Dysphasies, trouble du langage. 2011 Fanny Mondon Grangemard 1 LA DYSPHASIE : QU’EST-CE QUE C’EST ? Table des matières : I- Définition troubles du langage + Définition de la dysphasie II- La parole, comment ça marche ? D’où vient la parole ? a- Comment est-elle produite ? b- Comment l’enfant passe de l’imitation à l’apprentissage ? c- Comment l’auditeur peut comprendre ce que le locuteur a voulu lui dire ? « La danse des cerveaùx » Jean-Lùc Schwartz. III- Dépistage. a- Profil des enfants touchés b- Symptômes des troubles engendrés par la dysphasie c- Quels acteurs ? Quels bilans ? d- Que faire de ces bilans ? IV- De la difficulté au trouble. V- Evolution du trouble dysphasique chez les patients. VI- Les traitements : a- Traitements choisis en fonction de différents critères b- Ce qu’il ne faut pas négliger c- Des liens nécessaires d- L’orthophoniste VII- Et à l’école ?
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Dysphasies, trouble du langage. · 1 TSDL : Troubles Spécifiques du Langage. 2 Aphasie : « façon très particulière de parler, lire et écrire des malades, adultes le plus souvent,
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Dysphasies, trouble du langage.
2011
Fanny Mondon Grangemard
1
LA DYSPHASIE : QU’EST-CE QUE C’EST ?
Table des matières :
I- Définition troubles du langage + Définition de la dysphasie
II- La parole, comment ça marche ?
D’où vient la parole ?
a- Comment est-elle produite ?
b- Comment l’enfant passe de l’imitation à l’apprentissage ?
c- Comment l’auditeur peut comprendre ce que le locuteur a voulu lui
dire ?
« La danse des cerveaùx » Jean-Lùc Schwartz.
III- Dépistage.
a- Profil des enfants touchés
b- Symptômes des troubles engendrés par la dysphasie
c- Quels acteurs ? Quels bilans ?
d- Que faire de ces bilans ?
IV- De la difficulté au trouble.
V- Evolution du trouble dysphasique chez les patients.
VI- Les traitements :
a- Traitements choisis en fonction de différents critères
b- Ce qu’il ne faut pas négliger
c- Des liens nécessaires
d- L’orthophoniste
VII- Et à l’école ?
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I- Définition troubles du langage + définition de la dysphasie.
Le langage/ la parole :
« Le langage est ùne capacite hùmaine ùniqùe qùe la parole de cline en langùes
aùx formes mùltiples »
Elisabeth Vincent
Définition des troubles spécifiques de l’évolution du langage oral par Marc
Delahaie «L’évolution du langage de l’enfant, de la difficulté au trouble ».
« La notion de troùbles spe cifiqùes dù de veloppement dù langage (TSDL) est de finie par
toùte apparition retarde e et toùt de veloppement ralenti dù langage qùi ne peùvent e tre
mis en relation avec ùn de ficit sensoriel, avec des troùbles moteùrs des organes de la
parole, avec ùne de ficience mentale, avec des troùbles, avec des troùbles
psychopathologiqùes, avec des carences socio-affectives graves, avec ùn
dysfonctionnement où ùne le sion ce re brale e vidente.
On distingùe 2 types de (TSDL1) :
Les retards simples de la parole et de langage.
Les dysphasiqùes de de veloppement. »
Définition donnée par Elisabeth Vincent :
Dysphasie : « Troùble grave dù de veloppement dù langage oral sans caùse apparente, se
tradùisant par des alte rations dùrable ».
Définition par Gisèle Gelbert :
Troùbles se ve res dù langage et de la parole se distingùant dù retard de parole et de
langage, de la dyslexie, de la dysorthographie, par leùr persistance jùsqù’a ùn a ge avance
(neùf ans et plùs), par leùr importance et par leùr re sistance aùx abords pe dagogiqùes,
orthophoniqùes, psychothe rapiqùes adapte s. La de finition de ce terme varie selon les
e coles, celle-ci noùs paraî t la plùs « accùeillante » ; poùr noùs, la plùpart des enfants dits
dysphasiqùes sont porteùrs de troùbles de type aphasique2.
1 TSDL : Troubles Spécifiques du Langage.
2 Aphasie : « façon très particulière de parler, lire et écrire des malades, adultes le plus souvent, qui ont subi des
lésions au niveau d’une zone du cerveau spécialisée dans le langage (à gauche pour les droitiers) le plus souvent
par obstruction d’une artère. Gisèle Gelbert
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Définition : Association Avenir Dysphasie France
« La dysphasie est ùn troùble strùctùrel, primaire et dùrable de l’apprentissage et dù
de veloppement dù langage oral.
Cette pathologie, trop peù connùe, est assez fre qùente, pùisqùe l’on conside re qù’elle
toùche soùs ùne forme où ùne aùtre 2% de la popùlation de personnes en France. »
Attention : ne pas confondre retard de langage et dysphasie !
Retard de langage : le langage finit par e tre acqùis mais plùs tardivement qùe la
moyenne.
Dysphasie : des sympto mes spe cifiqùes ont e te re pertorie s comme
- Les troùbles de l’e vocation lexicale dù sùrtoùt aù manqùe de mot.
- Les troùbles de l’encodage syntaxiqùe poùvant aller jùsqù’a l’agrammatisme3.
- Les troùbles de la compre hension verbale malgre le stock de mots parfois normal
- L’hypo spontane ite verbale.
- La dissociation aùtomatico volontaire qùi repre sente l’incapacite de certains
enfants a prodùire des phone mes sùr demande, alors qù’ils les prodùisent seùls
de façon spontane e !
II- La parole, comment ça marche ?
D’où vient la parole ?
a- Comment est-elle produite, perçue, contrôlé dans notre cerveau ?
- La physique acoustique : notre corps compare a ùn instrùment de mùsiqùe = des
cordes qùi vibrent, des articùlateùrs, ùne « caisse de re sonnance ».
- Les neurosciences et la psychologie cognitive poùr de crire
>comment notre cerveaù contro le et coordonne les moùvements de nos « articùlateùrs »
>comment notre cerveaù interpre te les signaùx de parole e mis par nos conge ne res poùr
comprendre les messages qùi noùs parviennent.
N.B. Comment on comprend la parole, par qùels principes de traitement de l’information,
selon qùels me canismes neùrophysiologiqùes…
Trouble ou perte du lanngage oral par atteinte neurologique, accompagnés ou non d’alexie et de déficits
articulatoires (anarthrie) Colette Ouzilou. 3 Agrammatisme :une relative incapacité à construire des noncés grammaticalement corretcts du type S-V-Compl
ou S-V-Adj
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Le langage est ùne capacite hùmaine ùniqùe qùe la parole de cline en langùes aùx
formes mùltiples.
Ce qùe Jean-Lùc Schwartz appelle les premiers pas de la parole : du babillage à la
naissance des syllabes.
Un be be a la naissance :
Vocalisation = aù niveaù des cordes vocales : Prodùire des sons : cris et pleùrs poùr
signaler ses besoins.
Modulation = aù niveaù des articùlateùrs : Prodùction des moùvements de son condùit
vocal poùr te ter, avaler mais aùssi moùvements de la langùe, des le vres, de la ma choire.
Il lùi reste a e tre capable de coordonner ces 2 actions, e tape qùi sùrvient en
moyenne vers l’âge de 7 mois avec le « babillage » qùi me ne a la prodùction de
qùelqùe chose qùi ressemble a des syllabes ex : « ababababa » etc…avec ce qù’il appelle :
-les portions oùvertes poùr les voyelles : en ge ne ral le « a » poùr l’oùvertùre de la boùche
-les portions ferme es poùr les consonnes : en ge ne ral b, p, m, d.
Jean-Lùc appelle ces prodùctions de son des mouvements audibles.
b- Comment l’enfant passe de l’imitation à l’apprentissage ?
Il s’agit poùr l’enfant de passer d’une ébauche de syllabe à un parler articulé de
consonnes, voyelles, syllabes mots et phrases accorde s a la langùe ambiante = processùs
tre s complexe qùi dùre plùsieùrs anne es a se mettre en place.
Environ 12 mois : les premiers mots associe s a ùn sens.
Poùr y parvenir 3 étapes à franchir :
- L’enfant doit explorer son « instrument vocal », ses articùlateùrs, ce qùi le me ne a la
constrùction d’ùn modèle interne = connaî tre les correspondances4 entre les gestes et
les sons.
- L’apprentissage : repe rer les sons qùi permettent aù sùjet d’e tre compris par son
environnement gra ce a son modèle interne.= accord progressif de l’instrùment (vocal)
sùr son me canisme.
Cet apprentissage est pre sent dès la naissance et fonctionne par l’imitation5.
Certains sons de la langùe maternelle sont appris plùs to t qùe les aùtres comme « ch »
qùi selon J.L. est acqùis en moyenne vers l’a ge de 7 ans.
4 Correspondances qui servent à apprendre la langue maternelle mais aussi d’autres langues.
5 Imitation : percept (vision que l’enfant a de notre visage) en action (la moue adaptée de ses lèvres ou de sa
langue), la même processus pour imiter les sons de la langue.
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c- Comment l’auditeur peut comprendre ce que le locuteur a voulu lui dire ?
J.L. parle d’ « ùne danse des cerveaùx » car il s’agit bien la d’ùn cerveaù face a ùn aùtre.
« La danse des cerveaux. »
J.L expliqùe :
Poùr lùi la perception implique le mimétisme inconscient des actions de
l’autre. Le re cepteùr perçoit la moitie de l’information disponible qùi est visible sùr le
visage. La vision de l’auditeur est donc importante en cas d’interférences (brùits),
commùnication en langue étrangère où poùr les sùjets sourds qùi lisent sùr les le vres.
La visibilité est ùne composante intrinsèque de la parole : le be be prodùit les
gestes bien visibles sùr les le vres comme mama, baba etc…
Le locùteùr sait re gler en fonction des besoins « le son et l’image », c’est poùrqùoi noùs
savons comprendre a la fois par l’oreille et par l’œil.
Les deux routes de la perception de la parole :
On a pù, notamment par IRM identifier qùe l’aùdition de sons active ùne re gion
dans le lobe temporal (aù niveaù des tempes) mais lorsqù’il s’agit de percevoir de la
parole active d’aùtres re gions dù cerveaù s’active, en particùlier l’he misphe re droit.
Les chercheùrs en ge ne ral dissocient deùx roùtes corticales diffe rentes :
- La première voie : part vers le bas (le « ventre » dù cerveaù) est dite
« ventrale » :
Permet de comprendre ce qùe dit l’aùtre (la parole).
- La seconde voie part vers le haut (le « dos » dù cerveaù) est dite « dorsale » :
permet la motricite et la prodùction de la parole = apprendre a boùger son
condùit vocal poùr parler et poùr maî triser sa langùe maternelle où ùne aùtre
langùe.
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Ces apprentissages se font a toùt a ge, a condition de poùvoir connecter les gestes et
les sons, ce qùe permet la voie dorsale.
Disposition a syllaber + Inte grite dù pre alable bùcco-phonatoire =
possibilite de parole
Circùit virtùel n°1 donne la possibilite de :
correspondance son/graphie = inte grite dù pre alable phone tiqùe, donne la possibilite
de :
L’installation dù noyaù me caniqùe = entre e dans le sche ma des repre sentations
mentales
Schéma des préalable Gisèle Gelbert « Lire c’est vivre, comprendre et traiter les troubles de
la parole, de la lecture, de l’écriture.
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III-Dépistage
Aùjoùrd’hùi, impossible d’e tablir ùne caùse directe entre ùn de ficit lingùistiqùe
spe cifiqùe et ùne aùtre caùse possible, c’est poùrqùoi, le dépistage de déficits
linguistiques doit s’inscrire dans le cadre d’un bilan médical qùi peùt e tre demande
par la famille où l’e cole.
a- Profils :
Il s’agit d’enfants, en règle générale, qui:
- N’ont pas de suivi médical particulier
- Pre sentent des difficùlte s mais n’ont pas de déficit sensoriel
- N’ont pas non plùs de déficit intellectuel : Ils sont normalement intelligents en
ge ne ral. Le fait de ne pas troùver leùrs mots peùt les handicaper fortement ce qùi
ne les empe che pas d’e tre capables de re soùdre des proble mes mathe matiqùes
où d’effectùer des ope rations…N.B. : Cependant, comme le langage est toùche et
qùe la re tention phonologiqùe l’est soùvent e galement, il est possible qù’ils
e proùvent ùn re el proble me a re citer la comptine nùme riqùe par exemple.
- Ils ne sont pas « victimes » de troubles du comportement ave re me me s’ils sont
soùpçonne s parfois d’e tre « victimes de troùble dù comportement, ce n’est pas le
cas. On poùrrait en effet y penser car ce sont des enfants soùvent agite s6, peù
attentifs, instables et parfois me me agressifs = comportements re sùltant d’ùn
mal-e tre relationnel dù a ùne sitùation d’e chec relationnelle.
- Dans la plùpart des cas ils n’ont pas de troùbles de la relation : ce sont des enfants
qùi cherchent a commùniqùer avec toùs les moyens qù’ils ont a leùr disposition
contrairement aùx enfants aùtistes.
Génétique ? Neurologique ?
Depùis ùne vingtaine d’anne e des recherches sont poùrsùivies en ce sens.
Ainsi, des formes familiales de dysphasie ont pù e tre observe es avec
- Une tendance a toùcher davantage les garçons que les filles.
- Une tendance a toùcher davantage les « vrais » jùmeaùx qùe les « faùx »
jùmeaùx !
- Un gène qùi implique l’acquisition du langage dont l’alte ration poùrrait
expliqùer l’existence de certaines formes familiales de dysphasie.
- IRM = ùne asymétrie typique des he misphe res avec l’he misphe re droit qùi
6 Une petite fille installée sur un fauteuil chez l’orthophoniste tournoyait sur ses fesses les jambes en l’air…
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serait plùs de veloppe qùe l’he misphe re gaùche = soit ùne asyme trie inverse a la
popùlation en ge ne rale
b- Symptômes des troubles engendrés par la dysphasie :
Elle peut toucher divers domaines du langage (certains de ficitaires, d’aùtres
intacts toùs inde pendant les ùns des aùtres) et e tre plùs où moins se ve re : «
Soit la re ception : la compre hension dù langage
Soit la programmation des sons de la langùe pùis de leùr prodùction
Soit la disponibilite des mots où encore leùr agencement syntaxiqùe aù
sein de la phrase. »
Elle peut se présenter sous des formes diverses :
Paroles indistinctes
Troùbles de la parole
Troùble de la syntaxe
Expressions par mots isole s
Discoùrs plùs où moins constrùit
Manqùe dù mot
Compre hension partielle dù langage…
Il existe souvent ce qu’on appelle des troubles associés :
La psychomotricite fine est toùche e : exemple, la dysgraphie qùi
correspond a ùne maladresse d’e critùre
La me moire verbale dite a coùrt terme est toùche e = me moire