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Avant-propos Le Professeur André Laronde nous a quittés le 1 er février 2011. L’Association France-Libye, qu’il avait créée et qu’il présidait, a souhaité lui rendre hommage avec la publication de cette nouvelle édition du livre de cartes postales anciennes de la Libye. Grand spécialiste de la Libye antique, André Laronde a dirigé la Mission archéologique française pendant près de trente ans, après avoir participé sur le terrain à ses travaux. Mais il était aussi un fin connaisseur de la Libye contemporaine dans des disciplines variées. A ce titre, il s’est par exemple attaché, avec l’enthousiasme qui lui était propre, à reconstituer l’histoire postale du pays par l’analyse des timbres et des oblitérations mais également par l’étude des implantations, même temporaires, des bureaux postaux de l’époque coloniale. Etroitement liée à ces travaux, la carte postale illustrée constituait un autre axe de sa recherche historique. C’est ainsi qu’il avait publié à Tunis , en 1997, un recueil de cartes postales anciennes qui illustraient quatre thèmes de l’histoire récente du pays (1900-1940). Ce livre, qui n’a jamais été diffusé en France, mais seulement à Tunis et à Tripoli, est maintenant épuisé. André Laronde avait lui-même le projet d’une nouvelle édition, enrichie de nouvelles images, qu’il comptait publier sous l’égide de l’Association France-Libye. Gianpaolo Nadalini qui, dans le cadre de la Mission archéologique française d’Apollonia, en Cyrénaïque, a participé de près aux travaux et aux recherches d’André Laronde, s’est spontanément proposé pour réaliser ce projet. Qu’il soit ici très chaleureusement remercié pour cette contribution à une approche inédite de l’histoire récente de la Libye. La présente édition est enrichie d’un nouveau chapitre et de nouvelles reproductions tirées de la collection de Gianpaolo Nadalini et d’André Laronde que sa sœur, Madame Hélène Laronde, a très obligeamment mise à notre disposition. Nous lui exprimons également toute notre gratitude. Association France-Libye
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Images de la Libye à travers la carte postale (1900-1969)

Feb 17, 2023

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Avant-propos Le Professeur André Laronde nous a quittés le 1er février 2011.

L’Association France-Libye, qu’il avait créée et qu’il présidait, a souhaité lui rendre hommage avec la publication de cette nouvelle édition du livre de cartes postales anciennes de la Libye.

Grand spécialiste de la Libye antique, André Laronde a dirigé la Mission archéologique française pendant près de trente ans, après avoir participé sur le terrain à ses travaux. Mais il était aussi un fin connaisseur de la Libye contemporaine dans des disciplines variées.

A ce titre, il s’est par exemple attaché, avec l’enthousiasme qui lui était propre, à reconstituer l’histoire postale du pays par l’analyse des timbres et des oblitérations mais également par l’étude des implantations, même temporaires, des bureaux postaux de l’époque coloniale. Etroitement liée à ces travaux, la carte postale illustrée constituait un autre axe de sa recherche historique.

C’est ainsi qu’il avait publié à Tunis, en 1997, un recueil de cartes postales anciennes qui illustraient quatre thèmes de l’histoire récente du pays (1900-1940). Ce livre, qui n’a jamais été diffusé en France, mais seulement à Tunis et à Tripoli, est maintenant épuisé. André Laronde avait lui-même le projet d’une nouvelle édition, enrichie de nouvelles images, qu’il comptait publier sous l’égide de l’Association France-Libye.

Gianpaolo Nadalini qui, dans le cadre de la Mission archéologique française d’Apollonia, en Cyrénaïque, a participé de près aux travaux et aux recherches d’André Laronde, s’est spontanément proposé pour réaliser ce projet. Qu’il soit ici très chaleureusement remercié pour cette contribution à une approche inédite de l’histoire récente de la Libye.

La présente édition est enrichie d’un nouveau chapitre et de nouvelles reproductions tirées de la collection de Gianpaolo Nadalini et d’André Laronde que sa sœur, Madame Hélène Laronde, a très obligeamment mise à notre disposition. Nous lui exprimons également toute notre gratitude.

Association France-Libye

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Sommaire

Introduction 4

1. La Libye ottomane et l’arrivée des Italiens (1900-1912) 6

2. Images du pays 34

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3. À la découverte de l’Antiquité 64

4. L’éclat de Tripoli et de Benghazi 86

5. L’administration britannique et le royaume de Libye (1943-1969) 116

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IntroductionC’est une banalité que de reconnaître que nous vivons dans un monde d’images, qu’elles nous parviennent par support papier, film ou sous forme numérique. Et si le flot d’images nous comble jusqu’à satiété quand il s’agit du monde actuel, nous restons en revanche inassouvis quand il s’agit du passé : comme nous aimerions le voir avec les moyens d’aujourd’hui ! Or, pour une bonne partie du siècle passé, les cartes postales peuvent répondre à cette attente.

Illustration populaire née dans le dernier quart du XIXe siècle, la carte postale connut aussitôt un développement foudroyant. Bon marché, elle prenait la suite des estampes et des gravures des deux siècles précédents. Aidée par le progrès des transports et la facilité toujours plus grande des voyages, elle permettait à celui qui partait au loin de garder un souvenir de ses découvertes, et aussi d’en faire profiter ses proches grâce à l’extension de la poste.

Mais la carte postale d’alors a encore d’autres mérites. Elle ne se contente pas de fixer les sites et les monuments, parfois disparus, encore que ce ne soit pas là un mince mérite, elle s’intéresse aussi aux gens, à leurs costumes, à leurs coutumes. Elle enregistre les grands et les petits événements : grands personnages, visites officielles, scènes de guerre ou faits divers. À l’instar de la presse, rien ne lui échappe. L’étendue de ses curiosités contraste cependant avec la part souvent limitée faite à l’image dans les récits des voyageurs et des journalistes. En ce qui concerne la Libye, la Yacht-Reise dans la Syrte de l’archiduc Louis Salvator de Habsbourg en 1873, le voyage du Milanais Giuseppe Heimann en Cyrénaïque durant l’été 1881, ou encore celui d’Edmond Bernet dans le Djebel tripolitain nous offrent des gravures ou des photos, mais en nombre insuffisant. La carte postale vient ici apporter un complément irremplaçable.

La Libye fit l’objet de cartes postales avec légendes en français dès les dernières décennies de la domination ottomane. Le nombre des sujets se développa notablement lors de la guerre italo-turque de 1911-1912 : il fallut fournir des cartes postales aux soldats, aux fonctionnaires, aux premiers colons italiens, et aussi

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populariser l’idée de la conquête de la Libye dans une Italie qui s’interrogeait sur le bien-fondé de cette aventure. De là la multiplication des sujets, qui présentent tous les aspects de la Libye et qui font souvent appel à des vues antérieures à la conquête. Dans cette production foisonnante, tout n’a évidemment pas le même intérêt. Que de vues répétitives, que de compositions allégoriques d’un goût douteux, que de scènes prétendument folkloriques et qui sont souvent reprises de l’iconographie de l’Algérie ou de la Tunisie voisines ! Mais il y a des cartes bien plus attirantes, et c’est à celles-là que nous voudrions voir le lecteur s’intéresser en feuilletant ce recueil.

Bien sûr, les cartes postales rassemblées ici ne représentent qu’une sélection, mais elle est significative.

La Première Guerre mondiale marque certainement en Europe la fin d’une époque pour la carte postale. Il n’en va pas de même en Libye, où la production des années 20 poursuit le mouvement lancé en 1911. Après 1930, la pacification chèrement acquise permit à la colonisation de se développer, et le colonisateur eut à cœur de reproduire sur les cartes postales les réalisations dont il s’enorgueillissait. Ces réalisations perdureront sur les cartes de l’après-guerre, encore étroitement liées à la présence de descendants de colons. C’est pourquoi un choix de cartes éditées jusqu’à la fin du Royaume de Libye, en 1969, complète ce recueil.

Cinq grands thèmes ont été retenus : 1 – La Libye à la fin de la domination ottomane et l’arrivée des Italiens (1900-1912) ; 2 – Images du pays ; 3 – À la découverte de l’Antiquité ; 4 – L’éclat de Tripoli et de Benghazi ; 5 – L’administration britannique et le royaume de Libye (1943-1969).

Ainsi se dégage l’histoire de la Libye coloniale et post-coloniale, les ambitions et les réalisations de la puissance colonisatrice, mais aussi la permanence et la solidarité de la société libyenne traditionnelle qui viendra structurer le nouvel état indépendant. Images témoins, images orientées aussi. À chacun de les examiner, de reconnaître des monuments et des sites, de comparer des lieux qui ont connu des mutations étonnantes en un siècle. Au-delà, ce sont les prétentions, les visées de propagande, les regrets aussi qui colorent d’émotion cette documentation qui a pris aujourd’hui de la valeur.

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Images de la Libye à travers la carte postale

La Libye ottomane et l’arrivée des Italiens (1900-1912)Les premières cartes postales présentées dans ce recueil datent des dernières décennies de la domination ottomane, qui avait commencé en 1835 avec l’éviction de la dynastie locale des Caramanlis et qui s’acheva en 1911 avec la guerre italo-turque, conclue officiellement par la paix d’Ouchy, le 18 octobre 1912, qui confiait la Libye à l’Italie.

Tripoli n’avait alors pas plus de 40 000 habitants, regroupés pour la plupart dans la vieille ville, encore que des quartiers nouveaux se soient développés au sud-est de la médina, le long des rues Azizia et Mizran.

Le château, le quartier des souks près de la Tour de l’Horloge, le quartier des Maltais et des autres Européens près de l’arc de Marc-Aurèle, voilà les points clés de la vie urbaine : ce sont ces lieux qui apparaissent le plus souvent sur les cartes postales. Les visiteurs et leurs correspondants aimaient les scènes de genre, dont la banalité et le caractère répétitif sont bien la marque de l’époque. On distinguera cependant quelques scènes plus rares provenant de Cyrène, alors fort peu accessible, qui donnent un aperçu de la vie bédouine injustement négligée au profit d’un orientalisme de pacotille. Il est symptomatique que les vues de Benghazi soient bien moins nombreuses que celles de Tripoli. La deuxième ville de Libye avait beau être le centre de la Libye orientale, son importance était loin d’égaler celle

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La Libye ottomane et l’arrivée des Italiens (1900-1912)

de Tripoli à cause de son équipement portuaire encore plus déficient que celui de Tripoli, à cause aussi des relations difficiles des tribus de l’intérieur avec ce centre peuplé surtout de Tripolitains, plus fortement assujettis à l’autorité turque, toujours tatillonne, tandis que les tribus du Djebel vivaient dans une relative autonomie. Les Italiens, qui crurent que les plaintes suscitées par l’administration ottomane seraient le gage d’un accueil favorable à une mainmise européenne, s’y trompèrent.

La guerre italo-turque de 1911-1912 a suscité de très nombreuses cartes postales, pour les soldats envoyés sur la « quatrième rive », comme les nationalistes italiens se plaisaient à dénommer la Libye, prolongement naturel de la Péninsule à leurs yeux. Mais ces cartes furent aussi abondamment diffusées en Italie même, pour appuyer l’entreprise coloniale ou pour la combattre, car l’opposition de gauche fut virulente contre les nationalistes. Le but recherché par certaines images est donc ambigu. Aux images triomphantes s’opposent des images plus cruelles qui témoignent de la division des opinions, sans oublier, dans les deux cas, les images manipulées.

La « pacification » de la Libye s’avéra en fait une entreprise longue et pénible qui ne prit fin qu’en 1932.

Bien des éditeurs des débuts de la présence italienne ont réutilisé des clichés datant de l’époque ottomane, d’où des légendes italiennes sur des cartes postales manifestement plus anciennes. Les clichés turcs étaient normalement légendés en français. Comme on le verra plus loin, le même phénomène se reproduira au sortir de la dernière guerre mondiale, sous l’administration britannique et lors de la création du royaume de Libye, quand les clichés italiens seront réutilisés pour les premières cartes postales libyennes.

Bon nombre de cartes postales, qui reprenaient purement et simplement des images d’Algérie et de Tunisie, dotées d’une légende fallacieuse, ont été écartées.

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Images de la Libye à travers la carte postale

1. Tripoli, vue générale. C’est le front de mer aperçu de la rade à la fin de la domination ottomane. Le port est encombré de voiliers de transport. Au-delà du rempart de la vieille ville on discerne la silhouette de l’église

Santa Maria degli Angeli, reconstruite entre 1891 et 1897, ainsi que le minaret de la mosquée de Darghout.

2. Tripoli, le front de mer de la vieille ville et des vieux canons abandonnés par les Turcs.

Vue prise depuis le château en direction nord-ouest. Au fond on aperçoit le départ du môle du port. Le rempart n’est pas encore abattu,

pour les changements intervenus après 1915, voir la vue n0 116.

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3. Tripoli, la douane. Image prise à la fin de la domination ottomane, comme l’atteste la présence du drapeau turc sur le mât. L’ancienne douane se situait sur le môle à côté du fort espagnol,

à l’emplacement où sera construit plus tard le haut phare italien en béton armé.

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Images de la Libye à travers la carte postale

4. Tripoli, vue panoramique de la vieille ville et du port. Contrairement à ce qu’indique la légende, l’image n’est pas prise du haut des fortifications de Sultanié qui dominaient le versant

occidental, à l’extérieur de la ville, mais du clocher de Santa Maria degli Angeli. Au premier plan la medersa de Sidi Othman et, à droite, le minaret de la mosquée de Darghout ; la rade n’est pas encore protégée.

5. Tripoli, panorama de la vieille ville. L’église Santa Maria degli Angeli alla Hara a été la principale église

de Tripoli avant la construction de la cathédrale. En 1857 le roi des Deux Siciles, Ferdinand II, l’avait dotée d’un retable du peintre napolitain G. Mancinelli, et en 1896 elle avait été complètement reconstruite.

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La Libye ottomane et l’arrivée des Italiens (1900-1912)

6. Tripoli, le château du Vali, devenu siège du commandement italien. À gauche, la rue Azizia ouvre largement sur l’espace qui servait alors de champ de manoeuvre à l’armée

turque. Comme d’autres images réalisées à l’époque ottomane, celle-ci a été modifiée par de rudimentaires photomontages afin de mettre en évidence une présence militaire italienne plus importante qu’elle n’était.

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Images de la Libye à travers la carte postale

7. Tripoli, panorama de la vieille ville. La tour de l’Horloge élevée en 1870 est encore noyée dans les constructions adjacentes aux souks. L’image est prise du haut

du bastion sud-ouest du château. Le quartier sera ensuite aéré ; comparer avec la vue n0 126.

8. Tripoli, la rue el Halga. Aspect typique de la vieille ville qui ne devait guère changer durant un demi-siècle. La médina ou Hara était divisée en secteurs spécifiques aux différentes communautés religieuses : les juifs dans

le secteur occidental, les chrétiens dans le secteur nord-oriental, le reste étant occupé par les musulmans.

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9. Tripoli, cour intérieure du Consulat de France. Le consulat fut abrité dans cette belle demeure tripoline de 1640 à 1940 ;

au rez-de-chaussée se trouvaient le bureau du drogman, la prison consulaire et les services ; au premier étage, il y avait le bureau du Consul général et sa résidence.

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Images de la Libye à travers la carte postale

10, 11. Tripoli, l’arc de Marc-Aurèle. Elevé en 163 ap. J.-C. en l’honneur de l’empereur et de son coempereur Lucius Vérus, c’est le seul monument de l’antiquité

conservé dans la capitale. ...

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... Il reste encore encastré dans les maisons ; sa face sud, ici visible, permettait d’accéder à un cinéma installé à l’intérieur de l’arc, ce fut la première salle de spectacle de Tripoli.

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12. Tripoli, la place du Banco di Roma. L’édifice est un bel exemple des demeures du quartier européen de la vieille ville. Ici fut ouverte le 15 avril 1907 la

filiale de Tripoli du Banco di Roma qui joua un rôle non négligeable dans la pénétration économique italienne en Libye, prélude à la conquête. Trente ans plus tard, la nouvelle

filiale sera inaugurée sur la place du Château devenue entre-temps place d’Italie.

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14. Tripoli, vue de Dahra. Encore extra-urbain, à l’orée de la palmeraie, ce quartier offrait au début du siècle un mélange de vieilles maisons

de campagne et de nouvelles constructions de style européen.

13. Tripoli, panorama de Bab Djedid (Porte Nouvelle). Un autre aspect de ces quartiers suburbains où les constructions commençaient à grignoter la palmeraie.

Ce panorama s’ouvrait sur le versant occidental de la ville en direction de Gargaresh.

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Images de la Libye à travers la carte postale

15. Tripoli, grand marché des chameaux sur le port. Au sud-est de la ville et du port qui apparaissent en arrière-plan, ce marché

rappelle le rôle de centre caravanier de Tripoli. Il se tenait sur la grande esplanade située devant la caserne impériale ottomane de Dahra. Ici eut lieu,

dans le plus grand désordre, le débarquement italien du 11 novembre 1911.

16. Cyrène, femmes arabes en costumes traditionnels.

Ces femmes de la tribu Hasa sont caractéristiques du Djebel Akhdar (Montagne Verte), région fertile

du plateau cyrénéen, au début du XXe siècle.

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17. Tripoli, tenue traditionnelle. Ici, une jeune femme de la vieille ville a été photographiée par Elia Nhaisi, tripolin de la communauté juive,

dont l’activité est attestée entre 1913 et 1918. C’est une illustration qui répond au goût d’un folklore jugé exotique au début du XXe siècle.

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Images de la Libye à travers la carte postale

18. Derna, costumes féminins. Il s’agirait de femmes habillées selon la tradition de la région de la montagne de Tripoli dont les tribus auraient migré à Derna entre la fin du XVIIIe et le début du XXe siècle.

19. Cyrène, une femme devant un métier à tisser. Les nomades du Djebel Akhdar ont longtemps fabriqué de leurs mains les étoffes de leurs

vêtements, mais aussi les couvertures et les draps servant à couvrir les tentes.

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20. Benghazi, vue depuis le port. C’est encore la petite ville de la fin du XIXe siècle, de moins de 20 000 habitants, construite en bordure du

port naturel sur une longue bande de terre entre la mer et deux lagunes.

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21. Benghazi, la douane. C’est un bâtiment typique de la ville de la fin du XIXe siècle à l’entrée du vieux port naturel, en bordure d’une lagune communiquant avec la mer par une passe difficile d’accès. C’est à cet emplacement, considéré comme le lieu mythique des jardins des Hespérides, que fut fondée,

au Ve siècle av. J.-C., la plus occidentale des cités de fondation grecque : Euhespéridès.

22. Benghazi, le quartier de la Berka. Au-delà de la lagune, une langue de terre reliait Benghazi au faubourg de la Berka.

Ici se trouvaient la résidence du Vali ottoman et la principale caserne turque.

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23. Benghazi, une rue. Ville aux constructions basses, Benghazi tranche avec l’aspect plus citadin de Tripoli, ce qui reflète assez la faiblesse de la vie sédentaire dans l’est de la Libye.

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24. Benghazi, le souk. Peu étendu mais actif, le souk de Benghazi était un important marché local mais aussi le point d’arrivée des

caravanes en provenance du Wadai. L’entrée du souk a été reconstruite après l’incendie de 1922 et démolie dans les années 80.

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25. Benghazi, le marché aux bestiaux. Terre d’élevage traditionnel, la Cyrénaïque exportait son cheptel bovin et chevalin, principalement en direction de l’Egypte, mais aussi de Malte.

26. Benghazi, le cimetière. Situé au nord de la ville, autour de la tombe vénérée d’un marabout, le cimetière de Sidi Krebish regroupait les tombes de citadins,

mais aussi de tribus nomades voisines. Le site a fait l’objet de transformations en raison de la construction du phare italien et des fouilles archéologiques dans l’après-guerre.

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27. Tobrouk, l’escadre navale italienne vue des fortifications. Seule rade naturelle de vastes dimensions de la côte nord-africaine entre Alexandrie et Bizerte, Tobrouk fut occupée par l’Italie le 4 octobre 1911, un jour avant Tripoli, et moins d’une semaine après la déclaration de guerre italo-turque.

28. Tripoli, la flotte italienne vue du jardin du cercle militaire turc. Jusqu’en 1913 la Libye n’avait pas de véritable musée ; le premier sera installé au pied du château, dans une gendarmerie turque. Jusqu’à cette date

le cercle des officiers était décoré de statues provenant de Leptis Magna, comme celle de Dionysos, au centre de l’image.

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29. Tripoli, débarquement des troupes italiennes (11 octobre 1911). Les premiers soldats italiens avaient en réalité débarqué le 5 octobre. Le détachement ici représenté se trouve sur l’esplanade utilisée

pour le grand marché des chameaux ; au fond, la grande caserne impériale ottomane au pied de Dahra.

30. Tobrouk, débarquement des marins italiens. Site alors quasiment dépourvu de population sédentaire et totalement

démuni d’eau potable, Tobrouk fut conquise par environ quatre cents hommes sans coup férir, à la différence du reste du pays.

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32. Tripoli, entrée solennelle du Gouverneur italien (l’amiral Borea). Le cortège parcourt les rues de la ville nouvelle, au sud de la vieille ville ou Hara ; il emprunte au premier plan

la rue Azizia (futur corso Vittorio Emanuele III), en arrière la rue Mizran et la rue Bel Her, ces trois rues partant en éventail de la place du Pain (devenue piazza Castello, puis piazza Italia).

31. Derna, le commandant italien Orsini et deux chefs arabes. Dans un cadre marqué des traces du bombardement italien, cette rencontre est à mettre en relation avec les négociations engagées en octobre 1912 pour la libération

de civils italiens retenus à Derna. Ces négociations avaient été précédées d’un bombardement en provenance de la mer.

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34. Derna, le fortin Spezia. Face à l’insurrection libyenne, les Italiens établirent un réseau serré de fortifications, comme cette ridotta

qui surveille le wadi Derna, seule source d’alimentation en eau et voie de pénétration depuis le plateau cyrénéen débouchant dans la ville de Derna.

33. Derna, les exploits du 22e régiment d’infanterie dans la conquête de Derna entre 1911 et 1912. Le panorama ici stylisé nous montre la ville organisée sur la rive gauche du wadi Derna dont la profonde gorge

marque le plateau. En bord de mer, sur le Cap Bou-Azza, la station du radiotélégraphe turc.

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35. Tripoli, rebelles arabes conduits au peloton d’exécution à Sciara Sciat. Tristement célèbre par le massacre subi par les militaires italiens en octobre 1911, Sciara Sciat, aux portes de la ville, devint un lieu d’exécutions capitales.

36. Tripoli, épisode de la guerre italo-turque : séance du tribunal de guerre.

La légende précise qu’il s’agit du procès du meurtrier d’un Italien. Ces tribunaux étaient expéditifs, mais les peines prononcées ne contribuèrent pas à ramener le calme.

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37. La colonne Tassoni à travers la Cyrénaïque. Entre avril et juillet 1913 le général Giulio Cesare Tassoni, à la tête de la quatrième division spéciale Derna, prit le contrôle du haut plateau (Djebel Akhdar)

de la Cyrénaïque. La carte retrace son parcours à partir du débarquement du 14 avril jusqu’à la prise de Ain Mara le 19 juin. Les sites traversés les plus importants sont indiqués sous la forme de petites vignettes.

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38. Ain Mara, la cascade. Giuseppe Heimann avait déjà visité en 1885 cette vallée fertile sur la route de Goubbah qu’il imagine comme le site de l’ancienne Irasa, l’endroit verdoyant que les colons de Théra auraient

traversé nuitamment, escortés par des Libyens qui devaient leur indiquer le lieu où fonder Cyrène.

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39. La paix entre l’Italie et la Turquie pour la civilisation et le progrès de la Libye.

Sous les portraits du roi d’Italie et du sultan de l’Empire ottom≠an, est ici représentée l’allégorie du traité de paix signé le 18 octobre 1912 à Ouchy par lequel la Libye passait formellement sous contrôle italien. Dans les faits, Enver Bey, chef de la

résistance turque en Cyrénaïque, n’accepta pas les conditions du traité.

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Images de la Libye à travers la carte postale

Images du paysL’essor des cartes postales reflète la progression inégale de la mainmise italienne sur la Libye : il en résulte un déséquilibre certain entre les sites côtiers, plus représentés que ceux de l’intérieur, à l’exception du Djebel tripolitain, plus vite conquis entre 1921 et 1925. De même, les images de Cyrénaïque sont plus rares, car la conquête y fut lente et difficile puisque l’état de guerre dura jusqu’en 1932. C’est de ces années que datent les premières images du sud, principalement de Ghadamès, qui reçut assez vite une organisation touristique et qui fut surnommée la « perle du Sahara », expression du guide du Touring Club Italien, ou encore la « porte magique du Sahara » sous la plume d’A. Piccioli.

Les monuments traditionnels apparaissent dans leur simplicité, à l’image d’une population pauvre, sobre et laborieuse, dépourvue de tout souci d’apparence. Ce sont les mosquées, généralement de dimensions restreintes, qui sont surtout représentées. Car les forts et les châteaux avaient été construits par les Ottomans dans les dernières décennies du XIXe siècle, alors qu’ils essayaient de retenir par tous les moyens une région dont ils sentaient confusément qu’elle devait leur échapper sans qu’ils aient pu dire d’où viendrait la menace : des Français, longtemps jugés dangereux en raison de leur implantation dans le Maghreb, ou des Italiens, aux

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appétits plus récents mais plus aigus, ou même des Tripolitains et des Cyrénéens eux-mêmes, à l’évidence soucieux d’autonomie même si la prééminence du sultan était peu discutée.

Les Italiens se coulèrent donc dans le cadre plutôt modeste qu’ils trouvèrent à leur arrivée, tout en mettant en valeur les traces des Berbères qu’ils respectaient en tant que descendants des populations ayant connu les Romains. Les soucis de la guerre leur interdirent longtemps toute action architecturale d’envergure, à quelques exceptions près : à Homs, à Garian, à Misurata, à Barce surtout et à Apollonia ou encore à Tobrouk. Le souci de défense est d’abord prédominant, sauf à Barce qui devait être l’amorce d’une colonisation agricole bien plus ample.

Le modernisme des années 30 sous le gouvernement d’Italo Balbo, l’un des Quadrumvirs fascistes de la marche sur Rome, à la tête de la Libye de 1934 à 1940, a renouvelé ce répertoire suranné, en créant des séries thématiques de cartes en grand format, concernant notamment les nouveaux monuments, les transformations des villes et les villages de peuplement.

A la fin de ces années, l’Italie, entraînée dans la guerre éthiopienne, puis dans l’alliance avec l’Allemagne, s’engagea sur la voie qui allait la faire plonger dans la seconde Guerre mondia≠≠le, si contraire aux intérêts des Libyens comme à ceux des colons italiens.

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40. Zanzour, une place. Zanzour était une des oasis les plus vastes et les plus belles des alentours de Tripoli. Une population de plus de 20 000 habitants y cultivait toute sorte d’arbres fruitiers. Dès 1912 elle était desservie par le train reliant Tripoli à Azizia.

41. Sabratha, place Vittorio Emanuele III. La petite ville moderne de Sabratha Vulpia avait été créée en 1922 par le gouverneur Volpi, un an avant

le début des fouilles de la cité antique, dénommée pour cette raison Sabratha Scavi. C’est de cette place que partait l’allée de cyprès conduisant au site archéologique.

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42. Zaouia, la place principale et une rue. À 46 km de Tripoli, l’oasis d’ez-Zaouia concentrait une population importante gravitant autour d’un marché et d’un centre expérimental de culture du tabac. Elle fut occupée

définitivement par les Italiens en 1922. L’image représente la place du marché bordée sur un côté des restes du château turc.

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44. Tadjoura, intérieur de la mosquée de Mourad Agha. Cette mosquée du XVIe siècle était et reste encore l’une des plus belles de la Tripolitaine. Son toit est soutenu par 48 colonnes monolithes prises sur le site de Leptis Magna.

43. Tadjoura, la mosquée. En 1914 le secteur de Tadjoura, couvrant l’oasis du même nom à 20 km à l’est de Tripoli, comptait 69 mosquées, une zaouia et une synagogue. La mosquée principale est l’oeuvre de Mourad Agha qui fut au XVIe siècle

à la tête d’un sultanat opposé aux Espagnols alors maîtres de Tripoli qu’ils cédèrent aux chevaliers de Malte (1510-1551).

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45. Homs, panorama en direction de la colline du Mergheb. Avec une vingtaine de milliers d’habitants, la région constituait une zone prospère à l’est de Tripoli, distante de 125 km. Ville de fondation ottomane, elle est

devenue le centre du commerce des fibres végétales tirées du spartum, utilisées pour la fabrication de cordes et de nattes.

46. Homs, le marché aux poissons. Le marché et la tour de l’Horloge datent de l’époque fasciste, ils se situaient à l’extrémité de la rue Septime-Sévère. La ville italienne était le siège d’un commissariat de district et comptait

beaucoup sur son architecture, son climat et sa proximité à Leptis Magna pour accentuer sa vocation touristique.

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48. Misrata, panorama du coté sud. Située à 210 km de Tripoli, Misrata, brièvement occupée par l’Italie entre 1912 et 1915, et de nouveau en 1922, devient le centre de la Tripolitaine orientale. Lors de la première

occupation, la plupart des habitations avaient un seul niveau et les toits étaient en forme de terrasses.

47. Zliten, la mairie et le jardin. Avec un noyau de population s’élevant à 4 000 personnes, Zliten était un petit foyer urbain. Equipée d’une tour avec horloge et d’un petit jardin, la mairie (baladiya)

abritait également quelques vestiges archéologiques provenant d’une villa romaine toute proche.

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49. Misrata Ville, Hôtel de la Préfecture Royale. Avec Misurata Marina (Gasr Ahmèd) elle constituait une seule commune, elle était le chef-lieu de province. Dans les années 20, la ville se développait essentiellement sur sa partie ouest,

autour notamment du siège de la Préfecture, de la Caisse d’Epargne, ici à droite, et du siège du parti fasciste situé en face.

50. Syrte, une rue. Syrte ou Gasr Zaafran était un petit centre serré autour de la place du marché et de la mosquée, d’où partaient des rues se croisant à angle droit. Peuplé par 2 500 habitants dont plus de 300 juifs, son territoire était partagé par trois tribus : la Fergian, la Gadadfa et la Maadan.

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51. Syrte, l’hôtel. Situé à 500 km de Tripoli, et à une distance à peine supérieure de Benghazi, Syrte, petit poste turc, n’est devenu une agglomération digne de ce nom qu’avec l’établissement

par les Italiens de la route du littoral, inaugurée par Benito Mussolini le 16 mars 1937.

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52. Azizia, le château. À 42 km au sud de Tripoli, Azizia évoque par son nom le sultan ottoman Abdel-Aziz (1861-1876), son fondateur. Avec la petite mosquée, le fort turc était le seul

élément remarquable du centre principal de la Géfara ; il était le siège de la Baladiya.

53. Garian, panorama. À 103 km au sud de Tripoli sur le rebord du Djebel, Garian devint rapidement un petit centre colonial. De ce centre, qui comptait

6 000 habitants en 1914, partait la route en direction de Ghadamès et Mourzouk. Ici l’aspect de la petite ville dans les années 30. A l’arrière-plan la mairie et l’Hôtel Djebel.

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54. Garian, habitations troglodytes. Jusqu’à l’époque ottomane presque tous les habitants vivaient dans ce type de maison qui offrait une très grande inertie climatique. L’accès aux pièces creusées dans la roche se faisait par un grand puits central. A Tighrinnah, située à 6 km de Garian, la communauté juive vivait dans les mêmes conditions.

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55. Garian, le marché. Bien plus irrigué que la plaine en contrebas, le Djebel de Garian est une région agricole prospère et riche en bétail.

56. Tighrinnah, fermes. Dans cette localité prit forme une des premières expériences démographiques coloniales italiennes. En 1931 arrivèrent ici 22 familles en provenance des Abruzzes afin de mettre en valeur la production du tabac.

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58. Giado (district Fossato), le village. Sur la route de Nalout, Jadou, agglomération berbère de 1 000 habitants, était constituée de petites maisons construites à sec et organisées en terrasses

sur la grandiose vallée de Djennaoun. L’image représente ici la partie basse du village.

57. Yefren, panorama. À moins de 200 km de Tripoli en direction de Nalout, Yefren occupe une position stratégique par son abondance d’eau. Centre berbère très important où les Turcs

tentèrent l’occupation en 1845 provoquant l’insurrection guidée par Gouma Ben Khalifa.

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59. Nalout, panorama. La région occidentale du Djebel est plus sèche que la région de Garian. On reconnaît le vieux centre berbère dont la principale curiosité touristique était une fortification

qui abritait des cellules dans lesquelles les familles conservaient leurs denrées.

60. Nalout, la maison du Caïmacan. Centre principal du Djebel Nafousa, Nalout conservait des habitations troglodytes mais aussi

des constructions originales avec parfois des remplois antiques comme l’habitation naguère occupée par les dignitaires de l’Empire ottoman.

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61. Nalout, types berbères. Les tribus du Djebel occidental se distinguent de celles de la région de Garian et elles étendent leur zone d’influence en direction de la côte jusqu’à Zouara, entre Tripoli et la frontière tunisienne.

62. Nalout, le siège du commandement militaire de la zone sud-ouest. Chef-lieu du cercle du Djebel occidental, Nalout est aussi une étape importante vers la frontière tunisienne et sur la route de Ghadamès.

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63. Tgoutt. Sur la route de Ghadamès l’oasis de Tgoutt était située au milieu d’une dépression marécageuse qui laissait apercevoir un dédale de jardins potagers. Dans ce paysage peu banal, le château abritait dans les années 30 la garnison, d’où la

question que ce militaire adressait à son interlocuteur : « aimerais-tu venir ici ? ».

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65. Ghadamès, intérieur de la maison d’un notable. Les Ghadamsi tiraient leur richesse du commerce saharien ; cette pièce de réception garnie de coussins et de nattes

a des parois blanchies à la chaux et des petits tableaux qui surchargent le décor.

64. Mourzouk, la citadelle. Occupée par les Ottomans à la fin du XVIe siècle afin d’assurer le contrôle des trafics entre le désert et la côte, l’oasis de Mourzouk fut dotée d’une citadelle dans laquelle résidait le

sultan du Fezzan. À l’époque italienne elle relevait, comme Gialo ou Ghadamès, du Territoire Militaire du Sud.

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66. Ghadamès, place de l’Horloge. À moins de 700 km de Tripoli, l’oasis de Ghadamès couvre environ 75 hectares ; elle survit

grâce à une eau abondante dont la répartition fait l’objet de règlements ancestraux qui sont toujours minutieusement observés.

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68. Ajdabiya, panorama. Vue sur les baraquements militaires. Identifiée comme l’ancien Corniclanum romain, Ajdabiya a pu renaître

sous les Ottomans et devenir la capitale d’une entité autonome de la confrérie des Sénoussis entre 1920 et 1923. Reprise par les Italiens, elle

jouera le rôle d’avant-poste militaire jusqu’à la dernière guerre mondiale.

67. Village Bianchi. Parmi les centres agricoles créés dans la nouvelle province administrative de Tripoli, ce village, fondé en 1937, regroupait environ 3 000 Italiens métropolitains et commémorait Michele Bianchi, fasciste calabrais de la première heure. On reconnaît l’organisation autour de l’église et du siège du parti.

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70. Barca, le bureau de la Poste Royale (1937). Dans les années 30, Barca devint le centre le plus important de la colonisation agricole de la Cyrénaïque,

grâce notamment au transfert de familles paysannes italiennes organisé par l’Institut de la colonisation de la Libye (ECL). La ville accueillait alors de nombreuses administrations.

69. Barce, le premier plateau du Djebel Akhdar. C’est dans l’ancien el-Merg, appelé Barce par les Italiens en mémoire de l’antique Barca, que s’élevait l’ancien fort turc, rénové par les colonisateurs afin de contrôler le passage de la côte à la Montagne Verte où se fixa la confrérie Sénoussi à partir de 1840.

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71. Barce, la gare. Centre agricole important, Barce était relié, dès 1927, à la gare centrale de Benghazi par une voie ferrée de 108 km que les trains parcouraient en un peu moins de trois heures. De Benghazi une autre ligne permettait de rejoindre, au sud, Solouch.

72. Province de Derna, le marabout Sidi Rafa. C’est à partir de cet édifice religieux, le plus ancien de Cyrénaïque, situé à Zaouia el-Beyda, que s’est développée la ville moderne d’el-Beyda devenue un important centre colonial dans

les années 30 sous le nom de Beda Littoria. Intégrée à la province de Derna, elle comptait en 1939 plus de 16 000 habitants.

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73. Solouch, la mosquée. Après avoir parcouru 56 km à partir de la gare de Benghazi le train traversait de nombreuses concessions agricoles avant

d’atteindre Solouch. L’image quelque peu féérique de ce petit centre ne doit pas faire oublier qu’il accueillait un camp de rétention et qu’y fut exécuté,

le 16 septembre 1931, Omar Mukhtar, héros de la résistance libyenne.

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74. Apollonia, la jetée de débarquement. Le panorama sur le versant occidental laisse entrevoir, sur la plage, le pylône de tête du téléphérique qui reliait Apollonia au premier

plateau du Djebel, avant la construction de la route pour Cyrène en 1938.

75. Apollonia, le siège du Commissariat de district. La place de l’Ère Nouvelle et la place Roma constituaient le cœur de cette petite ville destinée à devenir le centre administratif du district de Cyrène. Derrière le commissariat du

nouveau district, aujourd’hui musée, le phare, le minaret et le siège de la milice fasciste.

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77. Village Giovanni Berta. Entre Cyrène et Derna, c’était l’un des villages agricoles créés en Cyrénaïque en 1933 pour accueillir les vagues de colons

italiens, 100 000 par an, selon les projets du gouverneur Italo Balbo. Œuvre de l’architecte Umberto Di Segni, ce centre comprenait la poste, le siège du parti, l’église,

la caserne des carabiniers, le dispensaire et l’école. C’est l’actuelle el Goubbah.

76. Village D’Annunzio. C’est l’un des villages créés en Cyrénaïque en 1938. Le poète venait juste de mourir quand l’Institut de colonisation de la Libye baptisa ainsi ce nouveau centre dessiné par l’architecte Florestano

di Fausto et inspiré d’un bourg moyenâgeux. La fontaine de la place était décorée d’une inscription encore lisible : Gabriele d’Annunzio 1863-1938 donna des ailes aux rêves, aux espoirs, aux épreuves. C’est l’actuel el Bayyada.

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78. Derna, panorama. À 70 km d’Apollonia, au pied du plateau cyrénéen, Derna jouit d’un climat très doux et fut surnommé « la perle de la Cyrénaïque » pour le charme

de ses jardins dont on voit l’étendue. L’image est prise du premier gradin du plateau.

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79. Derna, rue du 17 octobre. Cette vue du quartier italien rappelle que Derna était le chef-lieu de l’une des quatre provinces entre lesquelles la zone côtière de la Libye avait été subdivisée, les autres

étant Tripoli, Misurata et Benghazi. Dans le square on aperçoit le monument aux morts italien.

80. Tobrouk, place Benito Mussolini. En dépit de son arrière-pays steppique, Tobrouk avait de l’importance en raison de son excellent port. Plus d’un millier d’Italiens y résidaient dans les années 30.

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82. Porto Bardia. Vue de la ville haute. À 11 km de la frontière égyptienne avec un excellent port formé par deux embouchures ennoyées de wadis, Porto Bardia s’élève sur le rebord d’un plateau qui domine la mer

par un abrupt de plus de 100 m. On reconnaît la mosquée et l’église.

81. Tobrouk, rue de la Douane. Un aspect de la Tobrouk italienne, base de la marine militaire avant tout. La ville moderne, que l’ont voit ici sur le bord méridional de la rade, était installée sur quelques restes de l’antique Antipyrgos.

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83. Porto Bardia, la mosquée. C’est une construction italienne des années 30 qui a été épargnée par la guerre. Bardia dont le port était également appelé Bordi Sleman constituait le dernier

centre libyen avant la frontière égyptienne. En 1937 il était habité par 3 000 personnes.

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84. Jalo (Cyrénaïque), panorama. C’était un ancien siège du caïmacan turc. Les centres habités de cette vaste oasis, située à 420 km au sud de Benghazi, étaient composés de maisons basses en maçonnerie, mais

sans fenêtres extérieures. Selon la tradition, les habitants arabes de Jalo auraient occupé un centre berbère.

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85. Beni Oulid, la mosquée. La région des Orfellas est un vaste plateau au sud de Leptis Magna autrefois occupé par une population nomade. À l’époque turque Beni Oulid était le siège du caïmacan et le lieu de déportation

des prisonniers politiques. La mosquée d’Abd es-Salam el-Asmar fut terminée à l’époque italienne.

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À la découverte de l’AntiquitéUn des thèmes des nationalistes italiens était que l’Italie venait en Libye ranimer l’héritage de la Rome impériale. La recherche archéologique en Libye ne fut donc pas dénuée d’arrière-pensées. Certes, les savants étaient d’une rigueur intellectuelle et d’une honnêteté scientifique indiscutables, et leur œuvre n’est pas de celles qui s’effacent une fois que les circonstances ont changé. Mais les moyens considérables qui leur furent attribués étaient sous-tendus par l’idée que l’œuvre des Anciens constituerait un prélude aux réalisations modernes. De plus, l’ampleur imprévue des monuments exhumés, la qualité et le nombre des œuvres d’art mises au jour conduisirent à l’idée que la Libye disposait là d’un formidable potentiel touristique. C’est ainsi qu’après des cartes postales reproduisant les premières missions de prospection archéologique, d’autres furent éditées, souvent avec l’appui des Surintendances des Antiquités créées par l’administration italienne. Ces cartes étaient spécialement conçues afin de permettre aux visiteurs des années 30 d’emporter un souvenir vivant de leurs découvertes.

Ces témoignages sont précieux, car ils retracent aujourd’hui l’avancement des travaux sur les grands sites de Leptis Magna, de Sabratha, de Cyrène. Ainsi retrouve-t-on l’aspect des paysages que virent P. Romanelli, R. Bartoccini, E. Ghislanzoni, G. Oliverio, G. Caputo pour ne retenir que ces noms, les plus connus. Ainsi voit-on l’ampleur des dégagements effectués en peu d’années, avant que ne commencent

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les grands travaux de restauration. Les archéologues italiens eurent vite le souci de faire connaître au monde savant leurs résultats, et ils accueillirent dès 1925 à Tripoli un congrès international d’archéologie romaine. Il n’est pas surprenant que Leptis Magna et Sabratha, si riches, si belles, si voisines aussi de Tripoli, aient rapidement focalisé l’attention. Les recherches conduites à Cyrène n’étaient pas moins prometteuses, mais l’éloignement de la Cyrénaïque, l’insécurité dominante jusqu’aux années 30, les difficultés matérielles rencontrées aussi par les archéologues, expliquent que l’image de Cyrène puisse paraître modeste. Dans les projets de l’occupant, Cyrène était destinée à devenir un haut-lieu du tourisme culturel et un dispositif législatif de tutelle avait été mis en place afin de protéger tout le site et ses alentours. Ces mesures prévoyaient également le déplacement de l’administration municipale et de toutes les activités à Apollonia.

Par ce dispositif le port de Cyrène se trouvera donc exclu des recherches archéologiques importantes. Quant à Ptolémaïs, site majeur de la présence grecque en Cyrénaïque, l’étude systématique ne commencera qu’en 1936. C’est pourquoi les activités archéologiques italiennes à Apollonia et à Ptolémaïs ont laissé moins de traces sur les cartes postales.

Parallèlement à ces recherches sur le territoire, débouchant localement sur la création de petits antiquarums ou sur la construction de musées de site importants à Sabratha, à Leptis Magna et à Cyrène, s’affirmait la nécessité de doter le pays d’un musée central de prestige. C’est ainsi qu’au premier noyau d’antiquités que les Turcs avaient rassemblées afin de décorer le cercle militaire de Tripoli, d’autres éléments sont venus progressivement s’ajouter dans les espaces du château. Le musée de Tripoli prenait ainsi forme.

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86. Benghazi, la mission archéologique italienne. Le faible contrôle des Turcs sur l’intérieur, leur méfiance envers les voyageurs et la difficulté des déplacements expliquent le retard

de la recherche archéologique en Libye. La mission de Federico Habherr, en 1910, s’inscrit dans ce contexte.

87. Environs de Benghazi, Gasr et Tuil. Visite des restes d’une structure antique dans la région de Benghazi. Les membres de l’expédition sont accompagnés par des hommes armés, ce qui atteste de l’insécurité des

déplacements en Cyrénaïque au début de l’installation des Italiens

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88. Homs, statues romaines devant l’ancienne caserne turque. Cette statue d’un togatus, magistrat de la cité de Leptis Magna, fait partie des trouvailles plus ou moins fortuites des dernières années

du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Le noyau du futur musée de Leptis se mettait déjà en place en 1912.

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90. Leptis Magna, Homs, S.E. le Comte Volpi durant les fouilles.

Mise au jour de la statue d’Amphitrite dans les Grands Thermes d’Hadrien. Giuseppe Volpi, comte de Misurata, Gouverneur

de Tripolitaine de 1921 à 1925, fit de la recherche archéologique l’un des moyens de glorifier la romanité retrouvée de la Libye.

89. Lebda, restes de constructions romaines. À 4 km de Homs, Lebda-Leptis Magna laissait entrevoir des vestiges colossaux, comme ici le grand nymphée, fontaine élevée par l’empereur Septime Sévère. Au premier plan le wadi Lebda.

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91. Leptis Magna, les Grands Thermes. Encore appelés Thermes d’Hadrien, inaugurés en 126 et complétés tout au long du IIe siècle ap. J.-C., cet édifice d’Hadrien de plus de 120 m de côté fut fouillé par Renato Bartoccini dans les années 20.

92. Leptis Magna, Grands Thermes, statue d’Esculape. Un détail de l’édifice qui surgit au mileu des masses sablonneuses à peine fixées

par la végétation naissante. On notera que dans la première présentation des résultats des fouilles, les grandes statues étaient exposées in situ.

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93. Leptis Magna, statue de Mars dans les Grands Thermes. Cette belle réplique du Mars Borghèse dérivée d’un original grec du IVe siècle av. J.-C.,

ornait l’arrivée d’eau d’une des piscines de cette grande construction.

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94. Leptis Magna, les Grands Thermes, salon central. Vue d’ensemble du cœur de l’édifice, avec une grande salle promenoir. Au fond est visible l’une des piscines tièdes entourée de colonnes restées encore en place.

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96. Leptis Magna, fouilles du palais impérial. Il s’agit en fait de la basilique judiciaire du forum de Septime Sévère, prise à tort pour le

palais de l’empereur à cause d’une mauvaise interprétation d’un texte byzantin de Procope. La salle était en cours de dégagement au mileu des années 20.

95. Leptis Magna, le marché. Bâti à l’époque augustéenne, au début de notre ère, et remanié au IIe siècle, le marché rappelle le rôle de Leptis Magna pour l’exportation des produits agricoles de la région

et aussi comme tête de pont du commerce transsaharien qui aboutissait dans le port de la cité.

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97. Leptis Magna, le podium du temple de Jupiter Dolichenus et les quais du port. A l’embouchure du wadi Lebda, le port est un des grands éléments de la ville et date du début du IIe siècle ap. J.-C.

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99. Leptis Magna. Frise de l’arc de Septime Sévère. À l’intersection des deux axes principaux de la cité fut édifié en 203 ap. J.-C. un arc triomphal en l’honneur de Septime Sévère, né à Leptis. L’arc a fait l’objet d’une

longue restauration commencée dans les années 30. À cette époque la frise de l’attique était reconstituée au sol.

98. Leptis Magna, les Thermes extra-urbains. Découverts à la fin des années 30, ces petits thermes sont aussi appelés Thermes de la Chasse à cause des fresques qui en ornent les voûtes et qui évoquent

les scènes de l’amphithéâtre (début du IIIe siècle ap. J.-C.) L’image est prise après la restauration des voûtes.

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À la découverte de l’Antiquité

101. Sabratha, le nouveau musée archéologique. Sabratha Vulpia, cité ainsi rebaptisée en l’honneur de Giuseppe Volpi, fut dotée d’un musée destiné à présenter le riche patrimoine dégagé pendant les fouilles.

De même, tous les sites archéologiques importants disposèrent dans les années 30 de nouveaux musées.

100. Homs - Leptis Magna, l’Hôtel des Fouilles de Leptis Magna. L’architecte C. E. Rava avait présenté le projet de cet hôtel à la première exposition d’architecture rationaliste, avec le propos de synthétiser

les nouvelles tendances et les traditions locales qu’il avait étudiées. La réalisation fut achevée en 1931.

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Images de la Libye à travers la carte postale

102. Sabratha, le théâtre romain. À 70 km à l’ouest de Tripoli, Sabratha fut largement fouillée dans les années 20, mais ce n’est qu’au milieu des années 30 que le théâtre fut plus amplement restauré par G. Guidi pour être inauguré en 1937 par Mussolini lors d’une représentation d’Antigone de Sophocle.

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À la découverte de l’Antiquité

103. Sabratha, décoration en mosaïque de la basilique chrétienne. Cette majestueuse mosaïque de la basilique chrétienne construite par l’empereur Justinien au

Ve siècle ap. J.-C. fut déposée et transportée dans une salle spécialement conçue du musée de Sabratha.

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Images de la Libye à travers la carte postale

104. Cyrène la fontaine de Bel Ghadir. La cité fondée par les colons de Théra se développait sur quatre collines séparées par des vallées profondes correspondant à des wadis. Sur le versant méridional se trouvait le wadi Bel Ghadir.

105. Cyrène, la fontaine d’Apollon. Cette source pérenne rend compte de la création de Cyrène en 631 av. J.-C. ; à gauche, l’esplanade et l’emplacement du sanctuaire sont couverts d’arbres et de constructions militaires, dans les années 1913 et 1914, immédiatement avant le début des fouilles.

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À la découverte de l’Antiquité

106. Benghazi, musée archéologique, la Vénus de Cyrène. Découverte le 28 décembre 1913, dans les Grands Thermes de Cyrène, la célèbre

statue fut aussitôt transférée à Benghazi pour en tirer ce moulage, avant son départ pour Rome où elle a été conservée jusqu’à son récent retour au musée de Cyrène.

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Images de la Libye à travers la carte postale

107. Cyrène, le sanctuaire d’Apollon. La partie centrale du sanctuaire d’Apollon en direction de la mer et de la nouvelle route vers Apollonia. L’aspect des fouilles est celui de la fin des années 20 : à gauche le temple d’Apollon et au centre l’autel d’Apollon ; à droite les petits temples et à l’extrême droite, les thermes.

108. Cyrène, le Grand Hôtel. Cette grande construction réalisée en 1932 par l’architecte A. Limongelli témoigne des ambitions que les autorités coloniales

concevaient dans les années 30 pour le développement du tourisme culturel sur le site archéologique de la plus ancienne et la plus grandiose colonie grecque d’Afrique.

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À la découverte de l’Antiquité

109. Apollonia, ruines de la basilique chrétienne. Dite aussi basilique orientale pour la distinguer d’autres églises trouvées depuis sur le site de l’ancien port de Cyrène, cette basilique aux colonnes en marbre cipolin, prises à des édifices païens, fut dégagée par l’archéologue I. Ghislanzoni et relevée en 1937.

110. Libye italienne, tombes grecques. Tolmetta est un petit village de 350 habitants en 1936 lorsqu’elle retrouve son ancien nom de

Tolemaide (Ptolémaïs). Le site antique conserve encore d’importantes ruines appartenant à de grands monuments funéraires d’époque hellénistique.

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Images de la Libye à travers la carte postale

112. Tolmetta, bas-reliefs d’époque impériale. Découvertes avant 1915 dans les ruines de l’amphithéâtre de Ptolémaïs, ces stèles portent les noms de deux gladiateurs : Hippomédon et Hermès. Elles étaient exposées à l’antiquarium de Barce dans les années 30.

111. Tolmetta, porte de l’ancienne cité romaine. Fondation de la cité de Barca dont elle était le port, Ptolémaïs constituait avec Cyrène, Apollonia, Euhespéridès-Béréniké (Benghazi) la Pentapole cyrénéenne jusqu’à sa

défaite contre Alexandre le Grand. L’image remonte aux premières explorations du site, autour de la porte ouest.

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À la découverte de l’Antiquité

113. Libye italienne, ancien aqueduc romain. À quelques km de Cyrène en direction sud-est, le site de Safsaf conserve des alignements de monolithes et ce système de citernes voûtées dont la capacité a été estimée à 10 000 m³.

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114-115. Tripoli, Musée du Château. Parmi les sculptures découvertes à Leptis Magna, celles considérées comme des chefs-d’œuvre étaient venues...

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À la découverte de l’Antiquité

... rejoindre les collections du Musée de Tripoli. C’est le cas de ce portrait de l’empereur Claude ou de cette tête de Vénus provenant du marché antique de Leptis.

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L’éclat de Tripoli et de Benghazi

En une vingtaine d’années, Tripoli était passée de 40 000 à 110 000 habitants, et Benghazi d’une vingtaine de mille à plus de 60 000 habitants. Dans un pays qui ne comptait alors que 800 000 habitants, les Italiens étaient un peu plus de 100 000 et s’étaient installés surtout en ville. Cela explique l’abondance des cartes postales qui se rapportent à Tripoli d’abord, mais aussi à Benghazi.

À Tripoli, une rénovation de la ville et des monuments historiques fut menée à bien et changea spectaculairement l’aspect des vieux quartiers, sans toucher beaucoup, il faut le reconnaître, au style de vie des Libyens eux-mêmes, effleurés plus que transformés dans leurs habitudes. La force de la société traditionnelle resta inaltérée.

Mais des quartiers neufs surgissaient, avec une évolution architecturale notable. Comme dans les îles du Dodécanèse annexées par l’Italie en même temps que la Libye, un style mauresque de plus ou moins bon aloi prévalut dans un premier temps, donnant aujourd’hui l’impression de pavillons d’une exposition coloniale destinée à durer. Puis, à partir des années 30, essentiellement sous le gouvernement d’Italo Balbo, un style nouveau, « impérial », fit son apparition, plus sobre, bien dans le goût de l’époque. C’était la synthèse des principaux courants qui ont marqué l’architecture italienne sous le fascisme : la tendance rationaliste et le retour à la romanité. Ce nouveau style eut dans les colonies l’avantage de

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s’harmoniser mieux avec le milieu et conféra une unité certaine au cœur de Tripoli, le long du Corso (actuelle rue Mgherief). Il en va de même pour le centre de Benghazi avec son front de mer monumental. L’architecture des villages, créés également par les grands architectes chargés des transformations des deux capitales, mériterait un développement spécifique.

On remarquera le nombre des hôtels destinés à une clientèle fortunée pour un tourisme hivernal voulant concurrencer, tardivement, la Côte d’Azur puis l’Egypte, alors même que ce type de villégiature touchait à sa fin. C’est surtout le comte Volpi di Misurata, gouverneur de Tripolitaine entre 1921 et 1925, créateur de la Mostra del Cinema de Venise, qui s’intéressa à cette perspective. L’œuvre de rénovation concernait aussi, bien évidemment, l’urbanisme et les bâtiments publics. C’est ainsi que de nombreuses cartes postales des années 30 reproduisent ces grands bâtiments qui caractérisent encore, malgré les bombardements de la guerre et malgré les destructions des dernières décennies, la physionomie actuelle de Tripoli et de Benghazi.

Le réseau routier créé de toutes pièces, au prix de grands efforts financiers et grâce au travail des prisonniers libyens, est symbolisé par la Via Balbia, la grande route du littoral, qui mettait en contact les deux limites du pays, à l’est et à l’ouest. Prévue pour désenclaver les villes de la façade méditerranéenne et pour mieux contrôler le territoire, mais aussi pour faciliter les circuits touristiques et les rallyes automobiles, l’ironie du destin a voulu qu’elle fût utilisée par les troupes du maréchal Graziani puis par l’Afrika Korps de Rommel, avant d’être la voie qui ouvrirait la route de Tripoli puis de la Tunisie au général Montgomery et au général Leclerc.

L’arc des Philènes, aujourd’hui disparu, symbolise la grandiloquence de ce rêve impérial mort au moment même où il semblait prendre quelque consistance.

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116. Tripoli, vue prise du Quai. Les Italiens firent disparaître dès la Première Guerre mondiale les vieux remparts et ouvrirent largement la médina.

117. Tripoli, la rue des bastions. Ancienne sciara Sidi Darghout. Le front de mer avait déjà perdu à l’époque turque ses défenses pour laisser place à cette rue et plus tard à un quai qui n’a cessé de s’élargir sur le port tout au long du XXe siècle.

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118. Tripoli, quai du Prince du Piémont. Cette nouvelle artère a définitivement changé l’aspect de la façade de la vieille ville sur le port, entre le château et l’emplacement de l’arc de triomphe de Marc-Aurèle.

119. Tripoli, le port et l’hydrobase. C’est dans les eaux du port situées devant le quai du Prince de Piémont qu’était installée la base des vols de ligne effectués par des hydravions reliant, depuis 1928, Rome à Tripoli.

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120. Tripoli, le château. La citadelle, désormais isolée, a été entièrement restaurée par l’architecte Armando Brasini à partir de 1922. Le Bastion Saint-Georges a été ainsi rehaussé

par un étage qui couronne l’édifice ouvrant à la fois sur la médina et sur la ville moderne.

121. Tripoli, le Musée archéologique. Après avoir été abrité dans l’ancienne caserne turque adossée au château, le Musée archéologique

a été installé dans une partie des locaux du Bastion Saint-Georges, dans lesquels prendront également place les bureaux du maréchal Italo Balbo.

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122. Tripoli, corso Vittorio Emanuele III et la Mosquée des Caramanlis La vieille ville vue des terrasses du château. Au premier plan, la mosquée d’Ahmed Pacha, élevée

par le premier des Caramanlis en 1736 ; au fond l’église catholique, cathédrale jusqu’en 1928.

123. Tripoli, un café typique. La vie traditionnelle ne perd pas ses droits derrière les façades modernes de la ville. Rien en effet, à part l’enseigne

du café en italien, ne nous informe d’un lieu ou d’une époque précis.

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124. Tripoli, l’arc triomphal de Marc-Aurèle. Le principal monument classique conservé de la ville romaine apparaît avant son dégagement,

encore encastré dans les constructions à proximité de la Porte Marine.

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L’éclat de Tripoli et de Benghazi

126. Tripoli, la place et la tour de l’Horloge. En comparant avec la vue n0 7, on mesurera le travail accompli pour ouvrir les souks sur une place qui met ainsi en valeur un des rares témoignages de l’architecture

ottomane à Tripoli. L’hôtel Vittoria était un élément de la régularisation de la place. Il a disparu.

125. Tripoli, l’arc de Marc-Aurèle. Cette première restauration avait pour but d’isoler le monument ; elle fut complétée en 1937, date à laquelle l’arc et l’aménagement du site archéologique ont pris l’aspect actuel grâce

au travail de l’architecte F. Di Fausto. Une légende tripoline lie la survie de la ville à la protection de l’arc.

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Images de la Libye à travers la carte postale

128. Tripoli, quai Comte Volpi. Cette vue du début des années 30 laisse apparaître des constructions encore marquées par le style mauresque : le théâtre Miramare et la Banque d’Italie avec sa tour (démolis

depuis). On aperçoit au fond la coupole et le clocher de la nouvelle cathédrale terminée en 1928.

127. Tripoli, quai Comte Volpi. Les terrains de l’ancien champ de manoeuvre au sud-est du château furent lotis et une promenade fut aménagée en bord de mer, sur laquelle sera construit notamment le Grand Hôtel. La vue présentée ici date de 1925.

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L’éclat de Tripoli et de Benghazi

130. Tripoli, le Grand Hôtel. Le meilleur hôtel de la ville dès la fin des années 20. Son architecture a été modifiée au cours du temps. L’image le représente dans sa première phase où il a un aspect proche du théâtre Miramare

qui se trouvait à quelques centaines de mètres. Il a disparu pour laisser la place au Founduk el Kébir actuel.

129. Tripoli, le théâtre royal Miramare. Ce théâtre appartient aux constructions de l’époque Volpi. Comme les bâtiments situés sur le même côté, il fut démoli afin de rendre

encore plus vaste la grande place du Château dans sa dernière transformation.

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131. Tripoli, la gare centrale. Dès 1913 la partie de Libye occupée par les Italiens était équipée de 60 km de voie ferrée destinée à transporter le matériel de construction du port de Tripoli. Dans les année 20 ce réseau était plus important et servait aussi au transport des passagers.

132. Tripoli, la nouvelle cathédrale. C’est en 1928 que la capitale de la Tripolitaine s’est dotée de cet édifice construit à l’extrémité orientale du Corso Vittorio

Emanuele III. Le projet élaboré sur un modèle d’église lombarde sera très critiqué tout au long de son existence. Cette cathédrale a été transformée en mosquée.

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133. Tripoli, la mosquée de Sidi Hamuda. Une des mosquées anciennes de la ville, située sur le corso Vittorio Emanuele III.

Elle reçut sous le gouverneur Volpi une façade de style mauresque. C’est l’une des constructions démolies afin d’agrandir la place centrale.

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134. Tripoli, la place d’Italie et l’Hôtel National. Faisant face au château et donnant à la fois sur la rue du Général De Bono et sur le corso Vittorio Emanuele III, c’était un des bons hôtels

fréquentés par une clientèle de fonctionnaires et d’officiers. Il a été démoli dans l’après-guerre.

135. Tripoli, rue Azizia ou corso Vittorio Emanuele III, de la place de la Poste en direction de la cathédrale.

Il s’agit de la vieille poste et de la cathédrale en construction dans la ville nouvelle. Un aspect du quartier européen au milieu des années 20.

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136. Tripoli, casino municipal Uaddan. Cet édifice au style hybride réunissait un hôtel, un restaurant, un établissement de jeux et des thermes sur le modèle antique. Ce complexe polyvalent était l’œuvre de F. Di Fausto

et s’intégrait au programme destiné à attirer à Tripoli une clientèle hivernale de haut niveau. Il a été démoli.

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Images de la Libye à travers la carte postale

138. Tripoli, entrée de la Foire. Instituée en 1927, la Foire, qui se tient annuellement au printemps, reçut en 1929 un pavillon avec une entrée monumentale, financé par la ville de Rome sur un projet de l’architecte A. Limongelli.

Le pavillon donnant sur le corso Sicilia était surmonté par la statue en bronze de la déesse Minerve-Rome.

137. Tripoli, monopoles d’Etat. Il s’agit de la manufacture des tabacs, élevée à l’ouest de la vieille ville, non loin de Bab Djedid. La silhouette de ces bâtiments, qui étaient en

restructuration pour accueillir un musée début de 2011, a servi d’emblème aux tabacs libyens.

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L’éclat de Tripoli et de Benghazi

140. Tripoli, palais de Son Excellence le Gouverneur. Commencé par le gouverneur G. Volpi, cet édifice servait de résidence au Gouverneur Général et à ses hôtes. Point d’aboutissement de la perspective du corso

Vittorio Emanuele III, le palais a traversé tous les changements politiques et a été transformé en 2010 en musée.

139. Tripoli, palais de la Sécurité Sociale. Dix ans après la construction de la nouvelle cathédrale, une nouvelle place prenait forme à mi-parcours du Corso. C’est en face de l’église que l’architecte Florestano

Di Fausto a réalisé cet imposant édifice organisé autour d’un vaste péristyle et scandé par deux tours.

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142. Souk el Ghouma, le marché. Au coeur de la partie est de la palmeraie de Tripoli, ce centre agricole important était aussi le siège de l’un des six districts qui composaient la province de Tripoli. L’image

du marché donne une idée de l’aspect libyen de la Tripolitaine italienne. Comparer avec le n0 178.

141. Tripoli, le centre-ville vu depuis Dahra. L’image fait apparaître, au centre, la cathédrale de l’architecte Saffo Panteri, les constructions longilignes de la poste centrale et de la Sécurité Sociale. Au premier plan on reconnaît

le Circolo Italia, la Casa Littoria et le quartier résidentiel accueillant de nos jours de nombreuses ambassades.

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143. Souk el Ghouma, Jardin et kiosque du restaurant de la brasserie Milani. Un des lieux d’attraction des Italiens de Tripoli les jours de fête et pendant le déroulement du Grand Prix

de Tripoli, la course automobile qui avait lieu sur le circuit urbain puis sur la piste de la Mellaha.

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144. Tripoli, villa Volpi. Cet ancien pavillon de chasse des Caramanlis fut acquis et complètement rénové par le Comte Volpi qui venait régulièrement à Tripoli pour suivre le fonctionnement de son domaine de plusieurs milliers

d’hectares acquis près de Misrata. Vue du patio ; actuel Musée Islamique.

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145. Benghazi vue d’avion. L’image est prise dans les années 20 et nous montre une ville encore concentrée autour du port dont le lungomare n’a pas encore été aménagé. Les silhouettes caractéristiques

du grand phare de Sidi Krebish et de la cathédrale sont encore absentes de l’horizon de la ville.

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147. Benghazi, l’Hôtel de Ville. Achevée au tout début des années 30, cette construction reste fidèle au style mauresque des débuts de la colonisation.

146. Benghazi, avenue de la Reine. Rue moderne à l’est de la vieille ville, cette artère est ici bordée par le siège du commandement des troupes, ancienne construction ottomane rénovée, qui a accueilli le consulat général d’Italie jusqu’en 2006.

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148. Benghazi, Palazzo Nobile. Sur la place du Roi, en face du théâtre, cet édifice composite datant de 1926 accueillait l’Albergo Italia, l’un des bons hôtels de la ville.

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149. Benghazi, Place du Roi et Cours d’Italie. L’artère centrale de la ville coloniale ; à gauche, caché par le square, le Palazzo Nobile et au fond, la tour du palais du Gouverneur de Cyrénaïque.

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150. Benghazi, Cours d’Italie à la hauteur du cercle militaire. Cette artère constitue le début de la voie qui conduit au faubourg de la Berka.

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Images de la Libye à travers la carte postale

152. Benghazi, la place du 28 octobre (jour de la marche fasciste sur Rome) et le Palais du Gouverneur.

Ce palais, ancien édifice mauresque, a été transformé par le trio d’architectes - A. Novello, O. Cabiati et G. Ferrazza - actif à Benghazi dans les années 30. L’obélisque porte l’emblème de la colonie repris de l’Antiquité, un silphion en bronze.

151. Benghazi, Théâtre Bérénice. Sur la place du Roi, une des deux places centrales de la ville italienne. C’est l’oeuvre des architectes L. Piccinato et M. Piacentini. Ce dernier avait déjà réalisé le monument aux militaires morts

lors du débarquement de la Giuliana, aux abords de Benghazi, avant de devenir l’architecte officiel du régime fasciste.

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154. Benghazi, la Place de l’Hôtel de Ville et la Grande Mosquée. Cette mosquée, appelée également Ancienne (Atich), est une fondation du XVIe siècle. À gauche, la mosquée Bou Ghellaz du XVIIIe siècle, caractérisée

par son minaret cannelé. Le cimetière de Sidi Krebich est dominé par le réservoir d’eau surmonté du nouveau phare.

153. Benghazi, Palais de la Caisse d’Epargne de la Libye. Sur la via Roma (actuelle rue Omar Mukhtar), cet édifice dessiné par O. Cabiati et A. Alpago Novello annonce le nouveau style “impérial” de la fin

des années 30, illustré également par le palais de la Banque d’Italie qui surgira entre cette construction et le théâtre.

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Images de la Libye à travers la carte postale

155. Benghazi, quai de la Victoire. Rebaptisé quai Benito Mussolini à la veille de la seconde Guerre mondiale, c’est le front de mer de la ville, avec ses deux colonnes portant la louve et le lion de Saint-Marc, offertes respectivement par Rome et Venise. Dans la perspective, la cathédrale et le Grand Hôtel Bérénice.

156. Benghazi, la cathédrale. Erigée entre 1929 et 1932, l’imposante cathédrale surmontée de deux coupoles est l’œuvre des architectes O. Cabiati, A. Alpago Novelli

et G. Ferrazza, ceux-là mêmes qui ont façonné l’image de la ville des années 30.

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L’éclat de Tripoli et de Benghazi

157. L’Arc triomphal des autels des Philènes. Erigé à mi-parcours de la route littorale, au fond de la Grande Syrte, cet arc en travertin de 30 m de haut, était l’oeuvre de F. Di Fausto.

Son appellation, le lieu de sa construction et une partie de son décor faisaient référence aux conflits, évoqués par Salluste, nés autour des zones d’influences entre Carthaginois et Cyrénéens en terre d’Afrique.

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Images de la Libye à travers la carte postale

158. L’Arc triomphal des autels des Philènes. Le sommet portait une citation latine d’Horace : « Ô soleil nourricier, tu ne peux rien

voir de plus grand que Rome ». Lors de l’écroulement de l’axe italo-allemand en Libye, les Anglo-Saxons de la VIIIe armée le rebaptisèrent «Marble Arch» par allusion au monument de Londres. Il a été démoli en 1973.

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L’éclat de Tripoli et de Benghazi

159. Msaad, borne de frontière égyptienne. Cette grande borne marque l’extrémité de la route littorale de 1870 km reliant la frontière tunisienne à la frontière égyptienne. Les bornes, la route et l’Arc des images

précédentes constituaient un ensemble qui fut inauguré le 16 mars 1937.

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Images de la Libye à travers la carte postale

L’administration britannique et le royaume de Libye (1943-1969)La carte postale, associée au timbre qui lui permettait de voyager, avait été au cours de la période fasciste l’un des instruments les plus efficaces de propagation du mythe du retour de la Libye dans la romanité. Cette propagande s’adressait en premier lieu aux Italiens qui étaient les utilisateurs des services postaux et en second lieu à la correspondance touristique et commerciale. Elle ne touchait pas la population libyenne, qui n’avait aucune nécessité d’écrire des cartes postales. À son intention il existait d’autres instruments de propagande bien plus efficaces : la monnaie et les timbres fiscaux.

Du point de vue de la carte postale, l’occupation britannique de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque ne pouvait guère changer cet état de fait, de même que la discrète occupation française du Fezzan ne laissera que des traces philatéliques.

Interrompues pendant les moments les plus durs du conflit mondial, les relations postales avec la Libye, à nouveau séparées entre Tripolitaine et Cyrénaïque, redeviendront possibles dès 1945. Après la censure italienne, c’est le tour de la censure britannique : l’effigie de George VI estampillée des lettres BMA, puis BA (British Military Administration et British Administration) remplace les timbres coloniaux de Tripolitaine et de Cyrénaïque, souvent oblitérés par de vieux tampons italiens.

Il est compréhensible que, pendant les premières années de l’administration britannique, il n’y ait eu aucune création de nouvelles cartes postales. Ce sont les anciennes, et encore sont-elles peu nombreuses, qui continuent de circuler. Quels autres sujets auraient pu être représentés sur ces éventuelles nouvelles cartes ? Les transformations dues à la colonisation italienne étaient omniprésentes et utiliser les images des destructions de la guerre aurait été contre-productif. Les bombardements subis par Tripoli et Benghazi étaient l’œuvre des Alliés. Pour ces raisons, il est impossible d’identifier des éditions spécifiques aux années 1943-1950 que ce soit en Tripolitaine ou en Cyrénaïque. Dès le 1er mars 1949, le chef de la confrérie des Sénoussis, Mohamed Idriss es-Sénoussi, avait proclamé l’indépendance de la Cyrénaïque.

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L’administration britannique et le royaume de Libye (1943-1969)

Pendant les neuf années d’administration britannique, les utilisateurs de cartes postales resteront la communauté italienne encore installée à Tripoli et à Benghazi, le personnel allié, civil et militaire, puis le personnel des compagnies pétrolières et les touristes revenus découvrir le pays à partir des années 50.

A la fin des années 40, les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale se révélèrent incapables de trouver un accord sur l’avenir politique de la Libye. Il revint donc aux Nations Unies, par la résolution du 21 novembre 1949, de décider que le pays accèderait à l’indépendance avant 1952. Dans cette perspective, elles désignèrent le commissaire hollandais Adrian Pelt pour organiser sur place les étapes vers l’indépendance, qui sera proclamée le 24 décembre 1951. Cependant, avant cette date, l’indépendance de toute la Libye sous l’autorité royale d’Idriss Sénoussi avait reçu l’aval de l’Assemblée constituante. Dès le 8 mars fut hissé pour la première fois sur le Palais du gouvernement de Tripoli le nouveau drapeau national du Royaume Uni de Libye. Il résultait de la combinaison de quatre couleurs : le rouge, le vert, le noir et le blanc , couleurs inspirées d’une célèbre strophe arabe : « Blanches sont nos actions et noirs nos assauts. Vertes sont nos demeures printanières et rouges nos épées. » À la valeur des couleurs dans la culture arabe, il fallait évidemment ajouter celle, toute libyenne ou plutôt cyrénéenne, du noir. Le noir incrusté d’un croissant et d’une étoile blancs était en effet la couleur de l’étendard sénoussi qui occupait le centre du nouveau drapeau libyen et que l’on trouve parfois sur les cartes postales des années 50 et 60.

Avec ce drapeau la phase coloniale de la Libye était définitivement close. Commençait alors celle de la décolonisation. Symboliquement, à Tripoli, la piazza Italia devenait place des Martyrs.

Les cartes postales éditées à partir de ces années sont le reflet de ces changements symboliques. En effet l’empreinte coloniale qui s’était matérialisée dans l’urbanisme et l’architecture était telle que ces changements dans la représentation ne pouvaient relever que du symbole. Si les cartes postales continuent à être légendées en italien et en anglais, les légendes principales au recto sont pour la première fois en langue arabe. Elles rendent compte de l’évolution de la toponymie urbaine, mais aussi des nouvelles affectations de telle ou telle construction. Si la transformation des palais du gouverneur en autant de résidences royales est aisée, celle de l’Arc des Philènes, beaucoup plus ardue, s’avéra en définitive impossible.

Les images de Tripoli et de Benghazi, où des communautés minoritaires italiennes vivent encore sous le roi Idriss, sont les plus nombreuses. Toutefois, à côté des deux villes qui jouissaient d’un statut de métropoles, el-Beyda, le berceau des Sénoussis, vient progressivement occuper une place importante dans les images libyennes. C’est là en effet, malgré la présence des constructions de la petite Beda Littoria fasciste, que prenait forme le premier programme urbanistique de la Libye indépendante.

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Images de la Libye à travers la carte postale

160. Tripoli, le Palais Royal. Avec très peu de modifications extérieures, la résidence du gouverneur colonial fut transformée en nouveau palais royal. Cependant le roi Idriss Sénoussi

délaissa ce palais pour s’établir à Tobrouk qu’il ne quitta que pour de rares occasions.

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161. Tripoli, le château et le port. Les deux piliers du ponton d’honneur sont encore surmontés de la louve de Rome et de la caravelle de Tripoli. Ces symboles, ainsi que la statue de Septime Sévère,

que l’on aperçoit à gauche, resteront en place pendant les premières années du royaume.

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Images de la Libye à travers la carte postale

162. Tripoli, Place des Martyrs (Meidan el Shuhada). Ainsi avait été rebaptisée la place d’Italie, dans l’après-guerre. Elle est ici vue du ponton d’honneur, en direction du bâtiment du Banco di Roma.

La place est encore limitée sur sa gauche par la présence d’édifices qui seront démolis pour l’agrandir par la suite.

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164. Tripoli, l’entrée de la vieille ville par l’une des deux arcades ouvertes sur la place des Martyrs. Ces arcades modernes avaient été aménagées par l’architecte Florestano Di Fausto, pour marquer le passage de la Tripoli moderne à la vieille ville. Image des années 50 datée précisément par la voiture du premier plan.

163. Tripoli, la Caisse d’épargne. L’image est prise du rempart du château que la rue Darghout, ancien quai Prince du Piémont, traversait pour aboutir sur sa façade principale à côté du ponton d’honneur. L’espace libéré

par la suppression de ce passage est actuellement occupé par le grand Musée archéologique de Tripoli.

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Images de la Libye à travers la carte postale

165. Tripoli, rue Omar Mukhtar. Départ de la route de Tunisie. Cette artère, ancien Corso Sicilia, nous apparaît ici dans son aspect des années 50, avec notamment l’immeuble Colisée

dont la façade en arrondi avait tant marqué le regard des Tripolins de l’avant-guerre.

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167. Tripoli, la Poste Centrale. Face à la cathédrale, cet édifice imposant abritait aussi la Municipalité et la Préfecture dans les années qui ont précédé le deuxième conflit mondial. Il apparaît ici pavoisé

aux couleurs du nouveau royaume. Il a conservé jusqu’à nos jours sa fonction de poste centrale.

166. Tripoli, Ecole des Arts et Métiers. Ce bâtiment, dont la fondation remonte à l’époque ottomane, se trouvait rue Ricardo, qui devint rue Costanzo Ciano, puis en 1951 la rue du 24 décembre pour commémorer

le jour de l’indépendance du nouvel État libyen. Elle fut ensuite appelée la rue du 1er septembre.

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Images de la Libye à travers la carte postale

169. Tripoli, Hôtel du Mehari. Ouvert juste avant 1940 et situé à l’extrémité est du front de mer, cet hôtel de style « saharien» inaugurait la formule du motel avec ses pavillons. Il a fonctionné sous le règne d’Idris 1er et a été démoli

plus tard pour laisser la place à l’hôtel qui porte encore le nom de Méhari.

168. Tripoli, Place de la Cathédrale. L’aménagement de cette place n’avait pas été terminé en 1940. En particulier ce bâtiment à arcades, faisant face à la Poste Centrale, a été achevé

plus tard selon le projet initial de Florestano De Fausto. C’est l’actuelle place d’Algérie.

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170. Tripoli, vue générale. Cette légende semble vouloir oublier la présence de l’édifice au centre de l’image, l’ancien siège de la Banque d’Italie, construit à l’époque du gouverneur Volpi

sur le front de mer et à proximité du château. Il a été démoli en une nuit dans les années 90.

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Images de la Libye à travers la carte postale

172. Tripoli, la villa du Prince héritier. Villa construite sur une falaise de Dahra par le vieux roi Idriss, homme pieux et éloigné de tout sens du faste, comme résidence pour son neveu

Hassan el-Reda, personnage dépourvu de prestige, qu’il avait choisi comme successeur en 1955.

171. Tripoli, Grand Hôtel. Avant d’être complètement rasé afin de permettre la construction de l’actuel Founduk el Kébir, l’édifice avait su conserver son rang de palace au bord d’un quai devenu de plus en plus large et encombré.

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174. Tripoli, quai Adriano Pelt. C’est ainsi qu’a été rebaptisé, au début des années 50, le quai Volpi et son prolongement, auparavant appelé promenade Maresciallo Badoglio. Adriano Pelt est la forme italianisée du nom du commissaire des Nations Unies chargé le 10 décembre 1949 d’organiser l’indépendance de la Libye.

173. Tripoli vue de la mer. Image du début des années 60 que les Tripolins regrettent. La ville, qui a subi des bombardements en 1941, a retrouvé son aspect d’avant-guerre ou presque. A l’horizon

la silhouette du château d’eau de la vieille ville construit à la place du monument aux morts italien.

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Images de la Libye à travers la carte postale

176. Tripoli, l’arc de Marc-Aurèle. C’est la mise en valeur du site, telle qu’elle a été réalisée dans les années 30, sur un projet de Florestano Di Fausto. Le projet initial comprenait également la création

d’une école d’artisanat, sur la partie droite de l’image, qui a fonctionné dans l’après-guerre.

175. Tripoli, le Château. C’est le côté méridional du château, derrière le Bastion Saint-Georges, sur la rue Azizia, dans son aspect des années 60 et c’est le drapeau national libyen, adopté avec l’indépendance, qui apparaît ici.

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178. Souk el Ghouma. La place du marché du vendredi a très peu évolué. Dans l’architecture des édifices on reconnaît encore l’aspect ottoman de la mosquée et les apports coloniaux de la baladya. Voir n0 142.

177. Sabratha, le théâtre. Le plus grand théâtre romain d’Afrique, pouvant accueillir plus de 5 000 spectateurs, a fort heureusement été épargné par les différents conflits. Devant cette grandiose scène,

le 15 mai 1943, la colonne Leclerc fut transformée en DFL (Division Française Libre) avant de devenir la 2e DB.

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180. Homs, la mosquée. C’est une image de cette ville à l’époque où elle comptait seulement 40 000 habitants. Elle était encore organisée autour

de son axe principal, l’ancienne rue Septime Sévère, ici reproduite à la hauteur de la mosquée construite par le sultan Abdoul Hamid en 1887.

179. Garian, l’hôtel. C’est l’ancien Albergo Gebel, l’un des édifices significatifs de la ville d’où partaient autrefois les excursions vers le sud libyen. Voir n0 53.

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181. Leptis Magna. La basilique du forum de Septime Sévère a fait l’objet de nouvelles fouilles en 1951. Voici comment se présentait l’intérieur de cette construction à la fin des travaux.

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182. Leptis Magna. Dans le théâtre de Leptis Magna ont été retrouvées 133 statues faisant partie de son décor somptueux qui ont fait l’objet d’une restauration plus

légère qu’à Sabratha. Sur le front de scène, encore en place, voici l’une des divinités protectrices du lieu : Héraclès. Toutes ces statues ont été retirées depuis.

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184. Vues de Benghazi. Une carte à vues multiples datant du début des années 50. La ville, qui s’est trouvée à deux reprises sur le front de guerre en 1942 et qui a subi de très lourds bombardements, apparaît ici reconstruite.

183. Misrata, la rue principale. C’est la nouvelle rue Idriss 1er, ancienne rue Vittorio Emanuele III, axe qui conserve son importance de par la présence des bâtiments administratifs hérités

de la période coloniale. On reconnaît ici l’ancienne préfecture italienne. Comparer avec la vue n0 49.

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185. Benghazi, place de l’Université. Après l’indépendance, le palais du gouverneur a été pour quelque temps transformé en siège de la cour royale d’Idriss qui l’a ensuite délaissé pour y installer la première université de Libye. Elle devint par la suite la place Verte de Benghazi. À comparer avec le n0 152.

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187. Benghazi, place de l’Hôtel de Ville. Avant d’être complètement abandonné, l’édifice municipal restait encore l’un

des pôles de l’activité politique pendant les années 50 et 60.

186. Benghazi, place des Forgerons. Par cette place, l’ancienne Piazza dei Ferrari, on pouvait pénétrer dans le souk. Reconstruit comme marché couvert après qu’il eut brûlé en 1922, le souk a conservé son aspect et son activité jusqu’à sa destruction et à sa reconstruction récente.

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Images de la Libye à travers la carte postale

189. Cyrène. L’entrée sur l’esplanade de la fontaine d’Apollon dans les années où, grâce aux Britanniques, le Département des antiquités avait terminé la réorganisation des activités archéologiques longtemps

arrêtées. Ce sont les années où Sandro Stucchi a créé une nouvelle mission italienne.

188. Benghazi, le port. Malgré les grandes transformations qui ont concerné le port de Benghazi tout au long de la première moitié du XXe siècle afin de le rendre accessible aux bateaux de grandes dimensions, on reconnaîtra sur

cette image des années 60 l’édifice de la douane, remontant à l’époque ottomane. Comparer avec la vue n0 21.

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191. Susah. Panorama du versant occidental d’Apollonia. La petite ville a eu beaucoup de mal à retrouver l’importance que lui avait conférée l’administration coloniale.

Autour de l’usine électrique on reconnaît ici les installations militaires à l’abandon.

190. Cyrène. Ce sont les restes du temple de Zeus, monument grandiose de l’époque archaïque grecque, fouillé en 1926 par Giacomo Guidi. L’image le représente

juste avant les longs travaux de restauration qui ont commencé en 1967.

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192. El-Beyda, Sidi Rafa. Image de la mosquée où repose Sidi Rafa, l’un des marabouts les plus vénérés de Cyrénaïque. À el-Beyda s’est forgée la légende de la confrérie Sénoussi :

autour de ce lieu aurait dû se bâtir la nouvelle el-Beyda, capitale de la Libye.

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193. El-Beyda, la bibliothèque de l’université islamique. La création d’une université, la deuxième après celle de Benghazi, était l’un des éléments du projet que le roi Idriss 1er avait conçu pour la nouvelle

capitale. L’édifice domine la partie occidentale de la ville où sont conservés les restes de l’ancienne Balagrai.

194. Derna. Dans la réalité, il s’agit du village Fiorita-Zahra devenu el Lathrun, situé à une quarantaine de km de Derna, que les colons italiens avaient

construit en 1938 à l’intention des populations musulmanes. Ces centres étaient assez peu nombreux et ont été rapidement abandonnés après la guerre.

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Images de la Libye à travers la carte postale

195. Derna, panorama. Cette image aérienne de Derna nous révèle l’aspect verdoyant que la ville cyrénéenne conservait encore jusqu’à l’urbanisation chaotique des dernières décennies et que l’on aperçoit

ici à ses début sur le plateau dans le lotissement à vocation agricole de l’époque italienne.

196. Derna, rue de l’Indépendance. Suivant le cours du wadi dont elle est séparée par le rideau des énormes ficus des jardins publics, la rue aboutit devant la façade de l’ancienne Caisse d’Epargne. Le quartier a conservé son caractère typique des années 40.

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197. Derna, une rue de la vielle ville. La vie dans les rues qui entourent le souk, autrefois habitées par les différentes communautés vivant à Derna : Libyens de

Tripoli, Candiotes, Juifs et Italiens. L’usage de l’anglais s’était installé dans l’après-guerre.

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Images de la Libye à travers la carte postale

199. Sebha. Déjà capitale du Fezzan et important carrefour du trafic caravanier, les Italiens l’avaient dotée après leur retour en 1929 d’une grandiose forteresse, le Forte Elena en l’honneur de la reine d’Italie. Ici le fort après l’occupation française consécutive à la dernière guerre mondiale, d’où la distance en miles avec Paris.

198. Tobrouk, vue générale. Au cours du dernier conflit mondial Tobrouk a subi cinq attaques et autant de contre-attaques qui ont dévasté son aglomération. C’est pourtant Tobrouk que le roi Idriss avait choisi comme lieu de résidence.

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200. Ras Laanouf. L’Arc des Philènes. C’est l’aspect donné à ce grand monument sous la monarchie que nous découvrons sur cette carte postale

datant du début des années 70, juste avant sa démolition. Des vers du poète Ahmed Khieri évoquant la nouvelle destinée de cet arc à la gloire

de la Libye avaient remplacé les mots d’Horace à la gloire de Rome.