Top Banner
Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com
106

Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Aug 25, 2020

Download

Documents

dariahiddleston
Welcome message from author
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
Page 1: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Google Livres

www.notesdumontroyal.com 쐰

Page 2: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

HISTOIREDES JUIFS-

T OME PREMIER.

Page 3: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,
Page 4: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,
Page 5: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a par:900;, ; .70945 ’07”"M ’4’ 11,

.,,,.,,,.u tui r 15171,11.”! 11’!!!” ,0 ii.

l

Page 6: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

-HISTO1REDES JUIFS.

Bic RITE PAR

FLAVTUSJOSEPH.Sous le Titre de

ANTIQUITEEZ IUDAIQUES.

TnAnux-rsPAR Mn. ARNAULD D’ANDILLY.

N OUVELLE E DI T1 o N;Augmentée de deux Fragmens 8c de Notes

Hifloriques a: Critiques , avec des TablesChronologiques 8c Geographiques.

r o M r. p a E M x E n. r

A p ARIS, Ëfy-flChezG A N E A U, ruë Saint Iacq .4813);

à*Sâ1ùt Êoüis. W

M. DCC. X L 1V.44m Approbations à Privikge du Roy; ’

Page 7: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,
Page 8: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

A V I S Li Sur cette nouvellebrEdition.

LES Oeuvres de Iofeph traduites parM. d’Andilly ont paru plufieurs

fois imprimées en France , 8: dans lesPais étrangers : cependant elles [ont re-demandées encore aujourd’hui : &dansl’idéeioù on étoit d’en donner une nou-

velle Édition, on a confulté un Hommede Lettres qui a crû devoir l’enrichir.

1°. De Remarques’hil’torlques 8c cri--

tiques fur le teinte 8: fur la traduâ’on:ace ui lui a été d’autant lus faci e ,

qu’i n’a eu prefque u’à choifir dans le

grand nombrede ce les qui accompa-gnent l’Edition de M. Hawrcnmp, 85qu’à les rendre en Fralàgois.

2. . D’un Fragment a ez confidérablc

ni contient divers Decrets rendus engaveur des Juifs , 8c que M. d’And’llyn’a Pas connu , ou du moins qu’il n’a,

s pas traduit.

Tom: I. a,

Page 9: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

M V I S.’13 -. D’un autre Fragment publié par

’V Hoejchslius fous le nom de] ofeph,&: tra. vduit en Latin par le Moine, Fragment quirelie d’un d fcours admiré aux Grecs , 8Cdont l’Auteur quel qu’il (oit,s’étoit pro.-

pofé de combattre l’opinion de Platonur l’état des ames après la mort. . u

4. ; De la Chronologie de Jofeph parM. Spqnheim.’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des

nom-s doliez, la uelle avoit paru dans lesÉditions publiees in-folia,&qu’on a mal-à-propos retranchée des autresEditions.à Il ne relie plus qu’un mot à dire dela performe de M. d’Andilly, 8: de latraduétion de Iofeph.

Robert Arnauld d’AndiIly nâquit àParis en 1588. il étoit l’aîné des enfans

d’Antoine Amants! Avocat au Parle;ment , 8: de Catherine Marion fille deSim0n Marion aqui Avocat au Parle.ment, 8c depuis 8c fuccefïivement Préfi-slcnt des Enquêtes 8c Avocat Général.

Robert parut fort jeune à. la Cour , ili foûtint avec une grande réputationles (li-vers emplois qui lui furent confiés.

Ilmourutle 17 Septembre,l’an 1674,,âgé de 8 g, ans 8c cinq mois,8c laura de(on mariage avec’Cathcrim le Févre de la

Page 10: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

:4 V I S.Braderie morte en v657. fix filles toutes"Religieufes , 8c trois fils , dont l’aîné

’ étoit Antoine, Abbé de Chaumes , quimourut en 1698. à Angers où il s’étoic -

retiré. Le fecond , Simon Marquis de -Pompône : 8: le troifiéme Henri de Lu-fanci,qui a toujours vécu dans lafolitude.

Nous avons de la tradué’tion lesOeuvres de Iofiph ; celles de S. JeanClimaque 3 les Confellions de S. Angie-lin ; 325’325le Traité du mépris du Monde par S. En. vans ducher; les Vies des fiant: Pere: de: Defl’m, 263 A1

N- par diferens Auteurs,comme S. Ierome , 12175.Ballade , Rnfin , Théodora , Jean Mofèh ,&c. les Vies de planeurs (hlm: Illuflrer;les Livres de la perfécution des Van-dales par S. Vlôlar de Vire ; les Oeuvresde fluate The’re[e avec fa Vie-,les Oeuvresde Jean d’Aw’la s la Vie de Grégoire de

Lope’s -, 8c un Traité, ou Difcours dela réformation de l’homme intérieur , pro-

noncé par un Évêque des Pais-bas à la.réception de l’Abbé Haèfien.

Il régne dans ces Tradué’tions’ ungrand air de noblefl’e , 8: une pureté de

ngage qui le foûtient également partout. M. de Balzac y trouvoit awdelruîdes autres Traductions -cet avantage;qu’elles infpirent la pieté en apprenant

a 1)

Page 11: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

34 V I S.â-parler; 8c M. de Segrais a dit qu’elles Iconferven-t nomfçulement le bon feusdes Auteurs , mais qu’elles leur prêtentencore ce qui leur manque 8c que cesbelles copies font bien au-deKus deleurs originaux. Voilà une partie deséloges qu’on a donnés aux Traduétions

de M. d’Andilly ; on finira par les juge--mens que la critique a prononcés furcelle de Jofeph.

m3289 M. Gallois dit qu’il a rendu à Jofeph.1659. toutes les graces que le tems , les co-yau? pilles , les critiques , 8c les traduâeursBaillct’ ui avoient ôtées. 11a fçû , ajoute-t-il ,

Tome fi bien ménager les avantages de notre’ langue, u’il a trouvé moyen d’expri-

mer preficllue toutes les beautés de laGréque , sa au lieu de quelques orne-mens qui manquent au François, il en afubfiitué d’autres que le Grec n’a point.

Au relie s’il le rencontre en certainsendroits quelque différence entre laTraduâion 8: l’Original , comme on le-verra dans les Remarques, c’efl ne leTraduâeur- n’étoit point aidé ile la.belle Édition de M. Hawrmmp , 8: queces endroits étoient fi corrompus dans letexte Grec , que tout ce qu’il a. pû faire,ainfi qu’il le témoigne lui-muême , a été

de les mettre dans l’état où ils font.

Page 12: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

anagrammassiez I sou a eus-orme ousurrrrbmzsrrrrasr

AVERTISSEMENTDE M. ARNAULD D’ÀNDILLY.

LE féal titre de cette Hifloire la rem!plus recommandable que nulle Préfa-

me ne le pourroit faire , puifqu’en dzfàntqu’elle commence de: la création du monde ,.qu’elle va jufqu’au regne de ’Neron , d”.

que la plus grande partie de ce qu’elle rap.porte off tirée de: livre: de 1’ Ancien Teflrament , c’efl montrer que nul autre ne peutrégaler en antiquité , en durée , Ü en au.tomé.

Mai: ce qui la rend encore après PE-criture Sainte , prefërahle a toute: le: au.ire: Hilaire: , de]! qu’au lieu qu’elle: n’ont

pour finalement que les afizons de: hommes,celle-ci nous reprefinte le: mêlions de Dieumême. On y voit éclater par tout [a Buifi

t fauve , p; Conduite , [a Bonté , Ü [àJujlice. Sa Puijfanee ouvre les Mer: Üdivife le: Fleuve: pour faire pafir a piedfic des Armée: entieres , Ü fait’tomher

jan: qfirt le: Mur: de: plus forte: Villes,a Il]

Page 13: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

AVERTISSEMENT.’54 Conduite regle toute: chafi: , â donnede: Lon qu’on peut nommer la fiurce oiel’on a puifc’ tout ce qu’il y a de figejfe dans

le Monde. Sa bonté fait tomber du Cielà finir du jein de: Rocher: de quoi rafla-fier la faim Û oléfalte’rer la jàif’ de tout un

grand Peuple dans le: defirt: le: plus ari-des. Et touries e’lemen: étant comme le:exécuteur: de: Arrêt: que prononce [aJu ice : l’eau fait périr par un déluge ceuxqu’elle condamne : les fin le: confieme : l° air

les accable par fi! tourbillon: 5 â la TerreJ’ouvre pour les dévorer. Ses Prophe’te: ne

prédijênt rien qu’ils ne confirment par de:

miracles. Ceux qui commandent je: Armée:ln’entreprennent rien qu’il: n’exécutent. Et

le: C omble-leur: de [on Peuple qu’il remplitde [on efprit,agzflint plutôt clearings qu’en

hommes. -Moïfê peut fiul en être une preuve.Nul autre n’a eu tout enfemble tant d’émi-

nente: qualités; Ü Dieu n’a jamais tant,fait voir en aucun homme dans l’ancienneLoi,depui.t la chute du premier de: hommes,jufques ou peut aller la perfiuïlion d’ unecréature qu’il veut combler de fi: graux.Ainfi , comme on eut dire qu’une grandepartie de cette Millire efl en quelque flirtel’ouvrage de cet incomparable Legijlateur,

Page 14: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

AVERTI SSEMENT;parce qu’elle efl toute prifè de lui , on nedoit pas feulement la lire avec ejlime ,,mais encore avec refpefl : à fit fuite juf-l,que: a la fin de ce qui e]? compris dansla Bible n’en mérite pas moins , puifqu’ellea été diéle’e par le mémo efprit de Dieu qui

a conduit la plume de Moïfê lorfqu’il a-écrit les cinq premiers Livres de l’Hijloire

sainte.au ne pourroit - on point dire aujfi’ de

- ces admirables Patriarches , Abraham ,.Ifaac , (5’ Jacob : de David ce grand RoiÙ ce grand Prophéte tout enfimble, quia’ mérité cette merveilleufe louange d’ être.

un homme jelon le cœur de Dieu : defanatisas ce Prince fi parfait en tout , dequi l’Ecriture dit. que l’ame étoit infépara-

blement attachée a celle de ce faim Roi:de ces illuflres Machabe’es dont la picté.égale au courage , a fpu allier d’une ma-niére prefque incroyable la fiuveraine puiflfance que donne la Principauté, avec lesdevoirs les plus religieux de la fiufleraineSacrificature : 6’ enfin de Ioleph , deJofué , de chéon à" de tant d’ autres qui

pensant pafl’er pour de parfaits modelasde vertu , de conduite , Û de valeur 3’Qe fi les Heros de l’antiquité Paysan:n’ont rien fait de comparable. .à ces lieras

am;

Page 15: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

’AVERTISSEMENT.du Peuple de Dieu dont les allions [infi-roient pour des fables , fi l’on pouvoit fait!impieté refitfer d’y ajouter fin , il n’y a P45

fiejet de s’en étonner , puifqu’au lieu queces infideles n’avaient qu’une firce humai-

ne , les bras de ceux que Dieu choifit pourcombattre finis fis ordres flint armés de[on invincible fecours , Ü que l’ exemple de

Debora fait voir que méme une femme peutdevenir en un moment un grand Générald’ Armée.

Mais les graces dont Dieu favoitijèles fions doivent porter les plus grandsMonarqucs à ne [e confier qu’en fin ajlfiflance , les terribles punitions qu’il fil:de ceux qui s’appuyent fier leurs propresfines les obligent de trembler : Ü la ré-probation de Saiil É de tant d’autres put]:-

fans Princes ejl comme une peinturetvivan.se , qui en leur repre’jêntant l’image agreujè

deleur chûte , les doit faire recourir a Dieupour éviter de tomber en de jèmblables.malheurs.

i Ce ne féront as fêulement les Princes ;ce feront aufli es Princefl’es qui trouverontdans ce Livre des exemples à fuir , (’9’ à

imiter. La Reine Jefabel en efl un horribled’impleté 0’ de châtiment .- à la Reine.

Eflher en un merveilleux de toutes le;

Page 16: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ÀVERTI SSEMENT.petfiè-lionr Ü de toutes. le: réoom enfle qui

peuvent faire admirer la 11mn le bon.heur d’une grande Û [aima PrinCeflE.

Si le: Grand: y trouvent de fi grand;exemple: pour le: porter a fuir le ’uicc (5’

à embraflèr la vertu , il n’y a perfinne dequelque condition qu’il finit ,qui ne piaf:aujfi profiter d’une leflure fi utile. C’eji unbienge’ne’ral pour tou:,ji capable d’ imprimer

du erefjaeôl pour la Alajefle’ de Dieu parla vu? de tant d’ eflët: de [on infini Pou-voir à" de fin adorable conduite , qu’il ,faudroit avoir le cœur bien dur pour ne

pas en Profiter. IEt comment les Chre’tien: pourroiemtil:n’Être point touché: de cejaint reffieÏi, puifl

que la même Hifloire nom apprend queueilluflre: à fi célébras Conqii3ran: , C Ayrus ,Dariu: 6’ Alexandre quoi qu’idolatres ,

m’ont pu [è de’findre d’avoir de la vénéra-

tion Pour la Majefle’ 6’ pour le: Ce’re’mo-

nies de ce Temple qui n’était qu’une figure

de aux ou le Dieu vivant habite aujour-d’hui fur no: Autel: .9

Mai: fi cette Hifloire efl fi excellenteen elle-même , on ne fiauroit ne point re.eonnoitre que nul autre n’était t eapalle de

«l’écrire que celui qui la donnée à finfiécle

â à toute la poflc’rite’. Car qui pouvoit

Page 17: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

AVERTISSEMENT.mieux qu’un Juif être informé de: coutume!

â de: mœurs de: Juif: afin ouvoit mieuxqu’un Sacrficateur être in mie de toute:

v le: C ére’momes Ü de toutes le: obfervation:

de la Loi .9 QI pouvoit mieux qu’un granitCapitaine rapporter le: événement: de tantde guerre: ? Et qui pouvoit mieux qu’unhomme de grande qualité Ô grand Politiqueconcevoir mêlement let chofè: Û y fairedes réflexion: très-judicieufe: .7 Or toute:ce: qualité: je rencontrent en Iofeph. Il.étoit ne’ Juif: Il étoit non-jeulement Sa-

crificateur , mais de la premiere de: vingt...quatre lignées des Sacrificateur: qui te?noient le premier rang armi ceux de [àNation. Il étoit defien u de: Roi: Afm-ne’en:. Se: grande: enflions dans la guerrel’avaient fait admirer même" de: Romains.Et tant d’important emploi: dont ile’ejldignement acquire’ ne peuvent permettre àdouter de [a grande expérience dans le: afï 1fairex.’ Sa vie écrite par lui -mime jointeà [on Hifloire le feront afin. connaître.Et quant à fa maniere deirire- , feflime-roi: inutile de la louer puifiue cet Ou-vrage la fait voir fi belle par tout ,,mais particulierement dans ledit-neu-vie’me Livre , ou ayant entrepris de rap-porter le: affin: Ô" la mort de [Empereur

Page 18: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ÂVERTISSEMENTJ’C’aÏu: Caligula , ce que nul autre rimeur

même Romain n’a fait fi particuliérement

que lui , je croi pouvoir dire [aux craintequ’il n’y a dans Tacite aucune Hifloire qui

fiirpafle cette fi éloquente 0’ judicieufè

Narration.Je fia-i que quelques- un: s’étonnent

qu’après avoir parlé de: plusgrandr mira.des il en eûminué la créance , en olifantqu’il laifle a chacun la liberté d’ en avoir

telle opinion qu’il voudra. Mais il ne l’ afait a mon avis qu’a caufi qu’ayant com-pofe’ cette Plifloire principalement pourle:Grec: à pour le: Romain: , comme il offfacile de le juger parce qu’il’ l’ a écrite en

Grec Ü non pat en Hébreu , il a appre-bendé que leur incrédulité ne la leur renditfiefpclle s’il affuroit affirmativement la vé;rité de: chofê: qui leur panifioient impofftÎ-

les. .Mai: quelque raif’on qui l’ait porté à

en u’èr de la flirte je ne prétend: pointle défendre ni en ce: endcoits ni dans le:autre: ou il n’efl p4: conforme a la Bible.Elle fêule cf? la divine fource de: véoité:écrite: .- On ne peut le: chercher ailleurs ’fin: courir fortune de [à tromper", à" l’on’

ne fcauroit s’excufer de condamner tout cequi t’y trouve contraire. C’efi ce que je

Page 19: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

AVERTISSEMENT.fais de tout mon cœur, Ü il n’y a per.

[forme qui ne le doive faire pour pouvoir lirei avec fatisfaflion (972m: forupule cette belle

i Hfloire. . qJe ne préten: point non plu: de juflifierquelque: endroit: de cet Auteur ou il parlede: diffirente: forte: de gouvernement , nid’ autre: fintimen: particulier: que perfonnen’cfl obligé de fuivre , ni de m’engager

n: aucune matiere de critique dont jelaiffe la conteflarion a ceux qui font exer.ce: en cette forte d’étude.

Pour ce qui efl de la (Chronologie , de lavaleur de: monnaye: , à de: diverfi: me.jure: , toute: ce: chofi: font fi clairementexpliquée: dan: ce: belle: table: de la Billeimprimée par Ktré en 1662.. que j’ai crun’avoir qu’a y renvoyer le: leEleurL

Mai: quant a ce qui regarde l’Hifloire,j’ai fait fi exal’lement le: abrege’: de: Cha-

pitre: , que l’on y trouvera tout ce qu’il:contiennent s (’3’ on n’aura qu’a lire la talle

de tau: ce: Chapitre: qui efl a la fin, pouravoir un abregé auffi entier de tout leLivre que fi l’on en avoit fait un extrait

’ pour ce feul defi’in. qJ’ai rendu la Talle de: Matiere: [i

mali: que je penfe que l’on en fera jati:-fait : Ü afin de trouver plu: facilement ce

Page 20: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

AVERTISSEMENT.qui regarde un même fùjet je ne renvoyepa: aux page: comme l’ona accoutumé ,mai: aux cbiflre: qui fi fuivent depui: le:commencement du Livre jufqu’a la fin ,Ü dont un fèul chiffre comprend quel.-quefoi: diver: article: qui font de lamême matiere : ce qui en donne une entiereintelligence ; au lieu qu’elle feroit interrom-pue fi l’on renvoyoit aux page:.

Q4; fi l’on rencontre en certain: endroit:,

comme entre autre: dans ceux de la deflcription du Tabernacle , (’9’ de la Table de:

Pain: de Pro ofition , quelque difi’erenceentre ma trarb’oflion Û le Grec , elle vient

de ce que ce: paflage: font fi corrompu:dan: le texte Grec que tout ce que j’ai pûfaire a été de le: mettre en l’ état ou on le:

verra. nLa feule ohofè que j’ai a ajouter efl quela premiere foi: que l’on parle d’une par».

finne j’ai mi: fin nom en italique fi cetteperfonne e]!I peu remarquable, Ü en capitalefi elle le]? beaucoup: ce qui produit ce: deuxeffet: : l’un que l’on ejl afl’ure’ par cette

différence de lettre que l’ on n’a point encore

parlé de cette perfonne s au lieu que quandle: nom: [ont en lettre romaine comme lerelie de l’imprjjim , c’efl une marque quel’on en a déja parlé : Et l’autre , qu’en

Page 21: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

AVERT ISSEMENT.cherchant plus haut le nom de cette perfin;ne jufques a ce qu’on le trouve en italiqueou en capitale on voit particulierement uelleelle tfl 5 parce que l’Auteur le dit toujours

’ la premiere foi: qu’il en parle.

Il ne me rifle plus qu’a prier ceux quiliront cette Htjioire d’excufer les fautes quej’ai commifè: par. incapacité , Ü non pas

par négligence , n’y ayant point de fôin que

je n’aye pris pour rendre ma traduliion laplus fidele à la plus agréable qu’il m’a été

pofliole , en m’attachant religieufêment d’un

cité au fèns de l’Auteur , 0’ en m’eforpant

de l’autre de chercher dans notre langue des

expreflion: qui, par de: manieres jouventdiflerentes, confervent les graces qui fè ren-contrent dan: la langue Grecque fi admira.bic par fa délicatejfe, fa beauté, Ü cette

.merveilleufe fécondité qui fait qu’un même

mot ayant plujieurs fignifications , il impon.te extrêmement de bien choifir celle quiconvient le mieux a la chofè dont on parleà qui a le plus de rapport à la penfe’ede l’Hi orient

Page 22: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

APPROBATION DE? DOCTEURS.

J O s n u a toûiours été fi célebre pari les écrits , que les Payens même pour

honorer fou mérite, lui ont élevé des lia-tues, 8c que les Chrétiens lui ont donné unrang confidérable entre les Auteurs Eccle-fiafl: ues. Pour concevoir une idée de la

an eut des matiéres qui font traitées danses Ouvrages , il ne faut que voir ce beau

plan qui cit repréfenté avec tant d’éloquen-Cc dans cet Avertiflèment. Pour connaîtrela force 8e la pureté de fon fille , il ne faut

ne lire cette Traduétion , qui répond par-ËIitementà la maire-lie” 8: a la grace descxprefiions de [on Original: a: nous elli-mons que l’on pourra faire cette leétureavec autant de fureté que de fatisfaction,après les précautions fi exaétcs 8c fi judi-c1eufes que l’Auteur a données dans cet ex-cellent Avertifi’ement fur quelques endroitsde Jofeph,qui ne le trouvent pas confor-mes à l’Ecriture 8c à nos maximes. C’efl letémoignage que nous rendons. En Sorbon-ne ce :9. Novembre :666.

A. Donnant: Curé MAZUR! ancien Curéde S. André. de S. Paul.

P. MARLIN Curé T. Forum Provifeur dude S. Eufiachc. Collége de Harcourt.

GOIILLON CurédeS.Laurent.

Page 23: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

91077215 APPROBATIONJ’Ai lû par l’ordre de Monl’eigneur le

Chancelier, l’Hiflaire des Juifs cerne parFlavia: Jofeph faut le titre d’Anti uite’s Ju-(laïque: , traduite fur l’Original ce , parM. Arnauld d’Andilly s nouvelle Éditionau montée de deux Fragmens é’ de Notes

. hillorique: à antiques, avec des Table: chro-nologiques à geographiques. Ces Notes hitl-roriques 8c cri-tiques , avec les Tables chro-nologiques ajoutent à un fonds excellenttout ce qui paroit nécefl’aire pour le rendreplus intelligible , plus fur 8c plus métho-dique , l’on doit donc fçavoir gré à l’Au-rem: qui a employé les veilles avec fuccètpour perfeétionner cette Tradué’tion.

En Sorbonne le 2.2.. Février 1742.

DE MARCILLY.

PR’IVILEGE 13v ROY:

L 0 U IS , par la grata de Dieu , Roi deFrance 8c de Navarre: A nos amés 8c

féaux Confeillers les Gens tenans nos Coursde Parlement, Maîtres des Requêtes ordi-naires de notre Hôtel . Grand Confeil, Pre-vôt de Paris s Baillifs , Sénéchaux , leur:Lieutenans Civils , 8c autres nos Jufiiciersq’il appartiendra ; S A r. u r. Notre cher 8cbuen amc’ L o u rs-Esrrr N NE GANEAU,

I Lübraute à Paris , Nous ayant fait expofel:

x

Page 24: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

qu’il defireroit faire imprimer 8c donner auPublic un Manufcrit intitulé :Oeuvre: deJofeph , traduites par M. d’Andilly , avecdes Notes hif’toriquesgëc attiques, s’il nous-

laifoit lui accorder nos ettres de Privi-cege fur ce néceflàires ,: A c s s c A v s a s ,’

voulant traiter favorablement ledit» fleurExpofant ; Nous lui avons permis 8c pepmettons par ces Prcfentes, de faire impri«mer ledit Ouvrage en un ou plufieursvolumes ,. 8c autant de fois que. bon luifemblcra , 8: de le. vendre , faire vendre 8cdébiter par tout notre Royaume , pendantle tems de quinze années confécutives, àcom ter du Jour de la date defdites Préfen-stes. lgaifons défenfes à, toutes fortes de per-formes, de quelque qualité 8c conditionzu’elles foient’ a d’introduire d’imprefiion

trangere dans aucun lieu de notre obéit;fance ; comme aufli à tous Libraires , Im-primeurs 8c autres ,Id’imprimer , flaire im-primer, vendre , faire vendre , débiter nicontrefaire ledit Ouvrage en tout ni en par-tie , ni d’en faire aucun Extrait fous quel-5que pretexte ne ce [ont , diaugmentation ,correé’tion , c angement de titre ou. autrehment , fans la permiflion exprellè 8c par écritdudit Expofant , ou de ceux ut auront,droit de lui . à peine de confi cation. de:exemplaires contrefaits ,4 8c de trois millelivres (ramende contre chacun des- contre-venans , dont un tiers a" N eus , un tiers àl’Hôtel - Dieu de Paris , 8c l’autæ tiers au- .dit Expofant , ô: de tous dépens, domma-ges 8c interêt: ; à la’charge que ce: Païen-tes feront enrcgafirees tout’auu. long fur leRegifire de kat Communauté des Libraire:

Tome I. b

Page 25: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a: Imprimeurs de Paris, 8c ce dans trois!mois de la date d’icelles ; que l’impreflion

de cet Ouvrage , fera faire dans notre ’Royaume 8c non. ailleurs ,4 en bon apien’8c en beaux carac’te’res fuivant la eüille’imprimée 8c attachée pour modele fous le:contre-feel des Préfentes;.8c qu’avant que?de llexpofer en vente , le Manufcrit ou Im-r-

rime’ qui aura fervi de Co ie à l’imprefiion ,1:era remis dansile même etat où l’A probar

fion y aura été donnée ès mains es notre?très -- cher 8c féal Chevalier le Sieur:d’Aguelïeau-, Chancelier de France , Com-rglandeur de nos Ordres ;, 8c. qu’il en fera-enfuite remis deux Exemplaires dans notrerBibliotheque publique , un dans celle denotre Château du’Louvre ,8: un dans celle"de notre très-cher 8c féal Chevalier le Sieur?d’Agueffeau , Chancelier de France, Com-mandeur de nos Ordres, le tout à peine de.nullité des Préfentes. Du-contenuïdèfqueldles vous mandons 8: enjoignons de fairefouir l’Expofant, ou’fes ayans caufes , plei-nement 8: paifiblement, fans fcufl’rir- qu’il"leur foi: fait aucun trouble ou’empêchement.Voulons que la copie defdites Préfentes .-qui fera imprimée tout au longau Commen-cement ou à la» fin dudit Ouvrage , faittenuë pour dûëment lignifiée , &qu’aux:copies collationnées par l’un dencs amezl8C feaux Confeillers 8c bectetaires , foivfoit-ajoutée ,-commeà l’Ori inal. Commandons

. au premier- notte Hui et ou: Sergent ,l deflaire pour l’execution diicelles tous A616requis 8c néceflaires, fans demander aure

rmifiion’ , 8c nonobfiant Clameur dV ara, Chartrc Normande, 86 Lettres àe

Page 26: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

contraires. on tel cil notre plailïr. Doum;à Verfailles le deuxiéme jour du mois dei’Mars, l’an de gracemil fept cent marante?Jeux, 8:: de notre Regne le vingt- ptiémcg-Par le Roi en foanonfeil,

SAINSO N.-J’e retournois que Monfieur’Borde-let au!)E

quart auapréfent Privilége, Meilleurs Gilïey ,.Herilfant chacun un fixie’me , MeilleursChardon 8: Savoye chacun un douzie’mei,ne me réfervant qu’un quart. A Paris ce cinq.Ma] 1 42..

7 G-A N E A U.-Regij’irév, en amblé là Cè zon,rfur le K04"

gifl-re X. de la éhambre Enfile de: Libraires6’ Imprimeur: de Paris, N°; n. Fol. io.conformément aux anciens Reglenienr , ton-firme’s ar celui” du 2.8. Février 172.3. APari: ,. e dix May 1742..»

s.AvUvG-R-AIN, me;

De l’Imprîtnerie de GIS SE Y,

Page 27: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,
Page 28: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

J O. PH.-ECRITEPAR LUI-MÊME. (a)

0 M M E je tire mon originepar une longue fuite d’ayeuxde la race facerdotale, je our-rois me vanter de la no leffede ma naiifance , puif ue cha-que nation établiffant gran-

deur d’une maifon fur certaines marquesd’honneur qui l’accompagnent , c’en efiparmi nous-une des plus fignale’es que d’a- qyoir l’adnnuifiration des chofes l’aimes.

(a) Ce Livre n’aeté cit facile d’inférer de lacom pofe’ qu’après l’Hrf- vie deJofeph.Vers la fin,

mire de la guerre des il blâme un EcrivaindeJuifs , comme l’Auteur n’avoxr pas publié , àle dira bientôt lui-me; Ion exemple, fous Ver-me. Agri pa vivoit en- palien , Tite 8c Agrip.core , lot qu’il compofa pa , l’Ouvrage qu’il avoirremaillent: , ce qu’il compofé.

a

Page 29: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ij" LA V12 ne J’os’EPi-r,Mais je ne fuis pas feulement defcendu dela race des Sacrificateurs , je le fuis anili dela premiere des vingt-quatre lignées qu: lacompofent , 8c dont la dignité cil éminen-te par dellus les autres. A quoi je puis ajou-ter que du côté de ma mere je compte desRois entre mes ancêtres. Car la branchedes Afinonées dont elle cil defcenduë , apoKedé tout enfemble durant un long temsparmi les Hébreux le Royaume 8c la fou-verainc facrificature. Voici quelle a été la.f ’te des derniers de mes prédéceffeurs.

’mon furnommé Pfellus grand-pere de -mon bifayeul vivoit du tems qu’Hircanpremier de ce nom, fils de Simon grand Sa-crificateur exerçoit la fouveraine factifi-cama Ce Pfelius eut neuf fils , dont l’unnommé Matthias 8c furnommé Aphlias’ oufac en la premiere année du regne

Hircan la fille dîvijonathas grand Sacri-ficateur; 8e en eut atthias furnomme’ Cu-rus, qui en la neuvie’me année du regne(Ï Alexandre eut un fils nommé Jofeph, quien la dixième année du regne d’Archelaüseut un fils nommé Matthias , de qui j’ai ti-ré ma naifïance en la premiere année du re-qgne del’Empereur Caïus Cefar. Quant à moiJ’ai trois fils,dont le premier nomme’Hircan’

cil ne en la cinquieme année du regne deVefpafien. Le fecond nommé Julie en lafeptiéme année, 8c le troifiéme nommé.Agrippa en la neuvième année du regnede ce même Empereur. Voilà quelle el’c marace ainfi qu’elle (e trouve c’Crite dans lesregifires publics ; 8c que j’ai cru devoirrapporter ici afin. de confondre les calommes de mes ennemis. ’

Page 30: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

x

ECRlTE PAR LUI-MESM! 13’Mon pere ne fut pas feulement connu

dans toute la ville de Jerufalem ar la no-bleife de [on extraction :il l t encore-davantage par fa vertu 8c par fou amour

out la jufiice qui rendirent [on nom cé-e’bre. je fus élevé des mon enfance dans

l’étude des lettres avec un de mes fi-erestant de pere que de mere, qui portoit com-me lui le nom de Matthias : 8c Dieu m’a-iyant donné beaucoup de mémoire 8c allezde jugement, j’y fis un fi grand progrès ,1que n’ayant encore que quatorze ans i lesSacrificateurs 8c les principaux de Jerufa-lem daignoient bien me faire l’honneur deme demander mes fentimens fur ce qui re-gardoit l’intelligence de nos loix. Lorf nej’eus treize ans, je defirai d’apprendre esdiverfes o inions des Pharifiens , des Sa-duce’ens , des Effeniens , qui font troisfeétes parmi nous, (a) afin que les connoif-fant toutes , je pufle m’attacher à celle quime paroîtroit la meilleure.- Amfi je m’in-firuifis de toutes , 8c en fis l’é reuve avecbeaucoup de travail 8c d’au etite’s. Maiscette experience ne me fatisfit pas encore:8c fur ce que j’appris qu’un nommé Bancsvivoit fi aufierement dans le défert qu’iln’avoir pour vêtement que les écorces desarbres , pour nourriture que ce que la terreproduit d’elle-même2 8c que pour fe con-ferver chal’te il fe baignoit plufieurs fois lejour 8c la nuit dans de l’eau. froide , jerefolus de l’imiter. Après avoxr palle troisannées avec lui, je retournai à l’âge de dix-

(a) Iofeph parle fou- lAntiq. liv.13.& ailleurs,vent de ces trois Seôtes,

a ü

Page 31: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

tv" LA VIE ne JOSEPH;neuf ans à Jerufalem. Je commençai alorsà m’engager dans les exercices de la viecivile , 8c embralfai la feéte des Pharifiens,xi approche plus u’aucune autre de celle

s Stoïques entre es Grecs.A l’âge de vin t-fix ans je fis un vo age

à Rome , (a) ont voici la caufe. e11!Gouverneur de Judée ayant envoyé pourun fort léger lujet des Sacrificateurs très-ens de bien 8c mes amis particuliers le

. Jul’tificr devant l’Empereur , je delirai avecd’autant plus d’ardeur de les affilier , quej’appris que leur mauvaife fortune n’avoir ’tien diminué de leur picté , 8c qu’ils le con-tentoient de vivre avec des noix 8c desligues. Ainfi je m’embarquai, 8c courus lap us grande fortune que l’on puill’e jamaiscourir. Car le vailfeau dans lequel nousétions lix cens perlonnes , fit naufrage furla mer adriatique. Mais après avoir na étoute la nuit, Dieu permit qu’au point dujour nous rencontrâmes un navire de Cy-rene qui recut quatre-vingt de ceux d’err-tte nous qui avorent pû nager li long-tems,le telle étant peri dans la mer. Ainli nousarrivâmes à Difearche que les Italiens nom-

Puzzo ment Puteoles , (a) ou je fis connoilfanceavec un Comedien Juif nommé Alitur quel’Empereur Neron aimoit fort. Cethommeme donna accès auprès de l’ImperatricePoppea , 8c j’obtins Paris peine l’abfolution6c la liberté de ces Sacrificateurs par le

(a) On rap otte ce 7 j-de l’Ere Chrétienne’voyage de Jo e h à la b) Il larle de cettedixième année el’Em- Vi e au 1v. .17. despire de Néron ôta la Antiquités 86 ailleurs.

Page 32: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

neutre par Lui-Must". 17moyen de cette Princell’e ui me fit aulli degrands prefens avec les efquels je m’enretournai en mon pays. Je trouvai que desefprits portés à la nouveauté commen-çoxent a y jetter les fondemens d’une ré-volte contre les Romains. Je tâchai à ra-mener ces feditieux , 8c leur re réfentai en-tre autres cholesfcombien de puitfans en-nemis leur devoient être redoutables , tantà caufc de leur fcience dans la guerre , quede leur grande profperité ; 8e qu’ils ne de-voient pas expofer témérairement à un li

. extrême péril leurs femmes, leurs enfans ,8c leur patrie. Comme je prévoyois quecette erre ne pouvoit être que malheu-reufe,i n’y eut point de raifon dont je ne mefervifiè pour les détourner de l’entrepren-dre. Mais tous mes olferts furent inutiles ,8c il me fut impollible de les guérir decette manie. Ainfi ,.craignant ne ces fac-tieux qui avoient déja occupé a forterell’eAntonia , ne me foupçonnalfent de favori-fer le parti des Romains 8c u’ils ne mefilfent mourir , je me retirai s le l’anc-tuaire, d’où, après la mort de Manahem (a)8c des principaux auteurs de la révolte , jefortis pour me joindre aux Sacrificateurs8c aux principaux des Phariliens. Je lestrouvai fort efiayés de voir que le Peupleavoit pris les armes , 8c fort irrefolus l’urle confeil qu’ils devoient prendre , tant il:voyoient e péril à s’o pofcr àla fureurde ces feditieux. Nous eignîmes de con-cert d’entrer dans leur fentiment, 8c leur

(a) L’Auteur ra porte lit. z. de la guerre de.

hmortdece Fa tu. Juifs.au)

Page 33: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

eNi LAVrrneJos’rru,’. confeillâmes de laitier éloigner les troupes, Romaines , dans l’efperance que nouslavions que Gellius viendroit cependantavecde grandes forces 8c appaiferoit ce tumul-te. Il vint en effet: mais après avoir per-du plulieurs des fiens dans un combat, ilfut contraint de le retirer. Cet avantage

. que ces factieux remporterent fur lui coûtacher à notre nation , parce que leur ayantélevé le cœur ils le flatterent de pouvoirtoujours demeurer victorieux.

En ce même tems les habitans des ville:deSfyrie voi fines de la Judée tuerent lesJui s qui demeuroient parmi eux a quoiqu’ils n’cull’ent pas feulement eu la penfée

e le révolter contre les Romains ; 8c parune cruauté plus que barbare , n’épargne-rent pas même leurs femmes 8c leurs en-fans. Ceux de Scithopolis furpalferent e11-core les-autres en impieté. Car les Juifsleur venant faire la guerre ,ils contraigni-

«rent ceux de la même nation qui demeu-roient parmi eux , de prendre les armescontre leurs freres ; ce que nos loix défen-dent exprelfément; 8c après avoir vaincuavec leur allillance , ils oublierent par unedétellable perfidie l’obligation qu’ils leuravoient 8c la foi qu’ils leur avoient donnée,8c les tuèrent tous fans pardonner à un.feul. Les Juifs qui demeuroient à Damasne furent pas traités plus humainement..Mais comme j’ai déja rapporté ces chofesdans mon hilloire de la guerre des Juifs , ilme fuffit d’en dire ce mot en parlant, afin

Ique le lecteur fçache. que ce n’a pas étévolontairement , mais par contrainte, quo,

Page 34: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Û

ment-ru un LUI-MESME. vifnotre nation s’ell trouvé engagée dans laguerre contre les Romams.

Après la défaite de Gellius les princi-.-paux de Jerulàlem qui étoient defarmés 8:.voyoient les feditieux armés , a préhen-derent avec fujet de tomber fous eut pull-fance; 8c fçachant ne la Galilée ne s’étoitpoint encore toute oûlevée contre les Ro-mains, mais qu’une partie étoit demeurée

.dans fon devoir , ils m’y envoyerent avecdeux autres Sacrificateurs Joafar 8c Judas ,pour perfuader aux mutins de nitrer les ar-.mes, 8c de les remettre entre es mains des

rincipaux de la nation 2 avec alfurance dees leur conferver: mais qu’avant ne de s’en

fervir il faudroit fgavorr quelle croit l’in-

itention des Romains. ’Etant parti avec ces infimé’tions , je trou-vai en arrivant en Galilée (a) que ceux deSephoris étoient prêts d’en venir aux mains.av ec les Galiléens , qui menaçoient deravager leur pays,à caufe de l’affection que.ces premiers confervoient pour le peupleRomain , 8c dela fidélité qu’ils gardoientI out Senius Gallus Gouverneur de Syrie.Je délivrai les Sephoritains de cette crainte,8: appailai les Galiléens en leur permettantd’envoyer toutes les fois qu’ils voudroient

-à Dora de Phenicie vers les otages qu’ilsavoient donnés à Gellius.

Quant aux habitons de Tyberiade , jetrouvai qu’ils avorent déja pris les armes.:Et voici quelle en fut la caufe. Il y avoit ’

(a) Il paroît encore l’Auteur avoit et] lepar le a. livre de la gouvernement des deuxguerre des Juifs que Galilées. ’ ’

aux]

Page 35: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a

lviij La VIE ne un";dans cette ville trois factions. dont la preémiere étoit compofée des perfonnes decondition , 8c Julius Capella en était lechef. Herodes fils de Miar , Herodes fils de -Gamal , 8c Compfus fils de Compfus s’é-taient joints à lui: car quant à Crif e fre-re de Compfus qu’Agrippa le Gran avoit

-dès long-tems établi Gouverneur de laville, il demeuroit alors en des terres qu’ilavoit au-de-là du Jourdain. Tous ces au-tres dont je viens de parler étoient d’avisde demeurer fidèles au peuple Romain 8c âleur Roi ; 8c Pil’tus étoit le feul de la no-blell’e qui pour plaire à Julie fon fils n’étoit

pas de ce fentiment. La feconde faétion«étoit compofée du menu peuple , qui vou-loit que l’on fit la guerre. Et Julie fils dePifius’étoit chef de la troifiéme faétion. Il

feignoit de douter s’il falloit prendre lesarmes: mais il cabaloit fecretement pourexciter le trouble, dans l’efperance de trou-ver fa grandeur 86 fon élevation dans lechangement. Pour parvenir à fon delfein,il repréfenta au peuple que leur ville avoittoujours tenu un des premiers rangs entrecelles de la Galilée, 8c qu’elle en avoit.même été la capitale durant le règne d’He-rodes qui l’avoir fondée, 8c tu lui avoitalfujetti celle de Sephoris : Qu ils avoientconferve’ cette prééminence , même fous leregne du Roi Agrippa le pere , jufqu’à ce

que F elix eût été établi gouverneur de laJu-. ée , 8c ne l’avoient perduë que depuis queNeron les avoit donnés au jeune A rippa.Mais que Sephoris après avoir recu e jougdes Romains , avoit été élevée par demis

Page 36: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

rein-ra par. LU I-MBSIIE. la:toutes les autres villes de Galilée, 8c quece changement leur avoit fait perdre letréfor des chartres 8c la recette des deniersdu Roi. Julie a ant par de femblables dif-cours irrité le euple contre le Roi 8c ex-cité dans leur efprit le delir de le révolteril ajouta , que le tems étoit venu de ejoindre aux autres villes de Galilée, 8c deprendre les armes pour recouvrerles avan-tages qu’on leur avoit li injuliement ravis :En quoi ils feroient fecondés de toute laprovmce par la haine que l’on ortoit auxSephoritams à caufe de leur lia’ onfi étroiteavec l’Empire Romain. Ces tallons de Julieiperfuaderent le Peuple: car comme il étoitfort éloquent , la grace avec laquelle ilparloit l’emporta fur des avis beaucoup plusages 8c plus falutaires. Il avoit même allez

de connoillànce de la Ian e gréque pouravoir olé entreprendre d’écrire l’hilioire dece qui le palfa alors , afin d’en déguifer la

. .verité. Mais je ferai voir plus particuliere-ment dans la fuite quelle a été l’a malice -8c comme il ne s’en eli gueres fallu que lu!8c lori frere n’ayent caufé l’entiere ruinede leur pays. Julie les ayant donc perfua-de’s 8c contraint quelques-uns de ceux uîétoient d’un autre fentiment, à prendre enarmes, il le mit en campagne 8c brûla quel-ques villa es des Ipiniens. 8c des Gada-réens ui ont fur les frontieres de Tybe-riade de Scythopolis.v Pendant que les chofes étoient en l’étatque je viens de dire , voici ce qui fe palfoiten GifchalaJeanfils de Leviqui voyoit quequelques-uns de les concitoyens émient ré?

Page 37: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

x LA’V’iEDEJOSEPH,’foins de l’ecouër le joug des Romains;employa toute fon adrelfe pour les retenirdans l’obéïliance. Mais il y travailla inu-tilcment;8c les Gadareniens,lesGabaraniens8cles Tyriens quifont proches de Gifchalas’étant joints enfemble attaqueront la place,la prirent de force , 8c la ruinerent entière-ment. Jean irrité de cette action ralfemblatout ce qu’il pût de troupes, marcha contreeux , les défit , rebâtir la ville, 8c la fit en-

vironner de murailles. .J’ai à dire maintenant de quelle forte ceuxde Gamala demeurerent fidèles aux Ro-mains. Philippes fils de Jacim Lieutenantdu Roi A grip a s’était contre toute forted’efperance échappé du Palais Royal de Je-rufalem lors qu’il étoit alliegé : mais iltomba dans un autre péril : car il couroitfortune d’être tué par Manahem 8c les fe-

. diticux qu’il commandoit,li quelques Bay-loniens de l’es parens qui étoient alors àJerufalem , ne l’eufl’eut tauvé. Il le déguil’a

quelques jours après. 8c s’enfuit dans unvillage qui étoit à lui proche du châteaudeGamala , ou il all’embla un allez bon nom- vbte de les fujets. Dieu permit qu’il fut arrê-té par une fiévre , fans laquelle il étoitperdu. Car cet accident l’ayant empêchéde continuer fon voyage il écrivit ar unde fes affranchis au Roi Agrippa à laReine Berenice ; 8c pour leur faire tenir l’eslettres il les adrelfa a Varus , à qui ce Primace 8c cette Princelfe avoient laiflé la ardede leur Palais lors qu’ils étoient ailes audevant de Gellius. .Yarus fut fort fâchéd’apprendre que Philippes étoit échapél

Page 38: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ECRIT! PAR Lux-unsmz. xiparce qu’il eut peur de diminuer de creditdans l’efprit du Roi 8c de la Reine,ôc u’ilsn’euffent plus befoin de lui lorfque hi-lippes feroit auprès d’eux. Ainfi il fit croireau Peuple que cet Affranchi étoit un traîtrequi leur apportoit de faulfes lettres , parcequ’il étoit certain que Philippes étoit à Je-rufalem avec les Juifs qui s’étoient révol-tés contre les Romains; 8c par cet artifice

. fir mourir cet homme. Lorfque Philippesv1t (Lue fou Affranchj ne revenoit pomr, nefçac ant à quoi attribuer, ce retardement, ilen envoya un autre avec de nouvelles let.tres z 8c Varus employa pour le perdre lesmêmes calomnies dont il avoit ufe’ contrele premier. Les Syriens ui demeuroient

en Célàre’e lui avoœnt e é le cœur, 8c faitconcevoir de très-grandes efperances, enlui difant que les Romains feroient mourirAgrippa à caufe de la rebellion des Juifs,

u’il pourroit regner en fa place parceu’i était de race Royale , 8c defcendu deohem Roi du Liban. Ce fut ce ui rem.-

pêcha de faire rendre au Roi les ettres de» hilippes, 8c ce qui l’obligea de fermer tousles mirages, afin dlôter à ce Prince la con-noilfance de ce qui fe palfoit. Il fit enfuit:mourir plulimrs Juifs pour fatistàire lesSyriens de Ce’farée, 8c réfolut d’attaqueravec l’aide des Trathonites qui étoient enBethanie , les Juifs que l’on nommoit Ba-byloniens 8c qui demeuroient à Ecbatane.Pour venir à bout de ce defl’ein, il comman-da à douze des principaux d’entre les Juifsde Céfarëe d’aller dire de fa part à ceux (Yl-Ec-

bame qu’on l’avoir avem qu’ils émient

Page 39: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xiî LA V1813! Jaseur;fur le point de fe foulever contre le Roi;mais qu’il n’avait pas. voulu ajouter foi acet avrs; St qu’amfi il les envoyoit verseux out les porter à quitter les armes , afinde temoigner par cette obëilfance qu’il avoiteu raifon de ne point croire ce qu’on luiavoit dit à leur préjudice. A quoi il ajoûta,que pour faire encore mieux connoître leurinnocence , il feroit néceflaire u’ils lui en-voyalfent foixante 8c dix des p us confide-tables d’entre eux. Ces douze députés étantarrivés à Ecbatane,trouverent que ceux deleur nation ne penfoient à rien moins qu’à.fe révolter , 8c leur perfuaderent d’envoyerà Varus les foixante 8c dix hommes qu’ildemandoit. Lorfque ces députés furent tousenfemble près de Ce’farée , Varus qui s’é-

toit avancé fur leur chemin avec les trou-pes du Roi les fit charger , 8: de ce grandnombre il ne s’en fauva qu’un feul. Varusmarcha enfuite vers Ecbatane. Mais celuiqui étoit échape’ le prévint , 8c donna avis

aux habitans de cette horrible perfidie. Il:- rirent les armes , fe retirerent avec leurs

emmes 8c leurs enfans dans le château deGamala , 8c abandonnerent leurs villagesavec tous les biens 8c tous les befiiauxqu’ils y avment en abondance. Philippesa ant appris cette nouvelle le rendit aum-tot à Gamala. Le peuple ravi de la venuelepria de vouloir être leur chef 8c de lesconduire contre Varus 8c les Syriens de

« Cefare’e : car le bruit s’étoit répandu qu’ils

avoient tué le Roi.Philippes, pour réprimerleur impétuofitéjleur repre’fenta les bien-dans dont ils étoient redevables à «Prince,

Page 40: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

tenu-r PAR LUI-MESME. xiijleur fit connoître par de puifl’antes raifonsque les forces de l’Empire Romain étoient firedoutables qu’ils ne pouvoient entrepren-dredeIIui faire la guerre fans s’expofer à unpeul ev1dent ’ 8c enfin il leur perfuada deurvre le conlzeil qu’il leur donnoit. Cepen-

dant le Roi Agrippa ayant appris que Va-russvouloit faire tuer en un même jour tousles Juifs de Ce’i’are’e qui étoient en fortprand nombre , fans épargner même leursemmes 8c leurs enfans , envoya Equus

Modius pour lui fuccéder , comme on l’apu vînt ailleurs, (a) 8c Philip es retint dans

obeiflànce des Romains, amala 8c lepa s d’alentour.

orfque je fus arrivé en Galilée j’appristout ce ne je viens de dire , 8c j’écrivis auconfeil de Jerufalem pour fçavoir ce qu’ilvoulort que je fille. Il me manda de demeu-vrer pour prendre foin de la province , 8c deretenir avec moi mes Collegues s’ils levouloient bien. Mais après qu’ils eurentramall’e’ beaucoup d’argent qui leur étoit

dû pour les décimes , ils aimerent mieuxs’en retourner , 8c m’accorderent de diffé-

rer feulement un peu de tems pour donnerordre à toutes chofes. Nous partîmes donctous enfemble de Sephoris pour aller à un"bourg nommé Bethmaiîs éloigné de uatre.Rades de Tybériade. Delà j’envoyai versle Sénat de cette ville 8c vers les plus ap-parens d’entre le peuple pour les prier de’m’y venir trouver. Ils vinrent , 8c Julieavec eux. Je leur dis que j’avois été députe

(c) On "(en trouve guerre dessi» dans les livres de lai

Page 41: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xiv l LA V112 ne JOSEPH;de la ville de Jerufalem avec mes Colleguespour leur repréfenter , qu’il falloit démolirle palais fi fomptueux que le Tetrarche He-rodes avoit fait bâtir , 8c où il avoit faitpeindre divers animaux contre les défen-fes exprefl’es de nos loix; u’ainfi je lespriois de nous permettre ’y travaillerpromptement. Capella 8c ceux de l’on par-tine pouvant le réfoudre àla ruine d’unfi bel ouvrage conteflerent fort long-tems.Mais enfin nous légal portâmes à y confen-tir; 8c tandis qu nous a irions cette af-faire,Jefus fils de Saphias uivi de quelquesbateliers 8c de quelques gens de la liedu peuple , 8c de quelques autres Gali-léens de fa faction , mit le feu au pa-lais dans l’efpe’rance de s’y enrichir , par-ce qu’ilsy voyoient des couvertures do-rées ; 8c ils y pillerent plufieurs chofes con-tre notre gré. Après cette conférence quej’eus avec Capella nous nous retirâmes enla haute Galilée. Cependant ceux de la fac-tion de Jelus tuerent tous les Grecs qui de-meuroient dans Tybe’riade , 8c tous ceuxqui avoient été leurs ennemis avant la

uerre. Cette nouvelle me fâcha fort. J’al-ai aulIi-tôt à Tybériade , ou je fis tout ceui me fut poilible pour recouvrer une par-e de ce ui avoit été pillé au Roi, comme

des chan eliers à la corinthienne, de richestables , 8c quantité d’argent non monnoyé,dans le dell’ein de le conferver pour cePrince , 8c mis toutes ces chofes entre lesmains des principaux du Sénat 8c de Ca-pella , fils d’Antillus , avec ordre dope lerendre u’à moi-même. J’allai de-là avecmes Co égues à Gifchala pour fonder ce

Page 42: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ÉCRIT! PAR LUI-MESME. xv-que Jean avoit dans l’efprit,8cje n’euspas peine à connoître qu’il afpiroit à la ty-rannie. Car il me pria de trouver bon qu’ille fervît du blé qui ap attenoit à l’Em e-reur 8c qui étoit en même dans les vilP -fes de la haute Galilée , afin d’en employere prix à faire bâtir. des murailles. Mais

comme je m’apperçùs de l’on delfein je le

refufai , 8c réfolus de garder ce blé oupour les Romains , ou pour les befoinsde la province , en vertu du pouvoirque la ville de Jerufalem m’avoir don-né. Lorf u’il vit qu’il ne pouvoit rienobtenir e moi, il s’adrefl’a à mes Colle-Ïues; 8c parce qu’ils aimoient fort les pré-ens,8c qu’ils ne prévoyoient pas les fuites;

ils lui accorderent fa demande, quelque op-pofition que j’y pufl’e faire me trouvantfeul contre deux. Il nia encore d’un autreartifice. Il dit que les Juifs qui étoient àCefarée de Philippes fe plaignoient de man-quer d’huile vierge,à caufe des défe s quelelRoi leur avoit faites de fortir de Villepour en acheter , 8c qu’ils s’étaient adref-les à lui pour en avoir, parce u’ils nepouvoient fe réfoudre à le fervir e l’huiledes Grecs contre la coûtume de notre na-tion. Ce n’ëtoit pas néanmoins le zele dela religion , mais le défit d’un gain fordidelgui le faifoit parler de la forte; parce qu’ilçavoit qu’au lieu que deux feptiers de cette

huile fe vendoient une dragme à Ce-a,farée , (a) les quatre-vingt feptiers ne va-loient que quatre dragihes à Gifchala.Ainfi il fit porter à Cefare’e toute l’huile:

(a) Il cit fouvent faitldans Jofeph.mention de cette Ville

Page 43: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

kvi LA V1: ne àOSEI’p;gui étoit dans cette ville , fit crante fauf- ’ement que c’étoit avec ma permiflion :

mais je n’ofai m’y oppofer de cramte quele Peu le ne me lapidât: 8c par cette four-beriei amalïa beaucoup d’ar ent.

e renvoyai enfuite mes ollegues à Je:ru alem , 8c m’appli uai tout entier à faireprovifion d’armes , à fortifier les places.Cependant je fis venir les plus déterminésde ces libertins , qui ne vivoient que debrigandages; 8c n’ayant pû les faire réfou-dre à quitter les armes , je perfuadai au Peu-ple de eur payer une contribution; ce qu’ilfit comme plus avantageux ne de foufi’rirles ravages qu’ils faifoient à campa ne:Ainfi je les renvoyai après les avoir 0b ’gés

ar ferment de ne point venir dans le payson ne les mandort, oufi on ne manquoit

à les payer; 8c leur defendis de courir ,ni fur les terres des Romains , ni fur cellesde leurs voifins. Or comme je n’avois rien

lus à œur que de maintenir en paix la Ga-’ ée , fis amitié avec foixante 8c dix des

principaux du pays, afin qu’ils me fuirentcomme autant d’ôtage, 8: ce dellein meréuflit. Car je agnai leur affection en pre-nant leur avis leur confeil en plufieurschofes; 8c fur tout en ne faifant rien contrela jufiice , 8c en ne me laurant point cor-rompre. par des préfens.

J’étois alors âgé de trente ans. Et bien2:31 fort difficile,avec quel ne modération

quelque prudence u on e conduife, d’é-viterles calomnies e fes envieux , lorsprinmpalement que l’on. cit e’levé en auto-Ilte a Redonne néanmoms n’a 9re dire que

raye

Page 44: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

n leur? r ru: tu i-ursu r. xvij.paye jamais reçû aucuns dons , ou foulfertu’on ait fait violence à. aucune femme.ufli n’avois-je pas befoin de ces préfens ;

8c j’étois fi élorgné d’en prendre, ue jenégligeois même de recevoir les decimesqui m’étoient duës en qualité de Sacrifica-teur. Je pris feulement après les avantagesque je remportai fur les Syriens, quelquepartie de leurs dépoüilles que j’envoyai àmes parens à Jerufalem. Car je vainquisdeux fois les Sephoritains , quatre fois ceuxde Tyberiade, une fois les Gadariens, 8:pris Jean prifonnier , qui m’avoir fi fouventdrefl’é des embûches. Au milieu de tantd’heureux l’accès je ne voulus jamais mevenger, ni de lui , ni de tous les autres ; 8:comme Dieu ales yeux ouverts fur les bon-nes aérions des hommes , j’attri uë à cetteraifon la grace qu’il m’a faire de me déli-vrer de tant de érils dont je parlerai dansla fuite de cette ifioire. v

Tout le peuple de la Galilée avoit un.telle affection 8c une telle fidelité pour moi ,’

ne voyant leurs villes’prifes de force, 8:anus femmes &leurs enfans emmenés efcla-ves , ils étoient moins touchés de tant demalheurs que du foin de ma confervation.Cette el’time 8c cette pallier; fi généralem’attirerent encore davantage l’envie deJean. Il m’écrivit pour me prier de lui per-mettre d’aller à Tyberiade prendre des eauxchaudes (a) dont il avoit befoin pour fafauté; 8c comme je ne croyois pas qu’ileût aucun mauvais défiein , non feulement

(a) Reland proulc ci doit être entendu deda..s [am lelime que ce- thermes près de libers

H511. Tome I. - b

Page 45: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xviij LA Viranosarn;je le lui permis,mais je mandai auxMagifiratsque j’avois établis de lui faire préparer unlogis 8c à ceux de fa fuite , 8: de leur fairefournir en abondance tout ce qui leur feroitnécelfaire. J’étais alors à Cana qui cit unvillage de Galilée; 8c Jean ne fut as plu-’tôt arrivéà Tyberiade , qu’il s’e orça de

erfuader aux habitans de me manquer dedélité , 8c de le lé arer de moi pour em-

brall’er l’on parti. Plufieurs d’entre eux quiétoient portés à délirer le changement 8c letrouble écouterent avec joye cette propoli-tion , 8c principalement Julie 8c Pilius l’onpere :mais je rendis inutile leur mauvaisdell’ein. Car Sila que j’avois donné pourGouverneur à ceux de Tyberiade envoyaen grande diligencem’avertir de ce qui le paf-l’oit, 8c me prefi’a de me hâter , li je ne vou-lois par mon retardement laill’er tomber cetteville fous’la puifl’ance d’unautre.Je pris anf-

fi-tôt deux censhommes, marchai toute lanuit , 8c envoyai avertir ceux de Tyberia-’de de ma venuë. J’arrivai au point du jour ,proche de la ville : les habitans vinrent au-devant de moi, 8c Jean avec eux. Il me’falua avec un vifage étonné , 8c craignant"que je ne le fille mourir li je découvrois l’aperfidie, il le retira à fon logis. Quand je fusdans la place ou le font les exercices , je neretins auprès de moi qu’un des miens 8c dix

’hommes armés. Là je montai fur un lieuélevé 8c repréfentai au Peuple combien illeur importoit de demeurer fidelles, pirif-qu’autrement je ne pourrois plus me fier en.eux , 8c qu’ils le repentiroient un jour d’a-yoir manqué à leur devoir. Comme je leur

Page 46: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

tenus PAR LUI-M une. xi:parlois de la forte, un. de mes amis me ditde defcendre , puilque ce n’étoit pas alorsle tems de penfer à gagner l’affection deshabitans , mais à me l’auver de leurs mains;parce que Jeanayant l’çû que j’étois prelique

feul , avoit chorfi entre es mille hommesqu’il commando’it,ceux dont il s’alfuroit leplus , 8c les envoyoit pour me tuer. En efl’etces meurtriers étoient tout roches 8c enf-

lent exécuté leurs mauvais elfeins ,li je nefull’e promptement defcendu avec l’aide d’unde mes gardes nommé Jacob , 8c d’un ha-bitant de Tyberiade nommé Hercdes , quime tendit la main 8c m’accompagna jufque:au lac. J’y trouvai heureul’ement un batteauqui me conduilit à Tarichée, 8c trom aiainli l’efpérance- de mes ennemis. Les ha i-tans de cette ville eurent. horreur de la n’as.hilon de ceux de Tyberiade: ils prirent auli-li-tôt les armes , me prefi’erent de les menercontre eux pour tirer vengeance d’une tel4-le perfidie , envoyerent’dans toute la Gali.le’e donner avis de ce. ui s’étoit pall’é , St

convierent tout le mon e à le venir joinvdre à eux 8c marcher Tous ma conduite.Ces peuples fe rendirent en I ndjnombreauprès de moi , 8c tous enl’ ble me consjurerent d’aller attaquer Tyberiade , de laruiner de fond en comble , 8c défaire vena-dre à l’encan "tous les hommes ,iles fem-mes , 8c les enfants :ceux de mes amis quiétoient échappés du même péril,me conleilo-loient-la même chofe. Mais l’appréhenfiond’allumer une guerre civile m’empêchadem’y réfoudre. Je crus qu’il valoitmieux a0:commoder cette-affaire ,a 8c leuErçprél’emat

11

Page 47: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

x: LA VIE un Josrrrr’isle mal u’ils le feroient à eux-mêmes,lorlque es Romains viendroient , ils les.trouvoient divifés jul’ques à s’entretuer lesuns les autres. J’apparfai ainli leur colere r8c Jean voyant que l’a trahifon lui avoit limal réufli, fortit tout efi’rayé de Tyberia-fde avec ce qu’il avoit de gens pour le retirerà Gil’chala. Il m’écrivit qu’il n’avoit eu nul--

le part à ce qui étoit arrivé , 8c cm loyoitdes fermens ô: des execrations tranges.pour m’obliger d’ajouter foi à les paroles.Cependant un grand nombre de Galiléensvinrent en armes me trouver , 8c commeils fçavoient us Jean étoit un méchant 8cun parjure , ’ s me prell’oient avec grandeinfiance de les mener contre lui , afin de leperdre 8c d’exterminer Gilchala. Je les re-merciai fort des témoignages de leur bonne *volonté , 8c les alfurai d’en conferver unetrès-grande reconnoilfance ;. mais je les priaid’approuver le dell’ein ne j’avois de pacisfier ce trouble fans efli’rlion de l’ang. Je leleur permadai, 8c nous allâmes enfuite àSephoris. Les habitans qui craignoient mevenuë à caufe qu’ils émient réfolus de de-meurer dans la fidélité 8c l’obéïll’ance qu’ils

avoient pron’l’fe aux Romains , tâcherent ’

de me détourner ailleurs , 8c envoyerentpour cela vers Jefus , ui avec les huit censvoleurs qu’il comman oit, étoit alors furles frontieres de Ptolemaïde , pour l’enga-ger par une grande femme d’argent à venirme faire la guerre. Une telle récompenfe le .fit réfoudre a m’attaquer; mais avant qued’en venir à la force ouverte , il tâcha de.melurprendre. Il envoya me prier de trou:

Page 48: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

leur" tu: Loi-ursin. xxjin; bon qu’il me vînt l’aluer. Je le lui per-mis, arce que je ne me défiois point delui; il le mit aulli-tôt en chemin avectousxles ens. Sa méchanceté néanmoinsn’eut pas e fuccès qu’il efpe’roit. Car com-me il étoit déja allez proche de nous , unde la troupe vint m’avertir de l’on dell’ein.Alors fans en rien témoigner j’allai dans laplace publi ne , accompagné de grand nom-

re de Galfiéens armés , parmi lel’ uels il yen avoit quelques-uns de Tyberia e; com-mandai de garder toutes les avenues , 8cdonnai charge à ceux qui étoient aux por-tes de ne lallèr entrer jel’us qu’avec un pe-tit nombre des liens , de repoullcr les autres ,8C même de les charger s’ils vouloient fairequel ne efi’ort. Jefus étant ainlî entré avec

eu e gens , je lui commandai de quitteres armes , s’il ne vouloit perdre la Vie , 8c

comme il l’e vit environné de ens armés ,il fut contraint d’obéir. Ceux es fiens quiétoient demeurés dehors ne figurent à?plutôt qu’il étoit arrêté,qu’ils prirent la ’-

te. Je le tiraià part 8c lui dis que je n’igno:rois pas ni quel étoit fon dell’ein , ni quiétoient l’es complices; mais que je lui par-donnerois s’il me romettoit de m’être fi-delle à l’avenir. I me le promit; ô: je lelaillai aller , lui permis de rall’embler l’estroupes. Quant aux Sephoritains, je leurdéclarai,que s’ils ne demeuroient dans leurdevoir , je l’çaurois bien les châtier.

En ce même tems , deux Seigneurs Tra-chonites, fujets du Roi, vinrent me trou-ver avec leurs armes, leurs chevaux . 8cleur argent. Les Juifs ne vouloient 9M

Page 49: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

tenoit à la Tribu de

sorij LAVIS ne Jaseur; Ileur permettre de demeurer avec eux , s’ils"ne le faifoicnt circoncire; mais je leur re-

rél’entai u’on devoit laill’er chacun dans

a liberté e l’ervir Dieu , felon le mouve-1ment de l’a conl’cience, fans ufer de coudtrainte , ni donner fujet à ceux qui venoientchercher leur fureté armi nous de s’en re-pentir. Ainli je fis c an cr de fentiment à.ce peuple 8c le portai à onnerà ces étran-v

ers les chofes dont ils avoient bcfoin.Le Roi Agrippa envoya Equus Modius

dans ce même teins , avec grand nombre detroupes , pour prendre le château de Magda-Ia; mais il n’ofa l’alliéger, 8c le contentad’incommoder Gamala , en mettant desÉcris de guerre fur les avenues. Cependant; bucius autrefois Gouverneur du grandChamp, apprit que j’étois à Simoniade furla frontiere de Galilée à l’oixante fiades delui. Il marcha toute la nuit pour venir m’at-.’-taquer avec cent chevaux , deux cens homemes de pied , 8c le l’ecours que lui donne-l’rent ceux de Gaba. (a) J’envoyai contrelui une partie de mes gens; 8c comme ill’econfioit à l’a cavalerie, il fit tout ce u’ilput pour les attirer à la campagne. aisparce que je n’avois que de l’infanterie , jene voulus pas lui donner cet avantage.Ainfiaprès aven vaillamment foutenu l’effortdes miens , lorl u’il vit que l’allîete du lieune lui étoit pas avorable , il s’en retournaà Gaba , avec perte de trois des liens feule-ment. Je le pourfuivis avec deux mille

(à) Cette Ville appar- louvent fait. mentiondans les Muqlgïû. .

Benjamin. Il en dt

Page 50: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Ecnx’rn 1mn LUI-MESME. xxil]hommes , jufques à un village de la fion?tiere de Ptolemaïde , nommé Bezara (a ,)(liftant de vingt Rades de Gaba. Je fis po-fer des gardes tu: les avenuës , pour empê-

r cher les courfes des ennemis , 8c fis char-ger fur quantité de chameaux que j’avoisfait venir pour ce fujet, le ble’ que la ReineBcrenice avoit fait allembler en ce lieu desvillages d’alentour, 8c le fis conduire enGalilée. J’envoyai enfuite défier Ebuciusd’en venir à un combat; ce qu’il n’ofa ac-ceptcr , tant notre hardielfe l’avoit étonné.Je marchai de là fans perdre tems contreNeapolitain , qui avec la cavalerie qu’il te-noit en garnifon à Scythopolis , pilloit lesenvirons de Tyberiade. Je l’empêchai decontinuer les courfes , 8c m’appliquai toutentier aux alliaires de la Galilee. V

Jean fils de Levi qui étoit comme nousl’av ons dit à Gifchala , voyant que toute;chofes me fuccédoient heureufement; quefêtois aimé des peuples 8c craint des enne-mis , confidéra ma bonne fortune commeun obfiacle à la fienne , 8c brûlant de ja-loufie,fe fiata de l’efpe’rance de me Pouvoirtraverfer en excitant contre moi a hainedes peuples. Il follicita ont cela ceux deT yberiade 8c de Sephoris : 8c afin diattirerdans fon parti les trois principales villes deGalilée , il tâcha de gagner auflî ceux de.Gabara,en leur faifant croire qu’ils feroientbeaucoup plus heureux. fous [on gouver-nement que fous le nuen. Mais Sephoris

(a) A vingt flades cre parle feptie’mc livred’Hebmn , comme. Il desAuquum’J,cit ailé de s’en convain-

Page 51: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Eutîv LA Vu ns’J’osnn;ne vouloit ni de lui , ni de moi, parce quefort inclination étoit toute entiere pour lesRomains : 8c Tyberiade qui trouvort dupéril à fe révolter le contenta de lui pro-mettre de vivre en amitié avec lui. ’ceux de Gabara furent les feuls qui em-brailèrent fou parti à la perfuafion de Sunonqui étoit Ion ami 8c l’un des principaux dela ville. Ils n’oferent néanmoms le déclarer

ouvertement, parce quiils craignorent lesGaliléens dont ils avoient plufieurs forséprouvé l’afeétion pour mor : mais ils at-tendoient l’occafion de me furprendre parune trahifon;8cil ne s’en fallut gueres qu’ellene leur réufiit par la rencontre que Je vasdire. Quelques jeunes gens de Dabar fortentreprenans 8c fort hardis,ayant appris-Éliela femme de Ptolomée Intendant des i-res du Roi, traverfoit le grand Champ avecun équipage magnifique , 8c accompagnéede quelques ens de cheval, pour palierdes terres du oi dans la rovince des R0.-mains , attaquerent fou e corte * 8c tout ceque cette Dame parfaire , fut de fe fauve:pendant qulils s’occupoient au pillage. Ilsvinrent après cette action me trouver àTarich ée ( a) avec quatre mulets chargésde quantité de chofes de prix , force vaincued’argent , 8c cinq cens piéces dior. CommePtolome’e étoit Juif, 8c que nos loix défen-dent de rien prendre à ceux de notre nationquand ils feroient même nos ennemis , jevoulus conferve: ce butin ourle lui renodre : .ôC dans ce delfcin je ’ à ces jeunes

(am raconte la mêmclguerre des Juifs.

choie au livre a. de la. . ,5m!

Page 52: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ICRIT! un. Lux-uzsur. xan-Eus qu’il falloit le garder pour le vendre ,en envoyer le prix à Jerufalem , afin de

remployer à la réparation des murs de laville. Ce qui les irrita de telle forte , parce1qu’ils avorent efpe’re’ d’en profiter , qu’ils

rent courir le bruit dans tous les envrronsde Tyberiade que je voulois mettre la pro-vince fous la puiffance des Romains , 8::que ce que j’avois propofe’ pour Jerufalemn’étoit qu’une feinte ; mais que ma vérita-

ble intention étoit de faire tout rendre àPtoloméc; en quoi ils ne fetrompoient pas ;car ils ne m’eurcnt pas plutôt quitté , que jeremis ce qu’ils avoient pris entre les mainsde Dallion , 8e de Jane’e fils de Levi ,deuxdes princi aux habitans de Tarichée , fortaimés du oi. Je leur donnai ordre de le luireporter, 8c leur défendis fur ciné de lavie, d’en parler à qui que ce ùt. Ce en-dant le bruit le répandit par toute la ali-le’e que je la voulois livrer aux Romains.On réfolut de me perdre; 8e ceux de Tari.chée même ayant ajouté foi à cette im-pollure , perfuaderent à mes gardes 8C auxgens de guerre qui m’accompa noient deprendre le tems que Je ferons en ormi , 8Cde fe trouver avec les autres dans l’hypo- C’efi ladrome our délibérer des moyens de faire Flm’vQù

réüi-Iir eut delfein. Ils allerent 8c trouve- f. in.rent qu’un grand nom re de peuple y étoit 13:22;,déja alfemblé. Là d’une commune voix ils a, dearrêterent de me traiter comme traître à lachmuxrépublique; 8c Jequ fils de Saphias quiétoit alors principal Ju e de Tyberiade sel’un des plus méchans ommes du mondea: des plus féditieux, pour les animer en:

Htfl.TomeI. --* -- c . -

Page 53: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

mi LA Vu ne Jours,core davantage, leur montra les loix deMo’i-fe qu’il tenoit à la main , 8c leur ditzaz sia: vous n’êtes point touchés de la confidé-en ration de votre propre f t, ne méprifezla pas au moins ces [aimes oix que ce per-afide Jofeph votre Gouverneur n’a pointa craint de violer , 8c qui ne fçauroit êtrea: puni trop féverement pour avoir commis,. un fi grand crime. et Ayant parlé de laforte , 8e voyant qlue le peuple approuvaitpar [es cris ce qu’x difort,.rl prit avec lui ,Æelques ens armés , 8c Vint a mon logis

ns la ré olution de me tuer. Comme je neme défiois de rien 8c ne je dormois acca-blé de fommeil 8e de ?ailitude , Simon l’unde mes ardes qui étoit (a) feu! demeuréauprès e moi, voyant venir cette troupetoute furieufe r m’éveilla , m’avertir du pé-ril auquel j’étois , 8e m’exhorta de mourirgénéreufement, en me donnant la mort àmoi-même , plutôt que de la recevorr desmains de mes ennemis. Je me recomman-dai à Dieu , pris un habit noir pour me tra-vefiir , 8c n’ayant que mon épée à mon cô-té , paifai au milieu de tous ces gens; 8cm’en allai droit à l’hypodrome , par un che-min détourné. Là je me prol’remai à la vuë

de tout le peuple, arrofai la terre de meslarmes , afin de les toucher de compaflion;8e quand je reconnus qu’ils commençoient

(a) Iladir auparavant oulque celuici fût plusqu’ils étoient refiés au pre: ue les autres 8cnombre de quatre au. dans amême chambreprès de lui; il falloit que Jofeph . Harm-doncque les trois autres 6m. ’suifent pris la liure ,

Page 54: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

rente r sa Lux-unira. xxvijâvs’attendrir, je tâchai de les divifer de fen-timens -, auparavant que ceux qui étoientallés pour me tuer fuirent de retour. ,,Je leur,, dis que je ne défavoiiois pas d’avorr ar-,, dé ce butin, ainfi que l’on m’en acc oit r,, mais que je les priois d’entendre à queî,, defl’ein je l’avois fait ; 8e ue s’ils trou-,, voient En: j’entre tort, ’ pourroient,,après me aire mourir.»Surquoi toute cettemultitude me commanda de parler; 8e ceuxqui étoient allés me chercher , étant reve-nus en ce même tems 8c fe voulant jette:fur moi,la voix de tout le peuple les en em-pêcha. Ils crûrent aufli qu’après que fautoisconfell’é d’avoir voulu rendre ce butin auRoi, je panerois pour un traître , 8c qu’il:pourroient executer leur deffein fans neperforme s’y opposât. Amfi toute l’affemb ées’étant tûè’ pour m’écouter , je parlai en cet-

te forte. ,, Si vous jugez que j’aye mérité la,, mort , je ne refufe pas e la foufl’rir. Mais,, permettez-mm auparavant de vous in-,, former de la vérité. Comme j’avois re-,, connu que la beauté 8e la commodité de,, votre Ville attirent les étran ers de tous,, tes parts , que plufieurs ’entre en:w abandonnent leur pays pour la venir ha-,,biter 8c pour partager avec vous votre,, bonne 8e votre mauvaife fortune; j’envoie,, defl’ein d’emplo et cet argent our y faire,, bâtirdes m ’ .Aces mots es habitane,, 8c les étrangers fe mirent à crier que l’on,, m’avoir de l obligation, 8e que je n’avoismien à craindre.chesGalile’ens au contraire8e ceux de Tyberiade continuoient dansleur animofité. M f: trouvangdivifés.’

ca

Page 55: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xxviij LAernn J’aurailes uns me menaçoient, les autres me rai:furoient.Mais après que j’eus promis à ceuxde T beriade 8c aux autres villes dont l’af-fiete e permettroit , de leur faire bâtir desmurailles , ils ajoûterent foi à mes paroles ,l’affemblée fe fépara , 8c je me retirai avecmes amis 8c vm t de mes foldats , aprèsêtre contre toute ’orte d’efpérance échappé

d’un fi grand péril. Mais les auteurs de cet-te fe’dition qui crai nirent que je ne m’envengeafi’e , s’affemb erent en armes jufquesau nombre de fix cens , 8c marcherent versma maifon à defi’ein d’y mettre le feu. Onm’en donna avis; 8e croyant qu’il me fe-roit honteux de m’enfuir , j’eus recours àl’audace 8c à la hardiefl’e pour me défendre.

Ainii après avoir fait fermer les portes , jemontai au plus haut étage du logis , d’où jeleur criai qu’ils envoyafl’ent quelques-unsd’entre eux recevoir cet argent ui étoit lacaufe de leur mécontentement de leursplaintes. Ils envoyerent aufii-tôt le plus fé-ditieux de tous. Je le fis battre de verges ,lui fit couper une main, qu’on lui attachaau cou , 8c leur renvoyai en cet état. (a)Une action fi hardie leur fit croire que j’a-vois avec moi un grand nombre de gensde guerre, 8c les étonna deutelle forte qu’ilsprirent la fuite. Ainfipar ma réfolution 8cpar mon adrefl’e j’év1tai ce fecond péril.Quelques autres d’entre les féditieux con-1inuorent encore d’émouvoir le peuple, enlui dii’ant qu’il falloit tuer ces deuxSergneursqui s’étoient réfugiés auprès de moi, puiil-

a (a) Cette Moire en au livre 2. de la guerre Amornée difie’remmem des Juifs. .

Page 56: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ECRITE un: LUI-Mssm. xxixu’ils refufoient de fe foumettre aux loix’un pays ou ils venoient chercher leur fu-’

reté , 8c que c’étaient des empoifonneursqui favorrfoient le parti des Romains.Lorfque je vis que le peuple fe laiffoittromper par ce drfcours , je leur dis qu’ilétoit injui’re de perfecuter ainfi des gens (a)qui étoient venus chercher un afyle parmieux ; que ces empoifonnemens dont onleur parloit n’étaient qu’une imagination8c une chirncre, puifque les Romams n’au-roient pas befoin d’entretenir un fi grandnombre de légions , s’ils pouvoient par untel moyen fe défaire de leurs’ennemis. Cesparoles les adoucirent; mais les artifices deces mutins les irriterent de nouveau , 8c ilsallerent en armes afliéger les maifons de cesdeux Seigneurs, avec defl’ein de les tuer.J’en fus averti; 8: dans la crainte ne j’eusque s’ils commettoient un fi grau crime ,performe ne voulût lus [e retirer parminous , je me réfolus ’aller à l’heure même

accompa né de quel ires-uns des miens ,chez ces etrangers. Je s aufii-tôt fermer lesportes de leurs logis , 8c ayant (fait tirer uncanal jufques au ac qui en étort proche ,montai avec eux dans un batteau 8e les con-duifis jul’ques fur la frontiere des Ipeniens.Là je leur payai le prix de leurs chevaux

u’ils n’avaient pù emmener , 8e en leur’fant adieu les exhortai de fouüir conf-

tamment le malheur qui leur étoit arrivé.Mais en vérité j’avois le cœur percé de dou-leur d’être ainfi contraint d’expofcr encore

(a) Il a déja dit lus Religion devoit être li-hautquel’exercice efa bre.

c u;

Page 57: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

m LA VIE en Jaseur;une fois dans un pays ennemi des perfondîles. ui étoient venues chercher leur furetéaupres de moi. Je crus néanmoins qu’il va-lort mieux les mettre en hazard de mourirpar la main des Romains , que de les voiralfaflincr devant mes yeux, dans une pro-vince ou je commandois. Mais ils éviterentle malheur que j’appréhendois pour eux;carleRoiAgnppas’a oucitôcleurpardonna.

En ce meme tems les habitans de Tybe-riade écrivirent à ce Prince 8c lui tomi-tent de fe rendre à lui , s’il leur voulait en-voyer des troupes pour la confervation deleur pays. Si-tôt que j’en eus l’avis je m’en

allai les trouver; 8c comme ils f avoientque Tarichée ( a) avoit déja été ermée demurailles , ils me prierent d’executer la pa-role que je leur avois donnée de leur fairela même grace.Je la leur accordai , fis venirdes matériaux , 8c y mis des ouvriers. Jepartis trois jours après de Tyberiade , pouraller àTarichée qu: en cit éloignée de trenteRades. Et aufli-tôt que j’en fils forti , quel-

ue cavalerie Romaine ayant paru prochee la ville , les habitans qui crurent que c’é-

toient des troupes du Roi, commencerentà me déchirer par toutes fortes d’injures.un homme vint en diligence m’en donneravrs , 8c ajouta que tout étoit difpofé à unerévolte. Çette nouvelle m’étonna d’autantplus-que j’avms renvoyé de T ariche’e ce. ne j’avors de gens de guerre, à caufe que

e jour du Sabbat étant roche , je déliroisque les habitans le pu eut célébrer en rée

t a )Tariche’c étoit à trente Rades de Tiberiade.

Page 58: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

rentra un tînt-3118!)"; mig? fans être troublés par les foldats ; (a)

j’en ufois toujours de la même fortedans cette ville , par laconfiance que je pre-nois en l’afi’eétion des habitans que j’avors

fi fouvent é rouvée. Ainfi n’ayant auprèsde moi que 15m foldats 8: quelques-uns demes amis , je ne fçavois à quor me déter-miner. Car d’un côté je ne voyois pomtd’qplparence de raifembler mes troupes à la.ve’ e d’un jour auquel nos loix ne nous

ermettent pas « de combattre même danses occafions les plus preflantes , 8e d’autre

partie ne me trouvois pas airez fort , quandmême j’euife pû en cetterencontre me fervrrdes habitans de Tarichée 8e des étrangersquâflsi’y étoient retirés , en les en aÊeant à

m’ et par l’efpérance du butin. epen-,dam cette afi’aire ne fouflîoit point de retar-dement , puifque pour peu que je difl’erafi’e ,ceux que ’on affuroit que le Roi avoit en-voyés , fe rendroient maîtres de la ville , 8cm’empêcheroient d’y entrer. Dans la peineou je me trouvois je donnai ordre à ceuxde mes amis, à qui je me fiois dayanta e,de faire garde aux portes de la Ville, au:en laitier fortir per onne : Je commandaienfuite aux principaux habitants de monterchacun dans un batteau avec un battelierfeulement , our me fuivre jufques à Ty-beriade; 8e j en pris aulIi un, fur lequel je

(a) Sur le foir du mis de les prendre leSabbatôcle jour du Sab- jpur du Sabbat pour de.bat, Il étoit défendu , tendre fa vie. v. hip.même dans une grande de la guerre des 11443.uéceflite,de. rendre les Iiv. r.armes: mais étoit pet- un

C ml

Page 59: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xxxij LA Vu ne Jaseur;montai avec fept foldatsôt quelques-uns demes amis. Ceux de Tyberiade qui ne fça-voient pas que j’eufi’e été averti de ce quis’étoit pallié , voyant qu’il n’étoit arrivé

aucunes troupes du Roi, 8c ne tout le lacétoit couvert de barreaux», qu ils croyoientpleins de gens de guerre , furent faifis d’une

grande ayeur qu’ils changerent aufii-tôtde fentimens : ils quitterent les armes 8cvinrent au devant de inoi avec leurs fem-mes 8: leurs enfans; 8e en me fouhaitanttoute forte de profpérité, ils me (prioient deleur continuer les témoignages e mon af-fection. Je commandai à ceux qui condui-foient les barreaux , ui me fuivoient , demouiller l’ancre loin e la terre , afin qu’onne pût s’appercevpir du peu de monde quiétort dedans; 8: m’étant approché du riva-ge , je fis de grands reproches à ceux de laville , d’avoir violé fi légerement la foi qu’ils

m’avoient donnée. Je leur promis néan-moins de leur pardonner , pourvu qu’ilsm’envoyafi’ent dix des princrpaux d’entre-eux : ce qu’ils firent à l’heure même. Je leuren demandai encore dix autres , 8c je con-tinuai à ufer du même artifice , jufques à ce

ue j’entre peu à peu envo é ar ce moyenà Tariche’e tout le Senat de yberiade , 8c

un grand nombre des principaux habitans.Alors le menu peu le voyant le péril ou ilétoit , me ria de aire punir l’Auteur de lafédition. ’étoit un jeune homme nomméClitus , très-hardi 8e très entreprenant. Jeme trouvai affez embaraffé: car d’un côtéje ne pouvois me réfoudre à faire tuer unhomme de ma nation , 8c de l’autre il étoit

Page 60: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

(le x r r a r A x rut-M’a s un. xxxiij[Important d’en faire un châtiment exem-plaire. (Ia) Dans cette difficulté je pris un

arti fur le champ , qui fut de commanderaLeVi l’un de mes gardes,de fe faifir de Cli-tus , 8c de lui couper une main. Comme jevis qu’il n’ofoit l’entre rendre au milieud’une fi grande multitu e , ne voulant pasque. ceux de T beriade s’ap ercull’ent de fatimidité,j’appe lai Clitus 8c uidis : n Ingratu 8e perfide que vous êtes , puifque vousmvez mérité que les deux mains vous foienta: coupées , foyez vous-même votre bour-g: reau , fi vous ne voulez être châtié plusmféverement. ce Sur cela il me conjura delui conferver au moins une main. Je le luiaccordai ; mais en feignant de m’y réfou-dre avec peine; 8c à l’infiant il e coupalui-même la main gauche , avec l’on épée.Ainfi le tumulte cella : je m’en retournai àTarichée , 8c ceux de Tyberiade ne pou-voient affez admirer que j’eufi’e appaife’ cette

l’édition fans effufion de fang. Quand je fusarrivé à Tariche’e , je fis venir dîner avecmoi mes rifonniers , entre lefquels étoientJulie 8c me fun pere , 8e leur dis , que jef av ois comme eux quelle étoit la puiffance

es Romains : mais que le grand nombredes faétieux m’empêchoit de faire paroître

(a) La douceur des ctiminelle,que BarrabasPharifiens étoit fi infcn. tu: renvoyé abfous , a:fée,qu’ils ne voulaient que l’on condamna lepoint punir l’Auteur du Meflie pour. qui lestumulte , malgré les Pharifiens avoientconçupérils qu’il leur attirait; une haine egalernenrc’efl: amfi 8c par une im lacable 6c mjufliedouceur infiniment plus Re ad. ’I

Page 61: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ykxxiv La Vis à? loura; ..i mes fentimens ; 8c que Je leur confeillols de

demeurer comme moi dans le filence en at-tendant un meilleur tems. Que cependantils devoient être bien ailes de m’avoir pourGouverneur , puifque nul autre ne les pou-voit mieux traiter. Surquoi je fis fouvenirJulie qu’avant ma venuë. les Galiléensavoient fait couper les mains à fon frere enlui fuppofant de faufiles lettres : qu’après ledépart de Philippes les Galimatains dansune contel’tation qu’ils eurent avec les Ba-byloniens avoient tué Gares parent de Phi-lippes; au lieu que je n’avois fait fouffrirqu’une peine fort legere à Jefus l’on fieraqui avort é oufe’ la fœur de]ulle.Après celaje mis en h rte’ Julie 8c tous les fiens.

Peu auparavant Philippes fils de Jacimétoit parti du Château e Gamala pour laraifon que je vas dire. Aullî - tôt qu’il eutappris que Vans s’étoit révolté contre leRoi A ’ppa , 8c qu’Equus Modius quiétoit ort fun ami lm avort été donné pourmccefl’eur ; . il écrivit à ce dernier pour l’a-ivenir de l’état ou il étoit , 8c le prier defaire tenir au Roi 8c à la Reine des lettresqu’il lui écrivoit. Modiuspapprit avec beau;-coup de joye ce que Philip e lui mandoit ,’.8: envoya les lettres à ce rince 8c à cettePrincelTe. Le Roi ayant ainfi connu la fauf-feté de ce que l’on avoit publié que Phi-lippes s’étoit rendu chef des Juifs pourfaire la guerre aux Romains , l’envoya que-tir avec une efcorte de gens de cheval 8c le-regût parfaitement bien. Il le montroitmeme aux Capitaines Romains en leurdifant : a Voilà. celui que l’on accufoit ds

Page 62: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

fleuri 1H5 tu I-MESMI. me"in s’être révolté contre vous. n Il l’envoyaenfaîte avec de la cavalerie au château deGamala pour en ramener tous fes gens , ré-tablir les Babyloniens dans Bathanea, 8cyafi’ermir la tranquillité publique. Philip-pes partit avec fes ordres. C dant unnommé Jofeph qui vouloit p et pour mé-decin, mais qui n’étoit uun charlatan ,raKembla les plus hardis ’entre les jeunes

ens de Gamala , 8c ayant auflî attiré à luies principaux de la ville, Iperfuada au peu-i

pie de fecouer le joug du oi, 8c de pren-dre les armes pour recouvrer leur liberté.Il en contraignit d’autres d’entrer malgré

’ eux dans fon parti , 8c fit mourir ceux quile refuferent ; entre lefquels furent Gares ,Jefus l’on parent , 8c la fœur de Julie quiétoit de Tyberiade. Il m’écrivrt enfumepour me conjurer de lui envo er du l’e-cours 8c des ouvriers pour bâtir es murail-les de la ville : ce que je ne jugeai pas àpropos de lui refufer.

En ce même tems cette partie de laGaulatide qui s’étenlcllÆufques au bourg de

Solima fe révolta a contre le R01. Jefis fermer de murs Sogan 8c Seleucie quifont (leur; places fortes d’alliete; je forti-fiai-Jamma , Amerith, 8c Charab qui font 0trors bourgs de la haute Galilée , si) quoiqu’avec difficulté à caufe des roc ers quis y rencontrent , 8c donnai ordre fur toutà fortifier Tarichée , Tyberiade, 8c Sepho-ris. Je fis environner auIli de murailles quel-

(a) La baffe Galilée mon EmplemcntlaGl-étant lus confide’rablellile’e. ’que la sur: , fe nom- a

Page 63: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

1:ij La Vu ne loser n;ues villages comme Berfobé , Selamen 5ïotapat , Capharat , Comofgana , Nepa-pha, le mont Itaburim 8c la caverne desArbeliens , j’y fis allèmbler quantité de blé,8c leur donnai des armes out fe défendre.

Cependant Jean fils e Levi dont la;haine s’augmentoit toujours de plus en lus,ne pouvant foufi’rir ma profpe’rité ré olut

de me perdre à quelque prix ne ce fut.Ainfi a rès avoir fait enfermer e muraillesGifch a qui étoit le lieu de fa naifl’ancc ,il envoya Simon ion frere 8c Jonathas filsde Sifenna accompagnés de cent hommes(le guerre vers Simon fils de Gamaliel ,pour le rier de faire enforte auprès de ceuxde Jeru alem qu’on révoquât le pouvoirgui m’avoir été donné a 8: qu’on l’établît

ouverneur en ma place par le confente-ment de tout le Peuple. Ce Simon de Je-rufalem étoit d’une naiEance fort illufire ,Pharilien de feéte , ( a) 8c par confe’quentattaché à l’obfervation de nos loix ,hom-me fort fige 8c fort prudent , capable deconduire e grandes affaires , ancien amide Jean, 8c qui alors me haïfl’oit. Ainfitouché des prieres de fon ami il repré-fenta aux Grands Sacrificateurs Ananus8c Jefus fils dejGamala (b) 8c aux autresqui étoient de fon parti, qu’il leur im-portoit de m’ôter le gouvernement de laGalilée avant que je m’élevaffe à un plus

(a Joie h a elle le uarric’me liv. de laPharifiens (Eux «155 les guêtre des Juifs fur lesModernes nomment Pontifes Ananuchfus.nabbanires , pour les 8c fur Ananas cnparthdiftinguer des Caraites. culier.

(b) On peut confulter

Page 64: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

heur T! un wr-Mrsur, mvijhaut degré de puiffance z mais qu’il n’y

avoit point de tems à perdre , parce quefi j’en avois avis je pourrois venir attaquerla ville avec une armée. Ananus lui répon-dit , que ce qu’il propofoit n’étoit pas faci-le là exécuter , parce que plufieurs des Sas-crificateurs 8c des princrpaux d’entre lepeuple rendoient des te’morgna nes de moi

ort avantageux, ô: qu’ainfi i n’e’tort pasraifonnable d accufer un homme à qui onne pouvoit rien reprocher. Simon les priade tenir au moins la chofe fecrette , 8c ditqu’il le chargeoit de l’exécution. Il mandaenfuite le fiere de Jean 8c le chargea derapporter à fan frere que pour venir a boutde l’on deflèin il envoyât des préfens à Ana-

nus. Ce moyen lui reuflit: car Ananus 6cles autres s’étant laiflës corrompre par del’argent réfolurent de m’ôter mon gouver-.nemênt, fans que nuls autres de Jerufalemque ceux de leur faction en enflent con-noill’ance. Ils envoyerent pour cet effetquatre perfonnes , qui bien que de diverfenailïance étoient fçavans 8c habiles ; [ga-voir,d’entre le peuple, Jonathas 8c AnamasPharifiens, 8c de la race facerdotale, Goforaufli l’harifien ; aufquels on joi nit Simongui étoit le plus jeune de tous defcendu

es Grands Sacrificateurs. L’ordre u’ilsleur donnerent fut d’all’embler les ali-léens , 8c de leur demander d’où venoitcette grande affection qu’ils avoient pourmoi: Que s’ils difoient que c’étoxt parce

ue j’e’tois de Ieruialem , ils leur re’ ondif-v

gent u’eux quatre en étaient au : Ques’ils oient ue c’était à caufe que fêtoisfort fçavant ans la loi, ils leur répartit?-

Page 65: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

mviii La Vu tu Josnnylent qu’ils n’en étoient pas moins imitait:- que moi: Et que s’ils difoient que c’était

parce que j’étois Sacrificateur , ils répli-ualTent que deux d’entre eux l’étoient aull1. Jonathas 8c l’es Collegues partirent avec

i ces infiruôtions; 8c avec uarante milledeniers d’argent qu’on leur onna du tré-for public. Un nommé Jel’us qui étoit deGalilée étant en ce même tems venu aJcrulàlem avec lix cens hommes de guerrequ’il commandoit , ils le g: erent pour

- trois mois 8c tous les gens , ’engagerentainfi à les fuivre pour exécuter tout ce qu’ilslui ordonneroient: ils joignirent encore àlui trois cens habitans de Jerul’alem qu’ilspayoient aulli. Ils partirent en cet état ,ayant encore avec eux Simon fiere de Jean8c les cens foldats qu’il avoit amenés. Ilsavoient de lus un ordre fecret de me me-ner à Jeru alem li je quittois volontaire-ment les armes; 8c de me tuer li je failbisréfil’tance , fans craindre d’en être unis,comme ne l’ayant fait n’en vertu leur

ouvoir. Ils avoient au des lettres adref-ntes à ean pour l’exhorter à me faire la

guerre , d’autres aux habitans de Sepho-ris , de Gabara , 8c de T bériade pour lesporter à lui donner du ecours. Jequ filsde Gamala qui avoit eu part à tous ces con-feils 8c qui étoit fort mon ami en donnaavis à mon pere , qui me l’écrivit fort aulong. Et dans la caleur que j’eus de ceque la jaIOulie de mes citoyens avoit parune fi grande ingratitude confpiré ma per-te, j’étois encore affligé des infiances quemon pere me falloit de l’aller trouver afin

Page 66: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

sans Un tur-ussur.mifde lui donner avant que de mourir la con-afolation de me voir. Je communiquai tou-tes ces chofes à mes amis,8c leur dis que j’é-rois réfolu de partir dans trois jours. Il:me conjurerent avec larmes de ne les pointexpofer ar mon éloignement à une ruineinévitab e. Mais je ne pouvois me réfoudreà le leur accorder, parce que je me confi-derois moi-même encore plus qu’eux. Ence même tems les Galiléens craignant quemon abfence ne les exposât à la violencede ces libertins qui couroient continuelle-ment la campagne envoyerent donner avisdans toute la Galilée du dell’ein que "avoisde m’en aller. Il: vinrent aulii-tôt e touscôtés me trouver au bourg d’Azochim dansle fifi Champ avec leurs femmeslôc leur:en s, non pas tant à mon avis par l’affec-tion qu’ils me portoient, que par leur pro-pre intérêt,a caufe qu’ils croyoient n’avoir

rien à craindre tandis que je ferois aveceux.

J’eus alors durant la nuit un étrange l’onne. Car m’étant endormi dans une gran-e trillell’e à caufe des lettres que j’avais

reçues , il me fembla que je voyois unhomme qui me difoit : n Confolez-vous 8:une craignez point. Le dé laifir dans le-» quel vous êtes fera la cau e de votre bon-a, heur 8c de votre élévation , 8c vous nea fortirez pas feulement avec avanta e deau ce péril , vous fortirez aufii de plu eursp autres. Ne vous lailfez donc peint abat-sa tre:prenez courage; 8c l’ouvenez-vousgade l’avis que je vous donne qu’il vousp faudra faire la guerre contre les Romainsxc

Page 67: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

si] LAVinsr Issue:’M’e’tant levé enluite de ce longe 8c v0!!!

lant l’ortir de mon lo is , cette multitudede Galiléens mêlée de emmes 8c d’enfansne m’eut pas plutôt apperçû qu’ils le jette-

rent tous le vifage contre terre , 8c meconjurerent avec larmes de ne les pointabandonner , 8C de ne point lailler leurpays à la difcretion de leurs ennemis: 8ccomme ils voyoient que je ne melaifl’oispoint fléchir a leurs prieres ils faifoientmille imprécations contre ceux de Jerufa-lem , qui ne pouvoient fouli’rir qu’ils vê-cull’cnt en repos fous ma conduite. Une ligrande affilâion de tout ce peuple me tou-cha le cœur. Je crus u’il n’y avoit pointde péril auquel je ne dans m’expofer pourleur confervation z 8c ainfi je leur promisde demeurer. Je leur commandai de choifircinq mille hommes d’entre eux avec desarmes 8c des munitions de bouche pourme fuivre, 8c renvoyai tout le relie. Jemarchai avec ces cinq mille hommes, troismille foldats que j’avais déja , 8c quatre-vingt chevaux vers un bourg de la fron-tiere de Ptoléma’ide nommé Chabolon ,

our m’oppofer à Placide que Celiius Gal-us avoxt’ envoyé avec de l’infanterie 8c

une compagnie de cavalerie pour mettre lefeu dans. les villages des Galiléens qui [ontaux envtrons de Ptolémaïde. Il fe cam a8c le retrancha proche de la ville , 8c je sla même choie à foixante Rades près deChabolon. Ainfi étant fi roches les unsdes autres nous fortions cuvent hors denos retranchemens comme pour donnerbataille : mais il ne le pafi’a que de legeres

I cfcarmouches,

Page 68: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

leur; r Al LUI-M! s M r, xlicicarmouches,parce que plus Placide voyoit. ne je délirois d’en venir aux mains , plusl craignoit de s’engager dans un grandcombat , 8c ne vouloit point s’éloigner dePtolémaïde.

Les chofes étant en cet état Jonathas 8clès Collegues arriverent dans la province :8c comme ils n’ofoient m’attaquer ouver-tement ils tâcherént de me furprendre s 8:pour cela ils m’écrivirent une lettre dontvoici les propres paroles.

3310113111138 8c les Collegues envo és araceux de Jerul’alem , adjol’eph , f ut. esa. principaux de la ville e Jerufalem ayanta: eu avrs ne Jean de Gifchala vous a drel-:z l’é diveiles embuches , nous ont envo éssa ur lui en faire de feveres répriman es ,a: lui ordonner d’obéir exaétement à l’a-» venir à tout ce que vous lui commande-:o rez. Mais parce que nous délirons de con-sa ferer avec vous pour pourvoir avec votreau avisa toutes chofes , nous vous prionsse de nous venir promptement trouver avecnpeu de fuite, à caul’e que ce bourg eltretro petit pour loger grand nombre deau fo’ dats a). ,

Cette lettre leur faifoit efpérer que li jeles allois trouver délarmé , ils pourroient slànspeinem’arrêterzouqueli 1’ allors avecdes troupes ils me feroient déc arer rebelle.Un jeune cavalier fort réfolu 8c qui avoitautrefois fervi le Roi fut chargé de cettelettre, 8c arriva à la feconde heure de lanuit lors que j’étois à table avec me: amisles lus particuliers 8c les prmcrpaux desGafiléem. Un de mes gens m’ayant dit

Hifê. Tome I. *

Page 69: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xlij LA Vu ne Josrrn; .qu’un cavalier Juif étoit venu, je lui com-’

mandai de le faire entrer. Il ne falua er-l’onne , 8c me dit feulement en me ren tla lettre: a: Voici ce que vous écrivent les"Députés de Jerufalem.Rendez leur promp-ntement réponfe: car il faut que je re-s» tourne les trouver a. Ceux qui étoientà table avec moi admirerent l’infolence dece l’oldat : mais je le rial de s’all’eoir 8c de

fouper avec nous. Il e reful’a: 8c alors te-nant toujours la lettre en ma main fansl’ouvrir je continuai à entretenir mes amisde diverfes chofes. Peu de tems après jeleur donnai le bon loir, retins feulementantre de ceux à. qui je me confiois le plus ,

dis que l’on apportât du vin. Alors fansque performe s’en apperâîit j’ouvrisla let-

tre: 8c ayant vû ce qu’e e contenont je larepliai 8c la tins toujours à ma main com-

’mefi je ne l’eull’e int ouverte. Je com-mandai enfuite de onner à ce foldat vingtdragmes pour la dépenfe de l’on voyage. Illes reçût 8c m’en remercia : Ce ui me fai-lànt voir qu’il aimoit l’ar ent , qu’ainlî

il ne feroit pas difiicile e le gagner je luidis : Si vous voulez boire avec nous je

pvous donnerai une dragme pour chaqueverre de vin que vous boirez. Il accepta lacondition , 8c but tant afin de ga ner da-vantage , qu’il s’enyvra. Alors ne ui étantplus pofiib e de cacher fou fecret il ne futpas befoin de l’interro er pour lui fairedire qu’on m’avoir dre é des embuches , 8c

ne "avois été condamné à perdre la vie.inaliétant informé du dell’ein de ceux quilavoient envoyé je leur répondis en cette

Page 70: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a

sur" un avr-inuitsr xliijsa ofe h.,â Jonathas 8c à l’es Collegues,se f ut. j”a’ d’autant plus de joye d’appren-

a: dre ue vous êtes arrivés en bonne fautéq» en alilée, que cela me donnera le moyena» de remettre entre vos mains le foin dessa allaites de cette province , 8’: de fatisfairea au défir que j’ai depuis fi long-tems dea: m’en retourner à Jerufalem. Amfi j’iroisa vous trouver ’ Xa10n 8c beaucoup plusn loin quand meme vous ne me le mande-» riez pas ; mais vous me pardonnerez bienm li je ne le puis faire mainteth , arce neà) je fuis obligé de demeurer à habo ona: pour obferver Placide , 8c l’e échet dea: aire une irruption dans la Gal’ ée. Il el’t

adonc beaucou plus à propos que vousa: veniez ici apr s que vous aurez reçu maa réponfe , ainfi que je vous en fup lie. a

Je mis cette lettre entre les mains e ce ca-valier , 8c envoyai avec lui trente des er-fonnes des lus confidérables de G ’ éeavec ordre e faluer feulement ces Députésfans leur parler d’affaire quelconque : 8c jeleur donnai à chacun pour les accompa-gner un de ceux de mes foldats dont jem’all’urois le plus , à qui je commandaid’obferver foigneufement li ces gentilshom-mes Galiléensn’entroient point en difcoursavec Jonathas. Ces Députés de Jerul’alemfe voyantainfi trompés dans leur efpéran-ce m’écrivent une autre lettre , dont voiciles mots.

au Jonathas 8c l’es Collegues ,’â Jofeph a

nfalut : Nous vous ordonnons de venirse dans trois jours nous trouver à Gabaraa fans vous faire accompagner liât-des gens

Il

Page 71: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xliv LA V1: ne Jaseur;’u de guerre , afin que nous prenions con-» noilfance des crimes dont vous avez ac-» cufé Jean. n

Après avoir regû ces gentilshommes Ga-liléens ,8: m’avait écrit; cette lettre ils vin-rent en Japha, ui efi le plus grand bourg dupaïs,le mieux ermé de murailles, 8c extrê-mement peuplé. Tous les habitans allerentau devant d’eux avec leurs femmes 8c leursenfans en criant , u’ils s’en retournall’entfans envier le bo eut dont ils jouill’aientd’avoir un Gouverneur fi homme de bien.Jonathas 8c l’es Collegues , quoique fortirrités de ces paroles , n’oferent le témoi-gner ni leur rien répandre. Ils s’en allerentvers d’autres bourgs ou ils furent reçûs dela même forte, chacun criant qu’ils ne vou-loient point d’autre Gouverneur que Jo-l’eph. Ainli n’ayant pû rien faire ils allerentà Sephoris. Comme fes habitans font af-feétionue’s aux Romains ils le contenterentd’aller au devant d’eux , 8c ne leur arle-rent de moi en aucune forte. Ils p erentde là à Azochim ou ils furent reçus commeâJapha: 8c alors ne pouvant plus retenir-leur colere ils commanderent aux foldatsqui les accompagnoient de faire taire cesgens 8c de les chall’er à coups de bâton. Ilscontinuerent leur chemin vers Gabara , ou.Jean les vint joindre avec trois mille hom-mes de guerre. comme j’avais appris parleurs lettres qu’ils étoient réfolus de meerdre , je ris trois mille de mes foldats ,aillai le re e dans mon camp fous la con-

duite d’un de mes amis à qui je me fioisendettement, 8c m’en allai à Jotapat afin.d’être proche d’eux: car il n’en et! éloigné

Page 72: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

. rent-ra sur Lui-Messie. xlvque de uarante fiades. J’écrivis de ce lieua ces Deputés en cette forte. I

V a: Si vous voulez abfolument que je vousa» aille trouver , il y a dans la Galilée deuxa: cens quatre bourgs ou villages. Je mea: rendrai en celui u’il vous plaira , exceptén Gabara 8c Gifc ala , dont l’un eli: le paisn de Jean , 8c l’autre a une liail’on très ar-s: ticuliere avec lui. a. Jonathas 8: fes ol-legues ne m’écrivirent plus depuis avoir re-pu cette lettre; mais tinrent confeil aveceurs amis 8c avec Jean , pour déliberer des

moyens de m’attaquer: Jean propol’a d’é-crire à toutes les villes , tous les bourgs , 8Ctous les villages de la Galilée , difant qu’ilfe trouverait au moins dans chacun uneperforme ou deux qui ne m’aimoient pas :qu’on lés feroit venir pour dépolèr contremoi: qu’on drell’eroit un acte de leurs dé-Itjplitions pour faire connaître que les Ga-

’ éens m’avaient déclaré leur ennemi; 8c

que l’on envoyeroit cet aère à Jerufalempour y être confirmé : Ce qui donne-roit de la crainte aux Galiléens qui m’afi’ec-tionnoient , 8c les porteroit à m’abandon-ner. Cette propofiuon fut fort approuvée :8c environ la troifiéme heure e la nuitSachée vint m’en donner avis.’ Voyant donc qu’il n’y avait point de

teins à perdre je commandai à Jacob quim’était très- fidele de rendre deux censhommes, 8c les dil’po et fur les cheminsqui vont de Gabara en Galilée pour arrê-ter tous les pall’ans 8e me les envoyer, prin-cipalement ceux qui fe trouveraient porterdes lettres. J ’envoyai d’un autre côté Jéro-

Page 73: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

:Ivi LAVre au Jaseur;mie l’un de mes amis avec fis: cens homme:fur les confins de la Galilée du côté de Je-rufalem, avec ordre d’arrêter tous ceux quiporteroient des lettres , de les retenir en-chaînés , 8e de m’envoyer les dépêches.J’ordonnai enfaîte aux Galiléens de fe trou-ver le lendemain en armes à Gabara avecdes vivres pour trois jours , feparai en qua-tre trou es les gens de guerre qui reliaientauprès e moi , leur donnai pour chefsceux de mes gardes dont j’étais très-affuré,8e leur défendis de recevoir parmi eux au-cun foldat qu’ils ne connufi’ent. Le lende-main lorfque j’arrivai à Gabara environ lacinquiéme heure du jour je trouvai la cam’.pagne toute pleine de Galiléens armés quivenoient à mon l’ecaurs , 8c avec eux unegrande quantité de payfans. Comme jecommençais à leur parler ils s’écrierenttout d’une voix ne j’étais leur bieniàiéteur

8c le fauveur de eut ays. Je les remerciaide leur affection , 8c es exhortai à ne fairetort à performe; mais à le contenter desvivres qu’ils avoient a portés fans rien pil-ler dans les villages ,(a parce que je déliroisd’appaifer ce trouble fans efi’ufion de fangde ans violence.

Ce même jour ceux qui partaient à Je-rufalem les lettres de Jonathas ne manque-rent pas de tomber entre les mains des gensque j’avais dif ofés fur les chemins. Ils lesarrêterent pr’ onniers, 8c m’envoyerent

(a) On conclut de ce Baptilte qui donne àpalfagequeJofeph avait peu près les mêmesen quel ne farte adopté mllruétians aux gens dela . me de Jean- guerre.

Page 74: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

nenni! ARLUI-MESML xlviiles lettres que je trouvai pleines de calom-nies 8c d’injures contre moi. Je le diflimu-lai fans en arler à performe; mais je meréfolus d’ cr droit à eux. Aufii-tôt qu’ils ’

eurent avis que je m’approchois ils le reti-rerent 8c Jean avec eux dans la maifon deJefus , qui étoit une grande 8c forte toutpeu difi’érente d’une Citadelle. Ils y cache-

rent une compagnie de gens de uerte , fer-merent toutes les portes à la r ferve d’unefeule , 8c m’attendirent dans l’efpérance

ne j’irais les faluer. Ils avoient comman-é àleurs foldats de ne laiffer entrer que

moi feul 8c de repoufl’er tous les autres ,croyant qu’après cela il leur feroit facile dem’arrêter. Mais cette trahifon ne leur rétif.fit pas , parce que fur la défiance ne j’eneus , j’entrai dans une maifon proc e de laleur , 8c feignis d’avoir befoin de me re-ggfer. ils crurent que je dormois en effet.

fornrent pour perfuader à mes troupesde m’abandonner comme m’étant fort malacquitté dema char e. Il arriva néanmoinstout le contraire. au: les Galiléens ne leseurent pas plutôt ap ûs qu’ils témoigne-rent hautement l’ &ion qu’ils avorentpour moi, 8: leur reprocherent que fans

ne je leur en cuire donné le moindre fujets venoient troubler la tranquillité de la

province: à quoi ils ajoûterent qu’ils ou-vorent bien s’en retourner , puifqu’i s nerecevroient oint d’autre Gouverneur. Ce-la m’a ant té rapporté je m’avan ai pour

enten e ce ne difoit Jonathas. out cepeuple me reçut avec des acclamations dejoye Sales remerciemens de les avorr gens

Page 75: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a

àlvnj ILA V1 a n z Jours;verne’s avec tant de jufiice &de bonté. .08nathas 8c fes Collegues les entendant erde la forte ne tinrent pas leur vie en ureté8c ne penfoient qu’à s’enfuir. Mais il n’é-

toit pas en leur pouvoir. Je leur dis de de-meurer: 8c ils-en furent fi effrayés qu’ilsparoifl’oient être hors d’eux-mêmes. Aprèsflue J’eus impofé filence à tout ce peuple ,j’ordonnai à ceux de mes foldats en qui jeme confiois le plus de garder les avenues ,8c commandai à tout le relie de fe tenirfous les armes pour empêcher les furprifcsde Jean ou de nos autres ennemis. Je com-mençai par leur parler de la premiere lettreque ces Députés m’avaient écrite , par la-quelle ils me mandoient qu’ils avoient étéenvoyés de Jerufalem pour terminer les dif-férens d’entre Jean 8c moi , 8c me priaientde les aller trouver. Et afin que performen’en pût douter je produifis cette lettre , 8cajoutai en adreflant ma parole à Jonathas :Si me trouvant obli é de me jui’cifier de-vant vous 8c vos ollegues des accufa-rions de Jean contre moi , j’avais produitdeux ou trois témoins très-gens de bien quirendilfent témoignage de la fincerité de mesactions :n’efl-il pas vrai que vous ne pour-riez pas ne me point abfoudre ? Mais mam-tenant pour vous faire connaître de quelleforte je me fuis conduit dans l’exercice dema charge , je ne me contente pas de pro-duire trois témoins : je produis tous ceuxque vous voyez devant vous. Interrogez-les de mes aétions ; 8c qu’ils vous drfents’ils ont trouvé quelque chofe à repren-dre. vous tous , ajoutai-je , en m’aidé-â;-

Page 76: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

rentre PAR Lux-uns un. xlixfaut aux Galiléens, le plus grand plaifir

ue vous me puiflîez faire cit de ne pointlll’unuler la vérité ; mais de déclarer har-

diment devant ces Meilleurs, comme s’il’sémient nos Juges , fi j’ai commis quelquechofe digne de reproche dans les fonétionsde ma charge. Après que j’eus parlé de laforte,tous d’une commune voix dirent quej’étois leur bienfaiéteur 8c leur conferve.-teur , témoi nerent qu’ils approuvoienttoute ma con uite , 8c me prierent de con-tinuer à les gouverner connue j’avois faitjufques alors, affurant tous avec fermentque je n’avois jamais fouffert qu’on eût at-tenté à l’honneur de leurs femmes , ni neleur avois jamais caufé aucun déplaifir. Jelûs enfuite fi haut , que lufieurs des Gali-léens le purent entendre, es deux lettres deJonathas qui avoient été interceptées, 8:qui m’accufoient.pu une pure calomnie

’avorr plutôt agi en tiran u’en gouver-neur. Et arce ue ’e ne vou ois pas qu’ilsfçulfent e que le orte elles étaient tom-bées entre mes mains, de crainte u’ils n’o-faKent plus continuer à écrire, je ’s ue lesmefi’agers me les avoient apportées ’eux-mêmes. Ces lettres irriterent de telle fortetoute cette multitude contre Jonathas 8c fesCollegues qu’ils fe jetterent fur eux , 8c leseuflent fans doute tués fi je ne les en enfleempêchés. Je dis à Jonathas que je leurpardonnois tout ce qu’ils avorent fait con-tre moi , pourvû qu’ils changeaifent deconduite 8c retournalfent dire en Jerufalernà ceux qui les avoient députés, de quellemanier: je m’étOis conduit dans mon ente

H51L Tome I. e

Page 77: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

l. LAVIE DE Josrpu.ploi. Ils me le promirent , 8c je les ren-voyai , quoique je ne doutalfe pas qu’ilsme manqueraient de parole. Mais la fureurde ce peuple continuant toujours , ils meconjuroient de leur permettre de les punir,8c bien que je m’efibrçaife de tout monpouvoir de modérer leur colere, 8c de leur’perfuader de leur pardonner , en leurremontrant qu’il n’y a point de féditionqui ne foit défavantageule au public , ilsvouloient à toute force aller attaquer lelogis de Jonathas.

Voyant donc qu’il n’était plus en monpouvoir de les retenir , je montai à cheval8c leur commandai de me fuivre à Sogan ,gui cit un village d’Arabie éloigné de vingttacles du lieu ou j’étais , 8c empêchai par

ce moyen qu’on ne pût m’accufer d’avoircommencé une guerre civile. Lorfque jefus arrivé à So an , je fis faire alte à mestroupes; 8c aptes les avoir averties de ne felaitier pas emporter fi aife’ment à la colere ,je dis acent des plus confide’rables desGali-léens tant par leur qualité que par leur âge ,de fe réparer pour aller à Jerufalcm faireenten e qui étoient ceux qui troubloient laprovmce , 8c leur dis que s’ils pouvoientfaire comprendre raifon au peuple , il falloitle porter a m’écrire des lettres par lefquellesil me confirmeroit dans le gouvernementde la Galilée 8c commanderoit à Jean des’en éloigner. Ils partirent trois jours après

avec ces ordres , 8c je leur donnai cinq censfoldats pour les accompagner. J’écrivis auffià quelques-uns de mes amis de Samarie depourvoir à la fureté de leur palïage; car cette

Page 78: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

leur: YAK rut-ursùr. liville étoit déja afi’ujettie aux Romains , 8ccomme ce chemin étoit le plus court , ilsn’auroient pû s’ils ne renflent pris arriverdans trois jours à Jérufalem. Je les condui-fis jufques à la frontiere, pofai des gardesfin les chemins pour empêcher que lon r13:pût rien apprendre de leur départ , 8:. mur-4rètai durant quelques jours à Japha. ..

Jonatbs 8c les Collegues voyant quetous leurs delieins leur avoient fi mal réulli.renvoyerent Jean à Gifchala , 8c s’en alle-rent à Tyberiade dans l’efpérance de s’enrendre maîtres , pau’ce que Jefus qui enexerçoit alors la fauveraine magif’cratureleur avoit promis de perfuader au peuplede les recevoir 8c de fe foûmettre à eux.Sila.que j’y avois lauré pour mon Lieutenantm’en avertit aufii-tôt , 8c me preffa de re-xtourner, en diligence : ce u’ayant fait, jem’expofai à un grand péri par la rencon-tre que je vas dire. Jonathas 8c fes Colle--guesqui étoient déja arrivés à- Tybe’riadeou ils avoient porté plufieurs des habi- ,tans qui ne m’armoient pas à fe révoltercontre moi furent fort furpris de ma venuë :ils vinrent me trouver, 8c après m’avoirfalué me dirent qu’ils fe réjouifloient del’honneur que j’avois acquis par la manieredont je m étois conduit dans ma charge ,8c qu’ils y prenoient part comme étantleur concitoyen. Ils me protel’terent enfuiteque mon amitié leur étoit beaucoup plusconfidérable que celle de Jean , 8c me prie-rent de m’en retourner fur l’allurance qu’ils

me donnoient de le remettre bien-tôt entre ïmes mains. Il: me le confirmer-ent par des

c 11

Page 79: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lij LAVrsns Jaseur,fermens fi terribles 8c fi facre’s parmi nous,que. je crûs être obligé en confcience d’yajoûter foi; 8c pour m’empêcher de trou-ver étrange qu’ils infifiaflent fi fort à monéloi nement , ils me dirent que le jour duSab at étant proche , ils déliroient d’empê-cher qu’il arrivât quelque trouble parmr lepeuple. Comme je ne me défions pointd’eux , je me retirai à Tariche’eOmais jelaifl’ai dans la ville des perfonnes aveccharge d’obferver tout ce que l’on diroit demoi , 8c de le faire fçavoir à d’autres que jedifpofai en divers endroits fur le cheminqui va de Tybe’riadc à Tarichée afin dem’en apporter des nouvelles avec plus de ’diligence. Le lendemain tout le peuples’allembla dans un lieu fort f acieux quiétoit defliné our la priere. onathas s’ytrouva aufii , n’ofant parler ouvertementde révolte, il fe contenta de dire que la-ville avoit befoin de chan er de Gouver-neur. Mais Jefus qui étoit principal ma-gifirat ajouta fans rien diflimuler , u’il leurétoit beaucoup plus avantageux obéir àquatre perfonnes qu’à une feule; d’autant

us que ces quatre étoient d’une naifianceilluflre 8c d’une finguliere prudence : 8c enarlant de la forte il montroit Jonathas 8ces Collegues. Julie loua cet avis, 8: attirauelques-uns des habitans à fan opinion.

filais le euple n’entra point dans ce fenti-ment : il feroit arrivé fans doute une fé-dition , li la fixie’me heure du jour qui encelui du Sabbat nous oblige d’aller dîner nefût venue. L’afl’emblée a ant donc été re-miiè au lendemamsles D lités s’en retour-.-

Page 80: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

rentra sur Lux-Mesur.nerent fans rien faire. Si tôt que j’en eus lanouvelle,je me refolus d’aller des le matinà Tybériade ; ainfi étant parti de Tariche’e

au point du jour, je trouvai que le peupleétait déja afi’emblé dans l’oratorre , fansqu’il fçût pourquoi il s’y afl’embloit. Jona-

tas 8c l’es Colle ues fort furpris de me vairfirent courir le Eruit qu’il avoit paru de lacavalerie Romaine près d’Homanea ,. unn’en éloigné que de trente harles de la v e.SuËuoi ils s’écrierent qu’il ne Mort pasf o rit que les ennemis vinfl’ent ainfi à leurvûë piller la campagne. Ce qu’ils difoient àdefl’ein de m’abliËer de fortir pour fecaurirles habitans du p t pays , 8c demeurer ce-pendant maîtres de la ville en agnant àmon préjudice l’affeé’tion des ha itans. Jen’eus pas peine à m’appercevoir de leur ar-tifice,8c fis néanmoins ce qu’ils défirOient ,afin de ne donner pas fujet à ceux de Tybé-riade de croire que je négligeois ce quiregardoit leur fureté. Je m y en allai doncen diligence,8c reconnus qu’il n’y avoit pasfeulement la moindre aparence au bruit nel’on avoit fait courir. Je revinsaulii-tot,ô: trouvai ne le Sénat 8cle euple étoientdéja aiTembl s , 85 que Jona s faifoit unegrande inveétive contre moi , difant que jeméprifois le foin. de la guerre , 8c ne penfoisqu’a me divertir. Surquai il produifaitautre lettres qu’il affurait avoir reçùës des

aliléens des frontieres , par lefquelles ilslui demandoient un prompt fecours contreles Romains , qui menaçaient d’entrer danstrais jours en leur pays avec grand nombred’infanterie 8c de cavalerie. Ceux. de Ty-.

" ’ e iij’

Page 81: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

liv - La Vie ne J’osrrn; Jberiade ajouterent trop alfément foi à cerapport, 8c fe mirent à crier qu’il n’y avoitpoint de teins à perdre ;. mais u’il falloitque "allail’e romptement reme’ ier à un fipre ant é ’ . Quoique je comprifl’e allez ledefl’ein e Jonathas , je ne laili’ai pas de direque j’étais prêt de marcher: mais ue les221m lettres que l’on avoit repré entées

t écrites de divers endroits égalementmenacés , il falloit difiribuer toutes nostroupes en cin corps , dont chacun desDéputés de Jeru em en commanderoit un,8c mai un autre, puifque d’aufli braves en:qu’ils étoient devoient affilier la répu li-que de leurs perfonnes aufli-bien que de leur:confeils. Cette propofition plut extrême-ment à tout le pe le, 8c ils nous prefl’oienttous de l’exécuteiiiîes Députés au contraire,

ne furent pas peu troubles de voir que j’a-vais ainfi renverfé leurs nouveaux defi’eins.’Sur uai Ananias l’un d’entre eux, qui étoitun art méchant homme 8c fort artificieux ,propofa de publier un jeûne pour le lende-main , 8c que chacun fe rendît fans armesau même lieu 8c à la même heure pour té-moigner qu’ils ne pouvoient rien fans lefémurs 8c l’afi’iflance de Dieu. Ce qu’il ne

difoit pas par ze’le de religion; mais afin deme défàrmer 8c tous les miens. Je fus con-traint néanmoins d’y confentir , de peutqu’il ne femblât que. je méprifafi’e ce quiavoit une fi grande apparence de piété.

Aulli-tôt que l’affemblée fiit feparée Jo-nathas 8c t’es Collegues écrivirent à Jeande fe rendre auprès d’eux le jour fuivantavec le plus de gens de guerre qu’il pourroit;

Page 82: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

n ICRIT! sur murènes)". lepour m’arrêter 8c .venir ainli à bout de cequ’il delirait,dont ils lui fail’oient voir la faacuité. Ces lettres le réjouirent fort , 8c il nemanqua pas de le mettre en état d’exécuterce dell’ein. Le lendemain je dis à deux demes gardes très-vaillans 8c très-fidelles decacher fous leurs habits de courtes épées 8::de me fuivre , afin que s’il en était befoinnous pûllions nous défendre de nos enne-mis. Je pris aufli une cuirafl’e 8c une épéequ’on ne va oit point , 8c m’en allai encet état au ’eu ou l’on étoit alfemblé.Quand je fus arrivé avec mes amis , Jefus

ui fe tenoit à la porte ne permit à aucundes miens d’entrer: 8c larfque l’on allaitcommencer la priera il me demanda ce quej’avais fait des meubles .8: de l’argentnon monnayé qu’on avait pillé. dans lepalais du Rai larfqu’on y avait mis le feu:

- ce qu’il ne faifoit que pour gagner tems juilques à ce que Jean fût arrivé. Je lui répan-

is que j’avais tout mis entre les mains deCa ella 8c de dix des principaux habitansde l"l’ybe’riade, 8c qu’il pouvait leur deman-

der fi je ne difois pas vrai. Sur uai Capella8c les autres reconnurent qu” étoit ainl’.Jefus me demanda enfaîte ce que j’avaisfait des vingt pieces d’or que j’avais tiréesde quelque argent non monnayé que j’a-vais fait vendre. Je repondis que je lesavois données à ceux que j’avais envoyésà Jerufalem pour la dé enfe de leur voya-ge. Sur cela Jonathas à: l’es Collegues di-rent que j’avais eu tort de les payer auxdépens du public. Une fi grande malice ir-fpita le peuple. Et larl’que je vis qu’il étoit

e in]

Page 83: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lvj LA V1! nrJosrru;..prêt à s’émauvair, je repartis pour l’anime:de plus en plus : que fi j’avais mal fait d’a-vair donné ces vingt ieces d’or des de-niers ublics ,j’ofi’rois eles payer du mienafin e faire celle: leurs plaintes. Ces paro-les fail’ant vair fi clairement jul’qu’à-quel

point alloit leur injullice contre mai, leeuple s’émut encore davantage : 8c quand

Jefus vit que cette allaite prenoitun che-min tout contraire à celui qu’ils avoientefpere’ , il commanda au peuple de fe reti-rer , 8c dit que le Sénat l’eul eût à demeu-rer, parce que ces fortes d’all’aires ne de-vaient pas le traiter tumultuairement. Sur-quai le peuple criant qu’il ne me vouloit.-pas laitier feul avec eux , un homme vintdire tout bas à Jefus ue Jean étoit procheavec les troupes. A ors 9nathas ne pou-vant plus le retenir , 8c ieu le permettantpeut-être ainli pour me l’auver , puifqu’au-trement je n’aurais pù éviter de perir arles mains de Jean. a: Celi’ez, dit-il , ô ha i-» tans de Tybe’riade de vous mettre ena: peine touchant ces vingt pieces d’or. Cara: ce n’elt pas pour ce fujet que Jol’e h mé-.sa rite de perdre la vie: c’el’c parera qu il vousa: trompe , 8c s’eli: rendu votre tyran. a. Enachevant ces paroles , lui 8c ceux de fa fac-tion fe mirent en devoir de me tuer. Maisceux qui étoient venus avec mai ayant tiréleurs épées, 8c le peuple ayant pris despierres , pour alfammer Jonathas , ils me

’ tirerent d’entre les mains de mes ennemis.Comme je me retirois je vis venir Jeanavec les fiens. Je gagnai le lac par un che-min détourné , montai dans un batteau ,

Page 84: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

xenrr r sa Lux-iras un. hgme fauvai à Tarichée , 8c échappai ’d’un li grand péril.

J’afi’emblai aulii-tôt les principaux desGaliléens, 8c leur fis entendre commentcantre toute forte de jufiice il s’en étoit fipeu fallu ne Jonathas 8c ceux delafaâionne m’eu ent alfafiiné. Ils s’en mirent en.telle colere qu’ils me conjurerent de ne dif-férer pas d’avanta e à les mener contre eux8c leur permettre ’exterminer Jean , Jona-thas , 8c tous l’es Colle lies. Je les retinsen leur repréfentant qu” falloit avant qued’en venir aux armes attendre le retour deceux que j’avais envoyés à Jerul’alem , afin

de ne rien faire que de leur confentement.Cependant Jean voyant que fan dell’einétoit manqué était retourné à Gifchala. ’

Peuàde terris après , ceux que j’avais en-voyés à Jerufalem revinrent, 8c me rap-porterent que le peuple avoit trouvé très-mauvais que le Grand Sacrificateur Ana-nus , 8c Simon fils de Gamaliel eull’entfans fa articipation envo é des Députésen Gali ée pour me dépolie et de ma charge,8c qu’il ne s’en étoit gueres fallu qu’iln’eût mis le feu dans eurs maifons. Ils

* me rendirent aulïi des lettres par lefquellesles principaux de laville de l’autorité 8c duconfentement de tout le peuple , me confir-moient dans mon ouvernement , 8: ar-dannoient à Jona as 8c à l’es Colleguesde s’en retourner. Larl’que j’eus reçu ceslettres je m’en allai à Arbella ou javoisordonné aux Galiléens de s’afl’embler : 8c

la mes envoyés leur raconterent de quelleforte le peup e de J érul’alem irrité de la mé-

Page 85: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lv’iij IL). ’Vrr n z JOSEPH;chanceté de Jonathas m’avait maintenu"dans ma charge , 8c lui avoit commandéde s’en retourner avec fes Collegues. J’en-vayai enfuite à ces quatre Députés les letotres qui leur étoient écrites à eux-mêmes ,8c commandai à celui que j’en chargeai debien obferver leur contenance. Ils furentterriblement troublés, 8c envoyerent anili-tôt quérir Jean. Ils tinrent enluite confeilavec le Sénat de Tybériade 8c les princi-paux de Gabara afin de délibérer fur ce

u’ilsavoient à faire. Ceux de Tybériadeent d’avis que Jonathas 8c fes Colle-

gues devoient continuer à prendre foin desallaites pour ne pas abandonner une villequi s’était mife entre leurs mains ; 8c celal ’autant plutôt ue j’avais .re’folu de les at-

taquer: ce qu’i s avançaient faulfement.Jean approuva cet avrs , 8c y ajouta qu’il.falloit envoyer deux des Députés à Jerufa-lem pour m’accufer devant le euple d’a-voir mal gouverné la Galilée. t qu’il leurferoit aife de le lui perfuader , tant par laconfide’ration de leur qualité , ne par lalegereté qui lui el’t li naturelle. aucun ap-prouva cette propolition : 8c aufii-tôt Jo-nathas 8c Ananias partirent , 8c leurs deuxCollegues demeurerent à Tybériade , ouon leur donna cent hommes pour leur ar-de. Les habitans travaillerent enfuite la.réparation de leurs murailles, prirent lesarmes , 8c envoyerent à Gifchala demanderdes troupes à Jean pour s’en fervrr au be-l’oin contre moi.

Jonathas 8c ceux ui l’accom agnaientétant arrivés à Data ith qui ell un petit

Page 86: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

.tcnrrs PAR LUI-M ssur. lixbourg anis dans le rand Champ fur lesF rontieres de la GalËe’e , ceux de mes gensque j’avais mi fur les chemins les arrête-rent , leur fir quitter les armes , Sciesretinrent prifonniers en ce même lieu. Leviqui commandoit ce parti me l’écrivit anili-

Itôt. Je le dillimulai durant deux jours , 8::envoyai exhorter ceux de Tybériade dequitter les armes , 8c de renvoyer chez euxceux qu’ils avoient fait venir à leur fecours.Mais dans la créance qu’ils avoient queJonathas feroit déja arrivé à Jerufalem , ilsne me répondirent que par des injures. Jecrus néanmoins devoir continuer d’agir’plûtôt par adrefl’e que ar farce , afin de neme pas rendre coupab e d’avoir allumé une’ uerre civile. Ainfi pour les attirer hors deeurs murailles je pris dix mille hommes

choifis Scies féparai en trois corps. Je com-mandai à une’partie de demeurer dans lebourg de Domez : j’en logeai mille dansun bourg qui ell fur la montagne diliantede quatre ades de Tybe’riade , avec ardrede n’en point partir que lorfque je leur en’donnerois le ligna] , 8c m’avançai avec un"autre corpsâ la vûe de Tybe’riade. Les ha-’bitans fortircnt , firent plulieurs courfes furmes gens , 8c uferent de paroles picquantesContre mai. Leur impudence pall’a mêmefi avant qu’ils firent porter un cercueil, 8cfeignaient par mocquerie de pleurer mamort : mais 1c me macquois dans mon cœurde leur folie. Et comme j’avais toujoursle dell’ein de me faifir de Jean 8: de Joazarles deux autres Collegues de Jonathas quiétoient demeurés à Tybériade , je les fis

Page 87: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

1x LA V1! nsJosrrn;prier de s’avancer hors de la ville avec ceuxde leurs amis 8c de leurs ardes qu’ils vou-draient ehoifir pour leur ureté , parce queje délirois de conférer ave, ux des moyensd’entrer en uelque accortiêiodement. ourpartager en emb e le gouvernement e laGalilée. Simon ébloui d’une propofitian ilavantageul’e fut li mal-habile quede l’accep-ter : Joalàr au contraire l’e défiant qu’il yeût quelque mauvais dell’ein caché , netomba point dans ce piége. Je fis de grandscom limens à Simon 8c à fes amis de cequi s avaient bien voulu venir: &l’ayant

loigné peu à peu de l’a troupe fous pré-texte de lui dire quelque chofe en feeret,je le pris à travers le corps 8c le mis entreles mains de quelques-uns des miens pourle mener dans ce bourg ou j’avais des genscachés: 8c leur ayant donné le lignai jemarchai vers Tybériade. Alors le combatcommença. Il fut fort opiniâtré : 8c lesmiens étoient prêts a lâcher le Ère-d fi je neleur eull’e redonné du cœur. nfin aprèsavoir couru fortune d’être défaitrje contrai-gnis les ennemis de rentrer dans la ville.Cependant quelques-uns de ceux que j’a-vais envoyes par le lac avec ardre de met-tre le feu dans la premiere mail’on qu’ilsprendroient, ayant exécuté ce commande-ment, les habitans qui s’irnaginerent quela ville étoit prife de force mirent bas lesarmes, 8c me prierent avec leurs femmes8c leurs enfans de leur ardonner. Je leleur accordai , arrêtai la fureur des foldats ,8c la nuit étant proche je fis fariner la re-traite. J’envoyai quérir Simon pour l’ouper

J

Page 88: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a

VECRITI PAR LUI-MESME. lxjavec moi , le confolai , 8c lui promis de le .renvoyer en toute lûreté à Jerufalem avectout ce dont il auroit befoin pour l’onvoyage.

J’entrai le lendemain avec dix millehommes armés dans Tybe’riade , 8c fis ve-nir dans la place les rinci aux de la ville,à qui je commandai (le déc arer qui avoientét les auteurs de la fédition. -Ils le firent,8c je les envoyai liés à Jotapat. Quant àJonathas 8c l’es Collegues je les fis con-duire avec une efcotte jufques à Jerul’alem,8c pourvûs à tout ce qui étoit nécefi’airepour leur voyage. Ceux de Tybe’riade vin-rent une feconde fais me prier d’oublierles fujets que j’avais de me plaindre d’eux ,en m’all’urant qu’ils répareraient par leurfidélité les fautes qu’ils avoient commifespar le pall’é , 8c me conjurerent de vouloir

. faire rendre ce que l’on avoit pillé. Je com-mandai aufii-tôt que l’an apportât dans lagrande place tout ce qui avoit été pris. Etcomme les l’aldats avoient peine à s’y ré-foudre , je jettai les yeux l’ur l’un d’eux quiétoit beaucou mieux vêtu qu’à l’ordinaire,

8: lui deman ’ ou il avait pris cet habit:il avoua qu’il l’avait illé : je lui fis dan--ner plufieurs coups , menaçai les autresde les traiter encore us feverement s’ils-ne rapportoient tout eur butin. Ils obéi-rent : 8c je fis rendre à chacun des habi-tans ce qui lui appartenait. I

Je crois devoir faire connaître en ce lieula mauvaife foi de Julie (a) 8c des autres ,i (4)8ur ce: Hillorien hill.Grecs. liv. 2. ch. 8.confultez .Votlius’ des Cependant comme Jo-

Page 89: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxij LAVirnrJ-aseru, vqui ayant parlé de cette même affaire dansleurs biliaires n’ont point eu de honte pourfatisfaire leur paliion 8c leur haine de l’ex-pofer aux yeux de la polie’rité taut autre-Vment qu’elle ne s’eli pafiëe en effet. En uaiils ne dill’érent en rien de ceuxqui falli entles aères publics , linon qu’en ce qu’ils n’ap-pre’hendent point qu’on les en punill’e. Ain-

fi Julie ayant entrepris de fe rendre recom-mandable en écrivant cette erre , a dit demai plufieurs chofes très - ’auli’es , 8c n’a,pas été plus véritable en ce. qui regarde fanpropre pays. C’eli ce qui me contraintmaintenant pour le convaincre de rappor-Iter ce que j’avais tû jufques ici : 8c on nedoit pas s’étonner de ce que j’ai tant diliéré. *

feph parle fauvent dansla vie du Julie de Tibe-riade , on le fera con-naître par l’extrait dePhotius. Julie tira fannom de Tiberiade Villede la Galilée où.5il étoitnégil commence fan hiftaire a Molle 84 la con-duit jufqu’à la mortd’A-grippa , le leptie’me de laramille d’HCrode a ledernier Roi des Juifs,

icommença à régnerous Néron 8c mourut

la troitic’me année del’Em ire de Trajan. Lefille e cet Hiliorien elitrès-concis à il pachfous filence beaucoupd’évenemens qui méri-taient d’être rapportés.

Comme il étoit Juif,il ne fait aucune men-tion ni de la venue deJefusÆhrili , ni de lesmiracles ; c’était , du:lofe h ,le plus méchantdes ommes 8c le lusattaché à les inter rs ail in: l’émule de Jofephdans le gouvernement î.il lui tendit des piègesfins nombrc,8c Jofcph. .ne longea "a en tirer ven-geance que ar les dif-ccurs âl’hi aire de luf-te palle pour être rem-plie de menfonges z maisfur-tout la partie quiregarde l’hilioire de laguerre des Romains con.tre les Juifs 8c la ruinede Jerufalem ’

Page 90: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Ecnrrs rAx’ LUI-MESME. lxiiîCar encore qu’un Hmorien fait obligé dedire la vérité,il peut ne s’emporter pas con--tre les méchans : non qu’ils méritent qu’on

les favorife; mais pour demeurer dans lestermes d’une fage modération. Ainfi Julie.

our revenir à vous qui prétendez être ce-i’ de tous lesHil’coriens à qui on doit ajou-

ter le plus de foi: dites - moi je vous priecomment il cil poflîble que les Galiléens8c moi ayons été caufe de la révolte de vo-ue pays contre les Romains 8c contre leRoi, puis qulauparavant que la ville deJerufalem mleùt envoyé pour Gouverneuren la Galilée , vous 8: ceux de Tybe’riadeaviez déja pris les armes 8c fait la guerre àceux de la province de Décapolis en Sirie .?Car pouvez-vous nier que vous n’ayezmis le feu dans leurs villages , 8c qu’un devos gens n’y oit été tué , Idont je ne fuispas le feul qui rend témoxgnage , puifquecela fe trouve même dans les Commentai-res de l’Empereur Vefpafien , ou l’on voitque lorf u’il étoit à Ptplémaïde les habi-tans de ’ écapolis le prxerent de vous fairechâtier comme l’auteur de tous leurs maux :8L il l’auroit fait fans doute, file Roi Agrip-pa entre les mains de qui on vous avoitmis pour en faire juflice , ne vous eût fait.grace à la prier: de Berenice fa fœur: ce uin’empêcha pas que vous ne demeur le:long-tems en prifon. Mais la fuite de vos.actions a fait aulli clairement connoître

uel vous avez été durant toute votre vie ,,g: que c’efl vous qui avez porté votre païsà (e révolter contre les Romains comme jele ferai vair par des preuves très-convaim

Page 91: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

’lxiv LA VIE ne loura;tantes. Je me trouve ’douc obligé mainte-vnant à caufe de vous, d’accufer les autreshabitans de Tyberiade, 8: de montrer quevous n’avez été fidelle ni au Roi ni auxRomains. Sephoris 8c Tyberiade d’où vousavez tiré votre naifi’ance , font les plusgrandes villes de laçâalilée. La premiere ,qui efi: afiîfe au milieu du pays 8c qui atout à l’entour de foi plufieurs villages quien dépendent , étant re’folue de demeurerfidelle aux Romains , quoiqu’elle eût pûfacilement fe foûlever centre eux , n’a jasmais voulu me recevoir, ni prendre lesarmes pour les Juifs. Mais dans la crain-v

’te ue les habitans avoient de moi , ilsme urprirent par leursfi artifices , 8c meporterent même a leur bâtardes murailles.Ils reçurent enfuite volontairement arni-fon de Cefiius Gallus Gouverneur e Sy-rie pour les Romains , 8c me refuferentjl’entrée de leur Ville parce que je leur étois

trop redoutable. (q) Ils ne voulurent pasmême nous fecourir lors du fie’ge de 1em-falem , quoique le Temple ni leur étoitcommun avec nous fut en peril de tomberentre les mains de nos ennemis , tant ilscraignoient qu’ils ne pamllent prendre lesarmes contre les Romains. Mais c’efi ici ,.Julie , qu’il faut parler de votre ville. Ellecf: affile fur le lac de Génefareth , éloignéed’Hippos de trente Raides , de foixante deGabare , 8: de il): Vingt de Spythopolisqui cit fous l’obëilïance du R01. Elle n’elf

(a) Iofeph fait allu- pelloîent Megiflanes.fion aux Miniftres des Havcrcamp.Rois qui en Orient s’ap- i

- proche

Page 92: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

l s’enn- a prix Lui-ursins: lxvprodie d’aucune ville des Juifs. Qui vousempêchoit donc de demeurer fidelle auxRomains , puifque vous aviez tous nan-tité d’armes 8c en particulier 8c en pu lic .?’Que fi vous répondez que j’en fus alors lacalife , je vous demande qui en a donc étéla caufe depuis ,7 Car cuvez-vous ignorerpu’avant le fiege de erufalem j’avois été

orcé dans Jotapat ; que lufieurs autreschâteaux avoient été pris , u’un grandnombre de Galiléens avoient té tués endivers combats ?Si donc ce n’avait pas étévolontairement, mais par contrainte quevous enfliez pris les armes : qui vous cm.-pèchort alors de les quitter , 8c de vousmettre fous l’obéifi’ance du Roi 8c des Ro-mains, puifqu’il ne vous relioit plus au-cune appréhenfion de moi ? Mais ce quicil vrai eflque vous avez attendu iniquesà ce que vous ayiez vû Vefpafien arrivéavec toutes l’es. forces aux portes de votreville; 8c qu’alors la crainte du péril vousa dél’arme’s. Vous n’auriez pû éViter néan-

moins d’être emportés de force 8c aban-donnés au pillage , fi le Roi n’eût obtenude la clémence de Vefpafien le ardon devotre folie. Ce n’a donc pas et! ma faute,mais la votre -,, 8c votre perte n’efl venuepue de ce que vous avez toujours été danse cœur ennemi de l’Empire.Car avez-vous

oublié que dans tous les avantages que j’airemporté fur.vous,je n’ai voulu faire mou-rir aucun des vôtres : au lieu que les divi-fions qui ont partagé votre ville , non a:votre afiëâtion’pour le Roi 8c pourles o-mains , mais par votre prOpre malice, ont

Hiji. Tome I. f

Page 93: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxvj L A V l! b! Ion";coûté. la vie à cent quatre-vingt. cinq devos Citoyens durant e tems que j’étais afi-fiegé dans Jotapat .? Ne s’efi-il as trouvédans Jerufalem durant le fiege eux millehommes de Tybériade , dont une partieont été tués 8c les autres pris prifonniers ,?Et direz-vous pour rouver que vous n’ét-tiez point ennemi es Romains ne vousvous étiez alors retiré auprès du oi? Nedirai-je pas au contraire que vous ne le fif-

’tes que par la crainte que vous eûtes demoi ? Que fi je fuis un méchant, commevous le ppbliez: qu’êtes-vous donc, vous

.à qui le oi Agrippa fauva la vie lorfqueVefpafien vous avoit condamné à la per-dre; vous qu’il n’a pas laifl’é de faire met-

tre deux fais en prifon quoique vous luienfliez donné beaucoup d’ar ent.; vousqu’il envoya deux fois en éx’ , vous qu’ilauroit fait mourir fi Berenice la fœur n eûtObtenu votre grace; 8c vous enfin en quiil reconnut tant d’infide’lité dans la chargede fou feeretaire dont il vous avoit hono-ré , qu’il vous défendit de vous préfenterjamais devant lui ? Mais je n’en veux pasdire davantage. Au relie j’admire la har-diefle avec laquelle vous olèz allures d’a-

’ voir écrit cette hilioire plus éxaétement"’ u’aucun autre avons qui ne fçavez pas

cuisinent ce qui s’efi paKé en Galilée: carivops étiez alors à Bamch auprès du Roi:.8! vous n’avez garde non plus de f avoirce que les Romains ont fouffert au iege deJotapat , ni de quelle forte je m’y fuis con-duit , puifque vous ne m’aviez point fuivi,

:8: qu’il n’efi rené, un feul, de ceux qui;

a

Page 94: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

a CRITD un. LU i-Mssur. litvijm’ont aidé à défendre cette place pourvous en pouvoir apprendre des nouvelles.Que fi vous dites que vous avez rapportéavec plus d’éxaéiitude ce qui s’efi palfe’ au

fiége de Jerufalem , je vous demande com-Iment cela le peut faire , puifque vous nevous y êtes point trouvé , 8c que vous n’a-Ivez point lù ce fpue .Vefpafien en a écrit zce que je puis a urer fans crainte voyant

ue vous avez écrit tout le contraire. Quevous croyez que votre hifioire foit plus

fidelle que nulle autre , pourquoi ne l’avez-Ivous pas publiée durant la vie de Vefpa-fieu 8: de Tite fon fils qui ont eu toute laconduite de cette uerre, 8c durant la viedu Roi Agrippa 8C efes proches qui étoientfi fçavans dans la langue greque ? Carvous l’avez écrite vingt ans auparavant ,6c vous pouviez alors avoir pour témoinsde la vérité ceux qui avoient vû touteschofes de leurs propres yeux. Mais vousavez attendu à la mettre au jour après leurmort,afin qu’illn’y eût performe qui pût vousconvaincre de n’avon: pas été fidelle. Jen’en ai as fait de même, parce que je n’ap-

réhen ois rien : mais au contraire j’ai misamienne entre les mains de ces deux Empe-

reurs(a)lorfque cette guerre ne faifoit pref-que que d’être achevée , 8c que la mémoireen étoit encore toute récente , à caufe quema confcience m’all’uroit, que n’ayantriendit que de véritable elle feroit approuvéede ceux qui en pouvoient rendre témor-

(a) L’Autcur préfenta pereurs l Vefpaficn a:fonifliitoxre de la guerre T ire. [tu i. contredes J ml! aux deux Exu- «pas

fii”

Page 95: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxviij La Vin ne JOÇFPH,gnage : en quoi je ne me fuis parut trompé.e communi uai même aufli-tot a u-

fieurs,dont la plupart s’étaient trouvés nscette guerre , du nombre defquels furent leR01 Agrippa 8c quelques- uns de les pro-ches. t Empereur Tite lui même voulutpue la pofiérité n’eût point befom de pui-er dans une autre fource la connorll’ance

de tant de arides aérions : car après l’a-vorr foufcrite de fa propre main il comman:da quelle fût rendue publique. Le RoiAgrippa m’a auliî écrit foixante 8c deuxlettres qui rendent témoignage de la véritédes chofesflqlue j’ai rapportées . J’en mettrai

Éden; f ement pour vérifier ce que Je

a: Le Roi A i a, àJoi’e h l’on très cher3’ ami, falut-J’agirlL’ilirotre l’ultime avec grand

sa plaifir , 8c l’ai trouvée beaucoup plusDexaçÏe. que nulle des autres. ’C’efl pour-

npum je vous prie de m’en envoyer laa: une. Adieu mon très-cher ami. t

a: Le Roi Agrip a, à Jofeph l’on très-: cher ami, làlut. (Êe que vous avez .éCIjKsa me faitvoir ne vous n’avez pas befoma de mes mfimÂions pour apprendre com-se me toutes chofes le [ont paillées. Et néantamoins quand je vous verrai je pourra:un vous dire quelques particularités quein vous ne fçavez as. ’

On voit par là e quelle forte ce Prince,mon par une. flatterie indigne de fa qualité,ni une mocquerie fi éloignée de l’on hu-meur a bien voulu rendre témoigna e dela vérité de mon hifioire afin que per cimen’en pût douter. Vous ce que Julie m’a

Page 96: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ECRIT! un. Lui-ursin. hi:contraint de dire pour ma jufiification , 8cil faut reprendre la fuite de mon difcours.

Après avoir ap ailé les troubles de Ty-bériade je propo ’ à mes amis l’afl’aire de

fan 8: délibérai avec eux des moyens dee punir. Leur avis fut de rafl’embler toutes

les forces de mon gouvernement 8c de mar-cher contre lui , puifqu’il étoit feul la caufede tout le mal. Mais je n’entrai pas dansleur fentiment , parce que je défirOis de ren-dre le calme à. la provmce fans elfufion defang : 8c pour cela je leur ordonnai de s’in-former très-exaétement de tous ceux quifuivoient le parti de ce faétieux. Je fis dansle même teins publier une ordonnance parlaquelle je promettois d’oublier tout le paf-fé en faveur de ceux qui [e repentirorentd’avoir manqué à leur devoir 8c y rentre-roient dans Vingt jours : 8c en cas qu’ils nevoululi’ent pas quitter les armes , je les mé-naçois de brûler leurs maifons 8c d’expoferleurs biens au pillage. Cette menace lesétonna , fi fort ne quatre mille d’entre euxabandonnerent un , mirent bas les armes,8: le rendirent à moi. Les habitans de Giiï»chah fer compatriotes , 8c quinze censétrangers Tyriens furent les feuls qui de-meurerent auprès de lui. Et cette conduiteque j’avois tenue me réuilit de telle forteque la crainte l’obligea à demeurer dans l’on

a s.p ëeux de Séphoris qui le confioient en laforce de leurs murailles 8c qui me inyorentoccupé ailleurs , prirent les armes en .cemême terris 8c envoyerent prier Cçl’timGallus Gouverneur de Syrie de venu en

Page 97: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxx LiVienrJossru;diligence le mettre en pofl’efiion de leur vilsle , ou de leur envoyer au moins une garanifon. Il leur promit de venir; mais il neleur en marqua point le tems. Aufli-tôt quej’en eus re û l’avis je rafl’emblai mes trou--

pes , marc ai contre eux , 8: pris la ville deorce. Alors les Galiléens ne voulant pas

perdre cette occafion de le venger des Se-phoritains qu’ils bailloient mortellement ,n’oublierent rien pour exterminer la ville8c les habitans. Car les hommes s’étant re-tirés dans la forterell’e ils mirentle feu auxmaif’ons qu’ils avoient abandonnées ; pil-llerent la ville , 8c ne mirent point de bor--nes à leur rell’entiment. Cette inhumanitéme donna une fenfible douleur. Je leurcom-- ’mandai de cefTer le pillage, 8c leur repré-feiitai qu’ils ne devoient pas traiter de laforte des perfonnes de leur Tribu. Maisvoyant que ni mes commandemens ni mesprieres ne pouvoient les arrêter , tant leuranimofité étoit violente , je donnai ordre .aux plus confidens de mes amis de fairecourir le bruit que les’Romains entroientde l’autre côté de la ville avec une puifl’antearmée. Cette adrefi’e me réuflit. L’appre’hen-

fion ne leur donna cette nouvelle leur fitaba onner le pillage pour ne penfer qu’às’enfuir, voyant que je m’enfuyois moi-’même , 8c pour confirmer encore ce bruitje faifoisfemblant Ide n’avoir pas moins de.

peut qigils en aVOient. . .V0113 les moyens dont Je me ferv1s pour

fauver ceux de Sephoris lorf u’ils n’ofoientlus l’efperer: 8c peu s’en fal ut que les Ga-

liléens ne pillafl’ent aufliTybésiade comme

Page 98: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

.ECRIT! sur Loi-ires ne. i’Ixxjje vas le raconter. Quelques - uns des prin-cipaux Sénateurs écrivirent au Roi pour leprier de venir prendre poll’efl’ion de leur.ville. Il leur répondit qu’il viendroit dans;peu de jours , 8c mit l’es lettres entre lesmains d’un de l’es valets de chambre nom-mé Crifpe , Juif de nation. Les Galiléens,l’arrêterent en chemin , le reconnurent, 8cme l’amenerent: 8c loriqu’ils l’çûrent ce

que ces, lettres portoient ils en furent liémûs qu’ils s’allemblerent, prirent les ar-

,mes , 8c vinrent me trouver le lende-main â Azoc , en criant que ceux de Tybé-

riade étoient des traîtres , amis du Roi, 8;. u’ils me prioient de leur permettre de les. let ruiner. Car ils ne bailloient pas moins.Tybériade que Sephoris. Surquoi je ne l’ça-«vois quel confeil prendre pour fauver Tyi-.béria e de leur fureur , parce que je nepouvois nier ueles habitans de cette ville.

.Vn’eull’ent appe é le Roi, la réponl’e qu’il

rendoit à leur lettre le fanant voir claire-p ment. Enfin après avoir long-teins penfé à.,la maniere dont je leur devois répondreje leur dis , que la faute de ceux de Tybé-riade étant inexcufable,je ne voulois pas lesempêcher de pillerleiir ville: mais que l’ondevoit en de l’emblables occafions le con-

. duite avec prudence. Qu’ainfi puifque ceuxde Tybériade n’étoient pas les feuls traîtresà- la liberté publique, mais que plufieursd’entre les princi aux des Galiléens liti-

V voient leur exemp e , j’étais d’avis de faireune exa&e recherche des coupables , afinde les punir tous en même tems comme ilsl’avoient tous mérité. . ce difcours les ap-pail’a : 8c ainli ils le réparoient.

Page 99: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxxij LA Vis ne Jaseur; ,Quelques jours après je feignis d’êtreobligé de faire un petit voyage 8c j’en-vo yai uerir fecretement ce valet de cham-bre du oi que j’avois fait mettre en prifon.Je lui dis de trouver moyen d’en vrer lefoldat qui le ardoit , 8c de s’en ’ versl’on maître. e cette forte Tybériade niétoit une féconde fois fur le point de p ritfut fauvée par mon adrell’e

Lorl’que ces chofes le pall’oient , Julie fils.de Pilius s’enfuit vers le Roi fans que jele lçûlfe : 8c voici quelle en fut l’occalion.Dans le commencement de la guerre desJuifs contre les Romains , ceux de T bé-riade avoient réfolu de ne le point r vol-ter contre eux , 8: de le l’oumettre à l’o-béill’ance du Roi. Mais Julie leur perfuadade prendre les armes dans l’efpérance que letrouble 8c le changement lui donneroientmoyen d’ufurper la tyrannie , 8c de le ren-dre maître de la Galilée 8: de fou pro repays. Il ne réullit as néanmoins dans ondelfein : car les aliléens animés contreceux deTybériade par le l’ouv enir des mauxqu’ils en avoient te ûs devant la guerre ,ne voulurent point oufi’rir la domination :8c lorfque j’eus été envoyé de Jerufalem

» pour gouverner la pr0vince,j’entrai diver-s fois en telle colere contre lui à caul’e de

la perfidie, que peu s’en fallut que je ne lefille tuer. La crainte u’il en eut l’obligea.de le retirer auprès du oi, ou il crut pou-voir trouver la fureté.

Les Sephoritains qui le virent contretoute efpérance délivrés d’un li grand pé-

ril i députerent vers Celtius Gallus pour lepries

Page 100: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

. tenir: un r. u I-M s s M r. lxxiiiprier de venir promptement dans leur ville ,ou d’y envoyer au moins des troupes allezfortes pour empêcher les courfes de leursennemis. Il leur accorda cette grace , 8cleur envo a la nuitun corps de cavalerie 8cd’mfanterie. Lorfque j’ai a pris que cestroupes ravageoient le ays d’alentour j’af-femblai les miennes , 8g me vins camper àGarizin éloigné de vingt Rades de Sepho-ris. Je m’approchai la nuit des murailles,fis donner l’efcalade , 8c mes gens le rendi-rent maîtres d’une grande partie de la ville.Mais parce qu’ils n’en ’connoill’oient pas

bien tous les endroits nous fûmes con-traints dencus retirer après avoir tué douzefoldats , deux cavaliers Romains , 8c quel-ques habitans , fans avoir perdu qu’un feu!

es nôtres. Nous en vînmes à quelquesjours de là à un combat dans la plaine , ouaprès que nous eûmes foûtenu long.temsavec beaucoup de coura e l’effort de lacavalerie des Romains , es miens qui mevirent environné des ennemis s’étonnerent’8c prirent la fuite p: 8c Julie l’un de mes

ardes 8c qui l’avait été autrefOis de ceuxdu Roi , fut tué en cette occafion.

Sila capitaine des gardes de ce Princevint enfuira avec grand nombre de cavale-rie 8c d’infanterie le camper à cinq liardesprès de Juliade , 8: laill’a une partie de l’es

ens fur le chemin de Cana 8c du châteaue Gamala our empêcher d’y porte; les

vivres. A -tôt que j’en eus l’avis j’en-voyai Jeremie avec deux mille hommes lecamper âges du Jourdain a une llade’deJuliade - voyant qu’ils ne feulaient qu si: .

f1" orne I ,

Page 101: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxxiv LAVIEDEIOSEPH,’carmoucher je les allai ioindre avec troismille hommes , mis le jour yfuivant destroupes en embufcade dans une vallée ail-Âfez proche du camp des ennemis, 8è ti-chai de les attirer au combat après avoir;

onneordre à mes gens de faire f mblanEde lâcher le pied: 8c cela me ré" 1t. .Carcomme Sila crut qu’ils fuyoient véritable;ment il les pourfuivit juf ues en ce lieu , 8cle trouva ainfi avoir fur es’bras ces trou-pes dont il ne le déficit point. Alors e fistourner vifage à mes gens , chargeai 1 vi-’goureufement les ennemis , ue Je les éon;graignis de prendre la fuite : aurois rem-lporté fur eux une fignalée viéioire fi la foré(une ne f6 fût o pofée’ à mon bonheur3Mais mon chevafs’étant abattu fous max8; m’ayant renverfe’ dans un lieu maréca-J

geux, je me blaifl’ai fifort à une mainqu’on fut obligé de me porter au village de’Çepharnom , 8c les miens qui me croyoientencore plus. bleflë ue je ne l’étais en fu-Îrent fi troublés qu’i s cefferent de pourfui-vre les ennemis. La fiém me prit, 8C âprèëque l’on [n’eut panfe’ on me porta à Tari-che’e. Sila l’ayant fçû reprit courage : 8Cfurl’avis qu’il eut ue mes troupes faifoien;

mauvaife garde ,i?envoya la nuit au-deladu Jourdain une compagnie de cavalerie

u’il mit en embufcade; 80311 point duJour il offrit le combat aux miens , quinele refuferent pas. Cette cavalerie parutalors , les chargea , les rompit , 8c les miten fuite. Il n’y en eut néanmoins que fixde tués , parce que fur le bruit que uel-èues troupes des nôtres venoient de au?e’ à Juliade les ennemis fc retirerent.

Page 102: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

ICI]?! un. LUI-MBSME. lxxvf Peu de tems après Vefpafien arriva à Tyraccomp é du Roi Agrippa , 8c les habi-tans lui rent de grandes plaintes de cePrince , difant u’il étoit egalement leurennemi 8c celui du peuple Romain , 8c que.Philippe: Général de fou armée , avoit par ï

. l’on commandement trahi la garnifon Ro-maine de Jerufalem 8c ceux qui étoientdans le palais royal. Vefpafien les gour- .manda fort d’ofer outrager de la forte unRoi ami des Romains , 8c confeilla à Agripar d’envoyer Philippes à Rome rendre rai-on de fes actions. Il partit pour ce fujet :

mais il ne vit point l’Empereur Neron aparce qu’il le trouva dans l’extrémité duperil ou la guerre civile l’avoir réduit: 8cainfi il revint trouver Agrippa.

Quand Vefpafien fut arrivé à Ptolémaï-de les principaux habitans de Décapolisaccuferent Juûe devant lui d’avoir brûléleurs villages. Vefpafien pour les fatisfairele remit entre les mains du Roi commeétant de l’es fujets : 8cce Prince fans lui entien dire l’envoya en prifon , ainfi quenous l’avons vû ci-devant.

Ceux de Sephoris furent enfuit-e au de-vant de Vefpafien , 8c reçurent garnifonde lui commandée par Placide , à qui je fiala guerre jufques à ce ne Vefpafien entralui - même dans la Gâilée. J’ai écrit très-

exaâtement dans mon hifioire de la uerredes Juifs ce qui regarde la venue e cetEmpereur : comment après le combat deT arichée je me retirai à Jotapat: commentaprès y avoir été long-tems alliége’ je torn-

baientreles mains des Remus :Dcommont811

Page 103: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

lxxvj LA Vis ne Jaseur?a je fus enfaîte délivré de prifon ; 8c enfintout ce uis’efi pafl’é dans cette erre, 8cdans le 1e’ e de Jerul’alem. Ain 1 il ne merelie à parfit que de ce qui me regarde enparticulier que je n’y ai point rapporté. .a Après la prife de Jotapat les Romamslqut

m’avaient fait prifonnier me gardaientétroitement: mais Vefpafien ne laifi’oit pas Ide me faire beaucoupd’honneur; 8c j’é-poufai par (on commandement une fille deCefarée qui étoit du nombre des captives.( a) Elle ne demeura pas long.tems avecmoi : car lorf’qu’e’tant délivré de prifon je

fuivis Vefpafien à Alexandrie elle me quit-ta. J’en époufai une autre dans cette mêmeville d’où je fus envoyé avec Tite à Jeru--falem , 8c m’y trouvai diverfes fois engrand dan et de ma vie, n’y ayant rienque les Jui s ne fiIÎent pour me perdre. Car.toutes les fois que le fért des armes n’étaitpas favorable aux Romains,ils leur difoient

ue c’était moi ui les trahifl’oit , 8c pref-oient fans cefl’e ire qui étoit alors déclaré

Céfar, de me faire mourir. Mais commece Prince n’ignoroit pas quels font les di-Vvers événemens de la guerre , il ne répon-doit rien à ces plaintes. Il m’offrit même-diverfes fois après la prife de Jerufalem deprendre telle part que je voudrois dans ce

ui refioit des ruines de mon pays. Mais vrien n’étant capable de me confoler dansune telle défolation je me contentai de luidemander les Livres facrés 8c la liberté de

(a) L’Aureur livre 3- punis aux Prêtresdes Antiquités écritque aLlli joure-r-ilquecefuecela même n’était pas parl’ordre deVefpafien.

Page 104: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

peut: "fleurissait. lxxvijhuelques perfonnesxe u’il m’accorda très-.fivorablement. Je lui emandai aufli la li-berté de mon frete 8c de cinquante de mesamis , qu’il me donna de la même forte :,8c étant entré par fa permiflion dans leTemple j’y trouvai entre une grande mul-titude de captifs tant hommes que femmes,8c enfans environ cent quatre-ving-dix demes amis ou de ma connoillànce , qui fu-Irent tous délivrés à ma priere fans payerran on, 8c rétablis dans leur premier état.

ire m’envoya enfaîte avec Cerealis 8emille chevaux à T hecua pour voir fi celieu feroit propre à y faire un campement.Je trouvai à mon retour qu’on avoit cru:-cifié plufieurs captifs , entre lefquels j’enreconnus trois de mes amis. J’en fus outréde douleur , 8c allai fondant en larmes direà Tite le fujet de mon afiiiétion. Il com-manda à l’inflant même qu’on les ôtât de

la croix 8: qu’on les panât avec grandfoin. Deux d’entre eux rendirent l’efpritentre les mains des chirurgiens , 8c le troi-.fiéme a vécu depuis.

Après que Tite eut mis ordre aux affairesde la Ju ée 8C que tout le pays fut tran-quille , voyant que les terres que j’avoisaux environs de Jerufalem me feroient mu-tiles à cauie des troupes Romaines que l’on.étoit obligé de laifi’er pour la garde. dupays , il m’en donna d’autres en des lieur:

lus éloignés : 8c lorfqu’rl s’en retourna aRome,il me fit l’honneur de me faire mon:ter fur l’on vaiffeau. Quand nous fûmes ar-rivés, Vefpafien me traita de la mamere dumonde la plus favorable. Car il me fit le:

Page 105: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Invîij LA Vu a: Jaseur;ger dans le palais qu’il habitoit auparavant

ne d’être Empereur , me fit recevorr au.gomme des Citoyens Romains , 8c medonna une penfion , fans qu’il ait jamaisr’ien diminué de fes bienfaits envers monce qui m’attira une fi grande jaloufie deceux de ma nation,qu’elle me mit en grandpéril. Un Juif nommé Jonathas ayant é-mû une fédition à Cyréne , (a) 8c allem-ble’ deux mille hommes du pays qui furent.tous feverement châtiés , fut envoyé pieds

mains liés à l’Empereur , 8c il m’accufa

faillir-ment de lui avoir fait fournir des aremes 8c de l’argent: mais Vefpafien n’ajou-fa point de for à (on impofiure, 8c lui fittrancher la tête. Dieu me délivra encore deplufieurs autres faufles accufations de mesennemis , 8c Vef’pafien me ,donna en Judéeune terre de grande étendue. En ce mêetems les mœurs de ma femme m’étant de-venues infupportables je la répudiai, uoique j’en enfle trois enfans , dont deux ontmorts,*& il ne me relie que Hircan. J’enÉpoufai une;autre qui el’c de Crete 8c Juive.

e nation , née de arens très-nobles 8cqui e11 très- vertueu e. J’ai eu d’elle d’eux.enfans Julie 8c Simon furnommé Agrippa.Voilà l’état de mes affaires domefiiques. A.quoi je dois ajouter que j’ai toujours con-tinué à être honoré de la bienveillance desEmpereurs. Car Tite ne m’en a pas moinstémoigné que Vefpafien l’on pere , 8c n’ajamais écouté les accufations qu’on lui afaites contre moi. L’Empereur Doimitien

(a) Sur la lédiion ui fultez le liv. .s’éleva à Cyrc’ne , «En» lgnerre des rué de la

Page 106: Notes du mont Royal ←  · ur l’état des ames après la mort. . u 4. ; De la Chronologie de Jofeph par M. Spqnheim. ’ 5:". Enfin d’une table alphabetique des nom-s doliez,

Écarts PAR turlututu. lxxi:qui leur a fuccede’ a encore ajoûté de nou-velles graces à celles que j’avais déja reçues,a fait trancher la tête à des Juifs qui m’a-vaient calomnié , 8c a fait punir un efcla-ve eunuque précepteur de mon fils quiavait été de ce nombre. Ce Prince a jomtàtant de faveurs une marque d’honneurtrès-avantageufe , qui ell: d’afl’ranchir tou-tes les terres que je pollede dans la Judée P8C l’Impe’ratrice Domitia a toujours auflipris plaifir à m’obliger. On pourra par cetabrege’ de la fuite de ma vie ,juger que!je fuis. Et quant à vo’us , ô très-vertueuxEpaphrodite , ( a ) après vous avoir dédiéla continuation de mes antiqbuités je nevous en dirai pas davantage. ( )

(a) Selon Grotius, ce: mort fous Domitien.Epaphrodite étoit un (b) Il cil: Paule dea ranchi de Trajan. conclure,de ce ue duD’autres veulent que ce ici Jofeph que a .vrefoit l’Epaphrodite dont n’eft , pour amfi dire,parle Dian liv. 67. le- que le complémentdcquel étoit affranchi de es Antiquités.Néron , 8c fur mis à

Fin de la Vie de Jofeph.