revue de presse
Editorial La culture est un besoin pour l’homme dans sa quête d’humanité, de compréhension et de vérité(s). Par la rencontre et le dialogue qu’elle favorise, elle nous porte à magnifier l’amour et la liberté et permet le « bien vivre ensemble » dans une société apaisée. Les évènements tragiques de 2015 nous ont brutalement rappelé l’impérieuse nécessité de remet tre au premier plan la culture sous toutes ses formes. Le philosophe grec Platon l’af firmait déjà à sa manière il y a plus de 2 000 ans : « Si l’on veut connaî tre un peuple, il faut écouter sa musique ! » Le flamenco est l’exemple type d’un art qui s’est nourri de multiples terres, s’est enrichi et façonné au gré des voyages, des métissages de diverses cultures.
Pour cet te 15ème édition du Festival Flamenco de Toulouse, je vous invite à partager des instants d’émotion, de rêverie et d’espoir, à voyager pour oublier le bruit du monde et rejoindre celui de l’ailleurs.
Maria Luisa Sotoca CuestaDirectrice Artistique
de Toulouse
FESTIVAL 15e
FLAMENCO
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8 avril 2016
avril 2016
« José Enrique Morente en concert » 11 avril 2016 par Claude Worms (Flamenco Web)
avril 2016
Texte original - source, wwwflamencoweb.fr
Fidèle à leur tradition de découvreurs de jeunes talents (Rocío Márquez, Rocío Bazán, Encarna Anillo...), María Luisa Sotoca Cuesta et Pascal Guyon
ont eu l’heureuse idée d’ inviter José Enrique Morente pour la quinzième édition du Festival Flamenco de Toulouse. Il pourra sembler
paradoxal de parler de découverte en évoquant un nom aussi justement illustre, mais s’il a fréquemment participé aux concerts de son père et de
sa soeur Estrella (à Toulouse il y a deux ans par exemple, dans le cadre de ce même festival), il s’agissait ce 5 avril 2016 du premier récital en
France de José Enrique. Disons d’emblée qu’il s’y est fait un prénom, por derecho... et avouons que nous étions légèrement dubitatif à l’annonce
de cet te programmation - tout le monde peut se tromper, et nous faisons amende honorable.
Le concert débuta par une belle composition por Taranta de Rubén Campos : une «guitarra blanca» à chevilles, et la sonotité à la
fois cristalline et dense caractéristique des guitaristes de Grenade, comme peut l’être aussi l’art de ramener périodiquement les enchaînements
harmoniques les plus contemporains vers l’ ADN traditionnel de chaque «palo» (ici, par exemple, les «paseos» sur l’accord de D7 de Miguel Borrull ;
ou encore une citation de l’arpège de de G7/B en septième position de Ramón Montoya dans une falseta por Granaína). Nous avons découvert
un artiste d’une grande et sensible intelligence musicale, qui récidiva au milieu de la soirée avec une Bulería «por medio» parfaite (swing, créativité
mélodique...), et qui eut d’autant plus le loisir de s’exprimer que José Enrique Morente eut la courtoisie de lui laisser de larges espaces entre les
cantes. La coutume est plutôt de confier à la guitare la charge de l’introduction, et de la cantonner ensuite à l’accompagnement et à quelques clichés
de type «llamadas» ou «remates», à la rigueur à une faseta si la série de cantes est longue. Ce ne fut pas le cas ce soir, et nous avons eu le plaisir
d’écouter un véritable «mano a mano» chant / guitare, un «dialogue flamenco» pour paraphraser le titre d’un Lp de Curro de Utrera et Manuel Cano
(qu’il ne serait d’ailleurs pas superflu de rééditer en
CD...). Rubén Campos nous a dit préparer un premier
album solo, que nous at tendons avec impatience.
Ajoutons que la cohérence du dialogue devait
beaucoup au jeu de José Suárez Ruiz : un soutien
aussi discret qu’ef ficace, avec les relances qu’il fallait
aux moments précis où elles étaient indispensables,
et une stabilité de tempo dont on sait qu’elle est la
marque des grands percussionnistes, de jazz mais
pas seulement (le medio compás binaire inexorable
des longues Bulerías du deuxième bis, entre autres).
José Enrique Morente commença son récital
tambour bat tant avec une Caña et une Soleá apolá sur un tempo très enlevé, par lesquelles il
démontra immédiatement qu’il était un authentique
héritier de la «casa Morente» - mais un héritier actif,
bien décidé à ne pas se contenter de vivre de ses
rentes musicales, et à créer son propre style sur
les fondations familiales. Les «ayeos» à eux seuls,
souvent expédiés comme une formalité par trop de
cantaores (mais pas par Enrique Morente), étaient un
régal : le premier, finement orné, à la tierce suprérieure
; le second dans la tessiture traditionnelle, mais
d’ornementation très dif férente. Suivirent trois Tarantas
(introduction et falsetas dif férentes de celles du solo
- merci à Rubén Campos...), dont deux magnifiques
recréations des compositions de El Cojo de Málaga /
Manuel Vallejo, puis de José Cepero (respectivement
: «Tú la joya y yo el joyero...» et «El Quintanar, viva
Chinchilla y Bonete...»). Le «temple» por Granaína,
avec intervalles disjoints et plongées vertigineuses
dans les graves, annonçait un hommage à Enrique
Morente. Ce fut en ef fet le cas, José Enrique évitant
cependant subtilement de verser dans une imitation
trop lit térale, après une première Granaína de José
Cepero («Mi mayor venganza sería...») : Media
Granaína et Taranto d’Enrique Morente, sur un tex te
de García Lorca («Y de pronto...» - Album «Morente.
Lorca») - Rubén Campos reprenant pour l’occasion
la transition por Taranto jouée par Miguel Ochando.
Pour conclure la première partie du concert, des
Fandangos de Huelva aériens, traditionnels mais
avec une coda personnelle de José Enrique et
des fins de tercios développés mélodiquement à
la manière de son père, furent l’occasion d’un autre
exercice familial, le recyclage d’une «letra» d’une
forme traditionnelle à une autre : ici, une Malagueña
de El Mellizo adaptée «por Alosno» («Era en el mundo
envidiable...»).
Après le solo de Rubén Campos por Bulería, José Enrique Morente lui emprunta sa guitare pour
accompagner lui-même l’une de ses compositions,
puis une bouleversante interprétation d’un classique
de Joan Manuel Serrat, le «Romance de Curro «El
Palmo»». Une longue série de Tientos / Tangos devait
conclure le récital : après une très originale introduction
de guitare (rythme à l’ancienne, avec le balancement
caractéristique des accompagnements de Luis
Molina, mais harmonie jazzy), des cantes d’Antonio
Chacón et de Pastora Pavón pour les Tientos, suivis
de Tangos extremeños - non sans une citation du
célèbre estribillo «Tienes la cara...» d’Enrique Morente.
L’enthousiasme du public aidant, les trois musiciens
nous gratifièrent cependant d’un bon quart d’heure de
concert supplémentaire, avec deux bis por Bulería
: Bulerías de Jerez a cappella d’abord ; puis une
composition de José Enrique, ponctuée de chorus
en accords (plutôt que de falsetas proprement dites)
de Rubén Campos, et de breaks de José Suárez Ruiz,
qui nous donna grande envie que la musique du trio
fasse l’objet d’un album. Trois jeunes et talentueux
musiciens, visiblement heureux d’être sur scène et de
jouer ensemble : décidément, si le Festival Flamenco
de Toulouse n’existait pas, il faudrait l’inventer.
avril 2016
Hebdomadaire du Pays ToulousainLe Petit Journal du Net
témoignages« María Luisa te queremos mucho los Morente y te agradecemos que estés ahí. Gracias por el merito y por llevar el f lamenco de esa manera a Toulouse. Yo quiero agradecerte con toda mi alma la oportunidad de poder ir al festival de Toulouse. De recibirnos tan bien y agradecer Pascual por su cariño.»
« Gracias otra vez al Festival Flamenco de Toulouse. Este f in de semana nos hemos dado el gusto de cantar por soleares con Miguel Ortega. Una ocasión preciosa para acercarnos un poquito al arte, al buen hacer y al sentimiento del maestro, tan profundo y a la vez tan cercano. Enhorabuena, una vez más al Festival. Un abrazo enorme para Maria Luisa Sotoca Cuesta.»
« Je voulais vous remercier pour ce spectacle magnif ique avec un danseur superbe. J’aimerai beaucoup le revoir il m’a lit térale-ment subjugué. Bravo à vous pour cet te programmation ! »
« Merci pour ces moments magiques du festival qui se terminent, merci à Miguel Ortega et Salvador Gutierrez pour ce cours de chant exceptionnel ! Bravo à Maria Luisa et à Pascal qui ont su mener de main de maî tre ce festival. »
José Enrique MorenteArtiste (Espagne)
Rose-Marie DauxStagiaire (Balma)
Maria-Trinidad PinazoStagiaire (Toulouse)
Anne-marie BellisSpectatrice (Riolas)
Plus de témoignages sur la page Facebook du Festival Flamenco de Toulouse !