-
Trim
estrie
l - B
urea
u de
dép
ôt: Br
uxel
les
X - N°
d’ag
réat
ion:
P 7
0132
3
www.polytechniquebruxelles.beG Square#13 I décembre 2014
Le magazine de l’École polytechnique de Bruxelles et de ses
Alumni
POUR LES ÉTUDIANTS!
Zoom sur le Cercle Polytechnique et le Bureau des Étudiants
de Polytechnique
PAR LES ÉTUDIANTS...
Véronique Halloin se donne à fond pour le FNRS / p. 6
Benjamin Genêt: la lumière sur le black-out / p. 9
Marius Gilbert, entre Ebola et grippe aviaire / p. 10
Jean-Pierre Vanbergen et Jacques Wauters en sécurité / p. 14
CP et BEP: aux côtés des étudiants pour leur réussite / p.
16
ET AUSSI
-
Pour d’autres informations Alumni: www.airbr.be.
3
Ingénieurs,
oui toujours…
Du toujours vert Émile Peeters (ICME 1959), explorateur de notre
terroir architectural, culturel et viticole, plébiscité
Belgium-trotter des Alumni (A.Ir.Br.), au groupe Delta, animé par
l’inoxydable promotion 58, qui nous concocte ce 16 décembre un
rendez-vous avec Solar Impulse 2, les anciens ne lèvent pas le
pied!
À l’autre bout de la pyramide, Pierre Henneaux (ICPhys 2009) et
son équipe ont réuni près de 90 parrains, diplômés entre 1956 et
2014, et 120 filleuls à la 4e édition du parrainage des masters.
Les jeunes ne sont pas en reste!
Plus intimiste, business-focused, polytechLINK, notre networking
event porté sur les fonts baptismaux en octobre, accueillera ce 9
décembre Jean-Luc Pening (IAAG 1983), «L’aveugle qui donne à voir».
Il nous révélera ce qu’un Tandem Coach ingénieux peut apporter à
une vision de vie et comment le coaching peut contribuer au
développement d’un leadership moderne et efficace.
Enfin, ce 5 décembre, c’est la 4e édition de la Journée de
l’Ingénieur! Le thème «L’ingénieur biomédical: du prototype à la
spin-off» nous plongera dans l’univers fascinant de la jeune
filière biomédicale. Pour suivre, Stéphanie van Rossum (IC Phys
1999) nous initiera aux arcanes du marketing avec «From engineer to
marketeer: le fabuleux destin d’une fille de pub». Et, en prélude à
la Sainte-Barbe, le cocktail au labo d’électricité, ultime occasion
de rendre hommage aux vénérables machines électriques promises à la
retraite, à 67 ans et plus.
Ne manquez pas ça...
Michel Vanderstocken Président École polytechnique de Bruxelles
Alumni
édItoà la une
décret Marcourt
Voici les clésAdopté en novembre 2013 par la Fédération
Wallonie-Bruxelles, le décret Marcourt suscite de nombreuses
questions sur le cours des études. Réponses et perspectives.
Avant tout, un petit éclaircissement... Le décret Marcourt
comprend deux parties majeures. Tout d’abord, celle qui lui a valu
le qualificatif de «décret paysage», puisqu’elle concerne la
réorganisation de tout l’enseignement supérieur en Fédération
Wallonie-Bruxelles, avec la création d’une nouvelle structure
faîtière: l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur
(ARES). Laissons de côté ce processus en cours dans les sphères
institutionnelles pour nous intéresser à la suivante, qui a déjà
marqué la rentrée 2014-2015: la partie destinée à réaménager
l’organisation des études et le parcours de l’étudiant.
Études à crédits«L’idée maîtresse», tient à préciser Frédéric
Robert, Vice-Doyen pour l’Enseignement, «c’est que l’étudiant aura
un peu plus les clés en main: il sera un peu plus maître de son
cursus et pourra y avancer à son rythme.» Car la notion d’année
d’études, c’est fi-ni! Les étudiants progressent désormais avec
l’objectif d’accumuler 60 crédits annuels. Seuls les BA1 (déjà dans
le régime du décret cette année) ont la contrainte de réussir au
moins 45 crédits de leur programme, sans quoi ils demeureront «en
première année»... «Excepté pour les étudiants de BA1, la notion
d’échec d’une année disparaît», reprend notre Vice-Doyen. «Selon
les cours qu’il réussit ou pas, l’étudiant progressera de toute
façon dans son cursus, tenant compte du programme annuel proposé
par l’université et des éventuels prérequis. Le système offre
davantage de souplesse, mais les crédits non accumulés devront être
gagnés un jour! Pour réussir en cinq ans, il faudra travailler
autant qu’avant (sourire).»
Réussite et programmesAutre fait marquant du décret Marcourt: le
seuil de réussite définitive d’un cours est ramené de 12 à 10 sur
20. «L’étudiant sera davantage poussé à réussir individuellement
chaque cours», assure Frédéric Robert. En effet, la disparition de
la notion d’année d’études entraîne celle de la délibération
annuelle, qui permettait de rattraper certains étudiants à la
moyenne globale satisfaisante mais ayant eu l’un ou l’autre
«pépin». «Si un étudiant a 10 sur 20, c’est maintenant réussi une
fois pour toutes. Mais c’est à double
tranchant: s’il a 9 sur 20, c’est raté, et sauf en fin de cycle
où l’on pourra tolérer l’un ou l’autre échec au total des 180 (BA)
ou 120 (MA) crédits, il faudra qu’il représente l’examen l’année
suivante...»Surfant sur les changements amenés par le décret
Marcourt, l’École a en outre entrepris une réforme importante… «Au
15 septembre 2015, quand les règles du décret Marcourt
s’appliqueront à tous nos étudiants, de tout nouveaux programmes
entreront en vigueur sur l’ensemble des 5 années de notre formation
d’Ingénieur. Un travail intense est en cours depuis plusieurs
mois!» Nul doute que nous en reparlerons dans ces pages.
© F
rédé
ric R
aeve
ns
-
ACTU
ECOTROPHELIA
Nos bioingénieurs au petit lait
Comme l’an passé, des étudiants bioingénieurs ont participé au
projet Ecotrophelia: l’un des groupes termine en 2e position
nationale. Le but de ce concours, organisé par la FEVIA, est de
développer un produit alimentaire éco-innovant. Les projets issus
de groupes d’étudiants de l’enseignement supérieur de tout le pays
sont évalués par un panel de spécialistes et de chefs d’entreprises
agro-alimentaires belges. Cette année, deux groupes de nos
bioingénieurs ont participé. Un premier a développé, en
collaboration avec des étudiants de la SBS-EM, Natyboost, une
boisson fruitée énergétique locale et bonne pour la santé. Le
second a présenté Opti’lait, une boisson à base de lactosérum à
mélanger à des billes de chocolat. Opti’lait s’est classée deuxième
ex aequo au concours national, derrière une bière au café
développée par des étudiants de Louvain.
AGORA - AGENDA
ILS NOUS ONT QUITTÉS
Joseph Francou (ICMi 1950) Robert Warson (ICMi 1958) Claude
Vermeulen (ICME 1969)
Paul De Vos (ICC 1945) Alexis Osipenco (ICME 1952)
Paul Mahieu (ICME 1949) Thyl Cuykens (ICC 1966) Yves De Bock
(ICPhys 1983)
Raymond Jochmans (ICME 1947)
Nous présentons aux familles et aux proches nos plus sincères
condoléances.
Mardi 16 décembre 2014DÉJEUNER
CONFÉRENCE DELTA
«Solar Impulse 2». Lors de la première conférence Delta par
Claude Michel, il y a quelques années, les chances d’arriver à
construire d’un seul coup un avion solaire capable de faire le tour
du monde sans carburant avaient été jugées faibles, d’où un premier
prototype plus rudimentaire: Solar Impulse 1. Sur base de cette
expérience, un deuxième engin, Solar Impulse 2, a été mis en
chantier dès 2011. Cet avion monoplace révolutionnaire en fi bre de
carbone possède une envergure supérieure à celle d’un Boeing
747-800 (72 m) pour le poids d’une voiture (2.300 kg).
Claude Michel est Docteur Ingénieur et encore Head of the Solvay
Solar Impulse Partnership.
Dès 12h15, UAE (Maison des Anciens de l’ULB), Boulevard du
Triomphe, 1050 Bruxelles (accès 4).
Réservation avant le 13 décembre au Secrétariat Alumni (25 ¤
tout compris pour les membres et leur conjoint, les étudiants et
les membres UAE; 37 ¤ pour les non-membres; compte BE96 0012 7401
7905, BIC GEBABEBB; avec mention nom + conférence Delta). Tél.:
02/650.27.28. E-mail: [email protected].
NOUVELLES DE NOS SPIN-OFFS
AMIA, DART et GeoFOAMIA Systems en croissance Cette spin-off a
pour objectif d’aider les industries manufacturières à optimiser
leur agencement d’usine en boostant les fl ux de production et à
être plus réactives face aux changements du marché. AMIA Systems
commercialise le logiciel SIMOGGA (Simultaneous Multi Objective
Grouping Generic Algorithm). Cet outil se base sur une approche
collaborative qui réunit tous les acteurs concernés par une
réorganisation d’atelier de production. Avec près de 600.000 €
injectés par les FFF (Fondateurs et amis) et Theodorus 3, les
besoins de la spin-off sont couverts pour 2 ans. Une première
version SaaS (sorte d’ERP du bâtiment) devrait bientôt être
commercialisée.
DART Consulting: gros contrat Issue de l’unité Qalinca-Labs,
cette spin-off a décroché un important contrat international
www.polytechniquebruxelles.be /
alumni.polytechniquebruxelles.be
pour le compte du Cluster for Logistics Luxembourg. Active dans
l’aide à la décision stratégique et opérationnelle en matière de
transport, logistique, supply chain et mobilité, DART Consulting a
obtenu le marché lié à l’audit des entreprises luxembourgeoises
candidates au label écologique Lean & Green.
Lancement de GeoFO Industrie du pétrole, sismologie, défense,
etc. De nombreux secteurs connaissent un besoin croissant de
capteurs inertiels de haute résolution, robustes aux chocs et
environnements hostiles (à prix contenu). Le but de Géophone à
Fibre Optique (GeoFO) est de développer et de commercialiser une
nouvelle génération de capteurs inertiels de haute performance en
combinant la robustesse mécanique d’un géophone à la précision de
techniques de métrologie optique.
AMIA Systems: Dr Emmanuelle Vin, [email protected]
DART Consulting: Nicolas Rigo (gérant), [email protected].
Tél.: 0479/291.164.
GeoFO: Ir. Lionel Fueyo Roza, Pr Christophe Collette
-
5
DOUBLES DIPLÔMES
1re convention avec le Japon
Après la convention signée en 2013 avec la Beihang University
(Pékin), l’École en a signée une nouvelle avec la Keio University
(Japon) qui, comme l’ULB, est membre de l’Association TIME. Un
étudiant peut désormais effectuer son MA2 (étendu à 2 années
académiques) au Japon. À l’issue du programme, il obtient les deux
diplômes.
g2 est une publication de l’École polytechnique de Bruxelles,
Université libre de Bruxelles, CP 165/01, avenue Roosevelt 50, 1050
Bruxelles ÉDITEURS RESPONSABLES Jean-Claude Maun et Michel
Vanderstocken, École polytechnnique de Bruxelles, Université libre
de Bruxelles, CP 165/01, avenue Roosevelt 50, 1050 Bruxelles
RÉALISATION ET PRODUCTION Téléphone: 02/640.49.13 Fax:
02/640.97.56. E-mail: [email protected]. Web: www.elixis.be. RÉDACTEUR
EN CHEF Philippe De Doncker DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Hugues Henry
RÉDACTION Philippe De Doncker, Claudine De Kock, Élise Dubuisson,
Hugues Henry, Michel Vanderstocken COMITÉ DE RÉDACTION Philippe De
Doncker, Benoit Haut, Elie Misrachi, André Pening, Georges-Éric Te
Kolste, Michel Vanderstocken, Laurent Violon PHOTOS Frédéric
Raevens, archives ULB PHOTO DE COUVERTURE Frédéric Raevens MAQUETTE
Marie Bourgois COORDINATION GRAPHIQUE Frederico Anzalone IMPRESSION
Artoos PUBLICITÉ [email protected]. Trimestriel.
Tirage: 4.000 exemplaires. Pour toute suggestion de thème d’article
ou pour nous adresser vos dernières nouvelles d’ordre
professionnel: [email protected]. Changements
d’adresse: [email protected].
Les mentions d’entreprises le sont à titre documentaire. Les
articles, dessins, photos illustrant la revue g2 ne comportent pas
de publicité. Les articles, opinions, dessins et photos contenus
dans cette revue le sont sous la seule responsabilité de leurs
auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction
réservés pour tous pays.
SMART CITY BLOCK
En quête d’îlots porteurs
Le projet Smart City Block (SCB) a pour objectif de concevoir et
de faciliter la rénovation d’îlots (pâtés de maisons) à Bruxelles.
Il s’agit d’un projet lancé par l’École (Beams-Energy) en 2011
grâce au soutien de la société Electrabel. Après une première phase
d’étude, il s’agit à présent de sélectionner un îlot bruxellois afi
n de «co-élaborer» un projet qui s’inscrive dans l’optique SCB avec
ses habitants. L’équipe SCB (Prs J.C. Maun, F. Klopfert, O.
Mortehan et H. Joachain) est à la recherche d’îlots porteurs d’une
telle dynamique durable et participative. Si vous êtes intéressé ou
si vous connaissez des îlots qui pourraient s’inscrire dans cette
dynamique, merci de nous contacter.
[email protected] / www.smartcityblock.be
FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES
Premiers Biomed Days
Trois jours, trois campus, trois thèmes! La fi lière Biomed de
l’EPB inaugure une série de 3 journées de séminaires
inter-universitaires autour des aspects éthiques et industriels
liés au métier de l’ingénieur biomédical. Les Biomed Days sont
coorganisés par le Pr Olivier Debeir du laboratoire LISA. Thèmes:
Biomedical technologies/industry, Clinical aspects, Value-creation
and legal environment.
http://biomed-days.ulb.ac.be/
IR. BELGIUM GOLF TROPHY
Les Ingénieurs sur le Green!
L’Ir. Belgium Golf Trophy (IRBGT) a été créé à l’initiative de
Daniel Beerens (AIL 1971). La première édition affi chait un
programme ambitieux, avec 4 tournois qualifi catifs durant l’année,
et une fi nale le 20 septembre dernier à Louvain-la-Neuve. Belle
participation d’une quarantaine d’Ingénieurs de toutes les écoles,
avec en particulier une demi-douzaine d’EPB Alumni. Le Challenge
des Ingénieurs, lui, n’en était pas à ses premiers greens puisque
cette compétition annuelle se tenait pour la 71e fois! Sous la
houlette de Charles-Édouard Beyne (AIL 1995), le Challenge a
rassemblé 35 ingénieurs civils et agronomes sur le terrain de
Rigenée, le 29 août, dont une douzaine de membres de l’EPB Alumni.
Fort de son premier succès, l’IRBGT proposera un nouveau tournoi en
2015. Quant à la prochaine édition du Challenge des Ingénieurs,
elle est programmée pour le 28 août 2015.
IRBGT: www.irbgt.be / Challenge des Ingénieurs:
[email protected]
EN BREF 05/12/2014 Journée de l’Ingénieur
16/12/2014Déjeuner-conférence Delta: «Solar Impulse 2»
20/02/2015 Nuit polytechnique
27/02/2015AG École polytechnique de Bruxelles Alumni (AIrBr)
Secrétariat Alumni, tél.: 02/650.27.28,
[email protected]
-
Frédéric RaevensHugues HenryPARCOURS D’INGÉNIEUR
Véronique Halloin (Ingénieur civil chimiste 1986)
La liberté de chercher
C’EST QUOI UN INGÉNIEUR? UN ÊTRE DOUÉ EN MODÉLISATION «C’est
quelqu’un qui arrive à mettre un problème - quel qu’il soit! - en
équation et, ensuite, à trouver un mode opératoire pour le
résoudre. Il possède cette aptitude, face à toute situation, à
repérer les paramètres importants et à poser les bonnes
questions.»
UN ÊTRE IMAGINATIF«Une fois le modèle établi, il est suffi
samment imaginatif pour rencontrer l’objectif qu’il s’est fi xé.
Les deux caractéristiques sont liées. Car être imaginatif sans
avoir acquis un minimum de méthodologie et de structure peut
appauvrir la réalisation...»
6www.polytechniquebruxelles.be /
alumni.polytechniquebruxelles.be
-
? : ENFANT, AVIEZ-VOUS UNE COLLECTION DE JEUX DE CHIMIE
AMUSANTE?
Véronique Halloin : «Non (sourire)! J’étais très littéraire. Je
savaislire avant d’entrer à l’école primaire: j’ai dévoré la
Comtesse de
Ségur, le Club des Cinq... Mais j’aimais les maths! J’étais
donc
en latin-math, ce qui devait me permettre de basculer soit
vers
le littéraire soit vers le scientifi que... En rhéto, j’hésitais
entre le droit, la médecine et les études d’ingénieur civil. J’ai
vite éli-
miné le droit, après avoir dû passer mon permis de conduire
en
plein mois de juin, celui de ma naissance (en 1963, NDLR),
tel-
lement c’était embêtant (rires). Férue de mathématiques,
crai-
gnant de ne plus jamais en faire une fois un diplôme en
main,
j’ai opté pour les études d’ingénieur. L’examen d’entrée
était
réputé diffi cile, mais j’ai toujours aimé me poser des défi
s.»
? : EN 1981, VOUS ENTREZ À L’ÉCOLE. VOUS FAITES-VOUS FACILEMENT
UNE PLACE DANS UN ENVIRONNEMENT ENCORE TRÈS MASCULIN?
V.H. : «J’y étais habituée: j’ai longtemps pratiqué
l’athlétisme,une discipline avec beaucoup de garçons. Je conserve
d’ex-
cellents souvenirs de mes études, même si je ne me suis pas
impliquée dans la vie de l’institution, car j’avais d’autres
acti-
vités sur le côté, comme la musique.»
? : VOUS AVEZ PRÉFÉRÉ INTERPRÉTER LE TABLEAU DE MENDELEÏEV…
V.H. : «En 2e année, j’ai opté pour la chimie, car le cursus me
semblait varié, avec des cours de chimie-physique, de méca-
nique statistique ou de modélisation. En secondaires,
j’avais
réalisé pour le cours de français l’interview d’un ami de
mes
parents qui était ingénieur chimiste. Cela a-t-il joué?
Allez
savoir... Je ne suis pas superstitieuse (sourire). Ensuite,
tout
s’est enchaîné, au gré des opportunités qui me séduisaient,
car je suis de nature curieuse. En dernière année, le
profes-
seur de génie chimique, René Jottrand, m’a proposé un
contrat
dans un important projet de recherche européen portant sur
la
modélisation de différents types de fours (céramique, à
verre,
etc.). J’ai vite réalisé que la recherche m’intéressait
beaucoup
et que j’aimais l’indépendance associée à cette fonction.
J’ai
donc décidé de faire une thèse de doctorat: j’ai postulé au
FNRS et j’ai décroché une bourse d’aspirant.»
? : RECHERCHE, ENSEIGNEMENT, FONCTIONS AU SEIN DE
L’UNIVERSITÉ... LA VOIE ACADÉMIQUE EST TOUTE TRACÉE!
V.H. : «En 1995, je suis devenue chargée de cours à l’ULB etj’ai
investi beaucoup d’énergie pour développer et fi nan-cer des thèmes
de recherche, attirer des étudiants pour des
thèses de doctorat, etc. en plus de préparer les cours. Je
me
suis ensuite impliquée comme Vice-Présidente et Présidente
de l’École Interfacultaire de Bioingénieurs, jusqu’en 2006,
en pleine réforme de Bologne: le passage au bachelier et au
master, le système des 60 ECTS (European Credit Transfert
System)... un travail de fond important qui m’a permis de
rencontrer des collègues que je n’aurais jamais connus en
dehors de cette fonction, de découvrir d’autres univers.
Dans
cette foulée, nous avons doublé le nombre d’étudiants en BA1
en trois ans. Ensuite, de 2006 à 2008, je suis devenue Vice-
Recteur de l’ULB chargée de la Recherche et du Dévelop-
pement. Une mission très large! Elle m’a offert, elle aussi,
d’élargir mes horizons… à travers toute l’université, notam-
ment grâce au chantier sur l’évaluation de la recherche. S’il
est
parfois déroutant de se mêler à d’autres environnements que
celui auquel je suis habituée, cela permet aussi de se
remettre
en question et de faire évoluer les choses. Sans cette fonction
à
l’ULB, jamais je n’aurais imaginé postuler au poste de
Secré-
taire générale du FNRS et y rentrer en 2008. C’est évident.
Tout s’est enchaîné.»SUITE EN PAGE 8
VÉRONIQUE HALLOIN SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU FONDS
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (FNRS)
Auparavant, cette ingénieur civil chimiste docteur en sciences
appliquées a enchaîné les charges d’ensei-gnement et (e.a.) les
fonctions de Vice-Présidente et Présidente de l’École
Interfacultaire de Bioingénieurs (2000-2006) et de Vice-Recteur de
l’ULB chargée de
la Recherche et du Développement (2006-2008).
7
VÉRONIQUE HALLOIN SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU FONDS
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (FNRS)
Auparavant, cette ingénieur civil chimiste docteur en sciences
appliquées a enchaîné les charges d’ensei-gnement et (e.a.) les
fonctions de Vice-Présidente et Présidente de l’École
Interfacultaire de Bioingénieurs (2000-2006) et de Vice-Recteur de
l’ULB chargée de
la Recherche et du Développement (2006-2008).
Tête pensante de l’ossature de la recherche fondamentale en
Fédération Wallonie-Bruxelles,
Véronique Halloin clame l’importance de son fi nancement. Le
chemin est parsemé d’embûches qui n’effraient pas cette ancienne
championne de course de haies.
-
? : POURQUOI AVEZ-VOUS REJOINT LE FNRS COMME SECRÉTAIRE
GÉNÉRALE: POUR LA STABILITÉ DE L’EMPLOI? TROIS AUTRES SEULEMENT S’Y
ÉTAIENT SUCCÉDÉS AVANT VOUS EN L’ESPACE DE 80 ANS!
V.H. : «(Rires.) Non, j’étais devenue Professeur ordinaire
àl’ULB en 2000, je ne manquais pas de sécurité d’emploi!
J’avais en tête que c’était un poste utile: cette fonction a
un
impact pour tous les chercheurs, toutes les universités en
Fédé-
ration Wallonie-Bruxelles. Puis, le FNRS est une institution
prestigieuse, dont j’avais bénéfi cié, et qu’il faut
préserver.»
? : DU CUMUL DE MANDATS AUX RÉFORMES QUE VOUS AVEZ INSTAURÉES
DANS L’INSTITUTION, VOTRE ARRIVÉE AU FNRS NE PASSE PAS
INAPERÇUE.
V.H. : «Pour moi, cela ne changeait rien à mon impartialité,
dans la gestion et dans l’octroi des fi nancements, de cumuler mon
poste au FNRS et une charge académique partielle à l’ULB.
Dans d’autres pays, dans des institutions comparables, les
res-
ponsables conservent une activité à l’université. Ceci dit, à
partir
du moment où cela pose problème, il n’y pas à tergiverser. Je
me
suis battue pour ma carrière académique, le contact avec les
étu-
diants est très enrichissant humainement, et il est diffi cile
dans un premier temps de s’en couper abruptement. Ensuite, vous
vous
habituez (sourire). Puis, la mise en pratique de mon carnet
de
route au FNRS a réclamé énormément d’énergie. Nous avons
réalisé de grosses réformes: dans notre organisation interne,
dans
l’internationalisation de nos procédures d’évaluation et
d’octroi
des fi nancements, dans notre communication (site, brochures,
FNRS News…). Je citerai encore notre plate-forme de gestion
informatique riche notamment d’une base de données de 6.000
experts sollicités selon les projets de recherche
introduits.»
? : VOTRE STRATÉGIE POUR MAINTENIR VOIRE AMÉLIORER LE
FINANCEMENT DE LA RECHERCHE EN FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES?
V.H. : «Nous n’avons pas obtenu tout ce que nous espérions avec
notre plan stratégique 2010-2014, baptisé Phare I. Mais
c’était la crise économique et nous pouvons être heureux de
ne
pas avoir connu de coupes budgétaires comme d’autres pays.
Avec Phare II1, notre plan de refi nancement 2014-2019, nous
verrons (sourire). Nous y détaillons, budgets à l’appui, des
pistes
concrètes en vue d’améliorer le développement de la
recherche
fondamentale. La volonté politique est aux mains des gouver-
nants et, avec Phare II, ils ont un argumentaire très étayé leur
per-
mettant de défendre des augmentations de fi nancement. Notre
stratégie est également de trouver des budgets ailleurs que
dans
la sphère publique. Tout le monde connaît le Télévie qui
fonc-
tionne très bien depuis 25 ans: il nous apporte 9 millions €
par
an pour la recherche contre le cancer et, de plus, il humanise
la
recherche fondamentale auprès du grand public. Nous
entendons
développer une approche proactive et structurée du mécénat
et
de la philanthropie. Nous développons également une
politique
internationale, mise en œuvre via la création au sein du
FNRS
d’une cellule internationale et d’une cellule de
prospective,
incluant des profi ls scientifi ques qui ont une implication
plus grande en matière de «policy», ce sont les «scientifi c offi
cers» ou «policy-maker advisers», dont la présence est de plus en
plus importante dans les réseaux internationaux comme Science
Europe ou à l’Europe même. Par exemple, nous avons développé
une politique de participation à des ERA-NET, cet instrument
mis en œuvre par l’Europe en vue d’éviter la fragmentation
de
recherches menées au niveau national et qui auraient intérêt à
être
développées en réseau à l’échelle européenne. Nous aidons de
différentes manières les chercheurs à rejoindre les
programmes
européens et nous intensifi ons notre ancrage
international.»
? : LES INGÉNIEURS DANS LA SPHÈRE POLITIQUE, CE N’EST PAS
COURANT...
V.H. : «Non, mais je ne suis pas la première. Cette fonction
res-semble à une équation à plusieurs inconnues qui demande
une approche analytique. Mais avec ses propres règles et ses
codes. Un univers clairement différent, mais c’est aussi ce
qui
intéressant: découvrir de nouveaux mondes, afi n de continuer à
apprendre et à progresser.»
www.fnrs.be / 1 Plan de refi nancement 2014-2019 du FNRS:
www.frs-fnrs.be/docs/Phare_II.pdf
SES ANNÉES POLYTECH (1981-1986) LES PROFESSEURS
«Le Pr Jottrand (génie chimique), pour le démarrage de ma
carrière. Le Pr Paul Janssens (mécanique), pour son sens de
l’humour décapant. Le Pr Jacques Reisse (chimie organique), pour
son exigence et son charisme.»
L’ANECDOTE«Un examen avec le Pr Bernard Leduc (mécanique des fl
uides). Je tire une question: panique! Impossible de savoir ce dont
il s’agit. Il m’indique la porte. Je lui montre mes notes: il
réalise que la question est celle d’une année supérieure!»
Si Véronique Halloin ne s’est pas véritablement impliquée
dans la vie de l’École pendant ses études, elle s’est bien
rattrapée par la suite...
www.polytechniquebruxelles.be /
alumni.polytechniquebruxelles.be8
-
9
BENJAMIN GENÊT INGÉNIEUR CIVIL ÉLECTRICIEN 2004,MAÎTRE
D’ENSEIGNEMENT À L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE BRUXELLES,ELIA
ENGINEERING - ASSET PERFORMANCE ANALYSIS 1
Hugues HenryHugues Henry
Benjamin Genêt
La lumière sur le black-out?
SUR LE GRIL
?: CE BLACK-OUT DONT LES MÉDIAS PARLENT TANT: INFO OU INTOX?
Benjamin Genêt: «Bonne question. Il faut distinguer black-out et
pénurie. Un black-out est un événement soudain qui peut résulter de
différents mécanismes d’instabilité, souvent à une échelle
européenne. Le réseau se retrouve dans un état non prévu, menant à
l’interruption d’un grand nombre de consom-mateurs, sans
avertissement. Le risque de black-out n’a pas signifi cativement
évolué. Par contre, il existe un risque de pénu-rie – et donc
d’application du médiatique plan de délestage – au pic de
consommation, a priori en soirée, cet hiver. Cette pénu-rie résulte
d’un manque de capacité de production, pour faire face aux besoins
de consommation, qui est la conséquence d’un enchaînement
d’événements.»
?: DITES-NOUS, COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ?
B. G .: «C’est la partie la plus intéressante du débat: pourquoi
adoptons-nous cet hiver un plan de délestage, qui est un plan de
secours ultime et ne résout rien? Remontons à 2003: la sortie du
nucléaire est actée, étalée de 2015 à 2025. Dès cet instant,
beaucoup remettent la décision en question et la pro-babilité que
cet agenda soit adapté est forte. Dans les années qui suivent, la
libéralisation du mar-ché de l’électricité se développe.
Production, transport et distribution, chaque acteur prend
indépendamment ses décisions. Mais quand une société n’arrive pas à
trouver un investissement intéressant, du point de vue risques,
elle préfère ne pas investir. Et l’on constate que dans le domaine
de la production, depuis 2003, il y a eu très peu d’investissements
dans de nouvelles centrales. Investir dans une centrale pour 30-40
ans, a fortiori dans un contexte de sortie du nucléaire qui n’est
pas politique-ment fi gé, c’est un plan risqué. Par contre, les
investissements dans les énergies renou-velables décollent grâce
aux subsides. Au point que les centrales au gaz chez nous
produisent de moins en moins souvent… Entre-temps, les États-Unis
se lancent dans l’exploitation à grande échelle du gaz de schiste,
les prix du gaz chutent et les
producteurs américains évoluent dans leur mode de production,
provoquant l’exportation massive de charbon vers l’Europe où les
prix du combustible diminuent. Paradoxalement, malgré les enjeux
écologiques, des pays européens développent leurs centrales au
charbon, comme l’Allemagne. Conséquences? Nos centrales au gaz
tournent encore moins, au point que des producteurs décident de les
arrêter. Certaines n’avaient que quelques années. Puis viennent les
incidents imprévus sur trois réacteurs nucléaires. Le parc de
production traditionnelle, déjà affaibli, se trouve diminué
d’environ un tiers de sa capacité.»
?: IMAGINEZ… VOUS ÊTES LE GRAND PATRON! QUELLES SERAIENT VOS
SOLUTIONS?
B. G .: «À court terme, développer de nouvelles interconnexions
sur les réseaux de transport. Les Pays-Bas sont, par exemple, en
mesure de nous aider si les capacités aux frontières sont
renfor-cées. De plus, ces interconnexions favoriseraient une
augmen-tation de la liquidité du marché électrique et en
permettraient un meilleur fonctionnement toute l’année. Mais cela
ne résoudra pas le problème de sous-capacité de production qui se
profi le dangereusement dans plusieurs pays en Europe. Il faudra
donc, d’une part, mener une réfl exion d’ensemble sur les règles de
marché actuelles et, d’autre part, garantir une visibilité
poli-tique sur les choix énergétiques, afi n de redonner aux
acteurs du secteur un climat serein favorisant l’investissement sur
le long terme. Enfi n, face à ces problèmes complexes, stimuler
l’inno-vation. L’Ingénieur a un rôle à jouer. Il y travaille déjà:
citons
les Ampacimons, qui mesurent en temps réel la capa-cité
disponible sur les lignes, les smart meters ou, à plus longue
échéance, le stockage de l’énergie qui peuvent tous contribuer à
apporter des réponses aux problèmes que nous connaissons.»
1 Benjamin Genêt s’exprime à titre personnel.
Passerons-nous l’hiver dans le noir, les pieds dans l’eau des
glaçons fondus? Benjamin Genêt tempère et préfère centrer le débat
sur des solutions structurelles, plutôt que sur les plans de
secours tel le délestage actuel. Un avis éclairé.
beaucoup remettent la décision en question et la pro- pas le
problème de sous-capacité de production qui se profi le
dangereusement dans plusieurs pays en Europe. Il faudra donc, d’une
part, mener une réfl exion d’ensemble sur les règles de marché
actuelles et, d’autre part, garantir une visibilité poli-tique sur
les choix énergétiques, afi n de redonner aux acteurs du secteur un
climat serein favorisant l’investissement sur le long terme. Enfi
n, face à ces problèmes complexes, stimuler l’inno-vation.
L’Ingénieur a un rôle à jouer. Il y travaille déjà: citons
les Ampacimons, qui mesurent en temps réel la capa-cité
disponible sur les lignes, les smart meters ou, à plus longue
échéance, le stockage de l’énergie qui peuvent tous contribuer à
apporter des réponses aux problèmes que nous connaissons.»
beaucoup remettent la décision en question et la pro-babilité
que cet agenda soit adapté est forte. Dans les années qui suivent,
la libéralisation du mar-ché de l’électricité se développe.
Production, transport et distribution, chaque acteur prend
indépendamment ses décisions. Mais quand une société n’arrive pas à
trouver un investissement intéressant, du point de vue risques,
elle préfère ne pas investir. Et l’on constate que dans le domaine
de la production, depuis 2003, il y a eu très
sortie du nucléaire qui n’est pas politique-ment fi gé, c’est un
plan risqué. Par contre, les investissements dans les énergies
renou-
beaucoup remettent la décision en question et la pro-babilité
que cet agenda soit adapté est forte. Dans les années qui suivent,
la libéralisation du mar-ché de l’électricité se développe.
Production, transport et distribution, chaque acteur prend
indépendamment ses décisions. Mais quand une société n’arrive pas à
trouver un investissement intéressant, du point de vue risques,
elle préfère ne pas investir. Et l’on constate que dans le
domaine
pas le problème de sous-capacité de production qui se profi le
dangereusement dans plusieurs pays en Europe. Il faudra donc, d’une
part, mener une réfl exion d’ensemble sur les règles de marché
actuelles et, d’autre part, garantir une visibilité poli-tique sur
les choix énergétiques, afi n de redonner aux acteurs du secteur un
climat serein favorisant l’investissement sur le long terme. Enfi
n, face à ces problèmes complexes, stimuler l’inno-vation.
L’Ingénieur a un rôle à jouer. Il y travaille déjà: citons
les Ampacimons, qui mesurent en temps réel la capa-cité
disponible sur les lignes, les smart meters ou, à plus longue
échéance, le stockage de l’énergie qui peuvent tous contribuer à
apporter des réponses aux problèmes que nous connaissons.»
-
10
INNOVATIONINNOVATION Frédéric RaevensÉlise Dubuisson
www.polytechniquebruxelles.be /
alumni.polytechniquebruxelles.be
Marius Gilbert
Traqueur de maladiesPourquoi la grippe aviaire se propage-t-elle
aussi rapidement dans certaines régions d’Asie? Quels facteurs
entrent en jeu dans le développement d’une épidémie? Quid du virus
Ebola? Les réponses de Marius Gilbert.
deux choses en découlent: L’orientation de la surveillance: les
pouvoirs publics, les médecins et vétérinaires sur place
concentrent les moyens de prévention et les traitements dans ces
zones.
La prise de mesures contre certains facteurs de risque identi-fi
és. En 2004, par exemple, nous avions mis le doigt sur des foyers
d’infection en Thaïlande. En nous intéressant de plus près à cette
zone, nous avons constaté que c’était le mode d’élevage qui
facilitait la propagation du virus. Dès qu'il a été modifi é,
l’épidémie s’est considérablement réduite.»
CARTOGRAPHIER LES HÔTES
Pour identifi er les zones à risque, il est particulièrement
utile de savoir où se trouvent, sur le globe, les animaux qui
peuvent être les hôtes des maladies de type grippe aviaire. «Si, en
Bel-gique et plus largement en Europe, ces données sont facilement
accessibles via des recensements régulièrement établis, dans les
pays pauvres, aucune donnée de ce type n’est disponible. Nos
recherches consistent donc aussi à cartographier dans chaque unité
spatiale le nombre le plus probable d’hôtes potentiels (bovins,
volailles, ovins, etc.). Cette cartographie est la donnée
épidémiologique de base», insiste le chercheur. Dans le cadre de
ces travaux, Marius Gilbert et ses collègues travaillent avec la
FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture, et l’ILRI, l’Institut International de Recherche sur
l’Élevage. Deux structures qui collectent sur place les
infor-mations les plus précises possible et qui diffusent les
résultats des chercheurs belges.
INVASION BIOLOGIQUE
Parallèlement à la cartographie des hôtes des maladies, les
chercheurs, dont particulièrement Catherine Linard,
Si Marius Gilbert, chercheur qualifi é au FNRS dans le service
de Lutte biologique et écologie spatiale, touche à de nom-breux
domaines de recherche, tous ses travaux ont un point com-mun: ils
s’intéressent à la composante géographique des maladies qui se
propagent dans les populations animales ou humaines. Et la maladie
qui l’occupe le plus n’est autre que la récemment célèbre grippe
aviaire. «On en parle très peu actuellement, mais cela ne signifi e
pas que la grippe aviaire n’existe plus! Elle est toujours présente
sous forme de différentes souches, H5N1 ou H7N9, par exemple. Elle
infecte principalement les oiseaux domestiques, en particulier la
volaille; l’homme est infecté plus rarement, mais le taux de
mortalité est alors élevé», explique le chercheur.
PROTÉGER L’HOMME
S’attacher à l’épidémiologie de cette maladie, c’est-à-dire la
manière dont elle se propage, est une étape essentielle pour
parvenir à mieux protéger l’homme. «Par ailleurs, dans les pays où
elle est particulièrement présente - essentiellement en Asie -
cette grippe décime les populations de volailles: lorsqu’on trouve
un animal infecté le matin, le lendemain, c’est tout le reste de
l’élevage qui est mort. Cela a des conséquences désas-treuses sur
la santé publique de la région et pour les éleveurs qui ont très
peu de moyens.»
IDENTIFIER LES ZONES À RISQUE
Pour comprendre comment se propage une maladie comme la grippe
aviaire, Marius Gilbert et ses collègues s’intéressent à son
épidémiologie spatiale (voir encadré). Il s’agit d’identifi er les
facteurs géographiques qui font que ladite maladie se pro-pagera
plus dans telle ou telle zone du globe. «Les découvertes que nous
pouvons faire ont des implications très concrètes en termes de
prévention! Une fois des zones à risque identifi ées,
SUITE EN PAGE 12
-
L’ÉPIDÉMIOLOGIE SPATIALE, COMMENT ÇA MARCHE? ÉTAPE 1
Obtenir les coordonnées géographiques de cas grâce à des
collaborateurs scientifiques présents sur place. Pour la grippe
aviaire, par exemple, il s’agit souvent de fermes infectées. On
note leur latitude et longitude afin d’établir une carte
géographique de la distribution des cas.
ÉTAPE 2 Sur base de cette carte, déterminer quels sont les
facteurs de risque les plus corrélés à la distribution de ces cas.
Cela peut être la distribution des hôtes, la distance par rapport à
une ville ou encore par rapport à un point d’eau, par exemple.
ÉTAPE 3 Construire un modèle statistique qui fait le lien entre
la distribution géographique des cas et ces facteurs de risque, ce
qui fournit une carte de risque qui peut être appliquée à n'importe
quel pixel où l’information sur les facteurs de risque est
disponible. En d’autres termes, cette carte permet de pointer du
doigt les zones à risque d’infection et de propagation rapide et
importante.
ÉTAPE 4 Concentrer les moyens de prévention ou de surveillance
sur les zones à risque.
-
12
du service de Lutte biologique et écologie spatiale, s’attachent
aussi à développer la cartographie de la population humaine. En
particulier en Afrique où les données sont vieilles et peu
pré-cises. «Avoir des données très précises sur la densité de
popula-tion est très important en cas d’épidémie, mais aussi de
famine. Catherine Linard travaille au sein d’un consortium très
large, le World Pop, qui vise une précision de l’ordre de 100
mètres. Ce consortium diffuse ensuite toutes les données dont il
dispose. Il l’a notamment fait dans le cadre de l’épidémie
d’Ebola.»
Enfin, au sein de ce service, Marius Gilbert travaille aussi sur
la modélisation de la propagation d’une vague d’invasion de type
biologique. «Ce sont les premières recherches que j’ai faites, je
ne peux donc me résoudre à abandonner ce domaine», conclut-il.
1995 Ingénieur agronome (ULB) / 1996 Visiting Researcher à
l’université d’Oxford / 2001 Obtention de son doctorat (ULB) puis
chercheur / Depuis 2006 Chercheur qualifié du FNRS à l’ULB
3 QUESTIONS SUR L’ÉPIDÉMIE D’EBOLA
QUELLE EST LA PARTICULARITÉ DE L’ÉPIDÉMIE ACTUELLE? «Jusqu’ici
les épidémies d’Ebola étaient très isolées et s’éteignaient assez
rapidement. Elles touchaient des zones relativement reculées et
rurales d’Afrique Centrale, avec une densité de population très
faible. Ce qui s’est passé en Guinée est très différent et
totalement atypique: Ebola a émergé dans une région qui n’avait
jamais été touchée auparavant, dans une zone avec une densité de
population et une mobilité humaine bien plus grandes que les
épidémies précédentes. Et il a fallu 3 mois entre le premier cas
humain et l’établissement du diagnostic, ce qui a permis à la
maladie de se propager géographiquement avant même d’être
détectée.»
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE CE DIAGNOSTIC TARDIF? «Quand
des équipes médicales de Médecins Sans Frontières (MSF) sont
arrivées sur place, il y avait déjà de nombreux foyers relativement
distants les uns des autres, contrairement aux autres épidémies où
les cas étaient bien plus concentrés autour d’une localité touchée.
En mars, MSF a tiré la sonnette d’alarme et n’a pas été entendu.
Les experts internationaux susceptibles de leur répondre se sont
dit que l’épidémie allait s’éteindre facilement comme les
précédentes fois. Et les autorités sanitaires ne se sont pas
adaptées aux nouvelles indications données par les médecins du
terrain. Il a fallu attendre le 8 août pour que l’OMS décrète
l’urgence sanitaire mondiale.»
EN SEPTEMBRE DERNIER, VOUS COSIGNIEZ UNE CARTE BLANCHE SUR
L’ÉPIDÉMIE D’EBOLA DANS LE STANDAARD ET DANS LE SOIR. POURQUOI UNE
TELLE DÉMARCHE? «Mi-août, j’étais effaré du contraste entre, d’une
part, une croissance exponentielle des cas très inquiétante et,
d’autre part, une réaction internationale très molle. J’ai pris
l’initiative de contacter des collègues qui travaillent dans la
santé publique pour rédiger cette carte blanche afin d’aleter les
pouvoirs publics belges face à cette urgence, en insistant sur la
nécessité de prendre le problème à bras le corps rapidement. Il
fallait aussi sensibiliser les gens au fait que ça pouvait devenir
le problème de tout le monde. Et je regrette de l’avoir fait aussi
tard. On aurait dû le faire un mois, voire deux mois plus tôt.»
L’allié des chercheurs qui s’intéressent à la cartographie
humaine: le réseau de téléphonie mobile! «En Afrique,
par exemple, la densité des antennes de téléphonie est très
élevée et peut fournir une bonne information sur la
densité de population.»
Comment? En comptant le nombre d’appareils qui passent par une
antenne donnée à un moment donné. Le résul-tat obtenu fournit une
estimation de la population à cet
endroit. «Par ailleurs, ce type d’analyse permet également
d’étudier les mouvements migratoires des populations»,
précise Marius Gilbert.
DE L’INTÉRÊT DU RÉSEAU TÉLÉPHONIQUE
-
En direct
des labos Spécial black-out
INNOVATION
FIABILITÉ
Analyse probabiliste
Comment un black-out survient-il? D’abord, une cascade lente
s’initie (temps caractéristiques entre événements successifs:
quelques minutes à quelques heures), suite à une première
contingence; le réseau reste électriquement stable, mais la reconfi
guration des courants après chaque défaillance entraîne des effets
thermiques augmentant le risque de contingences supplémentaires.
Ensuite, dès qu’une instabilité électrique en résulte, une cascade
rapide démarre (temps caractéristiques: quelques millisecondes à
quelques dizaines de secondes), suite au déclenchement de
protections et à l’évolu-tion dynamique du réseau entre
événe-ments. L’identifi cation de telles séquences et le risque
associé dépendent fortement des conditions initiales du réseau. Le
risque de black-out est analysé sur base de ces niveaux en
modélisant le couplage entre événements pendant ces cascades.
Équipe EPB: P. Henneaux, P.E. Labeau, J.C. Maun
MODÉLISATION
Planifi cation Intégrer davantage de production distribuée à
l’infrastructure existante du réseau demande, vu la variabilité des
modes de production, de recourir à des approches probabilistes pour
tenir compte de ces incertitudes. En collaboration avec Elia, l’EPB
analyse le risque associé à l’Active Network Management (ANM): les
congestions induites par des combinaisons déséquilibrées de
productions et de consommations locales sont éliminées en rabotant
la production que certaines unités exportent dans le réseau de
transport («curtailment»). Quel est l’impact du raccordement d’une
nouvelle unité au réseau sur les performances de l’ANM et le
curtailment d’autres unités? Quelle capacité de connexion est
acceptable dans une boucle du réseau? Etc. Autant de questions qui
nécessitent le développement d’algorithmes de simulation effi
caces.
Projet PROBA; équipe EPB: F. Faghihi, P.E. Labeau, J.C. Maun;
contact Elia: V. de Wilde.
SYSTÈMES WAMS
Protection
Depuis près de 30 ans, le groupe de recherche BEAMS-Energy (ex
service de Génie électrique) développe des algorithmes de
traitement de signaux électriques destinés à être implantés dans
les relais de protection de Siemens. Durant les 5 dernières années,
le groupe BEAMS-Energy a participé aux développements des systèmes
WAMS (Wide Area Monitoring Systems) utilisant des PMU (Phasor
Measurement Units) synchronisés à la µs par GPS. Parmi les
applications développées, citons des méthodes de monitoring pour
estimer la proximité d’effondrement du réseau en tension et
d’autres d’identifi cation d’oscillations interzonales. Ceci
représente deux modes critiques conduisant au black-out dans la
cascade rapide. Par ailleurs, le groupe participe au développement
de relais numériques pour protéger les réseaux électriques à neutre
compensé, pour détecter des défauts fortement impédants et pour
localiser des défauts en utilisant la propagation des ondes
électromagnétiques dans les lignes de transport. Ces travaux ont
conduit au dépôt de 5 thèses de doctorat.
Projet IRAM et WAMS; équipe EPB: B. Genêt, J. Warichet, A.
Valero Masa, P. Janssen, M. Loos, X. Bustamante, J.C. Maun.
PHASOR MEASUREMENT UNITS (PMU)
Projet FP7 TWENTIES
«Transmission system operation with large penetration of Wind
and other renewable Electricity sources in Networks by means of
innovative Tools and Integrated Energy Solutions», un projet aussi
vaste que son nom est long... BEAMS-Energy a été chargé, avec la
participation d’Elia, Alstom, Siemens, RTE et CORESO d’implanter
dans le réseau électrique européen un démonstrateur utilisant des
mesures provenant de PMU instal-lées dans plusieurs pays européens.
Les résultats ont prouvé la
possibilité d’identifi er et même de prédire la possibilité
d’appa-rition d’oscillations interzonales dangereuses dans le
réseau électrique européen. Les techniques développées identifi ent
les principaux facteurs d’infl uence et permettent donc de
dévelop-per des mesures préventives d’exploitation.
Équipe EPB: O. Antoine, J.C. Maun.
13
-
Frédéric RaevensHugues HenryPORTRAITS CROISÉS
C.V. EN BREF JEAN-PIERRE VANBERGEN Né à Schaerbeek en 1950 /
Ingénieur civil Chimiste (1973) et Automatique (1974) / Depuis
2001, Safety Advisor - Crisis & Risk Manager chez UCB (où il a
connu de nombreuses fonctions) / Depuis 1989, chargé de cours à
l’ULB
JACQUES WAUTERS Né à Etterbeek en 1940 / Ingénieur civil
Métallurgiste (1964) / Expériences professionnelles en préparation
et concentration des minerais, projets de construction d’appareils
statiques à pression, achats matières premières et gestion des
stocks
Jean-Pierre Vanbergen et Jacques Wauters
Messieurs sécurité
-
15
?: RETRACEZ-NOUS, EN QUELQUES LIGNES, VOTRE PARCOURS…
Jacques Wauters: «Ingénieur métallurgiste, j’ai fait carrière
dans l’industrie à partir de 1964: à l’UMHK en Afrique, à la Cerro
de Pasco Corp. au Pérou, ensuite pour Solvay en Espagne puis à
Bruxelles. Mon livre ce sont mes mémoires professionnels sous
l’angle des problèmes de sécurité que j’ai rencontrés dans les
usines. À l’origine de tués et de blessés graves: tantôt résultat
du manque d’information et de conditionnement du personnel, tantôt
dus au manque d’éthique de certains cadres plus intéressés par
leurs ambi-tions personnelles et/ou poussés par les impératifs de
ren-tabilité.»
Jean-Pierre Vanbergen: «Mon parcours est différent. Ingénieur
chimiste et automaticien, j’ai d’abord travaillé comme chercheur à
l’université, et j’ai automatisé des systèmes de production, pour
Eternit notamment. Je suis ensuite entré à l’UCB où j’ai eu cinq
voire six métiers différents. Je m’y occupe depuis un peu plus de
dix ans de sécurité, tant en ce qui concerne les processus que le
personnel et son bien-être. Ce sont deux choses différentes,
complémentaires mais de natures bien distinctes. D’un côté,
l’ingénieur met tout en œuvre pour qu’une machine, par exemple, ne
dysfonc-tionne pas, avec les risques que cela implique; de l’autre,
ce sont les comportements des gens et leur conditionnement aux
questions de sécurité: vont-ils porter le casque quand il est
obligatoire? La hiérarchie en fera-t-elle respecter le port?
Etc.»
?: L’INGÉNIEUR SE SERAIT-IL TROP INTÉRESSÉ À LA SÉCURITÉ DES
PROCES-SUS INDUSTRIELS AU DÉTRIMENT DE CELLE DES PERSONNES?
J.W.: «Sous certains aspects, oui. Prenons cet exemple: quand
j’étais en Espagne, un service était chargé de la sécurité et il
existait des règles. Pour la protection des transporteurs, les
rouleaux devaient être protégés sur une longueur d’un mètre, selon
la norme propre à Solvay, ou sur 80 cm pour la norme espagnole.
Dans le cas de l’accident mortel que j’y ai connu en 1974, cette
protection ne faisait que 20 cm… Or l’inspecteur des mines envoyé
sur place a donné sa béné-diction, alors que nous étions en
infraction avec la légis-lation. C’est incompréhensible! Il y a la
règle et la façon dont elle est appliquée… Mon livre est en quelque
sorte un témoignage historique et j’espère à travers celui-ci
sensi-biliser les ingénieurs aux problèmes humains auxquels ils
peuvent être confrontés.»
J.-P. V.: «Les législations et les normes se sont multipliées et
ont évolué depuis lors bien sûr. Fort heureusement, car j’ai le
sentiment que certains responsables d’entreprise ne seraient pas
autant poussés à prendre de mesures de sécu-rité, souvent lourdes
et onéreuses, si les législations n’exis-taient pas.»
J.W.: «Un autre aspect vient du personnel: sa formation, son
conditionnement, la façon dont il est informé sur le lieu de
travail, ses comportements… L’exemple type est celui du port du
casque. Combien de fois faut-il rappeler les gens à l’ordre? Et
pire encore, l’alcoolisme. Un ouvrier a été à deux doigts d’être
brûlé contre un four, tant il était imbibé.»
J.-P. V.: «C’est un problème dans l’industrie aujourd’hui en
Belgique: si vous repérez un membre du personnel qui a trop bu, ce
sera constaté par le médecin qui le considérera comme malade et lui
donnera deux jours de congé de mala-die… C’est la seule chose que
nous puissions faire.»
?: N’ENTEND-ON PAS SOUVENT QUE PRÈS DE 100% DES ACCIDENTS SONT
DUS AUX PERSONNES ELLES-MÊMES?
J.-P. V.: «Oui, à leurs comportements. Pourquoi, par exemple, se
comportent-ils comme des machos au point de négliger accessoires et
mesures de protection? Apparue il y a une vingtaine d’années,
l’approche comportementale percole depuis une dizaine d’années.
Nous l’avons mise en pra-tique en demandant aux personnes, non pas
d’éviter les accidents, mais d’observer et de noter toutes les
situations, tous les lieux qui leur semblent source de danger.
L’idée vient de la pyramide de Bird: j’ai 1 mort pour 30 accidents,
puis j’ai 300 petits accidents, et il y a peut-être 1.000 à 3.000
«états» dangereux: un caoutchouc qui manque à une échelle, etc.
Bien sûr, il faut des systèmes de sécurité, des protections, etc.,
mais il faut aller plus loin et agir sur le comportement des gens,
pour qu’ils en viennent à intégrer l’idée que «se protéger c’est
bien», et à observer et attirer l’attention sur toute situation
potentiellement dangereuse. Ce travail de fond touche à la culture
de toute l’entreprise, augmente la sécurité et peut même diminuer
les budgets de maintenance.»
?: VOTRE CURSUS À L’ÉCOLE VOUS AVAIT-IL INFORMÉS SUR CES
QUESTIONS?
J.-P. V.: «Je suis aussi chargé de cours à l’ULB et, dans
certains de ceux-ci, je sensibilise les étudiants aux questions de
sécurité du personnel et des procédés. Mais pendant mes études,
c’est vrai, ce n’était pas un sujet abordé. Les choses évoluent.
Dans le cadre de Bruface, par exemple, les ingé-nieurs chimistes
bénéficient maintenant de cours de sécu-rité dispensés par une
personne qui, par ailleurs, travaille également chez Vinçotte.»
J.W.: «C’est essentiel. Connaître le risque, c’est le premier
pas pour vous tenir à l’écart des accidents.»
Jacques Wauters: «Au-delà du métier. Mémoires d’ingénieur». Éd.
Edilivre, 2014, 248 p. (19,00 ¤).
Dans son livre «Au-delà du métier. Mémoires d’ingénieur»,
Jacques Wauters dresse un portrait désenchanté de sa carrière
industrielle à travers les accidents graves qui l’ont émaillée. De
sa confrontation avec Jean-Pierre Vanbergen, des solutions se font
jour.
-
16
Frédéric Raevens Hugues HenryPROJETS
Sans eux, pas d’École et plus aucun Alumni! En grattant un peu,
nous comprenons que cette évidence n’est pas dénuée de sens... Les
étudiants incarnent l’âme de l’Alma Mater Poly-technique.
«L’individualisme n’a pas sa place chez nous», assène Massimo Di
Perri, Président du Cercle Polytechnique (CP), d’entrée de jeu.
Aussitôt repris par Michael Korenberg, Vice-Pré-sident du Bureau
des Étudiants de Polytechnique (BEP): «Ce bel esprit a toujours été
présent en raison de la petite taille de l’École. De plus, dès
notre arrivée, nous avons un point commun: nous avons réussi
l’examen d’entrée et nous savons que nous sommes entre nous, qu’il
n’y aura pas de sélection arbitraire, comme sur le nombre, par
exemple, dans le cas des facultés surpeuplées...»
PASSER LE FLAMBEAU
C’est dans cette dynamique constructive qu’interviennent le CP
et le BEP, bien décidés à l’entretenir à travers de très nombreuses
activités. Et ce n’est pas nouveau! Les 44 délé-gués actuels du
Cercle Polytechnique ont repris le fl ambeau d’une association née
le 4 décembre 1884, considérée par tous
Les représentants du Bureau des Étudiants de Polytechnique et du
Cercle Polytechnique nous dévoilent la richesse des activités
qu’ils proposent aux étudiants, en parfaite symbiose avec les
Alumni et toutes les composantes de l’École.
Par les étudiants...
... pour les étudiants!
www.polytechniquebruxelles.be /
alumni.polytechniquebruxelles.be
-
L’association École Polytechnique de Bruxelles Alumni suit de
près ses futurs membres… Elle s’est associée très naturellement à
diverses activités étudiantes.
Le Cercle Polytechnique bénéficie du soutien des Alumni, tant
financier que logistique, par exemple lorsqu’il s’agit de trouver
des orateurs pour des conférences.
Les membres de l’association Alumni ont eux droit à des
réductions sur les entrées à des événements phares du CP, comme le
Banquet de la Sainte-Barbe, la nuit Polytechnique ou la Revue.
Les Alumni ouvrent également leur carnet d’adresses dans le
cadre du Parrainage social.
Ils soutiennent financièrement et par leur participation la
soirée choix de section du Bureau des Étudiants de
Polytechnique.
L’association Alumni travaille main dans la main avec le CP à la
réussite du Parrainage Master, un faisceau d’événements qui se
déroulent tout au long de l’année (voir article).
LES ALUMNI SUR LES BANCS
17
Colis cours. La majorité des étudiants de BA1 et de BA2 ont
souscrit à cette offre, économique en temps et en argent. Ils
peuvent acquérir, dès la rentrée, ce «colis cours» rassemblant tous
les syllabus utiles pour leur nou-velle année d’études, à un prix
inférieur à celui de la tota-lité des cours, et ce, sans devoir
courir aux quatre coins de l’École. «Nous mettons également en
place un système permettant d’accorder des réductions aux
boursiers.»
Parrainage social. La dernière édition s’est déroulée le 29
septembre... «Nous proposons aux nouveaux étudiants de «briser la
glace», afin qu’ils se sentent au plus vite à l’aise. Ils ont
l’occasion de rencontrer des étudiants plus âgés, mais éga-lement
des professeurs et des ingénieurs diplômés, pour entre-voir aussi
ce qui se passera une fois leur diplôme en poche.»
SUITE EN PAGE 18
comme le rempart qui défendra le folklore de l’École. Quant à la
petite trentaine d’étudiants directement impliqués au sein du
Bureau des Étudiants de Polytechnique, elle perpétue le travail
entamé par quelques-uns au lendemain des événements de mai 1968.
Mouvement informel à ses débuts, avec pour objectif fondateur de
coordonner et de superviser la représentation étu-diante en
Polytechnique, il est définitivement baptisé «BEP» en 1980 et se
structure progressivement par la suite, tout en intégrant de
nouveaux objectifs et manifestations.
CP comme BEP développent moult activités, parmi les-quelles nous
avons retenu, dans cet article, celles qui apportent directement un
soutien aux étudiants dans la poursuite de leur cursus. Que cela
n’occulte pas les autres initiatives des asso-ciations étudiantes
de l’École, comme le Baptême, le Bal, la Revue, les TD, Polycule,
les 6 Heures Cuistax ou le Festival de la chanson estudiantine,
pour le CP, et le soutien à la pla-teforme Qualité et Refinancement
Public de l’Enseignement (QRPE) ou la promotion de la pédagogie de
l’École aux pré-cédentes éditions du Prix Socrate, pour le BEP.
Massimo Di Perri et Michael Korenberg tiennent égale-ment à
souligner combien leurs associations sont complémen-taires et
parlent d’une même voix: «Nous organisons ensemble
le drink lors de la Journée de l’Ingénieur, ainsi qu’à
l’occasion de la journée d’accueil des nouveaux étudiants... Et là
où le CP (voir ci-après) propose les «Colis cours», le BEP imprime
et distribue les corrigés pour les séances de TP...»
ÉVÉNEMENTS DU CP
Job Fair Engineers. Ce forum de l’emploi prendra place dans nos
murs les 3 et 4 mars 2015. Ces deux jours-là, ce ne sont pas moins
de 70 stands qui seront dressés, où les étudiants rencontreront les
entreprises et où ces dernières pourront s’informer sur les
premiers avec, pourquoi pas, une embauche à la clé... «Nous y
retrouvons des Alumni qui, l’année précédente, étaient encore
étudiants chez nous», s’amuse Massimo Di Perri.
Pour Massimo Di Perri (CP) et Michael Korenberg (BEP),
le lien entre étudiants et Alumni est un véritable
cordon ombilical.
-
18
Banquet de la Sainte-Barbe. Ce vendredi 5 décembre, dans le
cadre de la Journée de l’Ingénieur, se tient ce grand événe-ment
festif qui rassemble toute la famille polytechnique: étu-diants,
professeurs et Alumni. «L’an passé, nous comptions 290 inscrits,
dont 100 Alumni. Le nombre de participants augmente
exponentiellement d’année en année, et nous nous dirigeons vers des
salles toujours plus grandes. C’est rare et précieux une telle
proximité entre étudiants, professeurs et Alumni.»
Banquet de proclamation. Installé au Square G, cet événe-ment
apparu en 2011 prend la forme d’un grand barbecue, où se retrouvent
les étudiants sortant de MA2, ainsi que leurs proches, mais
également les professeurs de leur promotion. Soit près de 300
personnes lors de la dernière édition!
Parrainage Master. Le CP et l’association Alumni mettent leur
expérience et leurs compétences en commun, afin de pré-parer les
étudiants de Master à leur entrée dans le monde pro-fessionnel.
Comment? Grâce à un programme, «reboosté», d’activités qui
susciteront l’intérêt de nos futurs Ingénieurs tout au long de
l’année (parrainage, séminaires, interviews, etc.) avec en point
d’orgue, notamment, la Job Fair Engineers.
ORGANISATIONS DU BEP
Représentation étudiante. «Cet aspect est très important»,
insiste Michael Korenberg. «Le BEP coordonne le bon fonc-tionnement
des délégués d’année, qui sont le lien entre les étudiants et leurs
professeurs pour la gestion quotidienne. Ensuite, nous plaçons
également nos représentants dans toutes les commissions et dans
tous les organes de l’École, comme le Conseil facultaire.»
Soirée choix de section. L’événement de début avril, sou-tenu
par les Alumni, porte bien son nom: l’objectif est d’aider les
étudiants de BA2 et de BA3 à (bien) choisir leur section.
Pratiquement, des tables sont dressées par filière, où tant des
étudiants de Master que des professeurs et des Alumni sont
disponibles pour répondre aux questions des futurs MA1.
Midis de présentation des filières. «Ici, peu avant la soirée
choix de section, ce sont les professeurs et des membres de nos
sept filières qui informent les étudiants sur les choix qui
s’offrent à eux.»
Activités pour Erasmus. «Nous accueillons les "in", notam-ment
avec une visite de Bruxelles et des soirées. Quant
aux "out", nous les mettons en relation avec d’autres ayant déjà
connu une expérience Erasmus et leur prodiguons des conseils.»
Whist et loisirs. Ce jeu de cartes est une institution à
l’univer-sité, et à l’École en particulier, depuis des dizaines
d’années. «Nos délégués veillent à perpétuer cette tradition
ludique.»
ET DEMAIN?
La fougue étudiante ne manque pas de projets! Le BEP œuvre au
lancement d’une plateforme en ligne qui permettra aux étu-diants de
revendre leurs syllabus de seconde main, et il enrichit ses
fichiers d’anciens en vue de fédérer les Alumni du BEP. Quant au
CP, il vise en priorité à professionnaliser et à pérenniser le
grand nombre d’événements, souvent festifs, dont il est
l’initiateur. Enfin, l’une et l’autre associations vous invitent à
les rencontrer et à faire un crochet par leurs locaux, où vous
attendent fauteuils, tables, petite restauration et boissons... et
même une ludothèque pour le CP! Apprendre en s’amusant, peut-on
rêver mieux?
1 www.cerclepolytechnique.be / www.bepolytech.be.
Les anciens du BEP désirant voir ce qu’est devenue leur
chère
association sont invités à la contacter: [email protected].
2 ÉTUDIANTS AU TAQUET MASSIMO DI PERRI (22 ANS, MA2
MÉCATRONIQUE)
PRÉSIDENT DU CERCLE POLYTECHNIQUE (CP) «C’est ma 4e année au CP.
Je m’y suis énormément investi, en tant que délégué, dans de
nombreux projets, des décors jusqu’à l’organisation d’événements
phares, comme le Festival de la Chanson estudiantine ou le Bal.
Tout a commencé lorsque j’ai voulu connaître les à-côtés des études
à l’École: ça a été le coup de foudre! Mon expérience au sein du CP
m’apporte autant que les cours: la théorie est aussi importante que
l’expérience et les aptitudes d’organisation. Quand un projet
aboutit, quelle satisfaction!»
MICHAEL KORENBERG (21 ANS, BA3 ÉLECTROMÉCANIQUE) VICE-PRÉSIDENT
DU BUREAU DES ÉTUDIANTS DE POLYTECHNIQUE (BEP) «Je me suis
initialement engagé durant une année au CP. Responsable du site
internet, j’ai pu y développer de nouvelles compétences techniques
et humaines. Ensuite, en tant que délégué d’année, je me suis
intéressé à la représentation des étudiants dans la Faculté, ainsi
qu’à la communication entre corps académique et étudiants. Arrivé
au BEP, je veux m’assurer que les étudiants sont présents et actifs
dans toutes les commissions de l’université, afin qu’ils puissent
travailler main dans la main avec les professeurs et le corps
scientifique.»
-
Avenue Jean Dubrucq 175, 1080 Bruxelles - Tel: +32 2 422 08 11 -
Fax: +32 2 420 32 12 - www.louisdewaele.be
A CERTAIN IDEA OF THE KNOWHOW