A C i P > y A L RELIGION · SOCIOLOGIE · PHILOSOPHIE REVUE PARAISSANT 4 FOIS PAR AN 1 e 7 é e LA CONJURATION SACRÉE \V36 PAR GEORGES BATAILLE PIERRE KLOSSOWSKI ET ANDRÉ MASSON
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A C i P > y A L
R E L I G I O N · S O C I O L O G I E · P H I L O S O P H I E R E V U E P A R A I S S A N T 4 F OIS P A R A N
1 e
7
é e
L A C O N J U R A T I O N S A CR É E \V36
P A R G E O R G E S B A T A I L L E P IE RR E K L O S S O W S K I E T A N D R É M A S S O N
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L A C O N J U R A T I O N S A C R E E
Vrie nailon déjà vieille cl corrompue, qui, courageu-
semeni secouera le joug de son gouvernem ent mona r-
chique pour en adopter u n républicain, ne. se main-
tiendra que par beaucoup de crimes; car elle est déjà
dans le crime, et si elle voulait passer du crime à la
vertu, c est-à-dire d un état violent dans un état doux,
elle tomberait dans une inertie don t sa ruine certaine
serait bien tôt le. résultat.
S A D E .
Ce <]ui avail visage de puli-lique et s imaginait être
politique, se démasqu era un jour comm e mouve ment
religieux.
K I E R K E G A A R D .
Aujourd hui solitaires, vous qui vivez séparés, vous
serez un jour un peuple. Ceux qui se sont désignés
eux-mêmes formeront un jour un peuple désigné —
et c est de ce peuple que n aîtra l existence qui dépasse
l homme.
N I E T Z S C H E .
Ce que nous avons entrep ris ne do it être con fond u avec rien d au tre , ne
peu t pas être lim ité à l expression d une pensée et en core m oins à ce q ui
est justement considéré comme art.
Il est nécessaire de p rod uire e t de m ang er : beau cou p de choses sont néces-
saires qu i ne sont encore rien et i l en est ég alem en t ainsi de l ag itat ion
pol i t ique.
Q ui songe ava nt d avoir lu tté jusq u au b ou t à laisser la place à des hom mes
qu il est impossible de regarder sans éprouver le besoin de les d étru ire?
Ma is si r ien ne pouvait être trouvé au delà de l ac tivité po li t ique , l avid ité
humaine ne rencontrerait que le vide.
N O U S S O M M E S F A R O U C H E M E N T R E L I G I E U X e t , d an s la m e su re o ù
notre existence est la cond am nation de tou t ce q ui est reconnu aujour-
d hu i, une exigence intérieu re veu t que nous soyons égalem ent im pér ieux .
Ce que nous entreprenons est une guerre.
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m o u r i r — d e la m ê m e f a ç o n q u ' u n
h o m m e a i m e u n e f e m m e — r e p r é s e n t e
seu l em en t l ' i n t é r ê t e t l ' ob l i ga ti on au
t r ava i l . S ' i l e s t com par é avec l e s m on-
de s d i sp arus , il es t h id eux e t app ara î t
c o m m e le p l u s m a n q u é d e t o u s .
D ans l e s m ondes d i spa r us , i l a é t é pos -
s ib le de se perdre dans l 'ex tase , ce qui
e s t i m poss i b l e dans l e m onde de l a vu l -
ga r i t é i n s t r u i t e . Les ava n t ag es de l a
c iv i l i sa t ion sont compensés par l a façon
d o n t l e s h o m m e s e n p r o f i t e n t : l e s h o m -
11 e s t t e m p s d ' a b a n d o n n e r le m o n d e
de s c iv i l isés e t sa lum ière . I l e s t t ro p
t a r d po ur t en i r à ê t r e r a i so nn ab l e e t
i n s t r u i t — ce qu i a m ené à une v i e s ans
a t t r a i t . Sec r è t em en t ou non , i l e s t né -
ces sa i r e de deven i r t ou t au t r e s ou de
ces se r d ' ê t r e .
L e m o n d e a u q u e l n o u s a v o n s a p p a r t e n u
ne p r opose r i en à a i m er en dehor s de
ch aq ue i n su f f i s an ce i nd i v i due l l e : son
e x i s t e n c e s e b o r n e à s a c o m m o d i t é . U n
m onde qu i ne peu t pa s ê t r e a i m é à en
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cette raison, dans la mesure où elle de-
vient nécessaire à l'univers, elle accepte
un servage. Si elle n'est pas libre, l'exis-
tence devient vide ou neutre et, si elle
est libre, elle est un jeu. La Terre, tant
qu'elle n'engendrait que des cataclys-
mes, des arbres ou des oiseaux, était un
univ ers libre : la fascination de la libe rté
s'est ternie quand la Terre a produit un
être qui exige la nécessité comme une
loi au-dessus de l'univers. L'homme est
cependant demeuré libre de ne plus ré-
pondre à auc un e n écess ité : il est libre
de ressembler à tout ce qui n'est pas lui
dans l'univers. Il peut écarter la pensée
que c'est lui ou Dieu qui em pê ch e le
reste des choses d'être absurde.
L'homme a échappé à sa tête comme le
condamné à la prison.
II a trouvé au delà de lui-m êm e non
Dieu qui est la prohibition du crime,
mais un être qui ignore la prohibition.
Au delà de ce que je suis, je rencontre
un être qui me fait rire parce qu'il est
sans tête, qui m'emplit d'angoisse parce
qu'il est fait d'innoc enc e et de crim e : il
tient une arme de fer dan s sa ma in
gauche, des flammes semblables à un
sacré-cœur dans sa main droite. Il réu-
nit dans une mêm e éruption la Nais-
sance et la Mort. Il n'est pas un homme.
Il n'est pas non plus un dieu. II n'est
pas mo i m ais il est plus moi que m oi :
son ventre est le dédale dans lequel il
s'est égaré lui-même, m'égare avec lui
et dans lequel je me retrouve étant lui,
c'est-à-dire monstre.
d'un village de pêcheurs, un chien vient
d'aboyer dans la nuit. Ma chambre est
voisine de la cuisine où André Masson
nies actuels en profitent pour dévenir
les plus dégradants de tous les êtres qui
ont existé.
La vie a toujours lieu dans un tumulte
sans coh ésion apparente, mais elle ne
trouve sa grandeur et sa réalité que
dans l'extase et dans l'amour extatique.
Celui qui tient à ignorer ou à mécon-
naître l'extase, est un être incom plet
dont la pensée est réduite à l'analyse.
L'existence n'est pas seulement un vide
agité, elle est une danse qui force à dan-
ser avec fanatisme. La pensée qui n'a
pas com m e objet un fragment mort,
existe intérieurement de la même façon
que des flammes.
Il faut devenir assez ferme et inébranlé
pour que l'existence du monde de la
civilisation apparaisse enfin incertaine.
Il est inutile de répondre à ceu x qui
peuvent croire à l 'existence de ce mon-
de et s'au torise r d e lui : s'ils parlen t, il
est possible de les regarder sans les en-
tendre et, alors même qu'on les regar-
de, de ne voir » que ce qui existe loin
derrière eux. Il faut refuser l'ennui et
vivre seulement de ce qui fascine.
Sur ce chemin, il serait vain de s'agiter
et de chercher à attirer ceux qui ont
des velléités, telles que passer le temps,
rire ou devenir individuellement bizar-
res. Il faut s'avancer sans regarder en
arrière et sans tenir compte de ceux qui
n'ont pas la force d'oublier la réalité
immédiate.
La vie hum aine est exc édé e de servir
de tête et de raison à l'univers. Dans la
me sure où elle devien t cette tête et
Ce que je pense et que je représente,
je ne l'ai pas pensé ni représenté seul.
J'écris dans une petite maison froide
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des siens, les yeux fixes, souffrant, criait
presqu e qu'il fallait que la m ort de-
vienne une mort affectueuse et passion-
née, criant sa haine pour un monde qui
fait peser jusque sur la mort sa patte
d'employé, je ne pouvais déjà plus dou-
ter que le sort et le tumulte infini de la
vie humaine ne soient ouverts à ceux
qui ne pouvaient plus exister com m e
des yeux crevés niais comme des
voyants emportés par un rêve boulever-
sant qui ne peut pas leur appartenir.
Tossa, 29 avril 1936.
Georges BATAILLE.
s'agite heure usem ent et chante : au m o-
ment même où j'écris ainsi, il vient de
mettre sur un phonographe le disque
de l'ouverture d e « Do n Juan » : plus
que toute autre chose, l'ouverture de
« Do n Jua n » lie ce qui m'est échu
d'existence à un défi qui m'ouvre au
ravissement hors de soi. A cet instant
même, je regarde cet être acéphale,
l ' intrus que deux obsessions également
empo rtées composent, devenir le « Tom-
beau de Don Juan ». Lorsqu'il y a quel-
qu es jours, j'étais ave c Ma sson dans
cette cuisine, assis, un verre de vin dans
la main, alors que lui, se représentant
tout à cou ) sa propre mort et la m ort
Le glaive, c est la passerelle
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L E M O N S T R E
...Nous nous avançâmes dans la petite plaine sèche et brûlée où s aperçoit ce phénomène.
Le terrain qui Γ environne est sablonneux, inculte et rempli de pierres : à mesure que l on
avance, on éprouve une chaleur excessive et l on respire l odeur de cuivre et de charbon
de terre que le volcan exhale : nous aperçûm es enfin la flamme qu une légère pluie, fartui-
tement survenue, rendit plus ardente : ce foyer peut avoir trente ou quarante pieds de
tour : si l on creuse la terre dans les environs, le feu s allume aussitôt sous l instrument qui
la déchire...
S A D E ( J u l i e t t e ) .
il sera, envoyé un evprcs au sieur Lenormand, marchand de bois... pour le prier de venir
lui-même, suivi, d une charrette, chercher mon corps pour être transporté... au bois de ma
terre de la Malmaison... où je veux qu il soit placé, sans aucune cérémonie, dans le pre-
mier taillis fourré qui se trouve à droite dans le dit bois... Ma fosse sera pratiquée dans ce
taillis par le fermier de la Malmaison, sous l inspection de M. Lenormand, qui ne quittera
mon corps qu après l avoir placé dans ladite fosse... La fosse une fois recouverte, il sera
semé dessus des glands, afin que, par la,suite, le terrain de ladite fosse se trouvant regarni
et le taillis se trouvant fourré com me il l était auparavant, les traces de ma tombe dispa-
laissent de dessus la surface de la terre, comm e j e 111e flatte que ma mém oire s effacera de
l esprit des homm es.
T E S T A M E N T n u M A R Q U I S DE S A D E .
q u i l ' e n t o u r e n t , « m a i s p a r c e u x q u i n ' y
son t pas » . (( Ks t - i l pos s ib le de co m m et t r e
d e s c r i m e s c o m m e o n l e c o n ç o i t e t c o m m e
v o u s l e d i t e s l a , p o u r m o i j ' a v o u e q u e m o n
i m a g i n a t i o n a t o u j o u r s é t é s u r c e l a a u d e l à
d e m e s m o y e n s ,
j ai toujours mille fois plus
conçu que je n ai fait et je me suis tou-
jours plaint de la nature qui me donnant
le désir d e l outrager , m en était toujours
les moyens, »
I c i e n c o r e l a N a t u r e e s t v é c u e c o m m e u n e
p r é s e n c e p r o v o c a t r i c e d e l ' a t t e n t e , u n e
p r é s e n c e q u i s e d é r o b e r a i t à l ' a t t e n t e
agre s s ive : l a con sc ien ce s ad i s te s e vo i t en
l a c e d e s a p r o p r e é t e r n i t é q u ' e l l e a r e n i é e
e t q u ' e l l e n e p e u t p l u s r e c o n n a î t r e s o u s l e s
t r a i t s d e l ' a s t u c i e u s e N a t u r e : d ' u n e p a r t
m a i n t e n u e d a n s l e s f o n c t i o n s o r g a n i q u e s
d e
,
i n d i v i d u , e l l e f a i t l ' e x p é r i e n c e d e s l i -
m i t e s d e s o n a g r e s s i v i t é ; d ' a u t r e p a r t , d a n s
l e s m o u v e m e n t s d e l ' i m a g i n a t i o n , e l l e a l a
sensa t ion de l ' in f in i ; m ais au l i eu d ' y r e -
t r o u v e r s a c o n d i t i o n é t e r n e l l e e t d e s ' é p r o u -
v e r d a n s l ' u n i t é u n i v e r s e l l e , e l l e n ' y a p e r -
ç o i t c o m m e d a n s u n m i r o i r q u e l ' i n f i n i
r e f l e t d e s d i v e r s e s e t m u l t i p l e s p o s s i b i l i t é s
L e s d i f f é r e n t s m o d e s d e l ' a t t e n t e d e s t r u c -
t r i c e d u p r é s e n t s e t r a d u i s e n t c h e z S a d e ,
d a n s l e s o p é r a t i o n s m e n t a l e s q u i p r é s i d e n t
d i f f é r e n t e s p r a t i q u e s d e d é b a u c h e « e x p é -
r i m e n t a l e » . L e b o n h e u r c o n s i s t a n t n o n p a s
d a n s l a j o u i s s a n c e , m a i s d a n s l e
désir de
briser les freins qui s opposent au désir, ce
n ' e s t p a s d a n s
la présence,
m a i s
dans l at-
tente des objets absents que l on jouira de
ces objets
— c ' e s t - à - d i r e q u ' o n j o u i r a d e
c e s o b j e t s
en détruisant leur présence
réelle
— ( m e u r t r e s d e d é b a u c h e s ) — o u s ' i l s
d é ç o i v e n t — e t p a r a i s s e n t s e r e f u s e r à l a
p r é s e n c e ( d a n s l e u r r é s i s t a n c e à c e q u ' o n
v o u d r a i t l e u r f a i r e s u b i r ) o n l e s
maltrai-
tera pour les rendre à la fois présents et
détruits
( ce qu i da ns l e s ad i sm e m o ra l
s ' e x p r i m e p a r e x e m p l e d a n s l e s a c r i l è g e à
l ' a d r e s s e d u D i e u a b s e n t ) . C h e z c e r t a i n s
p e r s o n n a g e s d e S a d e , l a d é c e p t i o n d a n s
l ' a t t en te f in i t pa r deven i r une f i c t ion é ro -
g è n e : l ' o b j e t n e d é ç o i t p a s , m a i s
on le
traite comm e s il décevait.
C e e n d a n t u n d e
c e s p e r s o n n a g e s t r o p f a v o r i s é a v o u e q u e
n ' a y a n t q u ' à s o u h a i t e r p o u r a v o i r , s a j o u i s -
s a n c e n ' a j a m a i s é t é m o t i v é e p a r l e s o b j e t s
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perdues
de SOI1
individu. L outrage à
infli
ger
à la
Nature,
ce
serait
de cesser d être
individu, pour totaliser immédiatement et
simultanément
tout ce que
contient
la N
a
ture : ce
serait
parvenir à une pseudo-éter
nité,
à
ulle
e»istence
temporelle, celle de
la polymorphie perverse.
Ayant
renié l im
mortalité
de 1 .1111e, les personnages de
Sade,
en retour,
posent
leur
candidature à
la monstruosité intégrale,
niant
ainsi l éla
b, ·ration te11lporelle de
leur propre
Illoi,
leur
atte1lte les replace
paradoxalement
dans
l état
de possessioll de toutes les pos
sibilités de
déveoppement
en puissance,
qui
se traduit
par leur sentiment
de puis
sance inconditionnée.
1. imagination éroti
flue
qui
se développe à mesure que l indi
vidu se
brme,
en
contrebalançant tantôt
une
perversion,
tantôt
l illstinct
de propa
gation
et
qui choisit les
moments
de soli
tude et d attente
de
l individu
- moments
où le monde et les
êtres
sont
absents
-
pour envahir
son moi,
correspondrait
ainsi
à
une
ten ta tive i nconsciên te de
récupérer
tout le pC ssible devenu impossible du fait
rle
la prise de conscience du moi -- cette
formation ayant permis la réalisation de
l autre moi-donc à une
activité de
l agres
sivité, au
détriment
de la réalité exté
rieure, ayant
pour
but de retrouver SOIl
intégrité
originale
. Si hien
que
c:lez
l in
dividu
vivant dans l attente permanente,
l imagination
semble
enrrre UII
effort
pour
échapper à l objet
qu il attend, pour
reve-
nir à la condition a-teJllporelle où la pos-
.session de tout le possible excluait la pos
sibilité
de l expérience
de la perte.
Par la
bouche de ses personnages, Sade lui-même
confesse :
{
J inventais
des horreurs, et je
les
exécutais
de
sang-froid:
en
état
de
ne
me rien refuser,
quelques
dispendieux que
pussent
être mes
projets
de
débaache,
je
les entreprenais à l instant.
»
En effet, le
so litaire, le prisollnier Sade privé de tout
llI
oyen cl action, dispose en fin de compte
de la même puissance que le héros omni
potent
dont il rêve: la puissance incondi
ti
c
llllée
qui
ne
connaît
plus de résistance,
qui ne connaît plus cl obstacles
ni en
cle
:1
0rs, ni
à
l intérieur de soi-même, qui
n a
plus que la sensation de son écoulement
aveugle.
« Je
les
entreprenais à; l instant
)).
fUite qui ne
parvient
pourtant
guère
à
épuiser le mouvement de « cette
sorte
d in
constance, fléau de
l âme et trop
funeste
apanage
de notre
triste
humanité )) . Ainsi
l âme, aspirant à la délivrance, est en
proie à
une
espérance contradictoire; elle
espère éch
apper
à la
douloureuse
expé
rience de la
perte
en
refusant à l objet
sa
présence, alors que dans le même instant
elle meurt du clésir cle voir l objet, réinté
gré
clans le présent, briser en elle le mou
vement
du temps destructeur.
Pierre KLOSSOWSKI .
L
u
NIT É
ES
FL MMES
...
un selltiment
de
l unité
communielle.
Ce sentirnent est celui qu éprouve un grou
pemen t
humain lorsqu il s apparaît
à
lui
même comme
une force intacte
et
complète;
il surgit
et s exalte dans
les fêtes et les
assem blées: uu haut désir de cohésion
l emporte alors sur les oppositions, les iso
lements,
les
concurrences
de la vie
journa
lière et profane )).
VEL
D HIV ,
7 JUIN
1936. -
Alors que
la foule se
porte
vers le lieu
où
on l assem
ble avec le bruit immense de la marée -
{
avec
un bruit
de
règne
» -
les voix
qui
se font
entendre
au-dessus
d elle sont fê
lées : ce ne
sont
pas les discours
qu elle
entend
qui
font
d elle un
miracle
et
qui
font
secrètement pleurer,
c est sa
propre
attente. Parce qu elle n e»ige pas seule
ment le
pain,
parce que son
avidité
maille est aussi claire, aussi illimitée,
aUSSI
terrible
que
celle des flammes -
exigeant
tout d abord
qu elle SURGISSE, qu elle
soit.
,
-
3?
1
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H I
i
ACEPHALE
EST LA TERRE
L A T E R R E S O U S L A C R O U T E D U S O L E S T F E U I N C A N D E S C E N T
L ' H O M M E Q U I S E R E P R É S E N T E S O U S L E S P I K D S
L ' I N C A N D E S C E N C E D E L A T E R R E
S ' E M B R A S E
U N I N C E N D I E E X T A T I Q U E D E T R U I R A L ES P A T R I E S
Q U A N D L E
C Œ U R
H U M A I N D E V I E N D R A
F E U
E T F E R
P R I S O NA
O N D A M N E
EO M M E
Ê T E
A
C H A P P E R A
A C E P H A L E ,
publié ρ
ar eorges Ambrosino eorges Bataille
et Pierre K/ossowsky
paraîtra 4 fois par
n
aux
E D I T I O N S G L M 6 R U E H U Y G H E N S P A R I S
Ą
Ε
Les cah i e r s
i l l u s t r é s s e r o n t r é g u l i è r e m e n t d e 1 6 p a g e s . L e n u m é r o
í e s t e x c e p t i o n n e l l e m e n t d e 8 p a g e s . L e n u m é ro 2 q u i p a ra î t r a f in
s e p te m b re s e ra d e 2 4 p a g e s . 11 s e ra e n t i è re m e n t c o n s a c ré à u n e
R É P A R A T I O N A N I E T Z S C H E
C O N D I T I O N S D E V E N T E :
U n c a h ie r d e 16 p a g e s : ß f . A lo n n e m e n t d ' u n an (6 4 , g e s ) :
F r a n c e e t B e l g i q u e : o f ; E t r a n g e r , U . P . :
2f; au t re s pa v s î 15 ,'
L e p r i x d e l ' a b o n n e m e n t d e s o u t i e n , d o n n a n t d r o i t (e n j a n v i e r 3 7 )
à u n e g r a v u r e r e p r é s e n t a n t A C E P H A L E e s t d o u b le .
W W W M M W M W W W W W W
G . L . M .D I T I O N S
U X
9 3
6
C T O B R E
N
A R A I T R E
SACRIFICES
i M i hra
2
Orphée
3
Le Qrucifié
4
Minotaure
5
Osiris
5 e a u x - f o r t e s d e
A N D R E M Λ S S O Ν
t e x t e d e
G E O R G E S B A T A I L L E
Prix de souscript ion:
.4 0 ex. sur arches : ,2
S
f · .0 ex sur jap on : 200f J
u
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: o u r d e k v i ń o n e x t a ń q u e Μ
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Γ I Τ I Π Κ Ι
Ç
Γ I Κ Α Comme catas trophe, mais ni comme Dieu ni comme néant...
U I I I W İV O U L / V I l objet que amour incapable de se libérer autrement que
hors de soi exige pour jeter le cri de
Γ ex is tence
déchirée
Impress ions G L M le gé ra n t ; jacques Chavy