— LES — INDISPENSABLES 55 EXAMENS DE BIOLOGIE POUR L’INFIRMIER Tous les examens utiles pour ses études et en services de soin Modalités de prélèvement Valeurs normales Résultats pathologiques Paul Bouazza, Olivier Grunewald, Marie Lenski ÉTUDES EN IFSI
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— LES —
INDISPENSABLES
55 EXAMENSDE BIOLOGIE
POUR L’INFIRMIER
Tous les examens utiles pour ses études et en services de soin
Modalités
de prélèvement
Valeurs normales
Résultats
pathologiques
Paul Bouazza, Olivier Grunewald, Marie Lenski
ÉTUDES EN IFSI
Il propose sous forme de fiches claires et synthétiques : • 55 examens indispensables qui suivent un plan
• des illustrations en couleurs ;• les définitions des différentes disciplines de
la biologie médicale ;• le rappel de toutes les notions à connaître autour
des examens : la pratique actuelle de la biologie médicale, les unités et abréviations couramment utilisées, les différents types de prélèvements, etc.
Construit en 3 parties reprenant les principales disciplines de la biologie médicale (biochimie, hématologie, bactériologie), cet ouvrage est un outil efficace pour la réussite du diplôme infirmier mais aussi au-delà, dans la pratique professionnelle.
www.vuibert.fr
ISBN : 978-2-311-66080-7
Le petit livre qui rassemble tous les examens de biologie utiles aux infirmiers !
Maquette intérieure : FacompoAdaptation de la maquette et mise en pages : Patrick Leleux PAOCouverture : Primo & PrimoIllustrations : Anne-Christel Rolling et Softwin
ISBN : 978-2-311-66080-7
Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consen-tement de l’auteur, ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (loi du 11 mars 1957, alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
La rédaction de cet ouvrage est issue de la coopération de trois internes de Lille. L’idée directrice du projet est la nécessité d’apporter à l’étudiant infirmier une synthèse des examens de biologie incon-tournables.
En effet, s’il est facile de se perdre dans la multitude d’analyses possibles, l’étudiant doit garder à l’esprit que la plupart de ces examens est dévolue à des unités de soins très spécialisées. Il existe cependant un socle d’examens qu’il est nécessaire de connaître en ayant toujours en tête ces éléments : indications, modalités de prélè-vements, résultats normaux et pathologiques.
Le livre s’articule autour de trois grandes thématiques : Biochimie, Hématologie et Agents infectieux. Celles seront ensuite déclinées en sous-unités physiologiques.
Cet ouvrage s’adresse aussi bien à l’étudiant en formation qu’à l’in-firmier exerçant en unité de soins. Afin de comprendre les principaux enjeux de ces analyses, il sera indispensable pour l’étudiant de les mettre en parallèle avec les grands cadres pathologiques et thérapeu-tiques de son apprentissage pendant ses trois années d’études. Les modalités de prélèvements, qui seront mises en pratique en stage, seront consultables à tout moment en milieu clinique.
Gardez à l’esprit que le temps passé en stage est un temps de formation et qu’il doit approfondir toutes les subtilités du métier d’in-firmier. Mettez ce temps à profit pour développer vos compétences clinico-pratiques et techniques. Ce livre, quant à lui, servira à les fixer dans votre mémoire pour toujours.
Paul Bouazza est interne de gériatrie à Lille. Fort d’une expérience clinique riche et diversifiée dans une faculté de médecine parisienne et de deux stages de biologie médicale à Lille, il a principalement rédigé les sections Lipides, Transfusion et Agents infectieux.
Olivier Grunewald est interne en biologie médicale à Lille où il a également suivi ses études de médecine, ce qui lui a apporté une expérience clinique, au contact des patients et des équipes soignantes. Actuellement en 6e semestre, il se spécialise dans le domaine de la biochimie et de la biologie moléculaire.
Marie Lenski est interne en biologie médicale à Lille. Sa forma-tion l’a amenée à pratiquer la biologie médicale dans les laboratoires hospitaliers d’Amiens, de Genève et de Lille, où elle est maintenant spécialisée dans les examens de biochimie et notamment de phar-macologie et toxicologie.
1. La biologie médicale La biologie médicale constitue l’un des piliers de la prise en charge
médicale. C’est une discipline riche, exigeant des bases solides en physiologie et en diagnostic, à la frontière des spécialités médicales et chirurgicales. Elle repose sur l’association :• d’un clinicien prescripteur, qui cherche à concrétiser des hypothèses diagnostiques, optimiser une thérapeutique ou évaluer un pronostic ;• d’un infirmier, acteur de la surveillance continue de l’état du patient mais aussi directement impliqué dans la réalisation des prélèvements de biologie et donc de leur qualité ;• d’un technicien de laboratoire, dont la gestion des prélèvements, leur analyse et leur conservation permet de maximiser les possibilités de diagnostic biologique sur un échantillon ;• d’un biologiste, médecin ou pharmacien, dont dépend le diagnostic biologique et la communication des résultats au médecin.
On ne compte plus les apports révolutionnaires de la biologie médi-
cale dans la prise en charge médicale. Que seraient les algorithmes du syndrome coronarien aigu sans les dosages de troponine, ou encore l’évaluation de l’efficacité d’une trithérapie anti-VIH sans le dosage de la charge virale ?
Sans cesse renouvelée par l’apparition de nouveaux automates et de nouvelles techniques, la biologie médicale est une discipline amenée à perdurer et à évoluer : • l’apport de la biologie moléculaire a notamment permis un bond prodigieux dans le domaine de l’infectiologie ; • la généralisation des techniques diagnostiques moléculaires permettent aujourd’hui des diagnostics bien plus pointus et fiables ; • la miniaturisation est également moteur de l’efficacité d’un centre hospitalier ; • les unités de biologie délocalisées permettent d’obtenir extrême-ment rapidement des résultats d’importance vitale, rapprochant toujours plus le patient de la prise en charge la plus optimale.
2. L’accréditation et la qualité dans les laboratoiresTous les laboratoires de biologie médicale, qu’ils soient privés ou
publics, sont maintenant engagés dans le processus d’accréditation qualité. En effet, une norme européenne, la norme ISO EN 15 189, fixe les bonnes pratiques des laboratoires de biologie médicale, et il est maintenant obligatoire pour un laboratoire d’être accrédité.
Ce processus d’accréditation garantit la qualité de la prise en charge des échantillons et des résultats fournis par le laboratoire, et ce afin que les médecins prescripteurs, le personnel soignant et les patients puissent avoir confiance dans les méthodes utilisées, la fiabilité des automates et réactifs utilisés et l’exactitude des résultats rendus par le laboratoire.
1. Introduction Les prélèvements font partie de la phase pré-analytique et s’effec-
tuent sous la responsabilité du biologiste médical. Il existe un cata-logue des analyses qui est édité par chaque laboratoire pour spécifier les conditions requises pour chacune des analyses.
2. Les différents tubes
uuQue prélever ?Les examens de biologie médicale peuvent être réalisés sur diffé-
rentes matrices, sang, urines, salive, liquides divers, etc. Dans le sang, selon le paramètre, on peut avoir besoin de sérum, de plasma ou même de sang total.
Différence entre le sérum et le plasmaLe plasma est la phase liquide du sang : on obtient le plasma en retirant du sang toutes les cellules (globules rouges, globules blancs, plaquettes). Il contient donc toutes les molécules, ions, protéines, etc., circulant, dont les facteurs de coagulation.Le sérum est la phase liquide du sang qui ne contient plus de facteurs de coagulation. Lorsque l’on laisse le sang dans un tube coaguler, les facteurs de coagulation vont être consommés, un caillot va se former et on obtient le sérum.
uuComment prélever ?Quel que soit le type de prélèvement et le tube utilisé, il faut homo-
généiser l’échantillon par quelques retournements lents après l’acte de prélèvement.
Le remplissage du tube est également un paramètre important à respecter, pour avoir une quantité de sang suffisante pour réaliser les analyses (surtout dans le cas des examens d’hémostases où le tube [citraté, bouchon bleu] contient un liquide anticoagulant qui va diluer en partie le prélèvement). Si le tube est insuffisamment rempli, le sang du patient sera trop dilué et les résultats ne seront pas rendus par le laboratoire.
La plupart des tubes sont disponibles sous forme de tubes de 5 ou de 7 mL. En général les tubes de 5 mL suffiront mais il sera parfois demandé par le laboratoire d’utiliser des tubes de 7 mL.
Enfin, certaines analyses très spécifiques nécessitent des tubes particuliers, qui seront alors fournis par le laboratoire.
Le tube sec
Ce sont les tubes à bouchons rouge et jaune. Ce tube contient un activateur de coagulation qui va permettre d’obtenir spontanément du sérum (phase liquide du sang après activation de la coagulation). Le tube sec peut contenir un gel séparateur, qui va séparer le sérum du caillot, ce qui est utile en cas de transport. Le bouchon est alors jaune.Ce tube est largement utilisé dans les examens de biochimie courants ou spécialisés.
Le tube hépariné
Il s’agit d’un tube qui contient de l’héparine, empêchant la coagulation. On le reconnaît au bouchon vert. Il permet d’obtenir du plasma après centrifugation. Du fait qu’il n’y aura pas de coagulation à attendre, la phase pré-analytique sera plus rapide, ce qui rend ce tube adapté aux examens de routine potentiellement urgents en biochimie (ionogramme, glycémie, enzymes, etc.).
Le tube EDTA
Ce tube contient de l’EDTA, un chélateur du calcium qui inhibe la coagulation. Il sera surtout utilisé pour les examens réalisés sur sang total, surtout en hématologie cellulaire, pour réaliser les hémogrammes et la cytométrie en flux. C’est également le tube utilisé pour les recherches de génétique.
Le tube citraté
Ce tube, utilisé pour les examens d’hémostase, contient du citrate dans le fond du tube. Il va permettre d’obtenir du plasma après centrifugation. Ce volume de citrate va diluer le prélèvement : il est donc très important de bien respecter les consignes de remplissage du tube sans quoi les résultats seront faux.
Ce tube contient du fluor, qui va bloquer le métabolisme dans le tube. Il est particulièrement utile pour les dosages de lactates ou de glycémie, surtout quand le laboratoire est éloigné et que le délai d’acheminement sera long.
Autres tubes
Certaines analyses très spécifiques demandent des tubes particuliers, qui seront alors fournis par le laboratoire.Certains fournisseurs commencent à commercialiser des tubes avec un séparateur mécanique en plastique inclus dans le tube, qui séparer le sérum/plasma des cellules. Ces tubes encore peu répandus seront surement de plus en plus présents dans les laboratoires et les services de soin dans les années à venir.
3. L’ordre des prélèvementsDans le cas où il y aurait plusieurs tubes différents à prélever au
même moment chez un patient, l’ordre de remplissage des tubes est primordial pour éviter les contaminations et interférences. Chaque tube est différent, notamment ceux contenant un anticoagulant, et la contamination d’un tube par un anticoagulant non prévu peut rendre les analyses irréalisables, ce qui empêche le laboratoire de rendre les résultats et peut obliger à prélever de nouveau le patient.
L’ordre à respecter est le suivant :
• tubes destinés à la microbiologie : hémocultures ;• tubes citratés ;• tubes sec (bouchons rouge ou jaunes) ;• tubes héparinés (bouchons verts) ;• tubes EDTA (bouchons violets) ;• tubes fluorés (bouchons gris) ;• autres tubes.
* Autres tubes : ACD, VS, Aprotinine et tube thrombine (toujours en dernier)
*
Figure 1. Ordre des prélèvements
De la même façon, pour éviter les contaminations, il est totalement interdit de transvaser du sang d’un tube dans un autre, sans quoi les résultats seront erronés.
4. Les prélèvements à effectuer à jeunLa plupart des analyses de biologie médicale ne nécessitent pas
d’être à jeun lors du prélèvement. Cette contrainte est souhaitée notamment pour les dosages suivants : • la glycémie à jeun ;• les lipides : triglycérides, cholestérol ;• le fer sérique ;• la parathormone :• Helicobacter pylori : test respiratoire à l’urée marquée.
Il ne faut donc pas avoir consommé de nourriture ni de boisson pendant environ 8 h avant le prélèvement.
5. Les bonnes pratiques de prélèvement Les bonnes pratiques de prélèvement sont à respecter pour
garantir les résultats de biologie médicale, et éviter que le labora-toire refuse d’effectuer l’analyse. Certains points de vigilance sont notamment : • l’identification du prélèvement. Toujours s’assurer que le tube est étiqueté avec la bonne identité du patient. Ceci peut être simplement vérifié en demandant au patient son nom, son prénom et sa date de naissance au moment de l’étiquetage ;
• le respect du type de contenant requis par le laboratoire, ainsi que l’anticoagulant utilisé. Il ne faut jamais transvaser le contenant d’un tube dans un second tube, car cela induira des interférences dans les analyses ; • l’utilisation du matériel n’ayant pas dépassé la date limite d’utili-sation ;• le respect des volumes de remplissage souhaités. Ceci est particu-lièrement critique pour les analyses d’hémostase et d’hémoculture ; • si le prélèvement est effectué sur un cathéter, la purge de ce dernier avant le prélèvement ;• en cas de perfusion, la réalisation du prélèvement sur le bras opposé à la perfusion ;• pour les tubes de sang, l’homogénéisation immédiate après la fin du prélèvement par huit à dix retournements lents pour assurer la bonne répartition de l’anticoagulant dans le tube ;• le fait d’adjoindre au minimum l’heure de prélèvement à la demande.
En cas de doute, appeler le laboratoire qui saura vous donner les informations nécessaires à la bonne pratique des prélèvements.