VENDREDI 11 NOVEMBRE 2011 - LA MOSELLE AGRICOLE PAGE 11 M é T I E R D epuis le milieu des années 90, les Gds aident les éle- veurs à combattre la Bvd (Diarrhée Virale Bovine), qui ne fait l’objet ni d’une pro- phylaxie, ni d’une déclaration obligatoire. Ce virus circule encore largement dans notre zone, au point que des cheptels assainis se recontaminent par- fois. Les éleveurs sont aujourd'hui nombreux à deman- der une action collective contre cette maladie complexe. Une action commune aux trois départements Participant à une initiative à l'échelle d'Eurosanitaire grand Est, les Gds des trois départe- ments du nord de la Lorraine ont lancé ensemble une opéra- tion "sentinelles Bvd" pour faire un état des lieux de la Bvd dans la région et définir une future stratégie commune face à cette maladie. A cet effet, des sondages de dépistage dans 373 élevages ont été réalisés : une recherche séro- logique Bvd sur une dizaine de bovins «sentinelles», choisis par- mi les jeunes générations et qui ont été en contact avec le reste du troupeau, permet de détermi- ner un profil de l’élevage (voir encadré). Cette démarche a été ouverte aux éleveurs volontaires lors de la prophylaxie, en col- laboration avec les vétérinaires, une partie des coûts étant pris en charge par le Gds. Trois niveaux décrivant une éventuelle circula- tion virale récente ont été défi- nis en fonction du nombre d’ani- maux présentant des anticorps. Si besoin, un plan de maîtrise de la Bvd est mis en place après discussion entre l’éleveur, le vétérinaire et le Gds. Les résultats obtenus la pre- mière année de cette opération, sur les 373 élevages testés, don- nent un aperçu de la situation dans les trois départements (voir résultats sur le diagramme et la carte). Ils confirment la fré- quence élevée de cette affection : - 16 % des 4.000 animaux testés sont positifs en anticorps Bvd, - plus d’une exploitation sur trois a vu une circulation du virus de la Bvd, - environ un cheptel sur dix héberge des animaux Ipi (Infectés Permanents Immunotolérants). Connaître l'ennemi pour agir Connaître l'ennemi pour mieux le combattre, tel est l'objectif de cette grande opération de dépis- tage. L'intérêt de généraliser ces sentinelles Bvd est multiple, cela permet : - d'évaluer la prévalence et l'in- cidence de la maladie parmi les élevages, la répartition des cas sur la région, les types de chep- tels à risque, etc, - de commencer la lutte à grande échelle en ouvrant des plans dans les cheptels dépistés, afin de réduire la pression du virus et son incidence dans la région, - avec ces informations en mains, de bien calibrer l'ac- tion qui pourra être démarrée collectivement. Sur les nombreux animaux qui se contaminent chaque année, l'impact clinique passe souvent inaperçu. Cependant, si la conta- mination a lieu en période cri- tique, c'est-à-dire durant la pre- mière moitié de la gestation, la situation peut s’avérer catas- trophique pour les années sui- vantes : mortalités, avortements, troubles de la fécondité, nais- sance d'Ipi qui disséminent le virus en permanence… Faire une sentinelle pour véri- fier son statut vis-à-vis de la Bvd, c'est déjà bien. Agir en conséquence, c'est indispen- sable ! Pour les cheptels négatifs, il s'agit de contrôles sentinelles réguliers et de mesures de pru- dence simples. Dans les cheptels de niveau 1 et 2, on adaptera un dépistage plus généralisé, l'éli- mination des Ipi et une protection vaccinale, en fonction des spéci- ficités propres au troupeau. Pour être efficace, cette opé- ration doit s'accompagner d'une sensibilisation massive des éle- veurs au sujet de cette patho- logie. En raison des risques de contamination d'un cheptel à un autre, lutter contre la Bvd fait appel aux valeurs de solidarité, de responsabilité et requiert une mobilisation collective. Campagne 2011-2012 L'opération "sentinelles Bvd" sera poursuivie et étendue à la prophylaxie 2011-2012. Les éle- veurs peuvent se porter volon- taire auprès de leur vétérinaire. Les élevages négatifs l'an dernier seront retestés afin de déterminer l’incidence de la maladie durant l'année écoulée, et l'évolution de ceux en niveau 1 sera suivie. Un dépistage plus large sera proposé à tous les élevages en niveau 1 et 2 avec une aide financière, sui- vi d'un plan d'assainissement si nécessaire. La Bvd n'est pas une fatalité, les réunions de secteurs seront l'oc- casion de réfléchir à la vulnérabi- lité de votre cheptel vis-à-vis de la Bvd et aux moyens de lutte à votre disposition. Cette maladie n'est pas réglementée au niveau français, c’est donc aux éleveurs de s’orga- niser : n'hésitez pas à venir échan- ger sur l'avenir, l'avis et l'expé- rience de chacun sont importants. C. SCHWEITZER, Gds 57 sante animale L'opération "sentinelles Bvd" s'étend Les Gds de Meurthe-et-Moselle, Meuse et Moselle ont mis en place une action pour évaluer l'importance épidémiologique de la Bvd dans les élevages de la région et définir la future stratégie face à cette maladie. "Sentinelle Bvd" : qu'est-ce que c'est ? Après une première phase de contamination où il est dangereux pour le bovin et surtout son éventuel fœtus, le virus Bvd provoque l'apparition d'anticorps qui protègeront ensuite l'animal. L’identification d’animaux séropositifs (qui ont des anticorps) signe le passage du virus Bvd au sein du troupeau. Les jeunes, lorsqu'ils sont en contact avec l’ensemble des animaux du lot, vont constituer des sentinelles, c'est-à-dire des témoins d'une circulation virale Bvd. Ce n'est cependant valable qu'en l’absence de vaccination et après l’éli- mination des anticorps colostraux. On choisira donc de tester des animaux qui ont été en contact avec les repro- ducteurs (souvent des femelles), en équilibrant le lot entre les 6-12 mois et les 12-24 mois afin de pouvoir affiner l'interprétation des résultats sur deux générations. En résumé : - test sérologique individuel sur dix jeunes animaux témoins répartis en deux lots (cinq âgés de 6 à 12 mois et cinq de 12 à 24 mois), - animaux non vaccinés, si possible en cheptels non vaccinés. Pour interpréter les résultats : la positivité d'au moins un animal témoigne d'un passage récent du virus. si six animaux positifs ou plus sont détectés, il y a une forte probabilité de trouver des IpI dans le troupeau. Répartition des 373 élevages selon leur statut : 35 % des cheptels hébergent des bovins positifs Localisation des élevages testés et résultats de la première campagne "sentinelles Bvd" L e guide des bonnes pra- tiques ovines (Gpbo) est un nouvel outil mis au point par la profession pour les éle- veurs. L’objectif est de les aider sur leurs pratiques concernant l’hygiène et le sanitaire, de les accompagner dans le respect de la réglemen- tation et de leur permettre d’être mieux préparés en cas de contrôle. Son élaboration s’est faite dans la cadre de l’action reconquête ovine, dans une démarche partenariale, en concertation avec les filières et les régions. Pour qui ? Ce guide est destiné à tous les éleveurs ovins, producteurs de viande et/ou de lait. En complé- ment, les producteurs laitiers fer- miers disposent d’un autre guide spécifique sur les bonnes pra- tiques d’hygiène pour la fabri- cation de produits laitiers et fro- mages fermiers. sur quoi ? Ce guide présente les bonnes pratiques d’élevage permettant d’assurer la sécurité sanitaire et la traçabilité de la viande et du lait de la filière ovine, de respec- ter l’environnement, et d’amé- liorer les performances zootech- niques en production ovine en veillant notamment à mainte- nir le troupeau dans un bon état sanitaire. Quelles bonnes pratiques ? Les bonnes pratiques déve- loppées dans ce guide recou- vrent des domaines variés, comme l’identification, la gestion des mouvements des ovins vivants (notification des mouvements, transport des animaux), la santé du trou- peau (préservation de la san- té du troupeau, traçabilité des interventions sanitaires, ges- tion des avortements, forma- lités sanitaires et pharmacie de l’élevage), l’alimentation et l’abreuvement (produc- tion d’aliments sains, main- tien de la qualité des aliments au stockage, distribution des aliments et abreuvement des animaux), la traite des bre- bis, la conception et l’entre- tien de la bergerie, la préser- vation de l’environnement de l’exploitation (gestion des engrais de ferme et de l’épan- dage). Chacun de ces thèmes fait l’objet d’une ou plusieurs fiches techniques, où sont spé- cifiées les bonnes pratiques à adopter avec des conseils et astuces pour mettre en place ces recommandations. Et vous, où en êtes-vous ? Chaque fiche se termine par une auto-évaluation de la situation de l’élevage afin de repérer facilement les points à améliorer. Enfin, chaque docu- ment de preuve à conserver est clairement identifié et décrit avec des informations pra- tiques telles que la durée de conservation, les informations à enregistrer, les personnes ressources… Le Guide sera distribué durant l’hiver par un technicien (opé- rateur commercial ou Chambre d’agriculture). Ovins Le guide des bonnes pratiques ovines Paquet Hygiène, conditionnalité des aides Pac et nécessité de communiquer sur les bonnes pratiques ovines, ont amené la profession à élaborer un guide.