l a b A U Philippine D’AVOUT Sophie GOUPILLE Hugo MAFFRE Etienne PERNOT Cyril ROULLIER Concours pour le mémorial du 13 Novembre Collectif d’ Architecture Urbanisme Recherches
l a b A UP h i l i p p i n e D ’ A V O U TS o p h i e G O U P I L L EH u g o M A F F R EE t i e n n e P E R N O TC y r i l R O U L L I E R
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AVANT PROPOS
Comme beaucoup, nous sommes très affectés et
concernés par les évènements qui ont touchés la
France le 13 novembre. C’est en tant que jeunes
architectes parisiens et parce que nous avons déjà
travaillé sur un sujet de mémoire, le mémorial
du génocide arménien de Sèvres, que nous avons
souhaité participer au concours et vous proposer
notre projet.
Seulement trois mois après les attentats, il nous
semble important de concevoir un mémorial
qui saurait prendre en compte les rythmes de
chacun et ne s’imposer pour personne. L’inter-
vention que nous proposons se veut minimaliste
pour laisser toute sa place au Bataclan, lieu qui,
à lui seul, marque et continuera de marquer les
mémoires.
UNE ILE EN VILLE
Le site dédié à la réalisation du mémorial est
un îlot urbain, contraint entre les boulevards
Voltaire et Richard Lenoir. Le va et vient des
piétons et des automobiles, rythmé par l’allure
de chacun donne aux passages piétons des allures
de ponts et confère au site un aspect insulaire. Le
lieu est constamment et simultanément traversé
et ignoré par ceux en mouvement, et observé et
attendu par ceux arrêtés.
Nous choisissons de préserver et d’accentuer
l’insularité du lieu par un nouveau traitement de
sol qui devient, discrètement, le premier indica-
teur de notre intervention. Il s’agit de souligner
la différence entre le sol de la ville et le sol de
la mémoire sans pour autant perturber le balai
permanent des usagers. La brique, qui est aussi le
matériau de l’édifice que nous proposons, consti-
tue le revêtement de l’îlot. Elle est une représen-
tation de l’individu qui, associé à d’autres, permet
de fabriquer une unité cohérente.
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DU 13 NOVEMBRELE MEMORIAL
« Une ombre se profile au loin, perdue sur l’horizon.
Éclat de la ville, elle est ici, inaccessible et singulière.
Elle nous attire. Progressivement, la masse grossit,
s’étale, dévoile son relief au rythme de ces reflets
changeants. A mesure qu’elle glisse vers nous, ou que
nous avançons vers elle, paysage urbain, horizon et
lumière se révèlent. Alors la silhouette se fige. Elle
possède la géométrie d’une architecture rigoureuse et la
douce fantaisie de la perdition. Nous sommes sensibles
à ce pouvoir rayonnant qui concentre les énergies et
irradie l’environnement. Monolithe à la fois sombre et
lumineux, telle une roche pétrifiée. Nous décelons alors,
dans sa puissance dramatique, toute l’histoire qui lui
est associée. »
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DU 13 NOVEMBRELE MEMORIAL
UN MEMORIAL A DEUX VISAGES
L’édifice existe sans oppresser, il rappelle sans
blesser, il s’efface sans disparaître, il s’adresse à
l’un et à tous. A la manière de Janus (Dieu romain
du commencement et des fins) cet ensemble de
paradoxes dessine un mémorial à deux visages :
l’exterieur est discret et urbain, l’intérieur est
monumental et introspectif.
Ses façades extérieures, plaquées de panneaux
de verre, reflètent la ville et effacent le mémorial
dans le paysage urbain. Ce visage extérieur est
discret, silencieux et fait du mémorial un lieu qui
vit au rythme de la vie environnante. On peut le
longer sans y pénétrer, sans qu’il s’impose à nous.
L’intérieur est quant à lui consacré au souvenir
et au recueil. Il ne s’adresse qu’aux personnes qui
désirent y pénétrer pour s’y recueillir. Il est un
espace de calme, coupé de son environnement par
ses hauts murs de briques qui invitent l’usager
qui le traverse à un temps de paix intérieure,
au cœur de la ville animée. Deux des parois de
l’édifice se resserrent, créant une progression in-
dividuelle vers la sortie sur la ville. Les 130 noms
des disparus sont inscrits de manière aléatoire
sur certaines des briques, comme autant d’indi-
vidus toujours présents dans l’édifice de l’unité.
Enfin, proches, riverains et passants peuvent
s’approprier les lieux en déposant au cœur du
mur ajouré faisant face au bataclan les objets de
leur mémoire ici gardée.
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DU 13 NOVEMBRELE MEMORIAL
« Le sujet se refuse à expliquer à quoi il sert. Solennel
au milieu de cette île, il n’est ni à l’échelle de l’homme,
ni à celle du temple, et pourtant sa force d’introspection
semble coordonner la géographie et l’usager.
Nous nous décidons enfin à avancer.
La masse se fend puis s’écarte. On y pénètre et en cet
instant inaugural, le bruit de la ville laisse place au
silence. Nous sommes happés. Alors la masse s’évide
et nous incorpore tout entier. La paroi poreuse nous
éclaire et illumine le lieu d’une mosaïque mouvante.
Les milliers de fragments apparaissent alors. C’est un
lieu sans refuge ou la perte de repère fait chuter nos
défenses. Nous nous abandonnons tout entier à cette
déambulation. L’objet ouvre et ferme la marche, nous
invite au recueillement et enfin à l’espoir. »
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LE SOL DE L’ÎLE
Démolition du sol existant exécuté par la Ville de Paris ?Pavage en brique175 m2
60 € / m2
10 050 €
Coupe longitudinale vers le Bataclan
Elevation sur le Boulevard Richard Lenoir
LE REFLET
Panneaux de verre toute hauteurfixation par pinçage et pose134 m2
118 € / m2
15 800 €
LES MURS
Monomurs non isolé en briquesHauteur 6mFondations et pose81 m2
80 € / m2
6 480 €
LE MUR AJOURÉ
Monomur non isolé en briques ajouréesHauteur 5mFondations et pose53 m2
90 € / m2
4 770 €
37 100 € + frais divers :
Organisation du chantier ?Honoraires architectes ?Paysagiste ?VRD (réseaux) ?
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Le collectif l a b A U est la rencontre de quatre
architectes HMONP et urbanistes reunis sous
un même nom (LABoratoire d’Architecture et
d’Urbanisme) afin de réfléchir ensemble aussi
bien à des sujets singuliers contemporains
comme à des exercices fondamentaux
d’architecture. Co-fondé en 2013 à la suite du
diplome d’Etat d’architecte, il mêle à la fois la
réflexion collective et la pratique architecturale
dans l’ensemble des domaines qui concernent les
enjeux de la ville de demain.
De la maison individuelle vers des recherches
territoriales en passant par des études urbaines,
ce laboratoire d’idées confond toutes les échelles
et s’efforce de développer une démarche collective
et innovante, d’élargir les types de commandes et
la pertinence de chaque projet par les différentes
expériences et spécialités de chacun.
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La conjoncture économique et sociale actuelle
engendre des conséquences fondamentales sur
les projets d’aujourd’hui. Ces derniers devenants
de plus en plus denses et complexes nécessitent
donc plus de savoirs et d’efficacité. Il est donc
important de comprendre cette mutation pour
mieux la maîtriser.
C’est pourquoi le collectif l a b A U se présente
comme une plateforme d’échanges, une structure
existente sur laquelle peut se greffer tout
professionnel au service d’un projet ou d’une
étude particulière. Ainsi dans cette logique
commune, il place le processus de projet et le
dialogue au coeur de ses réfléxions.
Les projets sélectionnés dans ce Portfolio
illustrent cette démarche.
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PROJETSSÉLECTIONNÉS MUSEE MEMORIAL ARMENIEN (p.6)
Concours d’idée / Sèvres, France / 2014
COEXISTENCE VILLE EAU (p.16)EUROPAN 13 / Saint Brieuc, France / 2015
L’OBJET SILENCIEUX (p.22)Recherches expérimentales / 2014
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES
2o14 / Lauréat 1er Prix MUSEE MEMORIAL Concours d’idées lancé par l’association Sèvres 2015 et la Ville de Sèvres pour honorer le centenaire du génocide arménien dans le parc du collège Samuel Moorat face à l’île Seguin.
2o13-2o14 / Lauréat 2ème Prix EUROPAN 12 Quartier St Sever, Rouen, France- Projet retenu comme référence pour le workshop «Urban experimentation» de la AA school of London- Invité conférence en table ronde à la Cité de l’architecture sur le thème « Process et ville »
2o15 / Shortlisté EUROPAN 13Site de Saint Brieuc, France«Coexistence ville eau»
2o15 / Réalisation d’un Chalet à Termine Commande privée pour la rénovation d’un chalet de 170m2 dans le village de Termine au Petit Bornand, France. - En cours de Chantier- Livraison en été 2016
2o15 / Réalisation d’un Duplex Paris 17eCommande privée pour l’aménagement d’un Duplex de 120m2 dans le 17e arrondissement- En cours de chantier- Livraison au printemps 2016
2o14 / Réalisation de la maison FXCommande privée pour la rénovation d’une maison individuelle de 160m2 en Vendée- Livrée en 2015
COLLECTIF l a b A U
Philippine D’AVOUT D’AUERSTAEDT 25 ans
Architecte HMONP- Habilitée à l’Ecole de Paris La Villette- Diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles en 2014- Master 1 à Illinois School of Architecture, Urbana Champaign, Etats-Unis. - Actuellement architecte à l’atelier DOS Architects, Londres, Royaume-Unis- Anciennement chez ANMA, Paris
Sophie GOUPILLE 25 ans
Architecte HMONP- Habilitée à l’Ecole de Paris Malaquais- Diplomée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles en 2014- Master 1 à la FADU, Buenos Aires, Argentine- Actuellement en poste chez SYSTRA, Paris- Anciennement chez Remy Arquitectos, Buenos Aires, Argentine
Hugo MAFFRE 25 ans
Architecte HMONP- Habilité à l’Ecole de Paris La Villette- Diplomé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles en 2014- Master 1 à la PUC Rio de Janeiro, Brésil- Actuellement en poste dans l’atelier d’Architecture Brenac + Gonzalez & Associés, Paris- Anciennement chez MVRDV, Rotterdam, Pays-Bas
Etienne PERNOT DU BREUIL 26 ans
Architecte- Diplomé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles en 2014- Actuellement en poste en Haiti avec Architecture de l’Urgence, mission humanitaire- Anciennement chez Jean Nouvel
Cyril ROULLIER 25 ans
Architecte Urbaniste- Diplomé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles en 2014- Actuellement en poste dans l’atelier d’Architecture et d’Urbanisme Devillers et Associés, Paris- Anciennement chez MAP Office, Hong Kong
CURRICULUM COMPETENCES & PARCOURS16 17
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_ Type _
Concours_ Client_
Association Sèvres 2015 et la Ville de Sèvres_ Budget_
n.c._ Date _
Février 2014_ Statut_
Lauréat du concours_ Avec _
Collectif labAU+ Hortense Goupil
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MEMORIALRANDOM ACCESS MEMORIES même plus, pour les mettre en valeur, ensuite
pour
evoquer cette mémoire qui se fait discrète, que
l´on étouffe parfois mais qui reste toujours.
Enfin, la partie immergée s´organise selon les
mêmes volumes qu´en partie inférieure decoupés
par la faille de la mémoire. Mais ici, on ne marche
plus uniquement dans cette faille, on la croise,
la contemple, on marche sur ses traces, on vit
autours, entre, avec, dessus.
Nous avons tout juste vingt ans, avons toujours
vécu dans une France en paix et connaissions
bien peu de choses sur le genocide armenien.
Particicper à ce concours a suscité entre nous
des débats qui sont allés bien au-delà de la seule
question de l´architecture. Y participer à éveillé
des questions sur l´histoire de l´Armenie, du
génocide mais aussi plus largement sur la notion
de mémoire après un traumatsime.
Comment peut-on se relever après un trauma-
tisme aussi puissant ? Comment retrouver son
identité dans celle qui a été anéantie ? Comment
vit-on avec cette mémoire qui nous suit partout,
alors qu´une partie de l´opinion internationale ne
le reconnaît pas ?
Pour faire le lien entre toutes ces questions et
le programme du concours, nous avons reserré
notre attention sur l´idée de marche. Celle qui a
fait evoluer le peuple Armenien, celle qui a tué
pendant le genocide, celle qui fait aller de l´avant.
On retrouve ces marches dans l´importance que
nous avons donné au parcours muséal.
Dans une faille profonde qui découpe et façonne
un volume massif qu´est la memoire, le parcours
donne à voir en partie immergée les aspects
parfois douloureux de la mémoire, “les pics”, mais
aussi par contraste, il donne à voir la lumière, ses
projections sur les volumes de la mémoire.
Le volume est en partie enterré d´abord pour ne
pas occulter le bâtiment existant et son histoire,
0. LA RESILIENCE DU PEUPLE ARMENIEN
A TRAVERS LA MEMOIRE
Comment traduire un évènement traumatique
tel qu’un génocide en un parcours muséal?
Introduisons l’idée de mémoire.
Intrinsèque à la notion de résilience, la mémoire
de cet évènement se partitionne en trois états.
D’abord la mémoire identitaire d’un peuple en
paix, à travers les souvenirs. Ensuite, celle du
génocide qui provoque des pics de mémoire
intenses aussi bien pour les gens qui l’ont vécu
1. LA MEMOIRE DU GENOCIDE
Au centre un volume reppresentant le genocide-
vient, ouvrir la faille dans la mémoire, générant
La courbe de la mémoire (voir diagramme 0.).
Cela renvoie à l’omniprensence du génocide
mais aussi à marche vers la résilience du peuple
Armenien.
2. LE PARCOURS MUSEAL
Il fait le lien entre l’accueil, le RDC du batiment
historique et l’ensemble de la partie immergée
du volume faisant appel a une mémoire enfouie
presque cachée.
3. LE PARCOURS LUDIQUE
La parti émergée représente la partie ludique
de la cité (accueil, café, université virtuelle). Ces
programmes se répartissent dans les traces des
volumes inférieurs, c’est a dire en gardant la mé-
moire de l’histoire sur laquelle on marche.
mémoire identitaire
pics intenses mémoire traumatique
mémoire qui nous construit
que pour ceux qui y repensent de nos jours. Enfin,
la mémoire traumatique comme diffuculté de se
relever, mais aussi et surtout, comme marche
vers l’avenir. Ces trois mémoires distinctes
constituent le parcours muséal.
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COEXISTENCEVILLE EAU
_ Type _
Concours international_ Client_
Ville de Saint Brieuc_ Budget_
N.C._ Date _
Janvier 2016_ Statut_
Concours_ Avec _
Collectif labAU
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EUROPAN 13COEXISTENCE VILLE EAU A Saint-Brieuc, comme pour la plupart des villes
côtières, certaines limites naturelles ne sont pas
figées. Elles évoluent au cours du temps comme la
ligne du littoral. Aujourd’hui considéré comme un
risque, ce mouvement doit être a contrario perçu
comme une richesse et comme départ d’une nou-
velle façon de construire la ville : un idéal dans
lequel ces limites peuvent s’effacer ou se modifier
au fil du temps et des besoins.
Penser que ces tracés peuvent-être annihilés est
une utopie. Pourtant, on peut tendre, de façon
progressive vers une nouvelle façon de construire
en transformant le statut de ces limites en limites
poreuses ou temporaires, et ainsi de faire émerger
de nouveaux usages, de nouvelles économies et
plus de flexibilité.
UNE NOUVELLE VISION DE LA LIMITE
La réflexion de ce nouveau système de fabrication
se porte sur l’élément statique de la ville : la li-
mite, et plus précisément la limite cadastrale. Elle
constitue pour nous le principal verrou de la ville
adaptable. Les limites sont encore aujourd’hui
inscrites sur le territoire par le droit : limite
de la propriété foncière, secteurs (documents
d’urbanisme), mais aussi par des usages : l’activité
agricole (limites de parcelles cultivées, haies),
l’habitat, le public/privé, ou encore les milieux
naturels. Agir sur le tissu urbain c’est remettre en
question certaines limites, en déplacer, les faire
évoluer, en un mot les rendre mutables. Certaines
limites préemptent sur toutes réflexions et pro-
jets constituant pour nous un frein aux nouvelles
formes d’appropriation des lieux. La notion
d’appropriation est ici fondamentale puisqu’elle
se détache de la notion de propriété et donc par
extension des limites foncières, par l’usage évolu-
tif d’un espace.
Matrice des «machines eau»
PL
UIE - CITERNE - RETENTION
RIVIERE - AQUED
UC
-DISTRIBUTION
RIVIERE - BARRAG
E - RETENTION
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RI
VIERES - DARSES - REGULATION
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EFFACEMENTDE LA LIMITE
PL
UIE - RESERVOIR - COLLECTE
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PL
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_ Type _
Recherche_ Date _
Février 2014_ Statut_
Expositions et publications_ Avec _
Collectif labAU+ Gabrielle Renault
L’OBJET SILENCIEUX 27
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RECHERCHESL’OBJET SILENCIEUX L’objet final s’appréhende alors dans un
parcours séquencé de l’approche extérieur à la
déambulation intérieur. Tout se réunit derrière
une façade unie, un volume clairement délimité.
Le contenant est indifférent au contenu. Se
déploie ici un monde de l’accumulation dans
une dynamique piranésienne du fragment. Les
espaces se juxtaposent nous rappelant cette
phrase de Benjamin : “ Comme les rêves, les passages
forment un intérieur pur tout en distillant les qualités
provenant de l’extérieur.” . Il s’établit un dialogue
entre des masses et des vides contemplatifs, des
formes et des contre-formes, l’oppression et la
libération.
Ce projet met en place un processus expérimental
basé sur une recherche théorique, avec en
production finale, une centaine de maquettes
et un objet final conceptuel conçu par méthode
d’exclusion sans site et sans programme autour
de la question de l’objet «silencieux». Cette
recherche marque une volonté de réétudier et
réinterpréter les fondamentaux de l’architecture
et notamment les questions forme/fonction et
objet/contexte, en se concentrant sur les qualités
essentielles de l’espace vécu.
« EXPLORER est un devoir, comprendre, un intense
désir, contester, une condition de l’évolution. Nous
pensons avec nos sens, nous sentons avec nos idées.
Des contradictions naissent les étincelles, des
sensations naissent les émotions. [...] revendiquons les
architectures de l’improbable, celles qui allient praxis et
poesis. » Manifeste de Louisiana, Jean Nouvel
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