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Introduction a La Lecture

Apr 02, 2018

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Octavio Majul
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    Messieurs) Nous sommes situs dans

    une poque importante, dans une fer-mentation, o l'Esprit a fait un bond enavant, a dpass sa forme concrte ant-rieure et en acquiert une nouvelle. Toute lamasse des ides et des concepts qui onteu cours jusqu'ici, les liens mmes du

    monde, sont dissous et s'effondrent eneux-mmes comme une vision de rve. Il

    se prpare une nouvelle sortie de l'Espritc'est la philosophie qui doit en premierlieu saluer son apparition etla reconnatre,tandis que d'autres, dans une rsistanceimpuissante, restent colls au pass, etla plupart constituent inconsciemment lamasse de son apparition. Mais la philo-sophie, en le reconnaissant comme ce quiest ternel, doit lui prsenter des hom-mages.

    (Hegel, Confrences de Ina de 1806,allocution finale.)

    Le courage de la vrit, la foi en lapuissance de l'Esprit, sont la premirecondition de la philosophie. L'homme,puisqu'il est Esprit, peut et doit se consi-drer comme digne de tout ce qu'il y a deplus sublime. n ne peutjamais surestimerla grandeur et la puissance de son esprit.Et s'il a cette foi, rien ne sera assezrevche et dur pour ne pas se rvler lui.

    (Hegel,1816.)

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    NOTE DE L'DITEUR

    Nous nous excusons de la composition quelque peu disparatede cet ouvrage. Le noyau en est. forme par les notes prises, de jan-

    vier 1933 mai 1939, au cours que fit M. Alexandre Kojve l'eole pratique des Hautes tudes (5* section) sous le titrede La Philosophie Religieuse de Hegel et qui tait en ralit unelecture commente de la Phnomnologie de VEsprit. Ce sont cesnotes que nous publions aujourd'hui, revues par M. AlexandreKojve, qui ses occupations actuelles n'ont pas permis d'crireX Introduction la lecture de Hegel que nous attendions de lui.

    Chaque anne de cours est complte par le rsum publi dans Annuaire de rcole des Hautes Etudes. De plus, les six premires

    leons de l'anne 1937-1938 et toute l'anne 1938-1939 sont donnesdans leur texte intgral, selon une version stnographie que l'ona bien voulu nous confier.

    Enfin,en guise d'introduction , on trouvera la traduction com-mente de la section A du chapitre IV de la Phnomnologie del'Esprit, parue sous la signature de M. Alexandre Kojve, dansle numro de Mesures, du 14 janvier 1939.

    En appendice, nous avons runi d'autres textes de M. KojveL Le texte intgral de quatre confrences du cours de

    l'anne 1934-1935, sur la dialectique du rel et la mthode phno-

    mnologiqueIL Le texte intgral de deux confrences du cours de

    l'anne 1933-1934, sur l'ide de la mort dans la philosophie deHegel

    IIL Le plan de la Phnomnologie de V Esprit (plan dont lessubdivisions ne s'accordent pas toujours avec celles donnes parHoffmeister dans la quatrime dition, de 1937 dition laquelletoutes nos rfrences se rapportent de plus, ce plan permettrade se reporter la traduction de J. Hyppolite).

    Le lecteur qui ne dsire pas suivre le texte de la Phnomnologiepourra lire l'Introduction, puis le Rsum des pp. 161-195 et lesdeux premiers Appendices.

    .*

    Cette seconde dition ne diffre de la premire que par la noteadditionnelle de M. A. Kojve, pp. 436-437.

    Raymond QUENEAU.

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    EN GUISE D'INTRODUCTION (*)

    Hegel. erfasst die Arbeit als das Wesen,als das sieh bewhrende Wesen des Men-achen.

    KARL Marx.

    1. Traduction commente de la Section A du chapitre IV de la Phno-mnologie de f Esprit, intitule Autonomie et dpendance de la Conscience-de-soi Matrise et Servitude.Le commentaire eet imprim en italiqueentre crochets. Les mots runis par des traits d'union correspondent & unseul terme allemand.

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    [L'homme est Conscience de soi. Il est conscient de sof, conscientde sa ralit et de sa dignit humaines, et c'est en ceci qu'il diffreessentiellement de fanimal, qui ne dpasse pas le niveau du simpleSentiment de soi. L'homme prend conscience de soi au moment o

    pour la premire fois il dit: Moi . Comprendre l'hommepar la comprhension de son origine s c'est donc comprendrel'origine du Moi rvl par la parole.

    Or, tanalyse de la pense , de lat raison , de r entende-ment , etc. d'une manire gnrale du comportement cognitif,contemplatif, passif d'un tre ou d'un sujet connaissant , nedcouvre jamais le pourquoi ou le comment de la naissance du mot Moi , et par suite de la conscience de soi, c'est--dire dela ralit humaine. L'homme qui contemple estabsorb par cequ'il contemple; le sujet connaissant se perd dans Vobjet

    connu.La

    contemplationrvle fobjet, et

    nonle sujet. Cest tobjet,

    et non le sujet qui se montre lui-mme dans et par ou, mieuxencore, en tant que acte de connatre. L'homme absorbparfobjet qu'il contemple ne peut tre rappel luique par unDsir: par le dsir de manger, par exemple. Cest le Dsir (cons-cient) d'un tre qui constitue cet tre en tant que Moi et le rvle entant que tel en le poussant dire Je. . Cest le Dsir qui trans-forme Vtre rvl lui-mme par lui-mme dans la connaissance(vraie), en un objetrevte un 1 sujetpar un sujet diffrent de

    robjet et oppose lui. Cest dans et par, ou mieux encore, entant que sonDsir que Thomme se constitue et ae rvle soi-mme et aux autres comme un Moi, comme le Moi essentielle-

    ment diffrent du, et radicalement oppos au, non-Moi. Le Moi(humain) est le Mot d'un ou du Dsir.

    L'tre mme de l'homme, rtre conscient de soi, implique donc etprsuppose le Dsir. Par consquent, la ralit humaine ne peut seconstituer et se maintenir qu' tintrieur d'une ralit biologique,d'une vie animale. Mais si le Dsir animal est la condition ncessaire

    de la Conscience de soi, il n'en est pas la condition suffisante. A luiseul, ce Dsir ne constitue que le Sentiment de soi.

    A rencontre de la connaissance qui maintient l'homme dans unequitude passive, le Dsir le rend in-quiet et le pousse t action.Etant ne du Dsir, faction tend le satisfaire., et elle ne peut lef aire que par la ngation la destruction ou tout au moins latransformation de robjet dsir pour satisfaire la faim, parexemple, il faut dtruire ou, en tout cas, transformer la nourriture.

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    Ainsi, toute action est ngatrice . Loin de laisser le donn tel qu'ilest, V action le dtruit; sinon dans son 2tre, du moins dans sa formedonne. Et toute ngativit-ngatricepar rapport au donn est

    ncessairement active. Mais faction ngatrice n'est pas purementdestructive. Car si l'action qui nat du Dsir dtruit, pour le satis-faire, une ralit objective, elle cre sa place, dans et par cette des-truction mme, une ralit subjective. L'tre qui mange, par exemple,cre et maintient sa propre ralit par la suppression de la ralitautre que la sienne, par la transformation d'une ralit autre enralit sienne, par V assimilation , r intriorisation d'uneralit trangre , extrieure . D'une manire gnrale, le Moi

    du Dsir est un vide qui ne reoit un contenupositif

    rel que parl'action ngatrice qui satisfait le Dsir en dtruisant, transformantet assimilantle non-Moi dsir. Et le contenu positifdu Moi,constitu par la ngation, est une fonction du contenu positifdu non-Moi ni. Si donc le Dsir porte sur un non-Moinaturel le Moisera naturel lui aussi. Le Moi cr par la satisfaction active d'untel Dsir aura la mme nature que les choses sur lesquelles porte ceDsir: ce sera un Moichosiste , un Moi seulement vivant, un Moianimal. Et ce Moi naturel, fonction de l'objet naturel, ne pourra se

    rvler lui-mme et aux autres qu'en tant que Sentiment de soi. Ilne parviendra jamais la Conscience de soi.Pour qu'il y ait Conscience de soi, il faut donc que le Dsir porte

    sur un objet non-naturel, sur quelque chose qui dpasse la ralitdonne. Or la seule chose qui. dpasse ce rel donn est le Dsir lui-mme. Car le Dsir pris en tant que Dsir, c'est--dire avant sasatisfaction, n'est en effet qu'un nant rvl, qu'un vide irrel. LeDsir tant la rvlation d'un vide, tant la prsence de l'absenced'une ralit, est essentiellement autre chose que la chose dsire,autre chose qu'une chose, qu'un tre rel statique et donn, se main-tenant ternellement dans V identit avec soi-mme. Le Dsir qui portesur un autre Dsir, pris en tant que Dsir, crera donc par Vactionngatrice et assimilatrice qui le satisfait, un Moi essentiellementautre que le Moi animal. Ce Moi, qui se nourritde Dsirs,sera lui-mme Dsir dans son tre mme, cr dans et par la satis-faction de son Dsir. Et puisque le Dsir se ralise en tant qu'actionngatrice du donn, l'tre mme de ce Moi sera action. Ce Moi sera

    non pas, comme le Moianimal, identit ou galit avec soi-mme, mais ngativit-ngatrice . Autrement dit, Ttre mme dece Moi sera devenir, et la forme universelle de cet tre seranon pasespace, mais temps. Son maintien dans rexistence signifiera doncpour ce Moi ne pas tre ce qu'il est (en tant qu'tre statique etdonn, en tant qu'tre naturel, en tant que caractre inn ) ettre (c'est--dire devenir) ce qu'il n'est pas . Ce Moi sera ainsi sonpropre uvre il sera (dans Vavenir) ce qu'il est devenu par langation (dans le prsent) de ce qu'il a t (dans le pass), cette

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    ngation tant effectue en vue de ce qu'il deviendra. Dans son tremme, ce Moi est devenir intentionnel, volution voulue, progrs con-scient et volontaire. Il est racle de transcender le donn qui lui est

    donn et qu'il est lui-mme. Ce Moi est un individu (humain),libre (vis--vis du rel donn) et historique (par rapport soi-mme). Et c'est ce Moi, et ce Moi seulement, qui se rvle lui-mme et aux autres en tant que Conscience de soi.

    Le Dsir humain doit porter sur un autre Dsir. Pour qu'il y aitDsir humain, il faut donc qu'il y ait tout d'abord une pluralit deDsirs (animaux). Autrement dit, pour que la Conscience de soipuisse natre du Sentiment de soi, pour que la ralit humaine

    puisse se constituer rintrieur de la ralit animale, il faut quecette ralit soit essentiellement multiple. L'homme ne peut doncapparatre sur terre qu'^intrieur d'un troupeau. Cest pourquoila ralit humaine ne peut tre que sociale. Mais pour que le trou-peau devienne une socit, la seule multiplicit des Dsirs ne suffitpas; il faut encore que les Dsirs de chacun des membres du trou-peau portent ou puissent porter sur les Dsirs des autresmembres. Si la ralit humaine est une ralit sociale, la socit

    n'est humaine qu'en tant qu'ensemble de Dsirs se dsirant mutuelle-

    ment en tant que Dsirs. Le Dsir humain, ou mieux encore:anthropogne, constituant un individu libre et historique conscientde son individualit, de sa libert, de son histoire, et, finalement, deson historicit le Dsir anthropogne diffre donc du Dsiranimal (constituant un tre naturel. seulement vivant et n'ayantqu'un sentiment de sa vie) par le lait qu'il porte non pas sur unobjet rel, positif , donn, mais sur un autre Dsir. Ainsi, dans lerapport entre l'homme et la femme, par exemple, le Dsir n'esthumain que si fun dsire non pas le corps, mais le Dsir de f autre,s'il veut possder toutassimiler le Dsir pris en tant que Dsir,c'est-d-dire s'il veut tre dsir ou aim ou bien encore:

    reconnu dans sa valeur humaine, dans sa ralit d'individu

    humain. De mme, le Dsir qui porte sur un objet naturel n'esthumain que dans la mesure o il est mdiatispar le Dsir d'unautre portant sur le mme objet il est humain de dsirer ce quedsirent les autres, parce qu'ils le dsirent. Ainsi, un objet parfai-tement inutile au point de vue biologique (tel qu'une dcoration, ou

    le drapaeu de rennemi) peut tre dsir parce qu'il fait l'objet d'autresdsirs. Un tel Dsir ne peut tre qu'un Dsir humain, et la ralithumaine en tant que diffrente de la ralit animale ne se cre quepar F action qui satisfait de tels Dsirs: C histoire humaine est l'his-toire des Dsirs dsirs.

    Mais cette diffrence essentielle mise part, le Dsirhumain est analogue au Dsir animal. Le Dsir humain tend, luiaussi, se satisfaire par une action ngatrice, voire transformatriceet assimilatrice. L'homme se nourritde Dsirs comme Canimal

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    se nourrit de choses relles. Et le Moi humain, ralis par la satis-faction active de ses Dsirs humains, est tout autant fonction de sa nourritureque le corps de F animal F est de la sienne.

    Pour que l'homme soit vraiment humain, pour qu'il diffreessentiellement et rellement de Vanimal, il faut que son Dsirhumain remporte effectivement en lui sur son Dsir animal. Or,tout Dsir est dsir d'une valeur. La valeur suprme pour ranimaiest sa vie animale. Tous les Dsirs de fanimal sont en dernire

    analyse une jonction du dsir qu'il a de conserver sa vie. Le Dsirhumain doit donc remporter sur ce dsir de conservation. Autre-ment dit, l'homme ne s'avre humain que s'il risque sa vie (ani-male) en fonction de son Dsir humain. Cest dans et par ce risqueque la ralit humaine se cre et se rvle en tant que ralit; c'estdans et par ce risque qu'elle s'avre , c'est--dire se montre, sedmontre, se vrifie et /ait ses preuves en tant qu'essentiellementdiffrente de la ralit animale, naturelle. Et c'est pourquoi parlerde r origine de la Conscience de soi, c'est ncessairementparler du risque de la vie (en vue d'un but essentiellement non-vital).

    L'homme s'avre humain en risquant sa vie pour satisfaire

    son Dsir humain, c'est--dire son Dsir qui porte sur un autreDsir. Or, dsirer un Dsir c'est vouloir se substituer soi-mme lavaleur dsire par ce Dsir. Car sans cette substitution on dsire-rait la valeur, robjet dsir, et non le Dsir lui-mme. Dsirer leDsir d'un autre, c'est donc en dernire analyse dsirer que la valeurque je suis ou que je reprsentesoit la valeur dsire par cetautre je veux qu'il reconnaissema valeur comme sa valeur, jePeux qu'il me reconnaissecomme une valeur autonome. Autre-ment dit, tout Dsir humain, anthropogne, gnrateur de la Con-

    science de soi, de la ralit humaine, est, en fin de compte, fonction dudsir de la reconnaissance . Et le risque de la vie par lequel s'avre la ralit humaine est un risque en fonction d'un tel Dsir.Parler de f originede la Conscience de soi, c'est donc ncessaire-ment parler d'une lutte mort en vue de la reconnaissance .

    Sans cette lutte mort de pur prestige, il n'y aurait jamais eud'tres humains sur terre. En effet, ttre humain ne se constituequ'en /onction d'un Dsir portant sur un autre Dsir, c'est--dire

    -enfin de compte d'un dsir de reconnaissance. L'tre humain

    ne peut donc se constituer que si deux au moins de ces Dsirss'affrontent. Et puisque chacun des deux tres dous d'un tel Dsirest prt aller jusqu'au bout dans la poursuite de sa satisfaction,c'est--dire est prt risquer sa vie et mettre, par consquent, enpril celle de l'autre afin de se faire reconnatrepar F autre, des'imposer f autre en tant que valeur suprme, leur rencontrene peut tre qu'une lutte mort. Et c'est seulement dans et par unetelle lutte que la ralit humaine s'engendre, se constitue, se ralise

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    et se rvle elle-mme et aux autres. Elle ne se ralise donc et ne

    se rvle qu'en tant que ralit reconnue .Cependant, si tous les hommes ou, plus exactement, tous les

    tres en voie de devenir des tres humains se comportaient de lamme manire, la lutte devrait ncessairement aboutir la mort del'un des adversaires, ou des deux la fois. Il ne serait pas possibleque l'un cde l'autre, qu'il abandonne la lutte avant la mort del'autre, qu'il reconnaisse l'autre au lieu de se faire reconnatrepar lui. Mais s'il en tait ainsi, la ralisation et la rvlation del'tre humain seraient impossibles. Ceci est vident pour le cas de lamort des deux adversaires, puisque la ralit humaine tantessentiellement Dsir et action en fonction du Dsir ne peut

    natre et se maintenir qu' l'intrieur d'une vie animale. Maisl'impossibilit reste la mme dans le cas o l'un seulement desadversaires est tu. Car avec lui disparat cet autre Dsir sur lequeldoit porter le Dsir, afin d'tre un Dsir humain. Le survivant, nepouvant pas tre reconnu par le mort, ne peut pas se raliser etse rvler dans son humanit. Pour que l'tre humain puisse seraliser et se rvler en tant que Conscience de soi, il ne suffit doncpas que la ralit humaine naissante soit multiple. Il faut encoreque cette multiplicit, cette socit , implique deux comportementshumains ou anthropognes essentiellement diffrents.

    Pour que la ralit humaine puisse se constituer en tant queralit reconnue , il faut que les deux adversaires restent en vieaprs la lutte. Or ceci n'est possible qu' condition qu'ils se compor-tent diffremment dans cette lutte. Par des actes de libert irrduc-tibles, voire imprvisibles ou indductibles , ils doivent se consti-tuer en tant qu'ingaux dans et par cette lutte mme. L'un, sans ytre aucunement prdestin , doit avoir peur de l'autre, doit cder

    l'autre, doit refuser le risque de sa vie en vue de la satisfaction deson dsir de reconnaissance . Il doit abandonner son dsir et satis-faire le dsir de l'autre: il doit le reconnatre sans tre reconnupar lui. Or, le reconnatre ainsi, c'est le reconnatre comme sonMatre et se reconnatre et se faire reconnatre comme Esclave duMatre.

    Autrement dit, son tat naissant, l'homme n'est jamais hommetout court. Il est toujours, ncessairement et essentiellement, soitMatre, soit Esclave. Si la ralit humaine ne peut s'engendrer

    qu'en tant que sociale, la socit n'est humaine du moins sonorigine qu' condition d'impliquer un lment de Matrise et unlment de Servitude, des existences autonomes et des existences

    dpendantes . Et c'est pourquoi parler de l'origine de la Con-science de soi, c'est ncessairement parler de l'autonomie et de ladpendance de la Conscience de soi, de la Matrise et de la Servi-tude .

    Si l'tre humain ne s'engendre que dans et par la lutte qui aboutit

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    la relation entre Matre et Esclave, la ralisation et la rvlationprogressives de cet tre ne peuvent, elles aussi, s'effectuer qu'en fonc-tion de cette relation sociale fondamentale. Si l'homme n'est pas

    autre chose que son devenir, si son tre humain dans l'espace estson tre dans le temps ou en tant que temps, si la ralit humainervle n'est rien d'autre que rhistoire universelle, cette histoire doittre l'histoire de l'interaction entre Matrise et Servitude latdia-

    lectique historique est lac dialectiquedu Matre et de l'Esclave.Mais si l'opposition de la thse et de r antithsen'a un sensqu' l'intrieur de la conciliation par la synthse , si l'histoire ausens fort du mot a ncessairement un terme final, si l'homme quidevient doit culminer en l'homme devenu, si le Dsir doit aboutir

    la satisfaction, si la science de l'homme doit avoir la valeur d'unevrit dfinitivement et universellement valable, l'interaction duMatre et de l'Esclave doit finalement aboutir leur suppressiondialectique .

    Quoi qu'il en soit, la ralit humaine ne peut s'engendrer et semaintenir dans l'existence qu'en tant que ralit reconnue . Cen'est qu'en tant reconnu par un autre, par les autres, et lalimite par tous les autres, qu'un tre humain est rellementhumain: tant pour lui-m2me que pour les autres. Et ce n'est qu'en

    parlant d'une ralit humaine reconnue qu'on peut, en l'appe-lant humaine, noncer une vrit au sens propre et fort du terme.Car c'est seulement dans ce cas qu'on peut rvler par son discoursune ralit. Cest pourquoi, en parlant de la Conscience de soi,de Vhomme conscient de lui-mme, il f aut dire:]]

    La Conscience-de-soi existe en et pour soi dans la mesure et parle fait qu'elle existe (en et pour soi) pour une autre Conscience-de-soi c'est--dire qu'elle n'existe qu'en tant qu'entit-reconnue.

    Ce concept pur de la reconnaissance, c'est--dire du redouble-ment de la Conscience-de-soi l'intrieur de son unit, doit tre

    considr maintenant dans l'aspect sous lequel son volutionapparat la Conscience-de-soi. [Cest--dire non pas au philo-sophe qui en parle, mais l'homme conscient de soi qui reconnatun autre homme ou se fait reconnatre par lui.]

    Cette volution rendra d'abord manifeste l'aspect de l'inga-

    lit des deux Consciences-de-soi [c'est--dire des deux hommes quis'affrontent en vue de la reconnaissance]. Ou, en d'autres termes, ellerendra manifeste l'expansion du moyen-terme [qui est la recon-naissance mutuelle et rciproque] dans les deux points-extrmes[qui sont les deux qui s'affrontent] ceux-ci, pris en tant quepoints-extrmes, sont opposs l'un l'autre et, par consquent,tels que l'un est uniquement entit-reconnue, et l'autre uni-quement entit-reconnaissante.' [Au prime abord, V homme qui

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    veut se faire reconnatre par un autre ne veut nullement le recon-natre son tour. S'il russit, la reconnaissance ne sera donc pasmutuelle et rciproque il sera reconnu mais ne reconnatra pas

    celui qui le reconnat.]Au prime abord, la Conscience-de-soi est trc-pour-soi simple-ou-indivis elle est identique--elle-mme par l'acte-d'exclured'elle tout ce qui est autre [qu'elle]. Sa ralit-essentielle et sonobjet-chosiste absolu sont pour elle Moi [Moi isol de tout etoppos ii tout ce qui n'est pas Moi]. Et, dans cette immdiatet,c'est--dire dans cet tre-donn [c'est--dire non produit par unprocessus actif crateur] de son Etre-pour-soi, la Conscience-d"-soi est une cntii-parliculire-et-isolce. Ce qui, pour elle, est autre

    qu'elle, existe pour elle comme un objet-chosiste priv-de-ralit-essentielle, marqu du caractre de 'entit-ngative.Mais [dans le cas que nous tudions] l'entitc-autre est, elle aussi,

    une Conscience-de-soi un individu-humain se prsente unindividu-humain. Se prsentant ainsi d' une-manire-immcdiale,ces individus existent l'un pour l'autre dans le mode-d'tre desobjets-chosistes vulgaires. Ils sont des formes-concrtes auto-nomes, des Consciences plonges dans l'tre-donn de la vie-ani-male. Car c'est en tant que vie-animale que s'est dtermin icil'objet-choisiste existant-comme-un-tre-donn. Ils sont desConsciences qui n'ont pas encore accompli, l'une pour l'autre, lemouvement [dialectique] de l'abstraction absolue, qui consistedans l'acte-d'extirper tout tre-donn immdiat, et dans le faitde n'tre rien d'autre que l'tre-donn purement ngatif-ou-nga-teur de la conscience identique--elle-mme.

    Ou, en d'autres termes, ce sont des entits qui ne se sont pasencore manifestes l'une l'autre en tant qu' Etre-pour-soi pur,

    c'est--dire en tant que Conscience-de-soi. [Lorsque deux pre-miers hommes s'affrontent pour la premire fois, l'une ne voit dansl'autre qu'un animal, d'ailleurs dangereux et hostile, qu'il s'agit dedtruire, et non pas un lre conscient de soi reprsentant une valeurautonome.] Chacun de ces deux individus-humains est, certes,subjectivement-certain de soi-mme mais il ne l'est pas del'autre. Et c'est pourquoi sa propre certitude-subjective de soin'a pas encore de vrit [c'est--dire qu'elle ne rvle pas encore uneralit ou en d'autres termes, une entit objectivement, inter-

    subjectivement, voire universellement reconnue, donc existante etvalable]. Car la vrit de sa certitude-subjective [de l'ide qu'il sefait de lui-mme, de la valeur qu'il s'attribue] n'aurait pu tre riend'autre que le fait que son propre tre-pour-soi se soit manifest lui en tant qu'objet-chosiste autonome ou bien, ce qui est lamme chose que l'objet-chosiste se soit manifest lui en tantque cette certitude-subjective pure de soi-mme [il faut doncqu'il retrouve dans la ralit extrieure, objective, l'ide intime qu'il

    Extrait de la publication

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    se fait de lui-mme.] Mais d'aprs le concept de la reconnaissance,ceci n'est possible que s'il accomplit pour l'autre (tout commel'autre l'accomplit pour lui) l'abstraction pure en question de

    l'tre-pour-soi chacun l'accomplissant en soi-mme d'une partpar sa propre activit, et d'autre part par l'activit de l'autre.[Le premier homme qui rencontre pour la premire fois un

    autre homme s'attribue dj une ralit et une valeur autonomes,absolues on peut dire qu'il se croit tre homme, qu'il a la certi-tude subjective de l'tre. Mais sa certitude n'est pas encore unsavoir. La valeur qu'il s'attribue peut tre illusoire l'ide qu'il sefait de lui-mme peut tre fausse ou folle. Pour que celle ide soitune vrit il faul qu'elle rvle une ralit objective, c'est--dire une

    entit qui vaut et existe non pas seulement pour elle-mme, maisencore pour des ralits autres qu'elle. Dans le cas en question,l'homme, pour tre vraiment, vritablement homme , et se savoirrel, doit donc imposer l'ide qu'il se fait de lui-mmed'aubes quelui il doit se faire reconnatre par les autres (dans le cas limiteidal par tous les autres). Ou bien encore il doit transformer lemonde (naturel et humain) oh il n'est pas reconnu, en un mondeo cette reconnaissance s'opre. Celle transformation du monde hos-tile un projet humain en un monde qui est en accord avec ce projet,s'appelle action , activit . Celle action essentiellementhumaine puisque humanisatricc, anthropogne commencera parVacte de s'imposer au premier autre qu'on rencontrera. Et puisquecet autre, s'il est (ou plus exactement s'il veut tre, et se croit) untre humain, doit en faire autant, la premire action anthropo-gne prend ncessairement la forme d'une lutte: d'une lulte mortentre deux tres se prtendant des hommes d'une lutte de pur pres-tige mene en vue de la reconnaissance par l'adversaire. En effet:]

    La manifestation de l'individu-humain pris en tant qu'abs-traction pure de l'tre-pour-soi consiste dans le fait de se mon-trer comme tant la ngation pure de son mode-d'tre objectif-ou-chosiste ou en d'autres termes de montrer qu'tre pour soi,ou tre homme, c'est n'tre li aucune existence dtermine,c'est ne pas tre li la particularit-isole universelle de l'exis-tence en-tant-que-telle, c'est ne pas tre li la vie. Cette mani-festation est une activit double activit de l'autre et activit

    par soi-mme. Dans la mesure o cette activit est activit de

    Vautre, chacun des deux hommes poursuit la mort de l'autre.Mais dans cette activit de l'autre se trouve aussi le deuximeaspect, savoir l'activit par soi-mme car l'activit en questionimplique en elle le risque de la vie propre de celui qui agit. Larelation des deux Consciences-de-soi est donc dtermine de telle

    sorte que celles-ci s'avrent chacune pour soi et l'une pourl'autre par la lutte pour la vie et la mort.

    [ S'avrent , c'est--dire font leurs preuves, c'est--dire trans-

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    forment en vrit objective, ou universellement valable et reconnue,la certitude purement subjective que chacune a de sa propre valeur.La vrit est la rvlation d'une ralit. Or, la ralit humaine ne se

    cre, ne se constitue que dans la lutte en vue de la reconnaissance etpar le risque de la vie qu'elle implique. La vrit de rhomme, ou larvlation de sa ralit, prsuppose donc la lutte mort. Et c'estpourquoi] les individus-humains sont obligs d'engager cettelutte. Car ils doivent lever au rang de vrit la certitude-sub-

    jective qu'ils ont d'eux-mmes d'exister pour soi, chacun devantle faire en l'autre et en lui-mme. Et c'est uniquement par lerisque de la vie que s'avre la libert, que s'avre le fait que cen'est pas l'tre-donn [non cr par faction consciente et volon-

    taire], que ce n'est pas le mode-d'tre immdiat [naturel, nonmdiatis par raction (ngatrice du donn)] dans lequel la Con-science-de-soi se prsente (dans le monde donn], que ce n'est pasle fait d'tre submerg dans l'extension de la vie-animale quisont pour elle la ralit-essentielle, mais qu'il n'y a au con-traire rien en elle qui ne soit pas, pour elle, un lment-constitutifvanouissant. Autrement dit, c'est seulement par le risque de la vieque s'avre le fait que la Conscience-de-soi n'est rien d'autre quepur tre-pour-soi. L'individu-humain qui n'a pas os-risquer sa viepeut, certes, tre reconnu en tant qu'une personne-humaine. Maisil n'apas atteint la vrit de ce fait d'tre-reconnu en tantqu'une Conscience-de-soi autonome. Chacun donc des deux indi-vidus-humains doit avoir pour but la mort de l'autre, toutcomme il risque sa propre vie. Car l'entit-autre ne vaut pasplus pour lui que lui-mme, Sa ralit-essentielle [qui est sa ralitet sa dignit humaines reconnues] se manifeste lui comme uneentit-autre [comme un autre homme, qui ne le reconnat pas, et

    qui est donc indpendant de lui]. Il est en dehors de soi [tant querautre ne Va pas rendu lui-mme, en le reconnaissant, en luirvlant qu'il ra reconnu, et en lui montant ainsi qu'il dpend delui, qu'il n'est pas absolument autre que luil. II doit supprimer sontre-en-dehors-de-soL L'entit-autre [que lui] est ici une Cons-cience existant-comme-un-tre-donn et emptr [dans le mondenaturel] d'une manire-multiple-et-varie. Or, il doit contemplerson tre-autre comme tre-pour-soi pur, c'est--dire commengativit-ngatrice absolue. [Cest dire que rhomme n'eq humain

    que dans la mesure o il veut s'imposer un autre homme, se lairereconnatre par lui. Au premier abord, tant qu'il n'est pas encoreeflectivement reconnu par Vautre, c'est cet autre qui est le but de sonaction, c'est de cet autre, c'est de la reconnaissance par cet autre quedpendent sa valeur et sa ralit humaines, c'est dans cet autre quese condense le sens de sa vie. Il est doncen dehors de soi . Mais ce

    sont sa propre valeur et sa propre ralit qui lui importent, et ilveut les avoir en lui-mme. Il doit donc supprimer sona tre-autre .

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    C'est--dire qu'il doit se faire reconnatre par Vautre, avoir en lui-mme la certitude d'tre reconnu par un autre. Mais pour que cellereconnaissance puisse le satisfaire, il faut qu'il sache que tauire est

    un tre humain. Or, au prime abord, il ne voit en lui que l'aspectd'un animal. Pour savoir que cet aspect rvle une ralit humaine,il doit voir que Vautre aussi veut se faire reconnatre, et qu'il estprt lui ausi risquer, niersa vie animale dans une lutte pourla reconnaissance de son tre-pour-soi humain. Il doit donc pro-voquer l'autre, le forcer engager une lutte mort de pur prestige.Et rayant fait, pour ne pas tre tu lui-mme, il est oblig de tuerl'autre. Dans ces conditions, la lutte pour la reconnaissance nepeut donc se terminer que par la mort de l'un des adversaires, ou

    des deux la fois.] Mais cet acte-de-s'avrer par la mort supprimela vrit [ou ralit objective rvle] qui tait cense en ressortiret, par cela mme, il supprime aussi la certitude-subjective desoi-mme en-tant-que-telle. Car, de mme que la vie-animale estla position naturelle de la Conscience, c'est--dire l'autonomieprive de la ngativit-ngatrice absolue, la mort est la ngationnaturelle de la Conscience, c'est--dire la ngation prive de l'auto-nomie la ngation donc, qui continue tre prive de la signi-

    fication exige de la reconnaissance. [C'est--dire si les deuxadversaires prissent dans la lutte, la conscience est supprimecompltement car rhomme n'est plus qu'un corps inanim aprssa mort. Et si l'un des adversaires reste en vie mais tue Vautre, il ne

    peut plus tre reconnu par lui; le vaincu mort ne reconnat pas lavictoire du vainqueur. La certitude que le vainqueur a de son treet de sa valeur reste donc purement subjective et n'a pas ainsi devrit .] Par la mort s'est constitue, il est vrai, la certitude-sub-

    jective du fait que les deux ont risqu leurs vies et que chacun l'a

    mprise en lui-mme et en l'autre. Mais cette certitude ne s'estpas constitue pour ceux qui ont soutenu cette lutte. Par la mort,ils suppriment leur conscience pose dans cette entit trangrequ'est l'existence naturelle. C'est--dire ils se suppriment eux-mmes. [Car rhomme n'est rel que dans la mesure o il vit dans unmonde naturel. Ce monde lui est, certes, tranger i7 doit le nier , le transformer, le combattre pour s'y raliser. Mais sans cemonde, en dehors de ce monde, l'homme n'est rien.] Et ils sontsupprims en tant que points-extrmes voulant exister pour soi[c'est--dire consciemment, et indpendamment du reste de l'uni-vers.] Mais par cela mme disparat du jeu des variations l'l-ment-constitutif essentiel, savoir l'acte de se dcomposer enpoints-extrmes de dterminations opposes. Et le moyen-termes'affaisse en une unit morte, qui est dcompose en points-extrmes morts, seulement existant-comme-des-tres-donns, etnon opposs [V un Vautre dans, par et pour une action au cours delaquelle Fun essaie de supprimer Vautre en se posant soi.

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    mme, et de se poser en supprimant l'autre.] Et les deux ne sedonnent pas rciproquement l'un l'autre et ne se reoivent pasen retour l'un de l'autre par la conscience. Au contraire, ils ne

    font que se librer mutuellement d'une-manire-indiffrente,comme des choses. [Car le mort n'est plus qu'une chose incon-sciente, dont le vivant se dtourne avec indiffrence, puisqu'il nepeut plus rien en attendre pour soi.] Leur action meurtrire est langation abstraite. Ce n'est pas la ngation [effectue] par laconscience, qui supprime de telle faon qu'elle garde et conservel'entit-supprime et par cela mme survit au fait-d'tre-sup-prime. [Celle suppression est dialectique . Supprimer dia-lectiguement veut dire supprimer en conservant le supprim, qui

    est sublim dans et par celle suppression conservante ou celleconservation supprimante. L'entit supprime dialectiquement estannule dans son aspect contingent (el dnu de sens, insens )d'entit naturelle donne ( immdiate ) mais elle est conservedans ce qu'elle a d'essentiel (et de signifiant, de significatif)tant ainsi mdiatise par la ngation. elle est sublime ou leve un mode d'tre plus comprhensifet comprhensible que ce/ut~d~sa ralit immdiate de pure et simple donne positive et statique,qui n'est pas le rsultat d'une action cratrice, c'est--dire ngatricedu donn.

    Il ne sert donc rien l'homme de la Lutte de tuer son adver-

    saire. Il doit le supprimer dialectiquement . C est--dire qu'il doitlui laisser la vie et la conscience et ne dtruire que son autonomie.Il ne doit le supprimer qu'en tant qu'oppos lui et agissant contrelui. Autrement dit, il doit l'asservir.]

    Ce qui se constitue pour la Conscience-de-soi dans cette exp-rience [de la lutte meurtrire], c'est le fait que la vie-animale

    lui est tout aussi essentielle que la pure conscience-de-soi. Dansla Conscience-de-soi immdiate, [c'est--dire dans le premier homme qui n'est pas encore mdiatis par ce contact avec l'autreque cre la lutte,] le Moi simple-ou-indivis [de l'homme isol] estl'objet-chosiste absolu. Mais pour nous ou en soi [c'est--direpour l'auteur et le lecteur de ces lignes, qui voient l'homme tel qu'ils'est constitu dfinitivement la fin de l'histoire par l'inter-actionsociale accomplie,] cet objet-chosiste, c'est--dire le Moi, est lamdiation absolue, et il a pour lment-constitutif essentiel

    l'autonomie qui se maintient. [Cest--dire l'homme rel et vri-table est le rsultat de son inter-action avec les autres son Moi etl'ide qu'il se fait de lui-mme sont mdiatiss parla reconnais-sance obtenue en fonction de son action. Et sa vritable autonomieest celle qu'il maintient dans la ralit sociale par Veffort de cetteaction.] La dissolution de cette unit simple-ou-indivise [qu'est leMoi isol] est le rsultat de la premire exprience [que l'hommelait lors de sa premire lutte, encore meurtrire]. Par cette exp-

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