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1 Etude sur la filière et les métiers de l’électronique 1 ère Partie Avril 2010 Etude sur la filière et les métiers de l’électronique 1 ère Partie Dossier final (Avril 2010)
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Etude Electronique Décision

Jan 23, 2023

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Jean Donham
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Page 1: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique 1ère Partie

Dossier final (Avril 2010)

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Sommaire Partie I : introduction sur l’industrie électronique et sa chaine de valeur 4

1. Historique et structure de l‟industrie électronique 4

2. La chaine de valeur 9

2.1 Les équipementiers en Europe et en France 10

2.2 Positionnement des sous-traitants de l‟électronique 12

2.3 Les composants électroniques 16

3. Crise de 2009 et tendance en Europe et en France 29

3.1 Impact de la crise de 2009 sur la production électronique 29

3.2 Structure de la production électronique en Europe et en France 30

3.3 Croissance de la production 2008-2013 par zone 31

3.4 Restructuration en cours en Europe dans la filière des composants 32

Partie II : Analyse de la production électronique européenne et française par secteur 2013-

2020 35

1. Automobile 35

1.1 Périmètre de l‟industrie 35

1.2 Fondamentaux du marché et perspectives 36

1.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la filière 38

2. Aéronautique & Défense 40

2.1 Périmètre de l‟électronique 40

2.2 Fondamentaux du marché et perspectives 41

2.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 43

3. Alimentations et réseaux électriques 45

3.1 Périmètre de l‟électronique 45

3.2 Fondamentaux du marché et perspectives 46

3.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 47

4. Bâtiment intelligent et domotique 48

4.1 Périmètre de l‟électronique 48

4.2 Fondamentaux du marché et perspectives 49

4.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 50

5. Contrôle et systèmes industriels 52

5.1 Périmètre de l‟électronique 52

5.2 Fondamentaux du marché et perspectives 53

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

5.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 54

6. Médical 56

6.1 Périmètre de l‟électronique 56

6.2 Fondamentaux du marché et perspectives 57

6.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 58

7. Energies renouvelables et éclairage 60

7.1 Périmètre de l‟électronique 60

7.2 Fondamentaux du marché et perspectives 61

7.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 62

8. Ferroviaire 64

8.1 Périmètre de l‟électronique 64

8.2 Fondamentaux du marché et perspectives 65

8.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain 66

Partie III : caractérisation des métiers de l’électronique et enjeux 67

1. Grandes fonctions industrielles 69

1.1 Conception 71

1.2 Industrialisation & Test 75

1.3 Production 79

1.4 Maintenance/Réparation 81

2. Type d‟acteur 84

2.1 Architectes systémiers 87

2.2 Equipementiers 90

2.3 Sous-traitants de production 93

2.4 Fabricants de composants 96

2.5 Installateurs 99

Page 4: Etude Electronique Décision

4

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Partie I : introduction sur l’industrie électronique et sa chaine de

valeur

1. Historique et structure de l’industrie électronique

L’électronique est une industrie jeune dont l’origine remonte au sortir de la seconde guerre mondiale. L’innovation est au cœur du dynamisme de l’électronique qui connaît des cycles de croissance parmi les plus forts de l’ensemble des filières industrielles.

Figure 1 Croissance annuelle de la production d’équipement électronique mondiale, 1970-2013

Source DECISION

3 grandes périodes de développement,

L‟industrie électronique a connu jusqu‟à présent 3 grandes périodes de

développement durant lesquelles elle a successivement pénétré des champs

d‟application très distincts.

La première période qui va jusqu‟aux années 80 correspond au développement des

technologies et produits électroniques pour les marchés gouvernementaux, et en

particulier ceux de la défense.

Au cours de la seconde période qui s‟étend des années 80 au milieu des années 90,

l‟électronique pénètre le monde de l‟entreprise pour y apporter des gains de

productivité grâce en particulier au développement de l‟informatique et du contrôle

numérique.

La troisième période dans laquelle nous nous trouvons encore est celle durant laquelle

l‟électronique sert la demande des individus. C‟est l‟ère du téléphone portable, de

l‟informatique personnelle et des lecteurs mp3.

Ces 3 périodes successives illustrent le phénomène de pervasion propre à

l‟électronique et qui peut être assimilé à la pénétration croissante de l‟électronique

dans différents secteurs d‟activité pour y apporter productivité, performance,

nouveaux services, etc.

Ces évolutions successives n‟auraient bien entendu pas été possibles sans les progrès

vertigineux effectués par la filière électronique en termes de miniaturisation, de

performances et de productivité au cours de ces 50 dernières années.

Une industrie

jeune et

dynamique,

pénétrant

progressivement

tous les secteurs

de l‟économie

L‟électronique

est dorénavant

tirée par les

marchés de

masse

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Crise de 2001,

Le passage à la 3ème période de développement, celle des individus, n‟a pas été sans

heurt pour l‟électronique qui a connu sa première crise de croissance en 2001.

En effet, la mauvaise estimation du potentiel de développement des marchés de

masse a conduit les acteurs à surinvestir massivement face à une demande finale qui

n‟était pas aussi importante qu‟escomptée, en particulier dans les pays développés. Le

retournement du marché a frappé sévèrement l‟ensemble de l‟industrie qui n‟a dans

ce contexte eu d‟autre choix que de se tourner vers les marchés qui à l‟époque

présentaient le plus de potentiel eu égard à leur démographie et au taux de

pénétration des équipements électroniques, c‟est à dire les pays émergents et en

particulier la Chine.

Entre 2001 et 2005, la structure de production de l‟industrie électronique a ainsi

profondément évolué et une grande partie des nouveaux investissements de la filière

électronique s‟est localisée en Asie. Durant cette période, la Chine a vu sa part de la

production mondiale d‟équipements électroniques doubler !

Vers un 4ème cycle de croissance : les besoins sociétaux

Comme indiqué précédemment, l‟électronique est une industrie jeune et d‟autres

cycles de croissance continueront de stimuler la filière à l‟avenir. Les 10 prochaines

années pourraient voir l‟émergence d‟une nouvelle période de développement pour

l‟électronique, stimulée par l‟émergence des besoins sociétaux dans le domaine de

l‟environnement, de la sécurité ou de la santé.

L‟électronique jouera un rôle déterminant dans la satisfaction de ces nouveaux besoins

sociétaux et contribuera directement au développement de nouveaux marchés

comme celui du véhicule électrique, de la télésanté ou de la sécurité aéroportuaire

pour ne citer que quelques exemples.

Ces nouveaux marchés sociétaux auront des structures, des cycles et des mécanismes

très proches des premiers marchés gouvernementaux servis par l‟électronique à

l‟origine. Ceci pourrait être une opportunité supplémentaire pour les filières

électroniques des pays développés soumises depuis de nombreuses années à la

concurrence des pays émergents.

Les nouveaux

besoins

sociétaux offrent

des perspectives

de croissance

considérables

pour les acteurs.

Page 6: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

La production d‟équipements électroniques représente en 2008 1140 milliards d‟euros

(approximativement 3 fois les revenus du transport aérien mondial à titre de

comparaison).

Figure 2 Ventilation de la production électronique mondiale par secteur et par région,

2008

Source DECISION

En première lecture, on peut constater qu‟approximativement 50% de cette

production est concentrée dans les secteurs Informatique et Télécoms communément

appelés TIC (Technologies de l‟Information et de la Communication).

Ces deux secteurs sont les plus emblématiques de la globalisation de l‟industrie

électronique avec une standardisation très développée et une concentration des

acteurs importante pour servir une demande de plus en plus globale.

3ème secteur débouché en terme de valeur, le secteur Industriel&Médical est

beaucoup moins visible que les précédents et ne répond pas aux mêmes logiques. On

y retrouve les équipements électroniques embarqués dans les trains, les bateaux, les

machines-outils, etc. avec des marchés beaucoup plus fragmentés, et des productions

en plus petites séries.

D‟un point de vue régional, plus de 50% de la production électronique est dorénavant

localisée en Asie, la Chine étant la première zone de production d‟équipements

électroniques avec 26% de la production mondiale.

Plus surprenant, c‟est l‟Europe avec 22% de la production électronique mondiale qui

occupe le 2ème rang, en raison d‟une forte spécialisation dans les télécoms et surtout

dans le secteur industriel&médical.

Europe

22%

Amérique du

Nord

18%

Japon

15%

Chine

26%

Asie Pacifique

16%

Reste du

Monde 3% Audio & vidéo

15%

Electro-

ménager

6%

Informatique

25%

Télécoms

21%

Aéronautique

& défense

7%

Automobile

8%

Industriel &

médical

18%

22 % des

équipements

électroniques

sont toujours

produits en

Europe.

Page 7: Etude Electronique Décision

7

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

La chaîne de valeur de l‟industrie électronique peut être en première approche

décomposée en 2 grandes catégories d‟acteurs : les producteurs de composants

électroniques et les producteurs d‟équipements électroniques.

Les 1140 milliards d‟euros correspondant à la production annuelle d‟équipement

électronique se répartissent ainsi de la manière suivante :

Figure 3 Principaux jalons de la chaine de valeur électronique

Source DECISION

L‟ensemble des composants électroniques peut être segmenté en trois grands marchés

correspondant chacun à des savoir-faire et des logiques industrielles sensiblement

différentes :

Les semi-conducteurs (circuits intégrés) : la principale famille tant en terme de

volume d‟activité que d‟innovation. Ce sont dans les circuits intégrés que se

concentre l‟intelligence des systèmes électroniques.

Les composants d‟interconnexions : connecteurs, circuits imprimés, etc. Ils

servent à interconnecter et faire transiter les signaux électriques entre les

différents composants.

Les composants passifs : regroupe un large panel de technologie et de savoir-

faire (condensateurs, composants magnétiques, résistances). Ces composants

permettent d‟agir sur le signal électrique lui-même pour en modifier les

caractéristiques (stockage d‟énergie, filtrage, etc.)

Une fois les composants produits, ils doivent être assemblés et interconnectés sur une

carte électronique, qui elle-même va être assemblée avec d‟autres cartes et/ou mise

en boîtier pour réaliser un équipement.

Les fabricants de

composants et

d‟équipement se

partagent

l‟essentiel de la

valeur ajoutée

industrielle.

Page 8: Etude Electronique Décision

8

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Ces opérations industrielles sont réalisées par deux catégories d‟acteurs :

Les équipementiers : ils réalisent en plus de la production d‟autres tâches

comme le développement des produits et leur commercialisation. Les

équipementiers détiennent la marque des produits (Hewlett Packard, Sony,

etc.)

Les sous-traitants de production : ce sont des acteurs spécialisés dans le

report de composants sur les cartes. Ils peuvent également réaliser le

développement des équipements dans certains secteurs.

Contrairement à certaines idées reçues, la production d‟équipements électroniques

sous-traitée ne représente que 20% de l‟ensemble de la production d‟équipement

électronique dans le monde et les équipementiers occupent une place

prépondérante dans la filière électronique. L‟électronique n‟est pas morte en Europe !

La sous-

traitance de

production

représente

20% de la

production

électronique

mondiale

Page 9: Etude Electronique Décision

9

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2. La chaine de valeur

Compte tenu du phénomène de pervasion qui conduit l‟électronique à s‟adapter

continuellement à différents contextes d‟application, les équipements électroniques

recouvrent aujourd‟hui différents types de produits allant d‟un téléphone mobile à un

variateur de vitesse industriel en passant par le contrôle-moteur d‟une voiture de

tourisme. Les équipements électroniques peuvent ainsi être catégorisés selon la

volumétrie des marchés concernés et la typologie des clients ciblés.

En première analyse on distinguera les marchés de masse correspondant à de forts

volumes de production pour les besoins des consommateurs des marchés

professionnels correspondant à des volumes plus faibles pour la demande des

entreprises ou des institutionnels.

Les réalités industrielles recouvertes par cette classification sont en effet très différentes

pour les acteurs de la filière électronique.

Dans les marchés de masse, les industriels devront satisfaire aux exigences suivantes :

Recherche d‟économies d‟échelles

Importance de l‟investissement productif

Couverture géographique mondiale et présence industrielle en zone low cost

Réactivité industrielle, tant au niveau de l‟introduction de nouveaux produits

(Time to Market) que de leur disponibilité en grand volume (Time to Volume)

Dans les marchés professionnels, les contraintes des industriels de l‟électronique sont de

toute autre nature :

Valeur ajoutée essentiellement liée à l‟activité d‟intégration

Flexibilité industrielle nécessaire sur de petites et moyennes séries

Poids important du service associé à la vente de l‟équipement

Comme indiqué précédemment, la crise de 2001 a marqué un tournant dans

l‟organisation industrielle de la filière électronique, accélérant le phénomène de

transition de la production vers les pays émergents pour servir une demande

exponentielle et réduire les coûts de production.

Cette transition a néanmoins été essentiellement effectuée dans le domaine des

marchés de masse. A titre d‟illustration, la France était en 1999 parmi les 3 principaux

pays producteurs de téléphones mobiles dans le monde et n‟en produit plus aucun

dorénavant !

Les marchés professionnels de l‟électronique exigent en revanche une production plus

proche du client final pour les raisons évoquées plus haut.

L‟électronique n‟est pas morte en Europe depuis la crise de 2001, la production

électronique en Europe reste dynamique dans les secteurs professionnels !

Dans l‟analyse

de la filière

industrielle, une

distinction doit

être faite entre

marchés de

masse et

marchés

professionnels.

Page 10: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 4 Spécialisation du mix de production électronique par zone, 2008

Source DECISION

Cette spécialisation de l‟électronique européenne sur les marchés professionnels a des

implications différentes en Europe pour les acteurs de la chaine de valeur.

2.1 Les équipementiers en Europe et en France

On peut distinguer 5 étapes dans la réalisation d‟un équipement électronique comme

illustré dans le graphique suivant :

Figure 5 Principales étapes de valeur ajoutée

Ce sont historiquement les équipementiers de l‟électronique qui sont en charge de la

conduite de ces différentes étapes industrielles bien que le degré d‟intégration

industriel puisse sensiblement évoluer d‟un secteur à l‟autre ou d‟un acteur à l‟autre.

Les principaux équipementiers électroniques présents en Europe sont indiqués dans la

figure suivante par secteur d‟application. On notera une forte dominance des

équipementiers positionnés sur les secteurs professionnels de l‟électronique

La crise de 2001 a

conduit à une

spécialisation de

l‟Europe sur les

marchés

professionnels de

l‟électronique.

Page 11: Etude Electronique Décision

11

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

(aéronautique défense, industriel et médical, automobile), en accord avec la structure

de production précédemment évoquée.

Figure 6 Principaux équipementiers électroniques en Europe

La même photographie des acteurs au niveau France montre une répartition par

secteur relativement similaire à l‟exception du secteur aéronautique défense qui est

particulièrement représenté.

Figure 7 Principaux équipementiers électroniques en France

Les équipementiers qui produisent en France sont ainsi, comme au niveau européen,

essentiellement positionnés sur les marchés de l‟électronique embarquée1 et des

1 En référence à l‟électronique utilisée dans des environnements contraints en particulier dans les plates-

formes de transport (avion, bateau, train, voiture, etc.)

Electro Ménager

Bosch-Siemens

Electrolux Fagor

Indesit

SEB

Aéronautique Défense

Dassault Aviation

EADS Finmeccanica

Liebherr Aerospace

Oerlikon

Rolls-Royce

Safran Thales

Audio Vidéo

Philips

TomTom

Informatique

Bull

Logitech Medion

Télécommunications

Alcatel-Lucent

Ericsson Nokia

Automobile

Autoliv

Beru Continental

Faurecia

Hella

Magneti Marelli

R.Bosch SNR

Valeo

ZF

Industriel et Médical

ABB

ASML CGG Veritas

Danfoss

Fresenius

Fugro

Gamesa Getinge

Invensys

Johnson Control

Kone

Legrand Liebherr

MAN

Philips

Q-Cells

Schneider Electric Schindler

Smiths Group

Solarworl

SKF Sorin

Siemens

Robert Bosch

Rhode & Schwarz

Wartsila

Audio Vidéo

Archos Informatique

Bull

LaCie Gemalto

Ingenico

Télécommunications

Alcatel-Lucent

Nexans Sagem Communications

Aéronautique Défense

Airbus

Astrium Dassault Aviation

DCNS

Eurocopter

Latécoère

Liebherr Aerospace (All) MBDA

Nexter

Safran

Thales

Zodiac Automobile

Actia

Autoliv (Suè) Continental (All)

Faurecia

Michelin

R.Bosch (All)

Valéo Visteon (USA)

Faiveley

GE Healthcare (USA)

Johnson Control Landys & Gyr

Legrand

Lenze (CH)

Parkeon

Leroy-Somer Otis (USA)

Saft

Schlumberger

Schneider Electric Sercel

Siemens (All)

Somfy

ThyssenKrupp (All)

Electro Ménager

Electrolux (Suè)

Fagor-Brandt (Esp) Seb

Whirlpool (USA)

Industriel et Médical

Alstom

Actaris Areva T&D

Atlantic

Bombardier (Can)

Chauvin Arnoux

Clemessy Delta Dore

Ela Medical (It)

Les

équipementiers

des marchés

professionnels

dominent le

paysage industriel

en Europe et en

France.

Page 12: Etude Electronique Décision

12

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

applications industrielles comme les équipements basse tension, la variation de vitesse

ou les automatismes.

Dans d‟autres secteurs plus orientés vers les marchés de masse, les équipementiers

présents en France se sont séparés de leurs sites de production et ont recentré leurs

activités en France sur des fonctions de design et d‟intégration. C‟est en particulier le

cas pour les équipementiers des secteurs télécoms, informatique et audio-vidéo.

2.2 Positionnement des sous-traitants de l’électronique

Comme évoqué précédemment, les degrés d‟intégration industrielle peuvent

sensiblement varier d‟un acteur à l‟autre ce qui donne lieu à la mise en place de

différents modèles de sous-traitance dans lesquels l‟équipementier délègue une

partie plus ou moins importante de la valeur ajoutée à un acteur spécialisé.

Figure 8 Les différents modèles de sous-traitance électronique

1: Electronic Manufacturing Services (sous-traitance de production)

2: Original Design Manufacturer (sous-traitance de production et de design)

Marketing Conception Industrialisation Fabrication Commercialisation

ODM2

EMS1

Modèle 3

« conception

sous-traitée »

Modèle 4 ODM

Modèle 2 « production sous-traitée »

Modèle 1 « intégré »: L’équipementier contrôle toute la chaine de valeur

Page 13: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Avant 1980, la sous-traitance électronique était organisée entre :

La sous-traitance de spécialité, destinée à mettre en œuvre des techniques

de production spécifiques n‟étant pas maitrisées en interne par les

équipementiers.

La sous-traitance de capacité, destinée à aider temporairement les

équipementiers faisant face à une brusque augmentation de la demande en

leur apportant des capacités additionnels de production.

Après 1980, de nouveaux business models sont apparus et ont conduit au

développement des leaders actuels de la sous-traitance électronique mondiale :

C‟est l‟époque de l‟émergence des Electronic Manufacturing Services (EMS),

principalement aux USA, fournissant non seulement des capacités de

production mais aussi une palette de services additionnelle comme la gestion

des approvisionnements, des achats, etc.). Parmi les principaux acteurs

actuels ayant adopté ce modèle de développement, on peut citer Jabil

Circuits (1966), Foxconn (1974), Solectron (1977), Sanmina (1980), Elcoteq

(1980) ou Flextronics (1990).

Les Original Design Manufacturers (ODM) se sont également développés à

cette époque, majoritairement à Taiwan. Comparativement aux EMS, les

ODM offrent aux équipementiers des services de conception en plus de la

fabrication des équipements. Les acteurs mondiaux majeurs sont Lite-ON

(1975), Inventec (1975), Compal (1984), Quanta (1988), etc.

Aujourd‟hui les EMS et les ODMs représentent ensemble 20% de la production

d‟équipement électronique dans le monde. Ce ratio est néanmoins beaucoup plus

élevé si l‟on prend en compte uniquement les marchés de masse, de l‟ordre de 35%.

En effet, les pressions au développement de la sous-traitance sont beaucoup plus

fortes pour les équipementiers positionnés sur ce type de marché.

Dans les pays développés où les équipementiers se spécialisent sur les marchés

professionnels de l‟électronique, la sous-traitance de production se développe

néanmoins de façon dynamique. Contrairement aux marchés de masse, les sous-

traitants positionnés sur les marchés professionnels sont des acteurs de taille moyenne

ayant souvent des logiques de marchés nationaux ou régionaux.

Figure 9 Principaux sous-traitants de production par zone

La spécialisation

européenne

dans les

marchés

professionnels

s‟observe

également chez

les sous-traitants

de production

électronique.

Top 10 EMS français (effectif 2007)

Asteel Flash (3200 pers)

Eolane (1100)

Cofidur (665)

Lacroix Electronique (1400)*

NCF (761)

Tronico (350)

Selha (500)

Novatech (420)

Thales Microelectronics (490)

Adetel (450)

CA = 2 milliards $

= 20% de la sous-traitance européenne

* avec PrehTronic

Top 10 EMS mondiaux

Foxconn

Flextronics

Jabil Circuits

Sanmina-SCI

Celestica

Elcoteq

Benchmark

Venture

USI

Plexus

CA = 130 milliards $

Top 10 EMS européens

Elcoteq

Zollner Elektronik

Asteel Flash

Videoton

Enics

TT Electronics

Partnertech

Neways Electronics

Scanfil

Elektonic Network

CA = 10 milliards $

= 8% de la sous-traitance

mondiale

Page 14: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Tout comme les équipementiers, les sous-traitants de l‟électronique adopteront des

organisations industrielles distinctes selon qu‟ils adressent les marchés de masse ou les

marchés professionnels de l‟électronique :

Foxconn, 1er sous-traitant mondial réalise les 4/5 de son activité en Chine et

totalise 550 000 employés et produit, entre autre, l‟iphone d‟Apple,

Adetel, sous-traitant français, compte 450 personnes et réalise 95% de son

activité en France dans les domaines de l‟électronique embarquée en

environnement sévère pour des clients comme Thales ou Safran,

Page 15: Etude Electronique Décision

15

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Point sur la sous-traitance électronique française :

De 2000 à 2001 :

La France est encore le principal fabricant de téléphones portables en Europe au

moment où la crise se déclenche avec plusieurs sites de production majeurs comme

Philips au Mans, Solectron à Bordeaux, Alcatel puis Flextronics à Laval, Flextronics à

Lunéville et à Illkirch, Sagem à Fougères, Mitsubishi à Rennes. La crise a pour effet

immédiat une chute de la production de téléphones portables et d‟infrastructures.

Les autres secteurs sont en revanche plus dynamiques : informatique d‟entreprise,

automobile et aéronautique / défense, ferroviaire et médical.

A cette époque, les principaux EMS actifs en France sont Solectron et Flextronics dans

les Télécoms et Sanmina-SCI surtout dans l‟Informatique. La sous-traitance locale est

éparpillée et les acteurs les plus importants aujourd‟hui comme Asteel ou Lacroix

Electronique ne dépassent pas 50 millions d‟euros de Chiffre d‟Affaires. Il n‟y a pas de

concurrence frontale entre les grands EMS internationaux et les sous-traitants locaux.

De 2002 à 2005 :

Dès la fin de 2001, puis en 2002, la conjonction de l‟explosion de la téléphonie

portable et la crise profonde du marché des infrastructures de radiotéléphonie

mobiles vont réduire drastiquement la production française dans ces deux domaines

ce qui se traduira par une série de transferts de production ou de fermetures d‟usines.

Ce mouvement va continuer les années suivantes.

A une moindre échelle, le schéma est le même dans le secteur Informatique.

Parmi les 3 grands EMS internationaux précités, Solectron s‟est séparé des usines de

Longuenesse, Douarnenez et Pont de Buis, Flextronics de Lunéville, Illkirch et Laval et

Sanmina-SCI de Grenoble. En revanche, Jabil Circuits arrive en France avec deux sites

à Meung sur Loire et Brest.

Les sous-traitants et EMS locaux se sont eux bien développés, parfois en reprenant des

sites aux EMS mondiaux (Novatech à Lannion et Pont de Buis, Asteel à Douarnenez),

mais surtout en développant leur activité dans les marchés professionnels qui

continuent de bien se porter.

Depuis 2005 :

Les conditions d‟investissement en Asie sont les plus favorables au Monde et

l‟ensemble des grands EMS a dorénavant quitté le territoire français.

Les sous-traitants nationaux s‟internationalisent quant à eux (Asteel, Lacroix, Eolane,

etc.) et ont su rester dynamiques, portés par les besoins en électronique des marchés

professionnels.

En 2009 cependant, toutes les catégories d'acteurs souffrent de la crise.

Si les grands

sous-traitants

ont fermé leurs

sites en France,

les PME du

secteur sont

dynamiques,

portées par la

demande des

secteurs

professionnels.

Page 16: Etude Electronique Décision

16

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.3 Les composants électroniques

Les composants électroniques peuvent être regroupés en 2 grandes familles selon

leurs fonctions au sein des équipements et les technologies mises en œuvres :

composants semi-conducteurs : en charge de fournir les capacités de

transmission et de calcul,

composants passifs et d‟interconnexion : en charge de mettre en forme le

signal et d‟interconnecter les composants entre eux

Ces 2 grandes familles se répartissent l‟ensemble du marché des composants

électroniques en approximativement 2/3 pour les semi-conducteurs et 1/3 pour les

composants passifs et d‟interconnexion.

2.3.1 Les semi-conducteurs

C‟est essentiellement dans les semi-conducteurs (également appelés circuits intégrés)

que réside l‟intelligence des équipements électroniques et c‟est encore

principalement grâce aux semi-conducteurs que les équipements électroniques ont

pu enrichir leur fonctionnalités tout en maintenant voire en réduisant leurs coûts.

Cette caractéristique tout à fait singulière provient de la Loi de Moore, du nom du

cofondateur de la société Intel, qui a prédit dès 1965 le doublement du nombre de

transistor pouvant être intégrés dans une même surface de circuit intégré tous les ans.

Depuis lors, l‟industrie du semi-conducteur a suivi cette loi empirique, au prix d‟efforts

massifs en R&D de façon à poursuivre l‟effort de miniaturisation comme en témoigne

la croissance exponentielle du nombre de transistors intégrés au sein d‟un micro-

processeur Intel.

Figure 10 Loi de Moore

Source Intel

La

miniaturisation

est

historiquement

le moteur de la

croissance de

l‟industrie du

semi-

conducteur.

Page 17: Etude Electronique Décision

17

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les méthodes de production des semi-conducteurs ont ainsi permis de réduire les

dimensions critiques du transistor élémentaire (élément de base de toute

l‟électronique) et qui atteignent désormais des niveaux de miniaturisation jamais

atteints par aucun autre processus industriel de production (travail à l‟échelle du

nanomètre soit 10-9 mètres), qui plus est sur des volumes de production considérables

de l‟ordre de plusieurs milliards de pièces par an.

Cette course à l‟innovation et à la compétitivité, couplée au rôle central joué par

l‟industrie du semi-conducteur au sein de l‟ensemble de la filière électronique se

traduit par des cycles de croissance du marché extrêmement marqués.

Figure 11 Cycle de croissance de l’industrie du semiconducteur

Source WSTS

Ces cycles correspondent aux phases d‟investissement/amortissement des acteurs qui

attendent la saturation des nouvelles capacités de production et la pénurie de l‟offre

pour déclencher une nouvelle phase d‟investissement toujours plus couteuse que la

précédente.

Le marché du semiconducteur est donc marqué par l‟enchainement des nouvelles

générations de circuits permettant d‟intégrer plus de transistor dans une même

surface de silicium et/ou permettant de produire plus de composants en parallèle

grâce à l‟emploi de substrat semiconducteur de plus en plus grands (jusqu‟à 300mm

de diamètre dans les usines de dernières générations).

Cette innovation à un prix qui se traduit dans les coûts engendrés par la construction

des nouvelles usines d‟une part (liés à la taille des transistors et des substrats

employés),

...et de sa

volatilité !

Page 18: Etude Electronique Décision

18

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 12 Evolution des investissements par génération technologique

Source STMicroelectronics, CATRENE, 2008

et dans les coûts liés au développement de nouveaux circuits intégrés d‟autre part

(liés au nombre de transistors intégrés au sein des circuits intégrés).

Figure 13 Evolution de la complexité des circuits et des coûts de développement

Source Thales, Rapport Saunier, 2008

Bien entendu, cette intensité capitalistique couplée à une forte pression

concurrentielle tend à faire évoluer la structure du marché mondial du semi-

conducteur.

Le graphique suivant représente la ventilation du marché annuel du semiconducteur

par zone de consommation (c-a-d correspondant au lieu d‟intégration finale du

circuit intégré dans l‟équipement électronique), en tenant compte de la localisation

du siège social de l‟entreprise et finalement en prenant comme critère la localisation

de la production.

Figure 14 Structure de l’industrie du semiconducteur

Source WSTS, STMicroelectronics, CATRENE, 2008

Les coûts

engendrés par

cette activité

industrielle sont

énormes !

Page 19: Etude Electronique Décision

19

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

La structure de la consommation indique une prédominance de la zone Asie,

cohérente avec la structure de production régionale des équipements électroniques.

S‟agissant de la structure par siège social, on constate la prédominance des sociétés

américaines et asiatiques dans le marché mondial, les sociétés européennes ne

représentant que 11% du marché mondial.

Finalement, s‟agissant de la localisation de la production des circuits intégrés, l‟Asie

représente à nouveau 50% de la production mondiale alors que l‟Europe ne

représente que 11%, bien en deçà de sa consommation évaluée à 16% du marché

mondial.

Figure 15 Répartition des capacités de production en Europe

Source World Fab Watch

L‟industrie du semi-conducteur tend à se concentrer géographiquement comme

l‟illustre le développement de clusters industriels dans lesquels les différents acteurs de

la chaine de valeur (fabricants de circuits intégrés, fournisseurs, utilisateurs, centres de

recherche, universités, etc.) se regroupent et concentrent leurs investissements et leurs

efforts de R&D.

Actuellement, l‟Europe dispose de 2 clusters ayant une dimension mondiale

respectivement à Crolles dans la région de Grenoble et à Dresde en ex Allemagne

de l‟Est. Ces deux clusters se sont naturellement constitués autour des principaux sites

de production des 2 leaders européens, STMicroelectronics et Infineon.

Dans les composants semi-conducteurs comme dans d‟autres maillons de la filière

électronique, il existe un lien étroit entre les activités de développement et les

activités de production.

Plusieurs études ont été conduites au sein de ces clusters de manière à déterminer

l‟impact des sites de production à l‟état de l‟art sur l‟emploi local. Les rapports

…et influencent

les choix

d‟investissement

au bénéfice de

l‟Asie !

Des clusters se

forment au

niveau mondial, y

compris en

Europe,

concentrant les

investissements

de la filière.

Page 20: Etude Electronique Décision

20

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

conduits à Crolles sur le site de STMicroelectronics mais également à Dresde sur le site

d‟Infineon convergent sur un effet de levier de 1 à 6 entre les emplois directs et les

emplois indirects générés par l‟activité industrielle au sein du cluster.

L‟importance de cet effet de levier s‟explique en grande partie par les spécificités du

processus industriel et l‟intensité capitalistique de l‟industrie qui incite à la coopération

entre acteurs de la chaine de valeur (phénomène d‟attractivité industrielle)

Le graphique suivant est tiré d‟une étude réalisée en 2007 sur le site de Crolles. Il

détaille la structure de l‟effet de levier et permet de démontrer que malgré le niveau

très élevé de technicité de la filière semi-conducteur, 40% des emplois induits

concernent des niveaux de qualification du second degré :

Figure 16 Effet de levier sur l’emploi d’un cluster du semiconducteur

Source Genthon Consultant, Reverdy

La présence de ces 2 clusters à dimension mondiale en Europe ne saurait pourtant

masquer les problèmes de compétitivité dont souffre l‟Europe dans le domaine du

semi-conducteur et qui sont principalement liés aux conditions d‟investissement

particulièrement avantageuses offertes dans certaines régions du Monde.

L‟industrie des semi-conducteurs est en effet massivement supportée par les

gouvernements en raison de son caractère stratégique, qui n‟hésitent pas à octroyer

aux industriels du secteur des conditions d‟investissement particulièrement favorables

(subventions, taxes, coût du crédit et conditions d‟amortissement, etc.) avec en

retour un impact très significatif sur le coût de revient des circuits et donc sur la marge

opérationnelle des fabricants.

C‟est en particulier en Asie (Taiwan, Singapour, Chine) que les conditions

d‟investissement sont les plus favorables ce qui explique en grande partie que les

nouveaux investissements de production se localisent dans cette région et que la part

de l‟Europe dans la production mondiale de circuits intégrés décroit mécaniquement

depuis plusieurs années (de 15% à 11% de la production mondiale entre 2000 et 2007).

Source : Gartner consultant, Reverdy

Ratio multiplicateur : 1 à 6

Nombre d’emplois total généré en France = 26 750

Effets induits sur

l’emploi local

Total des emplois

à Crolles

Emploi indirect chez les

fournisseurs, R&D, etc

4 415

3 835

9 500

10 000 Effets induits sur

l’emploi hors de

la région

4 415

+

+

+

=

Qualification

des emplois induits

Second degré : 40%

Université Bac+2 : 30%

Université Bac +3 : 30%

L‟activité

industrielle de ces

pôles de

compétence

génère un effet

multiplicateur sur

l‟emploi, et pour

tous les profils de

formation.

L‟industrie du

semi-

conducteur est

une industrie de

souveraineté,

massivement

supportée par

les pouvoirs

publics à

travers le

Monde.

Page 21: Etude Electronique Décision

21

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Dans le même temps, la part de l‟Asie (hors Japon) est quant à elle passée de 29% à

49% de la production mondiale.

En 2007 l‟Asie totalisait à elle seule 47% des investissements productifs contre

seulement 7,6% pour l‟Europe.

Figure 17 Classement des fabricants de semiconducteur dans le Monde

Source ISuppli, Mars 2009

On constate la prédominance des sociétés Japonaises et Américaines dans ce

classement et la perte de vitesse des sociétés européennes à l‟exception de

STMicroelectronics qui se maintient dans les 5 premiers acteurs mondiaux.

Ce tableau laisse également apparaître différents types d‟acteurs dans le

classement : les IDM (Integrated Design Manufacturers) qui disposent de capacités

de développement de circuit et de production en interne qui leur confèrent une

certaine autonomie industrielle et les fabless (fabricants sans usines) qui se sont

développés au cours de ces 10 dernières années et ne disposent que des capacités

de développement des circuits intégrés, la production étant confiée à des acteurs

spécialistes qu‟on appelle les fondeurs.

Pour compléter la typologie des acteurs intervenant dans le processus de production

des circuits intégrés, on pourrait également intégrer les fournisseurs d‟outils de

Conception Assistée par Ordinateur qui occupent un rôle central dans le processus

de développement des circuits ainsi que les fournisseurs de matière et d‟équipements

de production qui sont également spécifiques à la filière du semi-conducteur.

Le graphique suivant indique la structure des revenus des différentes catégories

#2007 #2008 société Type Origine CA2008

(Md! )

% %total

1 1 Intel IDM USA 24 647 -0,7% 13,2%

2 2 Samsung Electronics IDM Corée 12 337 -14,2% 6,6%

4 3 Toshiba IDM Japon 8 088 -9,1% 4,3%

3 4 Texas Instruments IDM USA 8 079 -9,8% 4,3%

5 5 STMicroelectronics IDM France-Italie 7 536 3,3% 4,0%

8 6 Renesas Technology IDM Japon 5 122 -12,3% 2,8%

7 7 Sony IDM Japon 5 073 -13,7% 2,7%

13 8 Qualcomm* fabless USA 4 728 15,3% 2,5%

6 9 Hynix IDM Corée 4 396 -33,4% 2,4%

9 10 Infineon Technologies IDM Allemagne 4 346 -4,0% 2,3%

12 11 NEC Ekectronics IDM Japon 4 253 1,5% 2,3%

10 12 AMD* fabless USA 3 982 -7,8% 2,1%

14 13 Freescale IDM USA 3 601 -6,3% 1,9%

19 14 Broadcom* fabless USA 3 389 23,9% 1,8%

17 15 Panasonic Corporation IDM Japon 3 265 15,3% 1,8%

15 16 Micron Technology IDM USA 3 237 -8,9% 1,7%

11 17 NXP IDM Hollande 2 960 -29,4% 1,6%

21 18 Sharp Electronics IDM Japon 2 688 8,3% 1,4%

18 19 Elpida Memory IDM Japon 2 627 -6,2% 1,4%

25 20 Rohm IDM Japon 2 444 27,2% 1,3%

Source Isuppli Mars 2009

L‟intensité

capitalistique de

l‟industrie du semi-

conducteur a

conduit à une

spécialisation des

modèles industriels

au sein de la

chaine de valeur.

Page 22: Etude Electronique Décision

22

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

d‟acteurs.

Figure 18 Distribution des revenus dans la filière semi-conducteur en 2008

Source ESIA, EDA Consortium, WSTS, ICInsight, Global Semiconductor Alliance

Point sur les principaux acteurs de la filière :

Les IDMs :

Ce sont les acteurs historiques de l‟industrie du semi-conducteur intégrant à la fois le

développement des circuits et les usines de production (70 à 90% de la production

effectuée en interne selon les acteurs). Historiquement dominant dans la filière, leur

position est de plus en plus concurrencée par de nouveaux acteurs spécialistes.

Les IDMs investissent de l‟ordre de 18% de leur CA en R&D.

Les fabless :

Aussi appelées Design House, ce sont les spécialistes de la conception de circuit sans

capacité de production. Ces entreprises sont généralement spécialisées sur une

fonction et/ou un marché générant de gros volumes (circuits de transmission sans fil

ou l‟informatique). Elles investissent 25% de leur CA en R&D et bénéficient ainsi d‟une

meilleure réactivité sur leur marché tout en ayant recours aux fonderies pour les

activités de production.

46% des fabless sont aux USA, 38% en Asie et seulement 11% en Europe. Les leaders

sont Qualcomm, Broadcom, Nvidia, SanDisk, Marvell, LSI.

Les fonderies:

Ce sont les spécialistes de la production de semi-conducteurs. Elles sont localisées en

Asie (en particulier Taiwan) en raison de l‟avantage compétitif que cette région

procure compte tenu de la taille des investissements nécessaire.

Les leaders sont TSMC, UMC, Chartered, SMIC, TSMC représentant près de 50% du

marché à lui tout seul.

Les fonderies investissement dans leur outil de production près de 25% de leurs revenus

et bénéficient d‟une organisation ultra-flexible, facilitant les changements de produits

rapides sur les lignes pour maximiser les économies d‟échelles.

Page 23: Etude Electronique Décision

23

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Leur business model est basé sur un nombre élevé de clients et de grands volumes,

permettant de faire monter en charge plus rapidement les équipements et le niveau

de rendement des usines.

Principaux enjeux de la filière semi-conducteur au niveau mondial :

Mutualisation des coûts de R&D :

Rares sont les acteurs dans la filière à même de pouvoir supporter seuls l‟inflation des

coûts de R&D pour les nouvelles générations de circuits intégrés.

Par voie de conséquence, les acteurs sont contraints de se regrouper au sein

d‟alliances R&D stratégiques de manière à mutualiser ces efforts.

Figure 19 Principes des alliances technologiques au sein de la filière semiconducteur

2 alliances se sont développées dans le monde sur ce modèle autour d‟IBM aux USA

et du fondeur TSMC à Taiwan. Les grands acteurs du semi-conducteur en Europe ont

rejoint l‟alliance IBM.

More Moore et More than Moore :

Les IDMs sont à l‟heure actuelle confrontés à des choix stratégiques importants face à

l‟explosion des coûts et à la pression concurrentielle exacerbée sur des marchés en

plus faible croissance que par le passé. 2 options se présentent à eux :

More Moore : Continuer sur la tendance historique de l‟industrie basée sur la

miniaturisation des procédés de production et l‟augmentation du nombre de

transistor par circuit (modèle Intel, Samsung, etc.).

More than Moore : Déléguer la production des technologies les plus avancées aux

fondeurs et concentrer l‟investissement R&D sur des circuits de plus faibles volumes et

de plus forte valeur ajoutée, mariant à la fois des technologies numériques et

analogiques et où l‟intégration peut être réalisée au sein d‟un boitier et non plus d‟un

seul circuit.

La taille des

investissements

nécessaires au

développement

des nouvelles

technologies de

production

pousse les

acteurs à se

regrouper.

En parallèle des

progrès de

miniaturisation

(More Moore)

d‟autres modèles

d‟innovation sont

portés par

certains acteurs

en particulier aux

USA et en Europe

(More than

Moore).

Page 24: Etude Electronique Décision

24

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Ces circuits intégrés peuvent être réalisés et assemblés dans des sites de production

et avec des procédés déjà amortis, modifiant profondément les modèles de

développement des fabricants. Certains acteurs importants dans la filière comme

Texas Instruments ont résolument adopté cette approche qui se traduit par une

augmentation significative des relations avec les fondeurs sur les technologies les plus

avancées.

Page 25: Etude Electronique Décision

25

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.3.2 Composants passifs et d’interconnexion

A la différence de l‟industrie des semi-conducteurs qui est caractérisée par une

certaine homogénéité dans les process industriels employés, les composants passifs et

d‟interconnexion correspondent quant à eux à des process industriels non

homogènes. La population des acteurs fabricants est donc très différente d‟un type

de composant à l‟autre et reflète cette variété.

Cet ensemble hétérogène représente au niveau mondial approximativement 1/3 du

marché global des composants soit 110 milliards d‟euros au niveau mondial et une

consommation européenne d‟environ 25 milliards d‟euros, structurée de la façon

suivante en 8 grands types de composants.

Composants d‟interconnexion :

circuits imprimés

connecteurs

MCM, hybrides

Composants passifs :

Composants magnétiques

Condensateurs

Résistances

Filtres

A ces 7 principales premières familles on peut ajouter les composants d‟interface que

sont les commutateurs, interrupteurs et claviers.

Figure 20 Répartition du marché mondial des composants passifs et d’interconnexion,

2008

Source DECISION

Deux types de composants totalisent ainsi plus de la moitié du marché à eux seuls, les

circuits imprimés avec un marché européen de 6,9 milliards d‟euros et les

connecteurs avec un marché européen de 6,7 milliards d‟euros.

Les composants

d‟interconnexion

et passifs

représentent

ensemble 30% du

marché des

composants,

mais une plus

grande

proportion de la

filière en nombre

d‟acteurs.

Page 26: Etude Electronique Décision

26

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les autres technologies de composants passifs et d‟interconnexions (composants

magnétiques, MCM-hybrides, commutateurs-interrupteurs-claviers, condensateurs,

résistances et filtres) correspondent à des marchés plus petits compris entre 1 et 2

milliards d‟euros en Europe.

Les fabricants de connecteurs : Monde, Europe et France

L’industrie des connecteurs électroniques est une filière dans laquelle les fabricants des pays développés continuent d’occuper les premières places dans la hiérarchie mondiale.

Figure 21 Principaux fabricants de connecteurs (Monde, Europe et France)

Parmi les fabricants de connecteurs, on retrouve essentiellement de grands groupes

multinationaux américains et japonais dont le CA excède 1 milliard d‟euros. Seule une

société française, FCI (ex-filiale d‟Areva cédée en 2005 au fond d‟investissement

américain Bain Capital), appartient au TOP10 mondial.

Le paysage européen et français est quant à lui constitué de nombreuses PMEs de

toutes tailles dont les plus importantes sont localisées en Allemagne et en France et

réalisent un peu plus de 100 millions d‟euros de chiffre d‟affaires. Ces sociétés sont

spécialisées sur les marchés d‟infrastructures de télécommunication, de

l‟aéronautique/défense et des applications industrielles.

Dans la filière

industrielle des

connecteurs, la

production

industrielle est

encore localisée

en partie dans

les pays

développés.

Page 27: Etude Electronique Décision

27

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les fabricants de circuits imprimés : Monde, Europe et France

La filière industrielle des circuits imprimés est essentiellement localisée en Asie.

Figure 22 Principaux fabricants de circuits imprimés (Monde, Europe et France)

Dans le domaine des circuits imprimés, c‟est l‟Asie qui domine avec 5 fabricants

japonais et 3 taïwanais dans le Top 10 mondial.

Les volumes d‟activité de ces grands leaders mondiaux sont néanmoins un peu plus

faibles que les grands leaders des connecteurs en raison du caractère relativement

spécifique du produit final et de son process industriel plus difficile à implémenter sur

de très grands volumes de production.

Parmi les principaux fabricants en Europe, on retrouve quasi-exclusivement des

sociétés allemandes en raison des liens de proximité entretenus entre les fournisseurs

et les équipementiers télécoms, automobile et industriels qui génèrent des volumes

d‟activité très significatifs pour les fabricants locaux.

S‟agissant de la situation en France, les fabricants sont essentiellement de petites

PMEs, ou groupement de PMEs ayant précédemment appartenues à des

équipementiers donneurs d‟ordre qui se sont séparés de ces activités industrielles

jugées hors du cœur de métier.

La filière française de production de circuits imprimés reste par conséquent très

dispersée et fragile en comparaison de la filière allemande.

Les fabricants de composants passifs : Monde, Europe et France

Dans le domaine des composants passifs, la spécialisation géographique est encore

plus marquée puisque c‟est le Japon qui domine la filière avec 8 sociétés nippones

dans les 10 premiers fabricants mondiaux.

Si les leaders

mondiaux du

circuit imprimé

sont asiatiques,

l‟Europe dispose

toujours d‟une

capacité de

production (en

particulier en

Allemagne).

Page 28: Etude Electronique Décision

28

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 23 Principaux fabricants de composants passifs (Monde, Europe et France)

S‟agissant de l‟Europe, les fabricants de composants passifs les plus importants sont

passés sous giron étranger ces dernières années. C‟est en particulier le cas des

sociétés EPCOS, TT electronics et Evox Rifa qui ont été rachetée par des sociétés

japonaises et américaines.

La filière des composants passifs comptent néanmoins en Europe de nombreux

acteurs de taille moyenne servant des marchés de niche dans le domaine industriel

en particulier.

En France, rares sont les fabricants encore présents dans le domaine des composants

passifs. Les quelques industriels présents se spécialisent sur les composants très

spécifiques pour des marchés à faibles volumes, longs cycles et fortes contraintes de

performances comme par exemple l‟aéronautique et la défense.

Top 10 Monde

Murata

TDK/EPCOS

Kyocera/AVX

Taiyo Yuden

Vishay

Nippon Chemi-con

Panasonic

Samsung

Murata

Nichicon

Principaux français

Eurofarad

Temex Ceramics

Sécré Composants Electroniques

SCT

Principaux Européens

Les principaux acteurs Européens ont fait récemment l’objet de rachats par des asiatiques ou des américains :

TDK => EPCOS

Kemet => TT electronics

Kemet => Evox Rifa

Il y a aussi de nombreux spécialistes présents sur des niches

Dans le domaine

des composants

passifs, seuls les

acteurs positionnés

sur des niches de

marché demeurent

en Europe.

Page 29: Etude Electronique Décision

29

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

3. Crise de 2009 et tendance en Europe et en France

3.1 Impact de la crise de 2009 sur la production électronique

En 2009, l‟industrie électronique mondiale a connu pour la 2ème fois de son histoire

après l‟année 2001 une récession matérialisée par la chute de la production

mondiale des équipements électroniques exprimée en valeur.

Le graphique suivant indique l‟impact de la crise sur le cycle de croissance de

l‟industrie avec une chute de la production mondiale estimée à 7% en 2009.

Figure 24 Croissance de la production d’équipements électroniques mondiale en

valeur, 2008-2013

Source DECISION, 2009

Contrairement à la crise précédente de 2001 où l‟industrie électronique a pêché par

excès d‟optimisme sur l‟évolution de la demande mondiale (cf. bulle des télécoms),

la crise de 2009 diffère car ses causes sont extérieures à l‟électronique. Par

conséquent, le besoin final d‟électronique et les perspectives de croissance à plus

long terme ne sont pas fondamentalement remis en cause par la récession de 2009.

Sans excès d‟optimisme, on pourrait même considérer que la crise mondiale, en

remettant sur le devant de la scène les besoins sociétaux liés à l‟environnement, la

sécurité et la santé, a augmenté le potentiel de croissance de l‟industrie électronique

à plus long terme !

L‟impact de la crise de 2009 sera néanmoins très significatif puisque l‟industrie

électronique voit ses perspectives de croissance moyenne à 5 ans réduites de moitié,

de 6% en Avril 2008 à 2,7% en Avril 2009.

Cependant cette vision générale, portant sur les 1140 milliards d‟euros de production

annuelle d‟équipement électronique dans le monde, masque des disparités

importantes d‟une part entre secteurs débouchés de l‟électronique et d‟autre part

entre régions productrices. L‟Europe et la France jouissent en effet d‟une position tout

à fait singulière en terme de production d‟équipements électroniques, liée à la

spécialisation de la production électronique après la crise de 2001.

Si le potentiel de

croissance de

l‟électronique

demeure intact

à long terme, la

crise de 2009

réduit de moitié

la tendance de

croissance à

moyen terme

(horizon 2013).

Page 30: Etude Electronique Décision

30

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

3.2 Structure de la production électronique en Europe et en France

La production européenne d‟équipements électroniques représente 22% de la

production mondiale avec la structure suivante par secteur d‟application

Figure 25 Structure de la production électronique en Europe, 2008

Source DECISION, 2009

Contrairement à la structure mondiale de production, on constate que plus de 50%

de la production européenne concerne l‟électronique pour les secteurs Industriels,

Automobile et Aéronautique & Défense, correspondant à des marchés professionnels

de l‟électronique et non à des marchés de masse.

L‟Europe dispose en effet de leaderships mondiaux dans le domaine de

l‟électronique professionnelle avec près de 40% de la production mondiale

d‟électronique industrielle, le tiers de la production mondiale d‟électronique pour

l‟aéronautique & la défense ainsi que pour l‟électronique automobile ou encore 25%

de la production mondiale d‟électronique pour le secteur du médical.

En outre, plus de 20% des équipements électroniques pour le secteur des

télécommunications sont toujours produits en Europe, essentiellement dans le

domaine des infrastructures et des terminaux mobiles pour lesquels l‟Europe dispose

de leaders internationaux (Ericsson, Nokia Siemens, Alcatel, Nokia).

Cependant le poids toujours important des télécommunications ne doit pas masquer

le fait que le secteur des télécoms s‟est considérablement contracté en Europe

depuis la crise de 2001. En 1999 par exemple, la France était parmi les tout premiers

producteurs de téléphones mobiles au niveau mondial. 10 ans après, cette

production a totalement disparu du territoire comme dans la plupart des pays

développés à forts coûts de main d‟œuvre.

L‟Europe

dispose de

leaderships

stratégiques,

en phase avec

l‟émergence

des nouveaux

besoins

sociétaux.

Page 31: Etude Electronique Décision

31

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 26 Structure de la production électronique en France, 2008

Source DECISION, 2009

On notera en France une spécialisation encore plus marquée dans les secteurs

professionnels qui représentent près de 75% de la production d‟équipements

électroniques.

Les secteurs aéronautique & défense, automobile et industriel sont particulièrement

importants pour la France, domaines dans lesquels le pays représente entre 10 et 30%

de la production européenne.

3.3 Croissance de la production 2008-2013 par zone

Figure 27 Structure de la production électronique par secteur et par zone, 2008-2013

Source DECISION, 2009

Production d’équipements électroniques en France

en valeur, 2008

Secteur d’application Part en 2008

Aéronautique Défense 28%

Médical 16%

Automobile 14%

Industriel 11%

Télécommunications 4%

Part de la France dans la production

européenne d’équipements électroniques

Audio & Vidéo 3%

Electro Ménager

5%

Informatique 9% Télécoms

8%

Aéro & Défense

29%

Automobile

16%

Industriel

31%

La France

démontre une

spécialisation

de plus en plus

forte sur les

marchés de

l‟électronique embarquée.

La production

européenne (et

française)

demeure

pérenne. Elle devrait retrouver

les niveaux

atteints de 2008

en 2012 ou 2013.

Page 32: Etude Electronique Décision

32

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Si au niveau mondial, l‟ensemble des secteurs d‟application de l‟électronique sont en

croissance, on constate néanmoins que l‟électronique pour l‟industriel et

l‟aéronautique/défense bénéficient des taux de croissance les plus élevés sur la

période 2008-2013 au niveau mondial.

Cette dynamique des segments professionnels de l‟électronique est un phénomène

récent, l‟ensemble de l‟industrie électronique étant tirée depuis de nombreuses

années par la croissance folle des marchés de masse comme l‟informatique et les

télécoms. Elle correspond à l‟émergence au sein des sociétés développées des

nouveaux besoins sociétaux.

Par ailleurs, la spécialisation de l‟Europe et en particulier de la France sur ces secteurs

permet ainsi d‟amortir des chutes de production dans d‟autres secteurs comme les

télécoms ou l‟automobile. Ainsi, la production européenne et française, après avoir

fortement chutée en 2009 (-12% tous secteurs confondus) devrait retrouver son niveau

de 2008 en valeur à la fin de la période de prévision, c‟est à dire en 2012 ou 2013.

3.4 Restructuration en cours en Europe dans la filière des composants

3.4.1 Fabricants de circuits intégrés

L‟industrie des semi-conducteurs, longtemps la plus dynamique des filières de

composants électroniques, connaît une évolution importante qui se traduit dans la

stratégie des acteurs du secteur.

Tout d‟abord, la concurrence mondiale continue d‟être forte entre les fabricants dans

un contexte de croissance plus faible par rapport au passé. Cette détérioration des

conditions de marché s‟accompagne en outre de l‟explosion des coûts de

production et de développement sur les technologies les plus avancées, qui

atteignent des niveaux de miniaturisation se rapprochant inexorablement des limites

physiques de fonctionnement du transistor.

Seuls quelques acteurs sur des marchés très spécifiques sont donc en mesure de

poursuivre seuls cette course à la miniaturisation et aux économies d‟échelle (Intel,

Samsung, TSMC), les autres étant contraints de se regrouper au sein d‟alliances

technologiques mondiales pour mutualiser les coûts.

S‟agissant du paysage européen, le passé récent a été marqué par des vagues de

consolidation entre acteurs sur des marchés verticaux comme le rachat successif en

2008 des activités communications mobiles de NXP et Ericsson Mobile Platform par

STMicroelectronics, et les nombreuses annonces des fermetures/sessions de sites

industriels en Allemagne (AMD, Qimonda), en Hollande (NXP) et en France.

Page 33: Etude Electronique Décision

33

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Focus sur la France :

Au cours des années 2008 et 2009, le paysage industriel du semi-conducteur en

France a profondément évolué. Parmi les principaux évènements ayant marqué le

secteur on notera la fin de l‟alliance tri-partite de R&D entre STMicroelectronics,

Freescale et NXP sur le site de Crolles ainsi que des procédures de cession concernant

de nombreux sites de production dont Altis à Corbeil Essonnes, Atmel à Rousset, NXP à

Caen, e2v à Saint Egrève, etc.

En matière de production, la stratégie des acteurs européens s‟oriente en effet sur un

recours de plus en plus important aux fonderies asiatiques sur les technologies les plus

récentes (modèle fablite par opposition au fabless). Cette restructuration poursuit trois

objectifs majeurs :

Concentrer les investissements sur les phases de développement des produits

et des applications,

Améliorer la compétitivité en bénéficiant des technologies en production les

plus récentes au meilleur coût,

Maintenir la production interne sur les sites existants en profitant du

développement des technologies More than Moore ne nécessitant pas les

mêmes niveaux de miniaturisation ;

Cependant et pour rester dans la course de l‟industrie mondiale, les acteurs

européens devront conserver un niveau d‟implication relativement important dans le

développement des technologies de production les plus avancées de manière à

pouvoir intégrer ces technologies en cas de besoin et a posteriori. Dans le cas

contraire, l‟industrie européenne du semi-conducteur pourrait se retrouver

dépendante de technologies produites et maitrisées par des concurrents

internationaux, entrainant de facto la remise en cause de sa capacité d‟innovation à

plus long terme.

Focus sur la France :

En parallèle de ce portrait morose, certaines initiatives plus porteuses ont vue le jour

dont le rapprochement de STMicroelectronics et d‟IBM au sein d‟un partenariat

technologique étroit, le lancement du programme R&D Nano 2012 sur le site de

Crolles pour un montant de 2,3 milliards d‟euros ou encore le lancement du

programme Nano-Innov pour stimuler la R&D et l‟intégration dans le domaine porteur

des nano-technologies

3.4.2 Composants passifs et d’interconnexion

Dans le domaine des composants passifs et d‟interconnexion, la crise économique de

2008 et 2009 a laissé des traces avec des replis important d‟activités, souvent

matérialisés par des réductions d‟effectifs, une consolidation du secteur et/ou des

fermetures de sites.

Par exemple dans le domaine des composants passifs, le leader européen EPCOS (ex

filiale de Siemens) a été racheté par le leader japonais TDK et d‟autres acteurs

comme Yageo ont réduit leurs effectifs.

Néanmoins et compte tenu du tissu industriel pour ces familles de composants,

essentiellement composé de PME sur des marchés de niche plus abrités que les

Page 34: Etude Electronique Décision

34

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

marchés de masse, les restructurations ont été moins spectaculaires que dans

l‟industrie du semi-conducteur.

Focus sur la France :

C‟est parmi les fournisseurs de l‟industrie automobile, et en particulier les fabricants de

connecteurs, que les restructurations ont été les plus sévères en Europe et

particulièrement en France avec la fermeture des usines de Molex ou de Tyco

Electronics.

Dans les autres familles de composants, les acteurs français sont généralement de

taille réduite et positionnés sur des marchés moins exposés à la conjoncture

économique mondiale comme l‟aéronautique et la défense. Même si la période

récente a été difficile, elle n‟a pas conduit à un bouleversement du paysage

industriel.

A terme, le développement des marchés sociétaux en particulier dans le domaine de

l‟environnement et de l‟énergie pourrait stimuler la croissance des composants passifs

et d‟interconnexions et ainsi recréer en France des opportunités pour les industriels.

On le voit en particulier dans le domaine du stockage de l‟énergie.

Page 35: Etude Electronique Décision

35

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Partie II : Analyse de la production électronique européenne et

française par secteur 2013-2020

1. Automobile

En résumé :

- L‟électronique représente 25 à 30% du coût d‟un véhicule et 90% des innovations

- L‟Europe est la première zone de production pour l‟électronique automobile

- Un marché fortement contraint (volumes, coûts, fiabilité, etc.) où l‟électronique est jusqu‟à

présent du ressort des équipementiers

- Un paysage concurrentiel en cours d‟évolution en raison du développement des véhicules

intelligents, hybrides et électriques dont le développement repose sur une plus forte

proportion d‟électronique embarquée.

1.1 Périmètre de l’industrie

L‟électronique a pénétré l‟automobile depuis les années 80s pour progressivement couvrir

tous les domaines du véhicule : moteur, châssis, habitacle. Elle représente dorénavant de

l‟ordre de 25% à 30% de la valeur ajoutée d‟un véhicule moderne.

Bien plus que sa part dans la valeur du véhicule, l‟électronique contribue directement à près

de 90% des innovations dans le véhicule. Elle est donc devenue indissociable de l‟évolution

des véhicules modernes, permettant entre autre :

L‟amélioration de la sécurité à bord (systèmes de freinage, contrôle de trajectoire,

systèmes anticollision, etc.)

Le respect des normes anti-pollution de plus en plus sévères (injection électronique,

contrôle moteur, retraitement des gaz d‟échappement, etc.)

La croissance du confort et des services à bord (navigation, climatisation, fermeture à

distance, contenu multimédia, etc.)

La production des équipements électroniques pour l‟automobile en Europe s‟élève à 31,8

milliards d‟euros en 2008 ce qui fait de l‟Europe la première zone de production mondiale. La

ventilation de cette production par grand champ d‟application au sein du véhicule fait

apparaître les domaines de spécialités européennes, en particulier au niveau du bloc moteur

propulsion:

Page 36: Etude Electronique Décision

36

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 28 Production électronique pour l’automobile, Europe, 2008

Source DECISION, 2009

Dans ce paysage européen, la production française représente 14% de l‟Europe avec 4,4

milliards d‟euros en 2008. Les principaux équipementiers de l‟électronique pour l‟automobile

produisant en France sont :

Actia

Autoliv (Suède)

Continental (Allemagne)

Faurecia

Magneti Marelli (Italie)

Michelin

R.Bosch (Allemagne)

Valéo

Visteon (USA)

1.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Un secteur à très fortes contraintes pour les industriels

L‟une des grandes spécificités de l‟industrie automobile réside dans les volumes de

production qu‟elle génère par rapport aux autres secteurs d‟application de l‟électronique

professionnelle. Les contraintes portant sur les équipements électroniques sont également très

sévères tant en terme de robustesse, de fiabilité et de prix.

Pour répondre à ces contraintes industrielles, la chaine de valeur s‟est spécialisée avec d‟une

part les constructeurs en charge de l‟assemblage final du véhicule et de la fabrication du

moteur, et d‟autre par les équipementiers dont certains se sont spécialisés sur l‟électronique

comme Bosch, Continental, Valéo, etc.

Page 37: Etude Electronique Décision

37

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Positionnement des constructeurs et des équipementiers

Les équipementiers ont ainsi progressivement pris la main sur les développements

électroniques par rapport aux constructeurs qui sont restés positionnés sur leur métier

d‟origine d‟architecte/systémier du véhicule.

Les contraintes portant sur la production des équipements électroniques rendent difficile le

recours généralisé à la sous-traitance de production pour les équipementiers qui restent

relativement intégrés verticalement au plan industriel. L‟exemple le plus frappant étant

donné par le premier équipementier mondial, la société allemande BOSCH, qui maitrise

l‟ensemble des étapes de fabrication en interne, depuis les composants électroniques

jusqu‟à l‟intégration des cartes électroniques. On pourra d‟ailleurs souligner que la majorité

des investissements de production de BOSCH reste localisée en Allemagne !

La mainmise des équipementiers sur l‟électronique embarquée n‟a pas été sans créer

certaines difficultés chez les constructeurs. Suite au développement très rapide du contenu

électronique au tournant des années 2000, des problèmes de qualité et de maitrise de la

complexité croissante des systèmes électroniques embarqués ont vu le jour, obligeant

certains constructeurs à revoir leur degré d‟implication vis-à-vis de l‟électronique.

Pour jouer pleinement leur rôle d‟architectes/intégrateurs, les constructeurs peuvent

dorénavant être amenés à développer eux mêmes des technologies spécifiques sur

certaines fonctions du véhicule jugées stratégiques (contrôle moteur, direction assistée, etc.).

Ils s‟engagent également dans des partenariats plus étroits et sur le long terme avec des

équipementiers privilégiés.

En parallèle des programmes de coopération transverses à la filière se mettent en place en

particulier dans le domaine des logiciels dont la complexité n‟a cessé de croitre ces

dernières années (ex. initiative de standardisation Autosar). Ces initiatives sont nouvelles pour

la filière automobile qui s‟est historiquement appuyée sur des solutions et équipements

spécifiques à chaque constructeur.

Perspective de croissance à moyen terme

Les perspectives de croissance de la production électronique en Europe ne sont pas bonnes

pour l‟automobile à moyen terme compte tenu des effets de la crise qui a durement frappé

le secteur en 2009. L‟Europe devrait ainsi retrouver son niveau de production électronique de

2008 en 2013 dans le secteur automobile.

Cependant, il convient de noter que le rythme d‟intégration des nouvelles technologies

électroniques est assez lent dans l‟automobile par rapport à d‟autres industries utilisatrices et

les solutions doivent être éprouvées dans d‟autres secteurs avant de pouvoir pénétrer le

véhicule pour des questions de fiabilité.

Ainsi, l‟horizon de la prévision en 2013 ne permet pas d‟intégrer les innovations de ruptures qui

vont considérablement augmenter le contenu électronique dans les automobiles à plus long

terme et qui constitueront autant d‟opportunités de croissance pour la filière européenne.

Page 38: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

1.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la filière

Croissance du contenu électronique

En se plaçant à l‟horizon 2020, certaines tendances du marché automobile déjà

perceptibles aujourd‟hui sur une part minime de la production mondiale pourront

avoir un impact très significatif sur la filière électronique et le contenu électronique

moyen des véhicules.

Les nouvelles contraintes en termes d‟énergie, de mobilité et de sécurité deviennent en effet

propices à des ruptures technologiques importantes :

Véhicule hybride

Véhicule électrique

Véhicule communicant

Route intelligente

Véhicule intelligent (Drive by wire)

Pour satisfaire ces développements, les véhicules intégreront ainsi plus d‟intelligence

(capacités de calcul et logiciel), plus d‟interfaces de communication (passager-véhicule,

passager-infrastructure, véhicule-infrastructure), et enfin plus d‟électronique de puissance de

manière à piloter et contrôler l‟énergie électrique et sa consommation à bord. Ainsi le

contenu électronique dans le coût du véhicule pourrait augmenter de façon significative

durant les 10 prochaines années à mesure du développement de ces nouvelles

fonctionnalités dans les ventes mondiales.

Les prévisions de marché à l‟horizon 2020 varient grandement d‟un acteur à l‟autre en

fonction des stratégies et du positionnement de chaque entreprise. Cependant, pour que

ces ruptures puissent se développer massivement dans une industrie soumise à d‟importantes

contraintes de coût et de fiabilité, l‟électronique embarquée devra s‟intégrer de plus en plus

étroitement avec les parties mécaniques du véhicule. Les systèmes mécatroniques intégrant

fonctions mécaniques et fonctions électroniques se développeront ainsi de plus en plus à

l‟avenir.

Impacts sur la filière

Les impacts de ces ruptures sur la filière seront nombreux et de natures différentes.

Nouvel environnement concurrentiel

Tout d‟abord, le développement progressif des véhicules hybrides et électriques va conduire

les constructeurs et les équipementiers à redéfinir leur rôle au sein de la chaine de valeur, en

particulier concernant l‟ensemble du bloc moteur/propulsion.

Ce domaine est historiquement contrôlé par les constructeurs qui pourraient voir leur situation

fragilisée au sein de la filière si le développement des motorisations électriques était contrôlé

à l‟avenir par les équipementiers électroniques qui disposent du socle de compétences

idoine.

La rupture du véhicule électrique permettra à certains équipementiers d‟augmenter leur part

Page 39: Etude Electronique Décision

39

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

de valeur ajoutée comme Michelin en France qui se positionne avec une offre de

motorisation intégrée à la roue.

Finalement, de nouveaux entrants pénètrent également le marché en provenance d‟autres

industries comme par exemple Bolloré ou Dassault en France et profitent de cette rupture

technologique pour proposer des solutions innovantes de stockage et de contrôle de

l‟énergie.

Les principaux enjeux industriels porteront sur la batterie, l‟électronique de puissance et de

contrôle associée ainsi que le moteur électrique lui-même. Le savoir-faire électronique sera

ainsi au cœur de la valeur ajoutée du véhicule électrique.

Nouveaux types de business models

Le véhicule électrique et communicant entrainera, outre l‟évolution de la motorisation, de

nouveaux modes d‟utilisation du véhicule. D‟autres acteurs pourront ainsi pénétrer le marché

pour fournir des prestations accompagnant la vente proprement dite du véhicule :

producteurs et distributeurs d‟électricité, fournisseurs de service télécoms, loueurs de batterie,

etc.

L‟organisation des coopérations entre ces différents intervenants et les business models

associés nécessiteront encore une fois un recours accru à l‟électronique pour mieux contrôler

et surveiller les différents paramètres du véhicule ou des réseaux auxquels il sera connecté

(énergie, télécommunication) afin d‟en optimiser le fonctionnement et/ou les prestations de

service associées.

Page 40: Etude Electronique Décision

40

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2. Aéronautique & Défense

En résumé :

- L‟électronique représente 25% de la valeur ajoutée du secteur, avec une forte disparité

entre équipements militaires et équipements civils

- L‟Europe est la 2ème zone de production électronique dans le secteur après les USA (forte

spécialité française)

- Tout comme dans l‟automobile, le contenu électronique est amené à progresser dans le

secteur pour répondre aux nouvelles contraintes portant sur les plates-formes en matière de

sécurité, confort, consommation et maintenance des systèmes

- Cette croissance du contenu électronique sera graduelle, liée à la mise en production de

nouvelles plates-formes (les acteurs se positionnent aujourd‟hui sur des programmes qui

généreront un volume d‟activité dans 5 à 10 ans)

- Des contraintes industrielles tout à fait spécifiques : environnements sévères, longue durée

de vie des programmes et petites séries

- …et dimensionnantes pour la filière industrielle, y compris au niveau de l‟électronique qui se

trouve répartie entre de nombreux intervenants de l‟avionneur jusqu‟au sous-traitant de

production électronique spécialisé

2.1 Périmètre de l’électronique

L‟aéronautique et la défense sont 2 secteurs d‟application historiques pour l‟industrie

électronique. L‟ensemble des équipements électroniques dans ces 2 secteurs représente

environ 25% de la valeur ajoutée totale, un niveau similaire à celui du secteur automobile

avec cependant une antériorité plus ancienne et surtout des disparités fortes entre

équipements militaires (de l‟ordre de 40% de la valeur ajoutée) et aéronautique civile (de

l‟ordre de 10 à 15%).

Bien que les domaines civils et militaires soient bien distincts tant sur le plan industriel qu‟au

niveau du contenu électronique, certaines similarités existent néanmoins entre les deux

marchés justifiant leur regroupement au sein de la même catégorie :

La durée de vie des produits peut atteindre plusieurs décennies contrairement à la

plupart des autres secteurs d‟application de l‟électronique ;

Les séries sont faibles au regard des autres marchés (de la centaine de pièce dans

le militaire à quelques milliers maximum dans le civil) ;

Les exigences de fiabilité sont plus élevées que dans les autres secteurs et les

environnements d‟utilisation sont sévères (environnement spatial, perturbations

radars, température et pression, etc.)

Les acteurs sont soumis à de fortes contraintes industrielles liées à la sécurité de

fonctionnement des systèmes embarqués (processus de certification et de

développement spécifiques, etc.)

La production d‟équipements électroniques en Europe pour le secteur aéronautique &

défense s‟élève en 2008 à 27,6 milliards d‟euros ce qui fait du continent la 2ème zone de

production après les Etats-Unis.

Le graphique suivant illustre la segmentation de cette production européenne par type

Page 41: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

d‟application avec en particulier le poids important des équipements avioniques et de

communication/réseaux pour lesquels l‟Europe dispose d‟un leadership mondial :

Figure 29 Production électronique pour l’aéronautique et la défense, Europe, 2008

Source DECISION, 2009

Au sein de ce paysage, la France représente 7,7 milliards d‟euros soit 28% de l‟Europe avec

une forte présence dans l‟aéronautique, l‟espace et la défense. Les principaux

équipementiers électroniques en France dans le secteur aéronautique & défense sont :

Airbus

Astrium

Dassault Aviation

DCNS

Eurocopter

Latécoère

Liebherr Aerospace (Allemagne)

MBDA

Nexter

Rockwell Collins (USA)

Safran

Thales

Zodiac

2.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Electronique pour l’aéronautique

L‟électronique dans le secteur aéronautique est dispersée à tous les échelons de la chaine

de valeur contrairement au secteur automobile où les équipementiers prédominent.

Dans l‟aéronautique, les avionneurs et les équipementiers disposent en interne de capacités

de spécification, de développement voire même de production électronique bien que ce

ne soit pas directement leur cœur de métier. Cette maitrise de l‟électronique est

Page 42: Etude Electronique Décision

42

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

nécessaire en raison des environnements d‟intégration sévères (température, vibration, etc.)

et des contraintes d‟optimisation importantes (poids, fiabilité, durée de vie, etc.) dans le

secteur :

Airbus conçoit et fabrique 10% des calculateurs électroniques embarqués dans ses

avions ;

les équipementiers (ex. Safran, Zodiac, Thales) sont structurés par grands domaines

(moteurs, trains d‟atterrissage, nacelles, gestion des fluides, freins, multimédia,

génération électrique, etc.). Certains produisent l‟essentiel de l‟électronique

associée aux équipements (Safran) alors que d‟autres développent une stratégie de

recours à la sous-traitance plus systématique (Thales) ;

Historiquement marginale, la sous-traitance électronique a en effet tendance à se

développer dans le secteur en raison des contraintes de compétitivité qui se répercutent à

travers la chaine de valeur et favorisent la consolidation des activités de production ou leur

localisation en zone dollar. Les contraintes spécifiques au secteur évoquées plus haut

favorisent l‟émergence de sous-traitants spécialisés comme par exemple Tronico, Selha ou

Adeneo en France.

Les perspectives du secteur sont parmi les plus dynamiques de l‟industrie électronique avec

une croissance de la production de l‟ordre de 4% par an en moyenne entre 2008 et 2013.

Airbus a battu en 2009 son record de production de l‟année 2008 et les carnets de

commande permettent de conserver un degré de visibilité très important en comparaison

d‟autres secteurs plus perméables à la conjoncture économique mondiale !

Electronique pour la défense

Bien que similaire sur certains points, le marché de l‟électronique de défense garde certaines

caractéristiques spécifiques qui se sont traduites par un degré d‟intégration industrielle plus

important chez les acteurs, y compris en matière d‟électronique :

Contenu électronique plus élevé dans les plates-formes, en particulier en raison des

systèmes d‟armes et de l‟électronique de mission,

Secteur mono client où l‟état joue le rôle de prescripteur, de financeur et de client,

Contraintes de souveraineté et d‟indépendance technologique pouvant prendre le

pas sur les contraintes économiques,

La filière électronique de défense en Europe est cependant dépendante des marchés

d‟exportations pour financer l‟innovation et conserver l‟outil industriel. A cet égard, la position

des USA et de son industrie de défense qui représente 50% de la production et des achats

des systèmes électroniques de défense dans le Monde lui confère un avantage concurrentiel

majeur.

Avec 17 milliards d‟euros de production annuelle, l‟Europe est la 2ème zone de production de

systèmes électroniques de défense et concentre 1/3 de la production mondiale. Ce volume

d‟activité couvre un éventail de technologies très large lié à :

la gestion de l‟obsolescence de certains équipements électroniques d‟anciennes

générations (en raison des durées de vie des programmes) qui nécessite de

maintenir certains savoir-faire et technologies sur de très longues périodes,

des activités R&D de pointe sur des secteurs stratégiques (radars actifs, furtivité,

guidage, écoutes, cryptage, vision de nuit, contrôle/commande, etc.),

S‟agissant des perspectives de croissance à moyen terme, les cycles de l‟industrie de

Page 43: Etude Electronique Décision

43

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Défense (et de l‟électronique de défense) sont très longs et généralement contra-cycliques

par rapport à la conjoncture économique globale. Pour l‟Europe, la croissance de la

production électronique est estimée à +3% en moyenne pour la période 2008-2013. En

France la dernière loi de programmation militaire favorable aux dépenses d‟investissement

devrait conduire à une croissance similaire.

2.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Secteur aéronautique

Ce sont les nouveaux programmes d‟avion qui permettent à l‟industrie aéronautique

d‟apporter des innovations, en particulier grâce à l‟électronique. Le rythme de pénétration

est donc lent mais l‟activité de R&D est intense pour préparer ces évolutions au sein de la

filière. Les principaux thèmes de développement pour les prochaines générations d‟avion

sont :

L‟amélioration du confort (réduction du bruit, services à bord)

La sécurité

L‟amélioration de la consommation par passager

La réduction des coûts de possession pour les compagnies

Ces grands enjeux de R&D se traduisent par des solutions technologiques ayant toutes un lien

étroit avec les technologies électroniques :

Confort : système multimédia embarqué à bord (films, musiques, communications),

etc.

Sécurité : dispositifs anti-terroristes empruntés à la défense (radars, systèmes de

détection et contre mesures, etc.), etc.

Consommation : remplacement des commandes hydrauliques par des commandes

électriques (avion plus électrique), etc.

Réduction des coûts de possession : réseaux de capteurs et maintenance

prédictive, etc.

La valeur ajoutée liée à l‟électronique représente donc un enjeu considérable pour les

acteurs, et ce d‟autant plus que le contexte de concurrence internationale s‟amplifie avec

l‟apparition sur le marché aéronautique civil de nouveaux entrants comme la Russie, la Chine

ou le Japon qui développent leurs propres programmes de moyens courriers. Comme dans

les autres secteurs d‟application, l‟électronique permet aux avionneurs de se différencier de

la concurrence par des gains de performance et de fonctionnalité.

Les développements de l‟électronique numérique et décentralisée, de l‟avion plus électrique

et des systèmes de maintenance préventive seront certainement les innovations les plus

structurantes pour la chaine de valeur en raison de leur caractère diffusant dans les

architectures d‟avions et particulièrement pour les équipementiers (toutes les structures et les

actionnements sont potentiellement concernés).

Ces développements pourraient amener les équipementiers à modifier leur positionnement

et intégrer de nouvelles compétences en particulier dans le domaine de l‟électronique de

puissance.

Secteur défense

La maitrise des technologies électroniques demeure un enjeu stratégique à moyen et long

Page 44: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

terme dans le domaine de la défense pour :

Assurer le maintien des équipements en condition opérationnelle,

Optimiser les capacités des forces armées en améliorant les performances et les

fonctionnalités des équipements embarqués ou au sol (surveillance et détection,

systèmes d‟armes, cryptage, vision et guidage, systèmes de communication et de

commandement, etc.)

Par ailleurs l‟évolution des théâtres d‟opération (conflits asymétriques, mission de maintien de

la paix, etc.) et du contexte géo-stratégique (menace terroriste) sont porteurs pour les

technologies électroniques puisque les équipements militaires doivent être communicants et

intégrer de plus en plus de capacités de calcul et de détection (d‟intelligence) pour remplir

ce type de missions.

Finalement les acteurs de la défense se tournent de plus en plus vers le marché de la sécurité

de manière à étendre leur portefeuille clients à d‟autres secteurs et ainsi réduire leur

exposition aux seuls cycles du marché militaire. On assiste ainsi à une diversification de

l‟électronique de défense, faisant de plus en plus appel à des technologies d‟origine civile

de manière à répondre aux contraintes de coûts plus sévères dans le domaine de la sécurité

que dans le domaine de la défense.

Cette évolution générale des acteurs de la défense vers les technologies dites „duales‟ a de

facto des répercutions dans la chaine de valeur et favorise le recours à la sous-traitance de

production voire de développement électronique habituée à manipuler ce type de

technologie.

Parmi les principaux marchés de la sécurité représentant des débouchés importants pour la

filière électronique de défense à moyen et long terme, on peut citer :

L‟identification et le suivi des biens et des personnes,

La sécurité aéroportuaire,

La protection des infrastructures critiques (eau, électricité, gaz, pétrole, etc.),

Les communications sécurisées,

La protection NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique),

Etc.

Page 45: Etude Electronique Décision

45

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

3. Alimentations et réseaux électriques

En résumé :

- Historiquement dans le giron des industries électriques, l‟électronique contribue également

à la protection et aux performances des alimentations et réseaux électriques

- L‟Europe et la France en particulier disposent d‟une forte expertise dans ce secteur

d‟application qui demeure très local en raison des spécificités propres à chaque pays, tant

au niveau technique que dans l‟organisation du marché

- Dans le domaine des alimentations, le recours croissant à l‟énergie électrique en substitution

d‟autres sources d‟énergie (hydraulique, pneumatique, etc.) contribue à stimuler la

demande en systèmes de protection et de traitement électroniques

-Dans le domaine des réseaux, la libéralisation du marché de l‟énergie entraine de nouvelles

contraintes de régulation et de contrôle nécessitant le recours à plus d‟‟électronique

3.1 Périmètre de l’électronique

Dans le domaine des alimentations et des réseaux électriques, l‟électronique est

principalement utilisée pour apporter une protection :

de l‟utilisateur en cas de court-circuit, de sur-tension, de coupure électrique, etc.

du signal électrique lui-même pour le rendre robuste aux perturbations extérieures

L‟électronique permet aussi d‟adjoindre aux alimentations et réseaux électriques des

capacités de traitement du signal électrique (filtrage, modulation) qui permettent de

simplifier les interfaces entre le réseau et les dispositifs qui s‟y connectent ou d‟en élargir les

fonctionnalités.

Dans ce domaine privilégié pour l‟électronique analogique, l‟Europe dispose d‟un leadership

mondial en matière de production d‟équipements avec 5,6 milliards d‟euros de production

en 2008. Près de la moitié de cette production concerne les alimentations non interruptibles,

c‟est à dire dotées de capacités de stockage de l‟énergie permettant de maintenir

l‟alimentation électrique même en cas de rupture de réseau.

Figure 30 Production électronique pour les alimentations et réseaux électriques, Europe, 2008

Source DECISION, 2009

Au sein de ce grand marché régional, la France représente 751 millions d‟euros de

production électronique soit 13% de l‟Europe.

Page 46: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

L‟électronique analogique et de puissance dans le domaine des alimentations et des

réseaux électriques est un des points forts de l‟Europe et de la France. L‟ensemble de la

chaine de valeur y est en effet représentée, des grands opérateurs aux intégrateurs et

jusqu‟aux fournisseurs de dispositifs de stockage d‟énergie.

Les principaux fournisseurs d‟électronique en France dans le domaine sont :

AREVA T&D

Converteam

Johnson Control (USA)

Saft

Schneider Electric

SOCOMEC

3.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Un marché dynamique lié aux exigences croissantes de protection

Le marché des alimentations et des réseaux électriques est, dans le domaine industriel, un

secteur générant des volumes de ventes assez importants sur des produits relativement

spécifiques d‟un point de vue géographique.

En Europe comme partout ailleurs, les réseaux électriques sont en effet très hétérogènes tant

sur le plan technique que sur le plan de l‟organisation de la filière. La densité des réseaux en

Europe rend ainsi le marché particulièrement porteur pour les fournisseurs du secteur dont de

nombreuses sociétés de taille moyenne dont l‟offre est adaptée à la demande locale.

Les fonctions de protection croissantes liées aux alimentations et réseaux électriques sont par

ailleurs porteuses pour l‟électronique puisqu‟elles poussent à intégrer au sein des

alimentations et des réseaux :

Des capacités de monitoring (capteurs)

Des capacités de communication

Des fonctions de stockage de données et d‟énergie

Des spécificités sectorielles comme dans le transport

Par ailleurs, certains secteurs comme en particulier dans le domaine des transports ont de

plus en plus recours à l‟énergie électrique en remplacement des autres sources d‟énergie

(hydraulique, thermique, pneumatique). Ainsi, les secteurs du transport ferroviaire, de

l‟aéronautique ou de l‟automobile, qui sont tous des points forts de l‟Europe, ont des besoins

d‟alimentation électrique spécifiques répondant aux exigences particulières de ces secteurs.

Ainsi certains acteurs fournisseurs de solutions d‟alimentation électriques se spécialisent dans

certains marchés débouchés pour répondre à ces contraintes spécifiques. C‟est en

particulier le cas dans les secteurs du transport ferroviaire ou de l‟aéronautique dont les

Page 47: Etude Electronique Décision

47

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

volumes générés permettent difficilement aux grandes sociétés du secteur de proposer une

offre.

3.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Alimentation

Dans le domaine des alimentations, l‟amélioration continue des performances des

composants électroniques ainsi que les nouvelles stratégies de développement des

fabricants de composants en particulier dans le domaine de la puissance (cf. More than

Moore) stimule l‟activité de développement électronique des équipementiers du secteur qui

peuvent intégrer des contrôleurs plus précis et rapides, des batteries plus performantes et des

interfaces plus évoluées.

A moyen et long termes, la poursuite de l‟intégration entre les différents éléments de

l‟alimentation (électrique, électronique, mécanique) permettra d‟apporter des gains

importants en terme de performance, d‟encombrement, de coût et de durée de vie. Cette

intégration mécatronique résultera naturellement d‟une approche spécifique liée au

contexte d‟utilisation et à l‟application finale, c‟est à dire d‟une approche système.

Pour l‟ensemble des sociétés de taille moyenne proposant des solutions d‟alimentation, cette

évolution signifie d‟être en mesure d‟intégrer au plus tôt les besoins des clients donneurs

d‟ordre dans le processus de développement électronique ainsi que les contraintes des

fournisseurs. Les travaux de développement en plateau et les phases de co-développement

sont donc amenés à se développer pour les équipementiers du secteur.

Réseaux

En dissociant les activités de production, de transport, de distribution et de

commercialisation, la libéralisation du marché de l‟énergie entraine de nouvelles contraintes

d‟interconnexion des réseaux et un besoin accru de partage de l‟information sur l‟état du

réseau, ses besoins et les capacités disponibles. Toutes ces nouvelles fonctions reposent

naturellement sur plus d‟intelligence et donc d‟électronique au niveau des réseaux

électriques existants.

Les solutions électroniques requises sont en outre spécifiques en raison des normes en vigueur

dans le domaine électrique et des contraintes de puissance particulièrement importantes

dans le secteur qui impose le recours à des technologies dédiées.

Finalement, cette modification du paysage devrait conduire à l‟augmentation de la pression

concurrentielle sur les marchés nationaux. La capacité à maitriser et proposer des offres

innovantes grâce à l‟emploi de solutions électroniques sera un facteur de compétitivité

majeur pour les équipementiers du secteur.

Page 48: Etude Electronique Décision

48

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

4. Bâtiment intelligent et domotique

En résumé :

- L‟Europe représente plus du tiers de la production électronique mondiale dans ce

secteur. C‟est le secteur tertiaire qui tire la demande et qui représente l‟essentiel des

débouchés pour l‟électronique

- La pénétration de l‟électronique est lente dans ce secteur où l‟effet du parc installé

est déterminant. La complexité de la chaine de valeur entre le fournisseur

d‟équipement et le client final contribue également à ralentir l‟innovation dans le

secteur

- Le marché est local en raison de l‟existence de normes nationales et la croissance

relativement stable, liée aux cycles d‟investissement dans la construction

- A plus long terme, le bâtiment intelligent aura un rôle clé à jouer en raison de son

poids dans la consommation énergétique globale (jusqu‟à 40% aux USA).

L‟électronique sera au cœur de ces évolutions pour mesurer, réguler et contrôler la

consommation et la production énergétique du bâtiment

- Dans le domaine de la santé, le maintient à domicile des patients ou des personnes

âgées nécessitera également un recours accru aux technologies électroniques dans

l‟habitat.

4.1 Périmètre de l’électronique

Le concept générique de bâtiment intelligent fait référence à l‟usage croissant de dispositifs

électroniques dans les bâtiments et les maisons d‟habitation.

Ces systèmes concernent encore pour le moment la gestion de fonctions simples telles que :

Le chauffage, la climatisation et la ventilation

L‟éclairage et le pilotage des ascenseurs

Les fonctions de sécurité comme le contrôle d‟accès, la vidéosurveillance ou les

alarmes incendies

Au sein de ce marché, on parlera de domotique dès lors que les systèmes électroniques

seront déployés dans l‟habitat individuel, apportant un degré d‟automatisation plus

important de certaines fonctions (commandes de volets roulants, gestion de l‟éclairage et

de la température, etc.).

La production de systèmes électroniques dans le secteur général du bâtiment (y compris la

domotique) représente ainsi environ 3,3 milliards d‟euros en Europe en 2008, soit plus du tiers

de la production mondiale. La structure de cette production en Europe est représentée sur le

graphique suivant qui montre la lente pénétration de la domotique (7% du total) en raison

d‟une structure de marché plus contraignante que dans le secteur tertiaire.

Figure 31 Production électronique pour le bâtiment et la domotique, Europe, 2008

Page 49: Etude Electronique Décision

49

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Source DECISION, 2009

Avec 417 millions d‟euros de production de systèmes électroniques en 2008, la France

représente environ 12% de l‟Europe dans ce secteur, les principaux fournisseurs de systèmes

électroniques localisés sur le territoire sont :

CIAT

Carrier (USA)

Delta Dore

Johnson Control (USA)

Legrand

Schneider Electric

Somfy

OTIS

Thales

4.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Un marché aux cycles longs

La production de systèmes électroniques dans le domaine du bâtiment et de la domotique

est régionale en raison de normes spécifiques dans chaque pays et d‟une grande

fragmentation de la demande ayant tendance à limiter les volumes.

Cette dispersion de la demande donne une place particulièrement importante aux

installateurs qui vont proposer, installer et maintenir les systèmes fournis par les

équipementiers. Pour les produits plus simples, la grande distribution peut également avoir un

rôle d‟interface avec la demande finale.

Cette relative fragmentation de la chaine de valeur entre le fournisseur de l‟équipement

électronique et le client final a tendance à allonger les cycles d‟innovation et favoriser les

produits matures. Par conséquent, la production des équipements électroniques dans ce

marché a plutôt tendance à être localisée dans des zones à bas coûts de main d‟œuvre.

Page 50: Etude Electronique Décision

50

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les équipementiers conservent les fonctions de développement électronique dans ce

secteur, en particulier en raison des normes locales et pour des questions de différenciation

de l‟offre par rapport à la concurrence. Ils peuvent également faire appel à des sous-

traitants de production le cas échéant, en particulier pour les produits bas de gamme.

Le marché du bâtiment présente l‟avantage d‟être relativement stable en comparaison

d‟autres secteurs débouchés de la filière électronique car il est directement lié aux cycles de

la construction immobilière. Les dispositifs électroniques sont en effet très largement intégrés

dans les bâtiments neufs plutôt que dans l‟ancien.

Et à fort potentiel

Avec seulement 1% de croissance de la production européenne sur la période 2008-2013,

l‟impact de la crise tend néanmoins à masquer le réel potentiel de croissance de ce

marché.

La pénétration de l‟électronique dans les solutions du bâtiment entrainent le développement

de nouveaux marchés qui représenteront à terme des volumes très significatifs de

production. A titre d‟exemple, le renouvellement des compteurs d‟eau et d‟électricité par

des compteurs “intelligents”, c‟est à dire capable d‟échanger des informations à distance,

génère pour ERDF en France un marché de 35 millions de compteurs qui doivent être installés

à l‟horizon 2017. Le déploiement de ces nouvelles générations de compteurs doit démarrer

dès 2010.

Au niveau mondial, le marché des compteurs intelligents pourrait atteindre selon certains

cabinets d‟étude des volumes supérieurs à 200 millions d‟unités par an en 2014 soit des

volumes tout à fait similaires aux marchés de masse de l‟électronique (source ABI Research) :

En Europe, la volonté politique est de passer à un compteur intelligent pour tous les

Européens à l‟horizon 2022,

Aux Etats-Unis, une aide de 3,4 milliards de dollars a été octroyée par le

gouvernement fédéral en novembre dernier pour le développement du « smart grid »,

Enfin, la Chine aurait l‟ambition de remplacer 300 millions de compteurs électriques

d‟ici cinq ans environ selon cette même étude.

Dans le domaine du tertiaire, ce sont les communications sans fils entre dispositifs que se

développent de manière très rapides pour assurer des fonctions de régulation (contrôle

d‟ambiance, thermostats, détecteurs de mouvement, etc.)

4.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Bâtiment et consommation énergétique

Le bâtiment est un pôle majeur de consommation énergétique à l‟échelle d‟une région ou

d‟un pays :

jusqu‟à 16% des émissions de CO2 en Europe

40% de la consommation énergétique aux USA (21% pour le résidentiel et 19% pour le

tertiaire)

Page 51: Etude Electronique Décision

51

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les nouvelles contraintes environnementales qui se développeront dans les prochaines

années aux niveaux national et international stimuleront le recours à l‟électronique dans le

bâtiment pour mieux gérer voire générer l‟énergie localement. Le bâtiment intelligent sera

ainsi une composante essentielle des réseaux électriques intelligents et chaque maison ou

bâtiment pourra générer sa propre énergie (photovoltaïque et systèmes de récupération

d‟énergie), la stocker et l‟échanger avec le réseau électrique en fonction de ses besoins.

Les principaux enjeux techniques pour la filière électronique porteront sur l‟électronique de

puissance pour les systèmes de génération et de récupération d‟énergie, sur la supervision et

le contrôle du bâtiment (compteur intelligent, systèmes de gestion technique centralisée ou

à distance, capteurs et actionneurs), etc.

Les autres domaines porteurs

La notion de bâtiment ou de maison intelligente ne concerne pas uniquement l‟efficacité

énergétique de l‟habitat mais également l‟apport des technologies électroniques dans

d‟autres domaines comme la sécurité, le confort ou l‟assistance.

Outre la mise à disposition dans les bâtiments ou les maisons de nouveaux dispositifs

électroniques, le marché du bâtiment intelligent entraine de facto le développement de

nouveaux services permettant de fournir au client entreprise ou particulier une prestation

complète dans différents domaines comme par exemple :

Bâtiments et maisons sécurisés

Maisons adaptées pour les personnes âgées ou déficientes

Hospitalisation ou télésurveillance à domicile

Etc.

Qu‟il s‟agisse de mieux gérer la consommation d‟énergie ou le fonctionnement du bâtiment

dans son ensemble, les enjeux pour la filière seront nombreux :

Appropriation par les clients,

Nouveaux business models et financement,

Installation et maintenance des systèmes,

Sur le dernier axe, la pénétration croissante de l‟électronique dans les bâtiments et les

systèmes de contrôle et de régulation associés vont entrainer une évolution certaine des

compétences des installateurs et des artisans du bâtiment par qui passera la mise en œuvre

de ces dispositifs. A titre d‟exemple, la chaudière ou la VMC auront un rôle central dans les

systèmes de régulation des bâtiments à économie d‟énergie ce qui nécessitera de nouvelles

interfaces entre métiers jusqu‟à présent isolés (plombiers, électriciens, couvreurs, etc.)

Page 52: Etude Electronique Décision

52

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

5. Contrôle et systèmes industriels

En résumé :

-Le principal leadership européen au niveau mondial avec près de 50% de la production

électronique mondiale dans ce secteur

-Les marchés de la vitesse variable, de la supervision et des réseaux industriels représentent

l‟essentiel des débouchés de l‟électronique, devant la commande numérique

-La sous-traitance de production électronique est plus développée dans ce secteur que

dans d‟autres marchés professionnels et l‟électronique, historiquement spécifique, se

standardise

-Dans ce marché comme dans d‟autres secteurs, la capacité des fournisseurs à mettre en

œuvre une approche système et fournir des solutions complètes basées sur différents

équipements interconnectés devient centrale

-Tout comme dans l‟automobile, l‟intégration mécatronique se développe dans le secteur

industriel (en particulier au niveau des interfaces homme machine) et jouera un rôle clé à

l‟avenir

5.1 Périmètre de l’électronique

Quasiment plus aucun produit n‟est exempt d‟électronique et de logiciel dans le domaine

des systèmes industriels.

L‟électronique a pénétré les usines à partir des années 80s avec l‟apparition des machines

outils à commande numérique et des automates programmables. Les équipements ont par

la suite été mis en réseau au sein de l‟usine et la plupart des produits industriels sont

dorénavant dotés de fonctionnalités de communication, entre eux ou avec des outils de

supervision.

En parallèle de ces évolutions l‟électronique a également permis d‟améliorer la commande

des moteurs électriques qui sont massivement utilisés dans l‟industrie (compresseurs,

ventilateurs et pompes) en permettant le contrôle de leur vitesse (vitesse variable).

On peut ainsi distinguer 2 types d‟électronique dans le domaine du contrôle et des systèmes

industriels :

L‟électronique de puissance (plutôt du domaine de l‟électrotechnique) pour la

commande des moteurs,

L‟électronique embarquée classique, de plus en plus numérique, apportant les

capacités de calcul et de communication aux machines.

Aujourd‟hui, la production européenne de dispositifs électroniques pour ce marché

représente environ 38 milliards d‟euros soit près de la moitié de la production mondiale.

L‟Europe et en particulier l‟Allemagne, dispose d‟un leadership très important dans ce

secteur et contribuant fortement à sa position de premier exportateur mondial.

La structure de cette production fait apparaître le poids significatif de la vitesse variable et

des réseaux industriels (incluant les systèmes de supervision et les interfaces homme

machine).

Figure 32 Production électronique pour le contrôle et les systèmes industriels, Europe, 2008

Page 53: Etude Electronique Décision

53

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Source DECISION, 2009

Au sein de cette production européenne, la France représente environ 4,2 milliards d‟euros

de production soit environ 11% de l‟Europe. Les principaux équipementiers électroniques

pour ce marché sont en France :

Areva T&D

IBM (USA)

Invensys (Royaume Uni)

Johnson Control (USA)

Honeywell (USA)

Landys & Gyr (Suisse)

Lenze (Suisse)

Leroy-Somer

Schneider Electric

Siemens (Allemagne)

5.2 Fondamentaux du marché et perspectives

La chaine de valeur

Dans le marché du contrôle et des systèmes industriels, les clients des équipementiers

électroniques sont d‟une part les fabricants de machines (tours, centres d‟usinage, systèmes

de convoyage, robots, etc.) et d‟autre part les grandes ingénieries qui réalisent les

installations (raffinerie, agro-alimentaire, etc.) ou encore les installateurs électriques

(Cegelec, Spie, etc.).

Comme évoqué précédemment, la quantité d‟électronique embarquée dans les systèmes

industriels croit de manière significative et certains fabricants de machine ont intégré des

activités de conception et de production de cartes électroniques en interne, en particulier

pour la production de circuits sensibles.

La sous-traitance de la production des équipements électroniques dans le secteur du

contrôle et des systèmes industriels est néanmoins plus développée que dans d‟autres

Page 54: Etude Electronique Décision

54

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

secteurs comme celui de l‟habitat en raison d‟un marché plus global et moins dispersé.

La maintenance des équipements et des machines revêt dans ce secteur un caractère

stratégique et ce sont les fabricants des machines qui en ont la charge soit en direct ou par

l‟intermédiaire de prestataires spécialisés. Les machines et les équipements électroniques

qu‟elles embarquent peuvent atteindre des durées de vie très longues (fréquemment une

trentaine d‟années) et leur maintenance représente donc un vrai challenge en particulier

pour l‟électronique embarquée dont les cycles d‟innovation sont beaucoup plus courts.

Vers une plus forte standardisation de l’électronique ?

Les équipements électroniques intégrés dans les usines sont historiquement conçus

spécifiquement pour tenir compte des exigences particulières de l‟environnement industriel

et s‟adapter aux process industriels mis en œuvre par les clients.

Ainsi des réseaux de communication et des systèmes de supervision dédiés ont été

développés par les principaux équipementiers et systémiers du secteur.

La tendance dans le secteur est néanmoins en train de s‟inverser avec l‟usage de plus en

plus systématique de technologies génériques issues du monde de l‟informatique et

adaptées au contexte de l‟usine, en particulier pour les fonctions réseaux et supervision.

Certains domaines clés comme la vitesse variable ont néanmoins recours à des technologies

plus pointues et moins standardisées, en particulier pour l‟électronique de puissance.

Outre la volonté de réduire les coûts et de bénéficier des dernières innovations

technologiques développées pour les marchés de masse, un facteur essentiel poussant à

une plus forte standardisation de l‟électronique embarquée est le développement des

contraintes réglementaires et de la normalisation dans le secteur qui impose le recours à des

procédures de tests de plus en plus pointues.

L‟électronique n‟est pas la seule visée par la standardisation, c‟est également le cas du

logiciel qui connaît une croissance exponentielle et difficilement contrôlable comme dans

d‟autres marchés (cf. automobile).

5.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Croissance et nouveaux besoins en perspective

Les grands donneurs d‟ordre adressent un marché mondial structuré d‟une part par le parc

d‟usines existantes qu‟il faut maintenir/moderniser et d‟autre part par les nouveaux projets

d‟investissement qui suivent le rythme de la mondialisation et du progrès industriel.

Compte tenu de la position de leadership de l‟Europe, les cycles de croissance des

équipementiers électroniques du secteur sont fortement liés aux investissements productifs à

travers le monde. La croissance moyenne de la production sur la période 2008-2013 est donc

logiquement impactée par la crise internationale mais reste cependant positive en Europe à

environ 2%. C‟est à plus long terme que le secteur du contrôle et des systèmes industriels offre

les perspectives les plus porteuses pour l‟électronique.

Page 55: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

L‟électronique est en effet un élément central des solutions qui devront être développées

pour répondre d‟une part à l‟évolution des contraintes réglementaires et d‟autre part aux

nécessaires gains de productivité/flexibilité de l‟outil industriel dans son ensemble. Parmi ces

nouvelles contraintes on peut citer :

L‟intégration plus étroite des outils de conception, de production et de mise en

œuvre permettant de :

Concevoir des produits pouvant être industrialisés et produits plus facilement

Concevoir des produits pouvant être réparés et maintenus, etc.

La réduction de l‟empreinte environnementale qui s‟appuiera sur :

le recours systématique aux capteurs et aux systèmes de monitoring et de

contrôle/supervision

le développement rapide de la vitesse variable (les moteurs électriques

représentent aujourd‟hui 70% de la consommation électrique des usines)

La traçabilité et l‟optimisation du cycle de production qui entraineront l‟emploi

d‟électronique à travers toute la chaine logistique et le développement de

nouveaux concepts comme par exemple celui de la maintenance préventive

Développement des systémiers

La plus grande standardisation des briques technologiques utilisées dans le contrôle et les

systèmes industriels (cf. communication de machine à machine) ne signifie pas pour autant

une standardisation du système électronique dans son ensemble. En effet, l‟intelligence du

système et son architecture resteront propres à l‟application visée. C‟est en particulier sur ce

point que la différenciation va s‟opérer entre les systémiers qui seront en mesure de fournir

des solutions globales à leurs clients et les autres fournisseurs.

Un systémier du contrôle industriel sera ainsi en mesure de fournir plusieurs types

d‟équipements et de machines interconnectées de manière à offrir un service global. Ce

développement nécessitera de couvrir une part croissante de l‟infrastructure des clients pour

développer des offres à valeur ajoutée comme :

Optimisation de la facture énergétique,

Optimisation du cycle de maintenance, ou du temps de cycle industriel, etc.

Ces possibilités d‟optimisation pourront être mises en œuvre par les systémiers lors des phases

de développement ou par des prestataires de services au cours du cycle de vie de l‟usine et

via le recours à des moyens de mesure assez fins (capteurs) permettant d‟évaluer différents

paramètres sur les matériels mis en œuvre (consommation, usure, etc.).

Page 56: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

6. Médical

En résumé :

- L‟électronique ne représente à ce jour qu‟environ 10% de l‟ensemble des technologies

médicales, pour l‟instant majoritairement dans le domaine de l‟imagerie (hors informatique

médicale)

- L‟Europe représente 25% de la production mondiale d‟électronique pour ce secteur, en

raison de son leadership dans le domaine historique de l‟imagerie (2 des 3 leaders mondiaux

sont européens)

- Comme dans le domaine du contrôle et des systèmes industriels, la production électronique

a tendance à se rationaliser et se standardiser dans le secteur médical

- … ce qui stimule le recours à la sous-traitance de production électronique et diminue les

frais de maintenance et d‟installation (assurés par les équipementiers)

- A plus long terme, le marché médical offre les perspectives de croissance les plus pérennes

pour l‟industrie électronique en raison de phénomènes structurels (vieillissement de la

population, désertification médicale, croissance des dépenses de santé dans le PIB, etc.) qui

stimuleront le besoin dans les décennies qui viennent

- En 2050, 50% de la population aura plus de 50 ans et les dépenses de santé en France

comptent déjà pour plus de 11% du PIB par an !

6.1 Périmètre de l’électronique

Bien qu‟en croissance régulière, la part de l‟électronique dans l‟ensemble des technologies

médicales est encore relativement faible et estimée aux alentours de 10% (hors informatique

médicale). La pénétration de l‟électronique dans les équipements médicaux est en effet un

phénomène relativement récent, l‟électronique étant jusqu‟à peu essentiellement

cantonnée aux dispositifs d‟imagerie médicale.

La situation change néanmoins et devant les nouvelles demandes du secteur (soins, suivis,

performance, etc.), l‟électronique se généralise à présent dans d‟autres familles

d‟équipements médicaux.

La production d‟équipements électroniques pour le secteur médical représente en Europe 8

milliards d‟euros en 2008 soit environ 25% de la production mondiale. L‟Europe se distingue en

particulier des autres zones de production (en particulier les USA) par une spécialisation très

marquée dans le domaine historique de l‟imagerie médicale. 2 des 3 principaux leaders du

marché sont en effet européens (Philips et Siemens) et le 3ème dispose d‟une implantation

industrielle importante en Europe (General Electric).

Page 57: Etude Electronique Décision

57

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 33 Production électronique pour le médical, Europe, 2008

Source DECISION, 2009

Avec 1,2 milliards d‟euros de production d‟équipements électroniques pour le secteur

médical en 2008, la France représente 15% de l‟Europe avec un pôle d‟activité important

dans le domaine de l‟imagerie et quelques acteurs significatifs dans le domaine des

équipements hospitaliers. Sur le marché des implants médicaux, la société ELA Medical

dispose cependant d‟une activité industrielle significative. Les principaux équipementiers

présents en France sont :

GE Healthcare (USA)

Horiba (Japon)

Vygon

Thales Electronic Devices

ELA Medical (Italie, Sorin Group)

Maquet

Fresenius Vial (Allemagne)

Trophy (Kodak, USA)

Teama (Air Liquide)

Trixell (Thales)

Moria

6.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Chaine de valeur

Dans une certaine mesure le secteur médical relève d‟une logique de marché voisine de

celle du secteur de la défense avec des exigences de qualité très strictes sur les produits, des

procédures de certification lourdes, des durées de vie longues et des tailles de série

relativement faibles. La conjugaison de ces facteurs contraignants conduit à un degré de

régulation important du marché par les acteurs publics (financement des organismes

d‟assurance).

Contrairement au secteur de la défense, les clients sont cependant beaucoup plus dispersés

dans le secteur médical (les hôpitaux sont les premiers clients) avec des logiques

d‟approvisionnement propres contribuant à une grande fragmentation du marché au

détriment des acteurs industriels.

Page 58: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les profils des équipementiers sont ainsi très variables, depuis la petite entreprise innovante

développant une nouvelle technologie de capteur implantable jusqu‟à la multinationale en

mesure d‟imposer sur le marché de nouvelles solutions de diagnostic précoce en passant par

le fournisseur de dispositif hospitalier souhaitant intégrer plus d‟électronique à ses produits

pour en améliorer les fonctionnalités.

En terme de géographie, les principaux équipementiers du secteur sont américains, les USA

dépensant près de 18% de leur PIB dans les dépenses de santé ce qui stimule l‟activité de

leaders mondiaux comme Medtronic dans le domaine des dispositifs implantable ou GE

Healthcare dans celui de l‟imagerie.

Perspectives d’évolution

La production européenne d‟équipements électroniques pour le secteur médical devrait

croitre en moyenne de 4% par an sur la période 2008-2013 ce qui place le secteur parmi les

plus dynamiques de l‟industrie.

A côté des grands systèmes d‟imagerie médicale dont la croissance reste plus lente en raison

des cycles d‟investissement des hôpitaux, de nombreuses niches correspondant aux besoins

spécifiques du secteur de la santé se développent :

Assistance respiratoire,

Petite imagerie portable

Prothèses

Surveillance/monitoring du patient

Etc.

Comme souvent dans le domaine de la santé, les développements de nouveaux marchés

sont souvent liés à l‟évolution des réglementations qui peuvent imposer le recours à certaines

catégories d‟équipements électroniques comme par exemple dans le cas récent des

défibrillateurs portables rendus récemment obligatoires dans les lieux publics.

Par ailleurs et malgré l‟apparition de nouvelles solutions électroniques dans différents champs

cliniques, les systèmes électroniques dans le domaine médical ont tendance en règle

générale à être de plus en plus standardisés. Cette évolution à un double impact.

Tout d‟abord elle favorise le recours à la sous-traitance, certains acteurs historiques de la

filière sous-traitant l‟intégralité de leur production électronique tout en restant au cœur du

processus de prescription et d‟homologation des équipements, en particulier pour les

fonctions critiques (implants cardiaques, imagerie médicale, etc.).

Dans un second temps, l‟activité d‟installation/maintenance qui reste du ressort des

équipementiers évolue et tend à s‟accélérer. Alors qu‟il y a 10 ans l‟installation d‟un système

d‟imagerie dans un hôpital prenait jusqu‟à 1 mois, ce temps a dorénavant été réduit à 1

semaine, ce qui modifie considérablement les business models des fournisseurs.

6.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Une croissance assurée sur le long terme

Parmi l‟ensemble des débouchés de l‟électronique, le secteur du médical est certainement

celui offrant les perspectives les plus importantes sur le long terme pour les fournisseurs en

Page 59: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

raison du besoin structurel d‟amélioration de la productivité et de la qualité des soins.

Les pays développés consacrent entre 8 et 17% de leur PIB aux dépenses de santé, un

montant en croissance constante en raison du vieillissement de leur population. En France et

en Europe, par exemple 50% de la population aura plus de 50 ans en 2050. L‟ampleur des

pressions exercées sur les systèmes de soins, conjuguées à d‟autres problématiques telles que

la désertification médicale entraineront le recours nécessaire aux technologies électroniques

dans le secteur.

Les marchés et technologies porteuses

La croissance de l‟électronique dans le secteur de la santé prendra de nombreuses formes

dans la décennie à venir.

Tout d‟abord les progrès réalisés par l‟électronique en matière de miniaturisation et

d‟intégration permettront aux dispositifs existants d‟améliorer leur performance ou d‟élargir

leurs fonctions thérapeutiques :

Robotisation de blocs chirurgicaux

Prothèses robotisées

Nouvelles générations d‟implants

Etc.

Les systèmes de contrôle et de diagnostic du patient se démocratiseront et sortiront de la

sphère hospitalière pour intégrer d‟autres environnements comme les cabinets médicaux ou

les véhicules d‟intervention (ex. imagerie médicale portative). Ces systèmes devront être

communicants et dotés d‟interfaces plus intelligentes permettant le cas échéant leur

manipulation par des personnels non spécialistes.

Finalement, l‟interconnexion entre l‟environnement hospitalier et le monde extérieur

constituera la base du développement de la télésanté qui permettra à terme la consultation,

l‟expertise ou la surveillance des patients à distance. Ces nouveaux principes et organisations

des soins reposeront sur la mise à disposition d‟équipements électroniques et de réseaux de

communication permettant la mesure et la mise en relation des différents intervenants de la

chaine de soin, depuis le domicile du patient jusqu‟au centre de traitement. Les systèmes

d‟information et de gestion sur lesquels reposeront ces organisations seront stratégiques et

devront présenter un très haut niveau de sécurité « électronique ».

Le secteur médical se trouve donc au cœur d‟une problématique d‟intégration transversale

faisant intervenir plusieurs champs :

Technologique : du composant aux systèmes d‟information et de communication

Industriel : processus de certification et fragmentation du marché

Economique : nouveaux services et business model, financement de l‟innovation et

retour sur investissement

Page 60: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

7. Energies renouvelables et éclairage

En résumé :

- L‟électronique est dorénavant omniprésente dans le domaine des énergies renouvelables

et des nouveaux dispositifs d‟éclairage

- L‟Europe représente 25% de la production mondiale d‟électronique pour ce secteur où la

France accuse un retard par rapport à ces voisins

- Malgré ce retard et une concurrence mondiale féroce, la filière industrielle se structure en

France, en particulier dans le domaine du photovoltaïque

- La demande vis-à-vis des technologies électroniques est forte et pérenne dans ce secteur

grâce aux nouveaux services que l‟électronique peut contribuer à développer

7.1 Périmètre de l’électronique

L‟électronique contribue au marché des énergies renouvelables de différentes façons :

Directement lorsque les dispositifs électroniques permettent de générer directement

l‟énergie électrique comme par exemple dans le cadre des panneaux

photovoltaïques (conversion directe de l‟énergie solaire)

Indirectement lorsque l‟électronique est utilisée dans le contrôle des alternateurs

permettant de générer l‟énergie électrique grâce à un actionnement mécanique,

lui-même généré par une source d‟énergie primaire (éolienne, solaire thermique,

hydraulique)

Seul le marché direct, c‟est à dire à l‟heure actuelle celui des cellules photovoltaïques, est

comptabilisé dans la production électronique pour le secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des marchés indirects, la production électronique se retrouve ventilée dans

d‟autres secteurs d‟application comme par exemple les systèmes et contrôles industriels ou

les alimentations et réseaux électriques, etc.

Par convention, les dispositifs électroniques utilisés dans les systèmes d‟éclairage sont

également associés au domaine des énergies renouvelables en raison de leur influence sur la

consommation d‟électricité. L‟éclairage est un secteur dans lequel les technologies

électroniques n‟étaient pas utilisées historiquement mais la situation évolue fortement.

En effet le nouveau segment des lampes à économie d‟énergie qui regroupe les lampes à

décharge, les LEDs et les systèmes de contrôle associés utilise les technologies électroniques

contrairement aux traditionnelles lampes à incandescence. L‟électronique est ainsi exploitée

tant au niveau de la génération de lumière (LED) qu‟au niveau de l‟alimentation des lampes2

ou des systèmes de gestion évolués de l‟éclairage. Compte tenu des volumes de marché

considérés, cette évolution technologique constitue de facto un nouveau marché très

porteur pour les fournisseurs de dispositifs électroniques.

La production d‟équipements électroniques en Europe dans ces deux applications

représente 6,2 milliards d‟euros en 2008, répartis approximativement à part égale entre le

photovoltaïque et l‟éclairage. L‟Europe représente ainsi de l‟ordre de 25% de la production

mondiale dans ces deux domaines.

Figure 34 Production électronique pour les énergies renouvelables et l’éclairage, Europe,

2008

2 Le recours aux ballasts électroniques en remplacement des ballasts ferromagnétiques permet de réduire la

consommation électronique de 20% (source Syndicat de l‟Eclairage)

Page 61: Etude Electronique Décision

61

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Source DECISION, 2009

La production française est quant à elle beaucoup plus limitée avec 300 millions d‟euros et

seulement 5% de l‟Europe et rares sont les acteurs de taille significative présents en France

dans le domaine.

Cette situation est néanmoins en train d‟évoluer car même si la France a raté le train de la

1ère génération de cellules photovoltaïques contrairement à l‟Allemagne qui est devenue

leader sur ce secteur, elle s‟est résolument positionnée sur la 2ème et bénéficie d‟un effet

“rattrapage”3 sous l‟impulsion du CEA.

7.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Influence des réglementations

Le secteur des énergies et de l‟éclairage, compte tenu des infrastructures en place dans

chaque pays, est un marché à forte inertie où le poids de la réglementation nationale voire

régionale joue un rôle déterminant.

Les objectifs fixés par les états sur la place des énergies renouvelables dans le futur mix

énergétique sont un facteur de stimulation du marché considérable. Les objectifs fixés à

l‟échelle européenne sont ambitieux puisque les états membres ont signé en Mars 2007 un

accord contraignant fixant à 20% le seuil des énergies renouvelables dans la production

d‟énergie en Europe.

Dans le secteur de l‟éclairage, les directives européennes EUP (Energy Using Product)

favorisent également le développement des dispositifs électroniques de pilotage dans les

systèmes d‟éclairage. Ces évolutions entrainent une réorganisation de la chaine de valeur

industrielle et des procédés de production.

L‟impact des régulations sur le développement des marchés, voire de l‟offre industrielle, est

particulièrement illustré dans la filière du photovoltaïque. C‟est l‟Allemagne qui la première

s‟est investie dans ce secteur avec le programme « 1 million de toits solaires » qui a permis de

structurer une filière de développement, de production et d‟installation nationale. La Chine

et les USA sont également à la pointe dans ce domaine et bénéficient de programmes de

soutiens très significatifs.

3 Lancement du consortium PV20 en Février 2010, créant une filière française de production photovoltaïque

totalement intégrée (du silicium au panneau assemblé)

Page 62: Etude Electronique Décision

62

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Dans le domaine de l‟éclairage, ce sont essentiellement aux Japon, en Europe et aux USA

que les savoir-faire et les principaux fournisseurs se concentrent (Philips, Siemens, General

Electric, Toshiba, Omron).

Réorganisation des activités de production

Dans le domaine des énergies renouvelables comme dans celui de l‟éclairage, le rôle de

plus en plus prépondérant joué par les technologies électroniques stimule considérablement

l‟innovation du secteur.

La proximité de ces technologies avec la filière du semi-conducteur (cellules

photovoltaïques, LEDs) pousse les industriels du secteur des composants électroniques à

investir sur ces nouveaux débouchés :

Dans le domaine de l‟énergie solaire

Un regroupement d‟entreprise de haute technologie (cluster) s‟est formé dans la

région de Dresde en Allemagne (bassin de la société Infineon) dans le

développement et de la production de cellules photovoltaïques,

D‟autres acteurs comme le Japonais Sharp (spécialiste de la production d‟écrans

plats) ou STMicroelectronics ont récemment annoncé des programmes

d‟investissement dans ce domaine en Europe

Dans le domaine de l‟éclairage, l‟industrie du semi-conducteur investit également

massivement, en particulier sur les technologies de LEDs

C‟est dans le domaine de l‟éclairage que la rupture technologique est la plus importante

pour les acteurs en raison de l‟existence d‟une filière industrielle historique dans ce domaine

et des contraintes d‟adaptation qui en découlent, en particulier au niveau de l‟outil

industriel.

S‟agissant de la production d‟équipements électroniques dans le secteur des énergies

renouvelables et de l‟éclairage, la croissance moyenne pendant la période 2008 à 2013 est

donc dynamique avec toutefois des disparités en fonction des segments, de 20% dans le

secteur de l‟énergie solaire à 7% dans l‟éclairage.

7.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Une croissance pérenne du secteur

Les perspectives de croissance citées pour la période 2008 à 2013 devraient se prolonger

jusqu‟en 2020 et à mesure que le déploiement des nouvelles solutions de production

d‟énergie et d‟éclairage se poursuivra sous les effets conjugués de la réglementation, de la

sensibilité de l‟opinion et des principes de financement (primes, tarifs de rachat d‟électricité,

etc.).

Au niveau national, certains soubresauts pourront avoir lieu à mesure que les systèmes

d‟accompagnement se mettent en place ou disparaissent (cf. marché espagnol du

photovoltaïque) qui ne remettront nullement en cause la demande du secteur dans son

ensemble. La France bénéficiera quant à elle d‟un effet de rattrapage dans le marché du

photovoltaïque en raison du retard accumulé ces dernières années.

Page 63: Etude Electronique Décision

63

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Une innovation portée par l’électronique

D‟un point de vue technologique, la bataille se concentrera sur l‟amélioration des

rendements énergétiques et lumineux, principalement en raison des progrès attendus dans le

domaine des matériaux et des technologies de fabrication des dispositifs électroniques dans

lesquels les acteurs du semi-conducteur continueront d‟investir dans les années qui viennent.

En parallèle du progrès au niveau des cellules élémentaires, la mise en place de systèmes de

contrôle et de régulation intelligents permettra également d‟améliorer significativement le

coût global de ces technologies pour le moment prohibitif sans système

d‟accompagnement extérieur. A titre d‟exemple, un système d‟éclairage équipé d‟une

électronique de contrôle et d‟un dispositif de gestion de l‟éclairage (détection de présence

et de la lumière du jour) permet d‟économiser jusqu‟à 70% d‟énergie par rapport à une

solution traditionnelle.

Ces systèmes de contrôle et de régulation reposeront à terme sur des solutions industrielles

interopérables sur lesquelles s‟appuieront de nouveaux services à valeur ajoutée permettant

de modéliser, prédire, informer, adapter le besoin énergétique et les capacités de

production.

Page 64: Etude Electronique Décision

64

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

8. Ferroviaire

En résumé :

- Un marché de niche pour l‟électronique où l‟Europe représente 75% de la production

mondiale

- Le secteur ferroviaire est parmi les secteurs les plus porteurs pour les entreprises de la filière

électronique, y compris en France

- Comme dans d‟autres secteurs d‟application, les donneurs d‟ordre du secteur ferroviaire

travaillent de plus en plus avec les sous-traitants de l‟électronique

- A l‟avenir, les progrès en électronique de puissance et le développement du confort et de

la sécurité à bord ainsi que l‟ouverture des marchés du transport ferroviaire stimuleront le

développement de l‟électronique embarquée dans les trains

8.1 Périmètre de l’électronique

Le développement de l‟électronique dans le domaine ferroviaire est historiquement lié à

celui de la traction électrique à bord des matériels roulants (électronique de puissance) ainsi

qu‟au développement du confort et de la sécurité à bord nécessitant le recours à des

dispositifs électroniques pour le marché dit des auxiliaires (calculateurs et cartes

électroniques pour les portes, la climatisation, etc.).

Un dernier segment utilisant de l‟électronique dans le secteur ferroviaire est celui de la

signalisation et de l‟information dans le domaine des infrastructures (systèmes d‟affichage,

relais et systèmes de communication, etc.).

Prise dans son ensemble, l‟industrie ferroviaire représente un débouché relativement faible

pour l‟électronique. Avec 1,5 milliards d‟euros de production d‟équipements électroniques

dans ce secteur, l‟Europe représente 75% de la production mondiale. Cette production est

très majoritairement concentrée sur les segments du matériel roulant incluant les dispositifs de

traction et les auxiliaires, la signalisation ne représentant que 13% de la production en Europe.

Le leadership européen s‟explique en grande partie par la présence de grands leaders

internationaux en particulier en Allemagne et en France comme Siemens, Alstom et

Bombardier, ainsi que par le degré de déploiement des infrastructures ferroviaires en Europe

qui alimente une activité de production et de maintenance de dispositifs électroniques très

fragmentée au niveau local.

Page 65: Etude Electronique Décision

65

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Figure 35 Production électronique pour le ferroviaire, Europe, 2008

Source DECISION, 2009

Au sein de l‟Europe, la France représente environ 300 millions d‟euros de production

électronique soit 20% du total européen. Les principaux équipementiers présents en France

sont:

Alstom

Bombardier (Canada)

Faiveley

8.2 Fondamentaux du marché et perspectives

Structure du marché et évolution de la chaine de valeur

Le secteur du transport ferroviaire est totalement globalisé avec 3 acteurs majeurs en mesure

de développer des solutions de transport ferroviaire complètes :

Siemens (Allemagne),

Bombardier (Canada) en particulier depuis le rachat de la société française ANF

Industrie en 1989 et de la société allemande ADTranz en 2001,

Alstom (France) qui a récupéré en France les compétences développées par les

SNCF dans les années 1970 dans le cadre du programme TGV,

Les principaux concurrents de ces grands acteurs sont japonais (Mitsubishi) à une échelle

moins importante cependant.

Les grands équipementiers conçoivent et fabriquent leurs propres équipements dont une

partie de l‟électronique associée, en particulier pour certaines fonctions critiques comme

l‟électronique de puissance associée à la traction électrique des rames. Le reste de

l‟électronique, jugée moins critique, est plus facilement confiée à la sous-traitance bien que

certaines activités de développement et de production demeurent intégrées.

L‟électronique de puissance est une composante clé du savoir-faire des équipementiers

ferroviaires car elle contribue directement aux performances des trains et rares sont les

fournisseurs de systèmes électroniques maitrisant ces niveaux de puissance. A titre

Page 66: Etude Electronique Décision

66

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

d‟exemple, le TGV de 4ème génération développé et fabriqué par Alstom (AGV) dispose

d‟une motorisation répartie sur l‟ensemble de la rame contrairement aux versions

précédentes des TGV. Cette architecture novatrice a été rendue possible grâce au degré

d‟intégration des modules de conversion de puissance qui a permis de loger les moteurs et

leur électronique directement sur les bogies des rames.

Croissance du secteur

Le secteur ferroviaire a été ces dernières années un domaine très porteur avec une

croissance des ventes mondiales d‟équipements à deux chiffres en raison de 2 facteurs :

la croissance du besoin en infrastructure de transport des pays émergents (en

particulier de la Chine)

le renouvellement ou l‟installation de nouvelles infrastructures de transports publics

dans les pays industrialisés (tram, liaisons régionales)

Entre 2008 et 2013, la production d‟équipements électroniques pour le secteur ferroviaire

devrait croitre en Europe de 5,5% ce qui correspond à un rythme moins soutenu que ces

dernières années. La crise financière mondiale a ainsi rendu le financement de certains

investissements plus difficile, limitant de fait la croissance de la demande mondiale.

8.3 Macrotrends 2020 et impacts sur la supply chain

Les progrès et les innovations à venir dans le transport ferroviaire sont en grande majorité

porteurs d‟une amplification du contenu électronique dans la valeur ajoutée des

équipementiers qui reste pour le moment relativement faible.

Tout d‟abord certaines améliorations progressives en matière de puissance, de vitesse, de

fiabilité voire de pilotage automatique des rames seront introduites. Elles reposeront sur une

capacité d‟intégration supérieure de l‟électronique dans l‟environnement ferroviaire et une

miniaturisation progressive des éléments de puissance.

Plus généralement, l‟électronique pénétrera de nombreuses catégories d‟équipement :

Dans le domaine de la sécurité : freins, portes et solutions de lutte contre le

vandalisme (vidéo-surveillance, alarmes, etc.)

Dans le domaine de traction : développement de l‟intégration de l‟électronique de

puissance avec la gestion et le stockage de l‟énergie

Pour les voitures : gestion adaptative de la consommation des auxiliaires, de

l‟éclairage, services à bord (communication et multimedia), information passager,

etc.

Pour l‟infrastructure : interconnexion des réseaux (multi-tension), environnement

multi-opérateur, etc.

Dans ce contexte, la valeur ajoutée des équipementiers consistera de plus en plus à

appréhender et proposer des systèmes complets comme par exemple un système de

pilotage ou la configuration d‟un système de signalisation, etc. Cette capacité nécessitera

des compétences de plus en plus pointues en électronique.

Page 67: Etude Electronique Décision

67

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Partie III : caractérisation des métiers de l’électronique et enjeux

Rappel des enquêtes conduites

Page 68: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Synthèse

Les grandes tendances :

Les compétences sont tirées vers le haut sous l‟effet croisé de plusieurs facteurs comme les

progrès de l‟intégration électronique, l‟accélération du rythme des innovations et les

exigences de formation continue toujours plus importantes

Les besoins en compétences électroniques sont réels dans certains domaines industriels clés

pour la France, en particulier pour les spécialités du test et de l‟électronique analogique

Les sous-traitants de production électronique sont les acteurs sur lesquels les transferts de

compétences au sein de la chaîne de valeur sont les plus critiques

La poursuite de la pervasion de l‟électronique dans de nouveaux secteurs conduira à la

création de nouveaux métiers et compétences, en particulier dans les fonctions d‟installation

et de maintenance/diagnostic/mesure

Les constats :

Dans certains secteurs clés comme l‟électronique analogique et en particulier l‟électronique

de puissance ou encore dans le domaine de l‟électromagnétisme, la demande excède

sensiblement l‟offre de travail et les compétences manquent

Une formation spécifique à la mesure électronique (métrologie en courants faibles) serait très

appréciée par les industriels

Il apparaît nécessaire aux industriels de casser les cloisons des formations initiales et de

favoriser les profils de formation plus transversaux de la conception jusqu‟à la production

La fonction de chef de projet polyvalent devient de plus en plus critique pour piloter des

projets qui font intervenir un champ d‟expertise toujours plus large

Les profils de techniciens spécialisés sont trop rares (la plupart des techniciens supérieurs

poursuivent des études d‟ingénieur)

Les risques :

L‟électronique, c‟est avant tout le matériel (le hardware). Les compétences dans ce

domaine sont de plus en plus faibles en France suite aux crises de 2001 et 2009 qui ont

fragilisé les activités de production

C‟est en particulier dans les métiers de l‟industrialisation que les compétences clés doivent

être maintenues de manière à préserver les capacités d‟innovation de l‟industrie

La filière électronique souffre d‟un déficit d‟attractivité notable vis-à-vis des étudiants qui fait

peser un risque important à terme sur le développement des entreprises du secteur

Page 69: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

1. Grandes fonctions industrielles

Les enquêtes conduites auprès des acteurs de la filière électronique (utilisateurs, concepteurs, fabricants, etc.) ont permis d‟isoler 11 types de fonctions

pouvant être occupées par les électroniciens au sein des entreprises. Ces fonctions peuvent elles-mêmes être décomposées en 24 spécialités différentes

correspondant chacune à des savoir-faire et des profils particuliers. Le tableau suivant représente l‟ensemble de ces fonctions qui concernent 4 grands

jalons de valeur ajoutée dans l‟entreprise : la Conception, l‟Industrialisation & Test, la Production et la Maintenance & Réparation.

Figure 36 Fonctions des électroniciens en entreprise

Page 70: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les fonctions précédentes peuvent toutes être occupées par des électroniciens mais les

savoir-faire propres de l‟électronique sont plus ou moins dominants dans ces fonctions. Le

graphique suivant a pour objet d‟illustrer ces dominantes électroniques, les fonctions

indiquées au centre étant celles à forte dominante électronique alors que celles situées à

l‟extérieur ne relèvent pas directement de compétences électroniques. Ainsi, sur les 11

types de fonctions et 24 spécialités identifiées plus haut, seules 14 spécialités peuvent être

considérées à forte dominante électronique (indiquées en blanc sur le graphique).

Les principaux contingents d‟électroniciens dans les entreprises sont situés dans les

fonctions de conception et d‟industrialisation&test.

Page 71: Etude Electronique Décision

71

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

1.1 Conception

Ce sont dans les activités de conception qu‟on retrouve l‟essentiel des contingents

d‟électroniciens dans les entreprises, en France comme ailleurs.

Dans la conception d‟un système complexe faisant intervenir de l‟électronique, les

savoir-faire propres à l‟électronique interviendront pour effectuer le lien avec le

matériel. On retrouvera ainsi plusieurs métiers propres au savoir-faire de

l‟électronicien :

Conception matérielle/hardware : architecture matérielle et conception

du schéma électronique, simulation de haut niveau

Conception carte : implémentation du schéma électronique sur la carte

Placement, routage des composants

Simulation physique

Conception logicielle (firmware) : double compétence électronique et

informatique (fonction généralement occupée par des électroniciens)

On retrouve également des profils d‟électroniciens dans les domaines de la

conception système bien que cela résulte plutôt d‟une évolution de carrière plutôt

que d‟une spécificité du métier d‟électronicien.

Les conceptions matérielles et cartes font toutes deux appel à des ingénieurs et

des techniciens supérieurs avec une prédominance des ingénieurs dans la

conception matérielle et des techniciens supérieurs dans la conception carte où le

degré de spécialisation est plus élevé.

Figure 37 Fonctions des électroniciens dans le domaine de la conception et

dominantes électroniques

Page 72: Etude Electronique Décision

72

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Modélisation et approche système

La plupart des produits électroniques sont dorénavant plus intelligents et

communicants. Ils doivent donc prendre en compte un environnement d‟utilisation

et des interfaces de plus en plus riches tant sur le plan matériel que logiciel.

L‟électronique est par ailleurs de plus en plus utilisée dans des systèmes embarqués

avec des contraintes d‟environnement sévère (électronique haute température,

environnement vibratoire, agression chimique, etc.) devant être prises en compte

dès les premières phases de conception de manière à assurer la fiabilité du

système.

Pour appréhender cette complexité et ce degré d‟intégration, la conception

système impose un recours accru à la modélisation et à la simulation ainsi que

l‟ouverture sur des champs de compétences transverses.

Le développement de la mécatronique fournit une bonne illustration des

nouveaux besoins en compétences transverses dans certains secteurs comme en

particulier l‟automobile, l‟aéronautique ou les actionnements industriels. Son

développement entraîne de nouvelles organisations au niveau des cycles de

conception faisant intervenir différent profils d‟expertises (mécanique,

électronique, électrotechnique) autour de projets d‟intégration.

Les ingénieurs électroniciens et automaticiens sont particulièrement utilisés dans le

développement des modèles nécessaires à la simulation des systèmes complexes

fortement intégrés. Ces postes nécessitent généralement cependant une grande

expérience et il est difficile d‟appréhender ces savoir-faire dans le cadre de la

formation initiale.

Conception matérielle et logicielle

Deux évolutions majeures des technologies électroniques influencent directement

les fonctions de conception électronique depuis les années 90s, d‟une part le

passage de l‟électronique analogique au „tout numérique‟ et d‟autre part la

croissance exponentielle du logiciel dans les équipements.

Electronique analogique et électronique numérique :

Les systèmes électroniques se sont massivement numérisés au cours de la dernière

décennie suite à certaines ruptures technologiques majeures comme le

développement de la micro-informatique, d‟internet et des communications

mobiles dont les systèmes reposent en grande partie sur ce type d‟électronique.

L‟électronique numérique constitue dorénavant l‟épine dorsale de la majorité des

équipements électroniques.

La croissance de la complexité des systèmes numériques est beaucoup plus rapide

que celle des systèmes analogiques et elle impose pour les concepteurs un degré

d‟abstraction plus important par rapport aux technologies de base.

Cela se traduit par la prédominance des savoir-faire de programmation et des

modèles de simulation dans les phases de conception numérique, les briques

technologiques de base étant de plus en plus standardisées.

La conception

système nécessite

l‟ouverture sur un

large champ de

compétence et

beaucoup d‟expérience.

Page 73: Etude Electronique Décision

73

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Cette dichotomie entre la conception des systèmes numériques et analogiques a

ainsi conduit à la spécialisation progressive des profils de concepteurs

électroniciens entre d‟une part les numériciens rompus à la conception

fonctionnelle et aux simulations de haut niveau, et d‟autre part les analogiciens

dont le rapport à la technologie et aux processus physiques mis en œuvre

demeure beaucoup plus fort.

Si l‟électronique numérique s‟est fortement développée depuis les années 1990,

l‟électronique analogique reste néanmoins au cœur des systèmes utilisés dans

certains secteurs clés en France comme l‟automobile, l‟industriel ou l‟aéronautique

défense. Par ailleurs, les nouveaux besoins sociétaux dans les domaines de

l‟énergie ou de la santé font pour la plupart appel à une forte proportion

d‟électronique analogique dans les systèmes.

Finalement et par opposition à l‟électronique numérique, la conception

analogique est moins standardisée et repose sur des profils ayant plus

d‟expérience, elle est donc moins facilement délocalisable.

Les profils d‟analogiciens sont pourtant en pénurie en France suite à la bifurcation

des formations sur l‟électronique numérique dans le courant des années 1990s.

Parmi certaines compétences en pénurie avérée, on retrouve celles liées à

l‟électronique de puissance et à l‟électromagnétisme.

Développement du contenu logiciel dans la valeur ajoutée :

Comme indiqué précédemment, le développement de l‟électronique numérique

s‟est accompagné d‟une plus forte standardisation du matériel au sein des

équipements.

La croissance du logiciel dans les systèmes répond ainsi à une exigence de

différenciation pour les donneurs d‟ordre qui peuvent ainsi personnaliser plus

rapidement leurs équipements et apporter de nouvelles prestations à moindre

coût. Le logiciel permet également d‟apporter de la flexibilité en autorisant

certaines mises à jour sans pour autant changer de matériel.

Depuis la fin des années 90s, la quantité de logiciel dans les équipements

électroniques progresse de façon exponentielle ce qui n‟est pas sans poser

problèmes à certains secteurs comme l‟automobile ou l‟industriel qui doivent

appréhender rapidement ces nouveaux savoir-faire.

La conception du logiciel ne relève pas à proprement parler d‟une compétence

électronique, mais plutôt d‟une compétence d‟informaticien ou d‟automaticien

selon le type d‟application visé en raison d‟un fort degré d‟abstraction par rapport

au matériel (logiciels applicatifs). Néanmoins, certains logiciels sont plus proches du

matériel et ont pour fonction d‟effectuer les passerelles entre les deux mondes

(logiciels firmware). Les électroniciens peuvent ainsi évoluer vers la conception de

cette dernière catégorie de logiciel en raison de leur connaissance du matériel.

Les concepteurs de firmware auront une place de plus en plus centrale à l‟avenir

car ils maîtriseront les optimisations entre le Hard et le Soft. Ils restent néanmoins

une minorité dans les équipes de conception logiciel (15 à 20% des concepteurs).

L‟électronique

analogique

concentre

l‟essentiel des

besoins en

conception

électronique.

Page 74: Etude Electronique Décision

74

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Principaux enjeux liés aux activités de conception électronique

Comme évoqué précédemment, le niveau d‟abstraction par rapport au matériel

dans les activités de conception a tendance à croitre depuis les années 1990 alors

que les nouveaux besoins dans les domaines de l‟énergie, de la santé ou des

systèmes fortement intégrés (mécatronique, etc.) remettent la technologie au

cœur des problématiques de conception. Les compétences des concepteurs de

l‟électronique seront ainsi tirées à l‟avenir vers la chimie, les matériaux et la

physique.

Outre les besoins en innovation, la capacité des industriels à répondre à un

environnement réglementaire de plus en plus contraignant, en particulier au

niveau de l‟impact environnemental (traçabilité, éco-conception, recyclage,

etc.), nécessite de garder un lien étroit entre la conception et l‟environnement de

production ce qui nécessitera une évolution des filières de formation à terme.

A plus court terme, on constate dès à présent une remontée des compétences

d‟industrialisation plus en amont dans les phases de conception tant au niveau du

test que de la production elle-même :

Design for Test : consiste à influer sur la conception matérielle et carte d‟un

équipement pour faciliter sa testabilité une fois l‟équipement en production

Design for Manufacturing : consiste à influer sur la conception matérielle et

carte d‟un équipement pour faciliter et fiabiliser sa production sur chaîne

Cependant les formations d‟ingénieurs et de techniciens de conception n‟ont plus

de lien avec la production des systèmes électroniques malgré les tendances de

fonds évoquées plus haut. Beaucoup d‟industriels jugent ainsi souhaitable de

réintégrer ces savoirs dans les cycles de formation initiale.

De nombreux industriels indiquent également des difficultés de recrutement sur les

profils de techniciens supérieurs électroniciens, allant jusqu‟au recrutement

d‟ingénieurs pour effectuer des tâches de techniciens supérieurs le cas échéant

(en particulier dans le domaine du test).

Finalement c‟est certainement le manque de compétence en électronique

analogique et en électronique de puissance qui apparaît comme le fait le plus

marquant dans les fonctions de conception électronique à une période où ces

technologies constituent un savoir-faire clé dans nombre de secteurs allant des

transport aux futurs réseaux électriques intelligents ou à la domotique.

Des compétences

liées à

l‟industrialisation

et à la production

remontent à

présent dans les

phases de

conception.

Les techniciens

supérieurs

manquent dans

les domaines de

la conception, et

en particulier

dans la

conception des

tests

Page 75: Etude Electronique Décision

75

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

1.2 Industrialisation & Test

La progression des exigences de qualité vis-a-vis des systèmes électroniques est

une constante à travers les filières utilisatrices, en particulier celles représentées en

France dans les marchés professionnels.

Ces exigences rendent les fonctions d‟industrialisation et de test de plus en plus

critiques pour assurer la qualité finale des équipements et les niveaux de

performances requis.

Au sein de ce domaine, on peut identifier 3 grands types de fonction faisant appel

aux compétences des électroniciens :

Process et méthodes : correspond aux activités d‟ingénierie de production

et de support

Marketing achats : correspond aux fonctions d‟interface technique entre

les fournisseurs de composants ou de sous-systèmes et les donneurs d‟ordre

Tests : correspond aux tests conduits sur les dispositifs électroniques

Selon le positionnement des entreprises et leur rôle au sein de la chaîne de valeur,

ces différentes fonctions peuvent le cas échéant employer un grand nombre de

techniciens supérieurs et d‟ingénieurs électroniciens.

On constate néanmoins une prédominance des profils de techniciens supérieurs

dans les fonctions d‟industrialisation et de test en raison de la proximité de ces

fonctions avec l‟environnement et les process de production.

Les fonctions de marketing achat et les tests physiques nécessitent le plus de

savoir-faire électronique dans les fonctions d‟industrialisation et de test.

Figure 38 Fonctions des électroniciens dans le domaine de l’industrialisation / test,

et dominantes électroniques

Page 76: Etude Electronique Décision

76

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Process et méthodes industrielles

Le driver de l‟intégration

Les progrès continus réalisés par l‟électronique en matière d‟intégration nécessitent

la mise en œuvre d‟équipes expertes des process et méthodes industrielles parmi

les utilisateurs et les fabricants de systèmes électroniques. L‟intégration ne peut en

effet être conduite sans connaissance des technologies et procédés de

production.

Les équipes des méthodes industrielles sont ainsi, au même titre que les achats ou

la qualité, impliquées très en amont dans les revues de conception.

Parmi ces équipes expertes en process et méthodes, les compétences sont très

diverses en raison de la variété croissante des technologies mises en œuvre dans

les systèmes électroniques. Les profils sont plutôt des électroniciens avec des

formations d‟ingénieurs et de techniciens supérieurs couplées à une forte

expérience de l‟environnement de production. On trouve aussi des profils de

métallurgistes, de physiciens et de chimistes dans ces fonctions.

Les crises de 2001 et 2009 ont entraîné des pertes importantes de compétences au

niveau des activités de production et d‟industrialisation électronique en France.

Alors que certains industriels se sont désengagés de ces activités suite à la mise en

place de stratégies de type fabless, d‟autres cherchent à les maintenir ou les

développer par l‟intermédiaire d‟investissements en propre ou mutualisés.

Maîtrise de la fiabilité électronique

Certains secteurs industriels français, en particulier dans le domaine des

équipements embarqués, sont soumis à des contraintes environnementales ou

réglementaires spécifiques et la plupart représentent des débouchés trop faibles

pour influencer les développements technologiques de la filière électronique

(niches industrielles, aéronautique/défense, ferroviaire, médical, etc.). Ces secteurs

sont donc contraints d‟exploiter les technologies électroniques aux limites de leurs

performances d‟où un contrôle très strict au niveau des process et des méthodes

afin d‟assurer le niveau de fiabilité nécessaire.

Marketing achat

Maîtrise des fournisseurs et de la valeur ajoutée :

Sur une carte électronique, les composants peuvent représenter jusqu‟à 85 à 90%

de la valeur ajoutée. Les achats et les relations fournisseurs revêtent donc un

caractère stratégique dans la filière électronique. Si la fonction achat repose

principalement sur un savoir-faire de négociation, les fonctions en amont

regroupées sous le terme de marketing achat nécessitent a contrario des

compétences électroniques spécifiques.

L‟intégration

croissante de

l‟électronique

et la fiabilité

entrainent de

nouvelles

exigences sur

les process de

production et

la maitrise des

technologies.

Page 77: Etude Electronique Décision

77

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les principales fonctions liées au marketing achat sont :

La définition de la stratégie fournisseur : généralement des profils

d‟ingénieurs électroniciens en mesure de conduire des audits techniques et

de qualifier des fournisseurs,

Le suivi de la relation fournisseur : généralement des profils de techniciens

supérieurs avec de l‟expérience pour comprendre et gérer les problèmes

de qualité chez les fournisseurs (variabilité des spécifications, dérives,

rupture d‟approvisionnement, etc.),

La gestion de certaines contraintes spécifiques comme l‟obsolescence des

cartes et des composants : généralement des profils de techniciens

supérieurs électroniciens en interaction avec les bureaux d‟études,

Ces différentes fonctions sont donc occupées par des ingénieurs ou des

techniciens supérieurs électroniciens selon les compétences requises. Elles

impliquent toutes la capacité de conduire des audits chez les fournisseurs et/ou

des analyses sur les plans techniques et industriels.

Des reports de compétences sur les acheteurs :

A moyen terme et dans une optique de réduction de coûts, les fonctions de

marketing achat auront naturellement tendance à se reporter sur les acheteurs qui

verront leurs profils monter en compétence et intégrer plus de savoir-faire

spécifique à l‟électronique.

Chez certains équipementiers et architectes systémiers, les fonctions achats sont

ainsi d‟ores et déjà massivement confiées à des ingénieurs électroniciens ayant

précédemment occupé des fonctions de conception.

Le développement de l‟intégration des systèmes électroniques comme par

exemple celui de la mécatronique a également un impact important sur les

compétences des acheteurs qui doivent être en mesure de négocier des systèmes

et des fonctions complètes à plus forte valeur ajoutée. La stratégie et le suivi des

fournisseurs doit donc s‟adapter à cette nouvelle donne.

Tests physiques

Des besoins en croissance :

En parallèle des contraintes de qualité et de fiabilité, les exigences qui reposent sur

les tests des équipements électroniques sont de plus en plus sévères et nécessitent

pour les acteurs de la filière la mise en place de moyens spécifiques.

Les fonctions liées au test des produits sont donc en plein essor au sein des

entreprises qui peuvent le cas échéant développer des équipes spécialisées pour

réduire les coûts associés à ces phases. Les contingents de personnels associés

peuvent en effet être importants dans certains secteur où la réglementation est

particulièrement importante (médical, industriel, bâtiment, etc.).

Les achats

peuvent

représenter

jusqu‟à 85% de

la valeur

ajoutée d‟une

carte

électronique. La

maitrise des

fournisseurs est

donc

stratégique et

relève de

savoir-faire

électroniques.

Page 78: Etude Electronique Décision

78

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Différentes spécialités de test :

Il convient de distinguer plusieurs sous-catégories dans le domaine du test qui reste

en règle générale du ressort des techniciens (opérateurs de test) et techniciens

supérieurs (mise en place et analyse des tests) :

Tests produits : conduits sur les produits ou les logiciels sur la base de

différentes configurations généralement établies par l‟équipementier ou

l‟architecte/systémier. La mise en œuvre de ces tests nécessite

relativement peu de compétences électroniques.

Tests de déverminage : liés à la qualification des équipements

électroniques destinés à certains marchés de l‟embarqué. Des

électroniciens sont souvent en charge de ces tests dont les résultats

peuvent entraîner le changement de certains composants sur la carte

électronique voire la reconception de la carte.

Tests normatifs : généralement conduits par des électroniciens dans des

laboratoires d‟analyse dédiés pour vérifier la compatibilité des dispositifs

électroniques avec les normes en vigueur.

On retrouve également les électroniciens pour la conception des logiciels et des

bancs de test qui vont être utilisés par les opérateurs pour les tests fonctionnels

(tests produits). Ces fonctions de conception sont généralement assurées par des

techniciens supérieurs et des ingénieurs électroniques avec une tendance de plus

en plus lourde vers le recours aux ingénieurs compte tenu de la complexité

croissante des systèmes.

Profils et enjeux de formation :

Il relève des enquêtes auprès des industriels que les fonctions de test et plus

généralement la mesure des signaux électroniques sont mal prises en compte dans

les formations initiales en électronique. Il manquerait ainsi une formation de

technicien en mesure électronique (métrologie électronique) capable de mettre

en œuvre une mesure selon certaines normes et protocoles.

Par manque de profils de techniciens supérieurs disponibles, certains domaines

comme l‟aéronautique ont recours à des profils d‟ingénieurs pour faire du suivi et

de l‟interprétation de tests sur cahier des charges alors qu‟ils ne sont ni formés, ni

adaptés à ce type de postes.

C‟est en particulier

dans les fonctions

de test que les

besoins sont les plus

importants au sein

de la filière

électronique. Des

formations ad hoc

pourraient être

créées dans ce

domaine.

Page 79: Etude Electronique Décision

79

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

1.3 Production

Les fonctions liées à l‟environnement de production font relativement peu appel

aux savoir-faire de l‟électronique.

Les fonctions sur la ligne de production (en ligne) doivent néanmoins être

distinguées des fonctions hors ligne qui ne font pas appel aux mêmes profils de

compétences.

Sur la ligne, les compétences électroniques requises de la part des opérateurs

spécialisés sont relativement faibles et relèvent généralement d‟un verni acquis en

entreprise.

Les électroniciens sont plus représentés dans les fonctions hors ligne et en

particulier dans les métiers de supervision de la production ou de tests.

Figure 39 Fonctions des électroniciens dans le domaine de la production et

dominantes électroniques

Fonctions sur la ligne

Au niveau des fonctions sur la ligne de production, on distingue 3 grands types de

spécialisations dans lesquelles l‟électronique apporte une spécificité.

Dans les métiers de main par exemple, la fonction de monteur/câbleur en charge

d‟assembler et d‟interconnecter manuellement les composants sur la carte

comporte des spécificités liées au secteur de l‟électronique. Les compétences

requises ne relèvent pas directement des savoir-faire d‟un électronicien et

concernent plutôt les matériaux utilisés, la mouillabilité et la réalisation des

soudures, etc.

Les fonctions sur

la ligne ne

relève pas de

savoir-faire

électronique

bien que les

métiers de

production puissent être

spécifiques.

Page 80: Etude Electronique Décision

80

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Les opérations de soudure manuelles sont de moins en moins pratiquées en raison

de l‟automatisation du report des composants et de la plus grande flexibilité des

machines qui peuvent être employées sur des séries de production plus petites que

par le passé. Les métiers machines permettant de piloter cette automatisation du

process de production relèvent de savoir-faire liés à la productique4 (pilotage de

machine à commande numérique) plutôt qu‟à l‟électronique.

Finalement, un test de 1er niveau (de type GO/NOGO) peut également être

effectué sur la ligne de production pour vérifier la conformité de l‟assemblage

électronique à certains jalons du process. Ce test de 1er niveau requiert de la part

des opérateurs d‟être en mesure de lire un schéma électronique et d‟utiliser le cas

échéant des outils adaptés.

Il est généralement réalisé par des opérateurs formés sur le tas ou par des

techniciens formés à l‟électronique.

Sur la ligne de production, les principales capacités recherchées sont la dextérité

manuelle (pour les métiers de main), la capacité de concentration et la

compréhension des consignes orales et écrites. Les principaux profils employés sont

ceux d‟opérateurs spécialisés.

Fonctions hors ligne

S‟agissant des fonctions hors ligne de production, les électroniciens sont

essentiellement regroupés dans deux spécialités, la supervision de la production et

les tests de 2ème niveau intégrant une part d‟interprétation et d‟analyse (à l‟inverse

des tests sur la ligne). On retrouve généralement des profils de techniciens et de

techniciens spécialisés pour occuper ces fonctions.

Parmi les fonctions hors ligne, la gestion de la supply chain (préparateurs, contrôle

qualité sur les entrants, etc.) peut également faire intervenir des compétences

électroniques. Celles-ci ne sont pas nécessaires mais appréciées car elles

permettent une meilleure interface avec les autres fonctions de l‟entreprise en cas

de besoins. L‟association d‟un premier niveau de formation en électronique avec

une formation en productique peut ainsi donner des résultats très efficaces en

entreprise.

4 La production électronique fait appel à des machines de report CMS (Composants Montés en

Surface) dont le pilotage fait l‟objet d‟un CQPM spécifique.

Les savoir-faire

électroniques

interviennent

hors ligne sur

des profils de

formation plus

élevés de

techniciens et

techniciens

supérieurs

(diagnostic et

supervision)

Page 81: Etude Electronique Décision

81

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

1.4 Maintenance/Réparation

Les activités de maintenance et de réparation ne sont pas homogènes au sein de

la filière électronique et dépendent étroitement des secteurs d‟application

considérés tout comme les compétences électroniques associées.

Cependant, c‟est en particulier dans les fonctions de maintenance de 2ème niveau

(conduisant à un diagnostic basé sur le relevé et l‟interprétation de mesures) et de

réparation que les savoir-faire électronique sont particulièrement nécessaires, la

maintenance de 1er niveau n‟étant généralement pas du ressort des

électroniciens.

Les activités de maintenance et de réparation représentent un réel challenge pour

la filière électronique dans de nombreux secteurs en raison de plusieurs facteurs :

La durée de vie des produits intégrant de l‟électronique qui est parfois

supérieure à celle des cartes et des composants électroniques qu‟ils

intègrent,

La croissance du contenu électronique dans certaines plates-formes qui

entraîne une plus forte technicité dans le diagnostic et la détection des

pannes

Les contraintes de coûts pesant sur les industriels et l‟évolution des normes

environnementales qui entraînent des arbitrages entre le remplacement et

la réparation des équipements selon les cas de figure,

Finalement l‟apport de l‟électronique elle-même sur les activités de

maintenance (systèmes de maintenance préventive, automates de test,

télé-mesures, etc.)

Figure 40 Fonctions des électroniciens dans le domaine de la maintenance /

réparation et dominantes électroniques

Page 82: Etude Electronique Décision

82

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Maintenance

Maintenance de 1er niveau :

Les agents et techniciens de maintenance électronique sont en règle générale

des personnes ayant une forte expérience au sein de l‟entreprise et une bonne

connaissance des produits. S‟agissant des savoir-faire propres à l‟électronique, ils

doivent disposer a minima d‟un 1er niveau de connaissance afin de pouvoir

effectuer quelques mesures sur les dispositifs électroniques concernés par l‟acte de

maintenance et identifier la carte défectueuse le cas échéant.

Ce 1er niveau de maintenance est présent dans la quasi-totalité des secteurs

d‟application de l‟électronique comme l‟automobile, les équipements industriels,

l‟aéronautique ou le bâtiment. La plupart de ces secteurs débouchés ne fait pas

appel à des formations d‟électroniciens pour occuper ces postes.

Maintenance de 2ème niveau :

Dans le cas de systèmes plus complexes mettant en œuvre plusieurs types

d‟équipements et des interactions multiples comme par exemple les réseaux

informatiques ou télécoms, les équipements d‟imagerie médicale, les

automatismes industriels complexes, ce premier niveau de maintenance peut

s‟avérer insuffisant et le recours à un diagnostic électronique plus pointu peut être

nécessaire.

C‟est dans ce 2ème niveau de maintenance, qui nécessite une vision globale du

système et de son fonctionnement, que l‟on retrouve des techniciens supérieurs

électroniciens.

Automatisation des phases de maintenance et de diagnostic :

A plus long terme et compte tenu de la complexité croissante des dispositifs

électroniques, les opérations de diagnostic ont tendance à être prises en compte

et gérées dès les phases de conception par la mise en place de procédures

d‟auto-diagnostic.

Des outils dédiés spécifiquement à la maintenance des dispositifs électroniques

peuvent également être conçus par les équipementiers et les

architectes/systémiers pour piloter ces capacités de diagnostic intégrées et

faciliter le travail des agents de maintenance.

Cette relative „automatisation‟ des phases de diagnostic est favorisée par le

développement de l‟usage de capteurs permettant de suivre et contrôler un

nombre croissant de paramètres du dispositif. Le suivi de ces informations permet

dès lors d‟élaborer des stratégies de diagnostic précoce et de maintenance

préventive pour des systèmes très critiques ou dont la maintenance est très

couteuse.

Les compétences des agents et techniciens de maintenance doivent donc

intégrer cette plus forte automatisation et être en mesure de piloter des outils et de

suivre les procédures de diagnostic correspondantes, d‟en interpréter les résultats.

La tendance est ainsi à la hausse des niveaux de formation requis.

Les fonctions de

maintenance

reposent sur des

agents

expérimentés.

Les savoir-faire

électroniques interviennent

dès lors qu‟un

diagnostic

évolué doit être

porté.

Page 83: Etude Electronique Décision

83

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Réparation

Contrairement à certaines idées reçues, il existe toujours un marché pour la

réparation de cartes électroniques.

Ce marché est en grande partie capté par les sous-traitants de production

électronique ainsi qu‟un tissu de TPE et PME spécialisées qui ont développé une

activité spécifique dans ce domaine.

Contrairement à la maintenance des systèmes électroniques, le domaine de la

réparation des cartes et des produits électroniques fait appel à des compétences

de test et de diagnostic spécifiques reposant sur une connaissance plus pointue

des composants et de la fabrication des cartes.

Les principales compétences nécessaires pour les techniciens et techniciens

supérieurs en charge de ces activités sont :

le travail sur schéma

l‟implantation et les spécifications des composants électroniques

la maîtrise des équipements de mesure (oscilloscope, multimètre, etc.)

On retrouve naturellement une forte dominante d‟électroniciens pour occuper ces

fonctions.

Ce sont les

activités de

réparation qui

concentrent le

plus de savoir-

faire

électroniques.

Page 84: Etude Electronique Décision

84

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2. Type d’acteur

5 types d‟interlocuteurs couvrant l‟ensemble de la chaîne de valeur des

équipements électroniques ont été interrogés dans le cadre des enquêtes depuis

les fonctions avales d‟installation des équipements jusqu‟aux fonctions amonts de

fabrication des composants électroniques.

Il ressort de ces enquêtes que le cœur de métier des acteurs est relativement bien

délimité par rapport aux fonctions électroniques détaillées précédemment et qu‟il

évolue sensiblement en entraînant des transferts de compétences parfois

importants.

Le graphique suivant illustre les cœurs de métiers historiques pour les 5 profils

d‟acteurs rencontrés.

Figure 41 Cœurs de métiers historiques des différents acteurs de la chaîne de

valeur électronique

Installateurs : l‟électronique ne fait pas directement partie du cœur de métier

des installateurs (à l‟exception des installateurs de réseau). Les électroniciens

sont essentiellement concentrés sur les activités de maintenance,

Architectes/Systémier : comme pour les installateurs, l‟électronique n‟est pas

dans le cœur de métier des architectes et systémiers qui ont cependant en

charge sa bonne intégration dans les plates-formes qu‟ils développent (avion,

voiture, train, équipement industriel, etc.). Les électroniciens se concentrent sur

les fonctions de conception système et de marketing achats,

Equipementiers : ce sont les acteurs dont le cœur de métier historique couvre

le plus de compétences électroniques, depuis la conception matérielle

jusqu‟à la production et la maintenance des équipements,

Sous-traitants de production : leur cœur de métier historique est celui de

l‟industrialisation et de la production des cartes électroniques, jusqu‟aux

activités de réparation des équipements,

Fabricants de composants : historiquement des spécialistes du process avec

une concentration sur les compétences électroniques liées à la

caractérisation des composants et à leur test,

Page 85: Etude Electronique Décision

85

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Plusieurs facteurs sont à l‟origine de l‟évolution du positionnement des acteurs vis-

à-vis de l‟électronique parmi lesquelles les principales sont la poursuite de la

pervasion de l‟électronique, le degré d‟intégration croissant des dispositifs

électroniques et les pressions concurrentielles toujours plus fortes pesant sur les

acteurs. Cette évolution est retracée dans le graphique suivant :

Figure 42 Evolution des cœurs de métiers et impact sur les savoir-faire

électroniques

Installateurs : compte tenu de l‟évolution de la complexité des systèmes

qu‟ils installent, leur compétence électronique est susceptible d‟évoluer vers

la conception système

Architectes/Systémier : pour mieux piloter leurs fournisseurs, ils sont le cas

échéant amenés à intégrer de nouvelles compétences électroniques en

matière de conception, d‟industrialisation et test voire de production dans

certains secteurs et sur des fonctions très stratégiques

Equipementiers : la part croissante prise par l‟électronique dans les solutions

de leurs clients les pousse à progresser vers des prestations à plus forte valeur

ajoutée comme la conception système. Ce mouvement s‟effectue au

détriment des activités de production ou liées à la technologie qui peuvent

dès lors être considérées à plus faible valeur ajoutée (hormis les technologies

stratégiques comme l‟électronique de puissance, etc.)

Sous-traitants de production : c‟est sur eux que les transferts de compétences

sont les plus forts. Ils doivent ainsi intégrer des compétences en

industrialisation et test, en conception de process voire de produit pour

certains d‟entre eux (compétences précédemment localisées chez leurs

clients équipementiers)

Fabricants de composants : leur compétence électronique est également

tirée vers les métiers de la conception matérielle voire de la conception

système en particulier pour les fabricants de semiconducteur qui ont un

positionnement relativement similaire à celui des équipementiers

L‟augmentation de la complexité des dispositifs électroniques entraîne une

spécialisation des acteurs car personne n‟est en mesure de tout gérer de

Page 86: Etude Electronique Décision

86

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

front. Les relations entre installateurs, architectes/systémiers, équipementiers, sous-

traitants et fabricants de composants sont donc en perpétuelles évolutions. Ce

sont sur les sous-traitants de production que repose l‟essentiel des transferts de

compétences au sein de la filière électronique.

Page 87: Etude Electronique Décision

87

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.1 Architectes systémiers

En résumé :

- L‟électronique ne fait pas partie de leur cœur de métier mais ils en intègrent de

plus en plus dans les systèmes dont ils ont la charge

- Tous les modèles industriels existent chez les architectes/systémiers en matière

d‟électronique, de la production interne jusqu‟à l‟externalisation de l‟ensemble de

la conception

- Des compétences électroniques en général concentrées sur la conception

système (cœur de métier) et les fonctions d‟industrialisation et de test (contrôle des

fournisseurs)

- …nécessitant des profils de formation de haut niveau (ingénieurs et experts)

- Tendanciellement, les architectes/systémiers voient leurs compétences en

électronique se réduire tant au niveau de la technologie que du process de

production. Certains investissent dans les technologies pour ne pas perdre le

contact

Positionnement dans la chaîne de valeur

Les architectes et systémiers sont les donneurs d‟ordre finaux au sein de la chaîne

de valeur. En règle générale, l‟électronique ne fait pas partie de leur cœur de

métier mais les systèmes qu‟ils conçoivent en intègrent de plus en plus en raison du

phénomène de pervasion.

La part croissante prise par l‟électronique dans la valeur ajoutée industrielle impose

aux architectes et systémiers de conserver un certain contrôle sur le contenu

électronique de leurs systèmes bien que la tendance soit en parallèle à la

concentration des investissements sur le cœur de métier c‟est à dire le système

final (automobile, aéronautique, énergie, etc.).

Les choix industriels qui découlent de ce contexte en matière d‟intégration, de

maintien ou d‟externalisation de tout ou partie des activités électroniques

(conception, industrialisation, production et maintenance) sont très variés et

dépendent bien entendu des secteurs industriels considérés et de la stratégie

propre des entreprises au sein de ces secteurs.

Certains acteurs comme Airbus iront jusqu‟à maîtriser intégralement environ 10%

de l‟électronique embarquée dans ses avions alors que d‟autres comme Renault

ne s‟impliquent pas ou peu dans la conception de l‟électronique.

Tendanciellement, on constate une diminution des compétences électroniques

chez les architectes systémiers qui font plus appel à leurs fournisseurs pour ce type

d‟équipement. Cependant les entretiens conduits avec les industriels ont permis

d‟illustrer que contrairement au logiciel, il est difficile de totalement décorréler le

travail du fournisseur de celui de l‟architecte systémier dans le domaine du

matériel (hardware). Les liens entre fournisseurs d‟équipement et architectes

systémiers sont ainsi beaucoup plus étroits que dans le domaine du logiciel.

Page 88: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Une concentration sur les activités de conception ‘système’

Le rôle de l‟architecte systémier n‟est pas d‟être un technologue mais d‟être

maître d‟œuvre, c‟est à dire en mesure de vérifier que l‟électronique s‟intègre de

manière optimale dans l‟environnement du système.

En règle générale, les compétences liées à l‟électronique chez les architectes

systémiers sont plutôt concentrées sur les postes de conception de haut niveau

faisant appel à des savoir-faire liés à la programmation, aux réseaux, aux

interfaces, etc.

Ils se concentrent de plus en plus sur la définition fonctionnelle des équipements et

disposent de compétences plus réduites que par le passé au niveau du matériel.

Leur exposition aux métiers propres de l‟électronique, à la technologie, est par

conséquent plutôt en déclin.

Cela se traduit en particulier par une tendance à la mise en œuvre de modèles de

simulation plus en amont dans les développements qui pourront être échangés

avec les partenaires fournisseurs lors des phases de conception. Ces modèles

pourront être fonctionnels ou physiques et concerneront soit les dispositifs

électroniques eux mêmes, soit leur environnement d‟utilisation (en particulier

l‟environnement thermique et électro-magnétique).

Cette relative perte de contact avec la technologie électronique et son process

de production pose néanmoins problème dans certains secteurs pour lesquels la

criticité des fonctions ou l‟environnement d‟utilisation est particulièrement

contraint.

Parmi ces secteurs on retrouvera ceux où la France et l‟Europe occupent des

positions de leadership comme l‟aéronautique, l‟automobile et l‟industriel, etc.

Certains architectes systémiers dans ces domaines peuvent ainsi s‟impliquer plus

avant dans la technologie pour des fonctions jugées critiques ou stratégiques.

Les compétences électroniques nécessaires à ces fonctions de conception au sein

des architectes/systémiers relèvent essentiellement de formations d‟ingénieur voire

de docteurs pour certaines compétences clés en matière d‟électromagnétisme

ou de thermique.

Page 89: Etude Electronique Décision

89

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

…et sur la maîtrise de la supply chain électronique

Outre les activités de conception, les compétences électroniques se retrouvent

chez les architectes systémiers dans les domaines liés à la maîtrise de la supply

chain bien qu‟en nombre moins important.

Dans le domaine de l‟industrialisation, les électroniciens occupent une place

prépondérante chez les architectes systémiers qui se doivent de choisir, contrôler

et piloter des équipementiers de l‟électronique qui captent une part de valeur

ajoutée de plus en plus importante.

Les électroniciens sont ainsi particulièrement représentés dans les fonctions de

marketing achats de manière à conserver une maîtrise de la chaîne de sous-

traitance et assurer un pilotage étroit des fournisseurs pouvant le cas échéant

conduire à la réalisation d‟audits sur les process de production.

Le test final qui reste du ressort de l‟architecte systémier impose également

l‟intégration de savoir-faire propres à l‟électronique, par exemple pour le

développement de bancs de test ou la conception et le pilotage des tests en fin

de chaîne d‟assemblage, toujours dans une logique de contrôle vis-a-vis des

dispositifs électroniques provenant des partenaires équipementiers.

Page 90: Etude Electronique Décision

90

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.2 Equipementiers

En résumé :

- L‟approche système se développe fortement chez les équipementiers offrant une

gamme toujours plus vaste de produits et de prestations à leurs clients intégrateurs

(montée dans la chaîne de valeur)

- Dans un contexte de plus forte standardisation des technologies électroniques

(en particulier numériques), le désengagement des équipementiers vis-à-vis de la

production voire de la conception électronique prend de l‟ampleur dans de

nombreux secteurs débouchés. Ce désengagement est plus limité dans les

marchés à forte contrainte de fiabilité

- En France, les équipementiers conservent en règle générale une production sur

les petites séries. Cette production permet de maintenir un savoir-faire

d‟industrialisation pour piloter la sous-traitance sur les plus grands volumes et suivre

le rythme des innovations

- Cet équilibre est néanmoins fragile pour des équipementiers qui transfèrent de

plus en plus de responsabilité chez leurs sous-traitants partenaires

- On observe une montée vers le haut des profils de formation chez les

équipementiers de l‟électronique, des activités de conception jusqu‟aux activités

de production

Montée dans la chaîne de valeur

Compte tenu du développement de la pervasion dans de nombreux secteurs

d‟application et des capacités d‟interconnexions offertes par l‟électronique, les

équipementiers ont la possibilité, à l‟instar de leurs clients architectes systémiers,

d‟appréhender des systèmes complets et pas uniquement des équipements isolés.

Cette tendance vers le développement d‟une valeur ajoutée au niveau système

par les équipementiers de l‟électronique est une tendance de fonds qu‟on

retrouve aussi bien dans le marché ferroviaire, le marché industriel ou automobile.

En d‟autres termes, les équipementiers de l‟électronique ont la possibilité de

développer une démarche système similaire à celle des grands architectes

systémiers bien qu‟à une moindre échelle.

Cette montée dans la chaîne de valeur pose ainsi la question du maintien ou du

désengagement des équipementiers vis-à-vis des activités de production

électronique qui peuvent alors être considérées à plus faible valeur ajoutée. En

France, le phénomène de désengagement est relativement important et

transversal à de nombreux secteurs. Cette tendance a été accentuée par la

numérisation croissante des systèmes électroniques et leur relative standardisation

et peut également toucher les activités de conception.

Page 91: Etude Electronique Décision

91

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Des degrés variables d’intégration industrielle

Cependant tous les secteurs d‟application de l‟électronique ne répondent pas aux

mêmes tendances et il existe une limite au modèle „fabless‟ de l‟informatique et

des télécommunications, en particulier dans les marchés professionnels de

l‟électronique.

En France, le degré d‟intégration des équipementiers de l‟électronique en terme

de production est assez variable d‟un secteur à l‟autre. La plupart des

équipementiers continue néanmoins de conserver une activité de production de

cartes pour les petites séries et tend à la sous-traiter lorsque les volumes deviennent

plus importants.

On peut en particulier distinguer les marchés où la contrainte de fiabilité est

structurante pour l‟équipementier de ceux où elle ne l‟est pas.

Les secteurs aéronautique, défense, médical, ferroviaire ainsi que certaines niches

industrielles, ont des contraintes de fiabilité qui nécessitent pour les équipementiers

le maintien d‟un savoir-faire électronique en interne de manière à piloter l‟activité

de développement ou de production réalisée par des fournisseurs spécialisés le

cas échéant.

C‟est la capacité d‟industrialisation de ces équipementiers qui leur permet de

transférer une production dans de bonnes conditions une fois celle-ci portée à

maturité. Le maintien de cette capacité d‟industrialisation nécessite naturellement

des électroniciens en prise avec la technologie et la production.

Pour les équipementiers des marchés professionnels, un autre enjeu consiste à ne

pas perdre pied avec le développement de la technologie électronique qui est

dorénavant drivée par les marchés de masse qui sont les seuls en mesure de

générer les volumes nécessaires à l‟amortissement des investissements industriels.

Le challenge consiste ainsi à pouvoir suivre cette évolution technologique et opter

pour les technologies les plus appropriées ce qui nécessite à nouveau le maintien

de compétences pointues au niveau des technologies électroniques.

Enjeux en matière de compétences

Conception

Les principaux contingents d‟électroniciens chez les équipementiers occupent les

fonctions de conception essentiellement aux niveaux système, fonctionnelle et

carte.

Ces concepteurs sont plutôt des ingénieurs et techniciens supérieurs avec une

dominante d‟ingénieurs pour les concepteurs systèmes et fonctionnel et une

dominante de techniciens supérieurs pour la conception de cartes électroniques.

Les équipementiers de l‟électronique ont recours de plus en plus fréquemment au

co-développement dans le cadre de partenariats stratégiques avec certains

partenaires spécialisés. Les activités de conception sont ainsi impactées par cette

tendance et des transferts de compétences ont lieu entre équipementiers et sous-

traitants.

Par ailleurs, la complexité croissante des développements électroniques impose

aux équipementiers de disposer de chefs de projet polyvalents et capables de

travailler dans des environnements techniques hétérogènes. Ces collaborateurs

Page 92: Etude Electronique Décision

92

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

sont majoritairement des ingénieurs électroniques.

D‟un point de vue technique les compétences d‟ingénieurs et de techniciens

supérieurs en électronique analogique, en électronique de puissance et les experts

en électromagnétisme (en particulier en Compatibilité Electro Magnétique) sont

particulièrement recherchées.

Industrialisation et test

Les fonctions d‟industrialisation et de test apparaissent de plus en plus critiques

pour les équipementiers électroniques qui font de plus en plus appel à la sous-

traitance pour la production des cartes, voire la conception des équipements.

Elles emploient de nombreux ingénieurs et techniciens électroniques et en

particulier des technologues qui qualifient et auditent les fournisseurs ou prennent

en charge des sujets spécifiques comme l‟obsolescence des composants, la

variabilité des process de production et les dérives de performances, etc. On

observe néanmoins des tensions sur ces profils de technologues qui sont en déclin

chez certains équipementiers, en particulier ceux ayant opté pour une

délocalisation massive de la production électronique.

Le test demeure chez les équipementiers une fonction très importante pour

laquelle les compétences en électronique et en mesure sont nécessaires. Ces

fonctions sont essentiellement de la responsabilité de techniciens supérieurs et les

besoins sont croissants en raison des exigences de plus en plus importantes en

matière de normalisation et de qualité.

Maintenance

Les équipementiers se chargent le plus souvent eux-mêmes de la maintenance

des produits lorsque celle ci relève d‟une maintenance de 2ème niveau.

Ils peuvent également prendre en charge la formation des agents de

maintenance de 1er niveau. Les formateurs sont en règle générale des techniciens

électroniciens.

La maintenance et le diagnostic électroniques seront des problématiques

importantes à l‟avenir pour les acteurs de l‟électronique et en particulier pour les

équipementiers en raison du développement du contenu électronique et du

degré d‟intégration de cette électronique au sein des systèmes.

Dans l‟automobile, la maintenance des véhicules va de plus en plus concerner les

équipementiers alors qu‟elle était jusqu‟à présent du ressort des

architectes/systémiers et des concessionnaires/garagistes. De la même manière

dans le secteur médical ou les équipements électriques pour l‟habitat, les profils

d‟agents de maintenance sont susceptibles d‟évoluer à moyen et long terme vers

des formations d‟électronique en mesure d‟établir des diagnostics et des mesures

plus élaborées sur les équipements.

En règle générale, les compétences recherchées par les équipementiers au niveau

électronique concernent essentiellement des profils de techniciens supérieurs et

d‟ingénieurs. Dans les activités de production lorsqu‟elles sont intégrées, les profils

évoluent des opérateurs spécialisés vers les techniciens car les produits sont plus

complexes que par le passé. Cette progression des profils de recrutement dans les

activités de production permet aux équipementiers de simplifier les dossiers de

production.

Page 93: Etude Electronique Décision

93

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.3 Sous-traitants de production

En résumé :

- Le modèle du sous-traitant de production électronique en panier garni est révolu

et les sous-traitants français se tournent de plus en plus vers la réalisation et la

fourniture de produits complets (suivant ainsi les orientations stratégiques de leurs

donneurs d‟ordre)

- Les modèles d‟intégration des sous-traitants de production se différencient selon

qu‟ils intègrent ou non les activités de conception matérielle et logicielle

- Compte tenu des transferts de compétences de la part des clients, ce sont les

compétences liées à l‟industrialisation, au test et au process qui sont les plus en

tension

- Ils doivent intégrer rapidement ces compétences qui ont mis des dizaines

d‟années à se développer chez leurs clients

- Comme pour les précédents acteurs de la filière, on assiste à une montée vers le

haut des profils de formation recherchés

- Les sous-traitants de production électronique constituent un maillon essentiel pour

permettre aux start-ups et aux autres entreprises d‟intégrer plus d‟électronique

dans leurs produits

Evolution de la relation sous-traitants / ‘donneurs d’ordre’

Les besoins en compétences électroniques chez les sous-traitants de production

sont directement influencés par les mouvements stratégiques de leurs clients

donneurs d‟ordre.

Comme indiqué précédemment, ces orientations industrielles chez les donneurs

d‟ordre sont variables d‟un secteur à l‟autre et d‟un acteur à l‟autre. Cependant,

on a assisté ces dernières années à une déconsolidation progressive des

architectes/systémiers et des grands équipementiers qui ont successivement confié

à leurs sous-traitants la production des cartes électroniques puis

l‟approvisionnement et in fine la conception des cartes.

Finalement le modèle historique du sous-traitant électronique qui travaille en

panier garni est révolu et les principaux métiers du sous-traitant de production sont

dorénavant le process, les achats et la gestion de la supply chain. Ils se tournent

dorénavant de plus en plus vers le produit électronique complet plutôt que la

carte isolée ce qui nécessite l‟intégration d‟autres profils de compétence.

L‟intégration complète de la valeur ajoutée électronique n‟est pourtant pas

possible ou souhaitable et plusieurs positions s‟affrontent sur la stratégie à adopter

entre d‟une part les acteurs souhaitant se concentrer sur les activités de

production (EMS5) et d‟autre part ceux souhaitant en outre intégrer des activité de

conception produit (ODM6) et devenir ainsi de véritables équipementiers.

En parallèle, la sous-traitance de spécialité à visée purement technologique se

développe également dans la filière électronique pour palier la perte de

compétences des équipementiers et des architectes/systémiers sur les

technologies de base.

5 Electronic Manufacturing Services 6 Original Design Manufacturers

Page 94: Etude Electronique Décision

94

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

La capacité des sous-traitants de l‟électronique à élargir l‟éventail de leurs

prestations industrielles est déterminante puisqu‟elle permet d‟accompagner sur

des projets innovants des start-ups et des industriels de toutes tailles ne disposant

d‟aucune compétence électronique en interne. Ils sont donc un rouage essentiel

du phénomène de pervasion de l‟électronique.

Les métiers électroniques chez les sous-traitants

Conception

Les fonctions de conception sont celles qui évoluent le plus chez les sous-traitants

de l‟électronique en raison des transferts de compétences entre clients et sous-

traitants. Ces transferts de compétences s‟illustrent en particulier par le

développement des activités de co-conception dans certains secteurs comme

l‟aéronautique ou l‟automobile.

Les fonctions de conception chez les sous-traitants font appel à des techniciens

supérieurs et des ingénieurs comme chez leurs clients mais avec une proportion

plus importante de techniciens néanmoins. A titre d‟illustration, une équipe type de

conception sera composée d‟un ingénieur pour le contact avec le client et de 4

techniciens dans les différents métiers clés (Hard, Soft, Mécanique, etc.)

Industrialisation et Test

C‟est certainement dans le domaine de l‟industrialisation et du test que les

compétences à intégrer par les sous-traitants sont les plus importantes suite à

l‟évolution du positionnement des clients équipementiers.

Les fonctions liées au test et à la maîtrise du process, précédemment du ressort des

équipementiers, sont en croissance chez les sous-traitants qui doivent de plus faire

face à un resserrement de leurs exigences.

Comme pour les activités de conception, le domaine de l‟industrialisation et du

test fait appel à des compétences de techniciens supérieurs et d‟ingénieurs.

Production

Le métier d‟opératrice de base est en voie d‟extinction et le niveau de technicité

augmente à tous les échelons de l‟entreprise en raison du degré d‟automatisation

et d‟intégration des produits.

Selon les postes occupés, on retrouve des profils d‟opérateurs spécialisés, de

techniciens et de techniciens supérieurs dans les fonctions de production, les

derniers étant utllisés pour des fonctions de management et de supervision.

Réparation

Les activités de réparation de produits électroniques continuent d‟être une réalité

dans la filière électronique lorsque la valeur ajoutée de la carte le justifie (certains

secteurs comme l‟automobile peuvent la refuser pour des questions de maîtrise de

la qualité).

Ce sont les sous-traitants de production qui prennent le plus souvent en charge les

fonctions de réparation en raison de leur maîtrise des procédés de test et

d‟assemblage.

Page 95: Etude Electronique Décision

95

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Enjeux en matière de compétences

L‟exposition aux savoir-faire électroniques est en forte croissance chez les sous-

traitants électroniques. Les principaux besoins en compétence électronique se

trouvent dans les domaines suivants :

chef de projet polyvalent

expertise technologique (process)

profils de technico-commerciaux pour vendre les produits ou l‟offre de

sous-traitance

audits techniques et industriels, évaluation des fournisseurs

Comme pour leurs clients, on assiste chez les sous-traitants à une montée vers le

haut des profils de formation qui s‟orientent de plus en plus vers des techniciens

supérieurs et des ingénieurs électroniques avec une forte dominante sur les

techniciens néanmoins.

Les sous-traitants sont par ailleurs confrontés à des tensions de recrutement sur

certains profils par manque d‟offre de formation, en particulier dans le domaine de

l‟industrialisation et du process où la France manque d‟ingénieurs et de

techniciens formés, cette formation étant précédemment assurée par les grands

groupes donneurs d‟ordre.

Les profils de techniciens expérimentés dans le domaine de la production

électronique sont particulièrement recherchés.

Les sous-traitants sont également confrontés au progrès de l‟intégration des

produits électroniques qui nécessitent de leur part une plus grande variété

d‟expertise, donc plus de co-conception, et la capacité à conduire des projets

dans des environnements technologiques multiples. Le management de projet

devient donc une compétence clé qui intervient de plus en plus rapidement dans

les parcours professionnels alors que le background au niveau du process et de

l‟intégration n‟a pas eu le temps de se constituer.

Page 96: Etude Electronique Décision

96

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.4 Fabricants de composants

En résumé :

- Les fabricants de composants sont avant tout des spécialistes d‟un process

industriel qui fait appel à différents types de compétences selon le composant

considéré (physique, chimie, mécanique, plasturgie, etc.)

- L‟exposition aux métiers de l‟électronique est plutôt en croissance pour les

fabricants de composants, avec des différences importantes par catégorie de

composant

- Chez les fabricants de semiconducteur, les métiers de l‟électronique sont très

similaires à ceux des équipementiers, la conception représentant l‟essentiel du

contingent des électroniciens

- Pour les composants d‟interconnexions et passifs, les compétences de

conception sont moins développées bien qu‟en croissance. Les fabricants doivent

faire notamment face à des problèmes de pyramide des âges et au nécessaire

transfert des compétences en interne

- D‟un point de vue technique, c‟est dans le domaine de l‟électronique

analogique et de l‟électronique de puissance que les besoins en compétences

électroniques sont les plus forts pour les fabricants de composants

Des spécialistes du process

Dans toutes les familles de composants électroniques, les caractéristiques du

process évoluent en permanence pour répondre aux grandes tendances

observées au niveau des équipements électroniques parmi lesquelles :

L‟augmentation des fréquences de fonctionnement (liée au

développement des communications sans fils et des capacités de calcul),

L‟augmentation des puissances électriques (liées à la multiplication des

fonctionnalités des équipements et au développement du tout-électrique),

Les contraintes de miniaturisation et d‟intégration au niveau du signal ou

de l‟environnement (liées à la pression sur les prix et à la pervasion de

l‟électronique),

Les contraintes de fiabilité et de qualité des composants liées au poids

croissant des marchés professionnels dans les débouchés

Les principales compétences des fabricants de composants électroniques sont

donc directement liées à la maîtrise des matériaux et des processus électro-

chimiques et mécaniques appliqués lors du cycle de production. Les profils de

compétence type concernent donc les spécialistes des matériaux, les physiciens,

les chimistes, les mécaniciens, les plasturgistes, etc.

Page 97: Etude Electronique Décision

97

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Métiers à dominante électronique

Semi-conducteurs

Au sein des composants électroniques, les composants semi-conducteurs

occupent une place tout à fait singulière. Leur degré d‟intégration, qui permet de

graver plusieurs millions de transistors dans une seule „puce‟, a permis à ces

composants de devenir de véritables systèmes en eux mêmes capables de réaliser

des fonctions toujours plus complexes

Les acteurs de la filière du semi-conducteur ont ainsi une chaîne de valeur très

similaire à celle des équipements électroniques avec des spécialistes de la

production (les fondeurs), des spécialistes de la conception (les design houses) et

des sociétés intégrés (les IDM7) à l‟image des sous-traitants, des bureaux d‟études

et des équipementiers.

Mises à part les fonctions de production qui ne font quasiment plus appel aux

savoir-faire de l‟électronique compte tenu du degré d‟automatisation atteint, on

retrouve chez les acteurs de la filière du semi-conducteur les mêmes catégories de

métier que chez les acteurs équipementiers, la conception des circuits

représentant le principal contingent d‟électroniciens au sein des entreprises.

Tout comme pour les équipements électroniques, la complexité croissante des

circuits intégrés (cf. progrès du More Moore8) a eu tendance à éloigner les

concepteurs de la technologie en raison du poids de plus en plus important pris

par le logiciel tant au niveau de l‟application que de la conception en elle-même

(progrès de la modélisation et de la CAO).

Ce n‟est que plus récemment que le développement des technologies More than

Moore9 impose un recours plus direct aux savoir-faire propres à l‟électronique en

raison de circuits moins complexes permettant de rechercher des compromis entre

l‟architecture, le logiciel, le matériel, etc.

Interconnexions et passifs

Les principales compétences électroniques chez les fabricants de composants

passifs et d‟interconnexion sont liées aux métiers du test et de la caractérisation.

Les compétences électroniques liées à la conception ont été plus récemment

intégrées par les fabricants qui progressivement cherchent à capter une part plus

importante de la valeur ajoutée en proposant des fonctions complètes à l‟image

des fabricants de semi-conducteurs.

Cette tendance de fond qu‟on retrouve dans toutes les familles de composants

passifs et d‟interconnexion est consolidée par la relative perte de maîtrise des

clients vis-à-vis des technologies de composants qui impose aux fournisseurs de

participer plus en amont dans les phases de conception de produits.

7 Integrated Design Manufacturers 8 cf Partie I Chapitre 2.3.1 9 Idem

Page 98: Etude Electronique Décision

98

Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Enjeux en matière de compétences

Un poids croissant du process et des matériaux

A l‟avenir cette spécificité de la filière des composants restera vraie puisque les

matériaux vont être amenés à jouer un rôle de plus en plus central dans les futurs

progrès de l‟électronique et des composants, en particulier en raison du

développement des nouvelles applications dans les domaines de l‟énergie ou de

la santé.

Les récents investissements au niveau mondial dans le domaine des batteries, des

semi-conducteurs de puissance ou les travaux de recherche sur de nouveaux

composés organiques pouvant s‟intégrer au vivant témoignent de l‟importance

croissante des compétences et des enjeux au niveau des matériaux et des

process.

Progression des savoir-faire électroniques

Dans le même temps, le cheminement des composantiers vers la fourniture de

fonctions ou de solutions accroit naturellement leur exposition à l‟électronique

puisqu‟ils intègrent de plus en plus de savoir-faire dans les domaines de la

conception et entretiennent ainsi des relations plus étroites avec leur client.

L‟intégration est une tendance lourde dans le domaine des équipements et se

traduit au niveau des composants par une plus grande diversité de signaux à gérer

(analogique, numérique, puissance, optique, etc.), entraînant de nouvelles

contraintes pour les concepteurs, les tests et la modélisation de ces ensembles

complexes.

Des lacunes dans les filières de formation

Dans certaines filières de composants comme par exemple celle des composants

d‟interconnexion qui continuent de représenter un nombre significatif d‟entreprises

en France, un challenge important est le transfert des compétences en interne par

l‟apprentissage car il n‟existe pas de formation spécifique à ces produits,

contrairement aux composants semi-conducteurs.

C‟est dans le domaine de l‟électronique analogique et en particulier

l‟électronique de puissance que les besoins en électronique sont les plus forts pour

les fabricants de composants. Malheureusement les candidats sont rares dans ces

domaines où l‟expérience joue un rôle déterminant.

Page 99: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

2.5 Installateurs

En résumé :

- Les installateurs ont en règle générale peu de compétences électroniques à

l‟exception des secteurs où les contraintes réglementaires imposent le recours à

des tests de conformité évolués (par ex. médical) ou dans le domaine des réseaux

IT

- Un vernis électronique est néanmoins nécessaire pour effectuer la maintenance

de 1er niveau consistant au diagnostic élémentaire de cartes électroniques voire à

leur remplacement

- Pour la maintenance de 2ème niveau nécessitant du diagnostic plus évolué et

l‟interprétation de résultats, des techniciens sont nécessaires avec des spécialités

variables selon l‟environnement d‟intervention (électro-technicien, électronicien,

automaticien)

- A l‟avenir, le métier d‟installateur évoluera fortement dans certains domaines, en

particulier dans le tertiaire en raison de la croissance des dispositifs électroniques à

prendre en charge (éclairage, contrôle d‟accès, vidéoprotection, régulation

thermique et énergétique, capteurs divers…)

- Comme dans les réseaux IT, l‟interconnexion de l‟ensemble de ces dispositifs

nécessitera une montée en compétence des profils d‟installateurs et le

développement de nouvelles relations entre corps de métier (par ex. installateurs

électriques – plombiers, etc.)

Rôle et compétences des installateurs

L‟augmentation du contenu électronique dans toutes les catégories

d‟équipement fait peser de nouvelles contraintes sur les fonctions d‟installation et

de maintenance. Ces tâches sont parfois confiées à des installateurs spécialisés en

particulier dans les domaines des réseaux TIC et dans les secteurs tertiaires et

industriels.

Tests de conformité

L‟installation d‟un équipement contenant une part plus ou moins significative

d‟électronique ne nécessite pas une connaissance précise de l‟électronique

embarquée mais la capacité de lire un schéma d‟installation et d‟établir les

connexions ad hoc. Cette compétence ne relève pas directement d‟un savoir-

faire électronique.

Cependant, les contraintes réglementaires de plus en plus sévères nécessitent

souvent de conduire des tests pour vérifier que l‟équipement installé répond bien

aux normes en vigueur. La conduite de ces tests peut requérir des savoir-faire

électroniques, en particulier dans le domaine de la mesure des courants faibles.

Dans ces secteurs fortement réglementés comme le médical, les installateurs sont

des techniciens qui doivent comprendre la réglementation associée aux produits

qu‟ils installent et les mesures qui sont faites.

Page 100: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Maintenance des équipements

Les activités de maintenance requièrent en général plus de savoir-faire

électroniques que celles d‟installation car même si l‟installateur n‟est pas

responsable de la réparation des cartes électroniques défectueuses, il est

néanmoins en charge des premières étapes de diagnostic et le cas échéant du

remplacement des cartes.

On peut distinguer plusieurs niveaux de test lors des phases de maintenance

effectuées par les installateurs.

Le 1er niveau de test consiste à assurer la sécurité du dispositif et effectuer un test

basique de type on/off sur des cartes électroniques. Ce 1er niveau de test peut

être effectué par des personnels non électroniciens mais disposant d‟un simple

vernis électronique.

Le 2ème niveau de test consiste à conduire des procédures de contrôle de manière

à identifier les causes possibles de la panne et éventuellement procéder aux

remplacements nécessaires. Un premier niveau d‟interprétation est nécessaire et

on retrouve à ces fonctions des techniciens électroniciens, automaticiens ou

électro-techniciens selon l‟environnement d‟intervention.

Le 3ème niveau de test est généralement de la responsabilité du fournisseur de

l‟équipement qui se déplace directement sur le site pour effectuer la réparation.

Spécificité sectorielle

Installation électrique dans les secteurs tertiaire et industriel :

Dans les secteurs tertiaire et industriel, les installateurs font rarement appel à des

profils d‟électroniciens. Dans les domaines de la maintenance, les profils dominants

sont plutôt des électro-techniciens ou des automaticiens qui ont acquis un vernis

électronique dans le cadre de leur formation de base. Les profils rencontrés sont

des techniciens et des techniciens supérieurs.

Dans les domaines de l‟installation, ce sont encore majoritairement des profils

d‟opérateurs spécialisés qui sont utilisés à l‟exception des secteurs soumis à des

contraintes réglementaires plus poussées comme indiqué précédemment où des

techniciens supérieurs peuvent être amenés à conduire des tests plus poussés.

Installation de réseaux :

Le métier des installateurs de réseaux se distingue par un degré de technicité plus

important nécessitant le recours à des profils de techniciens supérieurs

électroniciens spécialement formés à ces métiers.

Cette progression des compétences est liée à un éventail technologique plus large

que par le passé (rapprochement des technologies informatiques et télécoms) et

à l‟innovation rapide dans ces domaines qui conduit les installateurs à réactualiser

en permanence leurs compétences.

Les réseaux TIC sont des systèmes actifs et complexes et leur installation ne se limite

pas à du pur câblage. L‟aspect répétitif de l‟installation disparaît progressivement

et d‟autres prestations sont proposées par les installateurs comme les audits

préalables, les mesures de performances et la mise en place de configurations

dédiées.

Page 101: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010

Un fort potentiel d’évolution des compétences électroniques

A l‟exception des installateurs de réseaux, les compétences électroniques sont

encore relativement peu développées chez les installateurs. Cependant, les

formations de bases des installateurs dans les domaines de l‟automatisme ou de

l‟électro-technique intègrent souvent des modules électroniques pour permettre

aux techniciens ou aux opérateurs d‟avoir une connaissance de base du

domaine.

A plus long terme, certaines évolutions comme le développement de l‟immotique

et de la domotique dans le secteur tertiaire ou des systèmes de monitoring &

control rendront l‟électronique omniprésente dans les installations et les

compétences des installateurs ne pourront plus se limiter à la connexion de

dispositifs plug&play comme s‟est encore souvent le cas aujourd‟hui.

C‟est en particulier dans le secteur tertiaire que l‟évolution sera la plus nette,

entraînant une montée en compétence nécessaire de la part des installateurs à

mesure que le spectre des technologies électroniques à intégrer va s‟élargir

(éclairage, contrôle d‟accès, vidéoprotection, régulation thermique et

énergétique, capteurs divers, etc.).

Le développement des nouvelles énergies dans le secteur tertiaire entraînera en

particulier la mise en place de nouveaux principes de régulation et de contrôle

avec un recours de plus en plus fort à l‟électronique de puissance. Les installateurs

devront être en mesure de comprendre le système et les mesures qu‟ils

effectueront et développer de nouvelles relations avec d‟autres corps de métiers

(électriciens-plombiers, etc.)

L‟ensemble de ces transformations s‟appuiera sur des réseaux de communication

qui permettront à terme aux installateurs ou aux fournisseurs de services d‟effectuer

du diagnostic à distance.

Le métier de l‟installateur électrique est ainsi amené à évoluer profondément à

l‟avenir sous l‟effet de la croissance du contenu électronique et entraînera de

facto une montée des profils vers des formations de techniciens supérieurs.

Page 102: Etude Electronique Décision

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Etude sur la filière et les métiers de l’électronique – 1ère

Partie

Avril 2010