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Du schéma L au schéma P ? Cheminement dans le temps et l'espace, d'un schéma à un autre, en essayant de parvenir à compter jusqu'à quatre... (le résultat ci-dessus est amené par le développement qui suit)
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Du schéma L au schéma P ? (document de travail)

Feb 28, 2023

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Page 1: Du schéma L au schéma P ? (document de travail)

Du schéma L au schéma P ?

Cheminement dans le temps et l'espace, d'un schéma à un autre, en essayant de parvenir à compter jusqu'à quatre...

(le résultat ci-dessus est amené par le développement qui suit)

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Compter jusqu'à quatre... Le propos se voulant justement "schématique" (!!!), ce jalonnement n'est ici qu'évoqué et illustré d'exemples, mais pas véritablement argumenté. L'abondante littérature sur le sujet pourra sans peine se consulter...

— "Un" (au sens qu'il a dans "unité") relève de l'Imaginaire :

« Quelque chose "dans le Réel Parlant" (le langage) se met à fonctionner de telle sorte que la fiction de l'Un apparaît ("être", "totalité", "unité", "indivisibilité", "identité à soi-même", etc., ce "Un-de-sens" ne devant pas être confondu avec le "Un comptable"). C'est l'Imaginaire ».("http://analogisub.over-blog.com/article-25294615.html)Par exemple : "Ce qui parle sans le savoir me fait je, sujet du verbe" (Lacan, Séminaire Encore)...

— "Deux" relève du fantasme :

" Au fil des identifications, un certain nombre de signifiants sont considérés par le Moi comme ne faisant pas partie de lui-même ("Je suis ceci et pas cela") et attribués à l'autre imaginaire. Si ces signifiants ont une connotation favorable, l'autre imaginaire en porte le mérite et devient digne d'amour. Dans le cas contraire, il est rendu coupable du "choix" des signifiants qu'on lui attribue, et devient alors le "bouc émissaire" celui qu'on ne veut surtout pas être et qu'il faut éventuellement détruire. "("http://langaginconscient.zeblog.com/admin-langaginconscient-41180)De ce fait, les dichotomies présentes dans les énoncés théoriques devront "faire leur preuve", un principe de précaution méthodologique invitant à les suspecter de seulement reconduire des oppositions fantasmatiques dûment recensées auparavant (voir la note 1).

— "Trois" marque un progrès dans la description et la théorisation :

� En linguistique, Saussure substitue au couple "les mots et les choses" la triade signifiant / signifié / référent...

� En psychanalyse, Lacan introduit le ternaire Réel / Symbolique / Imaginaire (R, S, I), qui, énoncé dans l'ordre initial (S, I, R) n'est pas sans rapport analogique avec la triade linguistique précédente.

� Dans la foulée de ce dernier, je propose : « Il n'y a pas, comme le croient les positivistes ou leurs adversaires amateurs de paranormal, une opposition binaire rationnel / irrationnel, mais trois termes : rationnel, irrationnel, logique, le logique (logos !) structurant de façon différente le rationnel et l'irrationnel. Et la logique de l'irrationnel, c'est principalement la psychanalyse, quand toutefois elle veut bien être logique !!! » (https://hal-univ-diderot.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/798138/filename/Psychanalyse-neurosciences.pdf)

� ... et ailleurs je resitue la bien connue triade subjective Imaginaire / fantasme / inconscient (au sens restreint) sur un schéma proposant une alternative aux termes du ternaire lacanien... (voir la note 2)

(http://analogisub.over-blog.com/article-25294615.html)

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� Enfin, dans mon article de 2010 sur "Psychanalyse et propangande" (revue Topique n° 111), je substitue à nouveau à l'opposition binaire "pensée critique / affectivité (le cœur et la raison) un modèle à trois termes cognition (verbale) / subjectivité (verbale) / affect (biologique) :

« L’identification subjective, définie comme la connexion signifiant-affect résultant d’une suggestion exercée par le parent sur l’enfant, conduit graduellement d’une situation où plaisir et déplaisir étaient suscités par les besoins (chez le nourrisson) à une situation où c’est le signifiant qui a acquis le pouvoir de les convoquer (chez l’enfant plus grand qui, déjà repu et choyé, demande « raconte-moi une histoire », puis chez l’adulte, qui ne manquera jamais de ressources pour s’en inventer).

C’est cette alliance intimement scellée dans l’enfance entre le mot et l’émotion qui, jointe au refoulement, rendra compte de « l’impuissance de la pensée critique face aux sirènes de l’affectivité » : le ressenti passe pour l’étalon du vrai (« l’éprouvé ne ment pas »), et loin que ces sirènes fassent directement triompher le cœur sur la raison, c’est de leur paroles mobilisant des affects qu’elles tirent le pouvoir de faire taire la critique intérieure ou extérieure.

Ëtre refoulés dans l’inconscient et liés aux affects n’enlève pas aux mots leur qualité verbale, et le conflit cognitif vs subjectif n’est nullement réductible au conflit intellect vs affect : « le cœur a ses raisons... » puisque dans le texte subjectif opère une logique (logos), et l’on se trouvera fondé à proposer ci-après une « Analyse des Logiques Subjectives » applicable au phénomène de la propagande. » ("http://www.cairn.info/revue-topique-2010-2-page-31.htm)

— "Quatre" serait finalement, à suivre Lacan, le "top du top" en matière de description et de théorisation :

« Une structure quadripartite est depuis l’inconscient toujours exigible dans la construction d’une ordonnance subjective (Kant avec Sade, Écrits, p. 774) ».

� Exemple 1 : "Le schéma L est censé décrire la structure du sujet telle qu’elle se manifeste dans la relation analytique, qui n’est pas une relation duelle mais une relation quaternaire comparable à une partie de bridge [Lacan, 1966, p. 589]. Voici comment l’auteur présente lui-même la version simplifiée de son schéma L que nous reproduisons ci-après. « La condition du sujet S (névrose ou psychose) dépend de ce qui se déroule en l’Autre A. Ce qui s’y déroule est articulé comme un discours (l’inconscient est le discours de l’Autre) […] À ce discours comment le sujet serait-il intéressé s’il n’était pas partie prenante ? Il l’est, en effet, en tant que tiré aux quatre coins du schéma : à savoir S, son ineffable et stupide existence, a, ses objets, a’, son moi, à savoir ce qui se reflète de sa forme dans ses objets, et A le lieu d’où peut se poser à lui la question de son existence » [Lacan, 1966, p. 549]. "

("http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=RDM_037_0253)

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• Exemple 2 : Les quatre discours, s'écrivant chacun des quatre mêmes lettres permutées en quatre places

• Exemple 3 : Le nœud borroméen à quatre ronds

* * * * *

Ce schéma L à quatre termes de Lacan donne lieu dans les Écrits à une complexification sous la forme du schéma R, et à une distorsion-désarticulation (dans le cas de la psychose) sous la forme du schéma I. J'avais, dans mon mémoire de psychiatrie sur la psychothérapie des psychoses, développé le schéma R en trois dimensions suivant les abondantes notes complémentaires fournies par Lacan. Ce schéma développé se trouve ici, longuement commenté : "https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10202942952432148&set=pb.1153523537.-2207520000.1421683568.&type=3&theater

Belle source d'inspiration que ce schéma : il m'a donné l'idée d'essayer de faire figurer, là aussi avec quatre sommets, les rapports entre des termes revenant fréquemment dans les textes évoqués ci-dessus.

— Premier schéma, à deux termes seulement, présentant l'hypothétique relation directe, "originelle" et peut-être bien mythique, entre ce qui est perçu (le perceptum, en latin, dans le texte de Lacan sur la psychose) et l'affect (plaisir / déplaisir), avant la prise du langage sur le psychisme humain. C'est d'autre part la représentation fallacieuse — qu'auraient "l'homme de la rue" mais aussi l'intellectuel méconnaissant la psychanalyse — de l'existence (évidemment impossible) d'une telle relation directe chez l'adulte :

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Insistons déjà sur le fait que, s'il n'est mentionné ici que l'affect, c'est que Lacan insiste dans son texte sur l'inexistence d'un percipiens, d'un sujet percevant unifié : "Nous osons en effet mettre dans le même sac, si l’on peut dire, toutes les positions qu’elles soient mécanistes ou dynamistes en la matière, que la genèse y soit de l’organisme ou du psychisme, et la structure de la désintégration ou du conflit, oui, toutes, si ingénieuses qu’elles se montrent, pour autant qu’au nom du fait, manifeste, qu’une hallucination est un perceptum sans objet, ces positions s’en tiennent à demander raison au percipiens de ce perceptum, sans que quiconque s’avise qu’à cette requête, un temps est sauté, celui de s’interroger si le perceptum lui-même laisse un sens univoque au percipiens ici requis de l’expliquer." (l'idée d'un sujet univoque, unifié, relève de l'Imaginaire).

Ce premier schéma ne vaut en fait que par ce qui va s'y superposer dans les suivants.

— Deuxième schéma, à quatre termes, qui montre :

• d'une part comment le Logique (terme dérivé de Logos) s'interpose entre perçu et affect,

• d'autre part comment le Logique irrigue et structure "sans faire de jaloux" aussi bien le rationnel (en rapport avec l'identification cognitive) que l'irrationnel (en rapport avec l'identification subjective) :

« C’est avec le langage, permis par la prématuration, donc la dépendance à l’adulte nourricier sans laquelle l’enfant ne pourrait s’intéresser au langage, qu’apparaissent chez l’homme deux nouveaux types de solutions adaptatives : les versants cognitif et subjectif de l’identification.

– La face “connaissance” de l’identification sert l’adaptation en fournissant à l’esprit humain des contenus mémoriels et des outils logiques qui le dispensent de devoir tout expérimenter, chaque génération disposant ainsi d’un savoir cumulatif considérable. [...] Ce savoir conscient ou préconscient est ouvert à la révision : si l’expérience le contredit ou si une argumentation le réfute, il pourra (en théorie) être questionné, remanié voire abandonné.

– Mais l’enfant n’apprend pas à parler avec un dictionnaire et une grammaire. Il est introduit dans l’ordre symbolique (le “grand Autre”) par le discours des “petits autres” que sont ses parents, discours où s’entrelacent inextricablement les connaissances et le désir. Impossible de s’y dérober quand on dépend vitalement d’eux. [...] C’est là le point de départ de l’identification subjective, qui, quoique fille du langage, s’oppose par bien des traits à l’identification cognitive. Inconscient, imaginaire et fantasme font d’elle la face “méconnaissance” de l’identification. [...] Le savoir cognitif était révisable ; mais non le savoir subjectif, du fait qu’il est inconscient : rebelle à l’expérience et à l’argumentation critique, il fait le lit de toute croyance dogmatique. L’inquisition contre Galilée, le créationnisme contre Darwin, voilà, transposée à l’échelle de la société, la contradiction structurale entre identification subjective et identification cognitive, ces sœurs ennemies. » in Fantasme, Discours, IdéologieD’une transmission qui ne serait pas propagande, par Jean-Jacques Pinto, Revue Topique(http://www.cairn.info/revue-topique-2010-2-page-31.htm)

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Sur le schéma, ces deux faces de l'identification relient à l'affect les branches Rationnel ("connaissance”) et Irrationnel (“méconnaissance”) du Logique, selon notre proposition de définir l'identification comme la connexion signifiant-affect (thèse à développer ailleurs)

— Troisième et dernier schéma, également à quatre sommets, qui amène trois nouveaux termes et précise leurs relations avec les précédents :

• les termes introduits sont l'Imaginaire, le fantasme, et l'inconscient (au sens restreint), qui constituent la triade subjective :

- l'Imaginaire, on l'a vu, consiste dans la fiction de l'Un (“être”, “totalité”, “unité”, “indivisibilité”, “identité à soi-même”, etc., ce “Un-de-sens” ne devant pas être confondu avec le “Un comptable”). Insistons sur le fait que cet Imaginaire, fils du Logos, donc post-verbal, n'a plus grand chose à voir (à part l'alibi de la Gestalt, de la forme perçue) avec l'imaginaire animal, qui est lui pré-verbal. : « Le double effet de l’imaginaire en tant qu’écran opposant son filtre à la communication du message inconscient, et en tant qu’élément constitué du code symbolique, a été confondu par eux (les psychanalystes) en une seule puissance, qu’ils n’ont pu dès lors apprécier qu’à des effets de résonance, aux interférences de plus en plus obscurcies. » (Lacan, même conférence que ci-dessus)

- l'inconscient (a-grammatical dans les rébus, calembours, contrepèteries, anagrammes, où il brise les unités lexicales, “les mots”),

-et le fantasme (grammatical, car, consistant en une formule phrastique, il respecte “les mots” et leur séquence temporelle, syntagmatique).

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• leur mise en relation avec les termes précédents :

- l'Imaginaire est la résultante du Logos (terme parfois utilisé par Lacan comme équivalent à "Symbolique") et du perçu où cet Imaginaire verbal prend alibi de la Gestalt, de la forme perçue)

- l'inconscient et le fantasme sont reliés en haut à l'Imaginaire, sur lequel ils s'appuient, et dont on pourrait dire qu'ils sont les rejetons indirects (thèse à développer ailleurs...), et en bas à l'affect, qu'ils mobilisent.

• un point mérite une explication plus approfondie : les termes inconscient et fantasme dérivant de l'Imaginaire et connectés à l'affect devraient ne se trouver que sur la partie droite de notre schéma, du côté de l'identification subjective et de l'Irrationnel. Mais en fait :

� de même que nos avons précisé dans le schéma 2 qu'en dépit des visions simplistes le Logique structurait aussi bien l'Irrationnel que le Rationnel,

� de même, en sens inverse, nous rappelons ici qu'indépendamment des succès que le cognitif et le rationnel obtiennent en débouchant "par distillation" sur la science moderne “galiléenne” empirique et mathématisée (voir Koyré repris par Lacan dans L'Œuvre claire de J.-C. Milner : http://analogisub.over-blog.com/article-33727797.html)

� ainsi se trouve justifié que les termes inconscient et fantasme figurent également sur la partie gauche du schéma ci-dessus, du côté de l'identification

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cognitive et du Rationnel , qu'on se réfère à la "pulsion épistémophile" décrite par Freud, ou au "mythe objectiviste" (voir note 3) de Lakoff et Johnson dans leur livre Les métaphores dans la vie quotidienne, livre analysé en détail dans mon article Métaphore et connaissance : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00802474/document.

Conclusion encore à rédiger...

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(note 1) L'A.L.S. se fonde sur le constat de ces oppositions binaires dans la langue :

" Il existe dans une langue comme le français des sous-langues subjectives (les « parlers ») qui, bien que différentes, se comprennent tant bien que mal en se retraduisant l’une dans l’autre. Ces parlers sont des combinaisons de mots simples ou complexes affectés d’une valeur positive ou négative.

- Les mots simples (« atomes » de sens) sont toujours des adjectifs exprimant des propriétés simples (ouvert/fermé, nouveau/ancien), distribués dans deux listes d’opposés, les séries :

- La série « A » concerne l’extérieur, le changement, le désordre, la destruction de l’ancien. Elle se compose d’adjectifs simples comme : ouvert, souple, varié, changeant, nouveau, libre...

- La série « B » concerne au contraire l’intérieur, le non-changement, l’ordre, la conservation. Elle se compose d’adjectifs simples comme : sérieux, ferme, stable, ancien, solide, durable.

(...) Les séries d'atomes A et B sont donc des listes de traits sémantiques minimaux (ou sèmes) opposés terme à terme, par exemple ouvert/fermé, souple/rigide, lointain/proche.

Le discours, dans son fonctionnement fantasmatique, réduit les « éventails » cognitifs, par exemple les états de la matière, à deux traits opposés (ici : fluide/non fluide). C'est la nécessité d'argumenter, de défendre « son » identification, qui place le locuteur dans un camp ou l'autre même s’il peut en changer au cours de son argumentation. Lakoff et Johnson (1985) font remarquer, au sujet des « mythes » de l’objectivisme et du subjectivisme dans la culture, que :

l’objectivisme et le subjectivisme ont besoin l’un de l’autre pour exister. Chacun se définit par opposition à l’autre et voit en lui un ennemi. (souligné par nous).

C'est pourquoi nous ne retrouvons que deux séries — recombinables ensuite dans des proportions très diverses. C'est le fantasme qui est réducteur, dichotomique, manichéen, pas notre description. Le même historien des religions qui aura recensé des dizaines de dieux grecs ou égyptiens ne peut faire autrement que de dénombrer en Perse à telle époque DEUX divini-tés et DEUX seulement, et se trouve fondé à décrire l'opposition binaire d'Ormuzd et d'Ahriman sans la croire inscrite ailleurs que dans la conviction de leurs sectateurs. Notre description procède d'un constat, non d'un simplisme dogmatique. (https://hal.inria.fr/file/index/docid/785724/filename/ML_logiciste.pdf)

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(note 2) L'Imaginaire de Lacan est ici rebaptisé Réel Parlant Unifiant...

(note 3) “ Le mythe de l’objectivisme :« Le monde est constitué d’objets indépendants de l’observateur ... Nous acquérons notre connaissance du monde en faisant l’expérience des objets qui le constituent ... Nous appréhendons les objets du monde au moyen de catégories et de concepts qui correspondent à des propriétés inhérentes des objets et à des relations entre les objets ... La réalité objective existe. La science peut en dernier ressort nous donner une explication correcte, définitive et générale de la réalité ... Les mots ont des sens fixes ... Les hommes peuvent être objectifs ... s’ils usent d’un langage qui est clairement et précisément défini, direct et sans ambiguïté, et qui correspond à la réalité ... ».

Quelques exemples de ce mythe :

Parker 1666 (Groupe μ, 1982) : « Ainsi les imaginations débauchées et luxuriantes (des termes métaphoriques) se faufilant dans le lit de la Raison, non seulement le souillent par leurs caresses impures et illégitimes, mais, au lieu de notions et de conceptions vraies des choses, elles imprègnent l’esprit de fantasmes inconsistants »...

Hobbes (Molino, 1979b) : « Pour conclure, la lumière de l’esprit humain, ce sont les mots clairs, épurés, en premier lieu, et purgés de toute ambiguïté par des définitions exactes ... Au contraire, les métaphores, les mots ambigus ou qui ne veulent rien dire, sont comme des feux follets : s’en servir pour raisonner, c’est errer parmi d’innombrables absurdités ; leur aboutissement, ce sont les conflits, les discordes, le mépris »...

Charles Bally1666 (Groupe μ, 1982) : « le premier homme qui a appelé un bateau à voile une voile [synecdoque] a fait une faute »... Et ailleurs : « Toutes les fois qu’on peut remonter à la source d’une image, on se heurte à quelque infirmité de l’esprit humain ... La plus grande imperfection dont souffre notre esprit est l’incapacité d’abstraire absolument, c'est-à-dire de dégager un concept, de concevoir une idée en dehors de tout contact avec la réalité concrète ... Telle est l’origine de la métaphore » …

Le mythe du subjectivisme, toujours d’après Lakoff et Johnson :« Nos propres sens et nos intuitions sont les meilleurs guides pour l’action ... Ce qui compte le plus dans notre vie, ce sont les sentiments, la sensibilité esthétique, les pratiques morales et la conscience spirituelle, qui sont purement subjectifs ... L’art et la poésie transcendent la rationalité et l’objectivité et nous mettent en contact avec la réalité de nos émotions et de nos intuitions ... Le langage de l’imagination, en particulier la métaphore, est nécessaire pour exprimer les aspects de notreexpérience qui sont uniques ... L’objectivité peut être dangereuse, injuste, inhumaine. La science ne nous est d’aucune aide pour les questions les plus importantes de notre vie ... » …

Quelques exemples :

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Baudelaire (Groupe μ, 1982) : « Le beau est toujours bizarre »...

Le Guern (Le Guern M., 1972) parlant des surréalistes : « la véritable métaphore a besoin de trop de liberté pour s’épanouir dans le cadre d’une série d’analogies préétablies et contraignantes. C’est ce besoin de liberté qui explique la dévotion des surréalistes à une métaphore qui ne soit que métaphore, refusant d’être symbole »....”