Top Banner
AGRICULTEUR LE MAGAZINE ROMAND DES PROFESSIONNELS DE LA TERRE NOUVELLES éNERGIES DOSSIER : L’éNERGICULTURE, AVENIR DES AGRICULTEURS ? CULTURE : LA ROUILLE JAUNE FAIT DE LA RéSISTANCE... LE BLé EST-IL EN PéRIL ? SOLIDARITé : LUEUR D’ESPOIR DANS LE MARASME LAITIER N o 1 FéVRIER 2010 PUBLICATIONS SA JAA 1025 Saint-Sulpice VD
24

Agriculteur

Mar 28, 2016

Download

Documents

Le magazine d’information destiné aux professionnels de l’agriculture en Suisse romande. Dossiers, enquêtes, actualités et articles de fond et techniques figurent au sommaire de ce magazine.
Welcome message from author
This document is posted to help you gain knowledge. Please leave a comment to let me know what you think about it! Share it to your friends and learn new things together.
Transcript
Page 1: Agriculteur

agriculteur le magazineromand

des professionnelsde la terre

nouvellesénergies

Dossier : l’énergiculture, avenir des agriculteurs ?Culture : la rouille jaune fait de la résistance... le blé est-il en péril ?soliDarité : lueur d’espoir dans le marasme laitier

no 1 Février 2010 publications sa

jaa

102

5 s

aint

-sul

pice

vd

Page 2: Agriculteur

Oh oui, je m’abonne à l’hebdomadaire Vigousse et je choisis la formule suivante:

1 an (43 numéros dont 2 spéciaux) CHF 140.- TVA et frais de port compris

Etudiants, chômeurs, rentiers AVS/AI, 1 an CHF 100.- TVA et frais de port compris

Soutien moral dès CHF 200.-, (inscrire le montant): CHF

Vous pouvez également vous abonner directement en ligne sur www.vigousse.chou par téléphone: + 41 (O) 21 695 95 81

O rir en cadeau! Je souhaite o rir un abonnement à:

O�re réservée à la Suisse uniquement.

A retourner par fax au (0)21 695 95 50 ou par courrier à:Vigousse Sàrl - Service des abonnementsCase postale 135CH-1025 Saint-Sulpice

Vigousse adressera une carte en votre nom au béné�ciaire pour l’informer de l’abonnement cadeau.

Vigou

sse ab

o-oc

tobr

e 09/

2

Mes coordonnées Mme Mlle M.

Prénom

E-mail

Signature

Coordonnées du béné�ciaire Mme Mlle M.

Nom

Rue/N°

NPA/Localité

Tél. privé

Date

Nom

Rue/N°

NPA/Localité

Tél. privé

Prénom

E-mail

Page 3: Agriculteur

no 1 février 2010 agriculteur 3

sommaire

6-7 actualités l’usp ne veut pas d’avocats pour animaux

10-13 Dossier les nouvelles énergies l’énergiculture, avenir des agriculteurs ?

17 culture la rouille jaune

acWalbert rösti (upl)alphatecassociation langue bleue banque Wirbernard frei sabio suissecarrelchantal jouannochristian faselcodecheck.info

coopdenis gatheratdominique delayedisun poweremmentaler switzerlandernest badertscher (ader)e.t.a. balzli danielfabio mascherfasel travaux agricoles safiblHauenstein semences sa

Heinz Hänni (usp)Husqvarna schweiz agjoskin sa Ksm saKWslaiterie d’echallensmichel baeriswylmichel baudet sa ofvprovianderaus sa

rolf brun samuel stauffer et ciesandra Helfenstein (usp)swissgridswissolartier&technik (olma)usp

inDexDespersonnesetDesentreprises

soliDarité 19 lueur d’espoir dans le marasme laitier

14-16 interview rolf brun: «enfin des réponses claires sur la bioagriculture.»

9 lebilletD’humeur epidémie de fédéralisme !

21-22 portrait christian fasel

20 céréales un moulin pour l’autonomie

Page 4: Agriculteur
Page 5: Agriculteur

no 1 février 2010 agriculteur 5

éDito

Prix du lait:la casserole DéborDe

L’effondrement du prix du lait est une catas-trophe pour le monde paysan. Mais comme toute médaille, celle-ci a un revers, moins sombre que son endroit. Un revers qui sonne comme une in-vitation au changement. Pour avoir une chance de s’imposer face à la grande distribution, qui avance en faisant front commun, les producteurs n’ont qu’une solution: apprendre à travailler en-semble et à parler d’une même voix. Pas besoin d’être un grand stratège pour savoir que se mesu-

rer à l’ennemi en ordre dispersé est synonyme de combat perdu d’avance. Et c’est en ordre dispersé que la Fédération des producteurs suisses de lait s’est heurtée à l’Association Lait suisse. Mais en fondant IP-lait – l’inter-profession du lait – en juin dernier, la branche s’est donné les outils pour avancer de façon constructive. Reste à savoir si la réalité économique n’aura pas raison des bonnes volontés. Saura-t-on rééquilibrer la ba-lance? L’excédent laitier sur le marché a transformé le fameux «Travailler plus pour gagner plus» en «Travailler et produire plus pour gagner moins». Voilà qui ne donne pas envie de se lever le matin.

On peut déplorer la fin des contingents, la concurrence étrangère ou le fait que les distributeurs cassent les prix. On peut aussi empoigner la vache par les cornes et chercher de nouvelles façons de travailler, en-semble plutôt que les uns contre les autres. Imaginer de nouveaux débouchés. Inventer de nouvelles façons de gérer la production, pour qu’elle corresponde au plus près à la demande. Plutôt que de gérer la surproduction, l’idéal serait de l’éviter. Une façon d’en sortir, en somme, serait d’envisager cette crise comme une chance: celle de se remettre en question, quitte à réinventer le métier d’agriculteur. C’est une question de survie.

sylvieulmann

l’excédentlaitiersurlemarchéatransformélefameux«travaillerpluspourgagnerplus»en«travailleretproduirepluspourgagnermoins».

impressum

Editeur inédit publications sarue des Jordils 40cp 1351025 saint-sulpicet +41 21 695 95 95F +41 21 695 95 50www.inedit.ch

Rédactionsylvie ulmannt +41 21 695 95 95F +41 21 695 95 [email protected]

Abonnementssara cardosot +41 21 695 95 95F +41 21 695 95 [email protected]

Régie publicitaire Maud schmutzt +41 21 695 95 60F +41 21 695 95 [email protected]

Une réalisation

ISSN 1661-920x39 francs (HT) par anTirage contrôlé

Couverture© Jezper – Fotolia.com

Page 6: Agriculteur

6 agriculteur no 1 février 2010

actualités

vianDesuisseàl’offensivePour vanter la supériorité dela viande made in Switzerland sur ses concurrentes étrangères, Viande Suisse vient de lancer une nouvelle campagne de pub percutante. Elle ne laisseaux produits d’importationqu’un rôle degar niture. Sous leslogan «Voilà pourquoi les Suissesont un couteau depoche» figurentdeux gendarmeset de la viandeséchée du Valais!Il suffit de lesregarder poursaliver. Très efficace!

paysage,contre-projetDuconseilféDéralLe Conseil fédéral a décidé de rejeter l’initiative «De l’espace pour les hommes et la nature». Selon les sept Sages, le moratoirede vingt ans sur les zones à bâtir n’est pas acceptable. Cela dit,le Conseil fédéral entend réviser partiellement la loi sur l’amé na-gement du territoire afin de lutter contre le mitage du territoireet de renforcer la protection du paysage. Le contre-projet indirect approuvé fin janvier ne concerne que le développement de l’urbanisation. D’autres domaines devraient être révisés par la suite.

patrimoinemonDialvaloriséPlus de deux ans aprèsson classement aupatrimoine mondialde l’humanité parl’Unesco, Lavaux vaenfin installer une signalisation indiquant cette spécificité sur des panneaux ce printemps. D’abord aux entrées de Lavaux et, dans un deuxième temps, sur l’autoroute. L’arrivée d’un gestionnaire du site, engagé en septembre dernier, semble porter ses fruits.

Depuis une décennie, la mortalité des abeilles peut atteindre entre 40 et 80% dans certaines régions du monde alors que le taux normal ne devrait pas dé-passer 5%. L’Europe n’est pas épargnée par ce phénomène. A qui la faute? Les experts s’accordent à mettre en cause les virus, les pesticides, les maladies et l’agri-culture intensive. Chantal Jouanno, se-crétaire d’Etat à l’Ecologie, a récemment annoncé l’intention des autorités hexa-gonales de planter en 2010 des fleurs mellifères sur plus de 250 kilomètres le long des routes. Dans l’espoir d’of-frir aux abeilles de nouvelles ressources florales pour leur alimentation. La se-crétaire d’Etat a également rappelé que «35% de nos ressources alimentaires proviennent des insectes pollinisateurs comme les abeilles».

initiative

lafrancesoignesesabeilles

votations

l’uspneveutpasD’avocatspouranimaux

L’Union suisse des paysans (USP) recommande le rejet de l’initiative populaire contre les mauvais traitements envers les animaux et pour une meilleure protection juridique de ces derniers soumis au peuple suisse le 7 mars prochain. L’USP argumente son choix en rappelant que le droit suisse de la protection des animaux compte parmi les plus sévères du monde. Et c’est précisément dans le domaine de l’agriculture que le respect de la protection des animaux fait l’objet de contrôles rigoureux et réguliers. D’ailleurs, de lourdes menaces de sanctions planent sur les contrevenants. Pour l’USP, la mise en place d’avocats dédiés à la défense des animaux n’aurait aucun effet à part celui de créer des charges supplémentaires pour les contri-buables sans aucun bénéfice notable en contrepartie.

© d

arre

n r

owse

– f

otol

ia.c

om

© c

nl

ima

ge

s 3

60°

– fo

tolia

.com

Page 7: Agriculteur

no 1 février 2010 agriculteur 7

actualités

Coop, Bio Suisse et l’Institut de recherche de l’agriculture bio-logique (FiBL) ont décidé de joindre leurs efforts afin de sen-sibiliser le public à la préservation de la faune et de la flore. Pour rappel, l’ONU a proclamé 2010 Année internationale de la biodiversité. «La science l’a d’ores et déjà démontré, assu-rent les trois partenaires, la culture bio favorise la biodiversi-té et apporte ainsi une contribution importante à la préserva-tion des écosystèmes sensibles.» Tout au long de l’année, différentes actions seront menées pour rappeler l’importance de la biodiversité et pousser le consommateur à agir. La par-ticipation des partenaires au Congrès NATURE 5/10 en février à Bâle constituera la première de ces actions.

sensibilisation

unispourlabioDiversité

Comment connaître le taux de sel, de gras ou de sucre contenu par les aliments éla-borés ou déjà préparés? C’est difficile. Pour guider le consommateur dans ses choix, le site codecheck.info vient de mettre en ligne un système équivalent à des feux de signalisation pour indiquer si un produit est plus ou moins sain. La revue Agir spécifie qu’un code lumineux orange ou vert signale que le produit peut être consommé avec modération et en quantités raisonnables alors que le rouge invite à la précaution.

l’angleterreenpremièreligneCe système existe déjà en Angleterre depuis plus de trois ans et il a contribué à rendre les consommateurs plus attentifs, ces derniers choisissent toujours des produits dans la même gamme mais s’orientent plus facilement vers les marques les moins salées et les moins grasses. C’est le but qu’aimerait atteindre l’Office fédéral de la santé publique qui étudie en ce moment l’introduction d’un label indiquant l’aliment le plus sain dans un groupe de produits de la même famille. Une excellente initiative qui se justifie complètement si elle permet à terme d’éviter une surtaxe sur les produits les plus salés, sucrés ou gras. A n’en pas douter, certains étudient déjà avec l’eau à la bouche cette possibilité à Berne.

en2009,laproportionDechasselas

vinifiéeetcommercialisée

ennon-filtrés’élèveàprès

De9%DanslecantonDe

neuchâtel.

copieD’emmentalerenitalieL’organisation Emmentaler Switzerland a confirmé quedes cas de faux Emmentaleront été découverts en Italie. L’association ainsi que l’Office fédéral de l’agriculture partagent leur inquiétude à ce sujet, d’autant plus que ce n’est pasla première fois qu’une telle fraude est constatée. Jusqu’à présent, le nom des entreprises concernées n’a pas été com-muniqué. Par contre, il a été précisé que cette fraude n’a rien d’anodin puisqu’elle toucherait plusieurs centaines de tonnes. Par mesure de précaution, des opérations de contrôle ont été mises en place en Allemagne, Espagne, France et Benelux même si aucun cas de suspicion n’a été observé dans ces pays pour l’instant. L’opportunité

d’une action en justice est en cours d’examen pour les cas

de fraudes découverts en Italie.

prévention

feuxDesignalisationDansl’assiette

© a

na b

lazi

c –

foto

lia.c

om©

and

rzej

tok

arsk

i – f

otol

ia.c

om

Page 8: Agriculteur

L‘essence alkylée AspenNuméro 1 en Suisse

Meilleur pour l’homme, la machine et l’environnement

L’essence ASPEN est •pratiquement sans plomb, benzène, composés aroma-tiques et souffre.

Elle produit nettement moins •de vapeur d’essence et de gaz d’échappement dange-reux et désagréables.

Elle augmente la puissance •du moteur et prolonge sa durée de vie.

L’essence spéciale prête à •l’emploi peut être conservée sans problèmes plusieurs années.

Documentation et liste de nos agents:

Husqvarna Schweiz AGIndustriestrasse 10, 5506 MägenwilTél. 062 887 37 00, Fax 062 887 37 [email protected], www.husqvarna-schweiz.ch

Essence spéciale pour moteurs 2 et 4 temps.

Aspen_Agriculteure_90x131.indd 1 18.12.2008 15:30:07

Page 9: Agriculteur

Par contre, la taxe relative à cette demande n’a pas été oubliée. Un excès de fédéralisme qui a eu le don d’enrager la plupart des éleveurs. A tel point que l’Association Langue bleue a été créée dans les Grisons pour protéger les paysans ulcérés contre les autorités. Finalement, c’est peut-être l’OFV qui mériterait une petite piqûre de rappel afin d’éviter de répandre son épidémie de tracasseries administratives sur le sol helvétique où certains se battent au quotidien pour renta-biliser leur exploitation.

le billetD’humeurde la rédaction

unexcèsdefédéralismealedond’enragerlaplupartdeséleveurs.atelpointquel’associationlanguebleueaétécrééedanslesgrisonspourprotégerlespaysansulcéréscontrelesautorités.

épiDémieDeféDéralisme!

alors que l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie ont laissé le libre choix aux éleveurs de vacciner leurs bêtes contre la langue bleue, la Suisse fait cavalier seul pour main-tenir l’obligation de recourir à la piqûre. Une décision

qui a eu le don d’irriter au plus haut point, et avec raison, Bio Suisse. L’Association suisse des organisations d’agriculture biologique, outre cette décision unilatérale, déplore l’obliga-tion faite aux éleveurs d’annoncer leur choix de renoncer à la vaccination d’ici au 12 février à leur service cantonal compé-tent. Ceci, alors même que plusieurs cantons n’avaient tou-jours pas mis en ligne le formulaire destiné à remplir cette demande à fin janvier. Il faut dire que l’Office vétérinaire fédéral (OFV) a imposé une «cantonalisation» de cette demande alors qu’un document unique sur le plan fédéral aurait permis de gagner du temps et de simplifier le processus.

© l

echa

tmac

hine

– f

otol

ia.c

om

no 1 février 2010 agriculteur 9

Page 10: Agriculteur

10 agriculteur no 1 février 2010

Dossier

L’installation d’une éolienne nécessite un investissement de deux à trois millions de francs.Les agriculteurs ont tout intérêt à se regrouper.

© t

ilio

& p

aolo

– f

otol

ia.c

om

Page 11: Agriculteur

no 1 février 2010 agriculteur 11

l’énergiculture,avenir des agriculteurs?

a l’horizon 2030-40, 250 installa-tions de biogaz, 10 000 toits solaires et une bonne centaine d’éoliennes pourraient être en

fonction chez les agriculteurs suisses. Une nouvelle profession aura alors vu le jour: énergiculteur. Bien sûr, c’est de la musique d’avenir. Aujourd’hui, dans notre pays, on compte 80 installations de biogaz et une poignée d’éoliennes. Côté énergie solaire, quelque 1800 installations photovoltaïques – soit une surface d’environ 170 000 m2 – trans-

forment le rayonnement solaire en élec-tricité pour une puissance de 21 000 kilo-watts-crête1. Une chose est sûre: se lancer dans la production d’énergie commence à devenir intéressant. «Bien sûr, il faut tenir compte des coûts à l’investissement et du travail que l’installation va exiger», relève Heinz Hänni, responsable énergie et envi-ronnement à l’Union suisse des paysans. Et de préciser que «pour une installation de biogaz par exemple, il faut compter entre une et deux heures par jour pour

l’entretenir et y mettre les déchets». En relevant qu’un toit solaire demande beau-coup moins de travail au quotidien. Une fois posé, il ne requiert presque aucun entretien et travaille tout seul pendant au moins vingt ans. Si les subventions sont quasiment inexistantes au niveau canto-nal, on se bouscule chez Swissgrid, société nationale pour l’exploitation du réseau. La rétribution de l’électricité verte à prix coûtant dès 2009 a créé un appel d’air. Aujourd’hui, la liste d’attente compte quelque 4000 dossiers et ne cesse de s’al-

longer. Sachant que la rétribution de l’énergie est plutôt à la hausse et le prix des panneaux solaires en baisse2, se lancer peut être un bon calcul. A condition de trouver les

fonds à investir, car pour l’installation, il faut tout de même compter en moyenne 1250 fr. par mètre carré de panneaux photovoltaïques installés.

seregrouperpourmieuxgérerSi cette solution est gérable pour qui aurait envie de se lancer dans la produc-tion d’énergie verte en solo, c’est plus compliqué pour les autres sources d’éner-gie. Ainsi, pour poser une éolienne, il faut mettre deux à trois millions de francs

la cHute des prix invite les paysans à cHercHer des façons originales

de gagner leur vie. entre les ventes de produits de la ferme, les cueillettes

et les tables d’Hôtes, une nouvelle perspective se profile: l’énergiculture.

les nouvelles énergies

énergiegrise,quèsaco?

L’énergie grise désigne la quantité d’énergie nécessaire pour produire, transporter, stocker et vendre quelque chose. Elle se cache dans les détails, comme les camions nécessaires pour amener des déchets à une installation de biogaz ou le pétrole nécessaire à faire voler l’avion qui nous amène des fraises sud-afri-caines en décembre. Le spécia-liste du courant solaire Edisun Power a calculé qu’en deux ans, une installation solaire produit autant d’énergie qu’il en a fallu pour la fabriquer. C’est une donnée dont il faut tenir compte lorsque l’on se lance dans un projet qui se veut écologiquement correct.

uneinstallationsolaireproduitendeuxansautantd’énergiequ’ilafallupourlafabriquer.

Page 12: Agriculteur

12 agriculteur no 1 février 2010

La bonne nouvelle, c’est qu’avec un peu d’imagination, tous les déchets orga-niques peuvent avoir une deuxième vie plus ou moins lucrative! «On peut pro-duire du betalcool avec les betteraves, valoriser les déchets de bois ou végétaux en les transformant en pellets. On réflé-chit aussi à la façon d’utiliser la biomasse contenue dans l’humus», s’enthousiasme Ernest Badertscher, vice-président de l’Association pour le développement des énergies renouvelables (ADER). Seul risque de l’opération: penser trop grand. A l’ADER, on a fait des calculs: «Une usine de biogaz doit aller chercher de quoi s’alimenter dans un rayon de 30 km maximum. Cela permet de trans-porter le carburant nécessaire en tracteur. Au-delà, on est obligé de l’amener par camions ou chemin de fer, ce qui devient compliqué et coûteux en énergie grise», résume le vice-président de l’association.

l’utilisationDel’énergieproDuiteUne fois la source d’énergie choisie, reste à trouver comment l’utiliser. Cette

lesoleil,c’estcaDeau

L’énergie solaire peut être transformée en courant (photovoltaïque) ou en chaleur (thermique). En Suisse, l’ensoleillement moyen est d’environ1100 kilowattheures (kWh) par mètre carré et par ansur une surface horizontale en plaine. En altitude,on dépasse même les1400 kWh. Autrement dit, pas besoin d’aller jusqu’en Espagne pour faire fonction-ner une installation solaire de façon efficace. Aujourd’hui, d’après Swissolar, l’associa-tion suisse des profession-nels de l’énergie solaire,40 000 installations solaires ou quelque 350 000 m2

de capteurs solaires, sans compter le chauffage des piscines, produisent environ 0,3% de nos besoins en chaleur et 0,03% de nos besoins en électricité. Sachant qu’au total, la surface de toits dont nous disposons s’élève à400 millions de m2, le calcul est vite fait: en les recou-vrant tous de capteurs solaires, nous produirionsun tiers de nos besoinsde chaleur et autant denos besoins d’électricité.

letoitdevotregrangepourraitêtreéquipédepanneauxphotovoltaïques?Pour savoir si c’estle moment de vous lancer, prenez contact avec edisun Power, www.edisunpower.com

Dossier

sur la table. «Dans ce cas de figure, il est difficile de se lancer seul dans la produc-tion de courant éolien. Les énergicul-teurs doivent se réunir, et il est aussi plus rentable de créer un parc éolien que d’installer une éolienne isolée», relève Heinz Hänni. Remarque qui sou-lève un autre problème: «On n’en a pas l’habitude et ce n’est pas facile de trou-ver un chemin commun. Il va falloir apprendre de nouvelles façons de tra-vailler», souligne Sandra Helfenstein, porte-parole de l’Union suisse des pay-sans.Idem pour le biogaz, où il est bon de noter que se lancer à plusieurs permet également de répartir le travail. Miser sur le biogaz suppose également un changement de point de vue sur les déchets organiques. Au lieu de chercher à les éliminer à tout prix, on pose le principe qu’un «bon» déchet est un déchet recyclé au maximum, ce qui per-mettra de produire de d’énergie renou-velable d’une part et de récupérer un excellent engrais d’autre part.

Avec 1100 kWh d’ensoleillement moyen par m2

en plaine et 1400 kWh en montagne, la Suisse disposede bonnes conditions pour de l’énergie solaire efficace.

© m

iche

l ang

elo

– fo

tolia

.com

Page 13: Agriculteur

no 1 février 2010 agriculteur 13

eu besoin de faire tourner le groupe électrogène que deux heures par jour», se félicite-t-il. C’est la rétribution de l’énergie à prix coûtant qui l’a fait réflé-chir à injecter l’énergie produite dans le réseau. Admis dans le réseau Swissgrid en 2009, il a reçu un bon coup de pouce financier du fournisseur Romande Ener-

gie, mais a tout de même dû mettre sérieusement la main au porte-monnaie. «Heureusement, la rétribution de l’énergie a dou-blé. Maintenant je reçois au

minimum 31 centimes par kilowatt-heure, alors qu’avant je n’en aurais reçu que 15.»

l’énergieverteséDuitlespolitiquesCes dernières années, les énergies vertes ont le vent en poupe côté politique. L’entrée en vigueur de la rétribution à prix coûtant n’était qu’un premier pas. D’autres devraient suivre, la loi devrait changer d’ici à 2012 et aller dans le sens d’une généralisation de ces «subsides», pour le moment accordés à un nombre

restreint d’installations. Et en novembre dernier, le National a donné un coup de pouce aux énergies vertes en augmen-tant la rétribution à prix coûtant du cou-rant injecté produit à partir d’énergies renouvelables. Dès 2013, le supplément maximal possible – actuellement fixé à 0,6 centime par kWh – passera à 0,9 cen-time. C’est moins que ce que récla-maient la gauche et les Verts, qui deman-daient que le supplément maximal soit fixé à 1,2 centime, mais c’est un signe que les choses bougent dans le bon sens.

sylvieulmann

question a deux réponses: soit on garde l’énergie produite pour son propre usage, soit on la réinjecte dans le réseau. A Bavois, Dominique Delay, maraîcher, agriculteur et arboriculteur bio, est passé de l’une à l’autre avec son installation de turbinage de l’eau. «Au moulin de Bavois, il y a toujours eu une turbine. Le

droit d’eau remonte au XVIIe siècle. On a toujours employé le moulin pour pro-duire de l’énergie, mais au début, elle servait à moudre des céréales. Ces activi-tés sont tombées en désuétude au cours du XXe siècle. Une turbine a ensuite été installée pour produire de l’électricité; elle existait déjà lorsque j’ai repris le moulin.» Pendant plusieurs années, Dominique Delay et sa famille vivent en quasi-autarcie énergétique grâce au moulin. «Même en 2003, lorsque la rivière était presque à sec, nous n’avons

les nouvelles énergies

lesénergiesvertesontleventenpoupe.l’entréeenvigueurdelarétributionàprixcoûtantn’estqu’unpremierpas.

1. Source: Swissolar. Un kilowatt-crête (kWc, ou kWp en anglais): unité utilisée pour le solaire pho-tovoltaïque.

Un Wc (Watt-crête) représente la puissance fournie sous un ensoleillement standard de 1000 W/m2 à 25° C. (Source: www.actu-environnement.com)

2. Le prix des cellules solaires est descendu de plus de 5% par an ces dernières années et de 9% en 2009; pour les modules solaires, la baisse a atteint les moins 30% cette même année.

© b

erca

– f

otol

ia.c

om

Page 14: Agriculteur

14 agriculteur no 1 février 2010

interview

enfin des réponses claires sur la bioagriculture

2010 marque la 10e édition de la foire Tier und Technik de Saint-Gall, quelles sont les grandes nouveautés cette année? Notre exposition spéciale dédiée à la «bioagriculture» constitue la grande nou-veauté de cette édition. Elle permettra pour la première fois aux organisations actives dans ce domaine d’offrir une véri-table plateforme d’information aux agri-culteurs intéressés sur des thèmes comme la transition de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture biologique, la situation du marché bio, l’acheteur dans ce segment et des conseils pratiques pour se lancer. Il y aura même un jeu avec de nombreux prix à gagner intitulé «Qui veut devenir biopaysan?». A signaler également notre espace consacré à la production d’énergie par les exploitations agricoles.

En Suisse, la production d’énergie d’origine paysanne représente-t-elle vraiment un intérêt pour les agricul-teurs? Oui, bien sûr même si la production de plantes énergétique ne sera jamais com-pétitive en Suisse, les exploitations peu-vent générer des revenus complémen-taires avec les émanations de la biomasse issues des déchets et du purin, en instal-lant des petites centrales électriques d’eau, des éoliennes, de l’énergie solaire et en particulier, l’énergie à base de bois.

En dix ans, votre foire a certainement évolué. Quels ont été les principaux changements?Le Tier&Technik a passé de 200 à 330 ex posants et de 20 000 à 30 000 visi-teurs, soit une augmentation de plus de 50%. Notre public reste en très grande majorité suisse alémanique mais nous comptons toujours environ 10% de visi-teurs romands et étrangers. Aujourd’hui, toutes les principales marques actives dans l’agriculture sont présentes et notre salon fait figure de rendez-vous incontournable pour les professionnels du secteur.

La problématique du prix du lait a beaucoup agité le secteur agricole ces derniers mois, comment allez-vous traiter cette question au salon?Les producteurs de lait représentent le plus grand groupe de visiteurs pour

du 25 au 28 février

se tiendra le 10e TIERUND TECHNIk à saint-gall.

l’occasion de demander

à rolf brun, cHef du

département des foires

à l’olma, son avis sur

l’évolution de ce salon

et du secteur

de l’agriculture.

bioexpress

nom:

Rolf Brun

entreprise:

Olma à Saint-Gall

fonction:

Chef du départementdes Foires

parcours:

Après un débutde carrière dansle tourisme, il étudiel’économie nationale à l’Université de Zurich et rejoint finalement l’OLMA il y a seize ans.

Page 15: Agriculteur

enfin des réponses claires sur la bioagriculture

no 1 février 2010 agriculteur 15

rolf brun – salon tier und tecHniK

nous. En collaboration avec ProfiLait, un forum est proposé gratuitement aux visiteurs et ce, depuis plusieurs années. Cette fois, le directeur de la Fédération des producteurs suisses de lait, Albert Rösti, fera un exposé sur les développe-ments actuels dans le marché de lait.

Parallèlement au salon, l’agriculture a aussi changé sur une décennie. Quelles sont les principales modifica-tions observées durant cette période?Il n’y a pas eu de révolution mais des développements continus. Ce qui a cer-tainement été le plus marquant pour beaucoup de paysans suisses, c’est natu-rellement la résiliation du contingente-ment de lait. Face à la croissance du marché unitaire de l’Union européenne, la Suisse devient de plus en plus soli-taire. Dans le même temps, les attentes

des consommateurs en matière de qualité, de modes de fabrication (écolo-gique) et de protection des animaux n’ont cessé d’augmenter, ce qui a poussé les paysans à se surpasser pour atteindre aujourd’hui une excellente qualité ali-mentaire.

D’après vous, ces changements ont-ils compliqué le quotidien des agricul-teurs?La qualité de vie des entreprises fami-liales dans ce domaine reste haute, ce qui est une chance car c’est le seul moyen d’assurer un intérêt pour ce métier auprès des jeunes générations. Je ne pense donc pas que la vie quoti-dienne des agriculteurs ait foncièrement changé en dix ans. Par contre, de nos jours, ils doivent surveiller de près leur situation personnelle, faire des choix

rolf brun:«pourlapremièrefois,lesagriculteursaurontdesréponsesclairesàtoutesleursinterrogationssurlabioagriculture.»

Cette année, l’exposition spécialesur la bioagriculture et l’espace consacré

à la production d’énergie surles exploitations vont attirer les visiteurs.

© r

. Küh

ne/t

ier&

tech

nik

Page 16: Agriculteur

16 agriculteur no 1 février 2010

interview

stratégiques sur leurs moyens de pro-duction, penser à se positionner sur le marché, tout ça est assez nouveau.

Ces changements sont aussi dus à la mondialisation. Pensez-vous que nous avons atteint les limites dans ce domaine?Difficile de répondre. Je pense qu’il est très important que les paysans suisses puissent réagir d’une manière flexible aux conditions d’un marché en constantes mutations. Mais si la mon-dialisation continue à ce rythme, l’agri-culture suisse aura toujours besoin d’un certain niveau de protection, même si elle se trouve dans un processus de libé-ralisation. Pour moi, l’avenir de ce sec-teur en Suisse passe forcément par une défense de la production de haute qua-lité même si chaque paysan doit trouver le mode de production qui corresponde le mieux à son domaine.

Dans dix ans, à quoi ressembleront le travail d’un agriculteur et ses princi-pales sources de revenus? Seront-ils aussi nombreux qu’aujourd’hui?Je ne crois pas en des modifications fon-damentales. Chaque année, 1 à 2% des entreprises agricoles disparaissent à cause des changements structurels natu-rels. Pour moi, il ne fait aucun doute que

les paiements directs et les revenus du marché représenteront sûrement encore les principales sources de revenus pour les entreprises paysannes même si cer-taines d’entre elles parviendront à géné-rer de l’argent avec des idées innovantes.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut se lancer aujourd’hui?Il doit profiter à fond de son temps de formation pour bien connaître les méthodes de production actuelles et le fonctionnement des entreprises pour disposer de tous les outils nécessaires afin de prendre les décisions les plus justes lorsqu’il devra gérer une exploita-tion. Et surtout, faire en sorte de rester informé des tendances du marché pour anticiper au mieux les changements.

A quels changements pensez-vous en particulier?Ce ne sont pas des changements radi-caux. Tout dépendra des développe-ments politiques, et en particulier des progrès dans les pourparlers avec l’UE et l’OMC. La Suisse, en tant que petite éco-nomie nationale orientée vers l’exporta-tion, ne pourra pas se fermer à une autre libéralisation des marchés mondiaux car elle doit aussi penser aux débouchés

publicité

Bernard Frei SA • 2114 FleurierTél. 032 867 20 20 - Fax 032 867 20 30 - [email protected]

• Prix imbattables

• Importation directe

• 2300 références !

plus que jamais présents en Suisse !

ww

w.b

erna

rdfr

ei.c

h

pour ses produits. Je reste néanmoins confiant envers nos autorités politiques pour que ce processus de changement reste conciliant envers l’agriculture.

Une adhésion à l’Union européenne serait-elle bénéfique à l’agriculture? Pour moi, cette question ne se pose même pas. La Suisse ne rejoindra pas l’Union européenne dans les prochains dix ans.

Cela pourrait-il avoir des consé-quences sur le développement de ce secteur à l’avenir?Non, les débouchés économiques sont très positifs pour l’agriculture en géné-ral. La croissance de la population et la réduction des ressources ont un effet positif sur la demande des marchandises produites par l’agriculture. Le peuple suisse soutient l’agriculture et comprend très bien les besoins particuliers des pay-sans suisses.

proposrecueillisparmauDschmutz

chaqueannée,1à2%desentreprisesagricolesdisparaissentàcausedeschangementsstructurelsnaturels.

Toutes les plus grandes marques sont présentes au salon qui fête sa 10e année.

rolf brun – salon tier und tecHniK

Page 17: Agriculteur

no 1 février 2010 agriculteur 17

culture

c e n’est pourtant pas la première fois que le fléau des agriculteurs «menace» les cultures céréa-lières en Suisse. L’apparition du

parasite mutant coïncide avec la domes-tication du blé, autant dire qu’il existe depuis longtemps… Sournois, il peut rester «latent» durant plusieurs années, néanmoins, une fois que le champignon contamine les épis, des pustules (carac-térisées par des stries jaune vif sur les feuilles) se développent et empêchent le bon fonctionnement de la photosyn-thèse de la plante.

40à50%DepertesDerenDementLes conséquences de cette invasion sont variables, mais dans les cas d’atteinte massive, les pertes de rendement peuvent être de l’ordre de 40 à 50%. De nom-breuses batailles ont déjà été menées contre l’envahisseur et si l’épidémie des années soixante a causé des pertes consi-dérables dans le secteur agricole, il n’en va pas de même pour la dernière en date, qui remonte à 2002. «Fort heureuse-ment, la contamination a été moins viru-lente que prévu, explique Fabio Mascher, phytopathologiste à la station de re cherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, la contagion concernait principalement des variétés de moindre importance.» Mais quid des nouvelles souches découvertes il y a peu? Le pire est-il à venir? Le cher-cheur se montre rassurant: «D’après nos tests, les variétés leaders utilisées sur le

territoire suisse ont un niveau de tolé-rance très élevé. C’est un constat plutôt positif… Par ailleurs, nous sommes régu-lièrement en contact avec des centres de recherche internationaux afin de prévenir et d’anticiper les risques…» Bien qu’il tienne des propos apaisants, M. Mascher est conscient qu’on n’est jamais à l’abri d’une «mauvaise surprise».

uneépiDémietousles10ansLa vigilance reste de mise car le «péril jaune» a la particularité de se réinventer constamment, heureusement «Chan-gins» veille au grain et de nouvelles souches sont utilisées pour «combattre» les attaques «rouillesques». A ce jour, la

Suisse répertoriait une épidémie de rouille jaune tous les dix ans, cela dit, la faculté d’évolution des sources patho-gènes, ainsi que la virulence du parasite,

sont autant de facteurs qui peuvent à l’avenir influer sur la récurrence du phé-nomène. De plus, les changements clima-tiques pourraient faire apparaître des types de rouilles, présents sous d’autres latitudes, tels que la rouille noire. Mani-festement, ce champignon n’a pas dit son dernier mot.

rachelbarbezat

puccinia striiformis

la rouillejaune fait de la résistance...le blé est-il en péril?deux nouvelles races particulièrement virulentes de la maladie

fongique (puccinia striiformis), plus communément appelée rouille jaune,

ont été découvertes sur le territoire suisse. leur apparition fait planer

le danger sur la culture du blé et nécessite une surveillance accrue

de la part des cHercHeurs.

publicité

le«périljaune»alaparticularitédeseréinventerconstamment,heureusement«changins»veilleaugrain.

© a

lle –

fot

olia

.com

Page 18: Agriculteur

Husqvarna is a registered trademark. Copyright © 2008 HUSQVARNA. All rights reserved.

www.husqvarna.ch

Nouveaumodèle !

Tronçonneuse pour l’entretien des arbres.Puissante tronçonneuse pour l’entretien des arbres. La construction mince ainsi que le faible poids facilitent le maniement – en particu-lier s’il y a de nombreuses branches. 0.96 kW – 1.3 CV – longueur du guide-chaîne 25 cm.

Husqvarna T425 Fr. 690.–

Documentation et liste de nos agents:

Husqvarna Schweiz AGIndustriestrasse 10, 5506 Mägenwil

Tél. 062 887 37 00, Fax 062 887 37 11, [email protected]

T425_Agriculteur_90x131.indd 1 19.12.2008 09:08:52

E.T.A. Balzli Danielwww.balzli.ch tél. 079 634 77 28

NOS SERVICES: ÉQUIPEMENTS:

– BATTAGE CÉRÉALES................... TABLE À COLZA, BEC 6 RANGS POUR MAÏS

– BOTTELAGE................................. RONDES ET CARRÉES FORMAT 80/90 CMAVEC COUTEAUX OU HACHEUR DE PAILLEFORMAT 120/70 CM AVEC COUTEAUX

– ENRUBANNAGE......................... COMBI OU SEUL– ENSILAGE..................................... HERBE ET MAÏS EN BOTTES– FAUCHAGE................................... AVEC CONDITIONNEUR– LABOUR ....................................... CHARRUE QUATRE SOCS– SEMIS ............................................ CONVENTIONNEL ET

SEMIS AVEC TRAVAIL MINIMAL DU SOL– NOUVEAUX:................................. SEMIS DIRECT SANS TRAVAIL DU SOL– SEMIS DIRECT MAÏS.................... SEMIS EN BANDES FRAISÉES

POUR LE MAÏSSEMIS MONOGERME POUR COLZA

– COMMERCE DE FOURRAGES.... BALLES DE MAÏS, PAILLE ET FOIN– VENTE........................................... FICELLE, FILM D’ENRUBANNAGE

À VENDRE– Balles de maïs plantes entières env. 900 kg /35% MS Fr. 145.– livré

Bonne qualité– Balles de maïs top-énergie 3+3 env. 950 kg/45% MS Fr. 180.– livré

(Mélange plantes entières et épis moulus)– Balles de maïs épis moulus env. 1000 kg/64% MS Fr. 350.– livré

Nouveau: Liage plastique et filet combiné! – Paille hachée balles env. 300 kg, Fr. 25.– livréRenseignements: www.balzli.ch ou tél. 079 634 77 28

04-Balzli-01-10:Mise en page 1 29.1.2010 10:41 Page 1

Page 19: Agriculteur

laguerreDulaiten6Dates

1999

La loi sur l’agriculture change et le prix du lait n’est plus garanti.

juin 2008

Grève du lait. Distributeurs, industriels et producteurs finissent par s’entendre sur une hausse de 6 centimespar litre, garantie pour les6 mois suivants.

janvier 2009

Le litre de lait est payé79 centimes au producteur.

1er mai 2009

Abandon des contingents laitiers. Pour les produc-teurs, cela signifie qu’ils ne sont plus assurés de trouver preneur pour leur lait.

29 juin 2009

Fondation de l’Interprofes-sion du lait (IP lait). Sa mission: stopper l’ébullition dans le secteur.

mi-septembre 2009

Le prix du lait tombe à55 centimes le litre.

lueur d’espoirdans le marasmelaitier

c e n’est peut-être qu’une goutte dans la boille. Mais le geste de Michel Baeriswyl, patron de la laiterie d’Echallens (VD), vaut

son pesant de double-crème en plein marasme laitier. Il a décidé de payer 90 centimes le litre de lait à ses fournis-seurs. A leur grand étonnement et pour leur plus grand bonheur. Et pourquoi pas un franc? «Pour 90 centimes, je vais le chercher chez le producteur; s’il me l’ap-porte, je le lui paie un franc. Mais je n’en

vends que de très petites quantités, 45 litres par semaine», tempère Michel Baeriswyl. C’est que la clientèle ne se précipite plus pour acheter du lait vendu à la boille, comme au siècle dernier. Et ce

n’est pas uniquement une histoire de conte-nant. Les acheteurs ne sont plus habitués ni à ce que le lait change de saveur au fil des

saisons, ni à recevoir un aliment complet, peau comprise! «C’est une matière vivante et on a tendance à l’oublier», relève l’épi-cier challensois.

équilibrismelaitierLes raisons de son geste? Michel Bae-riswyl n’a pas toujours été commerçant. Il a longtemps travaillé dans le social, avant de reprendre la Laiterie d’Echal-lens en décembre 2008. La solidarité est une valeur qui lui tient très à cœur: «Au

même titre que les producteurs de lait, je suis un petit commer-çant. Où va-t-on si l’on ne se serre pas les coudes dans une même région?» Le jour où il a

pris conscience qu’il payait moins de 60 centimes le litre de lait au paysan qui le lui amenait, il a dit stop. «A ce prix-là, le producteur ne gagne rien. Ce n’est pas normal!»Pourtant, lui-même n’a pas la vie facile dans son épicerie. Il a dû cesser sa pro-duction artisanale de yogourts, qui ne lui rapportait pas suffisamment. Et sur nombre de produits, les marges sont si minces que faire tourner la boutique ressemble parfois à un exercice d’équili-brisme. Il n’empêche, il lui en faudrait beaucoup plus avant de songer à baisser le prix payé à ses fournisseurs.

sylvieulmann

quand l’épicier d’un village

vaudois décide de payer

le lait à son juste prix,

on se prend à rêver que

les grossistes fassent de

même, adoptant un nouveau

mot d’ordre: «solidarité».

laclientèleneseprécipitepluspouracheterdulaitvenduàlaboille,commeausiècledernier.

no 1 février 2010 agriculteur 19

soliDaritéproduits laitiers

© H

allg

erd

– fo

tolia

.com

© m

ax –

fot

olia

.com

Page 20: Agriculteur

20 agriculteur no 1 février 2010

céréales

entre les dents sans se briser. C’est ce qui permet de récupérer deux produits dis-tincts après une seule mouture. A l’inté-rieur du grain, l’amande, restée sèche, se laisse moudre aussi finement que désiré.» Dernier plus, comme la turbine tourne à 10 000 tours/minute, elle déplace suffi-samment d’air pour sécher le son. Adieu moisissures et bestioles!

unequalitéirréprochableCôté qualité, la farine n’a rien à envier à ses cousines issues de la meunerie tradi-tionnelle. «On l’a testée avec la Maison du Blé et du Pain à Echallens. Les per-sonnes qui ont pu goûter le pain confec-tionné à base de cette farine nous ont affirmé qu’il avait un meilleur goût de céréales», précise Ernest Badertscher.

Seule ombre au tableau, la comercialisa-tion des farines et du son. Les boulangers étant en règle générale liés à un meunier, ce serait aux cultivateurs intéressés de se débrouiller pour trouver des débouchés. Fabrication de petits déjeuners, de pâtes alimentaires ou de bière, aromatisation de yogourts, tout est imaginable. Reste aux agriculteurs à s’approprier cette inven-tion. L’ADER cherche un volontaire prêt à fournir des locaux aux normes pour ins-taller une première ligne de mouture. Avis aux amateurs…

sylvieulmann

intéressé-e?

Prenez contact avec Ernest Badertscher,vice-président de l’ADER, au 024 441 35 50

un procédé original permet, en un seul passage en macHine,

d’obtenir de la farine. une solution pour les céréaliers souHaitant

se passer d’intermédiaire afin de transformer leur grain.

un moulin Pour l’autonomie

farine

al’intérieurdugrain,l’amande,restéesèche,selaissemoudreaussifinementquedésiré.

moudre directement son grain et le revendre soi-même sans pas-ser par un intermédiaire, impos-sible? Que non, un moulin

existe, qui fait de ce rêve une réalité. C’est à l’Association pour le développement des énergies renouvelables (ADER) que l’on doit sa découverte. Ou plutôt son exhu-mation, car ce procédé de mouture de la farine a été breveté en 1894, mais jamais utilisé dans la vraie vie! C’est ce que des membres de l’ADER ont découvert, en cherchant à déposer le brevet de leur moulin à farine. Mais il en faudrait plus pour éteindre l’enthousiasme d’Ernest

Badertscher, vice-président de l’associa-tion. «Pas besoin d’être meunier pour moudre de la farine», souligne-t-il. Et d’expliquer que dans cette machine, le grain n’est pas écrasé comme dans un moulin traditionnel, mais projeté à très haute vitesse contre des dents disposées en plusieurs rangées fixes et d’autres tournant très rapidement. Un seul pas-sage suffit à obtenir de la farine – dont la mouture peut être réglée de la plus fine à la plus grossière – et du son. Le secret de l’engin? «Le grain est humidifié avant de passer dans la machine. Ainsi, le son se comporte comme du caoutchouc et passe

© b

arbr

o b

ergf

eldt

– f

otol

ia.c

om

Page 21: Agriculteur

fasel travaux agricoles sa

no 1 février 2010 agriculteur 21

portrait

«Je suis un terrienpuretDur»

a ussi loin que remontent ses souvenirs, Christian Fasel a tou-jours rêvé de devenir agricul-teur. Un héritage familial qui a

sauté une génération pour lui être trans-mis directement de ses grands-parents maternels et paternels. «Des deux côtés de la famille, on travaillait la terre, raconte-t-il. Mes parents, eux, n’ont pas suivi cette voie. Mais je dois avoir cette passion dans les gènes car j’ai toujours voulu faire ce métier. A mes débuts, j’ai essayé de faire de la représentation, mais au bout d’un mois, j’ai compris que ce n’était pas pour moi. Je suis un terrien pur et dur qui ne se sent à l’aise qu’à la campagne. C’est là mon élément.»

Dans son exploitation de Penthéréaz (VD), cet homme de 46 ans est comme un poisson dans l’eau. Il a repris le domaine voilà quinze ans, avec son frère Roland, mécanicien sur machines, après une formation agricole suivie d’une maî-trise fédérale. «J’ai d’abord été employé à la sucrerie de Payerne, puis sur un gros domaine de Chavornay où j’étais respon-sable des cultures en collaboration avec le gérant, se souvient Christian Fasel. Mais j’ai toujours eu l’ambition de gérer ou

reprendre une exploitation car j’ai l’esprit indépendant et j’aime faire mes propres choix.» Un accident va lui donner le coup de pouce qu’il attend pour voler de ses propres ailes. Durant l’hiver 1995, alors qu’il se repose chez lui après une opéra-tion, il tombe sur une petite annonce: une exploitation agricole de Penthéréaz cherche un repreneur. «C’était le 26 décembre, je m’en souviens encore car ça m’a marqué. Juste avant midi, j’ai téléphoné au numéro indiqué. Avec le propriétaire, nous avons parlé cultures, affinités. Pas une seule fois nous n’avons évoqué la question des finances. L’après-midi même, j’ai visité son domaine, puis j’ai contacté mon frère pour lui proposer de relever ce défi avec moi.»

participerpours’intéresserLes deux frères travailleront treize ans ensemble sur leur exploitation, produi-sant notamment des endives, des salades, des tomates mais aussi du blé et du colza.

à la tête d’une exploitation

agricole à pentHéréaz (vd)

depuis quinze ans, cHristian

fasel est un passionné.

cet amour de la terre,

qui lui a été transmis

par ses grands-parents,

il tente aujourd’Hui de

le transmettre à ses fils.

faseltravauxagricolessaenchiffres

• 11 personnes employées à l’année (patrons et administration compris)• 52 hectares d’exploitation• 36-38 hectares de culture agricole• 8-9 hectares de culture maraîchère• 8000 m2 de serres• 500-540 tonnes d’endives par an• 30-35 tonnes d’aubergines par an• 100-120 tonnes de tomates par an• 200 tonnes de blé par an• 28 tonnes de contingent de colza par an• 450-500 tonnes de betteraves par an

Christian Fasel appelle à une meilleure répartition des marges dans le domaine alimentaire.

© e

va g

rau

Page 22: Agriculteur

22 agriculteur no 1 février 2010

faites, vous ne considérez pas cela comme une contrainte. Même si je sais que c’est dur, il n’y a pas un matin où je me lève sans avoir du plaisir à aller travailler.» Dans le secteur, l’agriculteur ne fait pas exception: «Tous ceux qui ont choisi le monde agricole sont des passionnés. Et les politiques en profitent.» Pour lui, la poli-tique agricole suisse «va à l’encontre du bons sens». «On prône une agriculture

proche des marchés, mais on est obligé de donner des subventions aux paysans car ils ne peuvent pas vivre de leur production. On ne peut pas produire à un prix mon-

dial en ayant une économie nationale. Il y a forcément un décalage.» La solution? Une meilleure répartition des marges, pour commencer. «On ne cesse d’aug-menter les surfaces de vente, mais il n’y a pas plus de consommateurs pour autant.

«quandvousaimezcequevousfaites,vousneconsidérezpascelacommeunecontrainte.mêmesic’estdur.»

Or, ces intermédiaires coûtent cher! Au lieu de développer de grandes structures pour gagner toujours plus, on devrait plu-tôt revaloriser chaque région. Pourquoi des céréales cueillies à un endroit doi-vent-elles voyager sur des kilomètres pour être moulues?»

s’aDapteretinnoverL’avenir du monde agricole suisse, Chris-tian Fasel le voit chargé de défis et de gros changements. Ne serait-ce qu’en raison de l’influence des changements clima-tiques. Et de la demande de nourriture en constante augmentation. «Sur le moyen terme, notre horizon est assez bouché, mais sur le long terme, je suis plus opti-miste.» Pour survivre, il faudra faire preuve d’adaptabilité et d’innovation. «Nos outils de production ne doivent pas être figés, explique-t-il. Il faudra prévoir des investissements à court terme, qui soient rapidement rentables, afin de pou-voir, le cas échéant, changer facilement d’orientation.» Pour lui, pas question, donc, d’agrandir son entreprise. La prio-rité est à l’optimisation de chaque secteur: améliorer la gestion des frigos de stockage des endives, par exemple, ou le suivi des parcelles. Il faut faire au mieux car der-rière lui, la nouvelle génération est dans les starting-blocks. Son fils aîné, adoles-cent, se destine à prendre la suite, mais il n’est pas le seul. Le cadet, lui aussi, se dit mordu par l’agriculture. A tout juste 9 ans. Son père s’en réjouit: «J’ai bon espoir que la relève soit assurée.»

evagrau

fasel travaux agricoles saportrait

L’un s’occupera des machines, l’autre des cultures. L’expérience, dit Christian, se révélera «très positive et enrichissante». Mais en 2008, Roland décide de quitter l’entreprise familiale. «Mon frère a deux filles et aucune d’elles n’est intéressée à prendre sa suite, explique Christian. Pour lui, c’était un peu le dernier moment pour changer d’orientation.» Resté seul à la tête du domaine, Christian poursuit l’aventure en attendant que son fils, bien-tôt 17 ans, lui succède. Lui aussi a attrapé le virus. «Depuis qu’il est tout petit, cela a été toujours été une évidence pour lui qu’il deviendrait agriculteur.» Père de trois fils, Christian Fasel a un principe: pour intéresser, il faut faire participer. Ainsi, il exige de ses enfants qu’ils lui don-nent un coup de main sur l’exploitation pendant leurs vacances, «pour qu’ils voient quel est notre travail et qu’on puisse leur communiquer notre passion».

unepolitiqueagricoleincohérenteEt de la passion, il en faut, car le métier est rude. Les journées de Christian Fasel commencent à 6 heures du matin pour se terminer à 19h. Entre mi-juillet et fin

novembre, il travaille sept jours sur sept une semaine sur deux. Quant aux vacances, il prend une semaine de congé à Noël, une en février et quelques jours en août. Mais loin de lui l’envie de s’en plaindre: «Quand vous aimez ce que vous

publicité

Pour l’heure, pas question de penser à l’agrandissement de l’entreprise, la prioritéest à l’optimisation de chaque secteur.

© e

va g

rau

Page 23: Agriculteur
Page 24: Agriculteur

C’est le tauxqui fait la

musique

www.banquewir.ch

Contactez-nous: 021 613 06 70

Crédits de construction et hypothèques dès