Compte rendu / Journée du 17 décembre 2013 / Expérimentons la participation. Echanges d’expériences et d’outils 1
Journée d’étude
Mardi 17 décembre 2013
COMPTE RENDU
« expérimentons la participation »
Echanges d’expériences et d’outils
Une journée organisée par le Réseau Ressources sur les
Démarches Participatives
8h30 / 17h
Site Percier / 1 rue Charles Percier, Perpignan
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Sommaire
Les objectifs de la journée
Le réseau ressource sur les démarches Participatives
Les participants
Le programme
World café sur la question « la participation, pour nous, c’est… »
Intervention de Marion Carrel
Echanges d’expériences et d’outils
1 - Les réseaux d’échanges : des outils de la participation ?
2 - Quelle implication dans les comités d’usagers ?
3 - La participation, une question de méthode ? 4 - Comment les jeunes se saisissent ils de la question de la participation ?
Clôture et bilan de la journée
Annexes
Annexe 1 : Liste des participants
Annexe 2 : Les posters issus du world café
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Les objectifs de la journée
Si la nécessité de développer des démarches participatives est aujourd'hui inscrite dans la loi, elle est née de multiples réflexions de citoyens, professionnels et élus sur la nécessité de changer les pratiques sociales de concertation. Dans des domaines très différents nous voyons éclore des espaces qui permettent aux usagers des services collectifs, aux citoyens, aux habitants de s'exprimer, d'élaborer des propositions, de s'approprier le débat public, de co-construire, d’être acteurs des décisions qui les concernent. De multiples questions émergent de ces initiatives : comment faire participer le plus grand nombre, comment favoriser l’expression de tous ? Que faire de la parole collective ? Jusqu’où accompagner ? Quels outils et méthodes utilisés, etc. ?
Le réseau ressources sur les démarches participatives, créé à l'initiative de professionnels et de citoyens et porté par le PRDS, a pour ambition d'apporter des réponses à certaines de ces questions ainsi que d'élaborer des solutions concrètes, d'inventer des montages utiles à tout un chacun.
Les objectifs de la journée étaient : - d'expérimenter des outils qui favorisent l'expression et la participation, - d'écouter des témoignages, de partager des expériences, de rencontrer des acteurs qui sur le département et au-delà, mettent en œuvre des démarches participatives, - de débattre tous ensemble avec l'aide d'un éclairage théorique et universitaire sur les enjeux, limites, marges de manœuvre existantes en matière de participation, - de formuler des propositions concernant les suites à donner à cette journée.
Le réseau ressource sur les démarches Participatives
Entre 2010 et 2012, le PRDS a proposé plusieurs espaces de formation pour les acteurs du territoire sur des questions liées à la participation des habitants et des usagers. Divers professionnels dans les institutions et les associations ont exprimé le souhait et le besoin de maintenir des échanges sur ce sujet. Plusieurs pistes ont été évoquées et notamment la mise en place d’un groupe de personnes ressources, à l’échelle du département, sur les questions de participation, mobilisation, expression des usagers / personnes accueillies et/ou des habitants / citoyens. Cette piste a été retenue par le PRDS – Pôle Ressources en Développement Social, qui se propose d’accompagner la création et l’animation d’un réseau ressource départemental sur les démarches participatives. Les résultats attendus sont de : - Analyser l’existant, réaliser un premier état des lieux des projets et démarches participatives en œuvre sur le territoire. - Favoriser la transversalité des compétences liées à la participation des habitants. - Développer des outils spécifiques, expérimenter des méthodes, les partager, les valoriser. - Proposer des temps d’échange sur les analyses et réflexions menées par le réseau ressource. - Etre identifié sur le territoire des Pyrénées Orientales comme un groupe de personnes ressources sur les démarches participatives, pouvant être sollicitées par les porteurs de projets.
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Les participants
La journée s’adressait aux professionnels, bénévoles mais aussi à toute personne concernée par ce type de démarche (élus, citoyens). Au final, la journée a rassemblé 111 personnes. La liste des participants à la journée est proposée en annexe.
Le programme
8h30-9h > Accueil et présentation du Réseau Ressources
9h00-10h30 > World café sur la question « la participation, pour nous, c’est… »
11h-12h30 > Intervention de Marion Carrel, auteur de « Faire participer les
habitants ? Citoyenneté et pouvoir d'agir dans les quartiers populaires. » (2013) et débat
Repas partagé… avec les victuailles apportées par chacun !
14h-15h30 > Echanges d’expériences et d’outils (4 ateliers organisés en
parallèle)
1 - Les réseaux d’échanges : des outils de la participation ? - Réseaux d’échanges de savoirs ; systèmes d’échange local ; jardins d’échange universel
2 - Quelle implication dans les comités d’usagers ? - Comité consultatif des personnes accueillies (CCRPA) et comité d’usagers de la MDPH
3 - La participation, une question de méthode ? - Qualification mutuelle et co-formation
4 - Comment les jeunes se saisissent ils de la question de la participation ? – Associations étudiantes et juniors associations
15h45-17h > Synthèse et bilan
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World café sur la question
« La participation, pour nous, c’est… »
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Les résultats du « world café »
Afin de produire de l’intelligence collective autour de la notion de participation, les membres du
réseau ressources sur les démarches participatives ont souhaité animer un « world café » sur le
thème « la participation, pour nous, c’est… »
LIEN VERS LA PRESENTATION DE L’OUTIL « WORLD CAFE »
Pourquoi avoir choisi cet outil ?
Pour réfléchir ensemble. L’outil « world café » est un outil adapté aux grands groupes, qui permet
de faire émerger une intelligence collective sur un thème commun, en croisant les points de vue
des participants.
Déroulé du world café :
- Présentation de l’organisation du world café
- La première question est proposée aux participants : « La participation pour nous c'est quoi
et qu'est ce qu'on en attend ? »
- Les participants disposent de 8mn pour y réfléchir et noter leurs idées sur une grande
feuille
- 1er déplacement : les participants changent de table, sauf le porte-parole. Un porte parole
a été désigné par table, son rôle étant d’expliquer aux personnes qui viennent à sa table, ce
qui a été dit au préalable.
- Les participants disposent de nouveau de 8mn pour réfléchir avec leur nouveau groupe à la
question, noter leurs idées et compléter la feuille de la table (enrichir les feuilles, y ajouter
des idées ou des précisions, mettre en évidence une idée centrale …)
- Les feuilles sont récupérées
- Un autre porte parole est choisi par table
- La seconde question est posée : « Qu'est ce qui fait obstacle et qu'est ce qui facilite ? »
- Les participants ont 8mn pour y réfléchir et noter leurs idées sur le papier.
- Ils changent de table (sauf le porte parole) et disposent de nouveau de 8 minutes pour
réfléchir à la question et compléter la feuille.
- Les feuilles sont récupérées
- Une restitution / synthèse est proposée et est enrichie par les réactions des participants
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- Les participants sont invités à disposer des gommettes sur les idées présentées dans la
synthèse qui leur semblent les plus essentielles. Chaque personne dispose de deux
gommettes par question posée.
Nous retranscrivons ci-dessous les éléments de synthèse des échanges entre les participants (le
détail des affiches qui ont été produites par les groupes est repris en annexe). Les éléments de
réponses sont hiérarchisés selon le nombre de gommettes disposées par les participants (en
partant des idées ayant sollicitées le plus de gommettes).
La participation pour nous, c’est, …
Donner/recevoir - Partager/ échanger
Ecouter la voix de tous - Etre proche des attentes des gens
Faire groupe - Créer un projet collectif
Mettre en avant ses idées - Rencontrer l’autre – Laisser la place à chacun - S’appuyer sur des
compétences – Coopération – Avoir confiance pour partager
Partir d’un constat commun, des besoins – Implication, engagement, volonté – Confrontation des
idées
Stimulation, valorisation – Brainstorming – Tenir compte des différences – Etre présent, proactif –
Pas de jugement – Cadre éthique
Qu’attendons-nous de la participation ?
Développer notre capacité d’agir pour transformer, faire avancer
Trouver des solutions communes
Ne plus être seulement consommateur mais acteur
Révéler des compétences, les mutualiser
Des résultats concrets, visibles
Etre plus fort ensemble
Changements, amélioration au plan personnel ou collectif
Développer la solidarité, la citoyenneté - Emergence d’idées nouvelles, de créativité, d’une
dynamique
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Faire entendre sa voix, être acteur - Emergence d’une voix partagée – Peser sur les décisions
politiques, publiques
Etre informé, donner de l’information - Rompre l’isolement – développer la confiance en soi,
l’autonomie.
Les freins Au niveau institutionnel
Au niveau personnel, individuel
Les deux
- Objectifs mal définis
- Enjeux, la pression politique -
Instrumentalisation
- Manque de moyens / Coûts
- Confrontation entre désirs
individuels et collectifs
- Peur de l’engagement –
Représentations - Préjugés
- Manque de motivation.
- Question du pouvoir
- Manque de confiance
- Peur du changement
- Manque de communication ou
langage différent
Les facilitateurs
Travailler la cohésion du groupe
La motivation, la volonté
Prendre en compte la parole des usagers
Equilibre entre plaisir et organisation
Egalité des places dans la mise en œuvre des projets
Utilisation de méthode et d’outils adaptés
Clarté dans l’information et les objectifs
Reconnaissance de l’apport de chacun
Respect de valeurs – Ethique – Honnêteté
Travail sur le langage commun - Partage d’expériences
Connaissance de terrain – Etre sensibilisé à la relation à l’autre
Partenariat
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Intervention de Marion Carrel Auteur de « Faire participer les
habitants ? Citoyenneté et pouvoir d'agir dans les quartiers populaires. »
et débat
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La conférence avec Marion Carrel Marion Carrel est maîtresse de conférences en sociologie à l’université Lille 3. Son intervention reprend les recherches qu’elle conduit depuis plusieurs années sur la citoyenneté dans les quartiers populaires. Son dernier ouvrage : Faire participer les habitants ? Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires, Lyon, ENS Editions, coll. « Gouvernement en question(s), 2013°). LIEN VERS LA PRESENTATION DE L’OUVRAGE Nous reprenons ici les idées clés de son intervention.
Plus d’infos :
o L’intervention complète de Marion Carrel filmée LIEN VERS LE FILM
o Son article : « La gouvernance est-elle démocratique ? Les enjeux de la participation
citoyenne » LIEN VERS L’ARTICLE
o Son interview sur France Culture : « La participation politique : injonction ou levier ? » LIEN
VERS l’INTERVIEW
Citoyenneté et pauvreté
Historiquement en France (jusque 1870), le droit de vote est lié au payement du cens (impôt dû à l’Etat par les personnes ayant des terres ou des fonds). Les personnes modestes ou « pauvres » ont donc le droit de vote depuis peu. Aujourd’hui, potentiellement chacun a ce droit. Mais des chercheurs en sociologie ont pu mettre en évidence qu’il existait un « cens caché ». En effet, les personnes les plus pauvres et les moins diplômées sont moins présentes dans les instances de décisions. A cela s’ajoute, malgré la décentralisation, la tradition d’une gestion des politiques publiques de manière descendante. Pierre Bourdieu disait « Les pauvres n’ont pas d’alternatives entre se taire et être parlé ». Il est vrai que notre histoire et les fonctionnements actuels font qu’aujourd’hui, la participation des habitants dans les quartiers populaire est encore difficile. ……….Mais possible ! Pour reprendre Gandhi (puis Mandela) « Tous ce que vous faites pour nous sans nous est contre nous ». Même si ce n’est pas encore évident et qu’il y a certaines conditions à réunir, il y a la possibilité pour les habitants des quartiers populaires, pour les personnes pauvres et non diplômées, de se
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faire entendre, de prendre pouvoir sur soi, sa vie, les politiques institutionnelles et produire, peu à peu de la transformation sociale.
La participation citoyenne : éléments de définition
Il y a de nombreuses définitions de la participation. On fait souvent le lien entre participation et citoyenneté. Marion Carrel aborde deux conceptions opposées de la participation citoyenne. La première, l’injonction participative, envisage la participation des personnes pauvres et moins diplômées comme évidente. S’ils ne participent pas dans le cadre qui leur est donné, c’est de leur responsabilité. Elle met plus en cause la capacité des personnes à participer que les modes de gouvernance des institutions, l’organisation des prises de décision au plan local, etc. Illustration : les réunions publiques où des élus et professionnels invitent des habitants à se prononcer sur des projets déjà très avancés. Ainsi les habitants se prononcent sur des « détails », ce qui permet d’appuyer l’idée que cette participation des habitants est peu utile, qu’ils ne se mobilisent pas sur de « vraies » questions comme devraient le faire des citoyens… Ces réunions publiques anti-publiques renforcent les stéréotypes, les positions de chacun sans les faire évoluer :
o du côté des élus « on serait allé plus vite sans mettre en place ces instances de participation
o du côté des habitants « les élus n’en ont rien à faire de nous ». La deuxième approche est le développement du pouvoir d’agir des citoyens (empowerment) Elle considère que toute personne, quelle que soit sa situation est un citoyen, a des choses à dire, a sa manière de s’exprimer, que l’on ne comprend pas toujours, …mais qui existe et mérite d’être pris en compte. Cette approche part de l’idée que nos façon de décider, d’écouter les citoyen peuvent être améliorées. Il y a deux modes de développement du pouvoir d’agir :
o la lutte, l’organisation d’associations de contre pouvoir, l’utilisation du pouvoir médiatique pour se faire entendre, etc.
o la délibération, l’échange public d’arguments, la participation à des projets collectifs
Dans ce dernier cas, …pour ne pas « tomber » dans l’injonction participative, certaines conditions sont à réunir.
Les méthodes pour développer le pouvoir d’agir par la délibération
Des méthodes ont été développées par d’anciens travailleurs sociaux.
1- La Qualification Mutuelle (entre usagers et agents de terrain) (LIEN VERS L’INTERVENTION DE SUZANNE ROSENBERG LORS DE LA JOURNEE DU 18 FEVRIER 2011)
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2- La Co-formation par le croisement des savoirs et des pratiques : méthodes développée par ATD Quart Monde qui réunit professionnels et militants vivant la misère. (LIEN VERS LA CHARTE ATD QUART MONDE)
3- Le Théâtre forum : expression du quotidien d’oppression, des situations problèmes sont jouées pour mieux les partager, les analyser et les dépasser. (LIEN VERS L’INTERVENTION DE FABIENNE BRUGEL, DE LA COMPAGNIE NAJE, LORS DE LA JOURNEE DU 18 FEVRIER 2011)
4- L’auto-médiatisation : utilisation de la vidéo, de la radio, etc., pour permettre l’expression des habitants en grande précarité. Cette méthode est développée par l’association MSE (Moderniser sans exclure). Leur méthode est de recueillir des témoignages filmés « au bas de l’échelle », puis de compléter le montage vidéo par des témoignages de personnes d’un niveau hiérarchique supérieur, suite au visionnage de la vidéo… construction progressive d’une analyse collective, dans une démarche ascendante.
Marion Carrel a pu également faire état de l’expérience de l’association « Alliance Citoyenne » à Grenoble. Elle soutient les habitants à organiser des campagnes d’informations, les aide à s’organiser dans la défense de leurs droits, notamment autour des questions de logement.
Ces différentes expériences mettent en évidence que la participation n’est pas qu’une question de méthode, ….mais que la méthode importe quand elle permet de :
o considérer au même niveau la parole des habitants, des professionnels, des élus, etc. o dépasser la colère….pour organiser le conflit autour de l’argumentation, de l’écoute
mutuelle.
Les conditions de réussite pour le développement du pouvoir d’agir
1 – La clarification des objectifs : quels sont les véritables résultats attendus (Paix sociale ? Amélioration du service ? Emancipation de certaines populations ? …) 2 - L’articulation avec les mouvements sociaux pour ne pas étouffer les conflits, et éviter de reproduire d’injonction participative (conclusion du Comité National de Lutte contre les Exclusion : CNLE) 3 - La coproduction de l’enquête dans la durée : analyse partagée des situations problèmes pour mieux identifier quel pouvoir d’action chacun a pour faire évoluer cette situation. L’important est de poursuivre cette analyse en continue. 4 - L’animation de la participation : aider à la confrontation des points de vue, des représentations par des méthodes adéquates (convivialité, langage commun, écoute, équilibre de la parole dans le groupe, production collective). 5 - Le lien avec la décision : l’aboutissement de la réflexion collective doit être claire (qui décide, sur quoi, dans quel délais). Il s’agit de faire des réponses constructives aux propositions faites par les habitants, que celles-ci soient positives ou pas.
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Questions / Remarques de la salle/
Réponses
Questions / Remarques
1 – Le pouvoir d’agir part du récit d’expériences….l’expertise de ce que vit chacun est une réalité à prendre en compte dans l’analyse d’une situation. 2 – Souvent on ne parle pas assez du contexte, du territoire sur lequel s’exerce la participation, or c’est un élément important à prendre en compte. 3 – Le temps est aussi une dimension essentielle. Souvent les professionnels sont contraints par l’urgence… 4 – Comment faire dans des groupes hétérogènes où le langage, le vécu est différents, pour faciliter la participation ? (Profession, âge, culture…).
Eléments de réponse
On parle souvent du « savoir d’usage » des personnes. Quand on est dépendant des aides publiques, quand on est pauvre, on a un savoir d’usage important concernant le fonctionnement des services. On peut le considérer comme un niveau d’expertise à prendre en compte, à confronter, à croiser avec l’expertise des professionnels et des élus. Effectivement, le territoire, la culture locale a une influence sur les conduites à tenir en matière de participation. Le temps est également important. On dit souvent que les habitants ne vivent pas sur la même temporalité que les élus… ils sont aussi confronter à l’urgence… de survie. Mais ils sont aussi capable, et encore plus s’ils sont associé dès le démarrage d’un projet, de comprendre que certaines choses prennent du temps. Avec un groupe hétérogène, il y a plusieurs façons de procéder ; mais il n’y a pas de recette. Certains animent d’abord des échanges par types d’acteurs, entre habitants, entre professionnels, etc., d’autres mélangent l’ensemble des acteurs dès le départ. L’important est de considérer que la participation ça se construit peu à peu, ça s’apprend, ça ne se décrète pas. Donc y compris sur les méthodes. Il faut être curieux des différentes expériences menées, s’en inspirer.
Questions / Remarques
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5 – Certains ont peur car ils ne veulent pas sortir de la masse, être visible…ils ont peur qu’au final cela leur « retombe dessus » et vu leur difficultés….Cela peut être un frein à la participation, comment faire ? 6 – Comment aller vers le pouvoir d’agir quand certains acteurs sont dans l’injonction participative ? 7 – Rien pour nous sans nous….je pense que l’un des point important pour arriver à cela est d’avoir un langage adapté, d’éviter les sigles ou jargons professionnels. 8 – Actuellement, il y a un émiettement des initiatives car les mouvements d’éducation populaire ont été démantelés. Vous parlez d’organisation des conflits, mais si l’émiettement persiste, cela devient un alibi pour les politiques….Qu’est ce qui peut aujourd’hui fédérer ? Que faire pour aller vers une « nouvelle éducation populaire » ? 9 – Avez-vous réfléchi à l’influence de l’éducation ? Il y a de nombreux conseils municipaux de jeunes qui reproduisent le modèle adulte inadapté… Avez-vous réfléchi là-dessus ?
Eléments de réponse
Quand on participe, la prise de parole en public expose forcément et peut conduire à des déceptions, …c’est ce qu’il faut travailler, en précisant bien les objectifs de la participation et le cadre. Il ne s’agit pas de faire de l’auto organisation en mettant de côté les acteurs essentiels que sont les professionnels et les élus. Il ne s’agit plus de « faire seul » pour les habitants, ou de « faire pour » pour les professionnels et les élus…..mais de faire ensemble. Actuellement, le développement des micro-initiatives, met en évidence la nécessaire mise en réseau, le partage d’expérience. La transformation de la société vient aussi des micro-initiatives, mais il est vrai qu’elles prennent plus d’ampleur si elles sont fédérées. En cela on reparle aujourd’hui des mouvements d’éducation populaire…mais aussi d’autres mouvements se mettent en place. Par exemple, être vigilant aux suites qui seront données au rapport Bacqué-Mechmache (LIEN VERS LE RAPPORT "POUR UNE REFORME RADICALE DE LA POLITIQUE DE LA VILLE - CA NE SE FERA PLUS SANS NOUS - CITOYENNETE ET POUVOIR D’AGIR DANS LES QUARTIERS POPULAIRES") Ou encore dans le cadre des Assises nationales du travail social (rencontres prévues de janvier à juin 2014) Progressivement un mouvement se met en place pour faire évoluer les modes de gouvernances. Ne faut-il pas aujourd’hui multiplier les lieux de participation, là où il y a nécessité d’une prise de décision éclairée ? Ne faut il pas limiter la représentation et en allant vers plus de participation au plus près des situations. Il ne s’agit pas de faire la révolution, mais peut-être d’avoir des méthodes révolutionnaires…
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Chacun a sa vision, il est donc difficile de viser l’égalité quand on prend en compte la pluralité des positions…
Marion Carrel nous invite à consulter un article de Archon Fung (Délibérer avant la révolution, Vers une éthique de la démocratie délibérative dans un monde injuste Revue participation, 2011, n°1). (Disponible au centre de ressources du site Percier) Pour qu’il y ait participation, il y a nécessité effectivement de multiplier les lieux d’écoute, d’élargir le cercle, qu’il n’y ait pas toujours délégation, ou représentation….en cela c’est effectivement révolutionnaire. Pour éviter de redoubler les inégalités dans la participation, il faut également accepter la pluralité de points de vue, des centres d’intérêt. Il ne faut pas vouloir l’universalité, le nivellement. Il faut accepter les différences et la richesse de celles-ci. Considérer les différences, c’est garantir l’égalité dans la prise en compte des points de vue et centre d’intérêt. C’est considérer que les habitants ne sont pas que des problèmes mais aussi qu’ils peuvent apporter des solutions.
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Echanges d’expériences et d’outils
(4 ateliers organisés en parallèle)
1 - Les réseaux d’échanges : des outils de la participation ? - Réseaux d’échanges de savoirs ; systèmes d’échange local
2 - Quelle implication dans les comités d’usagers ? - Comité consultatif des personnes accueillies (CCRPA) et comité d’usagers de la MDPH
3 - La participation, une question de méthode ? - Qualification Mutuelle et Co-formation
4 - Comment les jeunes se saisissent ils de la question de la participation ? – Associations étudiantes Ces ateliers avaient trois objectifs : 1 – Partager une méthode d’animation de la participation 2 – Partager des expériences à travers l’exposé de témoignages 3 – Aboutir à une production collective.
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Atelier 1 : « Les réseaux d’échanges : des outils de
la participation ? »
Animateurs : Cathy Vinas et Philippe Dozio
Personnes invitées : - Véronique Poupaux, RERS de St Paul de Fenouillet - Delphine Salguero, Martine Rueda, Louise Pages Malis, RERS d’Elne - Jean Pierre Serrié, Pôle des Savoirs de Bompas - Parmena Codron, Agnélé Adjetey, SEL du Conflent - Prune Bouchon, SEL 66
Présentation de l’atelier : Au cours de cet atelier vous seront présentés différents réseaux d’échanges existants sur le département : le système d’échange local de Perpignan et ses alentours, les réseaux d’échanges réciproques de savoirs d’Elne et de St Paul de Fenouillet, le système d’échanges de Campôme. Le Pôle des Savoirs de Bompas sera également représenté. Ces présentations seront suivies d’un temps d’échange et d’une réflexion sur le thème « réseau d’échanges : des outils de la participation ? » Dans quelle mesure ces réseaux peuvent-ils être des facteurs de lien social, de citoyenneté, d’animation de territoire ?
La méthode d’animation : explication de l’outil et des règles du jeu o Position des chaises en cercle pour faciliter la circulation de la parole, tous au même niveau. o On a tous des parcours différents, des fonctions différentes, mais on ne va pas les mettre en
avant. o On parle quand on a le bâton de parole. o Chacun prend la parole (le bâton) au centre du cercle et la redonne au cercle (en remettant le
bâton au centre). o Il y a aussi une petite clochette discrète au centre (des clés !). Je les prends quand j’ai besoin
d’une pause parce que cela va trop vite, ou de silence, ou parce que quelque chose me perturbe. A ce moment là chacun se tait. L’animateur fait un tour de regard pour savoir si quelqu’un souhaite dire quelque chose ou pas.
o L’animateur fait un tour de cercle pour savoir si chacun est d’accord avec les règles.
Les témoignages :
Parmena Codron Bourse d’échange libre à Campome Depuis un an environ, Parmena a souhaité mettre en place une bourse d’échange libre à Campôme. Il n’y a pas d’adhésion, pas d’association. C’est un collectif où les gens s’inscrivent en donnant leur mail pour recevoir des informations concernant les échanges. Le groupe se réunit 1 dimanche par mois, le matin. Il n’y a pas d’argent, mais une unité d’échange. On note sur une fiche, combien d’unité vaut la chose que l’on échange. 70 personnes participent actuellement et depuis 1 an, le collectif a fait 800 échanges.
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Ce collectif regroupe des personnes de cultures très différentes et on échange des choses auxquelles on n’aurait pas pensé au départ. C’est une expérience économique et sociale d’une grande richesse. Ce qui est à améliorer, c’est le développement de ce type de collectif plus en proximité, car des personnes viennent de trop loin. Delphine Salguero et Martine Rueda, Louise Pages Malis, RERS d’Elne Le centre social d’Elne a accompagné la mise en place d’un RERS (réseau d’échanges réciproques de savoirs) avec les étudiants de l’IRTS fin 2009. 110 personnes adhèrent et viennent régulièrement (un atelier par mois). L’adhésion est gratuite. La contrainte est la réciprocité, mais pas immédiate. Certains viennent chercher et pensent ne rien pouvoir donner, mais découvrent peu à peu qu’ils sont eux aussi porteurs de savoirs. Ainsi ce réseau est source d’équité, de valorisation. Jean Pierre Serrié, Pôle des Savoirs de Bompas Jean-Pierre a mis en place cette initiative il y a un an lors de son départ en retraite. Il trouvait ce terme inadéquat… oui en retraite professionnelle, mais pas en retrait de la vie sociale. Il pensait avoir des choses à apporter. ….et sur Internet il a découvert un monde qu’il ne connaissait pas : les réseaux d’échanges. Il a appelé le centre social d’Elne pour savoir comment cela fonctionnait. Mais il souhaitait plutôt mettre en place un collectif, sans contraintes administratives, sans le statut associatif, et sans réciprocité. Faisant partie du comité des usagers du point d’accueil solidarité de la commune de Bompas, il a fait part de ce projet de développer les échanges de savoirs entre habitants. Dans le cadre de ce comité, a été proposée l’idée de faire une enquête lors de la semaine bleue (octobre 2012). En janvier 2013, Jean-Pierre avait récolté 80 réponses avec des idées d’activités à échanger. 20 activités différentes ont été mises en place et 95 personnes participent actuellement à ces échanges au travers des ateliers intergénérationnels (35 à 95 ans). Cela se passe au centre social qui met à disposition les locaux et le téléphone. Les ateliers sont gratuits. 1 fois par trimestre le collectif se réunit autour d’une soirée conviviale pour adapter les projets, donner de nouvelles idées d’échanges. L’objectif pour cette année est d’aller chercher ces ressources. En effet, certains recherchent des savoirs, qui ne sont pas encore proposés dans le collectif. Jean-Pierre va donc à la rencontre de personnes ressources pour leur présenter le projet et voir s’ils sont prêts à échanger leurs savoirs sans rétribution financière (ex : pour l’atelier peinture, il est allé à une exposition et a rencontré 3 peintres prêts à animer un atelier). Le troisième objectif à atteindre dans un futur proche serait de mettre en place un cahier de liaison avec les personnes qui participent actuellement aux ateliers, pour faire connaître les actions du collectif et élargir le cercle. Véronique Poupaux, RERS de St Paul de Fenouillet L’association s’est dissoute en septembre le président ayant des problèmes de santé. Personne n’a souhaité reprendre ce rôle. Cette expérience a été cependant très riche car des personnes très
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différentes ont pu se rencontrer, et pour certaines cela a permis de développer leur autonomie et leur confiance en soi par une valorisation de leurs compétences. Prune Bouchon, SEL 66 (système d’échange local) Le collectif SEL 66 intervient sur Perpignan et ses alentours proches. C’est une association de fait. C'est-à-dire non déclarée en préfecture. Les membres ne souhaitent pas de paperasse, de fonctionnement bureaucratique et de hiérarchie entre les membres. On a un coordonnateur qui s’occupe du site et de la circulation des informations, un facilitateur et un trésorier qui s’occupe des dons. On demande 5€ de dons par an, mais non obligatoire, pour financer Internet et le téléphone. Aujourd’hui il y a :
o 100 adhérents, o la réciprocité de l’échange peut être immédiate ou différée. o Le collectif se rencontre deux fois par mois : chacun peut exprimer un besoin, la parole
est également répartie (sablier), et le facilitateur garantit l’expression de tous.
La production collective Une question a été posée au groupe : Comment favoriser et développer ce type de démarche (réseau d’échanges) ? Le bâton de parole a circulé au sein du cercle jusqu’à ce que plus personne n’ai plus rien à ajouter. Globalement, nous avons synthétisé la réponse par le schéma suivant :
Comment favoriser et développer
ce type de démarche ?
Mettre en exergue les
compétences y compris pour
les personnes considérées
comme inaptes Valorisation des personnes
Faire connaître les expériences
(Internet, autres)
Changement de posture du
travailleur social :
L’usager peut apporter ,
lâcher son pouvoir
d’expertise…)
Eduquer les enfants à
l’échange, au don/ contre
don, au partage (puis tout au
long de la vie).
Ne pas oublier le pourquoi ?
la vocation de ce type de
réseau : faire face à une
société « défaillante », aller
vers l’économie solidaire, des
échanges plus justes
Mutualiser : mettre en
réseau les réseaux
Allier la
proximité (développement
des réseaux locaux) et mise
en commun des initiatives
Compte rendu / Journée du 17 décembre 2013 / Expérimentons la participation. Echanges d’expériences et d’outils 20
Atelier 2 : « Quelle implication dans les comités
d'usagers ? »
Animateurs : Rémi Teulière et Céline Moles
Personnes invitées : - Abdelkader Doulmadji et Benguessoum Seladja, délégués CCRPA - Marie-Thérèse Sarda, Anne Marie Martinez, membres du comité d’usagers MDPH
Présentation de l’atelier : Les comités d'usagers ont pour vocation de réunir des personnes qui utilisent un bien ou un service commun. Ils peuvent donc concerner le fonctionnement de structures publiques, d'associations et d'organismes privés. Différentes formes existent selon l'objectif du comité d'usager, le mode d'animation ou bien encore le cadre légal sur lequel il s’appuie. Nous parlerons ici de deux espaces de participation organisée que sont le comité d'usagers de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) et le Comité Consultatif Régional des Personnes accueillies (CCRPA). Autour de la question de l'implication, nous chercherons à définir les contours et les possibilités de ce type de participation.
Les témoignages : Présentation du comité d’usagers MDPH par Céline Moles, MDPH66 La mise en place d’un comité d’usagers à la MDPH est partie d’une volonté de l’institution d’entrer dans une démarche qualité. Cette volonté s’est exprimée dans un contexte de changements (création des MDPH par la loi du 11/02/2005 ; mise à disposition dans les MDPH d'agents provenant de différentes institutions (COTOREP / CDES / Conseil Général / Education Nationale / DDASS / Direction du Travail) ; déménagement au 30 rue Pierre Bretonneau à Perpignan ; réorganisation des services et mise en place de procédures nouvelles). Afin de rendre plus enrichissante la réflexion sur les améliorations à apporter au service rendu et plus précisément à l'accueil de la MDPH, l’idée d'y associer les usagers a été retenue. Un premier groupe expérimental a été mis en place en 2010. 8 participants ont pu, durant 4 séances constructives, exprimer leurs ressentis sur les problématiques rencontrées et proposer des pistes d'amélioration à explorer. Ces rencontres étaient animées par deux professionnelles. L’institution a alors eu besoin de temps pour réfléchir à l'organisation d'une continuité de cette démarche. Donner la parole aux usagers est une innovation, mais également un challenge. Pour réussir, il est très important de bien cadrer l'organisation puis de travailler en synergie. C'est la construction de cette rencontre dans un objectif d'entre-aide, mais avec la volonté commune d'obtenir des résultats probants, qui a pris du temps. Un appel à candidatures a été lancé en 2011 pour constituer le comité des usagers actuel. Celui-ci a pour mission d'étudier les outils élaborés initialement par les équipes de la MDPH, et d'amener une plus-value en matière de lisibilité et d'accessibilité pour les personnes atteintes de tous types de handicaps, avant leur mise en œuvre. Ce comité des usagers est ouvert à tous les usagers à condition qu'ils ne soient pas membres du Conseil d'Administration d’un établissement ou d'une
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association œuvrant en faveur des personnes en situation de handicap. Dans le cadre de la création de ce comité des usagers, 32 personnes ont été reçues en entretien individuel afin de clarifier les objectifs du groupe de travail et d'accueillir la parole de chacun dans un espace réservé. Depuis septembre 2012, des ateliers thématiques sont proposés aux 32 volontaires. Chaque atelier, qui est limité à 8 - 12 membres, vise à aboutir à la mise en circulation d'un outil ou à l'amélioration d'un service. A titre d’exemple, les thèmes traités de septembre 2012 à juin 2013 sont : la réalisation d'une enquête de satisfaction annuelle (mise en service en mars 2013), l'amélioration de plus de 30 courriers-types, l’amélioration de l'accessibilité des locaux de la MDPH (certains travaux ont déjà été effectués, d'autres sont en cours de réalisation), la réalisation de 9 plaquettes de présentation (une sur la MDPH et 8 autres sur les différentes prestations que l'on peut y solliciter), la mise à jour, la lisibilité et l'accessibilité de la page web de la MDPH, etc. Les propositions portées par le comité des usagers expérimental ont été prises en compte (ex. création d'un livret d'accueil : 1er atelier prévu le 24/01/14). Actuellement, il est de nouveau possible pour les usagers de la MDPH de candidater pour participer au comité d’usagers. Présentation du CCRPA par Abdelkader Doulmadji et Benguessoum Seladja, délégués CCRPA Languedoc Roussillon La lutte menée contre la pauvreté et l’exclusion sociale est une préoccupation constante de nos sociétés modernes. Pour y remédier, des démarches innovantes qui replacent l’être humain en situation de pauvreté au cœur des dispositifs et des politiques publiques ont été conduites. La participation en est un exemple. Elle est une valeur qui repose sur une ambition déjà ancienne des sociétés démocratiques selon laquelle les citoyens souhaitent participer au fonctionnement des institutions publiques et plus particulièrement aux décisions qu’elles prennent. Participer est enfin le fait de prendre part à une action collective, de s’associer, pour être, ensemble, porteurs de projets, de propositions, et de revendications. La prise en compte de la parole des personnes en situation de pauvreté existe depuis longtemps au niveau national (notamment avec la loi 2002-) et aussi au niveau européen. C’est dans le cadre de cette réflexion sur la réforme de la prise en charge des personnes sans abri ou mal logés initiée en 2009 par le gouvernement et porté par le préfet Régnier, alors en charge du Chantier National Prioritaire pour l'Hébergement et le Logement, qu’il a été décidé de mettre en place une instance nationale permettant de recueillir et de diffuser la parole de ces personnes. C’est ainsi que le CCPA (Conseil consultatif des personnes accueillies/accompagnées), porté par la Fondation de l’Armée du Salut (FAS), la FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) et l’UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux), avec le soutien du Chantier national prioritaire pour l’hébergement et le logement (CNPHL), est né en mars 2010. Il s’agit d’une instance de discussion et de réflexion des personnes en situation de pauvreté. Cette instance inter-associative est composée de 380 personnes au total et se réunit, à Paris, environ une journée tous les deux mois, avec une moyenne de 50 participants. Aujourd’hui, le CCPA est une instance consultative pilotée par la FAS. (LIEN VERS LA PRESENTATION DU CCPA) Le CCRPA est une déclinaison régionale du conseil national.
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Pourquoi le CCPA ? Cette instance a pour objectif de : o Permettre aux personnes concernées par les situations d’exclusion de collaborer au suivi du
programme de travail mené par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées (DIHAL qui a remplacé le CNPHL) sur le dispositif d’hébergement et d’accès au logement.
o Faire évoluer les politiques publiques de lutte contre l’exclusion. o Permettre et garantir à chacun d’être citoyen. o Pouvoir échanger entre acteurs institutionnels et politiques en charge de la mise en œuvre des
dispositifs créés (suivi, évaluation). Que permet le CCPA pour les personnes en situations d’exclusion ? o Un changement de regard sur les politiques publiques. o Des nouvelles rencontres, des échanges, l’accès à l’information. o La prise de confiance en soi. o L’acquisition d’une meilleure organisation personnelle. o La citoyenneté, une valorisation et un engagement. o L’enrichissement personnel. o Une démarche de co-formation et de co-construction. Comment ça fonctionne ? o 10 délégués au niveau régional (CCRPA) o Un thème par réunion nationale est choisi par les participants, en lien avec leur réalité
quotidienne o Le thème est préparé en réunion régionale o La prise en charge des frais de déplacement et de repas o La diffusion rapide des comptes-rendus o Des délégués sont élus par leurs pairs et rendent compte de la parole collective aux pouvoirs
publics. Quels sont les apports de cette participation pour les délégués impliqués ? Les témoignants sont très satisfaits d’avoir pu porter des revendications :
o Le recul de la trêve hivernale, o La construction de plus de CHRS o L’apport de plus de budgets o La mise en place d’une instance régionale animée par la FNARS o Plus de travailleurs sociaux polyvalents pour écouter et accompagner globalement les
personnes en situation de grande précarité.
Questions/ Réponses Qu’est ce qui vous a donné envie de participer ? o Usager MDPH : « je suis handicapée depuis une quinzaine d’années, j’ai entendu qu’il y avait
quelques petits soucis et je me suis intéressée au comité d’usagers pour savoir ce que l’on pouvait faire pour faire avancer la machine. Je suis aussi venue pour chercher des réponses à mes questions. La qualité de l’accueil s’est améliorée. J’attends d’abord quelque chose de bien pour moi et puis pour tout le monde. Jusque là, je n’avais pas une image positive de la MDPH. Il y a un travail de fond qui est fait petit à petit. »
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o Usager MDPH : « j’étais surprise par les lenteurs administratives, je ne comprenais pas. Je me disais mais « comment arriver à tant de lenteur administrative » ? Je me suis inscrite. J’étais intéressée par l’idée d’améliorer, dire comment on voit les choses de l’autre côté. Avant il fallait trois mois pour recevoir un courrier. Aujourd’hui, on a abouti à quelque chose. On a travaillé sur des mots qui peuvent être blessants quand on les reçoit à la maison. Je comprends un peu mieux. Pour les administratifs, il est difficile de se mettre à notre place, de se rendre compte des difficultés que l’on peut rencontrer. J’ai découvert qu’il y a des familles dont les enfants sont handicapés et qui ne sont pas au courant des dispositifs. »
o Usager CCRPA : « je suis tombé dans le CCPA sans le vouloir et j’ai vu ma situation évoluer. Je suis passée de personne hébergée chez des parents à différentes étapes. J’ai pu faire valoir ma parole. Il n’est pas facile de faire valoir sa parole au sein d’un groupe. C’est mon parcours qui me poussait à participer et inversement. Maintenant, je veux donner mon expérience à ceux qui veulent changer. »
o Usager CCRPA : « comme toute personne, je suis soucieux de contribuer à des changements positifs. Je viens d’un autre pays européen et je souhaitais réaliser un projet en France, et puis j’ai connu la précarité. J’ai découvert l’instance CCRPA, en voulant changer des choses pour moi-même et pour les autres. Quand on s’investit c’est un processus, on voit des choses qui s’améliorent et des freins. On a affaire à des travailleurs sociaux. Il faut que l’on travaille ensemble. Il faut trouver un équilibre entre participer et faire avancer son propre projet. »
o « le CCRPA porte des questions au niveau national. Par exemple sur la question de la trêve hivernale, plusieurs CCRPA ont fait remonter le fait qu’elle s’arrêtait trop tôt. Nous avons pu faire repousser la date de fin de trêve hivernale à l’échelle nationale. »
o « Dans le CCRPA du Languedoc Roussillon, il y a un comité de pilotage composé de 12 délégués. Il est animé par la FNARS. Les délégués ne sont pas élus, il y a un roulement. Nous nous regroupons 4 fois par an. Les réunions ont lieu dans les différents départements pour motiver les gens à s’investir et connaître les questions du territoire. Les délégués viennent de différentes structures. Nous faisons remonter la parole des personnes au niveau national. »
o « Après un an d’implication, je me rends compte qu’un public très fragilisé est celui des demandeurs d’asile. Nous sommes en train de réfléchir à la façon dont nous pourrions soutenir ce public fragile. »
Est ce que vous vous sentez entendus ? o Usager MDPH : « des fois oui, des fois non. On ne parle pas des thématiques personnelles. » o Usager MDPH : « oui, ces ateliers ont été proposés pour une bonne raison. On pense avoir été
utiles, sinon on ne reviendrait pas.» o Usager CCRPA : « avant d’être entendus, le plus important est déjà de s’entendre entre nous,
entre les personnes qui vivent cette précarité. Etre entendus par les autres, par les pouvoirs publics, est en train d’avancer. »
o Usager CCRPA : « on nous a fait des promesses devant tout le monde. C’est encourageant, on doit être vigilants et optimistes. »
Afin de préparer un compte rendu collectif de l’atelier, il est proposé aux participants, par le biais de post it, de faire ressortir les idées principales de cet atelier. Chaque participant rédige plusieurs post-it, ces derniers sont lus et organisés par le groupe. Les principaux éléments sont repris ci-dessous.
La participation est un processus et les expériences présentées montrent que ce n'est pas qu'une injonction.
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Les comités d’usagers, c'est utile :
o Un outil au service du processus de participation o Ecoute o Reconnaissance o Valorisation o Sentiment d'utilité sociale de la part des participants o Amélioration de la communication avec la direction et l'administration des établissements
Les vigilances à avoir :
o Le comité d'usager implique un engagement dans la durée et du temps... pas toujours valorisés et pris en charge.
o Il est important que les usagers impliqués dans les comités changent de posture : si on est acteurs impliqués on passe du « eux » à « nous » ! Qu'ils soient porte-paroles des autres usagers mais aussi à l'écoute de l'avis de l'administration. Ce doit être une démarche de co-construction, une démarche solidaire.
o La motivation et l'optimisme des usagers engagés sont importants pour se faire entendre même si cela prend du temps.
o La simplification des procédures administratives permettrait une meilleure compréhension de la part des usagers.
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Atelier 3 : « La participation, une question de
méthode ? »
Animateurs : Noellie Greiveldinger et Régine Ramis
Invités : - Véréna Caffin, militante ATD Quart Monde - Philippe Carbasse, CUCS, ville de Perpignan - Martine Lauber, travailleur social CAF
Présentation de l’atelier : Considérons que pour rendre crédible une démarche participative quelle qu'elle soit, il faut réduire le décalage existant entre les institutions et les experts d'une part, et les habitants d'autre part. La méthode dite de "Qualification Mutuelle" part d'une conception égalitaire de l'échange entre spécialistes et citoyens, réunis dans un débat commun où chaque partie reste dans son rôle. C'est par la confrontation des points de vue que le diagnostic et les propositions se formalisent. La méthode de "Co-formation par le croisement des savoirs et des pratiques" entre professionnels, universitaires et personnes en situation de pauvreté, s’appuie sur la reconnaissance des savoirs de chacun. En se formant ensemble à partir des représentations mutuelles, les participants parviennent à élaborer des conclusions communes. Nous vous proposons une approche concrète de ces deux méthodes ainsi qu'une réflexion à mener ensemble autour de la question "la participation, une question de méthode?".
La co-formation Témoignage de Noellie Greiveldinger : La Co-formation par le croisement des savoirs et des pratiques avec des personnes en situation de pauvreté et d'exclusion sociale Au départ : des programmes spécifiques expérimentés par le mouvement ATD Quart Monde. L'idée étant de faire travailler ensemble des membres d'ATD, des chercheurs universitaires et des professionnels. (réf. Croisement des savoirs et des pratiques, Croisement des pouvoirs, dossier de presse Ministère de l'égalité sept2013) Pourquoi créer des co-formations ? 1. Les personnes en situation de pauvreté disposent: -de savoirs d'expérience par rapport à leur condition de vie et leur histoire -de connaissances sur le monde environnant et ce qu'il devrait être pour ne plus exclure les plus faibles Elles sont donc des acteurs incontournables de tout projet de lutte contre la pauvreté 2. Pour que la société et le travail social se transforment, il y a nécessité que les savoirs de vie, les savoirs académiques et les savoirs d'action se croisent. Ces savoirs créent des connaissances qui permettent de trouver des pistes d'action pertinentes.
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Comment sont mises en place les co-formations ? Sur 2 à 5 jours, sont réunis : -un groupe de professionnels ayant une expérience de terrain avec les personnes et les familles en situation de pauvreté (santé, social, culture, enseignement, justice...) -des militants du mouvement ATD en situation de grande pauvreté Plusieurs points sont travaillés en commun : -> travail sur la communication et les représentations -> écriture et analyse de récits d'expériences -> analyse des relations et prises de risque Il s'agit de définir ensemble les conditions de la participation et du partenariat. Exemples par rapport à la charte : - ne pas être seul : groupe de pairs, soutien du formateur. - garantir les conditions d'échange (inégalité des positions). Mon expérience de la co-formation: Répercussions au niveau de la posture professionnelle. Dans le travail social, il existe un déséquilibre de la relation professionnel/usager. Après avoir participé à une co-formation, j’ai eu la possibilité d'occuper mes fonctions de la façon la plus différente possible d'un rapport de pouvoir. Dépasser la peur pour accepter la perte de l'idée de pouvoir dans la relation et se rendre compte que cela ne remet pas en cause l'expertise du professionnel (importance de ne pas être dans l'idéalisation non plus, ni dans la confusion des places : un professionnel reste un professionnel) Co-animer une co-formation : cela aide à mieux percevoir la notion de prise de risques du côté des militants. Témoignage de Vérena CAFFIN, militante ATD Quart Monde « Quand je suis allée à la première co-formation, à Toulouse en 2007, cela faisait peu de temps que je faisais partie d'ATD Quart Monde. Je ne connaissais personne et je ne savais pas comment cela allait se passer. Il y avait besoin que des militants d'ATD y aillent, je me suis dit que j'allais y aller et que je verrais bien sur place, c'était sûrement pour faire plaisir aux alliés du groupe de Tarbes. Avant d'y aller, j'ai seulement écrit un récit d'expérience sur une situation que j'avais vécu avec une tutrice. C'était ce qui était demandé comme préparation. On s'est retrouvés le dimanche avec 3 militantes d'ATD Quart Monde et l'animateur de la co-formation. Il nous a expliqué le programme de la semaine et les outils pour travailler : le photo-langage, écrire un mot sur un post-it pour parler d'un sujet... Du lundi au jeudi on a travaillé avec les professionnels, par moments en groupes de pairs et par moments ensemble. Il faut être capable de prendre sur soi pour affronter des professionnels, pour ne pas quitter les lieux. On a peur de se retrouver devant eux. On en voit assez souvent dans notre vie et on a la peur au ventre quand on y va. On est intimidés. On n'ose pas dire qu'on ne comprend pas. Au départ j'ai eu l'impression de rentrer dans une arène. A la fin du deuxième jour, l'ambiance est devenue tendue. Certains professionnels ont cru qu'on ne pouvait pas réfléchir tous seuls, et qu'ATD nous bourrait le crâne, alors que ce n'est pas vrai : on est des êtres humains et on réfléchit. Ce n’est pas parce qu'on est dans la pauvreté qu'on est bêtes. Il a fallu mettre le holà et que les professionnels aient
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confiance dans le fait que ce que l'on disait venait bien de nous et pas d'un bourrage de crâne. Ils pensaient qu'on se connaissait avant, alors que pas du tout. Il a fallu prendre le temps pour leur dire que c'était notre pensée et nos paroles, que ce n'était pas ATD qui nous montait la tête. Ce qui m'a aidé, c'est le partage que l'on a eu le soir avec les autres militantes, entre nous. Ca nous permettait de décompresser. On a besoin de ça. C'est pour cela que c'est important de faire des pauses entre nous. Ce qui est difficile, c'est de se faire comprendre par les professionnels et de comprendre les professionnels, à cause du langage. Les professionnels ont le langage de leur travail et l'utilisent à tout bout de champ. Quand on leur disait qu'on ne comprenait pas, j'avais l'impression que ça les énervait. Pendant le théâtre forum, ça a débloqué les choses. On leur a fait voir leur façon de travailler, leur comportement pendant la co-formation, et ils ont pris conscience de ce qu’ils renvoyaient, pas de leurs erreurs mais presque. Il faut qu'il y ait un échange de savoirs : leur expérience professionnelle et notre expérience à nous, l'expérience de la vie que l'on a. » Questions : Quelles sont les conditions qui vous permettent de travailler votre parole, de travailler avec des professionnels ? De quelles sécurités avez-vous besoin ? • « Prendre le temps de réfléchir chacun de son côté avant de commencer à discuter : cela permet de rassembler ses idées sur le sujet, les écrire pour ensuite les partager avec les autres. Cela permet de se concentrer, de faire le tri dans ses idées. On peut lister plusieurs idées et si quelqu'un dit la même chose, on a d'autres idées à amener. • Travailler séparément entre habitants et professionnels : on peut se parler plus librement entre nous. Sur des sujets où il peut y avoir des tensions avec les professionnels, cela permet qu'on ne sache pas qui a lancé l'idée. Cela permet aussi aux personnes qui n'osent pas prendre la parole devant les professionnels de la prendre en petit groupe. Cela les bloque moins. Ce n'est pas évident de se retrouver face à des professionnels, ça peut intimider. Le groupe de pairs permet aux personnes d'avoir plus d'assurance ensuite face aux professionnels, car ils sont représentants (ils ne parlent pas pour eux-mêmes), ils ont échangé avant entre eux. • Il faut un animateur qui fasse attention à ce que tout le monde puisse prendre la parole, être à l'aise dans le groupe (y compris à l'intérieur du groupe de pairs). • Qu'on ne juge pas celui qui parle : c'est ce qui forme la bonne entente du groupe. • Que le temps de parole de chacun soit respecté (y compris à l'intérieur du groupe de pairs). » Qu'est-ce que vous découvrez en travaillant avec le croisement, ou de quoi prenez vous conscience ? « Dans la co-formation, j'ai appris des choses sur les façons de travailler des professionnels, qu'on ne sait pas forcément en dehors : par exemple qu'ils ont une hiérarchie, qu'ils doivent la respecter, que s'ils disent non ce n'est pas parce que eux ne veulent pas c'est parce que le système ne leur permet pas telle ou telle chose. Cela a été un énorme pas d'apprendre ça. Mais je pense que quand ils disent non, il faut qu'ils expliquent pourquoi, pas dire non simplement et on reste sur du négatif, ou peut-être, qu'ils nous orientent sur autre chose. Au fur et à mesure des formations de croisement des savoirs, à la suite de cette première co-formation, j'ai pris confiance en moi, je me suis dit que les professionnels sont des personnes
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comme tout le monde sauf qu'ils ont fait plus d'études. Ce qui change, c’est que je peux y aller sans avoir peur, il peut y avoir un dialogue. Avant, quand je me retrouvais face à un professionnel, j'y allais parce que je n'avais pas le choix mais j'avais honte et j'avais la trouille. J'ai appris à prendre la parole et à oser dire quand je ne comprends pas. Quand on travaille en petit groupe et qu'il y en a un autre qui dit qu'il n'a pas compris, on se rend compte que ce n'est pas parce qu'on est bête qu'on n'a pas compris et ça nous fait avancer d’oser le dire. »
Qualification mutuelle
Témoignage de Martine Lauber et de Régine Ramis : La qualification mutuelle et l’adaptation de la méthode dans le projet de développement social local d’Amélie les Bains Apport en référence Suzanne Rosenberg Dans cette pratique, le cadre doit être validé afin d’être cohérent. Le Principe :
- les habitants ont la connaissance sociale - les professionnels, la connaissance technique On travaille sur l’élaboration de propositions communes, sur la confrontation, sur le principe de confidentialité « tout ce qui est dit est valable et doit rester, il doit y avoir une trace. Le but : Il est de libérer la parole, que chacun s’exprime, que la co-construction soit créative. La trace écrite doit être valorisante, concrète, doit fédérer, créer du lien, de la convivialité autour d’un but commun. Le projet DSL d’Amélie les bains : Dans ce projet la méthode de la qualification mutuelle a été utilisée et adaptée afin d’obtenir un diagnostic partagé de la commune dans trois domaines :
- la parentalité, l’enfance et la jeunesse, la place des familles dans la ville - le logement et le cadre de vie - l’accès à la santé
… et d’élaborer des propositions d’actions à présenter aux décideurs en fin de démarche. Sur chaque thème, un groupe mixte composé de 20 personnes est mis en place. Il regroupe : 7 à 8 habitants ; 3 à 5 socioprofessionnels ; 4 travailleurs sociaux. Plus 2 animateurs et une personne qui prend des notes. Le déroulement : Dés le départ 4 réunions ont été annoncées à un rythme soutenu. Il y a eu très peu de perte de personnes Sur le principe,
- tout le monde est au même niveau on s’interpelle par le nom et le prénom - ce qui est dit dans le groupe reste dans le groupe - aucune censure tout ce qui est dit est retranscrit - les comptes rendus sont toujours validés par le groupe - tout le monde prend la parole à tour de rôle - il n’y a pas de jugement
Plusieurs techniques ont été utilisées : Photolangage : Le choix des photos se faisait en fonction de 3 questions. Pour ce qui est du thème sur la place des familles dans la ville, les questions étaient les suivantes :
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- Pour vous la place des familles à Amélie c’est quoi ?
- Qu’est ce que vous aimeriez que ce soit ?
- Qu'est ce que vous ne voudriez absolument pas que ce soit ? La technique du Post – it Le Paper-board et les gommettes, pour la priorisation des actions émanant du diagnostic L’intérêt est que : Cette méthode libère la parole « décomplexée », tout le monde à des choses à dire, tout le monde doit parler, s’exprimer, « apporte une pierre à l’édifice », c’est de la co-construction. Les idées sont valorisées, grâce aux traces écrites, au travail fourni à chaque séance. Les idées sont retranscrites et données à tous Du lien se crée entre les participants qui partagent un but commun, « Mieux vivre à Amélie » La restitution est au plus près de la réalité. Apports personnels pour le travailleur social « C’est une aventure humaine. Des liens se créent. On fait des rencontres. Les a priori tombent, on découvre les personnes sous un autre visage, on change le regard sur la commune,… » Apports professionnels pour le travailleur social : « Changement de posture, on ne fait pas à la place, on fait avec et surtout on fait faire. On laisse la place aux autres. On s’efface. On est juste garants de la démarche, du respect des règles fixées, on anime, on rédige, mais on n’apporte pas de contenu dans l’action en elle-même, on n’apporte pas nos idées. Il s’agit d’une autre façon de travailler. Les transformations de certaines personnes du groupe connues par les services sociaux ont été spectaculaires. Le groupe a vraiment été un catalyseur de changement et d’évolution personnelle. » Difficultés et limites :
- Comment maintenir la dynamique engagée ?
- Comment maintenir la participation sur le long terme ?
- Difficultés d’impliquer les personnes en activité professionnelle car moins disponibles
- Comment impliquer les gens dans les organes décisionnels ?
- Comment créer un comité des usagers ? Questions/réponses Qui sont les porteurs du projet ? La mairie d’Amélie, le Conseil Général, la CAF, la CARSAT, l’Office HLM. Comment choisir les familles ? Le constat de départ c’est qu’il était impossible d’avoir une représentativité de la commune. Les travailleurs sociaux de la CAF, de la CARSAT, du Conseil Général ont sollicité des personnes avec qui ils avaient été en contact. Ces personnes ont parlé en leur nom mais également on nom des personnes qu’ils côtoyaient au quotidien et avec qui ils évoquaient la démarche. Des habitants ont également été sollicités. Le principe était d’avoir des personnes ayant des intérêts et paroles diverses concernant chaque thématique. Nous avons essayé d’avoir des hommes et des femmes de différents âges, des différents quartiers, plus ou moins impliqués. Il fallait quand même des personnes dans la revendication. Il fallait également travailler en amont avec la mairie pour que le fonctionnement soit accepté.
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La production collective du groupe:
Quelles idées fortes retenez-vous?
Méthode Qualification Mutuelle Méthode Co-formation Importance de la définition de l'objectif Cadre précis (méthodologie) Echange de connaissances Faire tomber les représentations Portage politique Prise en compte des résultats Restitutions régulières Emulation Définir au préalable l'objectif de façon claire avec les élus
Travail sur les représentations et les préjugés Mise en pratique de la prise de conscience Construire l'égalité de la relation, un équilibre Prise de conscience de l'autre Prise de risque Croisement des savoirs Militants organisés (alliés, charte) Sentiment d'inégalité préalable pour une partie du groupe Mise en situation contrainte Prise de conscience de l'importance d'expliquer les refus Croisement des savoirs Différentes étapes Traitement différencié des personnes pour obtenir une parole équitable Militant = formateur C'est possible! Travail sur la déconstruction des représentations et des protections Isolement lors du retour dans l'institution Idée d'utiliser cette méthode dans un service entier, vécue par plusieurs professionnels
Utilisation d’outils (photolangage, théâtre forum…) Nécessité de la méthode pour assurer l’accompagnement
Travail sur soi Accorder de la place à chacun
Faire de la place aux personnes en grande pauvreté ne va pas de soi
Quel intérêt retenez-vous de ces deux méthodes? (Par ordre d'importance) -Travail ensemble, en commun -Des résultats au plus près des besoins -Changement de posture des gens, pour construire la démocratie -Faire tomber les préjugés, pour mieux se comprendre -Un résultat généré qui est plus pertinent et auquel il y a une adhésion -Chacun fait un pas de côté: usagers, professionnels, décideurs -Des professionnels plus outillés face à leur hiérarchie
Quelles difficultés identifiez-vous pour l'application des deux méthodes? Co-formation: -Trouver des personnes volontaires pour participer -La prise de risque, la remise en cause
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-L'émotion
Qualification Mutuelle: -Le risque de tomber dans l'injonction participative -Le risque de ne pas pouvoir répondre, donner suite aux solutions émergeantes -La sélection des représentants/des personnes choisies -Gérer les temps de parole
Quels projets imaginer avec une des méthodes? -Plan de descente énergétique: réfléchir avec tous les acteurs de manière à diminuer les consommations d'énergie Méthode: Qualification Mutuelle -Territoire de St Gaudérique/cité du Champ de Mars: un travail concerté avec les habitants, les professionnels et les travailleurs sociaux pour changer l'image et la stigmatisation de la cité. Idée: transformer les espaces verts inutilisés en parcours de santé. Méthode: Qualification Mutuelle -Travailler avec les habitants sur un projet d'affection et de réhabilitation de caves en logements sociaux. Méthode: Qualification Mutuelle → Problème repéré par les participants sur les deux derniers projets: la solution est apportée d'emblée, la démarche présente le risque d'être dans l'injonction participative.
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Atelier 4 : « Comment les jeunes se saisissent-ils
de la question de la participation ? »
Animateurs : Zohra Iguedlane et Fatima Mancer
Invités : - Emmanuelle Jean, association Solidarité Jeunesse Roussillon - Camille Morvilliers et Fabien Selo, association Energie Citoyenne - Association Etape Solidarité
Présentation de l’atelier : Lorsque nous évoquons la question de la participation, nous faisons souvent référence à certaines catégories d'âge en lien avec la population dite active; Mais qu’en est-il des jeunes ? Leur désir de participer prend de multiples formes et ils sont nombreux à s’investir dans des projets solidaires. A l'occasion de cette journée, quelques jeunes impliqués dans des projets associatifs vont venir présenter leur démarche. A travers leurs expériences locales avec les associations Énergie citoyenne et Solidarité Jeunesse Roussillon, vont illustrer la dynamique portée par des groupes d’horizons divers. Que le projet concerne un territoire (quartier) ou un public (étudiants), ces expériences vont nous aider à progresser ensemble sur nos façons de participer et/ou d’accompagner la participation des jeunes.
Présentation d’expériences
Les témoignages : Emmanuelle Jean, Association Solidarité Jeunesse Roussillon (SJR) Créée en 2004 par un groupe d’amis qui souhaitait développer le lien social dans le quartier, l’association a bénéficié de locaux de la ville qui, à l’époque, envisageait de créer un centre social sur le quartier Champ-de-Mars/St Gaudérique. A l’origine, l’association s’est adressée au public jeune, en particulier les 6-12 ans. La structure a diversifié ses activités et aujourd’hui, elle intervient en direction de tous les publics et sur différents champs : la parentalité (café des parents vendredi matin), permanence accueil familles (jeudi matin), endettement/surendettement, animations collectives (alimentation, énergies,…), distribution de colis alimentaires, santé, accompagnement à la scolarité… Camille Morvilliers et Fabien Selo, Association Energie Citoyenne Cette association a été créée en 2006 par des étudiants autour d’un projet pour la protection de l’environnement au sein de l’Université de Perpignan. Cela se traduit par la création d’une AMAP (Association de Maintien de l’Agriculture Paysanne, en lien à un producteur local), et d’un groupement d’achats.
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D’autres actions ont été développées : atelier vélo, jardin collectif : elles s’inscrivent dans une logique d’économie solidaire et de développement durable. L’atelier vélo permet à des étudiants de se déplacer à faible coût avec des vélos récupérés, recyclés puis mis à disposition. Le jardin collectif, lui, permet à ceux qui le souhaitent de planter légumes, fruits et plantes aromatiques pour compléter leur alimentation et sensibiliser aux questions de l’environnement à travers des visites et/ou mises en situation (visites pédagogiques suivies de plantations en fonction des saisons et des plants ou boutures disponibles). Depuis la création, les projets évoluent en fonction des projets des étudiants impliqués : par exemple construction de toilettes sèches, utilisation des énergies naturelles dans le jardin pédagogique ouvert à tous (visites et initiations possibles pour les écoles, centre de loisirs,… La question de la mobilisation des étudiants reste centrale du fait du turn-over des étudiants. Les étudiants portent des projets variables en fonction de l’objet de leurs études et/ou recherches tout en restant dans le cadre des questions touchant à l’environnement L’association participe également à des actions de communication sur les questions environnementales en direction d’autres jeunes (information sur la semaine de l’environnement, forum des associations, …). Etape Solidarité Céret Etape Solidarité est une association C.H.R.S. (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) : elle accueille et héberge des personnes sans domicile fixe. L’initiative d’un jeune (Nicolas) a permis de lancer un projet participatif : il s’agit d’exploiter un espace vert attenant pour, d’une part, valoriser l’espace, sensibiliser au travail des espaces verts et, d’autre part, valoriser les personnes accueillies : développer un savoir faire, découvrir ou re-découvrir la saveur de ce qui est fait par soi-même et, à terme, développer des liens avec d’autres associations et/ou structures (Banque Alimentaire,…). Le projet repose sur les compétences du jeune Nicolas qui a souhaité partager ses savoirs et initier une démarche de valorisation et de solidarité.
Les questions/réponses Comment fonctionnent les associations de jeunes ? Energie Citoyenne : Il n’y a pas comme dans les associations « classiques » un président mais 6 coprésidents. L’organisation est collégiale, horizontale. Aujourd’hui il y a 200 adhérents, dont 30 actifs. Elle s’investit dans des dispositifs sur les questions d’aménagement (SCOT Schéma de Cohérence Territoriale ; PLU Plan Local d’Urbanisme) du territoire comme par exemple dans l’enquête publique sur le territoire de Céret (coupe des cerisiers) ; elle ne participe pas aux négociations L’association n’a pas de salarié ; elle a un jeune en service civique. Le financement se fait par projet. L’engagement politique et environnemental porté par l’association se confronte à la difficulté d’engagement des jeunes étudiants qui sont de moins en moins nombreux à s’investir. L’association Solidarité Jeunesse Roussillon s’est développée et professionnalisée. Elle est polyvalente et a un local qui ne peut cependant pas accueillir de public.
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Comment s’anime la participation des jeunes ? Dans l’association Solidarité Jeunesse Roussillon, les discussions se font dans les réunions d’équipe, les échanges entre bénévoles, parents et professionnels et lors de la planification des activités selon un budget validé ou non. Certains échanges peuvent être informels. A l’origine portée par les jeunes, leur place dans l’association a évolué : à l’heure actuelle, ils ne sont pas « représentés ». L’association est un relais entre institutions et habitants. Par exemple : un projet de parc de jeux sur la cité du Champ de Mars, initié par des usagers a été relayé par l’association auprès de la Mairie. Tout s’est imbriqué autour de la famille. Energie citoyenne s’inscrit dans un réseau national et bénéficie de formations sur différents thèmes : porte-parole, méthodologie, coopération, éducation populaire,… Les jeunes qui intègrent l’association sont issus des Masters et ou en cursus d’Histoire, Géographie. L’entrée est ouverte à tous, il y a une mixité des personnes qui ont des envies différentes. Les centres d’intérêt sont différents selon l’âge, les échanges de savoirs varient en fonction des publics. Par exemple sur le jardin, il y a des échanges de graines/semences avec des exploitants. Le lieu est ouvert à la découverte de la terre, la biodiversité ; le jardin s’enrichit au fil des années avec des plants différents. L’image de cet espace est plus positive du fait que des personnes extérieures y viennent : il y a une évolution, une ouverture en parallèle vers différentes formations universitaires : social, aménagement du territoire, IUT agro, Master Biodiversité,… L’association permet de créer des liens entre les jeunes qui font leurs études sur des thématiques en lien avec l’environnement même s’ils ne viennent pas sur l’association.
Illustration collective « motivations et freins de la participation
des jeunes » Travail collectif autour du photolangage. Des photos sont disposées sur une table On demande à chacun de choisir une photo. A travers cette photo « comment les jeunes se saisissent de la participation ? Et pourquoi ? » Chacun choisit une photo et explique pourquoi, puis le groupe choisit la photo qui représente le mieux ce qui a été dit pendant le temps de l’atelier sur la question de la participation des jeunes, ce qui peut la favoriser. Les photos choisies par le groupe :
- Football : sport collectif, les jeunes aiment le sport, cela fédère.
- Panneau signalétique : nouvelle route, différents embranchements, on peut se croiser et se recroiser
- Ecole : prise de parole, participer à sa propre éducation
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- Poterie : créatif, savoir faire, transmission entre générations
- Mains croisées : solidarité, entraide, union, mixité, cohésion
- Pont : passerelle entre les jeunes et moins jeunes.
- Outils : construction collective
- Environnement : revalorisation d’un quartier, projet artistique et culturel
- Téléphone : société de la communication dont les jeunes sont fortement imprégnés aujourd’hui
- Deux enfants portant une bouée : Différentes tailles et différents âges objectif commun, valeurs partagées.
Le choix d’une photo commune : « la poterie »
- Savoir-faire - transmission
- Différentes génération, savoir ancestral
- Faire avec
- Faire quelque chose de concret et d’utile ensemble
- Valorisation du travail de la terre.
Synthèse et bilan
Les participants ont conclu sur les facteurs favorisant la participation des jeunes et les freins potentiels : - les facteurs favorisant (les motivations des jeunes) : → la carotte (équilibre entre intérêt individuel et collectif) → le sentiment d'appartenance à un groupe de pairs → la possibilité d'expérimenter → la concrétisation → la mise en place d'actions innovantes, ludiques, créatives → l'écoute → la légitimité → la valorisation - les freins → la disponibilité → l'individualisme → les obligations /contraintes / manque à gagner → confiance en soi Ce qui peut être un frein ou un facteur favorisant en fonction des situations : → le thème du projet → la culture familiale → les phénomènes de groupe
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Clôture et
bilan de la journée
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Clôture de la journée par Marion Carrel
Après un partage des productions collectives de chacun des ateliers, Marion Carrel nous propose un retour sur ses « impressions » de la journée. Cette journée met en avant l’intérêt qu’il y a à participer à des rencontres : o partager des expériences, se sentir utile, o échanger entre gens de générations différentes, entre institutionnels, travailleurs sociaux,
universitaires et habitants, o vivre la démocratie plus directement, sans carcans, mais régulée par des méthodes que
les gens se donnent et acceptent en commun. On a pu aborder la question de l’essoufflement de ce type de dynamique. Comment faire pour pérenniser cela ? Il s’agit essentiellement de bien repérer les centres d’intérêts des uns et des autres, de voir ce qui fait « l’intérêt collectif », de concrétiser. Il convient également de repérer les tensions et de les atténuer, justement en organisant le conflit, les confrontations, et en éduquant à la participation (écoute, langage commun, partage, faire ensemble…). Il faut également penser la participation autrement. Les jeunes générations veulent s’engager, mais de manières différentes. Avant les engagements étaient longs, ils duraient parfois toute une vie. Aujourd’hui le monde change, les gens s’engagent sur des choses lorsqu’ils repèrent la possibilité de résultats concrets sur lesquels ils auront la main. Cela ne se fait pas forcément sur une longue période. Enfin pour pérenniser ce type d’initiatives, il est nécessaire d’éviter l’enfermement. Il faut communiquer, échanger des expériences. Le risque serait l’auto gouvernance totale. Effectivement, la participation est à la mode. Certains grands groupes d’entreprises, certaines collectivités, prônent ce type d’initiative mais en servant des objectifs contradictoires avec la solidarité et équité (alibi pour diminuer les services publics et/ou l’accessibilité à tous).
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Retours des participants sur la journée du 17
décembre 2013
Les points forts de la journée :
o Le world café o Le repas partagé. Repas : bon moment de partage et solidarité en toute convivialité o L’intervention de Marion Carrel. Conférence très intéressante, apports théoriques de qualité, apport d'éclaircissement sur le concept de participation et du pouvoir d'agir o Les échanges o les travaux de groupe qui favorisent l'échange spontané d'idées o les témoignages d'expériences o Toute la matinée : enrichissement lors des échanges sur la définition de la participation o Interventions des personnes s’exprimant sur leurs réseaux d’échanges : très intéressant, riche (fonctionnement, etc). o L'organisation fluide sans temps mort. Très bonne organisation. o Découverte de fonctionnements innovants o Découvertes des différentes méthodes. Découverte de méthodes concrètes o Rencontre entre personnes très diverses o Diversité du public o Diversité des modes de communication (conférence, world café, atelier) o Information sur le réseau du PRDS o Multiples échanges qui permettent de garder, développer du lien sur le territoire et « piqûres de rappel » sur le sens de notre travail… o Richesse des différents intervenants (conférence, ateliers) et des interventions (world café, synthèse) o Mise en pratique o La mise en situation selon les deux méthodes présentées (atelier apm) o Outils dynamiques et réutilisables o Techniques d’animation intéressantes o Bon équilibre entre discours / présentations et expérimentations / jeux. J’ai particulièrement apprécié la matinée entre le world café et la conférence. o La pluralité des participants a permis d’apporter des échanges riches. o Intérêt, curiosité et soif d’apprendre de la part de la plupart des participants. o Écoute et solidarité dans une ambiance de bonne convivialité. Respect et bonne collaboration. o Par les outils employés, la possibilité de mettre en place la parole de chacun o Activités ludiques o Un moment ou laps de temps très convivial, j’aurais aimé que ça dure un peu plus longtemps. Merci o Retrouver des partenaires autour de valeurs communes !
Les points faibles ou à améliorer de la journée :
o Manque de temps.
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La gestion du temps un peu trop « rigide » durant la journée. Laisser plus de temps aux échanges lors des ateliers. Le temps imparti aux réflexions. Peu de temps pour échanger avec les participants o Atelier un peu rapide d’où des réflexions un peu superficielles. Manque de temps pour mener l'atelier jusqu'au bout. o Journée un peu trop chargée donc un peu trop rapide (on aimerait approfondir). Il faudrait prévoir plus de temps de formation afin de permettre plus d'échange de pratique o Après midi trop compressée, ce qui donne l’impression de devoir se précipiter surtout ce qui rend la restitution des ateliers trop dense en trop peu de temps. o Trop condensé sur une seule journée, possibilité d’étendre sur une journée ou demi journée supplémentaire. Trop de sujets traités (ou non) en peu de temps. Une journée c'est trop court pour étayer la question initiale qui reste très intéressante. Lui consacrer plus de temps (ex. : une journée et demi ou bien un weekend) o Difficile de faire un choix entre les divers ateliers. C'est frustrant de ne pas pouvoir participer à chaque groupe de travail o Conférence trop longue et complexe o le compte-rendu en grand groupe est un exercice complexe, souvent un peu « bâclé » (stress oblige) et réducteur o Peut être qu’il aurait été plus intéressant de proposer un forum ouvert pour la définition des thèmes des ateliers. Il y aurait peut être eu plus d’ateliers en plus petits groupes permettant plus d’interactions tout en répondant au plus juste à certains besoins. o Pour constituer un réseau d’échange et de participation comme une boite à outils, il aurait été peut être plus intéressant que nous puissions faire un tour de table afin de mieux nous identifier et faciliter la prise de contact. Pour une mise en réseau partenariat éventuel : présentation de chacun pendant le Word Café. Pas de tour de table, voisin non identifié o Manque de communication, d’échanges entre nous (pas de tour de table) car nombreux et pas identifiés. o On ne savait pas trop quelles structures étaient représentées o Temps de présentation des techniques de prise de parole trop long dans un atelier : une question n'a pas pu être abordée o Sentiment qu'il y avait une grande majorité de travailleurs sociaux et d'institutionnels : pas assez d'usagers ! o Information sur les projets en cours des différentes structures d’échange o Prévoir un espace d'exposition et de partage des initiatives de chacun (ex : zone de flyers, affiches, infos...) pour créer du lien o Manque de décideurs publics sur cette thématique (alors qu’ils sont juste dans la salle à côté)
Vos propositions :
Les suites à donner à cette journée : o J’aimerais recevoir un document reprenant la liste d’infos utiles (bibliographie, acteurs locaux, réseaux sur ce thème) o Pourquoi pas un réseau d’échanges de pratiques (liste diffusion mail, rencontres, organisation de conférences, etc.) o Annuaire de compétences/personnes ressources (formées par exemple) pour soutenir concrètement des initiatives o Un site internet pour partager les informations et construction de réseaux pertinente
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o Un compte rendu envoyé à tous les participants. Synthèse de la journée, support écrit. Un compte-rendu de la matinée et des différents groupes de travail. Quelles solutions en ressortent o Beaucoup d’éléments abordés en peu de temps, chaque thématique pourrait être approfondie par journée ou demi-journée (prendre le temps d’échanger) o Étaler cette journée sur deux jours afin de donner davantage de temps lors des échanges durant les ateliers, davantage de temps pour l’intervention de Marion Carrel et davantage de temps pour travailler en petits groupes. o Rencontres interprofessionnels et inter-associations pour mieux se connaître et apprendre à travailler ensemble. Connaître les acteurs et porteurs de projet o Comment lutter ensemble face aux situations de précarité vécues dans le département o Apprendre ou être accompagné dans la construction d’un projet local par le biais d’une méthode participative. Travail sur des projets plus concrets (à mettre en œuvre dans l’avenir) ou partir d'exemples pour produire des méthodes, des outils utilisables dans nos structures. Pouvoir avoir un apport ou une analyse du réseau par rapport à une expérience o Partir de simulation de situations réelles, faire en sorte que les participants jouent des rôles d'habitants o Faire davantage intervenir les usagers, bénéficiaires de services d'action sociale. Entendre leurs témoignages o Connaître les besoins des un(e)s et des autres o Des journées ou demi-journées plus centrées sur une thématique, une expérience. Avoir plus de témoignages o Se former aux méthodes de développement du pouvoir d'agir. Approfondir les méthodes de participation. Avoir des éléments théoriques o La question de la participation dans le médicosocial (loi 2002 2 CVS) o Expériences de participations au sein de petites structures ? Centres d’hébergements, lieux d’accueil de jour… o Promouvoir la participation et encourager davantage tout le public. Comment répondre à des problématiques rencontrées sur le terrain quant à la participation des usagers dans le milieu de la précarité (refus pour certains de s'impliquer) o Expérimenter dans un quartier sur une thématique o Connaître ce qu'il se fait dans d'autres pays o Élargir ces connaissances auprès des élus et des décideurs en s'appuyant sur des expériences menées au niveau national et international o Question à traiter sur la participation des jeunes à la vie locale (conseil de jeunes) o Question à traiter sur l 'isolement Que souhaiteriez-vous apporter : o co-animation d’un réseau éventuel, réflexions, appui à l’organisation… o des idées, de l’imagination, créativité (Charlotte Collot) o test du jeu de Majo Hansotte pendant une journée inter AMAP (Fabien et Eric) o l'apport du groupement d'entraide mutuelle de la Maison Bleue (Dominique Laurent) o Une expérience et entendre le témoignage des autres (Parmena Codron)
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Souhaits d’implication concernant les suites de la journée :
Souhaite être informé Souhaite être informé et s’impliquer
BALDELLI Brigitte BERTHOUMIEUX Paul BERTRAND Fanny DECOSSE Chantal DUCHATEAU Michèle EL OUARDI Khédija GALINIER Cathy JEANPIERRE Robert MEGIA Florian MOLINS Yvette PIROTAIS Fanny RABALLAND Catherine VIDAL Florent WAGNER Nicolas
ADJETEY Agnélé ANDREU Magali BADEU Charline BASSAD Marc BEN ACHOUR Shiraz BLAYAC Véronique BOHER Helene BROTONS Nathalie BRUGNEAUX Stéphane BUKIET Marc CANELLAS Lucie CARBASSE Philippe CELLIER Fanny CODRON Parmena COLLOT Charlotte CWICZYNSKI Marie Noëlle De La TORRE Paola DOULMADJI Abdelkader FRENDO Lise GARCIA Marie Pierre GESBERT Dorothée GIMENOS Justine HUGON Elodie JEAN-PIERRE Valérie LAUBER BOUAUEL Martine LAURENT Dominique LECAT Agnès MALIS Louise MASSE Hélène MONSCIANI Marie Laure NILLAMA Julie OULBANI Abdelkader POUPAUX Véronique PUIG Julie RIBIERE Caroline ROY Vanessa RUEDA Martine SALGUERO Delphine SARDA Marie-Thérèse SELAHDJA Benguessoum SERRIE Jean-Pierre THIBERT Marina THIERRY Jérôme TREGAN Marlène
VERDY Frédéric ZEGHARI Ahmed
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Pour aller plus loin…
Les supports des intervenants et des ressources complémentaires sur le sujet sont également mis à disposition sur le site internet du PRDS. Un film reprenant les moments forts de la journée et l’intervention de Marion Carrel a été réalisé par l’association Real TV 66. Il est disponible sur le site du PRDS.
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Annexes
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Annexe 1 : Liste des participants
NOM / Prénom Fonction Structure ou projet
1 ADJETEY Agnélé Bénévole Réseau Campôme
2 ALAMRANI Brahim Animateur AL Ados Centre Social de la Roseraie CIAS Carcassonne
3 ALBERT Emeline Travailleur Social CAF
4 ALMODOVAR Patricia
Bénévole associatif les fées militantes
5 ANDREU Magali Travailleur Social CAF
6 BADEL Charline stagiaire CESF Centre social Elne
7 BALDELLI Brigitte Coordinatrice filière ASS IRTS-LR Site de Perpignan
8 BARAT Cécile
9 BARROT Roseylyne Directrice ITEP MONT LOZEREZ BEZIERS
10 BASSET Marc CCRPA
11 BEN ACHOUR Shiraz Coordinatrice Proximité et Lien Social
Régie de Quartiers CAC Carcassonne
12 BERTHOUMIEUX Paul
Educateur Spécialisé ACAL/LE SEUIL
13 BERTRAND Fanny Educatrice Etape Solidarité Céret
14 BERTRAND Fanny Educatrice Etape Solidarité Céret
15 BLAYAC-RESPAUT Véronique
Assistante Sociale CG66
16 BOHER Hélène Coordinatrice Technique Insertion
CG66
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17 BONNEIL Christine Référente Démarche qualité / Droits des usagers
CG66
18 BOUCHON Prune bénévole SEL
19 BROTONS Nathalie Chargée de mission CG66
20 BRUGNEAUX Stéphane
Directeur Centre Social de la Roseraie CIAS Carcassonne
21 BUKIET Marc Directeur CHRS St Joseph
22 CAFFIN Véréna militante ATD Quart Monde
23 CANELLAS Lucie Assistante Sociale ACAL/LE SEUIL
24 CARBASSE Philippe chef de projet CUCS Ville de Perpignan
25 CARREL Marion sociologue Université de Lille
26 CARRERE Jean Paul Professionnel du développement social
27 CASIMIR Chantal Travailleur Social CAF
28 CASTELLS Luis Directeur Centre Social Nouveau Logis Perpignan
29 CASTERAN Jérôme Educateur PJJ UEMO Perpignan Sud
30 CAZENASE Catherine
SCI VERTCHEZNOUS
31 CELLIER Fanny Stagiaire CG66
32 CODRON Parmena bénévole SEL DU CONFLENT
33 COLLOT Charlotte Guide Animatrice Nature Mairie de Perpignan
34 CWICZYNSKI Marie-Noëlle
Bénévole secours catholique
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35 DE LA TORRE Paola Coordinatrice départementale
ASSOCIATION CLRISTALS (Planète sciences - Les Petits Débrouillards)
36 DECOSSE Chantal Secrétaire Association "Citoyens dans les Quartiers de Céret"
37 DELMAS DALLE Séverine
Travailleur Social CAF
38 DI MARTINO Martine
Travailleur Social CAF
39 DOULMADJI Abdelkader
délégué CCRPA
40 DUCHATEAU Michèle
Cadre Pédagogique - membre du CA
IRTS-LR Site de Perpignan
41 EL OUARDI Khédija Intervenante Sociale ACAL/LE SEUIL
42 FABRER Jean-Michel
usager MDPH
43 FRANQUET Corine Travailleur social CAF
44 FRENDO Lise Animatrice "démocratie participative"
Association Couleurs Citoyennes
45 GALINIER Catherine Coordinatrice technique PAPH
CG66
46 GARA Sébastien Travailleur Social CAF
47 GARCIA Marie-Pierre
Coordinatrice Animation CAF 11
48 GENESTIER Katy Secrétaire d'accueil CG66
49 GESBERT Dorothée Coordinatrice ASV Ville de Perpignan
50 GIMENOS Justine Stagiaire DECESF Centre Social St Gaudérique
51 GURB Lucie Assistante sociale CG66
52 HUGON Elodie Bénévole secours catholique
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53 JEAN Emmanuelle CESF SJR
54 JEANPIERRE Robert Président Association "Citoyens dans les Quartiers de Céret"
55 JEAN-PIERRE Valérie
Responsable MAPI Conseil Général des PO - PTI PDI
56 JELAHDJA Bengnessoum
Délégué CCRPA LR
57 KADRI Daniel usager MDPH
58 LAUBER Martine Travailleur social CAF
59 LAURENT Dominique
Présidente LA MAISON BLEUE
60 LECAT Agnès Stagiaire CCAS Perpignan
61 MAGNONA Sylvia Bénévole Secours Catholique
secours catholique
62 MARTINEZ Anne-Marie
Usager MDPH
63 MASSE Hélène Assistante Sociale CCAS Perpignan
64 MAURY Myriam ES Chargée d'Insertion ITEP MONT LOZEREZ BEZIERS
65 MEGEA Florian Educateur Spécialisé CAARUD ASCODE
66 MIGNON Christine Directrice Centre Social Bompas
67 MOLINS Yvette Bénévole secours catholique
68 MONSCIANI Marie-Laure
Conseillère d'insertion CG66
69 MORVILLIERS Camille
Service Civique "Animation et Sensibilisation à l'Environnement"
Energie Citoyenne
70 NILLAMA-IRESSOU Julie
Etudiante Master 2 Pris UPVD
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71 OULBANI Abdelrahmane
Responsable Center Social Mailloles
72 PAGES MALIS Louise
Bénévole associatif RERS Elne
73 PAGES Marie Esperance
Bénévole associatif secours catholique
74 PAPIN Bahia usager MDPH
75 PIROTAIS Fanny Etudiante Master 2 Pris UPVD
76 POUPAUX Véronique
Assistante Sociale CG66
77 PUIG Julie Stagiaire ESF Centre Social St Gaudérique
78 RABALLAND Catherine
animatrice secours catholique
79 RIBIERE Caroline Etudiante Assistante de Service Social en 3me année
CHRS
80 ROY Vanessa Référente Familles CCAS Perpignan
81 RUEDA Martine Directrice Centre Social Elne
82 SALGUERO Delphine
Animatrice, Agent de médiation
Centre Social Elne
83 SARDA Marie-Thérèse
usager MDPH
84 SEBAIN Abdel Directeur Association Couleurs Citoyennes
85 SELO Fabien
Chargé de développement local et animateur de la charte paysagère de la Côte Vermeille
Energie Citoyenne
86 SERRIE Jean-Pierre bénévole Pôle des savoirs
87 THIBERT Marina Etudiante Master 2 Pris UPVD
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88 THIERRY Jérôme Bénévole associatif Association "Permaculture et Transition en pays catalan"
89 TREGAN Marlène Animatrice Socioculturelle FRMJC
90 TRIN Aurélie EJE Mairie de Perpignan
91 VERDY Frédéric Conseiller ESF Centre Social St Gaudérique-Champs de Mars et CCAS Perpignan
92 VICENS Christine Assistant de Service Social ONAC
93 VIDAL Florent Chargé de mission environnement CLCV66
CLCV66
94 VINCENT Lionel Bénévole associatif les fées militantes
95 WAGNER Nicolas ETAPE SOLIDARITE
96 ZEGHARI Ahmed Responsable Centre Social Saint Martin
Animateurs et organisateurs
97 DOZIO Philippe membre du réseau ressource sur les démarches participatives
98 DURAN DECROIX Marie
PRDS
99 ESSID Sandra membre du réseau ressource sur les démarches participatives
100 GRACIA Cécile membre du réseau ressource sur les démarches participatives
101 GREIVELDINGER Noellie
Animatrice et membre du réseau ressource sur les démarches participatives
102 IGUELDANE Zohra membre du réseau ressource sur les démarches participatives
103 MANCER Fatima membre du réseau ressource sur les démarches participatives
104 MOLES Céline membre du réseau ressource sur les démarches participatives
105 PERIOT Yvette membre du réseau ressource sur les démarches participatives
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106 PIOU Elsa Animatrice et membre du réseau ressource sur les démarches participatives PRDS
107 RAMIS Régine membre du réseau ressource sur les démarches participatives
108 TEULIERE Rémi membre du réseau ressource sur les démarches participatives
109 VINAS Cathy membre du réseau ressource sur les démarches participatives
Réalisation d’un film sur la journée
110 MENEGONI Giorgio Association Real TV 66
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Annexe 2 : Les posters issus du world café
La participation pour nous, c'est quoi ? Qu'est ce qu'on en
attend ?
Groupe 1 : Réfléchir ensemble pour agir Ecouter la voix de tous Chercher l'implication de tous les membres d'un groupe pour arriver à un consensus et des solutions communes Donner la parole à ceux qui ne s'exprime pas directement Solidarité, cohésion, motivation, volonté individuelle
Groupe 2 Créer une dynamique collective Partager des outils et des savoirs Rencontrer l'autre Volonté d'évoluer Changement : évolution et autonomie personnelle et collective Capacité d'animer un espace, un groupe
Groupe 3 Lien, solidarité Connaissance de l'autre (culture, savoir, …) Implication à travers un groupe, un collectif Emergence d'idées, de propositions, mutualisation des savoirs Peser sur des décisions d'intérêt général Démarche personnelle : voir comment ses propres valeurs font écho dans un collectif Lutte contre l'isolement, stimulation, parler à tout le monde moteur de changement, d'amélioration.
Groupe 4 Participation individuelle ? Être acteur Être à l'écoute Emergence d'une voie partagée Avoir confiance pour partager S'appuyer sur différentes compétences Donner et recevoir Relation d'égalité ….comment garantir cette égalité ? → on en attend Définition d'objectifs, de but, d'intérêt Partage, échange, confrontation des idées Rompre l'isolement Motivation → implication de chacun Rendre acteur Être au plus proche des usagers Donner à chacun la même importance
Groupe 5 Être acteur, présent, témoin, proactif Participer à la vie citoyenne Faire entendre sa voix → Pour cela : Il faut créer une dynamique Favoriser le changement Apprendre des autres Co-construire Prendre en compte la parole de chacun Écouter, animer, être volontaire et reconnaître l'égalité de tous
Groupe 6 Une question de volonté Cela part d'un constat C'est l'usager au cœur de son projet C'est être dans la proposition Cela vient d'un projet collectif L'usager est entendu et participe en même temps C'est la capacité d'agir pour transformer , faire avancer les choses Une présence physique ou morale Etre dans l'échange, la co-construction C'est une expérience économique et sociale → ce qu'on en attend... Devenir acteur de sa vie S'inscrire dans une société Construire l'intérêt général Rompre l'isolement Créer du lien, de la solidarité
Groupe 7 Groupe 8
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Implication de tout individu sur un thème donné Echange Dynamisme Cohésion Reconnaissance Ecoute Co-construction Emergence d'idées nouvelles Echange d'expérience et de compétences Savoir gérer la frustration Être acteur Volonté d'être présent Implication et partage → On en attend : Des apports de connaissances, du changement
Être là, être actif, motivé, impliqué Mettre en avant ses besoins, ses idées Atteindre des objectifs communs Apprendre à laisser la place à chacun dans l'échange Trouver des solutions communes, des réponses Ecoute et coopération Partir des besoins des usagers, des habitants Être ensemble sur un même pied d'égalité Autonomie Créativité Développement de la citoyenneté, de la solidarité Révéler des compétences et les mutualiser, les partager Être plus fort ensemble Être informé et donner l'information Savoir communiquer
Groupe 9 Elaboration collective Egalité des participants Citoyenneté Echange de parole et de culture (sociale, ethnique) Rencontre, transmission, faire ensemble Déblocage personnel, éviter l'isolement → insertion, développement de la confiance en soi Créer des dynamiques Solidarité Déceler des dysfonctionnements, rechercher des améliorations Apporter de la compréhension, prendre compte les besoins, les souffrances → Trouver des solutions. Aller de l'avant, fixer des objectifs Eviter les affrontements Investissement
Groupe 10 Donner son avis Echanger des savoirs Citoyenneté Être utile Expérience économique et sociale Discuter, échanger, convivialité, solidarité Transformer, rendre meilleur → on en attend : Changement, évolutions sociales Dynamisme Questions / Réponses Autonomie Capacité d'organisation Démocratie, Révéler des compétences Respect, écoute Etat des lieux, constats communs, définition d'objectifs et solutions Acceptation des idées des autres Cadre éthique
Groupe 11 Un échange d'opinions, d'idées, pour un changement de situation Une implication pour faire évoluer notre environnement Un brainstorming Tenir compte des différences pour élargir la réflexion Exprimer un besoin Une démarche tant individuelle que collective → ce qu'on en attend Ne plus être seulement consommateur mais aussi acteur Un changement de point de vue Une dynamique d'action, de proposition
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Une adhésion au projet Une participation durable Action--> réaction.
A votre avis, qu'est ce qui fait obstacle ou qui favorise la
participation ?
Groupe Obstacles Facilitateurs
1 Les préjugés Les prérequis Manque d'écoute et de prise de parole Leader négatif : blocage Langage des professionnel (code, signe, ...) Politique, pouvoir décisionnaire, hiérarchie Travailleurs sociaux en opposition aux usagers / ou enjeux différents pour chacun Manque d'information et de sensibilisation des usagers et aussi des professionnels
Ecoute Un animateur (méthode, répartition des rôles, outils) Valeurs et organisation communes Création d'outils communs Partage d'expériences Adhésion Connaissance du terrain Participation individuelle et collective Créer un espace propice à la participation Un professionnel accompagne les usagers
2 Différence de représentations Susceptibilités Le jargon des professionnels Des professionnels qui ne font pas confiance aux usagers individualisme Difficulté pour prendre la parole Difficulté à mobiliser, capter l'attention Rétention d'information
Engagement dans la durée, régularité Volonté, égalité Définir un langage commun désigner un médiateur, une personne qui fait le lien antre usager et professionnels Reconnaissance de la parole de tous Accompagner la parole Faciliter l'accès à l'information
3 Peur du changement Barrière de la langue Individualisme Clichés Timidité, manque de confiance Contrainte Manque d'information Peur de la différence, racisme Concentration des pouvoirs
Envie de se rencontrer, se connaître Intégration Volonté Identification des ressources Méthodologie, outils, techniques Objectifs communs Reconnaissance de l'apport de chacun Convivialité Cohésion du groupe
4 Les institutions Les responsables le despotisme les représentations de la participation Le statut de chacun Les enjeux politiques et institutionnels La confrontation entre désirs
Répondre à une demande Être informé, sensibilisé Ecoute, prise en compte des attentes Avoir quelqu'un qui guide, qui accompagne Des méthodes, des outils Savoir que sa parole compte Honnêteté du dialogue
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individuels et collectifs La peur qu'il y ait un détournement de ce qui est exprimé Un leader trop fort Pas de langage commun
Avoir le choix de participer ou pas (liberté) Considérer qu'un changement est possible Partenariat Professionnel facilitateur Problématiques communes Echange collectif : donner et recevoir Valeurs communes : respect, accessibilité, honnêteté Moyens matériels
5 Timidité Exclusion, sentiment d'inutilité Différences entre groupes sociaux Individualisme Enjeux de pouvoirs Actions réfléchies unilatéralement Un pilote trop présent : les gens se repose trop sur lui et ne se mobilisent pas Nombre de participants
Connaissance du public Communication Lieu (moyens matériels) Aspects concrets d'amélioration Réseaux, partenariats Groupe leader collectivement Equilibre du groupe dans les rapports de pouvoir. Actions réfléchies collectivement
6 Manque d'habitude Peur de l'engagement Difficultés à accepter les idées différentes Ne pas se sentir capable de Enjeux différents Difficultés de langue Les institutions Les politiques, les élus Le racisme L'instrumentalisation Contraint d'être là...
La clarté de l'objectif et de l'information Se sentir capable de Avoir envie de changements Utiliser différents supports Ecoute Cohésion du groupe Connaissance Intérêt commun Décisionnel Aboutissement, finalité commune
7 Habitude, passivité Peurs : partage de pouvoirs, domination, préjugés, jugements, manque de confiance Ignorance du processus Objectifs non définis Pas de moyens matériels Difficultés d'expression Enjeux politiques/ institutionnels
Plaisir, créativité, participer à un projet collectif Ecoute Sensibilisation Espace d'expression suffisant Approches variées et complémentaires Concrétisation et réalisme Réponse à une attente, un besoin exprimé Respect de la parole et des différences Egalité des participants Mise en confiance Objectif clair d'évolution et de changement Education, culture
8 Eloignement géographique Manque d'investissement Individualisme, cloisonnement Représentation de chacun Peur de s'exprimer, timidité
Tous au même niveau Définir la place de chacun Mise en avant de l'intérêt communication Du concret....rapidement Approche différenciée Ecoute
9 Problématique individuelle qui prend le dessus sur la capacité d'agir Enjeux politique et limites institutionnelles
L'implication de tous Un cadre L'animation Les moyens et outils adaptés à tous
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Culture, langue, milieu de vie de chacun Manque d'autonomie Instrumentalisation Peur du changement
Une organisation : préparation des échanges, restitution, suivi Personnes ressources Du concret venant ponctuer la démarche Du sens Langage commun Motivation Conjoncture sociale
10 Pas de mise en commun mauvaise estime de soi, isolement, stigmatisation Représentations Rapport de domination Individualisme Pression politique Difficulté à trouver un langage commun Différence de code, de langage Attentes et motivations individuelles
Echange, partage, écoute Reconnaissance de l'autre Accès à l'information Construction d'un cadre commun, de règles partagées Envie, motivation, volontariat Respect Travail sur les représentations et les objectifs communs Identification et valorisation des compétences individuelles Identification des relations de pouvoirs
11 Manque d'implication individuelle Manque de confiance en soi Leader trop fort Manque de retour Coût financier, temps Peur de la déformation des propos Peur du changement Représentation Précipitation Difficultés individuelles
Motivation, implication Homogénéité du groupe Bon animateur Compétences Facilités d'accès But commun Méthodologie Objectifs partagés et clarifiés Pas d'idées préconçues
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