UNIVERSITE D’ANTANANARIVO --------------------------- Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE --------------------------- Mention : ECONOMIE --------------------------- Grade : MASTER PROFESSIONNEL --------------------------- Parcours : Développement Local et Gestion de Projet (DLGP) --------------------------- Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Master Professionnel Recherches Sciences Economiques Par : RAZAFIHARINAIVO Mamy Tinasoa Soutenu Publiquement le 02 Octobre 2017 Membres du jury : Président : Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza Maitre de conférences Examinateur : Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa Maitre de conférences Rapporteur : Monsieur RAMIANDRISON Tianarisaina Olivier Maitre de conférences PROJET D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE, d’ASSAINISSEMENT ET d’HYGIENE DANS LE DISTRICT D’AMBOVOMBE : cas Commune ANTANIMORA-ATSIMO
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1
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
---------------------------
Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE
---------------------------
Mention : ECONOMIE
---------------------------
Grade : MASTER PROFESSIONNEL
---------------------------
Parcours : Développement Local et Gestion de Projet (DLGP)
---------------------------
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du
Diplôme de Master Professionnel Recherches Sciences Economiques
Conclusion du chapitre I ……………………………………………………………..19
CHAPITRE II : Etat des lieux et analyse des caractéristiques de l`accès à l`eau potable,
assainissement et hygiène dans le District d`AMBOVOMBE…………………….. ………..21
Section 1 : Etats des lieux du secteur eau, assainissement et hygiène à
Ambovombe…………………………………………………………………. ………………21
Section 2 : Caractéristiques de l`accès à l`EAH……………………………............... 25
Conclusion du chapitre II ………………………………………………………….... 44
CHAPITRE III : Projet d`Alimentation en eau, assainissement et hygiène à ANTANIMORA-
ATSIMO…………………………………………………………………………………… 46
Section 1 : Présentation générale du projet…………………………………………. 46
Section 2 : Analyse de faisabilité du projet……………………………….………… 53
Section 3 : Les avantages du projet…………………………………………………. 60
Conclusion du chapitre III …………………………………………………………. 62
CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………... 63
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
TABLES DES MATIERES
ANNEXES
vi
1
INTRODUCTION
L'eau est l`élément le plus indispensable à la vie de l`homme. Nul n'ignore en effet,
que faute d'approvisionnement en eau potable dans le milieu, la santé de la population facteur
clé pour le développement économique, en est affectée.
La préoccupation majeure de tous les dirigeants de chaque pays consiste à promouvoir
le développement de son pays. Pour atteindre le niveau de développement projeté, des
moyens, des politiques socio-économiques et des modèles économiques sont mis en œuvre
par les économistes et les principaux responsables. Ces méthodes sont ensuite appliquées par
le gouvernement.
Malheureusement pour les pays en voie de développement, plus d`un milliard
d`hommes n`ont pas accès à l`eau potable. Ce problème de manque d'eau potable est
particulièrement aigu et constitue par surcroît une des causes du taux de mortalité élevé.
Le développement de chaque localité donnée aura son impact à celui de la nation. Ce
modèle est devenu un phénomène très répandu dans les pays en voie de développement
comme l`Etat Malagasy. Des localités se développent petit à petit partout à Madagascar. Il est
alors nécessaire de faire une étude appropriée se rattachant au développement local.
A Madagascar, de nombreux milieux urbains et ruraux sont confrontés à des
problèmes d`alimentation en eau potable, surtout dans la partie Sud. En effet la forte
croissance démographique entraîne la saturation des installations destinées à la distribution de
l`eau.
Le Sud de Madagascar, représenté en majorité par la Région Androy, est la zone la
plus défavorisée de l`île en termes de disponibilité de ressources en eau à cause de sa faible
pluviométrie. Ainsi, l`accès à l`eau potable constitue un des problèmes cruciaux de la Région.
Des études ont permis de connaître que Madagascar dispose des ressources suffisantes
en eau permettant à chacun l`accès à l`eau potable. Pour faire face à cette situation déplorable,
des ONG en l`occurrence l`OMS et l`UNICEF sont disposés à apporter leur soutien au
gouvernement malagasy et ont formulé une recommandation qui consiste à l’élaboration d`un
programme visant à mettre à la disposition de toute la population de l`eau potable dans les
meilleures conditions.
Auparavant les préoccupations majeures ont été marquées par le secteur de
l’Approvisionnement en Eau Potable, mais aujourd’hui l’assainissement et l’hygiène sont en
2
bonne marche, parce qu’il y a une relation directe entre l’hygiène et l’assainissement dans le
statut de la malnutrition infantile.
La question qui se pose est la suivante: Quelles sont donc les principales causes du
faible taux d`accès à l`eau, assainissement et hygiène ?
Afin de répondre à la problématique posée, nous allons vérifier trois hypothèses qui
peuvent être la réponse à notre question. Nous allons voir si la cause de non accès à l`eau
potable est due à l`éloignement de la distance entre l`habitation et le lieu de puisage principal.
De déterminer, pourquoi la quantité d`eau potable puisée par les ménages est limitée et de
connaître si l`infrastructure existantes est suffisante pour subvenir aux besoins des ménages.
Soucieux du développement de notre pays, il est avantageux de réaliser un projet
d`Alimentation en eau, d‘assainissement et d’hygiène dans la District d`Ambovombe dans le
but d`améliorer les conditions de vie de la population, de réduire le taux de mortalité causé
par la maladie diarrhée.
Notre étude se concentre dans le District d`Ambovombe, plus précisément dans la
commune d`Antanimora-Atsimo Pour mieux faire notre étude, on m’a accordé à utiliser les
données déjà existantes, et divers ouvrages et articles pour appuyer les concepts d’études. Des
cours durant notre formation nous sont aussi indispensables. Des données secondaires venant
du Coordonnateur du Diorano WASH sont utiles pour diagnostiquer le territoire bénéficiaire
et de pouvoir prendre une stratégie de développement.
La méthodologie appliquée pour répondre à la problématique est composée de la
collecte des informations à l'aide d`une recherche documentaire à partir des thèmes de
mémoire, des documents sur internet et des enquêtes sur terrain ont permis d`identifier et de
recenser les infrastructures existantes et les besoins.
Cette méthode appliquée dans notre projet nous accède à l`analyse de rentabilité du
projet et le présent travail sera divisé en trois chapitres. En première chapitre, nous
entamerons la situation de l`eau à Madagascar, en deuxième nous abordons l’état des lieux et
l`analyse des caractéristiques d`accès en eau, l`assainissement et l` hygiène dans le District
d`Ambovombe, et en troisième chapitre, l`analyse de faisabilité du projet d`Alimentation en
eau potable, assainissement et hygiène dans la Commune d`Antanimora -Atsimo.
Chapitre I
SITUATION DE L’EAU A MADAGASCAR
3
Section 1 : Historique
Malgré une pluviométrie moyenne estimée à 1632 mm, Madagascar connaît une
insuffisance de ressources en eau dans plusieurs régions, insuffisance liée à la variation des
conditions climatiques et géologiques d’une région à l’autre. La répartition des ressources en
eaux superficielles correspond assez étroitement, pour la majeure partie des cours d’eau, aux
conditions climatiques et au relief du pays. Quant aux ressources en eaux souterraines, leur
importance et leur qualité varient des plaines périphériques côtières vers les hauts plateaux de
la partie centrale. Elles sont inégalement réparties sur le territoire national.
1-1 : Les politiques sectorielles
La réforme du secteur basée sur un processus initié depuis 1994 s’articule autour de la
recherche d’une gestion intégrée des ressources hydrauliques, en définissant le cadre juridique
adéquat, les dispositions institutionnelles et les responsabilités de tous les intervenants. Le
diagnostic du secteur réalisé en 1994, dans le cadre de la SSPA, a permis au Gouvernement
malagasy de redéfinir les grandes orientations en matière d’eau et d’assainissement.
Ces orientations stratégiques ont été spécifiées et confirmées dans la Déclaration de
Politique Sectorielle de l’Eau et de l’Assainissement qui a été adoptée par le Gouvernement
en 1998. Cette stratégie repose sur sept idées clés : développement institutionnel et
responsabilisation des parties prenantes, intervention accrue du secteur privé et
désengagement de l’Etat, décentralisation bien équilibrée, participation de la communauté et
mobilisation de la société, formation et professionnalisation, protection des ressources en eau
et de l’environnement, et information et éducation sanitaire de la population. La promulgation
de la loi 98-029 portants Code de l’Eau1, ainsi que le DSRP réaffirment ces idées.
Les objectifs fixés par le DSRP, à l’horizon 2015, sont de porter à 84% la proportion
de la population ayant accès à l’eau potable, contre 27% actuellement ; et à plus de 80% le
taux de couverture de la population en matière d’assainissement, contre 39% en 20002.
1 Ministère de l’Energie et des Mines, (20 janv.1999) Code de l’Eau (loi no 98-029). 20p
2 - PNUD, (Octobre 2000), Programme de réduction de la pauvreté et de promotion de modes d'existence Durables MAG/97/008 Composante "eau pour le grand sud". Rapport 40p
4
En zone urbaine, 100% de la population devraient accéder à l’eau potable et à
l’assainissement, contre respectivement 83% et 62% actuellement. En zone rurale, il s’agit de
porter le niveau d’accès à l’eau potable de 13% à 80%, et celui de l’assainissement de 25% à
80%3.
1-2 : Organisation du secteur et ses contraintes
Six départements ministériels interviennent dans la gestion des ressources en eau. Les
principaux intervenants restent cependant le Ministère de l’Energie et des Mines (MEM) à
travers la Direction de l’Exploitation de l’Eau (DEA), laquelle est chargée de la mise en
œuvre de la politique d’approvisionnement en eau potable, ainsi que de l’utilisation des
ressources en eau pour l’hydroélectricité ; et le Ministère des Transports et de la
Météorologie, duquel relève la gestion des eaux de surface.
Pour assurer la coordination, l’orientation et le suivi des activités relatives à l’eau et à
l’assainissement, un Comité National de l’Eau et de l’Assainissement (CNEA) a été créé
depuis 1989 et placé sous la tutelle du Ministère du Budget et de la Décentralisation. Ce
comité a une vocation nationale et il est représenté au niveau des Faritany (Provinces) par les
Comités Régionaux de l’Eau et de l’Assainissement (CREA).
La JIRAMA, est la société d’Etat la plus importante dans le secteur. Placée sous la
tutelle du Ministère de l’Energie et des Mines, elle a été créée en 1975 en vue de réaliser les
objectifs nationaux dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Dans le domaine de l’eau, la
JIRAMA gère aujourd’hui au nom de l’Etat, actionnaire unique, 65 exploitations constituées
par les exploitations initiales (issues de la nationalisation) et par les centres urbains dont
l’exploitation lui a été confiée par le Gouvernement depuis 1975.
Les différentes études ont démontré que la faible performance du secteur s’explique
par l’absence d’une politique sectorielle bien définie. Conscient de cette lacune, le
Gouvernement malagasy s’oriente, depuis 1994, vers la refonte du cadre institutionnel et
réglementaire. La réorganisation du secteur prévue par le Code de l’Eau et la Déclaration de
3 - PNUD, (Octobre 2000), Programme de réduction de la pauvreté et de promotion de
modes d'existence Durables MAG/97/008 Composante "eau pour le grand sud". Rapport 40p
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Politique Sectorielle de l’Eau comporte la création de nouvelles structures dont l’Organe de
Régulation du Secteur de l’Eau et l’Assainissement (ORSEA), l’Autorité Nationale de l’Eau.
Les différentes études ont démontré que la faible performance du secteur s’explique par
l’absence d’une politique sectorielle bien définie. Conscient de cette lacune, le Gouvernement
malagasy s’oriente, depuis 1994, vers la refonte du cadre institutionnel et réglementaire. La
réorganisation du secteur prévue par le Code de l’Eau et la Déclaration de Politique
Sectorielle de l’Eau comporte la création de nouvelles structures dont l’Organe de Régulation
du Secteur de l’Eau et l’Assainissement (ORSEA), l’Autorité Nationale de l’Eau et de
l’Assainissement (ANDEA). L’ORSEA est essentiellement chargé de concevoir la politique
tarifaire de l’eau et de l’assainissement et de veiller à son application correcte.
Quant à l’ANDEA, elle est appelée à assumer d’importantes responsabilités dont la
mise en place de l’utilisation optimale des ressources en eau du pays ; la mise en place d’un
cadre légal et institutionnel permettant de développer le secteur dans un contexte de
décentralisation et de privatisation ; et la coordination des activités de tous les intervenants
dans le secteur, y compris celles des partenaires au développement. A la mise en place de ces
structures, s’ajoute la privatisation de la JIRAMA dont l’étude est en cours.
1-3 : Accès à l`eau potable : inégalité entre Région
L’usage de l’eau se mesure par le taux d’accès. Les résultats d’enquête de
l’INSTAT/ENSOMD2012-2013 montrent une inégalité des régions sur le taux d’accès de
l’eau potable.
6
Tableau 1: Répartition de la population qui a accès à l’eau potable améliorée par
région
EAU POTABLE AMELIOREE (en %)
Région
Robinet
dans le
logt.
Robinet
dans la
cour
BF Forage
muni
de PMH
PMH Ensemble
Analamanga 7.4 5.3 52.8 0.1* 0.8* 66.3
Vakinakaratra 1.4* 1.0* 19.7 0.0* 0.0* 22.2
Itasy 0.1* 0.8* 15.4 0.0* 0.3* 16.6
Bongolava 0.7* 1.5 10.6* 1.0* 0.0* 13.3
Haute Matsiatra 1.1* 3.3* 6.3 0.5* 3.4* 14.6
Amoron’iMania 0.5* 1.6* 15.9 0.0* 0.4* 18.3
VatovavyFitovinany 0.4* 0.5* 1.9* 0.9* 4.4* 8.0
Ihorombe 0.7* 1.1* 11.8* 13.3* 5.5* 32.4
Atsimo Atsinanana 0.2* 0.1* 1.9* 2.5* 4.2* 8.9
Atsinanana 2.1* 3.4* 4.2* 4.2* 1.5* 25.9
Analajirofo 0.0* 0.4* 0.4* 0.0* 1.5* 10.0
Alaotra Mangoro 1.6* 2.6* 15.2 0.1* 9.3 28.8
Boeny 9.5 5.7* 18.2 1.3* 4.8* 39.5
Sofia 0.1* 1.4* 4.1* 1.7* 2.5* 9.9
Betsiboka 3.1* 1.1* 6.1* 6.1* 1.1 26.1
Melaky 0.5* 4.4* 3.6* 3.6* 0.4* 11.1
Atsimo Andrefana 0.7* 9.1 23.1 2.4* 0.2* 35.6
Androy 0.0* 0.0* 0.2* 2.8* 8.0* 11.0
Anosy 0.6* 2.3* 11.3 11.4 3.5* 29.2
Menabe 0.7* 4.0* 9.6* 4.0* 8.2* 26.4
DIANA 2.8* 9.8 1.6 0.9* 1.0* 36.1
SAVA 0.7* 1.4* 6.7 1.3* 0.7* 20.8
Ensemble 2.2 3.0 7.2 1.5 3.7 27.7
Source : INSTAT/ENSOMD 2012-2013*Non significatif : Effectif non pondéré inférieur à 50
7
La région Analamanga est la privilégiée avec un taux d’accès à l’eau potable 66.3%
contrairement à la Région Vatovavy Fitovinany, Sofia, Androy avec un taux de 8.0%, 9,9 %
et de 11% seulement.
Dans la région Analamanga, la population utilise des sources d’approvisionnement en
eau potable, améliorées (des robinets ou des fontaines publiques): 52.8%. Par contre, 92% de
la population dans la région Vatovavy Fitovinany, 90% pour la Région Sofia et 88% pour la
Région Androy n’ont pas accès aux sources d’approvisionnement en eau potable, améliorées.
En général, entre 2010 et 2012, une amélioration du pourcentage de la population qui a
accès à l’eau potable améliorée a été constatée. Mais l’analyse régionale révèle une régression
du taux pour certaines régions : plus de 10 % dans les Régions Amoron'i Mania, Ihorombe et
Menabe ; plus de 5 % à Bongolava, Androy et Anosy ; et de l'ordre de plus de 2 % pour
Vatovavy Fitovinany, Betsiboka et Analajirofo. Le vieillissement des infrastructures
d'approvisionnement en eau potable, ainsi que l’accroissement rapide de la population,
pourront être considérés comme leur cause.
8
Tableau 2 : Pourcentage de la population accès à l’eau potable améliorée par région
en 2010 et 2012 (en %)
Source : INSTAT/ENSOMD 2012-2013 ; EPM 2010
D’après ce tableau, une amélioration de la proportion de la population utilisant une
source d’eau potable améliorée a été enregistrée en 2012, avec un taux de 27,7 % contre 19,6
% en 2010, soit une hausse de 8,1 points.
REGION EPM 2010 ENSOMD 2012
Analamanga 41,6 66,3
Vakinakaratra 8,5 22,2
Itasy 13,8 16,6
Bongolava 23,1 13,3
Haute Matsiatra 9,4 14,6
Amoron`I Mania 29,9 18,3
Vatovavy
Fitovinany 10,4 8
Ihorombe 43,3 32,4
Atsimo Atsinanana 2,4 8,9
Atsinanana 12,3 25,9
Analajirofo 11,7 10
Alaotra Mangoro 28,6 28,8
Sofia 8,4 9,9
betsiboka 28,1 26,1
Melaky 3,9 11,1
Atsimo andrefana 22 35,6
Androy 17,7 11
Menabe 34,9 29,2
Diana 37 26,4
Sava 19,7 36,1
Ensemble 19,6 27,7
9
1-4 : La parité homme/femme
A Madagascar comme dans la plupart des pays d’Afrique, les femmes jouent un rôle
prépondérant dans le secteur de l’alimentation en eau et de l’assainissement.
Si la répartition fonctionnelle des tâches est variable selon les usages et coutumes de la
communauté considérée, il n’en demeure pas moins que les femmes sont tributaires de la plus
grande charge de travail, qu’il s’agisse des corvées liées à la collecte de l’eau, à son utilisation
pour l’hygiène familiale ou à l’entretien des infrastructures d’assainissement.
Cette situation est encore plus marquée en milieu rural où les femmes sont parfois obligées de
parcourir des kilomètres à pied pour s’approvisionner auprès de rivières, de ruisseaux ou de
puits non protégés. Cette activité laborieuse qui occupe une part importante dans le budget-
temps de la femme fragilise souvent sa santé.
Dans le contexte de pauvreté qui est celui de Madagascar, ces risques sont aggravés
par la précarité d’ensemble de l’environnement sanitaire et des conditions de vie des ménages.
1-5 : La situation de la pauvreté
Madagascar fait partie du groupe des pays les plus pauvres, quels que soient les
indicateurs utilisés pour le classement. Il est classé au 147ème4 rang sur 174 pays selon
l’Indice de Développement Humain et selon le Produit Intérieur Brut il occupe le 168ème
rang sur 174 pays. Le seuil de pauvreté monétaire a été estimé en 1999 à 106 dollars
américains ($ US) par an et par individu1. Sur la base de ces considérations, environ 67,3%
des malgaches sont pauvres et 55% extrêmement pauvres. En 1997, l’écart relatif entre le
revenu moyen des pauvres et le seuil de pauvreté donnait 30%, démontrant ainsi le niveau de
détresse dans lequel se trouvent les pauvres de Madagascar. La pauvreté apparaît plus
marquée en milieu rural où elle touche 72% de la population contre 51% en milieu urbain Les
ménages dont le chef exerce la principale activité dans l’agriculture, en particulier les petits
exploitants agricoles, sont dans la majorité des cas les plus pauvres.
Le phénomène de la pauvreté ne se présente pas de la même manière dans les six Faritany
(Provinces) du pays. En termes de pauvreté monétaire, la Province d’Antananarivo apparaît la
moins pauvre avec un taux de 60,6% contre plus de 70% pour les provinces de Fianarantsoa et
4 - PNUD, (Octobre 2000), Programme de réduction de la pauvreté et de promotion de
modes d'existence Durables MAG/97/008 Composante "eau pour le grand sud". Rapport 40p
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Il a également été observé que l’intensité de la pauvreté est plus forte chez les ménages
dirigés par une femme Tuléar. Ces deux provinces appelées le Grand Sud de Madagascar et
qui abritent la zone du projet sont les plus touchées, aussi bien en termes de pauvreté
monétaire, que d’indicateurs du développement humain.
1-6 : Interventions des autres bailleurs de fonds
Dans le cadre de la SSPA, différents bailleurs de fonds interviennent. La BM et le
PNUD assistent le Gouvernement dans la mise en place du nouveau cadre politique et
juridique. En attendant le parachèvement de cette mise en place, et en raison de la sévérité de
la pauvreté en milieu rural dans le Grand Sud.
Actuellement plusieurs projets d’AEP en milieu rural sont en cours d’exécution. Ainsi,
150 forages d’hydraulique rurale ont été réalisés par l’UNICEF dans l’extrême sud du pays,
150 forages sont en cours de réalisation par le PNUD dans la plaine côtière du sud-est, 500
forages financés par la BM seront exécutés dans le sud et la coopération japonaise intervient
dans le sud-ouest du pays. A cela s’ajoutent des systèmes d’adduction d 'eau simplifiés,
gravitaires ou par pompage en cours de réalisation dans plusieurs régions du pays. Malgré ces
efforts, seulement 20%5 de la population rurale auront accès à l’eau.
Section 2 : Volet institutionnel
2-1 : Définition de l`eau potable
Au lieu de leur mise à disposition de l’utilisateur, les eaux destinées à la
consommation humaine doivent satisfaire aux exigences de qualité concernant essentiellement
les paramètres physico-chimiques et bactériologies.
2-2 : Système d’approvisionnement en eau potable
D’après le « livret des sources d’approvisionnement en eau » publié par Water Aid,
établi selon les résultats des travaux de la commission « Réconciliation des données »,
comprenant des représentants du Ministère de l’Eau, de l’INSTAT, de l’UNICEF, et du
DIORANO-WASH, les systèmes acceptés comme donnant de l’eau potable et utilisée de
façon harmonisée, dans les Enquêtes Périodiques auprès des Ménages (EPM/INSTAT) depuis
5 INSTAT, (2012-2013). Enquête Nationale sur le Suivi des indicateurs des Objectifs du
Millénaire pour le Développement à Madagascar. Rapport, 20p
11
1993, dans les Enquêtes Démographiques et Sanitaires (EDS/INSTAT) depuis 1992, de
Données du secteur Eau et Assainissement (BDEA)., sont les eaux fournies par :
Le système d’Alimentation en Eau Potable par système Gravitaire (AEPG) par
captage de source des bas-fonds de la colline ou par captage des sources aménagées dont les
points d’eau auxquels les populations peuvent accéder à l’eau potable par les Bornes fontaines
Le système d’Alimentation en Eau Potable par système (AEPP) soit par captage
d’eau de surface, soit par forage ou par puits munis de pompe immergée ou pompe de surface;
et type de traitement, dans la zone d’étude dont les points d’eau auxquels les populations
peuvent accéder à l’eau potable par les Bornes fontaines (BF) et par les Branchements
particuliers (BP)
Le système d’Alimentation en eau potable par Forage muni de Pompe a Motricité
Humaine (FPMH) où les populations y puisent l’eau par seau ou par bidon.
Le système d’Alimentation en eau potable par Puits muni de Pompe a Motricité
Humaine (PPMH) où la population y puise l’eau par seau ou par bidon.
2-3 : Les différents modes de gestion des ouvrages en eau, assainissement à Madagascar
La mission effectuée dans le sud a permis de confirmer que la gestion des ouvrages
d’AEP actuelle dans la zone du projet est :
Gestion communautaire
Gestion en régie
Gestion AES
Gestion JIRAMA
Gestion privée
12
TABLEAU 3 : TYPOLOGIE DES STRUCTURES DE GESTION EN PLACE
Les différents types de structures de gestion
mise en place ainsi que les types des points
d’eau respectifs sont résumés dans le tableau
ci-dessous : Structure de gestion en place :
Type de système géré :
CPE BF, FPMH
FONTAINIER BF
AES PIPE, BF, BP
REGIE BF, IMPLUVIUM
JIRAMA BF, BP
Autre (prive, particulier) BF, IMPLUVIUM
Source : PNUD
a- GESTION COMMUNAUTAIRE
Dans la zone du projet, il a été constaté que les PPMH et FPMH mis en place 6276
PPMH PAEPAR de la Banque Mondiale et celui de 150 PPMH de l’Unicef sont gérés selon
le système de gestion communale
Les PPMH et PPMH sont gérés selon le système de gestion communale mise en place
par le PAEPAR pour la partie nord du district de Bekily.
6 UNICEF/AFVP, (janv.2000), Rapport d’évaluation du projet 150 forages dans le Sud.
Rapport 30p
13
Le système de gestion des infrastructures du PAEPAR, est compose de :
Un CPE,
Une organisation de caisse villageoise alimente par une cotisation familiale
forfaitaire d’un montant total de 30 000 Ar en établissant une cotisation exceptionnelle, pour
l’achat des pièces détachées auprès des revendeurs,
2 Artisans Villageois, auxquels le projet remet une caisse d’outillages, qui
interviennent pour les entretiens courants
Des Artisanats Réparateurs formes par projets qui sont appelés par les villageois
pour les grandes réparations, et qui sont payes selon les prestations effectuées,
Des revendeurs de pièces détachées dont les stocks sont réapprovisionnés par le
fournisseur de la pompe.
b- Gestion en régie
Pour ce type de gestion, la gestion en régie des points d’eau est assurée par le personnel de la
Commune ou celui du Fokontany. Le prix de l’eau appliqué pour ce type de gestion le mètre
cube d’eau varie entre 3 à 15Ar/l7 autrement dit le mettre d’eau varie entre 3 000 et 15 000
Ar.
c- Gestion AES
Les contraintes de la gestion de l’AES sont les suivantes :
Depuis 2005, selon le rapport l’AES a une dette sociale et dette fiscale très élevée.
Le besoin de financement imminent concernant :
L’AES a besoin de plus en plus de subventions augmentant d’année en année pour
- subvention pour son fonctionnement
- paiement des salaires du personnel
- les réhabilitations des infrastructures
- les réparations des véhicules
7 Ministère de l’Energie et des Mines, (20 janv.1999) Code de l’Eau (loi no 98-029). 20p
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L’AES a beaucoup de difficulté pour approvisionner les plusieurs points de pompage
en gaz oïl. Il a été constaté des divergences entre les quantités de gaz oil déclarées envoyer et
reçu. De plus, il y a beaucoup de retard entre la commande de gaz oil et la livraison entraînant
des arrêts longs durés de l’approvisionnement en eau
Actuellement, il ne reste plus qu’un seul camion parmi les dizaines qui ont existé et
qui sert pour le déplacement de l’équipe de Beloha pour se déplace et de temps en te apporter
de l’eau pour des Fokontany qui ont fait des demandes d’eau. Ce camion n’est plus rentable et
son exploitation est rendue difficile compte tenu de l’inexistence des pièces détachées, de
consommations nettement supérieures à la normale (35 litres / 100 KMS), rendant le prix de
revient élevé.
La consommation moyenne par personne par jour est relativement faible dans les
Régions d’intervention de l’AES, car :
- Les opérateurs privés locaux en matière de production et de distribution
d’eaux sont insuffisants ;
- Le niveau de compétence global du personnel technique est très moyen
- Le coût moyen de licenciement est évalué à 1 600 000 Ariary8 par agent
L’AES n’a pas de perspective claire pour assurer la pérennité des services.
Les tarifs appliqués ne permettent pas d’assurer l’équilibre financier de la gestion
Les fonds collectés ne permettent pas d’assurer l’entretien et l’amortissement des
infrastructures.
d- Gestion de la JIRAMA
La gestion de la JIRAMA présente les caractéristiques de ses expériences dans tout
Madagascar. Les installations sont vétustes, mais en bon état de fonctionnement à Tsihombe
ou l’eau est légèrement salée
En général, comme dans la zone du projet, les abonnes de la JIRAMA sont
approvisionné en eau par branchement Particulier (à domicile) dont la facturation est au nom
8 Ministère de l’Energie et des Mines, (20 janv.1999) Code de l’Eau (loi no 98-029). 20p
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de l’abonné et par Borne-fontaine publique gérée par des associations sous contrat avec la
JIRAMA et dont la facturation est au nom de ladite Association.
2-4 : Les acteurs du service de l`eau, assainissement, d` hygiènes
Les acteurs impliqués dans le service de l’EAH sont :
a- L’ETAT MALAGASY
Dans le cadre de la politique du Service Public de l’Eau, l’Etat a notamment pour
mission d’assurer la planification et le développement du service public de l’eau; de suivre,
d’animer et de coordonner la politique d’investissement et de financement du Service Public
de l’Eau ; de fixer par voie réglementaire les normes et les spécifications techniques
applicables aux différents Systèmes d’eau;
D’assurer la responsabilité de Maître d’ouvrage délégué tant que les communes ne
satisfont pas aux critères d’habilitation pour assurer la maîtrise d’ouvrage ; d’assister les
communes pour qu’elles satisfassent aux critères d’habilitation dans les meilleures conditions
et les meilleurs délais; et enfin, de coordonner du point de vue administratif, technique et
financier, l'assistance technique dont les Communautés ont besoin pour gérer les petits
systèmes ruraux d'Approvisionnement en Eau potable et d’assurer le développement de
l’hydraulique et de l’hygiène en milieu rural.
La politique de Service Public de l’Eau est définie et arrêtée par le Gouvernement. Elle
est exécutée sous la responsabilité du Ministre chargé de l’Eau potable.
Le Ministre chargé de l'Eau potable confie, par un contrat, la gestion des patrimoines
des Services Publics de l'Eau à une Société de Patrimoine qui est une Association de
commune ou syndicat national des communes.
b- MINISTERE DE L’EAU, LES DIRECTIONS REGIONNALES
- AU NIVEAU NATIONAL
Le Ministère de l’Eau est chargé de :
o Mobiliser les partenaires et les citoyens pour une meilleure gestion des ressources en
eau ;
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o Effectuer des sensibilisations pour le changement de mentalité, de comportement et
des habitudes en matière d’assainissement ; renforcer l’efficacité de l’Administration et des
partenaires notamment en matière d’alimentation en eau potable ;
o Coordonner et harmoniser les interventions des différents acteurs du secteur ;
o Contrôler et suivre les respects des normes, réglementations et qualités requises dans
le domaine de l’eau et de l’assainissement ;
o Développer la synergie avec les autres Ministères et secteurs concernés pour une
meilleure santé de la population dans une perspective de développement,
o Le Ministère de l’Eau a pour mission la conception, l’orientation, la gestion, la
coordination et la mise en œuvre de la Politique Générale du Gouvernement (PGG) dans le
secteur de L’Eau et de l’Assainissement en recherchant en priorité la sécurisation de l’accès à
l’eau potable et aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement en tenant compte du
contexte de changements climatiques.
o Il assure l’atteinte des grands objectifs du secteur, notamment les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) afin d’assurer les conditions de croissance et de
bien – être de la population.
- AU NIVEAU REGIONAL
Les Directions Régionales du Ministère de l’Eau au niveau des 22 Régions assurent la
Politique du Ministère de l’eau au niveau des Régions tout en tenant compte des spécificités
de chaque Région. La Direction Régionale du Ministère de l’Eau comprend :
o Le Service Régional de l’Appui Technique (SRAT)
o Le Service Régional de Suivi – Évaluation (SRSE)
o Le Service Régional Administratif et Financier (SRAF).)
Les responsabilités du Ministère de l’Eau sont exercées au niveau régional par la
Direction Régional Eau.
Autrement dit c’est la Direction Régional Eau qui est donc l’interlocuteur des
communes de sa région pour les fonctions du Ministère de l’Eau dans la gestion des services
d’AEPAH. L’Etat assure la définition de la politique nationale d’alimentation en eau potable
et d’assainissement des eaux usées domestiques, ainsi que le développement du service public
de l’eau a l’échelle du pays.
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d- LES COLLECTIVITES DECENTRALISEES
Les collectivités décentralisées sont les Régions, les Districts et les Communes.
L'approvisionnement du public en eau potable et l'accès à l'assainissement collectif des eaux
usées domestiques sont un service public communal.
Le maître d'ouvrage est l'autorité publique responsable vis-à-vis des usagers du service
public de l'eau et de l'assainissement, sur une aire géographique donnée…
Les communes rurales et urbaines sont les maîtres d'ouvrages des systèmes
d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement collectif des eaux usées domestiques,
situés sur leur territoire respectif. Elles exercent ces attributions par l'intermédiaire du conseil
municipal.
Toutefois, aussi longtemps que les communes ne satisferont pas aux critères de
capacité définis par décret pour l'exercice de tout ou partie des responsabilités incombant aux
maîtres d'ouvrage, celles-ci seront exercées par le Ministre chargé de l’Eau Potable jusqu’à
leur habilitation. Durant cette période, le Ministre chargé de l’Eau Potable agira comme
maître d'ouvrage délégué des communes. A l'issue de cette période, les contrats conclus entre
le Ministre chargé de l’Eau Potable et les tiers seront transférés de plein droit aux maîtres
d'ouvrage.
Les systèmes d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement collectif des eaux usées
domestiques restent dans le domaine public de l'Etat.
Dès la promulgation du présent code, les fonctions suivantes sont exercées par les communes:
L’approbation des investissements des systèmes d'approvisionnement en eau potable
de leur territoire
La consultation sur les programmes de développement du service public de l'eau
potable et de l'assainissement les concernant.
Les systèmes sont transférés de plein droit au domaine public des communes selon les
modalités qui seront fixées par décret. )
Par rapport à ces articles, les rôles des collectivités décentralisées sont les suivants :
Stimuler les communes à exprimer leurs besoins relatives au secteur EAH dans les
Programmes Communaux de Développement (PCD)
Collecter et envoyer les données sur l’accès à l’eau potable et l’assainissement
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Participer aux activités de suivi – évaluation du secteur (collecte des informations
techniques pour les calculs des taux d’accès et le développement de la base de données,
Collecter des données sur les capacités d’exécutions et les acteurs disponibles au
niveau décentralisé
Participer dans les activités des agences et des comités de bassin, notamment pour
l’établissement des schémas directeurs, la collecte des redevances d’eau, la surveillance de la
qualité de l’eau
Stimuler les communes à exprimer leurs besoins relatives au secteur EAH dans les
Programmes Communaux de Développement (PCD)
Collecter et envoyer les données sur l’accès à l’eau potable et l’assainissement
Participer aux activités de suivi – évaluation du secteur (collecte des informations
techniques pour les calculs des taux d’accès et le développement de la base de données,
Collecter des données sur les capacités d’exécutions et les acteurs disponibles au
niveau décentralisé
Participer dans les activités des agences et des comités de bassin, notamment pour
l’établissement des schémas directeurs, la collecte des redevances d’eau, la surveillance de la
qualité de l’eau
e- LES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS (PTF)
Les PTF du secteur du secteur EAH sont les Bailleurs de fonds et les PTF ou
Partenaires Techniques et Financiers et la Plateforme Diorano‐Wash, une coalition de société
civile, des privés et des responsables techniques au niveau des départements étatiques. Leurs
missions en tant que partenaires sont de trois sortes :
Appui technique (PTF): élaboration conjointe de la Politique et Stratégies,
programmation planification, suivi, expertises, documentation, promotion, renforcement des
capacités institutionnelles et acteurs, etc.
Appui financier (Bailleurs et PTF): financement des appuis institutionnels, des
programmes, projets et réalisations diverses,
Echange et partage d’expériences et coordination de l’initiative WASH (plateforme
DIORANO WASH)
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f- L’ANDEA
L'autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA) est un établissement
public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
Elle est placée sous la tutelle technique et administrative du Premier Ministre et sous la tutelle
financière du Ministère chargé de l’économie et des finances. L’ANDEA a pour missions :
o d’élaborer et veiller à l’application des stratégies nationales relatives à la
gestion intégrée des ressources en eau et en assurer la coordination ;
o d’évaluer et déterminer les besoins actuels et futurs du secteur de l’eau et de
l’assainissement ;
o de développer le système d’information géographique pour le secteur ;
o d’assurer le développement et la protection des aménagements et ouvrages
hydrauliques en collaboration avec les ministères et les organismes concernés ;
o d’élaborer et programmer des plans directeurs d'aménagement et de gestion des
ressources en eau, d'assainissement et de drainage ;
o d'établir les priorités d'accès à la ressource en eau et d'élaborer les normes
nationales y relatives.
L’ANDEA a été mise en place en 2004. Elle est prévue de disposer d’antennes
régionales qui font office d’agences de bassin et d’organismes de coordination. Actuellement,
l’ANDEA est en phase de redynamisation et il est nécessaire de mettre en application les
dispositifs prévus dans le décret 2003-191.notamment la mise en place des agences de bassins
et des comités de bassins. Le recrutement du Directeur Général de l’ANDEA est primordial
pour la faire fonctionner.
Conclusion du chapitre 1
Ce chapitre nous rappelle la situation de l`eau à Madagascar ainsi que les textes
juridiques réglementaires afin d’améliorer les conditions de développement du secteur,
notamment sur la qualité de service, les conditions d’accès, le taux de desserte, la
coordination et la régulation ainsi que la gestion des systèmes pour mettre en œuvre la
réforme sectorielle de l’Eau Assainissement et Hygiène (EAH) .
Ces textes permettent aussi la mise en œuvre des réformes politiques initiées par l’Etat
à savoir le désengagement de l’état, la libéralisation du secteur, la décentralisation de la
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maîtrise d’ouvrage, la définition du mécanisme de financement, la création des établissements
publics à caractère administratif et la détermination des lois et dispositifs juridiques et
administratifs mis en place.
Chapitre II
ETAT DES LIEUX ET ANALYSE DES
CARACTERISTIQUES DE L’ACCES A
L’EAU POTABLE, ASSAISSEMENT ET
HYGIENE DANS LE DISTRICT
D’AMBOVOMBE
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Dans ce chapitre nous allons nous focaliser sur l`état des lieux et ensuite, nous
essayons de déterminer les caractéristiques de accès à l`eau potable, assainissement et hygiène
dans le district d`Ambovombe.
Section 1 : Etat des lieux du secteur eau, assainissement et hygiène d`Ambovombe
1-1 : Secteur eau
a- Les eaux utilisées par les ménages
Par rapport aux autres Districts de la Région Androy, le District d` Ambovombe n’a
pas beaucoup bénéficié du type d’infrastructure comme les puits équipés d`une PMH et des
forages avec une PMH. Comme ce figure nous l`indique, les plus utilisées par les ménages
sont les eaux de surface et les puits non protégés.
Figure 1 : Les différents types de point d`eau principale utilisées par les ménages
Source : INSTAT, 2012-2013
En majorité, les ménages du District d’Ambovombe s’approvisionnent en eau à partir
des camions citernes, des eaux de surface, des impluviums et des puits non- protégés.
22
b- LA PROTECTION DES POINTS D’EAU POTABLE
Il est constaté que les points d’eau potable ne sont pas suffisamment protégés, même si
certains sont clôturés, car il n’y a pas de portail pour empêcher les personnes et les animaux
d’y pénétrer et de salir l’intérieur.
Figure 2 : Mode de protection des points d`eau
Source : INSTAT, 2012-2013
1-2 : Secteur Assainissement
La prédominance de la défécation à l’air libre est très marquée dans le District
d`Ambovombe. Les latrines utilisées par les ménages sont plutôt du genre traditionnel ou
maçonné munies de dalles et dont la profondeur dépasse en majorité les 2 m. Néanmoins,
elles risquent un débordement lors des cyclones et inondations. Les raisons invoquées pour la
non-utilisation de latrines sont d’ordre pratique, surtout par habitude du non-emmagasinement
des excréments.
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Figure 3 : Cause de non accès à l`assainissement
Source : enquête 2014
On remarque aussi cette assimilation de l’insuffisance de moyen financier comme obstacle
à sa construction. Le taux de non accès aux latrines d`Ambovombe est de 85%.
LE LAVAGE DES MAINS
Moins de la moitié de la population d`Ambovombe ne lavent pas quotidiennement les
mains. Parmi celle qui le pratique, elle le fait seulement avant de se nourrir ou après
défécation, ce qui n`est pas du tout suffisante.
Figure 4 : Moment clé de lavage des mains
Source : enquête 2014
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Il est à noter que ce sont les mères de famille qui présentent cette défaillance en
s’occupant de son bébé ou son enfant.
1-3 : Situation sanitaire
MORBIDITE INFANTILE
Les enfants de moins de cinq ans constituent un groupe de population particulièrement
vulnérable, ces informations ont permis non seulement d’identifier les problèmes les plus
importants qui affectent leur santé, mais aussi de contribuer à la mise en place de programmes
ciblés de prévention des maladies infantiles.
Tableau 4: Répartition selon le type de maladie par groupes d`âges
Source : INSTAT
Moins de 11mois
Entre 12 et 48
mois
Plus de 4 ans Ensemble
Infections
respiratoire
Aiguës
15,33%
12,87%
9,88%
10,65%
Fièvre
30,27%
45,28%
42%
41,68%
Maladies
diarrhéiques
32,56%
22,52%
7,68%
11,34%
Infection
cutanées
0%
0,19%
1,5%
1,23%
Toux de plus
de trois
semaines
6,17%
8,02%
8,3%
8,12%
Infections de
l`œil et de ses
annexes
6,74%
0%
2,43%
2,38%
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On a pu constater que les enfants de moins de 5ans sont les plus affectées par les
maladies telles que les infections respiratoires, la fièvre, les maladies diarrhéiques, les
infections cutanées, les toux de plus de trois semaines ainsi que les infections de l`œil. Au
cours de ses dernières années, 32,56% des Ménages sont atteints de la maladie diarrhéique
et 45,28% sont fiévreux. Ces informations nous permettent d`identifier le type de maladies les
plus délicates entrainant une hausse du taux de morbidité infantile dans le district
d`Ambovombe.
Section 2 : Les caractéristiques de l`accès à l`eau potable,
assainissement et hygiène
Dans cette section, nous allons voir les résultats de l’enquête et des interviews qui vont
nous permettre de répondre à la problématique et de vérifier les hypothèses.
Nous commençons par, la distance entre l`habitation et lieu de puisage principal, la
première hypothèse.
2-1 : Méthodologie d`enquête
a- Population cible d`enquête
Afin de répondre aux objectifs de l'enquête, les catégories de cibles suivantes constituent les
"unités statistiques" considérées dans l'enquête:
• Les collectivités territoriales décentralisées représentées par la Commune
• Les gestionnaires de système d'adduction d'eau ou de point identifiés au niveau des
Communes ou des Fokontany
• Les ménages sis au niveau d'un échantillon des Fokontany concernés par le projet
b- Principes D`échantillonnage
Le tirage de l'échantillon a été réalisé à deux niveaux, soit:
• un échantillonnage de Fokontany définit selon des critères spécifiques
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• un échantillonnage de ménages au niveau de ces Fokontany, choisi aléatoirement,
mais respectant les critères de représentativité
D'une manière générale et applicable pour les deux niveaux, l'échantillonnage a été défini
en tenant compte des principes statistiques généralement adoptés et reconnus.
Concernant le choix des fokontany
Le choix des Fokontany a été défini sur la base de plusieurs critères cités comme suit:
- Fokontany potentiellement jugé comme éligible par rapport aux paramètres et
conditions techniques liées au projet
- Fokontany où les risques d'insécurité sont moindres: L'identification des zones à
risques a été réalisée à travers des entretiens avec des hauts responsables de la Région
-Fokontany dont l'accès est relativement facile et dont la distance se trouve à moins
d'un rayon de 3 km de l'axe routier principal: Ce dernier critère a été adopté afin de pallier les
contraintes relatives au délai relativement court du mandat.
Concernant le choix des ménages
Nous avons fait une enquête auprès de la population, sur un échantillon représentatif
de la population des 28 fokontany, toujours dans le but de trouver les réponses à la
problématique.
Le principe de tri repose sur un échantillonnage aléatoire simple, avec une probabilité
égale pour tous les ménages. L’approche statistique qui sera suivie est la méthode probabiliste
simple, où chaque sujet de l'univers défini a la même chance d’appartenir à l’échantillon
(même probabilité d’être sélectionné, connue et différente de zéro).
Tableau 5: Démographie des 28 fokontany
Population Echantillon Marge d’erreur Niveau de confiance Taux de réponse
245143 270 5% 90,00% 90,00%
Source : Auteur
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Nous pouvons constater sur le tableau, le nombre de ménage enquêté est de 270. Pour
être représentatif, il fallait interroger 270 ménages vu que la taille de la population des 28
fokontany est de 245 143 tous âges confondus. La marge d’erreur est de 5% c'est-à-dire que
85 à 95 % des réponses obtenues sont correctes. Ceci donnant un niveau de confiance de 90%.
Le taux de réponse est de 90% car il y a des personnes interviewées qui ne veulent pas
répondre à nos questions. La taille de l'échantillon minimum à prendre suit la formule:
n= t² x p(1-p)
m²
Dont
n=taille d'échantillon requise
t = niveau de confiance à 90%
p =prévalence estimative de la malnutrition dans la zone du projet
m = marge d'erreur à 5% (valeur type de 0,05)
Le but de l’enquête est d’avoir une estimation sur les principales causes de faible taux
d`accès à l`eau potable, assainissement et hygiène dans le District d`Ambovombe , de
connaître si la distance entre l`habitation et le lieu de puisage principale en est une, et de
déterminer, pourquoi la quantité d`eau potable puise par les ménages est limitée et de voir si
l`infrastructure existants sont suffisant pour subvenir les besoins, du secteur eau,
assainissement et hygiène, des ménages.
2-2 : Les principales causes du faible taux accès à l`EAH
a- Distance entre habitation et lieu de puisage principal
Accès à l'eau
L'analyse de la distance entre le lieu d'habitation et le point de puisage permet de
disposer d'un indicateur sur les difficultés liées à l'accès à l'eau. Les résultats de l`enquête ont
permis de savoir que la population rurale parcourt une distance variant entre 10 à 40 km. Pour
le milieu urbain, sur les 270 ménages enquêtés, 49%, soit près de la moitié, déclare que la
distance à parcourir pour atteindre un point d’eau est de 2 km environ. Il faut disposer de 2
heures de temps pour le voyage. Cette situation oblige la population à aller chercher de l’eau
dans d'autres lieux comme les puits traditionnels ou l`utilisation de source non protégée pour
éviter les pertes de temps.
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Ce tableau nous montre les détails de ce que nous avons dit ci-dessus :
Tableau 6: DISTANCE ENTRE HABITATION ET LIEU DE PUISAGE
Distance entre habitation et lieu de puisage principal
Total
Moins de
100m
Entre 100m et
500m
Entre 500 m
et 1 km
Plus de 1
km
Nombre
total
13 17 6 44
80
pourcentage 14% 19% 7% 49% 89%
Source : enquête ménage 2014
La durée des files attentes sur les lieux de puisage constitue un autre problème
supplémentaire pour la population.Ce qui explique encore la raison qui empêche la population
d`Ambovombe d`aller puiser de l`eau au lieu de puisage principal.
Tableau 7 : DUREE DES FILES D’ATTENTE
Files d'attente
pas d'attente si attente indiquer durée en min.
entre 1 à 5 mn entre 5 à 10 mn plus de 10mn
Nombre total 0 18 28 47
pourcentage 0% 20% 31% 52%
Source : enquête ménage 2014
En se basant toujours sur les résultats de l'enquête, la majorité de la population utilise
principalement et d`une manière régulière un puits traditionnel ou de source non protégée
pour satisfaire ses besoins en eau. Cette situation peut également se différencie d'une localité
à une autre, selon les caractéristiques du milieu physique qui peuvent influer la quantité et la
qualité de l'eau.
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D'une manière générale, ces points d'eau considérés comme principaux sont utilisés
prioritairement pour la boisson et la cuisson. Cette tendance confirme également les résultats
de l'EPM (Enquête population Ménage) précisant que 54% de la population s'approvisionne
auprès de source non protégée ou des eaux de surface telle que Rivière, barrage, lac, mare....
Figure 5 : Eau de surface des ménages
Source : Auteur
Comportement de la population par rapport à l`accès
Le comportement de la population sera analysé à travers les paramètres suivants : la
fréquence de puisage, le moment de puisage, le volume moyen transporté, les personnes
responsables des activités de puisage et les problèmes ressentis par la population par rapport à
l'eau.
Ces aspects permettront de disposer de l’information sociale comportementale de la
population qui permettra d'orienter les actions EAH (Eau Assainissement Hygiène) à réaliser
dans le cadre de l'amélioration et le développement du service d'accès à l'eau.
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La fréquence de puisage des ménages
Tableau 8 : FREQUENCE DE PUISAGE
Fréquence de puisage
Une fois par
jour
2 à 3 fois par
jour
Plus de 3 fois par
jour
Nombre des
ménages
89 116 65
Pourcentage 33% 43% 24%
Source : enquête ménages
Au vu de ce tableau, il apparaît que la majorité des ménages, soit 43%, puisent de l'eau
entre 2 à 3 fois par jour.
Moment de puisage
Le moment de puisage est généralement le matin entre 6h et 8h avant d`aller travailler
et le soir au-delà de 18heures après le travail, pour limiter la perte de temps.
Volume moyen transporté
63% des ménages peuvent transporter en moyenne entre 15 à 30 litres d`eau pendant un
voyage aller-retour.
Les personnes responsables des activités de puisage
44% confirment que les personnes responsables des activités de puisage sont surtout
les enfants et les femmes. Par conséquent, le temps consacré pour le puisage empêche les
enfants d`Ambovombe d`aller à l`école et le taux d` abandon à l`enseignement primaire ne
cesse d`augmenter. Nous savons très bien que l`éducation est l`une des facteurs principaux de
développement d`une localité.
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Figure 6 : Moyen de transport d`eau des ménages
Source : Auteur
Les problèmes ressentis par la population par rapport à l'eau
La perception de la population par rapport aux problèmes rencontrés par rapport à
l'accès est résumée par la figure suivante:
FIGURE 7 : Liste des problèmes sur l`accès en eau
Source : Enquête ménage 2014
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L'accès à l'eau de la population se démarque par un caractère relativement difficile.
Les ressources en eau sont souvent insuffisantes ou même indisponibles et dans certaines
zones, la qualité de l'eau constitue aussi un problème pour la population.
Si on se réfère à la figure ci-contre qui fournit un aperçu global de la perception de la
population sur les problèmes rencontrés, il apparaît que, c'est la distance à parcourir qui
constitue la contrainte principale des ménages (45%), suivie des problèmes de qualité de goût
saumâtre/salée (24%) et enfin la faible capacité de la population pour payer le service d'accès,
puisque 13% des ménages enquêtés trouvent que le prix d'accès à l'eau est trop élevé.
Au niveau National, l'objectif est de fournir un service d'accès à l'eau de qualité et de
manière équitable à la population sise dans les 22 Régions. Beaucoup d'efforts restent à faire
pour la Région d'Androy qui figure parmi les Régions enregistrant un taux d'accès à l'eau le
plus faible. Du point de vue quantitatif, l'objectif est d'atteindre 100% de taux d'accès en 2025
L`Eau, l`Assainissement et l`hygiène sont des éléments complémentaires et ces trois
éléments sont des facteurs clé de développement. Nous avons montré ci-dessus la raison qui
empêche la population d`Ambovombe d`aller puiser de l`eau au lieu de puisage principal,
dans cette partie, nous allons montrer les causes du faible taux d`accès à l`assainissement dans
le district d`Ambovombe.
2- l`accès à l`Assainissement
Les latrines institutionnelles
Les latrines institutionnelles sont les latrines installées au niveau des centres de santé
et des écoles, marché sis au niveau des Communes et Fokontany.
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Les résultats des enquêtes ont permis de disposer des informations suivantes :
FIGURE 8 : Taux d`accès aux latrines institutionnelles et aux laves mains
Source : enquête 2014
Les centres de santé du District d`Ambovombe sont les institutions qui enregistrent un
taux d'accès élevé soit plus de 80% aux latrines et 70% aux lave-mains. Pour les écoles
(primaires, CEG et lycée), ce taux avoisine une moyenne de 60% pour les latrines et de 40%
pour la lave mains. Les caractéristiques des latrines sont en général des dalles sanplat et
superstructure en dur.
Les principaux problèmes rencontrés et constatés au niveau des sites visités se
rapportent à l'inexistence d'eau au niveau des ouvrages ou l`on enregistre un taux d'utilisation
très faible.
Figure : Schémas d`une latrine institutionnelle au niveau de la Commune
Source : Auteur
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Les caractéristiques des latrines sont comme suit: 52% des ménages qui ont des
latrines utilisent des latrines traditionnelles avec une dalle en terre battue ou en bois, une
superstructure construite avec des matières végétales disponibles au niveau de la zone et un
simple trou à titre de fosse. A une échelle plus élevée, 43% de ceux qui possèdent une latrine
utilisent une latrine dont la superstructure est maçonnée, avec dalle lisse en béton, mais
toujours avec fosse simple.
Tableau 9: Les différents types d`accès a l`assainissement