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Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

Jul 06, 2018

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  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    N° 317 FÉVRIER 2015

    ETUDE DE CASMichelin accélère

    dans le service

    REPORTAGELe Louvre Abu Dhabi

    sort des sables

    MARKETINGLe retour gagnant

    de la Stan Smith

    Nouveauxpatrons,

    nouveauxstyles

    Sophie Bellon,vice-présidente

    du conseil

    d’administrationde Sodexo, en

    prendra les rênesen janvier prochain

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    Au cœur de chaque BMW se trouve depuis toujours un moteur qui réunittout le savoir-faire et la passion de nos ingénieurs. Regroupé sous le label« BMW TwinPowerTurbo », l’ensemble de nos dernières technologies permet

    de profiter pleinement de tout le potentiel de nos moteurs essence et diesel.À la clé, 156 modèles émettant moins de 140 g/km de CO2 et l’objectif de réduireles émissions de notre parc de voitures neuves d’encore 20 % d’ici 2020.

    TECHNOLOGIESMOTEUR BMWTWIN POWERTURBO.Disponibles surtoutes les BMW*.

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    * Diverses technologies disponibles de série enfonction des modèles et versions.

    Détail surwww.bmw.fr/exigence

    BMW EFFICIENTDYNAMICS.MOINSD’ÉMISSIONS.PLUSDEPLAISIR.

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    EXIGER DEDÉFIER LA PESANTEURPOUR ALLÉGER VOS CONSOMMATIONS.

    Pour rendre une BMWplus légèreet diminuer sa consommation, nous utilisons

    constamment les matériaux les plus innovants. BMW est notamment le premier

    constructeur à proposer sur des voitures de grande série la fibre de carbone.

    Jusqu’à 50% plus légèreque l’acieret 30% plus légère quel’aluminium,

    elle permet de créer des voitures encore plus sûres et plus dynamiques

    tout en abaissant vos consommations.

    CONSTRUCTION ALLÉGÉE INTELLIGENTE BMW.

    Disponible sur toutes les BMW*.

    BMWEfficientDynamics

    www.bmw.frLe plaisir

    de conduir

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    EXIGER LA COMBINAISOND’ÉNERGIES IDÉALEPOUR DES ÉMOTIONS ÉLECTRISANTES.

    Pourvous, BMW a créé la technologie électrique BMW eDrive pour zéro consommation

    de carburant, zéro émission de CO2 locale et un silence quasi absolu. Pièce maîtresse

    de la BMW i3, elle équipera également la prochaine génération de BMW hybrides

    où l’association à un moteur thermique offrira un compromis idéal entre usage quotidien

    100% électriqueet utilisation longues distances. Première représentante de cette nouvelle

    génération dans les mois à venir : la BMW Concept X5 eDrive*.

    TECHNOLOGIE ÉLECTRIQUE BMWeDRIVE.

    Disponible sur les BMW i et les prochainesBMW hybrides.

    * Consommation en cycle mixte de la BMWConcept X5 eDrive : < à 3,8 l/100 km. CO2 :< à 90g/km.Valeurs provisoires.Valeurs pour le modèle de série en cours d’homologation.

    ** Diverses technologies disponibles de série en fonction des modèles et versions.

    Détail surwww.bmw.fr/exigence

    BMW EFFICIENTDYNAMICS.MOINSD’ÉMISSIONS.PLUSDEPLAISIR.

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    Perfectionner sans cesse l’aérodynamismede nos voitures leur permet de mieux

    maîtriser l’air et ainsi réduire encorevos consommations et émissions de CO2.

    Chaque BMW contrôle ainsi parfaitement les flux d’air, du pare-chocs avant

     jusqu’au feu arrière, pour qu’efficience et élégance s’accordent à l’unisson.

    L’AÉRODYNAMISME BMW.Disponible sur toutes les BMW**.

    EXIGER UN DESIGNQUI COUPE LE SOUFFLEET RÉDUIT LES ÉMISSIONS DE CO2.

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  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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                                                                                                              7ENJEUX LESECHOS / FÉVRIER 2015

    Imprimé surUPM Star Matt 1.2,papier issu de forêtsgérées durablement.

    Directeur déléguéde la rédaction.

    @lguez

     L’éditorial de 

    Laurent Guez

          F      R      A      N      Ç      O      I      S      M      A      R             É      C      H      A      L

    Directeur de la publicationPrésidentde laSAS Les Echos Francis MorelEditrice  Bérénice LajouanieEnjeux LesEchos est édité par Les Echos SASau capital de 794 240 euros. 582 071 437RCS Paris N° de commissionparitaire0416 C83015 Dépôt légal Février 2015ISSN1167-219616, rue du Quatre-Septembre, 75112 ParisCedex 02. Tél. : 01 49 53 65 65

    Pour obtenir votre correspondant, composezle 01 49 53 suivi des quatre chiffres entreparenthèses. Les adresses e-mail se construisentainsi : initiale du pré[email protected]

    RÉDACTIONDirecteur Henri Gibier (6589)Directeur délégué Laurent Guez (6551)Assistante  Maria Lopez-Pissarra (6660)Rédacteuren chef Karl De Meyer (6524)

    Rédacteursen chefs adjointsClaude Vincent (6689)Annette Lacour, édition (6650)Rédacteuren chefnumériqueClaude Vincent (6689)Directrice artistique

    Marion Brisson (6481)

    Conseillers éditoriauxDaniel Fortin, Pascal Pogam

    Rédaction Florence Bauchard, chef de rubrique (6657), Isabelle Lesniak,chef de rubrique (6609), Stefano Lupieri,Consommation-Services (6692)

    Edition Véronique Broutard, premièresecrétaire de rédaction (6467),Maquette Christine Liber (6452)Servicephoto  ConstancePaindavoine (7294)Conception graphique Rampazzo & AssociésInfographies  Luigi Di Girolamo,Michaël MastrangeloDocumentation  Anne Flateau (6604)Ont collaboré à cenuméroBrice Couturier, Eric Delon, Yves Derai,Jean-Denis Errard, Denis Fainsilber, Frédéric

    Filloux, Eric Fottorino, Thierry Gandillot,Pierre de Gasquet, Bernard Joo’, FrançoisMonnier, Michel Pébereau, Derek Perrotte,Martine Robert, Valérie de Senneville,Ludovic Subran, Geneviève Thibaud.

    PUBLICITÉ

    Les Echosmédias. Fax : 01 49 53 68 25.PrésidentFrancis Morel (6460)Vice-présidentePatricia Levy (6485)Directrice généraleCécile Colomb (2226)

    Directrice de publicitéAmandine de Monestrol (7264)Assistante Nabila Bendjeddou (6662)Directrice publicité internationaleCaroline Farin Antebi

    DIFFUSION-MARKETING-COMMUNICATIONDirectrice  Sophie Gourmelen (6433)Relationspresse Sarah Kroichvili (2280)

    SERVICEABONNEMENTS4, rue de Mouchy,60438 Noailles Cedex

    Du lundi au vendredi de 9h à 17h30 au01 70 37 61 36. [email protected]

    FABRICATIONDirecteur Jérôme Mancellon (6713)Responsable fabrication groupeSandrine Lebreton (8932), assistée

    de Jean-Claude Lainé (6439)Photogravure  Key GraphicImpression  Maury SA, MalesherbesEnjeux Les Echos est une publicationdu Groupe Les EchosTirage dun°316 111 751 exemplaires

    Principalassocié Ufipar (LVMH)Président-directeurgénéral Francis MorelDirecteur général délégué Christophe VictorDirecteur délégué Bernard VilleneuveProchainnuméro 6 mars 2015

    www.lesechos.fr/

    enjeux

    Laurent Guezprésenteles temps fortsde ce numéroen vidéo.

     Rencontre choc 

    Pour préparer le dossier de ce numéro

    d’ EnjeuxLes Echos, qui montre les nou- ve au x vi sa ge s de s gra nd spatrons, nous avions pris

    contact, dès la fin de l’année dernière, avec SophieBellon afin de réaliser un grand entretien. Le choixs’imposait: elle prendra la tête de Sodexo au 1er jan- vier prochain et devien-dra, avec Isabelle Kocherchez GDF Suez, l’une desrares Françaises à dirigerun géant mondial.

     Après avoir dit oui, ellenous recevait, le 7 janvier

    dernier, au siège du groupe à Issy-les-Moulineaux,pour une rencontre qui a largement tenu ses pro-messes (lire pp. 44-45). La fille de Pierre Bellon,fondateur de Sodexo, est «une» future PDG etelle en est fière. Comme si elle représentait, à elleseule, l’ascension des femmes au plus haut niveaude la sphère économique. Mais ce n’est pas tout :Sophie Bellon illustre à merveille la différence

    entre les anciens et les modernes.Comme elle, les managers de nou- velle génér ati on sont plus directs voire plus humains, souvent moinsformels (y compris dans leur tenue

     ves tim ent air e et leu r expressio n),plus mondialisés, moins politiques,plus numériques. Autant de diffé-rences qui nous ont sauté aux yeux,pendant les deux heures passées dans

    son bureau sans porte, au cours desquelles ellenous a raconté son parcours, livré ses convictionset dévoilé une partie de sa sensibilité. Mais cetterencontre nous aura réservé une triste surprise.

    En effet, au moment même où nous parlionsstyle de management avec la future PDG, desévénements tragiques se déroulaient à quelqueskilomètres de nous. Chef d’équipe chez Sodexo,Frédéric Boisseau travaillait ce mercredi matin

    dans un immeuble parisien, dont il assurait la maintenance – c’est l’un des métiers méconnusdu groupe, surtout réputé pour ses restaurantsd’entreprise – lorsque deux barbares ont faitirruption dans le hall. C’étaient les frères Kouachi.L’immeuble abritait   Charlie Hebdo. Frédéric

    Boisseau fut leur pre-mière victime.

    C e fun este a tten tat– comme ceux qui ontsuivi à Montrouge et à la Porte de Vincennes –allait marquer la France

    et le monde. Nous ne l’apprendrons que quelquesminutes après l’interview. L’émotion fut évidem-ment considérable dans le pays et bien sûr chezSodexo, la tristesse des collègues venant s’ajouterà celle ressentie par l’ensemble des citoyens.C’est ainsi : l’actualité des entreprises croise par-fois, par un hasard brutal, les pages noires denotre histoire.  n

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    Adecco simplifie l’accès au travail.La Poste simplifie le travail d’Adecco.

    Pour recruter les nouveaux talents de ses partenaires, Adecco fait appelaux solutions marketing de La Poste : data, imprimés publicitaires ciblés,retargeting multicanal, courriers connectés… Vous aussi, adoptezle nouveau média Courrier : plus puissant, plus digital, plus performant.

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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                                                                                                              9ENJEUX LESECHOS / FÉVRIER2015

     Signatures

          F      R      A      N      Ç      O      I      S      M      A      R      E      C      H      A      L   -      B      E      T      T      Y      P      E      S      L      E

    STEFANO LUPIERI est journaliste à Enjeux 

    Les Echos. En charge notamment desquestions de consommation, il aimeà croiser les  évolutions  économiquesavec les tendances sociétales.

    « Plates-formes de commerce numérique, accès aux technologiessimplifié, avènement des fab labs:tout favorise l’irruption desamateurs dans le champ des

     professionnels.»   p. 64

    DEREKPERROTTE, journaliste au serviceFrance des Echos, suit les dossiers del’emploi et de la formation professionnelle.

    «Ce qui me frappe, c’est combien,contrairement à ce qu’on pense 

     généralement, le débat sur l’ouverture des magasinsle dimanche est ancien et récurrent en France.»   p. 86

     JEAN-DENISERRARD est journalisteindépendant spécialiste des placements.Pour Enjeux Les Echos, il décortique avecgourmandise les produits d’épargne.

    «Il estbon que lesFrançais, troplongtemps habitués à des livretset des assurances-vie lucratifs,redécouvrent l’attrait de placements plus risqués. »   p. 88

    KARL DEMEYER, correspondant des Echos à Bruxelles, à Berlin,puis  à New York jusqu’en janvier, se réjouit de prendre ses fonctionsde rédacteur en chef d’Enjeux Les Echos.

    «L’état d’esprit du nouveau patron de Gap illustre bien larévolution que s’apprête à vivre, avec les smartphones,la distribution aux Etats-Unis.»   p. 32

    GENEVIÈVETHIBAUD, journalisteinfographe aux Echos, est l’experte qui rendlisibles et plaisants à l’œil les courbes et leshistogrammes les plus abscons.

    «J’ai été surprise de constater que le secteur récréatif au sens large (la culture, mais aussi les activitéssportives ou les jeux de hasard)a plutôt bien traversé la crise. »   p. 24

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    IMAGINERLE FUTUREN LORRAINE

    CONSULTEZ LE DOSSIER

    COMPLET SURLORRAINE.EU

    Conseil Régional de Lorraine, site de Chambley Planet’ Airsite de l’aéroport de Metz-Nancy-LorraineAPPEL À MANIFESTATION D’INTÉRÊT - FILIÈRE AÉRONAUTIQUE

    DES INFRASTRUCTURES ETDES ÉQUIPEMENTS AÉRONAUTIQUESEXCEPTIONNELS :Pistes d’avion équipées, pistes ULMet planeurs, zones d’avitaillement, des parkingspour les avions passagers, pour les avions fret,pour l’aviation générale, etc.

    DES TERRAINS ET DES BÂTIMENTSDISPONIBLES POUR L’ACCUEILD’ENTREPRISES :

    Des dizaines d’hectares de foncier disponiblesavec accès direct aux pistes (potentialités d’extension)et hangars.

    UNE FILIÈRE AÉRONAUTIQUE LORRAINEPERFORMANTEÀ TRAVERS SES ENTREPRISESET SES INSTITUTS DE RECHERCHE TECHNOLOGIQUE :Le cluster d’entreprise Aériades, Safran-Albany,l’Institut Jean Lamour, le pôle de compétitivité Materalia,l’Ensam, l’École des Mines, etc.

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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                                                                                                              11ENJEUX LESECHOS / FÉVRIER2015

    Encore plus d’Enjeux Les Echos

    • Sur tablette : appli disponible via l’App Store• Sur le site des  Echos : w ww.lesechos.fr/enjeux • Sur Twitter: @EnjeuxlesEchos

     Sommaire 

           E       N

           C       O       U       V       E       R       T       U       R       E    :       L       E       A

           C       R       E       S       P       I       P       O       U       R

          E      N      J      E      U      X      L      E      S      E      C      H      O      S

    ENJEUX LES ECHOS / FÉVRIER 2015

     L’éditorial de Laurent Guez   7

     Signatures   9

     Enjeux croisés   S. de Bentzmann face à C.Estrosi   12

    DÉBRIEFING Le graphe   Les impayés en Chine   18

     Signes avant-coureurs  La «moche attitude»   20

    Un anaprès…   Les réformes de Matteo Renzi   22

     Data   Emploi: qui perd, qui gagne?   24

    Goodnews!   Afrimarket    26

    Techno inside   Le pain pour burger Jacquet    27

     Défricheurs   Karen Aiach (Lysogène)   28

     Pourquoi çamarche   Les tennis Stan Smith   30

     Le droit en jeu   Les avocats en entreprise   31

    Traits   Art Peck (Gap)   32

    Chroniques de Michel Pébereau,

    Eric Fottorino et Frédéric Filloux    36

    L’ENJEU DU MOIS 40 NOUVEAUXPATRONS, NOUVEAUXSTYLESLe renouvellement à la tête des grands groupes s’est accéléré et fait émerger d’autres manières de diriger.Des patrons plus ouverts, plus internationaux…

    ENQUÊTESGlobalisation   Le Louvre Abu Dhabi   52

     Digital   OVH, roi français des datacenters   58

     Industrie   Toyota et la voiture à hydrogène   60

     Société   Les amateurs sont des pros   64

     Etude de cas   Michelin, du caoutchouc au digital   68

     Leadership   Bungert et Torloting (Courrèges)   72

     Solutions   L’Executive MBA    76

    IDÉES Entretienavec   Henri Verdier (Etalab)   80

    Culture   « Sud Eau Nord Déplacer »   83

     Polemics   Les Anglo-Saxons divisés sur Charlie    84

     Histoire   Le travail du dimanche   86

    ENJEUX & JE Money   Assurance-vie, mode d’emploi   88

     Restaurants   Grandes tables au ski   96

     Economicspar Henri Gibier   98

    Vendreou ne pas

    vendre?Dans le studio

    desEchos, Stanislas

    deBentzmann

    (CroissancePlus)débat

    avecChristianEstrosi

    (ex-ministre de

    l’Industrie) (p.12).

    Leurséchangesarbitrés

    parla rédactiond’Enjeux 

    sontlà: videos.lesechos.

    fr/news/

    enjeux-croisés

    Un nouveau boss, ça change

    tout.Sophie Bellon (Sodexo)

    est l’unedes figures d’un

    patronatplusouvert, plus

    digital… et plus féminin.

    Loindes stéréotypes

    managériauxqu’elle

    dénonçait déjàauWomen’s

    Forum: une interview

    percutanteà apprécier sur

    bit.ly/Enjeux-Bellon

    Impressionnant.Reportageà Abu

    Dhabisur le chantier

    duLouvredes sables

    (p.52).Enbonus

    vidéo: la pose

    desmorceauxdu

    dôme dessinépar

    JeanNouvel. bit.ly/

    Enjeux-Dome

    Suivez le fil… de l’emploi.

    Cettetrès complèteDataviz

    animée compile

    leseffectifs et lessalairesparsecteur enFrance

    depuis2007(p.24).

    A découvrir sur

    bit.ly/Enjeux-Emploi

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

    12/100

    STANISLAS DE BENTZMANN

    Président de CroissancePlus

    CHRISTIAN ESTROSI

    Ancien ministre de l’Industrie

     Enjeux croisés

     Si les cessions de l’Etat  permettent de réduire 

    les déficits et de faire lesréformes, alors j’applaudis. »

     Les actifs concernéssont bénéficiaires! 

     S’ils sont vendus, par quoi remplacera-t-on ces recettes?»

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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                                                                                                              13ENJEUX LES ECHOS / FÉVRIER2015

    ENJEUX CROISÉS

    nnn

     Bentzmann-Estrosi 

    CHRISTIAN

    ESTROSI

    Niçois d’origine,il est rééludéputé depuis1988. Maire deNice depuis2008, il estaussi présidentde la MétropoleNice-Côte

    d’Azur.Il a occupédiff érentspostesministérielsdepuis 2005,dont celuide ministre del’Industrie(de juin 2009 ànovembre 2010).

    STANISLAS DE

    BENTZMANN

    Cofondateur etcoprésidentde Devoteam(conseil eninfrastructuresréseaux etsystèmes),il présidedepuis 2013CroissancePlus,associationd’entrepreneurscréée en 1997.

    EnjeuxLes Echos – Avant d’évoquer lessujets économiques,une question surlesévénements tragiques que la France atraversés il y a un mois. Quelles leçonstirez-vous desattentats et de la réaction desFrançais, en tant que responsable politique,Christian Estrosi, et que chef d’entreprise,Stanislas de Bentzmann?ChristianEstrosi – Je me demandais depuisquelque temps déjà si notre pays seraitcapable d’un véritable sursaut en cas decrise grave: la démonstration a été faite par

     les citoyens français, dans cette émotionque nous avons tous ressentie, que notrenation aussi violemment agressée estcapable de se redresser pour défendre les valeurs de la République.Stanislas de Bentzmann – Ce sursaut est lesigne que nous avons des valeurs solidementancrées. Là où j’ai quelques doutes, c’est sur le moyen terme. J’espère que le consensusnational durera suffisamment longtemps

    pour que le pays puisse faire face à ces pro- blèmes. En clair, je ne suis pas convaincuque l’on parviendra à convertir cet élanémotionnel en plan d’action rationnel.

    Venons-en à notre sujet : la cession departicipations de l’Etat dans des grandesentreprises pour «financer les priorités »du pays, dixit la loi Macron. Etes-vousd’accord avec cette stratégie?C. E. – Pour moi, la loi Macron, qui compteune centaine d’articles, est une loi fourre-

     tout. Et je suis surpris que dans cette loi quiest, nous dit-on, conçue pour soutenir la croissance, on ne trouve pas un seul articlequi concerne l’industrie. Nous savons pour- tant que le moteur de la croissance dans unpays comme le nôtre, c’est l’innovation, la recherche, le développement. Ce que chercheà faire le gouvernement, c’est créer un écrande fumée sur la croissance pour, en réalité,réduire le déficit de l’Etat au risque de fra-giliser nos intérêts stratégiques majeurs.

    Une partie de la cagnotte qui proviendraitde ces cessions pourrait financerl’innovation et la recherche…C. E. – Pas du tout ! Elle ne servira qu’à combler les déficits. Je vous signale d’ailleursque les actifs concernés par ce projet sont

     bénéficiaires. Ils rapportent des recettes à  l’Etat. S’ils sont vendus, par quoi rempla-cera-t-on ces recettes ? Par de nouvelleshausses d’impôts? En vérité, le gouverne-ment ne sait plus comment répondre auxinjonctions de Bruxelles qui exige une réduc- tion drastique de notre dette publique.S. B. – Je pense, au contraire, que l’Etat doit

     vendre. Quand le secteur privé s’occupe desentreprises, cela marche mieux que le public.Il faudrait une révolution culturelle pourque nos politiques soient convaincus que lerôle de l’Etat consiste à se concentrer surses missions régaliennes et laisse l’économieau secteur privé. En le soutenant, donc en baissant les impôts, cela va de soi. Si cescessions permettent de réduire les déficitset faire les réformes structurelles dont lepays a besoin, j’applaudis. Si c’est pour fairedu cache-misère, c’est moins positif.

    PROPOS RECUEILLIS PAR YVES DERAI ETLAURENT GUEZ/PHOTOS: ROMAIN GAILLARD

    Un patron face à un politique. Ce mois-ci,  Enjeux Les Echos a réuni Stanislas de Bentzmann,président de CroissancePlus et de Devoteam, et Christian Estrosi, maire UMP de Niceet ancien ministre de l’Industrie. Un débat à suivre également en vidéo.

    L’ETAT DOIT-ILVENDRE SES ACTIFS ?

    nnn

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    14/100

    Consommation mixte (en l/100 km) : de 4 à 5,6. Émissions de CO2 (en g/km) : de 103 à 130.

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  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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                                                                                                              15ENJEUX LES ECHOS / FÉVRIER2015

    nnn

    ENJEUX CROISÉS

     Bentzmann-Estrosi 

     Depuis desannées, on tue 

    l’actionnariat salarié. La loiMacron fait un pas dans le bon sens.»

    Stanislas de Bentzmann

    salariés qui sont deve-nus actionnaires, tout

    s’est fait tranquille-ment. D’ailleurs, lessocialistes n’y ont pas touché. Quand je voisque dans les entre-prises du CAC40, cesont les actionnaires

    qui se partagent les dividendes alors que les bénéfices sont dus principalement auxsalariés, je dis qu’on ne fait pas grand-chosepour revaloriser le travail en France.S. B. – Alors qu’il fallait mettre en place desrègles simples pour éviter certains excès quiont pu choquer, la gauche comme la droiteont tué l’actionnariat salarié. Plus généra- lement, pour sortir la France de l’ornière, ilfaut regarder du côté de l’Europe du Nordqui connaît le plein-emploi. Il faut doncflexibiliser le marché du travail, alléger la fiscalité des entreprises pour qu’elles inves- tissent en France, simplifier le contrat de travail pour ramener vers l’emploi des gensqui en sont exclus.

    Pour revenir au dossier délicat des cessionsde l’Etat, vous en tout cas, Christian Estrosi,vous ne voulez pas qu’on vende l’aéroport

    Nice-Côte d’Azur.C. E. – Qu’on me comprenne bien. L’Etat a  vendu 49,9% de l’aéroport de Toulouseà des Chinois sans passer par la loi. Lescollectivités et la chambre de commerce etd’industrie de Toulouse ont laissé passersans rien dire parce que l’on ne vendait pas la majorité. Puis les collectivités ont décou- vert que l’Etat, qui gardait 20% du capital,s’engageait à suivre toutes les initiativesdu nouvel actionnaire de référence. Ellesont compris qu’elles perdaient toute

    Mais ce dont la France souffre, c’estdes rentes installées qui concernent desentreprises publiques ou des entreprises

    protégées par la puissance publique. Cetétat d’esprit nous tire vers le bas. Donc la loiMacron, surtout quand on la compare auxdécisions qui ont été prises pendant la pre-mièrepartie du quinquennat, va dans le bonsens. Un exemple: depuis plusieurs années,on a massacré l’actionnariat salarié comme jamais ; la loi Macron fait un pas dans la  bonne direction en permettant de distribuerdes actions gratuites aux salariés avec unefiscalité correcte. On vient de si loin… Sur la question des prud’ hommes, on a enfinpensé à la sécurisation du chef d’entreprise.

    Je pense qu’il faut dire quand c’est mieux.En revanche, certaines dispositions de cette loi ne nous conviennent pas du tout, notam-ment le renforcement potentiel de l’inspec- tion du travail. Quand on sait combien sonrôle a été néfaste pour les entreprises etcombien elle est politisée, on s’inquiète.

    Pour vous Christian Estrosi, il faudrait tout jeter dans cette loi?C. E. – Non, je ne dis pas cela. Mais encoreune fois, il n’y a pas une seule réforme struc- turelle dans la loi Macron. Quand j’étaisministre de l’Industrie, j’ai proposé une autrerelation entre le donneur d’ordres et les sous- traitants, le respect des échéanciers afin que le sous-traitant qui a livré la marchandisesoit payé en temps et en heure. Je me suis battu pour créer le crédit impôt innovation.Malheureusement, j’ai trouvé en face de moiM. Fillon et Mme Lagarde et cela m’a sansdoute coûtéma placede ministre de l’Indus- trie… Il faut trouver des moyens pour mieuxaccompagner les start-up jusqu’au proto- typage avec des fonds d’amorçage. Vous quiportez ces sujets à la tête de CroissancePlus,avez-vous vu des dispositions qui vont dans

    cette direction?S. B. – Non. Mais après les discussionsubuesques que nous avons eues avecMM. Montebourg et Hamon, je confirmequ’il y a un changement.C.E.– Le gaulliste social que je suis recon-naît que sur le plan de l’actionnariat salarié,il y a une petite avancée, mais il faudraitaller beaucoup plus loin. J’ai été ministre de la Poste. A partir du moment où j’ai associé– dans le capital de la nouvelle société ano-nyme – l’Etat, la Caisse des dépôts et les

    nnn

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    16ENJEUX LES ECHOS / FÉVRIER 2015

    Enjeux croisés,une émissionanimée parYves Derai etLaurent Guez.

    ENJEUX CROISÉS

     Bentzmann-Estrosi 

    Retrouvez l’intégralité du débat en vidéosur videos.lesechos.fr/news/enjeux-croises

    maîtrise de leurcohésion économique

    et de leur aménagementdu territoire.

    Là, on passe par la loipour mettre en vente ledeuxième aéroportinternational de Franceaprès Roissy et avantOrly, à savoir Nice-Côte d’Azur, qui est reliéà 130 destinations dans le monde. Il n’y enavait encore que 80 il y a six ans. Nous avonscréé une opération d’intérêt national,construit un pôle multimodal, c’est la col-

     lectivité qui a fait tout ça. C’est ellequidonnede la valeur à l’aéroport. L’Etat vend celuide Lyon dans les mêmes conditions à unactionnaire majoritaire. Cela signifie qu’unepuissance étrangère peut décider de toutsans la moindre concertation avec l’Etat ou

     les collectivités. Ces grands groupes, forcé-ment, n’auront pasla même vision que nous.

    Quand je me bats pour ouvrir une ligneNice-New York ou Nice-Miami, c’est parceque je contracte des partenariats avec desentreprises qui valorisent notre territoireque j’essaye de rendre de plus en plus attrac- tif. Aujourd’hui, je suis membre du conseilde surveillance de l’aéroport et, donc, je

    participe à sa stratégie en fonction du déve- loppement du territoire. Demain, je n’auraipas mon mot à dire si l’actionnaire majo-ritaire ne cherche qu’à tirer des dividendesde l’entreprise, peut-être en devenant unesorte de hub pour les compagnies low cost.Je trouve que c’est dangereux. En outre,quand je pense à ce que nous venons de

     vivre, est-ce qu’un aéroport internationalne représente pas un enjeu stratégique faceà la menace terroriste que connaît notrepays? Je pose la question.

    S. B. – Sur un territoire comme le nôtre, je pense qu’il suffit d’identifier les quelques biens dont il faut garder la maîtrise avant

    de les céder, avec un vrai pilotage straté-gique. Evitons, quand il s’agit d’aéroportsaussi importants que ceux dont on a parlé,d’en vendre quelques-uns pour boucherdes trous dans le budget et d’en garderd’autres pour faire plaisir aux copains.

    On peut mettre de la concurrence touten définissant un cadre qui permette à  l’Etat de réagir, notamment quand sesintérêts stratégiques sont en jeu. Mais ilfaut sortir de cette doxa qui voudrait que les pouvoirs publics dirigent mieux leschoses que des chefs d’entreprise qui ont

    fait leurs preuves sur le terrain.

    Voilà un vrai débat entre un pur libéral et ungaulliste social…C.E.– Nous ne sommes pas si éloignés quecela. Dans le cas de l’aéroport de Nice, si ona un pacte d’actionnaires qui ont intérêt audéveloppement du territoire, au côté descollectivités et de l’Etat, je ne suis pas contre la cession d’une partie du capital de l’aéro-port. Parce que cela aurait du sens.

    On arrive à la fin de cet échange. Questionrituelle : seriez-vous partants pour échangervos jobs?S.B.–Si c’est «Vis ma vie», définitivement,non. Je suis très heureux dans la carrièreque j’ai choisie.C. E. – Moi, je ne dis pas que je ne suis pas tenté quelquefois par une expérience dans le monde de l’entreprise. Mais quelque part, je suis PDG d’une entreprise de plus de11000 salariés qui exercent 163 métiers.n

    nnn Une puissance étrangère 

     pourra décider de tout, sans la moindre concertation.»

    Christian Estrosi

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    Le luxene se vit plus de la même façon.

    Aujourd’hui, on ne choisit plus une banque privée simplement pour développer et gérer son patrimoine.

    On la choisit aussi pour réaliser ses projets.

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  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    18ENJEUX LESECHOS/ FÉVRIER 2015

    C’est graphe, docteur ? DÉBRIEFING

    2011 2012 2013 2014

    –13

    6

    –18

    57

    12   14 216

    8

    –4–6

    5

    Incidents de paiements

    Délais de paiements

    Défaillances

     Wen Jiabao, poussait même le bouchonun peu loin : fin des subventions, désen-dettement au pas de charge et réformesstructurelles ambitieuses.

    Patatras ! Avec une croissance mondialeau ralenti, celle de la Chine s’effrite dequelques dixièmes chaque trimestre. Lesevrage n’est pas aussi facile que prévu et les indicateurs du commerce extérieur,des ventes au détail et de la productionindustrielle déçoivent. Le gouvernementa bien tenté son va-tout en fin d’année enrevenant sur ses engagements : les grandsprojets d’infrastructures, les niches fiscaleset les liquidités refont surface. En vain.

    Ce coup de mou chinois commence à faire désordre. Finies les politiquespubliques et les statistiques aussi parfaitesqu’annoncées, finie aussi la croissance à  tout prix sans se soucier de la confiancedes ménages, des dynamiques d’investis-sement des entreprises ou du risqued’impayés. Pékin cumule désormais lesproblèmes des pays émergents et ceux deséconomies avancées. Il lui faut croître,réformer et… rassurer. Qui veut croître vite ménage ses entreprises. n   L. S.

    En 2014, la Chine est devenue la première

    économiemondiale. Ce cadeau empoisonnéde la communauté internationale a pour- tant fait pschitt, et pour cause. Le bilande l’économie chinoise est comme le basde bilan de ses entreprises: plutôt déce- vant. Celles-ci paient leurs fournisseurs à  trois mois – près d’un mois plus tard qu’en2011 –, les impayés ont augmenté de 16%et les faillites de 2% après plusieurs annéesde baisse (voir graphique ci-dessus). Leschiffres d’affaires stagnent, les marges sontgrevées par la hausse des coûts du travail, le crédit est toujours aux abonnés absentset la défiance s’installe. Ça vous rappelle

    quelque chose?

    IMPOSSIBLERÉÉQUILIBRAGE?

    Tout semblait pourtant si simple. Le dou-zième plan quinquennal, démarré en 2011, visait le rééquilibrage : plus de consom-mation des ménages et moins d’investis-sements publics, l’essor des provincesintérieures, davantage d’industries inno- vantes et de services, des outils de finan-cement plus efficaces. Pour accélérer cette

     transition, le Premier ministre de l’époque,

    L’empire du Milieu a beau être la première économie mondiale, tous les indicateurs ne sont pasau vert. A commencer par les bilans des entreprises, plombés par les problèmes de financement.

    Fissures dans la Grande Muraille

    Chef  économisted’Euler Hermes.

    C’est graphe, docteur ? 

    35

    45 218

    32687

    1765

    8056

    79

    5876

    2012

    62

    EN CHINE, LES IMPAYÉSREPARTENT À LA HAUSSEVariations annuelles en %

           S       O      U      R       C      E    :      E      U      L      E      R      H      E      R      M      E       S      P       O      U      R      E      N      J      E      U      X      L      E      S      E      C      H      O      S

    LUDOVIC

    SUBRAN

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

    19/100

    La vie de châteaun’est plus ce qu’elle était.

    Aujourd’hui, on ne choisit plus une banque privée simplement pour valoriser son patrimoine.

    On la choisit aussi pour être accompagné dans les  projets immobiliers qui nous tiennent à cœur.

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  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    20ENJEUX LESECHOS/ FÉVRIER 2015

    DÉBRIEFING

     Signes avant-coureurs

             D         R

    Parlez-vous globish?FoMO  Etym. Acronyme de «Fear of Missing Out». |  Déf . Peur de rater quelque chose – une affaire, une expé-

    rience excitante, une rencontre – exacerbée par la multiplication des opportunités via notamment les supportsnumériques. | Orig. Un article du consultant en stratégie Dan Herman, publié en 2000 dans le  Journal of Brand

    Management . Mais le terme n’est apparu qu’en 2011 dans l’Urban Dictionary . | Enjeu social Relève pour certains psychologues

    du trouble compulsif, et empêcherait l’individu de jouir de l’instant présent. |  Enjeu marketing Favorise l’infidélité du consom-mateur et doit pousser les marques à le rassurer sur son choix tout en lui permettant de changer d’avis.   S. L.

    «Love Your Imperfections». La campagnede communication initiée par Meeticdepuis quelques semaines annonce clai-rement la couleur. Le site de rencontrescasse le diktat de la beauté en invitant toutun chacun à assumer joyeusement sonaspect physique. Aussi éloigné soit-il desimages retouchées des magazines. Unemanière habile de laisser entendre que,dans le jeu de la séduction, les moches ont

     toutes leurs chances. Car, loin d’être deshandicaps, les défauts physiques seraientun gage d’authenticité à valoriser. Uneposture qui a le vent en poupe.

    Même la haute couture commence à  l’adopter. L’an dernier, Marc Jacobs n’a pas hésité à proposer à des anonymes departiciper à un casting sur Twitter afinde devenir les égéries de la collection

    automne-hiver 2014. Un jeune homme

    Pionnière dans la promotion d’une beauté moins fantasmée, la marque decosmétiques Dove n’a pas manqué de faireun pied de nez à Victoria’s Secret endétournant le concept de l’affiche avecdes femmes aux formes plus généreuseset le slogan «The perfect real body».

    L’éloge de l’imperfection ne se limite pasau corps humain. L’an dernier, Intermar-ché a réussi un vrai coup de maître avecune campagne en faveur des carottes,aubergines et autres tomates difformes,

    prolongée actuellement par des publicités télévisées. Cette croisade antigaspillagepour des fruits et légumes hors calibres a été reprise par un collectif de producteurs baptisé «Lesgueules cassées » qui essayede l’étendre à la boulangerie,

     la boucherie ou l’épicerie.De là à ce que le laid

    devienne tendance, il n’y a qu’un pas que les «bomos»(bourgeois moches) ontallègrement franchi. Danscette nouvelle tribu iden- tifiée par le cabinet Mar- tine Leherpeur, les bour-geois n’aspirent plusà la bohême (bobos)mais à la « mochi-

     tude». Ils remettent augoût du jour les pulls jac-   quard, lespantalons façon tapisse- rie et lesfleurs en plastique. Plus c’est kitsch, plusc’est supposé beau. Mais attention, la démarche est à interpréter comme uneforme de provoc. Car même dans la «moche attitude» on n’est pas à l’abri

    d’une… faute de goût. n   STEFANO LUPIERI

    presque encore adolescent est sorti du lot. Pâle, filiforme, le nez proéminent, ilest l’antithèse de l’habituel mannequinau physique sculptural. Mais son côtésympathique le rend proche et séduit.

    Bien plus qu’un simple feu de paille,cette tendance touche désormais au poli-

     tiquement correct. Pour l’avoir négligé, la marque de lingerie Victoria’s Secret a essuyé les foudres des internautes sur lesréseaux sociaux. En cause: sa campagned’affichage lancée en octobre 2014, met- tant en scène une brochette de nym-phettes en dessous, censées représenter« the perfect body ». Trois jeunes Anglaises ont lancé une pétition en lignepour réclamer des excuses. Les marke- teurs de Victoria’s Secret auraient été bieninspirés de lire l’ouvrage de la blogueusequébécoise Léa Clermont-Dion,  La Revanchedesmoches, sorti au printempsdernier et présenté par son auteur commeun «doigt d’honneur» à l’industrie de la  beauté. Le fabricant de lingerie a eu beau

    changer son slogan, le mal était fait.

    Les mannequins hors normes et les

    fruits biscornus ont le vent en poupe

    car ils sont authentiques. Une «moche

    attitude» dont s’empare le marketing.

    Le diktat de la beauté, c’est dépassé

    Séduire quand on n’est pas parfait… Le nouveau slogan  à  la mode.

    bit.ly/Enjeux-

    Moche

    L’avis desconsommateurs

    de primeursmal fichus,sur France 3.

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

    21/100

    Alphabet,le financement

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  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    22ENJEUX LESECHOS/ FÉVRIER 2015

    Un an après…DÉBRIEFING

         J     A     N     V     I     E     R     F       É     V     R     I     E     R     M     A     R     S     A     V     R     I     L     M     A     I     J     U     I     N     J     U     I     L     L     E     T     A     O       Û     T

         S     E     P     T     E     M     B     R     E     O     C     T     O     B     R     E     N     O     V     E     M     B

         R     E     D       É     C     E     M     B     R     E

           I       P       A

           P       R       E        S        S

           R       U        S        S       I       A        /        S       I       P       A

    Le Premier

    ministre italien,

    « champion du

    storytelling»,

    est attenduau tournant.

    800000emplois surtrois ans

    C’est l’objectifque se fixeMatteo Renzi.Coût estimé:3,5 milliardsd’euros.SOURCE: GOUVERNEMENT ITALIEN

    «Une réforme par mois.» Dès sonarrivée au Palazzo Chigi, le Mati-gnon italien, le « Démolisseur»avait promis de changer le rythmede la politique dans la Péninsule.Le plus jeune Premier ministre de l’Union européenne, qui a fêté ses40 ans le 11 janvier dernier, n’a pas

    ménagé sa peine pour multiplier les effets d’annonce.

    La machine à tweeter s’est embal- lée : réforme fiscale, abolition du bicaméralisme parfait,simplificationadministrative, remboursement inté-gral des dettes de l’administration… Au point de se faire diagnostiquerun syndrome d’«annuncite» aiguë(maladie de l’annonce) par la presseitalienne. A l’automne, le sprinters’est transformé en marathonien en

    passant à l’agenda des mille jours. A l ’extérieur, il est encore créditéd’une bonne dose de courage poli-

     tique à faire pâlir d’envie un Manuel Valls. Mais les fruits économiquesconcrets du Big Bang annoncé sefont toujours attendre. «Il est en

     train de faire un dixième de ce qu’ilavait proclamé, mais c’est mieuxque rien et il n’y a pas d’alternativedans le paysage actuel », observeun banquier d’affaires qui résume

     bien l ’état d’esprit d’une majoritéde l’opinion publique.

    PEUDERÉFORMESONTABOUTI

    Si le gouvernement Renzi a déçu sur le plan économique, avec un taux dechômage à 13,4% en novembre (plus0,9 point sur un an) et une dette à 133,4% du PIB en 2015), une grandepart de l’opinion impute encore cesmaigres résultats au contexte défla- tionniste difficile.

    La seule vraie réforme structurelle bouclée à ce jour est le Jobs Act sur la simplification du code du travail, l’extension de l’indemnisation auxprécaires et l’assouplissement desrègles de licenciement, adopté débutdécembre. Mais il ne s’agit que d’une

     loi-cadre dont le contenu sera condi- tionné par les décrets d’application.

    En revanche, les grandes réformesinstitutionnelles, la transformationdu Sénat en chambre des régions et la réforme élec torale (Italicum),dont l’entrée en vigueur a étérepoussée à 2016, sont encore des

    chantiers à ciel ouvert. «Le cham-pion du storytelling va devoirdémontrer qu’il est aussi capable demettre les mains dans le cambouis»,résume un observateur turinois.

    « L’Allemagne est un modèle pournous, beaucoup plus que l’Es-pagne», avait lancé Matteo Renzien présentant sa réforme de l’em-ploi. La troisième économie de la zone euro reste encore très loin deson modèle.n  PIERREDEGASQUET, ÀROME

    17 FÉVRIER 2014 Matteo Renziest désigné par le président de

    la République italien pour former

    un nouveau gouvernement.

    Il lance tambour battant un vaste

    plan pour réformer l’économie et

    le pays. Un an après, où en est-il ?

    Le bilan en demi-teinte de Matteo Renzi

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    24/100

          D        É      B      R      I      E      F      I      N       G

         D    a    t    a

           1       2       2

         I    n     f    o    r    m    a     t     i    q    u    e

           1       2       2

         M    a     i    s    o    n    s     d    e    r    e     t    r    a     i     t    e ,

        a    c     t     i    o    n    s    o    c     i    a     l    e

           1       1       4  ,       2

         A     é    r    o    n    a    u     t     i    q    u    e ,    n    a    v    a     l ,

        s    p    a     t     i    a     l ,     f    e    r    r    o    v     i    a     i    r    e

           1       1       4

         R    e    s     t    a    u    r    a     t     i    o    n

           1       1       3  ,       1

         A    c     t     i    v     i     t     é    s

         j    u    r     i     d     i    q    u    e    s ,    c    o    n    s    e     i     l

           1       1       2  ,       5

         C    u     l     t    u    r    e    e     t     l    o     i    s     i    r    s

           1       0       9  ,       3

         R     &     D ,    p    u     b     l     i    c     i     t     é

           1       0       8  ,       3

         E    n    e    r    g     i    e

         (    p    r    o     d    u    c     t     i    o    n ,

         d     i    s     t    r     i     b    u     t     i    o    n     )

           1       0       8  ,       1

         S    a    n     t     é

           1       0       7  ,       9

         E     d    u    c    a     t     i    o    n

           1       0       2  ,       4

         C    o    m    m    e    r    c    e

         d    e     d     é     t    a     i     l

           1       0       1  ,       5

         F     i    n    a    n    c    e

        e     t    a    s    s    u    r    a    n    c    e    s

           9       8

         E     d     i     t     i    o    n ,    a    u     d     i    o    v     i    s    u    e     l

           9       7  ,       7

         T    r    a    n    s    p    o    r     t

           9       7  ,       5

         H     ô     t    e     l     l    e    r     i    e

           9       6  ,       6

         I    n     d .    a    g    r    o    a     l     i    m    e    n     t    a     i    r    e

           9       5  ,       4

         C    o    n    s     t    r    u    c     t     i    o    n

           9       4  ,       5

         C    o    m    m    e    r    c    e     d    e    g    r    o    s

           9       2  ,       1

         V    e    n     t    e ,    r     é    p    a    r    a     t     i    o    n

        a    u     t    o  -    m    o     t    o

           9       1  ,       1

         I    m    m    o     b     i     l     i    e    r

           9       4  ,       1

         S    e    r    v     i    c    e    s

        a    u    x    e    n     t    r    e    p    r     i    s    e    s     (     1     )

          B     a     s     e

          1       0       0

           (       T       1

           2       0       0       7       )

           E     v     o       l     u      t       i     o     n

           d     e     s     e       ff     e     c      t       i       f     s

         s     a       l     a     r       i       é     s       d     u

         p     r       i     v       é

         e     n

           F     r     a     n     c     e  ,     p     a     r     s     e     c      t     e     u     r

         B    a    s    e     1     0     0    a    u

         1    e    r     t    r     i    m    e    s     t    r    e

         2     0     0     7

         L    e    s    e      ff    e     t    s      d    e      l    a    c    r     i    s    e    s    u    r      l    e    s    e      ff    e    c     t     i      f    s    s    a      l    a    r     i      é    s

         E    m    p     l    o

         i   :    q    u     i    p

        e    r     d  ,

        q    u     i    g    a    g    n    e     ?

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

    25/100

          

                            

          2      5

        E    N    J    E    U    X

        L    E    S    E    C    H    O    S    /    F     É    V    R    I    E    R    2    0    1    5

           T

           1

           2       0       0       9

           T

           1

           2

           0       1       1

           T

           1

           2       0       1       3

           T

           3

           2       0       1

           4       8       7  ,       6

         C     h     i    m     i    e

           8       5  ,       1

         M    a    c     h     i    n    e    s

        e     t     é    q    u     i    p    e    m    e    n     t    s

           8       4  ,       7

         I    n     d    u    s     t    r     i    e    s    e    x     t    r    a    c     t     i    v    e    s

           8       4  ,       4

         P    r    o     d .

         é     l    e    c     t    r    o    n     i    q    u    e    s

           8       3  ,       8

         P    r    o     d .

         é     l    e    c     t    r     i    q    u    e    s

           8       1  ,       7

         I    n     d    u    s     t    r     i    e    p     l    a    s     t     i    q    u    e

           7       6  ,       1

         B    o     i    s    e     t    p    a    p     i    e    r

           7       5  ,       3

         C    o     k     é     f    a    c     t     i    o    n ,

        r    a     ffi    n    a    g    e

           7       4  ,       5

         A    u     t    o    m    o     b     i     l    e

           7       4

         F    a     b    r     i    c    a     t     i    o    n     d     ’     é    q    u     i    p    e    m    e    n     t    s

         t     é     l     é    c    o    m    s ,

        e    x    p     l    o     i     t    a     t     i    o    n    e     t

        e    n     t    r    e     t     i    e    n     d    e    s     i    n    s     t    a     l     l    a     t     i    o    n    s

           6       9  ,       5

         H    a     b     i     l     l    e    m    e    n     t ,     t    e    x     t     i     l    e ,

        c    u     i    r

           8       3  ,       6

         M     é     t    a     l     l    u    r    g     i    e

         (     1     )     i    n     t     é    r     i    m ,

        s     é    c    u    r     i     t     é ,

        c    e    n     t    r    e    s     d     ’    a    p    p    e     l . . .

           E     n      t     r     e       2       0       0       7  ,

           d     e     r     n       i       è     r     e     a     n     n       é     e     a     v     a     n      t       l     e

         r     e      t     o     u     r   -

        n    e    m    e    n    t     d    e    c    o    n     j    o    n    c    t    u    r    e ,

        e    t     l    e    t    r    o     i    s     i     è    m    e

        t    r     i    m    e    s    t    r    e     2     0     1     4 ,

         l     ’     i   n     d   u   s    t   r     i   e   a   s   u   p

       p   r     i   m     é

        4    3    5    0    0    0   p   o   s    t   e   s ,   s   o     i    t    1    4     %     d   e   s   e   s   e     f     f   e   c    t     i     f   s ,

       q   u   a   n     d     l   e   s   s   e   r   v     i   c   e   s   e   n   o   n    t   c   a   p    t     é    3    2    5    0    0    0 .

        H     é   m   o   r   r   a   g     i   e     d   a   n   s     l     ’   a   u    t   o   m   o     b     i     l   e   e    t

         l   e    t   e   x  -

        t     i     l   e ,   a     f     f     l   u   x     d   a   n   s     l   a   s   a   n    t     é   o   u     l   a   r   e   s    t   a   u   r   a  -

        t     i   o   n ,   a   v   e   c ,   p   o   u   r   c   e     d   e   r   n     i   e   r   u   n   e   c   o

       n   c   e   n  -

        t   r   a    t     i   o   n     d   e   c   o   n    t   r   a    t   s   p   r     é   c   a     i   r   e   s     (     C    D    D ,

        t   e   m   p   s

       p   a   r    t     i   e     l     )   e    t   u   n     f   a     i     b     l   e   n     i   v   e   a   u     d   e   r   e   v   e   n   u .    L   a

       p   r   e   s   s     i   o   n   s   u   r     l   e   s   s   a     l   a     i   r   e   s   s   e   r   e    t   r   o   u   v   e     d     ’   a     i     l  -

         l   e   u   r   s

         d   a   n   s   s   e   p    t     d   e   s

         d   o   u   z   e   s   e   c    t   e   u   r   s   c   r     é   a  -

        t   e   u   r   s

         d     ’   e   m   p

         l   o     i   s

     ,   q   u

         i   a

         f     f     i   c     h   e   n    t     d   e   s

       r     é   m   u  -

       n     é   r   a    t     i   o   n   s   e   n     d   e   s   s   o   u   s     d   e     l   a   m   o   y   e   n   n   e

         (    2    4    7    7   e   u   r   o   s   m   e   n   s   u   e

         l   s     ) .    R   e   v   u   e

         d   e

         d     é    t   a     i     l

       e   n   c

         i   n   q   g   r   a   n

         d   e   s

         f   a   m

         i     l     l   e   s .      n

          G      E      N      E      V      I        È      V      E      T

          H      I      B      A      U      D

          C      O      N      C      E      P      T      I      O      N      G      R      A      P      H      I      Q      U      E    :      L      U      I      G      I      D      I      G      I      R      O      L      A      M      O

         b     i    t

     .     l    y     /     E    n     j    e    u    x   -     E    m    p     l    o     i

         R   e    t   r   o   u   v   e   z

         l   a   v   e   r   s     i   o   n

       a   n     i   m     é   e     d   e

       c   e    t    t   e     d   a    t   a   v     i   z .

       S    O    U    R    C   E   S  :    B    O    R    D   E    R   E    A    U    X    R   É    C    A   P  I   T    U   L    A   T  I   F   S    D   E    C    O   T  I   S    A   T  I    O    N   S  ,    A    C    O   S   S  ,    U    R   S   S    A   F

         L     ’     I     N     D     U     S     T     R     I     E     E     N     D      É     C     L     I     N

         B     i   e   n   a   v   a   n    t     2     0     0     7 ,

         l   a   c   o   n   c   u   r   r   e   n   c   e

       a   s     i   a    t     i   q   u   e   e    t     l   e   s     d     é     l   o   c   a     l     i   s   a    t     i   o   n   s

       o   n    t   c   o   n     d   u     i    t     l   e   s   s   e   c    t   e   u   r   s

       m   a   n   u     f   a   c    t   u   r     i   e   r   s  –

         h   a     b     i     l     l   e   m   e   n    t ,

       p     l   a   s    t     i   q   u   e ,   m     é    t   a     l     l   u   r   g     i   e ,

         b   o     i   s

       e    t   p   a   p     i   e   r ,   a   u    t   o   m   o     b     i     l   e …  –

         à

        t   a     i     l     l   e   r     d   a   n   s     l   e   s   e     f     f   e   c    t     i     f   s .

         A   u    t   o    t   a     l ,     l     ’     i   n     d   u   s    t   r     i   e   a   p   e   r     d   u

         7     6     0     0     0     0   e   m   p     l   o     i   s     d   e   p   u     i   s     2     0     0     0 ,

         d   o   n    t     4     3     5     0     0     0     d   e   p   u     i   s     2     0     0     7 .

         L     E     S     V     I     C     T     I     M     E     S     D     E     L     A     C     R     I     S     E

         L     ’     i   n    t     é   r     i   m ,

         l   a   s     é   c   u   r     i    t     é   o   u     l   e

       n   e    t    t   o   y   a   g   e   s   o   n    t     l   e   s   p   r   e   m     i   e   r   s   p   o   s    t   e   s

       s   a   c   r     i     f     i     é   s   p   a   r     l   e   s   e   n    t   r   e   p   r     i   s   e   s   q   u   a   n     d

         l     ’   a   c    t     i   v     i    t     é     f     l     é   c     h     i    t .

         L   a   c   o   n   s    t   r   u   c    t     i   o   n ,

         l     ’     i   m   m   o     b     i     l     i   e   r ,     l   a   p     h   a   r   m   a   c     i   e   o   u     l   e

        t   r   a   n   s   p   o   r    t   s   o   u     f     f   r   e   n    t     d   e   s   r     é     d   u   c    t     i   o   n   s

         d   e     d     é   p   e   n   s   e   s     d     ’     i   n   v   e   s    t     i   s   s   e   m   e   n    t .

         D   o   u     b     l   e   p   e     i   n   e   p   o   u   r     l     ’     h     ô    t   e     l     l   e   r     i   e   q   u     i

       s   u     b     i    t     l   a     b   a     i   s   s   e     d   e    t   r   a     i   n     d   e   v     i   e     d   e   s

       e   n    t   r   e   p   r     i   s   e   s   e    t     d   e   s   m     é   n   a   g   e   s .

         L     E

         S   «

         U     T     I     L     I     T     I     E     S   »

         R      É     S     I     S     T     E     N     T

         C   e

       r    t   a     i   n   e   s   a   c    t     i   v     i    t     é   s   c   o   n    t     i   n   u   e   n    t     à

       r   e   c   r   u    t   e   r     i   n     d     é   p   e   n     d   a   m   m   e   n    t     d   u   c   y   c     l   e

       c   o   n     j   o   n   c    t   u   r   e     l .     P   a   r   c   e   q   u     ’   e     l     l   e   s

       r     é   p   o   n     d   e   n    t     à   u   n   e     d   e   m   a   n     d   e

         i   n   c   o   m   p   r   e   s   s     i     b     l   e ,   c   o   m   m   e     l   e   s

       e   n

        t   r   e   p   r     i   s   e   s     d   u   s   e   c    t   e   u   r     d   e     l     ’   e   a   u   o   u

         d   u

       g   a   z .     O   u   p   a   r   c   e   q   u     ’   e     l     l   e   s   s   o   n    t   s   u   r

       u   n

       m   a   r   c     h     é     d   e   p   r   o   x     i   m     i    t     é ,   c   o   m   m   e

         l   e   s

         d     é   p   e   n   s   e   s   r     é   c   r     é   a    t     i   v   e   s     (   c   u     l    t   u   r   e ,

         l   o     i   s     i   r   s     )   e    t     l     ’   e   n   s   e     i   g   n   e   m   e   n    t .

         L     E     B     O     O     M     D     U   «

         C     A     R     E   »

         L   e   v     i   e     i     l     l     i   s   s   e   m   e   n    t     d   e     l   a   p   o   p   u     l   a    t     i   o   n

         f   a   v   o   r

         i   s   e     l   e   s   a   c    t     i   v     i    t     é   s   a   u    t   o   u   r     d   e     l   a

         d     é   p   e   n     d   a   n   c   e ,

         d   e   s   m   a     i   s   o   n   s     d   e

       r   e    t   r   a     i    t   e   e    t     d   e   s   s   o     i   n   s     à     d   o   m     i   c     i     l   e .

         A

         l     ’   a   u    t   r

       e     b   o   u    t     d   u   s   p   e   c    t   r   e ,

         l   e   s   e     f     f   e   c    t     i     f   s

       p   o   u   r

         l   a   p   e    t     i    t   e   e   n     f   a   n   c   e   p   r   o   g   r   e   s   s   e   n    t

         é   g   a     l   e

       m   e   n    t .     A   u    t   o    t   a     l ,   p     l   u   s     d   e

         2     1     0     0     0     0   e   m   p     l   o     i   s   o   n    t     é    t     é   c   r     é     é   s   e   n

       s   e   p    t   a   n   s ,     f   a     i   s   a   n    t   v     i   v   r   e   a   u     j   o   u   r     d     ’     h   u     i

       p     l   u   s     d   e     1   m     i     l     l     i   o   n     d   e   p   e   r   s   o   n   n   e   s .

         P     R     I     M     E

          À     L     ’     E     X     P     E     R     T     I     S     E

         L   e   s   p   r   o     f   e   s   s     i   o   n   s     j   u   r     i     d     i   q   u   e   s ,     d   e

       c   o   n   s   e     i     l   e    t     d     ’     i   n   g     é   n     i   e   r     i   e   o   n    t   c   r     é     é

       p   r     è   s     d   e

         1     1     0     0     0     0   e   m   p     l   o     i   s     d   e   p   u     i   s

         2     0     0     7 .     T

       o   u    t   c   o   m   m   e     l     ’     i   n     f   o   r   m   a    t     i   q   u   e ,

         l   a   r   e   c     h   e

       r   c     h   e ,

         l   e   m   a   r     k   e    t     i   n   g   o   u

         l     ’   a     é   r   o   n   a

       u    t     i   q   u   e .

         C   a   r   a   c    t     é   r     i   s    t     i   q   u   e

         d   e   c   e   s   r   e   c   r   u    t   e   m   e   n    t   s   :   u   n   n     i   v   e   a   u

         d   e   q   u   a     l     i     f     i   c   a    t     i   o   n     é     l   e   v     é   e    t     d   e   s

       r     é   m   u   n     é

       r   a    t     i   o   n   s     4     0     %   s   u   p     é   r     i   e   u   r   e   s

         à     l   a   m   o   y   e   n   n   e   n   a    t     i   o   n   a     l   e .

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    DÉBRIEFING

    Good news ! 

          M      A      R      I      O      N

          K      O      T      L      A      R      S      K      I       /      R      E      A

    RaniaBelkahia

    Jérémy

    Stoss

     Avec notre système,l’expéditeur est 

    assuré que l’argent serabien utilisé comme prévu.»

    Rania Belkahia,  Afrimarket

    On connaissait le cash tocash. Grâce à Afrimarket,il faudra désormaiscompter avec le cash to goods. En un peu plusd’un an, cette start-upfrançaise a réussi à faire la preuve que la diaspora africaine installée enFrance pouvait se passerdes Western Union et autresMoneyGram pour aider la parentèle à subvenir à ses besoins. Inédit en Euro pe, lemodèle ne repose plus sur un trans-fert d’argent – évalué par la Banquemondiale à 60 milliards de dollars en2011 – mais sur sa conversion en bonsd’achat, utilisables directement dans lesmagasins africains adhérents au réseau.

    Le système offre un double avantage:faire baisser de 12,5 à 5%, en moyenne,

     la commission payée par le client et luidonner l’occasion de contrôler la desti-nation de son versement. «Combien defois nous a-t-on raconté que l’argentréclamé à tel membre de la diaspora pour

    acheter des médicaments ou des sacs deciment s’était évaporé à d’autres finsmoins louables», souligne Rania Bel-kahia, cofondatrice d’Afrimarket avecFrançois Sevaistre et Jérémy Stoss.

    Rania et François se sont rencontrés à HEC entreprises, tandis que le troisièmeétait en poste dans une filiale de Bolloréen Côte d’Ivoire où Rania a fait un stage.Leur aventure commune débute en 2013.

     Avant même d’avoir terminé leur cursusà HEC, ils partent rejoindre Jérémy à 

     Abidjan pour tester le concept auprèsdes distributeurs locaux et tâcher de lesconvaincre d’adhérer au réseau, contre l’équipement d’un terminal d’authentifi-cation. Après avoir intéressé six points de vente, dont une pharmacie, une librairieet quelques magasins alimentaires, retouren France pour se mettre en quêtede financements et de… clients. Dès l’été2013, ils réussissent à lever 500000 eurosauprès de business angels dont quelquesgros poissons, comme Jacques-Antoine

    Des bons d’achat pour l’AfriqueAvec Afrimarket, le trio français proposeaux migrants une autre façon d’aider

    leur famille restée au pays : des biens

    au lieu de cash. En un peu plus d’un an,

    la start-up affiche déjà 30000 clients.

    François

    Sevaistre

    Granjon et Xavier Niel. Au début, les candidatsprêts à essayer le servicene se bousculent pas.« Nous pensions à tortqu’on pourrait les faire

     venir uniquement via unsite Internet, reconnaît

    Rania Belkahia. Le décol- lage n’est venu qu’après être

    allés à leur rencontre sur le terrain, lors des événements

    de la diaspora.» Dans la foulée, l’équipe se déploie au Bénin, au

    Sénégal, au Togo et bientôt au Mali.En croissance rapide (35 salariés dont

    15 en Afrique), l’entreprise afficheaujourd’hui un portefeuille de 30 000clients et un réseau de 250 points de vente. «Sur nos trois premiers corridors,nous avons pris 2% des flux», assureRania Belkahia. Et ce n’est pas fini car la start-up vient de boucler un second tourde table avec 2 millions d’euros levés à parts égales auprès du fonds BIM etd’Orange. L’opérateur téléphonique a prévu d’intégrer l’offre d’Afrimarket au

    service de transfert d’argent via mobilequ’il va proposer à partirde juin 2015 entre la France et l’Afrique. Bref, la start-up est en ordre de bataille pour consoliders o n dé v e l o ppe me nt : l’équ ipe lor gne déjà lemarché de l’Afrique anglo-phone dont le potentiel estencore plus important.n

    STEFANO LUPIERI

    bit.ly/Enjeux-

    Afrimarket

    En directde lapharmacied’Agbanà Abidjan…

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    DÉBRIEFING

    Techno inside 

           J       A       C       Q       U       E       T

    Du blé à l’emballage, aujourd’hui Jacquetintègre toutes les étapes de fabricationdu pain pour hamburger qu’il a été lepremier industriel à commercialiser enFrance dès 1979. «Pour ce produit très technique d’origine nord-américaine,

    nous avons dû adapter nos blés auver-gnats, nos farines et nos process »,raconte Xavier Piezel, l’un des ingénieursrecherche et développement du groupe.

    Si le pétrin horizontal, la bouleuse etautres machines spécifiques sont toujoursimportés des Etats-Unis, Jacquet n’achèteplus le blé du Manitoba depuis que Lima-grain, entré au capital en 1996, a déve- loppé des variétés à la fois riches en pro- téines et acclimatées à la terre grasse et volcanique de la plaine de la Limagne.

    Depuis trois ans, l’usine de Saint-Beau-zire dans le Puy-de-Dôme est autosuffi-sante en blé. Fort de son statut coopératif, l’industriel emploie ses propres meunierschargés de réaliser, avec le service R&D, le meilleur assemblage de blés pour pro-

    duire la mie briochée si fine et régulièredu Géant, le pain pour hamburger le plus vendu (50 millionsd’unités) sur la dizainede références de Jacquet.

    Long, complexe et fortement automa- tisé, le processus de fabrication dure prèsde sept heures, dont quatre heures defermentation pour que la farine, mélan-gée à l’eau et à la levure, dans des propor- tions tenues secrètes, délivre ses arômesacidulés. Objectif: se rapprocher au maxi-mum de la recette «made in USA». Après

     le pétrissage, la pâte est retravaillée pouroptimiser sa structure. Une fois moulé, le pâton est mis de nouveau à fermenteruneheure à 40 °C. Un timing plus serréque pour une baguette, mais à une tem-pérature plus élevée pour conserver la 

    structure obtenue au sortir du pétrin.Testé chaque année auprès des consom-

    mateurs, le pain à hamburger est régu- lièrement amélioré avec des recettes deplus en plus «durables», naturelles etmoins émettrices en gaz carbonique.Sans modifier ses caractéristiques orga-noleptiques. «Résultat, explique XavierPiezel : en deux ans, quatre des cinq additifs du Géant ont été supprimés en travaillant sur la semence de blé, la farineet les process. »n   FLORENCEBAUCHARD

    UNMOULAGE TGV

    En fin de pétrissage,la pâte est divisée en boules

    de 100 g, à  la vitesse de45000 unités par heure!

    Après 4 minutes de repos,elles sont laminées entre

    deux rouleaux. Les disquesobtenus (5 mm d’épaisseur)fermentent à nouveau avant

    cuisson.

    UN TRANCHAGEANTI-DESSÈCHEMENT

    Le pain est prédécoupé à  95%. Le chapeau et letalon restent ainsi solidaires pour maintenir lafra î cheur du produit. La surface parfaitement planede la mie lui assure un toastage uniforme, formantune barrière contre les liquides (graisse, jus, sauce).

    UNE MIE TRÈSRÉGULIÈRE

    Le pétrissage horizontal  étire aumaximum les protéines pour retenir

    les gaz de fermentation. Le réseaudense d’alvéoles (dix fois plus

    petites que celles d’une baguette)assure le moelleux de la texture.

    Le Géant de Jacquet, le bun le plus vendu de la marque, cache sous sa croûte doréeune sélection drastique des farines et une panification longue et complexe.

    Un pain à hamburger truffé de R&D

    UNECROÛTE FINE ET SOUPLE

    Une cuisson rapide à fortetempérature (8 minutes  à200-250 °C) est indispensablepour obtenir une croûte fineet souple qui s’efface sans

    résistance sous le palais.

    DES BLÉS RICHES

    EN GLUTEN

    Il a fallu dix ans pourcréer des blés riches enprotéines (gluten) – 30%de plus que ceux d’unebaguette. D’origine nord-américaine, ils ont  étéadaptés à la cultureen Limagne (Auvergne).

    Tel un vigneron, lesélectionneur combinechaque année quatre à sixvariétés de blé selon leurteneur protéinique, pourgarantir la constance desqualités du pain.

  • 8/16/2019 Magasine Enjeux Les Echos Fevrier 2015

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    DÉBRIEFING

     Défricheurs

    LES PARRAINSOlivier Danos (Genethon,University Collegeof London, InstitutPasteur, etc.), spécialisteréputé de thérapie

    génique, et RafaéleTordjman, partenaireassocié de Sofinnova,sans oublier le comédienStéphane Freiss, mécènede la première heure.

    LA TECHNOLOGIE Pour traiter la cause de cettepathologie, dont on ne soigneactuellement que les symptômes,Lysogène transfère directementdans le cerveau un gène qui va

    y fabriquer l’enzyme déficiente.L’entreprise biotech a décrochéla licence mondiale exclusivede l’un des composants duvecteur d’introduction du gène.

    L’entreprise Avec l’appui de Sofinnova,Lysogène (4 salariés) a convaincuBpifrance et Novo, le géant

    des enzymes, de participer àsa levée de fonds de 16,5 millionsd’euros en 2014. De quoi bouclerles essais cliniques pourune demande d’homologationfin 2018, développer un autreproduit dans les maladies ducerveau et recruter des pointurespour les affaires médicales,scientifiques et financières.

    FLORENCE BAUCHARD   L       E       O   -       P       A       U       L       R       I       D       E       T

           P       O       U       R

          E      N      J      E      U      X

    KAREN AIACH

    Née en 1971, elle

    effectue un parcours

    polyvalent entre l’Essec,

    un DEA d’économie à

    Paris VIII et une maîtrise

    de lettres à la Sorbonne.

    D’un naturel curieux et

    pugnace, la jeune femme

    entame à 24 ans unecarrière de consultant

    chez Arthur Andersen,

    puis à son compte à partir

    de 2003. L’occasion de

    se frotter à des univers

    complexes, souvent

    très réglementés et dans

    des pays très différents.

    Un atout pour changer de

    cap en 2005 et se lancer

    avec son mari