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Positif/Négatif. Les antiquités nationales, l’estampe et la photographie.

Jan 21, 2023

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Page 1: Positif/Négatif. Les antiquités nationales, l’estampe et la photographie.

N· 113 Les Nouvelles ��·�bs de l'archéologie

Images publiques de l'archéologie

COtTION� Of lA MAISON OlS SCI(NlU Dl L'HOMME

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Les Nouvelles de l’archéologie n° 113 – Septembre 2008 3�

« Je comprends de plus en plus que mon travail n’a aucune valeur sans dessin ou photographie. »

J.-B.Cochet,lettreàBrianchon,le15novembre1864(citédansBaratte,s.d.,p.6).

De l’antique à l’authentique

Cetteétudefaitsuiteàunprogrammederechercheconsacréàl’estampearchéo-logique, dont les premiers résultats ont été publiés dans la revue Antiquity

(Lewuillon2001,20021).L’analyseminutieusedesarchivesamontréque les stylesiconographiquesconstituaientunpuissantrévélateurdel’évolutionduconceptd’anti-quitésnationalesaucoursduxixesiècle.Maisilmanquaitunepièceàcepuzzle.Entoutetranquillitéd’esprit,laphotographieavaitétélaisséeàl’écartdecetteenquête,tantilsemblaitévidentqueceprocédémodernes’étaitautomatiquementsubstituéàl’estampe,dontilneconstituaitqu’unperfectionnementtechnique.Ledénombrementdesclichésarchéologiqueseuttôtfaitdedémontrerlecontraire:bienquelaphoto-graphiesefût installéerapidementdanslepaysagescientifiqueetmonumental (LeRay1995),elleavaittardéàprendresapartdesantiquitésnationales–entendonsparlàdel’archéologiedeterrain.Iln’estpasunehistoiredelaphotographiequin’évoquelaplacedesantiquitésexotiqueschezlespionniersdugenre,maisiln’enestpasunenonpluspours’aviserdel’absencedel’archéologiefrançaisedanscesalbums.

Notre«enquêteennégatifs»,oùlaphotographieesttraitéeàl’égaldel’estampe,c’est-à-direcommeunmarqueurépistémologiquedelaconsciencepatrimoniale,s’esttoutd’abordheurtéeàlafaibleconsidérationaccordéeauximagesdansnotreculturemuséologique.Ilestjusted’ajouterquecertaineshabitudesarchivistiquescontrarientaussil’inventairedesestampesenlescantonnantdansdesfondssansautrecohérencequecelledeleursorigines2.Venueàlamodesurletard,laphotographieestparticu-lièrementsujetteàladispersion,àladéshérenceetàl’anonymat.Leprincipalobstacleàladiffusiondelaphotographiescientifiqueétantd’abordceluidesonimpression,ilafallureplacerl’enquêtedanslecontextedel’éditionauxixesiècle.Maissileprogrèsgénéral de l’imprimerie est une chose entendue, le détail de l’histoire commercialeet financière desmaisons d’édition d’estampes et de photographies reste largementméconnu,fauted’archives.Toutjustepeut-onobserverquel’engouementincroyablepourl’illustrationsoustoutessesformesdontcetteépoqueafaitpreuveaparadoxa-lementfiniparnuireauxéditeurseux-mêmes,enprécipitantplusd’undanslafaillite(Martin1985,1986;Parinet2004:230-237).Danscecontextefragile,lapositiondeslivresetdesrevuesd’archéologien’acessédesedégraderdanslasecondemoitiédusiècle,propageantcettedépressionjusqu’auseindessociétéssavantes.L’étudedeleurcomptabilitédémontrequecescompagniesontéprouvélesmêmesdifficultésqueleséditeurs,aggravéesparl’absencederecettes.Entre1830et1860,laplupartdessociétéssavantesfurenttouchéesparunecrisefinancièrequilescontraignitàreconsidérerleursambitionséditoriales.L’iconographiedeprestigefutlapremièreàenfairelesfrais3.

Sidescontraintesliéesàl’imprimerien’yavaientfaitobstacle,c’estàcemomentque laphotographieauraitdû s’imposer.Séduitspar lanouveautéde ladémarchecomparatiste, quelques archéologues entreprirentde collecter les témoinsmatérielsdescultureseuropéennesjusquedanslescontréeslesplusreculées.L’objetarchéo-logique,misenperspectivedansdevastesséries,s’imprégnaitpeuàpeud’unsensethnographique. Pourtant, quoique les barrières entre l’archéologie et l’ethnologie

Positif/négatifLes antiquités nationales, l’estampe et la photographie

Serge Lewuillon*

* Université de Picardie – Jules-Verne, [email protected]

ou [email protected].

1. Pour des raisons de place, nous ne pouvons

publier ici la très riche bibliographie de cet article. Le lecteur peut la consulter sur le site des Nouvelles de l’archéologie .

2. Ses systèmes de classement et ses recueils de sources ne sont pas encore totalement

éprouvés (Hildwein 2004, incomplet et discutable). Pour une approche des ressources

photographiques de l’archéologie, voir la version in extenso de cet article

sur le site des Nouvelles de l’archéologie.

3. Travaux en cours. Ces éléments sont fondés

sur une statistique générale des sociétés savantes et des exemples tirés de la comptabilité

de la Société d’agriculture, sciences et arts du département du Nord (Douai) et de la Société éduenne (Autun, Saône-et-Loire). Cette dernière société renoue avec l’équilibre financier grâce à

la gestion de J.-G. Bulliot, qui, bien qu’illustrateur averti, se montre d’une extrême rigueur

en la matière.

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fussentabolies,unedistinctionsémiologiquepersistait.Ainsi,aucoursdesalonguecarrière,ErnestChantresefitanthropo-logue dans le Caucase, géologue dans les Alpes et archéo-logueenDauphiné(Falsan1880;Chantre1875,1871,1880).Il prit toujours soin d’illustrer ses ouvrages archéologiquesdesomptueuseslithographies;maispoursestravauxethno-logiques, il leur préféra systématiquement la photographie.Endépitdecessubtilités, le «muséedepapier»qu’érigèrentcesarchéologuesdessinateurstémoigneaujourd’huiencoredecet ambitieux «moment ethnoarchéologique», sans lequel ledépassementdespratiquesd’antiquairesn’auraitpasétéaussiradical.Cependant, leprogrèsde l’enregistrementportait enluilegermedesapropreruine.Lescoûtsd’éditionetl’évo-lution des règles iconographiques incitèrent les éditeurs àrechercherunealternativeaubeaudessin:lafigurationdelamorphologieglobaledesobjets–c’est-à-direleprofil,untraitaiséàlirecommeàreproduire–etlesplanchessurchargéesde l’inventaire photographique (Piette 1899; Pothier 1900)sonnèrentleglasdelachromolithographieet,dumêmecoup,celuidesalbumsdeprestige.Mais si ledessinau trait étaitpromisàungrandavenir,laphotographiearchéologique,elle,demeuraitungenreobscuretterne,traînantlesouvenirdesarencontremanquéeaveclesantiquitésnationales.

Une enquête en négatifs

Avec nos clichés éternelsSignedestemps,l’entrepriseéditorialedesVoyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France n’étaitpasencorearrivéeàsontermequelespouvoirspublicspassaientcommanded’uneenquêtesurlesmonumentsdelaFranceàcinqphotographesréputés (deMondenard 1997, 2002;Néagu 1984; Lecharny2002;Mérimée2003;Antique2003).Lesmonumentsou lessciences,soit,maisl’archéologie?Del’inventairedesarchivesiconographiques, il ressortuneévidencestatistique:de1839à1870environ,nilesantiquitésnationales,nil’archéologiedeterrainn’ontdonnélieuàdesenregistrementsphotographiquessystématiques (Lewuillon 2007). Pourtant, au cours de lasecondemoitiéduxixesiècle,l’archéologieetlaphotographies’étaientrésolumentinstalléesdanslepaysageculturel,tandisque NapoléonIII favorisait les initiatives photographiquespropicesàsesidéauxdeprogrèsscientifiqueetsocial(Frizot2001:269-274;Canguilhem2004).Àpartirdesannées1860,leschantiersarchéologiquesouvertssoussonimpulsionsusci-tèrentl’engouementdelapresse,dumondesavantetdel’éru-dition régionale (Aubenas 2004). Voyageurs et reporters encommandite rivalisaient d’ardeur pour capter, le temps d’unGrandTour,lemiraged’uneAntiquitérecomposéeparl’ima-ginaire, exotique et lumineuse,méditerranéenne et orientale(Zannier 1997; Aubenas 1999; Institut 2003; Gorshenina2001;Grevoz 1989;Haller 1989; Lefebure 2003; Rammant1994; Vercoutter 2002 ; Rouillé 1989: 32-61; Frith 1859;Goupil1843;Itier1848;Lerebours1844).Pourquoil’archéo-logiefrançaisea-t-ellepiétinéauseuildecemouvement?

Pour les pionniers de l’image photosensible, l’exigenced’une belle lumière n’était pas anecdotique. La question dutempsdepausen’acesséd’alimenterdevifsdébatstechniques:

laphotographie, c’étaitd’abord le soleil «quinementpas».SouscetteaffirmationenracinéedanslesrecherchesdeNiépceetDaguerresenichel’argumentdelapreuve(Rouillé1989:140,268-269;Gunthert1998;Caignart1855:2-3[Salzmann1856]; Planche 1857). La photographie, apte à restituer lavéritésansconcession,neconnaissaitenfaitqu’unelimite:lepassageàl’édition.En1844,lesExcursions daguerriennesn’étaient encore que des gravures d’après photographies(Lerebours1844).Maisbientôt,Blanquart-Evrard,enactivitéàLoos-lès-Lillede1850à1855(Jammes1981;Sutton1862;Rouillé1989:92-93etsuiv.),tiraitdelamissionorientaledeMaximeduCampunouvrageillustréde125«dessinsphoto-graphiques».Cependant,s’ilnes’agissaitdéjàplusdecopieslithographiques,cen’étaientpasencoredesimpressionsphoto-mécaniques:lesalbumsprestigieuxdel’imprimeurlilloissontillustrésdetiragesmontésenhors-texte.Etdéjà,lesadeptesdu procédé négatif-positifdépassent les daguerréoty-peurs:Piot,pourl’Italie,laGrèce et peut-être aussi laProvence4, Fizeau, GiraultdePrangey,Gros,Salzmannou Greene visitent aussil’Extrême-Orient et les Amériques, ou bien s’intéressent àl’archéologie biblique, en grand besoin de preuves. Dans lamême veine, Devéria produit des clichés pour contrôler lesrelevésépigraphiques(Devéria1896:203-204[Rouillé1989:141-143]; Heilbrun 2003:63)5.Danscescirconstances,la photographie n’illustrepas la fouille, mais portetémoignage.

Encettesecondemoitiédusiècle,ilétaitsansdouteinévi-table que l’archéologie se fît l’auxiliaire de l’expansionnismecolonial. L’intérêt oriental commençait à peine à fléchir quedéjàlesphotographestournaientleurregardversleMaghreb.Le pionnier en lamatière fut F.-J.Moulin dont l’expédition,soutenueparleministèredelaGuerre,débutaen1856(Moulin1857;Ades1999).L’annéesuivante,D.CharnaypartitpourleMexique (Charnay1863,1885,2007).Quellesque fussent lesarrière-penséesdecesexpéditions,lespréoccupationsarchéolo-giquesn’enétaientpasabsentes,commeentémoignel’introduc-tiondeViollet-le-Ducàl’ouvragedeCharnay:jamaisàcourtd’idées,l’hyperarchitectescrutaitsesclichéspourydécelerdesconvergencesentrelesmonumentsdesAmériquesetl’Antiquitéclassique (Moulin 1856;Viollet-Le-Duc 1863 [Rouillé 1989:144-159];Aubenas2004:23-24,passim).Quoiqued’inspira-tiondifférente,saméthoderejoignaitcelledeChantre.Exotisme,lumière, comparatisme, goût de l’instantané (Gunthert 1999,1998,1996):néesouslesignedumouvementetdel’histoireimmédiate,sinondel’instantprésent,laphotographiesemblaitconçuepourtirerpartidel’espritd’aventureetpourjaugerlesculturesdumonde.Horsdesonmusée,l’archéologienationalen’avaitpasdetellesambitions:enracinéeparvocation,maisprovisoireparlanaturedesesfouilles,l’archéologien’avaitàoffrirquedestranchées,lieuxobscurspromisauterrassement,alorsquelaphotographien’existaitqueparlalumière.

4. Une de ses photographies, « Nîmes,

vue des Arènes », est présentée à la troisième exposition de la Société

française de photographie à Paris, au palais des Champs-Élysées, du 15 avril au 1er juillet 1859,

sous le n° 1066 (SFP 1876).

5. On lui doit aussi des photographies

du serapeum de Memphis prises en 1859, dont l’une montre – fait rarissime –

des objets en stratigraphie.

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Le vrai succès photographique français fut celui desmonuments.À la findesannées1840,unecommandeoffi-cielledelacommissiondesMonumentshistoriquesenassuralapromotion(deMondenard1997,2002),enmêmetempsquecelle des procédés négatif-positif, qui autorisaient la multi-plication des épreuves. Dès le début des années1850, toutétaitdit:lesphotographesavaientàleurdispositiondequoientreprendredegrandsreportages,àl’exempledelamissionhéliographique.Mais cequi fut réalisé pour lesmonumentsfrançaisfitdéfautàl’archéologie.Puisquelegoûtdel’antiquen’estpasencause,c’estaucœurmêmedeladisciplinequ’ilfautchercherlaraisondecedéficitdereconnaissance.

Incunables photographiquesComme souvent en archéologie, ce furent les préhistoriensquidonnèrentleton.Maisdanslecasdelaphotographie,cen’étaitpasnécessairementpourunmotifspécifiquenirévolu-tionnaire.Eneffet,ilseraiterronédecroirequelapréhistoireétait restée étrangère à toute notion de monumentalité. Lesmégalithes, qui avaient fini par obtenir le statut de monu-ments,ontjouéunrôleessentieldanslerecoursàlaphotogra-phie.Enoutre,lefaitquelespionniersdelapréhistoireaientcomptédenombreuxscientifiquesdansleursrangsn’estpasindifférentausuccèsdecettetechnique(Baudouin1910).Enl’étatactueldenosconnaissances, lapremièrephotographiearchéologique stricto sensu est celle d’une coupe de Saint-Acheulprisele27avril1859(unsecondclichémontreengrosplanle«premiersilextrouvéenpositionstratigraphique»).Lecontexteenestconnu:ils’agissaitpourl’antiquairePinsartdedémontrerauxémissairesdelaRoyalGeologicalSocietydeLondresl’authenticitédesdécouvertesdeBoucherdePerthes.Grâceàcesphotographies,àmi-cheminentrelereportageet

lapreuvescientifique(àmoinsquecenefûtunemiseenscènepourlesbesoinsdelacause),PrestwitchetEvansrédigèrentunrapportdécisifpourl’auteurdesAntiquités celtiques et antédi-luviennes(Pinsart43).Paradoxalement,BoucherdePerthesn’apas utilisé ces clichés danssesouvrages,malgréleprixqu’il accordait à l’illustra-tion6,etiln’apasdavantagefaitécole:lesautresphoto-graphies des stratigraphiespréhistoriquesfrançaisessontplustardives(D’Acy1878:pl.1;Ault1896).Audébutduxxesiècle,VictorCommontconstituaunecollectiondeplusieursmilliersdeclichésdumêmegenre,malheureusement détruite. Les «clichés Pinsart» pourraientcependantavoirétéprécédésparunephotographieanonymedatabledel’hiver1858-1859ou1859-1860illustrantlafouilled’un tumulus (fig.1) et insérée dans l’album lithographiquedes Tombes celtiques de l’Alsace (De Ring 1858). Viennentensuite deux vues datables de l’automne1861, montrantles tranchéesouvertesautourdeGergoviepour larecherchedes travaux césariens(Guichard 2001: fig.4;Bibracte 2002: 10-11)(fig.2)7.Ils’agitbienenl’occurrenced’uneinno-vation méthodologique,leprocédéayantétémisaupointen1857àMauchamp,siteprésumédelabatailledel’Aisne(Vatan2001).

Deux fonds photographiques, d’importance inégale,mais convergents, confirment l’intérêt de NapoléonIIIet de son entourage pour la photographie archéologique(Aubenas2004):

Fig. 1 – De Ring, Scène de prospection sur un tumulus alsacien, 1858 ou 1859 (Roanne, bibliothèque Déchelette – S.L.). Ce cliché a été inséré dans certaines livraisons des Tombes celtiques de l’Alsace. Suite de mémoires, Strasbourg, 1861 (2e édition) [1re édition : 1858-1859, selon les livraisons]. La scène montre des prospections ou le début de la fouille à Einsisheim.

6. Voir à la bibliothèque municipale

d’Abbeville, un manuscrit relié de 123 f°, sans doute de la main de Boucher

de Perthes (après 1874), comportant de nombreux dessins et deux

photographies sur papier albuminé.

7. De ces deux clichés, l’un est anonyme,

tandis que l’autre, qui fait partie d’un panoramique en cinq vues, est attribué à

Bérubet, de Clermont-Ferrand (archives du musée des Antiquités nationales

(MAN), clichés non cotés).

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Fig. 2a et b – Deux vues de Gergovie (Puy-de-Dôme) aux perspectives à peine désaxées, montrant au second plan les tranchées ouvertes au cours de l’automne 1861 pour la recherche des fossés césariens (archives du Man).

Dans le quart inférieur gauche de la photographie isolée (et sur le second cliché à partir de la droite du panorama), les traces claires représentent les talus, et la noire, l’excavation.

Les clichés du panorama sont signés de Bérubet, à Clermont-Ferrand.

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1) Ilexisteaumuséed’Orsaydesphotographiesd’uncertainCharlesCaron,représentantenmajoritédesélémentssculptés

recueillisdanslesfouillesdeChamplieu, ainsi que deuxclichés montrant le déga-gement du théâtre8. Leurdatation pose problème:est-celedébutoulafindesannées1850? Marie-LaureBerdeaux-Le Brazidec, quiacollationnélesarchivesetle registre des fouilles (LeBrazidec2007,2008),estime

quecesvuessontpostérieuresàlafinde1859,carondistinguederrière le théâtre une palissade installée à la demande deViollet-le-Ducendécembredecetteannée-là.Cettedateestenaccordaveclescirconstancespolitiquesdesdécouvertes,bienconnuesparlestextes,ainsiqu’aveclesdifférenteshypothèsestechniquesqu’onestendroitdeformuleràproposdesprocédésphotographiquesmisenœuvre(voirplusloin).

2)Dans le même contexte, on trouve au musée deCompiègne huit épreuves d’un certain Wallerand représen-

tantdeséléments lapidairesaujourd’hui conservés auchâteaudelaMothe9,quiontprobablement été remises à

NapoléonIIIauxenvironsde1860avecunenoticeanonymesurChamplieu.PuisqueletexteévoquelesfouillesdeViollet-le-Duc,ainsiquelapréparationdecellesdeA.deRoucy(1862et1863),laprisedevuedoitêtrepostérieureàdécembre1859,

maisguèreaudelàde186210.Ces tirages surpapieralbu-miné (procédé employé àpartirde1850)ontunrendusimoelleux,qu’ilssuggèrentl’emploi d’un négatif de

papier(soitlecalotype,quis’éteintentre1857etledébutdesannées1860, ou le papier ciré sec, utilisé jusqu’en1862) oupeut-êtred’unnégatifsurverrealbuminé(délaisséaprès1860

également). La fourchette chronologique irait donc de1850à1862,cequiestcompatibleavecl’hypothèseprécédente.Encroisantlesdeuxanalyses,onretiendraladatede1859-1862pourlaréalisationdesclichésWallerand.

Au registre des plus anciennes photographies d’objetsarchéologiques,ontrouvedescéramiques(fig.3)etuneplanchede silex taillés photogra-phiésparG.Souquet,undespremiersarchéologuesd’Éta-ples11.Undecesclichés,censédater de1841-1842 d’aprèsune annotation apocryphe,seprésenteenréalitécommeun contretype sur un verreau collodion (fig.4). Mêmes’il est postérieur à1850,l’ensemble appartient indé-niablement à la préhistoiredelaphotographiearchéolo-giqueetprécèdelesplanchesd’armesd’AlésiadeVerchèrede Reffye, insérées dans unarticledelaRevue archéologiqueen1864(Verchère1864).

Enconclusion,lesphotographiesdesfouillesdeChamplieusont exactement contemporaines de celles de la coupe deSaint-Acheul,duclichédesprospectionsd’Einsisheimetdesplanchesd’Étaples;ellesprécédentdepeucellesdesfouillesde Gergovie et les planches de Verchère de Reffye. Uneconvergencesiremarquablenepeutêtrelefruitduhasard:nous tenons là les premières photographies archéologiquesfrançaises qui ne soient pas monumentales. La coïncidencedesprospections,des fouillesetde lamuséographie, révéléeparlaphotographie,saisitl’instantmêmedelanaissancedel’archéologiescientifiqueenFrance.

L’écueil éditorialEn dépit du progrès rapide des émulsions, des supports etdes optiques, les dernières années du xixesiècle constituentl’âge d’or du dessin aquarellé et de la chromolithographie.

8. Collection d’Olivier de Lapparent, qui en a fait don à l’État en 1992. L’ensemble est composé d’un album de 18 épreuves sur papier salé ou albuminé consacré aux monuments du Beauvaisis et de 63 négatifs papier représentant les fouilles du site gallo-romain de Champlieu (Oise). Les deux négatifs qui nous intéressent : inv. PHO 1992 12 44 et PHO 1992 12 57 (les dates proposées par les notices sont improbables).

9. « Photothèque [bibliothèque municipale de Compiègne]. Bas-reliefs de Champlieu. VdC 123 ».

10. Communication personnelle de M.-L. Berdeaux-Le Brazidec, qui m’a signalé l’existence de ces photographies : qu’elle en soit remerciée, ainsi que pour ses analyses pertinentes.

11. 1) Silex taillés de la « Ferme de Rocquigny »

(fouilles du Comité archéologique de Boulogne) : MSAM 1841. L’histoire de

ce fonds, dont l’essentiel est actuellement conservé au musée Quentovic d’Étaples-

sur-Mer, est passablement embrouillée. Je dois à l’obligeance du conservateur

actuel, M. Philippe, d’avoir pu observer les plaques originales dont il est question

ici et de les avoir reproduites : qu’il en soit remercié.

2) Vase trouvé dans la « Pièce à Liards » par la Société des antiquaires de Morinie en 1841-1842. Tirages d’après les contre-types (verre) des originaux (AD 62, fonds

Achille Caron, 37 Fi 705 et 446). Sur le contexte archéologique de ces découvertes : Philippe 2004.

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Incapable de concurrencer ces procédés sur leur terraintraditionnel,laphotographieestàlarecherchedenouveauxdébouchés.Certains conservateurs demusées, séduits par lasouplesseduprocédé,l’adaptentauxbesoinsdesclassementsinternes, réalisant des planches d’objets qui préfigurent lesclassementstypologiques (Trutat1879:9-15;Duval1994):lesclichésdeVerchèredeReffye(fig.5)ensontlespremiersexemples. Les protohistoriens, pour leur part, y voient unprocédéaussi bienassorti aux règlesde l’inventaire théma-tique (par exemple, celui des enceintes de pierre sèche:Guébhard 1905) qu’aux contraintes de la publication dumatérieldefouille(Gross1887;Thiollier1899;Pic1906).Cesnouvellesexigencesnefontqu’amplifierladifficultémajeurerencontréeparlaphotographie:sadiffusionparlesprocédésclassiquesdel’édition.Àl’origine,lareproductiondel’imagephotographique ressemblait beaucoup à celle de l’estampe.Dès1842, il étaitpossibled’obtenirdes images impriméesàpartirdedaguerréotypes,selon leprincipede lamorsuredumétal (procédésDonné).On était alors enprésencedevéri-tablesplaquesdegravure,reproductiblespargalvanoplastie.À partir de1855, la phototypie (ou plutôt la photolitho-graphie, en référence au second procédé Poitevin) simplifiaceprincipeenfaisantagirl’acidesurleszonesdumétalnonprotégéespardesproduitsbichromatésquel’expositionàlalumièrerendaientinsolubles.Diversesaméliorationspermirentensuited’imiter l’aquatinte (procédéFizeau),cequi facilitaitle rendudesnuances.Habile,à l’évidence,maismoinscherpourautant?Sansaucundoute,mêmesilaréductionn’étaitpasdécisive:parrapportàl’estampe,leprixderevientdela

reproductionphotographiquen’étaitdiviséquepardeux.Enrevanche,laméthode«chimique»comportaitundéfautrédhi-bitoire: la dégradation rapide des épreuves (Rouillé1989:188-200, 310-340; Rapports 1856). De toute façon, touteslessolutionsenvisagées,siingénieusessoient-elles,laissaiententier le problème de l’impression simultanée de l’image etdes caractères d’imprimerie, qui finit par remettre en causel’emploidelaphotographiedansl’édition(Vidal1869,1868;Nègre1866:6-18;Rouillé1989:467-478).

Bienquelesdifficultésbudgétairesfussentunsouciperma-nentpourleséditeursscientifiques,lesarchivesrestentsecrètessur laquestiondesprixderevient.C’estducôtédes impri-meursqu’ilfautsetournerpourévaluerl’impactdel’évolutiondesprixsurl’illustration.Laconjonctureestconnuedanssesgrandes lignes: en dehors des guerres de1870 et de1914-1918,leprixderevientdulivreasuiviunebaissecontinuedanslasecondemoitiéduxixesiècleetaudébutduxxe,grâceauxmoyensmodernesdecompositionetd’impression.Ceux-cidevaientaboutirauxsystèmesdeclichage,décisifspourlarentabilitédesréimpressions(Martin1986:86-89).Lesesti-mationscomparativesquisuivents’appuientsurnotrevasteenquêtesurlessociétéssavantes,quialivréquelquesélémentssur la comptabilité de second ordre, en particulier dans leNord-Pas-de-Calais.Cetterégion,trèsportéessurlaphoto-graphie,futégalementleberceaudesprocédésdereproduction(Le Blondel 2005;NPDC2001,2007).Depuislesannées1860,la photographie s’y était démocratisée et ses coûts s’étaienteffondrés(Goujard2001;Faure2001).Dansl’impressionclas-sique,labaissedescoûtsétaitégalementeffectivedepuis1820,

Fig. 3 – Trouvailles céramiques en forme de vanité (musée de Quentovic, Étaples, Pas-de-Calais) ; cliché stéréoscopique, verre au collodion, postérieur à 1850, antérieur à 1867 (A. Caron). L’original de Souquet (un calotype ?)

date sans doute des années 1841-1842, comme semble l’indiquer également le contexte.

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maisungouletd’étranglementpersistaauniveaudel’impres-sionjusqu’àl’apparitionduMonotypeen1887(Parinet2004:17-23,230-237).Audébutdesannées1880,ilarrivaitencoreàdesimprimeursdeselivreràdesachatsmassifsdecarac-tèresdeplombpourhonorerdefortstirages,commepourlaStatistique archéologiqueduPas-de-Calais.

Quant à reproduire la photographie par des procédésmécaniques,ilnefallutpasysongeravantlesannées1880.Entre1850et1855,aprèsledemi-échecdelalithophotogra-phie(selonlesprocédésdeGoupil,deLemercier,deLereboursou de Poitevin, entre autres), le Lillois Blanquart-Évrard,premierimprimeurdephotographies,entrepritdesystématiserlachaînedeproductiondesépreuvesclassiquesmontéeshors-texte(Rousseau1853;Salzmann1875;Bouquin1993:157-159,328etsuiv.).AlorsqueGoupilrevendaitde4à6francsuneépreuved’artiste(LeGlay,parexemple),Blanquart-Evrardparvenaitàenabaisserleprixunitaireà10centimesentirant4000à 5000épreuves par jour (Jammes 1981: 115-118;Aubenas 2001, 2002: 83). Mais les albums n’atteignaientpas de tels tirages, sauf en Angleterre où le prestigieuxEgypt and Palestine fut tiré à 2000exemplaires(Frith 1859): en1852, Égypte, Nubie, Palestine et Syrie, son précurseur français, avait été édité à200exemplaires(DuCamp:1852),en25livraisonsà20francschacune,soit500francsparexemplaire–unprixastronomiquepour l’époque.En1877, leprixd’unouvragedeportéerégionale(laStatistique monumentaleduPas-de-Calaisparexemple)étaitde25francsparvolumeou3francslalivraison,etceluiduBulletin monumental,de12francsou2francslalivraison, tandis que l’édition d’un grand ouvragede référence pouvait atteindre 5francs la page,illustrations comprises.D’un point de vue général,la production d’un album monumental coûtaitentreletiersetlamoitiédubudgetdefonctionne-ment d’une commission départementale moyenne;maissi l’ouvragecomportaitplusieursvolumes,enl’absence de souscription, l’entreprise dépassait lesmoyens d’une société de taille moyenne. Dans lapratique, près des trois quarts des dépenses d’unesociétésavantetournéeverslepatrimoineallaientàsesactivitéséditoriales.Lenouveauprocédéauraitdonc dû retenir leur attention, car imprimer de laphotographierestaitcertescompliqué(Martin1985:341-345), mais moins cher que la lithographie etsurtoutquelagravuresurboisdebout(Renan1864;Bouquin1993:280).Ainsi,lesplanchesdesalbumsromantiques coûtaient de 30centimes à 4francsselon le papier, le texte d’accompagnement et lelieudediffusion (Adhémar1997:88-89;Bouquin1993: 154), soit de 3à 40fois plus cher que la

photographie:àcetarif,seulslesouvragesdemédecineetdesciencespouvaients’ensortir,grâcedestiragespharamineux(Geoffroy-Saint-Hilaire 1830; Cuvier 1850; Orbigny 1852;Foulon1999).Maislehandicapprincipaldelaphotographieétait moins son prix que sa fragilité: les épreuves, qui nepouvaientêtrereproduitesàl’encretypographique,pâlissaientirrémédiablement. Les grands imprimeurs comme Lemerciercontinuaientdoncderecouriràlalithographiedansneufcassurdix(Bouquin1993:244sq).

Entre1872 (datede l’inventionduclichagedudessinautrait)et1886 (cellede la tramephotographique–ousimili-gravure–,dontLa civilisation des ArabesdeGustaveLebonfutlepremierlivreàprofiter;Martin1985:344.),lesdébatscontinuèrent de faire rage entre les partisans de la gravure– très onéreuse –, ceuxde la lithographie – décriée par lespuristes–etceuxdelaphotographie–bonmarché,maistech-niquement imparfaite. Au-delà des problèmes d’impression,lechoixdelaphotographieétaitdevenuaffairedequalitéetsurtoutdepesanteurculturelle.Auxyeuxdesescontempteurs,la photographie passait pour une innovation qui respectait

Fig. 4 – Planche de silex (musée de Quentovic, Étaples, Pas-de-Calais), à partir des découvertes

de Souquet en 1841-1842 ; verre au collodion (antérieur à 1867 : A. Caron).

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Actual i tés s c i e n t i f i q u e s

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lalettre,maistrahissaitl’esprit(Lostalot1886:210etsuiv.).Danslessociétéssavantes,elleétaitconsidéréecommeunpis-aller:«LaCommissiondécidequelespetitsobjetsserontseulsphotographiés,etqu’oncontinueraàemployerlemodeactueldereproductionpour lespiècesplus importantes.» (CdmhPdc1875)Endépitduprogrèsqu’ellereprésentait,laphotographies’estdoncheurtéeaumêmeobstaclequel’estampe,s’accom-modantmaldes exigencesde l’édition scientifique etpâtis-sant de la faible diffusion des albums de prestige. Seule lacommandepubliqueauraitpulasoutenir.

Être ou ne pas être (un monument) ?L’analysecroiséedel’iconographieetdesprescriptionsadmi-nistratives incite à établir une distinction définitive entrel’archéologieetlesmonuments:depuislaRestauration,sicen’estdepuislaRévolution,cesderniersconstituaientlapartlaplusnobledupatrimoine (Heilbrun1980;Roman1997),audétrimentde l’archéologieà laquelle ilsnedevaient rien: leComitédestravauxhistoriquesfaillitd’ailleursdamerlepion

àlaCommissiondesmonuments,lepremierayantenvisagéleprinciped’unemissionhéliographique.AuxdiresdeViollet-le-Duc lui-même, l’enregistrement photographique était enfaitdestinéauxarchitectesetnonauxarchéologues(Viollet-le-Duc1866;Lecharny2002:38).Commeilestaisédes’enapercevoiràtraverssesprocès-verbauxetsacomptabilité,laCommissiondesmonumentsn’acesséd’affichersapréférencepourlesmonumentsmédiévauxauxdépensdessitesantiques,qui avaient le tort de réclamer des fouilles: les monu-mentsgallo-romainsnesontconcernés que par moinsd’undixièmedesclichésdelamissionhéliographique12.

Le cas des vestiges préhistoriques est plus complexe. Lapréhistoire,tenueàl’écartdel’archéologiegénérale,atoutdesuiteentretenudebonsrapportsaveclaphotographienaissante(Péquart 1928; SPF 1929; LeRay 1995: 22 et suiv.; Foliot1987).Ilyatroisraisonsàcetteprédilection:cesdisciplinessonttoutesdeuxd’origine scientifique (Baudouin1905:140-141;SPF1906:56-57);par sesméthodes, la fouillepréhistoriquesedistinguedesrêveriesd’esthètesetdesfantaisiesdecollec-tionneurs;enfin,grâceauxmégalithes,lapréhistoirerevêtuneconnotation monumentale.Pour la première raison,la photographie mit enévidencelesaccointancesdelapréhistoire,delagéologie,de la paléontologie et del’anthropologie physique13;pourlaseconde,lesfouilleursprirent un soin maniaqueà illustrer leur démarcheméthodologique,commeBaudouinàLeMoustier,àLaMadeleineouauVieux-Bram(LeRay1995:98etsuiv.;Baudouin1901,1911);etenvertudelatroisième,lesmégalithesentrèrenttoutnaturellementdanslecadreconceptueldel’inventaire.Dolmensetmenhirsn’étaientpas ressentis commedes épaves archéo-logiques,maiscommelesplusvieuxmonumentsdeFrance,quecertains photographes se proposaient d’enregistrer systémati-quement.SilacorrespondancepréfectoraleconservelatraceduprojetdeRomanpourlaCorrèzeetleFinistère(Roman 1997:21),c’estW.Lukisquiréalisalepremierinventaire(Lukis1868),auquelHenriMartindonnauntourphotographiqueentre1872et1879,pouruncoûtestiméautiersdeceluidelalithographie(Bertrand1875,1878;cmS1880;Mortillet1901;Sébillot1902;

Fig. 5 – Verchère de Reffye, grand expérimentateur, ne pouvait manquer la photographie. Cette planche des armes d’Alésia, constituant une typologie intuitive, est une des toutes premières publiées par la Revue archéologique (1864, pl. XXII-XXIII).

12. Procès-verbaux du Comité des travaux

historiques (section arts et monuments), Archives nationales, F17 13269.

13. Sur la nature pétrographique des roches

(le rendu de la matière par la photographie surpasse ainsi celui du dessin : Baudouin

1910) ; sur la photographie stéréoscopique : Baudouin 1901 ;

sur les relevés pariétaux : Rivière 1897 et Martel 1905. À propos de l’appareil Thiot, voir le Manuel (1905 : 106-107)

et Thiot 1905 : 327-330 (avec une intervention de M. Baudouin

p. 328-329).

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Reinach 1893; Déchelette1910;SPF1906)14.AlexandreBertrand, conservateur aumuséedesAntiquitésnatio-nales,s’enservitpourétablirsa célèbre carte des méga-lithes.Parlasuite,cemodèle

inspiraencorel’inventairedelaSuisse(Vionnet1872)etceluiduMorbihan,dontquatrealbumssontconservés(Gaillard1880).Danslasecondemoitiéduxixesiècle,lesmégalithes,quidépen-daientd’unesous-commissionspécifiquedesMonumentshisto-riques,devinrentà lamode: laFrancenecomptapasmoinsdequatreinventairesmégalithiquesjusqu’en1901.Lespierresdressées envahirent les collections photographiques, assurantaupassage lesuccèsde lacartepostale (Hybry1890;Robert1891;Timby1996:n°1;Langouet1993).

L’exemple vient d’en hautMaisilétaitécritque,dansl’histoiretortueusedelaconsciencepatrimoniale, la dernière place reviendrait à l’archéologie.Avantelle,etpeut-êtremêmeavantlesmonuments,ilyavaitencore la montagne. Après tout, la photographie n’est-ellepasnéedelareprésentationdupaysage,commeleproclamelepremierclichédeNiépceen1827?Cethèmerenvoiesansambagesauxsujetsdeprédilectionde l’estamperomantiquequi, à la rencontre de la nature et de la culture, contribueà asseoir lanotionde site. Loind’êtreunpurplaisir esthé-tique,lacontemplationdesruinesimpliquel’objectivationdel’espacenationalet insinueenchaquespectateur ledésirdepréserver ce patrimoine fragile. Tel est le but poursuivi parplusieurs associations très actives: de1874 à1913, on necompte pas moins de douze initiatives de protection ou devalorisationdes sites et despaysages, allantde la restaura-tion des terrains de montagne (RTM: 1882) à l’Associationdes parcs nationaux de France en1913, en passant par leprogramme«Sitesetmonuments»de1899oulaloi«paysageset sites» de1906. Bien que la prise de conscience en soitgraduelle, le site est bien la première réalité patrimoniale àbénéficierd’uneprotection légaleenrelationavec lanotiond’inventaire.Une tellemesure,déjà contenuedans la loideRTM tranche avec la longue marche de la protection desmonuments–pourneriendiredel’archéologie,serviebonnedernière.Onnepeutqu’effleurer ici lerôledéterminantquejoua la photographie de montagne dans la représentationcollectivede l’espacenational (Roger1984:10-16; Joutard1986;Benardeau1886:90).L’oppositionestfrappanteentrelestravauxdeBaldus,àquil’ÉtatavaitcommandéunrapportsurlesconséquencesdelacruecentennaleduRhôneen1856(Daniel 1995), et ceux de Gayffier, réputé pour ses travauxde photographie botanique. Le premier, venu de la mission

héliographique, ne vit quedes paysages urbains15; lesecond, venude lamission

RTM,fitœuvred’environnementaliste.LesclichésdeGayffier,dontl’empereurpossédaitL’Herbier forestier(Aubenas2004:30),furentprésentésàl’Expositionuniversellede1867,sous

la forme des points de vue comparés «avant» et «après»,préconisée par Demontzey, avec un siècle d’avance sur lesenquêtes de l’observatoire du paysage (De Gayffier 1873;1882 (2eédition);Richefort1988;Lebart1997;RTM2004).Ondécèle,derrière ces expériences,uneprisedeconscienceenvironnementalecommuneauxforestiersetauxarchitectes:n’est-cepasViollet-le-Duc,lui-mêmeferventmontagnardetpeintredepanoramas,quientrepritdepopulariserl’entreprisearduedureboisementdesmontagnes(Frey1988,1994)?

Le magasin des accessoiresQue restait-il à la photographie archéologique du SecondEmpire, éblouie par l’inventaire monumental de la France,hormis les friches et les gravats abandonnés à la «zone»par l’aménagementdesmargesurbaines (Quentins.d.,1892.Salamagne1999)?Auxantipodesdesdébatssurl’artvéritable(LeGray1852:1-3,70-71;Blanquart-Evrard1851:23-25;deLacretelle1852;Bauchal1852;Wey1851aetb;Delécluze1851 [Rouillé 1989: 92-93 et suiv.]), les rares incunablesphotographiques se risquantà représenterdesobjetsoudescoupes stratigraphiques devaient sembler bien ombreux, nepesantguèrefaceàlaréférenceabsoluedesclichésduGrandTour.Lesarchéologuesn’ontjamaiscomplètementrenoncéàlaphotographie,maisilsl’ontsous-exploitée,auprofitdelagrandetraditiondudessinaquarellé.Aumieux,lesprocédésconcurrents ont pu cohabiter: à partir de1879-1880, lesMatériaux pour l’histoire primaire et naturelle de l’homme juxtaposaient des chromolithographies et des héliogravuresmédiocres,vouéesaumatériellithique.Poursapart,laRevue archéologique, qui avait innové en publiant les clichés deVerchèredeReffye,nepoursuivitpasdanscettevoie.

Il semblait que la photographie fût née pour l’imitationplutôt que pour l’illustration: afin de s’imposer, il lui auraitfallufairepreuved’imaginationouverserdanslepictorialisme,cequieûtétépeuconformeàlarigueurscientifique.Audébut,les daguerréotypes savaient rendre l’envoûtement oriental,avantquelepapierdescalotypesneposâtunvoiledélicatsurlesmonumentsfrançais.Puisquandvintletempsdesharas,despontsetdescheminsdefer,descampsmilitaires,dumobilieretdesportraitsimpériaux,leschosesprirentuntourmoinsséduc-teur.UnespritdemagasiniersemitàprévaloirjusquedansleBulletin monumental:laphotographieétaitdevenueunréflexemécanique,presqueuneobligationcomptable.Aucoursdesesvingtou trentepremières annéesd’existence, cette techniquevantéecommelesymboledelamoderniténeproduisitrienenarchéologiemétropolitaine,hormis les inventairesmonumen-taux,ungenrequel’estampeavaitdéjàmenéàlaperfection.Derrièreunamoncellementd’églises,decloîtresetderemparts,onentrevoituneMaisonCarrée,uneTourMagne,unPontduGard,quelquesarcsmonumentauxetdeuxdolmens:fallait-ilgravirunetellemontagned’archivespourtombersurcetinven-taireàlaBaldus?Certes,laphotographies’estmontréediscrètesurlesantiquitésnationales,maissessilencessontéloquents.Etpuis,toutn’estpasditpourautant:sonpotentielarchivis-tiqueestsirichequ’inévitablement,desimageslatentes,raresetprécieuses,attendentaufonddesmallesd’êtrerévélées.

14. Archives du Man, G6 1888 : brouillon du Plan de classement des archives des musées nationaux. Direction des musées de France (DmF), service des bibliothèques, des archives et de la documentation générale.

15. Médiathèque du Patrimoine, n° 0007622 à 0007645.

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Serge LEWUILLON, « Positif/négatif … ». Les Nouvelles de l’Archéologie, n° 113, sept. 2008, p. 37-45.

Notes

1 J.-B. Cochet, lettre à Brianchon, le 15 novembre 1864 (BARATTE s. d. : 6). 2 Ses systèmes de classement et ses recueils de sources ne sont pas encore totalement éprouvés (HILD-

WEIN 2004, incomplet et discutable). Pour une approche des ressources photographiques de l’archéologie, voir la version in extenso de cet article sur le site des Nouvelles de l’Archéologie.

3 Travaux en cours. Ces éléments sont fondés sur une statistique générale des sociétés savantes et des exemples tirés de la comptabilité de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts du département du Nord (Douai) et de la Société éduenne (Autun, Saône-et-Loire). Cette dernière société renoue avec l’équilibre fi-nancier grâce à la gestion de J.-G. Bulliot, qui, bien qu’illustrateur averti, se montre d’une extrême rigueur en la matière.

4 Une de ses photographies, “Nîmes, vue des Arènes”, est présentée à la troisième exposition de la Société française de photographie (à Paris, au palais des Champs-Élysées, du 15 avril au 1er juillet 1859), sous le n° 1066 (SFP 1876).

5 On lui doit aussi des photographies du serapeum de Memphis prises en 1859, dont l’une montre - fait ra-rissime - des objets en stratigraphie.

6 Voir à la bibliothèque municipale d’Abbeville, un manuscrit relié de 123 f°, sans doute de la main de Boucher de Perthes (après1874), comportant de nombreux et deux photographies sur papier albuminé.

7 De ces deux clichés, l’un est anonyme, tandis que l’autre, qui fait partie d’un panoramique en 5 vues, est attribué à Bérubet, de Clermont-Ferrand (archives du MAN, non cotés).

8 Collection d’Olivier de Lapparent, qui en a fait don à l’État en 1992. L’ensemble est composé d’un al-bum de dix-huit épreuves sur papier salé ou albuminé consacré aux monuments du Beauvaisis et de soixante-trois négatifs papier représentant les fouilles du site gallo-romain de Champlieu (Oise). Les deux négatifs qui nous intéressent : inv. PHO 1992 12 44 et PHO 1992 12 57 (les dates proposées par les notices sont impro-bables).

9 « Photothèque [bibliothèque municipale de Compiègne]. Bas-reliefs de Champlieu. VdC 123 ». 10 Communication personnelle de M.-L. Berdeaux-Le Brazidec, qui m’a signalé l’existence de ces photo-

graphies : qu’elle en soit remerciée, ainsi que pour ses analyses pertinentes. 11 1° Silex taillés de le “Ferme de Rocquigny” (fouilles du Comité archéologique de Boulogne) : MSAM

1841. L’histoire de ce fonds, dont l’essentiel est actuellement conservé au musée Quentovic d’Étaples-sur-Mer) est passablement embrouillée. Je dois à l’obligeance du conservateur actuel, M. Philippe, d’avoir pu observer les plaques originales dont il est question ici et de les avoir reproduites : qu’il en soit remercié. 2° Vase trouvé dans la “Pièce à Liards” par la Société des Antiquaires de Morinie en 1841-1842. Tirages d’après les contretypes (verre) des originaux (AD 62, fonds Achille Caron, 37 Fi 705 et 446). Sur le contexte archéologique de ces découvertes : Philippe 2004.

12 Procès-verbaux du Comité des travaux historiques (section arts et monuments), A.N., F17 13269. 13 Sur la nature pétrographique des roches (le rendu de la matière par la photographie surpasse ainsi celui

du dessin : BAUDOUIN 1910), sur la photographie stéréoscopique 1901), sur les relevés pariétaux (RI-VIERE 1897 ; MARTEL 1905. A propos de l’appareil Thiot, cf. le Manuel 1905 : 106-107) et THIOT 1905 : 327-330 (avec une intervention de M. Baudouin, p. 328-329).

14 Archives du M.A.N., G6 1888 : brouillon du Plan de classement des archives des musées nationaux. DMF. Service des bibliothèques, des archives et de la documentation générale.

15 Médiathèque du Patrimoine, n° 0007622 à 0007645.

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BIBLIOGRAPHIE

1. SOURCES ICONOGRAPHIQUES ET PHOTOGRAPHIQUES

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CHARNAY 1885 : CHARNAY (D.), Les an-ciennes villes du nouveau monde. Voyage d’exploration au Mexique et dans l’Amérique cen-trale, 1857-1882. Paris : Hachette, 1885.

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HAYES, ALCIDE D'ORBIGNY, DOYERE, DUGES, DU-

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D’ACY 1878 : D’ACY (E.), Le limon des pla-teaux du nord de la France et les silex taillés qu’il renferme. Paris : F. Savy : 1878.

DE GAYFFIER 1873 : DE GAYFFIER (E.), Herbier forestier de la France. Reproduction par la photographie d'après nature et de grandeur na-turelle de toutes les plantes ligneuses qui croissent spontanément en forêt. Description botanique, si-

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FALSAN 1880 = FALSAN (A.), CHANTRE (E.), Premier inventaire des blocs erratiques à conserver dans les départements de la Haute-Savoie, de la Savoie, de l'Ain, de l'Isère et du Rhône. Lyon : impr. de Pitrat, 1880. Gr. in-8° , 23 p., fig. Extrait de la “Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône”. Annales de la So-ciété d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, 1879-1880.

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Serge LEWUILLON, « Positif/négatif … ». Les Nouvelles de l’Archéologie, n° 113, sept. 2008, p. 37-45.

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GOUPIL 1843 : GOUPIL-FESQUET (Fr.), Voyage d’Horace Vernet en Orient. Paris : Chal-lamel [1843].

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THIOLLIER 1899 : THIOLLIER (F. & N.), Fouilles du Mont-Beuvray. [Album exécuté sous la direction de - ]. Saint-Etienne : Imprimerie Théolier, 1899 (61 pl.).

VERCHERE 1864 : VERCHERE DE REFFYE (A.), “Les armes d’Alise”. Revue archéologique, 1864, p. 337-349, pl. XXII-XXIII (photographies d’A. Villeneuve).

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2. EXPOSITIONS & CATALOGUES

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AUBENAS 2004 : AUBENAS (S.), Des photo-graphes pour l’Empereur. Les albums de Napo-léon III. Paris : Bibliothèque nationale, 2004. – Catalogue d’exposition.

BIBRACTE 2002 : Sur les traces de César. en-quête archéologique sur les sites de la guerre des Gaules. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2002 (catalo-gue d’exposition).

Charnay 2007: [COLLECTIF] - Le Yucatan est ailleurs. Expéditions photographiques de Désiré Charnay (1857-1886). Paris : Musée du Quai Branly – Actes Sud, 2007. – Catalogue d’exposition.

HEILBRUN 1980 : HEILBRUN (Fr.), NEAGU (Ph.), Charles Nègre, photographe. 1820-1880. Arles - Paris : RMN, 1980. - Catalogue d’exposition.

Institut 2003 : [COLLECTIF]. - Eclats d’histoire. Les archives photographiques de l’Institut de France (1839-1918). Paris : Institut de France - Actes Sud, 2003. – Catalogue d’exposition.

Le Blondel 2005 : [COLLECTIF], Le Blondel, un regard photographique sur Lille au XIXe siècle. Lille : Bibliothèque municipale – Éditions Snoeck, 2005 ; - Catalogue d’exposition.

Mérimée 2003 : [COLLECTIF]. - Mérimée. Paris : Monum-Ed. du Patrimoine, 2003 (Coll. Connais-sance des Arts). – Catalogue d’exposition.

NPDC 2001 : [COLLECTIF], Cent soixante ans de photographie en Nord—Pas-de-Calais. Rou-baix : Association des conservateurs des musées du Nord—Pas-de-Calais, 2001. – Catalogue d’exposition.

NPDC 2007 : [COLLECTIF], Gravure ou pho-tographie ? Une curiosité artistique : le cliché-verre. Arras : Musée des Beaux-Arts - Associa-tion des conservateurs des musées du Nord—Pas-de-Calais, 2007. - Catalogue d’exposition.

RAMMANT-PEETERS 1994 : RAM-MANT-PEETERS (A.), La photographie en Egypte au XIXe siècle. Louvain : Peeters, 1994. [Exposition].

Rapports 1856 : [COLLECTIF], “Rapports du jury mixte international publiés sous la direc-tion de S.A.I. le prince Napoléon”, 1856, p. 1233-1243.

Roman 1997 : [COLLECTIF]. - Dominique Ro-man (1824-1911). Objectif Provence. Arles : Museon Arlaten, 1997. – Catalogue d’exposition.

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RTM 2004 : [COLLECTIF], Restaurer la mon-tagne. Photographies des eaux et forêts du XIXe siècle. Arles-Paris : Museon Arlaten - Somogy, 2004. - Catalogue d’exposition.

SFP 1876 : [ANONYME], Catalogues des ex-positions organisées par la Société française de photographie, 1857-1876).

3. ETUDES ET ARTICLES

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AUBENAS 1999 : AUBENAS (S.), LACAR-RIERE (J.), Voyage en Orient : Photographies, 1850-1880. Paris : Hazan, 1999.

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Résumé

Au cours d’une précédente enquête sur l’iconographie archéologique en France, on a

montré que, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la représentation de l'archéologie par l’estampe contribuait puissamment à la struc-

turation des antiquités nationales, à la com-préhension du patrimoine monumental et

même, à travers l'élaboration d’une esthétique de la nature, à celle de la notion de site. Il était donc attendu que les archéologues, à l’instar

des autres savants, aient cherché, dès les an-nées 1840, à exploiter les ressources de la pho-

tographie. Mais l’enquête a révélé que ce pro-cédé avait beaucoup tardé à prendre le relais de la gravure et de la lithographie. Cette la-

cune est d’autant plus surprenante qu’elle est propre aux antiquités nationales ; en effet,

dans le domaine des antiquités classiques et orientales, les lieux emblématiques du Grand Tour et du voyage aux Amériques constituent

le laboratoire d’une éblouissante photographie patrimoniale.

L’analyse de ce défaut porte d’abord sur la période archaïque de la photographie (1839-1850), au cours de laquelle la recherche des

« incunables photographiques » n’apporte que

de maigres résultats. En France, les premiers clichés proprement archéologiques

n’apparaissant qu’au cours de la phase an-cienne (1851-1870), alors que, dans le même

temps, la photographie s’impose dans la plu-part des sciences et des arts et en particulier dans la représentation des monuments fran-

çais. Les raisons de ce déséquilibre sont à mettre au compte des obstacles opposés à la

reconnaissance de l’archéologie française comme science autonome. Mais même après le tournant du second Empire, le déficit photo-

graphique persiste. Cette fois, les difficultés de reproduction et de divulgation de l’image ar-

gentique sont à mettre en relation avec les conditions spécifiques de l’imprimerie et de l’édition. Heureusement, grâce au goût fran-

çais pour la quête touristique, les sites archéo-logiques, où la nature se combine à l’histoire,

entretiendront pour un siècle au moins la flamme des antiquités nationales.

Mots-clés :

estampes – lithographie - incunables photo-graphiques – antiquités nationales – monu-

ments historiques – sites - archéologie

Page 19: Positif/Négatif. Les antiquités nationales, l’estampe et la photographie.

Sommaire

3 Édilorial : Quc:IJ('S images de quelle archeologie?

Dossier: Images publiques de l'archéologie eootdonn( par Bn'glttt ROder

s Brigitu.· RODFN 1 Si les hommes préhistoriques n'existaient pas. il faudroit les inventer RtRexions sur les fonctions sodalcs de la préhistoire

10 NIJttJthiJ AUBCRT 1 Mystère ct boulc de gomme IJn an d'arc:héologi c à [ravcrs la télévision hertzienne

13 Miriam St,"tCIIEA.U 1 L'archéologie face à récole Analyse des manuels Sé'Oiaires allemands

19 MorrwA,Itoinr KAFSU 1 Les archéologues etl'archéologit facc aux médias. un miroir dêrangeant?

22 G<'m:vi(r.·t LOSc:HE• 1 Archéologie et journalisme De la fouille au bureau de rédaction

26 Conrrfi11s 1/0t.TORF 1 Entre culture populaire et )('ienœ. la •marque an:héologique•

Actualités scientifiques

31 Claudit VotSF.NAT 1 Voyage scientifique dans un jeu dt rûll' t:n ligne: l'archéologi� sdon World of Watcrafl

37 Serge LtwvtuON 1 Posi tif/ négatir Les antiquités nationalt� l'to:;tampc l.'t la photographie

Politique de la recherche

47 Jcan-Ptarrçois C:HAR.t•ttR 1 Les �tntres de cons�rvation <.1 d'étude Une nouvelle politique de l'État vers les •dépôts• an:héologiques et la ge�tion des mobilic:rs du palrimoine

50 Alain CIIAITRIUN 1 Surfac:t"S tt �rks L'archéologi� du Montpdliérab entre 1995 ('l 2005

60 Bruno DUFAY 1 L'al\"héolugic h:rritorialt c:n Franc:e Un nouveau paysage