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www.investa-bourse.be M A G A Z I N E 3 & 4 / 2012 ASSOCIATION DES INVESTISSEURS ACTIFS SOMMAIRE 3 Editorial Banques et Etats de nouvelles réalités 6 Macro-économie 6 La solution de la crise passe par une baisse de l’euro de 20 à 30 % 8 2003--2012 même envolée boursière 12 fin du caractère libératoire du pré- compte mobilier en Belgique 14 Le pessimisme est-il partout? 15 La crise systémique globale 19 Le plus grand hold-up de l’histoire ou comment la dette des uns fait nécessairement le profit des autres 2 Invest’Actua 2 Corporate Members Investa 21 flashes 22 Agenda des Cours 23 Agenda événements 24 Investa infos © ASBL INVESTA - ASSOCIATION DES INVESTISSEURS ACTIFS - TOUS DROITS RESERVES / MEMBER OF THE WORLD FEDERATION OF INVESTORS & EUROSHAREHOLDERS PALAIS DE LA BOURSE - 1000 BRUXELLES / BUREAU DEPOT BRUXELLES X. Magazine mensuel à l’attention des membres cotisants de l’association. Numéro d’essai disponible sur demande. INVESTA ASBL CONféRENCES LIEGE Institut Gramme, quai de Condroz, 27, à Angleur (4031) Jeudi 15 mars 2012 à 18H Mardi 27 mars 2012 à 18 H Détails des conférences dans notre Agenda page 23 BRUXELLES NOUVEAU COURS les Me 2, Je 3 et Ve 4 MAI 2012 INSTRUMENTS DE PLACEMENTS ET CONCEPTS éCONOMIQUES Professeur : PASCAL RUCCI ( Lire en page 22 ) _______________ Site du mois : http://concoursinvestisseurs.levif.be http://monargent.lecho.be/dossier/sante_financiere 06.02.2012_ INVESTA MARS AVRIL 2012_1_jar_JANVIER FEVRIER 2012_ INVESTA_ jar1.qxd 17/02/2012 18:22 Page 1
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Magasine mars avril 2012

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w w w . i n v e s t a - b o u r s e . b e

M A G A Z I N E 3 & 4 / 2 0 1 2

ASSOCIATION DES INVESTISSEURS ACTIFS

SoMMAIrE

3 EditorialBanques et Etats de nouvelles réalités

6 Macro-économie6 La solution de la crise passe par une

baisse de l’euro de 20 à 30 %8 2003--2012 même envolée boursière12 fin du caractère libératoire du pré-

compte mobilier en Belgique14 Le pessimisme est-il partout?15 La crise systémique globale19 Le plus grand hold-up de l’histoire

ou comment la dette des uns fait nécessairement le profit des autres

2 Invest’Actua2 Corporate Members Investa21 flashes22 Agenda des Cours23 Agenda événements 24 Investa infos

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CoNférENCES LIEGEInstitut Gramme, quai de Condroz, 27, à Angleur (4031)

Jeudi 15 mars 2012 à 18HMardi 27 mars 2012 à 18 H

Détails des conférences dans notre Agenda page 23

BrUXELLESNoUVEAU CoUrS

les Me 2, Je 3 et Ve 4 MAI 2012INSTrUMENTS DE PLACEMENTS ET

CoNCEPTS éCoNoMIqUESProfesseur : PASCAL rUCCI

( Lire en page 22 )_______________

Site du mois : http://concoursinvestisseurs.levif.be http://monargent.lecho.be/dossier/sante_financiere

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Banques et Etats : de nouvelles réalités

Les banques font intervenir deuxtypes d’investisseurs au profil asy-métrique: les actionnaires et les

déposants (ou épargnants). Les action-naires apportent la solvabilité, c'est-à-dire les capitaux propres. Ils sont lespropriétaires de l’entreprise dont ilsespèrent dividendes et plus-values. Maisen contrepartie de ces espoirs de rende-ment, ils sont les premiers à absorber lespertes. Hormis un problème de liquidi-té, ce n’est, en effet, que lorsque lesactionnaires auront perdu l’entièreté deleur patrimoine que les déposantsseront impactés négativement, c’est-à-dire ne récupéreront qu’une partie deleur épargne.

En même temps, si les actionnaires sup-portent les premières pertes, ils ne sontjamais obligés de combler le passif,c’est-à-dire d’apporter des capitaux pro-pres complémentaires en cas d’insuffi-sance. C’est le principe de la société decapitaux à responsabilité limitée.

Techniquement, les actionnaires sup-portent le premier risque d’appauvrisse-ment afin de protéger les déposants. Enconséquence, une banque doit possé-der des capitaux propres suffisants pouréviter que les épargnants soient impac-tés négativement en cas de pertemajeure. Tout en appartenant auxactionnaires, ces capitaux propres agis-sent comme un absorbeur de choc.C'est d'ailleurs le rôle des réglementa-tions prudentielles de type Bâle 3.

Depuis longtemps, les théoriciens aca-démiques craignaient qu’au niveaumondial, le niveau des capitaux propressoit, en moyenne, insuffisant pourabsorber des chocs extrêmes. Ces der-niers constituent un risque systémique,c’est-à-dire un dysfonctionnement para-lysant l'ensemble du système financier.La crise a révélé l’impréparation du sec-

teur du crédit à des chocs systémiqueset a mis en exergue les difficultés derésilience monétaire. De surcroît, uncontrat a été rompu entre les banqueset l’Etat. Cet accord tacite consistait àaccepter que les institutions financièresréalisent des bénéfices en tirant avan-tage de rentes de situation.

Cette liberté de profit avait toutefoisune contrepartie : les banques devaientêtre gérées de manière suffisammentprudente et ainsi ne jamais devoir faireappel à l’aide des pouvoirs publics.Pendant des années, les pouvoirspublics ont ainsi payé une « prime d’as-surance » aux banques en contrepartiede l’élimination du risque de sauvetage.Ce contrat est désormais rompu. A laréflexion, il était peut-être vicié caraffecté d’un phénomène d’aléa moral(ou moral hazard) : certaines banquesont pris des risques excessifs en sachantque l’Etat interviendrait en cas de pro-blème.

Cet éclairage explique le rôle des pou-voirs publics dans le sauvetage desbanques fragilisées. En effet, comme lesbanques jouent un rôle central dans l’é-conomie et qu’en même temps, il estimpossible d’exiger des actionnaires decombler leur passif, c’est aux Etats ou àun nouvel actionnaire de référenced’intervenir afin d’apporter le complé-ment de capitaux propres. Dans lesrecapitalisations des banques belges,l’Etat s’est substitué à des actionnairesdéfaillants afin de mettre à la disposi-tion des banques sa propre capacité definancement. La nationalisation estdonc l'apport d'une responsabilité (enthéorie) illimitée de l'actionnaire afind'assurer la survie de la banque.

Bien sûr, un autre phénomène se dessi-ne dans l’angle mort des sauvetagesbancaires.

Prof. Dr. BrunoCoLMANT = = =

Membre del’Académie royalede BelgiqueProfesseur à l’UCL,l’ULB et VlerickManagementSchool

29.01.2012

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Lorsque les Etats se dégageront du capital desbanques – à une échéance probable de 3 à 5 ans -, ilsdevront céder leurs participations à des actionnairesde référence (fonds étatiques et autres). La démarchesera extrêmement délicate : ces nouveaux actionnairesapporteront des capitaux propres pour compenser leretour à une responsabilité limitée de l'actionnaire. Ilen résultera une dilution actionnariale, d’autant plusvraisemblable que les exigences en capitaux propresbancaires auront été rehaussées.

Malheureusement, le problème affectant les dettesétatiques (ou souveraines) introduit une nouvelledimension dans la configuration bancaire. En effet,ces dettes sont traditionnellement exemptées de pon-dération en capitaux propres au motif qu'elles sontnon risquées. En d'autres termes, les actionnaires ban-caires ne doivent pas couvrir l'investissement en det-tes étatiques par des capitaux propres. C'est un desprivilèges régaliens que les Etats se sont octroyés etdont les actionnaires privés ont bénéficié de l'effetd'aubaine, puisqu'ils ont pu limiter leur investissementen capitaux propres.

Or l'exemple grec, et peut-être portugais, infirme totalement ce postulat d'absencede risque. Il serait donc logique de consi-dérer que les dettes étatiques sont ris-quées et exigent une couverture en capi-taux propres. Malheureusement, cecis'effectuerait au détriment des actionnai-res privés des banques puisque lescapitaux propres deviendraient insuffi-sants. Ils devraient alors peut-être faireappel aux Etats qui sont parfois lesmêmes que ceux dont les dettes devien-nent risquées. Il en résulterait une spira-le de destruction de valeur et de conta-mination des ratings.

Mais, en même temps, pourquoi desactionnaires privés devraient-ils absorberun risque étatique, sachant qu'en cas dedéconfiture, ils seront expropriés parl'Etat qui nationalisera la banque afin deprotéger les déposants et le fonctionnement de sonéconomie. A l'extrême, ce processus conduit à unenationalisation bancaire généralisée qui se concréti-serait au rythme des défauts étatiques.

Ceci illustre la circularité croissante du circuit finan-cier. Depuis une quarantaine d’années (à savoir la fin

des accords de Bretton Woods), les États ont déléguéaux banques privées la création de monnaie, c’est-à-dire le droit régalien de battre monnaie.

Depuis cette époque, ce sont essentiellement lesbanques qui créent la monnaie par un mécanismequ’on appelle le multiplicateur de crédit. Les banquesreçoivent des dépôts et, grâce à ces dépôts, octroientdes crédits qui, eux-mêmes, pour partie, vont se retro-uver sous forme de dépôts dans d’autres banques,donner lieu à de nouveaux octrois de crédits, etc. End’autres termes, les dépôts font les crédits et les cré-dits font les dépôts.

Dans ce système, la hausse de la base monétairedépend de la hausse du crédit bancaire. Le seul freinau dispositif est le niveau des capitaux propres desbanques, qui oblige, chaque fois qu’un crédit estoctroyé, à en geler une quote-part sous forme decapitaux propres. Mais, comme les banques ne doi-vent pas geler de capitaux propres pour des crédits ausecteur public (c’est-à-dire en détenant des obliga-tions d’Etat), les banques sont naturellement deve-nues l’agent, voire le prolongement, des États dans lecadre de la création de monnaie.

C’est incidemment une des nombreuses raisons pourlaquelle la nationalisation des banques (ou un actionna-riat public à long terme) est extrêmement malsaine : Enexigeant des banques qu’elles les financent, les Étatscréent de la monnaie en monétisant leurs empruntset orientent, à leur avantage, le crédit.

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Les actionnaires des banques sont, quant à eux, despassagers clandestins de la création monétaire. Ilsprennent le risque d’absorber les premières pertes dusystème bancaire avec l’espoir d’en engranger unefraction des bénéfices. Les actionnaires privés sontindispensables, car ils amortissent les pertes du créditeffectué au secteur privé. Ils savent aussi que leur véri-table risque est la dilution de leur action suivant unenationalisation. C’est ce qui s’est passé récemment.

C'est pour cela qu'il faudrait aborder les choses diffé-remment. Il conviendrait, tout d'abord, d'autoriser lesbanques à diversifier suffisamment leurs activités afinde réduire leur dépendance par rapport à un risqueétatique. Le retour généralisé à des banques tradition-nelles non diversifiées et trop dépendantes des Étatsporte d'ailleurs en lui le germe de leur annihilation.Cette diversification est possible sans tomber dans lestravers du passé.

Mais ce n'est pas tout : il faudrait qu'au lieu d'unenationalisation comme aboutissement fatal d'unebanque touchée par le risque étatique, les Etats refi-nancent, au travers d'obligations, les déperditions surdettes étatiques de la même zone monétaire, sansdilution actionnariale excessive. Cette approche noussemble la seule qui permette de maintenir le secteurbancaire dans un état suffisamment éloigné d'unenationalisation tacite. Or un actionnariat robuste, sta-ble et proche de l'économie du pays est critique pourle bien-être des citoyens.

En résumé, toute la difficulté des banques dans lesprochaines années, qu’elles soient privées oupubliques, sera de restaurer leur solvabilité et leuraccès à une liquidité stable. La solvabilité, c‘est-à-direle renforcement des capitaux propres, se traduira parune politique de dividendes réduits, d’éventuellesaugmentations de capital et des cessions d’actifs (qua-lifiées de deleveraging). La liquidité sera, quant à elle,assurée par le maintien d’une base de dépôts stables,ce qui laisse augurer des campagnes d’attraction decommerciales agressives, surtout si des opérateursétrangers tentent de capter l’épargne belge, tradition-nellement très élevée. Immanquablement, cette évo-lution devrait conduire à une tarification plus fine etplus juste des crédits aux entreprises et aux particu-liers.

Plus que jamais, les banques et les Etats on besoin demener un dialogue constructif qui prenne en compteles dépendances réciproques et l'intérêt des citoyens.

La solution passe par un accord tacite entre l'Etat etles Banques. Ces dernières doivent s'engager à finan-cer l'Etat. Cette partie du contrat est déjà honorée parles banques belges qui ont augmenté significative-ment leur détention d'obligations belges. De soncôté, l'Etat doit permettre aux banques de restaurerleur rentabilité et de diversifier leurs activités.

Quoi qu’il en soit, la configuration des banques etleur supervision publique s’infléchiront au cours desprochaines années et l’abstention politique ne seraplus de mise. Les États devront financer leurs déficitsvertigineux et s’appuieront sur les banques. Lesdépôts seront protégés, mais au prix de la supervisiondes crédits et d’investissements bancaires en obliga-tions d’Etat émis pour financer les gigantesquesendettements étatiques. La création monétaire vadonc réintégrer la sphère étatique, puisque lesbanques vont monétiser les emprunts d’Etat.

De leur côté, les États devront impérativement dimi-nuer cet endettement afin d’éviter d’entraîner lesbanques dans leur chute. Ce ne sera donc qu’au prixd’une stricte discipline budgétaire des États que lesbanques ne seront pas collectivisées. Ce mikado finan-cier exigera du doigté politique et de l’habilité tech-nique. Lors de l’introduction de l’Euro, les États euro-péens ont accepté d’être dépouillés du contrôle deleur dette et de leur monnaie. Cela pourrait changer,dans un mauvais scénario de crise bancaire, au détri-ment des banques.

Tout le monde paiera cette crise bancaire : actionnai-res, contribuables et déposants. Les actionnairessubissent des appauvrissements patrimoniaux. Lescontribuables participeront au financement de l’Etat,tandis que les déposants en payeront la garantie (dés-ormais activée), qui protège leur épargne au traversde taux d’intérêt bas. Mais ce n’est pas tout : au coursdes prochaines années, les États et les banques entre-tiendront mutuellement leur solvabilité dans une rela-tion qui confond les rôles d’actionnaire, de débiteuret de créancier. Les engagements bancaires et éta-tiques seront désormais croisés.

On peut également suivre le blog de Bruno ColmantDocteur en Economie Appliquée (ULB)http://blogslecho.be/colmant

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La solution à la crise passe parune baisse de l’euro de 20 à 30 %

Pour Nouriel roubini, la solution à lacrise passe par une baisse de l’euro de20 à 30%

Propos recueillis par EmmanuelGaressus Zurich

Le professeur de la Stern Schoolof Business, à New York, estimeque les pays du centre de la

zone euro ne doivent pas seulementexiger un ajustement budgétaire,mais aussi aider les pays périphé-riques. Le pire n est pas forcémentderrière nous, prédit-il .

Nouriel roubini, professeur d’écono-mie à la Stern School of Business, àNew York, était l’une des vedettes dela 5e Journée organisée par EfGfinancial Products, mardi, à Zurich,aux côtés de otmar Issing, ancienchef économiste de la BCE.

Ce dernier a estimé que le pire de lacrise de la zone euro était probable-ment passé. on avance dans labonne direction, a déclaré cet adver-saire des «eurobonds». Il a toutefoisajouté que la zone euro devraitperdre sans doute un membre, laGrèce: « Le déficit est à nouveauinférieur aux attentes de la mi-2011.Et il ne sera pas possible à ce paysd’aligner dix ans sans croissance.La Grèce ne peut pas être financéead aeternam de cette façon », a-t-ilaffirmé.

Le Temps a pu s’entretenir avecNouriel roubini sur ce sujet.

Le Temps: Est-ce que le pire de lacrise de la zone euro est passé?

Nouriel Roubini : Aux Etats-Unis et dansles pays émergents, le pire est derrièrenous, mais dans la zone euro, et surtoutdans les pays périphériques, des chocspeuvent encore se produire.

Ici, le pire n’est peut-être pas passé.

– Est-ce que la Grèce va rester mem-bre de la zone euro?

Nr – La Grèce pourrait être le premierpays à sortir de la zone, même si la res-tructuration de la dette est en cours. Lepays doit affronter deux problèmes, l’unde stock, soit le niveau de la dette, et l’au-tre de flux, soit le défaut de croissance etde compétitivité. L’ajustement de la mon-naie est nécessaire.

– Est-ce possible d’espérer qu’unpays subisse dix ans de stagnationsans provoquer de graves troublessociaux?

Nr – Aucun pays ne peut accepter unmaintien durable en récession pourajuster ses prix et ses salaires et redeve-nir compétitif. Il en résulterait desproblèmes sociaux et politiquesmajeurs. C’est pourquoi le risquedemeure d’un défaut de la Grèce et desa sortie de la zone pour restaurer sacompétitivité.

– que recommanderiez-vous au gou-vernement d’Angela Merkel?

Nr – Je dirais qu’elle devrait accorderla priorité à la croissance plutôt qu’à

M A C R O E C O A N A L Y S E

Nouriel roUBINI===

Président de roubiniGlobal Economics etprofesseur à la Stern

School of Business, del’Université de New York.

Il a détaillé les perspectivesmondiales de croissance en2012 sur le sitewww.roubini.com

25.01.2012

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l’austérité. Le coût d’une crise politique et socialeserait trop élevé. Au plan européen, je pense que laBCE devrait baisser ses taux d’intérêt et accroître l’as-souplissement monétaire (QE) ainsi que se transfor-mer en prêteur de dernier ressort. Ensuite, la valeurde l’euro devrait baisser de 20 à 30%. Puis, il faudraitcontrebalancer par un soutien budgétaire du centrel’ajustement budgétaire de la périphérie. Enfin, il fau-drait créer un processus de mutualisation de la dette.

– Est-ce que l’Europe sera plus riche qu’aujourd’hui?

Nr – Tout dépendra de la capacité des pays à réfor-mer leurs structures et à améliorer leur productivité.Cela passe non seulement par un équilibre des bud-gets mais aussi par la libéralisation des marchés dutravail. Au cours de la prochaine décennie, il y aurades gagnants et des perdants. L’Allemagne figureraau sein des premiers alors que la Grèce et le Portugalappartiendront aux seconds.

– quel est votre scénario pour les marchésfinanciers?

Nr – Le dollar devrait se renforcer vis-à-vis de l’euroen raison de la crise de la zone euro. Sur les marchés,il existe de nombreux risques de chocs majeurs. Lesinvestisseurs devraient adopter une politique défen-sive.

– Le débat est vif sur les réformes du capitalisme.quelle est votre position à cet égard?

Nr – Il y a une crise du capitalisme, mais ni le socia-lisme ni le communisme ne fonctionne. Le capitalis-me conduit à des cycles économiques, des phases debulles et de crises, et des inégalités croissantes.Beaucoup reste à faire. Il est crucial de réduire lesdéficits budgétaires, de diminuer les dépenses desEtats et d’accroître les impôts. De plus, la classemoyenne paie un fardeau fiscal trop lourd par rap-port aux plus riches.

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Je suis resté longtemps sans reprendre ma plume mais jeme devais de transposer la crise actuelle AFIN d’en retirerles éléments essentiels épurés des multiples interpréta-

tions perturbantes détaillées par la masse des médias.

En fait, la cyclologie fait appel à beaucoup de choses.Dernièrement, les cycles conjoncturels, les cycles de KRESS etde KONDRATIEFF anéantissaient tous nos espoirs de gainsavant l’an 2014 au plus tôt. Cette position est toujours valablecompte tenu du contexte très critique des obligations souve-raines.

La chute boursière a été si terrible que beaucoup d’investis-seurs ont préféré jeter le gant. Rester anxieux ne sert à rien. Ilfaut réfléchir avant d’investir. Si, votre raisonnement écono-mique vous conduit à prendre parfois des initiatives désespé-rées, votre portefeuille risque d’en prendre un sérieux coup etcela, vous allez le regretter bien longtemps.

Vous vous devez aussi de regarder le comportement des per-sonnes relativement bien informées et vous devez examinercomment réagissent les personnes qui suivent les informa-tions ésotériques traditionnelles. Il est en effet important de sedemander ce que sera 2012 ? Une année morne et triste ou,comme la bourse anticipe, une année qui prépare le redresse-ment de 2013-2014 grâce à l’échéance électorale américaine,grâce à l’année bénéfique du dragon, grâce au chiffre deuxde la décennie, grâce au retour des achats en novembre etdes ventes en mai ; que sais-je encore ? Et bien oui, allons-nous entrer dans une zone « métal », « terre » ou « eau » citéepar les Chinois ? C’est la bonne année du dragon qui vient decommencer. Continuons l’ésotérique. 2012, c’est aussi une année avec unmois de janvier comme toutes les autres années.

Même si janvier n'est pas encore terminé, il est fort pro-bable que le marché boursier finira le mois en affichant ungain.

Ce fait a même été analysé par des universités qui en arriventà la conclusion que se baser sur l’effet acheteur de janvierrevient à faire un simple buy and hold, ni plus, ni moins per-formant.

D’autres se demandent pourquoi le simple fait de trouver unebourse haussière aux USA en janvier aurait nécessairementdes implications pour la poursuite de l’évolution des boursesdans les autres pays.

On se dit aussi que ce baromètre a perdu de son efficacité aufil des ans et que si 2012 termine en hausse, ce ne sera jamaisqu’un coup de chance.

Il y a bien entendu, ceux qui y croient fermement et affirmentque l’année 2012 a 74 % de chances de voir une augmenta-tion des cours pendant les onze premiers mois de l’année.Mais, beaucoup d’autres mois peuvent aussi faire figure debaromètres, notamment avril et novembre. Statistiquement,ces deux mois ont de plus grandes capacités prévisionnellesque janvier.

Cela revient à dire, que suivre janvier, c’est entrer en bourse ànos risques et périls. Il est plus sage de dire aux novices, que lemarché boursier continuera à grimper en 2012 si les perspec-tives de bénéfices des entreprises s’améliorent au-delà desattentes et non pas, parce que les cinq premiers jours de jan-vier ont été excellents.

M A C R O E C O S o U S L A P L U M E D E

2003-2012 Même envolée boursière

roger LECUT===Professeur deCyclologie boursièreINVESTA Academy

29.01.2012

Malheureusement, le soutien statistique avec ce baromètrede janvier est fragile. Il semble signifier qu’il y aura la haussepour toute l’année, mais en réalité, il suggère que, s’il y ahausse, ce ne sera pas parce que le marché boursier a eu unsolide premier mois de l'année. Le soutien statistique assez douteux du mois de janvier a étéépluché par une multitude de fondamentalistes qui en arri-vent à diverses conclusions.

Les tendances à la hausse qui ont débuté en débutd’octobre restent intactes pour les principaux indices et lesmarchés pourraient encore grimper considérablement dansles mois à venir du fait que les cours évoluent grandementau-dessus de leur moyenne à 150 jours. Toutefois, dans le court terme, entrer en bourse peut fairepeur.

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L’analyse technique nous donne un réconfort important maisprésente déjà des options de retournement de tendance àcourt terme. Nous allons buter contre la résistance de 12810 datant d’avril2011 ; la correction pourrait survenir à ce moment-là ; d’au-tant plus, que la croyance de vendre en mai pour racheter ennovembre est bien ancrée chez une multitude d’investisseurs.

Beaucoup de sociétés ont déjà prévu des bénéfices en correc-tion et le marché a réagi positivement. Ce marché est toujoursaux aguets et friands de nouvelles. Le monde des entrepriseset notamment les grands noms ont déjà annoncé leurs per-spectives. Les nouvelles vont se faire moins nombreuses et lesinvestisseurs vont, au lieu de lire les manchettes, opérer pareux-mêmes et ce sera une bourse émotionnelle qui fera sonapparition très bientôt.

Il faut se dire que vendre de temps à autre, même à perte, n’estpas mauvais. On retrouve des liquidités qui permettent de réin-vestir et de moyenner plus bas des valeurs qui ont votre préfé-rence dans les portefeuilles. Vous gagnez ainsi en flexibilité. Si lavaleur chute à nouveau, vous avez vendu une partie et votreperte est moins grande. Si la valeur monte, vous avez encoreune moitié de votre position pour en profiter.

Si, la valeur chute avec la correction attendue, vous réinvestis-sez le montant de votre vente préalable et votre prix derevient de la position diminue. Après la reprise, vous pourrezdonc en sortir plus vite en cas de besoin car la perte vous sem-blera moins importante.

Reste le coté fondamental et les données économiques. Abrève échéance, rien de rassurant. Mauvaise performance endécembre des ventes de maisons neuves aux USA avec unrésultat inférieur de 6 % à celui de l’année précédente. C’est lapire performance depuis 1963.

Bonne nouvelle cependant : la FED a annoncé qu’elle n'a pasl'intention d'augmenter le taux d'intérêt proche de zéro jus-qu'en 2014. Elle voit la faiblesse continue de l'économie etpense que la hausse de l'inflation n’est pas pour demain ; ellesera contrôlée à 2 %.

Quant aux sociétés, j’avais conseillé notamment CATERPILLARqui vient de faire un carton.

Caterpillar a fait état d'un bond de ses revenus de 35% depuisl'an dernier tandis que le bénéfice a grimpé de 60%. Pourtant,la croissance ne s'arrête pas là.

En 2012, le bénéfice attendu de Caterpillar pourrait faire un autre bond de 25%. Certains pensent avec raison (celle-ci

n’arrange pas tout le MONDE) que la clé de la croissance deCaterpillar, c'est qu'il est mondial. Comme nouvelles prévi-sions, Caterpillar pense à une croissance mondiale de 3,3%.Ce chiffre est donc haussier car supérieur aux 3 % estimés dela croissance économique des USA. Toutefois, Caterpillar estinstallé en Asie et le taux de croissance projeté de l'Asie est de6,5%. Caterpillar vient de voir son chiffre d'affaires grimper de49% avec un saut dans sa région Asie-Pacifique. C’est son plusfort gain des ventes dans une région.

Le taux de croissance des bénéfices de ces sociétés US peutdépasser de loin les taux de croissance calculés dans leur paysd’origine et atteindre déjà 5% à 10% dans beaucoup de mar-chés émergents. Mais bien entendu, le revers ne tardera pas àarriver. Le prix de la main d’œuvre dans ses pays, va, avec lahausse de l’inflation, rendre inopportune, l’implantation de nou-velles usines hors des USA. Au besoin, certains rapatrieront leursentreprises sur leurs terres d’origine.

Cela recréera de l’emploi et qui dit emploi dit richesse desconsommateurs et nouvelles dépenses en perspectives. Après larécession, ce sera le grand départ pour un nouveau cycle haus-sier. Encore deux années de patience mais n’oubliez surtout pasque la bourse anticipe d’au moins six mois en temps normal etd’une bonne année en temps de crise.

Je vous rappelle que nous sommes en plein dans la période laplus pénible ; celle où tous les cycles annuels comprenant aussiles 120 ans du Grand Super cycle évoluent tous en phase

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A vrai dire, depuis mon conseil, le titre avait vacillé commetous les autres.Maintenant, il est revenu à son niveau d’avril 2011. Celadémontre très bien que le massacre des valeurs n’est pasnécessairement un grand malheur lorsque vous investissezdans une valeur de qualité suivie bien entendu par les insti-tutionnels.Ici, le trait continu dans le graphique représente l’accumula-tion ou la distribution des titres par les grands investisseurs etils avaient raison de conserver Caterpillar qui soutient latenue du Dow Jones de toutes ses forces grâce à son solidequatrième trimestre.

Contrairement à ce que pense OBAMA, il serait donc plusintéressant pour les blue-chip d’être établis hors des USA carle profil de croissance dépasse de loin, celui d’une installationaux USA.Des marchés comme la Chine, l'Inde et le Brésil croissentencore à des taux hors normes et les consommateurs locauxqui commencent à s’enrichir consomment déjà des produitsde luxe comme par exemple, le Coca-Cola.

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finale vers le bas. Cet événement n'a plus été vu depuis lesannées 1890 et, comme nous nous dirigeons de plus en plusvers la période fatidique de 2013-2014, toute tentative de relan-ce de l'économie aura peu de chances de réussir.

Je confirme que récession (elle est officielle) et cycle drama-tique feront qu’en 2012 aucun des grands cycles à longterme ne sera dans une phase ascendante. De plus, le cyclede Kondratieff se débat avec son époque hivernale et vaengendrer moult conflits sociaux et risques de guerre. (on yest avec le détroit d’Ormuz et les grèves générales si pasnationales) On doit en effet apurer les dettes de la durée du cycle avantla remontée printanière de l’économie et il est bon de se rap-peler que 15.000 milliards de dollars d’actifs financiers sonten train de partir en fumée. La Grèce et son problème, vousconnaissez mais le Portugal et puis peut être l’Irlande etl’Italie, très bientôt feront la une des journaux ; l’Euro sera surla sellette mais il conservera sa place de monnaie mondiale.Certains pensent qu’il viendra finalement après le dollar etle Yuan.

Mais le soleil brillera à nouveau et déjà, des opportunités se pré-sentent : les matières premières sont à la hausse, des emploisnouveaux commencent à se créer. Le Monde va changer et leshabitants devront se plier à de nouvelles disciplines en matièrede chauffage, éclairage, pollution, émission CO2.

Des grandes fusions auront lieu, des centres de décision vont sedéplacer, des centres de production historiques vont disparaît-re et faire place à de nouveaux secteurs. Les jeunes investisseursverront leur portefeuille prendre de la valeur et beaucoup pren-dront à nouveau le chemin de la bourse. Nous aurons fait letour du cycle de Kondratieff. Reste à régler le nouveau timingd’investissement. Mais, il ne faut pas s’emballer trop vite. Il y a des indicateurs jadisappréciés, qui montrent encore des signes, soit de faiblesse, soitde niveau plancher. .

Une plongée du BDI à moins de 2000 et maintenant à 1013 etvenant de 11793 en 2008 a de quoi donner le vertige.Est-ce un avertissement sérieux avec les évènements du golfePersique ? Où, comme certains le laissent sousentendre,

le fait que les ventes récentes de titres du Trésor américain com-mencent à prendre de l'ampleur. Un regard sur le tableau desprincipaux détenteurs des obligations US doit nous donner deprécieuses indications.

Depuis trois semaines, le Baltic Dry Index (BDI), qui est unemesure des prix du transport des marchandises de haute meret est utilisé par les investisseurs depuis plus d'un siècle commeun indicateur avancé de l'activité économique, plonge pourdes raisons peu claires.Certains disent que c’est peut-être saisonnier ou peut-être desfacteurs climatiques et d’autres disent que c’est peut-êtrequelque chose de plus sérieux. Un ralentissement de l’écono-mie chinoise ou européenne pourrait avoir des conséquencesà plus long terme sur le commerce mondial. Est-ce cela qui sepasse actuellement ?

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Il est clair que la Russie se dégage largement de sesactifs obligataires américains.

Les derniers chiffres montrent que les avoirs chinois en trésorerie US sont à leur plus bas niveau.Il faut savoir, qu’en finance, le procesus de rapatriement de la dette est inflationniste, et que sicela se faisait dans une panique désordonnée, nouspourrions avoir un certain nombre de conséquencesindésirables.

Les niveaux d’intérêt à court terme ont chuté à desniveaux correspondant à ceux observés en avrildernier et cela a provoqué le maintien du hautniveau boursier.

Cet indicateur est sur le point de donner unbreak out. Il faut briser la résistance. Cela est faisable et la Boursepourrait ainsi continuer à grimper. Dans le cas contraire, la correctionnouvelle serait assezrapide.

Les institutionnels sont full invest sauf dans le secteurpharmaceutique. Ils commencent à se dégager en alter-nant journées d’achat et journées de vente mais le tra-ding est leur métier.

Nous ne sommes plus que 15.9 % du sommet d’octobre 2007.Près de 35 mois après son plus bas, l’indice SP-50 est enpasse de récupérer totalement sa perte.Croisons les doigts.

Je pense que nous pourrions être en 2012, à la veille d’unnouveau Bull-Market de 5 ans comme nous l’avons connuen mars 2003 après un déclin de 49.26% et une longue des-cente aux enfers de 30.5 mois.A cette époque, plus personne n’osait investir et les indica-teurs évoluaient tous en zone rouge.Lorsque j’ai recommandé d’investir à cette époque, j’ai reçudes propos peu élogieux et pourtant j’avais raison.A vous de voir en ce moment, mais sachez que 2012 seratrès volatil.

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Nous devrions nous attendre à un regain d’inflation partoutdans le monde. Pris à la gorge, les gouvernements de toute laplanète laisseront les économistes autoriser de nouveaux QE,c’est à dire que l’impression de billets de banque deviendra uneactivité importante qualifiée de nécessaire pour stimuler l’écono-mie.En raison de cette inflation, il est possible que l'indice S & P grim-pe à 2700 car l’indice représente, il ne faut pas l’oublier, desactifs tangibles. Une usine est une usine et des biens restent desbiens. Ce qui change, c’est le coût. Dans dix ans, en toutelogique, on ne pourra acheter avec 2700 $ plus de biens quel’on n’en achète aujourd’hui avec 1250 $.

Devant un tel développement d’informations nettementmoins négatives, je prendrais quelques positions dans desvaleurs nettement matraquées. Tiens, à ce propos, je vous aisouvent entretenu des terres rares et des valeurs du secteurde l’uranium. Que deviennent ces valeurs ?

Une valeur qui est devenue quasi une énigme estMOLYCORP ; après avoir été encensée et gravit tous leséchelons, elle a été critiquée par quasi tous les médias et lachute a été désastreuse. Les fameuses terres rares seraientsurestimées et leur valeur marchande devrait s’effondrer àla libération du marché par la Chine. Mais…..

Je conseille aussi de se couvrir avec des valeurs de matièrespremières. Elles souffrent toujours de l’inflation et des réces-sions, c’est un fait historique. Mais, lorsque l’on s’aperçoitque ce sont des biens indispensables à l’économie, les prixdes actions bondissent avec une volatilité extrême et retro-uvent une valeur réelle sans problème.

J’espère que cette première gazette de l’année vous rendrale moral et que vous commencerez à constituer un porte-feuille de qualité qui vous permettra de récupérer unebonne partie de vos pertes. Restez méfiant des valeurs ban-caires et des financières en général.

N’hésitez pas à consulter mon article et TOUS leurs graphiques sur le site www.gazette-investisseur.com etwww.bourse-attitude.co

Le SP-500 était à 1115 au début de 2010 et à 1257 en find’année. Il enregistre ainsi une hausse de 13 % ce qui estlégèrement mieux que la moyenne dans les bonnesdécennies depuis 200 ans.Bien entendu, cela ne garantit pas une hausse certainecette année, mais avec un tel commencement de décade,nous pourrions bien évoluer même au-delà de la lignerouge jusque la fin des 10 ans.D’ailleurs, sur cette base, les chinois s’attendent à ce que leS&P atteigne 1360 d’ici la fin de 2012, puis 1460 (en 2013),1670 (en 2014), et 1980 (en 2015.On serait vers 200 en 2016-2017, à 2520 en 2018 et 2700en 2019.Faut y croire !!! mais bien entendu, la crise actuelle n’aaucun repère historique. Nous sommes à la fin d’un cycledes monnaies et nos intellectuels finiront bien par trouverune solution. Il est en effet impensable que nous retour-nions au troc pour payer nos besoins.

Pour les Chinois, nous entrons en 2012, le 4 février, annéedu dragon, de l’eau et de la terre.Ces deux éléments ont un historique positif pour la bourseet notre calendrier boursier est donc positif.Attention, c’est tout à fait ésotérique comme raisonne-ment, mais les chinois pensent et règlent leurs achats enfonction des incidences de ce tableau.L’année sera positive mais … rien ne le garantit. Disons queles astres et autres signes de croyance populaire sont favo-rables à un marché haussier.Ne vous attendez pas à ce que le marché monte de moisen mois, ni tous les mois. Il y aura des revers, voire des pan-iques bref, les chinois voient un pic possible en avril et endécembre. Ils pensent aussi à des corrections vers juin etoctobre

En ce qui concerne l’uranium, l’Inde et la Chine ont annoncédes objectifs ambitieux avec des plans pluriannuels de déve-loppement nucléaire à partir de 2011..En particulier, la Chine a annoncé son intention d'augmentersa capacité nucléaire de huit fois avant la fin de la décennie,tandis que l'Inde envisage d'augmenter sa production d'éner-gie nucléaire de treize fois. Il semble presque inévitable quela demande d'uranium à partir de la Chine et de l'Inde, entreautres, et des pays riches d'Asie pourraient annoncer desinitiatives similaires dans d’autres pays. Les demandes vontcommencer à dépasser l'offre d'uranium et cela pourraitcréer des pénuries dramatiques et des pics de prix à la fois del'uranium et des actions des producteurs d'uranium.

Au mois d’août, un dirigeant réinvestit dans la valeur quis’effondre. Il achète 4200 titres pour 248.000 $.Il en perd la moitié en quelques mois. En décembre, ilachète à nouveau 5000 titres pour 140.000 $.Des articles crient à l’incompétence de ce dirigeant etdégradent la valeur à tour de bras.

D’autres commencent à saisir l’opportunité de détenir lavaleur à meilleur compte et miracle, un analyste chevronnécite que MOLYCORP pourrait bien avoir une cotation à 3chiffres en 2012.La Chine pourrait même lui acheter des matières premières !!Au fait, qui s’est rempli les poches de probables bonnesactions et cela à un des prix les plus bradés ?

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Pendant le mois de janvier 2012, la Banque Degroofa organisé des sessions d’information dans plu-sieurs villes de Belgique sur les dernières évolutions

fiscales. Les mesures fiscales sont reprises dans la Loi por-tant sur les dispositions diverses du 28 décembre 2011,parue dans le Moniteur Belge du 30 décembre 2011.C’est le spécialiste de la banque privée, Monsieur OlivierVan Bellegem, qui a pris la parole. Assurément l’assistan-ce présente n’avait pas l’air d’être satisfaite des récentesreformes fiscales. Á leurs yeux ce n’est pas seulement lesgens qui travaillent qui paient la facture de la crise, maisaussi les investisseurs privés qui prennent des risquesbien pondérés en mettant du capital à la disposition desentreprises, qui à leur tour donnent de l’emploi et génè-rent de la prospérité. La nouvelle réforme fiscale concer-nant les revenus mobiliers change dès à présent de nom-breuses règles et principes dans le domaine. La presse ena déjà communiqué beaucoup et a abordé en mêmetemps le climat d’incertitude fiscale qui règne actuelle-ment, peu propice à rétablir la confiance des consomma-teurs.

Il est connu que notre gouvernement est en permanen-ce à la recherche d’argent auprès de ces citoyens.Certains partis politiques en Belgique ne cachentd’ailleurs même plus qu’ils souhaitent récupérer de l’ar-gent chez les riches – ce qui signifie en réalité chez lepetit épargnant et l’investisseur modeste. Dans la presse(La Libre Belgique, p.7 du 26 janvier 2012) Mr ThierryGiet, le président faisant fonction du Parti Socialiste,

exprimait son idée de taxer toute plus-value boursière. LaBelgique se prépare-t-elle au lancement au niveau natio-nal d’un plan de financement comparable à celui lancéen mars 1982, c’est à dire il y a exactement 30 ans?

Pourtant selon le spécialiste de la Banque Degroof,Monsieur Olivier Van Bellegem, il y a des éléments dansla réforme fiscale qui atténuent le bouleversementannoncé et la confusion naissante. La réforme aurait puêtre pire. Il évoque quelques exemples: on a échappé àun impôt sur la fortune, il n’y a pas de taxation de la plus-value sur actions, pas de hausse de la TVA, pas de nou-velle DLU (une déclaration libératoire unique), pas derefonte du traitement fiscal des SICAVs ou des Branches21, 23 ou 26. et pas encore de refonte approfondie de lafiscalité immobilière. Mais cela démontre en même tempsque les futurs gouvernements pourraient penser qu’ilsont encore de la marge. Selon les rumeurs dans l’auditoi-re de Monsieur Van Bellegem, c’est pourtant tout à fait lecontraire: on est occupé à anéantir la future prospérité etla croissance.

En bref les nouveaux taux du précompte mobilier serontd’application sur les revenus attribués ou mis en paie-ment à partir du 1er janvier 2012. Les intérêts et les divi-dendes qui étaient soumis à une retenue d'impôt de 15%, sont taxés à 21 % à partir de cette année. C'est parexemple le cas pour les intérêts des placements à terme,intérêts d’obligation, dividende VVPR, dividende desociété (patrimoniale) constituée après le 01 janvier1994, dividende SICAV/SICAF belge, dividendeSICAV/SICAF étrangère créée après le 01 janvier 1994 ouayant le passeport européen, SICAFI non résidentielle.

Il y a aussi une cotisation supplémentaire de 4% pour despersonnes physiques -contribuables belges- qui encais-sent plus de 20.000 euros de dividendes et/ou intérêtspar an. Cette cotisation est due sur les intérêts et/ou divi-dendes (taxés à 21 %) qui excèdent le montant des20.000 euros par an. Pour les contribuables faisant unedéclaration commune, le montant de 20.000 euros secalcule par personne. L'exemption d’intérêt (1.770 euros)sur les comptes d'épargne et les actions de coopérationne compte pas dans le calcul des 20 000 euros. Si on tou-che plus de 1.770 euros d’intérêts sur un compte épargneréglementé, on paie 15% de taux de précompte mobilier.La cotisation de 4% n’est pas due pour les intérêts du

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fin du caractère libératoire duprécompte mobilier en Belgique

Patrick DECEUNINCK= = =rédacteur

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dernier Bon d’État, sur les dividendes précomptés à 25 %et sur les boni de liquidation.

Désormais les contribuables doivent donc mentionnerdans leur déclaration fiscale tous les revenus mobiliersnon soumis à la taxe de 4%. Avant la réforme, une per-sonne physique qui encaissait des dividendes ou desintérêts, subissait une retenue fiscale à la source sur cesrevenus sous la forme du précompte mobilier. Cette rete-nue sous forme de précompte mobilier était libératoire.Le contribuable personne physique ne devait plus lesdéclarer dans sa déclaration d’impôts. Depuis lors ce pré-compte n’est plus libératoire et sera en outre augmentédes additionnels communaux. Si le contribuable ne faitpas de déclaration, il risque d’encourir des amendesadministratives (de 50 à 1.250 EUR), voire pénales dansle pire des cas.

La clé de voûte de cette reforme fiscale est la communi-cation au point central de la Banque nationale deBelgique par celui qui prélève. Les principes sont simpleset efficaces. Celui qui prélève et verse le précompte mobi-lier (les banques) retient seulement le précompte mobi-lier (10, 15, 21 ou 25 %) et pas la cotisation supplémen-taire de 4%. La banque et/ou l’émetteur envoient l’iden-tité et les intérêts et dividendes encaissés à un point cen-tral à la Banque national de Belgique. Si le contribuablen’autorise pas sa banque à communiquer le montant deses revenus mobiliers, la cotisation de 4% sera prélevéequand il perçoit ses revenus, en même temps que le pré-compte mobilier. Le contribuable a toutefois la possibilitéd’obtenir le remboursement de l’excédent de la cotisa-tion prélevée via sa déclaration fiscale. Remarquons quele montant des intérêts et dividendes ayant été précomp-té à 25% fera l’objet d’une communication automatiqueau poste central! Le Belge perd donc l’anonymat de toutou partie de son épargne. Il semble clair que ces réformesconstituent un instrument de base pour la création d’uncadastre des fortunes. Mesurer et inventorier c’est savoir!

Pour préserver une discrétion maximale de ses avoirsmobiliers, il y trois possibilités. La première est d’éviterd’encaisser des dividendes soumis à un précompte de 25% (fini avec le style d’investissement de dividendes?). Plusdraconienne est la possibilité d’avoir la non perceptiond’intérêts et dividendes. Le juste milieu passe par le paie-ment de la cotisation supplémentaire de 4 %.

Il est clair que l’épargnant modeste qui possède des titresdoit de plus en plus maîtriser la fiscalité, et que lesbanques deviennent des bureaux de recette fiscale. Lecontribuable doit d’abord savoir si le produit est soumis

ou non à la cotisation supplémentaire de 4% et si le pro-duit est inclus ou non dans le calcul des 20.000 euros. Parexemple le dividende de AB Inbev sans strip VVPR n’estpas soumis à la cotisation de 4% (déjà taxé à 25%) etentre en ligne de compte en premier lieu pour le calculdes 20.000 euros. Puis, pour chaque produit financier,l’épargnant doit savoir si la banque ou l’émetteur fait lacommunication au point central de la Banque nationalede Belgique. La communication ne sera pas faite (anony-mat) s’il acquitte la cotisation supplémentaire de 4%. Lecontribuable doit donner des directives dans ce sens àson intermédiaire financier. Mais comme déjà dit plushaut les dividendes précomptés à 25% (exemple ABInbev sans strip VVPR) sont communiqués automatique-ment au point central. Et ce n’est pas tout. Le contribua-ble-investisseur doit également penser à sa déclarationfiscale et ce pour la première fois en 2013 pour les reve-nus de 2012. L’administration fiscale devra donc créerquelques codes et cases supplémentaires pour déclarerses revenus mobiliers. La simplification administrative nesera clairement pas pour demain. A côté de cette chargeadministrative pour gérer son portefeuille, Mr VanBellegem a aussi souligné qu’il n’y pas du tout d’harmo-nisation des taux d’imposition (15%, 21% et 25%).

Il n’est pas nécessaire de nous répéter que nous vivonsen des temps incertains, mais on ne s’accoutume pas.Pour qui n’est pas économiste, spécialiste ou fiscaliste, ilest difficile de donner du sens à la crise actuelle.Pourquoi les travailleurs ordinaires, l'épargnant et l'inves-tisseur modeste – qui n’a jamais spéculé – doivent-ilspayer le prix de la crise du logement qui a démarré il y aquelques années en Amérique.

De plus, le climat d’incertitude fiscale en Belgique qui nedate pas d’hier est encore renforcé par les nouvellesmesures du gouvernement «Elio» (Di Rupo) I. On peut sedemander si la réforme fiscale actuelle n’est pas le prélu-de d’une autre finalité encore inconnue. La tendance estclaire.

Note de la rédaction: Si vous avez des questions concer-nant le prélèvement supplémentaire et les répercussions fis-cales de votre situation personnelle, nous vous encoura-geons à contacter votre conseiller fiscal.

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Le pessimisme est-il partout ?

Le World Economic Forums’est tenu à Davos pen-dant la dernière semaine

du mois de janvier 2012. Cetévénement qui rassemblechaque année une élite estl’endroit privilégié de débatsstimulants. Environ 2600 déci-deurs politiques et écono-miques de haut niveau étaientprésents. Cette année, c’est lepessimisme qui régnait. La tour

d’ivoire tremblait. La scission entre Europe et les Etats-Unis devenant de plus en plus visible. La Crise du crédit acommencé en en août 2007 en Amérique a entraîné unerécession imminente en Europe. Selon Mario Draghi, leprésident de la Banque Centrale Européenne, la réces-sion naissante en Europe crée des troubles dans le restedu monde. Christine Lagarde, directeur IMF, se montraitpessimiste sur l’actuel bilan de la Grèce. En Europe, leprocessus décideur démocratique avance lentement etest parfois hypothéqué par des élections. Commechaque année, Davos ne publie ni de rapports, ni deconclusions, non plus de programme avec points d’ac-tions. C'est un événement au top du networking, oùchaque participant prend des notes personnelles. Á cestade, il est certain que il ou elle appartienent assurémentau cercle des mieux informés du monde. Espérons quecela soit une garantie pour prendre de bonnes décisionspolitiques ou économiques.

Un autre événement de référence « The Brussels ThinkTank Dialogue ». a eu lieu à The Hotel (Boulevard deWaterloo- 1000 Bruxelles) le 31 janvier 2012: Cet événe-ment était organisé par plusieurs think tanks (a savoir:Bruegel, Bertelsmann Stiftung, Center for EuropeanPolicy Studies (CEPS), Confrontations Europe, Egmont,European Policy Center (EPC), Friends of Europe, IFRI,Madariaga, Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP)). Lethème de la journée était: « Solidarity and Austerity ».Lors des séances et débats, certaines préoccupationssont revenues aux premiers plans tels que commentcréer de la croissance, quel sera l’impact social de la criseet quel sera le futur du budget Européen. On a pu cons-tater que l’Union Européenne n’a pas réagi de la façon laplus adéquate aux récents bouleversements dans lemonde arabe (le printemps arabe). Que peut fairel’Europe pour consolider le processus démocratique dansces pays Arabes? Plusieurs défis étaient mis sur la table.Par exemple le besoin à court terme pour l’Europe de

restaurer la confiance des marchés financiers. C’est dansle fond une combinaison de « crisis-management » et decrise de « leaderschip » au sein de l’Union Européenne.En un mot, l'architecture actuelle du gouvernement éco-nomique, avec ses biais prononcés en faveur de la conso-lidation budgétaire, semble ignorer - ou même contrecar-rer- les objectifs à long terme ou «croissance inclusive» etl'inclusion sociale stipulée dans la stratégie Europe 2020de l'Union Européenne.

Un autre événement Européen de référence aura lieuentre le 22-25 mars 2012 à Deauville, situé au cœur de laNormandie, entre la mer et la campagne, une petite villebien connue de seulement 4500 habitants. Il s’agit de la24ème édition des réunions au sommet à Deauville quirassemble annuellement près de 300 personnes, essen-tiellement des dirigeants d’entreprises belges, autourd’un programme de conférences et de workshop sur dessujets d’actualité. L’ambiance conviviale est particulière-ment favorable au networking qui aura lieu à l’HôtelRoyal de Deauville! De nombreuses questions sont àl’agenda de ce sommet. Sept thèmes seront abordés.Face aux pays émergents, l’Europe est-elle condamnéeau déclin économique? Comment réagir. Ni les écono-mistes, ni les politiques ne s’accordent sur une stratégieface à la crise. Austérité, relance… qui croire? Jusqu’oùfaut-il ‘’plumer’’ les riches fiscalement pour aider les pluspauvres? Confrontés à la crise, peut-on organiser uneconcertation sociale plus responsable et plus humaine?L’Allemagne montre-t-elle la voie? Peut-on encore faireconfiance en nos banquiers? Quelle banque pour l’ave-nir? Est-il ‘ ’politiquement correct ’’ de demander auxchômeurs une prestation en faveur de la collectivité?N’est-il pas temps de réformer les allocations de chômage?Les agences de notations: trouble-fêtes ou garde-fous?Beaucoup de questions se posent. Et l’on est curieux desavoir si les réponses vont suivre. Jacques Delors, ungrand Européen nous donnait l’exemple le 25 mars2011: « Je plaide pour le pessimisme de la raison et del'optimisme illimité: le ratio du pessimisme à l'optimismede la volonté ». « C'est ma devise, qui est explicitementopposée à l'optimisme comme une forme de naïveté. Jesuis très rationnel et analytique ». C'est clair que son butest d’arriver à une l'Europe plus fédérale, malgré l’interro-gation de la presse nationale et internationale quant àl’avenir de l’Europe et son orientation (l’industrie).

http://www.liberales.be/interviews/delors

Patrick DECEUNINCK= = =rédacteur

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Comme anticipé par l’équipe de LEAP/E2020, la peur lar-gement entretenue par la City de Londres et Wall Streetd’un éclatement de la zone Euro à l’occasion de la crise

de la dette grecque s’est avérée infondée. L’Euroland sort trèsrenforcé de cet épisode violemment conflictuel avec ses « alliésnaturels ». Selon notre équipe, 2012 va donc marquer le pointde départ de la pérennisation d’une nouvelle puissance globa-le, l’Euroland. Cette évolution reste néanmoins conditionné à laquestion de sa démocratisation comme nous l’analysons dansce GEAB N°62, à travers les trois séquences de l’évolution del’Euroland 2012-2016. Ces cinq années vont conduire lesEuropéens a influencer profondément un rééquilibrage géopo-litique mondial tandis qu’en interne une phase radicalementnouvelle de l’intégration européenne s’ouvre dans les mois àvenir. Par ailleurs, ce numéro du GEAB anticipe l’évolution duDollar US comme devise dominante des transactions commer-ciales mondiales. Les années 2012 et 2013 vont en effet appor-ter de grands bouleversements dans ce domaine affectantdirectement le commerce global comme la puissance respectivedes devises concernées. Outre les recommandations concer-nant les devises, l’or, la Grèce, la Russie, l’économie américaineet les bourses, LEAP/E2020 propose en avant-première dans ceGEAB N°62 un extrait du prochain livre à paraître en Mars 2012aux Editions Anticipolis intitulé « 2015 : La grande chute de l’im-mobilier occidental » de Sylvain Périfel et Philippe Schneider.

Pour ce communiqué public, LEAP/E2020 a choisi de présenterses anticipations sur la première des trois séquences d’Euroland2012-2016.

Comme annoncé précédemment, LEAP/E2020 présente dansce GEAB N°62 ses anticipations pour l'Europe sur la période2012-2016. Dans le contexte de crise systémique globale, pourles européens, deux tendances stratégiques vont marquer cescinq années : d'une part la pérennisation de l'Euroland commenouvelle puissance globale à part entière (1) ; et d'autre part,l'impératif absolu pour les élites européennes de lever l'hypo-thèque démocratique qui pèse désormais lourdement sur leprocessus d'intégration européenne. Notre équipe analyse dansce GEAB N°62 pourquoi à partir de la seconde moitié de 2012,les conditions seront optimales pour que l'Euroland puisse assu-mer pleinement ces deux tendances (2). Les défis économiques,financiers, stratégiques et politiques restent bien entendu nom-breux pour les Européens ; mais, avec l'entrée de la crise systé-mique globale dans sa phase de recomposition des équilibresgéopolitiques mondiaux, avec l'Euroland, ils disposent d'un «nouveau souverain » capable d'influencer positivement les pro-

cessus en cours (3). Cette capacité reste bien entendu condition-née à la légitimation démocratique de l'ensemble de la gouver-nance de l'Euroland. De 2012 à 2016, trois séquences majeuresvont caractériser la pérennisation de l'Euroland comme souve-rain à part entière et la levée de l'hypothèque démocratique.

Avant d'entrer dans le détail du cas européen, notre équipe sou-haite rappeler que la grande différence aujourd'hui entre l'anti-cipation de l'évolution des Etats-Unis et celle de l'Europe tient aufait que les Etats-Unis ont un système politico-institutionnelarchaique et complètement paralysé, alors que l'intégrationeuropéenne possède une forte dynamique associée à une gran-de souplesse institutionnelle. L'absence de réformes majeuresaux Etats-Unis depuis le début de la crise en 2008 comparée àl'impressionnante série de bonds institutionnels européensdepuis mi-2010 (des évolutions jugées impossibles par beau-coup il y a encore deux ans) en offre une frappante illustration.Dans le cas américain, la question de l'anticipation des événe-ments impose donc de pouvoir identifier les points de ruptured'un système sclérosé. Dans le cas européen, il s'agit en revan-che de cibler les processus en cours et d'évaluer leur rythme dedéveloppement (4). Ce qui est en fait beaucoup plus simplequand, comme LEAP/E2020, on connaît bien le fonctionne-ment institutionnel européen et qu'on dispose de bons capteursdans l'opinion publique des différents Etats-membres (5).

Dernier point de préambule, le processus décisionnel européenva considérablement s'améliorer pour ce qui est de l'Eurolandpuisque désormais seuls les pays partageant l'Euro prendrontles décisions. C'est d'ailleurs l'un des grands mérites de cesannées de crise que d'avoir enfin clarifié une situation aberran-te qui voyait des pays hors zone Euro, voire anti-Euro (comme leRoyaume-Uni), participer aux décisions sur l'Euro. Mais néan-moins, la nature même du processus de décision européen,impliquant négociations et compromis, continuera à le montrercomme chaotique et lent, par opposition aux prises de décisionsnationales. Il le sera beaucoup moins qu'avant, mais toujoursquand même parce que c'est la caractéristique même du fonc-tionnement de l'intégration européenne ; c'est aussi in fine unede ses conditions d'efficacité, pour que chaque Etat appliquebien les mesures décidées.

Maintenant, passons à l'analyse des trois séquences majeuresqui vont caractérisées la période 2012-2016. Ces trois séquen-ces ont été présentées de manière disjointes pour des raisons declarté ; mais il est bien entendu évident qu'elles sont imbriquéesles unes dans les autres.

Crise systémique globale

Communiqué public GEABN°62 15 février 2012disponible à la salle multimedia Investa

Euroland 2012-2016: Pérennisation d’une nouvelle puissanceglobale sous condition de démocratisation

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Séquence 1 - 2012-2013 : fin de la consolidation opération-nelle budgétaro-financière de l'Euroland / Lancement despremières politiques socio-économiques communes pro-actives / Accélération de la différenciation Euroland-UE

A la mi-2012, comme nous l'avons déjà indiqué dans de précé-dents GEAB, l'Euroland se sera dotée de tout une série de nou-veaux dirigeants nationaux (Espagne, Italie, Grèce, France,Slovénie, Belgique, …) et dans les mois qui suivront l'Allemagneentrera elle aussi dans un nouveau processus électoral.L'Euroland sera donc dirigée par des hommes et des femmesqui pour la plupart seront arrivés au pouvoir après le déclen-chement de la crise. Jusqu'à la fin 2011, ce n'était pas le cas ;bien au contraire, la plupart des dirigeants de la zone Euroétaient des produits électoraux du monde d'avant la crise. Lefait que ces dirigeants, médiocres politiciens pour la plupart, ettotalement non préparés à l'effondrement des valeurs/convic-tions qui étaient les leurs jusqu'en 2008, aient néanmoins puaffronter relativement bien la crise globale puis la crise grecqueet ses conséquences sur fond d'attaque violente de la monnaieunique européenne par la City de Londres et Wall Street, estune preuve de la dynamique d'intégration européenne à l'œu-vre au sein de l'Euroland. Notre équipe considère en effet qu'ilsétaient la génération de politiciens la moins bien armée pour« sauver la construction européenne » puisque généralementpas très intéressés par l'Europe et souvent sous la coupe desbanques et de Washington. Pour reprendre une analyse deFranck Biancheri datant de 1989, « les politiciens babyboomersrisquent de casser le projet européen auquel ils ne compren-nent rien, avant que les générations « Erasmus » ne puissententrer en jeu ».

On ne saura jamais ce qui se serait passé si la crise systémiqueglobale avait éclaté cinq ans plus tard, mais ce qui est certain,c'est qu'ils auront su éviter de « casser l'Europe ». Même NicolasSarkozy, dont nos lecteurs savent pourtant que nous estimonsqu'il a été pour la France et pour l'Europe le pire président fran-çais de la V° République, mérite une mention positive à ce sujetpour avoir su pousser en avant la nécessité de sommets réser-vés aux dirigeants de l'Euroland. Ce que nous enseigne cet épi-sode, c'est que si même des dirigeants non préparés et peu fia-bles ont su trouver les réponses permettant de bâtir les fonde-ments de l'Euroland au milieu d'une crise historique, il est trèsrationnel de considérer que des dirigeants plus inspirés etmieux préparés (au moins par le fait qu'ils auront vécu cettecrise avant d'arriver au pouvoir) seront capables de faire aumoins pareil, sinon mieux (6).

Cette analyse est renforcée par un autre facteur déterminantdu processus décisionnel européen : en l'absence de démocra-tisation du système, les technocrates sont les vrais maîtres dujeu dans le circuit communautaire englobant Francfort,Bruxelles, … et les capitales nationales (7). Ce sont eux quidepuis la création de la CECA en 1951 tissent la toile de l'inté-gration européenne. Ce sont eux qui ont offert à nos dirigeantsdésorientés les solutions de ces deux dernières années. Ce sonteux qui préparent déjà des initiatives pour les prochainesannées. Mais pour pouvoir réaliser des bonds en matière d'inté-

gration européenne, ils ont besoin des politiques. Et les poli-tiques ne sont prêts à prendre des risques que dans deux casde figure : quand ils ont peur, quand ils sont visionnaires (8). Lapeur aura été l'aiguillon de 2010/2011. La vision d'avenir seracelui des années 2012/2016.

Deux éléments déterminent ce basculement de la réaction versle projet car il s'agit bien de cela : la peur n'entraîne que desréactions ; la vision d'avenir s'incarne en projets.

D'une part, on constate qu'après l'épisode « serrage de boulon» voulu à juste titre par les pays dits excédentaires (Allemagne,Pays-Bas, Finlande, …) (9), on voit se développer partout dansles élites de l'Euroland l'idée qu'il faut aussi se projeter positive-ment dans l'avenir (relance, investissements communs,Eurobonds, …). Le passage par la phase d'austérité était inévita-ble, comme nous l'avions anticipé depuis 2008/2009, car l'inté-gration de l'Euroland impose d'avoir des règles communes,réellement appliquées et de cesser les politiques de surendette-ment collectif promues ces dernières décennies par les ban-quiers et les pôles financiers de la City et Wall Street.

Le cas de la Grèce est exemplaire. Nous y revenons dans lesrecommandations de ce GEAB N°62 mais nous sommes trèsclairs en la matière : pour surmonter le problème grec, il fautcasser la classe dirigeante parasitaire qui a conduit ce pays à laruine. Or l'Euroland n'a pas beaucoup de moyen à ce jour pource faire, sinon bien montrer aux Grecs que personne ne faitplus confiance à leurs dirigeants. C'est aussi un moyen dissuasifvis-à-vis des dirigeants des autres pays tentés par l'endettementpour essayer de garder le pouvoir.

Ainsi 2012 et 2013 vont voir la finalisation des nouvelles règlesde gouvernance budgétaire, fiscale et économique communesde l'Euroland. Contrôle commun des budgets, évolution versune harmonisation fiscale (10), rapatriement des marchésfinanciers en Euro dans l'Euroland (11), réglementation finan-cière renforcée, agence de notation européenne, taxe sur lestransactions financières, Eurobonds, instauration d'un degrémaximum d'exposition des dettes gouvernementales aux mar-chés financiers hors Euroland, …

Pour les équipes qui arrivent au pouvoir dans l'Euroland, cesévolutions sont des évidences ; alors qu'elles étaient révolution-naires pour leurs prédécesseurs. Mais, sur ces bases, les deuxannées à venir vont également voir le lancement de plusieursgrandes initiatives communes destinées à construire l'avenir :programme commun d'investissements publics (infrastructurescommunes dans le domaine des transports, de l'éducation (12),de la formation, de la santé, de la science et de la technologie,…). Leur financement va déclencher l'un des grands débats desdeux prochaines années car il sera impossible, selon notre équi-pe, d'éviter un recours à l'emprunt direct auprès des citoyens,court-circuitant ainsi les banques et le financement sur les mar-chés financiers. D'un montant équivalent à celui du MES, 500milliards Euros, il servira pour moitié à réduire la dépendancedes dettes gouvernementales aux marchés financiers interna-tionaux (via des Eurobonds) ; et pour moitié à financer les

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grands projets d'avenir. Si le MES est un embryon de FondsMonétaire Européen, ce grand emprunt sera la prémisse d'unTrésor européen. Et il fera partie de la panoplie d'instrumentsde solidarité sociale trans-européenne qui vont émerger d'ici2014, pour progressivement remplacer les multiples fondsstructurels traditionnels de l'UE (13).

D'autre part, à partir de la seconde moitié de 2012, l'Eurolandva assister au retour constructif des Français dans le projet euro-péen. C'est une réalité oubliée de beaucoup puisque cela fait 17ans qu'elle a disparu du processus décisionnel européen. Quece soit Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy, aucun des présidentsfrançais depuis 1995 n'a eu la fibre européenne (à la différencede leurs prédécesseurs De Gaulle, Giscard et Mitterrand).Jacques Chirac avait au moins la fibre gaullienne du refus del'asservissement, ce qui lui a permis de résister à l'embrigade-ment général dans l'invasion de l'Irak, en partenariat avec lechancelier allemand Gerhard Schröder et le président russeVladimir Poutine. Nicolas Sarkozy n'a eu lui aucune fibre, ninationale ni européenne. Il n'aura fait que traverser le paysagepolitique (14) poussé par des intérêts étrangers au bien com-mun des Français et des Européens.

Ces tendances au repli ou à l'anecdotisme ont bien entendu étérenforcées par la domination anglo-saxonne sur l'agenda euro-péen, poussant l'élargissement et l'Europe-marché au détrimentde l'intégration et de l'Europe-puissance. In fine, cela fait 17 ansque la France a cessé d'apporter sa contribution intellectuelle àla progression de l'intégration européenne (15). Cette « absen-ce française » au niveau européen n'aura été que le reflet d'unedéconnection croissante du pouvoir parisien avec le pays réel(16) ; situation qui, selon LEAP/E2020, approche de sondénouement avec le rejet massif des Français pour l'actuel pré-sident.

Sans attentes extraordinaires, la prochaine élection de FrançoisHollande à la tête de la France va permettre de reconstituer lelien entre le pays réel (17) et les dirigeants français, au moinspour une année ou deux, temps suffisant pour redynamiser lacontribution française au niveau européen. La personnalité ducandidat socialiste joue aussi en faveur de cette évolution. C'estun politicien pour qui l'Europe est une composante-clé de sonengagement, dans la lignée Mitterrand-Delors ; et il a le profilqu'il faut aux futurs dirigeants de l'Euroland pour cette période2012-2016 : ils devront être de bons équipiers car la directionde l'Euroland sera une affaire d'équipe, et non pas d'individua-lités. Ces cinq années vont plus ressembler en interne à l'arrima-ge des différentes composantes d'une station spatiale qu'à descharges de cavalerie. Chaque époque a besoin d'un certaintype de dirigeants : l'Euroland des années à venir a besoind'équipiers européens, fiables et inventifs, sachant où ils veulentaller et conscients qu'ils ne peuvent pas y arriver seuls. Au-delàde toute considération partisane, dans son parcours et laconduite de sa campagne, notre équipe estime que FrançoisHollande a montré qu'il possédait ces qualités (18). Dans ce contexte, il est urgent qu'il repositionne son discoursde campagne sur la renégociation de l'actuel traité européenen promesse de négocier des compléments à ce traité. C'est

nécessaire pour rassurer les partenaires allemand et hollandaisen particulier ; et c'est utile pour éviter à Angela Merkel de s'en-foncer encore plus dans l'erreur stratégique majeure que cons-titue son entrée en campagne au côté de Nicolas Sarkozy (19).Car, d'une part, cela n'évitera en rien la défaite de ce dernier(voire même le contraire) ; et, d'autre part, cela rendra plus dif-ficile les premiers mois de coopération franco-allemande aprèsle 6 Mai 2012, même s’il est urgent d'ouvrir à d'autres pays(Pays-Bas, Espagne, Italie, …) le noyau moteur de l'Euroland.

Parallèlement ces deux années vont voir l'accélération de la dif-férenciation entre Euroland et UE. C'est un phénomène quicaractérisera en fait toute la décennie. L'Euroland qui fonction-ne beaucoup sous forme de réseaux informels va progressive-ment devoir se doter de quelques bases institutionnelles. Ellesseront légères car personne ne veut reproduire la bureaucrati-sation qui a sclérosé définitivement Bruxelles ; mais à l'image dela BCE, du MES, un secrétariat de gouvernance de l'Euroland vas'avérer nécessaire très rapidement puis certaines institutionsspécifiques ainsi qu'une composante Euroland spécifique ausein du Parlement européen (réunions réservées aux députéseuropéens des pays de l'Euroland pour discuter des questionsspécifiques à l'Euroland, à l'image des sommets de l'Euroland).Cette évolution sera d'autant plus forte et rapide que leRoyaume-Uni tentera de ralentir ou bloquer les actions del'Euroland. On a ainsi eu un exemple de l'effet contre-productifdu véto britannique en Décembre dernier ; il a tout simplementobligé les autres à avancer sans Londres.

En général, les Eurolandais chercheront à utiliser les institutionscommunautaires existantes en écartant les non Eurolandais desprocessus décisionnels. Chaque fois que ce sera impossible outrop compliqué, une nouvelle base institutionnelle sera créée.Cette évolution sera d'autant plus aisée que l'ensemble des paysde l'UE, à part le Royaume-Uni, sont en fait dans une logiqued'adhésion à l'Euro (20). La plupart des pays de l'UE saventqu'ils seront dans l'Euroland d'ici 2017 ; ce qui facilite grande-ment les évolutions de l'Euroland pour les années à venir.

Ainsi, après une quinzaine d'années d'errements sous influencebritannique et américaine, pendant lesquelles les Européens sesont fourvoyés de projets d'élargissement sans avenir (Turquie,Ukraine, …) (21) à des stratégies économico-financière illusoires(stratégie de Lisbonne, … ), les années à venir porteront lamarque du retour à l'intégration politique et économique,comme c'était le cas lors de la première renaissance commu-nautaire des années 1984-1992. Selon LEAP/E2020,2012/2013 marquera ainsi le début de la seconde renaissancecommunautaire.--------- Notes

(1) C'est-à-dire pouvant mobiliser l'ensemble des attributs d'un « souve-

rain » : monnaie, budget, économie, politique internationale et défense.

(2) Au passage, nous rappelons que les anticipations de LEAP/E2020

dès 2006/2007 sur l'émergence de l'Euroland du fait de la crise

systémique globale se sont avérées justes ; tout comme nos mises en

garde contre les pronostics de ceux qui voyaient il y a seulement

encore quelques mois, la zone Euro éclater et l'Euro disparaître. Nous

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rappelons à ce propos que nos anticipations sont toujours fondées sur

des analyses rationnelles et objectives, respectant les principes de la

méthodologie d'anticipation politique ; et ce quelles que soit les opi-

nions personnelles des membres de notre équipe. C'est cela, et unique-

ment cela, qui nous permet depuis 2006 d'affronter sereinement les

pensées dominantes ou les périodes d'hystérie collectives, qui se scan-

dalisent toujours du refus de penser comme tout le monde. En période

de crise, la lucidité est essentielle pour essayer de comprendre les évé-

nements et leurs conséquences. Or la lucidité est incompatible avec le

« prêt-à-penser », qu'il soit dicté par le pouvoir ou par la peur. A titre d'a-

necdote, le titre de CNBC du 15/02/2012 sur les meilleures performan-

ces économiques de l'Euroland que ce que prévoyaient les « experts »

anglo-saxons est très révélateur : « Le PNB de l'Euroland meilleur

qu'espéré. Qu'est-ce que cela signifie ? ». D'une part, on peut légitime-

ment se demander si la première partie du titre n'aurait pas dû être « le

PNB de l'Euroland « moins pire » qu'espéré » pour refléter l'état d'esprit

réel de ces « experts » ? Et d'autre part, la question de la seconde partie

du titre sonne comme une sorte d'aveu : « et si on avait pris nos désirs

pour des réalités ? ».

(3) Cette tendance est renforcée par l'arrivée massive au cours de cette

décennie des générations nées après la signature du Traité de Rome,

des premières générations pour lesquelles l'Europe est un espace socio-

politique naturel. A la différence, de la génération des babyboomers,

vivier privilégié des eurosceptiques.

(4) Ce dont les médias anglo-saxons qui nourrissent la sphère média-

tique mondiale sont incapables, notamment parce qu'ils passent géné-

ralement par le prisme britannique qui s'avère idéologiquement inca-

pable de comprendre le processus continental d'intégration européen-

ne autrement que comme une menace à conjurer ou à mépriser. Deux

attitudes peu propices à générer la lucidité sur les événements.

(5) Pour information, près d'un an avant les référendums français et

néerlandais sur le projet de Constitution européenne, dans le cadre de

travaux remis aux institutions nationales et européennes, nous avions

anticipé que le « Non » l'emporterait dans les deux pays (à un moment

où tous les sondages donnaient le « Oui » largement vainqueur).

(6) Nous avons déjà dans GEAB évoqué le parallèle avec la crise des

Euromissiles qui a conduit en moins de trois ans, la Communauté euro-

péenne, après un changement de dirigeants, d'une crise existentielle à

la première renaissance du projet communautaire (1984-1992).

(7) C'est d'ailleurs tellement vrai actuellement qu'ils sont en mesure de

remplacer les politiques défaillants dans des fonctions gouvernementa-

les comme Mario Monti en Italie ou Lucas Papademos en Grèce. Et avec

un succès certain pour le moment dans le cas de Mario Monti. Cette

situation conduit ainsi les citoyens à porter un regard très critique sur

les classes politiques nationales, les poussant à se réformer dans les

années à venir. Source : Independent, 15/02/2012

(8) Les deux cas sont exclusifs car un politicien visionnaire a peu de

chance de se laisser piéger dans une situation effrayante ; alors que le

politicien effrayé est celui qui n'a justement aucune idée de comment

sortir d'un piège.

(9) Pays auxquels la France de Nicolas Sarkozy s'est accrochés pour ne

pas paraître appartenir à l'autre camp.

(10) Une fois la situation grecque stabilisée, c'est l'Irlande et son dum-

ping fiscal qui vont être au cœur des attentions eurolandaises.

(11) La City a conduit une « blitzkrieg » de deux ans pour tenter en vain

de casser la zone Euro. A partir de maintenant l'Euroland va chaque

année accroître la pression pour réduire la puissance déjà déclinante

de la City. Et David Cameron comme les Eurosceptiques britanniques

financés par les hedge funds ne pourront pas grand-chose au fait, que

quoi qu'ils en pensent, seulement 15km séparent Douvres de Calais.

(12) En particulier, un vaste programme, successeur d'Erasmus, pour à

la fois former les élites européennes en nombre et qualité suffisantes ;

et pour offrir la dimension européenne à des centaines de milliers de

jeunes chaque année, forme très concrète de démocratisation de l'ac-

cès à l'Europe.

(13) Il y a quelques années notre équipe avait expliqué ironiquement à

des responsables bruxellois de haut niveau que s'ils ne mettaient pas en

place des politiques de solidarité trans-Euroland pour faire face à des

chocs asymétriques, alors il leur faudrait investir lourdement dans des

forces policières européennes d'intervention pour contrôler la colère

des citoyens.

(14) Nous rappelons que nous avons anticipé dès Novembre 2010

dans le GEAB N°49 que Nicolas Sarkozy ne serait pas réélu en 2012.

(15) Les épisodes du mauvais projet de Constitution européenne et de

l'adoption du Traité de Lisbonne sans référendum en sont deux autres

illustrations.

(16) Un président réélu par défaut en 2002 quand Jacques Chirac

affronte Jean-Marie Le Pen ; et une tromperie sur la « marchandise »

identifiée trop tardivement, après son élection, avec Nicolas Sarkozy en

2007.

(17) L'un des axes de sa politique vise justement à décentraliser, « dépa-

risianniser » le pouvoir français. Source : Débats 2012, 27/01/2012

(18) Il aura cinq ans pour montrer qu'il peut être en effet François

EurHollande.

(19) Une faute largement commentée comme telle en Allemagne.

(20) Y compris le Danemark qui attend le bon moment pour un référen-

dum sur le sujet (source : Euronews, 23/01/2012). Le cas tchèque est

très simple : une fois que Vaclav Klaus ne sera plus président, la

République Tchèque rejoindra le reste des pays européens pour se pré-

parer à entrer dans l'Euro. Ce sera un phénomène semblable au rem-

placement, en 2007, des jumeaux polonais Kaczynski, pro-américains et

anti-européens, par l'actuel premier ministre Donald Tusk, aboutissant

à un virage de politique européenne à 180°. Dernière remarque sur le

cas Klaus : son parti comme sa ré-élection à la présidence en 2008, via

le vote des députés, font face à de multiples accusations de corruption.

Sa « représentativité » de l'opinion publique tchèque se mesure à ce

genre de « détails ». En 2013, le président sera finalement élu au suffra-

ge universel. Source : Rue89, 09/02/2011

(21) Cette dérive du projet européen originel a empêché les citoyens

de se concentrer sur la question du tandem gouvernance/démocrati-

sation puisque l'Europe était une forme toujours mouvante. Ainsi,

même au niveau des jeunes générations, la promotion officielle de

cette Europe sans frontières a empêché l'émergence d'initiatives nou-

velles pour tenter d'influer sur leur avenir. Notre équipe peut constater

qu'actuellement, et à très grande vitesse, cette situation est en train de

changer radicalement.

Copyright : LEAP/2020Laboratoire Européen d’Anticipation Politique / Europe

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françois Hollande s’est choisi «le monde de la finance»comme ennemi principal de campagne.Mais pour combattre les dérives de la financiarisationde l’économie, encore faut-il être capable d’en com-prendre vraiment les mécanismes tortueux...Deuxième partie.

La masse de capital dans le système a gonflé de façon exponentielle.

Crédit Reuters

Pour lire la 1ère partie, c’est ici :Inégalités : radiographie du plus grand hold-up del’histoire (et comment l’état et les sociaux-démocrates s’en sontrendus complices depuis 30 ans)

Le mouvement de modernisation de la finance, de lafinanciarisation, comme nous le désignons, estjumeau du mouvement de la mondialisation. L’un ne

va pas sans l’autre, et l’autre ne va pas sans l’un...

La mondialisation a permis le miracle de la soidisant pro-ductivité du système américain par les importations à basprix, par les délocalisations, par l’arbitrage international dutravail, et par le transfert inégal et invisible de valeur.

Si la financiarisation n’était pas intervenue dans uncontexte de mondialisation, elle aurait échoué car letaux de profit américain n’aurait pas remonté, et l’infla-tion aurait rapidement fait son apparition, étant donnél’apparition rapide de tensions sur les taux intérêts.

Financiarisation et mondialisation sont inséparables, deux

faces d’un même phénomène de mutation et d’extensiondu système placé sous le signe et permis par les modernisa-tions, innovations, dérégulations financières. Permis aussipar cette sorte d’arrêt de l’Histoire, constitué par l’écroule-ment du modèle soviétique et l’affaiblissement historiquedu pouvoir syndical.

Le couple financiarisation et globalisation a produitune masse considérable de profit

La financiarisation a produit un système politique polluépar l’argent, complaisant, connivent, sorte de pseudo-démocratie à deux vitesses dont le maintien repose sur l’o-pacité et la manipulation. La financiarisation a produit lesthéories pour la légitimer, et elle a armé la force et la violen-ce nécessaires pour la protéger. Car financiarisation,concentration et impérialisme vont de pair.

Le couple mondialisation / financiarisation a produit unemasse considérable de profit, une masse considérable deplus values boursières, une masse incroyable de dettes, etune… modération, sinon une baisse des salaires réels dansles pays précédemment développés ! En 20 ans, les salairesréels américains n’ont pas progressé.

Allemagne: les salaires bruts ont baissé de 4% en dix ansLes salaires mensuels allemands se sont dégradés de 4% aucours de la décennie 2000-2010, représentant une pertemoyenne de 100 euros, notamment en raison du dévelop-pement du travail partiel, selon une étude de l’institut éco-nomique allemand DIW. Le travail partiel s’est développéau cours de la première moitié de cette décennie. En 2010,près de 25% des salariés avaient un emploi à temps partiel,s’accompagnant souvent de salaires horaires moins élevés.Le salaire horaire moyen d’un salarié à temps partiel s’élèveactuellement à 7,79 euros brut à l’ouest et 6,86 euros à l’est(ex-RDA). Mais certains salariés, dans le commerce et la res-tauration notamment, gagnent à peine plus de cinq eurosbruts de l’heure.

La masse de capital dans le système a gonflé de façonexponentielle. Mais surtout, ce qu’il ne faut oublier,c’est que la masse de dettes incroyable dont nousparlons ci-dessus constitue un capital. Car ce qui estune dette pour les uns est un capital pour les autres, les

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Le plus grand hold-up de l’histoire oucomment la dette des uns faitnécessairement le profit des autres

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créanciers en l’occurence.

On le ne voit pas assez, cela est même dissimulé, dans nossystèmes, la dette une fois empaquetée, titrisée, vendue surun marché devient un asset (ressources économiques)financier qui a statut de capital, car il rentre dans le patri-moine de son propriétaire comme un autre placement, etlui donne donc le droit de prélever son intérêt et d’exigerson remboursement.

Sur le graphique ci-dessous, le croisement en 1986 de la

part dans le PIB du secteur industriel et de la part dusecteur de l’immobilier, des assurances et de la finance (aubénéfice de ceux ci).

source Global Macro Monitor

Sur le graphique ci-dessous, il apparaît très nettement quela hausse des profits financiers (calculés en pourcentage dePIB) est très fortement corrélée à la hausse de la dette.

Depuis le début de l’envolée de la dette américaine en1980 (en rouge), les profits financiers (en noir) se sont euxaussi envolés.

source Peak Watch

Ce capital produit par la financiarisation / mondialisation, ilfaut bien qu’il appartienne à quelqu’un, il n’est pas suspen-du dans les airs. Il faut bien qu’il aille se loger à certainsendroits du tissu social. Il n’est allé ni enrichir les salariés quiont vu leur niveau de vie stagner, ni les États qui se sontendettés et ont vendu leurs «bijoux de famille». Il est allé làoù il devait aller, chez ceux qui étaient placés aux bonsendroits du système, c’est à dire dans la sphère financièreet dans les classes sociales périphériques.

En gonflant la valeur du capital financier, en accumu-lant une masse considérable de dettes, le système misen place dans les années 1980 a produit une inégalitésans précédent. Quand on parle de surendettement, onpense aux débiteurs, on oublie que symétriquement, enface, il y des créanciers. Et si l’endettement a cru de façonexponentielle, les créances ont cru tout autant.

Cela était inévitable, c’était inscrit dans la logique du systè-me, et cela le restera tant qu’on n’en changera pas.

Vous comprenez, bien sûr, pourquoi on escamote l’analysedes causes et des effets, pourquoi on évite de tirer sur le filconducteur de l’Histoire et des origines du phénomène :mieux vaut se contenter, quand on veut que cela dure, dejuxtaposer des constats et ne pas en tirer de conclusions.Elles pourraient déboucher sur des mises en questionsinopportunes. L’escamotage des relations qui lient les cau-ses et les effets, voire leur inversion, est l’un des grands sec-rets des magiciens du pouvoir. Les secrets de la financiari-sation craignent la lumière ; c’est de l’obscurité que cesgrands prêtres tirent leur pouvoir et leur richesse.

La suite demain sur les outils, instruments et organismesfinanciers qui ont permis la financiarisation de l’économie.

Cet article a également été publié sur le Blog a Lupus

Publié le 26 janvier 2012

http://www.atlantico.fr/decryptage/inegalites-radio-graphie-plus-grand-hold-histoire-financiarisation-mon-dialisation-profit-bruno-berPrédateursBruno BertezAtlantico.fr

s u i t e A N A L Y S E

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CoNfErENCES BrUXELLES ProJETS

Donnez-nous vos suggestions de conférences . Quels sujets économiques et financiers pourrions nous aborder avec vous ?

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associées, c'est-à-dire, les « corporate members », de manière à efficacement permettre de diffuser des invitations, informations et condi-

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dentification et d'en annuler la possibilité de communication par simple e-mail adressé à [email protected] ou par lettre envoyée à INVES-

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21INVESTA MAGAZINE MARS/AVRIL 2012

Investa flashes

Le recueil des Chroniques Boursières d'Edouard THUY est disponible (téléchargement) pour les personnes qui en font la demande à l’adresse de [email protected]

MEPs vote on EU-wide system of Collective redress (recours Collectifs)feb 2, 2012

Today’s vote in the European Parliament on Collective redress, an EU-wide system which would provi-de the EU consumers with the right to bring collective compensation claims against commercial compa-nies’ malpractice in any member state of the EU, has moved this matter a step further.

A recent unanimous approval of the system of Collective redress by the European Parliament’s legalaffairs committee raises hopes that the European Commission will breach the long period of delayingthe introduction of the legislation and finally act.

In spite of various consultations issued by the European Commission already in 2008, the interventionof the Parliament as well as decisions of some member states caused the introduction of the law to becontinuously delayed.

To read the report of the European Parliament on “ Towards a Coherent European Approach toCollective redress ” from January 12th, 2012 click here. :

http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=rEPorT&reference=A7-2012-0012&language=EN#title5

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f o r M A T I o N S

INSTrUMENTS DE PLACEMENTS ET CoNCEPTS éCoNoMIqUES

(niveau débutant/moyen)

Professeur : PASCAL rUCCI *

Dates : mercredi 2, jeudi 3 et vendredi 4 mai 2012

de 18 à 20 heures

Lieu : Palais de la Bourse à 1000 BruxellesLes participants se muniront de leur carte de membre INVESTA Un syllabus sera disponible.PAf : € 20 pour les membres d’Investa. € 30 pour les non membresA payer au compte investa : code IBAN BE77 0003 1407 0842et code BIC BPoTBEB1

THèME :

-- Marché Monétaire et Inflation - rôle de la BCE - taux courts - application sur quelques instruments de Placement

-- Marché de la dette : marché obligataire - concepts de marché secondaire- spreads - CDS - type d'obligation + application sur quelques instruments de PLacement

-- Marché des actions : type de valeurs - indices et fonctionnement - quelques ratios financiers- indicateurs + Applications SICAF et Fonds de placements

-- Base sur les cycles économiques et cycles de valeurs (base)-- Quelques produits à avantage fiscal en IPP : épargne pension- épargne Long terme -

PCLI et EPI-- Type de placements en Epargne pension : le cas particulier des Assurances Vie et

fonds de la Branche 23 et avantages liés à des fonds-- Rappel et Aperçu rapide de la crise dite des 'Subprimes' et de “ la dette “

*Pascal rUCCI : European Financial Planner (agréement européen studio financialplanning) : planification financière, succession, taxation, législation sociale,..., DESS engestion (ULB), Master en Psychologie commerciale et développement (bac+5),Concepts de marché financier : définitions

Depuis 6 ans - Académie Internationale des Conseillers en Assurance (Groupe ERGOMunchen RE)Conseiller Formateur - Product Management : spécialité placements et fiscalité (2èmeet 3ème Pilier)-- 2002-2005 : responsable Training department Région bruxelloise-- 2000-2002 : Chambre de Commerce de Bruxelles

3 séances sur le thème

NoUVEAU

Me 2 mai

Je 3 mai

Ve 4 mai 2012

BrUXELLES

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CoNférENCE LIEGE « LA CrISE DE LA DETTE, BoMBE à rETArDEMENT PoUr LA rEPrISE ECoNoMIqUE ?»par M. frANCK LIErMAN, Chef Economiste de la Banque DEXIALieu : Liège (4031) : Institut Gramme, quai de Condroz, 27, à Angleur PAf : gratuit pour les membres et 5 EUR pour les non-membres Infos : [email protected]. Tél. et fax : 04/349 06 02

CoNférENCE LIEGE « EST-CE LA fIN DE LA CrISE oU LE DéBUT DE LA fIN ? EST-CE qUE L’ANALYSE TECHNIqUE PErD ToUTE CréDIBILITé EN CAS DE CrISE ? oU AU CoNTrAIrE rESTE –ELLE LA SEULE CLé PoUr SUIVrE LE BoN CHEMIN PLUSIEUrS CAS CoNCrETS à ANALYSEr. »par M. GAETANo SAVErINo, Analyste technique pour le site de CoNSEILS BoUrSIErS Lieu : Liège (4031) : Institut Gramme, quai de Condroz, 27, à Angleur PAf : gratuit pour les membres et 5 EUR pour les non-membres Infos : [email protected]. Tél. et fax : 04/349 06 02

Evénements agenda

Ma 27 mars 201218 h LIEGE

Je 15 mars 201218 h LIEGE

I N V E S T ’ A c t u a

Inscription par retour de mail à [email protected]

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Cotisations/administration

Pour les membres individuels : la cotisation pour 12 mois est de 50 EUR (carte bleue),donnant accès aux tribunes mensuelles, conférences, salleMultimédia, magazine, visites de sociétés (+PAF),formations (+minerval).

Pour les clubs d'investissement : 50 EUR pour le club et 12,50 EUR par membre du club (carteverte), donnant accès aux tribunes mensuelles (+ PAF 5 EUR),conférences (+ PAF 5 EUR), magazine, visites de sociétés(+ PAF), formations (minerval tarif non-membres : - 20 %)Compte Investa : 000-3140708-42

ParticipationLe sésame pour participer à toutes nos activités et formationsvotre carte de membre. Si vous ne l'avez pas encore reçuevia le magazine, munissez-vous de votre relevé bancairecomme preuve de paiement et réclamez votre carte ausecrétariat de Bruxelles.

SecrétariatsBruxelles : [email protected] Tél. : 02/509.12.05 et 0485/73.92.57, Fax : 02/[email protected] : Paul HoyoisLiège : [email protected] Tél. et fax : 04/349.06.02Responsable : René De Toffol / [email protected]

Salle Multimédia

Des logiciels boursiers et de la documentation (journaux,revues et livres financiers) sont à la disposition des mem-bresles :- mardis et jeudis de 14 à 18h (Salvator Gattegno, Michel Soete, Jacqueline Delbrouck),- mercredis de 14 à 18h (Marcel De Winter)au Palais de la Bourse, 1000 Bruxelles - Tél. : 02/509.13.55

Site internet www.investa-bourse.beWebmaster : Luigi Chiavarini, Paul [email protected] - [email protected]

Ont collaboré à ce numéro : Jean-Claude Alexandre, BrunoBertez, Luigi Chiavarini, Bruno Colmant, Patrick Deceuninck,Jacqueline Delbrouck, René De Toffol, Salvator Gattegno, PaulHoyois, Roger Lecut, Geneviève Moniquet, Pascal Rucci,Leap E/2020, Nouriel Roubini, Blog Lupus

Coordination - Mise en pages : Jacqueline Ruys Service Lecteurs: [email protected] responsable : Luigi ChiavariniInvesta, Palais de la Bourse, place de la Bourse, 1000 BruxellesLes textes repris dans ce mensuel n'ont qu'une valeur informativeet ne sont pas contractuels. En aucun cas l’a.s.b.l. Investa ne peutêtre tenue pour responsable des suites éventuellement donnéespar le lecteur. Les articles publiés n’engagent que leur rédacteur.Copyright Investa. Tous droits réservés.

Investa-nl. Voorzitter : Marcel De Winter Tel. en fax : 015/413.481

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