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Contenu archivé
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________ Rapport de recherche _________ This report is also available in English. Should a copy be required, it can be obtained from the Research Branch, Correctional Service of Canada, 340 Laurier Ave. West, Ottawa, Ontario K1A 0P9. Le présent rapport est également disponible en anglais. Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, veuillez vous adresser à la Direction de la recherche, Service correctionnel du Canada, 340, avenue Laurier Ouest, Ottawa (Ontario) K1A 0P9.
La thérapie dialectique comportementale offerte aux
délinquantes dans les unités de garde en milieu de vie structuré
2011 Nº R-241
La thérapie comportementale dialectique offerte aux délinquantes
dans les unités de garde en milieu de vie structuré
Kelley Blanchette
Jillian Flight
Paul Verbrugge
Renée Gobeil
et
Kelly Taylor
Service correctionnel du Canada
Mai 2011
ii
Remerciements
Nous aimerions remercier les chefs d’équipe et les autres membres du personnel des unités de garde en milieu de vie structuré pour leur patience et leur collaboration, pour avoir administré les évaluations au moment opportun et nous les avoir fait parvenir régulièrement au cours de la période de l’étude. Nous remercions aussi nos collègues des Services de santé et du Secteur des délinquantes, qui nous ont apporté leur soutien tout au long du projet. Enfin, un merci spécial aux délinquantes qui ont accepté de bonne grâce de participer à notre recherche.
iii
Résumé
Mots clés : Santé mentale, délinquantes, thérapie comportementale dialectique En matière de santé mentale, les délinquants ont des besoins plus élevés que la population générale. Les systèmes correctionnels s’efforcent de répondre à ces besoins par des interventions et des programmes. L’une de ces interventions est la thérapie comportementale dialectique (TCD), qui est offerte à la fois dans les établissements correctionnels et dans la collectivité. Le Service correctionnel du Canada a mis en place une série d’initiatives de TCD auprès de délinquants des deux sexes. Ces interventions permettent au SCC de mieux répondre aux besoins des délinquants souffrant de troubles mentaux ou de dérèglements affectifs ou comportementaux. Le présent rapport expose les résultats d’une évaluation de la version complète de la TCD, qui est offerte dans les unités de garde en milieu de vie structuré des cinq établissements régionaux pour femmes. Nous avons examiné les résultats obtenus par les délinquantes dans divers domaines : fonctionnement en établissement, changements dans la symptomatologie psychiatrique, modèles de symptômes psychologiques, stratégies d’adaptation, humeur subjective, maîtrise de soi, expériences négatives et pessimisme, et résultats postlibératoires. Les données ont été recueillies entre le 16 novembre 2001 et le 30 mai 2004. En tout, 94 délinquantes ont fourni des données sur leur participation à la TCD pendant la période de collecte des données. Notre étude montre que les délinquantes qui ont participé à la TCD ont connu une amélioration modérée ou élevée de leurs résultats à une grande variété de tests mesurant les symptômes psychologiques et le bien-être. Compte tenu de la taille de l’échantillon visé par les analyses, le nombre de domaines dans lesquels nous avons obtenu des résultats statistiquement significatifs permet de penser que la TCD est un traitement qui a des effets. De plus, les délinquantes n’ont montré de détérioration à la suite de leur participation à la TCD dans aucun des domaines mesurés. Les constatations sur les résultats postlibératoires laissent croire que même si les participantes à la TCD voient leur liberté sous condition révoquée dans une plus grande proportion que la moyenne, la grande majorité de ces révocations résultent de violations des conditions imposées, et le taux de récidive de ces délinquantes est relativement faible. Tout en reconnaissant qu’il existe plusieurs raisons pouvant expliquer les données imprévisibles obtenues en ce qui concerne les résultats postlibératoires, nous constatons que les résultats de l’étude apportent un soutien fort et positif à l’utilisation de la TCD comme intervention auprès des délinquantes incarcérées dans les établissements régionaux pour femmes du SCC. L’étude montre que la TCD a réussi à atteindre ses objectifs en réduisant les symptômes psychologiques négatifs, en augmentant les capacités d’adaptation et en améliorant le fonctionnement en établissement, notamment en réduisant le taux d’automutilation. Dans l’ensemble, l’adaptation de la TCD au milieu correctionnel semble avoir eu de bons résultats et avoir permis de répondre aux besoins particuliers des délinquantes souffrant de troubles mentaux ou de dérèglements affectifs ou comportementaux.
iv
Table des matières
Remerciements........................................................................................................................... ii Résumé ..................................................................................................................................... iii Table des matières ..................................................................................................................... iv
Liste des tableaux ........................................................................................................................v
Liste des annexes ...................................................................................................................... vi Introduction ................................................................................................................................1
Unités de garde en milieu de vie structuré et thérapie comportementale dialectique .................2
Batterie de tests quantitatifs : changements entre le début du programme et l’après-programme .............................................................................................................................................. 16
Changements entre le début du programme et l’après-programme ..................................... 16
Analyses de suivi ............................................................................................................... 19
Examen des dossiers.............................................................................................................. 21
Comportement en établissement ........................................................................................ 22
Tableau 1 Répartition des participantes par établissement ....................................................... 10
Tableau 2 Appartenance ethnique des participantes incluses et des participantes exclues ........ 11
Tableau 3 Infractions (à l’origine de la peine actuelle) commises par les délinquantes incluses et les délinquantes exclues ................................................................................................. 13
Tableau 4 Scores moyens obtenus aux tests quantitatifs, prétest et post-test .............................. 17
Tableau 5 Implication dans des incidents en établissement : trois périodes .............................. 22
Tableau 6 Implication dans des incidents en établissement : deux périodes .............................. 24
vi
Liste des annexes
Annexe A : Échelle de fonctionnement en établissement ........................................................... 33
Annexe B : Coefficients de cohérence interne des instruments de la batterie de tests quantitatifs .......................................................................................................................................... 35
1
Introduction
On connaît de plus en plus l’incidence des problèmes de santé mentale qui touchent les
Canadiens et les Canadiennes. Au cours des dernières années, la Commission de la santé mentale
du Canada a mis en évidence les liens entre les troubles mentaux et l’entrée dans le système de
justice pénale (Howlett, 2008). Les délinquantes, par rapport aux délinquants de sexe masculin,
ont des besoins particuliers en matière de santé mentale; elles ont un taux global plus élevé de
troubles mentaux et ont besoin de traitements et d’interventions propres aux femmes. Durant la
dernière décennie, la proportion de délinquantes sous responsabilité fédérale chez qui on a
diagnostiqué des troubles mentaux au moment de leur admission a augmenté considérablement,
passant de 13 % en 1996-1997 à 29 % en 2008-2009 (Service correctionnel du Canada, 2009a).
L’une des priorités stratégiques du Service correctionnel du Canada (SCC) est « la
capacité accrue de répondre aux besoins en santé mentale des délinquants » (SCC, 2009b).
Le SCC a mis en place la Stratégie en matière de santé mentale pour les délinquantes (Laishes,
1997; 2002) pour offrir un cadre de référence pour la prestation de services psychiatriques aux
délinquantes. Ce cadre de référence cherche, en partie, à faire en sorte que les services fournis
aux délinquantes dans les établissements correctionnels répondent aux normes des services
offerts dans la collectivité. La thérapie comportementale dialectique (TCD) est une approche
psychothérapeutique, systématique et exhaustive qui vise à traiter les personnes aux prises avec
de graves dérèglements affectifs et comportementaux (Linehan, 1993). Cette approche est
couramment utilisée dans les milieux communautaires non correctionnels pour traiter les
problèmes mentaux.
En accord avec les normes appliquées dans la collectivité, le SCC a mis en place une
série d’initiatives de thérapie comportementale dialectique (TCD) conçues pour répondre aux
besoins des délinquantes souffrant de troubles mentaux ou de dérèglements affectifs ou
comportementaux1. Le présent rapport expose les résultats d’une évaluation de la version
complète de la TCD, qui est offerte dans les unités de garde en milieu de vie structuré (MVS –
1 Dérèglement affectif et dérèglement comportemental sont des expressions souvent utilisées par les professionnels de la santé mentale. Le dérèglement affectif est une forme de réponse affective qui est mal modulée et qui ne s’inscrit pas nécessairement dans l’éventail des réponses affectives traditionnellement acceptées. Quant au dérèglement comportemental, il peut comprendre, entre autres, les actes impulsifs, les comportements suicidaires, la toxicomanie, la conduite dangereuse, les actes sexuels ou agressifs et l’automutilation.
2
voir ci-dessous) des cinq établissements régionaux pour femmes. Il faut l’examiner en tenant
compte aussi des résultats d’une évaluation préliminaire qualitative publiés antérieurement (Sly
et Taylor, 2003). Dans cette évaluation préliminaire, 42 employés et 23 détenues ont participé à
une entrevue semi-dirigée et 20 employés ont répondu à un questionnaire. On a utilisé des
techniques de recherche qualitatives et on a procédé à une analyse de contenu afin de
comprendre le succès des divers éléments de la TCD et de mettre en évidence les principaux
avantages et inconvénients en vue d’améliorer le modèle de la TCD. Le présent rapport est donc
un suivi de l’évaluation préliminaire; nous y avons adopté une approche quantitative pour
examiner les conséquences directes de cette intervention pour les participantes.
Unités de garde en milieu de vie structuré et thérapie comportementale dialectique Dans le cadre de la Stratégie d’intervention intensive introduite en 1999 par l’ancien
solliciteur général, Lawrence MacAulay, des unités de garde en milieu de vie structuré ont été
construites dans les cinq établissements régionaux pour héberger les délinquantes ayant des
besoins spéciaux ou de graves problèmes de santé mentale. Ces unités ont été conçues pour
accueillir des délinquantes à sécurité minimale et à sécurité moyenne ayant besoin de soutien et
d’une surveillance de la part du personnel 24 heures sur 24 dans leur vie quotidienne. En raison
du faible nombre de délinquantes et de l’environnement thérapeutique, l’équipe interdisciplinaire
peut offrir des interventions plus intensives. Malgré une interrelation négative entre les maladies
mentales graves et les comportements criminels graves (Warner, 1998), un nombre
disproportionné de femmes incarcérées présentent des troubles mentaux importants (SCC, 2005).
Ces femmes ont besoin d’une surveillance et d’un soutien intensifs qui, souvent, ne peuvent leur
être fournis dans le milieu correctionnel.
En 1998, Warner a recommandé que le SCC mette en place deux initiatives pour pallier
le manque de services offerts aux délinquantes ayant de graves problèmes cognitifs ou mentaux :
la TCD et la réadaptation psychosociale. La TCD était proposée comme approche
psychothérapeutique pour traiter les délinquantes souffrant de graves dérèglements affectifs et
comportementaux. À cause de leurs problèmes de santé mentale, ces femmes ne pouvaient être
hébergées de façon sécuritaire dans l’environnement communautaire des pavillons des
établissements régionaux pour femmes. Les nouvelles unités de garde en milieu de vie structuré
offraient une atmosphère idéale pour une intervention thérapeutique comme la TCD.
3
La TCD a été conçue par Linehan (1993) dans le but de traiter les personnes répondant
aux critères du trouble de la personnalité limite et ayant des antécédents de comportement
parasuicidaire chronique. Elle aide l’individu à établir l’équilibre entre l’acceptation de ses
capacités et le changement des comportements mésadaptés de façon à adopter des manières plus
adaptées de fonctionner (McDonagh, Taylor et Blanchette, 2002). Les personnes qui éprouvent
de graves difficultés comportementales doivent apprendre à parvenir à un équilibre entre la façon
dont elles réagissent actuellement dans certaines situations d’une part, et des façons plus
socialement acceptables de se comporter, d’autre part. L’objectif de la TCD est de leur faire
acquérir des habiletés qui les aideront à trouver cet équilibre.
L’efficacité de la TCD a été bien établie pour le traitement des personnes chez qui a été
diagnostiqué un trouble de la personnalité limite (Linehan, 1993). La recherche montre aussi que
la TCD est efficace pour traiter des problèmes comme le comportement autodestructeur ou
suicidaire, les graves problèmes interpersonnels, une perception de soi instable et faible, ainsi
que des distorsions et des troubles cognitifs (Warner, 1998). Cette intervention a été adaptée pour
être appliquée par diverses administrations correctionnelles (Berzins et Trestman, 2004), et il
existe des indications préliminaires qui semblent indiquer qu’il s’agit d’un traitement
particulièrement efficace pour les délinquantes (Nee et Farman, 2005). Le SCC a adapté la TCD
pour qu’elle puisse s’appliquer à une population carcérale en contexte médicolégal (notamment
par la modification des documents publiés sur la TCD et la création d’autres documents propres
au SCC), et on a appliqué la version complète de la TCD dans les unités de garde en milieu de
vie structuré2.
Le modèle complet de la TCD comprend un environnement thérapeutique offrant des
séances sur l’acquisition d’habiletés, de la psychothérapie individuelle, des consultations auprès
de l’équipe de traitement, des services de soutien et d’encadrement 24 heures sur 24, en plus
d’une variété d’outils de traitement3. La TCD mise sur l’acquisition d’habiletés qui aideront les
personnes traitées à atténuer les dérèglements des états émotionnels, des relations, de la
2 Le SCC a élaboré trois modèles de TCD, qui varient en intensité selon les besoins de différents groupes de délinquants : la TCD complète, qui est la plus intensive, est destinée aux détenues qui résident dans les unités de garde en MVS; la TCD générale, qui est offerte aux détenues de la population carcérale générale; la TCD en milieu fermé, destinée aux détenues dites « à sécurité maximale »; la TCD communautaire, qui est offerte aux délinquantes qui sont retournées dans la collectivité. 3 Les lecteurs qui veulent avoir plus de renseignements sur la TCD peuvent consulter l’ouvrage de McDonagh, Taylor et Blanchette (2002).
4
cognition et du comportement. L’objectif de la TCD est d’amener ces personnes à acquérir des
compétences – et à les améliorer – pour pouvoir cerner et changer leurs schèmes d’émotion et de
comportement et leurs modes de pensée associés à d’importants problèmes de la vie quotidienne,
et d’enseigner aux délinquantes souffrant de dérèglements affectifs et de graves difficultés
comportementales à bien fonctionner dans un établissement régional pour se préparer à leur
réinsertion sociale. On prévoit que les délinquantes qui participeront à la TCD :
amélioreront leurs compétences au chapitre de l’adaptation, de la résolution
des problèmes et de la communication dans les domaines où elles en ont
besoin;
pourront fonctionner dans un établissement régional sans constamment passer
à l’acte en réponse aux difficultés auxquelles elles font face;
dresseront et respecteront un plan correctionnel en vue de leur mise en liberté
de manière à réduire la probabilité qu’elles récidivent;
auront une meilleure estime de soi (Warner, 1998).
5
Méthode
Cadre d’évaluation La méthode de recherche pour la présente évaluation a été élaborée à la suite de l’examen
d’ouvrages pertinents et de consultations avec le Secteur des délinquantes et les Services de
santé. Elle a été appliquée à l’évaluation de la TCD dans chacun des établissements régionaux
pour femmes. L’évaluation quantitative était composée de deux éléments : une batterie complète
d’évaluations sur papier et un examen des renseignements pertinents tirés des dossiers.
Batterie de tests quantitatifs
Une batterie de tests quantitatifs a été intégrée au programme, permettant d’évaluer
l’effet de la TCD dans divers domaines comme le fonctionnement de la délinquante dans
l’établissement, les changements dans la symptomatologie psychiatrique, les modèles de
symptômes psychologiques, les stratégies d’adaptation, l’humeur subjective, la maîtrise de soi
ainsi que les expériences négatives et le pessimisme. Le personnel et les participantes ont pris
part à la batterie de tests. L’évaluation du modèle de la TCD a été conçue de manière à ce que les
mesures utilisées dans la batterie soient utiles tant sur le plan clinique que sur le plan empirique.
Autrement dit, le personnel des établissements peut se servir des mesures pour évaluer le niveau
de fonctionnement de chaque délinquante et ses progrès, et le personnel de recherche peut s’en
servir pour une évaluation exhaustive de l’initiative.
Échelle de fonctionnement en établissement (EFE; voir l’annexe A) : Cette échelle permet
d’évaluer le fonctionnement des délinquantes en milieu correctionnel. Elle est remplie par un
membre du personnel, qui attribue une cote à la délinquante sur une échelle de trois points
(faible, moyen, bon). Des lignes directrices structurées sur la cotation sont fournies pour aider
l’évaluateur. L’échelle comprend 28 énoncés et porte sur six aspects : vie quotidienne, relations
interpersonnelles, participation personnelle et développement personnel, comportement en
établissement, conduite au travail, santé mentale. Un score élevé (globalement et dans chacune
des six sous-échelles) indique un bon fonctionnement en établissement. Cette échelle a été
élaborée expressément pour l’évaluation actuelle; il n’existe donc pas actuellement de scores
normatifs ou de données sur la validité.
Échelle d’évaluation psychiatrique sommaire – version élargie (E-BPRS; Lukoff,
6
Liberman et Nuechterlein, 1986) : Cette échelle consiste en 24 énoncés de symptôme et
représente un élargissement de l’échelle originale de 18 énoncés (Overall et Gorham, 1962; voir
Faustman et Overall, 1999). Comme l’échelle originale, l’échelle élargie est un outil d’évaluation
globale destiné à évaluer les symptômes cliniques de la psychopathologie. Chaque indicateur de
symptôme est évalué selon une échelle de sept points (allant de « inexistant » à « extrêmement
grave ») par un membre du personnel (habituellement le psychologue ou l’infirmière
psychiatrique de l’unité en milieu de vie structuré) au cours d’une entrevue de 20 à 30 minutes.
Les membres d’une population non clinique obtiennent rarement un score individuel plus élevé
que 2 pour chacun des indicateurs relatifs aux symptômes; tout score supérieur à 2 (pour
n’importe quel symptôme) indique un écart par rapport à la « norme ». Le score total peut aller
de 16 à 112. Plus le score est élevé, plus la personne présente les symptômes associés à un grave
trouble mental. Cette échelle est une mesure dynamique, et la recherche a montré sa fiabilité et sa
validité auprès d’échantillons cliniques (Corrado, Cohen, Hart et Roesch, 2000; Gray et coll.,
2003; Nicholls, Lee, Corrado et Ogloff, 2004).
Échelle de vérification des symptômes – 90 – révisée (SCL-90-R; Derogatis, 1994) : Cette
échelle est un inventaire de symptômes psychologiques autodéclarés qui a été conçu pour évaluer
les symptômes psychologiques des malades et des personnes souffrant de troubles mentaux.
Chacun des 90 énoncés représente un symptôme clinique; les répondants sont invités à coter sur
une échelle de Likert de cinq points dans quelle mesure ils sont affectés par le symptôme (de
« pas du tout » à « extrêmement »). Les réponses sont cotées en fonction de neuf aspects :
hostilité, anxiété phobique, mode de pensée persécutoire, troubles psychotiques. Un score élevé
indique la présence de symptômes psychologiques plus graves.
Échelle des mécanismes d’adaptation au stress (WAYS; Folkman et Lazarus, 1988) :
Cette échelle est un instrument d’autoévaluation qui permet de cerner les méthodes qu’une
personne utilise lorsqu’elle se trouve dans des situations stressantes. L’échelle repose sur
l’hypothèse que l’issue d’une situation est directement liée aux stratégies d’adaptation utilisées
par une personne plutôt qu’au stresseur lui-même. Cet instrument consiste en 66 énoncés qui
représentent des réactions ou stratégies d’adaptation à des stresseurs, que les répondants doivent
coter sur une échelle de Likert de quatre points (allant de « ne s’applique pas ou jamais utilisé » à
« utilisé très souvent »). Les réponses sont cotées en fonction de huit facteurs : confrontation,
7
distanciation, autocontrôle, recherche de soutien social, acceptation des responsabilités,
fuite-évitement, résolution méthodique des problèmes et réévaluation positive. Pour chaque
sous-échelle, un score élevé est associé à une utilisation fréquente de la stratégie d’adaptation. Le
score global n’est pas significatif et n’est donc pas calculé. Cette échelle est considérée
davantage comme un outil de recherche que comme une mesure clinique et n’a pas été utilisée
auparavant auprès de délinquantes.
Profil de l’humeur (POMS; McNair, Lorr et Droppleman, 1992) : Cette échelle est une
autoévaluation de l’humeur ou de l’affect qui est utile pour évaluer la réaction possible d’une
personne à des interventions thérapeutiques. Elle consiste en 65 adjectifs qui décrivent différents
sentiments. Les répondants sont invités à coter ces adjectifs selon la manière dont chacun
s’applique à eux, à l’aide d’une échelle de Likert de cinq points (allant de « pas du tout » à
« extrêmement »). Les réponses sont cotées selon six facteurs, et les scores élevés sont associés à
des humeurs plus négatives : tension-anxiété, dépression-découragement, colère-hostilité,
vigueur-activité, fatigue-inertie, confusion-perplexité. Cette échelle a de bonnes propriétés
psychométriques (Reddon, Marceau et Holden, 1985) et a été utilisée auprès de détenus de sexe
masculin.
Questionnaire sur la maîtrise de soi (QMS; Rosenbaum, 1980) : Il s’agit d’un instrument
d’autodéclaration qui mesure les tendances des répondants à réagir à des problèmes
comportementaux courants en appliquant des méthodes de maîtrise de soi. Dans le contexte
cognitivo-comportemental, la maîtrise de soi désigne la capacité d’une personne d’autorégir ses
réactions internes, comme les émotions, la cognition ou la douleur, qui peuvent nuire aux
comportements axés sur les buts. Le questionnaire est composé de 36 énoncés que les répondants
doivent évaluer selon une échelle de six points en indiquant dans quelle mesure chaque énoncé
les décrit (« me ressemble beaucoup » à « me ressemble très peu »); un score élevé correspond à
une plus grande maîtrise de soi. Cette échelle a montré de bonnes propriétés sur les plans de la
fiabilité et de la validité (Leon et Rosenthal, 1984; Rosenbaum, 1980).
Échelle de désespoir de Beck (BHS; Beck et Steer, 1993) : Cette échelle mesure les
attitudes négatives et le pessimisme d’une personne à l’égard de l’avenir. On peut aussi l’utiliser
comme mesure proximale du risque de suicide. Cette échelle consiste en 20 énoncés concernant
des attentes positives (10 énoncés) et négatives (10 énoncés) que les répondants sont invités à
8
coter comme « vrai » ou « faux » par rapport à eux-mêmes et à leurs attitudes à l’égard de
l’avenir. Pour les attentes positives, les scores sont inversés, les scores élevés correspondant à un
plus grand pessimisme à l’égard de l’avenir. La cohérence interne de cette échelle est
satisfaisante; les coefficients alpha obtenus se situent entre 0,65 et 0,93 (Holden, 1986). Bien
qu’elle n’ait jamais été utilisée auprès de délinquantes, elle a déjà été administrée à des
échantillons de non-délinquantes et à des échantillons de délinquants de sexe masculin.
Échelle d’illusion sur soi-même de Paulhus (PDS, Paulhus, 1998) : Cette échelle est la
septième révision du Questionnaire sur les réactions souhaitables (QRS). Il s’agit d’un outil
d’autoévaluation qui mesure les tendances d’une personne à agir de manière socialement
acceptable. Elle consiste en 40 énoncés que le répondant doit coter sur une échelle de Likert de
cinq points pour indiquer dans quelle mesure les énoncés le décrivent bien (de « pas vrai » à
« très vrai »). Les réponses sont cotées selon les deux principales formes de réactions
socialement souhaitables : la gestion de l’impression et l’autoduperie. La gestion de l’impression
consiste à orienter ses réponses de façon à présenter une image favorable de soi aux autres,
tandis que l’autoduperie consiste à nier ses attributs négatifs et à améliorer les descriptions de soi
pour amplifier son ego et son importance (Kroner et Weekes, 1996; Paulhus, 1998). Un score
élevé dans chaque sous-échelle correspond à une plus grande duperie. Cette échelle possède de
bonnes propriétés psychométriques et une bonne validité externe, et elle s’est montrée utile
auprès d’une population de délinquants (Paulhus, 1998; Kroner et Weekes, 1996).
Examen des dossiers
Pour évaluer la réussite de l’initiative, nous avons aussi examiné les dossiers des
délinquantes afin d’obtenir de l’information sur l’inconduite en établissement et les résultats
postlibératoires. Pour examiner les changements dans la conduite en établissement au fil du
temps, nous avons extrait des dossiers l’information sur les comportements relative à trois
périodes : pendant les trois mois précédant le début du programme; durant les trois mois suivant
le début du programme; durant les trois mois subséquents (la période comprise entre trois et six
mois suivant le début du programme).
Pour ce qui est des résultats postlibératoires, nous avons déterminé quelles délinquantes
avaient été mises en liberté, lesquelles avaient réussi à demeurer dans la collectivité et lesquelles
avaient été réincarcérées. Nous avons examiné séparément l’ensemble des cas de réincarcération
9
(pour une violation des conditions de la libération ou pour une nouvelle infraction ou accusation)
et les cas de réincarcération pour une nouvelle infraction ou accusation.
Façon de procéder Dans le cadre de la formation du personnel sur la TCD qui a été donnée au début de
l’initiative, des représentants de la Direction de la recherche ont donné une formation au
personnel sur l’administration de la batterie de tests qui ont été rassemblés par la Division de la
recherche sur les délinquantes. Les tests ont été administrés dans les deux semaines qui ont
précédé le début du programme, tous les six mois pendant la participation au programme, puis à
la fin de la participation au programme. Pendant toute cette période, des rapports d’évaluation
ont été envoyés à la Direction de la recherche tous les mois, en vue de la préparation pour
l’analyse. Ces rapports ont été envoyés entre le 16 novembre 2001 et le 30 mai 2004. Pour les
besoins de la présente étude, dans le cas de la majorité des délinquantes (80 %), nous avons
utilisé la première et la dernière évaluations soumises; la première est le prétest, et la deuxième,
le post-test (voir à la page 14, « Définition du post-test » pour des précisions supplémentaires).
Nous avons continué à extraire de l’information des dossiers pendant une longue période
après la fin du programme, car il fallait que les délinquantes mises en liberté dans la collectivité
y passent trois ans pour qu’on puisse faire un suivi (afin que les données soient comparables aux
normes récentes relatives aux résultats postlibératoires). Les derniers renseignements ont été
extraits des dossiers en mars 2009.
Échantillon Nous avons recueilli des données sur 94 participantes à la TCD pendant la période de
collecte des données4. Parmi ces délinquantes, certaines n’avaient pas subi la batterie de tests à
l’une ou l’autre des deux périodes ou aux deux périodes; elles ont donc été exclues des analyses
portant sur la batterie de tests quantitatifs. Plus précisément, cinq délinquantes ont été exclues
parce qu’elles n’avaient subi aucun des tests avant leur admission au programme; trente autres
ont été exclues parce qu’elles n’avaient subi aucun des tests à la deuxième période déterminée.
En tout, 35 participantes ont donc été exclues. Les analyses portant sur la batterie de tests
4 Sept autres délinquantes ont participé au programme, mais en plus de n’avoir subi aucun test de la batterie aux deux périodes déterminées, leur évaluation initiale était incomplète au moment de leur participation. Il a donc fallu les exclure de l’étude.
10
quantitatifs concernent donc les 59 autres délinquantes. Cependant, toutes les délinquantes ont
été retenues pour les analyses portant sur les renseignements extraits des dossiers.
Les participantes provenaient de quatre des cinq établissements régionaux : Établissement
Nova, Établissement Joliette, Établissement pour femmes Grand Valley (EGV), et Établissement
d’Edmonton pour femmes (EEF). Aucune donnée n’a été recueillie à l’Établissement de la vallée
du Fraser (EVF) parce qu’au début de l’étude (et avant la fin de la collecte principale de
données), cet établissement n’était pas encore ouvert. Comme on le voit au tableau 1, la majorité
Total (16) (18) (35) (25) Nota . Dans ce tableau, les pourcentages représentent la proportion de participantes de chaque établissement qui faisaient partie des groupes « incluses » et « exclues ». Seul le groupe « incluses » est visé par l’analyse des données découlant de la batterie de tests quantitatifs. Toutes les délinquantes (le nombre de délinquantes comprises dans le « Total ») sont visées par les analyses fondées sur l’examen des dossiers.
11
Résultats
Participantes Comme nous disposions de données complètes pour seulement 63 % (n = 59 sur 94) des
délinquantes qui ont fourni des données pour l’évaluation, il était important de vérifier si ces
délinquantes étaient différentes de celles pour qui nous n’avions pas des données complètes et
qui ont donc été exclues des analyses portant sur les résultats de la batterie de tests quantitatifs.
Nous avons donc effectué une série de tests t et de tests du khi carré d’indépendance pour mettre
en contraste les caractéristiques démographiques des femmes des deux groupes. Ces tests ont
révélé que les deux groupes de délinquantes (incluses et exclues) ne différaient pas sur le plan
statistique pour ce qui est de leur âge à l’admission, de leur âge au début de la TCD ou de leur
appartenance ethnique. Les délinquantes des deux groupes avaient entre 30 et 35 ans (M = 32,4)
au moment de leur admission, et un peu plus d’un an de plus (M = 33,8) au début du programme.
Comme le montre le tableau 2, plus de la moitié des délinquantes étaient de race blanche, et
environ un tiers était d’origine autochtone.
Tableau 2
Appartenance ethnique des participantes incluses et des participantes exclues
Autre 8,5 (5) 5,7 (2) a Afin d’obtenir la valeur prévue de 5 ou plus dans chaque cellule, nous avons regroupé ces données en deux catégories d’appartenance ethnique. Cette valeur du khi carré permet de voir si les proportions de délinquantes autochtones et de délinquantes non autochtones sont équivalentes dans les deux groupes. Résultat non significatif.
Nous avons aussi mis en contraste les délinquantes de chacun des groupes en fonction de
leur peine et des infractions commises. Des proportions semblables de délinquantes dans chaque
groupe purgeaient une peine de durée indéterminée (c.-à-d. une peine sans date de fin prévue;
12
habituellement, une peine d’emprisonnement à perpétuité) : 91,5 % et 97,1 % des délinquantes
incluses et exclues respectivement5. Pour les délinquantes purgeant une peine d’une durée
déterminée, la durée moyenne de la peine pour les deux groupes était statistiquement identique,
soit 3,2 ans. Enfin, le tableau 3 présente la répartition des infractions à l’origine de la peine
actuelle des délinquantes. De façon générale, les proportions de délinquantes condamnées pour
chacun des types d’infraction étaient semblables pour les deux groupes; le groupe des
délinquantes exclues comprenait cependant une plus forte proportion de délinquantes
condamnées pour vol qualifié.
5 Aucun test permettant de vérifier la signification statistique de cette différence n’a été possible, compte tenu que l’hypothèse du khi carré concernant la valeur prévue des cellules n’a pas été confirmée.
13
Tableau 3
Infractions à l’origine de la peine actuelle commises par les délinquantes incluses et les
Infraction relative aux armes 5,1 (3) 20,0 (7) -- Infractions sans violence
Infraction liée à la drogue 16,8 (11) 25,7 (9) 0,66 Introduction par effraction 6,8 (4) 8,6 (3) --
Fraude 25,4 (15) 28,6 (10) 0,11 Autres infractions contre les biens
1,7 (1) 0 (0) --
Entrave à la justice 3,4 (2) 20,0 (7) --
Autre infraction sans violence
57,6 (34) 65,7 (23) 0,60
Nota : Le symbole « -- » indique que l’on n’a pas pu calculer le khi carré parce que les hypothèses relatives à la valeur des cellules n’ont pas été satisfaites. Le total des proportions dépasse 100 parce que de nombreuses délinquantes ont été condamnées pour de multiples infractions. * p < 0,05
Somme toute, les délinquantes des deux groupes étaient semblables, ce qui donne à
penser que les résultats des analyses portant uniquement sur les délinquantes pour lesquelles
nous disposions de données complètes (les femmes du groupe des délinquantes incluses) peuvent
14
probablement s’appliquer aux délinquantes de l’autre groupe.
Batterie de tests quantitatifs : examens préliminaires
Définition du « post-test »
Dans le présent contexte, le « prétest » est facile à définir (il s’agit de l’évaluation qui est
réalisée dans les deux semaines qui précèdent l’admission à la TCD). Il faut cependant éclaircir
la définition du « post-test ». Des évaluations ont été soumises pour les participantes tous les six
mois suivant le début du programme, ainsi qu’à la fin de leur participation au programme. Pour
la plupart des participantes, le post-test est l’évaluation qui a été réalisée au moment de la fin de
la participation au programme. Toutefois, une partie des délinquantes participaient encore au
programme lorsque la collecte des données s’est terminée ou n’ont pas subi d’évaluation au
moment où elles ont terminé le programme. Pour les 20,3 % de délinquantes qui étaient dans ce
cas (n = 12), le « post-test » correspond à la dernière évaluation qui a été soumise.
Pour cette raison, et vu la flexibilité de la TCD, la période qui s’est écoulée entre le
prétest et le post-test variait selon les participantes, allant de 23 jours (moins d’un mois)
à 543 jours (près d’un an et demi). La durée moyenne du temps passé dans le programme était
de 171,7 jours.
Cohérence interne
Nous avons avant tout calculé les coefficients de cohérence interne (alpha de Cronbach)
des tests quantitatifs. Ces coefficients, qui expriment dans quelle mesure les items d’un
instrument ou d’une sous-échelle d’un instrument mesurent la même chose, sont présentés à
l’annexe B. Habituellement, les échelles et sous-échelles ayant un coefficient de cohérence
interne inférieur à 0,60 posent problème. Dans la présente étude, les coefficients étaient
généralement satisfaisants. Remarquons que le coefficient correspondant à la sous-échelle de la
gestion de l’impression de l’Échelle d’illusion sur soi-même de Paulhus était inférieur au seuil
conventionnel pour le post-test, mais pas pour le prétest. Pour cette raison, nous avons retenu
cette échelle.
Les coefficients de cohérence interne de certaines sous-échelles de l’Échelle des
mécanismes d’adaptation au stress étaient aussi inférieurs au seuil conventionnel. Au prétest,
cela était le cas pour la sous-échelle « acceptation des responsabilités », et au post-test, pour les
15
sous-échelles « distanciation » et « autocontrôle ». Les coefficients de cohérence interne étaient
bas aussi pour d’autres sous-échelles, même s’ils n’étaient pas inférieurs à 0,60. Toutefois,
comme des coefficients de cohérence interne bas ont été obtenus auparavant pour cette échelle
(peut-être à cause du petit nombre d’items dans chaque sous-échelle; Folkman et Lazarus, 1988)
et vu que cet instrument est considéré comme une mesure de recherche, et non une mesure
clinique, nous avons retenu toutes les sous-échelles de cet outil pour les analyses.
Comparaisons entre les participantes incluses et les participantes exclues
Afin d’évaluer dans quelle mesure les conclusions découlant des analyses portant
seulement sur les délinquantes pour lesquelles nous disposions de données complètes peuvent
être appliquées à l’ensemble de l’échantillon, nous avons comparé les notes globales moyennes
obtenues au prétest par les délinquantes des deux groupes, pour chacun des instruments, en
omettant évidemment du groupe des participantes exclues les cinq délinquantes pour lesquelles
nous n’avions pas de données pour le prétest. Étant donné que le score global n’est pas
significatif dans le cas de l’Échelle des mécanismes d’adaptation au stress, cette analyse n’a pas
été effectuée pour cet instrument. Pour chacun des autres instruments, les tests t sur échantillons
indépendants ont révélé qu’il n’y avait pas de différences significatives entre les scores globaux
moyens obtenus au prétest par les délinquantes du groupe des participantes incluses et ceux du
groupe des participantes exclues.
Désirabilité sociale
La dernière vérification qui était nécessaire avant d’examiner les changements dans les
scores découlant de la participation au programme consistait à examiner dans quelle mesure les
scores obtenus pour chacun des tests de la batterie étaient associés aux réponses socialement
souhaitables, qui sont mesurées dans la présente étude par les sous-échelles de l’Échelle
d’illusion sur soi-même de Paulhus. Nous avons calculé une série de corrélations pour examiner
ces associations. Toutefois, étant donné le grand nombre de corrélations calculées, nous avons
utilisé un niveau de signification ajusté de 0,016.
En utilisant ce niveau de signification, nous avons constaté que seules deux sous-échelles
6 Afin d’éviter toute erreur de type I – identifier une différence alors qu’aucune différence n’existe véritablement –, nous avons utilisé ce niveau de signification ajusté dans toutes les analyses portant sur les scores obtenus dans toutes les échelles et sous-échelles de la batterie de tests quantitatifs. Par souci de concision, cependant, nous ne répéterons pas cette information à chaque fois.
16
étaient associées à des réponses socialement souhaitables. La sous-échelle des troubles de la
pensée de l’Échelle d’évaluation psychiatrique sommaire – version élargie - était corrélée
positivement avec les sous-échelles de la gestion de l’impression (r = 0,44) et de l’autoduperie
(r = 0,55) de l’Échelle d’illusion sur soi-même de Paulhus au prétest, mais elle n’était associée
avec ni l’une ni l’autre de ces sous-échelles au post-test. Ces constatations montrent que les
délinquantes qui ont été évaluées par les employés comme ayant les troubles de la pensée les
plus graves étaient plus susceptibles d’essayer de gérer comment elles étaient perçues par les
autres et d’avoir une trop bonne opinion d’elles-mêmes, mais seulement au début du programme.
La sous-échelle « confusion » du Profil de l’humeur était aussi associée à l’autoduperie
au prétest (r = -0,33). Dans ce cas, les délinquantes qui ont obtenu un score plus faible sur la
sous-échelle étaient plus susceptibles d’avoir une trop bonne opinion d’elles-mêmes. Bien que la
raison de cet état de choses ne soit pas claire, il se pourrait que cela soit parce que l’autoduperie
exige un certain niveau de connaissance de soi et que les délinquantes qui étaient plus
désorientées ne se connaissaient pas suffisamment pour être capables de se duper elles-mêmes.
Dans l’ensemble, le taux d’association était relativement faible entre les scores obtenus à
la batterie de tests et la désirabilité sociale. Il faudra néanmoins retenir ces associations lorsqu’on
interprétera les résultats des analyses subséquentes.
Batterie de tests quantitatifs : changements entre avant le programme et après le programme
Changements entre avant le programme et après le programme
On a utilisé une série de tests t sur des échantillons appariés pour examiner si les scores
des délinquantes à chacun des instruments et de leurs sous-échelles avaient changé entre le début
de leur participation au programme et la période de l’évaluation finale. Comme on le voit au
tableau 4, des changements significatifs étaient évidents dans les scores moyens obtenus pour
bon nombre d’instruments et leurs sous-échelles. Tous ces changements allaient dans la direction
attendue; autrement dit, ils donnent à penser que la TCD entraîne les changements prévus. Les
détails de ces changements sont présentés ci-dessous.
17
Tableau 4
Scores moyens obtenus aux instruments d’évaluation quantitative, prétest et post-test
Moyenne (écart type)
Instrument N Prétest Post-test t d
Échelle de désespoir de Beck 55 5,87 (5,91) 5,91 (5,38) -0,03 0,00
Échelle d’évaluation psychiatrique sommaire – version élargie
48 38,77 (21,35) 34,63 (15,28) 1,87 0,23
Troubles de la pensée 21 1,17 (0,52) 1,11 (0,32) 0,58 0,14 Hostilité / méfiance 28 2,51 (1,28) 2,13 (1,17) 1,87 0,32 Repli sur soi / déficience 26 1,68 (0,68) 1,51 (0,56) 1,09 0,28 Anxiété / dépression 41 3,84 (1,35) 2,61 (1,15) 5,06** 0,59 Échelle de fonctionnement en établissement 59 40,86 (8,99) 44,17 (9,91) -2,49* 0,35
Réévaluation positive 49 9,24 (5,32) 11,06 (5,56) -2,45 0,34 a Nous n’avons pas calculé de score total pour l’Échelle des mécanismes d’adaptation au stress parce que ce score n’est pas significatif sur le plan conceptuel. Nous avons calculé l’ampleur des effets à l’aide de la méthode qu’avaient utilisée Dunlop, Cortina, Vaslow et Burke (1996) pour obtenir des données au moyen de mesures répétées, afin que les estimations de l’ampleur de l’effet ne soient pas exagérées à cause des corrélations entre les scores au prétest et au post-test. * p < 0,01. ** p < 0,001.
Tout d’abord, les scores obtenus pour les trois indices de dépression montrent que le
niveau de dépression des délinquantes a diminué entre le début du programme et l’évaluation
finale. Il en est de même pour les deux indices d’anxiété. Les délinquantes manifestaient aussi
moins de confusion et avaient des scores plus faibles, de façon générale, pour l’humeur négative
après leur participation au programme. Selon les valeurs obtenues dans les calculs de l’ampleur
19
de l’effet, ces changements étaient d’une importance modérée (d = 0,40 à 0,76), les effets étant
plus amples pour la dépression.
Les constatations montrent aussi que les employés ont donné aux délinquantes des cotes
moins élevées pour les mesures de psychopathologie et de problèmes psychologiques après la
participation au programme, dans l’ensemble comme dans pratiquement toutes les sous-échelles.
Plus précisément, les employés ont dit que par rapport au prétest, les délinquantes avaient, au
post-test, moins de symptômes de somatisation (symptômes physiques de la détresse
psychologique), de trouble obsessionnel-compulsif, de sensibilité interpersonnelle, d’anxiété
phobique, de troubles psychotiques et de mode de pensée persécutoire. L’ampleur des effets dans
ce domaine était moyenne ou élevée (d = 0,38 à 0,83).
Après leur participation au programme, les délinquantes ont dit qu’elles utilisaient dans
une moins grande mesure deux types de mécanismes d’adaptation mésadaptés : la confrontation
et la fuite-évitement (qui consiste essentiellement à ne pas tenir compte du problème). En
général, elles avaient probablement recours à des mécanismes d’adaptation plus efficaces, car les
scores au Questionnaire sur la maîtrise de soi ont augmenté considérablement entre le prétest et
le post-test. Cet instrument évalue dans quelle mesure les délinquantes peuvent gérer leurs
émotions et leurs cognitions, un domaine qui cause souvent des problèmes particuliers aux
délinquantes qui sont ciblées pour la participation à la TCD.
Enfin, les résultats montrent que les employés ont constaté que les délinquantes avaient
un meilleur fonctionnement en établissement dans deux domaines : participation personnelle et
santé mentale. La participation personnelle se rapporte à la mesure dans laquelle les délinquantes
participent socialement aux activités de l’établissement, mettent en pratique les compétences
apprises dans les programmes en établissement et s’efforcent d’établir des liens et de les
entretenir. La santé mentale se rapporte à l’estime de soi, aux capacités d’adaptation, à la
maîtrise de la colère et à la maîtrise des émotions. L’amélioration dans ce dernier domaine est
particulièrement digne d’attention, car elle confirme que les membres du personnel perçoivent
des gains dans un domaine où les délinquantes estiment avoir fait des progrès. Les gains dans les
deux domaines étaient d’une ampleur moyenne (d = 0,37 et 0,60 respectivement).
Analyses de suivi
Étant donné la grande variation dans la durée de la participation des délinquantes à
20
la TCD, nous avons procédé à une série d’analyses de suivi pour déterminer si les constatations
décrites ci-dessus pouvaient être attribuables à la durée du traitement, c’est-à-dire si les
changements de scores observés dans la batterie de tests (les scores obtenus au post-test, moins
les scores obtenus au prétest) étaient en corrélation avec le temps écoulé entre l’évaluation avant
le programme et l’évaluation finale. Des corrélations significatives ont été observées seulement
pour l’Échelle de désespoir de Beck (r = -0,39), le score global de l’Échelle de fonctionnement
en établissement (r = 0,33), et les sous-échelles des relations interpersonnelles (r = 0,27) et de la
santé mentale (r = 0,38) de l’Échelle de fonctionnement en établissement. Ces corrélations
montrent que, dans le cas des délinquantes qui sont demeurées plus longtemps dans le
programme, les scores liés au désespoir ont diminué davantage que chez les autres délinquantes.
Ces délinquantes ont aussi connu une plus grande amélioration de leur comportement en
établissement, selon l’évaluation faite par les membres du personnel, tant dans l’ensemble que
dans les domaines des relations interpersonnelles et de la santé mentale comme l’estime de soi, la
maîtrise des émotions, les capacités d’adaptation et la maîtrise de la colère. Ces constatations
donnent à penser que les délinquantes qui ont suivi la TCD pendant une période plus longue ont
retiré plus de bénéfices que les autres dans ces domaines. C’est peut-être parce que celles qui ont
plus de problèmes dans ces domaines sont gardées dans le programme plus longtemps, ou encore
parce qu’il faut être exposé pendant un certain temps à la TCD avant de retirer des bénéfices
dans ces domaines. Si cette dernière interprétation est correcte, on pourrait s’attendre à ce que
la TCD réussisse encore mieux à favoriser des changements dans ces domaines si les
délinquantes suivaient le programme pendant une plus longue période.
Une deuxième série d’analyses de suivi ont été effectuées pour mettre en corrélation les
changements des scores obtenus par les participantes dans la batterie de tests et les scores
obtenus dans les sous-échelles de l’Échelle d’illusion sur soi-même de Paulhus (moyenne des
deux périodes). L’objectif de ces analyses était de déterminer si les changements apparents dans
les scores obtenus pouvaient être attribuables à la gestion de l’impression ou à l’autoduperie.
Autrement dit, si l’on trouvait de fortes corrélations entre les sous-échelles de l’Échelle d’illusion
sur soi-même de Paulhus et les changements de scores obtenus aux tests, ces corrélations
pourraient être suffisantes pour expliquer les changements entre les résultats au prétest et au
post-test identifiés ci-dessus. Dans le présent contexte, toutefois, une seule corrélation
significative a été observée, entre les scores moyens sur la sous-échelle de la gestion de
21
l’impression et les changements de scores au Questionnaire sur la maîtrise de soi (r = -0,46). La
direction de cette corrélation indique que les délinquantes qui ont obtenu un score plus élevé
pour la gestion de l’impression ont vu diminuer la mesure de leur maîtrise de soi entre le début et
la fin de leur participation au programme, et vice versa. Fait intéressant, ni le score au prétest ni
le score au post-test pour le Questionnaire sur la maîtrise de soi n’étaient associés
indépendamment à la gestion de l’impression. En outre, comme nous l’avons déjà mentionné, les
scores obtenus par les participantes au Questionnaire sur la maîtrise de soi (si l’on ne tient pas
compte des réponses socialement souhaitables) ont augmenté.
Une explication possible de ces constatations est que les délinquantes qui ont vu leur
maîtrise de soi augmenter le plus étaient celles qui ne se prêtaient pas beaucoup à la gestion de
l’impression, précisément parce qu’elles n’ont pas essayé au départ de gérer leurs cognitions ou
émotions et la façon dont elles étaient perçues par les autres. Inversement, celles qui se sont
prêtées davantage à la gestion de l’impression ont peut-être fait moins de gains dans le domaine
de la maîtrise de soi parce que les habiletés qu’elles ont dit posséder dans ce domaine au prétest
étaient surestimées (en raison du désir qu’elles avaient de paraître moins dysfonctionnelles et
plus maîtresses d’elles-mêmes qu’elles ne l’étaient en réalité), ce qui permettait une moins
grande possibilité d’amélioration.
Dans l’ensemble, les analyses de suivi ont montré que les deux variables confusionnelles
examinées – la durée de la participation au programme et la désirabilité sociale – ne peuvent
expliquer les changements dans les scores obtenus au prétest et au post-test. Les résultats de ces
analyses nous permettent de supposer avec plus de certitude que les changements entre le prétest
et le post-test sont attribuables à la participation à la TCD.
Examen des dossiers Comme les résultats à la batterie de tests quantitatifs reposent exclusivement sur des
données déclarées par les intéressés (les membres du personnel ou les délinquantes
elles-mêmes), nous avons aussi examiné l’information contenue dans les dossiers pour constater
les changements dans les comportements des délinquantes. Pour ces analyses, nous avons tenu
compte de toutes les participantes à l’étude, indépendamment du fait qu’elles avaient rempli ou
non la batterie de tests quantitatifs aux deux périodes déterminées. Autrement dit, les
délinquantes qui avaient été exclues des analyses décrites ci-dessus ont été incluses dans les
22
analyses décrites ci-dessous. L’échantillon était donc composé de 94 délinquantes.
Comportement en établissement
Nous avons d’abord examiné l’implication des délinquantes dans divers types d’incidents
en établissement. Ces analyses ont été réalisées de deux façons. Nous avons jugé important de
vérifier si la participation à la TCD était associée à des changements positifs soutenus, graduels
ou progressifs des comportements en établissement. Le tableau 5 présente les proportions de
délinquantes qui ont été impliquées dans divers types d’incidents au cours de trois périodes : les
trois mois précédant le début du programme, les trois mois suivant immédiatement le début du
programme, et les trois mois subséquents (soit la période allant de trois mois à six mois après le
début du programme). Pour ces analyses, seules les délinquantes qui étaient dans l’établissement
pendant les trois mois précédant le début du programme et six mois après le début du programme
pouvaient être incluses (n = 50), puisque c’était les seules pour qui des données étaient
disponibles. On a finalement inclus les délinquantes qui ont suivi la TCD pendant six mois
complets après le début du programme (36 %; n = 18) et celles dont la participation au
programme a pris fin avant la fin de cette période (64 %; n = 32).
Tableau 5
Implication dans des incidents en établissement : trois périodes
Type d’incident
Période 1 Période 2 Période 3 Q de
Cochran % (n/50) % (n/50) % (n/50)
Tous les incidents (auteurs) 40 (20) 34 (17) 24 (12) 4,90
Incidents d’automutilation 8 (4) 2 (1) 2 (1) -- Tous les incidents (victimes) 8 (4) 8 (4) 6 (3) 0,20 Nota : Les catégories de type d’incident ne sont pas exclusives. Période 1 : les 3 mois précédant le début du programme. Période 2 : les 3 mois suivant immédiatement le début du programme. Période 3 : la période s’étendant de 3 mois à 6 mois après le début du programme. La valeur Q de Cochran n’a pu être calculée pour les incidents d’automutilation parce que les données ne satisfaisaient pas aux hypothèses pour cette analyse. Tous les résultats sont non significatifs.
23
Dans l’ensemble, les faibles diminutions de la proportion de délinquantes impliquées
dans des incidents en établissement au fil du temps n’étaient pas statistiquement significatives7.
Cela dit, les différences entre les proportions de délinquantes auteurs de tous les incidents
(incidents mineurs, incidents majeurs et incidents d’automutilation) approchaient la valeur
significative, Q = 4,90, p = 0,09, ce qui donne à penser que si la taille de l’échantillon avait été
légèrement plus grande, cette différence aurait pu être statistiquement fiable.
Comme nous ne disposions pas de données pour les trois périodes pour près de la moitié
des délinquantes et que ces dernières avaient été exclues de l’analyse, nous avons répété
l’exercice avec seulement deux périodes (les trois mois précédant et les trois mois suivant le
début du programme). Pour ces analyses, nous avons pu inclure 61 délinquantes. Comme le
montre le tableau 6, la tendance dans le cas des auteurs de tous les types d’incidents était
semblable dans cet échantillon, bien que non significative. Remarquons toutefois que dans cette
analyse, l’implication dans des incidents d’automutilation était significativement différente entre
les deux périodes. Un moins grand nombre de délinquantes ont été impliquées dans des incidents
d’automutilation après le début de leur participation à la TCD. Cette constatation est
particulièrement instructive, puisqu’il n’était pas possible d’examiner statistiquement les
différences entre les proportions de délinquantes impliquées dans des incidents d’automutilation
durant les trois périodes.
7 Il n’a pas été possible de calculer le Q de Cochran pour les incidents d’automutilation parce que l’écart type à chaque période était de zéro.
24
Tableau 6
Implication dans des incidents en établissement : deux périodes
Type d’incident
Période 1 Période 2 χ2 de McNemar % (n / 61) % (n / 61)
Tous les incidents (auteurs) 44,3 (27) 34,4 (21) 2,00 Incidents majeurs (auteurs) 9,8 (6) 6,6 (4) 0,40
Tous les incidents (victimes) 8,2 (5) 9,8 (6) 0,09 Nota : Les catégories de type d’incident ne sont pas exclusives. Période 1 = les 3 mois précédant le début du programme. Période 2 = les 3 mois suivant immédiatement le début du programme. * p < 0,05.
Résultats postlibératoires
Le dernier examen consistait à regarder le taux de réincarcération des délinquantes ayant
participé à la TCD. Sur les 94 participantes, 95 % (n = 89) avaient été mises en liberté sous
condition lorsque les données ont été recueillies pour la présente étude, mais les analyses ont
porté seulement sur les 90 % de délinquantes (n = 85) qui étaient en liberté depuis au moins trois
années complètes. Nous avons examiné la proportion de délinquantes qui avaient vu leur liberté
révoquée pour une raison ou une autre (manquement aux conditions ou autre raison technique,
ou nouvelle infraction ou accusation) et la proportion de celles dont la liberté avait été révoquée
seulement à cause d’une nouvelle infraction ou accusation8. Sur les 85 délinquantes, 57,7 %
(n = 49) avaient vu leur liberté révoquée pour une raison ou une autre pendant la période de suivi
de trois ans, alors que 15,3 % (n = 13) l’avaient vue révoquée pour une nouvelle infraction ou
accusation.
8 Ces catégories ne sont pas exclusives. Autrement dit, une délinquante dont la liberté a été révoquée en raison d’une nouvelle accusation figure dans les deux groupes.
25
Analyse
Dans la présente étude, nous avons vérifié dans quelle mesure la TCD atteignait ses
objectifs. Nous avons utilisé une batterie de tests quantitatifs et nous avons examiné les dossiers
des délinquantes afin de voir les changements survenus dans les symptômes psychologiques et le
bien-être des délinquantes, dans leurs stratégies d’adaptation et dans leur comportement en
établissement, ainsi que leurs résultats après la mise en liberté. Dans le cadre de cet examen, des
données qualitatives avaient aussi été recueillies et analysées; les résultats préliminaires de ces
analyses ont été publiés il y a plusieurs années (voir Sly et Taylor, 2003).
Les constatations de notre étude étaient compatibles avec celles de l’examen préliminaire
de la TCD, dans lequel les auteurs avaient conclu : « Il semble bien que les objectifs de la TCD
soient clairs et que les participantes commencent déjà à ressentir les résultats bénéfiques du
traitement, et le personnel à les observer » (Sly et Taylor, 2003, p. 32). Notre étude a en effet
montré que les délinquantes qui ont participé à la TCD ont connu une amélioration modérée ou
élevée à une grande variété de tests mesurant les symptômes psychologiques et le bien-être.
Compte tenu de la taille de l’échantillon, le nombre de domaines dans lesquels nous avons
obtenu des résultats statistiquement significatifs est très impressionnant, ce qui donne à penser
que la participation à la TCD a des effets marqués. De plus, les délinquantes n’ont montré de
détérioration dans aucun domaine après leur participation au programme.
Lorsqu’on regarde les différents domaines étudiés, on peut voir que les évaluations
effectuées par les membres du personnel révèlent que les délinquantes se sont améliorées dans
presque tous les domaines de la psychopathologie qui ont été mesurés, notamment la
somatisation (symptômes physiques de la détresse psychologique), le trouble
obsessionnel-compulsif, la sensibilité interpersonnelle, l’anxiété phobique, les troubles
psychotiques, le mode de pensée persécutoire, la dépression et l’anxiété. Les employés ont aussi
constaté que les délinquantes s’étaient améliorées dans le domaine du fonctionnement en
établissement, en particulier en ce qui touche la santé mentale, notamment les capacités
d’adaptation et la maîtrise des émotions.
Les données fournies par les délinquantes elles-mêmes étaient compatibles avec les
évaluations effectuées par les membres du personnel : les réponses qu’elles ont données aux tests
26
montraient aussi qu’elles se sentaient moins anxieuses, désorientées et déprimées après leur
participation au programme. Les délinquantes ont aussi obtenu des scores plus élevés à un test
sur la maîtrise de soi (capacité de gérer leurs émotions et leurs cognitions), diminuant ainsi la
mesure dans laquelle ces éléments font obstacle à leurs comportements axés sur les buts. Enfin,
les scores obtenus par les délinquantes à deux sous-échelles d’une mesure des mécanismes
d’adaptation ont montré que, par rapport au début du programme, elles étaient moins
susceptibles d’adopter des stratégies d’adaptation mésadaptées (confrontation et évitement du
problème) après leur participation au programme.
L’examen de l’information tirée des dossiers des participantes à la TCD a aussi donné des
résultats assez positifs. Même s’il manquait des renseignements dans les dossiers de certaines
délinquantes, les données disponibles permettaient de constater que la fréquence à laquelle les
délinquantes étaient impliquées dans des incidents en établissement9 et des incidents
d’automutilation a diminué après leur participation au programme. Ce résultat, tout comme ceux
qui découlent de la batterie de tests quantitatifs, est compatible avec les résultats de la seule autre
évaluation publiée de l’utilisation de la TCD auprès de délinquantes adultes incarcérées. Nee et
Farman (2005) ont en effet examiné l’utilité de ce programme auprès de 14 délinquantes au
Royaume-Uni et ont constaté que les participantes avaient fait des gains d’une ampleur modérée
pour ce qui est de l’estime de soi, des stratégies d’adaptation efficaces et de la maîtrise des
émotions, et qu’elles avaient réduit la fréquence de leurs comportements autodestructeurs.
Sur le plan pratique, les améliorations dans les domaines examinés peuvent se traduire en
gains très importants pour les participantes. Des études ont montré qu’il est très fréquent que les
délinquantes incarcérées consomment de l’alcool ou des drogues (Boe, Nafekh, Vuong, Sinclair
et Cousineau, 2003) ou aient des comportements autodestructeurs (Shaw, 1991); on a formulé
comme hypothèse que certaines femmes adoptent ces comportements comme stratégies
d’adaptation pour faire face à leurs émotions et aux difficultés de la vie quotidienne. À leur tour,
ces comportements, en particulier la consommation d’alcool ou de drogues, sont associés aux
comportements criminels et à la récidive (Bonta, Pang et Wallace-Capretta, 1995; Brown et
Motiuk, 2005; Loucks, 1995, cité dans Blanchette et Brown, 2006; McClellan, Farabee et
Crouch, 1997). Par conséquent, les gains mis en lumière dans la présente étude peuvent, de façon 9 Les résultats concernant les auteurs de tous les types d’incidents en établissement n’ont pas atteint le seuil conventionnel de la signification statistique, mais ils s’en approchaient.
27
directe, aider les femmes à augmenter leur bien-être psychologique et, de façon indirecte, à
diminuer leur implication dans les activités criminelles.
Bien que ces analyses aient révélé des résultats positifs uniformes dans les domaines
mentionnés, il y a un domaine où les constatations étaient plus difficiles à interpréter : les
résultats postlibératoires. Dans la présente étude, la proportion des délinquantes visées par une
révocation quels qu’en soient les motifs (57,7 %) était considérablement plus grande que celles
de 37 % et 38 % obtenues dans un autre contexte pour toutes les délinquantes mises en liberté
en 2002-2003 et 2003 2004 (Gobeil et Barrett, 2007). Par ailleurs, ces auteurs ont toutefois
constaté qu’entre 28 % et 30 % des délinquantes avaient été condamnées pour une nouvelle
infraction, tandis que seulement 15,3% des délinquantes dans la présente étude ont vu leur
liberté révoquée pour une nouvelle accusation ou condamnation. Ces constatations donnent à
penser que même si les participantes à la TCD voient leur liberté révoquée dans une plus grande
proportion que la moyenne, la grande majorité de ces révocations sont dues à des manquements
aux conditions imposées, et le taux réel de récidive de ces délinquantes est relativement faible.
Ces résultats postlibératoires sont semblables à ceux qui ont été constatés par d’autres
chercheurs qui ont étudié les résultats postlibératoires de délinquants souffrant de troubles
mentaux. Porporino et Motiuk (1995) ont constaté que les délinquants atteints de troubles
mentaux voyaient leur liberté révoquée dans une proportion plus élevée que ceux qui ne
souffraient pas de troubles mentaux, mais que leur taux de récidive était plus faible. Même si
la TCD est destinée aux femmes qui ont des troubles mentaux ou des dérèglements affectifs ou
comportementaux, nous ne disposions pas de suffisamment d’information sur l’état de santé
mentale des participantes pour déterminer dans quelle mesure l’état de santé mentale, la
participation au programme ou un autre élément (ou une combinaison de ces facteurs) peut
expliquer les constatations sur les résultats postlibératoires.
Selon l’information communiquée lors de la conférence de 2008 du SCC sur les services
correctionnels pour les femmes, il est possible que l’une des raisons pour lesquelles les
délinquantes ont un taux relativement élevé de révocations pour manquements aux conditions
imposées soit peut-être que la TCD n’est pas toujours offerte de la même façon en établissement
et qu’elle n’est pas toujours disponible dans la collectivité. Récemment encore, bon nombre
d’agents de libération conditionnelle dans la collectivité n’avaient reçu qu’une formation
28
superficielle sur la TCD. Bien que la situation ait changé depuis, les cas des délinquantes de
notre échantillon ont peut-être été assignés à des agents de libération conditionnelle qui ne
comprenaient pas très bien le modèle de programme. Il est donc possible que ces agents aient
proposé aux délinquantes d’autres stratégies comportementales que celles qui sont enseignées
dans la TCD (ou qu’ils n’aient tout simplement pas renforcé l’utilisation des stratégies qu’elles
avaient apprises dans la TCD). Si ces délinquantes ont adopté des stratégies différentes au
détriment des compétences acquises dans la TCD, il se peut que cela ait eu une incidence sur
leurs résultats postlibératoires. Plus particulièrement, si elles ont cessé de résoudre leurs
problèmes de la façon qu’elles avaient apprise à l’établissement, cela peut les avoir amenées à
retourner aux stratégies d’adaptation qu’elles utilisaient auparavant. S’il s’agissait de stratégies
mésadaptées (p. ex. la consommation d’alcool ou de drogue) constituant un manquement aux
conditions de liberté, cela peut avoir entraîné les taux élevés de révocation que nous avons
constatés dans la présente étude. Si tel était le cas, il est possible que les taux de révocation pour
de telles raisons soient plus faibles chez les délinquantes qui ont suivi le programme récemment,
étant donné qu’un nombre beaucoup plus grand d’agents de libération conditionnelle qui
travaillent auprès des délinquantes sous surveillance ont maintenant reçu une formation de base
sur la TCD communautaire.
Une autre façon d’interpréter le faible taux de récidive obtenu dans la présente étude est
que les délinquantes ayant vu leur liberté sous condition révoquée pour non-respect des
conditions n’avaient plus la possibilité de récidiver dans la collectivité avant la fin de la période
de suivi. En d’autres mots, peut-être que les agents de libération conditionnelle ont été capables
de reconnaître celles qui étaient susceptibles de récidiver et que ces délinquantes ont finalement
vu leur liberté révoquée. Si tel était le cas, le faible taux de récidive est peut-être dû à l’absence
de possibilités, plutôt qu’à la faiblesse réelle de la propension à la récidive.
Il pourrait être bénéfique dans de futures études d’inclure un examen plus détaillé de
l’état de santé mentale des délinquantes et de sa relation avec les résultats postlibératoires
lorsqu’on examinera les initiatives de TCD offertes aux délinquantes. Si l’utilisation d’un groupe
témoin n’est pas possible (comme c’est généralement le cas dans le contexte canadien, à cause
d’exigences éthiques et juridiques), un échantillon de plus grande taille pourrait permettre
l’utilisation de techniques statistiques avancées pouvant tenir compte des possibilités de récidive
durant la période de suivi pour aider à interpréter les constatations dans le domaine des résultats
29
postlibératoires.
Quand on examine les deux explications possibles proposées ici, il semble probable
qu’elles se combinent dans une certaine mesure pour expliquer les constatations. Cela dit, la
première explication, selon laquelle ce genre de situation est courant chez les délinquants mis en
liberté qui ont des problèmes de santé mentale (peut-être en raison de la plus grande vigilance de
la part des agents de libération conditionnelle dans la collectivité ou d’autres personnes ayant un
rôle d’application de la loi), semble plus probable pour deux raisons. D’abord, la population
visée par la TCD est constituée de délinquantes ayant des problèmes de santé mentale et des
dérèglements comportementaux – ces femmes étaient donc susceptibles d’être présentes en grand
nombre dans l’échantillon de l’étude. Ensuite, il y a une proportion relativement élevée de
problèmes de santé mentale (et des indicateurs associés à des problèmes non diagnostiqués de
santé mentale, comme les médicaments prescrits pour troubles psychiatriques) chez les
délinquantes (Sécurité publique Canada, 2007). Néanmoins, il faudra faire d’autres recherches
pour interpréter avec plus de certitude les résultats postlibératoires.
Conclusion Même s’il n’est pas possible d’expliquer clairement les données sur les résultats
postlibératoires obtenues dans la présente étude, cette dernière apporte un soutien très fort et
positif à l’utilisation de la TCD comme intervention auprès des délinquantes incarcérées dans les
établissements régionaux pour femmes du SCC. Elle montre que la TCD a réussi à atteindre ses
objectifs en réduisant les symptômes psychologiques négatifs, en augmentant les capacités
d’adaptation et en améliorant le fonctionnement en établissement, notamment en réduisant le
taux d’automutilation. Dans l’ensemble, l’adaptation de la TCD au milieu correctionnel semble
avoir donné un programme solide capable de répondre aux besoins particuliers des délinquantes
ayant des problèmes de santé mentale ou des dérèglements affectifs ou comportementaux. En
bref, cette étude permet de corroborer une fois de plus ce que Feigenbaum a appelé la base de
plus en plus complète de données probantes (2007, p. 51) sur l’utilisation de la TCD dans une
variété de contextes.
30
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33
Annexes
Annexe A : Échelle de fonctionnement en établissement
FAIB
LE
MO
YEN
B
ON
L’Échelle de fonctionnement en établissement (EFE) sert à évaluer le fonctionnement de la détenue dans chacun des six domaines au cours des deux dernières semaines. Il est essentiel que le personnel appelé à utiliser l'échelle ait accès aux lignes directrices pour l'application de l'EFE et qu'il se soit familiarisé avec celles-ci. Pour que l'évaluation demeure cohérente, il vaudrait mieux, si la chose est possible, que l'échelle soit toujours appliquée par les mêmes membres du personnel pour chaque détenue donnée.
VIE QUOTIDIENNE HYGIÈNE/APPARENCE PERSONNELLE SOUCI GÉNÉRAL DE SA PERSONNE EXIGENCES DOMESTIQUES UTILISATION CONSTRUCTIVE DES HEURES DE LOISIR AUTONOMIE ÉTABLISSEMENT D’UN BUDGET AUTRE, VEUILLEZ PRÉCISER.
RELATIONS INTERPERSONNELLES APTITUDES À COMMUNIQUER APTITUDES À RÉGLER LES CONFLITS ORIENTATION PROSOCIALE APTITUDE À ÉTABLIR DES RELATIONS AVEC LES AUTRES AUTRE, VEUILLEZ PRÉCISER.
VEUILLEZ COTER LE NIVEAU DE FONCTIONNEMENT MANIFESTÉ PAR LA DÉTENUE AU COURS DES DEUX DERNIÈRES SEMAINES DANS LES DOMAINES SUIVANTS :
COMPORTEMENT EN ÉTABLISSEMENT RELATIONS AVEC LES DÉTENUES RELATIONS AVEC LES MEMBRES DU PERSONNEL OBSERVATION DES RÈGLEMENTS DE L’ÉTABLISSEMENT AUTRE, VEUILLEZ PRÉCISER.
CONDUITE AU TRAVAIL ASSIDUITÉ EXÉCUTION DES TÂCHES CAPACITÉ DE TRAVAILLER AVEC DES COLLÈGUES RESPECTUEUSE ENVERS LA SURVEILLANTE AUTRE, VEUILLEZ PRÉCISER.
Réévaluation positive 59 0,83 49 0,77 Nota : Pour les sous-échelles de l’Échelle d’illusion sur soi-même de Paulhus, l’alpha de Cronbach a été calculé à l’aide des items dichotomiques intermédiaires plutôt qu’avec l’ensemble des items. Les coefficients de cohérence interne de moins de 0,60 sont en caractères gras.