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Fichte, Johann Gottlieb (1762-1814). De l'ide d'une guerre
lgitime : trois leons faites Berlin en mai 1813. 1831.
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DE L'IDE
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GUERRELGITIME.
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LYON. IMPR. DE G. KOSSARY,:i KUtMfttT-DOmNtQUtt,!)' 1.
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DE L'IDE
D'UNtt~L
GUERRE LGITIME.
TROIS LEONSFA)TESABEHHN,ENMAPARJ. G.FtCHTE;
TRtDUtTMPAR M.LORTET.
'~Ly~LYON.
LOUtS BABEUF, EDtTEUR,KUE BAtBT-DOMIJttQMt, ? 2.
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NOTICE
SUR FICHTE.
PtusiECRs passages de l'ouvrage dont redonneici ta traduction
semblent crits pour l'poquedans laquelle nous vivons, et
s'appliquent parfai-tement aux vnemensdont nous sommes tmoins.Le
lecteur saisira trop facilement les allusions pourqu'il soit
ncessaire de les indiquer dans une pr-face. Sous ce rapport cet
ouvrage peut tre regardcomme un crit de circonstance.
Je crois cependant qu'il est utile de faire con-natre les autres
travaux de l'auteur, de faire con-natre surtout ce philosophe qui
dans toute sa con-duite ne dmentit pas un seul instant les
principesqu'il avait adopts. On aime suivre dans le coursde sa vie
ce stocien dont l'nergie et la constancefurent toujours en harmonie
avec la svrit de samorale.Jean-Gottliebe Fichte, naquit le !g mai
!~6a
Rammenau prs de Bischonswerda, dans la Haute-1
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Lusace. Son pre le laissa se dvelopper sans con-
trainte il montra ds l'enfance de la facilit tout
saisir, de l'originalit et de la constance dans sesrsolutions.
Son pre tni apprit lire et lui expli-quait les passages de
t'criture sainte bientt itfut charg de faire pour la famille la
lecture des
prires du soir et du matin, et son pre le voyaitdj revtu de la
dignit de pasteur du village.
Un jour ( il avait alors sept ans ) son pre lui
acheta l'Histoire populaire de ~fut svrement puni. H rsolut de
se sparer de
son livre afin de rentrer dans la bonne route. Il le
prit et le lana courageusement dans le ruisseau
qui passait tout pr~s de la maison paternelle.Ce-
pendant quand il vit le pauvre Siegfried emport
par les flots, il ne put s'empcher de pleurer
chaudes larmes. Le pre qui survint alors et auquelt'entant ne
fit pas connatre tes motifsde son action,
punit durement te petit philosophe. Pour la pre-mire fois alors,
Fichte apprit combienles hommes
jugent injustement des actions gnreuses,lors-
qu'ils en ignorent les motifs. Plus tard ileut encore
plusieurs occasions de voir se confirmer cette pre-mire
observation.
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"j
La facult qu'il avait de retenir presque en en-tier les sermons
du pasteur fixa l'attention du baronde Miltitz qui le demanda ses
parents pour lefaire lever avec ses enfants. H fut par ses
soinsplac chez un excellent pasteur du vittage de Nie-dereau.
A treize ans le jeune Fichte entra dans le collgede Schu)pforta.
Plus il avait t libre, plus il sentitde contrainte dans ses
nouvelles relations. Il setrouva seul dans le monde, oblig de
lutter contretoutes sortes d'obstacles. C'est dans ces
circons-tances qu'il faut chercher la raison de la clart etde
l'nergie de sa volont, qui forment le carac-tre essentiel de son
individuaHt~.
Il ne pouvait s'accoutumer la perte de sa liber-t dans cet
antique et sombre couvent. Il ne pou-vait supporter de voir ses
larmes et ses soupirs de-venir un objet de drision. Il rsolut de
fuir et devivre dans la solitude et la Hbert. La lecture deRobinson
lui avait suggre ce projet dont l'excit-tion lui paraissait facile.
I) rpugnait cependant asa franchise de partir furtivement. H
dectara donc son ancien ( les anciens lves taient les patronsdes
plus jeunes) qu'it ne souffrirait pas plus long-temps ses mauvais
traitemens, et cju'Hfuirait. I) semit en route pour Hambourg. En
courant sur lechemin de Naumbonrg, il se ressouvint de la
recom..
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'Vmandation de son pasteur, de ne rien entreprendresans implorer
l'assistance divine. Au sommetd'unebelle colline it se jeta genoux
pour prie Dipu;rtU.songea a ta douteur de ses parens
qu'it.n~e'Mr"tatt plus; son courage l'abandonna. Itr~sotHt
l'instant de retourner sur ses pas, ne fut-ce quepour revoir sa
mre. Conduit devant le recteur, iltu! St un rcit si naf de tout ce
qui lui tait arri-ve que etui-ci, non seulement lui fit grce de
lapunition, mais encore lui accorda ptus de libertet le fit traiter
avec douceur. H se rconciHa enfinavec sa nouvelle position, se
livra srieusement ses travaux et fit des progrs rapides. H
s'taitprocur secrtement les ouvrages satiriques queLessing publiait
alors contre le pasteur Gtze.Cette lecture excita en lui le besoin
d'une libertd'examen indfinie; ce fut pour lui le commence-ment
d'une nouvelle vie intellectuelle.
A dix-huit, ans FIchte se rendit l'universit deJenapouf tudier
la theotogie, parce que tel taitte vu de ses parens et de son pre
adoptif. Lesdoutes que cette tude lui firent concevoir exci-trent
son gnie philosophique. H s'occupa surtoutdu problme de la libert
morale dans ses rapportsavec la ncessit ou avec la providence, et
il sedcida pour l'opinion dsigne sous le nom de d-terminisme. La
lecture de Spinosa et de la rfuta-
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vtidn de~sonsystme par Wotf ne fit que te conSr-mer dans ses
vues! t n'tait cepndantpas satisfaitit tait tbupment par la
solution d'un autre pfoLbtme le sentiment de sa personnalit, de sa
H~-bert. H en fit le fondement de la science, et saphilosophie
devint ainsi la rfutation du spinosisn~ei
Son pre adoptif mourut, et Fichte rduit ses
propres moyens dut s'imposer bien des sacrifices~Cette lutte
contre les obstacles ne fit que fortifiersa volont. Aprs avoir
termin ses tudes acad-
iniques, il vcut pendant quelques annes en qualitde prcepteur
dans diffrentes maisons. ) >
Dans un moment, en t ~88,o il tait sans aincun
moyen de subsister et presque rduit au dsespoir~on lui offrit
une place de prcepteur Zurich. HSemit donc en route pied pour sa
nouvelle destinnation, et fut charg de faire l'ducation des eaaasde
l'aubergiste qui tenait a!ors t'htei de i'Epe.~
C'est Zurichqu'il fit connaissance de M~Rahn;)sa future pouse,
et qu'il se lia avec !e btbreLa-vater il en partit aprs un sjour de
deux anneset chercha, mais en vain, se placer en Ai~magnie.H tudia
la philosop hie de Rant, i) s'attacha'parti-culirement a )a partie
morale, de ce systme Laconscience de la libert du M!
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absolu, qui, rgnant souverainement sur tous !spenchants et sur
toutes les passions, procure i'ame une tranquHiit et unparfait
quiiibre: unetelle thorie lui avait manqu jusque i, tandisqu'il s'y
sentait port pardon caractre..La philo-sophie kantienne, en
rduisant la connaissance dumonde extrieur une simpte apparence, et
nelaissant subsister pour tonte ratit que la libertdu moi, amena
Fichte faire de cette ide,, nonseutement~e principe de sa morale,
maiste centremme de toute sa philosophie. Aussi il crivait cette
poque IlJe crois maintenant de tout moncur ia libert de l'homme, et
je comprendsfort bien prsent que c'est sous cette
conditionseulement que ia vertu est quelque chose et qu'unemorale
est possible. J'ai acquis la conviction quela doctrine de Ja
ncessit de toutes les actionshumaines ne peut tre que funeste la
socit, etque l'immoralit de ce qu'on appelle les classessuprieures
dcoule en grande partie de cettesource. Je suis de pins convaincu
que nous nesommes pas ici-bas pour jouir, mais pour tra?ait!eret
prendre de la peine, que les plaisirs-sont desti-ns nous fortifier
pour des peines nouvelles, quele bonheur ne doit point tre le but
de nos efforts,mais bien le dveloppement de nos facults.
En !ygi il fut obMgd'accepter une place d'ins-
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vi j
tituteur chez un comte, Varsovie, mais ses ma-nires peu soumises
dplurent la comtesse; Il
quitta bientt cette ville et son passage Kni-
gsberg fit la connaissance de Kant. Ce fut l qu'ilcrivit
l'ouvrage qui fit sa rputation (*) et pourlequel il eut beaucoup de
peine trouver un im.-
primeur.En t~g3il revint Zurich, o~i) pousa M"
Rahn. Il ut cette poque la connaissance de Bag-gesen de Fernow
et de Pestalozzi.Pendant son sjour dans cette ville il termina
un ouvrage destin rectifier les jugemensdu publicsur la-
rvolution /M~M~. Il tabHt dans cet ou-vrage (long-temps mis l'index
dans toute l'AHe-magne) qu'il ne peut y avoir de constitution
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vi!jsouBrir, autant qu'i! est en mon pouvoir, que
!sautres~soient des Hommes. Je me contente d'treau niveau des
animaux savants. ~J m'engage&
m'arr&er au degr de culture que j'ai atteint etje force ~ous
ies autres y rester avec moi. Ainsique le castor construit
aujourd'hui comme touslesCastors l'ont fait depuis des sicles;
ainsi quel'abeille dispose sa ceHut commetoutes ceUs~deson espce
i'ont &it depuis des sicles ;~dBtmnous vouions, nous et nos
descendans~ justpt'a~mi!iime gnration, arrter immuablement
notremanire de penser, tablir nos maximes thoriques~politiques et
morales teUes qu'eiiessoht aujour~d'hui. Et une te!te promesse
serait VataM??BjM),homme, tu ne peux prendre cet engagement;
t~tn'as pas le droit de renoncer a ta dignit de'hm~me. Ta promesse
serait contraire a ~a ~usttc'tpar consquent sans va!eur."
H tabMt ensutfe que te droitdefaire des
chan-gemens.appartientgaiement a toutes tes partiesqui !sont
intresses dans ) contrat socia!.M'exa~'
mine tes prrogatives que pourraieut faire v!'6ir
dans~ ces chahgemeMs,les classes p~vHgies, $noMesse et te
cierge. Hs'apptiqHe surtout 'mttren vidence le cohuit qui s'lve
entr id~oitfond sur la raison et celui qui se fonde sur
l'his-toire, mais iL ne~soud pas ta~diCicutt. SouSsce
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rapport son livre. prsente une in~age d'au tant p!us'fidle de
l'poque..
Dans cet c~ H se tnontre le philosophe de !arvotution, 4e
reprsentant des ides qui mettaientis esprits en mouvement. Ann~de
mieux ie fah'-0connatre sous CBrapport, je crois devoir
traduirequelques 'passages de la prface qui prcde cetouvrage sur
ntre t'vbtution.
"Tant~queles hommes ne deviendront pas p! nssages et pfnsj'usts,
tous feurs eCorts pour devenirp)us~henrcu& seront {inutiles.
Une fois chappesdes cachots des despotes ils s'entretueront
nvcc)esdbris de leurs chanes!!