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N°6851 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France
: 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
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■ Si Chakib Khelil n’a pas été inquiété jusqu’ici, c’est parce
qu’il risquerait de révéler l’implication du frère et conseiller du
Président dans ces affaires, estiment nos sources.
■ La sécurité est le principal souci des Libyens ; il ne se
passe pas une semaine
sans qu’il n’y ait d’incident armé. L’insécurité touche aussi
bien les représentations
diplomatiques et les administrations que la vie courante des
simples citoyens.
BOULANGERSLa grève suivie à 80%, selon l’UGCAA■ La grève des
boulangers a eu un impact important ; une grande partie d’entre eux
ont baissé rideau pour réclamer une marge bénéfi ciaire sur le prix
de vente du pain■ La Fédération algérienne des consommateurs
insiste sur le maintien du prix de la baguette à 8,50 DA pour
préserver le pouvoir d’achat du citoyen.
D es pratiques spéculatives de commercialisation de véhicules
neufs par des revendeurs non agréés par l’Etat ne cessent de
prendre de l’ampleur, ces derniers mois, favorisant à la fois la
prolifération d’un commerce informel de l’automobile et des cas de
non-respect des normes de sécurité et de la réglementation
régissant
l’activité des concessionnaires. Pour contenir ce phénomène
préjudiciable qui pénalise grandement les consommateurs, les
pouvoirs publics s’attellent actuellement à la préparation d’un
nouveau texte de loi visant, en substance, à mettre de l’ordre dans
le marché national de l’automobile.(Suite page 8) Akli Rezouali
COMMERCIALISATION DE VÉHICULES NEUFS
L’ÉTAT VEUT EN FINIR AVEC LES REVENDEURS INFORMELS
LIRE L’ARTICLE DE FATIMA ARAB EN PAGE 4
LIRE LES ARTICLES DE MOURAD SELLAMI, NADJIA BOUZEGHRANE ET
YACINE FARAH EN PAGE 15
LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 3
El WatanLE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mercredi 24 avril 2013
AFFAIRES DE CORRUPTION
ÉDITION DU CENTRE
10 MOIS APRÈS LES LÉGISLATIVES
LA LIBYE TOUJOURS DANS L’INSÉCURITÉ
LIRE L’ARTICLE DE HASSAN MOALI EN PAGE 13
■ LA MINURSO N’ENQUÊTERA PAS SUR LES DROITS DE L’HOMME
Washington détruit l’espoir des Sahraouis
LIRE LES ARTICLES DE AMEL BLIDI, FAYÇAL MÉTAOUI ET MEHDI BSIKRI
EN PAGES 6 ET 7
«La surpuissance du général Toufik est un mythe»
La surpuissancik est un my
HICHEM ABOUD Directeur du quotidien Mon Journal
Saïd Boutefl ika est-il impliqué ?
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■ Durant des années, Alstom et General Electric, entre autres
groupes étrangers, ont été favorisés par les plus hautes autorités
du pays.
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AHD 54 EXIGE UN CERTIFI-
CAT MÉDICAL DU CHEF DE
L’ÉTAT
R ebaïne a p -p e l l e à une é l e c -t i o n p r é si -PH
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OUARGLA
La DGSN recrute dans le Sud En visite de travail et d’inspection
à Ouargla, hier, le général-major
Abdelaziz Hamel a annoncé la création de 6180 postes de
travail
dans le Sud, dont 2020 pour la seule wilaya de Ouargla.
L e Salon professionnel dédié au recrute-ment au sein de la
Sûreté nationale, orga-nisé au profit des jeunes diplômés de la
région, a connu un extraordinaire engouement pour la police
nationale. Contre toute attente, les jeunes Ouarglis ne sont
nullement indifférents à ce corps vu la présence massive de
candidats à la formation et à l’emploi dans ce secteur. Selon les
jeunes approchés hier matin, «le chômage qui a atteint son niveau
le plus élevé dans la wilaya de Ouargla fait que les jeunes ne
ratent pas une seule occasion de se faire recruter dans tous les
domaines, y compris la police». La formation souvent inadéquate et
l’expérience exigée sont parfois des obstacles insurmon-tables pour
la majorité des postulants. Certains désiraient tout simplement
réintégrer leurs postes, hier matin, puisqu’ils ont déjà une
pre-mière expérience dans la police sous le régime du CDD. C’est
chose faite puisqu’en marge de l’inauguration du Salon, le DGSN a
officialisé le recrutement de 15 agents (personnel civil as-similé)
dans divers métiers du corps de la police. M. Hamel a d’ailleurs
réaffirmé sa volonté de participer à la réduction du chômage,
notam-ment par la création de quelque 6180 postes budgétaires
d’agents de police pour les 8 wi-layas du Sud, dont 2020 pour la
seule wilaya de Ouargla. La limite d’âge lors du recrutement est de
19 à 23 ans pour les agents et de 22 à 25 ans pour les lieutenants,
a-t-il souligné. Selon Abdelghani Hamel, «les effectifs de la
po-lice nationale ont abouti à une couverture sécu-ritaire
suffisante, qui devrait atteindre prochai-nement la moyenne
mondiale (1 policier pour 300 habitants) sur tout le territoire
national». Le DGSN a également annoncé la construction d’une grande
école de police à Ouargla, très prochainement, pour assurer une
meilleure cou-verture sécuritaire de la wilaya et l’amélioration
des infrastructures professionnelles et sociales du secteur ainsi
que la lutte conte la criminalité. Le directeur général de la
Sûreté nationale, en présence des chefs de la sûreté de wilaya, des
autorités locales et militaires ainsi que des représentants de la
société civile de la wilaya, a présidé la cérémonie d’inauguration
du nouveau siège de la sûreté de la daïra de Sidi Khouiled, située
à 15 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Ouargla ; il a aussi
inspecté un centre de formation professionnelle au niveau de la
zone d’activité ainsi qu’une base de vie.
M. Algmi et A. Z. Achour
AHD 54 EXIGE UN CERTIFICAT MÉDICAL DU CHEF DE L’ÉTAT
Rebaïne appelle à une élection présidentielle anticipée
SUICIDE DU DRAG DE LA WILAYA DE MASCARA
Le wali dit avoir la «conscience tranquille»Le suicide, lundi
dernier, de Drissi Abdelkarim, directeur de réglementation et des
affaires générales (DRAG) de la wilaya de Mascara, dans son bureau,
continue à susciter des spéculations et les interrogations. En
effet, hier matin, des fonctionnaires de la DRAG, sous la houlette
du représentant du Snapap, ont refusé de rejoindre leur poste de
travail. ils ont observé un sit-in devant le siège de
l’administration pour exiger «une enquête sérieuse» sur les causes
du drame. La protestataires s’élèvent notamment contre ce qu’ils
qualifient de «pression exercée par le wali sur les fonctionnaires
de l’administration locale» et dénoncent ce qu’ils appellent
«auto-ritarisme» du premier responsable de la wilaya. Rencontré
hier, le wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, nous a précisé que
le défunt se trouvait, samedi et dimanche derniers, en mission à
Alger. «Ce n’est que dans la matinée de lundi 21 avril qu’il est
venu me voir pour me rendre compte des résultats de sa mission. Je
l’ai félicité pour l’ex-cellent travail accompli à cet effet.»
Notre inter-locuteur ajoute : «Au moment du suicide, j’étais
concentré sur les travaux de l’APW. Quand j’ai appris la nouvelle,
je me suis précipité vers le
siège de la DRAG, accompagné du secrétaire général, du chef de
cabinet et du protocole (…). Ceux qui prétendent que le défunt a
écrit une lettre qu’il avait laissée sur son bureau n’ont qu’à
apporter des preuves.» Concernant les revendications de certains
agents de l’administration qui réclament son départ, le wali a
précisé qu’«il s’agit de ceux qui ont été sanctionnés soit en étant
mutés, dégradés ou ayant fait l’objet de mesures
disciplinaires».
Pour conclure, le chef de l’exécutif local nous a déclaré qu’il
maintient son rythme et sa méthode de travail «quitte à déplaire à
certains». Ouled Salah Zitouni a tenu également à démentir les
informations faisant état de son limogeage : «Je suis un commis de
l’Etat. J’ai été désigné par décret et rien n’empêche la tutelle de
prendre une décision à mon encontre. Si jamais je suis amené à
quitter cette wilaya, je partirais la conscience tranquille.» A.
Souag
L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 2
Ali Fawzi Rebaïne, président du parti Ahd 54
LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR CRÉE UNE COMMISSION D’ENQUÊTE
Une commission sera constituée pour enquêter sur les conditions
de la mort tragique du directeur de la règlementation et des
affaires générales de Mascara, a annoncé, hier à Saïda, Abdelkader
Ouali, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des
Collectivités locales. M. Ouali a assisté à la cérémonie
d’inhumation du défunt DRAG de Mascara, Driss Abdelkrim
(59 ans), qui a eu lieu au cimetière de Sidi Maamar, dans la
commune de Aïn Lahdjar. Six walis de la région ouest du pays, dont
celui de Mascara, et une foule nombreuse composée de cadres et
d’agents de la DRAG de Mascara, de parents et proches du défunt et
de citoyens, ont accompagné Driss Abdelkrim à sa dernière demeure.
Le défunt DRAG de Mascara a été découvert lundi après-midi dans son
bureau, mort d’une balle provenant de son arme personnelle.
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SNC-Lavalin, Siemens, Alstom ou encore CSCEC, des entreprises
aux noms bien connus en Algérie et qui ont largement pro-fité de la
commande publique. Des entreprises qui partagent également un autre
point commun. Celles-ci, ou du moins leurs filiales, ont toutes eu
maille à partir avec la Banque mondiale qui les a black-listées
pour fait avéré de corruption. L’affaire la plus récente et qui a
sans le plus marqué les esprits est sans doute celle liée au groupe
canadien SNC-Lavalin. Impliquée dans des affaires de corruption en
Algérie, en Tunisie et en Libye, la firme serait aussi mêlée à une
tentative d’introduction du fils du dictateur libyen déchu, Saâd El
Gueddafi, au Mexique. C’est dire le genre de firmes qui ont
bénéficié des lar-gesses du programme d’investissement
public.L’augmentation des cours du pétrole, la constitu-tion de
réserves de change importantes et l’injec-tion de plusieurs
centaines milliards de dollars dans le circuit aura sans doute
aiguisé les appétits. Cependant, l’Algérie a, au final, attiré des
firmes sans scrupules, qui ne lésinent pas sur les pots-de-vin afin
de parvenir à leurs fins. Un rapport de Transparency International
publié il y a quelques
mois met à l’index les entreprises et les pays les plus
corrupteurs au monde. A la lecture du rap-port, on se rend vite
compte que l’Algérie travaille avec ces grands corrupteurs. Le cas
SNC-Lavalin est donc loin d’être une exception ou un simple
accident de parcours. D’autres entreprises, et non des moindres,
marquées du sceau de la corruption, ont une présence active en
Algérie. Aujourd’hui au cœur de la polémique en raisons des coûts
de réalisation de la centrale électrique de Terga, jugés trop
élevés, la firme française Alstom a elle aussi été épinglée par la
Banque mondiale en 2012. Deux filiales du groupe ont ainsi reconnu
avoir commis des actes illicites dans un projet en Zambie. Alstom,
qui est présent en Algérie dans les infrastructures, l’énergie et
vient de lancer en partenariat une ligne de fabrication de tramway,
a été radiée par la BM pour 3 ans. En 2009 c’était Siemens,
présente dans le secteur algérien des télécoms ainsi que dans les
transports ferroviaires notamment, a aussi été black-listée par
l’institution de Bretton Woods non seulement pour un projet financé
par la BM en Russie, mais aussi pour des «fautes commises par le
passé dans ses activités à travers le monde» ! Le cas le plus
édifiant reste néanmoins celui des entreprises chinoises.
Considérées par Transparency Inter-national comme les plus
corruptrices, celles-ci ont obtenu les marchés pour la réalisation
de deux tronçons de l’autoroute Est-Ouest ainsi que la construction
de milliers de logements depuis 2000.
DÉCLARATION DE PROBITÉ… POUR QUOI FAIRE ?A titre d’exemple,
la société chinoise publique China State Construction Engineering
Corpora-tion (CSCEC) a été, en 2009, sur la liste noire de la
Banque mondiale pour cause de corruption et de fraude ; elle a
écopé de la «non-éligibilité pour 6 ans» aux contrats financés par
l’institution. Cela n’a pourtant pas empêché l’entreprise chinoise
de décrocher, deux ans plus tard, d’importants marchés de
construction en Algérie. En 2011, la CSCEC avait obtenu pour près
de deux milliards de dollars de contrats en Algérie. La réalisation
de la Grande mosquée d’Alger permettra ainsi aux Chinois de faire
un milliard de dollars de chiffre d’affaires, tandis la
construction du centre interna-tional de conférences leur permettra
d’engranger
688 millions de dollars. Un fait d’autant plus gra-vissime que
la loi sur la lutte contre la corruption, entrée en vigueur en
2006, écarte de tout appel d’offres les entreprises dont la probité
est mise en doute, leur fermant l’accès à la commande publique.
Ainsi, une «déclaration de probité» a été intégrée aux dossiers de
soumission des opé-rateurs désirant participer à un appel d’offres.
Une déclaration qui trouve son ancrage juridique dans la loi de
2006 sur la lutte contre la corruption et par laquelle le
soumissionnaire s’engage à «ne pas avoir fait l’objet, ni lui-même,
ni ses employés, ni ses représentants, ni ses sous-traitants, de
pour-suites pour corruption ou tentative de corruption d’agents
publics». Une déclaration qui l’engage aussi ne pas s’adonner à des
actes de corruption, auquel cas cela conduirait à l’annulation du
marché, à l’inscription sur liste noire, en plus de l’exposer à des
poursuites judiciaires. Une fausse déclaration de probité
exposerait également son auteur, selon les textes en vigueur, à des
pour-suites. Or, le cas CSCEC reflète le fait que ce genre de
mesure n’est, au final, prise que pour meubler les discours se
voulant fermes quant à la lutte contre la corruption… Melissa
Roumadi
J amais l’Algérie n’a été aussi mena-cée dans son existence que
ces der-nières années, en raison de sa rente pétrolière. La
mauvaise gouvernance, la corruption et les intérêts
politico-politi-ciens ont fini par la livrer à l’ancienne puissance
coloniale et aux Etats-Unis qui, aujourd’hui, ont pratiquement le
monopole sur deux secteurs straté-giques et les plus sensibles : le
transport et l’énergie. En effet, le groupe français Alstom s’est
vu attribuer le plus gros des infrastruc-tures de transport public,
comme le métro d’Alger qu’il a équipé et qu’il dirige pour une
durée de dix ans, et dont la gestion a été confiée à la société
fran-çaise RATP, celle-là même qui assure la gestion de l’aéroport
d’Alger. Alstom a bénéficié également des marchés de tramways,
téléphériques et trains rapides, mettant ainsi tout le secteur des
transports publics entre les mains d’un seul groupe, à savoir
Alstom, qui, faut-il le rappeler, se débattait au milieu des années
2000 dans une crise financière assez grave qui a suscité des
mesures de mise en chômage de centaines de ses employés en Europe.
Selon des spécialistes, les marchés qu’il a obtenus en Algérie
constituaient une «véritable bouffée d’oxygène» pour sa trésorerie.
Comment a-t-il pu avoir la mainmise sur autant de projets dans le
secteur des transports, alors que sa santé financière était au plus
bas ? Très simple. Son représentant à Alger n’était autre qu’un
cadre (algérien) du service commercial de l’ambassade de France,
qui avait un
excellent carnet d’adresses, vu qu’il in-tervenait souvent pour
faciliter l’octroi des visas à de nombreux responsables et
personnalités influentes. Un réseau sur lequel a beaucoup compté
Alstom, en lui offrant le poste de directeur géné-ral de son bureau
d’Alger. Quelques années plus tard, ce responsable est rap-pelé en
France, où il a bénéficié d’une promotion qu’il ne tardera pas à
laisser tomber pour revenir à Alger, après avoir accepté l’offre de
General Electric (GE), pour diriger son bureau en Algé-rie. C’est
surtout son carnet d’adresses et son réseau de connaissances qui
inté-ressaient le groupe américain pour réa-liser des affaires.
Celles-ci vont s’avérer très rentables, puisque il va rafler 90%
des marchés de turbines en Algérie. Pourtant, les experts sont
formels. Les prix qu’il pratique sont excessivement élevés. Ils
affirment qu’une centrale de 1000 MW ne dépasse pas un milliard de
dollars. Ce qui a été confirmé récemment par le ministre de
l’Energie, Youcef Yousfi. Or, le groupe a obtenu la centrale
élec-trique de Koudiet Draouech (El Tarf), d’une capacité de 1200
MW, pour un montant de 2,3 milliards de dollars. Cu-rieusement, son
offre n’était pas loin de celle d’Alstom, 2,2 milliards de dollars,
qui a d’ailleurs obtenu la réalisation de la centrale de Terga (Aïn
Témouchent). Y a-t-il eu entente tacite entre les deux groupes,
sachant qu’ils ne voulaient pas faire baisser leurs offres, comme
l’a souhaité Sonelgaz ? On n’en sait rien. Ce qui est certain,
c’est que les
deux centrales d’une capacité de 1000 MW chacune ont coûté à
l’Etat 5,5 milliards de dollars. Durant la même période, faut-il le
préciser, le canadien SNC-Lavalin réalise la même centrale à Tipasa
pour 826 millions de dollars et au mois d’octobre 2012, le
sud-coréen Daewoo s’est vu attribuer la réalisation d’une centrale
similaire, à Cap-Djinet, pour un montant de 910 millions de
dollars. Mieux. En mars dernier, Gene-ral Electric (GE) a obtenu le
marché de fourniture de six nouvelles centrales électriques de 8400
MW entrant dans le cadre du plan d’urgence de renforce-ment des
capacités énergétiques durant la période 2015-2017, pour un montant
de 2,5 milliards de dollars. Le groupe assure uniquement la
fourni-ture des centrales tout en s’engageant à réaliser une usine
de turbines, «dont la réalisation ne dépasse pas le montant de 80
millions de dollars», expliquent nos interlocuteurs. Pour ces
derniers, GE «a décroché le gros lot et devient de fait le
principal fournisseur de centrales électriques en Algérie». Etant
donné qu’il n’est qu’un équipementier, le pro-jet ne peut être
lancé. Il faudra attendre que Sonelgaz sélec-tionne les entreprises
chargées d’inté-grer les équipements et de construire les
centrales. «Or, les constructeurs connus qui ont pour habitude de
soumissionner pour de tels travaux n’ont pas été inté-ressés. Il ne
reste sur le marché que les Turques, les Chinois et les Sud-Coréens
pour être l’interface d’un mégaprojet assez complexe. La crainte de
tout le
monde, c’est que ce marché soit donné à des sociétés
incompétentes en la matière. Pourquoi avoir octroyé un aussi
important marché à un groupe qui ne peut ni construire les
infrastructures ni en assurer l’étude, sachant que cette partie du
marché est très importante pour le projet ? A-t-on bien réfléchi à
l’intérêt de l’Algérie en mettant toutes les centrales électriques
entre les mains d’un seul fournisseur ?», s’interrogent des
spécialistes avec lesquels nous nous sommes entretenus. Ils se
demandent si «le fait d’avoir partagé le marché en deux étapes ne
répond-il pas à la néces-sité de masquer un énième éventuel
surcoût». Pour nos sources, il ne faut plus s’interroger sur les
raisons qui ont fait que l’ancien ministre de l’Energie, Chakib
Khelil, n’a pas été inquiété par la justice, en dépit des graves
révéla-tions qui le compromettent. A-t-on peur d’arriver au frère
du Pré-sident, Saïd Bouteflika ? «Ces af-faires sont trop
importantes pour ne concerner que la personne du ministre. Lorsque
Alstom et General Electric ont soumissionné pour obtenir les
marchés des centrales électriques de Terga et de Koudiet Draouech,
ils ont fait des offres trop importantes. Mais il y avait une
volonté avérée de les retenir. On leur a demandé de revoir à la
baisse leurs offres, mais ils ont refusé. Malgré cela, ils ont
obtenu chacune une centrale. Alstom a obtenu la construction de la
centrale de Terga, pour un montant de 2,2 milliards de dollars,
dans un délai de réalisation de 45 mois, et General
Electric, la réalisation de la centrale de Koudiet Draouech,
pour une enveloppe de 2,3 milliards de dollars, dans un délai de
48,5 mois. Mieux, comme ces deux groupes ne sont pas des
construc-teurs, ils ont fait appel à des sous-trai-tants. Si
General Electric a sous-traité avec l’espagnol Iberdrola, Alstom
s’est tourné vers Orascom Construction. Le choix de cette
entreprise égyptienne n’est pas fortuit. A l’époque, elle a été
bien appuyée par les plus hauts dirigeants du pays, notamment par
le président de la République et son frère conseiller», révèlent
nos sources. Pour celles-ci, si Chakib Khelil n’a pas été inquiété
en dépit des graves accusations portées contre lui, c’est tout
simplement parce qu’il n’est pas l’unique ordon-nateur de ces
marchés. «Les autres sont tapis à plus haut niveau de l’Etat. Ils
ont mis le pays entre les mains des Américains et des Français,
unique-ment pour acheter leur bénédiction. Ramener l’ex-ministre à
s’expliquer, c’est prendre le risque de le voir tout déballer sur
le cercle présidentiel, d’autant que certains n’hésitent pas à
faire la campagne pour le quatrième mandat, alors que des
informations faisaient état de la création, par le frère du
Président, d’un parti politique en prévision de la prochaine
échéance présidentielle. En réalité, Chakib Khelil n’est que
l’arbre qu’il faudra protéger pour qu’il puisse continuer à cacher
la forêt, ou plutôt le clan présidentiel», concluent nos
interlocuteurs.
Salima Tlemçani
AFFAIRES DE CORRUPTION
Saïd Boutefl ika est-il impliqué ?● Deux secteurs aussi
stratégiques que sensibles comme l’énergie électrique et le
transport sont entre les mains des Américains et des Français
● Durant des années, Alstom et General Electric ont été
favorisés par les plus hautes autorités du pays, qui continuent à
leur accorder des privilèges pour acheter leur bénédiction ● Pour
certains, Chakib Khelil n’est que l’arbre qui cache la forêt…
DES ENTREPRISES BLACK-LISTÉES PAR LA BANQUE MONDIALE
Ces corrupteurs qui décrochent des contrats en Algérie
El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 3
L ’ A C T U A L I T É
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El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 4
L ’ A C T U A L I T É
BOULANGERIES FERMÉES À CONSTANTINE
Le pain était indisponible hier dans bon nombre de boulangeries
dans la ville de Constantine, mais aussi dans les communes Zighoud
Youcef, Aïn Smara et la nouvelle ville Ali Mendjeli. Pourtant, tous
ces boulangers pâtissiers, qui ont décrété une journée sans pain,
ont ouvert pour vendre toutes sortes de pâtisseries. L’action, qui
a été déplorée par les ci-toyens, n’a pas été sans créer une vive
tension sur ce produit, notamment chez les boulan-gers qui n’ont
pas adhéré à ce mouvement. Selon Abdelaziz Bouguern, président de
l’Union
des boulangers de la wilaya de Constantine, affiliée à l’UG-CAA,
«ces boulangers gré-vistes ne représentent que 20% de la totalité
des boulangers de Constantine au nombre de 83, et qui ont agi ainsi
sans l’aval de l’union. Ces derniers ont tenté à travers ce
mouvement de pro-testation d’exprimer leur colère face à la
lourdeur avec laquelle le ministère du Commerce traite leurs
revendications affichées pourtant depuis 2004». Les protestataires
estiment que la commercialisation du pain à 10 DA dans la wilaya de
Constan-tine, décidée par l’union de
wilaya des boulangers et mise en application depuis le mois de
mars dernier, ne semble pas avoir servi à grand-chose. Ils ont
avancé que l’aspect «non officiel» de cette augmenta-tion les a
ruinés au lieu d’agir positivement sur leur bénéfice. Selon eux,
les grands clients, à l’exemple des établissements scolaires,
refusent d’acheter le pain à ce prix tant que l’Etat n’a pas donné
son approbation. Il faut dire que le consommateur a été victime de
cette journée dé-clarée sans pain, où une bonne partie de la
population n’a pas été servie. O.-S. Merrouche
ACTIVITÉS COMMERCIALES
Les critiques des députés
L e projet de loi sur les conditions d’exercice des activités
commerciales – présenté hier à l’APN par le ministre du Commerce,
Mus-tapha Benbada – a suscité de vives critiques de la part de
certains députés, notamment dans son article 8, qui a été modifié
de façon à lever l’inter-diction d’inscription au registre du
commerce frap-pant une catégorie de personnes, plus
particulière-ment celles ayant des antécédents avec la justice. Cet
article, selon le représentant du gouvernement, constitue un
obstacle pour de nombreux postulants à la création d’entreprises,
notamment les jeunes promoteurs dont les casiers judiciaires
portent des mentions relatives à des délits. Pour le Parti des
travailleurs (PT), ce texte de loi modifiant et complétant la loi
n°04-08 du 14 août 2004 répond à un besoin d’une minorité de
«délinquants» et non aux besoins réels exprimés par les
commerçants. M. Taazibt (député PT) estime que ce projet de loi a
été élaboré dans l’urgence, sous la pression des lobbies de
l’informel. «Ce texte de loi n’a aucun fondement et ces articles ne
servent pas les citoyens qui revendiquent le règlement des
problèmes liés à l’activité commerciale, à savoir l’import-export,
mais sont indulgents avec les mafias de l’informel», explique le
député, qui ne comprend pas comment une personne condamnée par la
justice pour blanchiment d’argent se voit autorisée à créer son
propre commerce. Le texte de loi a réduit de 14 à 6 les délits
relatifs au registre du commerce. Certains élus ont également
soulevé l’utilisation «malsaine» de la question du chômage. «On
parle de la lutte contre le chô-mage, mais le comble est que les
pouvoirs publics donnent des avantages aux commerçants !», s’est
exclamé un député. D’autres élus ont applaudi la modification du
fameux article permettant l’insertion sociale des personnes dont le
casier judiciaire n’est pas vierge. «Est-ce que ces personnes n’ont
pas le droit d’exercer une activité commerciale ? Faut-il lais-ser
ces individus verser dans l’informel ou livrés à eux-mêmes ? Ce
texte vient à point pour aider cette catégorie de personnes», note
Mida du parti TADJ. Un avis partagé par les députés d’obédience
islamiste. Il est également proposé dans le texte, et ce, en faveur
du soutien à l’emploi des jeunes et à la création d’entreprises, de
dispenser les sociétés nouvellement créées du dépôt légal des
comptes sociaux pour une durée d’une année à compter de la date de
leur inscription au registre du commerce. De même que les sociétés
créées dans le cadre de dispositifs de soutien à l’emploi des
jeunes (Ansej, Angem et CNAC) sont exonérées du paiement des droits
inhérents aux formalités de dépôt légal des comptes sociaux durant
les deux ans suivant leur inscription au registre du commerce. De
nouvelles dispositions sont en outre proposées pour réprimer le
non-respect des mesures concer-nant la fermeture des commerces
durant la période des congés. Nabila Amir
LA GRÈVE A ÉTÉ SUIVIE À 80%, SELON L’UGCAA
Les boulangers ont réussi leur «journée sans pain»
L a grève à laquelle a appe-lé le Comité national des boulangers
a eu un impact auprès d’une grande partie de ces artisans qui ont
baissé rideau pour réclamer une marge de bénéfice sur le prix de
vente du pain, soutenu par l’Etat depuis 17 ans. Le suivi a été
massif, a-t-on constaté hier dans la capitale. Les boulangers ont
massivement adhéré à l’appel, tout en respec-tant les directives
d’assurer un service minimum. Ainsi, il n’y a pas eu de pénurie de
pain, peut-on également relever. «Cette action symbolique vise à
sensibiliser l’opinion et les pou-voirs publics quant à l’impact et
au préjudice de la subven-tion des prix de la farine, telle qu’elle
se présente actuelle-ment. Nous ne voulons pas être les sacrifiés
de cette politique de subvention», soutiennent les boulangers en
grève. Dans la plateforme de revendi-cations, les artisans
boulangers demandent au gouvernement de revoir la politique des
subven-tions, «trop injuste à l’égard des boulangers. Si l’Etat
débourse des milliards pour soutenir le prix du pain, environ 3000
tonnes de farine sont détour-nées quotidiennement par les
industriels. Nous réclamons des solutions, rapidement, pour la
garantie d’une marge bénéfi-ciaire des boulangers de 20% environ»,
explique M. Boule-nouar, porte-parole de l’Union générale des
commerçants et artisans algériens (UGCAA) à laquelle est affilié le
Comité des boulangers. Selon l’UGCAA, la marge béné-ficiaire peut
être garantie à travers la réduction du prix de la farine (matière
première pour la fabrication du pain) de 2000 DA le quintal à 1500
DA ou par l’augmentation du prix du pain à 12 DA. Selon les
chiffres avancés par le Comité des bou-langers, la grève a été
suivie à 80% à l’échelle nationale avec des taux de 70% à Alger,
90% à Oran, Béchar, Annaba, El Tarf et Constantine et 80% à Tizi
Ou-
zou. De son côté, la Fédération algérienne des consommateurs
revendique le maintien du prix actuel de la baguette de pain, fixé
réglementairement à 8,50 DA, en vue de préserver le pou-voir
d’achat du citoyen. Dans un communiqué diffusé hier, la Fédération
a proposé l’allègement du fiscal et du parafiscal et l’annulation
de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de tous les produits entrant
dans la fabrication du pain «afin de garantir la marge bénéficiaire
des boulangers qui doivent à leur tour se conformer à la
réglementation concernant le poids de la baguette et veiller aux
critères de qualité et de
disponibilité». La Fédération a appelé en outre les boulangers
en grève à faire prévaloir le dialogue et à «ne pas prendre le
consommateur en otage», d’autant plus que le ministère du Commerce
avait formé une commission chargée de trouver des solutions aux
revendications des boulangers.
Fatima Arab
MUSTAPHA BENBADALa grève est injustifi éeEn marge des travaux de
l’Assemblée, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, s’est
prononcé sur le mouvement de protestation initié par les
boulangers. Le ministre a qualifi é cette décision «d’acte
irresponsable» et d’une «décision irréfl échie». Pour M. Benbada,
cette grève n’est pas justifi ée, d’autant plus que son département
n’a jamais fermé les portes du dialogue devant les représentants de
ce secteur.«Mieux encore, le gouvernement a même reconnu la
légitimité de certaines de leurs revendications qui sont
raisonnables», a soutenu le ministre qui a rappelé dans ce sens que
la commission mixte, installée, en mars dernier, au siège du
ministère du Commerce pour évaluer le coût réel de la baguette de
pain, rendra demain les conclusions de son travail. Le représentant
du gouvernement a toutefois appelé les grévistes à assumer leur
responsabilité vis-à-vis de la population. «Les boulangers
cherchent-ils à aff amer la population ?», s’est interrogé M.
Benbada. Pour le ministre, la détermination du coût réel de la
baguette de pain sera suivie, selon le ministre, par des démarches
devant répondre aux revendications des boulangers et ainsi
améliorer leurs revenus, sans augmenter le prix du pain. N. A.
Les boulangers, suite à l’appel de leur comité national, ont
observé hier une journée de protestation
PHOTO : M. SALIM
PUBL
ICIT
É
-
El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 5
L ’ A C T U A L I T É
GRÈVE DANS LES CONSULATS FRANÇAIS EN ALGÉRIE Plus de 30 000
demandes de visa en attenteLa grève des travailleurs des diff
érents consulats français d’Algérie, qui persiste depuis trois
semaines, a provoqué un énorme retard dans le traitement des
demandes de visa. Selon l’AFP citant des grévistes, plus de 30 000
demandes de visa sont en attente. A l’ambassade, on indique que
plus de 5400 demandes urgentes ont été traitées depuis le début du
mouvement. «Les usagers concernés ont été informés des reports de
rendez-vous les concernant», a-t-on ajouté. En 2012, la France a
accordé 200 000 visas à des Algériens, un chiff re en hausse
continue. La grève est plus importante à Alger, mais le mouvement,
d’une soixantaine d’employés affi liés à la CFDT, s’est aussi
déclenché à des dates diff érentes dans les consulats d’Oran
(ouest) et de Annaba (est). Les revendications portent sur
l’augmentation des salaires au titre de l’infl ation et de
l’ancienneté et la préservation des acquis. Les grévistes
protestent également contre une charge de travail de plus en plus
lourde, selon une circulaire qu’ils ont remise à l’AFP. Ils affi
rment qu’ils maintiendront le mouvement jusqu’à satisfaction de
leurs demandes, faisant remarquer qu’ils n’ont cessé depuis des
années de perdre de leur pouvoir d’achat, qui a chuté de 40% selon
eux. Ils veulent aussi l’application de la loi algérienne sur les
congés, les heures de travail, qui se sont alourdies avec des
demandes de visa en hausse constante et les arrêts maladie. «Notre
situation est fl oue, a affi rmé l’un d’eux. Parfois nous tombons
sous la loi algérienne, parfois sous la loi française.» «En fait,
nous demandons nos droits ni plus ni moins», a ajouté un autre, qui
a fait état de trois rencontres avec l’ambassadeur, André Parant,
sans résultat pour l’instant. Les décisions, en cours
d’élaboration, dépendent du ministère de tutelle, les Aff aires
étrangères, souligne-t-on à l’ambassade. La poursuite de ce
mouvement de grève risque de provoquer des retards ingérables dans
le traitement des demandes de visa. Les Algériens en attente d’un
visa se disent perdus et ne savent plus quoi faire, surtout qu’il
n’y a aucune visibilité sur l’avenir de ce mouvement. M. A. O.
L’INTERSYNDICALE DE LA SANTÉ S’EST RÉUNIE HIER
Vers un mouvement de protestation commun
DÉBRAYAGE DES PRATICIENS DE SANTÉ PUBLIQUE
Bientôt la paralysie totale ?
La réunion de l’Intersyndicale de la santé publique a eu lieu
hier après-midi. A l’ordre du jour : discuter des modalités des
actions de protestation et la date de ce mouvement. C’est Mohamed
Yousfi, président du Syndicat national des pra-ticiens spécialistes
de la santé publique (SNPSSP) qui l’a an-noncé hier lors d’une
confé-rence de presse animée à Alger. «Nous allons arrêter les
modali-tés ensemble dans les plus brefs délais», a-t-il précisé.
Ainsi, les professionnels de la santé ayant tant attendu la
concré-tisation vainement des promesses du gouvernement reviennent
à la charge. Le conseil national du SNPSSP a décidé d’entre-prendre
les différentes formes de protestation : grève, sit-in et
rassemblement. «Les instructions
du ministre de la Santé ne sont respectées qu’au sein de son
département», a déploré le Dr
Yousfi qui a passé au crible les différentes étapes de
négocia-tions avec le Premier ministère ainsi qu’avec la tutelle.
M. Yousfi a reconnu qu’il y a eu des reven-dications qui ont été
concrétisées et d’autres qui sont en cours de concrétisation depuis
la nomi-nation de Abdelaziz Ziari à la tête du ministère de la
Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Parmi ces
points : le concours du passage au grade ainsi que le service
civil. Sur ce dernier point, le président du SNPSSP a estimé que
beau-coup de choses restent à faire pour le maintien des
spécialistes dans les Hauts-Plateaux et la région du Sud. Le Dr
Yousfi vise
les mesures incitatives d’ordre financier ainsi que
l’encourage-ment de l’évolution de carrière. Pour ce qui est des
revendications qui restent suspendues, M. Yousfi affiche un grand
étonnement. «Le Premier ministre a donné des ins-tructions pour la
prise en charge de ces points et le ministre de la Santé s’est
engagé à les concréti-ser», a-t-il affirmé. Le médecin s’est
interrogé sur les raisons qui retardent la prise en charge des
doléances ayant trouvé un consensus dans le cadre des négociations.
Trois mois après la rencontre des syndicats de la santé avec le MM.
Sellal et Ziari, ces autorités n’ont même pas daigné ouvrir les
dossiers relatifs à l’amendement du statut particulier, au régime
indemnitaire ainsi qu’au loge-ment de fonction. Ces trois
reven-
dications qui ont eu l’accord du Premier ministre n’ont pas vu
le jour jusque-là, bien que «le Premier ministre ait donné son
accord», souligne le président du SNPSSP. Même les revendi-cations
qui relèvent de la simple décision du ministre de tutelle sont en
hibernation. Ces revendi-cations consistent en l’abrogation de la
discrimination de l’impo-sition entre les praticiens spé-cialistes
hospitalo-universitaires et les praticiens spécialistes de la santé
publique. «La revalori-sation de la prime de contagion et de la
prime de garde est de la provocation dans la mesure où la
discrimination reste la même», a regretté le Dr Yousfi. Ce
spé-cialiste a dénoncé entre autres la gestion de certains services
par des hospitalo-universitaires.
Djedjiga Rahmani
I rait-on vers une paralysie totale des struc-tures sanitaires ?
C’est la crainte émise par un retraité, debout dans le hall d’un
centre de soins de la capitale. «Ils viennent de m’apprendre qu’il
y a grève. Encore. Il y a quelques jours, les paramédicaux étaient
en grève et, avant eux, d’autres corps de la san-té. Ce qui force
les citoyens à slalomer pour se faire soigner, quand, dans
l’urgence, ils ne paient pas le prix fort d’une consultation
privée», soupire-t-il. Et les nouvelles d’une éventuelle jonction
entre l’ensemble des syndicats ne sont pas pour le rassurer. «J’ai
pu lire ici et là qu’ils veulent tous faire grève en même temps.
Déjà que, séparément, le préjudice que nous font subir ces
mouvements est appréciable, alors qu’est-ce que ce sera lorsqu’ils
s’y mettront tous en même temps !», s’alarme-t-il. Toutefois, loin
de blâmer entiè-rement les contestataires, l’homme estime qu’il est
du ressort des pouvoirs publics de mettre un terme à ces
perturbations. «L’on ne va pas se voiler la face : les personnes
qui consultent dans le public, en dépit de ces nombreuses lacunes,
sont généralement celles qui n’ont pas les moyens de débour-ser les
lourds honoraires des consultations privées. En refusant d’assainir
la situation, le pouvoir pénalise les plus modestes des Algériens»,
bougonne-t-il, dépité, en quittant
l’établissement sanitaire. Et c’est entre in-compréhension et
résignation nées de l’habi-tude qu’ont été rythmées ces deux
premières matinées de débrayage dans les centres de santé. «Il y a
parfois des scènes très vio-lentes», raconte la chargée de
l’accueil d’une polyclinique d’un quartier populaire de la
capitale. «Ce matin, une femme m’a littérale-ment agressée parce
qu’elle n’avait pas droit à du ‘piston’», relate-t-elle. Un service
minimum a pourtant été mis en place, mais il s’applique aux
urgences, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de pédiatrie ou
autre suivi post-opératoire. «Je lui ai conseillé d’aller trouver
un centre qui n’est pas en grève», conclut-elle.
DÉMOBILISATION ET PRESSIONS Car dans certains établissements
d’Alger, le mot d’ordre n’a pas du tout été suivi. Et rares sont
les praticiens qui acceptent d’expliquer les raisons de cette
non-adhésion. Manque d’information et de mobilisation, soins
importants et urgents à prodiguer, mais aussi, et peut-être même
surtout, pressions et autres menaces de représailles de la part de
l’administration. «Malgré cela, le taux de suivi a connu une
sensible amélioration avec une moyenne de 78% au niveau national»,
explique Lyes Merabet, président du Syndicat
national des praticiens de la santé publique (SNPSP). «A Alger,
la grève est peut-être moins ressentie, d’autant plus que les
pra-ticiens de santé publique sont minoritaires dans les grands
pôles sanitaires, tels que les hôpitaux ou CHU», reconnaît-il.
Pourtant, au deuxième jour de grève du SNPSP, une certaine
lassitude semble se faire sentir chez les médecins. «Nous tournons
en rond. Nous pensions en avoir fini avec les grèves et les
revendications. Et nous voilà repartis pour un autre bras de fer
avec la tutelle», commente ainsi dans un soupir une praticienne.
«C’est ce mépris et l’absence d’une quelconque amorce de
négociations que nous dénon-çons au plus haut point», affirme le
docteur Merabet. «Et comme l’union fait la force, nous discutons
avec d’autres syndicats de la santé afin de mettre en place une
plate-forme de revendications commune et de faire converger nos
mouvements», poursuit-il, énumérant les spécialistes, les
paramédicaux, les psychologues et autres corps communs de la santé.
«En sus d’une grève commune, il sera discuté le recours à toute
autre forme de protestation, tels sit-in et rassemblements
publics», prédit-il. Les cycles de perturbation dans le système de
santé ne semblent pas près de prendre fin…
Ghania L.
Marche de différents syndicats représentant le corps médical
lors d’une manifestation à Alger en 2012
PHOTO : H. LYES
● Dans certains établissements d’Alger, le mot d’ordre n’a pas
du tout été suivi ● Les praticiens expliquent les raisons de cette
non-adhésion par peur de menaces et de représailles de la part
de l’administration.
PUBL
ICIT
É
-
L a puissance de l’armée algé-rienne aurait été mythifiée,
d’après Hichem Aboud, direc-teur du quotidien Mon Journal et auteur
du pamphlet La Maffia des généraux, invité aux Rencontres d’El
Watan. Celui qui a connu le système de l’intérieur, puisqu’il a été
directeur de cabinet du général Lakhal Ayat, estime que le pouvoir
qu’on prête au patron du Département du renseignement et de la
sécurité (DRS), Mohamed Medienne dit général Toufik, serait
exagéré. «En Algérie, soutient Hichem Aboud, on vous prête souvent
plus de puissance que vous n’en méritez et plus que vous en avez.
Le général Tou-fik est un mythe, au même titre que le colonel
Merbah à son époque.» Il ex-plique : «Les gens ne savaient pas que
dans les années 1989-90, les membres de la Sécurité militaire
avaient pour déjeuner un sandwich et qu’il ne pouvaient pas se
permettre d’aller au restaurant, que des commandants de la SM
prenaient le bus comme tout le monde. Les gens ne savent pas cela,
ils entretiennent le mythe.»Le fait est, à en croire l’invité d’El
Wa-tan, que le système algérien est d’une opacité telle qu’un
certain nombre de personnes prétendent s’appuyer sur des gens
prétendument surpuissants pour parvenir à leurs fins. Hichem Aboud
refuse de croire à la «lutte de clans» qui déchirerait le système
car, considère-t-il, «les gros poissons ne se mangent pas entre
eux». «Quand,
souligne-t-il, j’entends parler de lutte de clans entre
Bouteflika et l’armée, cela me fait rire. Cette lutte de clans
n’existe que dans leur tête. Les déci-sionnaires ne se font jamais
la guerre, certes ils avancent leurs pions mais ils gardent des
liens cordiaux. Avant, il y avait une guerre de clans terrible,
au-jourd’hui, les choses se sont calmées.»
«LES GROS POISSONS NE SE MANGENT PAS ENTRE EUX»Hichem Aboud
estime que le pouvoir algérien a évolué, passant d’un régime
maffieux à un système opaque. «Le système tel qu’il fonctionnait
sous Chadli n’est pas le même que celui sous Bouteflika. Entre un
président qui déléguait tous ses pouvoirs et un autre qui tient
tout entre ses mains
et qui ne veut rien lâcher, il y a une sacrée différence»,
explique-t-il, sou-lignant par ailleurs que parmi ceux qui
constituaient le cabinet noir de l’époque, certains ne sont plus de
ce monde. Il constate que dans les années 1990, tout le monde
connais-sait les noms des généraux ainsi que les postes qu’ils
occupaient, parce qu c’étaient des hommes de pouvoir, des
décisionnaires. «Ce n’est plus le cas aujourd’hui, relève-t-il, il
n’y a plus que des technocrates. L’armée a été mise de côté. Des
colonels et des géné-raux ne sont même pas informés de ce qui se
passe.» Mais le système reste, selon l’analyse de Hichem Aboud,
appuyé sur la corruption. «Avez-vous vu un ministre derrière les
barreaux ? Un grand
nabab derrière les barreaux ? Je vais sortir un dossier, de la
grosse artille-rie, avec documents à l’appui, mais une fois encore,
il n’y aura rien», pré-dit le directeur de Mon Journal. A en croire
Hichem Aboud, les affaires de corruption dépasseraient même le DRS.
«Le DRS va enquêter, il fera des dossiers mais le reste n’est pas
de son ressort», dit-il, louant au passage la relative transparence
du département dirigé par le général Toufik : «Au niveau du DRS, il
y a des corrompus mais force est de reconnaître que dans l’affaire
de l’autoroute Est-Ouest, le seul qui ait payé est bien l’agent du
DRS. Il n’était pas corrompu, mais son commandement l’a tout de
même sanctionné, estimant qu’il avait man-qué de vigilance.» Hichem
Aboud
ajoute que «dans cette maison (le DRS, ndlr), il n’y a, à ce
jour, pas de scandale financier autour du patron ni de sa famille.
Pourtant, tout le monde est aux aguets». Au final, constate-t-il,
le système a peut-être «changé» ces dernières années, mais pas dans
le sens souhaité. Amel Blidi
HICHEM ABOUD. Directeur du quotidien Mon Journal aux Rencontres
d’El Watan
«La surpuissance du général Toufi k est un mythe»
■ Diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme en 1978, Hichem
Aboud a exercé son métier de journaliste à Jeunesse action, La
République, El Chaâb et El Hadef. Il devient, à 24 ans, rédacteur
en chef de la revue El Djeich. «Dans l’armée, raconte-t-il, on
respectait le profil des gens. En tant que journaliste, j’ai été
dirigé vers la revue El Djeich jusqu’au jour où j’ai estimé qu’il
n’était plus possible d’exercer le métier de journaliste dans
l’institution militaire, car il n’y avait plus cette liberté de ton
qui n’existait pas dans la presse civile. Le fait est que cela ne
plaisait pas au commandement militaire et à la direction politique
du pays et qu’il a alors été décidé d’en faire un magazine purement
militaire non diffusé au large public.» Lui qui souhaitait quitter
l’institution militaire, il se voit proposer un poste dans les
services de sécurité. En 1992, ayant quitté l’institution
militaire, il lance le journal El Acil à Constantine, qui tirait à
40 000 exemplaires/jour avec un taux d’invendus de 3%, ce qui
n’a pas manqué pas d’attiser les convoitises de ceux qu’il qualifie
de «nababs de la région» avec à leur tête le général Betchine. La
guerre est alors déclarée. Le général parviendra à s’emparer du
journal, mais Hichem Aboud ne s’avoue pas vaincu, il lance un
second journal, Le Libre, qui n’aura néanmoins pas le même succès à
cause des nombreux obstacles qu’il rencontre. Puis il publie le
pamphlet La Maffia des généraux. A. B.
H ichem Aboud, directeur du quoti-dien Mon Journal, a indiqué,
lors de son passage aux Rencontres d’El Watan, qu’il avait été
victime de plu-sieurs intimidations durant sa carrière avant
d’opter pour un exil en France qui a duré 18 ans. «Mon ton libre
les gênait, ma manière d’écrire, ma ma-nière de voir les choses. Je
garde au-jourd’hui le même ton, le même style, je ne peux pas
changer. J’ai été contraint à l’exil, car on a menacé mon intégrité
physique. Le système s’est ligué contre moi. Mais moi, je ne me
laisse pas faire, je suis Chaoui», a-t-il déclaré.Hichem Aboud a
fondé, il y a une année, le quotidien Mon Journal. Il indique que
«cela n’a pas été facile» pour lui. «Aujourd’hui, on donne de
agréments à des maquignons. Je pré-pare un dossier sur la presse
algé-rienne. Des journalistes se baladent avec des statuts
d’entreprises. Pour obtenir l’agrément, j’ai déposé ma demande en
février 2012, par l’inter-médiaire de mon avocat, au tribunal de
Hussein Dey. Mais on nous a dit qu’il fallait passer par l’autorité
de régu-lation de la presse écrite, qui n’existe pas encore. Je
suis allé voir le ministre de l’époque, Nacer Mehal. Il m’a très
bien reçu. Un ministre journaliste, ça fait plaisir ! J’ai expliqué
à Mehal qu’il y avait un vide, d’autant plus que les textes
d’application sont également inexistants. On m’a donc donné un
agrément provisoire pour une année, daté du 5 juin 2012.» Hichem
Aboud pense que «le pro-
blème n’est pas dans l’obtention d’un agrément. Il faut se faire
une place dans cette jungle de titres qui viennent fausser le jeu
par leur nombre. Les pouvoirs publics font tout pour que la presse
soit entre les mains de maqui-gnons, pour que la presse ne puisse
pas exercer le travail qui lui sied. C’est plus qu’une pollution
médiatique. Un autre problème réside au niveau de la diffusion, car
les distributeurs se sont habitués à ne pas rendre de comptes aux
patrons de journaux. Les maquignons ne s’intéressent qu’aux pages
délivrées par l’ANEP». Dans la foulée, il explique que «les
autorités demandent de déposer un cautionne-ment de 250 millions
par titre dans les quatre régions, soit un milliard de centimes».
«Si un journaliste veut créer un quotidien, le premier obstacle est
l’argent. Vous êtes obligés d’aller voir un maquignon. Moi je ne
l’ai pas fait. Mon entreprise porte mon nom : Aboud Info. Je n’ai
aucun associé. Je ne suis redevable à personne. J’ai dû batailler
pour avoir l’agrément. Pour-quoi les gens me posent la question,
alors que j’ai 38 ans d’expérience dans la presse. Il faudrait
interroger les maquignons. Pourquoi Hichem n’a pas droit à une page
de pub ? Je l’ai obtenue et je vais arracher la deuxième. Je n’ai
pas quatre chats, le monteur de pages gagne à lui seul 80 000 DA.
Mes journalistes ont tous un contrat de travail. Je n’ai pas créé
une entreprise de presse à 100 000 DA. Mon journal a été crée à 2
millions de
dinars», poursuit-il. Et d’ajouter : «En tant que journaliste,
il donne l’info seulement pour protéger l’outil de travail.»
«J’emploie 160 salariés dans les deux éditons. Mais je ne veux pas
être prisonnier d’un annonceur, quitte à fermer», précise-t-il.
Hichem Aboud pense que «la presse algérienne manque de courage» et
affirme qu’«hormis les premiers quo-tidiens créés par les gens du
métier, les autres sont tous des beggara». Il répond à ses
détracteurs : «Des gens qui n’ont pas parlé toute leur vie, pour
eux, je ne dois pas rentrer en Algérie. Après 15 ans d’exil, je
n’ai pas pu assister à l’enterrement de mon père, alors que je suis
fils unique. Ni moi, ni ma femme, ni mes enfants n’ont demandé la
nationalité française, alors qu’eux courent derrière. Pour ces
gens, je dois aller en prison. Ils n’ont pas le courage. Ce sont
des poltrons. Des petites fripouilles. Ils n’ont pas le courage
d’écrire sous leurs noms pour m’insulter.» Concernant les pratiques
du système contre la presse, Aboud pense que «les pressions ne sont
plus vulgaires. Aupa-ravant, des inspecteurs enlevaient des pans
entiers du journal. Avant, on mettait des journalistes en cellule
rien que pour une information. Les réflexes ont changé
présentement. Il y a une évolution, mais pas dans le sens que nous
souhaitons. Ce n’est pas au nom de la liberté de la presse qu’il
faut don-ner des agréments à tout le monde». Mehdi Bsikri
LA PRESSE A ÉTÉ ENVAHIE PAR LES MAQUIGNONS◗ L’AFFAIRE
HASSENI-MECILI«L’Etat algérien n’a rien fait pour sauver le
capitaine Hasseni. Samraoui est complice dans l’assassinat de Ali
Mecili, c’est lui que le dit. C’est lui qui avait mis sous sa
protection Amalou, qu’il a rencontré à Skikda, à l’hôtel Salem.
Samraoui a assisté quand on lui a remis les 80 millions de centimes
de francs français. Samraoui ne pensait pas qu’il allait être
présenté devant le juge d’instruction pour cette affaire», indique
Hichem Aboud, pour qui ce dossier a rebondi lorsqu’il a accordé un
entretien, en 2001, au Nouvel Observateur. «Le système cherchait un
lampiste pour cacher les véritables commanditaires. C’est Chadli
qui a donné instruction à Larbi Belkeir de tuer Ali Mecili, ordre
relayé à Lakhal Belayat», déclare Aboud. Selon lui, le principal
motif de cet assassinat est que «Mecili voulait profiter de l’aura
de Ben Bella au Moyen-Orient pour jouer l’intermédiaire dans les
négociations de libération des otages occidentaux, d’où le
rapprochement opéré par Brahim Younsi entre Aït Ahmed et Ben Bella.
Mecili a, pour le pouvoir algérien, joué dans leur périmètre. C’est
pour cela qu’il a été tué. Aït Ahmed n’a jamais demandé l’audition
de Chadli et de Larbi Belkeir, et ce, malgré mes déclarations».
Hichem Aboud ajoute que lorsqu’il a apporté son témoignage,
«quelque temps plus tard, j’ai rencontré Samraoui. Il m’a dit qu’il
avait été témoin. Je lui ai dit d’aller voir le juge d’instruction.
Samraoui, pour ne pas être pris, a dit que le meurtrier s’appelait
Hasseni. Samraoui a monté une cabale contre cet homme pour se
retirer. Les autorités françaises ont incarcéré Hasseni. Mais moi,
je le connais. J’ai dit qu’il n’avait rien à voir avec cette
affaire. J’ai maintenu le témoignage. Le juge a compris que
Samraoui le menait en bateau. Si je n’avais pas témoigné, il serait
en prison aujourd’hui». M. B.
◗ BOUTEFLIKA A FAIT LE MANDAT DE TROP «Les plus grands
dictateurs sont les chefs des partis de l’opposition. Les plus
grands dictateurs ne sont pas Bouteflika ou ceux qui se sont
succédé à la tête de l’Etat», indique Aboud. Il considère qu’une
dictature à la Boumediène est «bonne», car elle impose le travail,
la santé, l’éducation. Il donnera les détails dans son prochain
livre, L’Algérie des dictateurs. Pour ce qui est de la corruption,
Hichem Aboud pense que «la presse donne parfois des informations
que même les colonels ne connaissent pas, car ils ne font pas
partie des cercles décisionnels». «Nous avons un système politique
érigé sur la corruption. La corruption s’est propagée à tous les
niveaux. Bouteflika en est le premier responsable. Au temps de
Boumediène, ce n’était pas le cas. Il y avait des petits
détournements et leurs auteurs étaient condamnés à 20 ans.
Bouteflika a dépénalisé la corruption», juge-t-il. M. B.
UN DÉBUT À LA REVUE «EL DJEÏCH»
El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 6
L ’ A C T U A L I T É
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Organise en partenariat avec L’Offi ce RIADH EL-FETH
La 1re édition du Salon de l’emploi pour personnes aux besoins
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Le 1er mai 2013 à la salle Ibn ZeydounePour toutes informations,
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Sous le patronnage de Mme la ministre de la Solidarité
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de la Famille et de la Condition de la femme
veilléeLes familles Benslimane, Sâad, Messaoudi, Lounaci,
Bitouche, Abahri, Hammadi, M'raiagh, Bensalah et Hadjout remercient
toutes celles et tous ceux qui ont compati à leur douleur suite au
décès de leur cher époux, père, grand-père, beau-père et oncle
BENSLIMANE AHMED électromécanicien (société SOGAM pour la
réparation et la maintenance des ascenseurs) à l’âge de 81 ans et
informent que la veillée du troisième jour aura lieu aujourd’hui,
mercredi 24 avril 2013, au domicile mortuaire sis au 20 rue Ahmed
Zendjabil (ex-Victor Hugo).
M ohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de
football (FAF) et ex-commis-saire de la manifestation Année de
l’Algérie en France, n’a pas réagi aux révélations publiées ces
dernières semaines par Mon Journal sur son implication dans des
affaires de corruption et de malversations. «Il a été sollicité par
les chaînes Nesma TV et France 24, il a refusé de s’exprimer. Moi
je l’ai fait. La raison en est simple : ce monsieur sait que tout
ce que j’ai écrit dans Mon Journal est vrai. Il ne peut pas
apporter de démenti ni m’ester en justice. Et vous savez très bien
que ce monsieur, pour un oui, pour un non, va à la justice», a
déclaré Hichem Aboud, directeur du quotidien national Mon Journal,
lors des Rencontres d’El Watan. Selon lui, le dossier sur Raouraoua
a été publié après l’assemblée générale de la FAF à l’hôtel
Meridien d’Oran, le 20 février dernier. «Le bilan financer et moral
passe comme une lettre à la poste. Le monsieur tient un discours où
il ferme la porte à tout le monde et où il se présente comme le
plus beau, le plus fort. Je suis un ancien journaliste sportif et
je connais bien le milieu. Quotidiennement, je reçois d’anciens
joueurs et entraîneurs. Ils me parlent, me donnent des infos. Je ne
calcule pas en disant que Raouraoua connaît X ou Y. J’ai mené
l’enquête, je lui ai envoyé une lettre, lui disant que je détiens
des infor-mations sur sa gestion et sur des malversations ‘dont il
serait’ responsable. Je voulais avoir sa version. Il n’a pas
répondu. Il a même dit avec arrogance à une per-sonne qu’on se
reparlera chez le procureur», a expliqué Hichem Aboud. Le président
de la FAF a été, selon lui, destinataire d’une seconde lettre après
la publication des articles, lui demandant de répondre. «Nous
étions prêts à organiser, dans les locaux du journal, un forum où
il pouvait répondre aux questions de la presse. Il n’a pas donné
suite. On ne peut pas faire plus. D’autres informations arrivent
concernant cet homme. Je ne vais pas faire de la rétention
d’information. Je continue de publier. Les gens sont encouragés et
nous font d’autres révélations. J’ai déjà quatre dossiers. Je n’ai
pas honte de ce que j’ai écrit, mais Raouraoua a honte ; la preuve,
il n’a même pas assisté au match Algérie-Bénin. Il ne se montre
pas. Ce qui j’ai écrit est vrai, crédible et juste», a insisté le
directeur de Mon Journal, saluant l’aug-mentation du tirage de ce
quotidien. «Avec tout ce qu’il a comme argent, Raouraoua n’est pas
du menu fretin. Lorsque tu lui tapes dessus, il se tait puis dit
plus loin : ‘je sais d’où ça vient’ ! Mais, les articles sont
signés
Hichem Aboud, ce n’est pas anonyme», a-t-il souligné.
«KHALIFA A PROFITÉ DE L’OPACITÉ DU SYSTÈME»Le quotidien va
bientôt publier des révélations sur Média Algérie, une agence de
communication. «Cette agence se sucre à travers toutes les
opérations de sponsoring. J’ai déjà deux noms et je cherche qui est
derrière. Média Algérie sert d’intermédiaire entre le sponsor et
l’équipe nationale de football. On peut prendre un pourcentage
lorsqu’on fournit un effort pour chercher de la publicité. Ces gens
ne bougent même pas ! Nedjma a ses locaux dans la tour de
Raouraoua, à côté de l’aéroport d’Alger. Nedjma a-t-il besoin de
passer par Média Algérie pour faire la publicité de l’équipe
nationale ? Est-ce que l’adresse de l’équipe nationale est si
méconnue pour qu’on aille chercher un intermédiaire ? Je vais
bientôt voir Nedjma pour avoir leur version», a-t-il souligné,
précisant que les journalistes ne sont ni des Zorro ni des
justiciers. Il n’est pas étonné de l’absence de réaction des
pouvoirs publics après ce déballage : «Parce que nous avons un
système politique érigé sur la corruption. On sort un gros dossier
sur Amar Ghoul, aucune réaction. Au même moment, le ministre de la
Justice dit au procureur qu’il ne veut pas de la sardine mais du
gros poisson. Le gros poisson siège à côté de ce ministre chaque
semaine, au gouvernement ! On met aux arrêts des responsables du
ministère de l’Energie et de Sonatrach pour affaires de corruption
et Chakib Khelil se balade comme il veut. Je ne peux pas dire qu’il
est protégé par le président de la République ou par un autre
responsable. Pour être crédible, il faut qu’on surveille nos mots.
J’aimerais bien avoir le président de mon côté, en m’attaquant à
ces gens-là, en le prenant comme témoin, surtout qu’il a dit qu’il
faut mener une lutte sans merci contre la cor-ruption… C’est un
système. Va chercher qui protège qui. Raouraoua a ses sponsors et
il a eu des mentors. Quand on touche aux pions, les sponsors se
retirent, les laissent seuls pour qu’ils ne brûlent pas.»
Abdelmoumen Khalifa, patron du défunt groupe El Khalifa, en
détention à Londres, a profité de l’opacité du système, selon
Hichem Aboud : «Chacun tient l’autre. C’est un système. Pour
Khalifa, mieux vaut qu’ils disent qu’ils ont travaillé avec lui au
lieu de dire qu’ils ont été roulés par lui. J’ai des choses à
raconter sur Kha-lifa, j’ai eu la chance d’avoir connu ses plus
proches collaborateurs.» D’après lui, Abdelmoumen Khalifa n’avait
pas d’hommes derrière lui : «Il n’utilisait pas les
hommes du pouvoir mais leurs proches, leurs enfants. Il a par
exemple utilisé la fille de Abdenour Keramane. Son cerveau était un
directeur central au ministère de l’Enseignement supérieur. Il est
en fuite. J’ai dit à Larbi Belkheir que sa fille faisait des
affaires avec Khalifa. Il m’a répondu ‘pourquoi pas ! Tout le monde
fait des af-faires avec Khalifa.’ Le frère du président Bouteflika
était l’avocat du groupe El Khalifa sans exercer. Il n’avait pas un
seul dossier. Khalifa voulait que le frère du Président soit à ses
côtés dans les soirées et dîners. Que peuvent dire les gens alors
?»
«MEGUEDEM NE SERA JAMAIS AFFAIBLI»«Mohamed Meguedem a tiré les
marrons du feu dans l’affaire Khalifa. Il roule pour lui-même.
C’est un homme nocif. Meguedem ne sera jamais affaibli tant que
l’homme sert les couches de ces messieurs ! Quand on a été
rabatteur de filles de joie pour de hauts responsables, on ne sera
jamais affaibli. Aujourd’hui, il ne le fait plus, mais il est dans
les magouilles. Meguedem est conseiller à la présidence de la
République sans poste. Il a la voi-ture avec gyrophare, le
téléphone, le passeport… Il a été ramené par Larbi Belkheir pour
limiter sa nocivité», a relevé Hichem Aboud, qui promet de sortir
«la grosse artillerie» bientôt. Il prépare un dossier sur les
affaires liées à Hamid Melzi, directeur de la résidence d’Etat EGT
Sahel (Club des Pins, Moretti et Société d’investis-sement
hôtelière, SIH). «Melzi fait courir la rumeur que Hichem Aboud a
reçu des instructions pour ne pas écrire sur lui. Celui qui me
donne des instructions d’écrire ou de ne pas écrire n’est pas
encore né ! Melzi, Rachid Mâa-rif (ex-directeur du protocole du
président Bouteflika), Meguedem, tous ces gens-là vont y passer. On
me ramène des dossiers ficelés. Je ne vais pas les refuser. Melzi a
un réseau relationnel. Il est tout à fait normal qu’il trouve les
appuis qu’il faut là où il faut. Il a ses relations avec la presse,
l’armée, les politiques. Ses relations peuvent toujours intervenir
en sa faveur pour qu’il puisse rester là où il est. Je vais publier
des documents sur Melzi comme je l’ai fait pour Khalifa», a soutenu
le directeur de Mon Journal. Aboud a également évoqué l’existence
de la corruption au sein de la police, de la gendarmerie et de la
justice : «L’information fait mal. Eh bien, tant pis pour eux. Ceux
qui me reprochent de parler de certains, je les invite à parler des
autres. Ils veulent toujours noyer le poisson, il ne faut pas qu’on
parle pour eux !» Fayçal Métaoui
RAOURAOUA, MELZI, MAÂRIF, MEGUEDEM, KHALIFA ET LES AUTRES
Le grand déballage de Hichem Aboud
H ichem Aboud est convaincu d’une chose : «Ma marche arrière est
soudée ! Je suis un Chaoui et j’ai la tête dure.» Il a rappelé
qu’il a été condamné à un an de prison ferme pour le livre La Mafia
des généraux. On m’a poursuivi pour «outrage à corps consti-tué»,
«dénonciation calomnieuse». «Le tribunal d’Hussein Dey n’était pas
territorialement com-pétent pour me juger pour la simple raison que
je n’habitais pas cette commune d’Alger. Ma der-nière adresse avant
d’aller en France était Oum El Bouaghi, avant, c’étaient
Constantine et Réghaïa. Même le plaignant, le ministère de la
Défense était domicilié au tribunal de Abane Ramdane. Donc, je me
demande comment le tribunal d’Hussein Dey a accepté la plainte et
jugé l’affaire», a-t-il souligné. L’outrage à corps constitué
n’était, selon lui, pas fondé «puisque le livre était dédicacé aux
soldats et officiers intègres de l’ANP». «Un livre plaidoyer pour
l’armée contre ceux qui ont souillé son hon-neur. J’ai rendu
hommage à des généraux intègres, tels que Benyellès, Benhadid,
Hadjerès, Kamel
Abderrahim. Des généraux que je connaissais de réputation. Il
n’y avait ni règlement de comptes ni chita. J’ai fait l’éloge du
procureur militaire Belkacem Boukhari et du général-major Bachir
Tertag. Je n’étais pas contre la lutte antiterroriste. J’ai cité
les noms de personnes qui ont mené l’Algérie à la faillite et au
chaos. Les généraux cités ont utilisé le ministère de la Défense
pour déposer une plainte contre moi. J’ai commencé à écrire le
livre ici. Merbah était vivant encore lorsque j’ai commencé à poser
les questions sur le fonctionnement du système. Ce livre n’est plus
d’actualité, mais reste un livre d’histoire. La jus-tice m’a donné
raison puisque j’ai été acquitté. Mais le livre a été interdit en
Algérie par décision de justice», a-t-il affirmé. Et d’ajouter :
«Je sais qu’en France, l’Elysée est intervenu pour qu’il n’y ait
plus de réédition du livre après la qua-trième édition. Jean
Daniel, directeur du Nouvel Observateur, s’est fait tirer les
bretelles à l’Elysée après avoir publié une interview avec moi.» «A
la sortie du livre La Mafia des généraux, le FFS était
premier à m’avoir attaqué estimant que ce livre était l’œuvre du
DRS. J’étais étonné. Après, j’ai compris qu’il ne fallait pas
élever la voix plus que le FFS, surtout lorsque tu es indépendant.
Pour le FFS, si tu es pour le pouvoir, tu es DRS. Et si tu es
contre le pouvoir, tu es DRS. Il faut donc avoir la carte du
militant du FFS et applaudir un vieux qui gère le parti par fax.
Aït Ahmed a acheté une villa au dinar symbolique et l’a revendue à
5 millions d’euros. Tout le monde le sait, mais personne n’ose
l’écrire. Le premier à avoir bénéficié des largesses du DRS était
le FFS. La villa Brazza, où se trouve le siège du FFS, appartenait
au DRS», a affirmé Hichem Aboud. «Moi, je ne roule pour personne.
Je m’appuie sur la privation de mes droits les plus élémentaires,
le droit au logement, notamment. Pour moi, le journalisme a
toujours été l’investigation, l’entretien… aller à la source de
l’information. Un journal n’a pas de partie pris, son rôle est
d’informer… Il faut oser en publiant de la bonne information»,
a-t-il souligné.
F. M.
«JE SUIS CHAOUI ET J’AI LA TÊTE DURE !»
■ «L’Algérie est partagée, chaque région a son nabab. Becthine
était le patron de Constantine.»■ «Ni moi, ni mon épouse, ni mes
enfants n’avons demandé la nationalité française.»■ «Je ne suis pas
un chien du pouvoir pour m’attaquer aux partis d’opposition.»■
«Certains s’attendaient à ce qu’on ferme Mon Journal au bout d’un
ou deux mois.»■ «Certains ont peur de m’approcher ou de parler avec
moi. D’autres s’interrogent pourquoi je n’ai pas été tué après la
publication de la Mafi a des généraux.»■ «Tant qu’il y a le matelas
de l’argent du pétrole, il n’y aura pas d’explosion sociale.»■
«Mais qu’attend Mouloud Hamrouche pour parler ? Il attend que les
gens de la casquette l’appellent pour sortir de son silence.»■
«Ahmed Benbitour se présente à l’élection présidentielle sans parti
politique. Mais qui va faire sa campagne ?»■ «Face au vide, la
presse a joué le rôle de l’opposition, elle s’est substituée aux
partis.»■ «Je ne suis pas un opposant, mais un journaliste. Lorsque
j’écris, ça plaît à certains et ça déplaît à d’autres.»■ «Ce
système a réduit l’Algérie, ce géant, à la taille d’un nain.»■ «Il
n’y a qu’en Algérie où l’on s’insulte entre journalistes et entre
journaux.»■ «Je ne permets pas la censure. Certains journaux sont
sélectifs.»
El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 7
L ’ A C T U A L I T É
IL A DIT AUSSI
-
El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 8
L ’ A C T U A L I T É
COMMERCIALISATION DE VÉHICULES NEUFS
L’Etat veut en fi nir avec les revendeurs informels
Suite de la page 1
U n projet de loi modifi ant le décret de décembre 2007 qui fi
xe les conditions d’exercice de l’activité de commer-cialisation de
véhicules neufs est en cours de préparation», a ainsi annoncé le
directeur du contrôle et de la répression des fraudes au ministère
du Commerce, Abdelhamid Bou-kahnoun, cité hier par l’APS. En point
de mire de ce nouveau projet de loi, qui vient surtout combler un
vide juridique quant à l’exercice de l’activité de
concession-naire, l’éradication de la pratique illicite de re-vente
sur la voie publique de véhicules neufs achetés en masse par les
mêmes personnes auprès des concessionnaires agréés.
DES DÉLAIS TROP LONGSDe ce fait, alors que nombre de citoyens se
voient parfois obligés d’attendre plusieurs mois pour se faire
livrer un véhicule com-mandé et payé auprès d’un concessionnaire,
d’autres, en revanche, ont réussi à y trouver un fi lon en achetant
plusieurs véhicules neufs en même temps pour s’adonner ensuite à un
commerce informel de revente d’automobiles. Le hic, explique le
représentant du ministère du Commerce, est qu’«il n’y a aucune
dispo-sition dans le texte de loi actuel qui interdise aux
concessionnaires de vendre plusieurs véhicules à une même
personne». D’où, a-t-il précisé, l’installation d’un groupe de
travail composé de représentants des ministères du Commerce, des
Finances, de l’Industrie, de l’Energie et des Mines pour prendre en
charge
la révision de l’actuel dispositif réglementaire qui régit
l’activité de vente de véhicules neufs.
METTRE FIN À LA REVENTE INFORMELLEL’objectif premier de cette
démarche, avance le même responsable, est de venir à bout de
certains dysfonctionnements et anomalies qui caractérisent le
marché de l’automobile, mais aussi d’instaurer un cadre légal pour
mieux contrôler et réguler l’activité de vente de véhi-cules neufs
et de veiller, à l’avenir, à réprimer
les infractions et autres pratiques spéculatives dans ce
domaine. Selon M. Boukahnoun, ces nouvelles mesures, que le
gouvernement compte prochainement mettre en œuvre, font suite à un
rapport trans-mis précédemment au Premier ministre, révé-lant
notamment des cas où «certains employés de concessionnaires
automobiles achètent plusieurs véhicules au nom de membres de leurs
familles pour les revendre sur la voie publique». Outre ce nouveau
phénomène de
revente informelle de véhicules neufs, des concessionnaires
automobiles ont souvent été pointés du doigt pour diverses
infractions aux règles régissant cette activité ; des lenteurs dans
les délais de livraison, des défaillances dans les prestations de
service après-vente ainsi que des cas de non-respect des critères
et normes de sécurité fi xés dans les cahiers des charges inhérents
à l’importation de véhi-cules neufs. Dans cet ordre d’idées, affi
rme M. Boukahnoun, «certaines conditions arrê-tées par le groupe de
travail en question concernant l’importation de véhicules neufs
sont déjà mises en œuvre», dont notamment une mesure qui impose à
ce que tous les modèles de véhicules importés soient «au moins
dotés de deux airbags et d’un système de freinage ABS». Faisant
état d’enquêtes menées ces deux dernières années sur le marché de
l’automobile, M. Boukahnoun a révélé que «de nombreuses infractions
liées notamment au non-respect de la superfi cie et des services
après-vente ont été constatées», suite à quoi, a-t-il indiqué, des
sanctions ont été infl igées aux opérateurs concernés et des
demandes de suspension d’agrément de trois concessionnaires ont été
adressées au minis-tère de l’Industrie. Ainsi, à s’en tenir au
discours du représentant du département du Commerce, l’Etat semble
enfi n décidé à remettre de l’ordre dans le juteux marché de
l’automobile qui, tout en participant à gonfl er la facture
d’importation, ne cesse de tenir lieu de foyer à tant de pra-tiques
spéculatives et d’infractions en tous genres. A. R.
S.G.P / E.R.G.T.HYHydro-Aménagement SPA
RN n°5 - ZI BP 31 Rouiba - wilaya d’AlgerTél. : 021 81.18.15/81
18 80 - Fax : 021 81.21.66/70
Email : [email protected] : 09991 6000 592 912
Avis d’appel d’offres national et international ouvert
n°01/2013
L’Entreprise Nationale des Aménagements Hydrauliques
«Hydro-Aménagement» lance un appel d’offres national et
international ouvert pour :• Fourniture de conduite en fonte DN
1200 sur 22 000 MLLes soumissionnaires peuvent retirer le cahier
des charges contre le paiement de la somme de 10.000.00 DA auprès
de :
Hydro-Aménagement - SPARoute nationale n°05 - BP 31 - ZI de
Rouiba
Les offres doivent parvenir à l’adresse indiquée ci-dessus sous
double enveloppe cachetée, l’enveloppe extérieure devra être
strictement anonyme et ne comporter aucun signe distinctif,
celle-ci devra porter en plus de l’intitulé la mention :
Appel d’offres national et international ouvert n°01/2013A ne
pas ouvrir
L’enveloppe A contient l’offre technique - Déclaration à
souscrire dûment renseignée, datée et signée- Pièces fi scales et
parafi scales- Références techniques- Références fi nancières-
Déclaration de probité remplie signée et parafée- Caution de
soumission supérieure à 1 % du montant de l’offre- NIF- Toutes les
pièces exigées dans le cahier des charges
L’enveloppe B contient l’offre fi nancière- Soumission- Le
bordereau des prix unitaires- Le devis quantitatif et estimatif- Le
cahier des charges signé et parafé
La date limite de remise des offres sous double pli cacheté est
fi xée à 21 jours à partir de la première parution du présent avis
d’appel d’offres dans les quotidiens nationaux, avant 12h00. Si ce
dernier jour coïncide avec un jour férié ou un jour de repos légal,
celle-ci est reportée au jour ouvrable suivant avant 12h00.Les
soumissionnaires sont invités à assister à l’ouverture publique des
plis le dernier jour de dépôt à l’adresse ci-dessus à 13h00.Les
soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pendant une
durée de (120) jours à compter de la date limite de dépôt des
offres.
S.G.P / E.R.G.T.HYHydro-Aménagement SPA
RN n°5 - ZI BP 31 Rouiba - wilaya d’AlgerTél. : 021 81.18.15/81
18 80 - Fax : 021 81.21.66/70
Email : [email protected] : 09991 6000 592 912
Avis d’appel d’offres national ouvert n°19/2013
L’Entreprise Nationale des Aménagements Hydrauliques
«Hydro-Aménagement» lance un appel d’offres national ouvert pour
:
• Réalisation de la radiographie de soudure pour les conduites
en acier DN 1400 et DN 1500 mm
Les soumissionnaires peuvent retirer le cahier des charges
contre le paiement de la somme de 2.000.00 DA auprès de :
Hydro-Aménagement - SPARoute nationale n°05 - BP 31 - ZI de
Rouiba
Les offres doivent parvenir à l’adresse indiquée ci-dessus sous
double enveloppe cachetée, l’enveloppe extérieure devra être
strictement anonyme et ne comporter aucun signe distinctif,
celle-ci devra porter en plus de l’intitulé la mention :
Appel d’offres national ouvert n°19/2013A ne pas ouvrir
L’enveloppe A contient l’offre technique - Déclaration à
souscrire dûment renseignée, datée et signée- Pièces fi scales et
parafi scales- Références techniques- Références fi nancières-
Déclaration de probité remplie signée et parafée- NIF- Toutes les
pièces exigées dans le cahier des chargesL’enveloppe B contient
l’offre fi nancière- Soumission- Le bordereau des prix unitaires-
Le devis quantitatif et estimatif- Le cahier des charges signé et
parafé.
La date limite de remise des offres sous double pli cacheté est
fi xée à 15 jours à partir de la première parution du présent avis
d’appel d’offres dans les quotidiens nationaux, avant 12h00. Si ce
dernier jour coïncide avec un jour férié ou un jour de repos légal,
celle-ci est reportée au jour ouvrable suivant avant 12h00.Les
soumissionnaires sont invités à assister à l’ouverture publique des
plis le dernier jour de dépôt à l’adresse ci-dessus à 13h00.Les
soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pendant une
durée de (90) jours à compter de la date limite de dépôt des
offres.
-
CISCO ALGÉRIE Plus de 50% de croissance en 2013
L e groupe Cisco, leader mondial en informatique, a réalisé une
croissance de plus de 50% en Algérie durant l’année fi scale 2013
par rapport à l’année écoulée. Une évolution constante des affaires
du groupe américain dans notre pays que le directeur général pour
l’Afrique du Nord, Adel Dahmani, explique par les potentialités du
marché algérien considéré comme un «focus country» en Afrique, au
même titre que l’Afrique du Sud, le Kenya et le Cameroun. «Cisco
réalisait depuis 2010 entre 20 et 25% de croissance en Algérie»,
précise M. Dahmani, qui ne donne pas cependant de chiffres précis
concernant le chiffre d’affaires de Cisco. Il explique que la
communication de certains chiffres ne relève pas de ses
prérogatives, mais annonce de nouveau investissements dans les
prochains mois en Algérie. M. Dahmani animait hier, aux côtés
d’autres responsables de Cisco, une conférence de presse au siège
de l’entreprise, à Alger, autour du concept «Internet of
everything». Interrogé sur les opportunités offertes par les
technologies 3G et 4G pour combler le retard pris en Algérie dans
le domaine de l’offre internet, David Petrella, responsable du
développement des services providers en Afrique, a estimé que c’est
moins la technologie utilisée qui est importante que le
développement de l’accès aux connec-tions. «Quelle que soit la
technologie adop-tée, ce qui est important pour l’Algérie,
actuellement, est d’assurer une capacité suffi sante des accès»,
note le responsable qui déclare en substance : «C’est surtout la
couverture internet qui est importante qu’elle passe par la 2G, la
3G ou la 4G.» La conférence de presse était organisée pour clôturer
la semaine technologique de Cisco à Alger, orientée vers la
sensibi-lisation des entreprises et des particuliers à l’importance
de l’utilisation d’«Internet of everything». Pour Adel Dahmani,
cette technologie, qui consiste à connecter tous les objets de
l’entreprise ou des particuliers à internet, ouvre des opportunités
écono-miques sans précédent et va transformer «la façon dont nous
travaillons, apprenons et jouons». Une connectivité que Cisco
entend développer en Algérie comme dans toute la région
Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) à travers «une aide proposée
aux entreprises et aux gouvernements pour stimuler la croissance
durable en fournis-sant une expertise capable de générer de
nouveaux modèles d’affaires, d’accroître la productivité et de
créer de nouvelles oppor-tunités dans tous les domaines». Zhor
Hadjam
DRS ET CORRUPTION, MISE AU POINT1. Dans un entretien publié par
El Watan le lundi 22 avril 2013, Mourad Goumiri, traitant de la
situation économique de l’Algérie, évoque le phénomène de la
corruption me prêtant des propos qui ne sont pas les miens.2. Se
référant, en effet, à la conférence que j’ai donnée à l’Ecole
préparatoire des sciences économiques de Annaba, Mourad Goumiri
m’attribue la déclaration suivante : selon Moha-med Chafi k Mesbah,
dit-il : «Le DRS a fuité les dossiers de la corruption à la
presse…»3. L’enregistrement audiovisuel faisant foi, je récuse la
paternité de cette affi rmation. Voici ce que j’ai déclaré
explicitement : «Les services de renseignement algériens ont
exercé, correcte-ment, leur mission de veille stratégique. Pour le
secteur de l’énergie, comme celui des travaux publics ou de
l’agriculture, les faits ont été identifi és, recensés et portés,
en temps utile, à la connaissance des instances publiques.»
Mohamed Chafi k Mesbah
El Watan - Mercredi 24 avril 2013 - 9
É C O N O M I E
LOUNIS HAMITOUCHE, GÉRANT DE LA LAITERIE SOUMMAM
«Nous serons autonomes en lait vers 2016»
Lors d’une conférence de presse animée au siège social de la
société, à Akbou, Lounis Hami-touche, fondateur et gérant de la
laiterie Soummam, a déclaré que son entreprise, leader national en
produits laitiers frais, ambitionne de ne plus recourir à
l’importation de la poudre de lait d’ici l’année 2016. En se
lançant, en 2009, dans le créneau de la collecte de lait frais, la
laiterie s’est fi xé comme double objectif de réduire la facture
des importations du pays en devises fortes, d’assurer la sécurité
alimentaire dans ce produit stratégique, puis de se rendre
progres-sivement indépendante d’un marché mondial fl uctuant. «Sans
parler de ses qualités nutritives, le lait frais de vache est
actuellement moins cher que la poudre de lait cédée à 600 dollars
le kilo», a affi rmé M. Hami-touche. Actuellement, la laiterie
arrive à col-lecter un volume journalier de 500 000 à 800 000
litres de lait frais, auprès des 4400 éleveurs répartis sur le
territoire national, avec lesquels la laiterie est conventionnée.
Elle dispose également de 32 centres de
collecte répartis à travers le territoire national. «Nous
utilisons de plus en plus de lait frais dans nos prépara-tions,
même si cela n’est pas indiqué sur nos emballages, car nous
dispo-sons d’un stock important qui a été imprimé il y a
longtemps», a déclaré Lounis Hamitouche. «Notre objectif principal
est d’être complètement autonome en matière de production de lait à
l’horizon 2016», ajoutera-t-il. Le taux d’inté-
gration de lait de vache frais est à hauteur de 40%, mais il ne
cesse d’augmenter au fur et à mesure que le volume de lait collecté
croît en importance. Ce volume annuel glo-bal, qui était de 20
millions de litres en 2010, est passé à 120 millions de litres
collectés en 2012. Pour ce faire, la Laiterie Soummam a consenti
des investissements très lourds pour mettre en place sa propre fi
lière de collecte de lait. Cela va de l’éleveur à qui Soum-mam
fournit génisses, équipements de traite et de stockage de lait,
jusqu’à la mise en place d’une usine de haute technologie
garantissant la traçabi-lité du produit et une qualité
irrépro-chable. A travers sa nouvelle fi lière de collecte de lait,
Soummam a lancé un programme d’accompagnement des éleveurs en
matière de forma-tion, d’hygiène, d’alimentation, de collecte de
lait, d’équipements spé-cialisés et de stockage de la matière
première. L’entreprise dispose ainsi de plusieurs centres régionaux
de collecte de lait, ainsi que d’une fl otte de 26 camions
frigorifi ques assurant le transfert du produit vers l’usine.
Le seul problème pour Lounis Hami-touche est que l’Offi ce
national du lait (ONIL) n’a pas payé, depuis janvier 2012, les
subventions que la laiterie reverse aux éleveurs. Il s’agit des 12
DA par litre produit et de 5 DA par litre de lait collecté. Ce
retard de paiement dépasse aujourd’hui les 3 milliards de dinars.
«Ce retard est de plus en plus diffi cile à supporter, mais fort
heureusement nous avons des banques derrière nous qui nous font
confi ance», dira M. Hamitouche. Soummam, qui fête cette année sa
vingtième année d’existence, aligne des chiffres de croissance qui
font de cette entreprise l’un des fl eurons de l’industrie
agroalimentaire natio-nale. Soummam, c’est aujourd’hui 1180 emplois
directs pour 6 millions de pots/jour, dont 10% sont desti-nés à
l’exportation, vers la Libye. C’est également 5590 vaches laitières
cédées aux éleveurs aux quatre coins du pays, ainsi que 950 camions
fri-gorifi ques distribués à des jeunes. Dans un très proche
avenir, la laiterie Soummam va lancer une autre usine implantée sur
une superfi cie de 17 ha. Djamel Alilat
RÉCOLTES CÉRÉALIÈRES 2013
Tout dépendra des pluies printanières
DISPOSITIFS CNAC ET ANSEJ
Des crédits non rémunérés au profi t des chômeurs du Sud
PHO
TO :
D. R
.
L es précipitations assez importantes que le pays a connues ces
derniers mois incitent à l’optimisme. Toutefois, en matière de
céréaliculture, une bonne campagne de moisson dépend aussi des
pluies prin-tanières ; si celles-ci ne sont pas assez abondantes,
les épis ne connaîtront pas la croissance voulue et les
répercussions négatives sur les rendements seront inévitables.
Hier, lors d’une rencontre organisée au ministère de l’Agriculture
et du Développement rural, Rachid Benaïssa s’est dit optimiste
quant à une bonne campagne moissons-battages qui débutera dans les
prochains jours, «pour peu que les pluies soient au rendez-vous
dans les tout prochains jours». Selon le ministre, la région de
l’Ouest promet une bonne récolte, mais un stress hydrique est
constaté
dans d’autres régions céréalières, à l’est du pays. Le recours à
l’irrigation d’appoint est alors le seul moyen de «sauver» les
récoltes, mais cette technique demeure encore à ses débuts. Sur
tout le territoire national, c’est la wilaya de Guelma qui a réussi
dans cette technique en parvenant à irriguer pas moins de 1200 ha.
D’autres wilayas ont suivi l’exemple en réservant des superfi cies
moins importantes, mais la généralisation de l’irrigation d’appoint
n’est pas pour demain. Pourtant, comme l’a indiqué M. Benaïssa, le
ministère de l’Agriculture a mis en place un dispositif de soutien,
par le biais du Fonds national de développement de l’investissement
agricole (FNDIA), pour la promotion des systèmes d’irrigation
économiseurs d’eau. Pour les agricul-
teurs et les éleveurs porteurs de projets organisés en
coopérative ou groupement d’intérêt commun, le fi nancement accordé
est situé à hauteur de 60% du coût des équipements d’irrigation
acquis, contre 50% pour ceux exerçant à titre individuel. Le
ministère de l’Agriculture précise, par ailleurs, que les superfi
cies emblavées ont at