BA SE Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(2), 271-286 Valorisation de substrats organiques divers dans l’agriculture péri-urbaine de Ouagadougou (Burkina Faso) pour l’amendement et la fertilisation des sols : acteurs et pratiques Wind-Tinbnoma Théodore Kaboré (1, 2) , Edmond Hien (1, 2) , Prosper Zombré (1) , Abdoulaye Coulibaly (2) , Sabine Houot (3) , Dominique Masse (4) (1) Université de Ouagadougou. Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT). 03 BP 7021. BF-Ouagadougou 03 (Burkina Faso). E-mail : [email protected](2) IRD Centre de Ouagadougou. Unité Mixte de Recherche Écologie fonctionnelle et Biogéochimie des Sols et des Agro- écosystèmes (UMR ECO & SOLS). 01 BP 182. BF-Ouagadougou 01 (Burkina Faso). (3) INRA Centre de Versailles Grignon. Unité Mixte de Recherche Environnement et Grandes Cultures (UMR EGC). F-78850 Thiverval-Grignon (France). (4) Centre IRD/LRI. Unité Mixte de Recherche Écologie fonctionnelle et Biogéochimie des Sols et des Agro-écosystèmes (UMR ECO & SOLS). BP 434. 101 Antananarivo (Madagascar). Reçu le 12 janvier 2010, accepté le 16 novembre 2010. Cette étude avait pour objectif d’établir un état des lieux des acteurs de l’agriculture péri-urbaine de Ouagadougou, leurs pratiques et leurs attentes, et de caractériser les substrats organiques (SO) utilisés. Des enquêtes ont été menées auprès de 64 personnes (céréaliers, maraichers et pépiniéristes) aléatoirement choisies sur les sites les plus représentatifs de chaque activité dans la ville. Un échantillonnage des SO utilisés par les acteurs a été réalisé. Ainsi, 27 substrats ont été prélevés et caractérisés par des analyses chimiques. Le niveau de stabilité de chaque substrat a été déterminé par des incubations en conditions contrôlées. Les résultats ont montré que 35 % des céréaliers, 69 % des maraichers et 95 % des pépiniéristes ont un âge compris entre 20 et 40 ans, qu’une large proportion des céréaliers et des maraichers sont non scolarisés, tandis que plus de deux tiers des pépiniéristes ont au moins un niveau primaire. Par ailleurs, près de trois quart des céréaliers et des pépiniéristes recourent aux déchets municipaux comme source de matière organique contre seulement 17 % des maraichers, la grande majorité de ces derniers faisant appel aux fumiers d’élevage. Le principal critère de choix d’utilisation des SO est leur disponibilité. Même si une très large majorité des acteurs déclare croire les composts de SO meilleurs aux SO bruts, une minorité de ces derniers en utilise. La difficulté d’accès aux composts en distance et en temps et la promotion des composts par la publicité dans les médias sont les principaux aspects à considérer pour une large adoption et utilisation des composts. Les analyses des substrats prélevés ont révélé une variabilité des propriétés chimiques et niveaux de stabilité au sein du même groupe et entre groupes d’acteurs. Toutefois, de grandes tendances existent pour les teneurs en carbone organique, azote et phosphore totaux, comme suit : Teneur maraichers > Teneur céréaliers > Teneur pépiniéristes . Les teneurs en éléments majeurs totaux (EMT) s’organisent comme suit : EMT maraichers ≈ EMT céréaliers > EMT pépiniéristes . À l’exception de quelques produits atypiques, les substrats des pépiniéristes sont plus stabilisés comparativement à ceux des céréaliers et des maraichers. Mots-clés. Acteurs, agriculture péri-urbaine, substrats organiques, déchets urbains solides, propriétés chimiques, stabilité, composts, adoption, Burkina Faso. Organic substrates recycling in the sub-urban agriculture of Ouagadougou (Burkina Faso) for soils fertilization: description of the different actors and their practices. This study aimed to establish an overview of the main actors of the sub-urban agriculture of Ouagadougou, their practices and expectations, and to characterize the used organic substrates (OS). For that, a farm survey was carried out on the most representative sites with 64 persons (cereal farmers, truckers and nurserymen) randomly chosen. OS were sampled with each actor, when available. Thus, 27 samples were taken and characterized through chemical analyses and laboratory incubations to follow organic carbon mineralization. The results highlighted that 35% of cereal farmers, 69% of truckers and 95% of nurserymen were 20 to 40 years old, that a large proportion of cereal farmers and truckers were not sent to school while 70% of nurserymen had at least primary education. Sub-urban agriculture was
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BASE Biotechnol. Agron. Soc. Environ.201115(2),271-286
Cetteétudeavaitpourobjectifd’établirunétatdes lieuxdesacteursde l’agriculturepéri-urbainedeOuagadougou, leurspratiqueset leursattentes,etdecaractériser lessubstratsorganiques(SO)utilisés.Desenquêtesontétémenéesauprèsde64personnes (céréaliers,maraichers et pépiniéristes) aléatoirement choisies sur les sites les plus représentatifs de chaqueactivitédanslaville.UnéchantillonnagedesSOutilisésparlesacteursaétéréalisé.Ainsi,27substratsontétéprélevésetcaractériséspardes analyseschimiques.Leniveaude stabilitédechaque substrat a étédéterminépardes incubationsenconditionscontrôlées.Lesrésultatsontmontréque35%descéréaliers,69%desmaraicherset95%despépiniéristesontunâgecomprisentre20et40ans,qu’unelargeproportiondescéréaliersetdesmaraicherssontnonscolarisés,tandisqueplusdedeuxtiersdespépiniéristesontaumoinsunniveauprimaire.Parailleurs,prèsde troisquartdescéréaliersetdespépiniéristesrecourentauxdéchetsmunicipauxcommesourcedematièreorganiquecontreseulement17%desmaraichers,lagrandemajoritédecesderniersfaisantappelauxfumiersd’élevage.Leprincipalcritèredechoixd’utilisationdesSOestleurdisponibilité.MêmesiunetrèslargemajoritédesacteursdéclarecroirelescompostsdeSOmeilleursauxSObruts,uneminoritédecesderniersenutilise.Ladifficultéd’accèsauxcompostsendistanceetentempsetlapromotiondescompostsparlapublicitédanslesmédiassontlesprincipauxaspectsàconsidérerpourunelargeadoptionetutilisationdescomposts.Lesanalysesdessubstratsprélevésontrévéléunevariabilitédespropriétéschimiquesetniveauxdestabilitéauseindumêmegroupeetentregroupesd’acteurs.Toutefois,degrandestendancesexistentpourlesteneursencarboneorganique,azoteetphosphoretotaux,commesuit:Teneurmaraichers>Teneurcéréaliers>Teneurpépiniéristes.Lesteneursenélémentsmajeurstotaux(EMT)s’organisentcommesuit:EMTmaraichers≈EMTcéréaliers>EMTpépiniéristes.Àl’exceptiondequelquesproduitsatypiques,lessubstratsdespépiniéristessontplusstabiliséscomparativementàceuxdescéréaliersetdesmaraichers.Mots-clés.Acteurs, agriculture péri-urbaine, substrats organiques, déchets urbains solides, propriétés chimiques, stabilité,composts,adoption,BurkinaFaso.
Organic substrates recycling in the sub-urban agriculture of Ouagadougou (Burkina Faso) for soils fertilization: description of the different actors and their practices. Thisstudyaimedtoestablishanoverviewofthemainactorsofthesub-urbanagricultureofOuagadougou,theirpracticesandexpectations,andtocharacterizetheusedorganicsubstrates(OS).Forthat,afarmsurveywascarriedoutonthemostrepresentativesiteswith64persons(cerealfarmers,truckersandnurserymen)randomlychosen.OSweresampledwitheachactor,whenavailable.Thus,27samplesweretakenandcharacterizedthroughchemicalanalysesandlaboratoryincubationstofolloworganiccarbonmineralization.Theresultshighlightedthat35%ofcerealfarmers,69%oftruckersand95%ofnurserymenwere20to40yearsold,thatalargeproportionofcerealfarmersand truckerswerenotsent toschoolwhile70%ofnurserymenhadat leastprimaryeducation.Sub-urbanagriculturewas
L’année 2008 a marqué une étape charnière dans lacroissance et la répartition de la population dans lemonde.Eneffet,pourlapremièrefois,plusdelamoitiéde l’humanité vit dans des zones urbaines et cettepopulation urbaine continuera à croître rapidementetpasserade3,3milliardsen2007à6,4milliardsen2050(UnitedNations,2008).Cettefortecroissancedelapopulationurbaineaurapourorigineessentiellementla forte urbanisation des pays africains et asiatiques(United Nations, 2008). Avec seulement 4% dela population urbaine mondiale à l’heure actuelle,l’Afriqueabriteraprèsde20%decettepopulationen2050,dépassantlargementcelledetouslescontinents,sauf l’Asie (United Nations, 2008). À l’image desautres villes africaines, la ville de Ouagadougou,capitaleduBurkinaFaso,connaitunefortecroissancedémographiquecontinue.Eneffet,sapopulationaétémultipliéepar20enmoinsd’undemi-siècle,passantde60000habitantsen1962à1200000habitantsen2007.Cette forteurbanisationaentrainéuneproductiondeplus enplus grandededéchets urbains solides,maiségalement une extension de la ville en superficie,s’étalant sur près de 22000ha actuellement (www.mairie-ouaga.bf).LaproductionannuelledeDUSétaitde300000t en2007 et pourrait atteindre1000000ten2025(estimationselonuneproductionde0,7kgparpersonneparjour).Lagestiondecesdéchetsconstituel’un des problèmes cruciaux de santé publique etd’environnement auquel les gouvernements et lesmunicipalitésafricainsdoiventfaireface(Achankeng,2003).Àcesdéchetsurbainssolidess’ajoutentdiversautres matériaux organiques tels que les fumiers etdes résidus divers. Nous désignerons par substratsorganiques (SO) tous les produits organiques divers,ainsi que la fraction organique des déchets urbainssolides (DUS).Eneffet, lesDUSsontconstituésdessubstrats organiques à plus des deux tiers (Séréméetal.,1998).
l’agricultureàOuagadougouetdanssapériphériepardesacteursdiversquesontlescéréaliers,lesmaraichers,les pépiniéristes, etc. (Eaton, 2003; Kaboré, 2004).Dansuncontextede fortedégradationdessolsetducoutélevédesengraischimiques,lerecoursauxSOengénéral dans l’agriculture péri-urbaine s’est présentécommeunealternativeintéressantepourlafertilisationdessols.
Toutefois, une utilisation directe des SO estinesthétique, surtout pour les DUS et comportedes risques sanitaires et environnementaux graves.Pour une revalorisation agricole saine de ces SO,le compostage a été présenté ces dernières annéescommeunedesalternativeslaplusappropriée(Houotetal.,2009).Cependant,s’ilexistedifférents travauxsur les effets des SO sur les propriétés des sols, surles productions des différents acteurs (Youl, 2002;Kaboré, 2004), nous n’avons pas connaissance detravauxprésentantlesdifférentsacteursdel’agriculturepéri-urbaineetleursperceptionsdelafertilitédeleurssolsoudeleurssupportsdeproduction,delaqualitédessubstratsqu’ilsutilisentetdeleursattentesencequi concerne les SO. Or, une meilleure interventionetunaccompagnementdecesacteursnécessitentunemeilleureconnaissancedescontraintesetdesattentesde ces acteurs.En effet, plusieurs études ontmontrél’importance des connaissances indigènes dans lesrecherchesagricoleset leurdiffusion(Scoonesetal.,1994).Parailleurs,encequiconcernelaproductivitédusoloudusupportdeculture,ilestdevenuévidentqu’il faut s’assurer que les agriculteurs comprennenttrèsbienlesinterdépendancesentrelescaractéristiquesetlafertilitédusol,etleursconnaissances,perceptionsetattitudessontconsidéréesdeplusenpluscommeuneressourceimportantedanslacompréhensionmutuelleet le développement participatif des technologies(Steiner,1998).Cettecompréhensionpourraits’avérercrucialedanslamesureoùtoutenouvelletechnologie,telle que le compostage des SO, doit s’atteler àsatisfaire ces attentes. Antérieurement, des enquêtesformelles ou des entretiens semi-structurés ont étéutilisés pour accéder à la perception et la gestion de
lamatièreorganiquedusolparlespaysansauGhana(Quansah et al., 2001), pour faire l’état des lieux del’utilisationdeseauxuséesenagriculturepéri-urbaineàDakar(Niang,1999)oupourconnaitrelestechniquesde gestion des composts au niveau des ménages auBurkina Faso (Ouédraogo etal., 2001). Par ailleurs,lanature et laquantitédesSOproduitsvarient selonlespériodesdel’année,lesrevenusdesménagesetlesquartiersdanslaville(Achankeng,2003;Afon,2007).Ainsi,danslesvillesafricaines,l’appellation«déchetsurbainssolides»désignesouventunetrèslargegammede substrats, de propriétés physico-chimiques et deniveau de stabilité très différents. Les études portantsur une caractérisation de cette diversité à l’intérieurdes déchets urbains restent très limitées en Afriquede l’Ouest, particulièrement au Burkina Faso (Bilgo,1992).Demême,ilexisteunelargegammedeproduitsorganiquesurbainsquiontétépeudécritsdanslesvillesafricaines(plumesdevolaille,déchetsfinsdedrainage,vidanges de fosses septiques, etc.). Cependant, lesdifférences de propriétés chimiques des substratsorganiques pourraient conditionner leur usage selonles acteurs, les systèmes de culture et les conditionsenvironnementales. Différents outils ont souvent étéutiliséspourlacaractérisationdessubstratsorganiquesbrutsoulescomposts,telsquelesanalyseschimiquesclassiques:carboneorganiquetotal(COT),azotetotal,phosphore total, les élémentsmajeurs totaux (K, Ca,Mg,Na)(Soumareetal.,2003).LamesureenconditionscontrôléesdelaminéralisationducarbonesousformedeCO2aétédécritecommeunindicateurduniveaudestabilitédelamatièreorganiqueduditsubstrat(Bernaletal.,1998;Francouetal.,2008).Ainsi,pluslamatièreorganique d’un substrat est stabilisée, moins le CO2dégagécumuléaucoursdel’incubationseraimportant.
Lesobjectifsdecetteétudeétaientdonc:– de mener des enquêtes afin d’obtenir des infor- mations sur les différents acteurs de l’agriculture péri-urbaine(céréaliers,maraichersetpépiniéristes),– d’échantillonner et de caractériser les substrats organiquesutilisésparlesacteurs,– de confronter les critères analytiques sur les subs- tratsorganiquesaveclesattentesdesutilisateurs.
2. MatérIel et MéthOdes
2.1. choix des sites
Les travaux que nous avons menés en 2007 dans lazoneurbaineetpéri-urbainevisentàétudierladiversitédes déchets selon leur nature et leurs propriétés enfonction du type d’utilisateur. Pour cela, plusieurssitesontétéciblés regroupant lamajoritédesacteursde l’agriculture péri-urbaine de Ouagadougou. Lacéréaliculture à Ouagadougou est principalement
pratiquéeàlapériphériedelavilleetdanslesespaceslibresenville.Parcontre,lemaraichageseconcentreautour des grands barrages, des canaux centrauxd’évacuationdeseauxetlelongdescoursd’eau(Cissé,1997;Kaboré,2004).Lessitesontdoncétéchoisisenfonctiondeleurlocalisationetdutyped’activitéquiyestmené.Septsitesontétéretenus:– lessitesdeToudbwéogo,deTabtengaetdeYaoghin, respectivement dans les périphéries nord, sud et ouest de la ville: les acteurs sont exclusivement descéréaliers. IlsutilisentenmajoritédesDUSen provenance directe des quartiers de la ville ou récupéréssurlesdéchargessauvages;– les sites de Paspanga, Zogona, Tanghin et Boulmiougousituésenpleinevilleouenpériphérie et organisés autour des points d’eau (barrages, grands canaux): les acteurs sont exclusivement des maraichers et des pépiniéristes. Ils utilisent pourl’essentieldesSOenprovenancedesménages ourécupéréssurlesdéchargessauvages.
2.2. conduite des enquêtes et échantillonnage de substrats organiques
Une fois les sites déterminés, l’étape préalable auxenquêtes formelles a été la validation des fichesd’enquêtessurlessitesdeToudbwéogoetdePaspangaauprèsdecéréaliers,demaraichersetdepépiniéristes.Ensuite,deuxtypesdefichesd’enquêteontétéélaborés:– unefichepourlescéréaliersetlesmaraichersetune fichepourlespépiniéristes,– fiches céréaliers/maraichers: 39fiches comportant chacune 52questions ont été remises aux 15céréalierset24maraichersaléatoirementchoisis surlesdifférentssitesselonleurdisponibilité,– fiches pépiniéristes: 29fiches comportant chacune 35questions ont été remises aux 25pépiniéristes égalementaléatoirementchoisis.
Les paramètres relevés ont concerné: l’iden-tificationdel’acteuretdesonexploitation(âge,niveaud’instruction, main-d’œuvre disponible, nombre depersonnesàcharge,superficiesexploitées,accessibilitéaufoncier,spéculationsproduitesetleurécoulement),la perception et la gestion de la fertilité par l’acteur(connaissance, évaluationetgestionde la fertilité surlaparcelle),lesattentesdesacteursentermesdequalitédes substratsorganiqueset leurs critèresd’évaluationdecettequalité,leschoixmotivésd’utilisationdeDUSoudeleurscompostssuivantlesspéculationsproduites.Aprèslaréalisationdesenquêtes,lequestionnaireaétécodifié et les données d’enquêtes saisies et traitées àl’aidedulogicielSPSS11.0.
Des échantillons de substrats organiques utiliséset disponibles ont été prélevés auprès des enquêtés.Ainsi, 27substrats organiques ont été échantillonnés
organiquetotal(COT)etl’azotetotalontétédéterminésà l’aide d’un analyseur élémentaire CHN (ThermoFinnigan Flash EA1112 série). Le phosphore totalestdoséparcolorimétrieautomatiqueavecformationd’un complexe jaune de phosphomolybdate qui estréduit par l’acide ascorbique et prend une couleur(méthode de Murphy et Riley, 1962). Les teneursen magnésium (Mg), calcium (Ca), potassium (K)et sodium (Na) ont été déterminées à l’aide d’unspectrophotomètre d’absorption atomique flamme(VARIAN220FS).
tableau 1.Listedesdifférentsdéchetsurbainssolidesprélevéschezlescéréaliers,maraichersetpépiniéristesetcoordonnéesdeslieuxdeprélèvement—List of all solid urban wastes sampled with the cereal farmers, truckers and nurserymen and coordinates of sampling areas.type d’acteurs nature de l’échantillon désignation coordonnées du point de prélèvement
latitude (nord) longitude (Ouest)Céréaliers Déchetsmunicipaux*de2mois DM2 12°25’37’’ 1°37’44’’
*Lesdéchetsurbainssolidessontreprésentésdanscetableauparlesdéchetsmunicipaux(DM)etlesorduresménagères(OM)— Solid organic wastes are represented in this table by municipal wastes (DM) and households wastes (OM).
2.4. Minéralisation du carbone organique au cours d’incubation de laboratoire
Le sol utilisé dans ces incubations est un lixisolferrique qui a été prélevé sur l’horizon superficiel(0-10cm) sur le site expérimental deGampéla situéà l’Est de Ouagadougou (1°21’O; 12°24’N) et quiest représentatif des sols de la zone péri-urbaine.C’estunsolpauvreenmatièreorganiqueetélémentsnutritifs, représentatif des types de sols rencontrésdans la zone d’étude. Sa composition texturaleétait la suivante: sables grossiers: 34%; sablesfins: 35%; limons grossiers: 14%; limons fins:6%; argile: 11%. Ses caractéristiques chimiquesétaient: carbone organique total: 3,01g.kg-1; azotetotal: 0,246g.kg-1; C/N: 12,2; phosphore total:0,195g.kg-1; phosphore disponible<0,01g.kg-1;capacité d’échange cationique (CEC Metson)<2cmol.kg-1; pHeau : 5,29; pHKCl : 4,45. Le sol a étéséchéàl’airettamiséà2mmpourlesincubationsdelaboratoire des 27substrats échantillonnés au coursdesenquêtes.
Pour les incubations à proprement parler, unmélangede1,6gdechaquesubstratorganiqueajouté(SOA)+100gdesol(sol+SOA),untémoinsolseul(sol)etdesblancsontétéincubésà28°C±1°Cdansl’obscurité.
Troisrépétitionsontétéréaliséesdanschaquecas.Les piluliers contenant les échantillons sont placésdans des bocaux en verre de 1l. On y adjoint unpilulier de 40ml contenant 10ml d’une solution desoude(NaOH)0,5mol.l-1pourlepiégeageduC-CO2provenantdelaminéralisationducarboneorganiqueetdégagéaucoursdel’incubation.Unpiluliercontenant10mld’eaudéminéraliséeestégalementplacédanslebocalpourréduireladessiccationdel’échantillon.
L’incubationestlancéeenhumidifiantl’échantillonavec de l’eau déminéralisée à 80% de la capacitéde rétention en eau (12ml d’eau pour 100g desol, pF 2,5). La teneur en eau de l’échantillon estajustée périodiquement grâce au suivi des poids del’échantillon.
Lasolutiondesoudedechaquerépétitionincubéede sol+SOA, sol témoin, blanc, est changée à 1, 3,7, 14, 21, 49, 70 et 91jours après incubation (JAI).Le C-CO2 dégagé et piégé par la soude est estiméen précipitant les carbonates avec une solution dedichlorure de baryum (BaCl2). Le C-CO2 restantdissoutdans lasoudeest titréà l’aided’unesolutiondeHCl0,1mol.l-1.
Larespirationdusolseul(témoin)aétésoustraitedelarespirationtotaledumélangesol+SOAenvuede déterminer le dégagement net de C-CO2 associéà la minéralisation de la matière organique du SOA(en faisant l’hypothèse de l’absence d’un «primingeffect »).
3. résultats
3.1. description des acteurs enquêtés
Lesprincipalescéréalesproduitesdanslazoned’étudesont le sorgho blanc ou rouge (Sorghumbicolor), lemil (Pennisetum glaucum) et le maïs (Zea mays).Cescéréalessontproduitesseulesou trèssouventenassociationavecdeslégumineuses(arachidesetniébé).Exceptionnellement, dans certains cas, on rencontredes associations avec la culture du gombo. Lesmaraichersproduisentdesfruitsetlégumestrèsvariésd’origineexotique (laitue,choux,aubergine,épinard,tomate, carotte, fraise, melon, etc.) et/ou d’originelocale («coumba», «boulouboula», «boulvenka»,etc.).Lespépiniéristessontdesproducteursdeplantsdefleursoud’arbresfruitiersoud’embellissement.
Les différents acteurs enquêtés (céréaliers,maraichers et pépiniéristes) au cours de l’étudesont répartis dans tous les arrondissements deOuagadougou, sauf Sig-Noghin (tableau 2).L’arrondissement de Nongr-Masson est celui danslequel on rencontre la grandemajorité des céréaliersetmaraichers,probablementdufaitdeladisponibilitéde terres cultivables permettant l’établissement deschamps des céréaliers, mais aussi la présence desgrandsbarragesfavorisantlesactivitésdemaraichage.Lespépiniéristesenquêtéssesituaientprincipalementdansl’arrondissementdeBaskuy,aucentredelaville,ainsiqu’àNongr-Masson.L’accessibilitéàl’eauetlafacilité d’écoulement des plants produits aux abordsdes grandes voies du centre-ville pourraient justifiercetterépartitiongéographiquedesacteursrencontrés.
La pyramide des âges des personnes enquêtéesrévèle que, respectivement pour les pépiniéristes, lesmaraichers et les céréaliers, 95%,69%et38%despersonnesenquêtéessesituaientdanslatranched’âge20-40ans.Cettejeunessedesdifférentsacteursmontrequecesactivitésauraientdel’importanceetpourraientconstituer une source d’emploi importante pour lespopulationsurbaines (Niang,1999).Cettepopulationjeune (20-30ans) a été rencontrée préférentiellementchezlespépiniéristes(54%desenquêtés),suivisparles maraichers (31%) et enfin les céréaliers (13%)(Figure 1a).Cette relative jeunesse des pépiniéristesexpliquerait que la plus grande majorité de cesderniersontpeudepersonnesàleurcharge:91%decesderniersontàcharge0-3personnesenmoyenne,tandisque23%descéréaliersontplusde6personnesàcharge(Figure 1b).Àl’exceptiondesmaraichersoùl’onarencontré18%defemmes,lesacteursdesautressecteurs d’activités étaient tous de sexe masculin(tableau 2).
Concernantleurniveaudeformationscolaire,plusde 60% des céréaliers et des maraichers sont nonscolarisés,prèsde70%despépiniéristesontunniveau
primaire ou secondaire. Certains acteurs avaient unniveau de première année universitaire (Figure 1c).Cette répartition apparait tout à fait logique dans lamesureoùlaproductionenpépinièredeplants,parfois
exotiques,requiertdesavoirlireetmêmequelquefoisdes connaissances sommaires en botanique,comme l’affirment certains acteurs. Bien que lespépiniéristesaientétélesplusnombreuxàappartenir
tableau 2.Renseignementsgénérauxsurlescéréaliers,lesmaraichersetlespépiniéristesdel’agriculturepéri-urbainedeOuagadougou,leurperceptiondelafertilitédessolsetleurgestiondesrésidusdeculture—General information on the cereal farmers, the truckers and the nurserymen of the sub-urban agriculture of Ouagadougou, their perception of soil fertility and their crops residues management.Variables céréaliers Maraichers PépiniéristesArrondissement Baskuy 0 8,6 39
à des groupements ou associations professionnelles(tableau 2), dans l’ensemble, lesdifférents secteursétaientprofessionnellementpeuorganisés.
Quarante-trois pourcents des céréaliers, 83%des maraichers et 91% des pépiniéristes (si ony adjoint l’aménagement qui est la suite de laproduction des plants) n’ont aucune autre activitésecondaire (tableau 2). Les différents acteurs sontlargement propriétaires du foncier qu’ils exploitent(plusde80%desenquêtés), tandisqu’uneminoritébénéficie de prêts (tableau 2). Ces terres sont desparcelles marginales situées dans les bas-fondsnon constructibles, notamment pour les maraichersbénéficiant ainsi d’une ressource en eau potentielle.Lesparcelles,aunombrededeuxaumaximumpourchaque acteur, sont de taille très réduite pour lesmaraichers (<1ha pour 56% des enquêtés) et plusgrandes pour les céréaliers (50% ont des parcellesd’unesurface>1ha)(Figure 1d).
3.2. Perceptions et gestion de la fertilité par les céréaliers et les maraichers
Une large proportion des céréaliers et maraichersenquêtés (>80%) considère la fertilité de leur solcomme étant une «aptitude du sol à bien produire»et ont donc relié la notion de fertilité à une notionde production végétale (Figure 2a). Seuls quelques-uns ont évoqué la fertilité d’un sol comme étant unsol qui présentait une «facilité de travail du sol»ouune«capacitéde rétentioneneaudusol».Cetteperception de la fertilité par les acteurs est doncsimilaireàladéfinitionagronomiquedelafertilitétellequerencontréedans la littérature(Pauli,1967;Piéri,1989).De95à100%desenquêtésaffirmentquelesmatièresorganiquesapportéespermettentd’assureruneaugmentationdeleursproductionsetuneaméliorationdespropriétésphysiquesdusol(tableau 2).Quansahet al. (2001) ont obtenu des résultats similaires dans
Figure 1. a: Répartitionpartranched’âgedesenquêtés—Age ranges of surveyed actors ;b:Nombredepersonnesàlachargedechaqueacteur—Number of dependent people for each actor;c :Niveaudescolarisationdechaqueacteur—Scholar level of surveyedactors;d:Superficiesexploitéesparchaquetyped’acteur,exceptéparlespépiniéristesoùlaproductionestfaiteenhors-sol(potessentiellement)—Total acreage used by each actor, except for the nurserymen where plant production is done in soilless culture (in carton or pot mainly) .
age (années) Nombre de personnes
Surface (ha)Niveau de scolarisation
Pro
por
tions
(%)
Pro
por
tions
(%)
Pro
por
tions
(%)
Pro
por
tions
(%)
100
80
60
40
20
0
100
80
60
40
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0
100
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0
100
80
60
40
20
0
a
c
b
d
20-30 31-40 41-50 51-60 > 60
Céréaliers
Maraichers
Pépiniéristes
Céréaliers
Maraichers
Pépiniéristes
Céréaliers
Maraichers
Céréaliers
Maraichers
Pépiniéristes
0-3 0-4 > 6
Non scolarisé Primaire Secondaire Supérieur [0,01-0,25] [0,25-1] [1-2] [2-3] Inconnue
des régions agricoles du Ghana où les agriculteursassimilentlerôledelaMOSàsacapacitéàfournirdes nutriments aux plantes et à assurer leur bonnecroissance(49-63%desréponses).Dansnotreétude,seulement 4 à 21%des réponses ont concerné unemise en relation entre l’amélioration des propriétéschimiquesdusoletlesapportsdematièresorganiques.Ilsembleraitdoncquecelasoitsimplementliéaufaitque les améliorations de la production et de l’étatphysique du sol soient les plus visibles et les plusperceptiblesparl’acteur, tandisquetouteffetsurlachimiedusolsoitdifficilementperceptibleendehorsdetouteanalysechimiquepréalable.Àlaquestiondesavoir«commentilsévaluentl’effetdecespratiquesdefertilisationsurleurscultures»,plusde64%descéréalierset56%desmaraichersutilisent lecritèrede «l’effet sur l’augmentation de la production»(tableau 2).
Pendant que 77% des céréaliers font appel auxdéchets urbains solides (DUS), les maraichersprivilégientl’usagedesfumiers(86%)(Figure 2b).Cecritère rejoint à l’évidence leurperceptionde lafertilité. Par ailleurs, près de 26% des maraichersutilisentcommecritère«l’effetsurl’aspectvégétatifdesplants».Cederniercritèrepourraitêtreassimiléau précédent dans la mesure où, toute chose étantégale par ailleurs, une bonne croissance végétativeestleprécurseurd’unebonneproduction.
Àl’issued’uncycledeproduction,lesdestinéesdesrésidusdeculturesontdifférentessuivantletyped’acteur. Ainsi, 92% des réponses des céréaliersindiquentunereventedesrésidusdecultureenville(tableau 2).Lesplusgrosses cannesde sorgho,demiloudemaïssontrevenduesauprèsdesvendeusesde«dolo»(bière locale)pourêtreutiliséescommesource d’énergie, tandis que les petites tiges sontvendues aux éleveurs pour servir de fourrage.Cette revente des résidus constitue probablementla seule source de recette pour 43% des ménagesqui sont dépourvus de toute activité secondaire,pour acheter des déchets urbains pour la saison deculture suivante ou pour s’assurer d’autres biens etservices (santé, scolarité des enfants, etc.).De leurcôté, les maraichers privilégient un recyclage desrésidus sur leurs parcelles (64% des réponses) enlesenfouissantquandcelaestpossible(tableau 2).Toutefois, avec la succession rapide des cyclesde culture, les résidus de culture sont parfois jetésdans des dépotoirs compte tenu du manque detempspours’enoccuper(27%desréponses).Cettesituationpourrait aussidécouler simplementdu faitque laquantitéde résidussoit faibledans lecasdumaraichageouquelesmaraichersbénéficientdéjàderentréesdedevisesautres,àl’opposédescéréaliers,pourquilaproductionestessentiellementdestinéeàl’autoconsommation.
Figure 2.a:Différentesperceptionsdelafertilitédusolparlescéréaliersetlesmaraichers—Different perceptions of soil fertility by the cereal farmers and truckers;b:Méthodesdescéréaliersetdesmaraicherspourmaintenirlafertilitédeleurssols—Cereal farmers and truckerstools and techniques to maintain the fertility of their soils ;c:Différentscritèresdechoixd’utilisationdesdéchetsurbainssolidesbrutsparlescéréaliers,maraichersetpépiniéristes—Different criteria leading to untreated urban solid wastes use by cereal farmers, truckers and nurserymen.
Pro
por
tions
(%)
100
80
60
40
20
0
b
apport
fumier
Fumier +
engrais
Fumier+
DUS
DUS DUS+
engrais
Engrais Diguettes
Céréaliers
Maraichers
Pro
por
tions
(%)
100
80
60
40
20
0
a Céréaliers
Maraichers
aptitude du sol Sol facile à Sol qui retient Ne sait pasà bien produire travailler l’eau
3.3. utilisation des déchets urbains solides par les différents acteurs
Les substrats organiques en provenance de la villeoccupent une place de choix dans les pratiquesde fertilisation des acteurs, utilisés seuls ou encombinaison.Eneffet, 71%des céréaliers, 17%desmaraichers et 73%des pépiniéristes utilisent ce typede substrat dans leurs activités (Figure 2b). Parmiles critères qui déterminent le choix de l’utilisationdecesdéchets, la«disponibilité»apparait largementle plus important (91-100% de toutes les réponses)(Figure 2c).Defaçonsurprenante,nilacouleur,nilatexture,nil’efficacité,nileréseaudesacteursn’ontunegrande importance dans les choix faits, alors que lesagriculteursdelazonehumideduGhanaontutilisé«lacouleurnoire»pourdésigner laqualitéde lamatièreorganique utilisée (Quansah, 2001). Autrement dit,danscetteétude,lesdifférentsacteursutilisenttouslessubstratsorganiquesqui«leurtombentsouslamain»,alors que nous faisions l’hypothèse que les critèressuscités seraient utilisés. Toutefois, cela est logiquedansuncontextede raretédes ressourcesorganiques.D’unefaçongénérale,aucoursdecetteutilisationdesDUS, l’épandage est lemode d’apport le plus utilisé(83%et91%,respectivementchezlescéréaliersetlesmaraichers)(tableau 3).Toutefois,quelque17%descéréalierschoisissentaussilalocalisationenpetitstassurlesparcelles.L’apportparépandageouparlocalisationest fait préférentiellement quelques jours avant lesemispour93%descéréalierset83%desmaraichers(tableau 3). Les périodes d’apport «plusieurs moisavant»ou«pendantlesemis»sonttrèspeuutilisées.Quelquesmaraicherschoisissentégalementdefairecetapport au cours du cycle de culture (13%). L’apportdanslespotsestprivilégiéchezlespépiniéristespourfaciliterl’enlèvementetletransportdesplantsproduits.
Interrogés sur les effets de ces SO sur leursdifférentesproductions,lesdifférentsacteurssedisentsatisfaits.Ainsi,93%,78%et80%descéréaliers,desmaraichersetdespépiniéristesrespectivementtrouventl’effetdesSO«bon»(tableau 3).Cetteappréciationsebaseessentiellementsurlasatisfactionauniveaudelaproductionobtenuepourlescéréaliersetmaraichers,etl’aspectvégétatifdesplantspourlespépiniéristes.
3.4. attentes des différents acteurs et utilisations des composts de déchets urbains
Une partie du questionnaire administré avait pourobjectif d’identifier les attentes des différents acteursdupointdevuede laqualitéde lamatièreorganiquequel’onpourrait leurfournir.Lescéréaliersattendentde toute matière organique qu’elle augmente laproduction agricole (57% des réponses) et qu’elleaméliorel’étatdusol(21%desréponses)(Figure 3a),
réponsesquidiffèrentdeleurperceptionsurlerôledelamatière organique sur leurs cultures. En effet, cesattentesconcernentégalement l’absencedematériauxinorganiquesdanscesmatièresorganiques(14,2%desréponses)etquecelles-ciaientuneinteractionfavorableaux cultures (7,1% des réponses). La même figuremontrequelesmaraichers,quantàeux,souhaitentquecettematièreorganiqueaugmenteleurproduction(39%des réponses),mais également qu’elle soit disponibleà tout moment et en quantité suffisante (32% desréponses).Cettefiguremontreaussiquelespépiniéristesattendentdecettematièreorganiquedesdéchetsurbainsqu’elleaméliorelaqualitédeleursplantssurtoutd’unpointdevueesthétique(couleurrenforcée,fleursbienlarges,etc.) (Figure 3a).Lesattentessontdoncassezspécifiquespourchaque secteurmais endehorsde lafourniture régulière, elles tournent autour des effetsde tout fertilisant organique sur la croissance et ledéveloppementdesplants,enaméliorantlespropriétésdu sol et en leur fournissant des éléments nutritifs.C’est pourquoi toute action de compostage devraits’assurer des qualités d’amendement et de fertilisantdescompostspour leuracceptationpar lesacteursdel’agricultureurbaine.Cependant, seulement14%desréponsesdescéréalierset4%decellesdesmaraichersattendent de la matière organique des DUS qu’ellesoit débarrassée des différents objets inorganiques(plastique, verre, métal, etc.), susceptibles de polluerle milieu. Cela rejoint l’idée évoquée ci-dessus etpermetd’affirmerquedanslespaysendéveloppement,lesménages défavorisés des villes prennent le risqued’utiliser lesDUS nonobstant les dangers, l’essentielétantd’assurerleursurvie.
Danscecontexte,l’utilisationdescompostsdeDUSreste très limitée à l’heure actuelle par les différentsacteursrencontrés:0%,14%et27%,respectivementchezlescéréaliers, lesmaraicherset lespépiniéristes,préférant donc l’usage direct des déchetsmunicipauxetfumierscommeévoquéplushaut(tableau 3).Ceuxquiutilisentlescompostslesobtiennentessentiellementpar fabrication personnelle (67% des réponses desmaraichers) ou par achat (75% des réponses despépiniéristes). S’agissant de savoir pourquoi cetteutilisation de déchets bruts et pas les composts, lesraisons varient selon le type d’acteur: les céréaliersévoquent dans une large majorité «le manque demoyens» (64%) pour produire du compost (outils,eau, construction de fosses), lesmaraichers évoquentle manque de temps (43%) puisque leur activitéest continue sans arrêt, tandis que les pépiniéristesévoquent la disponibilité des DUS simplement(Figure 3b).Parailleurs,cesrésultatsnousontmontréqu’une proportion assezminime des acteurs assurentne pas savoir comment fabriquer du compost (7%des céréaliers, 22% desmaraichers et pépiniéristes).En dépit de cela, cette situation repose la nécessité
d’entreprendredesactionspourune largediffusionetutilisationducompostageetdescompostscar83%à100%desenquêtésdéclarentcroirelecompostmeilleurau SO bruts. Pour ce faire, nous cherchions à savoircomment leur faire adopter et utiliser les compostsde DUS. Ainsi, pour les céréaliers, toute démarchedans ce sens doit «faciliter l’accès» (proximité etdisponibilitéentempsvoulu)auxcomposts(50%desréponses) et «rendre leurs couts abordables» (36%des réponses) (Figure 3c). Pour lesmaraichers et lespépiniéristes,ilfautsurtout«privilégierlapublicité»des composts dans les médias pour mieux présenter
leurmodedefabricationetleursintérêts(55%et39%,respectivement),maiségalementfaciliterl’accessibilitéaux composts (faible distance et disponible en tempsvoulu).Cesrésultatssontparticulièrementintéressantsdanslamesureoùilsposenttoutl’intérêtpourlesvillesafricaines d’entreprendre des actions d’informationsur les composts en vue de contribuer à réduire lescouts de gestion des déchets. Ces résultats montrentégalement que le prix des composts n’apparaitpas comme le premier handicap à l’adoption et àl’utilisationdescomposts(Kessler,2004).Onpourraitendéduireladisponibilitédesdifférentsacteursàpayer
tableau 3.Utilisationdesdéchetsurbainssolides(DUS)brutsetdeleurscompostsparlesdifférentsacteursdel’agriculturepéri-urbainedeOuagadougou—Untreated solid urban wastes and their composts use by the main actors of the sub-urban agriculture of Ouagadougou.Variables Modalités céréaliers Maraichers PépiniéristesTechniquesd’apportdesDUS Épandage 82,6 91,3 0
si lescompostssontdisponiblesetsi leurseffetssontdémontrés.CesobservationsrejoignentcellesdeDanso(2001),selonlesquelleslamajoritédesagriculteursontunebonneperceptiondescompostsdedéchetsurbainset sont disposés à payer et à les utiliser, parfois sansexpériencepréalable.UneétudedansdeuxvillagesauSudduBurkinaFasoamontréquelespaysansontadoptéla technique du compostage à cause du faible niveaudefertilitédeleurssols(Ouédraogoetal.,2001).Nousconcluonsdoncquelecompostagepourraitprendreuneplaceimportantedansl’agriculturepéri-urbainesisonintérêt est prouvé et promu auprès des acteurs.C’estpourquoi,nousconcédonsavecKessler(2004)etunegrande partie des enquêtés qu’un «marketing» trèsefficaceautourdescompostss’avèrenécessaire.
3.5. les caractéristiques des substrats utilisés dans l’agriculture péri-urbaine
Les teneurs en carbone organique total (COT) dessubstratsorganiquesprélevéschezlesdifférentsacteursenquêtésontmontréunegrandevariabilité(Figure 4).Ainsi, chez les céréaliers, ces teneurs varient entre80g.kg-1(OM)et396g.kg-1(DM4-5),chezlesmaraicherselles vont de 55g.kg-1 (FV+SR) à 439g.kg-1 (PV) etelles sont comprises entre 39g.kg-1 (TD) et495g.kg-1(SB)chezlespépiniéristes.Cettevariabilitéestbeaucoupplusgrandechezlespépiniéristescomparéeauxautresacteurs,commel’indiquel’écart-typedelamoyenneyatteignant182g.kg-1.Cesfortesvariabilitésseraient liées à l’origine des substrats organiques quisontàladispositiondespaysans.D’unefaçongénérale,les substrats organiques utilisés par les pépiniéristesontlesplusfaiblesteneursenCOT,carexceptécellesdeSBetTG,aucune teneurnedépasse150g.kg-1.Àl’opposé,lessubstratsdesmaraichersontlesplusfortesteneurs en COT, lesquelles sont toutes supérieures à150g.kg-1 (excepté FO et FV+SR). Les teneurs enCOTdessubstratsdescéréalierssontintermédiaires.Ilsemblerait que lespépiniéristesutilisent des substratsayant évolué ou contenant de fortes proportions deterre, tandisque lesmaraichersutilisentdes substratspeu évolués et constitués essentiellement de résidusorganiques d’origine végétale ou animale ou unmélangedesdeux.
Les teneursenazote total (N) suiventcettemêmetendance,àsavoirquelessubstratsorganiquesutiliséspar lesmaraichers sontenmoyenneplus richesenNque ceuxutilisés par les céréaliers, puis ceuxutilisésparlespépiniéristes:cellesdesdeuxderniersgroupesvariantentre10et15g.kg-1(exceptéDM2etFBcchezles céréaliers pour leurs faibles teneurs; et TG chezlespépiniéristespoursaforteteneur),tandisquecellesdes maraichers dépassent 15g.kg-1 à l’exception deFV+SR (Figure 4). Les produits d’origine animalesont souvent riches en azote. La forte demande
Figure 3. a : Différentes attentes des acteurs en termesde qualité de toute matière organique mise à leurdisposition—Different expectations of actors in terms of the quality of organic matter provided to them ;b:Raisonsde leurs préférences de déchets urbains bruts à l’heureactuelle—Main reasons of their preference for untreated solid urban wastes ; c : Propositions de démarches ettechniquesd’approchepouruneacceptationdescompostsdedéchetsurbains—Suggestions of approaches and techniques for an acceptance of solid urban wastes composts.
minérale des cultures maraichères et la capacité desmaraichersàpayerpluscherpource typedesubstratexpliqueraient probablement leur prédilection pource type de produit. Par ailleurs, on retiendra que lessubstrats PV (118g.kg-1) et EP (48g.kg-1) chez lesmaraichersetDUS4-5(54g.kg
-1)chezlescéréalierssontparticulièrementrichesenN.LaforteteneurenNdessubstrats maraichers pourrait contribuer à expliquerleursfaiblesrapportsC/N(tousinférieursà14),tandisquechezlespépiniéristes,lefaiblerapportC/Npourraitrésulter d’un état évolué du substrat (excepté SB etTG). Les rapports C/N des substrats des céréalierssontrelativementélevés,probablementdufaitdeleurpauvretéenazote.
Comme pour l’azote, la hiérarchie suivante peutêtreétabliepourlessubstratsorganiquesdesdifférentsacteursconcernantleursteneursenphosphoretotal(P):Pmaraichers> Pcéréaliers> Ppépiniéristes (Figure 5). Ces teneurssontsupérieuresà3g.kg-1chezlesmaraichers,atteignentàpeine1,5g.kg-1chezlespépiniéristes(exceptéTNC,TGetLP)etcellesdescéréalierssontintermédiaires.Les substrats DM4-5 (9g.kg
-1) chez les céréaliers, CC(9g.kg-1)etEP(44g.kg-1)chezlesmaraichersetTNC(9g.kg-1) chez les pépiniéristes sont largement lesplusrichesenphosphore,comparativementauxautressubstrats.
Les teneurs en éléments majeurs totaux (EMT)des céréaliers et desmaraichers sont dumême ordrede grandeur, en dehors des substrats extrêmes: ellesvarient entre 26-47g.kg-1 chez les céréaliers exceptéOM, entre 20-37g.kg-1 chez les maraichers exceptéFBOPetEP.LesEMTchezlespépiniéristessontplusfaibles dans l’ensemble et sont comprises entre 9 et23g.kg-1(exceptéLP,LBWetTG).Cesvaleursélevéesen EMT sont souvent liées à une valeur importanted’undesélémentsmajeurs(K,Ca,MgetNa).D’unefaçongénérale,pour tous lesacteurset tous les typesde substrats, les teneurs en Ca sont les plus élevées(7-103g.kg-1),suiviesdecellesdeK(1-25g.kg-1),deMg(0,7-4,1g.kg-1)etdeNa(0,1-5g.kg-1)(résultatsnon présentés). Pour les substrats des céréaliers, lesfortesteneursenEMTsontduesenréalitéàlateneurenKpourDM4-5(54%desEMT),àlateneurenCapourDM12etFBc(78%et62%desEMT,respectivement).Chez les maraichers, les substrats les plus riches enEMTcontiennentréellementlargementduCa(90%et87%desEMT,respectivementpourEPetFV+SR).CettemêmeprédominancedeCaestobservéepourlessubstratsdespépiniéristeslesplusrichesenEMT(LPetLBWavecCareprésentantrespectivement80%et86%desEMT).
Commepour les différentes propriétés chimiques,les niveaux de biodégradabilité des substrats, commele montre le CO2 minéralisé cumulé après 91joursd’incubation(Cmin91),sonttrèsvariablesd’ungrouped’acteur à l’autremais également chez lemême type
d’acteur (Figure 5).Chez lescéréaliers,à l’exceptiondes substrats DM5 et DM12, tous les autres substratsrestent fortement biodégradables (Cmin91 comprisentre 53% pourDM4-5et 92% pourOM). Les deuxgroupesdedéchetsmunicipauxDM5etDM12ontpassérespectivement 5 et 12mois dans les champs et ontprobablementsubidesbiodégradationsnaturellement,touteschosesquiexpliqueraient leurrelativestabilité.Lamêmeobservationestfaitechezlesmaraichers,oùàl’exceptiondeFBPetFBOP,touslesautressubstratsrestent fortement biodégradables (au minimum 40%du COT pour FO et au maximum 78% pour EP).Par contre, chez les pépiniéristes, à l’exception dequelquessubstratsatypiques,lesautressontfaiblementbiodégradablesdufaitdeleurétattrèsstabilisécommeTD,VWCetCDVoudufaitdeleurnaturetrèslignifiée(SB et SB+TD).Toutefois, les produits commeTG,LBW,TNCetLP+TDminéralisentplusde60%deleurcarboneaprès91joursd’incubation.TGetLBWsontdes tontesdegazonetdes litières fraiches,TNCprovientdelacollecteparleseauxderuissellementdedébrisorganiquesdivers.LelisierdeporcestégalementtrèsbiodégradableetexpliqueraitlesvaleursélevéesdeCmin91deLP+TD(comptetenudufaitquelelisierestenforteproportiondanslemélange).
Finalement, même s’il est peu aisé de faire uneclassification précise, du fait de la grande variabilitédesdifférents substratsorganiquesutilisés, il apparaitque les maraichers ont une propension à utiliser dessubstrats d’origine animale plus riches en élémentsfertilisants (N, P, EMT), que les céréaliers font plusappelauxdéchetsurbainssolides(déchetsmunicipauxet ordures ménagères) relativement pauvres en azotemais riches en éléments majeurs totaux (phosphore,K, Ca). Les substrats des pépiniéristes sont souventpeubiodégradablesetpauvresenélémentsfertilisants,mêmesicesderniersfontparfoisappelàdessubstratsatypiques. Ces observations pourraient paraitre encontradiction avec les affirmations des acteurs disantutiliserlessubstratsorganiquesselonleurdisponibilité.Enréalité, ilsemblequechaquetyped’acteuraitunepréférencepourungroupedesubstratsdonnéetquec’estladisponibilitéd’unsubstratàl’intérieurdecegroupequidétermineralechoixdel’acteur.Autrementdit,parexemple,lesmaraichersutilisentpréférentiellementlessubstrats d’origine animale, alors la disponibilité desfientesdevolailleoudefumierdebovinvalesdécideràutiliserl’unoul’autredessubstratssuscitésàuntempsdonné.
Choisissonsdessubstratsayantdescaractéristiqueschimiques moyennes tels que DM12 (déchetsmunicipauxde12mois)chezlescéréaliers,FC(fumierde chèvre) chez lesmaraichers etVWC (vidange delieuxd’aisance)chezlespépiniéristesetestimonsleurscapacitésàassurerlemaintiendelafertilitédesparcellesou des supports de production. Chez les céréaliers,
un apport annuel de 7t.ha-1 deDM12, l’équivalent de2camionsbennesde8m3,surlabasede3,5t.benne-1(Lewcock, 1995), correspond à une application de5,6t.ha-1 de substrats organiques sur la base de 80%defractionorganiquedanslesDM(Kaboré,2004),soit1212kgC.ha-1,81kgN.ha-1,24kg.ha-1dephosphoretotalet205kg.ha-1d’élémentsmajeurstotaux(EMT).Chez les maraichers, l’application de 7t.ha-1 de FCéquivautàunapportde2146kgC.ha-1,163kgN.ha-1,34kg.ha-1 de phosphore total et 168kg EMT.ha-1.Le même apport chez les pépiniéristes équivaut àune application 772kgC.ha-1, 90kg N.ha-1, 7kg.ha-1de phosphore total et 88kg EMT.ha-1.Au vu de cesrésultats (qui sous-estiment sans doute les quantitésréelles appliquées sur les parcelles), il apparait quelesquantitésdefertilisantsapportéesdanslecadredecette utilisation des substrats organiques urbains sontlargement supérieures aux recommandations de larecherche nationale et pourraient couvrir les besoinsdes cultures s’ils étaient bio-disponibles, notammentdans la céréaliculture et le maraichage. Desmesuresde bio-disponibilité de ces éléments fertilisantsmajeurs pourraient permettre demieux raisonner cesquestions.
4. cOnclusIOn
L’agriculturepéri-urbaineestmenéeparunemultituded’acteurs dont les céréaliers, les maraichers et lespépiniéristes. Les enquêtes ontmontré que 35% descéréaliers,69%desmaraicherset95%despépiniéristesont un âge compris entre 20-40ans, qu’une largeproportion des céréaliers et des maraichers sont nonscolarisés (60%), tandis que 70% des pépiniéristesont au moins un niveau primaire. Cette agriculturepéri-urbaineest l’uniqueactivitéetsourcederevenusde43%des céréaliers, 83%desmaraichers et 91%despépiniéristes.
Parailleurs,commel’ontmontréunelargepartdesenquêtés,notamment lescéréaliersetdesmaraichers,les différents acteurs ont une bonne compréhensionde la fertilité des sols ou des supports de cultureexploitésetaffirmentl’aptitudedesapportsorganiquesàassurerlemaintienoul’améliorationdecetteaptitudeà produire. Pour l’heure, 71% des céréaliers, 17%des maraichers et 73% des pépiniéristes recourentauxdéchetsurbainssolidescommesourcedematièreorganique,probablementdufaitdesfortesproportionsdematièreorganiqueobservéesdanscessubstrats.Lagrandemajoritédesmaraichers(77%)fontappelauxfumiersdesélevagesurbainscommesourcedematièreorganique.Endépitdecesgrandestendances,touslesacteursaffirmentutilisertouteslesformesdesubstratsorganiques sur la basede leurdisponibilité.Même sitouslesdifférentsacteurssedisentsatisfaitsdeseffets
decessubstratsorganiquessurleursproductions,83%à 100% d’entre eux déclarent croire les compostsmeilleursauxsubstratsbruts.Toutefois,0%,14%et27%descéréaliers,desmaraichersetdespépiniéristes,respectivementutilisentactuellementdescompostsdesubstratsorganiques.Finalement,lesacteursattendentde toute matière organique qui leur serait fourniequ’elle augmente la production agricole (57% et39%,respectivementdesréponsesdescéréaliersetdesmaraichers), qu’elle améliore l’état du sol (21% desréponsesdescéréaliers),quesafournituresoitrégulière(32%desréponsesdesmaraichers)ouqu’elleaméliorelaqualité(colorationdesfeuillesoudesfleurs)deleursplants (87% des réponses des pépiniéristes). Toutedémarche de proposition de composts de déchets,par exemple,doit surtoutprivilégier leur accessibilitéendistanceeten tempspour lescéréaliers (50%desréponses) ou rendre leurs couts abordables (36%des réponses). Pour les autres acteurs (maraichers etpépiniéristes), il faut surtout privilégier la promotiondescompostsàlapublicitédanslesmédiasenrappelantleursintérêtsetleursméthodesdefabrication(55%et39%desréponses,respectivementpourlesmaraichersetlespépiniéristes).
Les analyses des différents substrats organiquesprélevés auprès des différents acteurs ont révélé lagrande variabilité de leurs propriétés chimiques etde leursniveauxdestabilitéauseindumêmegrouped’acteursetentretypesd’acteurs.Toutefois,degrandestendancesexistententrelestroistypesd’acteurspourlesteneursencarboneorganiquetotal(COT)endépitdelaprésencedesubstratsatypiques,etonal’ordresuivant:COTmaraichers>COTcéréaliers>COTpépiniéristes.Lesteneursenazote totaletenphosphore total suiventégalement lamêmehiérarchiepourlesdifférentsacteurs.Lesteneursenélémentsmajeurstotaux(EMT)s’organisentcommesuit:EMTmaraichers≈EMTcéréaliers>EMTpépiniéristes.
Par ailleurs, on retiendra que des substratsspécifiquessuivantssonttrèsrichesenazotetotal(PV,plumesdevolaille;EP,écaillesdepoisson;TG,tontesde gazon), en phosphore total (EP;TNC, terre noiredescanaux;CC,crottedecheval)etenélémentsmajeurstotaux(EP;LP, lisierdeporc;TG;FV+SR,fientesdevolailles+sonderiz).Cessubstratspourraientêtreapportés dans lesmélanges initiaux des composts dedéchetsurbainspouraméliorerleurvaleurfertilisante.
Enfin,cestravauxnouspermettentdeconcluresurunebonnecompréhensiondel’étatdefertilitédeleurssols ou support de culture par les différents acteursde l’agriculture péri-urbaine. Ces acteurs doiventêtre considérés comme des partenaires de rechercheimportants, particulièrement dans les projets visantune meilleure gestion des déchets et une meilleurecontribution de l’agriculture péri-urbaine dans lasécurisation alimentaire des villes africaines. Desactions de recherche et de sensibilisation demeurent
incontournables pour la promotion des composts dedéchetsurbainssolides.
remerciements
La réalisation de ce travail a été possible grâce au soutienfinancier de l’Institut de Recherche pour le Développementvia son Département Soutien et Formation, à l’appui duprogramme CORUSII via le projet Valorisation Agricoledes Déchets Urbains et Industriels (VALAGRIDUS) et dela International Foundation for Science (IFS). Nous tenonsà remercier tous les techniciens du laboratoire de l’UMRECO&SOLSàOuagadougoupourleursoutienetlescéréaliers,maraichers, pépiniéristes et aménagistes qui ont bien voulunous consacrer de leur temps pendant les enquêtes. NousremercionségalementMmeNacoulmaetMlleTondépourleuraidependantl’encodageetlasaisiedesdonnéesd’enquête.
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