VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON Année 2017 - Thèse n° 014 LES INFECTIONS MAMMAIRES CHEZ LA VACHE LAITIERE. DEMARCHE DANS LE CADRE DU DIAGNOSTIC COLLECTIF THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 7 juillet 2017 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par VILLARD Stessy Née le 12 septembre 1991 à Issoire
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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2017 - Thèse n° 014
LES INFECTIONS MAMMAIRES CHEZ LA VACHE LAITIERE.
DEMARCHE DANS LE CADRE DU DIAGNOSTIC COLLECTIF
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 7 juillet 2017
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
VILLARD Stessy
Née le 12 septembre 1991
à Issoire
VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2017 - Thèse n° 014
LES INFECTIONS MAMMAIRES CHEZ LA VACHE LAITIERE.
DEMARCHE DANS LE CADRE DU DIAGNOSTIC COLLECTIF
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 7 juillet 2017
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
VILLARD Stessy
Née le 12 septembre 1991
à Issoire
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Remerciements
A Madame le Professeur Elvire SERVIEN,
De la Faculté de Médecine de Lyon
Pour avoir accepté la présidence de mon jury de thèse et pour l’intérêt et la curiosité portés à
ma thèse.
A Monsieur le Docteur Pierre BRUYERE,
De VetAgro Sup – Campus Vétérinaire de Lyon
Pour avoir accepté d’encadrer ma thèse, pour votre aide précieuse dans la rédaction de ce
mémoire, pour votre enthousiasme et pour votre soutien.
A Monsieur le Professeur Pierre GUERIN,
De VetAgro Sup – Campus Vétérinaire de Lyon
Pour avoir accepté d’être second assesseur de mon jury de thèse.
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Table des matières
TABLE DES FIGURES 10
TABLE DES TABLEAUX 11
TABLE DES ABREVIATIONS 12
INTRODUCTION 13
PARTIE 1 : PREAMBULE SUR LES MAMMITES 15
I. Les mammites 15 A. Définition générale 15 B. Répercussions économiques 16 C. Les agents pathogènes responsables 18
1. Staphylococcus aureus 18 2. Escherichia coli 19 3. Streptococcus uberis 20 4. Les staphylocoques à coagulase négative 21 5. Corynebacterium bovis 22 6. Rôle des pathogènes mineurs dans la lutte contre les infections par des pathogènes majeurs 22 7. Particularités des agents pathogènes rencontrés en élevage biologique 23
II. Les différents modes de contamination des vaches 23 A. Mammite environnementale 23 B. Mammite contagieuse 25 C. Réservoirs des différents germes 26 D. Autres modes de contamination 27 E. Bilan 27
III. Les particularités du tarissement 27 A. Définition du tarissement 27 B. Tarissement et infections mammaires 28
IV. Conclusion 29
PARTIE 2 : LES DIFFERENTES ETAPES A REALISER AVANT LA VISITE D’ELEVAGE PROPREMENT DITE 31
I. Préparation de la visite d'audit 31
II. Évaluation de l’impact économique en situation initiale 31
III. Analyse d’orientation sur documents 32 A. Analyse du carnet sanitaire du registre d’élevage 33 B. Analyse du contrôle laitier 34
1. Préambule sur les concentrations cellulaires somatiques du lait 34 a. Généralités 34 b. Variations physiologiques 35
8
c. Les concentrations cellulaires peuvent-elles être trop basses ? 36 d. Lien entre le niveau de production, les valeurs de Taux Butyreux (TB) et Taux Protéique (TP) et les concentrations cellulaires 36
2. Analyse des résultats du contrôle laitier 37 a. Animaux sains, infectés, douteux 37 b. Les indicateurs caractérisant la prévalence des mammites et l’évolution des CCSI avant et après infection 38 c. Les indicateurs utilisés pour évaluer les réponses aux traitements en lactation et au tarissement 39
i. Réponse au traitement en lactation 40 ii. Réponse au traitement au tarissement 40
d. Calcul de l’indicateur relatif aux nouvelles infections en lactation et au tarissement 41 C. Etudes des analyses réalisées par la laiterie 43
1. Intérêt de l’étude des CCST 43 2. Intérêt de l’étude des autres analyses réalisées par la laiterie 44
D. Bilan 44
V. Autres analyses pouvant être évaluées lors d’un audit de qualité du lait 46 A. Le Californian Mastitis Test ou CMT 47 B. Analyses bactériologiques 47 C. Mesure de la conductivité du lait 51 D. Mesure des composés solubles dans le lait 51
1. Les enzymes 52 2. Les protéines de la phase aiguë dans le lait 52 3. Autres composés 53
3EME PARTIE : LA VISITE D’ELEVAGE 55
I. Investigation des facteurs de risque 55 A. Généralités 55 B. Déroulement de la traite 56
1. Observations à réaliser avant la traite 56 a. État du matériel 56 b. Hygiène du trayeur et propreté du matériel 59 c. Entrée des animaux 59 d. Propreté des animaux 60 e. Préparation de la mamelle 63
2. Observations à réaliser pendant la traite 67 a. Pose des griffes 67 b. Comportement des animaux 67 c. Gestion des bouses 68 d. Evaluation des effets de la machine à traire sur les infections mammaires 68 e. Fin de la traite 71 f. Utilisation du lactocorder 72
3. Observations à réaliser après la traite 73 a. Observation des trayons à la dépose des griffes 73 b. Post-trempage 77 c. Sortie de la salle de traite et nettoyage 79
C. Déroulement de la visite du bâtiment 79 1. Implication du bâtiment dans les infections mammaires 79 2. Système de couchage et litière 80
a. Le bâtiment à logettes 80 b. Stabulation entravée 80 c. Stabulation avec aire paillée 81 d. Litières 81
9
3. Facteurs influençant le microbisme du bâtiment et participant à l'amélioration de la santé de la mamelle 85
a. Hygrométrie 85 b. Température ambiante 85 c. Ventilation 86 d. Luminosité 87 e. Entretien des surfaces bétonnées 87 f. Box de vêlage 87 g. Observations et mesures pour les autres bâtiments 88
D. Investigations spécifiques aux génisses et aux primipares en peripartum 88 1. Facteurs de risque durant les 2 derniers mois de la gestation des génisses et le début de lactation 88 2. Facteurs de risque de la naissance jusqu'aux derniers mois de la gestation 89
E. Investigations sur l'efficacité des traitements et les réformes 90 1. Traitement antibiotique au tarissement 90 2. Traitement antibiotique en lactation 90 3. Gestion des réformes 91
II. Evaluation du rapport coûts-bénéfices et formulation du plan de maîtrise dans l’exploitation 92
III. Suivi et évaluation du nouveau plan de maîtrise 93
CONCLUSION 94
BIBLIOGRAPHIE 97
10
Table des figures
Figure 1 : Principales périodes de sensibilité de la mamelle aux infections à entérobactéries ............ 20 Figure 2 : Circulation selon un modèle environnemental d'un agent infectieux dans une population 24 Figure 3 : Circulation selon un modèle contagieux d'un agent infectieux dans une population ......... 26 Figure 4 : Nouvelles infections pendant la période sèche ................................................................. 29 Figure 5 : méthode d'identification bactérienne après isolement ..................................................... 48 Figure 6 : Les composants du faisceau trayeur ................................................................................. 57 Figure 7 : Les composants de la machine à traire .............................................................................. 58 Figure 8 : Grille de notation de la propreté des bovins vivants .......................................................... 60 Figure 9 : Fiche de notation de l'état de propreté des vaches laitières en élevages ............................ 62 Figure 10 : Le phénomène d'impact .................................................................................................. 69 Figure 11 : la traite humide ............................................................................................................... 70 Figure 12 : Courbe relevée par le lactocorder, éjection normale du lait ............................................. 72 Figure 13 : Courbe relevée par le lactocorder, éjection bimodale du lait ........................................... 72 Figure 14 : Courbe relevée par le lactocorder, sur-traite ................................................................... 73 Figure 15 : Microhémorragies ........................................................................................................... 74 Figure 16 : Couleur rouge-violette des trayons .................................................................................. 74 Figure 17 : Anneaux de compression ................................................................................................. 74 Figure 18 : Scores d'hyperkératose du trayon .................................................................................... 75 Figure 19 : Relation entre le score du trayon après la traite et l'état sanitaire de la mamelle ............. 76 Figure 20 : Dimensions recommandées pour les logettes .................................................................. 80 Figure 21 : L'effet cheminé ............................................................................................................... 86 Figure 22 : L'effet vent ..................................................................................................................... 86
11
Table des tableaux
Tableau I : Nature des réservoirs des germes ................................................................................... 26 Tableau II : Caractéristiques des modèles de transmission vis à vis des cas cliniques de mammites ... 34 Tableau III : Méthode de détermination du statut des animaux sur le contrôle laitier ....................... 37 Tableau IV : Les caractéristiques relatives aux CCSI des modèles contagieux et environnemental...... 39 Tableau V : Guérison en lactation selon le modèle de transmission ................................................... 40 Tableau VI : pourcentage de guérison en lactation des différents pathogènes .................................. 40 Tableau VII : Guérison au tarissement selon le modèle de transmission ........................................... 41 Tableau VIII : Nouvelles infections au tarissement et identification du modèle de transmission ....... 42 Tableau IX : Analyse des Concentrations cellulaires somatiques dans le tank pour l'identification du modèle de transmission ................................................................................................................... 44 Tableau X : Détermination du modèle de contamination................................................................... 45 Tableau XI : Détermination du sous-modèle de contamination ......................................................... 46 Tableau XII : Domaines d'investigation prioritaires selon le profil épidémiologique ........................... 55 Tableau XIII : Impact des différentes techniques sur la qualité du lait et la prévention des infections à réservoir mammaire ou environnemental ........................................................................................ 66 Tableau XIV : Anomalies liées à la machine à traire ........................................................................... 76 Tableau XV : Les différents produits de post-trempage .................................................................... 78 Tableau XVI : Pouvoir désinfectant des principaux produits disponibles ........................................... 78
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Table des abréviations
AINS : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien
ANC : Gélose au sang avec Acide Nalidixique et Colistine
Traitements au tarissement (modalités...) * *** ***
Gestion des réformes * *** ***
Période sèche + péri partum des multipares *** * ***
L’installation de traite doit être contrôlée dans tous les cas car une installation de traite
défectueuse favorise la contamination par des germes environnementaux et contagieux en
raison des lésions qu’elle engendre au niveau des trayons.
En ce qui concerne les pratiques de traite :
- L’hygiène avant la pose des faisceaux trayeurs est essentielle pour obtenir des trayons
propres donc éliminer les germes issus de la litière,
56
- La conduite pendant la traite proprement dite influence l’état des trayons et peut
favoriser la contamination des animaux (phénomène d’impact, surtraite par exemple),
- L’hygiène après la traite passe par l’utilisation correcte de produits de post-trempage à
effet désinfectant (lutte contre les germes contagieux) ou filmogène (lutte contre les
germes environnementaux). Ainsi, il semble étrange que, comme décrit dans le tableau
XII par ROUSSEL et al. (4), le niveau de priorité d’investigation soit faible pour un
profil type environnemental. En effet, il peut être intéressant d’appliquer un produit de
post trempage filmogène.
L’habitat est important à investiguer lors de l’identification d’un modèle environnemental
puisque les vaches sont contaminées à partir de la litière.
La gestion des réformes est utile pour se débarrasser des vaches contagieuses qui contaminent
le reste du troupeau.
Lors du tarissement, le traitement permet de guérir les infections liées à des germes contagieux
et il permet également de prévenir la contamination par des germes environnementaux. Donc
contrairement à ce qui est préconisé par ROUSSEL (4), il semble important d’investiguer les
traitements au tarissement lors d’un profil type environnemental.
Nous allons maintenant voir plus précisément quels sont les facteurs de risque à investiguer
pendant la traite, dans le bâtiment, chez les génisses, et pour les traitements.
B. Déroulement de la traite (11,90,91)
1. Observations à réaliser avant la traite
a. État du matériel
Avant même que les animaux commencent à entrer dans l’aire d’attente, il faut regarder l’état
du matériel de traite c’est-à-dire l’état de la machine à traire. En effet, une traite ne peut pas
être correcte sans avoir une machine à traire fonctionnelle.
Avant d’inspecter l’état du matériel de traite, il est indispensable d’avoir quelques
connaissances sur son fonctionnement. En effet, celui-ci conditionne d’une part le rôle éventuel
que la machine à traire peut jouer dans les infections mammaires et d’autre part les points clés
à regarder sur la machine à traire lors d’une visite de traite.
• Préambule sur les principes de la traite mécanique (52,92)
Lors de la traite, on branche sous la vache le faisceau trayeur. Il est constitué de 4 gobelets
trayeurs métalliques, enfermant les manchons en caoutchouc ou silicone qui contiennent les
trayons.
La chambre de pulsation est située entre la manchon trayeur et le gobelet trayeur. Elle reçoit le
tuyau court de pulsation. Ce tuyau court se prolonge par un tuyau long de pulsation qui est relié
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au pulsateur. Le pulsateur s’ouvre vers l’extérieur ou se ferme. Quand celui-ci s’ouvre, l’air à
pression atmosphérique entre et la chambre de pulsation se dilate. Le trayon est alors comprimé
et le lait ne peut pas s’écouler. C’est la phase de massage.
Puis le pulsateur se ferme, la chambre de pulsation est alors soumise au vide et son volume se
réduit. Le trayon n’est plus comprimé et il est par ailleurs continuellement soumis au vide. Le
trayon se vide de son lait qui s’évacue par le tuyau court à lait. C’est la phase de succion.
L’alternance de succion et de massage est essentielle pour prévenir la congestion des trayons.
Les deux tuyaux courts (à lait et de pulsation) vont dans la griffe.
La pompe à vide met en dépression la canalisation à air. Cette dépression est limitée par un
régulateur de vide.
Le niveau de vide correspond à la différence de pression entre la pression atmosphérique et la
pression dans le système. L’indicateur de vide ou un manomètre permet de vérifier le niveau de
vide. Pour des salles de traite à ligne basse, c’est-à-dire où le lactoduc est plus bas que les
vaches, le niveau de vide est compris environ entre 38 et 45 kPa, et entre 45 et 50 kPa pour les
lactoducs à ligne haute. Ces derniers sont plus rares. Sur le manomètre, cela correspond donc à
une pression entre 55 et 62 kPa pour une salle de traite à ligne basse et entre 50 et 55 kPa pour
une salle de traite à ligne haute.
Le lait est évacué de la griffe vers le lactoduc par le tuyau long à lait. Le lactoduc conduit le lait
vers la chambre de réception. Le lait est ensuite évacué vers le tank réfrigéré par la pompe à
lait. Le lactoduc est en général situé en dessous des animaux et le lait s’écoule vers la chambre
de réception par gravité et sous l’action du vide.
Les figures 6 et 7 représentent les composants du faisceau trayeur et de la machine à traire
décrits précédemment.
Figure 6 : Les composants du faisceau trayeur (92)
58
Figure 7 : Les composants de la machine à traire (92)
• Vérification de la machine à traire
Il faut veiller à ce que le matériel soit bien entretenu.
Tout d’abord, on vérifie que le contrôle OPTITRAITE® a été réalisé au cours de l’année
précédente. La méthode OPTITRAITE® est un contrôle officiel de la machine à traire qui doit
être réalisé tous les ans par des techniciens formés et agréés. Malgré les grands progrès des
installations de traite, on ne peut pas exclure des erreurs de fonctionnement ou de construction.
Un contrôle régulier de l’installation de traite est donc nécessaire (50). En effet, plus de 75%
des installations contrôlées présentent au moins une anomalie (93). La mesure du niveau de
vide et le contrôle des faisceaux trayeurs sont les points essentiels observés. Puis, suite à
l’examen visuel de l’installation, l’agent rédige un diagnostic sur le fonctionnement de la
machine ce qui aboutit à des conseils (94). L’éleveur reçoit alors une fiche contenant tous les
résultats et les conseils nécessaires pour maintenir son installation en bon état. Il faut noter que
le protocole OPTITRAITE® respecte les dernières normes en vigueur et que le label
OPTITRAITE® est le seul qui puisse garantir un contrôle complet et sérieux de l’installation
de traite (93).
CERTITRAITE® permet de vérifier si les installations de traite neuves ou modifiées sont
assemblées et fonctionnent correctement. La vérification est réalisée par un maître d’œuvre,
59
indépendant du fournisseur du matériel de traite. Au moyen d’un protocole, il vérifie que
l’installation de traite est montée, fonctionne et est nettoyée conformément aux spécifications
du référentiel. Plus de 80% des machines à traire neuves, rénovées ou d’occasion présentent au
moins une anomalie (93).
Remarque : il existe aussi un contrôle des systèmes de dépose automatique des faisceaux
trayeurs (93).
Ensuite, on doit vérifier la tuyauterie, les manchons, le lactoduc.
Pour les manchons en caoutchouc, la durée de vie est de 2500 traites et d'un an au maximum,
et 2 fois plus pour les manchons en silicone. On vérifie l’absence de signes d’usure comme des
fissures. Il faut également vérifier au niveau des manchons l’absence de torsion avec un
positionnement des repères face à face. Dans le cas contraire la chambre de traite est écrasée
(52).
A l’aide d’un manomètre, on peut mesurer le niveau de vide. Selon la norme NF ISO 5707, le
niveau de vide dans la griffe pendant la période de débit maximal doit se situer entre 32 et 42
kPa et dans l’idéal entre 40 et 42 kPa. Cela correspond à un vide nominal compris entre 40 et
44 kPa pour les lactoducs en ligne basse et entre 45 et 50 kPa pour les lactoducs en ligne haute
(95). Sur le manomètre, on pourra donc lire une pression entre 56 et 60 kPa pour les lactoducs
en ligne basse et entre 50 et 55 kPa pour les lactoducs en ligne haute.
On doit également vérifier la pulsation. Il doit y avoir 1 cycle par seconde (1Hz) avec une phase
de succion sur 60% du temps et une phase de massage sur 40% du temps (52).
b. Hygiène du trayeur et propreté du matériel
Le trayeur doit avoir les mains et les avant-bras propres et peut éventuellement porter des gants
ou mettre un pansement étanche s’il possède des blessures. Il doit porter des vêtements de traite
propres et lavables. De plus, tout le matériel tel que les gobelets de trempage, bols de traite,
bidons... doit être propre et lavé après chaque traite.
c. Entrée des animaux
Dans l'aire d'attente, les animaux doivent être calmes (l'agitation en fin de traite peut
éventuellement provenir d'une attente trop longue ou de quelques animaux stressés par la traite).
Cette aire doit être propre avant l'entrée des animaux et doit être bien conçue notamment pour
éviter les flaques d'eau. Le quai de traite doit être propre avant la traite et il peut éventuellement
être mouillé afin d'en faciliter le nettoyage durant et après la traite. L'entrée des animaux sur le
quai doit être spontanée. Dans le cas contraire, on doit suspecter un inconfort dans l'aire
d'attente, la présence de courants électriques, une douleur lors de la traite, un comportement
inadapté du trayeur. Si un côté est préféré à l'autre, il faut rechercher une différence de confort
entre les deux.
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d. Propreté des animaux
La propreté des animaux peut être évaluée de différentes façons. La grille la plus simple
correspond à la grille de notation de la propreté des bovins vivants (figure 8). Cette grille a été
élaborée par l’institut de l’élevage pour permettre de noter de façon unique les bovins depuis
l’élevage jusqu’à l’abattoir. La figure 8 illustre les quatre classes de notation :
- A, animal propre
- B, animal peu sale
- C, animal sale
- D, animal très sale (96,97).
Figure 8 : Grille de notation de la propreté des bovins vivants (96)
Il existe également une grille de propreté pour les vaches laitières en élevage, elle est plus
précise et plus appropriée dans le cas d’une visite de traite (figure 9). Il s’agit d’une analyse
plus fine de la propreté des animaux qui s’intéresse aux régions anatomiques suivantes :
- L’aspect global/le flanc de l’animal
- La mamelle vue de côté
- L’arrière train, incluant la région ano-vaginale, la mamelle vue de l’arrière, ainsi que
les pieds et les jarrets
- Les membres postérieurs, spécifiquement la cuisse, le pied et le jarret (98).
61
Cette grille exprime la propreté sur une échelle de 0 à 4, comme décrit dans la figure 9 :
- 0, très propre, la zone concernée est dépourvue de souillure
- 1, propre, présence de quelques souillures peu étendues
- 2, un peu sale, les souillures sont étendues, mais couvrent moins de 50% de la surface
considérée
- 3, sale, la zone considérée est couverte de souillures sur plus de 50% de sa surface,
souillures qui ne forment pas de croûtes épaisses
- 4, très sale, la zone est entièrement souillée et/ou présente des croûtes épaisses (98).
62
Figure 9 : Fiche de notation de l'état de propreté des vaches laitières en élevages (98)
63
e. Préparation de la mamelle
• Les différentes méthodes de préparation de la mamelle
Une méthode de préparation de la mamelle ne se choisit pas seulement en fonction de
l'épidémiologie du troupeau mais de l'appropriation de la méthode par le ou les trayeurs. En
effet, elle doit être correctement appliquée par tous les trayeurs et tous les jours. On peut utiliser
des lavettes individuelles, une douchette associée à un essuyage papier, un pré-trempage ou
pré-moussage associé à un essuyage papier, une serviette désinfectante pré-imprégnée. Chaque
technique possède des avantages et des inconvénients, et un mode d'emploi précis que l'on doit
respecter. Ces différentes techniques sont décrites ci-dessous, il est important de les connaître
précisément car le vétérinaire doit analyser leur bonne exécution au cours d’une visite de traite
et doit pouvoir proposer les éventuelles corrections à apporter.
Lavettes individuelles : On utilise une lavette par vache. Il faut laver le trayon avec la première
face, essorer la lavette et essuyer avec l'autre face. Cette technique est la moins coûteuse. Les
lavettes doivent être mises à tremper avant la traite dans un seau d'eau tiède contenant un savon
de traite adapté. Ce savon permet de dissoudre le sébum et donc d'éliminer les bactéries qui y
vivent. Ce savon contient parfois de l’oxygène actif, ce qui lui procure un rôle désinfectant.
Après la traite, les lavettes doivent être soigneusement nettoyées (trempées dans un seau d'eau
chaude additionnée de solution désinfectante à base d'alcalin chloré par exemple, ou mises à la
machine à laver à plus de 65°C avec de la lessive et l’essorage doit être modéré). Les lavettes
individuelles sont faciles d’utilisation et adaptées pour les trayons sales, mais leur lavage est
compliqué et souvent mal réalisé. Ainsi les lavettes peuvent contenir des bactéries susceptibles
de provoquer des mammites. De plus, on peut s’interroger sur l’efficacité de cette technique
contre les germes contagieux. SERIEYS et POUTREL (99) ont réalisé une étude pour comparer
cette technique avec un pré-trempage des trayons avec du polyvinylpyrrolidone iodophore à
0,25% associé à un essuyage papier. La fréquence des nouvelles infections dans le lot pré-
trempé a été diminuée de 48% pour Staphylococcus aureus, 60% pour Streptococcus uberis et
47% pour Corynebacterium bovis. Aucune différence n’a été notée pour les autres infections.
Il semblerait donc que l’usage des lavettes soit moins efficace dans la lutte contre les germes
contagieux. Cette technique devrait plutôt être réservée aux élevages à modèle environnemental
dominant.
Douchette associée à un essuyage papier : Il faut mouiller le trayon mais pas le pis avec un jet
d'eau à basse pression et du savon. On frotte les trayons à la main puis on essuie avec du papier.
L’avantage de cette technique est qu’elle permet un bon nettoyage des trayons sales. Mais elle
possède plusieurs inconvénients à savoir, une réalisation souvent mal faite, une
surconsommation d’eau, un essuyage plus difficile, une contamination si de l’eau sale dégouline
sur les trayons depuis la mamelle, une dégradation de l’hygiène des mains et une absence
d’action désinfectante. Une étude réalisée par GALTON a montré que l’utilisation de cette
technique permet nettement de diminuer le nombre de nouvelles infections mammaires après
une exposition à Streptococcus uberis (100) comparé à une absence de préparation de la
mamelle. Cette technique permet en effet de diminuer le nombre de bactéries présentes à la
64
surface des trayons, mais cette diminution est bien inférieure à celle obtenue après l’usage d’un
produit désinfectant (101).
Cette technique est efficace dans la lutte contre les germes environnementaux mais il semblerait
que les deux techniques suivantes soient plus adaptées pour diminuer le nombre de nouvelles
infections, principalement pour les infections à germes contagieux.
Pré-trempage ou pré-moussage associé à un essuyage papier : cette méthode est à privilégier
sur trayons propres. Dans le cas contraire, il est préférable de laver les trayons avec une lavette
car la matière organique risque d'inhiber le pouvoir désinfectant de la solution. Il faut tremper
ou « mousser » les animaux et laisser agir 15 à 30 secondes selon le produit puis essuyer avec
un papier. En cas de modèle contagieux, on utilise un produit avec une bonne action
désinfectante. En cas de modèle environnemental, on utilise un produit avec une bonne action
détergente.
Cette technique semblerait être plus efficace dans la lutte contre les nouvelles infections
mammaires. Selon LEVESQUE et HETREAU, on observe dans plusieurs troupeaux une
diminution des mammites cliniques causées par des germes environnementaux mais également
dans certains élevages une diminution des mammites à Staphylococcus aureus après avoir mis
en place cette technique de préparation (92). De plus cette technique est rapide, peu coûteuse et
facile à réaliser. Plusieurs produits désinfectants tels que les produits iodés, les acides naturelles,
les tri-amines sont disponibles, et une étude réalisée par GALTON et al. les compare (102).
Cette étude montre que les produits iodés, l’hypochlorite de sodium et l’acide dodecylbenzene
sulfonique permettent une réduction significative du nombre de bactéries dans le lait sans
différence significative entre les produits. En utilisant l’acide dodecylbenzene sulfonique, les
coliformes dans le lait sont plus nombreux donc ce produit semble moins adapté lors d’un
modèle environnemental. Par ailleurs, une étude menée par PANKEY montre que le pré-
trempage à l’aide d’un produit iodé réduit les infections mammaires liées aux pathogènes
environnementaux de 51% (103). Il a également montré dans une autre de ses études que le pré-
trempage réduit les infections mammaires liées à un pathogène majeur de 54% (104). Il
semblerait que cette méthode soit efficace à la fois contre les germes environnementaux et
contagieux. On oriente donc plutôt notre choix vers une préparation de la mamelle par pré-
trempage ou pré-moussage avec essuyage papier lorsqu’il y a un problème de mammites dans
l’élevage. Puis au sein des produits de pré-trempage, on ne choisira pas un produit à base
d’acide dodecylbenzene sulfonique si on est en présence de mammites environnementales.
Néanmoins, ces études ne prennent pas en compte l’état de saleté des trayons, donc on pourrait
s’attendre à une perte d’efficacité des produits désinfectants en présence de matière organique.
Cette méthode pourrait donc être moins adaptée en présence d’un modèle environnemental
lorsque les trayons sont très sales. Il peut alors être nécessaire de nettoyer les trayons avec une
lavette par exemple, avant le pré-trempage. Enfin, certains auteurs ont soulevé le problème de
résidus désinfectant dans le lait, en particulier pour les produits iodés qui est le produit le plus
couramment utilisé. Néanmoins, cela concerne peu les produits à base d’iode. En effet, les seuils
de résidus tolérés dans le lait sont élevés puisque l’iode est un composant naturel du lait. Par
contre, il faut faire beaucoup plus attention lors d’usage d’ammonium quaternaire ou de
Chlorhexidine qui sont plutôt utilisés lors du post-trempage (105).
65
Serviette désinfectante pré-imprégnée : il faut laver les trayons sales avec une lavette, puis les
essuyer avec la serviette désinfectante en massant bien le trayon, il faut ensuite attendre 15 à 20
secondes, selon le produit, avant la pose de la griffe pour laisser au produit le temps d'agir. Cette
technique est plus coûteuse mais elle offre une bonne action désinfectante. Elle présente des
avantages et des inconvénients semblables à ceux du pré-trempage associé à un essuyage papier.
Nettoyage à sec : cette méthode est adaptée aux troupeaux où la situation sanitaire est maîtrisée.
- Nettoyage avec du papier : il faut utiliser une feuille de papier de texture adaptée
(absorbant et résistant) par vache. Cette technique est rapide, peu coûteuse mais laisse
plus de germes à la surface des trayons et ne permet pas une bonne stimulation des
trayons. Cette méthode est donc fortement déconseillée.
- Nettoyage avec de la laine/paille de bois : la laine de bois est fabriquée à partir de bois,
elle présente un aspect fin et poreux, sans poussière ni éclat de bois, ce qui permet
d’enlever les salissures du trayon. Elle est décapante sans être agressive. On utilise une
poignée par vache. Il s’agit d’un produit naturel biodégradable. Cela permet un bon
nettoyage mécanique mais pas une désinfection. Il y a une bonne stimulation pour
l’éjection du lait. Une étude a été réalisée pour comparer 4 méthodes de préparation de
la mamelle : pré-trempage avec essuyage papier et premiers jets, pas de préparation,
premiers jets uniquement, laine de bois et premiers jets. L’utilisation de la paille de
bois permet un gain de temps et une meilleure stimulation de la mamelle avec en
particulier une diminution du temps de traite chez les vaches longues à traire par rapport
au pré-trempage. De plus, l’utilisation de laine de bois n’a pas altéré la qualité du lait
(106). L’étude a eu lieu dans des lycées agricoles, donc dans des troupeaux où l’état
sanitaire des mamelles est globalement maîtrisé. On peut se demander si les résultats
seraient aussi concluants dans des élevages où la prévalence des mammites de traite ou
d’environnement serait plus élevée.
Remarque : la tonte ou l’épilation des mamelles améliorent l’hygiène de la mamelle et facilitent
le nettoyage des trayons. Ceci est indispensable dans le cas de l’utilisation d’un robot de traite.
Le tableau XIII montre l’influence des différentes techniques de préparation de la mamelle dans
la prévention des infections à réservoir mammaire ou environnemental.
66
Tableau XIII : Impact des différentes techniques sur la qualité du lait et la prévention des infections à réservoir mammaire ou environnemental (91)
Techniques Lutte contre germes à
réservoir environnemental
Lutte contre germes à
réservoir mammaire
Lutte contre
spores butyriques
Lavettes
individuelles
++ - ++
Pré-
trempage/pré-
moussage et
essuyage papier
+++ +++ +
Lingette pré-
imprégnées
+++ ++ ++
Douchettes ++ - +
Nettoyage à sec ++ - +
On peut voir sur le tableau précédent que toutes les techniques de préparation de la mamelle
sont efficaces dans la lutte contre les germes environnementaux puisqu’elles permettent toute
d’obtenir des trayons propres. Dans le cas de mamelles très sales, les lavettes individuelles et
les douchettes sont plus efficaces pour obtenir des trayons propres. Le pré-trempage/pré-
moussage associé à un essuyage papier et les lingettes pré-imprégnées sont également efficaces
dans la lutte contre les germes environnementaux grâce à leur action désinfectante mais ces
techniques doivent être précédées d’un nettoyage avec une lavette individuelle si les trayons
sont très sales. Dans le cas contraire, le produit désinfectant sera inactivé par la matière
organique. On pourrait donc nuancer ce qui est décrit dans le tableau XIII par BENOIST (91).
De la même manière, le pré-trempage est moins efficace dans la lutte contre les germes à
réservoir environnemental que ceux à réservoir mammaire, dans la mesure où, lors d’un modèle
environnemental, les trayons ont tendance à être plus sales. De plus, l’usage des lavettes
individuelles n’est pas totalement inefficace dans la lutte contre les germes à réservoir
mammaire car, dans certains cas, le savon utilisé dans le seau où elles sont mises à tremper est
désinfectant. Cette technique permet donc de diminuer le nombre de germes présents à la
surface des trayons.
Pour lutter contre les germes à réservoir mammaire, il est indispensable d’utiliser des techniques
de préparation de la mamelle ayant une action désinfectante, à savoir le pré-trempage/pré-
moussage associé à un essuyage papier ou les lingettes pré-imprégnées.
En ce qui concerne le nettoyage à sec, le nettoyage avec du papier n’est pas recommandé. Le
nettoyage à la laine de bois constitue une bonne technique de préparation de la mamelle si l’état
sanitaire des mamelles du troupeau est maîtrisé.
• L’examen des premiers jets
La réalisation de l’examen des premiers jets qui consiste en l’élimination des 3 ou 4 premiers
jets, est indispensable. Il a trois objectifs, à savoir l’aide au diagnostic des mammites cliniques
67
(visualisation de grumeaux par exemple), l’élimination des germes présents dans le canal du
trayon, et une participation au déclenchement du réflexe ocytocique (76).
L’examen des premiers jets se fait idéalement dans un bol à fond noir, ce qui facilite la détection
d’un aspect anormal du lait (présence de grumeaux en particulier).
De plus, il permet de rincer le canal du trayon. Ce dernier est en effet bordé de kératine sur
laquelle s’adsorbent les bactéries entre les traites. L’élimination des premiers jets permet
d’éliminer une partie de cette kératine et ainsi d’éliminer les bactéries.
Il est préférable de réaliser cet examen au tout début de la préparation de la mamelle car
l’essuyage et la palpation de la mamelle risquent de provoquer une remontée de ce lait
contaminé dans la mamelle (107). Mais ceci est controversé puisque selon ZECCONI, il est
recommandé d’appliquer un désinfectant pendant 30 secondes, puis d'observer les premiers jets
et enfin d'essuyer avec un papier à usage unique. Cet ordre particulier permettrait une
manipulation des trayons propres par le trayeur qui ne se contamine pas les mains, ce qui limite
le transfert de pathogènes (108).
• Les objectifs de la préparation de la mamelle
La préparation de la mamelle permet d'obtenir des trayons propres et secs, ce qui limitera la
contamination microbienne et la contamination par les spores butyriques. De plus, elle facilite
l'éjection du lait (décharge d'ocytocine provoquant la contraction des cellules myoépithéliales
entourant les acini) et permet aussi de détecter les mammites cliniques grâce à l'examen des
premiers jets.
Afin d'évaluer si la méthode de préparation est correcte, on observe la technique du trayeur, la
propreté des trayons avant la pose de la griffe et la libération du lait. Les griffes doivent être
branchées entre 30 secondes et 1 minute après le début de la préparation et il faut également
noter si la stimulation par le trayeur est correcte avec éjection des premiers jets et essuyage.
Cela permet de réduire le temps de traite ce qui permet de limiter l’effet traumatisant de la
machine à traire sur les trayons (108).
2. Observations à réaliser pendant la traite
a. Pose des griffes
Le branchement des faisceaux trayeurs doit être rapide en limitant les entrées d'air. Il faut
également veiller à une bonne position de la griffe sous la mamelle avec une sortie de la griffe
et donc un tuyau long à lait à situer sur l'axe nombril-tête de la vache.
b. Comportement des animaux
Il faut regarder le comportement des animaux. En effet, des piétinements, arrachages de griffes,
émissions de bouse ou d'urine signent un stress pouvant être lié au comportement du trayeur, à
une agression par la machine, à des courants électriques.
68
Des petits courants électriques peuvent passer à travers le corps de la vache. Ils apparaissent si
les câbles ou les équipements sont défectueux, ou si la liaison à la terre est défectueuse. Il s'agit
d'un phénomène continu ou intermittent et cela est souvent difficile à détecter. Des recherches
ont montré qu'un courant supérieur à 1V a une action significative sur la santé de la mamelle.
On peut observer un comportement des animaux modifié ou une production diminuée par
exemple. En effet, les vaches ne veulent pas rentrer sur le quai de traite et en ressortent
rapidement, elles sont nerveuses pendant la traite, elles bougent, elles sont agitées. Il y a une
augmentation des défécations et émissions d'urine au cours de la traite. De plus, le réflexe
d'éjection du lait est diminué, donc la traite est incomplète et le risque de lait résiduel dans
un/des quartier(s) est augmenté. Il existe une variation individuelle et aussi une variation selon
l'amplitude du courant. Les vaches ont plus tendance à taper dans la griffe et à se décrocher, ce
qui augmente le risque de phénomène d'impact et de traite incomplète et donc le nombre de
mammites et le nombre de cellules (109).
c. Gestion des bouses
Les bouses doivent être retirées à l'aide d'une raclette, d'un balai ou d'un jet d'eau faiblement
puissant pour ne pas souiller la mamelle.
Quand les vaches sont sur le quai de traite, il est préférable de retirer la bouse à l’aide d’une
raclette et entre deux passages de vaches, le quai est lavé au jet basse pression pour limiter les
projections d’eau sale (107).
d. Evaluation des effets de la machine à traire sur les infections mammaires (11,108–110)
Les effets de la machine à traire sont responsables de 6 à 20% des infections mammaires. La
machine à traire peut jouer 3 rôles dans la contamination :
• Rôle de vecteur : la transmission de germes d’une vache à une autre peut avoir lieu via
le manchon trayeur contaminé à partir d'une vache infectée ou possédant des bactéries
à la surface des trayons. Cette transmission peut avoir lieu sur les 2 à 4 vaches suivantes,
voire plus en particulier lorsque les manchons sont usés car les bactéries adhèrent à ces
derniers.
Il est donc préférable de :
o Utiliser une griffe spécifique pour traire les animaux infectés ;
o Désinfecter les manchons trayeurs après la traite d'une vache infectée (faire
tremper le faisceau trayeur dans une solution pendant 1 minute ou par
pulvérisation, le tout suivi d'un rinçage à l'eau) ;
o Traire les animaux infectés en dernier, il s'agit de la méthode la plus efficace.
• Rôle favorisant : la machine à traire peut favoriser l’apparition d’infections mammaires
en détériorant les défenses de la mamelle ou en cas de mauvais écoulement du lait. Le
canal du trayon constitue le premier mécanisme de défense contre les infections intra-
mammaires. Or, la machine à traire peut entraîner des lésions sur les trayons qui
provoquent une baisse des défenses physique, chimique, immunitaire via la douleur
69
ainsi qu’un mauvais écoulement du lait. On peut noter que l'état de l’extrémité des
trayons empire au fur et à mesure de la lactation chez les primipares, mais de bonnes
conditions de traite peuvent limiter les effets délétères de la machine à traire sur les
trayons. Les différents types de lésions seront développés ultérieurement.
• Rôle contaminant : la machine à traire peut avoir un rôle contaminant en transmettant
des germes de trayon à trayon. Les trois principaux processus entrant en compte sont le
phénomène d’impact, le reverse flow et le gradient de pression inverse.
o Le phénomène d’impact (figure 10) : le phénomène d’impact correspond à
une entrée d’air à grande vitesse par un manchon qui est à l’origine d’une
projection violente et de gouttelettes de lait sur l’orifice des autres trayons.
Cela entraîne les bactéries présentes dans les manchons et les tuyaux courts
à lait vers les autres trayons. Si la vache présente un ou plusieurs quartiers
infectés, ce processus transporte les bactéries pathogènes à la surface
d’autres trayons ou directement dans le sinus du trayon (111).
Figure 10 : Le phénomène d'impact (91)
Ce phénomène peut tout d’abord survenir lorsque le vide n'est pas coupé
avant de décrocher la griffe.
Un glissement du manchon trayeur peut également entraîner une entrée d’air
et constitue une des origines fréquentes du phénomène d’impact. Il est
important de connaître ces origines afin de trouver des solutions à ce
problème. En cas de glissement, il faut repositionner le manchon sans délai.
Le nombre de glissements doit être inférieur à 10%. Dans le cas contraire, il
faut trouver d’où vient le problème. Le glissement peut être lié à un mauvais
70
positionnement de la griffe avec un défaut d’alignement du tuyau long à lait
avec l’axe nombril-tête de la vache, une réserve de vide inadéquate, des
vaches possédant des trayons trop larges ou trop étroits et/ou une extrémité
de manchon trop large augmentant le risque d’engouffrement d’air entre le
manchon et le trayon, des vaches nerveuses qui bougent beaucoup, un niveau
de vide trop bas, une griffe trop lourde, des caoutchoucs en mauvais état, des
fluctuations du niveau de vide importantes. Lors de glissements de
manchons, il faut donc évaluer le niveau du vide, la position des griffes, le
modèle du manchon, le positionnement du tuyau long à lait sur le quai de
traite ainsi que l'écoulement du lait dans le lactoduc car une évacuation
insuffisante du lait entraîne une réduction du vide dans le manchon qui va
donc glisser (112).
o Le reverse flow : il s’agit d’un retour de lait contaminé vers le trayon qu’il
vient de quitter. Le lait est contaminé à la suite de son passage dans le
manchon et le tuyau court à lait. Ce phénomène est lié à une mauvaise
évacuation du lait dans les circuits de drainage. On a alors un engorgement
du faisceau trayeur et le lait vient baigner le trayon, c’est ce qu’on appelle la
« traite humide ». Les problèmes d’évacuation du lait sont rencontrés lorsque
les éléments suivants sont inadaptés : la capacité de réserve de vide de
l’installation, les griffes, les tuyaux courts et longs à lait, le lactoduc. Il faut
également limiter les variations cycliques et acycliques de vide pour faciliter
l’évacuation du lait (31). Les variations acycliques du vide sont dues à une
entrée d'air au niveau du manchon, ce qui provoque une diminution brutale
du vide. Elles sont en particulier rencontrées lors du phénomène d'impact
décrit précédemment. Les variations cycliques anormales de vide sont
engendrées par un mauvais réglage du pulsateur (113). Un mauvais réglage
du pulsateur peut provoquer le phénomène de reverse flow car on peut avoir
une aspiration du lait contenu dans la griffe par le trayon. La figure 11
schématise la traite humide.
Figure 11 : la traite humide (31)
71
o Le gradient de pression inversé : le gradient de pression inversée correspond
à une aspiration du lait contenu dans le tuyau court à lait juste sous le trayon.
Cela survient en fin de traite lors de la formation d'anneaux de compression
ou lors de remontées du manchon sur le trayon, situations où la dépression
au sein du trayon est supérieure à celle exercée par la griffe. Lors de
l'ouverture du manchon, cela crée une aspiration du lait contenu dans les
tuyaux par le trayon. Cela survient dans les 4 cas suivants : anneaux de
compression entraînant un allongement du temps de traite, mauvaise position
des griffes associée ou non à une sous traite d'un quartier, griffe mal
dimensionnée, diamètre trop étroit des tuyaux courts et longs à lait.
e. Fin de la traite
La dépose des griffes doit avoir lieu quand le flux de lait est environ de 400mL par minute
(109). En l'absence de dépose automatique, elle doit avoir lieu lorsqu'un petit écoulement de
lait est encore visible à la sortie de la griffe. Pour retirer la griffe, il faut d'abord couper le vide
afin d'éviter la formation de lésions sur les trayons et également éviter le phénomène d’impact.
On peut regarder le temps de traite sur 20 à 25% des animaux. Le temps de traite est de 5min
pour 10L de lait + 1min pour 5L supplémentaires (92). Plus simplement, la moyenne du
troupeau doit être de 5 à 7 min par animal. Un temps de traite trop élevé peut provenir d'un
niveau de vide trop bas, d'une mauvaise préparation de la mamelle, d'un mauvais écoulement
du lait, d’une sur-traite.
Une sur-traite détériore les sphincters et le canal du trayon, ce qui rend la mamelle plus sujette
aux mammites. Même en présence de décrochages automatiques, il faut contrôler en fin de traite
l’absence de sur-traite. La sur-traite est mise en évidence par l’observation de lésions au niveau
des trayons de type anneaux de compression, hyperkératose ou congestion de l’extrémité du
trayon.
Il faut également contrôler en fin de traite l’absence de sous-traite qui se caractérise par la
présence de lait résiduel dans le quartier. La présence de lait résiduel dans un seul quartier
constitue un facteur de risque de mammites cliniques car il existe un risque important de
reverse-flow dans ce quartier et de sur-traite dans les autres. La présence de lait résiduel est
souvent due à une mauvaise position de la griffe.
En cas de sous-traite, le nombre de cellules somatiques dans le lait augmente, ce qui est lié à
une augmentation du volume de lait résiduel et de bactéries. Le risque de mammites cliniques
est augmenté, avec une augmentation des infections à Streptococcus agalactiae (109).
Remarque : la surtraite peut également avoir lieu en début de traite, lorsque le délai entre la
stimulation de la mamelle et l'accrochage de la griffe est mauvais (108). En effet, dans ce cas,
la libération du lait n’a pas lieu immédiatement et cela aboutit à une sur-traite.
72
f. Utilisation du lactocorder (11,65,114)
Il peut être employé lors du contrôle laitier ou lors d’une visite de traite. Cet appareil permet de
détecter une mauvaise gestion de la traite, ce qui peut conduire à des lésions de la mamelle et
favorise les mammites. Le lactocorder enregistre toutes les secondes des données sur la traite
des vaches pour établir une courbe d’éjection du lait pour chaque animal. Le lactocorder permet
de mesurer la production laitière et donne des renseignements sur la cinétique de l'émission du
lait par l'animal.
Figure 12 : Courbe relevée par le lactocorder, éjection normale du lait (115)
Sur la figure 12, on a une bonne libération du lait. Dès la pose de la griffe, il y a une montée
rapide et régulière du débit de lait. Puis a lieu la phase de traite. Enfin, il y a une diminution
régulière du débit avec une fin de traite rapide.
Figure 13 : Courbe relevée par le lactocorder, éjection bimodale du lait (115)
73
Sur la figure 13, la libération du lait est bi-phasique avec dans un premier temps, une libération
du lait contenu dans la citerne puis dans un second temps de celui contenu dans les acini. Cela
reflète une mauvaise stimulation de la vache qui ne libère donc pas correctement son lait.
Figure 14 : Courbe relevée par le lactocorder, sur-traite (115)
Sur la figure 14, on peut voir une mauvaise libération du lait. En effet, on peut voir qu’il existe
un délai avant le début d’augmentation du débit en lait. Le débit maximal est bas. La fin de
traite est très longue. On a là encore une stimulation insuffisante de la vache.
3. Observations à réaliser après la traite
a. Observation des trayons à la dépose des griffes (11,108–110)
La machine à traire et la traite peuvent entraîner des lésions sur les trayons à l’origine d’une
baisse des défenses physique, chimique, immunitaire via la douleur et également d’un mauvais
écoulement du lait. Il est donc important d’observer les trayons à la dépose des griffes. Le
nombre d'animaux observés dépend de la taille du troupeau. Il faut bien examiner chaque
trayon.
Remarque : toutes les lésions des trayons ne sont pas liées à la machine à traire ou la traite.
En effet, il peut y avoir des blessures sur les trayons si l’environnement est inadapté (coupure
en présence d’objet tranchant par exemple), on peut avoir des crevasses sur les trayons lors
d’hiver rigoureux. Ces éléments ne seront pas développés dans cette thèse.
On recherche les lésions suivantes :
• Des lésions circulatoires correspondant à une couleur rouge-violette ou bleu du trayon
(figure 16), une congestion, un œdème, des microhémorragies (figure 15) qui traduisent
un défaut de retour veineux au niveau des trayons. La peau est alors fragilisée ce qui
favorise la formation de plaies. Ces plaies sont plus facilement colonisées par les
74
bactéries. Ces lésions sont douloureuses, cela provoque une mauvaise libération du lait
et une réaction neuro-hormonale qui inhibe la réponse immunitaire.
Figure 15 : Microhémorragies (11)
Figure 16 : Couleur rouge-violette des trayons(11)
• Anneau de compression (figure 17), qui est pathologique en cas de traite trop longue ou
de mauvaise vidange de la mamelle. Néanmoins, certains manchons en provoquent sans
pour autant être à l'origine d'une contamination de la mamelle. Les anneaux de
compression sont à l’origine d’un mauvais écoulement du lait avec une augmentation
de la durée de traite engendrant la formation de lésions sur les trayons et l’augmentation
du risque de reverse flow.
Figure 17 : Anneaux de compression (11)
75
• Signes d'hyperkératose : on peut voir un anneau blanc autour de l'orifice du canal visible
à 1m de l'animal. Il existe 4 scores d’hyperkératose :
o Score 1 ou stade normale,
o Score 2 ou stade lisse caractérisé par la présence d’un anneau blanc en relief
mais lisse,
o Score 3 ou stade « rough » ou rugueux caractérisé par la présence d’un anneau
blanc en relief avec des irrégularités cornées,
o Score 4 ou stade « very rough » caractérisé par la présence d’un anneau blanc
en relief avec de larges irrégularités (aspect en choux fleur) (110,116).
La figure 18 illustre ces différents scores.
Figure 18 : Scores d'hyperkératose du trayon (116)
L'hyperkératose facilite la colonisation bactérienne. En effet, une étude réalisée par
PADUCH et al montre que la charge bactérienne dans le trayon d’E.coli et
Streptococcus uberis augmente avec le score du trayon, contrairement à celle de
Staphylococcus aureus (117). L’hyperkératose facilite donc la colonisation du trayon
par les bactéries, ce qui augmente le risque d’infection mammaire. En effet, une
hyperkératose de scores 3 ou 4 engendre un risque 3 fois plus grand d’infection
mammaire qu’un score 1 ou 2. Les trayons altérés sont associés à des mammites
cliniques récurrentes car la première ligne de défense contre les infections est absente
(108).
La figure 19 présente le lien entre le score du trayon et l’état sanitaire de la mamelle.
76
Figure 19 : Relation entre le score du trayon après la traite et l'état sanitaire de la mamelle (108)
L’hyperkératose altère les défenses physiques du trayon, en effet le réseau lamellaire de kératine
est altéré. De plus, le sphincter du trayon devient moins efficace. En effet, chez des vaches
taries avec des scores élevés d’hyperkératose, la fermeture du sphincter du trayon sera retardée
(fermeture complète en une semaine en l’absence de lésion) voire sera incomplète chez une à
deux vaches sur 10 selon HULSEN et al (118).
Après avoir observé les trayons à la dépose des griffes et les lésions présentes sur ces derniers,
il est important de connaître les pourcentages tolérés pour chaque lésion comme décrit dans le
tableau XIV.
Tableau XIV : Anomalies liées à la machine à traire (91)
Lorsque les pourcentages décrits dans le tableau XIV sont dépassés, la traite est traumatisante
et il faut proposer des mesures à l’éleveur afin de réduire la prévalence de ces lésions.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Score 1 Score 2 Score 3 Score 4
Mammite subclinique
Inflammation
Infection latente
Sans infection
77
Globalement on doit :
- Regarder si le niveau de vide n’est pas trop élevé
- Changer les manchons usés ou changer le modèle du manchon
- Supprimer la sur-traite
- Revoir la pulsation
- Revoir la préparation de la mamelle
- Revoir la position de la griffe.
b. Post-trempage
Il doit être réalisé avec le maximum d'hygiène et sur l'ensemble du trayon pour détruire les
germes présents sur la peau des trayons. L'efficacité désinfectante de la molécule doit être
reconnue et le produit doit s'appliquer facilement. En regardant sur les centrales d’achats, on
peut voir que les composants désinfectants les plus retrouvés sont les produits iodés, la
Chlorhexidine et les acides naturels comme l’acide lactique par exemple. Certains produits ont
des actions supplémentaires comme une action cosmétique (effet émollient avec une protection
du trayon contre les agressions chimiques, mécaniques et bactériologiques ; effet protecteur
contre la déshydratation (112)), un effet barrière (film imperméable aux bactéries mais
perméable à l'eau, l'air et aux petites molécules nutritives) ou une action répulsive contre les
mouches. Le choix du produit dépend des problèmes rencontrés dans l'élevage.
En présence de mammites environnementales, le produit de post-trempage doit être choisi selon
son caractère filmogène, dans le but d’empêcher les germes de pénétrer dans la mamelle par le
canal du trayon. Selon PANKEY, ces produits permettent de réduire les nouvelles infections
mammaires liées aux germes environnementaux mais l’efficacité contre les streptocoques serait
plus limitée (105).
En présence de mammites contagieuses, le produit de post-trempage doit être choisi selon son
caractère désinfectant. La transmission des germes contagieux pendant la traite est favorisée
par leur multiplication à la surface de la peau des trayons et au niveau des lésions. Les produits
de post-trempage à action désinfectante sont efficaces puisqu’ils détruisent les agents
pathogènes présents à la surface des trayons et ils préviennent la contamination des lésions et
du canal du trayon par ces agents (105). D’ailleurs, une étude réalisée par WESEN et
SCHULTZ a montré que le post-trempage à l’aide d’un produit iodé a permis de réduire les
nouvelles infections à streptocoques et à Staphylococcus aureus mais ne semble pas prévenir
les nouvelles infections par les coliformes (119).
Sur le marché, les produits de post-trempage ont souvent plusieurs actions, mais ces actions ne
sont pas forcément toutes très efficaces. D’ailleurs, selon PANKEY, aucune publication n’a
montré un produit de post-trempage efficace contre les mammites environnementales et
contagieuses (105). C’est pour cela qu’il faut choisir un produit selon son action filmogène ou
désinfectante dominante selon les cas. De plus, en présence de gerçures au niveau des trayons,
il est intéressant d’utiliser des produits à action cosmétique car ces lésions sont facilement
colonisées par des agents pathogènes.
Le tableau XV présente les différents produits de post-trempage utilisables et leurs
caractéristiques.
78
Tableau XV : Les différents produits de post-trempage (91)
Le tableau XVI présente contre quels agents les produits de désinfection classiques sont
efficaces. Tableau XVI : Pouvoir désinfectant des principaux produits disponibles (91)
Dans le cadre d’une visite de traite, on peut se focaliser uniquement sur la première colonne
pour lutter contre les nouvelles infections mammaires. On peut voir que globalement, les
produits désinfectants de post-trempage sont tous efficaces contre les bactéries. Lors de flambée
de mammites contagieuses, on choisira de préférence les agents chlorés, l’iode ou la
chlorhexidine.
79
c. Sortie de la salle de traite et nettoyage (11)
Le couloir de sortie doit être propre car les sphincters des trayons ne sont pas encore fermés
donc des éclaboussures peuvent être à l'origine d'une contamination. De plus, il faut empêcher
le couchage des vaches dans la demi-heure suivant la traite pour limiter l’entrée de germes par
le canal du trayon. Pour cela, il faut s’assurer que les vaches aient accès à l’eau et à des aliments
appétents pour les inciter à aller manger à la sortie de la salle de traite. De plus, le bâtiment doit
être équipé de cornadis autobloquants et le nombre doit être suffisant (92). On peut également
bloquer l’accès au couchage pendant une demi-heure (118). La salle de traite doit être nettoyée
avec soin après chaque traite. De plus, la machine à traire doit être correctement nettoyée avec
un prélavage pour éliminer les souillures organiques et bactériologiques, puis un lavage à l'eau
chaude avec alternance matin et soir d'un produit alcalin chloré et d'un produit acide. Puis un
rinçage à l'eau froide permet d'éliminer les produits chimiques restants.
C. Déroulement de la visite du bâtiment (11)
1. Implication du bâtiment dans les infections mammaires (11)
Le logement intervient dans les infections intra-mammaires via une transmission indirecte
d'agents pathogènes via le couchage. Ces pathogènes proviennent principalement du tube
digestif des animaux, et ils peuvent également provenir des mamelles infectées. Les
contaminations sont augmentées en cas de surdensité, de problèmes de diarrhées, de pertes de
lait par de nombreux animaux. Les mesures d'hygiène des surfaces de couchage limitent cette
transmission indirecte. Le logement peut aussi être à l'origine d'une augmentation du risque de
traumatismes ou d’affections des trayons. Par exemple, une mauvaise conception des logettes
peut augmenter le risque de traumatismes des trayons, des conditions hygrothermiques
défavorables (froid, humidité, courant d’air au niveau de la mamelle) sont à l'origine de
crevasses mais aussi de stress (4).
Il faut tout d'abord observer les animaux. On évalue la propreté des animaux, comme expliqué
précédemment. En effet, celle-ci donne une idée de l'hygiène du bâtiment et de la pression
microbienne. On recherche également la présence de traumatismes au niveau des trayons.
En présence de :
• Gelures ou gerçures, la température est trop froide dans le bâtiment (ventilation
inadéquate du bâtiment avec des courants d'air),
• Écrasement des trayons, il y a un défaut d'adaptation du bâtiment aux vaches (mauvaise
conception des logettes),
• Déchirures, coupures, des éléments coupants sont présents dans le bâtiment,
• Hématomes ou contusions, il existe une compétition entre les animaux sans fuite ou
évitement possible au niveau des aires d'exercice, de circulation, de couchage,
• Traumatisme chimique, cela peut être lié à un béton neuf imparfaitement chaulé, un
asséchant de litière.
80
2. Système de couchage et litière
Les vaches en stabulation courent généralement un plus grand risque de mammites
environnementales que les vaches au pâturage. En effet, les sources d’agents pathogènes
environnementaux sont le fumier, la litière, les aliments, la poussière, la saleté, la boue et l’eau
(54).
a. Le bâtiment à logettes (11)
Le nombre de logettes doit être au moins égal au nombre de vaches. Il est même recommandé
de prévoir 5% de logettes en plus compte tenu du fait que certains emplacements sont moins
attractifs, par exemple ceux en bout de rangées, et pour éviter aux vaches dominées de rester
debout dans les couloirs de circulation (120). Dans le cas contraire, les vaches produisent moins
de lait et risquent de se coucher dans les couloirs de raclage à l'origine d'une mauvaise propreté
de la mamelle.
De plus, la taille des logettes doit être adaptée. Le sol doit être confortable et hygiénique, facile
à entretenir, résistant et peu coûteux. On peut avoir recourt à de la terre battue avec paille, du
béton nu, du béton avec litière, du béton avec tapis. La logette doit être plus élevée que le couloir
de raclage (15 à 25 cm) pour éviter de trop salir les logettes et éviter que les vaches se couchent
à moitié dans le couloir de raclage. La figure 20 indique les dimensions recommandées.
Figure 20 : Dimensions recommandées pour les logettes (4)
b. Stabulation entravée (11)
Des stalles trop courtes favorisent les traumatismes de la mamelle, des stalles trop longues
impliquent que les vaches bousent dans la stalle et les mamelles sont alors plus souillées. En
81
cas de sol bétonné paillé, la consommation de paille par animal et par jour est de 2 à 3 kilos.
On peut également retrouver des matelas recouverts de paille ou de sciure.
De plus, on peut ajouter des séparations entre chaque stalle. Une étude réalisée par ALAND et
al a montré qu’en l’absence de séparation entre chaque stalle, le nombre de vaches qui bousent
ou urinent sur la stalle de la voisine est augmenté, et les vaches restent beaucoup moins
parallèles entre elles (121). Les stalles sont alors plus sales et l’incidence des mammites
environnementales peut être augmentée. En effet, une étude réalisée par KLASTRUP a montré
une augmentation du nombre de mammites cliniques en l’absence de séparation entre les stalles
(122). De plus, le fait que les vaches ne restent pas parallèles entre elles augmente le risque de
traumatisme au niveau des trayons. Or ces lésions des trayons sont plus facilement colonisées
par des germes, ce qui pourrait également augmenter le risque de mammites.
Ainsi, lors d’une visite de traite en stabulation entravée, il est indispensable de regarder la
propreté des stalles mais aussi la position des animaux car une mauvaise position des animaux
peut être la cause de la saleté excessive des stalles.
c. Stabulation avec aire paillée
Plus de mammites d'environnement sont observées en aire paillée que dans les bâtiments avec
logettes. En effet, les mamelles sont plus sales, et il est important de respecter les règles
suivantes : 6 à 7 m2 par animal pour l'aire de couchage, et 3 à 3,5 m2 pour l'aire d'exercice selon
les auteurs (11,123), ou encore 1m2 pour 1000 L de lait produit. Le calcul de ces surfaces est
réalisé pour les surfaces réellement disponibles c’est-à-dire qu’il faut enlever la surface perdue
correspondant aux zones de passage ou autour des brosses par exemple. Une surdensité est un
facteur de risque d'apparition de mammites. En effet, même en augmentant la quantité de paille
pour que la litière soit propre, on aura alors une augmentation de sa température, ce qui nécessite
une augmentation de la fréquence de curage. Le rythme de paillage ou les asséchant ne peuvent
pas remplacer un bâtiment de densité normale avec une ambiance saine et un entretien correcte
(11).
Remarque : Il faut regarder si les animaux ont tendance à se rassembler souvent sur une partie
du bâtiment en particulier (problème d'ambiance). Cela réduit la surface utilisée par les animaux
et augmente les risques (4).
d. Litières (11)
Les matériaux utilisés comme litière représentent une source importante d’agents pathogènes
environnementaux auxquels est exposé le trayon. La quantité de bactéries présentes dans la
litière dépend de la contamination, de l’humidité, et de la température. Les matériaux plus secs
sont associés à de moins grandes quantités d’agents pathogènes (54).
Il existe plusieurs types de litières :
• Aire paillée : il est recommandé de mettre 1 à 1,5 kg par m2 et par jour ou 8 kg par vache
laitière et par jour au niveau de l’aire de couchage. Contrairement à ce que l’on pourrait
penser, un paillage trop important ne diminue pas le risque d’infections mammaires à
82
partir de la litière mais forme au contraire un « matelas » de paille épais favorable à la
circulation d’air. Les coliformes se développent mieux en présence d’oxygène et les
streptocoques sont micro-aérophiles. Ainsi, la contamination des litières n’est pas liée à
la propreté visuelle des litières car les coliformes se développent mal dans des
conditions d’anaérobiose et de froid qui se créent dans la litière en cas de souillure
massive par les excréments (124).
La paille doit être de bonne qualité, à savoir sèche (inférieure à 15% d'humidité). La
paille ne doit pas être trop humide lors du pressage et doit être stockée dans de bonnes
conditions. Le paillage doit avoir lieu une à deux fois par jour.
La température de la litière ne doit pas dépasser 40°C à 10 cm de profondeur. En effet,
cela favorise la multiplication bactérienne : les bactéries présentes dans la litière
(bactéries d’origine fécale) sont mésophiles, leur développement optimum se situe donc
à des températures comprises entre 37 et 40°C. En évaluant la température de la litière,
on peut déterminer à quel moment un curage est nécessaire (lorsqu'elle atteint 39°C).
La prise de température doit être réalisée régulièrement, DUREL et al recommandent
de le faire tous les 10 jours (52). Il faut prendre la température en plusieurs points
(minimum 12) pour réaliser une moyenne, à 10 cm de profondeur, avec 3 localisations
des points de contrôle (fond=1,5m du mur, milieu=centre de la travée, bord=1,5m du
bord de l’aire paillée) et quatre séries de contrôle par localisation. Il ne faut pas prendre
la température de chaque côté des bâtiments, au niveau des zones où les animaux
viennent de se coucher ou aux endroits trop souillés par la présence d'un râtelier ou sur
les zones de passage fréquent des animaux (124).
La fréquence normale de curage se situe entre 4 et 8 semaines selon la surface par
animal, la quantité et la qualité de paille utilisée. Néanmoins, cette fréquence doit être
adaptée en prenant la température de la litière régulièrement et en curant dès que celle-
ci dépasse les 39°C, puisque le risque de mammites avec signes généraux est nettement
plus élevé lorsque la température de la litière dépasse les 39°C (125). Suite à un curage,
on doit doubler la quantité de paille au premier paillage, soit 2 à 3 kg par m2 selon REMY
(11). Mais selon GAUTIER, il est recommandé de ne pas excéder 2 kg par m2 au premier
paillage (123). On fixera donc la quantité de paille à mettre après curage à 2 kg par m2.
• Logette paillée : la paille utilisée peut être en nature ou hachée. Il faut mettre 2 à 3 kg
de paille par logette et par jour. En réalité, les recommandations changent selon la
volonté de faire du fumier ou du lisier. Il faut minimum 3 kg de paille par logette et par
jour pour faire du fumier, et entre 1,5 et 3 kg par logette et par jour pour faire du lisier
(120). La paille hachée n'a pas un meilleur pouvoir absorbant mais tient mieux sous les
vaches. La fréquence des mammites cliniques et subcliniques est moins élevée dans ce
type de logement par rapport aux aires paillées. En effet, la souillure de la litière par les
excréments est limitée et cela permet de maintenir les vaches propres (125). A priori, le
risque d'augmentation de température est plus faible qu'en litière accumulée. L'arrière
des logettes doit être maintenu propre et sec (4). Il est nécessaire de nettoyer l’arrière
des logettes deux fois par jour en stabulation permanente, et ce nettoyage doit être
réalisé de préférence avant ou pendant la traite afin que l’arrière des logettes soit bien
83
propre après chaque traite (126). Cette fréquence est à adapter selon le temps de
stabulation.
• Étable entravée paillée : il faut entre 1,5 et 2 kg par jour et par stalle (4) voire 3 kg (11).
Il faut veiller à garder les stalles propres, et donc adapter la fréquence de curage. Dans
une stalle sale et humide, le risque de mammite est 1,9 fois plus élevé (127).
• Autres : on les retrouve surtout dans les logettes voire dans certaines stabulations
entravées. On peut retrouver le sable, la sciure, les copeaux, les produits de séparation
des déjections des vaches, les tapis, les matelas.
o Sable : Il faut une épaisseur de 30 cm de sable, soit 14 kg par animal et par jour.
L’hygiène est bonne. En effet, selon JOHN, le sable constituerait le meilleur
matériel à utiliser sur logette. Comme il est inerte, cela empêche les bactéries de
croître (128). De plus, des études ont montré que les matériaux inorganiques
comme le sable contiennent moins de germes environnementaux que les
matériaux organiques comme la paille ou les copeaux de bois (129). Les trayons
sont donc moins exposés aux agents pathogènes ce qui limite les infections
mammaires. Par ailleurs, une étude réalisée par ZDANOWICZ a montré qu’il y
avait 2 fois moins de coliformes et 6 fois moins de klebsielles à l‘extrémité des
trayons quand les vaches sont logées sur sable par rapport à la sciure.
Néanmoins, il y aurait 10 fois plus de streptocoques à l’extrémité des trayons
(130).
Ainsi, le risque de mammites environnementales à coliformes ou klebsielles
serait moindre sur sable par rapport à la sciure tandis que le risque de mammites
environnementales à streptocoques est supérieur. On peut donc dire que ce type
de litière n’est pas adapté quand on suspecte, au cours d’une visite de traite, un
problème de mammites liées à des streptocoques.
L’entretien quotidien de ce type de litière est plus complexe que les litières plus
« traditionnelles » puisque ce dernier nécessite beaucoup de main d’œuvre pour
enlever le sable et le remplacer, pour l’aplanir, et il faut aussi beaucoup de place
pour stocker le sable. De plus, son élimination est difficile, la reprise du lisier
est délicate (11).
o Sciure : elle est plus humide et plus contaminée que de la paille par exemple.
C'est un substrat idéal au développement des coliformes (en particulier de
Klebsiella et Enterobacter (124)) mais pas à celui des streptocoques fécaux et
de Streptococcus uberis. Cela est en accord avec l’étude de ZDANOWICZ
décrite précédemment (130). Il faut maintenir un taux d'humidité inférieur à 20%
et un taux de contamination faible car sinon il existe un fort risque de mammites.
Ce type de litière doit être évité dans les élevages présentant des mammites à E.
coli ou klebsielles et être remplacé par de la paille ou du sable (120).
84
o Copeaux : les particules fines ont un meilleur pouvoir absorbant mais génèrent
davantage de poussières ce qui nuit à l'ambiance du bâtiment. De plus, les
particules fines humides offrent davantage de surface aux bactéries. Par ordre
décroissant de contamination aux coliformes et Klebsiella, la sciure est plus
contaminée que les copeaux qui sont eux-mêmes plus contaminés que la paille
(124). Dans les copeaux, il y a moins de streptocoques et de staphylocoques que
dans la paille et la sciure. Par ailleurs, une étude réalisée par GODDEN, a
comparé la croissance des bactéries environnementales dans les copeaux, le
sable propre ou recyclé et les produits issus de la transformation des déjections
des bovins après inoculation de litières stériles avec Klebsiella pneumoniae et
Enterococcus faecium. Il ressortirait de cette étude que le meilleur compromis
soit l’utilisation de copeaux car ils offrent une faible croissance des klebsielles
et permettent une nette diminution des entérocoques (129).
Ce type de litière peut donc être choisi dans les troupeaux présentant des
mammites à staphylocoques ou streptocoques.
o Tapis, matelas : ils n’ont aucun pouvoir absorbant donc ils restent humides. Il
faut donc une couche de litière par-dessus. De plus, ils doivent être confortables.
Il faut vérifier leur intégrité, leur degré de propreté et s'ils sont glissants (4). Les
matelas ou les tapis n’auront pas d’impact direct sur les nouvelles infections
mammaires. Les infections dépendront principalement du type de litière ajouté
par-dessus. Néanmoins, une étude réalisée par RUUD et al a montré que
l’incidence des mammites cliniques au sein des troupeaux avec des matelas dont
la couche déformable est supérieure à 17 mm est inférieure à celle des troupeaux
en logettes sur sols bétonnés paillés. Cela serait lié à la plus forte incidence des
lésions des trayons dans les logettes paillées sur sol bétonné (131).
o Produits issus de la transformation des déjections des bovins : ils ont un aspect
semblable à la sciure et sont obtenus en faisant passer le lisier sur un tapis vibrant
afin d'isoler l'extrait sec, ou en faisant passer le lisier dans une vis qui le presse
et provoque l'échappement des jus. On ne sait pas exactement s'ils sont un
facteur de risque ou non d'apparition de mammites car peu d’études ont été
réalisées sur le sujet. Néanmoins, il semblerait que ce type de litière fournisse
un milieu propice au développement des germes environnementaux. Dans
l’étude de GODDEN décrite précédemment, les produits issus de la
transformation des déjections des bovins ont offert la croissance la plus
importante de K. pneumoniae, et ils ont permis une faible croissance d’E.
faecium (129). Par ailleurs, GOOCH et al expliquent que les matériaux
organiques offrent les nutriments et l’humidité nécessaire à la croissance
bactérienne. Ainsi même si la contamination de base des produits issus de la
transformations des déjections des bovins est faible, cette contamination
augmente très rapidement en 24h en présence de bovins (132). La gestion de ce
type de litière doit être réalisée avec prudence, il faut mettre de la litière
généreusement et il faudrait changer la litière deux fois par jour ce qui est à
85
l’origine d’un travail considérable. On a encore peu de recul sur les
conséquences à long terme de ce type de litière mais il semblerait ne pas y avoir
d’impact spécifique sur la qualité du lait par rapport aux autres litières plus
classiques (120).
3. Facteurs influençant le microbisme du bâtiment et participant à l'amélioration de la santé
de la mamelle
a. Hygrométrie (11)
Elle joue un rôle sur l'humidité relative de la litière et sur la condensation présente sur le pelage
des animaux, donc sur la santé de la mamelle.
L’humidité relative correspond à la quantité d'eau que contient l'air par rapport à la quantité
maximale qu'il peut contenir à saturation. Elle dépend de l'humidité extérieure, de la
température ambiante, du nombre d'animaux présents et du renouvellement de l'air. Plus
l'humidité relative est élevée (supérieure à 50-60%) à la surface de la litière, plus le
développement bactérien est important.
La condensation est issue de la remontée de l'air chaud qui entre ensuite en contact d'une surface
froide. L’eau qu’il contient se condense alors sur la paroi et retombe sur les animaux. Cela
diminue la température ressentie par l'animal et augmente le stress. De plus, cela augmente
l'humidité de la litière. Pour remédier à cela, il faut augmenter les courants d'air au niveau de la
toiture.
Ainsi, lors d’une visite de traite, il est important d’observer l’humidité de la litière et si le pelage
des animaux est humide. En effet, plus l’humidité de la litière est élevée, plus le développement
bactérien est important donc la santé de la mamelle risque d’être altérée. C’est pourquoi, la
maîtrise de l’ambiance du logement, l’utilisation de matériaux pour la litière de bonne qualité
et l’efficacité du drainage de la litière sont indispensables (124). Dans le cas contraire, c’est-à-
dire en présence d’une humidité relative de la litière excessive et d’animaux avec le pelage
mouillé, il faut trouver une solution pour augmenter la ventilation du bâtiment. Il faut également
diminuer le nombre d’animaux en cas de surpopulation.
b. Température ambiante (11)
Elle doit être comprise entre la TCI (=Température Critique Inférieure) et la TCS
(=Température Critique Supérieure), et donc avoir une valeur adéquate pour le bien-être animal.
Mais la température ressentie est inférieure quand le pelage est mouillé ou la vitesse de l'air est
élevée. Les bovins adultes sont sensibles aux températures trop importantes. En été, il est ainsi
possible d'utiliser des ventilateurs ou des buses projetant un aérosol d'eau afin de diminuer la
température ressentie. De plus, les ventilateurs permettent de diminuer le nombre de mouches
qui sont un facteur de risque pour l'apparition des mammites à Staphylococcus aureus chez les
primipares et pour l’apparition des mammites d'été (11).
86
Pour un bovin adulte, la température ambiante doit être comprise entre -25°C et 25°C, et la zone
recommandée se situe entre -5 et 22°C selon REMY (11). Selon BONNEFOY et
NOORDHUIZEN, la zone de neutralité des vaches en lactation se situe entre -5 et +20°C, et la
température critique maximale tolérable de l’air se situe à +25°C (133). Selon HULSEN et al,
la zone de confort thermique se trouve entre 5 et 15°C (118). Pour tous les auteurs, on voit
qu’au-delà de 25°C, les vaches ont trop chaud, ce qui est à l’origine d’un stress aux
conséquences importantes sur la santé et la production (91). En effet, on observe une
augmentation des affections, notamment des mammites, consécutives au stress mais aussi en
raison d’une augmentation de la production de radicaux libres (133).
c. Ventilation (11)
La qualité de l'air dépend des teneurs en polluants, à savoir poussières, microbes, ammoniac,
gaz carbonique, hydrogène sulfuré. Cela a peu d'influence sur les défenses de la mamelle mais
par contre, cela joue sur le confort de l'animal. La ventilation permet d'obtenir une hygrométrie
et une qualité d'air correctes. En effet, dans un bâtiment mal ventilé, l’accumulation de chaleur
et d’humidité dans l’air et a posteriori dans la litière, favorise la multiplication des germes dans
la litière, à savoir E.coli et streptocoques (91). Une mauvaise ventilation peut engendrer une
augmentation du nombre d’infections liées aux germes environnementaux.
Il existe plusieurs types de ventilation en bâtiment :
• Effet cheminé : l'air pénètre par des surfaces d'entrées basses, se réchauffe et monte puis
sort par des surfaces de sorties hautes. La figure 21 illustre cet effet.
Figure 21 : L'effet cheminé (134)
• Effet vent : circulation d'air liée au vent qui entre et sort par différentes ouvertures. C'est
la technique la plus courante. La figure 22 illustre cet effet.
Figure 22 : L'effet vent (134)
87
La vitesse de l'air doit être inférieure à 0,5m/s en période froide, et inférieure à 1m/s en période
chaude. Sinon, la ventilation crée un courant d'air, ce qui n'est pas du tout recherché.
Pour évaluer la ventilation, on allume un fumigène au centre de l'air de vie des animaux. Dans
un bâtiment dont le renouvellement de l'air est suffisant, la fumée s'évacue en moins de 3 min
par l'ouverture au point le plus haut du bâtiment ou par une des extrémités du long pan ouvert
(4).
d. Luminosité (11)
Il est recommandé d'utiliser de la lumière naturelle. Les UV détruisent en effet un certain
nombre de bactéries présentes dans la litière. Ils permettent d’assécher la litière ce qui diminue
le développement bactérien et ont également une action directe sur les bactéries.
Au niveau de la toiture, il est ainsi conseillé d'avoir 6 à 7% de la surface composée de plaques
translucides (4).
e. Entretien des surfaces bétonnées
Les surfaces ne doivent pas être glissantes, être suffisamment rugueuses sans pour autant être
abrasives. Dans le cas contraire, cela favorise des blessures des trayons. Le raclage doit être
effectué une à deux fois par jour minimum (4,11). Le raclage est généralement réalisé lorsque
les vaches sont dans l’aire d’attente au moment de la traite. Mais selon COOK, il serait
préférable de réaliser au minimum 3 raclages par jour (135). Selon une étude réalisée par
BARNOUIN, tous les facteurs induisant une exposition plus élevée des animaux aux
pathogènes environnementaux augmentent l’incidence des mammites cliniques. Une fréquence
de raclage inférieure à 2 fois par jour augmente l’incidence des mammites cliniques (136).
On doit donc recommander aux éleveurs de racler l’aire d’exercice au minimum deux fois par
jour. Cela est facilité en présence d’un racleur automatique où la fréquence de raclage peut être
augmentée. Le raclage peut ainsi être réalisé 5 à 6 fois par jour (137).
f. Box de vêlage (4,138)
Le box de vêlage doit être proche de l'aire de vie des vaches en lactation pour limiter le stress
de l'isolement. Sa surface doit être comprise entre 15 et 20 m2. Il doit être propre et la litière
doit être totalement retirée après le vêlage d'un animal afin de rester propre et de ne pas
transmettre de germes d’une vache à une autre. Le maintien d’un box de vêlage propre diminue
l’incidence des mammites environnementales. Selon une étude réalisée par GREEN et al, la
présence d’un box de vêlage propre permet de diminuer l’incidence des mammites cliniques
lors du premier mois de lactation (139). De plus, la présence d’un box de vêlage offre des
conditions d’espace et de tranquillité optimales à la mise-bas, permettant de diminuer le nombre
d’interventions au vêlage, le stress du part est donc limité. Or on sait que le stress peut altérer
les capacités de défenses de l’animal et donc favoriser la survenue de mammites.
Remarque : la plupart des maladies autour du part augmentent le risque de mammite. Le
maintien en position couchée augmente ce risque.
88
g. Observations et mesures pour les autres bâtiments (4)
Le bâtiment des vaches taries et le bâtiment des génisses gravides doivent répondre aux mêmes
critères que celui des vaches à la traite.
Dans le cadre de la lutte contre les mammites, le retour des vaches taries avec les vaches en
lactation doit se faire le plus tardivement possible. En effet, les animaux entrant dans le troupeau
dans les 10 jours avant vêlage ont un risque plus élevé d'avoir une mammite avec signes
généraux que les vaches entrées le jour du vêlage.
D. Investigations spécifiques aux génisses et aux primipares en peripartum (4)
On croit souvent que les génisses possèdent une glande mammaire saine lors du premier vêlage.
Or, 30 à 50% des génisses vêlent avec un ou plusieurs quartiers infectés. De plus, environ 10%
des génisses sont infectées par Staphylococcus aureus au vêlage (140).
Les mammites cliniques au vêlage et pendant le premier mois de gestation affectent entre 7,5%
et 17,1% des vaches primipares. L’incidence péri-vêlage chez les primipares, c’est-à-dire le
pourcentage de primipares avec une première CCSI supérieure à 150 000 cellules/mL au
premier contrôle, peut laisser suspecter un problème lorsqu’elle est supérieure à 20%. Une
prévention des mammites peut alors être envisagée étant donné que les facteurs de risques sont
identifiés (14). On accorde une forte importance à cette investigation si on est dans le cas où
l'incidence peripartum chez les primipares est élevée, mais que l'incidence globale en lactation
pour le troupeau est faible. Il faut alors considérer en priorité les facteurs de risque spécifiques
des infections précoces s'installant avant le 1er vêlage et pendant le peripartum. Par contre, si
l'incidence globale en lactation est élevée, les facteurs de risque sont a priori les mêmes que
ceux en cause pour les lactations ultérieures.
1. Facteurs de risque durant les 2 derniers mois de la gestation des génisses et le début de
lactation (4,14,140)
Les facteurs de risque durant les deux derniers mois de gestation des génisses et le début de
lactation sont nombreux, on retrouve :
• L’hygiène du logement avec une augmentation du risque d’infection en cas d’élevage
des génisses en groupes, à l’intérieur et dans un environnement sale. Il faut veiller à
élever les génisses dans un logement propre et sec.
• L’hygiène du lieu de vêlage
• Le stress qui altère les capacités de défense. Il peut survenir lors de difficultés au vêlage
et lors des événements associés (isolement de la génisse, mort du veau). Il peut
également être dû à une entrée dans le troupeau des vaches laitières avant vêlage.
L’entrée dans le troupeau laitier doit avoir lieu 6 à 8 semaines avant vêlage pour que les
génisses aient le temps de s’adapter. Il faut aider les génisses à s’adapter en leur offrant
par exemple des logettes confortables pour limiter le couchage dans l’aire d’exercice,
ce qui augmente le risque de mammites environnementales (118).
89
• Des transitions alimentaires mal maîtrisées, notamment lors du passage à la ration des
vaches laitières, avec souvent une sous-consommation alimentaire (en concentrés).
• La présence d’œdème mammaire (il s’agit d’une source de stress qui peut diminuer les
défenses immunitaires et rend la vache plus difficile à traire (140)), ou de lésions au
niveau des trayons (souvent accompagnées de la présence de Staphylococcus aureus)
augmentent le risque d’infection mammaire
• Un niveau de production élevé. Par ailleurs, si une génisse perd beaucoup de lait avant
vêlage, il est conseillé de la traire car la perte de lait augmente le risque de mammites
environnementales (118).
• Une mauvaise complémentation minérale et vitaminique peut entraîner une baisse de la
résistance aux infections (141)
• La présence de maladies intercurrentes. On a par exemple une augmentation du risque
d’infection lorsque la génisse reste couchée.
Il existe également les facteurs de risque généraux, c’est-à-dire communs aux vaches en
lactation. Ils regroupent des pratiques de traite défavorables, une hygiène défectueuse du
logement des vaches en lactation, une santé altérée de la mamelle des vaches multipares.
Il est donc important de privilégier l’amélioration du logement des génisses en fin de gestation,
de diminuer les interventions au vêlage par accouplements raisonnés et de maîtriser
l’alimentation en début de lactation.
Il est aussi possible de réaliser un examen visuel des sécrétions lactées et du pis en période pré
vêlage pour déceler une éventuelle infection. Des sécrétions saines sont semblable à du
colostrum ou du miel. Plus les sécrétions sont claires, liquides ou floconneuses, plus une
infection est probable.
2. Facteurs de risque de la naissance jusqu'aux derniers mois de la gestation (4)
Les facteurs de risque de la naissance jusqu’aux deux derniers mois de gestation les plus
fréquents sont :
• Le logement des veaux en cases collectives pendant les premières semaines et la
présence de tétée entre génisses. La tétée produit des contusions au niveau des trayons,
qui peuvent laisser des séquelles même après cicatrisation comme une diminution du
diamètre du canal du trayon. Ces anomalies de trayon peuvent rendre les vaches plus
sensibles aux mammites. Il faut donc écarter les veaux téteurs ou leur mettre un anneau
spécifique dans le nez (118).
• Une non-séparation du logement des génisses de celui des vaches taries exposent les
génisses aux germes responsables de mammites des vaches taries (4). Néanmoins, selon
HULSEN, il est recommandé de placer les génisses à introduire dans le troupeau, c’est-
à-dire les génisses gravides, avec les taries pour qu’elles bénéficient d’un meilleur
contrôle, d’une ration adaptée et d’une pression d’infection plus basse en raison du
logement plus propre (118). L’essentiel semble donc d’avoir un logement propre et une
alimentation adaptée.
• Tout ce qui nuit à l’hygiène au cours de l’élevage aura des répercussions sur la santé de
la mamelle, à savoir un manque de surface, de ventilation et d'entretien du logement des
90
génisses ainsi qu’une absence de maîtrise des mouches. En effet, tous ces facteurs
augmentent le risque d’exposition des génisses aux agents pathogènes responsables de
mammites. Par exemple, les mouches transfèrent des agents pathogènes responsables
de mammites d’une vache à l’autre comme Staphylococcus aureus (118).
• Des apports incorrects de minéraux et de vitamines ou un excès du ratio de
concentrés/fourrage pendant la phase d'élevage auront un impact négatif sur la
croissance et la santé des génisses qui seront moins résistantes et auront donc une santé
de la mamelle défectueuse.
• Une distribution du lait de mammite aux jeunes veaux pourrait constituer un facteur de
risque mais cela n’a pas été clairement démontré.
La distribution de lait de mammite aux jeunes veaux est une pratique courante en élevage laitier
puisque 43% des éleveurs donnent du lait à cellules aux veaux. Le lait de mammites contient
des bactéries qui peuvent altérer la santé immédiate du veau. Il est également probable qu’une
génisse nourrie avec du lait de mammites ait plus de risques de développer des mammites
quelques années plus tard à son premier vêlage. Il a été montré qu’il est possible de retrouver
au premier vêlage la même souche de Streptococcus agalactiae que celle identifiée quelques
années plus tôt sur les mères. De plus, il existe un portage buccal des veaux, portage qui peut
donc constituer un réservoir de Streptococcus uberis, avec une transmission notamment lors
des tétées réciproques (142,143). Cette transmission lors des tétées réciproques a lieu pour tous
les germes contagieux.
E. Investigations sur l'efficacité des traitements et les réformes
1. Traitement antibiotique au tarissement (4)
Les animaux restés infectés sur au moins deux lactations avec absence de guérison au
tarissement doivent être assimilés à une mauvaise stratégie de réforme des animaux infectés et
pas à un échec du traitement. Donc, un animal avec une concentration cellulaire supérieure à
300 000 cellules/mL au tarissement et qui reste infecté après vêlage doit être considéré comme
incurable et donc réformé.
Il existe 3 types de produits utilisables au moment du tarissement : des produits à visée curative,
d'autres à visée préventive et enfin des produits ayant les deux valences. Les produits à visée
curative doivent évidemment être utilisés pour les vaches infectées. Ainsi, si l'éleveur n'utilise
qu'un seul produit de traitement au tarissement quel que soit le statut de ses animaux, il faut lui
proposer une prescription vétérinaire raisonnée et spécifique.
2. Traitement antibiotique en lactation (4)
Si l'incidence mensuelle des non guérisons en lactation, caractérisée par des rechutes cliniques
en lactation, est élevée c’est-à-dire supérieure à 10%, il est probable qu'une partie des non
guérisons soient des réinfections. Dans les autres situations, il faut identifier les composantes
dominantes dans l'origine du défaut d'efficacité apparente : stratégie de traitement non adaptée,
91
mauvaise détection des mammites et/ou mise en place trop tardive des traitements, mauvaise
hygiène des traitements, mauvaise gestion des réformes lors de non-guérisons.
En cas de mauvais taux de guérison des mammites cliniques, il est nécessaire d'affiner l'analyse
si possible en repérant la ou les catégories d'animaux concernés par les non-guérisons :
• Animaux déjà infectés avant la mammite clinique
• Animaux ayant déjà présenté des signes cliniques dans le même quartier durant la
lactation
• Apparition des mammites à des stades de lactation spécifiques
• Caractérisation clinique particulière des mammites ne répondant pas au traitement.
Un dépistage attentif des mammites cliniques (premiers jets, palpation des mamelles) et une
mise en place rapide d'un traitement sont des éléments essentiels de l'efficacité des traitements
en lactation. Il faut bien désinfecter l'extrémité du trayon avant de réaliser un traitement intra-
mammaire pour ne pas être à l'origine d'une nouvelle infection du quartier qui engendrera une
non-guérison. Le trayon doit également être désinfecté après administration. L'utilisation de
produits de post-trempage est une technique valide.
Lorsque l'évolution clinique n'est pas favorable ou que de nouveaux signes cliniques
apparaissent dans le même quartier moins de 3 semaines après l'épisode précédent, un nouveau
traitement doit être mis en place. Il faut alors utiliser un traitement différent du premier car le
spectre d’activité de ce premier antibiotique pouvait ne pas comprendre le germe en cause ou
alors le germe en cause peut être résistant à celui-ci. Une évolution défavorable constatée après
deux traitements signe le passage à la chronicité.
3. Gestion des réformes
En réformant certains animaux, on cherche à éliminer les vaches réservoirs qui contaminent le
reste du troupeau (4).
Il existe différents critères de réformes :
- Les vaches avec récidives, elles correspondent aux vaches ayant eu 2 mammites
cliniques au cours de la lactation ou dont le lait a dû être écarté pendant plus de deux
semaines.
- Les vaches incurables sont les vaches infectées de façon chronique, elles présentent des
concentrations cellulaires somatiques individuelles supérieures à 800 000 cellules/mL,
et ce déjà lors de la lactation précédente, sans guérison au tarissement. Leur élimination
permet de réduire la concentration cellulaire somatique du tank mais aussi de diminuer
le risque de contamination des autres vaches du troupeau.
- Les vaches dont la mamelle est décrochée, c’est-à-dire dont le plancher est en dessous
du jarret, doivent être réformées car le risque d’infection par des germes
environnementaux et les risques de lésions accidentelles des trayons sont augmentés.
- Les vaches dont la mamelle est déformée avec dissymétrie des quartiers, car cela signe
des séquelles d’une infection mammaire antérieure.
92
- Les vaches dont un ou des quartiers sont indurés, fibrosés, signe de séquelles
d’infections mammaires antérieures.
- Les vaches avec plusieurs quartiers infectés car les chances de guérison des mammites
sont beaucoup plus réduites (52).
En fonction de ces critères, on pourra décider quels animaux doivent être réformés. La sévérité
du choix dépendra des élevages car dans les élevages où la prévalence des vaches présentant
les critères cités précédemment est trop élevée, on ne pourra pas réformer tout le troupeau.
Nous avons pu voir comment réaliser la visite d’élevage et investiguer les facteurs de risque. A
l’aide des constatations réalisées lors de cette visite, nous allons voir comment élaborer un plan
de maîtrise dans l’exploitation.
II. Evaluation du rapport coûts-bénéfices et formulation du plan de maîtrise
dans l’exploitation
Une fois les facteurs de risque identifiés, ils sont hiérarchisés selon :
- Leur rôle plus ou moins essentiel dans les problèmes constatés
- Leur caractère maîtrisable ou non par l’éleveur, afin d’en tenir compte dans le plan
d’amélioration qui sera proposé (4).
Ensuite, un plan de maîtrise sera discuté avec l’éleveur, à savoir des actions à conduire par
l’éleveur ou par des intervenants spécialisés ou par le vétérinaire. Il est important que le ou les
éleveurs ou autres personnes responsables de la traite soient présents, autrement, les
changements risquent de ne pas être acceptés ou réalisés par tous. Afin d’assurer l’observance
par l’éleveur, il faut maximum au 5 mesures dont au plus 3 mesures « critiques » selon
ROUSSEL (4). L’objectif de ces mesures est d’empêcher la contamination des autres vaches.
Nous allons donc observer une diminution de la durée des infections et une diminution de
l’incidence des mammites cliniques. Le style de gestion et la situation de la ferme doivent être
considérés lors de l’établissement de ces mesures et des objectifs. Dans l’idéal, parmi ces
mesures, il faut parler en premier des recommandations à moindre coût, faciles à appliquer et
avec un effet vaste (141). Sur le plan doivent aussi figurer les objectifs à atteindre afin d’évaluer
si le plan mis en œuvre est efficace ou non. La formulation écrite du programme d’action (et
des objectifs) est indispensable pour éviter toute dérive de mémorisation. Les actions
préconisées se caractérisent par des délais de réponse variables : ils peuvent être longs avant
d’observer une réduction de prévalence pour des actions de renforcement de prévention sans
correction d’un flux d’élimination insuffisant. Par exemple, les mesures d’hygiènes concernant
la traite comme la désinfection des manchons après la traite d’une vache infectée va permettre
de diminuer la contamination des autres vaches sans pour autant éliminer rapidement toutes les
vaches infectées. La réduction de prévalence aura donc lieu lentement. A l’inverse, les actions
d’élimination rapide (réformes), actives à très court terme sur la prévalence, n’agissent, que
partiellement sur l’incidence et n’empêchent pas à plus long terme une ré augmentation
progressive de la prévalence (6). Le succès des interventions dépend fortement de la motivation,
de la rigueur du ou des éleveurs dans l’application des mesures de contrôle.
93
Voici un exemple de compte rendu pour l’éleveur décrit par ROUSSEL :
- Partie 1 : situation initiale et pronostic d’un point de vue médical et économique
- Partie 2 : diagnostic du mode de contamination
- Partie 3 : facteurs expliquant cette situation sanitaire
- Partie 4 : le plan d’action à mettre en œuvre
- Partie 5 : ce que ce plan de lutte pourrait lui coûter et lui rapporter (4).
Ce compte rendu est très complet mais sa réalisation peut prendre du temps, ce qui est
difficilement envisageable en pratique courante.
Il existe d’autres modèles de compte rendu. Tout d’abord, on peut recenser les points positifs
dans l’élevage. Il est d’ailleurs important d’insister auprès de l’éleveur sur ces points qui
doivent être maintenus. Ensuite, on donne les points à améliorer et les mesures à mettre en
œuvre. On peut réaliser un plan d’action à court terme, moyen terme et long terme (144).
III. Suivi et évaluation du nouveau plan de maîtrise (4,6)
Tout d’abord, il faut évaluer l’observance des recommandations et, si besoin, résoudre les
raisons de non-observance.
Ensuite, des indicateurs de suivi et valeurs-objectifs doivent être définis à l’avance et servent
de support pour analyser objectivement l’évolution et les causes de cette évolution. Selon les
élevages et le modèle de contamination présent, l’évolution de certains indicateurs sera plus
importante à suivre que d’autres. Dans le cas d’un élevage où le modèle de contamination mis
en évidence est environnemental, les indicateurs à regarder seront l’incidence totale des
mammites cliniques, le pourcentage de cas clinique avec atteinte de l’état général et le
pourcentage de nouvelles infections au tarissement. Dans le cas d’un modèle contagieux, on
s’intéressera aux indicateurs suivants : la concentration cellulaire somatique du lait du tank, le
pourcentage d’animaux dont la CCSI est inférieure à 300 000 cellules/mL, la prévalence et
l’incidence des mammites subcliniques, le pourcentage de guérison en lactation et au
tarissement. Il est toutefois nécessaire de faire attention. En effet, dans le cas d’un modèle
contagieux, les taux cellulaires de tank peuvent diminuer lentement, au fur et à mesure des
réformes et des traitements au tarissement des vaches infectées. En conséquence, un des
indicateurs clés à prendre en compte est donc l’incidence des mammites cliniques. Cette
dernière doit en effet diminuer après la mise en place des mesures, signifiant que la transmission
des germes a été stoppée.
Si le plan de maîtrise est efficace, on doit observer une amélioration des valeurs obtenues pour
ces indicateurs. La visite de suivi permet de valider les actions mises en œuvre et de mettre en
évidence en quoi elles ont été efficaces ou non. C’est également le moment de valoriser le
travail réalisé par l’éleveur. En cas d’évolution défavorable, il faut envisager de refaire une
analyse d’orientation ou a minima, rechercher si des facteurs de risque nouveaux sont apparus.
A la fin de la visite de suivi, il faut donner de nouveaux objectifs, redéfinir les actions et les
nouvelles échéances.
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VILLARD Stessy
LES INFECTIONS MAMMAIRES CHEZ LA VACHE LAITIERE.
DEMARCHE DANS LE CADRE DU DIAGNOSTIC COLLECTIF
Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, le 7 juillet 2017
RESUME :
La réalisation d’un audit mammite doit suivre une démarche rigoureuse. Tout d’abord, il faut
réaliser une étude des documents disponibles dans l’élevage afin de pré-identifier un modèle de
contamination dominant potentiel, à savoir le modèle opportuniste ou le modèle contagieux.
Puis une visite d’élevage est réalisée. Elle se décompose en une visite de traite et une visite du
bâtiment, et vise à investiguer les facteurs de risque pour confirmer ou non le pré-diagnostic
obtenu à partir de l’étude des documents. Les facteurs de risques seront ensuite hiérarchisés
pour établir un plan de maîtrise décrivant les différentes mesures à mettre en œuvre. Un
suivi doit être réalisé quelques mois plus tard pour évaluer l’efficacité de ce plan et l’ajuster si
besoin.
MOTS CLES : - Mammite chez les animaux
- Diagnostic
JURY :
Président : Madame le Professeur SERVIEN Elvire
1er Assesseur : Monsieur le Docteur BRUYERE Pierre
2ème Assesseur : Monsieur le Professeur GUERIN Pierre