Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Exemples et applications
Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesExemples et applications
2 3 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Glossaire
Indicateur Un indicateur est une variable basée sur des mesures et représentant aussi précisément que possible un phénomène donné (Joumard et Gudmundsson 2010).
Différents systèmes ont été élaborés pour classifier ces indicateurs, parexemple le systèmeappeléDPSIR, à savoir«Forcesmotrices,pressions,état,impacts,réponses»(GabrielsenetBosch2003).
Ressource naturelle Ressource issue directement de la nature. On peut notamment citer comme ressources naturelles les matières premières (renouvelables et non renouve-lables),l’espacephysique(surface),lesmilieuxenvironnementaux(eau,sol,air),lesressourcesdiffuses(lesénergiesgéothermique,éolienne,marémo-triceetsolaire,parexemple)ainsiquelabiodiversité.
Àceniveau,peuimportedesavoirsilesressourcessontutiliséescommesourcespourlafabricationdeproduitsoucommepuitspourl’absorptiondesrejets(eau,sol,air)(Officefédéralallemanddel’environnementUBA2012,surlemodèledelastratégiethématiquepouruneutilisationdurabledesressourcesnaturellesdel’UE).
Ecobilan Méthoded’évaluationquiconsisteàétablirunbilanenvironnementald’uneactivitéoud’unproduitenidentifiantetendécrirequantitativementl’éner-gieconsommée,lesmatériauxutilisésetlesdéchetsrejetésdansl’environ-nement.L’évaluationconséquentedesimpactsassociéscomprendlecycledevieduproduitoudel’activité,englobantl’extractionetlatransformationdesmatièrespremières, fabrication,distribution,utilisation, réutilisation,l’entretien,lerecyclageetl’éliminationfinaleettouslestransportsencause.LCA aborde les impacts environnementaux dans les domaines des sys-tèmesécologiques,lasantéhumaineetl’épuisementdesressources(Ful-lanaetal.2009,S.26).
Avant-propos
Comme l’espace vital de l’être humain – la Terre – est limité et que laconsommationglobaledesressourcesnaturellesafortementaugmentécesdernières décennies, la question à savoir comment nous pouvonsmieuxexploiter nos ressources naturelles, et par extension plus durablement,devientdeplusenplusurgente.Ced’autantplusquel’utilisationdesres-sourcesnaturellesaunimpactconsidérablesurl’environnement.
Une condition préalable fondamentale pour une meilleure utilisation des res-sources naturelles est d’en connaître l’état. La science peut jouer un rôleimportant en rendant les effets de l‘utilisation des ressources naturelles mesu-rables et donc compréhensible et en interprétant les résultats de l‘application de ces indicateurs.
Cette brochure donne un aperçu des indicateurs disponibles pour évaluer l’utilisationdesressourcesnaturellesetnousmontreoùilexisteencoredeslacunes. Il faut désormais que les mondes économique et politique ainsi que touslesautresacteursimpliquésunissentleursforcespourenfinamorcerlechangement nécessaire et créer une société plus durable. Une utilisationplusresponsabledesressourcesnaturelleslimitéesn’estpasseulementunequestion d’écologie et d’économie, elle implique également de nombreuxaspectssociaux,culturels,morauxetpolitiques.Danslecadredecettebro-chure,nousavonsdélibérémentdécidéd’aborderuniquementlemondephy-sique.Nousl’avonsdavantageconçuecommeunebrochured’introductionàlaproblématiquedel’exploitationdesressourcesnaturelles.
Prof.Dr.UlrichW.Suter Dr.XaverEdelmannPrésidentdelaSATW WorldResourcesForum
2 3 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Glossaire
Indicateur Un indicateur est une variable basée sur des mesures et représentant aussi précisément que possible un phénomène donné (Joumard et Gudmundsson 2010).
Différents systèmes ont été élaborés pour classifier ces indicateurs, parexemple le systèmeappeléDPSIR, à savoir«Forcesmotrices,pressions,état,impacts,réponses»(GabrielsenetBosch2003).
Ressource naturelle Ressource issue directement de la nature. On peut notamment citer comme ressources naturelles les matières premières (renouvelables et non renouve-lables),l’espacephysique(surface),lesmilieuxenvironnementaux(eau,sol,air),lesressourcesdiffuses(lesénergiesgéothermique,éolienne,marémo-triceetsolaire,parexemple)ainsiquelabiodiversité.
Àceniveau,peuimportedesavoirsilesressourcessontutiliséescommesourcespourlafabricationdeproduitsoucommepuitspourl’absorptiondesrejets(eau,sol,air)(Officefédéralallemanddel’environnementUBA2012,surlemodèledelastratégiethématiquepouruneutilisationdurabledesressourcesnaturellesdel’UE).
Ecobilan Méthoded’évaluationquiconsisteàétablirunbilanenvironnementald’uneactivitéoud’unproduitenidentifiantetendécrirequantitativementl’éner-gieconsommée,lesmatériauxutilisésetlesdéchetsrejetésdansl’environ-nement.L’évaluationconséquentedesimpactsassociéscomprendlecycledevieduproduitoudel’activité,englobantl’extractionetlatransformationdesmatièrespremières, fabrication,distribution,utilisation, réutilisation,l’entretien,lerecyclageetl’éliminationfinaleettouslestransportsencause.LCA aborde les impacts environnementaux dans les domaines des sys-tèmesécologiques,lasantéhumaineetl’épuisementdesressources(Ful-lanaetal.2009,S.26).
Avant-propos
Comme l’espace vital de l’être humain – la Terre – est limité et que laconsommationglobaledesressourcesnaturellesafortementaugmentécesdernières décennies, la question à savoir comment nous pouvonsmieuxexploiter nos ressources naturelles, et par extension plus durablement,devientdeplusenplusurgente.Ced’autantplusquel’utilisationdesres-sourcesnaturellesaunimpactconsidérablesurl’environnement.
Une condition préalable fondamentale pour une meilleure utilisation des res-sources naturelles est d’en connaître l’état. La science peut jouer un rôleimportant en rendant les effets de l‘utilisation des ressources naturelles mesu-rables et donc compréhensible et en interprétant les résultats de l‘application de ces indicateurs.
Cette brochure donne un aperçu des indicateurs disponibles pour évaluer l’utilisationdesressourcesnaturellesetnousmontreoùilexisteencoredeslacunes. Il faut désormais que les mondes économique et politique ainsi que touslesautresacteursimpliquésunissentleursforcespourenfinamorcerlechangement nécessaire et créer une société plus durable. Une utilisationplusresponsabledesressourcesnaturelleslimitéesn’estpasseulementunequestion d’écologie et d’économie, elle implique également de nombreuxaspectssociaux,culturels,morauxetpolitiques.Danslecadredecettebro-chure,nousavonsdélibérémentdécidéd’aborderuniquementlemondephy-sique.Nousl’avonsdavantageconçuecommeunebrochured’introductionàlaproblématiquedel’exploitationdesressourcesnaturelles.
Prof.Dr.UlrichW.Suter Dr.XaverEdelmannPrésidentdelaSATW WorldResourcesForum
4 5 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Les indicateurs – une aide à la décision
nondanslapratique,ilestimportantdesavoirs’ils«sontpertinentsentermesd’ordredegrandeurpourtoutes les incertitudes résiduelles et s’ils peuventorienter les personnes concernées dans la bonne direction»(Schmidt-Bleek2007).Ilfautdoncs’assu-rerqu’ilsoriententl’opiniondanslabonnedirectionet qu’ils sont suffisamment représentatifs, appli-cables, fiables, transparents, accessibles et compré-hensibles.
Cette brochure présente différents indicateurs per-mettant demesurer et décrire l’utilisation des res-sources et ses répercussions.Elledécrit les indica-teursquiseréfèrentauxcatégoriesMatière,Surface,EnergieetEau,etlesapplique–àtitred’exemple–àquatre métaux très utilisés lors de la fabrication de produits high-tech (voir tableau): le cuivre (Cu), leplatine(Pt),lelithium(Li)etlenéodyme(Nd).Lorsdescalculsdesdifférentsindicateurs,ilestimportantdes’assurerquetouslesfluxdematièresetd’énergieimpliquésaucoursducycledevied’unproduitoud’unserviceontétéprisenconsidération.Pour lesmétaux analysés dans cette brochure, les flux dematièresetd’énergieayantétéprisencomptesontceuxquiontétéengendrésdepuisleprélèvementdesmatières premières jusqu’à la production dumétalnégociable (voir illustration1).Lesdonnéesnéces-sairesàcettefinsont issuesde labasededonnéesecoinvent(2010),laquelleaétéspécialementmiseaupoint pour la réalisation des écobilans1.
Les ressources naturelles, telles que les matières,l’eau, lessurfaceset l’énergie, sontessentiellesà laviedetous–etellesnesontpasillimitées.L’Hommeaussidépenddecesressources,ellessontindispen-sablesàsonmétabolisme,maiségalementàsesacti-vités économiques.
Alorsqu’unhommeappartenantàunecommunautédechasseurs-cueilleursavaitbesoindetroiskilosdematières biotiques et abiotiques chaque jour, laconsommationd’unhommemodernevivantdansunpaysindustrialiséavoisineles40kilosparjour(Fis-cher-Kowalskietal.1997).Laconsommationcrois-sante des ressources a renforcé la pression sur les écosystèmes et menace sérieusement l’avenir desgénérationsfutures.Ilesttempsdeprendreconsciencedes limites des ressources naturelles, et notammentdesmétauxouencoredel’eaudanslesrégionsarides.
Devons-nous réduire notre consommation ou les pro-grèstechniquesetl’utilisationplusefficacedesres-sources nous permettront-ils de pallier la raréfaction desressourcesnaturelles?C’estàlasociétédedéci-der comment elle compte exploiter ces ressources et si elle souhaite mettre en œuvre une exploitation plus responsableetplusdurable(voir,parexemple,cahierSATWn°41«Métauxrares:matièrespremièrespourles technologies d’avenir»).Mais si la société sou-haites’engagerdanscettevoie,elledevradécrireetmesurer précisément l’exploitation des ressourcesnaturellesetlesproblèmesquecelle-ciengendreenrecourant,parexemple,àdesindicateurs.
Différents indicateurs ont été mis au point au cours de ces dernières années. Ils se distinguent entreautresparlesélémentssuivants:cequ’ilsdémontrent(l’exploitationdesressourceset/oulesrépercussionsqu’elleengendre)ainsiquelamesureaveclaquelleilsprennent en considération les aspects qualitatifs des besoinsenressources(parexemple,typed’exploita-tiondessurfaces,typesdematières).Afindedéter-miner si ces indicateurs peuvent être appliqués ou
1 Retrouvez tous les détails des calculs dans les fiches techniques des quatre métaux, disponibles sur le site Internet www.ecoinvent.ch.2 Etant donné que, dans le cadre de l’exploitation minière, le néodyme ne constitue qu’un des différents sous-produits extraits de la monazite et de la bastnaésite, seuls 41 % de l’ensemble des impacts environnementaux lui ont été attribués lors des calculs.
3 La production annuelle de néodyme n’apparaît pas séparément. Le groupe des Terres rares produit au total 130 000 tonnes.
Matière Surface
Eau Energie
Tableau 1: applications et production annuelle des quatre métaux sélectionnés.
Illustration 1: ressources consommées et cycle de vie; exemple pour le cuivre.
Production
So
ur
ce
s Pu
its
Matière, eau
Surface, énergieRecyclage
n Apport direct de matières premières (pour le cuivre)n Apport indirect de matières premières (pour le cuivre)
Cu
ivre
RaffinageExtraction Utilisation Elimination
Les catégories de ressource prises en compte par chaque indicateur seront toujours indiquées en couleur dans cette brochure.
Catégorie de métal
Applications (sélection)Production annuelle en tonnes, en 2010 (USGS 2011)
Cuivre Métal semi-précieux Lignes électriques, tuyaux en cuivre 16 200 000
Lithium Métal alcalinBatteries, médicaments, additifs lubrifiants, additifs pour ciment
25 300
Néodyme2 Métal du groupe des terres rares
Aimants permanents, lasers - 3
Platine Métal noblePots catalytiques, appareils de laboratoire, implants dentaires, bijoux
183
4 5 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Les indicateurs – une aide à la décision
nondanslapratique,ilestimportantdesavoirs’ils«sontpertinentsentermesd’ordredegrandeurpourtoutes les incertitudes résiduelles et s’ils peuventorienter les personnes concernées dans la bonne direction»(Schmidt-Bleek2007).Ilfautdoncs’assu-rerqu’ilsoriententl’opiniondanslabonnedirectionet qu’ils sont suffisamment représentatifs, appli-cables, fiables, transparents, accessibles et compré-hensibles.
Cette brochure présente différents indicateurs per-mettant demesurer et décrire l’utilisation des res-sources et ses répercussions.Elledécrit les indica-teursquiseréfèrentauxcatégoriesMatière,Surface,EnergieetEau,etlesapplique–àtitred’exemple–àquatre métaux très utilisés lors de la fabrication de produits high-tech (voir tableau): le cuivre (Cu), leplatine(Pt),lelithium(Li)etlenéodyme(Nd).Lorsdescalculsdesdifférentsindicateurs,ilestimportantdes’assurerquetouslesfluxdematièresetd’énergieimpliquésaucoursducycledevied’unproduitoud’unserviceontétéprisenconsidération.Pour lesmétaux analysés dans cette brochure, les flux dematièresetd’énergieayantétéprisencomptesontceuxquiontétéengendrésdepuisleprélèvementdesmatières premières jusqu’à la production dumétalnégociable (voir illustration1).Lesdonnéesnéces-sairesàcettefinsont issuesde labasededonnéesecoinvent(2010),laquelleaétéspécialementmiseaupoint pour la réalisation des écobilans1.
Les ressources naturelles, telles que les matières,l’eau, lessurfaceset l’énergie, sontessentiellesà laviedetous–etellesnesontpasillimitées.L’Hommeaussidépenddecesressources,ellessontindispen-sablesàsonmétabolisme,maiségalementàsesacti-vités économiques.
Alorsqu’unhommeappartenantàunecommunautédechasseurs-cueilleursavaitbesoindetroiskilosdematières biotiques et abiotiques chaque jour, laconsommationd’unhommemodernevivantdansunpaysindustrialiséavoisineles40kilosparjour(Fis-cher-Kowalskietal.1997).Laconsommationcrois-sante des ressources a renforcé la pression sur les écosystèmes et menace sérieusement l’avenir desgénérationsfutures.Ilesttempsdeprendreconsciencedes limites des ressources naturelles, et notammentdesmétauxouencoredel’eaudanslesrégionsarides.
Devons-nous réduire notre consommation ou les pro-grèstechniquesetl’utilisationplusefficacedesres-sources nous permettront-ils de pallier la raréfaction desressourcesnaturelles?C’estàlasociétédedéci-der comment elle compte exploiter ces ressources et si elle souhaite mettre en œuvre une exploitation plus responsableetplusdurable(voir,parexemple,cahierSATWn°41«Métauxrares:matièrespremièrespourles technologies d’avenir»).Mais si la société sou-haites’engagerdanscettevoie,elledevradécrireetmesurer précisément l’exploitation des ressourcesnaturellesetlesproblèmesquecelle-ciengendreenrecourant,parexemple,àdesindicateurs.
Différents indicateurs ont été mis au point au cours de ces dernières années. Ils se distinguent entreautresparlesélémentssuivants:cequ’ilsdémontrent(l’exploitationdesressourceset/oulesrépercussionsqu’elleengendre)ainsiquelamesureaveclaquelleilsprennent en considération les aspects qualitatifs des besoinsenressources(parexemple,typed’exploita-tiondessurfaces,typesdematières).Afindedéter-miner si ces indicateurs peuvent être appliqués ou
1 Retrouvez tous les détails des calculs dans les fiches techniques des quatre métaux, disponibles sur le site Internet www.ecoinvent.ch.2 Etant donné que, dans le cadre de l’exploitation minière, le néodyme ne constitue qu’un des différents sous-produits extraits de la monazite et de la bastnaésite, seuls 41 % de l’ensemble des impacts environnementaux lui ont été attribués lors des calculs.
3 La production annuelle de néodyme n’apparaît pas séparément. Le groupe des Terres rares produit au total 130 000 tonnes.
Matière Surface
Eau Energie
Tableau 1: applications et production annuelle des quatre métaux sélectionnés.
Illustration 1: ressources consommées et cycle de vie; exemple pour le cuivre.
Production
So
ur
ce
s Pu
its
Matière, eau
Surface, énergieRecyclage
n Apport direct de matières premières (pour le cuivre)n Apport indirect de matières premières (pour le cuivre)
Cu
ivre
RaffinageExtraction Utilisation Elimination
Les catégories de ressource prises en compte par chaque indicateur seront toujours indiquées en couleur dans cette brochure.
Catégorie de métal
Applications (sélection)Production annuelle en tonnes, en 2010 (USGS 2011)
Cuivre Métal semi-précieux Lignes électriques, tuyaux en cuivre 16 200 000
Lithium Métal alcalinBatteries, médicaments, additifs lubrifiants, additifs pour ciment
25 300
Néodyme2 Métal du groupe des terres rares
Aimants permanents, lasers - 3
Platine Métal noblePots catalytiques, appareils de laboratoire, implants dentaires, bijoux
183
6 7 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Matière
La quantité totale de matières biotiques et abiotiques extraites en 2007 et utilisées dans des produits et des services est estimée à près de 60 milliards de tonnes (SERI 2010). Cette quantité peut grimper jusqu’à 120 à 180 milliards de tonnes si l’on tient également compte des matières inutilisées. Les indicateurs actuels permettant d’évaluer l’utilisation des matières déterminent et mesurent le type et la quantité de matières, mais oublient bien souvent de décrire les multiples impacts que cette utili-sation entraîne sur l’environnement.
Plus la quantité de matières exploitées est impor-tante,plusl’impactsurl’écosystèmeestlourd.C’estcetteidéequiestàlabasedelamétaphoredu«sacàdosécologique».Lesacàdosécologiquedésignelaquantité de ressources nécessaires à la fabricationd’unproduit.Lepoidsnetduproduitn’estpasprisenconsidération(Schmidt-Bleek1994).Sionl’appliqueaux impacts environnementaux, ce concept estréducteur car il ne tient compte que des quantités de matières et non de leurs caractéristiques qualitatives intrinsèques,commeleurtoxicité.Malgrécettesim-plification, toute une série d’indicateurs s’appuientsur cette méthode du sac à dos écologique (parexemple l’indicateurMIPS, l’ensemble des besoinsmatérielsTMR, lesfluxentrantsdirectsDMI4). La différence principale entre les indicateurs réside dans leslimiteschoisiesdusystème:selonlechoixeffec-tué,lesindicateurss’intéressentsoitauniveaumacro(par exemple, TMR pour les pays, les économiesnationales),soitauniveaumicro(parexemple,MIPSpour les services) et prennent en considération plus oumoinsdecatégoriesdematières.
Conformémentàl’indicateurMIPS,laproductionde1kilodeplatinerequiertenviron530 tonnesde matières (voir illustration 2, barres rouges).Pour1kilodecuivre,cettevaleurestinférieuredepresquetroisordresdegrandeur(0,7tonne).AucunevaleurMIPSn’estdisponiblepourlelithiumetlenéodyme.
La comparaison entre les deux valeurs MIPS et la somme des matières calculée sur la base des don-néesecoinvent (voir illustration2,barres incarna-dines) montre que les résultats évoluent dans un ordredegrandeursimilaire.LesvaleursMIPSqui,contrairementàlasommedematières,incluentéga-lementlepoidsnetduproduit,présententdesquan-titésdematièressupérieures,principalementenrai-
MIPSL’indicateurMIPS(quantitédematièreindispensablepar unité de service) mesure la quantité de matière nécessaireàunservice.Lesproduitssonticiconsidé-réscommedes«outilspermettantlamiseenœuvreduservice»(Schmidt-Bleek2007).LeMIPSs’intéresseàcinqtypesdecatégoriesdematières:
• Lesmatièresabiotiques,ycompris lesmatièrespremièresminérales,lescombustiblesfossilesetles terres extraites;
• Lesmatièresbiotiques;• Lesmouvements du sol dans l’agriculture et la
sylviculture,ycomprisl’érosion;• L’eauprovenantdeseauxdesurface,desnappes
souterraines et des eaux profondes;• L’airenrelationaveclesprocessusdecombustion
et les transformations chimiques et physiques.
L’indicateurMIPSs’intéresseauxmatièresentrantesdirectes et indirectes (voir illustration 1, page 5).Pourunproduit,celasignifie«poidsnet+sacàdos».Lamatière entrante est définie comme la quantitétotaledematièreutiliséetoutaulongducycledeviedu produit. Pour l’indicateur MIPS, le terme dematièreenglobeégalementlescombustiblesfossilesainsiquel’eauetl’air.Lesbasesnécessairesaucalculde l’indicateur MIPS sont mises à disposition parl’institutduclimat,del’environnementetdel’énergiede Wuppertal (Wuppertal Institut 2011).
son du fait que la valeur MIPS tient non seulement compte desmatières biotiques et abiotiques,maiségalementdel’eauetdel’airutilisés.
L’indicateur MIPS a pour avantage d’être facile-ment compréhensible et applicable et pour inconvé-nient d’être assez réducteur. Différentes matièressont regroupéesdansun seul etmêmeparamètre.En négligeant les aspects qualitatifs, l’indicateurMIPS ne permet finalement pas de fournir uneimagedifférenciéedes impactsenvironnementauxengendrésparl’exploitationdecettematière.
4 Plus d’informations sur les indicateurs TMR et DMI sur le site suivant: http://www.eea.europa.eu/publications/signals-2000/page017.html.
Matière Surface
Eau Energie
1 000 000
100 000
10 000
1000
100
10
1kg d
e m
atiè
res
par
kg
de
mét
al
Cu Li Nd Pt
n Somme des matièresn MIPS
Illustration 2: Comparaison entre l’indicateur MIPS (rouge, données issues du Wuppertal Institut 2011) et la somme des matières utilisées de manière indirecte (incarnadin) selon ecoinvent (2010); représentation logarithmique. Les valeurs MIPS ne sont pas disponibles pour le lithium et le néodyme.
6 7 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Matière
La quantité totale de matières biotiques et abiotiques extraites en 2007 et utilisées dans des produits et des services est estimée à près de 60 milliards de tonnes (SERI 2010). Cette quantité peut grimper jusqu’à 120 à 180 milliards de tonnes si l’on tient également compte des matières inutilisées. Les indicateurs actuels permettant d’évaluer l’utilisation des matières déterminent et mesurent le type et la quantité de matières, mais oublient bien souvent de décrire les multiples impacts que cette utili-sation entraîne sur l’environnement.
Plus la quantité de matières exploitées est impor-tante,plusl’impactsurl’écosystèmeestlourd.C’estcetteidéequiestàlabasedelamétaphoredu«sacàdosécologique».Lesacàdosécologiquedésignelaquantité de ressources nécessaires à la fabricationd’unproduit.Lepoidsnetduproduitn’estpasprisenconsidération(Schmidt-Bleek1994).Sionl’appliqueaux impacts environnementaux, ce concept estréducteur car il ne tient compte que des quantités de matières et non de leurs caractéristiques qualitatives intrinsèques,commeleurtoxicité.Malgrécettesim-plification, toute une série d’indicateurs s’appuientsur cette méthode du sac à dos écologique (parexemple l’indicateurMIPS, l’ensemble des besoinsmatérielsTMR, lesfluxentrantsdirectsDMI4). La différence principale entre les indicateurs réside dans leslimiteschoisiesdusystème:selonlechoixeffec-tué,lesindicateurss’intéressentsoitauniveaumacro(par exemple, TMR pour les pays, les économiesnationales),soitauniveaumicro(parexemple,MIPSpour les services) et prennent en considération plus oumoinsdecatégoriesdematières.
Conformémentàl’indicateurMIPS,laproductionde1kilodeplatinerequiertenviron530 tonnesde matières (voir illustration 2, barres rouges).Pour1kilodecuivre,cettevaleurestinférieuredepresquetroisordresdegrandeur(0,7tonne).AucunevaleurMIPSn’estdisponiblepourlelithiumetlenéodyme.
La comparaison entre les deux valeurs MIPS et la somme des matières calculée sur la base des don-néesecoinvent (voir illustration2,barres incarna-dines) montre que les résultats évoluent dans un ordredegrandeursimilaire.LesvaleursMIPSqui,contrairementàlasommedematières,incluentéga-lementlepoidsnetduproduit,présententdesquan-titésdematièressupérieures,principalementenrai-
MIPSL’indicateurMIPS(quantitédematièreindispensablepar unité de service) mesure la quantité de matière nécessaireàunservice.Lesproduitssonticiconsidé-réscommedes«outilspermettantlamiseenœuvreduservice»(Schmidt-Bleek2007).LeMIPSs’intéresseàcinqtypesdecatégoriesdematières:
• Lesmatièresabiotiques,ycompris lesmatièrespremièresminérales,lescombustiblesfossilesetles terres extraites;
• Lesmatièresbiotiques;• Lesmouvements du sol dans l’agriculture et la
sylviculture,ycomprisl’érosion;• L’eauprovenantdeseauxdesurface,desnappes
souterraines et des eaux profondes;• L’airenrelationaveclesprocessusdecombustion
et les transformations chimiques et physiques.
L’indicateurMIPSs’intéresseauxmatièresentrantesdirectes et indirectes (voir illustration 1, page 5).Pourunproduit,celasignifie«poidsnet+sacàdos».Lamatière entrante est définie comme la quantitétotaledematièreutiliséetoutaulongducycledeviedu produit. Pour l’indicateur MIPS, le terme dematièreenglobeégalementlescombustiblesfossilesainsiquel’eauetl’air.Lesbasesnécessairesaucalculde l’indicateur MIPS sont mises à disposition parl’institutduclimat,del’environnementetdel’énergiede Wuppertal (Wuppertal Institut 2011).
son du fait que la valeur MIPS tient non seulement compte desmatières biotiques et abiotiques,maiségalementdel’eauetdel’airutilisés.
L’indicateur MIPS a pour avantage d’être facile-ment compréhensible et applicable et pour inconvé-nient d’être assez réducteur. Différentes matièressont regroupéesdansun seul etmêmeparamètre.En négligeant les aspects qualitatifs, l’indicateurMIPS ne permet finalement pas de fournir uneimagedifférenciéedes impactsenvironnementauxengendrésparl’exploitationdecettematière.
4 Plus d’informations sur les indicateurs TMR et DMI sur le site suivant: http://www.eea.europa.eu/publications/signals-2000/page017.html.
Matière Surface
Eau Energie
1 000 000
100 000
10 000
1000
100
10
1kg d
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res
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kg
de
mét
al
Cu Li Nd Pt
n Somme des matièresn MIPS
Illustration 2: Comparaison entre l’indicateur MIPS (rouge, données issues du Wuppertal Institut 2011) et la somme des matières utilisées de manière indirecte (incarnadin) selon ecoinvent (2010); représentation logarithmique. Les valeurs MIPS ne sont pas disponibles pour le lithium et le néodyme.
8 9 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Abondance des éléments dans la croûte terrestre supérieure
109
106
103
100
10-3
10-6
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Ab
on
dan
ce: n
om
bre
d’a
tom
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Numéro atomique
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BiHg
Ti
UTh
Pb
YbHf
TaW
Pt
L’illustrationmetenexerguel’abondancedesdiffé-rents éléments dans la croûte terrestre supérieure en représentant le nombre d’atomes par milliond’atomesdesilicium.Parmilesquatremétauxana-lysés dans cette brochure (entourés d’un cerclerougesur legraphique), le lithiumest l’élément leplusabondant,suividucuivreetdunéodyme,les-quels sont plus rares d’un à deuxordres de gran-
deur. Le métal le moins représenté est le platine. Sur labasedesindicateursabordésdanscettebrochure,lesmétauxplusabondants(Cu,Li,Nd)obtiennentde meilleurs résultats en termes de consommation de ressources naturelles, et dès lors d’impact surl’environnement. (Source: Wikipedia, extrait deUSGS (2002), Rare Earth Elements – CriticalResourcesforHighTechnology)
Surface
La superficie des terres de notre planète atteint près de 150 millions de kilomètres carrés, ce qui correspond à environ 30 pour cent de la surface totale. La pression sur la ressource «terre» n’a cessé de s’accroître en raison des besoins d’une population croissante (mobilité, alimentation, logement, détente). Il est donc impératif de recourir à un outil simple d’utilisation pour chiffrer la quantité de surface utilisée.
L’extraction des matières premières, par exempleles minerais, requiert des terres. En fonction descaractéristiquesspécifiquesdelasurface,tellesquelavégétation,lanaturedusoloul’exploitation,l’uti-lisationd’unesurfacedonnéepeutavoirunimpactplusoumoinsimportantsurl’environnement.Pre-nonsl’exempleducuivre.L’extraired’uneforêttro-picaleoud’unesurfacedésertiqueaurades réper-cussionsbiendifférentessurladiversitébiologiqueet les prestations fournies par les écosystèmes (la productiondebiomasse, par exemple).D’unpointdevueécologique,uneadditionpurementquantita-tivedes surfacesutilisées est donc insuffisante. Ilestégalementnécessairederéaliseruneévaluationdes surfaces en fonction de leurs caractéristiques qualitatives.Deuxméthodessontdécritesci-après:l’empreinte écologique, largement utilisée, et unindicateur terrestre développé dans le contexte des écobilans.
Empreinte écologiqueL’empreinteécologique(enanglais:EcologicalFoot-print) a été créée dans les années 1990 par Mathis WackernageletWilliamRees.C’estaujourd’huiuneméthodeinternationalelargementrépanduepermet-tant d’évaluer l’utilisation des ressources naturelles(Wackernageletal.2005).Elleillustrelasurfacebio-logiquementproductiveutilisée,parexemple,parunindividu ou un pays pendant une période donnée pourgénérertouslesproduitsetservicesconsomméset pour absorber les déchets générés. L’unité demesureutiliséeestl’hectareglobal(hag),quisymbo-lise la productivité moyenne de la surface de terre biologiquementproductiveparhectareenunan.Silaméthode est appliquée à des territoires géogra-
phiques,ellepermetd’évaluernonseulementl’utili-sationdesressources,maiségalementdelacompareraux capacités en ressources naturelles existantes.
L’empreinteécologiquetientcomptedessurfacesuti-liséespourlestypesd’exploitationsuivants:champscultivés,pâturages,pêcheries,forêtsetterrainsbâtis(surface utilisée de manière directe). Pour chaque type de surface, la méthode attribue un facteurd’équivalencepermettantd’exprimerlavariationdelaproductivitédansletempsetl’espaceenuneunitédemesure comparable (l’hectare global). Un autretypedesurfaceaétécréé:la«surfaceCO2»virtuelle.Cette dernière désigne la superficie de forêt etd’océanquiseraitnécessairepourabsorberlaquan-titédedioxydedecarbonelibéréelorsdel’utilisationd’énergie fossile (surface utilisée de manière indi-recte). La proportion de «surface CO2» contenuedansletotaldesurfacesutiliséesestconsidérable:en2007,ellereprésentaitprèsde50pourcent.
Lecalculdel’empreinteécologiquepourlaproduc-tionmondialedecuivre,delithiumetdeplatineen2010 montre que le cuivre consomme bien plus de ressources(enhectaresglobaux)queleplatineetlelithium(voirillustration3).Cependant,l’imageesttoutautresil’oncalculelesrépercussionsdelapro-ductionpourunkilodechaquemétal:lessurfacesrequises pour le platine (en hectares globaux paran5) sont supérieures de trois à quatre ordres degrandeur par rapport au cuivre, au lithium et aunéodyme (voir illustration 4).
8
8 9 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Abondance des éléments dans la croûte terrestre supérieure
109
106
103
100
10-3
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0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Ab
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Pt
L’illustrationmetenexerguel’abondancedesdiffé-rents éléments dans la croûte terrestre supérieure en représentant le nombre d’atomes par milliond’atomesdesilicium.Parmilesquatremétauxana-lysés dans cette brochure (entourés d’un cerclerougesur legraphique), le lithiumest l’élément leplusabondant,suividucuivreetdunéodyme,les-quels sont plus rares d’un à deuxordres de gran-
deur. Le métal le moins représenté est le platine. Sur labasedesindicateursabordésdanscettebrochure,lesmétauxplusabondants(Cu,Li,Nd)obtiennentde meilleurs résultats en termes de consommation de ressources naturelles, et dès lors d’impact surl’environnement. (Source: Wikipedia, extrait deUSGS (2002), Rare Earth Elements – CriticalResourcesforHighTechnology)
Surface
La superficie des terres de notre planète atteint près de 150 millions de kilomètres carrés, ce qui correspond à environ 30 pour cent de la surface totale. La pression sur la ressource «terre» n’a cessé de s’accroître en raison des besoins d’une population croissante (mobilité, alimentation, logement, détente). Il est donc impératif de recourir à un outil simple d’utilisation pour chiffrer la quantité de surface utilisée.
L’extraction des matières premières, par exempleles minerais, requiert des terres. En fonction descaractéristiquesspécifiquesdelasurface,tellesquelavégétation,lanaturedusoloul’exploitation,l’uti-lisationd’unesurfacedonnéepeutavoirunimpactplusoumoinsimportantsurl’environnement.Pre-nonsl’exempleducuivre.L’extraired’uneforêttro-picaleoud’unesurfacedésertiqueaurades réper-cussionsbiendifférentessurladiversitébiologiqueet les prestations fournies par les écosystèmes (la productiondebiomasse, par exemple).D’unpointdevueécologique,uneadditionpurementquantita-tivedes surfacesutilisées est donc insuffisante. Ilestégalementnécessairederéaliseruneévaluationdes surfaces en fonction de leurs caractéristiques qualitatives.Deuxméthodessontdécritesci-après:l’empreinte écologique, largement utilisée, et unindicateur terrestre développé dans le contexte des écobilans.
Empreinte écologiqueL’empreinteécologique(enanglais:EcologicalFoot-print) a été créée dans les années 1990 par Mathis WackernageletWilliamRees.C’estaujourd’huiuneméthodeinternationalelargementrépanduepermet-tant d’évaluer l’utilisation des ressources naturelles(Wackernageletal.2005).Elleillustrelasurfacebio-logiquementproductiveutilisée,parexemple,parunindividu ou un pays pendant une période donnée pourgénérertouslesproduitsetservicesconsomméset pour absorber les déchets générés. L’unité demesureutiliséeestl’hectareglobal(hag),quisymbo-lise la productivité moyenne de la surface de terre biologiquementproductiveparhectareenunan.Silaméthode est appliquée à des territoires géogra-
phiques,ellepermetd’évaluernonseulementl’utili-sationdesressources,maiségalementdelacompareraux capacités en ressources naturelles existantes.
L’empreinteécologiquetientcomptedessurfacesuti-liséespourlestypesd’exploitationsuivants:champscultivés,pâturages,pêcheries,forêtsetterrainsbâtis(surface utilisée de manière directe). Pour chaque type de surface, la méthode attribue un facteurd’équivalencepermettantd’exprimerlavariationdelaproductivitédansletempsetl’espaceenuneunitédemesure comparable (l’hectare global). Un autretypedesurfaceaétécréé:la«surfaceCO2»virtuelle.Cette dernière désigne la superficie de forêt etd’océanquiseraitnécessairepourabsorberlaquan-titédedioxydedecarbonelibéréelorsdel’utilisationd’énergie fossile (surface utilisée de manière indi-recte). La proportion de «surface CO2» contenuedansletotaldesurfacesutiliséesestconsidérable:en2007,ellereprésentaitprèsde50pourcent.
Lecalculdel’empreinteécologiquepourlaproduc-tionmondialedecuivre,delithiumetdeplatineen2010 montre que le cuivre consomme bien plus de ressources(enhectaresglobaux)queleplatineetlelithium(voirillustration3).Cependant,l’imageesttoutautresil’oncalculelesrépercussionsdelapro-ductionpourunkilodechaquemétal:lessurfacesrequises pour le platine (en hectares globaux paran5) sont supérieures de trois à quatre ordres degrandeur par rapport au cuivre, au lithium et aunéodyme (voir illustration 4).
8
10 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Pourtouslesmétauxanalysés, laplusgrossepartde surfaces est utilisée pour compenser la consom-mationd’énergie fossile (surfaceCO2). La surface permettantdecompenserlaconsommationd’éner-gienucléairejoueaussiunrôleimportant.Elleestégalement mentionnée dans la base de donnéesecoinventutiliséepourétablirl’écobilan6.
Cesdernièresannées,l’empreinteécologiqueaétéune méthode très largement utilisée. L’un de sesavantagesmajeurs est qu’elle est particulièrementintuitive. Pourtant, la méthode nécessite une cer-tainecapacitéd’abstraction,carelleétablitunedis-tinctionentredeszonesterrestrescalculéesdirecte-mentetindirectement,parexemple.
Matière Surface
Eau Energie
n Surfaces utilisées de manière directen Surfaces utilisées de manière indirecte (nucléaire)n Surfaces utilisées de manière indirecte (fossile)
Cu Li Pt
20 000 000
18 000 000
16 000 000
14 000 000
12 000 000
10 000 000
8 000 000
6 000 000
4 000 000
2 000 000
0Hec
tare
s g
lob
aux
Illustration 3: empreinte écologique en millions d’hectares globaux pour l’ensemble de la production mondiale en 2010 (voir tableau 1) des métaux suivants: cuivre, lithium et platine (données issues de la base de données ecoinvent (2010)). Pour le néodyme, on ne dispose pratiquement d’aucune donnée relative à la production annuelle mondiale.
5 Cette unité s’appuie sur le fait que la méthode de l’empreinte écologique tient compte d’une activité sur une période donnée (année) mais est utilisée ici pour une grandeur de référence (1 kg de métal) qui ne tient pas compte de la durée.
6 Comme pour les énergies fossiles, lors de l’implémentation de l’empreinte écologique dans la base de données ecoinvent, la consom-mation d’énergie nucléaire a également été illustrée sur une surface. La quantité d’énergie nucléaire produite a par ailleurs été convertie en quantité de carburant fossile équivalente, par le biais de la densité d’énergie des sources fossiles (mégawattheure par kilo).
n Surfaces utilisées de manière directen Surfaces utilisées de manière indirecte (nucléaire)n Surfaces utilisées de manière indirecte (fossile)
Illustration 4: étendue des surfaces utilisées pour la production de 1 kilo de chaque métal (données issues de la base de données ecoinvent (2010)).
Hec
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x an
née
par
kg
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étal
Cu Li Nd Pt
0.014
0.012
0.010
0.008
0.006
0.004
0.002
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6
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3
2
1
0
Indicateur terrestre dans ReCiPeReCiPeestuneméthoded’évaluationglobaleutiliséelors de la réalisation d’écobilans. Elle regroupe plu-sieursindicateurs,cequipermetd’évaluersimultané-mentplusieursimpactsenvironnementaux(Goedkoopetal.2009).L’undesindicateursutilisésdansReCiPedécritl’impactenvironnementalengendrélorsdel’uti-lisationd’une surface tout encalculant laproportionpotentielledesespècesquidisparaissentàlasuitedecetteutilisation(mesuréeennombred’espècesparan)(DeSchryveretGoedkoop2009).Labaseutiliséepourlecalculdutauxdeperted’espècesestl’utilisationdessols,laquellesedéfinitnonseulementparletyped’ex-ploitationetdesurface,maiségalementparladurée.Lasurface inutilisée sert de référence. ReCiPe est une méthodeemployéedanslemondeentier.Jusqu’àpré-sent,l’indicateurterrestresebasetoutefoisd’abordsurlesdonnées relatives à ladiversitévégétale selon lestypesd’utilisationdessolsenGrande-Bretagne.
Commeindiquédansl’illustration5,letauxdeperted’espècespotentielcalculédanslecasdelaproduc-tion de cuivre et de lithium est similaire. Pour le néodyme,enrevanche,cetauxestexcédéd’unordredegrandeur7et,pourleplatine,lesvaleursdépassentdedeuxàtroisordresdegrandeurcellesdesautresmétaux.
Matière Surface
Eau Energie
L’illustration 5 montre le taux de perte d’espèces engendré par la production de chacun des quatre métaux (représentation logarithmique, données issues d’ecoinvent 2010).
100
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Cu Li Nd Pt
Aucoursd’uneannée,chaquepersonneconsommeune certaine quantité moyenne de produits et de services. L’empreinte écologique décrit le nombred’hectares de surface biologiquement productivenécessairepourgénérercesproduitsetservices.En2007, l’empreinte écologique mondiale s’élevait à2,7hectaresglobaux(hag)parhabitant.Labiocapa-cité,c’est-à-direlacapacitédesécosystèmesàpro-duiredelamatièrebiologiqueutileetàabsorberlesdéchetsgénéréspar lessociétéshumainescompte
tenudesconditionsactuelles,s’élèveà1,8hag.Nousutilisonsaujourd’hui1,5planèteouautrementdit:laTerreauraitbesoind’unanetdemipourcouvrirlesbesoinsdel’humanitéaucoursd’uneannée.
En2007,cesont lesEmiratsArabesUnisquiontenregistré l’empreinte écologique la plus impor-tanteavecprèsde11hagparhabitant.LaSuissea«consommé»5hagparpersonne,laChine2,2hagetl’Indeenviron1hag.
n 5,4 à 10,7n 4,7 à 5,4n 4,0 à 4,7n 3,2 à 4,0n 2,5 à 3,2n 1,8 à 2,5n 1,1 à 1,8n 0,4 à 1,0n Aucune donnée enregistrée
7 L’indicateur territorial ReCiPe a été implémenté dans ecoinvent.
11
Empreinte écologique par personne en 2007 (en hectares globaux)
Source: Wikipedia et les données de Global Footprint Network
10 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Pourtouslesmétauxanalysés, laplusgrossepartde surfaces est utilisée pour compenser la consom-mationd’énergie fossile (surfaceCO2). La surface permettantdecompenserlaconsommationd’éner-gienucléairejoueaussiunrôleimportant.Elleestégalement mentionnée dans la base de donnéesecoinventutiliséepourétablirl’écobilan6.
Cesdernièresannées,l’empreinteécologiqueaétéune méthode très largement utilisée. L’un de sesavantagesmajeurs est qu’elle est particulièrementintuitive. Pourtant, la méthode nécessite une cer-tainecapacitéd’abstraction,carelleétablitunedis-tinctionentredeszonesterrestrescalculéesdirecte-mentetindirectement,parexemple.
Matière Surface
Eau Energie
n Surfaces utilisées de manière directen Surfaces utilisées de manière indirecte (nucléaire)n Surfaces utilisées de manière indirecte (fossile)
Cu Li Pt
20 000 000
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Illustration 3: empreinte écologique en millions d’hectares globaux pour l’ensemble de la production mondiale en 2010 (voir tableau 1) des métaux suivants: cuivre, lithium et platine (données issues de la base de données ecoinvent (2010)). Pour le néodyme, on ne dispose pratiquement d’aucune donnée relative à la production annuelle mondiale.
5 Cette unité s’appuie sur le fait que la méthode de l’empreinte écologique tient compte d’une activité sur une période donnée (année) mais est utilisée ici pour une grandeur de référence (1 kg de métal) qui ne tient pas compte de la durée.
6 Comme pour les énergies fossiles, lors de l’implémentation de l’empreinte écologique dans la base de données ecoinvent, la consom-mation d’énergie nucléaire a également été illustrée sur une surface. La quantité d’énergie nucléaire produite a par ailleurs été convertie en quantité de carburant fossile équivalente, par le biais de la densité d’énergie des sources fossiles (mégawattheure par kilo).
n Surfaces utilisées de manière directen Surfaces utilisées de manière indirecte (nucléaire)n Surfaces utilisées de manière indirecte (fossile)
Illustration 4: étendue des surfaces utilisées pour la production de 1 kilo de chaque métal (données issues de la base de données ecoinvent (2010)).
Hec
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Cu Li Nd Pt
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Indicateur terrestre dans ReCiPeReCiPeestuneméthoded’évaluationglobaleutiliséelors de la réalisation d’écobilans. Elle regroupe plu-sieursindicateurs,cequipermetd’évaluersimultané-mentplusieursimpactsenvironnementaux(Goedkoopetal.2009).L’undesindicateursutilisésdansReCiPedécritl’impactenvironnementalengendrélorsdel’uti-lisationd’une surface tout encalculant laproportionpotentielledesespècesquidisparaissentàlasuitedecetteutilisation(mesuréeennombred’espècesparan)(DeSchryveretGoedkoop2009).Labaseutiliséepourlecalculdutauxdeperted’espècesestl’utilisationdessols,laquellesedéfinitnonseulementparletyped’ex-ploitationetdesurface,maiségalementparladurée.Lasurface inutilisée sert de référence. ReCiPe est une méthodeemployéedanslemondeentier.Jusqu’àpré-sent,l’indicateurterrestresebasetoutefoisd’abordsurlesdonnées relatives à ladiversitévégétale selon lestypesd’utilisationdessolsenGrande-Bretagne.
Commeindiquédansl’illustration5,letauxdeperted’espècespotentielcalculédanslecasdelaproduc-tion de cuivre et de lithium est similaire. Pour le néodyme,enrevanche,cetauxestexcédéd’unordredegrandeur7et,pourleplatine,lesvaleursdépassentdedeuxàtroisordresdegrandeurcellesdesautresmétaux.
Matière Surface
Eau Energie
L’illustration 5 montre le taux de perte d’espèces engendré par la production de chacun des quatre métaux (représentation logarithmique, données issues d’ecoinvent 2010).
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Aucoursd’uneannée,chaquepersonneconsommeune certaine quantité moyenne de produits et de services. L’empreinte écologique décrit le nombred’hectares de surface biologiquement productivenécessairepourgénérercesproduitsetservices.En2007, l’empreinte écologique mondiale s’élevait à2,7hectaresglobaux(hag)parhabitant.Labiocapa-cité,c’est-à-direlacapacitédesécosystèmesàpro-duiredelamatièrebiologiqueutileetàabsorberlesdéchetsgénéréspar lessociétéshumainescompte
tenudesconditionsactuelles,s’élèveà1,8hag.Nousutilisonsaujourd’hui1,5planèteouautrementdit:laTerreauraitbesoind’unanetdemipourcouvrirlesbesoinsdel’humanitéaucoursd’uneannée.
En2007,cesont lesEmiratsArabesUnisquiontenregistré l’empreinte écologique la plus impor-tanteavecprèsde11hagparhabitant.LaSuissea«consommé»5hagparpersonne,laChine2,2hagetl’Indeenviron1hag.
n 5,4 à 10,7n 4,7 à 5,4n 4,0 à 4,7n 3,2 à 4,0n 2,5 à 3,2n 1,8 à 2,5n 1,1 à 1,8n 0,4 à 1,0n Aucune donnée enregistrée
7 L’indicateur territorial ReCiPe a été implémenté dans ecoinvent.
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Empreinte écologique par personne en 2007 (en hectares globaux)
Source: Wikipedia et les données de Global Footprint Network
12 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Energie
La consommation d’énergie mondiale est actuellement assurée à 80 pour cent par les sources fossiles (IEA 2010). Les émissions de gaz carbonique (CO2) sont l’un des princi-paux indicateurs permettant de déterminer l’impact environnemental engendré par l’uti-lisation des sources d’énergie fossiles. En 2007, les émissions anthropiques totales de CO2 s’élevaient, selon le GIEC8, à 31 gigatonnes. La méthode «PRG à 100 ans» du GIEC est devenue la norme standard pour l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre.
Le gaz carbonique émis lors de la combustion desénergies fossilesest responsabledeprèsde60pourcentdesémissionsanthropiquesdegazàeffetdeserre.Les40pourcentrestantssontconstituésdegazcarbo-niqueémispard’autressources,deméthane,depro-toxyded’azote,dechlorofluorocarburesetd’autresgazàeffetdeserre(GIEC2007a).Onconstatedoncquel’utilisationdel’énergieestétroitementliéeàlaques-tionduclimat.Entantqu’indicateurdelaconsomma-tiond’énergie,laméthode«PRGà100ans»(potentielderéchauffementglobal)fournitunebonnebaseétantdonnéqu’elledécritentreautreslepotentield’effetdeserre des émissions de CO2(GIEC2007b).
PRG à 100 ansLaméthode«PRGà100ans»décritl’importancedel’impactclimatiqued’unequantitédonnéedegazàeffetdeserresurunepériodede100ans.Elleutilisecomme valeur de référence le potentiel de réchauffe-mentglobal d’unkilodegaz carbonique.L’impactclimatiquemoyende tous les autres gaz à effet deserre est donc indiqué en équivalents CO2. Pour le méthaneparexemple,leGIECacalculéunéquiva-lent CO2 de 21. Si l’on s’intéresse uniquement à la
questionénergétique,commec’estlecasici,princi-palement les émissions de CO2 sont pertinentes.
Legazcarboniquereprésenteprèsde90pourcentdesémissionstotalesdegazàeffetdeserreémislorsde la production de chacun des quatre métaux (voir illustration6).AvecdesémissionsdeCO2 de près de 15 tonnes par kilo demétal, le platine dépasse detroisàquatreordresdegrandeurlesémissionspro-duitesparlecuivre,lelithiumetlenéodyme.Cequiestparticulièrement intéressant,c’est le faitque lesémissions de CO2parkilodecuivresontde2,8kilos,soit un ordre de grandeur en dessous de celles dulithium alors que ces dernières représentent environ la moitié des émissions du néodyme.
Laméthode«PRGà100ans»estbaséesurdesdon-nées scientifiques solides et utilisée dans le mondeentier.Sonapplicationestrégiepardesnormesdiffé-rentes(parexemple,lanormebritanniquePAS20509).
Matière Surface
Eau Energie
8 Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat; voir http://www.ipcc.ch/.9 Plus d’informations concernant la norme sur le site http://www.bsigroup.com/Standards-and-Publications/How-we-can-help-you/Professional-Standards-Service/PAS-2050.
n Gaz à effet de serre résiduelsn CO2
Illustration 6: émissions de gaz à effet de serre en équivalents CO2 (CO2e) par kilo de métaux produits calculées avec la méthode «PRG à 100 ans» selon le GIEC (2007b). Données issues d’ecoinvent (2010).
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Où le gaz carbonique est-il rejeté et en quelles quantités?
L’illustrationci-dessusmontrelesémissionsanth-ropiques mondiales de CO2pourl’année2005,cal-culées par le projet de recherche européen EDGAR10. Il est particulièrement intéressant de noterquelesrégionsd’Amériquedunord,d’Europedel’ouest,deChineetduJaponsontcellesquipré-sententlesplusgrandessurfacesderejetdeCO2,
soitplusde50000tonnesparanetparcellule(encomparaison,en2009,5,6tonnesdeCO2 par per-sonne ont été émises en Suisse11). Une cellule mesure0.1°x0.1°,cequicorrespondapproximati-vementà10kmx10km.Lacartemontreégale-mentclairementlesémissionscauséesparletraficmaritime de marchandises.
10 Le projet de recherche EDGAR (http://edgar.jrc.ec.europa.eu/index.php) calcule les émissions des différents polluants anthropogènes dissous dans l’espace. Le calcul est réalisé à l’aide des données géographiques disponibles sur la densité de population, les réseaux de transport maritimes et terrestres, l’agriculture, etc.
11 Retrouvez ces données et d’autres encore relatives aux émissions de gaz à effet de serre en Suisse sur le site http://www.bafu.admin.ch/umwelt/status/03985/index.html?lang=fr.
Source: European Commission, Joint Research Centre (JRC)/Netherlands Environmental Assessment Agency (PBL). Emission Database for Global Atmospheric Research (EDGAR), release version 4.2. http://edgar.jrc.ec.europa.eu, 2011.
12 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Energie
La consommation d’énergie mondiale est actuellement assurée à 80 pour cent par les sources fossiles (IEA 2010). Les émissions de gaz carbonique (CO2) sont l’un des princi-paux indicateurs permettant de déterminer l’impact environnemental engendré par l’uti-lisation des sources d’énergie fossiles. En 2007, les émissions anthropiques totales de CO2 s’élevaient, selon le GIEC8, à 31 gigatonnes. La méthode «PRG à 100 ans» du GIEC est devenue la norme standard pour l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre.
Le gaz carbonique émis lors de la combustion desénergies fossilesest responsabledeprèsde60pourcentdesémissionsanthropiquesdegazàeffetdeserre.Les40pourcentrestantssontconstituésdegazcarbo-niqueémispard’autressources,deméthane,depro-toxyded’azote,dechlorofluorocarburesetd’autresgazàeffetdeserre(GIEC2007a).Onconstatedoncquel’utilisationdel’énergieestétroitementliéeàlaques-tionduclimat.Entantqu’indicateurdelaconsomma-tiond’énergie,laméthode«PRGà100ans»(potentielderéchauffementglobal)fournitunebonnebaseétantdonnéqu’elledécritentreautreslepotentield’effetdeserre des émissions de CO2(GIEC2007b).
PRG à 100 ansLaméthode«PRGà100ans»décritl’importancedel’impactclimatiqued’unequantitédonnéedegazàeffetdeserresurunepériodede100ans.Elleutilisecomme valeur de référence le potentiel de réchauffe-mentglobal d’unkilodegaz carbonique.L’impactclimatiquemoyende tous les autres gaz à effet deserre est donc indiqué en équivalents CO2. Pour le méthaneparexemple,leGIECacalculéunéquiva-lent CO2 de 21. Si l’on s’intéresse uniquement à la
questionénergétique,commec’estlecasici,princi-palement les émissions de CO2 sont pertinentes.
Legazcarboniquereprésenteprèsde90pourcentdesémissionstotalesdegazàeffetdeserreémislorsde la production de chacun des quatre métaux (voir illustration6).AvecdesémissionsdeCO2 de près de 15 tonnes par kilo demétal, le platine dépasse detroisàquatreordresdegrandeurlesémissionspro-duitesparlecuivre,lelithiumetlenéodyme.Cequiestparticulièrement intéressant,c’est le faitque lesémissions de CO2parkilodecuivresontde2,8kilos,soit un ordre de grandeur en dessous de celles dulithium alors que ces dernières représentent environ la moitié des émissions du néodyme.
Laméthode«PRGà100ans»estbaséesurdesdon-nées scientifiques solides et utilisée dans le mondeentier.Sonapplicationestrégiepardesnormesdiffé-rentes(parexemple,lanormebritanniquePAS20509).
Matière Surface
Eau Energie
8 Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat; voir http://www.ipcc.ch/.9 Plus d’informations concernant la norme sur le site http://www.bsigroup.com/Standards-and-Publications/How-we-can-help-you/Professional-Standards-Service/PAS-2050.
n Gaz à effet de serre résiduelsn CO2
Illustration 6: émissions de gaz à effet de serre en équivalents CO2 (CO2e) par kilo de métaux produits calculées avec la méthode «PRG à 100 ans» selon le GIEC (2007b). Données issues d’ecoinvent (2010).
16 000
14 000
12 000
10 000
8000
6000
4000
2000
0kg d
e C
O2e
par
kg
de
mét
al
Cu Li Nd Pt
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
13
Où le gaz carbonique est-il rejeté et en quelles quantités?
L’illustrationci-dessusmontrelesémissionsanth-ropiques mondiales de CO2pourl’année2005,cal-culées par le projet de recherche européen EDGAR10. Il est particulièrement intéressant de noterquelesrégionsd’Amériquedunord,d’Europedel’ouest,deChineetduJaponsontcellesquipré-sententlesplusgrandessurfacesderejetdeCO2,
soitplusde50000tonnesparanetparcellule(encomparaison,en2009,5,6tonnesdeCO2 par per-sonne ont été émises en Suisse11). Une cellule mesure0.1°x0.1°,cequicorrespondapproximati-vementà10kmx10km.Lacartemontreégale-mentclairementlesémissionscauséesparletraficmaritime de marchandises.
10 Le projet de recherche EDGAR (http://edgar.jrc.ec.europa.eu/index.php) calcule les émissions des différents polluants anthropogènes dissous dans l’espace. Le calcul est réalisé à l’aide des données géographiques disponibles sur la densité de population, les réseaux de transport maritimes et terrestres, l’agriculture, etc.
11 Retrouvez ces données et d’autres encore relatives aux émissions de gaz à effet de serre en Suisse sur le site http://www.bafu.admin.ch/umwelt/status/03985/index.html?lang=fr.
Source: European Commission, Joint Research Centre (JRC)/Netherlands Environmental Assessment Agency (PBL). Emission Database for Global Atmospheric Research (EDGAR), release version 4.2. http://edgar.jrc.ec.europa.eu, 2011.
14 15 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Eau
Selon les estimations, l’utilisation actuelle des ressources globales en eau douce s’élève à 2600 kilomètres cubes, le seuil maximum d’utilisation proposé étant de 4000 kilomètres cubes par an (Rockstrom et al. 2009). Malgré cette apparente «réserve d’eau», la disponi-bilité de l’eau ne peut aujourd’hui plus être garantie toute l’année dans différentes régions de la Terre. Des indicateurs permettant de décrire l’utilisation de l’eau et ses conséquences sont encore en cours d’élaboration.
Comme pour les indicateurs terrestres, il est toutaussi important que les indicateurs aquatiques décriventprécisémentlesconséquencesdel’utilisa-tiondesressourcesetce,aumoyendecritèresquivont bien au-delà d’un simple recensement de laquantité,maisquidéterminentaussi,parexemple,la pollution de l’eau, la disponibilité de l’eau ouencorel’originedel’eau.
Cesdernièresannées,différentesinitiativesontétélancéesafindecréerdesindicateursadéquatsper-mettant de déterminer l’utilisation de l’eau et sesconséquences12. Certains concepts et indicateurs sontencoreencoursd’élaboration.Lespossibilitésd’applicationdesindicateursexistantsrestenttoute-foisencorerelativementlimitéesaujourd’hui.
Empreinte aquatiqueL’undesindicateurslesplusconnuspourl’utilisa-tiondesressourceseneaudouce,c’estl’empreinteaquatique(enanglais:WaterFootprint)deHoekstraetal.(2011).Lagrandeurderéférenceestlevolume
d’eau. L’indicateur calcule et décrit plusieurs élé-mentsquantitatifsetqualitatifsàcesujet:
• Utilisationdel’eaudirecteetindirecte:lesquan-titésd’eauprisesenconsidérationsontcellesquisontdirectementutiliséesdansleproduit,maiségalement les flux indirects («eau virtuelle»).Selon cette méthode, on peut donc affirmerqu’une bouteille d’eau minérale d’un litrecontientbienentendudel’eauminérale(utilisa-tiondirectedel’eau),maiségalementl’eaupourlenettoyagedelabouteille(utilisationindirectedel’eau).
• Consommation de l’eau (quantité) et pollutiondel’eau(qualité):ondistinguetroistypesd’eau:l’eauvertequiestl’eaudepluie,l’eaubleuequidésigneleseauxdesurfaceeteauxsouterrainesqui se sont évaporées, qui se cachent dans leproduitouquiontétéextraitesd’unbassin-ver-santdonnéetl’eaugrisequidécritleniveaudepollutiondel’eauetsymboliselaquantitéd’eau
nécessairepourdiluerl’eaupolluéeafinquelavaleurlimitepuisseêtrerespectée.
Afin d’évaluer si l’utilisation d’un certain volumed’eau est critique ou non pour une région donnée(parexemple,pourlebassin-versantd’unruisseau),ce volume est comparé aux valeurs de disponibilité de l’eau.Commeces deuxvaleursfluctuent, ellesdoivent être mesurées de façon détaillée dans letempsetdansl’espace.
L’indicateuratoutd’abordétéappliquéauxproduitsagricolesetauxéconomiesnationales.Pourlapro-ductionindustrielleainsiquel’exploitationminière,nous manquons encore de données précises. Nous pouvons donc simplement calculer la somme des fluxd’eau,directsetindirects,nécessairesàlapro-ductiondesmétauxsurlabasedesdonnéesd’ecoin-vent(voirillustration7).Laproductiond’unkilodecuivre,delithiumoudenéodymerequiertenviron100mètrescubesd’eau.Pourunkilodeplatineenrevanche,c’estpresquetroisordresdegrandeurenplus qui sont nécessaires (90 000 m³).
Mêmesilesbasesméthodiquespourlesindicateursrelatifsàl’utilisationd’eauexistent,leurapplication
échouerégulièrementdansdesdomainescommelaproduction industrielle en raison du manque de données.C’estparexemplelecasdel’exploitationminière. Les bases de données existantes, tellesqu’ecoinvent, contiennent des données détailléessur l’eau, mais ces dernières ne sont enregistréesque si des indicateurs aquatiques correspondants ont été au préalable mis en œuvre.
Matière Surface
Eau Energie
Illustration 7: représentation logarithmique des quantités d’eau nécessaires selon ecoinvent (2010).
100 000
10 000
1000
100
10
0m3
d’e
au p
ar k
g d
e m
étal
Cu Li Nd Pt
12 Voir par exemple le groupe de travail ISO sur l’empreinte aquatique (voir http://www.iso.org/iso/iso_catalogue/catalogue_tc/catalogue_detail.htm?csnumber=43263) ou le groupe de travail WULCA (Water Use and Consumption in Life Cycle Assessment) de UNEP/SETAC (voir http://lcinitiative.unep.fr/sites/lcinit/default.asp?site=lcinit&page_id=2AAEA21D-4907-4E16-BF28-A63C072B6BF7).
14 15 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Eau
Selon les estimations, l’utilisation actuelle des ressources globales en eau douce s’élève à 2600 kilomètres cubes, le seuil maximum d’utilisation proposé étant de 4000 kilomètres cubes par an (Rockstrom et al. 2009). Malgré cette apparente «réserve d’eau», la disponi-bilité de l’eau ne peut aujourd’hui plus être garantie toute l’année dans différentes régions de la Terre. Des indicateurs permettant de décrire l’utilisation de l’eau et ses conséquences sont encore en cours d’élaboration.
Comme pour les indicateurs terrestres, il est toutaussi important que les indicateurs aquatiques décriventprécisémentlesconséquencesdel’utilisa-tiondesressourcesetce,aumoyendecritèresquivont bien au-delà d’un simple recensement de laquantité,maisquidéterminentaussi,parexemple,la pollution de l’eau, la disponibilité de l’eau ouencorel’originedel’eau.
Cesdernièresannées,différentesinitiativesontétélancéesafindecréerdesindicateursadéquatsper-mettant de déterminer l’utilisation de l’eau et sesconséquences12. Certains concepts et indicateurs sontencoreencoursd’élaboration.Lespossibilitésd’applicationdesindicateursexistantsrestenttoute-foisencorerelativementlimitéesaujourd’hui.
Empreinte aquatiqueL’undesindicateurslesplusconnuspourl’utilisa-tiondesressourceseneaudouce,c’estl’empreinteaquatique(enanglais:WaterFootprint)deHoekstraetal.(2011).Lagrandeurderéférenceestlevolume
d’eau. L’indicateur calcule et décrit plusieurs élé-mentsquantitatifsetqualitatifsàcesujet:
• Utilisationdel’eaudirecteetindirecte:lesquan-titésd’eauprisesenconsidérationsontcellesquisontdirectementutiliséesdansleproduit,maiségalement les flux indirects («eau virtuelle»).Selon cette méthode, on peut donc affirmerqu’une bouteille d’eau minérale d’un litrecontientbienentendudel’eauminérale(utilisa-tiondirectedel’eau),maiségalementl’eaupourlenettoyagedelabouteille(utilisationindirectedel’eau).
• Consommation de l’eau (quantité) et pollutiondel’eau(qualité):ondistinguetroistypesd’eau:l’eauvertequiestl’eaudepluie,l’eaubleuequidésigneleseauxdesurfaceeteauxsouterrainesqui se sont évaporées, qui se cachent dans leproduitouquiontétéextraitesd’unbassin-ver-santdonnéetl’eaugrisequidécritleniveaudepollutiondel’eauetsymboliselaquantitéd’eau
nécessairepourdiluerl’eaupolluéeafinquelavaleurlimitepuisseêtrerespectée.
Afin d’évaluer si l’utilisation d’un certain volumed’eau est critique ou non pour une région donnée(parexemple,pourlebassin-versantd’unruisseau),ce volume est comparé aux valeurs de disponibilité de l’eau.Commeces deuxvaleursfluctuent, ellesdoivent être mesurées de façon détaillée dans letempsetdansl’espace.
L’indicateuratoutd’abordétéappliquéauxproduitsagricolesetauxéconomiesnationales.Pourlapro-ductionindustrielleainsiquel’exploitationminière,nous manquons encore de données précises. Nous pouvons donc simplement calculer la somme des fluxd’eau,directsetindirects,nécessairesàlapro-ductiondesmétauxsurlabasedesdonnéesd’ecoin-vent(voirillustration7).Laproductiond’unkilodecuivre,delithiumoudenéodymerequiertenviron100mètrescubesd’eau.Pourunkilodeplatineenrevanche,c’estpresquetroisordresdegrandeurenplus qui sont nécessaires (90 000 m³).
Mêmesilesbasesméthodiquespourlesindicateursrelatifsàl’utilisationd’eauexistent,leurapplication
échouerégulièrementdansdesdomainescommelaproduction industrielle en raison du manque de données.C’estparexemplelecasdel’exploitationminière. Les bases de données existantes, tellesqu’ecoinvent, contiennent des données détailléessur l’eau, mais ces dernières ne sont enregistréesque si des indicateurs aquatiques correspondants ont été au préalable mis en œuvre.
Matière Surface
Eau Energie
Illustration 7: représentation logarithmique des quantités d’eau nécessaires selon ecoinvent (2010).
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étal
Cu Li Nd Pt
12 Voir par exemple le groupe de travail ISO sur l’empreinte aquatique (voir http://www.iso.org/iso/iso_catalogue/catalogue_tc/catalogue_detail.htm?csnumber=43263) ou le groupe de travail WULCA (Water Use and Consumption in Life Cycle Assessment) de UNEP/SETAC (voir http://lcinitiative.unep.fr/sites/lcinit/default.asp?site=lcinit&page_id=2AAEA21D-4907-4E16-BF28-A63C072B6BF7).
17 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Accès de la population rurale à des installations sanitaires
L’accèsàdel’eaupotablepropreetàdesinstalla-tionssanitairesestunfacteurcapitalpourl’hygièneet la santé des personnes. Dans beaucoup des pays
envoiededéveloppement,plusde50pourcentdela population rurale vit sans infrastructures sani-taires(nombredel’année2010).
16
n 90 à 100 pour centn 76 à 90 pour centn 50 à 75 pour centn Moins que 50 pour centn Données insuffisantes ou pas applicables
Source: Progress on Drinking Water and Sanitation, 2012 Update, Unicef and WHO
Conclusion
Plus l’intervention de l’homme dans la nature seraintenseetglobale,pluslesinteractionsentrel’hommeetl’environnementserontcomplexes.Desindicateursadéquats permettent de mieux comprendre et évaluer lesconséquencesdesactionshumainesafinquenouspuissionsàl’aveniradopterdesmesuresdurablespourl’environnement.
Cette brochure présente les méthodes et indicateurs les pluscourantspourlesquatrecatégoriesderessourcesnaturelles(Matière,Surface,EnergieetEau)etlesmetenapplication–àtitred’exemple–danslecadredelaproduction d’un kilo de cuivre, de lithium, de néo-dyme et de platine à partir de matières premières.L’applicationdesindicateursauxquatremétauxcitésadonnélieuàunordrehiérarchiquesimilaireentermesdeconsommationdesressourcesetd’impactsurl’en-vironnement:c’estlaproductiond’unkilodeplatinequiprésentelesplusgrandsécarts.Enrevanche,sil’onanalyse la situation de la production annuelle mon-diale des différents métaux – comme illustré parl’exemple de l’empreinte écologique – on constate(voirtableau1,page5)quec’estlecuivre,etnonpasleplatine,quiconsommeleplusderessourcesetquiadoncleplusgrandimpactsurl’environnement(voiràcesujetHertwichetal.(2010)).
Enprincipe,ilconvientderespectercequisuitpourlesindicateursdestinésàévaluerl’utilisationdesres-sourcesnaturelles:lesindicateursdoiventchaquefoiss’intéresser de près à un autre aspect de la réalité,comme si l’observateur porte des lunettes avec desverres en différentes couleurs. Ils doivent en outre s’appuyersurdifférentesméthodesavecdessupposi-tionsetdessimplificationsspécifiques,grâceàquoiilspourront satisfaireauxexigencesen termesdevali-dité,dereprésentativité,defiabilité,d’orientation,detransparence, d’accessibilité, de compréhensibilité etd’applicabilité(voirparexempleWägeretal.(2010)).
L’indicateur MIPS s’intéresse exclusivement à laconsommationdematièresetnonàsesimpactssur
l’environnement.L’idéeàlabasedecetindicateur,le«sac à dos écologique»,estfacileàinterpréteretàappliquer.Toutefois,leMIPSnepeutêtreglobale-ment considéré comme un indicateur permettant de mesurerl’impactdel’utilisationdematièressurl’en-vironnement.
L’empreinte écologique tient compte des res-sourcesrenouvelables,calculéessurlabasedel’uti-lisation des surfaces biologiquement actives. L’undesgrandsavantagesdecettemétaphorede l’em-preinte écologique, c’est qu’elle est facilementaccessibleàunlargepublic.Sileconceptestappli-quéauxrégionsetauxpays,ilillustreassezclaire-ment l’évolution dans le temps. Néanmoins, laméthodenécessiteunecertainecapacitéd’abstrac-tion,carelleétablitunedistinctionentredeszonesterrestres calculées directement et indirectement. Pour les quatre métaux analysés, les surfaces decompensation des émissions de CO2 représentent une part de 90 pour cent et plus du résultat.
L’indicateur terrestre inclus dans la méthode d’évaluation ReCiPe, spécialement conçue pour la réalisation des écobilans. Celui-ci décrit claire-mentl’impactenvironnementaldelapertedelabio-diversitédueàl’utilisationdessols.Labasededon-nées utilisée par cette méthode est limitée géographiquement. Une utilisation mondiale estdonc à (re)mettre en question.À défaut d’alterna-tives,lesexpertsresponsablesdelaréalisationdesécobilans ont néanmoins régulièrement recours àl’indicateurterrestreReCiPe–toutentenantcomptede ses faiblesses.
Lebutpoursuiviparl’indicateur«PRG à 100 ans» estd’évaluerlepotentielderéchauffementglobaldesgazàeffetdeserresurunepériodede100ans.Etantdonnéquel’indicateurs’appuiesurlesémissionsdeCO2,ilestrégulièrementutilisépourévaluerl’utili-sationdesénergiesfossiles.Maisle«PRGà100ans»nemesurequelessourcesd’énergiefossilesetnonles
17 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturellesIndicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
Accès de la population rurale à des installations sanitaires
L’accèsàdel’eaupotablepropreetàdesinstalla-tionssanitairesestunfacteurcapitalpourl’hygièneet la santé des personnes. Dans beaucoup des pays
envoiededéveloppement,plusde50pourcentdela population rurale vit sans infrastructures sani-taires(nombredel’année2010).
16
n 90 à 100 pour centn 76 à 90 pour centn 50 à 75 pour centn Moins que 50 pour centn Données insuffisantes ou pas applicables
Source: Progress on Drinking Water and Sanitation, 2012 Update, Unicef and WHO
Conclusion
Plus l’intervention de l’homme dans la nature seraintenseetglobale,pluslesinteractionsentrel’hommeetl’environnementserontcomplexes.Desindicateursadéquats permettent de mieux comprendre et évaluer lesconséquencesdesactionshumainesafinquenouspuissionsàl’aveniradopterdesmesuresdurablespourl’environnement.
Cette brochure présente les méthodes et indicateurs les pluscourantspourlesquatrecatégoriesderessourcesnaturelles(Matière,Surface,EnergieetEau)etlesmetenapplication–àtitred’exemple–danslecadredelaproduction d’un kilo de cuivre, de lithium, de néo-dyme et de platine à partir de matières premières.L’applicationdesindicateursauxquatremétauxcitésadonnélieuàunordrehiérarchiquesimilaireentermesdeconsommationdesressourcesetd’impactsurl’en-vironnement:c’estlaproductiond’unkilodeplatinequiprésentelesplusgrandsécarts.Enrevanche,sil’onanalyse la situation de la production annuelle mon-diale des différents métaux – comme illustré parl’exemple de l’empreinte écologique – on constate(voirtableau1,page5)quec’estlecuivre,etnonpasleplatine,quiconsommeleplusderessourcesetquiadoncleplusgrandimpactsurl’environnement(voiràcesujetHertwichetal.(2010)).
Enprincipe,ilconvientderespectercequisuitpourlesindicateursdestinésàévaluerl’utilisationdesres-sourcesnaturelles:lesindicateursdoiventchaquefoiss’intéresser de près à un autre aspect de la réalité,comme si l’observateur porte des lunettes avec desverres en différentes couleurs. Ils doivent en outre s’appuyersurdifférentesméthodesavecdessupposi-tionsetdessimplificationsspécifiques,grâceàquoiilspourront satisfaireauxexigencesen termesdevali-dité,dereprésentativité,defiabilité,d’orientation,detransparence, d’accessibilité, de compréhensibilité etd’applicabilité(voirparexempleWägeretal.(2010)).
L’indicateur MIPS s’intéresse exclusivement à laconsommationdematièresetnonàsesimpactssur
l’environnement.L’idéeàlabasedecetindicateur,le«sac à dos écologique»,estfacileàinterpréteretàappliquer.Toutefois,leMIPSnepeutêtreglobale-ment considéré comme un indicateur permettant de mesurerl’impactdel’utilisationdematièressurl’en-vironnement.
L’empreinte écologique tient compte des res-sourcesrenouvelables,calculéessurlabasedel’uti-lisation des surfaces biologiquement actives. L’undesgrandsavantagesdecettemétaphorede l’em-preinte écologique, c’est qu’elle est facilementaccessibleàunlargepublic.Sileconceptestappli-quéauxrégionsetauxpays,ilillustreassezclaire-ment l’évolution dans le temps. Néanmoins, laméthodenécessiteunecertainecapacitéd’abstrac-tion,carelleétablitunedistinctionentredeszonesterrestres calculées directement et indirectement. Pour les quatre métaux analysés, les surfaces decompensation des émissions de CO2 représentent une part de 90 pour cent et plus du résultat.
L’indicateur terrestre inclus dans la méthode d’évaluation ReCiPe, spécialement conçue pour la réalisation des écobilans. Celui-ci décrit claire-mentl’impactenvironnementaldelapertedelabio-diversitédueàl’utilisationdessols.Labasededon-nées utilisée par cette méthode est limitée géographiquement. Une utilisation mondiale estdonc à (re)mettre en question.À défaut d’alterna-tives,lesexpertsresponsablesdelaréalisationdesécobilans ont néanmoins régulièrement recours àl’indicateurterrestreReCiPe–toutentenantcomptede ses faiblesses.
Lebutpoursuiviparl’indicateur«PRG à 100 ans» estd’évaluerlepotentielderéchauffementglobaldesgazàeffetdeserresurunepériodede100ans.Etantdonnéquel’indicateurs’appuiesurlesémissionsdeCO2,ilestrégulièrementutilisépourévaluerl’utili-sationdesénergiesfossiles.Maisle«PRGà100ans»nemesurequelessourcesd’énergiefossilesetnonles
18 19 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
capacités renouvelables de ces sources. La méthode reposesurdesbasesscientifiquessolides,elleestfiableetfacileàappliquer.
L’indicateurdel’empreinte aquatiques’intéresseàlaquantitéd’eauconsomméeetpolluée.Sonobjectifestd’évaluerladisponibilitédel’eaudanslesbassins-versants.L’indicateurestcertesfacileàcomprendre,maislesimpactssurl’environnementnesonttoutefoisillustrésquedemanièreimplicite(eau«grise»).Enrai-son dumanque de données disponibles, il n’est pasencore possible de l’utiliser dans certains secteurs,notammentceluidel’exploitationminière.
Les indicateurs décrits dans la présente brochure sont déjà utilisés aujourd’hui dans bon nombre deprocessus de décision. Le «PRG à 100 ans», parexemple, a trouvé une application pratique dans lalégislation suisse13 sur la taxation des carburants.
Conformément à l’ordonnance sur l’imposition deshuiles minérales, les carburants constitués dematières premières renouvelables (biocarburants) sont exonérés de l’impôt sur les huiles minérales,danslamesureoùilsremplissentcertainscritèresdedurabilité.Lepremiercritèreestqu’unbiocarburantdoit,depuissacultureet jusqu’àsaconsommation,généreraumoins40pourcentd’émissionsdegazàeffetdeserreenmoinsparrapportàl’essence.Selonlesdeuxautrescritèresàrespecter,unbiocarburant,depuissacultureetjusqu’àsaconsommation,nepeutgénérer une charge environnementale largementsupérieureàcelled’uncarburantfossile(<125%14) et nepeutmenacerni lemaintiendes forêts tropi-cales, ni la diversité biologique. Cette législations’appuiesuruneétudemenéepourlecomptedeplu-sieursofficesfédérauximpliquésetayantanalysélesbiocarburantsexistantsd’unpointdevueécologique(Zah2007).
13 Retrouvez de plus amples informations à ce sujet dans la loi sur l’imposition des huiles minérales (MinöStG), l’ordonnance sur l’imposition des huiles minérales (MinöStV) et dans l’ordonnance sur l’écobilan des carburants (TrÖbiV).
14 Cette évaluation a été réalisée avec l’aide de la méthode des unités de charge écologiques (UCE) (voir http://www.bafu.admin.ch/dokumentation/umwelt/08880/08908/index.html?lang=fr)
Lemondepolitiquen’esttoutefoispasleseulàpro-fiterdes indicateurs relatifs à l’utilisationdes res-sources naturelles. Aujourd’hui, ces indicateurssont utilisés tant par des particuliers (lors d’unedécision d’achat, par exemple) que par des entre-prises (lorsque les processus de production doivent êtreaméliorés,parexemple)oumêmedespaysetdescommunautésd’Etats(parexemplelorsquedesdécisionspolitiquesdoiventêtreprisespourencou-ragerlesnouvellestechnologies).
L’utilisateurd’unindicateurdoitêtrebienconscientquechaqueindicateuradesavantagesetdesincon-vénientsousesproprespossibilités/limites.Enfindecompte, c’est toujours le contexted’applicationspécifique qui doit déterminer quel indicateur ouquellecombinaisond’indicateursestleplusappro-prié. Une condition préalable importante pour la sélectionappropriéeest en tout casunedéfinitionéclairée et précise des objectifs que nous voulons atteindre sur le chemin vers une utilisation plus durable de nos ressources naturelles.
Illustration 8. Emissions de gaz à effet de serre et impact environnemental des biocarburants par rapport à l’essence. Les carburants (dans la zone incarnadine) satisfont aux exigences minimales imposées pour l’exonération de l’imposition sur les huiles minérales, tant en termes d’émissions de gaz à effet de serre que d’impact environnemental. (Source: Empa)
Source: Empa
Imp
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06
)
300
250
200
150
100
50
0
Emissions de gaz à effet de serre
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
◆ n Méthane ◆ n Ethanol ◆ n Ester méthylique (XME)
n Lisier, optimisé
Canne à sucre (Brésil) ◆
Biomasse (CH) ◆Bois, lit fixe ◆ ◆ Bois, syngas
n Huile de cuisson usagée (CH)
◆ Soja (USA)◆ Colza CH)
◆ Palmiers à huile (Malaisie)
◆ Herbe, bioraffinerie
◆ Colza (EU)◆ Maïs (USA)
n Boues d’épuration
n Biodéchets
n Lisier
Soja (Brésil)◆
Essence, à basse teneur en souffre
◆◆ Diesel, à basse teneur en souffre
◆ Gaz naturel
◆ Composé de matières premières n Composé de résidus
Impressum
Auteurs: Fabian Blaser, Patrick Wäger, Heinz Böni
Collaboration à la rédaction: Bert Beyers, Beatrice Huber
Révision: Hans Hänni, Christian Ludwig, Sonja Studer, Ulrich W. Suter, Urs von Stockar, Andreas Zuberbühler
Illustration: Fotolia, Andy Braun
1re édition, juin 2012
18 19 Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles Indicateurs destinés à évaluer l’utilisation des ressources naturelles
capacités renouvelables de ces sources. La méthode reposesurdesbasesscientifiquessolides,elleestfiableetfacileàappliquer.
L’indicateurdel’empreinte aquatiques’intéresseàlaquantitéd’eauconsomméeetpolluée.Sonobjectifestd’évaluerladisponibilitédel’eaudanslesbassins-versants.L’indicateurestcertesfacileàcomprendre,maislesimpactssurl’environnementnesonttoutefoisillustrésquedemanièreimplicite(eau«grise»).Enrai-son dumanque de données disponibles, il n’est pasencore possible de l’utiliser dans certains secteurs,notammentceluidel’exploitationminière.
Les indicateurs décrits dans la présente brochure sont déjà utilisés aujourd’hui dans bon nombre deprocessus de décision. Le «PRG à 100 ans», parexemple, a trouvé une application pratique dans lalégislation suisse13 sur la taxation des carburants.
Conformément à l’ordonnance sur l’imposition deshuiles minérales, les carburants constitués dematières premières renouvelables (biocarburants) sont exonérés de l’impôt sur les huiles minérales,danslamesureoùilsremplissentcertainscritèresdedurabilité.Lepremiercritèreestqu’unbiocarburantdoit,depuissacultureet jusqu’àsaconsommation,généreraumoins40pourcentd’émissionsdegazàeffetdeserreenmoinsparrapportàl’essence.Selonlesdeuxautrescritèresàrespecter,unbiocarburant,depuissacultureetjusqu’àsaconsommation,nepeutgénérer une charge environnementale largementsupérieureàcelled’uncarburantfossile(<125%14) et nepeutmenacerni lemaintiendes forêts tropi-cales, ni la diversité biologique. Cette législations’appuiesuruneétudemenéepourlecomptedeplu-sieursofficesfédérauximpliquésetayantanalysélesbiocarburantsexistantsd’unpointdevueécologique(Zah2007).
13 Retrouvez de plus amples informations à ce sujet dans la loi sur l’imposition des huiles minérales (MinöStG), l’ordonnance sur l’imposition des huiles minérales (MinöStV) et dans l’ordonnance sur l’écobilan des carburants (TrÖbiV).
14 Cette évaluation a été réalisée avec l’aide de la méthode des unités de charge écologiques (UCE) (voir http://www.bafu.admin.ch/dokumentation/umwelt/08880/08908/index.html?lang=fr)
Lemondepolitiquen’esttoutefoispasleseulàpro-fiterdes indicateurs relatifs à l’utilisationdes res-sources naturelles. Aujourd’hui, ces indicateurssont utilisés tant par des particuliers (lors d’unedécision d’achat, par exemple) que par des entre-prises (lorsque les processus de production doivent êtreaméliorés,parexemple)oumêmedespaysetdescommunautésd’Etats(parexemplelorsquedesdécisionspolitiquesdoiventêtreprisespourencou-ragerlesnouvellestechnologies).
L’utilisateurd’unindicateurdoitêtrebienconscientquechaqueindicateuradesavantagesetdesincon-vénientsousesproprespossibilités/limites.Enfindecompte, c’est toujours le contexted’applicationspécifique qui doit déterminer quel indicateur ouquellecombinaisond’indicateursestleplusappro-prié. Une condition préalable importante pour la sélectionappropriéeest en tout casunedéfinitionéclairée et précise des objectifs que nous voulons atteindre sur le chemin vers une utilisation plus durable de nos ressources naturelles.
Illustration 8. Emissions de gaz à effet de serre et impact environnemental des biocarburants par rapport à l’essence. Les carburants (dans la zone incarnadine) satisfont aux exigences minimales imposées pour l’exonération de l’imposition sur les huiles minérales, tant en termes d’émissions de gaz à effet de serre que d’impact environnemental. (Source: Empa)
Source: Empa
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Emissions de gaz à effet de serre
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
◆ n Méthane ◆ n Ethanol ◆ n Ester méthylique (XME)
n Lisier, optimisé
Canne à sucre (Brésil) ◆
Biomasse (CH) ◆Bois, lit fixe ◆ ◆ Bois, syngas
n Huile de cuisson usagée (CH)
◆ Soja (USA)◆ Colza CH)
◆ Palmiers à huile (Malaisie)
◆ Herbe, bioraffinerie
◆ Colza (EU)◆ Maïs (USA)
n Boues d’épuration
n Biodéchets
n Lisier
Soja (Brésil)◆
Essence, à basse teneur en souffre
◆◆ Diesel, à basse teneur en souffre
◆ Gaz naturel
◆ Composé de matières premières n Composé de résidus
Impressum
Auteurs: Fabian Blaser, Patrick Wäger, Heinz Böni
Collaboration à la rédaction: Bert Beyers, Beatrice Huber
Révision: Hans Hänni, Christian Ludwig, Sonja Studer, Ulrich W. Suter, Urs von Stockar, Andreas Zuberbühler
Illustration: Fotolia, Andy Braun
1re édition, juin 2012
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