INSTITUT DE FORMATION AUX METIERS DE LA SECURITE SOCIALE (IM2S) CENTRE IVOIRIEN DE FORMATION DES CADRES DE SECURITE SOCIALE (CIFOCSS) CYCLE DES CONTROLEURS EN PREVENTION 4 ème Promotion RAPPORT DE STAGE THEME : ANALYSE ERGONOMIQUE DU TRAVAIL: Cas d’un poste de parage SCOLARITE 2012/2013 Présenté par : Maître de stage : Mlle LEMBA Estelle Carole Mr KOUAKOU Marcellin Caisse Nationale de Sécurité Sociale Responsable administratif et formation GABON (CNSS) Pêche et Froid Côte d’Ivoire (PFCI)
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ANALYSE ERGONOMIQUE DU TRAVAIL: Cas d’un poste de parage de stage Contrleurs en... · 2014-10-03 · institut de formation aux metiers de la securite sociale (im2s) centre ivoirien
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INSTITUT DE FORMATION AUX METIERS DE LA SECURITE SOCIALE
(IM2S)
CENTRE IVOIRIEN DE FORMATION DES CADRES DE SECURITE SOCIALE
(CIFOCSS)
CYCLE DES CONTROLEURS EN PREVENTION
4ème Promotion
RAPPORT DE STAGE
THEME :
ANALYSE ERGONOMIQUE DU TRAVAIL:
Cas d’un poste de parage
SCOLARITE 2012/2013
Présenté par : Maître de stage :
Mlle LEMBA Estelle Carole Mr KOUAKOU Marcellin
Caisse Nationale de Sécurité Sociale Responsable administratif et formation
GABON (CNSS) Pêche et Froid Côte d’Ivoire (PFCI)
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REMERCIEMENTS
Nous remercions la société PECHE ET FROID COTE D’IVOIRE, tout
particulièrement les Ressources Humaines dont les responsables, monsieur
Marcellin KOUAKOU et mademoiselle Sonia VASSOU pour leur formidable
ouverture d’esprit et leur confiance dans mon travail. Je remercie
particulièrement le secrétaire du CHSCT, monsieur Sylvain OSSOU Koffi qui
a été un partenaire de confiance.
Tous nos remerciements :
à mon professeur, monsieur Alphonse AHOUA NOGBOU, Ingénieur-
conseil et secrétaire permanent de l’observatoire sous régional des
AT/MP pour le suivi et l’encouragement.
à toute la direction de l’IM2S et du CIFOCSS avec à sa tête monsieur
Vincent GNAKPA, vous nous avez permis d’avoir un enseignement de
qualité.
A la CAISSE NATIONALE DE SECURITE SOCIALE du GABON
pour nous avoir permis de vivre des expériences qui forgent.
Un remerciement particulier à toute la 4ème promotion des contrôleurs
en prévention pour cette année exceptionnelle que nous avons passée.
Enfin, un remerciement à mes parents qui m’ont encouragée dans cette voie,
à ma grand-mère, à ma sœur Ingrid, mon âme sœur et ma confidente pour leur
soutien indéfectible, et à mon fils Eliya qui m’a donnée le courage de me
battre jour après jour.
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SOMMAIRE
Remerciements……………………………..……………………………………………….2
Avant-propos…….…………………………………………..……………………………...4
Liste des photos …………………………………………...…………………………..…5
Liste des tableaux………………..……………………………………………………….6
Liste des abréviations………………………..…………………………………………...7
Introduction………………………….……………………………………………..8
Partie I : Présentation général de l’entreprise……………………...………………………..9
Chapitre 1 : Présentation de l’entreprise.......................................................................9
I-Historique……………………………………….……………………………….9
II-Présentation de PFCI……………………………...……………………………10
III-Organisation de PFCI……………………………..……………………………11
Chapitre 2 : Organisation de la prévention…..………………...……………………13
I- Le service médical…………………..........................……………………..13
II- Le service d’hygiène et de sécurité…………………………………..…….15
III- Le CHSCT……………….……………………………….………………..15
Partie II : Analyse ergonomique du poste de parage………………………………………19
Chapitre 1 : La démarche ergonomique..………………………......……………19-20
I- Définition…….……………………………………………....……………20
II- Méthodologie…………………………………..…………………………..21
III- Analyse du travail prescrit…………………………...…………………….28
IV- Analyse de la tâche réelle………………………………………………….31
Chapitre 2 : Les entretiens……………....………………………………………….39
I- But de l’entretien…………………………………………………………..39
II- Résultats des entretiens……………………...……………………………..40
Partie III : Synthèse et propositions de mesures de prévention……………………………40
Nous notons que par rapport à l’objectif que la qualité a fixé à 3 sur les trois
années, le taux d’absentéisme le dépasse très souvent. En 2011, le taux
d’absentéisme était au dessus de l’objectif sur 8 mois, tandis qu’en 2012, ce
taux dépassait l’objectif sur 7 mois. Les motifs sont nombreux, ce sont les
accidents du travail et de trajet qui représentent par exemple en 2012, un taux
de 17% ; les absences sans motif représentent un taux de 15%. Les absences
ont un coût pour l’entreprise, le tableau ci-dessous résume l’ensemble des
absences en nombre de jours et les frais engendrés. Il est indéniable que les
coûts ici sont directs mais l’absentéisme engendre également des coûts
indirects comme une perte de temps, une surcharge de travail pour les
collègues, un risque de baisse de rendement et de qualité.
Coût total des absences selon le type de contrat
Source : le service du personnel NOMBRE DE JOURS
D'ABSENCES COÛT TOTAL
CDI - CDD 2 368
8 806 101
CDDTI 3 412 5 851 822
TOTAL 5 780 14 657 923
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5.2 : Les accidents de travail
Nous allons envisager les accidents du travail de toute l’usine et montrer la
sinistralité de ceux-ci au niveau du parage à travers les taux (cru ou précuit).
- Nombre d’AT de l’usine pour l’année 2012 : 12
- Nombre d’AT du parage pour l’année 2012 : 4 soit un taux de 33%.
- Nombre d’AT et d’accident de trajet usine : 26
- Nombre d’AT et d’accident de trajet parage : 9 soit un taux de 34%.
Résumé des données dans le tableau ci-après :
Agent matériel Siège des lésions Nature des lésions Parage cru 1 chute de plain
pied
1traumatisme
Pied gauche
Bassin
Fracture
lombalgie
Parage
précuit
4 accidents de trajet
2 chutes de hauteur
1 traumatisme
Buste
Cou
Tête
Bassin
Pied
Thorax
Traumatisme
Plaie traumatique
Cervicalgie
Traumatisme
crânien
5.3 : Les maladies professionnelles
Il n’y a jamais eu de déclaration de maladies professionnelles mais il y a des
pathologies courantes au travers de l’analyse du bilan du service de santé.
II-6 : Production et qualité
L’entreprise a défini des indicateurs de performances pour le suivi des
matières premières, des produits finis, afin de satisfaire le client. Un des
indicateurs importants est l’absence obligatoire d’arêtes dans le produit fini,
ce qui est important pour le travail des opératrices car elles doivent faire
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preuve d’une attention toute particulière. Le service qualité veillent à la
satisfaction du client, aussi les plaintes reçues par les différents clients sont
prises très au sérieux. Le tonnage également peut éprouver le travail des
opératrices, les mois les plus importants après des études effectuées par
l’entreprise sont mars, avril, mai, juin et ceci engendre un surcroît de travail
pour celles-ci, qui peuvent dans ces cas faire des heures supplémentaires
allant quelques fois jusqu’à 20H le soir quand le tonnage est vraiment élevé.
III. Analyse du travail prescrit
III-1) Cas du parage « naturel ou cru »
Les pareuses reçoivent des bacs de deux demi-filets de longe découpés
après le pelage par les bouchers. Le nombre de longes est fonction de la
classe du poisson, ainsi :
- Pour le thon de classe A (de poids inférieur à 30 kg), le nombre de deux
demi-filets obtenu après pelage reste inchangé.
- Pour le thon de classe B (de poids compris entre 31 à 50 kg), les 2
longes découpées en 3 ou 4 demi-filets chacune.
- Pour le thon de classe C (poids supérieur à 50 kg).
Gestuelle de la pareuse du « naturel »
Le parage naturel se compose d’une plate-forme verticale de boucherie et
de deux tables de 20 postes.
II-2) Cas du parage « précuit »
Nous avons ici du poisson qui est précuit au niveau d’une zone appelée le
Sizing-cuisson. Les poissons sont de même calibre, et sont positionnés sur
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des chariots puis mis en salle de refroidissement. Cette opération se fait
dans la nuit par des opérateurs afin que le parage se fasse dans la journée.
A chaque poste, les opérations sont les suivantes:
N°
opérations
GESTUELLE DU PARAGE
NATUREL
N°
opérations
GESTUELLE DU
PARAGE PRECUIT
1 positionner un demi-filet sur la tablette de découpe
1 Prendre le poisson dans sa partie dorsale dans l’une des mains au niveau de la paume.
2 Rincer le demi-filet 2 Equeuter le poisson puis récupérer la chair des opercules
3 Eliminer les muscles rouges, les arêtes et les tendons blancs
3 Etêter le poisson dans la direction des ventrêches
4 Rincer à nouveau et une fois propre, découper selon les besoins de l’emboîtage en petites longes de taille homogène ou en petits morceaux puis les mettre sur le tapis
4 Gratter la peau des parties ventrales et dorsales dans le sens de la queue vers la tête ainsi que la peau des fuseaux dans le sens de la tête vers la queue puis déposer le poisson dans le casier
5 Vérifier à nouveau qu’il n’y ait pas de peau et d’arêtes qui ont été oubliés puis rincer et déposer sur le tapis convoyeur
5 Contrôler les déchets pour récupérer les miettes qui s’y trouveraient puis les évacuer par l’ouverture prévue à cet effet sur le poste et enfin nettoyer son poste et les mains
Remarque : •Le traitement de la ventrêche (bas ventre) est nécessaire et se fait de façon spéciale dans le but de racler le maximum de chair. •La récupération est une des activités du parage qui se fait dans deux cas dont le 1er au niveau des lignes même de parage et le 2ème au niveau de la boucherie verticale où la chair au niveau des pinnules, des trognons, des nageoires, des jabots et des arêtes est retirée.
6 Reprendre le poisson dans les mains puis l’ouvrir manuellement par la partie dorsale en 2 longes
7 Retirer l’arête centrale 8 Eviscérer la longe qui
contient le plus de déchets en premier lieu et retirer la ventrêche puis faire de même pour la 2ème longe et enfin fendre chaque longe en 2 ce qui permet d’obtenir 4 filets.
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IV) Analyse de la tâche réelle
L’observation des opératrices en situation réelle, les photographies prises lors
de situation de travail et les entretiens que nous avons eus nous ont permis
d’identifier les facteurs pouvant mener à l’apparition d’affections au niveau
des différents membres, d’analyser également les différentes postures
adoptées et le stress généré par une cadence importante.
IV-1) Description de la tâche des parages
Nous avons mis en annexe différentes photos décrivant les tâches effectives
des pareuses donc l’analyse de l’activité et l’observation directe permettent de
classer les différentes opérations:
Tâche réelle du « naturel » Tâche réelle du « précuit »
a- Les pareuses reçoivent deux longes dans
les bacs prévues à cet effet. Les thons
ont été décongelés auparavant mais les
températures restent basses (-3°C et 0°C)
en passant par la boucherie où la peleuse
retire la peau du poisson permettant aux
bouchers de couper les longes en mettant
les ventrèches sur le côté pour une
récupération par d’autres pareuses.
b- Elles positionnent les filets un à un sur
la tablette, les rincent puis retirent les
muscles rouges à l’aide d’un couteau
tranchant pour n’obtenir que la chair.
c- Une fois propre, les filets sont
découpés en petits morceaux selon la
demande de l’emboîtage puis
a- Les pareuses sont ravitaillées en
poissons par les opérateurs chargés de
déplacer les chariots à plusieurs étages.
b- Les poissons sont positionnés devant les
pareuses
c- Elles prennent le poisson dans l’une des
mains et dans sa partie dorsale afin
d’équeuter, d’étêter le poisson dans la
direction des ventrêches à l’aide d’un
couteau à bout rond.
d- La peau est grattée dans le sens de la
queue vers la tête.
e- Les pareuses doivent vérifier les déchets
et récupérer les miettes de chair qui s’y
trouvent.
f- Après avoir nettoyé le poste dans la
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acheminés sur le tapis convoyeur prévu
à cet effet.
d- Les récupérations sur les lignes sont
traitées par des pareuses spécialisées
qui retirent scrupuleusement toute la
chair possible
e- Des contrôles supplémentaires se font
directement en bout de ligne par des
pareuses chargées de vérifier qu’il n’y
ait pas de corps étrangers plus
particulièrement les arêtes. Elles font
donc ce travail à main nue.
f- Les morceaux sont renversés dans de
grands bacs en inox, une pareuse est
chargée de se pencher de façon constante
pour une ultime vérification sachant
qu’après cela, c’est l’opération
d’emboîtage qui prend le relais.
mesure du possible et avoir évacuer les
déchets par l’ouverture prévue à cet
effet, le poisson est déposé sur la
planche de travail puis fendu en 2
parties pour permettre à l’opératrice
d’en retirer l’arête centrale.
g- Après avoir bien retiré les déchets et la
partie ventrêche, la pareuse fend les
parties en filets propres en prenant la
peine de vérifier que les muscles rouges
et les arêtes ne font plus partie de ces
filets.
Nous avons constaté que la gestuelle des pareuses requiert une précision, une
attention, une habilité et de la patience. Ces qualités sont exigées par les
responsables afin que le rendement soit optimum.
Le choix de travailleur de sexe féminin à ce poste n’est pas anodin aux dires
des responsables de lignes qui précisent qu’elles sont plus à même
d’accomplir leur travail avec une dextérité précise, une concentration et une
patience. Le poisson étant délicat, une gestuelle bien maîtrisée évite les pertes
importantes et donc un mauvais rendement.
Ce travail met en avant les différents aspects de l’ergonomie, à savoir,
l’ergonomie cognitive (traitement de l’information, stress, etc.) et l’ergonomie
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organisationnelle (conception du travail, horaire, pause, etc.). Nous verrons
ces aspects en nous intéressant aux différents facteurs.
IV-2) Les facteurs organisationnels
2.1 La cadence
Les opératrices travaillent sous la supervision de cheftaines de lignes et de
responsables de process « cru » ou « précuit ». Les pareuses doivent
effectuer leur travail selon une cadence de 2 à 3 mn/ opératrice/ longe en ce
qui concerne le naturel cru et une cadence de 3 à 5 min/ opératrice/ poisson
pour le parage « précuit » ; cette cadence permet d’assurer des productions à
tonnage élevé tout en faisant attention à la qualité du produit. La cadence est
donc élevée et s’accentue lors des hautes périodes (mars, avril, mai et juin).
2.2 Les horaires de travail
Le travail débute à 7H avec une pause repas à 12H et une reprise à 13H
jusqu’à la fin du tonnage soit une fin prévue à 16H mais les heures
supplémentaires ne sont pas exclues surtout lors de tonnage élevé ou de
pannes. Il n’y a donc pas de pauses toutes les heures comme cela est
recommandé en sachant que les travailleurs sont de sexe féminin. Lors de
l’observation en situation de travail, nous avons noté que de temps en temps,
les opératrices du « précuit » s’éloignaient de la table de travail pour que les
opérateurs chargés du ravitaillement en thon puissent effectuer leurs
opérations, celles-ci en profitent pour rincer leurs outils, se nettoyer les mains
et les gants. La plupart des pareuses associent la pause à l’arrêt prévue pour le
repas.
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A ces deux éléments s’ajoutent d’éventuelles pannes ou un manque de
matières premières (poissons, huiles, tomates, etc.….) qui peuvent ralentir le
flux et se répercuter sur les opérateurs en termes de charge de travail.
Cette charge de travail va demander des efforts supplémentaires (heures
supplémentaires, tonnage important) qui seront préjudiciables pour la santé
des pareuses et donc augmenter les risques d’affections musculaires comme
les TMS, les lombalgies.
2.3 La conception du travail
Les lignes de parage sont situées en zone de production (voir en annexe les
photos du parage). La toiture se trouve à une hauteur suffisante avec des tôles
translucides permettant un éclairage naturel accentué par l’éclairage artificiel.
Le sol au niveau de la zone des parages est glissant et entraîne très souvent
des chutes.
L’observation faite sur le terrain et les photos permettent de nous rendre
compte que les allées sont larges et permettent un accès facile aux postes de
travail mais aussi une circulation libre des chariots. Les écarts entre les
pareuses sont suffisants pour que chacune accomplissent son travail.
IV-3) Les facteurs biomécaniques (Voir en annexe, le recueil de données)
Nous nous sommes intéressés aux postures, à la répétitivité et la pénibilité des
gestes. Nous avons utilisé un tableau de recueil des données de l’Agence
Nationale de l’Amélioration des Conditions de travail (ANACT) pour
caractériser les douleurs que ressentent les opératrices durant leur travail.
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• Les postures : les pareuses sont en position debout prolongé durant les
heures de travail. Globalement, les entretiens ont fait ressortir qu’une fatigue
musculaire et articulaire intense est ressentie. Ce type de posture se traduit par
une sensation d’inconfort due à une insuffisance circulatoire.
• La répétitivité des gestes : Au cours de l’observation des différentes
opérations, nous avons constaté la répétitivité des gestes des mains, le
positionnement des membres supérieurs comme inférieurs. Après le
remplissage des bacs, les pareuses les soulèvent presqu’au dessus des épaules
pour les mettre sur le tapis convoyeur chargé d’acheminer ceux-ci vers les
peseuses, elles le font plusieurs fois dans la journée. La répétitivité de ces
gestes a un impact négatif sur les poignets, les épaules, les jambes, le dos. La
pénibilité du travail vient du fait que les postures adoptées par les pareuses
peuvent devenir inconfortables dans le temps ; la répétitivité des gestes pour
accomplir les différentes opérations peut rendre à la longue le travail pénible.
• Eclairage et bruit : nous n’avons pas pu effectuer des mesures de ces
facteurs faute d’appareils de mesure (luxmètre et sonomètre). Cependant une
étude avait été menée en 2010 par un cabinet spécialisée : IVOIRE
CONTROLE PLUS (ICP). Il s’agissait de la cartographie des bruits dans
toute l’usine. Les résultats obtenus pour les zones du parage sont les suivants :
- Parage précuit = zone de fatigue
- Parage naturel = zone de fatigue
Les pareuses sont soumis de façon constante aux bruits, il est donc nécessaire
de mettre en place une mesure comme celle de donner un équipement de
protection : des bouchons d’oreilles adaptés. Il n’y a pas de séparation entre le
parage et l’emboîtage par exemple qui génère beaucoup de bruit.
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• Les vibrations : nous n’avons pas remarqué de fortes vibrations, elles sont
acceptables. Les tapis transportant les bacs sont bien entretenus et n’émettent
pas de vibrations importantes.
• Chaleur : ce facteur n’a pas pu être quantifié. Mais d’après les observations,
la température ambiante au niveau du parage « naturel » n’est pas astreignante
du fait de la manipulation des longes à basses températures. Le milieu reste
humide. Au niveau du parage « précuit », la chaleur est prononcée du fait de
la proximité de la zone de cuisson, des ventilateurs ont été installés tout le
long des lignes du parage. (Voir les photos)
IV-4) Les facteurs psychosociaux
La plupart des opératrices estiment que le travail demande une concentration
du fait du respect des demandes des clients, de la qualité que l’entreprise met
en avant pour l’image qu’elle recherche. Tout ceci montre une charge
mentale du travail. N’oublions pas le vécu des opératrices elles-mêmes, une
grande majorité en contrat de CDDTI se plaint du type de contrat qui les lie à
l’entreprise, du fait qu’elles ne sentent pas une sécurité de l’emploi malgré
les nombreuses années passées au sein de l’entreprise. Le fait est que ce type
de contrat ne permet pas une ancienneté, lorsqu’il prend fin, plus rien ne lie
l’entreprise au travailleur car celle-ci paie tout les émoluments (salaire,
congé, etc.….). Une démotivation peut apparaître et ainsi altérer l’attention et
la concentration des opératrices. Cet état de fait génère un stress important
chez les pareuses CDDTI qui peuvent à la longue être victime d’accidents de
travail et ce stress peut être un activateur de TMS.
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Chapitre 2 : LES ENTRETIENS
I. But de l’entretien
Les entretiens tiennent un rôle déterminant dans cette démarche, en
contribuant à comprendre et cibler les opérations, les difficultés sur lesquelles
doivent porter l’analyse. Ils constituent un mode de collecte d’informations et
surtout révèlent le point de vue des opérateurs concernés par cette étude.
Pour mener ces entretiens, nous avons tenu compte de caractéristiques
suivantes : âge, nombre d’années à ce poste ; les opératrices ont ainsi pu
décrire les douleurs ressenties et donner leur avis.
II. Résultats des entretiens
Le recueil des données englobant toutes les pareuses désireuses de participer
à l’entretien se trouve en annexe. Les résultats de l’entretien de quelques
pareuses sont consignés dans le tableau suivant
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PARAGE PRECUIT
Opératrice Age Nombre d’années à ce
poste Douleurs ressenties Commentaires
1 51 18 Douleurs aux épaules
Douleurs intenses aux
jambes en fin de
journée.
Désire un changement
de poste + souhaite
passer à un statut CDI
2 35 8 Mal au dos
Mal au cou
Et aux poignets
Ressent un stress lors
de l’exécution des
tâches
3 52 20 Mal aux jambes et mal
au dos
Souhaite que le poste
soit adapté et qu’il y
ait des pauses +
respect des horaires
4 49 17 Sensation de douleurs
aux talons en fin de
journée
Pas d’embauche,
découragée
PARAGE NATUREL
1 38 17 Nombreuses
coupures + panaris +
mal au dos
Mécontente quant au
fait que les gants et les
bottes ne soient pas
fréquemment changés
2 54 24 Coupures+ enflures
dues à la
manipulation du
poisson à basse
température
Pense qu’il est
nécessaire d’avoir du
repos +inquiétude
pour sa retraite car est
en contrat CDDTI
3 42 17 Mal au dos et au cou Se tient constamment
courber, souhaite un
changement de poste
4 55 31 Coupures fréquentes Stress ressenti par les
tests pilotes subit
régulièrement
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Partie III : SYNTHESE DES OBSERVATIONS ET PROPOSTIONS DE
MESURES DE PREVENTION
Observations Mesures de prévention
Le médecin intervenant au service de santé est un médecin vacataire s’occupant du curatif.
L’entreprise doit faire intervenir un médecin du travail, conseiller du chef d’entreprise quant aux questions de santé au travail. Il met en place des actions de prévention en inspectant les lieux, en analysant les postes de travail pour proposer des aménagements
Le service sécurité est pris en compte dans le CHSCT par le chef de production et au sein de l’usine par le service qualité, il y a donc un partage des rôles.
Un service sécurité doit être clairement défini afin d’appréhender au mieux tous les problèmes car c’est un secteur vaste et complexe qui mérite toute l’attention. L’entrepreneur est le premier responsable de la santé et la sécurité de ses travailleurs.
Le CHSCT joue un rôle important. Les comptes-rendus de réunions doivent faire l’objet de communication auprès des travailleurs.
Il est conseillé au CHSCT d’afficher non seulement la liste de ses membres mais également de faire parvenir les procès verbaux aux organismes concernés comme la CNPS. Il lui faut également informer les travailleurs des décisions prises par voie d’affichage afin que chacun se sente concerné.
La redynamisation du CHSCT n’est pas effective, des efforts sont faits mais des manquements persistent.
Une mesure légale prévoit 4 réunions par an pour le CHSCT et pour que ces réunions soient plus dynamiques, la présence de tous les membres tous les membres est nécessaires
Les équipements de protection ne sont toujours renouvelés.
Les pareuses travaillant dans un milieu humide, avec des sols qui ne sont pas antidérapants, il est nécessaire d’établir une planification pour la distribution d’équipements de protection individuelle. Le CHSCT doit être impliqué dans l’étude et l’achat d’équipements (gants, bottes, sabots, etc.)
Les pareuses des deux zones se plaignent systématiquement de douleurs musculaires et articulaires
La tenue de la posture assis-debout est contraignante pour les opératrices, aussi une étude du poste est nécessaire, la conception du poste peut être améliorée par l’introduction par exemple de sièges assis-debout (voir an annexe, des exemples de sièges assis-debout).
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Il n’y a pas de sensibilisation prévue pour la tenue des postes ni par le CHSCT, ni par le service de santé
Il est nécessaire de procéder à des sensibilisations accrues sur les positions à adopter lors du travail ; par la même occasion, informer les pareuses des risques qu’elles encourent au poste qu’elles occupent. Des examens médicaux spécifiques à l’activité des pareuses doivent être intégrés lors des visites médicales.
Les facteurs organisationnels mettent en évidence des cadences importantes et des horaires de travail pas toujours maîtrisés du fait du tonnage élevé ; il y a également la gestuelle qui est répétitive et tout ceci concourent à l’apparition de troubles musculo-squelettiques.
Des pauses doivent être nécessairement intégrées aux horaires de travail comme cela est recommandé, ainsi les postures debout-prolongé seront moins contraignantes et éviteront la survenue d’affections comme les troubles musculo-squelettiques ou encore des lombalgies, les cervicalgies, etc. dont les conséquences peuvent entraînées des accidents du travail. (Décret n°96-203 du 07 mars 1996, article10 relatif à la durée du travail)
Les pareuses ne se sentent pas en sécurité quant au contrat qui les lie à l’entreprise, cela génère un stress chez ces dernières
Les risques psychosociaux encore appelés risques émergents sont présents dans nos entreprises. Pour essayer de les réduire, des mesures comme un bon dialogue social entre les différents acteurs de l’entreprise est nécessaire ; faire participer aux décisions concernant leur poste de travail en demandant l’avis des pareuses est préconisé, réduire les incertitudes en fidélisant les opératrices, ce qui est fait actuellement par des tests pilotes mettant en avant la vitesse d’exécution, le rendement. Les tests sont un des moyens mais réfléchir à d’autres moyens qui n’engendrent pas un stress supplémentaire chez les opératrices.
La moyenne d’âge des opératrices est élevée et ceci peut diminuer les cadences de celles-ci à la logue du fait justement de cette caractéristique et des autres caractéristiques anthropométriques.
Le principe même de l’ergonomie est d’adapter le travail à l’homme donc l’entreprise doit tenir compte de cet aspect et adapter donc le travail aux capacités des opératrices (âge, conditions physiques etc.) donc penser à des aménagements de poste, de ce fait, reprendre la conception des plans de travail.
Certains agresseurs physiques tels que le bruit peuvent agir sur la santé des opératrices. En effet, la zone de parage est une zone de fatigue auditive pour ces dernières du fait de la proximité de la zone d’emboîtage et peut à la longue causer de nombreux troubles comme l’anxiété, les
Il est important de réfléchir à la mise en place de mesures collectives avant d’intégrer les mesures individuelles. Il serait judicieux de mettre en place des paravents antibruit entre la zone d’emboîtage et les zones du parage. Nous en revenons toujours à la conception du milieu de travail qui est à
40
angoisses. réétudier dans les projets futurs de l’entreprise.
Les accès et la circulation des chariots est facile dans la zone du parage mais quelques fois encombrent les allées.
Il est recommandé d’enlever immédiatement les chariots après déchargements de ceux du poisson afin d’éviter les chutes de plain pied ou d’autres accidents de collision avec les pareuses.
Le port des EPI dans l’usine en général se fait en ce qui concerne les combinaisons, blouses et charlottes, chaussures de sécurité, etc. En ce qui concerne les bouchons d’oreilles, ce n’est pas systématique même pour tous les travailleurs surtout pour ceux exposés aux zones dangereuses de bruits
Les travailleurs doivent respecter les consignes de sécurité et mettre systématiquement tout leurs équipements de protection. Même, les responsables intervenant dans ces secteurs ne sont pas exclus car leur exemple, incitera les travailleurs à plus de prudence.
Une formation en hygiène et santé alimentaire est donnée fréquemment aux travailleurs, mais ces derniers ne connaissent pas les risques liés à leurs activités.
Il est recommandé de veiller à la formation et à la sensibilisation des risques professionnels liés aux différentes activités menées au sein de la société PFCI.
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CONCLUSION
L’analyse ergonomique du travail est une vue d’ensemble des différents
facteurs et déterminants pouvant causés de nombreux risques.
Nous avons pu mettre en évidence certains problèmes mais une étude plus
approfondie mérite d’être menée afin de respecter la globalité, la
pluridisciplinarité et l’aspect participatif de l’analyse ergonomique.
L’implication de tous les acteurs est nécessaire.
L’amélioration des conditions de travail des salariés, une meilleure
performance de ceux-ci et de l’entreprise passe par une étude ergonomique
qui permet de comprendre les situations de travail afin de mieux protéger le
travailleur en réduisant les risques d’accidents du travail et de maladies
professionnelles.
Dans le respect de l’article 41.1 du code du travail, l’employeur doit toujours
avoir cette idée qu’ « il faut adapter le travail à l’Homme ».
Au moment de finir ce rapport, nous voulons rappeler que l’introduction de
trois maladies dont celle des troubles musculo-squelettiques dans la liste des
maladies professionnelles est imminente et permettra aux victimes de faire
valoir leurs droits.
Les entreprises aujourd’hui se doivent de prendre le train de la prévention car
la sauvegarde de leur image passe aussi par des travailleurs en bonne santé et
en toute sécurité dans leurs milieux de travail pour une hausse des rendements
et des performances. Cet ensemble concoure au développement du tissu
économique et permet ainsi une meilleure prise en charge des victimes
d’accidents du travail et de maladies professionnelles par les caisses.
42
BIBLIOGRAPHIE
Cours d’ERGONOMIE du Pr. Yves YEBOUE-KOUAME B.
UFR des sciences médicales, université de Cocody Abidjan.
Cours de prévention des AT/MP de Mr. Alphonse AHOUA
NOGBOU, Ingénieur-conseil, secrétaire général de l’observatoire
sous-régional des AT/MP.
Cours de méthodologie des enquêtes des AT/MP de Mr. Alphonse
AHOUA NOGBOU, Ingénieur –conseil, secrétaire général de