Benjamin GAUTIERM2 – IE - SEH
La triste histoire de la mer d’Aral
Définitions des mots « histoire » et « mer »
« Suite des événements, des faits réels, des états marquant l'évolution d'un groupe humain, d'un personnage, d'un aspect de l'activité humaine, etc. »
Larousse,2014
« Récit portant sur des événements ou des personnages réels ou imaginaires, et qui n'obéit à aucune règle fixe ; anecdote visant à amuser, à divertir . »Larousse,2014
« Ensemble des eaux océaniques, communiquant entre elles et ayant le même
niveau de base. »Larousse,2014
La mer d’Aral est donc en réalité un lac salé
Sommaire1. Géographie2. Hydrographie/hydrologie3. Les assèchements de la mer d’Aral de l’antiquité à nos
jours4. Les origines du dernier assèchement de la mer d’Aral5. Les conséquences de cet assèchement6. Solutions employées ou envisagées pour endiguer cet
assèchement et ses conséquences
Géographie
Innonvation.démocratique.org
Lac d’eau salée situé à la frontière du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan en Asie centrale
En 1960, superficie de 68 000 km² (= superficie du Portugal) – 4 ème plus grand lac du monde : à ce jour, environ 30 000 km²
ISDD,2012
Hydrographie/HydrologieAlimentation par deux rivières : L’Amou-Darya et la Syr-Darya pour un bassin versant total de 1,6 millions de km² (ISDD, 2012)
L’Amou-Darya
Nature and ressource - UNESCO
La Syr-Darya : Source : montagne du Tian
Shan, au Kirghizstan Longueur : 3 000 km Débit moyen : 600 m3/s
L’Amou-Darya : Source : glacier Vrevski
(montagne du Pamir : Tadjikistan) à 5 000 m d’altitude
Longueur : 2 620 km Débit moyen annuel : 79 km3 (2
500 m3/s : idem Rhone + Loire)Universalis.fr ; Wikipedia,fr
Précipitations annuelles sur le bassin versant de la mer d’Aral
Catawater.info.net
Beaucoup de pertes en eau avant de rejoindre la mer d’Aral (évaporation : zones désertiques)
Occupation des sols du bassin versant de la mer d’Aral
Catawater.info.net, 2012
Les assèchements de la mer d’Aral de l’antiquité à nos jours
Recherches archéologiques récentes ont révélées que la mer d’Aral a déjà connue des périodes d’assèchements :
Découverte de ruines d’une ville antique, Découverte d’ossements humains, Un historien à montré qu’il existait des villes et des routes
commerciales
Courrierinternational,com, 2010
Données historiques inconnues en 1960, lors du nouvel assèchement de la mer d’Aral : panique de la population
Depuis 1960, diminution de 20% des glaciers qui alimentent la mer d’aral
1960 : superficie de 68 000 km²
Jusqu’en 1980 : 50 à 60 km3 d’eau par an alimentaient la mer d’Aral
1989 : mer divisée en deux avec (grande mer d’Aral au sud et petite mer d’Aral au nord)
Unesco, 2012 ; courrierinternational,com, 2010
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/eb/Shrinking_Aral_Sea.ogv
2005 : superficie 30 000 km²
Entre 1960 et 2005 : perte de 14 mètres de
profondeur Recul des cotes d’environ
80 km (parfois 120 km) Population multipliée par 2
(de 14 à 28 millions d’habitants)
De nos jours : Environ 10 km3 d’eau par an
alimente la mer d’Aral, Le niveau de la mer d’Aral
ne baisse plusUnesco, 2012 ; courrierinternational,com, 2010
Yann Arthus-Bertrand / Earth from Above / UNESCO
Les origines du dernier assèchement de la mer d’Aral
Planifié dès 1918 par le régime de l’union soviétique et appliqué dès 1937 : Mise en valeur de grandes terres vierges
Décision d’attribuer à l'Asie centrale (Ouzbékistan et Kazakhstan) le rôle de fournisseur de matières premières (coton notamment)
Climat désertique de la région = irrigation nécessaire (pour produire 1 kg de coton il faut 5 260 litres d’eau)FAO, 1988
Besoins pour l’irrigation : création du canal du Karakoum (1954 – 1988) permettant de capter une partie des eaux du fleuve Amou-Darya
Prélèvement annuel de 11 km3 soit environ 350 m3/s (rappel : débit moyen annuel de 79 km3)
Longueur de ce canal : 1 375 km (le plus grand canal d’irrigation du monde)
Perte en eau d’environ 50% (évaporation, mauvaise conception du canal)
Unesco, 2012 ; wikipedia.fr
Xaviermartin,fr, 2014
Les conséquences de cet assèchement
Effets sur les masses d’eau encore existantes : Augmentation des concentrations en sels (13 à 25 fois plus élevé
qu’en 1960) et en polluants (nitrate, pesticides, défoliants)
Effets sur la biodiversité : Disparition de nombreuses espèces endémiques à la mer d’Aral du
fait de l’augmentation de la salinité (en 1960 : 60 000 T/an de poissons péchés contre 2 000 T/an dans les années 2000 et 6 000 T/an de nos jours)
Seules quelques espèces subsistes (crevettes, …) Introduction d’une espèce de raie exotique,
Aquastat, 1998 ; futura-science.com, 2007 ; FAO, 1998
Effets sur les zones humides : en 1990, plus de 95 % des marais et terres humides remplacés par
des déserts de sable et plus de 50 lacs du delta, couvrant 60 000 ha, s'étaient desséchés.
Effets sur le climat : Le climat s’est totalement transformé. Initialement, les
températures oscillaient entre – 25°C en hiver à plus de 35°C en été. Aujourd’hui, il fait – 50°C à +50°C (demande en eau pour l’irrigation augmentée : cercle vicieux)
Effets du vent : Environ 100 millions de tonnes par an de sable (salés) et de
poussière pollués par les pesticides sont dispersés jusqu'à une distance de 250 km.
Effets sur l’eau potable : Salinisation de l’eau potable (4 fois plus de sel/litre que les
recommandations de l’OMS) et présence de nombreux polluants liés aux apports d’engrais (nitrate et pesticides)
Aquastat, 1998 ; futura-science.com, 2007 ; FAO, 1998
Aquastat, 1998 ; futura-science.com, 2007 ; FAO, 1998
Effets sur l’activité agricole : Monoculture du coton : délaissement des cultures traditionnelles Salinisation des sols sur environ 40 % des terres irriguées (faible
efficacité de l'irrigation) : perte de productivité Abreuvement du bétail dans des mares toxiques Fourrage donné au bétail passé au défoliant.
Effets sur les populations locales : Apparition de nombreuses maladies graves (tuberculose, affection
du sang, cancers ,…) Mortalité infantile très élevée (118 pour 1000) et malformations
des nouveaux nés Activités de pêches quasi nulles : chômage important (en 2006 :
80% de la population active)
Lycée français de Cali (Colombie), 2003
Solutions employées ou envisagées pour endiguer cet assèchement et ses conséquences1969 : projet de Stepanov qui proposait de pomper l’eau
de la mer Caspienne : projet non retenue car trop gourmand en énergie et problème déplacé à la mer Caspienne,
Décennie 1970 : projet de détournement de fleuves (Ob, Iénissei et Lena), Malgré les coûts pharaoniques et les nombreuses contraintes rencontrées : Les travaux devaient commencer dans les années 1980 (projet abandonné en 1986)
Lasserre, 2011
1980 : l’URSS lance un programme de plantations de saxaoul dans les zones asséchées du lac (programme arrêté faute de financement)
1988 : devant l’ampleur du désastre, l’union soviétique décide de réduire la production de coton
1989 : Début de la construction d’une digue entre les deux mers d’Aral
1991 : Disparition de l’URSS et arrêt du projet de digue entre les deux mers. Conflits entre les nouveaux pays frontaliers sur les responsabilités et sur les décisions à prendre = absences d’initiatives malgré la catastropheLasserre, 2011
Effet immédiat : remontée du niveau de la petite mer d’Aral et amélioration de la biodiversité
Depuis 1990 : prélèvements d’eau stabilisés (120 km3/an)
1993 : Création du fond international pour le sauvetage de la mer d’Aral
1995 – 1996 : Décision de la mairie d’Aralsk pour la construction d’une digue de 22 km en sable et en roseaux (dons des habitants : 1% de leurs revenus)
1999 : Digue en partie détruite lors d’une tempête
Lasserre, 2011 ; futura-science.com, 2007
Effet immédiat : diminution du niveau de la petite mer d’Aral
2005 : Reconstruction et mise en service de la digue suite à un accord entre la banque mondiale et le Kazakstan (fond de sauvetage)
http://mer.aral.perso.sfr.fr/solutions.html
Effet immédiat : remontée du niveau de la petite mer d’Aral et amélioration de la biodiversité (de 2005 à 2009, augmentation du niveau de 6 mètres
2005 : Découverte que des sources souterraines, jusqu’à présent insoupçonnées, fourniraient quatre milliards de mètres cubes d’eau par an
2003 – 2010 : Financements de projets par le fond de sauvetage de la mer d’Aral (2 milliards de $)
2007 – 2012 : Deuxième phase du projet (la 1ere : reconstruction du barrage détruit en 1999) qui porte notamment sur le détournement d’une partie des eaux du Syr-Darya vers une nouvelle digue (1,5 milliards de $)
Lasserre, 2011 ; futura-science.com, 2007, ouzbékistan.fr, 2014
2008 : Reprise du programme de plantation de saxaoul par l’Ouzbèkistan (740 000 ha plantés à ce jour dont 320 000 dans les zones asséchées) : lutte contre l’érosion et contre l’effet de serre Lasserre, 2011 ; futura-science.com, 2007, ouzbékistan.fr, 2014
2012 – 2015 : Nouveau programme des nations unies portant sur plus de 300 projets (8,5 milliards de $) dont :
Approvisionnement en eau Développement des secteurs publics Bonifications des terres Amélioration du système de santé …
2013 : Approbation d’un plan pour l’aménagements de bassins dans le delta de l’Amou-Darya, la construction de captages d’eau avec stations de dessalement, poursuite de la politique de plantations
2013 : priorité au sauvetage des populations vivant près de la mer
Lasserre, 2011 ; futura-science.com, 2007, ouzbékistan.fr, 2014
Micklin et al, 2008