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MEMOIRE DE FIN D’ETUDE – MASTER 2ème ANNEE (INGENIEUR)
Présenté par : Encadreurs
Alvine Kpessou HOUENOU M. Samuel YONKEU M. Zakari BOURAIMA
Année académique 2006-2007
Problématique de la gestion des ressources
naturelles dans la province du Kénédougou :
Cas des département de Koloko, Samorogouan et Sindo
Problématique de la gestion des ressources naturelles dans la province de Kénédougou : cas des départements de Koloko, Samorogouan et Sindo
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Dédicace A DIEU Pour m’avoir soutenu et comblé de sa grâce tout au long de ma formation
d’Ingénieur ; A mon père et ma mère pour leur affection et leur soutien multiforme ; A mes chères tantes AKONDE Clémence et SAGBOHAN Laure Pour leur soutien et leurs encouragements durant mon cursus scolaire ; A mes chers frères et à ma petite sœur Pour leur affection et leur amour ;
Je vous aime.
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Remerciements
J’exprime ma gratitude à travers ces quelques lignes à tous ceux qui, de près ou de loin ont
contribué d’une manière ou d’une autre à l’aboutissement de ce mémoire de fin de formation.
Je tiens à remercier tout particulièrement :
Mon encadreur M. Zakari BOURAIMA pour son entière disponibilité et sa volonté
pour l’aboutissement de ce travail ;
Mon encadreur M. Samuel YONKEU pour son entière disponibilité et sa volonté
pour l’aboutissement de ce travail ;
M. Kouka OUEDRAOGO, Directeur Provincial de l’Environnement et du Cadre de Vie
de Kénédougou et ses agents pour leur entière disponibilité lors de mon séjour sur le
terrain et pour tous les moyens qu’ils ont mis à ma disposition ;
Mes guides de terrain Albert PARE, Abel KABORE et Augustin SENI ;
Toute la population de Koloko, Sintasso, Samorogouan, Sourou, Sindo pour leur
accueil et leur disponibilité ;
Les enseignants du groupe pour nous avoir fait partager leurs connaissances ;
A tous mes camarades de la 36ème promotion EIER pour les bons moments passés
ensemble et tous mes amis pour leur amitié et leur soutien ;
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Table des matières
Liste des tableaux .............................................................................................................. 7
Liste des figures ................................................................................................................ 8
Liste des photos ................................................................................................................ 9
Liste des annexes .............................................................................................................10
Sigles et abréviations .......................................................................................................11
Chacune de ces communautés villageoises se considère et tient à rester autonome par
rapport aux communautés voisines.
Chaque communauté reconnaît les prérogatives d’un chef de terre, fonction coutumière
différente de celle qu’exerce le chef coutumier.
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Le chef de terre lui-même n’est pas le propriétaire du terroir correspondant au territoire
traditionnel mais plutôt le garant juridique et religieux des droits fonciers qui peuvent être
revendiqués sur telle ou telle partie du terroir.
La propriété foncière ne peut être cédée et encore moins vendue à des personnes
extérieures à la communauté autochtone ou familiale.
Mais le droit de jouissance, de mise en valeur, d’installation peut être reconnu à un étranger
sous des conditions qui peuvent être variable suivant les villages et les parties du terroir
parce qu’elles prennent en compte les coutumes du groupe autochtones, le respect de la
hiérarchie coutumière et la politique foncière particulière de la famille dont une partie du
patrimoine est concernée par l’installation du nouvel arrivant.
3. Typologies des conflits et leurs sources
Entre agriculteurs
Le droit foncier coutumier au niveau des villages frontaliers étudiés est un ensemble de
règles complexes, en effet le mode de gestion du foncier obéit à un ordre traditionnel fondé
sur deux types de droits :
Un droit de propriété détenu par le premier occupant ;
Un droit d’exploitation accordé aux non propriétaires terriens ;
Le droit de propriété émane du mode d’accès à la terre par héritage et est détenu par des
familles et non des personnes.
Le droit d’usufruit ou d’exploitation de la terre est conféré à un autochtone ou à un étranger
par emprunt à un propriétaire terrien. Il faut cependant souligner que la gestion foncière est
de nos jours en constante mutation. En effet, rare et objet de convoitise suite à la
démographie galopante dans ces villages, la terre oppose autochtones et migrants,
agriculteurs et éleveurs.
D’après les enquêtes effectuées auprès des producteurs, les premiers ont quasi épuisé leur
réserve foncière par délégation de droits divers et n’ont autre alternative que des retraits
auxquels les seconds résistent ; ou bien, ce sont les fils héritiers après décès de leurs
parents ayant cédé la terre à des migrants veulent retirer cette terre aux descendants des
migrants qui eux résistent. Ce qui donne lieu à des conflits entre descendants autochtones et
descendants migrants. Cette situation est due d’une part à la pression démographique et
d’autre part, à l’afflux des migrants qui engendrent de fortes pressions sur les terres
cultivables.
Entre agriculteurs et éleveurs
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont essentiellement dus à un manque de zonage
du terroir (zone pastorale et zone agricole). L’insuffisance de zones de pâturages bien
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définies sur l’ensemble du territoire pour le bétail en hivernage et en saison sèche et
l’insuffisance de pistes à bétail entraîne aussi des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
En effet, selon les propos recueillis auprès des producteurs de coton, les éleveurs en saison
sèche laissent leurs troupeaux divaguer dans leurs champs de culture pour brouter de
l’herbe. Ils pénètrent alors dans les champs des agriculteurs et y sèment des dégâts.
L’insuffisance de couloirs de passage et de pistes à bétail oblige également les éleveurs à
traverser les champs de cultures lors des transhumances pour la recherche de pâturage
avec leurs troupeaux qui malheureusement ne passent pas sans y laisser des dégâts.
Les éleveurs se plaignent du fait que parfois les agriculteurs attirés par les défécations du
bétail transforment leurs parcs à bétail en terres agricoles.
Tous ces éléments constituent les sources de conflits entre les agriculteurs et les éleveurs.
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Chapitre IV - Analyse des résultats du diagnostic
1. Les dynamiques d’occupation de l’espace par les populations
On constate que les villages frontaliers étudiés sont des zones à fortes potentialités
écologiques et ont été le siège de migrations/déplacements variés (d’animaux et d’humains).
Ces mouvements s’inscrivent dans plusieurs temporalités saisonnières et annuelles
(migrations des animaux, déplacements saisonniers du bétail), ou sur des cycles beaucoup
plus longs qu’il s’agit de replacer dans un contexte historique, politique et démographique
donné. Ces mouvements se sont superposés, et entrecroisés dans le temps. Toutes les
communautés, quelles qu’elles soient, exercent leur économie dans l’enceinte d’aires
d’exploitation aux limites relativement floues et changeantes. Ces communautés, surtout les
peulhs sont organisées en « systèmes mobiles » et leur stratégie d’utilisation des ressources
naturelles repose sur des déplacements.
On observe alors, en périphérie des aires protégées, plusieurs représentations de l’espace
qui co-existent (tour à tour perçu par les différents usagers d’un même espace – agriculteurs,
pasteurs, faune, safari, Etat - comme terre arable, parcours pastoral, zone de cueillette,
habitat de la faune, terrain privé, propriété de l’Etat,..). La superposition dans le temps et
dans l’espace des déplacements de ces différents acteurs engendre un risque de conflit pour
l’accès à l’espace (pression foncière et conflits éleveurs/agriculteurs, conflits homme/faune
sauvage ou populations/agents de conservation). L’exemple le plus courant est la rivalité
entre éleveurs transhumants et agriculteurs pour valoriser l’espace et ses ressources, qui se
traduit par l’in sécurisation des couloirs de passage du bétail, la divagation des bêtes sur les
parcelles cultivées et des conflits « fonciers » qui atteignent parfois une rare violence. Un
autre exemple récurrent est le conflit entre les riverains des aires protégés et les
gestionnaires de celles-ci, résultant tout autant d’une concurrence entre acteurs de la
conservation et du terroir pour l’accès à l’espace et le contrôle de la ressource.
Dans le cas de populations mobiles comme les pasteurs transhumants, les politiques de
gestion de l’espace à des fins de conservation prennent une dimension régionale – voire
même parfois transfrontalière. Or, la grande majorité des initiatives de conservation est
conçue pour venir en appui à des populations sédentaires ou récemment sédentarisées. En
effet, les politiques publiques ont toujours encouragé la sédentarisation, la mobilité étant
largement considérée comme une entrave au contrôle des personnes.
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2. L’appréhension des populations sur la problématique de la gestion des ressources naturelles
Même si les populations sont conscientes de la dégradation des ressources naturelle de leur
territoire, elles ne mesurent forcément pas l’enjeu de cette situation. En effet, pour subvenir à
leur besoins pressants de l’immédiat, elles ne trouvent pas, disent t’elles d’autres
alternatives que les exploitations auxquelles elles soumettent les ressources naturelles.
Pour ce qui concerne la dégradation de la flore et de la faune, tous sont unanimes qu’elle
est conséquente de leurs systèmes de productions. Elles expliquent que c’est à cause de la
croissance démographique que la pression devient plus forte sur ces ressources. « La
population s’accroît et tous ont besoin de terre pour vivre » disent ils ;
Elles ne se préoccupent pas des impacts à moyen ou long terme, pour elles ce qui compte
c’est trouver maintenant de quoi survivre.
Néanmoins, d’autre particulièrement certains vieux ont une autre appréhension de la
disparition progressive de la faune. En effet disent ils « c’est Dieu qui est l’auteur de la
disparition de la faune ». Cette manière de voir des paysans est liée à un manque
d’information et d’éducation environnementale.
Pour ce qui concerne les transhumances et la divagation des éléphants, les points de vues
des populations hors de la zone cynégétique de CEZIET et celles installées à l’intérieur
diffèrent. Les premières encouragent et demandent la conservation de la zone cynégétique
en vue de limiter le déplacement des éléphants tandis que les dernières par crainte d’être
déguerpies de la zone, pensent qu’ils est impossible que les éléphants disparaissent de la
zone sous prétexte que ces derniers reviendront toujours sur leur territoire. Cette situation
génère des conflits entre les populations. A ce niveau des actions de sensibilisation et des
cadres de concertation sont nécessaires pour motiver l’initiative de la reconversion de cette
zone en zone de conservation.
Concernant les producteurs de coton, on note une prise de conscience réelle de la
problématique et surtout de leurs encadreurs techniques de SOFITEX qui ont déjà engagé
des actions de sensibilisation sur les techniques culturales les plus avantageuses.
3. Pratiques traditionnelles favorables à la conservation des ressources naturelles
Du fait de leurs relations socio culturelles harmonieuses avec la nature, certaines
communautés ont développé des pratiques favorables à une utilisation durable des
ressources naturelles. Ces pratiques culturelles contribuent à la protection de certains sites
naturels et de certaines espèces animales (forêts sacrées, animaux et plantes totems,
tabous). C’est l’exemple des communautés du village de Koloko où la chasse aux crocodiles
est interdite par la tradition. Dans le village de Sintasso, on note la présence d’une forêt
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sacrée traversée par un cours d’eau, aussi la tradition interdit toute forme d’exploitation de
l’espèce Detarium dans ce village.
A Samorogouan, nous avons aussi la présence d’une forêt sacrée à Songoni où la coupe de
bois est interdite.
A Sourou, il est interdit aux femmes d’aller sur le marigot à hippopotames. L’avantage tiré de
cela est la protection du marigot contre la pollution issue des activités domestiques telles que
la contamination par les eaux de lessive qui pourraient nuire à la survie des ressources
halieutiques.
Par rapport à tous ces atouts, il conviendrait de valoriser certaines de ces pratiques et de les
intégrer dans les politiques de gestion des ressources naturelles.
Photo 12: forêt sacrée de Sintasso
4. Recettes sur l’exploitation des ressources forestières Les recettes sur l’exploitation des ressources forestières sont générées par les divers frais
d’accès aux ressources et de leur transfert.
En effet, les pratiques de coupe de bois, de production de charbon, de défriche, et de pêche
se font suite à des permis. Ces permis s’acquièrent à des prix relatifs à chaque activité.
Ci-dessous l’état des recettes de l’année 2006 et des quatre premiers mois de l’année 2007
pour chaque département (voir tableau 6).
Les recettes de Sindo pour l’année 2007 sont comprises dans celles de Samorogouan.
Il reste entendu que ces chiffres ne représentent presque rien dans la consommation réelle
de ces produits forestiers car très peu de gens savent qu’il faut un permis pour couper du
bois. Donc ne reflète pas une certaine réalité sur l’utilisation des ressources forestières.
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Cette situation constitue une contrainte majeure de la gestion des ressources forestières. Et
les raisons sont les suivantes :
Le manque d’information des populations ;
Insuffisance de moyens logistiques mis à la disposition des services de contrôle
(services forestiers) ;
Inexistence d’une base de données pour la gestion des exploitants et des ressources
qu’ils exploitent.
Le peu de recettes réalisées est versé au niveau du Ministère de l’Environnement et du
cadre de Vie. On constate alors que ces recettes ne représentent pas une ressource
financière directe pour les populations locales en matière de développement de leurs
territoires. Cela pourrait d’ailleurs être une des raisons de la mauvaise implication de ces
populations et de leur manque de volonté de s’acquitter des permis d’exploitation.
Il s’agira alors d’impliquer les collectivités locales dans la gestion financière des ressources
de leurs territoires en les responsabilisant, ce sera une source de motivation pour une
meilleure gestion.
Etat des recettes des département de Samorogouan, Koloko et Sindo
Tableau 6: Recette des exploitations forestières
Forêt
Faune Pêche Contentie
ux
Permis de coupe
(en stère de bois)
Permis de Circulation
Charbon (en
quintaux)
Samorogouan 2006
34 200 121 120 110 000 - 50 000 55 000
Samorogouan 2007
153 750 305 100 130 000 - 84 000 220 000
Koloko 2006 41 940 205 500 - 25 000 - 90 000
Koloko 2007 41 100 93 000 - - 25 000 25 000
Sindo 2006 225 000 - - - 85 000 280 000
Sindo 2007 - - - - - -
Source : Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de vie (DPECV Kénédougou)
Mode de calcul :
1 stère de bois coûte 300f ;
Un permis de circulation (charrette ou véhicule) coûte 300f
Un quintal de charbon coûte 250f
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Exemple de Samorogouan en 2006.
- Permis de coupe : 114 stères de bois x 300 = 34 200
- Permis de circulation : 404 x 300 = 121 120
- 440 Quintaux coûtent 250 x 440 = 110 000
5. Enjeux d’une exploitation plus rationnelle des ressources naturelles
Diverses formes d'interaction existent entre les populations riveraines et les forêts ;
Une gestion durable des ressources naturelles sera un moyen de permettre aux populations
qui y vivent, ou qui vivent dans leur périphérie, de s'épanouir en équilibre avec le milieu
naturel, mais elles vont contribuer aussi aux besoins de la société en général, en montrant la
voie d'un avenir plus durable ;
De nombreux rites et coutumes (fétiches, cérémonies diverses) sont associés aux
ressources naturelles pour certains villages ;
Les forêts sont une source d'appoint en nourriture (récolte de fruits, de champignons, de
feuilles pour assaisonner les plats, de plantes médicinales, la pêche) et fournit beaucoup
d'éléments indispensables à la vie quotidienne des populations ;
Une meilleure gestion sera un facteur de développement de leurs territoires ;
qui se répercute favorablement sur les cultures réclamant une bonne pluviométrie ;
La gestion durable des ressources naturelles va alors contribuer à la sauvegarde du micro
climat assez favorable dans ce milieu.
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6. Processus de la dégradation de la flore et de la faune
Utilisation intensifiée des sols pour productions agricoles
Jachères
raccourcies
Possibilité de régénération des sols réduite
Fertilité diminuée
Utilisation de sols peu intéressants
Cheptel nombreux surpâturage
Besoins en combustibles accrus
Déboisement
Coupe de bois incontrôlée
Couvert végétal
amoindri
Détérioration de la forme du terrain
Terres abandonnées
Nouvelles terres défrichées
Disparition de la biodiversité floristique
et faunistique
Pression démographique accrue
Rendement en baisse
Détérioration du milieu pour la faune et la flore
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Le processus de dégradation de la flore et de la faune passe par la pression démographique
accrue sur les ressources naturelles. Cette pression se traduit par l’utilisation intensifiée des
sols pour les productions agricoles, un cheptel devenu nombreux donc le surpâturage et les
besoins en combustibles accrus. L’utilisation intensifiée des sols conduit au
raccourcissement des jachères qui a pour conséquence l’appauvrissement rapide des sols,
donc un abaissement des rendements de production et de régénération du couvert végétal.
La faiblesse des rendements pousse également les paysans à abandonner les terres
appauvries et / ou à augmenter les superficies exploitées.
Le cheptel devenu nombreux et le surpâturage conduisent aussi à un amoindrissement du
couvert végétal.
Les besoins accrus en combustibles conduisent à des déboisements excessifs.
Pour conclure la disparition progressive de la biodiversité floristique et faunistique est l’effet
conjugué de tous ces facteurs énumérés plus haut que sont :
Utilisation intensifiée des sols pour les productions agricoles
Le surpâturage
Les besoins accrus en combustibles et les coupes de bois incontrôlées
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Partie 4 : cadre institutionnel et législatif
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Chapitre I – aspect institutionnel et législatif
1. La politique forestière nationale -LOI N° 006/97/ADP portant Code Forestier au Burkina Faso
Article 6 : Les forêts, la faune, et les ressources halieutiques font l’objet d’une politique
nationale dénommée politique forestière nationale. La politique forestière nationale garantit
une action concertée et complémentaire de l’ensemble des institutions et structures
concernées afin de réaliser les objectifs globaux définis par le gouvernement.
Article 7 : la politique forestière nationale est fondée sur les principales options suivantes :
- conservation de la diversité biologique ;
- la valorisation des ressources forestières, fauniques et halieutiques pour le
développement économique et l’amélioration du cadre de vie ;
- la génération d’emploi au profit de la population ;
- la participation et la responsabilisation effective de la population dans la conception,
l’exécution, le suivi et l’évaluation des activités forestières, notamment à travers la
gestion décentralisée des ressources naturelles.
2. Le code forestier au Burkina Faso Après l'indépendance la législation du Burkina Faso réglementait la gestion des réserves
forestières (brousses, forêts classées, etc.) en excluant les populations locales de toute
décision concernant le domaine de l’Etat. (V. Stieglitz 1999, p.140) L’Etat était gestionnaire
unique, reconnu – responsable pour l’organisation, la police et la production forestière –,
exerçant son pouvoir selon une politique et législation forestière de caractère répressif.
(Buttoud 1995, p.102) En 1997, cette politique a été remplacée par loi N° 006/97/ADP
portant sur le Code Forestier (CF) du Burkina Faso. (Confère Elaboration d’un Code local
pour la Gestion des Ressources Naturelles : le cas de la province du BAM au Burkina Faso,
site web : http://www.iied.org/pubs/pdf/full/9021IIED.pdf).
Un élément-clé de la nouvelle politique est le principe basé sur une politique de
décentralisation. Le Code Forestier vise à établir une articulation harmonieuse entre la
protection des ressources forestières et la satisfaction des besoins économiques et sociaux
de la population (Art 2 du CF). Il définit l’Etat comme garant de la préservation des
ressources (Art 5 du CF). La loi distingue les domaines forestiers publics qui relèvent soit de
l'intérêt général national (Art 29 du CF), soit de l'intérêt général local (Art 24 du CF). Tandis
que les premiers restent sous la responsabilité de l'Etat central, les derniers sont soumis aux
futures Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD). Le Code Forestier autorise ainsi les
populations et/ou des (CTD) à exploiter les ressources forestières. La loi prévoit également
la gestion des domaines publics forestiers par des tiers (Art 38 du CF) qui peuvent être une
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personne physique ou morale, de droit privé ou de droit public avec lesquels les structures
forestières étatiques concluent un contrat de gestion. Les modalités de ce contrat doivent
prévoir, dans la mesure du possible, des avantages au profit des populations riveraines (Art
39 du CF).
Parallèlement, au processus de décentralisation et de transfert de la gestion aux futures
CTD, l'Etat prévoit certaines dispositions pour les zones agro-sylvo-pastorales, considérées
comme forêts publiques (Art 16 du CF) protégées (Art 26 du CF). Toute exploitation de bois
de chauffe et tout défrichement de ces brousses est soumise à une autorisation préalable
attribuée par les services forestiers. Cependant, l’Etat reconnaît les droits d’usages des
populations riveraines, quant à l’exploitation des produits forestiers non ligneux, le pâturage
et la culture (Art 57 du CF).
Dans les villages étudiés, le contrôle étatique sur les défrichements est quasiment inexistant,
tandis que la gestion de l’exploitation du bois au moyen de permis de coupes s’effectue sans
aucune base de données valable (inventaire forestier ou autre). L'exploitation du bois de
chauffe, destinée surtout à l’approvisionnement des communautés de la province, contrôlée
par l’Etat contribue ainsi (involontairement) à une dégradation accélérée des ressources.
En l'absence des textes d’application (décrets, arrêtés), le Code Forestier n'esquisse que la
ligne directrice dont il faut tenir compte. Il n’est pas opérationnel dans le sens strict du terme.
3. Les structures de gestion au niveau local Le Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie est le ministère chargé de la gestion des
ressources naturelles au Burkina Faso. Il est représenté à l’échelle provinciale par la
Direction provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie, ce dernier délègue à son tour
des charges à un service départemental des Eaux et Forêts qui a pour mission de contrôler
l’exploitation des ressources naturelles et de sensibiliser les populations par rapport à cette
dernière.
Les ressources naturelles appartiennent à l’Etat ; de ce fait, le préfet représentant l’Etat au
niveau local est le responsable de la gestion de ces ressources avec la collaboration des
chefs coutumiers.
Dans la perspective de mise en œuvre de la décentralisation, le Programme National de
Gestion des Terroirs (PNGT) a mis en place suivant l’arrêté conjoint N°
0010/AGRI/MEE/MEF/MACS/MRA du 03 Février 2000 relatif à la constitution, aux
attributions, à l’organisation, des structures locales de gestion des ressources naturelles tels
que les Comités Villageois de Gestion des Terroirs (CVGT) qui sont normalement sur le
plan légal habilité à gérer les ressources naturelles de leurs territoires.
Ainsi les préfets sont chargés de mettre en place par arrêtés préfectoraux les membres de
ces CVGT. Mais avec le transfert des compétences en cours, cette tâche reviendra aux
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conseillers municipaux, qui se chargeront de l’installation des CVD (Comité Villageois de
Développement) en remplacement des CVGT et qui comportera une cellule de protection de
l’environnement dissociée en deux commissions :
- commission anti divagation des animaux ;
- commission anti feux de brousse ;
Avec des niveaux d’intervention tels que la gestion de la coupe de bois et la reforestation en
collaboration avec les services départementaux des Eaux et Forêts représentés par au plus
un forestier par département.
Source : Enquêtes auprès des préfets et maires
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Chapitre II – dispositions réglementaires -LOI N° 006/97/ADP portant Code Forestier au Burkina Faso
Titre II de la gestion forestière
1. Forêts Article 35 : La conservation, le développement et l’exploitation des forêts sont assurés par
une gestion rationnelle et équilibrée. Les services forestiers de l’Etat sont garants de la
préservation des ressources forestières considérés comme élément du patrimoine national,
conformément à l’article 4 du présent code.
Article 36 : la gestion Forestière repose sur le principe de l’intégration, de la protection, de
l’exploitation et de la valorisation du patrimoine forestier. Elle garantit la préservation du
milieu au profit des générations futures, tout en assurant la satisfaction des besoins socio
économiques et culturels des générations présentes.
Article 37 : Les forêts sont gérées sous contrôle de l’Etat ou de la collectivité territoriale
décentralisée, dans le respect de la réglementation en vigueur et de l’approche concertée.
Article 49 : Tout défrichement portant sur une portion de forêt supérieure à une superficie
donnée, fixée par voie réglementaire est soumis à une autorisation préalable. Les modalités
de délivrance de cette autorisation spéciale seront déterminées par les textes d’application.
Article 57 : Dans les forêts protégées, les droits d’usage traditionnels reconnus au profit des
populations riveraines portent sur les cultures, le pâturage, la cueillette des produits
forestiers.
2. Chasse Article 116 : le droit de chasse est reconnu à toute personne âgée d’au moins 18ans.
Article 119 : nul ne peut, sauf dérogation expresse de la loi accomplir licitement un acte de
chasse s’il n’est titulaire d’un permis de chasse.
Article 126 : la saison de chasse est déterminée chaque année par arrêté du Ministre chargé
de la faune.
3. Pêche Article 165 : au sens de la présente loi la pêche consiste dans les actes tendant à la capture
ou à l’extraction, par tout moyen autorisé et pour toute utilisation que ce soit, des ressources
halieutiques contenues dans les eaux burkinabé.
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Article 184 : l’exercice des différents types de pêche est soumis à l’obtention d’un permis de
pêche sauf exception prévue par la loi.
Article 188 : la délivrance du permis de chasse est assujettie à l’acquittement d’une
redevance dont le montant et les modalités de paiement sont fixés par arrêté ministériel.
Il existe bien des textes pour réguler les exploitations des ressources forestières. A travers
ces textes réglementaires ci-dessus relatifs aux forêts, à la chasse et à la pêche, élaborés
par la politique nationale de gestion des ressources naturelles, on constate un souci réel de
l’Etat concernant la gestion durable et équitable de ces ressources (Article 36). Cependant
ces dispositions réglementaires souffrent d’une insuffisance de dispositions pratiques,
d’outils et moyens de mise en œuvre de cette politique, sinon les exploitations incontrôlées
seraient limitées. Ces textes peuvent être considérés comme une ligne directrice de la
gestion durable du patrimoine forestier. Elle effet, ils ressortent les orientations de la politique
nationale des forêts qui se préoccupe bien sûr de la préservation de cet élément du
patrimoine national. Ces lois ne sont pas totalement respectées par les populations faute
d’information de ces dernières. Comme exemple, par rapport à l’article 49, l’acquisition des
parcelles par les populations pour faire les cultures se fait à l’échelle traditionnelle et sans
aucune base juridique, chacun se lève et exploite la superficie qu’il veut. Ce qui entrave
l’application de cet article. La majorité des défrichements par les paysans se font également
sans autorisation ou permis et l’insuffisance du personnel de contrôle et de moyens
logistiques limite le contrôle des exploitations.
De même pour la chasse et la pêche, la loi prévoit une autorisation auprès des services
forestiers avant toute activité de chasse et de pêche, ce qui n’est pas respecté par tous. Ceci
s’explique par une ignorance de cette loi de la part des populations. Il se révèle alors la
nécessité d’informer ces populations sur les lois régissant leurs systèmes de production.
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Chapitre III – Forces et contraintes de la politique de gestion forestière
1. Potentialités politiques pour une gestion intégrée durable De la politique de gestion établie au Burkina Faso et des législations, il ressort une prise de
conscience dans certaines mesures par l’Etat sur la problématique de la gestion de
ressources naturelles, ce qui se traduit par la création d’un ministère plein de
l’environnement et du cadre de vie qui a pour vocation la protection de l’environnement et
par la mise en place des PNGT à même vocation.
On note également les actions de sensibilisation et de formation qui sont parfois entreprises
par l’Etat. La question d’une gestion efficace, profitable et durable est d’ailleurs l’un des
motifs de la mise en œuvre de la décentralisation.
Toujours dans la perspective d’une gestion durable de ces ressources, l’article 28 de la loi
N°055 – 2004 / AN portant Code Général des Collectivités territoriales stipule que les
espaces communales sont divisées en trois (3) zones : zone d’habitation, zone de
conservation et zone de production.
2. Contraintes d’ordre juridique et institutionnel Cependant cette politique Nationale est sujette à quelques insuffisances telle :
Une défaillance au niveau des décrets d’application des lois relatives à l’implication
des populations dans la gestion des ressources naturelles sur le terrain ;
Le manque d’implication réelle des populations dans la gestion des ressources
naturelles de leurs territoires;
La non application de la loi ;
L’inadéquation des réalités coutumières d’avec les législations modernes ;
La non-conformité des appréhensions des effets néfastes des systèmes de
production qu’ont les communautés coutumières avec celles des acteurs modernes ;
Absence de dispositions pratiques des règles de gestion du terroir par les CVGT qui
sont pratiquement in opérationnels ;
Distance entre les réalités sociales et les réglementations.
3. Recommandation d’ordre juridique et institutionnel
Informer les populations sur les espèces intégralement protégées ;
Organiser et responsabiliser les dozo autour de la gestion de la faune ;
Prendre en compte les réalités coutumières dans les législations et réglementations ;
Education environnementale des populations ;
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Fournir une base juridique aux contrats de prêts de terres initiés par les collectivités
locales pour la sécurisation foncière ;
Bien définir juridiquement les règles d’occupation des terres en intégrant les aspects
traditionnels ;
Une meilleure stratégie de communication et d’appropriation sociale de la
problématique de la gestion des ressources naturelles ;
Création des cadres de concertation au niveau locale ;
4. Contraintes organisationnelles La participation des populations à la gestion des forêts, a été souhaitée par l'Etat à travers
une dynamique de décentralisation de la gestion des ressources naturelles. Cependant la
gestion décentralisée par les collectivités locales décentralisées n’obtient pas de meilleurs
résultats, en raison du retard pris par l’Etat dans l’organisation et la responsabilisation
effective de ces collectivités. En effet, le programme National de gestion des Terroirs a
conduit à la mise en place des CVGT qui sont habilité normalement à gérer les ressources
naturelles de leurs territoires.
Mais, ceux ci restent presque non opérationnels par rapport à la gestion durable des
ressources naturelles.
On constate aussi
que la gestion durable des ressources naturelles de leurs territoires n’a fait l’objet
d’aucun groupement ou d’association au sein des villages, mise à part les CVGT.
L’Inexistence du volet protection de la biodiversité dans les objectifs des différents
groupements d’exploitants comme celui du groupement des producteurs de coton.
Ceci peut s’expliquer par
un manque de prise de conscience réelle et d’appropriation de cette problématique
par les collectivités locales.
Un défaut de collaboration entre les PNGT et les services forestiers ;
Néanmoins on note une certaine implication du groupement des dozos à travers les
sensibilisations organisées par les services forestiers, et parfois celle des agents techniques
de la SOFITEX à travers la sensibilisation sur les techniques de conservation et restauration
des sols.
5. Recommandations d’ordre organisationnel
Identifier les sources de dégradation de la flore et de la faune pour déterminer les
niveaux de responsabilité ;
Donner des responsabilités et des attributions aux collectivités locales (création de
commissions villageoises de gestion des forêts et de la faune) pour avoir elles aussi
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une part dans la gestion de leurs ressources conformément à ce qui est prévu dans
les articles 40 et 44 de la loi 006/97/ADP portant Code Forestier au Burkina Faso.
Encourager la gestion partagée des problèmes liés aux défriches et coupe de bois
anarchiques entre les collectivités locales et les services techniques concernés ;
Sensibiliser les chefs traditionnels ; les impliquer dans la mise en œuvre de la gestion
durable des ressources naturelles ;
Sensibiliser et mobiliser la population pour la protection de l’environnement.
Promouvoir la création des forêts villageoises par village ou par département ;
Initier une gestion communautaire des ressources naturelles qui prend en compte
toutes les composantes des communautés qui vivent sur le terroir. Son objectif
premier serait d’inciter toutes les populations à utiliser leur terroir de façon pérenne et
concertée. Dans l’approche de la gestion communautaire des ressources naturelles,
la réforme des politiques tient compte de leur application sur le terrain, au sein des
communautés. Ainsi l’autorité sur les ressources naturelles est directement déléguée
à ces communautés.
(Inspiré de : INADES FORMATION, Pour une gestion communautaire durable des
ressources naturelles en Afrique, Novembre 2001, 174 p).
6. Contraintes d’ordre technique Conformément aux articles 5 et 35 de la loi 006/ADP portant Code Forestier au Burkina
Faso, les services forestiers de l’Etat sont garants de la préservation des ressources
forestières considérées comme éléments du patrimoine national.
C’est ainsi que dans la province ce Kénédougou, sur les 13 départements, seulement 8
disposent d’un service forestier départemental constitué chacun d’un seul agent forestier.
Nous notons ici une insuffisance du personnel forestier sur l’étendue de la zone d’étude où
un seul agent forestier intervient parfois dans plusieurs départements.
En plus de cette situation qui prévaut s’ajoute aussi :
L’insuffisance de moyens logistiques pour le personnel forestier ;
Inexistence d’équipements bureaucratiques ;
Pas de matériel informatique même au niveau provincial ;
Méconnaissance des outils informatiques de base et de gestion des ressources
naturelles par le personnel forestier ;
Non maîtrise des techniques de communication adéquates ce qui fait qu’ils sont vus
par les populations sous un angle de répression plutôt que de sensibilisation et de
collaboration ;
Toutes ces difficultés entrave l’exercice de leur fonction sur le terrain.
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7. Recommandations d’ordre technique
Réunir assez de compétences en matière d’environnement au sein des services
déconcentrés de l’environnement et du cadre de vie ;
Renforcer les compétences du personnel forestier par des séminaires de formations
sur les nouvelles technologies de gestion environnementale et sur les techniques de
communication ;
Pourvoir tous les départements d’un service départemental avec plus d’un agent
forestier par département ;
Equiper ces services de moyens logistiques ; de matériel de bureau ; d’un cadre de
logement adéquat pour l’exercice de leur fonction dans de meilleures conditions.
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Partie 5 : propositions d’actions
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Chapitre I – Actions proposées pour freiner l’extension des superficies emblavées par la culture de coton
1. Des systèmes de production aux impacts positifs sur la gestion des ressources naturelles
Cultures associées aux arbres et arbustes disséminés dans les parcelles cultivées
Au moment de la préparation de son champ, le paysan épargne délibérément certaines
espèces d’arbres ou d’arbustes ; il peut aussi les y planter. Ces arbres sont ceux d’utilité
alimentaire, médicinale ou culturelle évidente pour les populations. Dans les zones étudiées,
le néré, le karité (Vitellaria paradoxa), le Kaya senegalensis, le Phércarpus runacens, le
tamarinier, le baobab (Adansonia digitata), le fromager, sont épargnés. A Koloko par
exemple, on note l’existence du groupement des arboriculteurs qui plantent les vergers
d’anacardiers.
L’association des cultures aux arbres et aux arbustes disséminés dans les parcelles
cultivées a un impact très positif sur la gestion des ressources naturelles ; elle contribue à la
préservation de la diversité génétique des plantes parce qu’elle ne fait pas appel à la
monoculture ; la présence d’arbres disséminés par endroit réduit les ruissellements et
améliore l’infiltration des eaux.
Tout cela justifie et encourage le maintien de ce système.
Le labour par billonnage
Il est pratiqué par certains producteurs de coton. Cette technique consiste à construire de
petits monticules de terre sur lesquels le paysan plante directement ses cultures. Cette
technique est avantageuse en ce sens lorsque les mauvaises herbes sont jeunes, elles
peuvent être enfouies dans le sol au moment du billonnage; en se décomposant elles
fournissent des sels minéraux et un peu de matière organique qui améliore sa fertilité.
Cependant les études ont montré que le billonnage a des effets négatifs lorsque les
mauvaise herbes ont vieilli et durci.
2. La jachère améliorée pour faire face à la forte pression sur les terres
Face à la pression sur les terres qui fait suite à la croissance démographique, les jachères
se raccourcissent au point de disparaître. Dans ce cas l’impact négatif sur la fertilité des sols
et la disparition de certaines espèces animales et végétales sont visibles. Pour pallier à ces
inconvénients, on peut pratiquer des jachères dites améliorées comme la jachère avec
cultures ligneuses. Il est très important de bien choisir les espèces car elles doivent aider à
la reconstitution rapide du sol. Le gommier économiquement avantageux en est un exemple.
En effet les feuilles peuvent servir de fourrages pour le bétail, le bois bon pour le chauffage,
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les racines bien ramifiées fixent le sol et l’enrichissent en azote, elles sont utilisées pour la
pharmacopée, les fleurs attirent abeilles donc favorables pour l’apiculture,etc.
3. L’agroforesterie pour une utilisation durable des terres L’agroforesterie désigne l’ensemble des systèmes d’utilisation des terres qui associe les
ligneux pérennes (arbres et arbustes) avec des cultures, des animaux et /ou des pâturage
dans un arrangement spatio-temporel bien défini. L’objectif principal de l’agroforesterie est
d’utiliser le rôle bénéfique de l’arbre pour la gestion durable des ressources naturelles au
niveau communautaire.
Les principales technologies en agroforesterie sont :
Les champs multi étagés ou cultures sous grands arbres fertilisants ;
Les champs multiétagés sont des espaces cultivés dans lesquels se côtoient plusieurs
cultures. Certaines peuvent être dominantes d’autres secondaires, mais toute participent à la
production agricole : cultures vivrières ou de rente, cultures fourragères pour l’élevage,
ligneuses pour le bois de chauffe ou d’œuvre.
La régénération naturelle assistée
Cette technique consiste, au moment des différentes fauches et débroussaillements, à
préserver les arbres et les rejets de souches préexistants. Ces arbres sont préservés parce
qu’elles ont un intérêt :
En agroforesterie (arbres fertilisants) ;
Pour l’élevage (arbres fourragers) ;
En foresterie (arbres pour le bois de chauffe ; d‘oeuvre) ;
La culture ou la religion ;
4. Quels arbres planter pour améliorer la fertilité des sols ? Les légumineuses ont les arbres les plus efficaces pour améliorer la fertilité des sols. Elles
poussent vite et leurs feuilles sont riches en azote. Ces légumineuses sont principalement
les acacias australiens (Acacia mangium, Acacia auriculiformis) et Albizzia ssp. Ces arbres
ont la capacité de pousser sur des sols pauvres car leurs racines renferment des bactéries
qui transforment l’azote de l’air en éléments nutritifs. Ceux-ci sont stockés. En tombant ces
feuilles se transforment en engrais.
Dans le cas d’espèce de notre étude il a été recommandé d’associer aux cultures de coton
l’espèce « Ferdherbia albida »
qui a pour caractéristique de perdre ses feuilles en saison des pluies.
Source : INADES FORMATION, Pour une gestion communautaire durable des
ressources naturelles en Afrique, Novembre 2001, 174 p).
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Chapitre II – les actions à mener
1. Pour enrayer la dégradation de la biodiversité La diversité et la productivité de la végétation pourrait être renforcées par :
Des actions conséquentes (application plus généralisée des techniques DRS/CES,
reboisement par une plus grande diversité d’espèces endogènes) pour la
reconstitution des paysages dégradés ;
Pour se faire il faudra engager des actions de sensibilisation des agriculteurs sur ces
techniques pour les leur inculquer. Il sera nécessaire de leur apporter un appui
technique et financier pour la formation des producteurs et la vulgarisation de ces
techniques.
Un meilleur suivi et contrôle de l’exploitation forestière ;
Le suivi de l’état de dégradation doit passer d’abord par des travaux de recherche
plus approfondie pour inventorier plus minutieusement les espèces présentes et
l’élaboration d’une base de données pour le contrôle des exploitations. Ces
recherches peuvent être basées sur l’échantillonnage, la télédétection et la
cartographie.
Une meilleure prise en compte des besoins de l’agriculture (disponibilité des terres,
intensification agricole) et de l’élevage (besoins en parcours du bétail et
transhumant) ;
Il s’agira de rendre des espaces disponibles pour les activités agricoles et de
construire des couloirs de passage du bétail.
Trouver des alternatives économiques pour les villageois en mettant en place des
micros finances pour appuyer les populations dans d’autres activités rémunératrices
tel que l’artisanat et la transformation des produits agricoles, d’élevage et de pêche.
Délimiter des zones de conservation et les aménager pour servir d’écotourisme par
département ;
Il faudra en concertation avec les populations identifier des zones cynégétiques et de
biodiversités importantes et rares pour les aménager.
Effectuer un zonage des territoires en fonctions des besoins présents et futurs,
conformément à l’article 28 de la loi N°055 – 2004 / AN PORTANT Code Général des
Collectivités territoriales, basé sur répartition des terres en fonction des activités
agricoles et de gestion des ressources naturelles ;
Une zone agro sylvo pastorale qui sera le lieu des activités de production ;
Une zone de biodiversité ;
Une zone d’habitation ;
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Favoriser le développement des activités économiques directement en relation avec
l’exploitation des ressources naturelles telles que les activités de transformation du
karité, du tamarin, tannage de peaux. On pourra envisager des projets pour appuyer
la mise en place d’infrastructures de transformation avec la participation des
populations.
Trouver un mode d’exploitation plus rationnelle en essayant de concilier intérêt
individuels et intérêts collectifs. Cela pourrait passer par le développement d’activités
susceptibles de fournir des revenus à l’ensemble de la collectivité (écotourisme et
chasse safari dans les zones de conservation identifiées et aménagées).
2. Pour une meilleure utilisation de la bioénergie Il faudra :
Encourager les plantations agro forestières et la fabrication rationnelle de charbon de
bois. En effet l’utilisation de ces techniques dans l’optique de la production peut être
une source de motivation particulière dans la mesure où les retombées économiques
seront plus consistantes.
Faire la promotion et la vulgarisation des foyers améliorés pour amener les
populations à mieux gérer le bois ;
3. Concernant les activités de production
Autorisation des feux de brousse en début se saison sèche ;interdiction des feux
tardifs ;
Réglementation de la récolte de fruits de néré ; karité, bombax ; etc. Les arrêtés
communaux peuvent être élaborés pour définir les modalités de cueillette de ces
fruits.
Construction et protection des pistes à bétail par village. En concertation avec les
agriculteurs et les éleveurs, il sera défini des zones pour les couloirs de passage.
Protection des arbres de grande valeur écologique et économique; lors des défriches,
inciter les paysans à épargner les arbres de valeur.
Formation technique des producteurs de coton sur de nouvelles techniques culturales
plus efficaces pour ralentir l’appauvrissement des sols ; les Inciter à l’utilisation de la
fumure organique et les former sur les techniques de stabilisation des fosses
fumières en vue de l’obtention de meilleurs rendements sur de faibles superficies ;
Incitation des producteurs au reboisement à chaque campagne par des
sensibilisations; il faudra alors mettre à leur disposition au niveau des services
forestiers locaux, des semences forestières de bonne qualité pour les besoins de
reboisement.
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Revoir également les techniques phytosanitaires ; encourager de pesticides moins
nuisibles et réduire la fréquence des traitements.
Organiser les voyages d’études pour les producteurs dans d’autres régions;
Les potentialités sont
Prise de conscience des producteurs de coton et de leurs encadreurs techniques ;
Existence d’espèce d’arbres associables à la culture de coton comme par exemple
l‘Acacia albida ;
Action de reboisement dans les cultures est déjà engagée ;
Utilisation de la fumure organique par quelques producteurs
4. Les fiches de projet Les fiches de projets que nous avons proposées sont inspirées de celles qui ont été
élaborées dans l’article « convention sur la diversité biologique, conservons la biodiversité,
source de vie et développement durable » du Centre d’Echange du Niger.
(Voir site web : bch-cbd.naturalsciences.be).
Quatre actions sont proposées :
Développement et promotion des sources d’énergies alternatives ;
Aménagement et utilisation durable des écosystèmes ;
Renforcement des capacités et appui institutionnel ;
Information, Education et Communication.
Dans les fiches de projets les points suivants ont été présentés :
Secteur d’intervention
Organisme responsable
Problématique/ justification
Objectif global
Objectifs spécifiques
Résultats attendus
Activités principales
Indicateurs de suivi et d’évaluation
Principaux bénéficiaires
Principaux partenaires
Durée
Année de démarrage souhaitée
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Fiche de projet 1
Intitulé du projet / Programme Développement, Promotion des sources d'énergie alternatives
Secteur d’intervention Energie et environnement
Organisme responsable Ministère Chargé de l’ Energie
Problématique/ justification La quasi-totalité des ménages utilise le bois de chauffe comme source d’énergie ce qui conduit à des déboisements incontrôlés.
Objectif global Conservation, utilisation durable des ressources de la Diversité Biologique
Objectif spécifique Utilisation des sources alternatives d'énergie accrue
Résultats attendus Les différentes sources d'énergie alternatives ainsi que leurs utilisations sont mieux connues Les sources d'énergies alternatives sont disponibles et accessibles
Activités principales -inventorier les différentes sources d’énergie alternatives ainsi que leur mode d’utilisation -Choisir les sources d’énergie alternatives, les technologies et les équipements adaptés - Sensibiliser et former les populations -Vulgariser les technologies et les équipements appropriés -Définir une stratégie adaptée pour rendre disponible et accessible les sources d’énergie alternatives - Exécuter la stratégie - Suivre et évaluer la stratégie
Indicateurs de suivi et d’évaluation -Nombre de foyers (ménages) touchés -Nombre d'équipements diffusés - Quantité de bois substituée / économisée
Echelle d’intervention locale
Principaux bénéficiaires Population rurale
Principaux partenaires Etat Collectivités Population
durée 5 ans
Année souhaitée de démarrage 2008
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Fiche de projet 2
Intitulé du projet / Programme Aménagement et utilisation durable des écosystèmes
Secteur d’intervention Diversité Biologique
Organisme responsable Ministère chargé de l'Environnement
Problématique/ justification Dans la zone d’étude, les écosystèmes naturels sont menacés par les pressions humaines qui les rendent fragiles et vulnérables. Cette vulnérabilité est d’autant plus importante qu’elle influence la Diversité Biologique par l’érosion des espèces et la dégradation des écosystèmes. Cette situation est par ailleurs accentuée par l’absence d’une politique cohérente de gestion et d’un système de production peu performant. Pour l’inverser et conserver durablement la Diversité Biologique, des mesures appropriées doivent être prises à travers un programme cohérent d’aménagement et d’utilisation de ces écosystèmes.
Objectif global Conservation, utilisation durable et partage équitable des ressources de la Diversité Biologique
Objectif spécifique Protection, aménagement et conservation des écosystèmes assurés
Résultats attendus Les écosystèmes mieux conservé Les écosystèmes menacés ou vulnérables restaurés et protégés Les aires de parcours aménagées et mieux gérées Les zones humides mieux gérées
Activités principales Inventorier les ressources naturelles des écosystèmes Identifier les utilisateurs et les menaces, de ces ressources naturelles Identifier des actions prioritaires de conservation Exécuter les actions identifiées Identifier les écosystèmes menacés ou vulnérables Inventorier leurs ressources Identifier les actions de restauration des écosystèmes vulnérables Mettre en défens les écosystèmes menacés Elaborer des plans de gestion des zones périphériques des aires protégées Mettre en œuvre les plans de gestion Inventorier les aires de parcours et leurs
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ressources Inventorier les utilisateurs et les menaces des ressources de ces aires de parcours Proposer des mesures de lutte contre les menaces (feux de brousse) Promouvoir l’élevage intensif Inventorier les zones humides Proposer des plans d’aménagement et de gestion des ces zones humides Proposer des mesures de lutte contre les menaces (plantes envahissantes) Mettre en œuvre le Plan d’Aménagement et de gestion des zones humides
Indicateurs de suivi et d’évaluation Nombre d'ha mis en défens Nombre d’ha traités en CES-DRS Nombre d'ha de terre restaurés et reboisés Nombre d'aires protégées aménagées
Echelle d’intervention locale
Principaux bénéficiaires populations
Principaux partenaires Etat, les populations, ONG
durée 10 ans avec 1ère phase de 5ans
Année souhaitée de démarrage 2008
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Fiche de projet 3
Intitulé du projet / Programme
Renforcement de capacité et appui institutionnel
Secteur d’intervention
Développement des capacités en planification environnementale
Organisme responsable
Ministère chargé du Plan
Problématique/ justification
La politique nationale en matière de gestion des ressources naturelles fait ressortir que les institutions gouvernementales sont insuffisamment outillées pour traiter de manière satisfaisante les questions relatives à la Diversité Biologique. Faible capacité en matière de gestion de l’information (collecte, analyse, diffusion) et de décision des structures locales chargées de la gestion des terroirs ; Insuffisance de moyens matériels pour le bon fonctionnement des structures.
Objectif global Conservation, utilisation durable et partage équitable des ressources de la Diversité Biologique
Objectif spécifique Capacité des acteurs locaux dans la gestion, la conservation, l’utilisation durable et le partage équitable des ressources de la Diversité Biologique renforcée
Résultats attendus Un cadre de concertation entre acteurs de la Diversité Biologique créé et opérationnel Formation sur la technique de gestion et de conservation de la Diversité Biologique assurée L'équipement des structures locales impliquées dans la gestion de la Diversité Biologique est renforcé Les organisations de base sont responsabilisées dans la gestion de la Diversité Biologique.
Activités principales
Mettre à la disposition de la structure gestion des ressources naturelles, des outils d’analyse et de moyens performants de gestion des ressources naturelles Former les spécialistes en évaluation de l’impact environnemental ; Former les techniciens en analyse et planification locale Equiper les structures déconcentrées et décentralisées.
Indicateurs de suivi et d’évaluation
Nombre de cadres formés en technique de gestion et de conservation de la Diversité Biologique Nombre d’organisations de base assurant de manière autonome la gestion des ressources de la diversité biologique Equipement mis en place par rapport aux besoins manifestés Cadre de concertation entre acteurs des ressources naturelles ;
Echelle d’intervention
locale
Principaux bénéficiaires
populations
Principaux partenaires
Etat, ONG, Secteur privé, population, Bailleurs de Fonds
durée 5 ans
Année souhaitée de démarrage
2008
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Fiche de projet 4
Intitulé du projet / Programme Information, Education, Communication (IEC)
Secteur d’intervention Education Environnementale
Organisme responsable Ministère chargé de l'Environnement
Problématique/ justification Malgré la disponibilité des ressources humaines, l’existence de structures de formation et de recherche, la présence de certains projets d’éducation environnementale et de moyens de communication de masse (radio, télévisions, etc.), les communautés villageoises ne bénéficient pas de politique intégrée d’information, de sensibilisation, de formation et de recherche sur la conservation, l’utilisation durable de la diversité biologique. Cela se traduit par une insuffisance des connaissances, de cadres formels et d’infrastructures en matière de diversité biologique. Par ailleurs, les programmes de formation actuels mettent peu l’accent sur les divers aspects liés à la conservation et à la l’utilisation durable des ressources naturelles. La mauvaise gestion de ressources naturelles constatée résulte de toutes ces contraintes, mais aussi de l’insuffisance de la formation et de l’encadrement des utilisateurs.
Objectif global Conservation, utilisation durable des ressources de la Diversité Biologique
Objectif spécifique La population gère de manière durable les éléments de la Diversité Biologique
Résultats attendus Stratégie d'information et de communication élaborée et mise en œuvre Les Populations sont mieux formées pour la conservation et l'utilisation durable de la Diversité Biologique Les Populations sont mieux organisées pour la conservation et l'utilisation durable de la Diversité Biologique
Activités principales Développer une stratégie IEC en matière de conservation et d’utilisation rationnelle des ressources de la diversité biologique Mettre en œuvre la stratégie IEC Suivre et évaluer la stratégie IEC Appuyer les populations à définir et à mettre
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en place un système de gestion des différents éléments de la diversité biologique Appuyer les populations dans la mise en place des structures de gestion adaptées Former les membres des différentes structures selon les besoins identifiés.
Indicateurs de suivi et d’évaluation Stratégie IEC disponible ; Niveau d’exécution de la stratégie IEC ; Nombre de structures de gestion mise en place ; Nombre de structures de gestion effectivement opérationnelles ; Nombre de représentants des structures de gestion formés .
Echelle d’intervention locale
Principaux bénéficiaires population
Principaux partenaires La population Les bailleurs de fonds
durée 5ans
Année souhaitée de démarrage 2008
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Conclusion générale La présente étude portait sur la problématique de la gestion des ressources naturelles des
départements d de la zone frontalière du Burkina avec le Mali. Il s’agit des départements de
Koloko, Samorogouan et Sindo.
Au cours de cette étude, nous avons pu exploiter la documentation et mener les enquêtes
auprès des différents acteurs qui interviennent dans l’exploitation et la gestion des
ressources forestières dont dispose la zone d’étude. Les visites sur le terrain nous ont
permis de mesurer l’ampleur de la problématique.
A partir des constatations faites sur le terrain, il ressort que la problématique de la gestion
des ressources naturelles se pose en terme d’insuffisances liées à la politique nationale de
gestion quant à la mise en application réelle des lois et législations sur le terrain, aux modes
d’exploitation des ressources forestières par les populations riveraines qui sont mal
informées, à l’absence d’une implication effective de ces populations dans la gestion des
ressources et à une défaillance de la gestion technique par les services déconcentrés.
La dégradation progressive de la flore et de la faune qui constitue ces ressources ne
profiterait guère ni aux populations qui y tirent la satisfaction à leurs besoins et au pouvoir
public pour ses intérêts économiques et touristiques. Au contraire sa pérennité favorisera
l’équilibre de l’écosystème et le maintient d’un microclimat favorable au développement de
l’agriculture, avec la garantie d’une réserve biodiversifiée pour les générations futures.
Face à tous ces enjeux écologiques et économiques, il s’avère la nécessité de la mise en
œuvre d’un programme ou système de gestion qui intègre tous les acteurs impliqués d’une
manière ou d’une autre dans la gestion et l’exploitation des ressources forestières
essentiellement les populations riveraines.
Il s’agira de responsabiliser les collectivités locales face à cette problématique en passant
par les sensibilisations et les formations pour les rendre aptes à une gestion durable des
ressources naturelles de leurs territoires.
Par ailleurs, face à l’ampleur de l’extension de la culture de coton en défaveur de la faune
et de la flore, des mesures d’accompagnement sont urgentes pour compenser l’effet de
dégradation accélérée qu’a ce système de production, en vue de freiner voire d’inverser la
tendance dans un contexte de conservation de la biodiversité.
Notons bien que les analyses statistiques n’ont pas été approfondies au cours de cette
étude, car nos investigations n’ont pas porté sur des forêts bien circonscrites ayant fait l’objet
d’une base de donnés sur la biodiversité et les exploitations. Cela nous aurait servi de base
de comparaison entre l’état de dégradation actuel et un état initial de la biodiversité,
d’imputer les types et les proportions de dégradation à telles ou telles activités.
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