzazate s'est fait contre l'avis des populations des oasis bordant le fleuve car cela dépossédait les
chorfas (descendants du Prophète) locaux de la maîtrise de l'eau au profit de l'État.
Dans le Haut Atlas, il n'y a pas de khettaras mais des canaux irriguant des parcelles de fond de vallées
ou des cultures en terrasse. Ces systèmes sont très voisins de ceux d'autres montagnes du monde dont
les Alpes et les Pyrénées. À l'amont de plusieurs bassins versants montagnards, se développent
actuellement des cultures fruitières consommant plus d'eau que des cultures annuelles et privant de
ressource des agriculteurs de plaine : la montagne marocaine, en se transformant en oasis, contrecarre le
plan "Maroc vert". Des impluviums de terrasses servent à recueillir l'eau de pluie pour l'eau potable et
alimenter en énergie des moulins domestiques.
À Marrakech, se trouve le plus important fonds historique africain sur l'eau (plus de 2 km de
rayonnage) ; il est conservé par l'Office régional de mise en valeur du Haouz (ORMVAH). Le
dépouillement de ces archives permet de bien analyser les grandes crues et les grandes sécheresses à
partir de 1920. Ces documents, pour la plupart jamais analysés, sont étudiés par des scientifiques et des
thésards marocains, notamment du master "L'eau dans l'histoire du Maroc" de l'université de Marrakech,
qui peuvent les croiser avec les archives du protectorat conservées à Nantes.
Commentaires de Thierry Ruf sur les expositions du rez-de-chaussée
Les environs immédiats de Marrakech sont très arides mais ils sont adossés au Haut Atlas d'où
descendent des rivières aux débits importants. Le développement de la ville et de son Haouz, commencé il
y un millier d'années, a été permis par la mobilisation de masses d'eau importantes captées par de
nombreuses seguias. Mohammed El Faïz en avait identifié 169 mais, à partir de nouveaux dénombrements
en cours, Thierry Ruf pense que leur nombre pourrait atteindre 500. La plupart de ces seguias
fonctionnent toujours. Historiquement et jusque durant le protectorat, les 650 khettaras de Marrakech
ont également joué un rôle important dans la mobilisation de la ressource mais, elles, elles ne fonctionnent
plus.
Le protectorat distinguait trois grands types de seguias :
• les seguias d'hypothèque constante, alimentées par les résurgences situées dans les lits mineurs des
rivières et ayant un débit permanent ; elles étaient principalement détenues par des hauts dignitaires et
par des communautés puissantes ;
• les seguias permanentes qui avaient des sections très importantes pour pouvoir mobiliser des débits de
fortes crues mais qui pouvaient se retrouver sans eau en période d'étiage ;
• les seguias de crue qui ne pouvaient être alimentées que lors de fortes crues (décennales ou plus).
Dans les années 1930, l'emprise européenne sur l'agriculture du Haouz est devenue forte mais était
contrainte par une maîtrise seulement partielle des ressources en eau, les communautés locales résistant
fortement contre un accaparement colonial de l'eau. Les autorités françaises n'ont jamais voulu
totalement priver les Marocains d'une ressource essentielle à leur survie. Cependant, de nouvelles règles
de répartition des eaux ont été mises en place sur la base de mesure de débit. Les eaux d'étiage ont été
attribuées au Marocains et les eaux de crue aux colons. Les ressources des Européens étant importantes
mais intermittentes, des barrages de stockage ont été construits comme le barrage Cavagnac sur le
Nfiss. À Marrakech, il y a eu également un projet de construction d'un canal de rocade devant
transférer les eaux du bassin du Lakhdar vers le Haouz. Du fait de résistances locales, ce projet n'a pu
se réaliser sous le protectorat mais il l'a été ensuite, sous le règne de Hassan II dans le cadre de la
politique du million d'hectares irrigués.
33
La ville de Marrakech dispose, pour l'eau domestique, de réserves exclusives dans les montagnes et
l'agriculture utilise de plus en plus de l'eau souterraine. C'est un renversement de l'allocation des
ressources par rapport au XIXe siècle.
Commentaires de Thierry Ruf sur les expositions du sous-sol
Le premier étage et le rez-de-chaussée du musée entourent un espace vide dont le fond est occupé, au
sous-sol, par une sorte de patio circulaire. En son centre, se trouve une grande maquette, également
circulaire, sur fond d'image satellitaire, représentant les systèmes hydrauliques du Haouz de
Marrakech. La maquette représente soixante kilomètres autour de Tamesloht, ancien siège de l'autorité
hydraulique médiévale du Haouz.. Cet enchevêtrement de canaux et de khettaras est particulièrement
complexe du fait de l'interpénétration entre des systèmes anciens et des réseaux modernes.
Une paroi circulaire au niveau du rez-de-chaussée sert à la projection d'un spectacle audio-visuel à 360°
présentant les aménagements hydrauliques autour de Marrakech.
Les vitrines sur l'eau des villes font brièvement référence à une révolte de l'eau à Fès en 1930 contre un
schéma municipal colonial. Ce mouvement n'a pratiquement pas été étudié. Pourtant ce fut la première
grande révolte marocaine contre le protectorat. En fait, les Marocains qui attendaient de progrès du
protectorat reprochaient aux autorités françaises de les spolier de toutes leurs traditions et institutions
au nom de la "civilisation". Ils n'ont pas réussi à préserver leur mode de distribution municipale de
l'eau. Peu de temps après, toujours à Fès, une nouvelle révolte a éclaté contre le dahir berbère. Ce dahir
voulait réformer les tribunaux coutumiers berbères considérés comme des lieux de contestation de
l'autorité du sultan. Cette seconde révolte a été le point de départ du mouvement pour l'indépendance du
Maroc.
Thierry Ruf a regretté que le musée consacre très peu d'espace sur la période du protectorat. En effet,
il estimait qu'il faudrait que les Marocains se rapproprient cette période et, pour ce faire, il faudrait que
le protectorat cesse d'être pour eux une boîte noire. Cela peut provenir d'une faible exploration du
protectorat par la recherche, exploration rendu difficile par les importants bouleversements survenus au
cours de ces 44 ans. Cela pourrait changer et on peut espérer qu'une exposition sur cette période
apparaisse dans les années à venir.
La dernière partie du musée présente la politique des barrages élaborée après l'indépendance. Son
objectif essentiel était le développement agricole, la production hydro-électrique n'étant que secondaire.
Cette partie du musée a été organisée par le ministère de l'eau du Maroc.
34
IV-2 – Carte de présentation du sous-bassin de Rherhaya-Issyl.
Source : diagnostic du sous-bassin de Rherhaya-Issyl
35
IV-3 – Compléments d’information sur l’après-midi du 18/10/18 – vers la vallée de l’Aït
Bouguemez.
Bassin amont du LAKHDAR
Carte et données extraites de la monographique dont on
peut lire le résumé en cliquant sur l’image ci-contre.
Au delà des gorges d’Imi n’Tourza il reçoit, en rive
gauche, l’Asif Bou Oulli, aussi important que lui.
Le Lakhdar prend sa source à la cote 2050m
environ, au pied de la dolline d’Izouar, entre les
massifs de l’Azourki et de l’Ouaougoulzat (voir aussi
les détails de la vallée d’Aït Bou Guemez ci-dessous).
Son bassin est constitué d’une alternance de
formations calcaire du Jurassique (Lias, jurassique
moyen (dogger) et jurassique gréseux rouge (dogger
couches rouges) du haut Atlas). Des affleurements
important de ces calcaires, perméables en grand
(fissurés et karstifiés) lui confère un caractère
pérenne, débit permanent et débits solides faibles.
Détails de la vallée d’Aït Bouguemez
Le réseau hydrographique de
l’Assif d’Aït Bouguemez est
formé de 3 Assifs (Assif=
torrent en berbère) dont le plus
important est l’Assif n’Aït Hkim,
long de 12 km, qui recueille le
plus grand nombre de sources
(Aghbalou en berbère) de la vallée,
d’origines karstiques ou
alluviales, ainsi qu’en rive gauche
RG, l’Assif n’R’bat grossi de son
affluent RG, l’Assif n’Aït Imi.
Pour un complément de données, il est
possible d’accéder au rapport de stage de
Khalid Amrouch –mai 2003- intitulé
« Étude hydrologique de la vallée d’Aït
Bouguemez – Haut Atlas d’Azilal- Maroc »
en cliquant sur la référence ci-après :
http://www.arbalou.org/res/site27186/re
s135718_Rapport-Khalid-Bouguemez-
2003.pdf
36
Une grande diversité de sols et des couvertures végétales variées …..
L’importance des faciès calcaires et dolomitiques, fissurés et karstiques en versants et des dépôts
alluviaux en vallée, attestent bien du potentiel aquifère non négligeable de ce secteur.
Légende
Sur la totalité du parcours, la dominance des formations du jurassique inférieur (Lias) et moyen (dogger
[Bathonien, Callovien] et dogger à couches rouges) a donné lieu toutefois à une très grande diversité de
paysages en fonction des pentes de versants plus ou moins grandes, des accidents tectoniques, des degrés
de dégradation des sols, des modes d’habitat, d’occupation et de mise en valeur des sols, des conditions
climatiques……..
Coupe AA’ au 1/100 000
AA’
37
Parmi les étages bioclimatiques communément répertoriés, l’inframéditerranéen et le thermoméditerranéen
se situant au nord et à l’ouest des espaces traversés cette après-midi-là, seuls les étages
Méso méditerranéen et Supra méditerranéen et Montagnard méditerranéens ci-dessous légendés ont pu
être aperçus.
A savoir…..
………séries de chênes verts (quercus rotundifolia) en formation forestière ou pré forestière avec ou non
association au chêne vert zen (quercus canariensis), formations pré forestières ou pré steppiques de
genévriers rouges (juniperus phoenicea) et pin d’Alep (pinus halepensis) associé parfois avec le chêne vert
(quercus rotundifolia), séries de Thuya de Barbarie (tetraclinis articulata), formations pré steppiques de
génévrier thurifère (juniperus thurifera).
38
Pour en savoir plus…
https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1863
Le genévrier thurifère
(Juniperus thurifera L.)
Bien distinct par ses fruits verdâtres et son
odeur aromatique très forte, il est essentiellement
présent sur les hautes montagnes : Moyen Atlas, Haut
Atlas, Aurès où il peut apparaître dès 1700-1800 m.
et s’élève théoriquement au moins jusque vers 2700-
2900 m. C’est lui qui forme la limite supérieure des
arbres sur le Haut Atlas sauf dans sa portion la plus
occidentale où il fait défaut en raison du climat trop
océanique. Il se développe sur tous les substrats, en
milieu rocailleux et sur les éboulis fixés,
essentiellement aux étages montagnards et
oroméditerranéens, en bioclimat sub-humide et
surtout semi-aride, au niveau des pelouses écorchées
à xérophytes épineux en coussinet, Il s’associe
localement au chêne vert et au cèdre, en fonction des
localités.
Le genévrier de Phénicie ou genévrier rouge
(Juniperus phoenica L.).
C’est certainement l’espèce la plus répandue en Afrique du Nord
où elle est présente depuis les dunes littorales jusqu’aux limites
sahariennes. Généralement, les peuplements de genévriers de Phénicie sont
constitués par des arbustes de 1 à 3 m de hauteur mais pouvant atteindre
cependant jusqu’à 8 à 10 mètres, notamment sur les Hauts Plateaux. Du
point de vue écologique, ce genévrier typiquement méditerranéen
caractérise essentiellement les substrats rocailleux arides et fait défaut
sur les sols profonds ; indifférent au substrat il est présent en bioclimat
surtout semi-aride et aride, en ambiance nettement continentale, ce qui
explique son absence quasi totale dans tout le Maroc océanique et sous des
précipitations le plus souvent comprises entre 200 et 400 mm. En altitude,
il ne dépasse guère 2 000 m sur le Haut Atlas, notamment au Tizi
n’Tichka et sur le Sagho ; son optimum se situe au niveau des Hauts
Plateaux où il s’associe souvent à l’alfa et atteint pratiquement sur l’Atlas
saharien les limites du Sahara. Dans l’Atlas tellien et au Maroc, il forme
souvent des peuplements épars associé au Pin d’Alep, au Thuya de
Barbarie, voir au chêne vert ou au Genévrier thurifère et dans le N’Fiss,
au Cyprès de l’Atlas.
QUESTION : Lequel des 2 ?
Genévrier thurifère
1- Jeune genévrier thurifère aux feuilles, de
couleur vert bleuté, à disposition opposée,
sont en forme d'aiguilles de 4 mm de long
environ dans leur forme juvénile, et en
écaille ovales à pointe libre dans leur forme
adulte.
2- Genévrier cade (juniperus communis)
Répartition du thurifère en Europe et
Afrique (in Thèse Montès)
http://www.doc-developpement-
durable.org/fiches-
arbres/Fiche-presentation-
arbre-genevrier-thurifere.pdf
- Genévrier rouge (juniperus phoenicae)
39
Le thuya de Barbarie
Tetraclinis articulata, le thuya de Barbarie ou “Arar” est un abre des zones sèches à
arides (200 à 600mm de précipitations). C’est une essence longévive, rejetant de
souche, exploitée en bois de feu et présente un bois dur à grain fin, très utilisé en
ébénisterie et marqueterie, en particulier “la loupe de thuya".
http://www.floramaroccana.fr/
tetraclinis-articulata.html
40
IV-5 - Liste des participants aux XVIIème Rencontres internationales d’ÉCHANGES MED
Du 14 au 22 octobre 2018 - de Marrakech à Fès – Maroc.
V-2-1 - Délégation d'Échanges Med
Noms, prénoms Adresses électroniques Fonctions, situations
Algérie 3
AOUADI Hocine [email protected] Conservateur des forêts honoraire
RAHAL Rafik [email protected] Entrepreneur
ZOUINI Derradji [email protected] Professeur de Géologie Université de
Bejaïa
France 19+ 7 épouses BARBAROUX André [email protected] IG A honoraire
FAURÉ Pierre + Andrée [email protected] IG GREF honoraire et son épouse
GUERIN Philippe [email protected] IG GREF honoraire
HURAND Patrick + Cécile [email protected] IG PEF honoraire et son épouse
JANIN Jean-Louis + Marie-Thérèse [email protected] IC GREF honoraire et sa compagne
JAUJAY Jean + Odile [email protected] IG PEF honoraire et son épouse
LE BARS Yves + Michèle [email protected] IG GREF honoraire et son épouse
MORICE Hervé [email protected] IG PEF honoraire
TANDEAU de MARSAC Gabriel et Chantal [email protected] IG GREF honoraire et son épouse
TETU Alain + Carola [email protected] IG GREF honoraire et son épouse
De VAULX Maurice [email protected] IG GREF honoraire
VERDIER Jean [email protected] IG PEF honoraire
VIARD Daniel + Claudine [email protected] IG GREF honoraire et son épouse
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Maroc 3+1 épouse
AZIB Mohamed Habib [email protected]
NRIRA Abdessadek [email protected]
DAOUDI Mohamed + Aïcha [email protected]
Tunisie :1
BOUGHAMMOURA Ali [email protected]
IGA Inspecteur général de l’administration
IG GREF Ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts
IG PEF Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts
V-2-1- Intervenants et accompagnateurs
Visites des 15 et 21 octobre 2017 :
Thierry RUF - [email protected]
Mohamed LIHYAOUI, doctorant économiste de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'université Cadi Ayyad de Marrakech.
Mohamed Farhaoui, responsable de cette STEP d'Afourer au sein de ONE
Youssef Ben Allah, ingénieur à l'ORMVAT
M. El AMRANI BELAID, éleveur de caprins et ovins à Azrou
Dr Mohamed ABOUDRAR, vétérinaire, animateur de l’ANOC, Association nationale ovine et caprine
M. Rachid KHAFOURI, directeur du Parc naturel d’Ifrane.
M Hassan ZOUHEIR de l’ADER agence pour le développement et la réhabilitation de la Médina de Fès
42
IV-6 - Liste des participants au Séminaire SESAME 6
1/ France : 13
1. Alain Moulinier, Vice-Président du CGAAER
2. Jean-Luc Angot, Président de la section Internationale du
CGAAER
3. Sophie Villers, Présidente de la section réforme de l'Etat
et présidente du GIP ADECIA
4. Jean-Luc François (ex Directeur à l’AFD)
5. Guillaume Benoit, Rapporteur général du SESAME, membre du
Comité Consultatif International du CGDA
6. Bernard Hubert, Président d'Agropolis International.
7. Fuzillier Christian (AFD)
8. Dimanche Marc
9. Horgues Debat Jean
10. Vernier Hugues
11. Barik Zeina
12. Genevieve Michon (IRD)
13. Ruf Thiéry (IRD)
2/ Organismes Internationaux : 5
14. Florence Rolle, Représentante de la FAO au Maroc
15. Gérard Viatte, ex directeur de l’Agriculture à l’OCDE,
président du programme Développement Agricole et Rural
Durable dans les Montagnes (FAO), membre du Comité
Consultatif International du CGDA
16. M. Juanan Guttierez, Président d’EUROMONTANA
17. Mustapha Azdad, coordonnateur de la mise en œuvre d’un
projet de gestion intégrée et participative des bassins versants
à Midelt
18. Jean-Marc Faurès (FAO-Rome)
3/ Méditerranée / Afrique : 6
19. Abdoulaye Sene, Président du Comité d'organisation de l’IXème Forum
mondial de l'eau (Sénégal)
20. Mahamane Dédéou Touré, Chargé des programmes régionaux en eau de la
CEDEAO
21. Damien du Portal (Ethiopie) INTERAIDE, Chef de secteur AFRIMAD
(Ethiopie, Madagascar, Sierra Leone,
22. Dieng Amadou Oury
23. Abdelfattah Abdelmalek
24. Ismail Tugas
4/ Maroc : 18
25. Mohamed Ait Kadi, Président du Conseil Général du Développement Agricole
26. Said Laite ,Directeur de la DDRZM
27. Elmajoudi Abdelkrim, Chef de Division des Eaux et Forêts
28. Abdelaziz Bousraref, DRA de Marrakech-Safi
29. El Mendili My Abdellah, DPA de Marrakech
30. Pr Abdellah Laaouina, Consultant Géomorphologue
31. Pr Chafai El Alaoui Ali,Consultant en Ingénierie du Développement Agricole
32. K. Bouchama, Conseiller (CGDA)
33. H. Kordass, Chargé de mission (CGDA)
34. Saidi Abdelkader, ONCA
35. El Moatamid Mohamed, DDERZM
36. Abdellatif Khettabi, Professeur IAV HassanII
37. Tarik Bouchoutrouch, Consultant
38. Hadraoui Samira, Département agriculture Meknès
39. El Fouzi Abdessalam, DPA de Marrakech
40. Omar Ibrouk, Professeur à l’UNIVERSITE Cadi Ayyad
41. Mohamed Alifriqui, Professeur à l’UNIVERSITE Cadi Ayyad
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5/ Association Echanges MED : 20
42. Mohamed Daoudi
43. Mohamed Azib
44. Abdessadek Nrira
45. André Barbaroux
46. Pierre Fauré
47. Philippe Guerin
48. Patrick Hurand
49. Jean-Louis Janin
50. Jean Jaujay
51. Yves Le Bars
52. Gabriel Tandeau
53. Ali Boughammara
54. Maurice de Vaulx
55. Jean Verdier
56. Daniel Viard
57. Hervé Morice
58. Alain Tetu
59. Hocine Aouadi
60. Rafik Rahal
61. Derradji Zouini