MODULE 3 : Lire un roman raliste Le pre Goriot de Honor de
BalzacSance de sensibilisation (1heure)Objectifs : - identifier les
composantes du para texte ; - formuler des hypothses de lecture
daprs lanalyse de composantes ; - guider les lves dans leur lecture
en distribuant un questionnaire. Support : Le pre Goriot.
Contrainte : - Donner le travail lavance (4 semaines environ).
Dmarche : Cours dialogu. 1- Mettre en situation : Avez-vous dj lu
un roman du XIX sicle ? Quen pensez-vous ?
ces
2- Emettre des hypothses partir du para texte. Qui est lauteur
de cette uvre ? Balzac. Quvoque le titre de cette uvre ? O se
situe-t-il par rapport lillustration ? Il est situ au dessus de
limage. Il remplit une fonction informative : il sagit dun
personnage du roman et on peut supposer quil est le personnage
principal (ce qui est dmenti par le rsum en 4me de couverture). Le
mot de pre voque la paternit qui est un des thmes centraux du
roman. Mais, il peut signifier un vieil homme de condition modeste.
Il peut tre employ aussi de manire pjorative. Lisez le rsum en 4me
de couverture, que nous apprend-il ? A quelles questions rpond-il ?
Qui ? Rastignac (le pre Goriot est mis ici au second plan) et les
autres personnages de la pension. O ? Dans la socit parisienne.
Quoi ? Ils cherchent se faire une place dans cette socit domine par
largent. Le titre et le rsum vous incitent-ils lire louvrage ?
Accepter les rponses des lves. Observez lillustration sur la
premire de couverture, que constatezvous ?
-
Accepter les rponses des lves en fonction des ditions. Daprs
limage, que dduisez-vous du milieu dans lequel va se drouler
lhistoire. Accepter les rponses des lves en fonction des
ditions.
3- Donner le questionnaire prparer. GUIDE DE LECTURE O se situe
lhistoire du roman ? Entre quelles dates se situe lintrigue ? Qui
sont les personnages principaux ? Faites le portrait moral du Pre
Goriot, quest-ce qui le caractrise ? Qui est Rastignac ? Quels sont
les thmes abords dans luvre ? Cette uvre vous parat-elle ancre dans
la ralit du XIX sicle ? Quel rle jouent les descriptions dans le
roman ? Sur quels thmes aimeriez-vous faire des recherches afin
dapprofondir votre comprhension de luvre ? 10-Avez-vous aim cette
uvre ? Justifiez votre rponse. 123456789Possibilits de lectures :
Le Rouge et le Noir de Stendhal Madame Bovary de Flaubert Csar
Birotteau de Balzac
Sance de rception (1heure)
Objectifs : - Evaluer la lecture des lves ; - ngocier le projet
pdagogique. Dmarche : - Cours dialogu ; Avez-vous aim le roman ?
Avez-vous rencontr des difficults ? De quel ordre ?
Correction du guide de lecture :1- O se situe lhistoire du roman
? - Elle se situe Paris dans une pension bourgeoise. 2- Entre
quelles dates se situe lintrigue ? - Elle se situe entre la fin du
mois de novembre 1819 et le 21 fvrier 1820. Pendant la
Restauration. 3- Qui sont les personnages principaux ? - Rastignac,
le pre Goriot et ses filles, Vautrin, madame Vauquer et madame de
Beausant. 4- Faites le portrait moral du Pre Goriot, quest-ce qui
le caractrise ? - Cest un homme qui a travaill dur toute sa vie
pour ses filles dans le but de leur assurer une belle vie. Il est
caractris par la passion quil prouve pour ses filles qui vont le
mener sa perte. 5- Qui est Rastignac ? - Cest un jeune noble de
province qui est venu Paris pour tudier. Il cherche sinsrer dans la
socit parisienne. Il va faire son apprentissage. 6- Quels sont les
thmes abords dans luvre ? - laristocratie et la bourgeoisie du XIX
sicle ; - le statut des femmes au XIX sicle ; - Lambition
bourgeoise - . 7- Cette uvre vous parat-elle ancre dans la ralit du
XIX sicle ? - Elle y est ancre par les lieux, les rfrences
historiques, le mode de vie des personnages. Cest pour cette raison
que lon peut qualifier cette uvre de raliste . 8- Quel rle jouent
les descriptions dans le roman ? - Elles dressent le cadre et
montrent la ressemblance entre les lieux et les personnages. Elles
dressent les types sociaux et donnent un caractre raliste luvre. 9-
Sur quels thmes aimeriez-vous faire des recherches afin
dapprofondir votre comprhension de luvre ? - Accepter les rponses
des lves. 10-Avez-vous aim cette uvre ? Justifiez votre rponse. -
Accepter les rponses des lves.
Ngociation du projet pdagogique : (thmes de recherches faire
formuler et faire choisir par les lves.)
* On peut prvoir une srie dexposs partir de cette rflexion : (
titre dexemple) - la biographie de lauteur ; - le mouvement raliste
; - le contexte historique, conomique et social ; - Linfluence des
sciences nouvelles sur luvre de Balzac ; - La situation gographique
du roman dans Paris ; - Les vtements de lpoque ; - * On peut prvoir
des lectures transversales de luvre : - Le roman dapprentissage
travers le personnage dEugne de Rastignac ; - Lopposition Paris /
province ; - Le statut des femmes au XIX sicle ; - Les mfaits de la
passion unique travers le personnage de Goriot ; -
SEQUENCE IContextualiser une uvre raliste et comprendre les
effets du ralisme travers les descriptions.Sance 1 : Travaux
encadrs. Connatre lauteur et le contexte de luvre. (30
minutes)Objectifs : - Exposer la biographie de Balzac ; -
Comprendre la place du roman dans sa vie et dans le contexte
historique. Contrainte : - Faire prparer le travail lavance par un
ou deux lves. Dmarche : - expos ; - prise de notes ; - mise au
point des notes. Quelques repres : Chronologie : 20 mai1799 1804
1807 1813 1814 1815 1819 Vie de Balzac : Histoire : Naissance Tours
de Honor Dbut du Consulat Balzac. Napolon. Dbut du Premier Empire.
Elve au collge de Vendme. Installation de la famille Balzac Paris.
Dbut des tudes de Droit Fin du Premier Empire. et de littrature.
Les Cents jours et la Restauration : rgne de Louis Russite au
baccalaurat en XVIII (branche des Droit. Ses parents quittent Paris
Bourbons). et il loge dans une mansarde prs de lArsenal. Rdaction
des premiers romans de Balzac, publis anonymement. Liaison avec Mme
de Berny qui eut une grande influence sur lui. Installation comme
diteur : mauvaises affaires (dettes). Le dernier Chouan (sign de
son nom) de
1820 1825
1825 1828 1829 - mars
1830
La rvolution de juillet : Les trois Glorieuse : rgne de Louis
Philipe ( branche d Orlans ). Intenses activits journalistiques et
frquentation assidue des salons. La peau de chagrin Le mdecin de
campagne Eugnie Grandet. Regroupement de ses uvres en Etudes des
murs au XIX sicle et en Etudes philosophiques. Premire application
systmatique du retour des personnages. Publication du Pre Goriot
dans la Revue de Paris. Parution en librairie. Le lys dans la
valle. Csar Birotteau Long voyage en Italie. Election la tte de la
Socit des gens de lettres. Contrat pour la publication de ses uvres
compltes sous le titre de La Comdie humaine. Dpart pour Saint
Ptersbourg o il rencontre Mme Hanska quil espre pouser. Les deux
frres La muse du dpartement Les illusions perdues Splendeurs et
misres des courtisanes Longs voyages en Europe avec Mme Hanska. La
cousine Bette Le cousin Pons Dpart pour lUkraine et mariage
Rvolution de fvrier avec Mme Hanska. tablissement de la Rpublique.
Retour Paris. Sa sant empire. Dcs le 18 aot aprs avoir reu la
visite de Victor Hugo.
1830 1833 1831 1833 1834
Dcembre 1834 1835 1836 1837 1838 1839 1841 1843
1844 1845 -1846 1847 1848 1850
et II
Les ressemblances entre Rastignac et Balzac dans le pre Goriot.
1799 : Naissance dEugne de Rastignac. 1819 : Rastignac est reu
bachelier en Droit.
Sance 2 : Travaux encadrs. Connatre les principaux courants
littraires du XIX sicle. (30 minutes)Objectifs : - Exposer les
courants littraires du XIX sicle. Contrainte : - Faire prparer le
travail lavance par un ou deux lves. Dmarche : - expos ; - prise de
notes ; - mise au point des notes. Quelques repres : 1- Au dbut du
XIX sicle. Le lyrisme.
Cest lexpression des motions et des sentiments. Il est rattach
aux grands thmes qui touchent la sensibilit, lamour, la mort, la
vie, lenfance, la nature... Chateaubriand appartient ce courant. Le
romantisme.
Cest un mouvement de libration littraire et artistique qui sest
dvelopp dans la premire moiti du XIX sicle par raction au caractre
classique et rationaliste des sicles prcdents. Le romantisme rclame
la libre expression de la sensibilit et prne le culte de soi.
Lesprit romantique se dfinit par : - une exigence de bonheur, de
vrit et de libert ; - une volont de dpasser lchec par la mditation
au voyage, le rve et lexaltation de la nature. Les matres de la
posie romantique sont : Lamartine, Musset, Vigny, Gautier, Sainte
Beuve, Victor Hugo. 2- Au milieu du XIX sicle. Le ralisme.
La secousse politique de 1848 connat des prolongements
idologiques dans la littrature. Les crivains demandent que le
romancier sattache des tudes des murs . Stendhal fait figure
dinitiateur dans Le Rouge et le noir en liant troitement le hros
plbien et la ralit politique et sociale de lpoque. Balzac est
considr comme le pre du ralisme par linteraction constante du
milieu quil dcrit et de lindividu qui le caractrise. Par leur
travail dcriture, les crivains ralistes donnent, comme le dit
Maupassant, lillusion du vrai .
3- A la fin du XIX sicle. Le naturalisme. Les progrs de la
biologie dterminent la naissance du positivisme (manire de
raisonner qui se rclame de la seule connaissance des faits et de
lexprience scientifique). Lesprit positiviste dborde le domaine
scientifique pour atteindre celui de la cration littraire. Ce
courant vise reproduire la ralit avec une objectivit parfaite, la
manire scientifique. Emile Zola, dans la courte tude intitule : le
roman exprimental compare sa mthode celle du biologiste ou du
mdecin. Il assigne aux romanciers deux tapes dans leur dmarche :
lobservation des faits puis lexprimentation. Le symbolisme.
Ce mouvement sefforce de fonder lart sur une vision symbolique
et spirituelle du monde. Verlaine, Mallarm, Baudelaire
appartiennent ce mouvement.
Sance 3 : Travaux encadrs. Connatre le contexte historique,
conomique et social au XIX sicle. (30 minutes)Objectifs : - Exposer
les tudes sur le contexte historique, conomique et social au XIX
sicle. Contrainte : - Faire prparer le travail lavance par un ou
deux lves. Dmarche : - expos ; - prise de notes ; - mise au point
des notes. Quelques repres : La premire moiti du 19me sicle dans
laquelle sinscrit Le Pre Goriot , peut se rsumer en deux termes :
instabilit et mutations. En effet, le paysage politique voit se
succder Directoires, Consulat, Monarchie, Empire et Restauration
sans quaucun de ces rgimes ne parvienne asseoir une pleine lgitimit
et le corps social est soumis de profonds changements. Le roman
fait le portrait dun corps social dsuni et dchir et la pension
bourgeoise sillustre comme le symbole dune socit en suspens. Lieu
de transition dans le paysage parisien, elle incarne un monde o le
changement est rendu possible. 1- Survol historique du XIX sicle.
A- La Rvolution (1785 1799) Tous les regards de lEurope convergent
vers la France au moment de la Rvolution de 1789. Ce bouleversement
politique radical qui met fin la monarchie et instaure la
Rpublique, constitue la vraie charnire entre le XVIII et le XIX
sicle. Mais aprs 10 ans de priode rvolutionnaire, la France puise,
divise et affaiblie aspire un pouvoir fort et durable ; ainsi
sexplique le succs de Napolon Bonaparte qui russit son coup dEtat
le 18 Brumaire 1799. B- Le Consulat et lEmpire (1799 1814) Premier
Consul puis empereur, Napolon veut rassembler les franais autour de
lide de la grandeur de la nation. LEmpire quil fonde est un rgime
autoritaire, la guerre de conqute europenne fait sa force mais elle
causera aussi sa chute, la dfaite de Waterloo amne, aprs une ultime
tentative de Napolon pour reprendre le pouvoir : les Cents jours ,
le retour de la monarchie.
C- La Restauration (1814 - 1830) Pendant 15 ans avec Louis XVIII
puis Charles X, on tente une restauration de la monarchie. Cest
vouloir contrarier lHistoire : lopposition au rgime se dveloppe et
culmine en 1830 dans les trois journes rvolutionnaires : les Trois
glorieuses qui chassent Charles X. D- La Monarchie de Juillet (1830
1848) Avec Louis-Philippe, une nouvelle branche de la famille
royale sinstalle sur le trne. Ce changement de dynastie correspond
un changement de rgime. Compromis entre la tradition et le progrs,
entre le systme monarchique et le systme parlementaire, la
Monarchie de Juillet repose sur trop dquivoques. En 1848,
Louis-Philippe doit abdiquer sous la pousse de lopinion librale. E-
La Seconde rpublique (1848 - 1852) Dans leuphorie de la rvolution
de fvrier 1848, la Rpublique est proclame mais les illusions
senvolent vite. Llection prsidentielle de dcembre 1848 voit la
victoire de Louis Napolon Bonaparte (le neveu de Napolon 1er). F-
Le Second Empire (1852 - 1870) Le coup dEtat du 2 dcembre 1851 met
fin la seconde rpublique. La France inquite se tourne nouveau vers
un rgime autoritaire : le Second empire. Napolon III nayant pas le
gnie militaire de Napolon 1er, tire sa force de lenrichissement
intrieur. Min par les oppositions intrieures, le rgime va
seffondrer la suite dune dfaite militaire le 2 septembre 1870 Sedan
o lempereur est fait prisonnier par les Prussiens. G- La Commune
(mars mai 1871) A Paris, on proclame la IIIme Rpublique. La colre
grandit contre le gouvernement. Dans une atmosphre de fte et de
libration sociale, le peuple de Paris sinsurge. Le gouvernement de
Thiers rprime durement ce mouvement. H- La IIIme Rpublique (1871 -
1940) Malgr un dbut dramatique la III Rpublique va connatre une
dure remarquable puisquelle durera jusquen 1940. 2- Les
transformations sociales et conomiques du XIX sicle. La rvolution
industrielle du XVIII sicle a engendr un certain nombre de
modifications de la socit. Les ides des lumires et la rvolution de
1789 ont galement contribu au changement des mentalits. Ces
transformations ont favoris lavnement de deux classes sociales : la
bourgeoisie et les ouvriers.
A- La bourgeoisie. Elle a deux origines : la petite bourgeoisie
et lancienne aristocratie. La premire est une bourgeoisie active,
elle est compose de ruraux enrichis. Cette bourgeoisie comprend
galement des personnes exerant des professions librales comme
notaires, avocats, procureurs. Cest cette bourgeoisie qui donnera
la France les cadres de la Rpublique. La deuxime est une
bourgeoisie passive constitue de la noblesse de lancien rgime qui a
fait fructifier ses biens grce des investissements terriens ou
industriels : ce sont des ngociants ou des banquiers. La conscience
de classe est prcoce, base principalement sur la richesse et
lexposition de cette richesse aussi bien dans la manire de se vtir
que dans le choix du lieu de rsidence. Les bourgeois essayent de
ressembler la noblesse de lAncien rgime. B- La classe ouvrire. Les
ouvriers de mtier sont pour la plupart des ouvriers de petites
productions localises la priphrie des grandes villes qui ont encore
un caractre artisanal. - La grande masse des ouvriers vient du
monde rural attir par la demande de lindustrialisation naissante.
Ils sont en gnral exploits par les patrons. La conscience de classe
de ces ouvriers va se faire tardivement en raison de leur
difficults de vie : conditions de travail extrmement dures,
salaires bas, vie misrable. Malgr ces nouvelles classes, les
anciennes classes subsistent. C- La noblesse. Par sa naissance, ses
relations familiales et sa richesse, la noblesse restait une
fraction importante du pouvoir, jalouse de ses privilges. Mais, par
ltalage de leurs richesses et le mpris de ceux qui nappartenaient
pas leur rang, les nobles sattiraient la haine des autres classes
sociales. D- Le clerg. Le clerg reprsentait une puissance conomique
importante, sociale et spirituelle. Le haut clerg qui tait
essentiellement compos de nobles possdait des biens immobiliers et
fonciers. Le bas clerg dorigine paysanne tait plus proche de la
population et assurait lenseignement, lassistance aux malades et
aux pauvres. E- La classe paysanne Cette classe, qui constitue les
de la population est excessivement pauvre. La misre et la famine
sont le lot quotidien de cette population. Au cours du XIX sicle,
la noblesse va perdre le pouvoir de dcision quelle possdait sous
lancien rgime et va laisser la place la bourgeoisie. Mais, les
principales consquences des transformations conomiques et sociales
sont lapparition dune part, de lenrichissement de la bourgeoisie,
de la
pauvret de lautre, lapparition de quartiers insalubres dans les
villes, les flaux comme lalcoolisme, la dlinquance et la
criminalit.
Sance 4 : Travaux encadrs. Connatre linfluence de la phrnologie
au XIX sicle. (30 minutes)Objectifs : - Exposer les tudes sur la
physiognomonie et la phrnologie au XIX sicle. Contrainte : - Faire
prparer le travail lavance par un ou deux lves. Dmarche : - expos ;
- prise de notes ; - mise au point des notes. Quelques repres :
Linfluence des Essais sur la physiognomonie de Johann-Kaspar
Lavater (1741- 1801) est grande au XIX sicle et ne rgresse qu
partir de 1870. Madame de Stal, Chateaubriand, Stendhal, Baudelaire
et Balzac en sont des partisans convaincus. Balzac cite plus de
cent fois le nom de linventeur de cette thorie dans La Comdie
humaine. Dans Le pre Goriot se lit galement linfluence de Franz
Joseph Gall (1758 1828) qui a invent la phrnologie. Cette thorie
nest pas sans lien avec la physiognomonie. La cranioscopie, premier
nom de la phrnologie, est lart, selon Gall, de reconnatre, par la
palpation du crne, les protubrances qui sont le signe de la
prsence, ou de labsence, de centres qui dfinissent la personnalit
dun individu, son caractre et ses aptitudes. Il existerait ainsi la
bosse de lamiti, de la ruse, de la justice Dans Le pre Goriot,
Rastignac invite Bianchon qui tudie le systme de Gall tter la tte
de Goriot pour lucider le mystre quil reprsente. Le champ
dinvestigation de la physiognomonie est plus large que celui de la
phrnologie. Elle est lhritire de la tradition grecque qui affirme
la solidarit entre lme et le corps, elle sinspire dEsope qui
associe chaque animal un trait physique et une qualit morale et
elle emprunte des lments la thorie des humeurs hrite dHippocrate.
La physiognomonie fait lhypothse dune concordance entre lapparence
de ltre, entre le corps et lme, entre les traits physiques et les
caractres moraux, et la possibilit de dduire les uns des autres.
Ainsi dans Le pre Goriot, la figure ronde de Nucingen
annonce-t-elle une dangereuse finesse et le pre Goriot na quune
seule bosse celle de la paternit. Vautrin est montr comme un
personnage ambigu : sa figure, raye de rides prmatures, offrait des
signes de duret que dmentaient ses manire souples et liantes . Les
leons de la physiognomonie, considres par Balzac comme une vritable
science, offrent au romancier une mthode pour lier le moral au
physique de ses personnages et motiver ainsi leur description. La
description physique des personnages renseigne autant sur leurs
qualits ou sur leurs dfauts moraux que sur leur fonction dans la
narration et la symbolique du roman. Ainsi le larmier gonfl du pre
Goriot permet de motiver son nom. Le pre Goriot est atteint dun
compre-loriot cest--dire dun furoncle aux paupires qui explique son
aveuglement
pour ses filles. La description balzacienne invite donc le
lecteur pratiquer une lecture inductive qui cherche interprter les
symboles.
Sance 5 : lecture analytique. (1 heure)Objectifs : - Identifier
lorganisation des descriptions de lieux ; - Comprendre les
caractrisations de ces lieux et les effets produits ; - Comprendre
les indices ralistes du roman ; - Identifier les lments impliquant
le lecteur. Pr requis : - connatre luvre. Dmarche : - cours dialogu
; - prise de notes. Les pages sont donnes pour la collection Folio
classique.
Support : Le pre Goriot, Balzac - N 1 : La maison o sexploite la
pension bourgeoise appartient madame Vauquer . Alors que le
voyageur descend aux Catacombes. p. 22 - 23 - N 2 : Naturellement
destin lexploitation de la pension bourgeoise si elle na ni trous,
ni haillons, elle va tomber en pourriture. p. 26 - 28 Support N 1
1- Situer le lieu o va se drouler lhistoire. Daprs le texte o se
situe la pension Vauquer ? au bas de la rue Neuve Sainte Genevive ;
Vers la rue de lArbalte ; entre le dme du val de Grce et le dme du
Panthon . Ces lieux sont-ils rels ? Dans quelle ville se
trouvent-ils ? Oui, ces lieux se trouvent Paris dans le quartier
latin. Quelle impression cela donne-t-il ? Cela donne une
impression de rel. Ladresse de la pension est-elle mentionne de
manire exacte ? Quel effet cela produit-il ? Essayez de rpondre en
vous rfrant au contexte historique et social de luvre. Non,
ladresse de la pension nest pas prcise et cette imprcision reflte
le flou social que connat la France de la Restauration. Une socit o
les contours sociaux sont encore mal dfinis. Mais, situe dans le
quartier latin, la pension Vauquer se trouve loppos du Faubourg
Saint Germain rserv la noblesse de lAncien rgime et spare des
quartiers des nouveaux riches au Nord Ouest.
-
2- Identifier la typologie textuelle du passage, la
caractrisation et ses effets. Quelle est la typologie textuelle du
passage et quels en sont les indices ? Ce passage est descriptif
comme le montrent les indicateurs de lieux ou localisateurs : o,
dans le bas, lendroit o, entre et la caractrisation. Quel est
lordre de la description ? Elle est calque sur les pas dun passant
qui visiterait ces lieux : horizontalement : de lextrieur vers
lintrieur et verticalement : du bas vers le haut. Compltez la
caractrisation du tableau suivant. Elments dcrits : au silence deux
monuments des tons par des teintes les pavs sont les maisons y sont
les murailles y sentent Nul quartier de Paris nest La rue Neuve
Sainte Genevive est Caractrisation : qui rgne dans ces rues qui
changent les conditions . jaunes en y assombrissant tout svres secs
mornes la prison plus horrible plus inconnu comme un cadre de
bronze Catgories grammaticales : Relative Relative Adjectif
Adjectif Adjectif Adjectif Compt de nom Superlatif comparaison
-
-
Par quels moyens grammaticaux est assure la caractrisation ? Par
les relatives descriptives, les adjectifs et les comparaisons.
Quelle impression se dgage de cette description ? Quannonce cette
description ? Le quartier o va se drouler lhistoire est sans
attrait, triste, sombre. Ce manque de lumire annonce lobscurit du
drame qui va suivre. Relevez les expressions montrant que ce
quartier exerce une certaine influence sur les passants. lhomme le
plus insouciant sy attriste ; Un parisien gar . de la misre, de
lennui, de la vieillesse qui meurt ; .. le voyageur qui descend aux
catacombes (sous-sol de Paris). Quel effet produit ce quartier sur
les parisiens ? Cest un quartier triste, lugubre dune fin de vie.
Par quelle phrase le narrateur prpare-t-il le lecteur lhistoire qui
va tre raconte ? ce rcit auquel on ne saurait trop prparer
lintelligence par des couleurs brunes, par des ides graves Quen
concluez-vous ? Le rcit va tre en adquation avec le dcor : le dcor
fait pressentir le drame.
Support N 2 1- Identifier la typologie textuelle du passage et
lordre de la description.
-
Quelle est la typologie de ce passage ? Justifiez votre rponse
par des indices. Cest un texte descriptif comme le montrent les
indicateurs de lieux ou localisateurs et la caractrisation. Quels
sont les lments dcrits dans ce passage ? Le salon et la salle
manger de la pension Vauquer. Quel est lordre de la description ?
Les pices sont situes par rapport au btiment : au rez-de-chausse
puis lune par rapport lautre communique une salle manger , ensuite
lil se promne autour des pices et nous montre les lments les uns
aprs les autres. 2- Identifier les caractrisations et les effets
produits par la description. Quels sont les sens sollicits par
cette description ? La vue et lodorat. Relevez les lments de la
description visuelle ainsi que les commentaires. Description :
Commentaires : Rien nest plus triste voir que que lon rencontre
partout aujourdhui atteste quil ne sy fait du feu que dans les
grandes occasions du plus mauvais got
ce salon meubl de fauteuils et de chaises Une table ronde dcore
de ce cabaret Cette pice est mal planchie La chemine de pierre dont
le foyer reste toujours propre ornes de deux vases pleins de fleurs
artificielles, vieillies et encages Une pendule de marbre bleutre
-
-
Quelle est limpression qui se dgage de cette description
visuelle ? La pice semble dlabre et reflte un certain mauvais got.
Par quelle phrase commence la description olfactive ? Cette premire
pice exhale une odeur sans nom dans la langue et quil faudrait
appeler odeur de pension. En quoi cette phrase peut-elle paratre
paradoxale ? Le narrateur se propose de dcrire quelque chose qui na
pas de nom. Cette description se prsente sous le signe de
lindescriptible. Lenjeu de la description sera de sapprocher le
plus possible de la ralit en dehors du langage. Relevez les lments
de la description olfactive. Elle sent le renferm, le rance ; elle
pue le service, loffice, lhospice ; les quantits nausabondes . Quel
effet produit la pice sur les pensionnaires ? elle donne froid,
elle est humide au nez, elle pntre les vtements.
-
Que veut nous faire ressentir le narrateur travers cette
accumulation dadjectifs et la gradation ? - Il veut nous faire
prouver un certain coeurement, du dgot. - Relevez la phrase qui
assure la transition entre le salon et la salle manger. - malgr ces
plates horreurs, si vous le compariez la salle manger qui lui est
contigu, vous trouveriez ce salon lgant et parfum comme doit ltre
un boudoir. - En quoi les adjectifs : lgant et parfum sopposent-ils
limpression gnrale de la description qui prcde ? Quel effet
recherche le narrateur ? - Limpression gnrale tait le mauvais got
et les mauvaises odeurs, donc le narrateur veut nous prparer la
description de la salle manger qui sannonce comme une horreur. -
Relevez le lexique mettant en vidence la salet, la dtrioration et
la laideur de cette pice. La salet : La dtrioration : La laideur :
la crasse - chancres - proscrits partout gluants - ternies -
excrables tches ou vineuses - estropies la poussire se - piteux
combine avec lhuile - misrables assez grasse - trous casss -
charnires dfaites Quelle impression se dgage de ces lments ? Une
impression dextrme salet et dusure qui provoque la nause. Quel
effet produit la phrase qui rsume lensemble : ce mobilier est
vieux, crevass, pourri, tremblant, rong, manchot, borgne, invalide,
expirant ? Le narrateur accumule les adjectifs pour faire imaginer
au lecteur quel point le mobilier est dlabr. Puisquil lui tait
impossible de dcrire : sans nom , il accumule les dtails afin de
faire sentir et ressentir ltat de cette pice comme le ferait un
peintre. Quel rapport le narrateur cherche-t-il tablir entre le
dcor et les locataires ? Il veut tablir une correspondance, crer
une atmosphre suggrant la prcarit avant dintroduire les
personnages, dautant plus que les adjectifs employs qualifient le
plus souvent de spersonnes. 3- Comprendre les effets des
descriptions.
-
-
-
Quel est le temps employ pour la description de ces lieux ? Le
prsent. Quelle est la valeur de ce temps ici ? Quel effet cherche
produire le narrateur ? Il sagit dun prsent scnique qui cherche
mettre le dcor sous les yeux du lecteur. Il ne sagit pas dun prsent
de vrit gnrale, il sagit de donner au lecteur limpression quil voit
les pices. Comment expliquez-vous lemploi de vous dans la
description ?
Cest la confirmation du prsent scnique. Le narrateur fait figure
de majordome et propose au lecteur de visiter les lieux. Lemploi du
vous plutt que du on souligne la volont de faire participer le
lecteur la description. - Quel est lintrt dintroduire dans la
description des dtails tels que : dassiettes en porcelaine paisse
fabriques Tournai , des quinquets dArgand ? - Cela donne lillusion
de la ralit car ces lments existent rellement. -
Synthse : Quelles sont les fonctions de la description chez
Balzac ? Elle a plusieurs fonctions : une vise rfrentielle qui sert
construire leffet de rel et crer lillusion de la ralit (lieux,
objets) ; une valeur explicative en dcrivant le milieu et en
replaant les personnes dans un contexte social prcis. La pension
Vauquer reflte la ralit des classes moyennes. Une valeur symbolique
car la pension reflte la complexit de la population aprs la
rvolution, sa dgradation morale et sa corruption.
Sance 6 : lecture analytique. (1 heure)Objectifs : - Identifier
les caractristiques des descriptions de lieux ; - Comprendre les
effets produits ; - Dgager la typologie sociale des diffrents
quartiers de Paris. Pr requis : - connatre luvre. Dmarche : - cours
dialogu ; - prise de notes. Contrainte : - Distribuer aux lves des
plans de Paris afin quils situent les diffrents lieux cits dans
luvre. - Demander des groupes dlves de faire des recherches sur
lhistorique de ces diffrents quartiers de Paris. Supports : Le pre
Goriot, Balzac - N 1 : A la chausse dAntin, madame de Restaud .
doreille oreille dans les salons de Paris. p. 99 - 100 - N 2 : -
Voil le cabriolet, dit Sylvie La baronne tait triste. p. 192 - N 3
: Tout coup la richesse tale par le grandiose Htel de Beausant. p.
118 Support N 1 1- Comprendre la situation. Qui est Madame de
Restaud ? Une des filles du pre Goriot. O rside-t-elle ? A la
Chausse dAntin. Qui est Madame de Beausant ? Une cousine dEugne de
Rastignac. O rside-t-elle ? Au faubourg Saint germain.
-
Situez ces lieux sur un plan de Paris. Confrer le plan ci-joint.
Ds son arrive la maison de Madame de Beausant, que compare Eugne ?
Que constate-t-il ? Il compare les attelages qui se trouvent dans
la cour et constate que lquipage dans la cour de sa cousine est
beaucoup plus luxueux. Chez madame de Restaud : un fin cabriolet .
Chez Madame de Beausant : le luxe dun grand seigneur, un quipage
que 30 000 francs nauraient pas pay. Que pouvez-vous en dduire ?
Ces deux quipages montrent une diffrence de classe entre la
bourgeoisie et la noblesse. 2- Identifier le point de vue et lordre
de la description.
-
Comment est vue la maison de Mme de Beausant ? Elle est vue par
les yeux dEugne : Il allait donc voir pour la premire fois. Nous
allons donc dcouvrir les pices en mme temps que lui. Quel genre de
description est-elle adopte ici ? Justifiez votre rponse. Cest une
description dynamique car le narrateur a employ des verbes de
mouvement : Il monta le perron, il trouva, il fut conduit 3-
Identifier la caractrisation et comprendre sa porte symbolique.
Quelles sont les pices dcrites par le narrateur ? Les appartements
de rception du rez-de-chausse. Relevez la caractrisation des lments
dcrits. Caractrisation : - grands - grand - plein de fleurs - blanc
de ton - dore - rouge
Elments dcrits : - Les appartements de rception - escalier -
rampe - tapis -
Quelle impression se dgage de cette description ? Une impression
de richesse et de raffinement. Que rvle cette caractrisation sur le
salon de madame de Restaud puisque celui-ci servait Eugne de terme
de comparaison ? On peut supposer quil tait moins luxueux. Relevez
la phrase qui annonce la relation entre le lieu dcrit et la
personne qui y habite ? les merveilles de cette lgance personnelle
qui trahit lme et les murs dune personne de distinction. Que
reprsente Mme de Beausant dans la socit parisienne du XIX sicle
?
-
Elle reprsente lancienne noblesse raffine qui habite dans des
htels particuliers du faubourg Saint Germain Paris.
Support N 2 1- Comprendre la situation. Qui sont les personnages
en prsence ? Les pensionnaires de la maison Vauquer. Qui parle ? A
qui ? Sylvie, la cuisinire parle avec Bianchon, lami dEugne qui est
tudiant en mdecine. De quoi ? De la soire quEugne va passer. Qui
est Mme de Nucingen dont on parle ? Une des filles du pre Goriot. A
qui est-elle marie ? Au baron de Nucingen, dorigine germanique, qui
est banquier. O habite le couple Nucingen ? Rue saint Lazare
Paris.
2- Identifier les caractristiques de la description. Relevez la
caractrisation des lments dcrits. Caractrisation : - lgres - minces
- mesquins - coteuses - en mosaques de marbre - petit / peintures
italiennes - dun caf
Elments dcrits : - une de ces maisons - colonnes - portiques -
recherches - paliers descalier - un salon - le dcor ressemblait
celui -
Quelle impression se dgage de cette description ? Une impression
de lgret, une construction qui cherche paratre par des dpenses
coteuses mais qui reste malgr tout lgre . Relevez la phrase qui
annonce la relation entre le lieu dcrit et la personne qui y habite
? Une vritable maison de banquier.
Support N 3 - Relevez les lments dont la Comtesse de Restaud
devait tre amoureuse . - Les dorures ; - Les objets de prix en
vidence ; - Le luxe inintelligent du parvenu . - Quelle comparaison
effectue Rastignac dans son esprit ?
-
Cette fascinante image fut crase par le grandiose htel de
Beausant. Quelle comparaison peut-on tablir avec la maison de Mme
de Beausant ? En quoi ces habitations refltent-elles les milieux
sociaux ? La maison de Mme de Beausant reflte le raffinement,
laisance et le luxe de la noblesse de lAncien rgime alors que
celles de Mme de Nucingen et de Mme de Restaud refltent la
bourgeoisie daffaires qui tale ses richesses avec ostentation. Le
faubourg Saint germain est habit par une aristocratie o les
grandeurs sociales sont hrditaires ; A la Chausse dAntin, les
grandeurs sont conquises par le pouvoir de largent La Chausse
dAntin sefforce dimiter les demeures de Saint germain mais en vain.
Elle ne fait pas la part entre le joli et le beau .
Synthse : A quoi correspondent les diffrents quartiers o sont
situs les lieux du roman ? Les habitations : Les quartiers : Les
classes sociales : - la pension Vauquer - quartier latin - classes
moyennes ou ayant peu de moyens. - la maison de Mme de - la Chausse
dAntin Restaud - des bourgeois enrichis - la maison de Mme de - la
rue Saint Lazare dans les affaires Nucingen - la maison de Mme de
Le quartier Saint - la noblesse de lancien Beausant Germain rgime
Que cherche tablir Balzac travers ces descriptions ? En quoi
sontelles ralistes ? Il veut tablir une vritable typologie sociale
qui correspond une topographie de la ville. Ces descriptions sont
ralistes dans la mesure o elles refltent la socit parisienne du XIX
sicle : un mlange social o les gens se cherchent : une noblesse
imbue de ses privilges et de son raffinement ; une bourgeoisie
parvenue qui a besoin de montrer ses richesses et qui veut
ressembler la noblesse ; une masse de gens laisss pour compte.
Remarque : - Il est remarquer que les dplacements des
pensionnaires lintrieur de la pension montrent la rgression
conomique des pensionnaires alors que leurs dplacements (vers la
rue dArtois pour Rastignac et vers la Chausse dAntin pour Melle
Taillefer) refltent lascension sociale des deux personnages et
prouvent que leur patrimoine a augment, ce qui leur permet daccder
un statut social auquel leur naissance leur donnait droit.
Quelques repres : 1- Le quartier latin. Le quartier latin se
situe entre les 5me et le 6me arrondissements de Paris, avec, au
cur historique la Sorbonne. Les Romains, aprs avoir conquis en 52
av. JC la tribu des Parisii installe sur lle de la Cit, stendirent
peu peu sur la rive gauche de la Seine, sur lactuelle montagne
Sainte Genevive qui tire son nom de celle qui galvanisa les
habitants de Paris lors des invasions barbares. Au 12me sicle,
luniversit de Paris installe lorigine au Clotre NotreDame stablit
sur la rive gauche et depuis ce quartier est marqu par une forte
tradition universitaire. En 1253, Robert de Sorbon y fonda un
collge pour les pauvres qui accdera, travers le temps, une
rputation internationale : La Sorbonne. Le quartier est ainsi dnomm
car on y parla le latin qui sera, jusquen 1793 la langue
officielle. Cest un quartier trs frquent par les tudiants et
professeurs du fait de la prsence dUniversits, du Collge de France
et des nombreux collges et lyces prestigieux et historiques (Louis
Le Grand, Henri IV, Stanislas, Fnelon, Montaigne) ainsi que de
plusieurs grandes coles (Les Mines, Ecole Nationale suprieure de
Chimie, Institut dagronomie, Ecole normale suprieure). On peut y
dcouvrir des monuments somptueux tels que Le Panthon. 2- Le
Faubourg Saint Germain Dans La Duchesse de Langeais , Balzac
affirmait : Le Faubourg Saint Germain nest ni un quartier, ni une
secte, ni une institution, ni rien qui puisse nettement sexprimer.
Les manires, le parler, en un mot la tradition du Faubourg Saint
Germain, est Paris ce que la cour y tait jadis. 200 htels
particuliers occupaient ce faubourg et taient la proprit de grands
seigneurs issus de lancienne noblesse. La reine Margot (Marguerite
de Valois 1553-1618) acheta ce terrain marcageux de la rive gauche
qui allait devenir le quai
Malaquais ( mal acquis ) en raison du marcage qui rendait
laccostage difficile. Plus tard, les marcages asschs, les
aristocrates y construisirent de riches htels. De nos jours, la
plupart de ces htels sont devenus des ministres, le parlement
occupe lancien Palais Bourbon. 3- La Chausse dAntin. Cette voie
ntait au 17me sicle quun chemin sinueux conduisant de la porte
Gaillon aux Porcherons. Elle avait t transforme en une rue plus
large partir de 1720. Elle prit le nom de rue de la Chausse dAntin
sous la Restauration en raison de sa proximit avec lhtel dAntin. Au
commencement, toutes sortes de maisons basses et dapparence
quivoque foisonnaient sur ce terrain vague au milieu des marcages.
Quand venait le dimanche, la bonne ville de Paris dgorgeait sa
population doisifs par la porte Gallion et ctait un grand vacarme
sur le chemin. Mais, peu peu, cet endroit vit la construction
dhtels et de demeures luxueuses. Ce quartier de Paris devint le
lieu de rsidence des bourgeois enrichis. PROLONGEMENT : les
techniques de la description dun lieu. (2heures)
matriser lorganisation de la description ; matriser lemploi des
localisateurs ; matriser les moyens de la caractrisation ; matriser
les figures de style ; dcrire un lieu.
1- Matriser lorganisation de la description dun lieu : Activit
1Dans les textes suivants, dites o se trouvent les personnes qui
dcrivent et quelle est lorganisation adopte dans ces descriptions
en soulignant les localisateurs. Texte 1 : . Un immense paysage en
demi cercle montait devant moi jusquau ciel. A gauche, dans le
soleil couchant, un gros piton blanc tincelait au bout dun norme
cne rougetre. A sa droite brillait un pic bleut, un peu plus haut
que le premier. Il tait fait de trois terrasses concentriques qui
slargissaient en descendant comme les volants dune robe. Toujours
droite, encore plus loin, une pente finissait dans le ciel, portant
sur son paule un troisime piton de roches, pench en arrire, qui
dominait tout le paysage. Texte 2 : Assise lombre dun arbre, je
contemplais ce tapis aux couleurs flamboyantes droul mes pieds et
qui arrivait en bordure de la mdina de Fs. L, aprs les remparts,
les maisonnettes sentremlaient dans un dsordre charmant. Un peu
plus loin se dressait majestueusement le mausole de Moulay Idriss
dont le vert chatoyant de la toiture scintillait de mille feux.
Texte 3 : Jhabite dans la valle. De chez moi, japerois sur le
flanc des montagnes, des vaches et des moutons minuscules dans les
prs qui ressemblent des mouchoirs. Au-dessus, je contemple chaque
jour les hautes crtes de la montagne. Texte 4 : .. Je sortis du
jardin en prenant soin de ne pas faire de bruit et je rejoignis
Gabrielle sur le trottoir. Au bout de quelques minutes de marche,
la vue de la vieille ville soffrit nous sous la luminosit blanchtre
dune journe de chaleur. Jrusalem stirait lhorizon, paisible. Nous
continumes notre promenade, la ville tait encore endormie.
Activit 2Classez les expressions suivantes selon le type
dorganisation quelles dsignent. (Certaines expressions peuvent
figurer dans deux groupes) A proximit sur les cts au-dessous
lhorizon sur la droite tout prs tout en bas en contrebas - en haut
au sommet - plus loin un peu plus en retrait en face au-dessus -
au-del au centre au milieu dans le lointain au fond sur la gauche
devant moi - sous mes yeux mi-chemin. Profondeur. Premier plan :
Deuxime plan : Dernier plan :.. Verticalit. En haut : . Au milieu :
. En bas : .. Latralit. A droite :. Au centre : . A gauche : .
Retenons : Une description de lieu peut tre : - statique : on
dcrira de louest vers lest ou de gauche droite et inversement ; on
dcrira du premier plan au dernier plan ou inversement ; on dcrira
du bas vers le haut ou inversement ; - dynamique : on dcrira au fur
et mesure des dplacements. - les localisateurs dpendront de lordre
de la description choisi. Activit 3-
Reconstituez la description suivante en partant du plus prs vers
le plus loin. - Sur le flanc de la montagne, au milieu de la fort,
on distinguait un petit village aux toits en terrasses. - Devant
moi, se droulait un tapis de bl encore vert piquet de coquelicots
rouges. - Au-del des oliviers, commenait la fort de sapins
verdoyants. - Plus loin, des oliviers argents saccrochaient la
pente de la montagne. 2- Matriser les moyens de la caractrisation
pour dcrire un lieu : A/ Caractriser par les adjectifs. a) Barrez
les adjectifs qui ne semploient pas avec le nom propos. Noms : La
mdina Peut on dire que . est / sont ? Adjectifs : Ancienne prime
sculaire Antique Encaisse enfonce enfouie enterre enchevtres
entasses puissants dentels Mesquines Empiles rsistants dtruits
Etriques Amasses vaillants dents
Les ruelles Etroites Les maisons de Accumules la vieille ville
Les remparts Solides Crnels
b) A laide dun dictionnaire, cherchez des adjectifs qui vont
vous permettre de caractriser : la ville nouvelle . les boulevards
les immeubles B/ Caractriser par les relatives. a) Caractrisez la
vieille ville et ses lments en continuant par des relatives. La
ville ancienne, un amas dhabitations en terrasse qui .. que.. o..
b) Faites le mme travail avec la ville nouvelle. La ville nouvelle
, . . C/ Caractriser par les verbes. a) Voici une liste de verbes,
classez-les dans le tableau propos ci-dessous :
Se dresser slever staler se rpandre obliquer - se pencher
grimper se courber escalader scouler stendre jaillir zigzaguer
tourner ramper onduler monter serpenter bifurquer - senfoncer
sallonger plonger Une ligne horizontale Une ligne verticale ou Une
ligne une ligne courbe brise oblique ou
b) Caractrisez les lments suivants laide dun de ces verbes. -
des pics montagneux.. - une plaine - un sentier .. - le minaret
dune mosque. - Loued. D/ Caractriser par les figures de style .
Caractrisez les lments suivants laide dune figure de style. - des
pics montagneux.. - une plaine - un sentier .. - le minaret dune
mosque. - Loued CORRIGE : 1- Matriser lorganisation de la
description dun lieu : Activit 1Texte 1 La personne est devant A
gauche La description est le paysage A sa droite panoramique
Toujours droite, encore plus loin Texte 2 La personne est en haut A
mes pieds Du haut vers le bas L , aprs et du plus prs vers Un peu
plus loin le plus loin Texte 3 La personne est en bas La valle Du
bas vers le haut Sur le flanc des montagnes Au-dessus Texte 4 La
personne se dplace Je sortis La description est Je rejoignis
dynamique Au bout de quelques minutes de marche Nous continumes
Activit 2Profondeur. Premier plan : A proximit, tout prs, devant
moi, sous mes yeux
Deuxime plan : plus loin, un peu plus en retrait, en face, .
Dernier plan : lhorizon, au-del, dans le lointain, au fond
Verticalit. En haut : en haut, au sommet, au-dessus, . Au milieu :
plus loin, un peu plus en retrait, en face, au centre, au milieu,
michemin, En bas : au-dessous, tout en bas, en contrebas, Latralit.
A droite : sur les cts, sur la droite, .. Au centre : plus loin, un
peu plus en retrait, en face, au centre, au milieu, michemin,. A
gauche : sur les cts, sur la gauche, . Activit 3Devant moi, se
droulait un tapis de bl encore vert piquet de coquelicots rouges.
Plus loin, des oliviers argents saccrochaient la pente de la
montagne. Au-del des oliviers, commenait la fort de sapins
verdoyants. Sur le flanc de la montagne, au milieu de la fort, on
distinguait un petit village aux toits en terrasses. 2- Matriser
les moyens de la caractrisation pour dcrire un lieu : A/ Noms : La
mdina Peut on dire que . est / sont ? Adjectifs : Ancienne sculaire
Antique Encaisse enfonce enfouie enchevtres entasses puissants
rsistants dtruits Etriques Amasses dents
Les ruelles Etroites Les maisons de la vieille ville Les
remparts Solides Crnels
b) Accepter toutes les propositions valables. B/ Accepter toutes
les propositions valables. C/ a) Une ligne horizontale Une ligne
verticale ou une ligne courbe staler se rpandre - Se dresser -
slever scouler stendre grimper - se courber zigzaguer - ramper
escalader - jaillir monter serpenter - sallonger senfoncer plonger
Une ligne oblique ou brise Obliquer - se pencher tourner- onduler
bifurquer -
b). Accepter toutes les propositions valables. D/ Accepter
toutes les propositions valables.
Sance 7 : Production crite. (1 heure)Objectifs : I- dcrire un
lieu en : respectant un ordre ; choisissant les lments dcrire ;
caractrisant ces lments. Sujet : dcrivez un lieu que vous aimez
particulirement et faites part de votre rflexion propos de ce lieu.
Type de texte demand : descriptif. - choix du lieu ; - choix des
lments dcrire ; - choix des localisateurs en fonction de
lorganisation de la description ; - caractrisation valorisante -
Temps (prsent ou imparfait). Plan : Introduction : prsentation du
lieu ; Dveloppement : description ; Conclusion : rflexion
personnelle. Lors de la correction, on tiendra compte : - de la
prsentation du devoir 1pt - de lorganisation et de la cohrence de
la description 2pts - de la richesse de la description et de
lemploi vari des moyens 3pts de la caractrisation (adjectifs,
relatives, figures de style)
- de la correction de la langue
4pts
Sance 8 : lecture analytique. (1 heure)Objectifs : - Identifier
les caractristiques de la description dun personnage ; - Comprendre
les effets produits ; - Dgager le lien entre le personnage et le
dcor ; - Comprendre le ralisme de la description. Pr requis : -
connatre luvre. Dmarche : - cours dialogu ; - prise de notes.
Support : Le pre Goriot, Balzac Cette pice est dans tout son
lustre. Quil est possible de souffrir. p. 28 - 29 1- Dgager les
lments du portrait physique et vestimentaire de madame Vauquer. Qui
est madame Vauquer ? Cest la propritaire de la pension qui porte
son nom et o va se drouler lintrigue. Relevez les expressions
dcrivant le physique de madame Vauquer. la face vieillotte,
grassouillette ; un nez bec de perroquet ; ses petites mains
poteles ; sa personne dodue comme un rat dglise ; son corsage trop
plein ;
-
-
-
sa figure frache comme une gele dautomne ; ses yeux rids ;
embonpoint blafard ; lil vitreux . Quels sont les deux traits
physiques dominant de ce portrait ? Que montrent ces traits
physiques ? Elle parat vieille (exp. soulignes) ; Elle est grosse
(exp. en gras) ce qui montre quelle sengraisse sur le dos de ses
pensionnaires. Que connotent les comparaisons de ses traits
physiques avec les animaux ? Le nez bec de perroquet montre quelle
est bavarde et dodue comme un rat dglise voque des lieux malpropres
en relation avec ceux dans lesquels elle vit. Dailleurs, ladjectif
blafard signifie aussi que son univers est malsain. Relevez les
expressions dcrivant laspect vestimentaire de madame Vauquer.
attife de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux
cheveux mal mis ; ses pantoufles grimaces ; son jupon de laine
tricote, qui dpasse de sa premire jupe faite avec une vieille robe
et dont la ouate schappe par les fentes de ltoffe lzarde. Que
rvlent ces lments sur le caractre de madame Vauquer ? Elle est
coquette (exp. soulignes) ; Mais, elle est nglige et montre un
certain laisser aller (exp. en gras) De plus, elle est avare : son
jupon de laine tricote, qui dpasse de sa premire jupe faite avec
une vieille robe et dont la ouate schappe par les fentes de ltoffe
lzarde. Quelle est lexpression du portrait physique qui montre son
hypocrisie ? lil vitreux . Que cherche-t-elle faire croire ses
pensionnaires ? Elle veut faire croire quelle na pas dargent. Toute
cette mise en scne est faite pour se faire passer pour pauvre. 2-
Dgager le lien entre le personnage et le dcor.
-
Complter le tableau suivant : Expression verbale : La pension
:
Madame Vauquer : Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu
de laquelle sort un nez bec de perroquet ; ses petites mains
poteles, sa personne dodue comme un rat dglise, son corsage trop
plein et qui flotte
sont en harmonie
avec cette salle o suinte le malheur
Madame Vauquer Toute sa personne sa personne son jupon de laine
tricote, qui dpasse de sa premire jupe faite avec une vieille robe
et dont la ouate schappe par les fentes de ltoffe lzarde.
respire explique implique
lair chaudement ftide .. la pension la pension
rsume
le salon
-
Que mettent en vidence ces lments ? Quelle phrase rsume cette
impression ? Il existe une harmonie entre la personne et le dcor de
la pension. La phrase est : Le bagne ne va pas sans largousin.
Quelle est la valeur du prsent dans ces phrases ? Il indique la
gnralit, comme dans le dcor, il sagit dun prsent scnique. Que veut
montrer Balzac ? Le milieu reflte les personnages et le physique
reflte le moral. On revient ici la physiognomonie et la phrnologie
du XIX sicle. 3- Le personnage vu par les autres et par le
narrateur. Par quels moyens le narrateur rapporte-t-il lopinion des
pensionnaires et du narrateur sur madame Vauquer ? Le discours
indirect et le discours indirect libre. Quelle est lopinion des
pensionnaires sur elle ? Cest une bonne femme . Comment expliquer
son comportement ? Relevez les expressions qui justifient votre
rponse. Elle a souffert : dans les malheurs, elle avait souffert
tout ce quil est possible de souffrir .
-
Synthse : Dans quelle mesure peut-on parler du ralisme de ce
portrait ? Les dtails sont tris, choisis et grossis pour tre
parlant. Balzac arrive, par son style, donner du relief la
mdiocrit. Il campe un personnage de la petite bourgeoisie
parisienne du XIX sicle.
Sance 9 : lecture analytique. (1 heure)Objectifs : - Identifier
les caractristiques de la description de plusieurs personnages ; -
Comprendre les effets produits ; - Dgager les types sociaux des
personnages. Pr requis : - connatre luvre. Contrainte : - Demander
un groupe de prparer lavance une recherche sur les vtements dans la
premire moiti du 19me sicle. Dmarche : - Faire travailler les lves
en 7 groupes, chaque groupe soccupe dun personnage : Michonneau ;
Monsieur Poiret ; Victorine Taillefer ; Eugne de Rastignac ; Le pre
Goriot : portrait physique ; Le pre Goriot : portrait vestimentaire
; Le pre Goriot : manires ; Le pre Goriot : signes extrieurs de
richesse ; Le pre Goriot : portrait moral.
-
demander chaque groupe de tracer le portrait physique et moral
de chaque personnage. Pour le pre Goriot, partager le travail. (20
minutes) ; Compte rendu des recherches de chaque groupe (20
minutes) ; Mise en commun et ralisation dune synthse sur les types
sociaux (10 minutes).
Consigne : - Faites le portrait physique, vestimentaire et moral
de chaque personnage de la pension et dgagez limpression gnrale de
ce personnage. - Comparez les portraits vestimentaires des
personnages et dgagez leffet de rel . Supports : Le pre Goriot,
Balzac
CORRIGE 1- Michonneau La vieille demoiselle Michonneau gardait
conservait quelques restes de beaut. p. 32 33 Portrait physique :
vieille ; yeux fatigus ; un squelette tant les formes quil cachait
taient anguleuses ; - Son regard blanc donnait froid ; - sa figure
rabougrie menaait ; - la voix clairette dune cigale criant dans son
buisson aux approches de lhiver . Portrait vestimentaire : -
crasseux abat-jour en taffetas vert cercl par du fil darchal qui
aurait effarouch lange de la Piti. - Son chle franges maigres et
pleurardes.. Impression gnrale : Cette femme a un physique ingrat,
elle est maigre et nglige mais en mme temps, on a limpression
quelle constitue une menace par son visage et son regard. Un doute
plane sur son histoire : par une srie de phrases interrogatives, le
narrateur se demande si son tat est d au vice, au chagrin, la
cupidit ou aux maladies -
vnriennes, ce qui montrerait que ctait une femme de petite
vertu. Cest le type de femme qui sest rachete une conduite en
intgrant la socit. 2- Poiret Monsieur Poiret tait une espce de
mcanique . Il en faut pourtant comme a p. 33 34 Portrait physique :
espce de mcanique ; stendre comme une ombre grise ; tenant peine ;
laissant flotter ; jambes qui flageolaient comme celles dun homme
ivre ; - son cou de dindon ; - cette ombre chinoise ; - sa face
bulbeuse - ratatiner . Portrait vestimentaire : - vieille casquette
flasque ; - sa canne pomme divoire jauni ; - les pans fltris de sa
redingote ; - une culotte presque vide ; - en bas bleus ; - son
gilet blanc sale ; - son jabot de grosse mousseline recroqueville ;
- sa cravate corde . Impression gnrale : On voit un homme maigre,
us par le travail mais qui garde un semblant de coquetterie dans sa
mise tout en tant trs nglig. Cest le portrait type du fonctionnaire
qui a t bris par ladministration. Sa dchance vient de sa fonction.
Il na aucune personnalit. 3- Victorine Taillefer. Quoique
mademoiselle Victorine Taillefer la transmettre en entier son fils.
p. 35 36 Portrait physique : une blancheur maladive semblable celle
des jeunes filles attaques de chlorose (anmie) ; une tristesse
habituelle ; une contenance gne ; un air pauvre et grle (frle,
mince) ; son visage ntait pas vieux ; ses mouvements et sa voix
taient agiles ; ce jeune malheur ressemblait un arbuste aux
feuilles jaunies, frachement plant dans un terrain contraire ; sa
physionomie rousstre ; ses cheveux dun blond fauve ;
- sa taille trop mince exprimait ; - ses yeux gris mlangs de
noir ; - formes jeunes ; - Elle tait jolie par juxtaposition .
Portrait moral - exprimait cette grce que ; - une douceur, une
rsignation chrtiennes Portrait vestimentaire : - ses vtements
simples, peu coteux . Impression gnrale : Elle est jolie mais elle
nest pas heureuse car son pre lui prfre son frre. Il lui manque
lamour et des vtements pour la mettre en valeur et la rendre
heureuse. Cest le type de personnage victime de la socit et des
prjugs. Le fils est prfr au dtriment de la fille. 4- Eugne de
Rastignac. Eugne de Rastignac avait un visage et des bottes
ressemeles. p. 36 - 37 Portrait physique : un visage tout mridional
; le teint blanc ; des cheveux noirs ; des yeux bleus ; Sa
tournure, ses manires, sa pose habituelle dnotaient le fils dune
famille noble ; - un jeune homme lgant Portrait vestimentaire : -
il achevait duser des vtements de lan pass ; - une vieille
redingote ; - un mauvais gilet ; - la mchante cravate noire,
fltrie, mal noue ; - un pantalon lavenant et des bottes ressemeles
. Impression gnrale : Eugne est charmant et lgant mais il manque de
moyens pour tre la hauteur de sa classe. Cest le type de noble de
province qui est loin davoir les moyens des nobles de Paris. 5- Le
pre Goriot. Le pre Goriot, vieillard de soixante-neuf ans . Le
suaire de Vauquer pour renatre en Goriot. p. 41 - 43 Portrait
physique : vieillard de soixante-neuf ans ; son ventre piriforme
(en forme de poire) et prominent ; le larmier des yeux ... ft
retourn, gonfl ; son mollet charnu, saillant ; son long nez carr ;
face lunaire et navement niaise ; ses cheveux en ailes de pigeon
dessinaient cinq pointes sur son front bas et dcoraient bien sa
figure ;
Portrait vestimentaire : -
Manires : Signes de richesse :
Portrait moral :
Impression gnrale :
un peu rustaud . une garde-robe bien fournie, le trousseau
magnifique du ngociant qui ne se refuse rien ; - dix-huit chemises
de demi-hollande (toile fine) ; - sur son jabot dormant deux
pingles unies par une chanette et dont chacune delle tait monte dun
gros diamant ; - un habit bleu-barbeau (bleu clair) ; - un gilet de
piqu blanc ; - une lourde chane dor garnie de breloques . - il
prenait si richement son tabac - un homme pour qui cinq louis de
plus ou de moins taient une bagatelle ; - dun gros diamant ; - une
lourde chane dor ; - nombreuse argenterie de son mnage ... des
djeuners en vermeil . - insouciante gnrosit le fit considrer comme
un imbcile ; - des qualits morales ; - capable de dpenser son
esprit en sentiments . Quand le pre Goriot arrive la pension, cest
en bourgeois ais retir des affaires qui affiche de manire
ostentatoire ses richesses. Son physique nest pas particulirement
raffin mais il shabille avec lgance. Il reflte la bourgeoisie
daffaires qui sest enrichie au moment de la rvolution.
Synthse : - Quels sont les types sociaux vivant dans la pension
? - Des bourgeois dorigines diverses (fonctionnaire, bourgeoisie
des affaires ...) et un noble de province. - Sur quel critre sest
bas Balzac pour ordonner ses descriptions de personnages ? - Il a
pris le critre de la fortune. La description est ordonne selon la
hirarchie sociale. - A part le pre Goriot, quelle est la
caractristique commune tous ces personnages ? - Ils semblent
manquer dargent et malgr leur coquetterie, leur apparence est
nglige. - En quoi ces personnages sont-ils rvlateurs de la socit de
cette poque ? - A part Rastignac, tous les personnages ont un pass
imprcis. Le visage dlabr de Mme Vauquer traduit physiquement
lclatement de la socit. Vautrin (cf.
-
sance 10) matrialise les drives du flottement social.
Accueillant des personnages instables, la pension reflte les
incertitudes de son temps. Comment Balzac cre-t-il un effet de rel
en dcrivant ces personnages ? Il donne une physionomie, un caractre
chacun deux et les rend vivants. Il dcrit les vtements ports
rellement cette poque.
Sance 10 : lecture analytique. (1 heure)Objectifs : - Identifier
les caractristiques de la description dun personnage ; - Comprendre
les effets produits ; - Comprendre le ralisme de la description. Pr
requis : - connatre luvre. Dmarche : - cours dialogu ; - prise de
notes. Support : Le pre Goriot, Balzac
Entre ces deux personnages et les autres, Vautrin au fond de sa
vie un mystre soigneusement enfoui. p. 37 - 39 Comment est organis
le portrait de Vautrin ? Il est compos de trois parties : le
portrait physique, sa personnalit et ses occupations. 1- Dgager les
lments du portrait physique de Vautrin. Que dnote lexpression qui
introduit le personnage : Vautrin, lhomme de quarante ans ? Cest un
homme dans la force de lge qui contraste avec la jeunesse de
Victorine et dEugne dune part et le dclin de Poiret et du pre
Goriot. Par quelle expression populaire, le narrateur montre-t-il
la vigueur de ce personnage ? Cest un fameux gaillard ! Relevez les
aspects de son physique qui confirment cette vigueur. Il avait :
les paules larges ; le buste bien dvelopp ; les muscles apparents ;
des mains paisses, carres . Que traduisent les rides prmatures de
son visage ? Ces rides ne viennent pas de son ge mais sont les
traces dune vie intense. Son visage est marqu par la vie. Quelle
impression se dgage de ce portrait physique ? Il est la fois
impressionnant et sduisant. Par quelle transition le narrateur
passe-t-il de laspect physique au portrait moral ? Par lvocation de
la voix qui est intermdiaire entre le baryton et la basse. 2-
Dgager les lments de la personnalit de Vautrin. Quels sont les
traits de caractre mis en avant ds le dbut de la description morale
? Il est aimable : sa grosse gat ; rieur ; Il est serviable : il
tait obligeant ; il offrait aussitt ses services . Quelle comptence
manuelle possde Vautrin ? Il est trs habile de ses mains, il possde
une grande dextrit. Par quel moyen linguistique le narrateur met-il
en vidence cette comptence ? Par la juxtaposition des participes
passs : Il lavait bientt dmonte, rafistole, remonte . Quel trait de
caractre cela rvle-t-il ? Cest un homme efficace qui agit et va de
lavant. Relevez lnumration des substantifs montrant lventail des
connaissances de Vautrin. Comment pouvez-vous les regrouper ? Quen
concluez-vous sur sa psychologie ?
-
-
les vaisseaux, la mer, la France, ltranger montrent que Vautrin
a voyag, quil a connu une vie aventureuse. les affaires, les
hommes, les vnements montrent quil a t ml aux hommes et aux
vnements. Il a de lexprience. les lois, les htels, les prisons
montrent quil a rflchi lordre social, il sest dplac et a peut-tre
connu la prison. Il a un aspect mystrieux. Que rvle son regard sur
sa personnalit ? un certain regard profond plein de rsolution qui
dgage une certaine dtermination. Celle-ci est confirme par
lexpression : il annonait un sangfroid imperturbable qui ne devait
pas le faire reculer devant un crime. Son il semblait aller au fond
de toutes les questions, de toutes les consciences, de tous les
sentiments . Il semble perspicace et est assez psychologue. Quelle
impression se dgage de ce portrait moral ? Cest un homme expriment
qui connat la vie et les hommes et qui a un ct mystrieux. 3- Dgager
les aspects mystrieux de la personnalit de Vautrin.
-
Quelles sont ses occupations ? A-t-on des prcisions sur ses
activits ? Il sort beaucoup laprs-midi et le soir jusqu minuit mais
on ignore ce quil fait lextrieur de la pension. Relevez les
expressions montrant que malgr son apparente bonhomie cest un
personnage dur. il imprimait de crainte par il laissait percer
lpouvantable profondeur de son caractre . Quel effet cherche
produire le narrateur ? Le personnage est ambigu, mystrieux et
globalement antipathique. Le fait quil teigne ses favoris montre
quil veut dissimuler quelque chose.
Synthse : - En quoi le portrait de Vautrin est-il raliste ? -
Cest un personnage visuellement prsent par sa force physique et sa
dtermination morale. - En quoi les informations donnes sur Vautrin
sont-elles dignes dun auteur de roman policier ? - On ne donne pas
toutes les informations sur lui et on sme des bribes dinformations
pour veiller la curiosit du lecteur qui se demande : Qui est cet
homme ? Qua-t-il fait ? PROLONGEMENT : : les techniques de la
description dun personnage. Objectifs : - organiser un portrait ; -
choisir les lments dcrire ; - caractriser ces lments. 1- Organiser
un portrait et choisir les lments dcrire. Activit 1 :
Observez le portrait suivant extrait de La Gloire de mon pre de
Marcel Pagnol. (Ch. XIII). Un paysan passa. Quoique plutt maigre,
il tait norme. Sous un feutre raidi par la crasse, deux sourcils
roux, aussi gros que des pis de seigle. Ses petits yeux noirs
brillaient au fond dun tunnel. Une large moustache rousse cachait
sa bouche, et ses joues taient couvertes dune barbe de huit jours.
- Retrouvez lordre de cette description en compltant le tableau
suivant : Ordre : Le sexe personnage : Lallure gnrale : Les lments
visage : Elments dcrits : du Caractrisation :
du
- Quel est lordre de ce portrait ? Activit 2 : Remettez en ordre
le portrait suivant prsent en dsordre. Elle a le visage ovale. Son
nez est pat et pointu. Cest une jeune adolescente assez jolie. Son
front est plat. Elle a des cheveux noirs, mi longs, coups au carr.
Ses yeux noirs rieurs sont en forme damande. Elle a une grande
bouche. Activit 3 : - Distinguez, dans le portrait suivant, le
portrait physique du portrait moral de Napolon Bonaparte extrait
dun livre dHistoire. - Le portrait physique a-t-il suivi un ordre ?
Lequel ? Petit et mince, muscl, les cheveux plats, le regard de ses
yeux gris-bleu pntrant, Napolon Bonaparte est dabord matre de lui ;
travailleur acharn et mthodique. Limagination, la mmoire et la
mditation lui donne cette intelligence des vnements qui provoqua
ladmiration de son entourage. Il connat sa valeur, il croit en son
gnie.
Activit 4 : Dans le portrait suivant extrait de Un cur simple de
Flaubert, - a-t-on respect lordre du texte prcdent ? - Quelle
description a-t-on introduit ici ? - Quelle impression cherche
produire le narrateur ? Elle se levait ds laube, travaillait
jusquau soir sans interruption ; puis, le dner tant fini, la
vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bche
sous les cendres et sendormait devant ltre. Personne dans les
marchandages, ne montrait plus denttement. Quant la propret, le
poli de ses casseroles faisait le
dsespoir des autres servantes. Econome, elle mangeait avec
lenteur, et recueillait du doigt sur la table les miettes de son
pain. En toute saison elle portait un mouchoir dindienne fix dans
le dos par une pingle, un bonnet lui cachait les cheveux, des bas
gris, un jupon rouge, et pardessus sa camisole un tablier bavette,
comme les infirmires dhpital. Son visage tait maigre et sa voix
aigue. A vingt-cinq ans, on lui en donnait quarante. Ds la
cinquantaine, elle ne marqua plus aucun ge. Et, toujours
silencieuse, la taille droite et les gestes mesurs, elle semblait
une femme en bois, fonctionnant dune manire automatique. Activit 5
: - Dans le portrait suivant extrait de Le Rouge et le noir de
Stendhal, montrez comment on passe du portrait physique au portrait
moral en remplissant le tableau suivant. - Quelle limpression se
dgage de cette description ? Ctait un petit jeune homme de 18 19
ans, faible en apparence, avec des traits irrguliers mais dlicats,
et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments
tranquilles, annonaient de la rflexion et du feu, taient anims en
cet instant de lexpression de la haine la plus froce. Des cheveux
chtain fonc, plants fort bas, lui donnaient un petit front, et,
dans les moments de colre, un air mchant. Une taille svelte et bien
prise annonait plus de lgret que de rigueur. Ds sa premire
jeunesse, son air extrmement pensif et sa grande pleur avaient donn
lide son pre quil ne vivrait pas. Portrait physique : Expressions
permettant de passer au portrait moral : Portrait moral :
2- Caractriser les lments dcrire. Activit. Par quels moyens le
narrateur a-t-il caractris le personnage dans ce texte extrait de
Carmen de Mrime ? Sa peau, parfaitement unie, approchait fort de la
teinte du cuivre. Ses yeux taient obliques mais admirablement
fendus ; ses lvres un peu fortes mais bien dessines et laissant
voir des dents plus blanches que des amandes sans leur peau.
Ses cheveux taient noirs, reflets bleus comme laile dun corbeau,
longs et luisants.
CORRIGE 1- Organiser un portrait et choisir les lments dcrire.
Activit 1 : Ordre : Le sexe personnage : Lallure gnrale : Elments
dcrits : du Un paysan Caractrisation : plutt maigre, il tait
Les lments visage :
du - deux sourcils - les yeux - une moustache - sa bouche - ses
joues
norme roux, aussi gros que des pis de seigle petits, noirs
brillaient au fond dun tunnel large rousse cachait
taient couvertes dune barbe de huit jours
- Lordre de ce portrait est organis du haut vers le bas. Activit
2 : Cest une jeune adolescente assez jolie. Elle a des cheveux
noirs, mi longs, coups au carr. Elle a le visage ovale. Son front
est plat. Ses yeux noirs rieurs sont en forme damande. Son nez est
pat et pointu. Elle a une grande bouche. Activit 3 : [Petit et
mince, muscl, les cheveux plats, le regard de ses yeux gris-bleu
pntrant,] Portrait physique : lallure gnrale, le visage du haut
vers le bas. [Napolon Bonaparte est dabord matre de lui ;
travailleur acharn et mthodique. Limagination, la mmoire et la
mditation lui donnent cette intelligence des vnements qui provoqua
ladmiration de son entourage. Il connat sa valeur, il croit en son
gnie.] Portrait moral : lessentiel de ses traits de caractre.
Remarque : Le portrait est en gnral organis de la manire suivante :
Le portrait physique : - le sexe de lindividu ; - son ge ; - son
allure gnrale ; - le visage des cheveux au menton (en choisissant
les lments caractristiques). Le portrait moral : les traits de
caractre essentiels.
Activit 4 : Dans ce texte, on trouve : - le portrait en action
qui traduit les traits de son caractre : travailleuse, mthodique,
propre, conome. - Le portrait vestimentaire introduit ici est
caractristique des servantes du XIX sicle ; - Quelques traits du
portrait physique.
-
Le narrateur veut mettre laccent sur le caractre de cette
servante plutt que sur son aspect physique. Remarque : Le portrait
peut : - Commencer par le portrait moral du personnage pour mettre
en vidence ses traits de caractre ; - Introduire le portrait
vestimentaire lorsquil veut camper un type social (cf. Balzac dans
le pre Goriot.
Activit 5 : Expressions Portrait moral : permettant de passer au
portrait moral : De grands yeux noirs annonaient de la rflexion et
du feu taient de la haine la plus froce Des cheveux chtain fonc,
anims un air mchant plants fort bas lui donnaient Une taille svelte
et bien prise plus de lgret que de rigueur annonait Les verbes
employs permettent de passer du portrait physique au portrait
moral. Cette technique est souvent employe par Balzac. Le
personnage parat, au moment o on le dcrit, plutt mchant. Remarque :
On peut raliser en mme temps le portrait physique et le portrait
moral en employant des verbes qui traduisent linfluence de lun sur
lautre comme : annoncer, donner, traduire, sharmoniser avec,
offrir, dnoter, attester, tre limage de , reflter, peindre . 2-
Caractriser les lments dcrire. Activit. Le narrateur a employ : -
des adjectifs : unie, noirs, longs et luisants. - Des figures de
style : * des mtaphores : la teinte du cuivre * des comparaisons :
des dents plus blanches que des amandes sans leur peau, reflets
bleus comme laile dun corbeau * des antithses : obliques mais
admirablement fendus, fortes mais bien dessines On peut donner aux
lves, selon leur niveau, un tableau des adjectifs employs pour
dcrire les diffrentes parties du corps et du visage. Portrait
physique :
BILAN DE LA SEQUENCE La description raliste est toujours motive
et le personnage est le moyen privilgi de cette motivation. Elle
est anthropocentriste et anthropomorphique c'est--dire que le monde
est vu hauteur dhomme. La composition de la description est dfinie
par rapport
des points de repre qui ont lhomme comme rfrentiel, spatialement
et affectivement. La progression de la description est dtermine par
le dplacement dun personnage ou par le trajet de son regard. Cette
description est toujours signifiante. La description des
personnages joue la fonction dun rvlateur : elle confirme, prcise
ou dvoile leur personnalit. Portrait physique et moral entrent
ainsi en cho et se compltent mutuellement. Le regard raliste est un
regard classificateur. Il slectionne, distribue et classe en
procdant par jeux dopposition ou de contraste. Cest lexpression
dune vision idologique du monde qui procde par oppositions
manichennes (Paris / province, riches / pauvres, bien / mal). La
description raliste est au service de la reprsentation dune vision
du monde et non de la reprsentation illusoire de la ralit.
Sance 11 : Production crite. (1 heure)Objectifs : dcrire une
personne en : respectant un ordre ; choisissant les lments dcrire ;
caractrisant ces lments. Sujet :
Racontez votre premire rencontre avec un(e) ami(e) et faites son
portrait. Analyse du sujet : Type de texte demand : narratif avec
une partie descriptive. - emploi des temps du rcit ; - respect de
la cohrence temporelle ; - respect de la cohrence thmatique ; -
respect de la cohrence chronologique ; - organisation du portrait ;
- choix des lments dcrire ; - caractrisation de ces lments par des
figures de style. - Emploi de limparfait. Elaboration du plan : -
Introduction : prsentation des circonstances. - Dveloppement : rcit
des faits et introduction du portrait du matre; - Conclusion :
rflexion personnelle sur le rle jou par ce dernier Rdaction auto-
valuation
Sance 12 : Compte rendu des lectures cursives (1 heure)Objectifs
: - lire et comprendre des descriptions ralistes ; - dgager les
spcificits de ces descriptions. Contrainte : - donner le travail
lavance plusieurs groupes dlves.
Dmarche : - chaque groupe fait le compte rendu de son travail ;
- lensemble de la classe remplit le tableau de synthse ; - le
groupe classe dgage les spcificits des descriptions.
Support N 1 Cette maison, revtue dardoises, se trouvait entre un
passage et une ruelle aboutissant la rivire. Elle avait
intrieurement des diffrences de niveau qui faisaient trbucher. Un
vestibule troit sparait la cuisine de la salle o Mme Aubain se
tenait tout au long du jour, assise prs de la croise dans un
fauteuil de paille. Contre le lambris, peint en blanc, salignaient
huit chaises dacajou. Un vieux piano supportait, sous un baromtre,
un tas pyramidal de botes et de cartons. Deux
bergres de tapisserie flanquaient la chemine en marbre jaune et
de style Louis XV. La pendule, au milieu, reprsentait un temple de
Vesta*, - et tout lappartement sentait un peu le moisi, car le
plancher tait plus bas que le jardin. Au premier tage, il y avait
dabord la chambre de Madame , trs grande, tendue dun papier fleurs
ples, et contenant le portrait de Monsieur en costume de muscadin.
Elle communiquait avec une chambre plus petite, o lon voyait deux
couchettes denfants, sans matelas. Puis, venait le salon, toujours
ferm, et rempli de meubles recouverts dun drap. Ensuite un corridor
menait un cabinet dtude ; des livres et des paperasses garnissaient
les rayons dune bibliothque entourant de ses trois cts un large
bureau de bois noir. Les deux panneaux en retour disparaissaient
sous des dessins la plume, des paysages la gouache et des gravures
dAudran, souvenirs dun temps meilleur et dun luxe vanoui. Une
lucarne au second tage clairait la chambre de Flicit, ayant vue sur
les prairies. Gustave Flaubert, Un cur simple (1877)* divinit
romaine, gardienne du feu du foyer domestique.
QUESTIONS : 1- Cette description comporte-t-elle des noms
propres ? Ces noms correspondent-ils des lieux rels ? 2- Quel est
lordre de cette description ? Comment les diffrents lieux sont-ils
articuls les uns aux autres ? 3- Existe-t-il un classement dans
cette description ? 4- Qui voit le lieu dcrit ? Le point de vue
est-il fixe ou mobile ? 5- Quel est le lexique employ pour dcrire ?
6- Quelle impression se dgage de cette description ?
Support N 2 Yonville-lAbbaye est un bourg huit lieues de Rouen,
entre la route dAbbeville et celle de Beauvais, au fond dune valle
quarrose la Rieule, petite rivire qui se jette dans lAndelle, aprs
avoir fait tourner trois moulins vers son embouchure, et o il y a
quelques truites, que les garons, le dimanche, samusent pcher la
ligne. On quitte la grande route la Boissire et lon continue plat
jusquau haut de la cte des Leux, do lon dcouvre la valle. La rivire
qui la traverse en fait comme
deux rgions de physionomie distincte : tout ce qui est gauche
est en herbage ; tout ce qui est droite est en labour. La prairie
sallonge sous un bourrelet de collines basses pour se rattacher
par-derrire aux pturages du pays de Bray , tandis que, du ct de
lEst, la plaine, montant doucement, va slargissant et tale perte de
vue ses blondes pices de bl. Leau qui court au bord de lherbe spare
dune raie blanche la couleur des prs et celle des sillons, et la
campagne ressemble un grand manteau dpli qui a un collet de velours
bord dun galon dargent. Au bout de lhorizon, lorsquon arrive, on a
devant soi les chnes de la fort dArgueil, avec les escarpements de
la cte Saint-Jean, rays du haut en bas par de longues tranes
rouges, ingales ; ce sont les traces de pluies, et ces tons de
brique, tranchant en filets minces sur la couleur grise de la
montagne, viennent de la quantit de sources ferrugineuses qui
coulent au-del, dans le pays dalentour. On est ici sur les confins
de la Normandie, de la Picardie et de lle-de-France, contre btarde
o le langage est sans accentuation comme le paysage est sans
caractre. Gustave Flaubert, Madame Bovary (1857) QUESTIONS : 1-
Cette description comporte-t-elle des noms propres ? Ces noms
correspondent-ils des lieux rels ? 2- Quel est lordre de cette
description ? Comment les diffrents lieux sont-ils articuls les uns
aux autres ? 3- Existe-t-il un classement dans cette description ?
4- Qui voit le lieu dcrit ? Le point de vue est-il fixe ou mobile ?
5- Quel est le lexique employ pour dcrire ? 6- Quelle impression se
dgage de cette description ?
Support N 3 La petite ville de Verrires peut passer pour lune
des plus jolies de la Franche-Comt. Ses maisons blanches avec leurs
toits pointus de tuiles rouges stendent sur la pente dune colline,
dont les touffes de vigoureux chtaigniers marquent les moindres
sinuosits. Le Doubs coule quelques centaines de pieds au-dessous de
ses fortifications, bties jadis par les Espagnols, et maintenant
ruines.
Verrires est abrite du ct Nord par une haute montagne, cest une
des branches du Jura. Les cimes brises du Verra se couvrent de
neige ds les premiers froids doctobre. Un torrent, qui se prcipite
de la montagne, traverse Verrires avant de se jeter dans le Doubs,
et donne le mouvement un grand nombre de scies bois ; cest une
industrie fort simple et qui procure un certain bien-tre la majeure
partie des habitants plus paysans que bourgeois. Ce ne sont pas
cependant les scies bois qui ont enrichi cette petite ville. Cest
la fabrique des toiles peintes, dites de Mulhouse, que lon doit
laisance gnrale qui, depuis la chute de Napolon, a fait rebtir les
faades de presque toutes les maisons de Verrires. A peine
entre-t-on dans la ville que lon est tourdi par le fracas dune
machine bruyante et terrible en apparence. Vingt marteaux pesants,
et retombants avec un bruit qui fait trembler le pav, sont levs par
une roue que leau du torrent fait mouvoir. Chacun de ces marteaux
fabrique, chaque jour, je ne sais combien de milliers de clous. Ce
sont de jeunes filles fraches et jolies qui prsentent aux coups de
ces marteaux normes les petits morceaux de fer qui sont rapidement
transforms en clous. Ce travail, si rude en apparence, est un de
ceux qui tonnent le plus le voyageur qui pntre pour la premire fois
dans les montagnes qui sparent la France de lHelvtie. Stendhal, La
Rouge et le Noir (1830) QUESTIONS : 1- Cette description
comporte-t-elle des noms propres ? Ces noms correspondent-ils des
lieux rels ? 2- Quel est lordre de cette description ? Comment les
diffrents lieux sont-ils articuls les uns aux autres ? 3-
Existe-t-il un classement dans cette description ? 4- Qui voit le
lieu dcrit ? Le point de vue est-il fixe ou mobile ? 5- Quel est le
lexique employ pour dcrire ? 6- Quelle impression se dgage de cette
description ?
Support N 4 Voici ce que cest que mon cachot : Huit pieds carrs.
Quatre murailles de pierre de taille qui sappuient angle droit sur
un pav de dalles exhauss dun degr au-dessus du corridor
extrieur.
A droite de la porte, en entrant, une espce denfoncement qui
fait la drision dune alcve. On y jette une botte de paille o le
prisonnier est cens reposer et dormir, vtu dun pantalon de toile et
dune veste de coutil, hiver comme t. Au-dessus de ma tte, en guise
de ciel, une noire vote en ogive cest ainsi que cela sappelle
laquelle dpaisses toiles daraigne pendent comme des haillons. Du
reste, pas de fentres, pas mme un soupirail. Une porte o le fer
cache le bois. Je me trompe ; au centre de la porte, vers le haut,
une ouverture de neuf pouces carrs, coupe dune grille en croix, et
que le guichetier peut fermer la nuit. Au-dehors, un assez long
corridor, clair, ar au moyen de soupiraux troits au haut du mur, et
divis en compartiments de maonnerie qui communiquent entre eux par
une srie de portes cintres et basses ; chacun de ces compartiments
sert en quelque sorte dantichambre un cachot pareil au mien. Cest
dans ces cachots que lon met les forats condamns par le directeur
de la prison des peines disciplinaires. Les trois premiers cabanons
sont rservs aux condamns mort, parce qutant plus voisins de la gele
ils sont plus commodes pour le gelier. Ces cachots sont tout ce qui
reste de lancien chteau de Bictre tel quil fut bti dans le quinzime
sicle par le cardinal de Winchester, le mme qui fit brler Jeanne
dArc. Victor Hugo, le dernier jour dun condamn (1829) QUESTIONS :
1- Cette description comporte-t-elle des noms propres ? Ces noms
correspondent-ils des lieux rels ? 2- Quel est lordre de cette
description ? Comment les diffrents lieux sont-ils articuls les uns
aux autres ? 3- Existe-t-il un classement dans cette description ?
4- Qui voit le lieu dcrit ? Le point de vue est-il fixe ou mobile ?
5- Quel est le lexique employ pour dcrire ? 6- Quelle impression se
dgage de cette description ?
CORRIGE Support N 1 1- Il y a des noms propres mais ce ne sont
pas des noms de lieu.
2- La progression est linaire puis ascendante : du
rez-de-chausse au dernier tage. 3- On ne voit pas de classement. 4-
Il sagit dun observateur qui promne son regard puis qui se dplace
vers le haut de la maison. Les lieux sont articuls de manire
contigu les uns par rapport aux autres. 5- Les adjectifs et les
verbes sont employs pour dcrire. 6- Il se dgage une impression de
rtrcissement au fur et mesure que lon monte dans la maison. Dans la
nouvelle, ce rtrcissement de lespace correspond celui de Flicit qui
se retrouve peu peu toute seule puis qui devient sourde et aveugle
et finit par ne plus sortir de sa chambre. Support N 2 1- Cette
description comporte des noms propres qui correspondent des lieux
rels : Rouen, Beauvais, Andelle 2- La description suit le trajet de
la route. Les lieux sont articuls de manire contigu les uns par
rapport aux autres. 3- On voit deux mondes ; celui de droite et
celui de gauche. 4- Le promeneur est mobile, on nous montre ce que
pourrait apercevoir un promeneur. 5- Le lexique est technique :
beaucoup de termes de gographie (valle, collines, escarpements,
sources ferrugineuses) et des comparaisons. 6- Le regard semble
porter un jugement de valeur sur ce paysage : contre btarde o le
langage est sans accentuation comme le paysage est sans caractre .
Support N 3 1- Cette description comporte des noms propres qui
correspondent des lieux rels : Franche-Comt, le Doubs, Jura. 2- La
description va du gnral (statique) au particulier (dynamique) : une
vision densemble puis on sapproche peu peu de la ville que lon
dcrit de lintrieur. 3- La description du paysage densemble puis
celui de la ville. 4- Cest un voyageur qui voit le lieu. 5- Les
adjectifs et les comparaisons sont employs pour dcrire. 6- Cette
description donne limpression dune belle rgion, dynamique par son
industrie. Support N 4 1- Cette description comporte un nom propre
qui correspond un lieu rel : Bictre. 2- La description slve
progressivement. Les lieux sont articuls de manire contigu les uns
par rapport aux autres. 3- On distingue le monde de lintrieur du
monde de lextrieur . 4- Cest le condamn qui voit le lieu mais il
semble se projeter lextrieur pour dcrire ce quil y a en dehors de
sa cellule. 5- Les adjectifs et les comparaisons servent la
description.
6- La vision du lieu est pjorative. Tableau rcapitulatif :
Critres : Noms propres rels : Trajet de la description : Classement
: Point de vue : Lexique : Impression : Support N1 Non Linaire puis
ascendante Non Un observateur Verbes descriptifs, comparaisons
Rtrcissement Support N2 Oui Trajet de la route Oui Un promeneur
Gographique, comparaisons Jugement pjoratif : contre sans valeur
Support N3 Oui Support N4 Oui
Statique puis Ascendante dynamique Oui Oui Un voyageur Le
narrateur Adjectifs, comparaisons Jugement mlioratif : contre
dynamique Adjectifs, comparaisons Jugement pjoratif :
Enfermement
Synthse : - Le regard que porte le raliste sur le monde est un
regard technique : lcriture est prcde dun travail dinvestigation et
de documentation. Le rel se confond avec le savoir. Do lemploi des
noms propres et dun vocabulaire prcis (termes de gographie). - La
description raliste est faite en fonction de points de repre qui
ont lhomme comme rfrence. Il promne son regard ou se dplace en
dcrivant ce quil voit. - Le regard raliste est un regard
classificateur, il distribue et classe en procdant des jeux
dopposition. - La description raliste est au service dune vision du
monde. Cette synthse confirme les constatations qui ont t effectues
dans le bilan de luvre le pre Goriot.