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INTRODUCTION
Pourquoi un Livre blanc sur le Cloud hybride?
La littérature sur le Cloud computing en général ne manque pas. Chaque semaine, dans le
monde entier, des articles et même des livres traitent de ce sujet sous toutes ses formes. Et le
Cloud hybride n'échappe pas à ce phénomène justement peut-être parce que cet adjectif
"hybride" qui lui est accolé le rend énigmatique.
L'hybride peut apparaitre comme une technologie de « l'entre-deux » voire être une couche
supplémentaire ajoutée aux systèmes d’information dont les architectures sont déjà
éminemment complexes. A contrario et c'est ce que ce livre blanc souhaite montrer, l'hybride
peut être aussi envisagé comme le meilleur des deux mondes. Un nouvel environnement qui
va savoir intégrer l'héritage technologique de l'entreprise tout en lui instillant l'indispensable
agilité que requièrent les besoins actuels de son activité. D'autant plus que nous arrivons à une
conjonction : un moment où les offres de Cloud ont atteint une certaine maturité avec d'une
part, des acteurs bien identifiés et des solutions nombreuses qui couvrent les domaines de
l’infrastructure, des plateformes et des applicatifs. Et d'autre part, des DSI qui doivent innover,
faire toujours plus, parfois avec moins et qui ont besoin de solutions solides, sécurisées et
agiles afin de les accompagner dans leurs missions.
Les DSI n’ont pas le choix. Sollicitées par leur direction générale et par les opérationnels, il leur
faut montrer qu'elles sont force de proposition et que l'IT sait porter les métiers sans les brider.
Cette situation place les DSI dans une double contrainte : leur budget n'augmente pas ou
faiblement et le coût de maintenance de leur infrastructure mobilise 70% de ce budget et de
la ressource, et l'impératif de mettre en place des projets novateurs, structurants, s'impose. Par
ailleurs, la question de l'accélération. Inventer , proposer plus vite, mettre en place, développer
plus vite, tester et modifier en cours de développement : méthodes et délais sont fortement
remis en cause.
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1ERE PARTIE
Le Cloud : une question de survie pour la DSI ?
Réticentes il y a encore quelques années, les entreprises adoptent dorénavant le Cloud privé,
public et hybride, quelle que soit la forme, le modèle séduit. « Pour les DSI, le Cloud est une
bouffée d’oxygène » souligne Christine Burtin-Le Mezo, Enterprise Architect chez Microsoft.
L’enjeu est de taille. Ne pas adopter le Cloud pour une DSI, c’est s’interdire l’innovation, c’est
se couper de tout ce qui permet aujourd’hui à une organisation d’être agile et concurrentielle :
flexibilité, rapidité de déploiement, intervention en temps réel.
Le Cloud, une question de survie pour les entreprises ? Oui certainement mais pas dans
n’importe quelles conditions et pas n’importe comment. La gouvernance de l’information reste
primordiale. Le choix du modèle de Cloud aussi. Chacun a ses avantages et ses inconvénients
mais c’est à la DSI de donner le tempo : « Les métiers veulent des briques modulaires, des
catalogues de services. Si ces exigences ne sont pas fournies par les DSI, les opérationnels iront
se fournir dans le Cloud public. N’oublions pas qu’en France, 41% des investissements
technologiques sont réalisés hors de la DSI » prévient Marc Gardette, Directeur de la Stratégie
Cloud chez Microsoft. Cette tendance a toutes les chances de s'accentuer, il s'agit de mettre
en place les conditions pour encadrer ces décisions, en prenant part à la discussion et en se
faisant force de proposition, mais également, de mettre en place les conditions de l'intégration,
lorsque ces investissements sont faits, il faut qu'ils puissent être correctement valorisés, et ne
transforment pas le management des systèmes et des assets en cauchemar.
1.1 Cloud hybride : une terminologie « marketing » ?
Malgré la diversité des offres et la jeunesse du marché, le Cloud computing n'est pas un
concept publicitaire. C'est une technologie clairement identifiée, définie par des normes
internationales. « Le Cloud hybride est un modèle de déploiement qui fait s’interconnecter
deux univers. Il peut s’agir de Cloud privé et de Cloud public mais également d’un Cloud
privé avec l’informatique historique de l’entreprise » explique Philippe Gras, Enterprise
Architect chez Microsoft.
Les environnements de Cloud public et privé, dans un dispositif de Cloud hybride, sont
des éléments indépendants et distincts. Cela permet aux entreprises de stocker des
données protégées dans un Cloud privé, tout en conservant la possibilité d'exploiter les
ressources informatiques du Cloud public afin d'exécuter des applications reposant sur ces
données.
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1.2 De l'environnement hybride au Cloud hybride
Si toutes les entreprises n'ont pas du Cloud hybride, en revanche, la plupart ont l'habitude
de fonctionner dans un environnement IT hybride. Un monde où cohabitent différents
systèmes d'exploitation, des applications du marché et des développements propriétaires,
des infrastructures matérielles et des environnements virtualisés. Le choix du Cloud
hybride ne doit donc pas effrayer. Il est la suite naturelle de ce que connaissent et
pratiquent depuis de longues années les DSI.
1.3 Quel modèle ? Quel marché ?
Il existe plusieurs façons de mettre en œuvre un Cloud hybride. En voici trois principales :
Différents fournisseurs de Cloud s'unissent afin de fournir des services de Cloud privé
et public en tant que service intégré ;
Des fournisseurs de Cloud individuels proposent un pack hybride complet ;
Les organisations gérant elles-mêmes leur propre Cloud privé souscrivent à un service
de Cloud public qu'elles intègrent ensuite dans leur infrastructure.
En pratique, une entreprise peut mettre en place un hébergement Cloud hybride pour
héberger les données sensibles de son site web de commerce électronique dans un Cloud
privé a priori plus sécurisé, et héberger son site web institutionnel dans un Cloud public,
plus avantageux en termes de coûts. De même, une offre d'Infrastructure as a Service (IaaS)
peut par exemple suivre le modèle du Cloud hybride en fournissant à une entreprise
financière un stockage pour les données de ses clients dans un Cloud privé, puis permettre
la collaboration sur la planification de projets dans un Cloud public - où elle est accessible
par de nombreux utilisateurs aux emplacements requis.
Quant au marché, il est en pleine structuration. Les annonces et les promesses sont
nombreuses et les entreprises peuvent légitiment hésiter. D'après le rapport du Gartner
« CIO agenda », une étude conduite chaque année auprès de DSI du monde entier, 55%
des entreprises avaient recours, en mode "optionnel" à un Cloud public en SaaS, 46% en
IaaS (janvier 2015). Les motivations à l'adoption du Cloud hybride sont la réduction des
dépenses informatiques, l'amélioration de la productivité de l'entreprise et l'application
des politiques réglementaires et de sécurité strictes (voir ci-dessous).
1.4 Pourquoi le Cloud hybride ?
Parce que c'est l'un des meilleurs modèles économiques et techniques qui est aujourd'hui
à la disposition des entreprises pour gérer leur IT ! Et parce que le Cloud hybride est
désormais suffisamment mature pour convenir à (presque) toutes les entreprises.
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Le développement du Cloud Computing a dans un premier temps suscité beaucoup de
méfiance avant que les entreprises comprennent l'intérêt d'un tel modèle (coût, agilité,
souplesse, réversibilité). Mais, contrairement aux particuliers qui à travers leur messagerie,
leurs réseaux sociaux ou leur site de partage de photos, sont allés allégrement vers le
Cloud public, les organisations gardent du recul vis-à-vis de ce mode de consommation
des ressources IT. Les récentes analyses du Gartner montrent même que les entreprises en
France sont en léger recul sur l'adoption du Cloud en 2015.
Le Cloud public, oui mais dans une certaine limite. Pour des raisons de sécurité, de
réglementation, d'offres produits, le Cloud public n'est pas la solution unique. En revanche,
avoir une solution qui conjugue les attraits du Cloud public à un mode plus protégé qui
garantit ce que l'entreprise a toujours connu en hébergeant elle-même ses données ou en
les externalisant, s'avère un choix technologiquement et économiquement gagnant. Mais
attention, déployer une telle technologie demande une véritable stratégie.
L'adoption du Cloud hybride doit répondre à un besoin, une demande. Il est nécessaire de
mettre en place un « Framework » de décision. Il ne doit pas y avoir de « big bang » mais
une démarche d'adoption progressive. Pour certaines entreprises, il s'agira de rajouter une
brique à une infrastructure privée afin de lancer rapidement un nouveau service. Une autre
qui a opté majoritairement pour un environnement public pourra être amenée à choisir
un mode privé afin d'héberger des données sensibles. Aucune entreprise ne se
ressemblant, les scénarios de Cloud hybride peuvent donc être diversifiés. Quoiqu'il en
soit, le Cloud hybride est un choix.
1.5 Cloud hybride : un choix structurant
Pour une entreprise habituée à gérer des Clouds privés internes, il peut être difficile
d’intégrer des Clouds publics: « Un tel choix demande des changements au niveau de
l’organisation et de la gouvernance. L’approche business de l’entreprise va s’en trouver
modifiée. Dès lors que l’entreprise abandonne son modèle d’allocation fixe et statique au
profit d’un modèle d’utilisation plus dynamique, elle doit prévoir la consommation et
s’engager auprès de toutes les personnes qu’elle sert sur ses différents sites, aussi distribués
soient-ils » souligne Wayne Pauley analyste à l'Enterprise Strategy Group.
Pour être une solution technologique gagnante, l'entreprise doit s'assurer que son
fournisseur va lui permettre de respecter ses investissements tout en garantissant les
standards et les promesses du Cloud (mutualisation, virtualisation, élasticité, reversibilité).
C'est pourquoi, lorsqu'elle va monter son Cloud hybride, la DSI devra veiller à quatre
aspects essentiels : la conformité, la sécurité, la latence et la personnalisation. Ce dernier
élément est un point important dans la distinction entre les deux Clouds. L'hybride permet
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à l'entreprise de personnaliser ses services en fonction de ses besoins et non pas selon
l'offre du fournisseur.
Dans sa démarche, la DSI va donc faire une analyse de risque complète et décidera avec
son prestataire ce qu'il doit faire migrer et comment il pourra le faire. Le Cloud hybride
permet une adoption flexible des Clouds publics qu'utilise déjà l'entreprise sans provoquer
de « Big Bang ». Le Cloud hybride présente en effet quatre grands avantages :
Une meilleure agilité et une meilleure réactivité aux besoins de l'entreprise,
Une réduction du TCO (total cost of ownership) avec une amélioration et une
optimisation de l'infrastructure IT existante,
Un meilleur alignement avec les attentes des directions fonctionnelles, les « métiers »
puisque l'entreprise consacre plus de temps et de ressources à ce qui lui permet de
gagner des parts de marché,
Une augmentation de la protection des données et une meilleure conformité.
1.6 Le Cloud hybride : des exigences à respecter
Si le modèle du Cloud hybride est reconnu, il induit cependant des exigences que
l’entreprise ne peut ignorer : « Avant de se lancer dans une démarche de Cloud, la DSI doit
s’interroger sur ce que l’on va y mettre. Il est indispensable de réaliser une cartographie de
ce qu'il est possible de migrer. Ce sont des projets qui nécessitent d’accompagner les équipes
informatiques afin de leur apporter les compétences qui vont leur permettre de gérer ce
nouvel environnement et de répondre aux nouveaux enjeux » indique John Assouline,
Directeur du Consulting chez Dell France.
« L’hybridation est complexe. Elle pose le problème de l’interconnexion entre des systèmes
différents il faut veiller aux normes de sécurité, aux règles d’identité et à l’intégrité des
données » rappelle Philippe Gras. Et savoir que les entreprises ne seront jamais 100% Cloud
même en s’appuyant sur l’hybride. « Tous les scénarios ne vont pas aller dans le Cloud
public» précise Christine Burtin-Le Mezo. « Il y a des freins, à commencer par la sécurité.
Les entreprises ne mettront pas, ou pas tout de suite leurs données ultra-sensibles dans le
Cloud public. Mais il y a également la qualité de la bande passante qui peut freiner des
projets ».
1.7 Sur quels critères définir son prestataire ?
a. La connaissance des infrastructures des clients
Les entreprises ne mettent pas toutes leur activité dans un Cloud public. Elles ont besoin
d'une plateforme intégrée qui regroupe les nouvelles ressources en termes de Cloud
privé et de Cloud public afin de pouvoir gérer aisément les deux. Les fournisseurs de
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Cloud public uniquement n'ont aucune expérience pour prendre en charge les
ressources locales existantes, et n'ont aucun intérêt à le faire.
b. La seule gestion d'un Cloud public ne garantit pas l'expérience du Cloud hybride
Trop souvent les fournisseurs de Cloud public, n'ont pas l'expérience de gestion de
leurs propres Clouds publics étendus. Ils ne peuvent donc pas fournir une solution
hybride intégrée qui offre l'efficacité et la flexibilité promises par le Cloud.
c. Microsoft au service des entreprises
Microsoft propose une plateforme de Cloud hybride qui offre la possibilité de déployer
des infrastructures et des applications sur plusieurs types de Cloud :
Dans le Cloud privé des clients,
Sur les Clouds privés ou publics des partenaires hébergeurs fournisseurs de
services Cloud,
Sur le Cloud public de Microsoft.
Les clients peuvent ainsi bénéficier d’une grande flexibilité et réversibilité pour évoluer
vers le Cloud à leur propre rythme, selon leur propre besoin et leur contexte spécifique.
Mais quel que soit le type de déploiement choisi, il est important de pouvoir passer
aisément sans couture d’un mode à l’autre, de pouvoir réutiliser, sans effort de
migration, ses machines virtuelles, ses données, ses identités, ses outils de
management, ses applications, ses compétences (développeurs, utilisateurs ou
professionnels IT).
Microsoft propose une plateforme Cloud homogène et cohérente. Elle recherche la plus
grande symétrie possible entre le Cloud public de Microsoft (Azure, Office 365,
Dynamics CRM online) et le stack Cloud privé, et ceci à tous les niveaux : hyperviseurs,
gestion des données, modèles de services, portail utilisateurs, API, outils de
management et gestion des identités.
Avec la mise en place d'une plateforme de Cloud hybride, Microsoft propose des
technologies qui tirent le meilleur parti du Cloud public Azure et des Clouds privés. Par
exemple :
une solution de stockage hybride, permettant d’exploiter automatiquement le
faible coût de stockage du Cloud public tout en garantissant les performances
d’accès d’un matériel local,
une solution permettant de gérer la reprise sur activité en coordonnant la
réplication et la récupération des machines physiques ou virtuelles entre un
datacenter client, un fournisseur de services d'hébergement, ou même Azure,
la sauvegarde des serveurs Windows Server vers Azure,
la haute disponibilité des bases de données,
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une solution complète pour la gestion des identités et de l'accès dans le Cloud,
un moteur d’orchestration facilitant l’automatisation des tâches quel que soit
l’environnement de Cloud,
des connexions privées entre les infrastructures et les centres de données Azure
au travers des réseaux opérateurs,
le pilotage du datacenter (capacité planning, gestion des changements, gestion
de la sécurité…).
La plateforme Cloud de Microsoft permet également de bénéficier directement de
l’expérience et de l’innovation de Microsoft qui exploite plus de 200 solutions Cloud
servant 1 milliard de particuliers et 20 millions d'entreprises dans le monde. Microsoft
a construit une plateforme pour exécuter ces applications aux trafics parmi les plus
importants du monde. Et toute cette expertise, expérience, innovations développées
dans la conception de datacenter, la gestion de la sécurité, de la fiabilité, de la montée
en charge, de la virtualisation (des serveurs, du réseau, du stockage), de l’énergie
peuvent être maintenant intégrées dans les solutions proposées à nos clients et nos
partenaires.
Services Cloud : un environnement normé
Depuis octobre 2014, deux nouvelles normes internationales ont été approuvées par les
organismes de normalisation UIT-T et l’ISO. Ces normes l'ISO-IEC 17788 et ISO/IEC 17789
fournissent la terminologie de base pour l'industrie ainsi qu’une architecture de référence
facilitant le développement des services Cloud computing ouverts et interopérables. Ces
normes sont d'application volontaire et les prestataires ne sont pas obligés de les prendre en
compte. Mais comme le rappelle l'AFNOR, « jusqu’au jour où un client l’imposera dans son
cahier des charges. Dans quelques années, des organismes pourront certainement certifier les
entreprises sur leur conformité à ces normes. Les entreprises qui les suivront donneront
davantage confiance aux clients. Ce sera un gage de qualité ». Depuis 2011, la définition du
Cloud Computing par l'organisme américain NIST (National Institute of Standards and
Technology), comporte 5 caractéristiques essentielles, 3 niveaux de services, 4 modèles de
déploiement dont le Cloud hybride : « Cette infrastructure est une composition de deux ou
plusieurs infrastructures Cloud distinctes (privées, communautaires ou publiques) qui restent des
entités uniques mais qui sont liées par une technologie standard ou propriétaire qui permet la
portabilité des données et des applications ».
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2EME PARTIE
Transformation et Innovation : les 2 pans du Cloud hybride
2.1 Le Cloud hybride : au service de la DSI pour mener ses projets de
transformation
Le Cloud hybride est une opportunité pour la DSI. C'est même un hub d'intégration.
Aujourd'hui, c'est une fonction qui demeure encore trop souvent considérée comme un
centre de coût. Elle est pourtant de plus en plus sollicitée. Non seulement par la direction
générale pour accompagner les grands projets structurants de l'entreprise ou son
adaptation aux impératifs de marché, mais également par les directions fonctionnelles ou
business qui ne veulent pas entendre parler de technique et qui ont compris l'intérêt que
les nouvelles solutions IT (Cloud computing, mobilité, Big Data...) pouvaient apporter à leur
activité et à leurs collaborateurs. Face à ces défis qui requièrent des prises de décisions
rapides, de l'agilité et de l'élasticité, les DSI doivent être proactifs et savoir proposer les
outils et les services qui vont accompagner ces transformations.
Si elles ne le font pas, si elles restent dans leur position de « DSI = Mr. NO », elles risquent
d'être décrédibilisées par leur direction générale mais aussi dépassées par les directions
métiers qui n'hésiteront pas à passer outre et à acquérir leurs propres solutions IT dans le
Cloud public. Développant ainsi un shadow IT qui ajoute de la complexité au management
des systèmes, accroît les coûts, mais peut devenir dangereux pour l'entreprise, en mettant
à mal notamment la sécurité et l'intégrité des données. Le Cloud hybride permet à la DSI
d'avoir le choix et de gérer de façon rationnelle et sécurisée ses ressources IT.
La masse de données que doivent gérer aujourd'hui les entreprises est telle qu'il est vain
et coûteux de vouloir tout faire en interne. En adoptant une architecture de Cloud hybride,
l'entreprise va pouvoir choisir le Cloud public pour héberger des données non stratégiques
ou avoir recours à des applications qui ne sont pas dans son cœur de métier (par exemple
un CRM ou un serveur de messagerie, mais cela dépend aussi de l'activité de l'entreprise)
et mettre dans le Cloud privé les données et les applications sensibles qui doivent être
contrôlées en interne.
Plus que jamais, l’alignement avec les besoins de l’entreprise et le statut de conseiller de
confiance sont au cœur de la mission du DSI. Elles doivent dissimuler la complexité des
Clouds hybrides aux yeux des utilisateurs de l’entreprise et adopter une approche à la fois
agile et efficace pour optimiser leurs investissements. Avec le Cloud hybride, la DSI
apparait comme un courtier de services à destination des métiers. Elle fournit, voire
anticipe, les ressources dont ont besoin les opérationnels, en toute transparence pour ces
derniers, qui n'ont plus à se soucier de l'intégration et de la mise en œuvre et qui peuvent
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se concentrer sur leur cœur de métier. Pour la DSI, c'est un gage de visibilité, de crédibilité
et de professionnalisme.
2.2 Le Cloud hybride au service de l'innovation
Les chiffres sont sans appel : 70% des investissements informatiques réalisés aujourd'hui
par les entreprises servent au fonctionnement du « système ». C'est à dire à faire tourner
l'existant et à le maintenir. Démarche compréhensible quand on connait l'importance du
legacy dans les banques, les compagnies d'assurances, les grandes entreprises
industrielles par exemple. Des systèmes développés dans les années 1970-1980 sur
lesquels reposent encore tout ou partie de l'architecture IT. Le problème est que certains
de ces outils sont obsolètes voire inefficaces. Quand la DSI n'ignore pas leur existant. Or
cette mauvaise connaissance de l'architecture globale, cette maintenance obligatoire
même pour des applications et des services devenus inutiles a un coût énorme. Et ce sont
autant de dépenses qui ne seront pas investies dans des projets d'innovation pourtant
devenus indispensables à la survie et à la croissance des entreprises à l'instar de la
mobilité, du Big Data, des objets connectés.
Et c'est là qu'intervient le Cloud hybride car il va permettre aux entreprises de garder et de
protéger ce qu'il y a de plus utile et de plus performant dans leur legacy tout en
s'autorisant des nouveaux projets au service de l'innovation. Dans ce contexte, la DSI
(re)devient source de proposition auprès des métiers. Car elle est capable d'accompagner
rapidement des nouveaux projets tout en garantissant la sécurité nécessaire. Le Cloud
hybride facilite le « Time to Market » si cher aux directions métiers. Dans certains cas, seul
le Cloud hybride permet de mener des projets. « Dans le secteur de l’assurance, les modèles
changent. Les assureurs récupèrent de plus en plus de données afin d’affiner leurs offres,
passer d’un risque statique à un risque individuel. Mais leurs datacenters ne sont pas adaptés
à ces volumes et ne peuvent gérer correctement le traitement en temps réel. Cela devient
possible avec un Cloud connecté à l’IT existante » note Christine Burtin-Le Mezo.
2.3 De l'hybride car il n'est pas possible de tout faire avec le Cloud public. Pour
des raisons techniques, pour des raisons réglementaires
Le Cloud public a beaucoup d'intérêt pour ses qualités d'agilité et de souplesse. Son
adoption a été facilitée par la possibilité de moduler la consommation en fonction des
besoins et celle de ne pas devoir investir dans des actifs software ou hardware. Mais le
Cloud public ne peut se substituer à tous les autres modes de consommation IT. Héritage
technique de l'entreprise, confidentialité des données, garantie de réversibilité, obligations
réglementaires... : tous ces éléments doivent être pris en compte dans le choix d'un Cloud.
Les services de Cloud publics ne sont pas toujours capables de répondre aux politiques de
conformité et / ou de la tolérance au risque de l'entreprise. Ce qui limite les déploiements.
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En France, par exemple les établissements qui traitent des données relatives à la santé
doivent obligatoirement recevoir un agrément pour recourir à un Cloud. Par ailleurs les
offres de Cloud public ne s'intègrent pas forcément à l'infrastructure sur site. Des éléments
critiques ne peuvent pas ou ne doivent pas être migrés dans le Cloud public.
Or, si l'on veut vraiment profiter pleinement du Cloud, il est nécessaire que cela se fasse
« sans coutures » notamment au niveau des utilisateurs finaux. Le choix de l'hybride
permet de moduler, en fonction de l'existant technique et des impératifs de l'entreprise,
ce que l'on enverra dans le Cloud public et ce que l'on gardera dans le privé. Dans tous les
cas, il est indispensable pour la DSI de définir ce qu'elle souhaite mettre dans le Cloud
public et ce qui restera privé, à savoir en priorité les applications et les données critiques
de l'entreprise. Ce travail de cartographie peut aider l'entreprise à cerner ce qui est
important et ce qui l'est moins. Mais il ne doit pas être figé. Des données considérées
comme critiques pourront peut-être demain être basculées dans le Cloud public et
inversement.
2.4 Le Cloud hybride : la garantie d'avoir la SLA, la qualité de service
indispensable aux applications critiques.
L'un des avantages indéniables du modèle de Cloud hybride est d'avoir une infrastructure
privée sur site qui est directement accessible. Le temps d'accès et la latence sont donc
considérablement réduits par rapport aux services de Cloud public qui s'appuient sur le
réseau Internet global. Or, Internet représente un point de défaillance unique pouvant
entraîner l'arrêt des opérations normales d'une entreprise tout entière. Il est devenu
inimaginable aujourd'hui pour une grande entreprise de devoir stopper ses activités
essentielles pour cause de coupures d'Internet ou de ne pouvoir enregistrer des
transactions bancaires car les temps de latence sont trop longs.
Par ailleurs, le client d'un Cloud public n'est qu'un client parmi des millions d'autres qu'il
faut aussi servir et à qui il faut garantir une disponibilité partageable. En outre, la mise en
place de la partie privée d'un Cloud hybride laisse également une certaine flexibilité dans
la conception des serveurs. Elle donne aux entreprises la flexibilité de configurer un
stockage rapide des archives à un coût certainement inférieur. Avec le modèle du Cloud
computing hybride, les décideurs informatiques ont davantage de contrôle sur les
composants publics et privés qu'en utilisant une plate-forme de Cloud public prête à
l'emploi, notamment pour la gestion du patrimoine informationnel de l'entreprise.
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3EME PARTIE
Ils ont fait le choix du Cloud hybride
3.1 Korus : le Cloud hybride pour être plus performant et réactif
Korus est une PME française spécialisée dans la conception, la réalisation et la maintenance
de points de vente. Disposant de plusieurs sites en France et à l'étranger, l'entreprise
génère et gère de gros volumes de données comme l'historique des contrats ou les
remontées d'information liées aux interventions de maintenance.
La question de travailler en mode Cloud s'est posée d'abord pour des problématique de
sécurité : « Nous travaillons avec des grands groupes et nous sommes tenus avoir un
PCA/PRA de haute qualité. Auparavant nous réalisions la réplication des sites distants
uniquement sur le site central. Cela devenait dangereux.
Pour mettre en place un système, nous avons choisi une
solution en Cloud » explique Jean-Jacques Banuls, DSI de
Korus. Le choix s'est porté sur la solution de stockage
StorSimple de Microsoft « qui correspond sur le plan
fonctionnel et de la sécurité à ce dont nous avions besoin ».
Commence alors la migration des bandes dans le Cloud,
une tâche assez longue et difficile mais pour Jean-Jacques
Banuls, le résultat est à la hauteur des attentes : « s'il arrive
quelque chose sur un de nos sites, il est possible de tout
récupérer dans le Cloud et de le remettre en production à distance. Et même si tous les sites
distants tombent en même temps, nous pourrons poursuivre notre activité. Nous avons
aujourd'hui des machines VM en production dans Azure et nous avons pu constater la
rapidité de mise en œuvre sans devoir se préoccuper de l'espace de stockage ».
Grâce au Cloud hybride, Korus peut envisager de futurs développements et des nouveaux
services à destination de ses clients. Cependant, prévient Jean-Jacques Banuls, une telle
démarche doit être bien préparée : « il est nécessaire de se faire accompagner car le système
n'est pas intuitif. Pour notre part nous avons dû monter en compétences. Par ailleurs, c'est
un choix qui au démarrage est coûteux mais au final le ROI est vraiment au rendez-vous.
Uniquement sur la partie Sauvegarde et Restauration, nous avons pu gagner un quart de
poste. C'est un choix gagnant pour l'entreprise. »
« Uniquement sur la
partie Sauvegarde et
Récupération, nous
avons pu gagner un
quart de poste »
Jean-Jacques Banuls
DSI de Korus
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3.2 Technip : avec le Cloud hybride, l’IT redevient force de propositions vis-à-vis
des métiers
Technip est un leader mondial du management de projets, de l’ingénierie et de la
construction pour l’industrie de l’énergie. Technip a eu recourt à la fois au Cloud public et
au Cloud privé. Dans un premier temps, le Cloud public pour la gestion des RH via une
application SaaS et le Cloud privé pour des infrastructures de virtualisation en mode IaaS.
L’usage du Cloud public s’est ensuite étendu avec le choix de prendre des solutions
Microsoft pour répondre à plusieurs problématiques. Logicielles d’abord avec la migration
vers Office 365 « afin d’avoir une solution
homogène partout » explique Stéphane Levieux,
responsable du centre de services informatiques
de Technip. Mais aussi en raison d’une explosion
des besoins de stockage avec la solution hybride
StorSimple : « Nous devons garder les informations
sur les produits pendant 20 ans pour répondre aux
demandes d’information des clients. Cela génère
une grande quantité de données. Le Cloud a été la
seule possibilité de répondre à cette demande avec des coûts réduits par rapport à ceux d’un
stockage local. Et avec la possibilité de rapatrier très vite les données lorsque c’est
nécessaire ».
L’adoption du Cloud n’a pas seulement apporté qu’une réponse technique : « ça a mené
à un véritablement changement dans nos relations avec nos métiers. Nous avons une
meilleure capacité à répondre dans les temps aux demandes des opérationnels. L’IT ne subit
plus les demandes des métiers. Avec le Cloud hybride qui lui offre de nouvelles possibilités,
elle redevient force de propositions. Et en plus nous avons une meilleure maîtrise sur les coûts
car nous payons ce que nous utilisons réellement » précise Stéphane Levieux.
« Nous avons une meilleure
maîtrise des coûts car nous
payons ce que nous utilisons
réellement »
Stéphane Levieux
Responsable du centre de services
informatiques de Technip
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3.3 Jean-Luc Couasnon, Managing Director IT Transformation chez Accenture :
« L'offre Cloud doit répondre à un besoin des directions métiers »
Si le Cloud computing permet aux DSI d'acquérir agilité et souplesse, son déploiement
notamment dans un format hybride demande des compétences et de l'expertise. C'est
dans ce contexte que Microsoft et Accenture ont signé il y a quelques semaines un accord
mondial dans lequel les deux groupes prévoient de commercialiser une offre de Cloud
hybride commune. Baptisée Accenture Hybrid Cloud Solution for Microsoft Azure.
L'offre est basée sur les solutions Windows Server, System Center et Azure Pack, elle
s'adossera à la solution Cloud d'Accenture. Jean-
Luc Couasnon, Managing Director IT
Transformation chez Accenture rappelle
néanmoins que basculer une partie de son IT
dans le Cloud, particulièrement hybride, doit
s'inscrire dans une véritable stratégie : « Il faut
d'abord s'assurer que le Cloud est adopté et que
l'offre répond à un besoin des directions métiers. Car le Cloud, ce n'est pas que de
l'infrastructure ou de la technologie. Il faut voir si ce service est en ligne avec ce que l'on veut
et ce que la DSI peut fournir ».
Au terme de « broker de Cloud » souvent utilisé pour désigner l’outil de portail de services
multi-Cloud, Jean-Luc Couasnon préfère celui de « compteur intelligent » qui va mettre en
harmonie les différentes technologies et s’accompagner de prestations de conseil sur les
nouveaux usages qu'engendrent ces nouvelles architectures. « Il est important d’avoir une
vision plus business que technologique et ne pas opposer le Cloud au ‘legacy’. Celui-ci est
souvent très lourd à gérer pour les entreprises qui malheureusement n’ont pas fait appel à
des urbanistes. Et les DSI ont d’urgence besoin de se doter d’un outil pour mieux piloter leur
système d’information et c’est là que le Cloud hybride s’avère la bonne solution ».
« Il est important de ne pas
opposer le Cloud au
legacy »
Jean-Luc Couasnon
Managing Director IT Transformation
d’Accenture
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ET POUR CONCLURE
La liste pourrait être longue des avantages du Cloud hybride vis-à-vis des autres formes
d'architecture IT, que ce soit du Cloud public, du Cloud privé ou un environnement classique.
Souplesse, agilité, réduction du TCO, possibilité de fournir aux métiers des services
personnalisés en un temps rapide et de les adapter aux montées en charge des entreprises
tout en garantissant la confidentialité, l'intégrité et la haute disponibilité des données, tels sont
quelques des arguments qui militent en faveur de ce mode de consommation de l'IT.
Et au milieu de cela, une DSI qui retrouve son rôle de catalyseur, de valeur ajoutée que la
« consumérisation » des outils technologiques menaçait de lui faire perdre.
Mais il ne s'agit pas non d'un monde idéal. Le Cloud hybride ne répond pas à tous les besoins
de l'entreprise en termes d'utilisation des ressources IT. C'est une démarche qui doit être
réfléchie, analysée et évaluée. Et surtout qui doit être accompagnée par un partenaire fiable et
rigoureux qui saura fournir l’expérience technologique et le savoir-faire indispensables à la
réussite de tels projets.