Recherche Agronomique Suisse, numéro 3, mars 2014
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RECHERCHEAGRONOMIQUESUISSE
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Environnement Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround Page 80
Economie agricole Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? Page 88
Production végétale Série ProfiCrops: Caractérisation des innovations, l’exemple du colza HOLL Page 104
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (Institut des sciences en production végétale IPV;
Institut des sciences en production animale IPA; Institut des sciences en denrées alimentaires IDA; Institut des sciences en durabilité agronomique IDU), www.agroscope.ch
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.ofag.chb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.chb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.chb Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.ch
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse /Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 1012, 1260 Nyon 1 e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Responsable Corporate Communication Agroscope), Evelyne Fasnacht, Erika Meili et Sibylle Willi (Agroscope), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich).
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch
AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.ch, Fax +41 26 407 73 00
Changement d'adressee-mail: verkauf.zivil@bbl.admin.ch, Fax +41 31 325 50 58
Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch
ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse
© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.
Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS
Les méligèthes du colza peuvent occasionner de gros dégâts aux cultures de colza. Les cultures bio et extenso sont particulièrement menacées, car les insecticides y sont interdits. Agroscope a procédé à des essais en plein champ et testé l’efficacité de nombreuses substances naturelles dans la lutte contre les méligèthes. (Photo: Gabriela Brändle, Agroscope)
79 Editorial
Environnement
80 Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround Werner Jossi, Clay Humphrys, Brigitte Dorn
et Jürg Hiltbrunner
Economie agricole
88 Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? Gabriele Mack et Christian Flury
Production végétale
96 Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. Jérémie Rouffiange et al.
Production végétale – Série ProfiCrops
104 Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
Camille Aouinaït, Bernard Jeangros, Vincent
Nassar et Anna Crole-Rees
Production végétale – Série ProfiCrops
112 ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée
Anna Crole-Rees et Lukas Bertschinger
Eclairage
118 Réactions du millet aux apports d’azote
Samuel Knapp, Rosalie Aebi et Jürg Hiltbrunner
122 Portrait
123 Actualités
127 Manifestations
SommaireMars 2014 | Numéro 3
Editorial
79Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 79, 2014
Chère lectrice, cher lecteur,
La recherche interdisciplinaire par programme occupe une place importante
sur la scène nationale et internationale. Depuis 1975, le Fonds national suisse
propose des programmes de recherche et depuis le milieu des années 1990,
différentes institutions de recherche suisses ont complété leurs activités en y
ajoutant leurs propres programmes. En 2008, Agroscope a lancé pour la pre-
mière fois trois programmes de recherche qui s’achèveront au premier
semestre 2014: AgriMontana, NutriScope et ProfiCrops.
Nos expériences confirment que la recherche pluridisciplinaire a tout le
potentiel nécessaire pour résoudre les problèmes majeurs actuels. Grâce à
des compétences diversifiées, Agroscope réunit les conditions idéales sur ce
plan. Certes, la recherche interdisciplinaire par programme suscite aussi des
critiques, mais elle est devenue de plus en plus importante et le restera à
l’avenir.
Deux nouveaux programmes de recherche Agroscope
Les programmes de recherche sont les projets phares d’Agroscope. C’est
pourquoi au printemps 2014, Agrocope lancera deux nouveaux programmes
de recherche. Ils traiteront de thèmes orientés à moyen et long terme et per-
mettront de mettre sur pied de nouveaux domaines de recherche et de déve-
loppement: le programme «Biodiversité microbienne» analysera le patri-
moine génétique de microorganismes appartenant à des écosystèmes choisis
dans l’agriculture et la filière alimentaire. Ces données serviront à exploiter
les microorganismes naturels au profit d’une agriculture durable et de pro-
duits agricoles sûrs et de première qualité. Quant au programme «REDYMO:
Réduction et Dynamique des Microorganismes persistants et résistants aux
antibiotiques tout au long de la chaîne alimentaire», il soutiendra les efforts
de la pratique agricole, de l’industrie alimentaire et des offices concernés
dans leur lutte contre les résistances aux antibiotiques.
Les nouveaux programmes de recherche ont été élaborés sur le mode
«bottom-up» par au moins deux instituts d'Agroscope. Au total, neuf propo-
sitions ont été déposées, parmi lesquelles un groupe d’experts externes
appuyé par le groupe stratégique Recherche Agroscope a sélectionné les
deux programmes cités. Ceux-ci ont ensuite été autorisés par le Comité de
direction Agroscope. Pour la période de 2014 à 2018, les programmes seront
financés par les fonds d’Agroscope à raison de 0,8 millions de francs par an.
Ces fonds peuvent être employés pour la gestion des programmes, les tra-
vaux de synthèse ainsi que les thèses et les postdocs.
Les deux programmes se sont fixé des objectifs ambitieux. Une des clés
de la réussite tient sans doute dans le succès de la collaboration interdiscipli-
naire, surtout si l’on considère que les solutions à de nombreux problèmes
cruciaux de société et d’environnement doivent être développées en com-
mun par des disciplines scientifiques multiples.
Paul Steffen, responsable de l’Institut des sciences en durabi-lité agronomique IDU et respon-sable de la Corporate Research Agroscope CRA.
Projets phares d’Agroscope: les programmes de recherche
80 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
I n t r o d u c t i o n
Malgré une demande importante pour un colza cultivé
autant que possible sans pesticides pour la production
d’huile, la superficie de colza bio reste faible. Les exi-
gences élevées du colza d’automne en substances nutri-
tives et en protection des plantes en sont les principales
raisons. Selon les directives IP-Suisse, aucun insecticide
n’est permis pour la culture du colza extenso. Les plus
grandes pertes de rendements sont surtout dues à Meli-
gethes aeneus et M. viridescens. Leur résistance de plus
en plus forte aux substances actives des pyréthroïdes
contraint les agriculteurs cultivant du colza de manière
conventionnelle à se tourner vers des produits conte-
nant d’autres groupes de substances actives.
Lutter contre les méligèthes de manière naturelle
Agroscope entreprend depuis quelques années déjà des
recherches pour trouver des alternatives dans la lutte
contre les méligèthes par la lutte microbienne (p. ex.
Kuske et al. 2011). Dans le même temps, Agroscope a
testé l’efficacité de nombreuses substances naturelles en
laboratoire et en plein champ. Les effets de bioinsecti-
cides connus, comme NeemAzal® et Pyrethrum®, ne sont
pas suffisants. Par contre, l’infestation de méligèthes sur
les boutons floraux a pu être réduite après application
pendant quelques jours de produits en poudre comme la
poudre de roche et la cendre de bois (Dorn et al. 2013).
Les substances comme la poudre de roche étant difficiles
à appliquer, d’autres types de poudre de roche en sus-
pension dans de l’eau ont été testés en plein champ. Le
Werner Jossi1, Clay Humphrys1, Brigitte Dorn2 et Jürg Hiltbrunner1
1Agroscope, Institut des sciences en durabilité agronomique IDU, 8046 Zurich, Suisse2EPF Zurich, Département des sciences de l’environnement, 8092 Zurich, Suisse
Renseignements: Werner Jossi, e-mail: werner.jossi@agroscope.admin.ch
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround
E n v i r o n n e m e n t
Figure 1 | Les boutons floraux mangés par les méligèthes meurent. (Photo: Werner Jossi, Agroscope)
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
81
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
Les méligèthes du colza (Meligethes spp.)
peuvent occasionner de gros dégâts aux
cultures de colza. Les cultures bio et extenso
sont particulièrement menacées, car les
insecticides y sont interdits. Les possibilités de
traitements non chimiques pourraient à l’avenir
prendre de l’importance également dans les
cultures conventionnelles de colza, à cause de
l’augmentation de la résistance des méligèthes.
Agroscope a procédé à des essais en plein
champ et testé l’efficacité de nombreuses
substances naturelles dans la lutte contre les
méligèthes. Le produit Surround – qui contient
de la kaoline – a montré une bonne efficacité et
une utilisation pratique satisfaisante lorsqu’il
est appliqué avec un agent mouillant contenant
de l’huile de colza. Le Surround a été utilisé de
2011 à 2013 en respectant les exigences PER
dans dix parcelles; son efficacité a été compa-
rée avec celle des insecticides conventionnels et
une parcelle témoin non traitée. Le Surround a
montré un effet statistiquement significatif de
50–70 % par rapport à la parcelle témoin. L’effet
a duré environ cinq jours. Avec un traitement
de Surround, le rendement en graines a
augmenté de 10 % en moyenne. Avec les
insecticides chimiques de synthèse, le rende-
ment a augmenté de 17 % en moyenne. Un
deuxième traitement, appliqué 6–10 jours après
le premier, a encore amélioré le rendement de
7 % en moyenne avec chacun des deux moyens
de lutte. Dans les champs de colza riches en
substances nutritives, l’utilisation du Surround
est économiquement intéressante dès que le
seuil de 3–5 méligèthes par plante est atteint.
produit phytosanitaire Surround® (Stähler Suisse SA,
Zofingen), qui contient de la kaoline, est particulière-
ment adapté. De plus, il est déjà utilisé en Suisse dans la
lutte contre le psylle commun du poirier (Cacopsylla pyri)
et peut s’appliquer à l’aide d’un pulvérisateur tradition-
nel. Ce produit présente également une bonne adhé-
rence sur les plantes de colza lorsqu’il est combiné à un
agent mouillant; il persiste même pendant quelques
jours sous la pluie. La kaoline – également appelée argile
blanche – est une roche naturelle essentiellement consti-
tuée d’une argile minérale, la kaolinite.
En plus des poudres de roches et du Surround,
d’autres substances naturelles ont été testées, comme la
poudre Silico-Sec, qui contient de la silice (Humphrys et
Jossi 2010), et le Klinospray (Daniel 2013), qui contient de
la clinoptilolithe. Ces deux produits, combinés à un
agent mouillant, peuvent s’épandre avec un pulvérisa-
teur. Lors de nos essais sur trois ans, l’efficacité du Sur-
round sur les méligèthes et sur le rendement en graines
a été comparée à celle d’insecticides conventionnels et
avec une parcelle-témoin (sans traitements).
Un temps frais stoppe les méligèthes
Dans les parcelles d’expérimentation, les méligèthes du
colza ont été capturés de 2009 à 2011 à l’aide de pièges
jaunes en forme de cuvette. Les populations se compo-
saient à 91 % de Meligethes aeneus et à 9 % de M.
viridescens.
Au printemps, dès que la température dépasse 15 °C,
les méligèthes s’envolent et gagnent les champs de
colza. Ils s’attaquent aux jeunes boutons floraux lorsque
ces derniers atteignent le stade de développement
BBCH 51. Ils détruisent le bouton floral pour atteindre le
pollen, ce qui réduit la production de siliques (fig. 1). Les
dégâts diminuent dès le début de floraison, car les
coléoptères préfèrent les fleurs épanouies. Les femelles
déposent les œufs dans les boutons floraux. Les larves
grandissent dans les fleurs en se nourrissant de pollen
aussi, sans toutefois causer de grands dégâts.
Les dommages potentiels dépendent des conditions
météorologiques printanières. Les méligèthes, thermo-
philes, se nourrissent davantage dès que les tempéra-
tures dépassent 15 °C. En dessous de 10 °C, ils restent
immobiles, comme en hibernation. Le colza étant moins
sensible au froid, il se développe aussi par des tempéra-
tures plus basses. Les conditions météo printanières en
2011, 2012 et 2013 ont été diverses sur les parcelles expé-
rimentales. Le printemps 2011 a surtout été sec et chaud.
En 2012, après une courte période de chaud de fin mars
à début avril, une période fraîche et pluvieuse a duré
jusqu’à la floraison du colza. En 2013, la période de
végétation a débuté tard, ce n’est que vers fin avril qu’il
a fait plus chaud, mais les précipitations étaient alors
plus abondantes. Les températures élevées durant le
stade du bouton floral en 2011 et 2013 ont fortement
favorisé les méligèthes. Les dégâts ont par contre été
nettement moindres en 2012, grâce au temps frais d’avril
jusqu’à la floraison du colza. Le taux d’infestation moyen
pendant ces trois années était de 5–7 méligèthes par
plante, ce qui dépasse nettement le seuil de tolérance
économique de 3–5 (seuil d’intervention 2012). Grâce
aux grandes parcelles expérimentales, la dispersion tar-
dive des méligèthes depuis les parcelles non traitées et
les parcelles ayant subi des dégâts, a pu être réduite.
Environnement | Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround
82 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
De 2011 à 2013, dix parcelles expérimentales randomisées,
avec chacune 4 – 6 répétitions, ont été aménagées à
Agroscope Reckenholz-Tänikon en respectant les exi-
gences PER. Les parcelles mesuraient 80–120 m2. Les traite-
ments ont été effectués, comme lors de l’utilisation d’in-
secticides, aux stades de boutons floraux BBCH 53–59,
c’est-à-dire avant la floraison du colza. Lorsque cela a été
possible, un deuxième traitement est intervenu 6–10 jours
après le premier sur la moitié de chaque parcelle. Le Sur-
round a été appliqué avec un dosage de 25 kg pour le pre-
mier traitement et 20 kg pour le deuxième dans 400 l
d’eau, par hectare. Pour obtenir une adhérence conve-
nable et régulière sur les plantes, le liquide de traitement
a été mélangé au produit Telmion (Omya AG, Oftringen),
un agent mouillant biocompatible, à raison de 4 l/ha.
L’application s’est faite avec un pulvérisateur automo-
teur pour petites parcelles muni d’un malaxeur et à une
pression de 5 bars. Les rampes d’épandage, d’une largeur
de 6 m, étaient munies de 12 buses antidérive Lechler (IDK
120 – 02). Le nombre de coléoptères par plante a été déter-
miné avant l’application, ainsi que un, trois et cinq jours
après l’application. Les coléoptères ont été comptés une
seule fois après la deuxième application, car le développe-
ment des pousses latérales rendait le décompte plus diffi-
cile. Les coléoptères ont été comptés sur cinq plantes côte
à côte à trois endroits sur chaque parcelle. Dès le stade
BBCH 55, les décomptes se sont restreints à l’axe principal.
Les variétés recommandées de colza Aviso, Adriana,
Sammy, ainsi que les variétés hybrides Visby et Compass,
ont été utilisées (Hiltbrunner & Pellet 2010 et 2013).
En 2011 et 2012, un essai split-plot supplémentaire (fac-
teur principal: traitement) a été effectué avec deux
concentrations d’azote: 70 et 120 kg N/ha. Chaque par-
celle de 180 m2 a été divisée en 2 demi-parcelles de 90 m2.
Le premier apport d’azote de 70 kg/ha s’est fait début
mars sur l’entier de la parcelle avec un épandeur à
engrais, sous la forme de nitrate d’ammoniaque boriqué
(27,5 % N; 0,5 % B). Le deuxième apport (50 kg/ha) a eu
lieu début avril uniquement sur une demi-parcelle, sous
forme de nitrate d’ammoniaque (25 % N, 5 % Mg, 8 % S),
à la main. Un décompte des siliques sur l’axe principal et
sur les pousses latérales a été fait fin mai 2011 sur les
deux demi-parcelles, et en 2012 uniquement sur la demi-
parcelle ayant reçu le moins d’azote.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Effet suffisant uniquement avec un agent mouillant
En 2011, lors d’une expérimentation avec du Surround
uniquement, trois comptages ont mis en évidence un
effet sur les coléoptères supérieur de 17 % en moyenne
(fig. 2), par rapport à la parcelle-témoin non traitée.
Avec l’apport du mouillant Telmion, l’effet s’est renforcé;
il est le même qu’avec l’utilisation du Talstar, un insecti-
cide chimique de synthèse (fig. 2). Les tests en labora-
toire d’Agroscope ont montré que seulement 30 % envi-
ron des coléoptères directement aspergés de Surround
meurent (Dorn et al. 2013). On peut donc supposer que,
sur le terrain, la plupart des coléoptères survivent au
traitement mais ne peuvent plus se nourrir à cause du
dépôt du produit recouvrant les boutons floraux.
1 jour… 3 jours… 5 jours après le traitement 0
1
2
3
4
5
6
7
8
Non traité Telmion uniquement
Surround uniquement
Surround + Telmion Insecticide (Talstar)
Mél
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olza
par
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Figure 2 | Nombre de méligèthes du colza par plante 1, 3 et 5 jours après traitement avec l’agent mouillant Telmion uni-quement, avec du Surround uniquement, avec du Surround et du Telmion, ainsi qu'avec l'insecticide Talstar, comparé à la parcelle témoin non traitée (valeurs moyennes ± écart type). Sous le graphique: efficacité moyenne contre les coléop-tères selon Abbott, rendement (dt/ha) et rendement relatif (non traité = 100 %). Les procédés avec les mêmes lettres ne sont pas significativement différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05). Expérimentation 2011, variété Aviso.
Effet sur les coléoptères: 0 11 17 56 62 % Rendement (dt/ha): 22,0 23,0 22,6 25,4 28,4 dt/haRendement relatif: 100 104 103 116 129 %Test Tukey: c bc bc abc a
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
83Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
40 dt/ha. En raison de la forte variation et parce qu’un
deuxième traitement n’était pas nécessaire pour tous les
essais, les rendements sont exprimés en valeurs relatives
moyennes, pour une meilleure comparabilité avec la par-
celle-témoin non traitée (tabl. 1; fig. 3). Le premier traite-
ment au Surround+Telmion des dix essais de 2011 à 2013
a permis une augmentation moyenne du rendement de
10 % par rapport à la parcelle-témoin; avec les insecti-
cides conventionnels, le rendement est augmenté de
17 %. En 2012, le deuxième traitement n’a pas pu être
appliqué sur tous les essais en raison d’un temps frais. Il a
toutefois permis une augmentation moyenne du rende-
ment de 7 %, avec les deux procédés de pulvérisation.
Dans quelques essais en 2013, l’effet du Surround sur les
coléoptères et le rendement était comparable à des
insecticides peu efficaces comme Plenum et Audienz
(fig. 4).
Les plantes de colza compensent en partie les dégâts
Les méligèthes du colza commencent à se nourrir des
jeunes boutons floraux aux stades de développement
BBCH 51 – 53. Les premiers touchés sont les boutons qui
formeront plus tard l’axe principal. Lors d’une forte
infestation, les siliques de l’axe principal manquaient ou
s’atrophiaient. Les plantes bénéficiant d’un bon apport
en substances nutritives sont capables de réduire plus ou
moins fortement les dégâts en développant davantage
de pousses latérales. Selon les conditions météorolo-
giques et l’état de santé des plantes, cette compensation
se faisait de manière diverse et occasionnait parfois dans
les essais un décalage entre les dégâts attendus et le ren-
dement (Weymann et al. 2013).
Après l’application du Surround, la couche blanchâtre de
kaoline reste visible quelques jours sur les plantes. Elle
résiste assez bien à la pluie. Dans les essais, aucune
influence négative de l’application n’a été observée sur
les plantes de colza. Cependant, le poids de mille grains
dans les parcelles traitées était légèrement inférieur au
poids de mille grains dans les parcelles non traitées
(fig. 3). Cette diminution est aussi constatée lors de l’uti-
lisation de produits chimiques de synthèse. Le poids de
mille grains plus élevé dans les parcelles non traitées
ayant subi le plus de dégâts est vraisemblablement dû à
une réaction de compensation des plantes de colza. Les
résultats de rendement de l’essai à Tänikon en 2013
confirment aussi cela (fig. 4). En raison de l’infestation
importante et durable (en moyenne huit coléoptères par
axe principal), les parcelles expérimentales ont été trai-
tées trois fois à des intervalles d’une semaine. L’applica-
tion du Surround + Telmion a permis d’augmenter statis-
tiquement le rendement de 17 %, contre 13 % avec les
insecticides Plenum, Biscaya et Audienz. Aucune diffé-
rence significative n’a été relevée en ce qui concerne le
poids de mille grains.
Résultats de tous les essaisL’application du Surround avec 1 % de Telmion a entraîné,
dans les cinq jours après le traitement, une réduction
significative de coléoptères dans tous les essais (tabl. 1).
L’efficacité selon Abbott se monte en moyenne à 65 %
par rapport à la parcelle-témoin non traitée, à 81 % avec
les insecticides. Les différences de rendement n’étaient
pas statistiquement significatives dans tous les essais.
Dans les dix essais, les rendements fluctuaient entre 20 et
110 117 117 124
95 96 95 92
0
20
40
60
80
100
120
140
160
Surround+Telmion Insecticide Surround+Telmion Insecticide
Pour
cent
age
Rendement en grainesPMG
1 traitement 2 traitements
Figure 3 | Rendement en graines et poids de mille grains (PMG) pour un et deux traitements avec Surround + Telmion et avec des insecticides chimiques de synthèse, comparé à la parcelle témoin non traitée (= 100 %). Valeurs moyennes (± écart type) pour dix essais au champ (2011–2013). Significations voir tabl. 1.
Environnement | Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround
84 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
Dans deux essais en 2011 et 2012, le nombre moyen de
siliques par plante a augmenté de 15 % avec le Surround
et de 22 % avec un insecticide, par rapport à la parcelle-
témoin non traitée (fig. 5). Avec deux traitements, le
nombre de silique augmentait de 29 % (Surround), et
33 % (insecticide). Les effets sur les rendements étaient
similaires: augmentation de 13 % avec un traitement au
Surround, 22 % avec un insecticide, 20 % avec deux trai-
tements au Surround et 41 % avec deux traitements à
l’insecticide, par rapport à la parcelle-témoin non traitée.
Lors du comptage des siliques, on a constaté que l’aug-
mentation de rendement se traduisait surtout par la for-
mation de nouvelles siliques sur les pousses latérales.
Dans quelques essais sur les parcelles non traitées, une
légère augmentation du poids de mille grains (P < 0,05,
tabl. 1; fig. 3) a aussi pu être observée. Il existe des diffé-
rences au niveau du type de rendement selon les variétés
de colza: certaines produisent plus de graines, d’autres
produisent des graines plus grosses. Il existe également
des formes intermédiaires (Hiltbrunner et Pellet 2013).
Expérimentations avec un traitement
Procédé1 jour après traitement
3 jours après trait.
5 jours après 1er trait.
7–10 jours ap-rès 1er trait.
Rendement relatif (%)
Rendement relatif (%)
PMG
Non traité 6,0 a 6,6 c 6,2 c 5,4 c 4,9 a 100 b 4,8 a
Surround+Telmion 6,0 a 2,2 b 2,3 b 2,2 b 3,9 a 110 a 4,5 b
Insecticide 5,5 a 1,3 a 1,1 a 1,2 a 3,8 a 117 a 4,6 b
Expérimentations avec deux traitements
ProcédéAvant
traitement1 jour après traitement
3 jours après trait.
5 jours après 1er trait.
1 jour après 2e trait.
Rendement relatif (%)
PMG
Non traité 5,5 a 5,8 b 5,5 b 6,2 c 4,5 b 100 b 4,8 a
Surround+Telmion 5,8 a 1,8 a 2,0 a 2,5 a 2,0 a 117 a 4,6 b
Insecticide 6,7 a 2,7 a 2,2 a 3,8 b 1,9 a 124 a 4,4 c
Tableau 1a | Nombre de méligèthes du colza avant, ainsi que 1, 3, 5 et 7–10 jours après le premier traitement; rendement relatif (non traité = 100 %) et poids de mille grains (PMG). Moyennes sur dix essais au champ (2011–2013). Les procédés avec les mêmes lettres ne sont pas significativement différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05)
Tableau 1b | Nombre de méligèthes du colza après le premier et le deuxième traitement; rendement relatif (non traité = 100 %), ainsi que poids de mille grains (PMG). Moyennes sur sept essais au champ (2011–2013). Les procédés avec les mêmes lettres ne sont pas significative-ment différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05)
b 100
a 117
a 113
a 100
a 103
a 92
0
5
10
15
20
25
30
35
Non traité Surround+Telmion 1% Insecticide
dt/h
a re
sp. g
Rendement en grainesPMG
Figure 4 | Rendement en graines (dt/ha) et poids de mille grains (PMG, en g) après trois traitements avec Surround + Telmion et avec des insecticides chimiques de synthèse, comparé à la parcelle témoin non traitée. Valeurs moyennes (± écart type) de l'expérimentation 2013 (variété Compass). Les procé-dés avec les mêmes lettres ne sont pas significativement différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05). Sous le graphique: dosages des produits de traitement et efficacité contre les coléoptères selon Abbott (moyenne de quatre contrôles coléoptères).
Dosages: 1er traitement 25 kg/ha Plenum 0,15 kg/ha 2e traitement 20 kg/ha Biscaya 0,4 l/ha 3e traitement 20 kg/ha Audienz 0,2 l/haEfficacité contre les coléoptères: 0 % 64 % 34 %*) (Abbott)
*Efficacité probablement trop faible car les coléoptères inactifs restés sur les plantes ont aussi été comptés.
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
85Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
Le traitement au Surround est-il économique?
Un traitement au Surround dosé à 25 kg/ha, avec un
apport de Telmion de 4 l/ha, revient à CHF 210.–/ha (y
compris les coûts d’épandage de CHF 75.–/ha). Pour cou-
vrir ces frais, et en se basant sur un prix au producteur de
CHF 80.–/dt de graines de colza, il faut augmenter le ren-
dement de 2,6 dt/ha. Avec deux traitements au Surround,
chacun dosé à 20 kg/ha, les coûts reviennent à CHF 380.–/
ha, ce qui correspond à une augmentation de rende-
ment de 4,8 dt/ha. Un traitement au Surround serait ren-
table à partir d’un rendement de 25 dt/ha, si l’on vise
une augmentation de rendement de 10 %. Avec deux
traitements et une augmentation de rendement de
15–20 %, il faut un rendement d’au moins 30 dt/ha. De
2011 à 2013, sur une moyenne des dix essais, un traite-
ment au Surround dosé à 25 kg/ha aurait été économi-
quement rentable. Les primes extenso n’ont pas été inté-
grées aux calculs.
Pour les exploitations bio, avec un prix au producteur
de CHF 220.–/dt de graines de colza, l’utilisation serait
déjà rentable avec un rendement plus bas: entre 10 et
15 dt/ha. Toutefois, une augmentation de rendement
La baisse du poids de mille grains causée par les méli-
gèthes peut être compensée par le choix d’une variété
de colza appropriée. Lors des essais, le meilleur poids de
mille grains sur la parcelle-témoin est surtout obtenu
avec les variétés Aviso et Visby (fig. 5).
Influence d’une fumure azotée
On a voulu savoir, avec les deux essais Split-plot de
fumure, si la capacité de compensation du colza pouvait
être améliorée par un bon apport en azote. Sur une
moyenne des cinq procédés, l’apport supplémentaire de
50 kg N/ha a permis une augmentation du nombre de
siliques de 24 % et une augmentation de rendement de
13 %; le poids de mille grains a par contre diminué de
4 % environ (fig. 6). L’augmentation de rendement grâce
au deuxième apport d’azote (13 % en moyenne) était à
peu près identique avec tous les procédés et correspon-
dait plus ou moins à l’augmentation moyenne de rende-
ment après utilisation d’un insecticide dans les dix essais
(fig. 6). L’apport supplémentaire de 50 kg N/ha occa-
sionne à peu près les mêmes coûts qu’un traitement à
l’insecticide.
115 122 129 133 113 122 120 141 95 94 93 88 0
20
40
60
80
100
120
140
Surround+Telmion Insecticide Surround+Telmion Insecticide
Pour
cent
age
Nombre de siliquesRendementPMG
1 traitement 2 traitements
* * * * * * * * *
Figure 5 | Valeurs relatives pour le nombre de siliques par plant de colza, rendement en graines et poids de mille grains (PMG) en % (non traité = 100 %). Valeurs moyennes (± écart type) de deux essais (2011: variété Aviso; 2012: variété Visby). *Différences significatives par rapport à la parcelle-témoin non traitée (test Tukey-HSD, P < 0,05).
0
5
10
15
20
25
30
Non traité Surround 1x Insecticide 1x Surround 2x Insecticide 2x
dt/h
a
70 kg N/ha
120 kg N/ha
Figure 6 | Rendements en graines (dt/ha) avec différentes concentrations de fumure. Valeurs moyennes (± écart type) de deux essais (2011 et 2012). Sous le graphique: efficacité (%) avec le 2e apport d'azote de 50 kg/ha sur le nombre de siliques, le rendement et le poids de mille grains (PMG).
Changement avec 2e apport d'azote: Moyenne:Siliques: + 21 + 14 + 32 + 16 + 39 % + 24 % Rendement: + 14 + 13 + 13 + 14 + 11 % + 13 % PMG: -4 -7 -3 -6 -1 % -4 %
86
Environnement | Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
avec utilisation de Surround ne serait envisageable que
si le colza dispose de suffisamment de substances nutri-
tives. Pour les cultures bio et extenso de colza, il faudrait
donc en premier lieu assurer un bon approvisionnement
en substances nutritives, afin que les dégâts puissent
être compensés par la formation de nouvelles siliques.
Recommandat ions pour la p rat ique
L’utilisation de moyens alternatifs de lutte contre le
méligèthe du colza, comme le Surround, ne permet
généralement pas une protection efficace des siliques de
l’axe principal. Il ne faut donc pas appliquer le produit
trop tôt, car son efficacité est de courte durée; la période
optimale se situe aux stades de développement BBCH
53–59. Ainsi, les pousses latérales – les plus importantes
pour un bon rendement – peuvent être protégées effica-
cement. Lors d’une infestation soutenue de coléoptères,
une deuxième application de Surround améliore la pro-
tection des plantes.
Dans les cultures conventionnelles de colza, deux ou
trois pulvérisations d’insecticides sont souvent néces-
saires lors de fortes infestations. En se basant sur les
résultats des essais à Tänikon en 2013 (fig. 4), il apparaît
que le Surround aurait probablement pu remplacer l’in-
secticide, ceci afin d’éviter le développement d’une
résistance toujours plus marquée des coléoptères aux
insecticides.
Il faut d’abord favoriser le développement des plantes
en assurant une structure du sol intacte et un apport
suffisant de substances nutritives, car les plantes
robustes compensent mieux les dégâts que celles souf-
frant de malnutrition. C’est pourquoi l’utilisation de
Surround n’est rentable que lorsque le seuil d’interven-
tion est atteint par temps chaud et que le colza est en
bonne santé.
Pour l’heure, la procédure d’homologation de l’utili-
sation du produit Surround contre les méligèthes du
colza est encore en cours. L’Office fédéral de l’agricul-
ture pourrait l’autoriser avec l’indication « efficacité
partielle contre les méligèthes du colza ». Une utilisation
éventuelle en culture extenso ne serait pas autorisée,
selon les conditions en vigueur (Ordonnance sur les
paiements directs, art. 69). Pour les cultures bio, son uti-
lisation ne serait possible que si le produit est ajouté à la
liste des intrants du FiBL. Son utilisation comme méthode
permettant de ralentir la résistance des méligèthes –
dans le cadre de la culture PER du colza – serait possible
immédiatement après l’homologation. n
Remerciements
Nous remercions Bio Suisse et IP-Suisse pour leur participation financière aux expérimentations.
Figure 7 | Floraison plus luxuriante: effet visible d'un traitement au Surround sur les méligèthes du colza. (Photo: Werner Jossi, Agroscope)
87
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
Ria
ssu
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Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
Controlling pollen beetle with the natural agent
«Surround»
Meligethes spp. (pollen beetles) can cause major
damage to oilseed rape crops. Organic and
extensively farmed stands are especially at risk,
since the use of insecticides on them is prohib-
ited. Moreover, the pollen beetle’s increasing
resistance means that non-chemical treatment
options could also become important for
conventional oilseed rape cultivation in future.
Agroscope has tested numerous natural agents
in field trials for efficacy against the pollen
beetle. The kaolin-containing product Surround
showed good efficacy and usability in practice
when used in combination with a wetting agent
containing rapeseed oil. From 2011 to 2013,
Surround was compared under PEP conditions
with conventional insecticides and an untreated
control in a total of 10 large-plot trials, where it
exhibited a statistically significant efficacy of
50–70 % vis-à-vis the untreated control. The
duration of effect was approx. five days. With
one treatment, the use of Surround increased
grain yield by an average of 10 %, whilst the
chemical-synthetic insecticides produced an
average increase in yield of 17 %. A second
treatment after a gap of 6–10 days improved
the yield for both methods of control by an
additional 7 % on average. In oilseed rape fields
that are well supplied with nutrients, a treat-
ment with Surround is worthwhile in economic
terms as soon as the control action threshold
of 3–5 beetles per plant has been reached.
Key words: kaolin, pollen beetle, Meligethes
spp., oilseed rape.
Lotta al meligete della colza mediante la
sostanza naturale Surround
I meligeti della colza Meligethes spp. possono
causare ingenti danni a queste colture.
Particolarmente a rischio sono le coltivazioni
estensive e biologiche, nelle quali è vietato
l'impiego di insetticidi. A causa del crescente
sviluppo di resistenze nei meligeti della colza,
però, in futuro modalità di trattamento non
chimiche potrebbero rivelarsi preziose anche
nella coltivazione convenzionale. Agroscope
ha testato, in esperimenti sul campo, l'efficacia
di numerose sostanze naturali contro tale
meligete. Si è dimostrato efficace e facilmente
applicabile nella pratica il prodotto Surround
contenente caolino, combinato con un umidifi-
cante contenente colza. Dal 2011 al 2013, tale
prodotto è stato applicato in condizioni PER su
un totale di dieci grandi particelle sulle quali
venivano impiegati insetticidi convenzionali ed
è stato messo a confronto con una particella di
controllo, non trattata. Il risultato ha rivelato,
per Surround, un effetto statistico garantito
del 50–70 % rispetto alla finestra di controllo
non trattata. L'efficacia si è protratta per circa
cinque giorni. Con un trattamento si è potuta
aumentare la resa, in media, del 10 %. Nelle
particelle trattate con insetticidi chimico-sinte-
tici la crescita della resa è stata, in media, del
17 %. Con un secondo trattamento, a distanza
di 6–10 giorni, per entrambe le procedure di
lotta si è registrato un ulteriore aumento
medio della resa del 7 %. Nei campi di colza
ricchi di sostanze nutritive un trattamento
con Surround risulta redditizio, dal profilo
economico, se la soglia di lotta raggiunge i
3–5 meligeti per pianta.
Bibliographie ▪ Bekämpfungsschwellen, 2012. Bekämpfungsschwellen für Massnahmen gegen Schadorganismen im Feldbau (ÖLN). Arbeitsgruppe für Bekämp-fungsschwellen im Feldbau. Datenblätter Ackerbau, Agridea, 1.0.3–8.
▪ Daniel C., 2013. Résultats des essais de contrôle des méligèthes du colza en 2012. Rapport FiBL. Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL). Accès: http://orgprints.org/22174/ [09.01.13].
▪ Dorn B., Jossi W., Humphrys C. & Hiltbrunner J., 2013. Screening of natu-ral products in the laboratory and the field for control of pollen beetles. Journal of Applied Entomology, publication online [3.10.2013].
▪ Hiltbrunner J. & Pellet D., 2010. Liste recommandée des variétés de colza d’automne pour la récolte 2011. Recherche Agronomique Suisse 1 (5), encart.
▪ Hiltbrunner J. & Pellet D., 2013. Liste recommandée des variétés de colza d’automne pour la récolte 2014. Recherche Agronomique Suisse 4 (5), encart.
▪ Humphrys C. & Jossi W., 2009. Control of pollen beetle in organic far-ming with plant protecting agents. In: Werte – Wege – Wirkungen: Bio-landbau im Spannungsfeld zwischen Ernährungssicherung, Markt und Klimawandel. Beiträge zur 10. Wissenschaftstagung Ökologischer Land-bau, 11–13 février 2009, ETH Zurich, Vol. 1, 312–313.
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▪ Weymann W., Böttcher U., Sieling K. & Kage H., 2013. Einfluss von Witte-rungsbedingungen auf die Ertragsbildung. Raps – Die Fachzeitung für Spezialisten 4, 32–34.
88
E c o n o m i e a g r i c o l e
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
I n t r o d u c t i o n
L’alpage et l’exploitation des pâturages d’estivage
jouent un grand rôle en Suisse, sachant que l’économie
alpestre contribue de manière importante à la multi-
fonctionnalité de l’agriculture (Calabrese 2012). Selon
Mack et al. (2008), l’économie alpestre génère plus de
10 % du revenu de l’agriculture. En région de montagne,
ce pourcentage est même supérieur à 30 %. En outre,
des services publics et des prestations d’intérêt pour la
collectivité sont également liés à l’économie alpestre,
qu’il s’agisse d’exploiter et d’entretenir les pâturages qui
constituent un élément marquant du paysage rural (Baur
et al. 2007), ou de préserver la culture associée à l’écono-
mie alpestre.
L’importance de l’économie alpestre se reflète dans la
politique agricole, à travers une série de mesures d’en-
couragement. Les contributions d’estivage notamment,
accordées aux exploitantes et exploitants d’alpages, sont
très importantes pour promouvoir et assurer l’occupa-
tion des alpages (Mack et Flury 2008; Lauber et al. 2011).
Les contributions ont été augmentées à plusieurs reprises
dans le passé et seront à nouveau réajustées dans le
cadre de la politique agricole 2014–2017.
Les pronostics sur l’évolution de l’estivage semblent
toutefois indiquer que l’occupation de la région d’esti-
vage va diminuer (Lauber et al. 2011), parce que, avec un
effectif de bétail globalement en baisse (Mann et al.
2012; Flury et al. 2012), les contributions d’estivage ne
suffisent pas à maintenir l’effectif actuel d’animaux esti-
Gabriele Mack et Christian Flury
Agroscope, Institut des sciences en durabilité agronomique IDU, 8356 Ettenhausen, Suisse
Renseignements: Gabriele Mack, e-mail: gabriele.mack@agroscope.admin.ch
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
Figure 1 | L’estivage des vaches, des génisses et du petit bétail encourage le maintien des pâtu-rages alpestres, un élément important du paysage alpin. (Photo: Gabriela Brändle, Agroscope)
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? | Economie agricole
89
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
La politique agricole 2014–2017 introduit de
nouvelles contributions d’alpage pour les
exploitations à l’année. Leur but est d’inciter
les exploitations de base à estiver leurs
animaux. Des calculs réalisés avec le modèle
multifactoriel SWISSland montrent que, si on
les associe aux contributions d’estivage déjà
existantes, les contributions d’alpage
soutiennent largement l’occupation des
pâturages. Néanmoins, les contributions
d’alpage et d’estivage ne suffisent pas à
enrayer la baisse des effectifs d’animaux
dans la région d’estivage. Des reculs supé-
rieurs à la moyenne sont attendus pour les
moutons et les chèvres, tandis que le nombre
de vaches-mères, vaches laitières et autre
bétail bovin diminue de manière moins
prononcée. La principale raison de la baisse
des chiffres de l’estivage est la réduction de
l’effectif animal dans les exploitations à
l’année suite à l’application de la politique
agricole 2014–2017. On ne sait pas encore à
quel point les nouvelles mesures de promo-
tion de la biodiversité et de la qualité du
paysage pourront encourager l’exploitation
et l’entretien des pâturages alpestres.
vés. L’introduction de contributions d’alpage a pour but
d’enrayer ce processus. Ces contributions seront attri-
buées aux exploitations à l’année qui estivent leurs
bêtes et remplaceront l’ancien supplément d’estivage
qui disparait avec la suppression des paiements directs
liés aux animaux.
A l’avenir, il est prévu d’allouer plus de 200 millions
de francs suisses (CHF) sous forme de contributions d’al-
page et d’estivage, soit le double des moyens mis à dis-
position jusqu’ici. Pour compléter, des contributions à la
biodiversité et à la qualité du paysage seront également
octroyées pour la région d’estivage.
Cet article étudie l’effet des nouvelles contributions
d’alpage sous forme d’une évaluation ex ante. Trois
questions sont au centre de la réflexion:
•• Dans les conditions-cadres de la politique agricole
2014–2017, comment les effectifs des animaux
consommateurs de fourrages grossiers évoluent-ils
dans l’ensemble et comment le nombre d’animaux
estivés évolue-t-il?
•• Dans quelle mesure les contributions d’alpage
encouragent-elles l’estivage des animaux et contri-
buent-elles à l’exploitation des pâturages alpestres?
•• Les contributions d’alpage et d’estivage sont-elles en
mesure de maintenir le taux d’occupation au niveau
nécessaire pour l’exploitation et l’entretien des
pâturages alpestres sur tout le territoire?
Il sera répondu à ces questions à l’aide de simulations
réalisées avec le modèle multifactoriel SWISSland.
Evolution des effectifs d’estivage jusqu’ici
Les effectifs des animaux estivés sont en légère baisse
depuis 2000 (fig. 2). Tandis qu’on estivait encore 302 490
pâquiers normaux1 en moyenne en 2000/01, on n’en
comptait plus que 293 280 en 2011/12, soit une baisse de
3 %. Plus encore que la légère baisse de l’effectif des ani-
maux estivés, les différentes fluctuations par catégorie
d’animaux sont décisives. Les effectifs de vaches laitières
estivées (–13 %) et d’autre bétail bovin (–8 %) ont accusé
un recul très net. Cet effet est en partie compensé par la
conversion de l’estivage de vaches laitières à l’estivage
de vaches-mères, due à l’évolution structurelle générale,
puisque les pâquiers normaux des vaches-mères estivées
ont fortement augmenté (+141 %). Cette hausse a même
entraîné une légère augmentation de l’effectif total des
vaches-mères et des vaches laitières estivées. Une évolu-
tion contrastée se dessine également avec le petit bétail,
puisque les pâquiers normaux ont baissé pour les mou-
tons (–12 %) et augmenté pour les chèvres (+18 %).
Etant donné que l’objectif des contributions d’esti-
vage est d’assurer l’ouverture des pâturages alpestres, le
recul du nombre de moutons estivés et de l’autre bétail
bovin doit être considéré comme critique. Ces animaux
sont utilisés spécialement pour le pâturage des parcelles
pentues, éloignées ou situées à haute altitude, qui ne
sont pas accessibles aux vaches. Un recul des moutons
estivés et de l’autre bétail bovin entraînerait sans doute
une sous-exploitation voire un abandon de l’exploita-
tion de ces sites marginaux. Inversement, les sites avan-
tageux de la région d’estivage sont de plus en plus
intensifiés et surexploités.
Les contributions d’estivage liées aux animaux ne
peuvent pas vraiment lutter contre cette évolution bipo-
laire (Lauber et al. 2012). Il n’empêche que les contribu-
tions d’estivage qui ont une influence déterminante sur
1Un pâquier normal (PN) correspond à l’estivage d’une unité de gros bétail consommant des fourrages grossiers (UGBFG) pendant 100 jours. La définition du pâquier normal tient compte d’une part de l’espèce et de l’âge des animaux et d’autre part de la durée de séjour à l’alpage. Les fluctuations des pâquiers nor-maux ne sont donc pas seulement le fait de la variation des effectifs animaux, mais peuvent être influencées par les conditions météorologiques et la croissance du fourrage.
Economie agricole | Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
90 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
la rentabilité de cette activité (Mack et al. 2008), sont
considérées comme essentielles pour préserver l’esti-
vage (Lauber et al. 2012). Aujourd’hui, près de
CHF 101 millions par an sont consacrés au paiement
des contributions d’estivage. En 2000, le montant était
de CHF 81 millions (fig. 2). Cette différence vient de
l’adaptation du barème de contributions qui, suite à la
baisse des effectifs d’estivage jusqu’en 2004, a été
augmenté à deux reprises au cours des dix dernières
années.
M é t h o d e
L’évaluation ex ante des contributions d’estivage se fait
à l’aide du modèle multifactoriel du secteur agricole
SWISSland conçu par Agroscope (Möhring et al. 2010 et
2011). Le modèle reproduit environ 3000 exploitations
agricoles à l’année et 675 exploitations d’alpage sou-
mises à un processus d’optimisation annuel; il extrapole
les résultats à l’échelle de l’ensemble de l’agriculture
suisse. La représentation des exploitations à l’année est
basée sur les 3300 exploitations de référence saisies dans
le Dépouillement centralisé des données comptables,
qui représentent environ 50 000 exploitations en Suisse.
La description des 675 exploitations d’alpage repose sur
une enquête (Calabrese 2012). Le modèle SWISSland
décrit des processus autant de croissance que d’évolu-
tion structurelle, dans la mesure où les agents orientés
croissance reprennent les surfaces libres des exploita-
tions voisines qui abandonnent l’exploitation dans cer-
taines circonstances. SWISSland tire dans la foulée des
conclusions correspondantes sur l’évolution structurelle.
Tous les calculs prennent appui sur les conditions-cadres
de la politique agricole 2014–2017. Les paiements directs
reposent sur les barèmes fixés dans la nouvelle ordon-
nance sur les paiements directs. Suivant la catégorie ani-
male, les contributions d’estivage varient entre CHF.-
(moutons sur le solde des pâturages) et 400.– (vaches
traites, brebis et chèvres laitières, moutons gardés en
permanence par un berger). La contribution d’alpage
s’élève à CHF 370.– par pâquier normal estivé et par an.
Pour estimer plus précisément l’influence des contribu-
tions d’alpages sur le nombre d’animaux estivés, les
simulations envisagent quatre montants de contribution
(CHF 0.–, 185.–, 370.– et 555.–).
Coûts des agents de production et prix agricoles
L’évolution du prix des agents de production et des pro-
duits est indiquée de manière exogène dans SWISSland.
Jusqu’en 2012, ces données correspondent à l’évolution
réelle des prix; à partir de 2013, ce sont les estimations
ou pré-estimations des experts du modèle européen de
marché et de l’offre (CAPRI) qui ont été reprises. Pour la
politique agricole 2014–2017, d’ici à 2021, ces calculs
indiquent une baisse du prix du lait de 1,8 % par rapport
à 2012. D’ici à 2021, les prix de la viande de bœuf seront
plus élevés d’environ 4 % par rapport à 2012. Tandis que
les prix resteront pratiquement constants dans l’en-
semble durant la période considérée de 2013 à 2021, on
suppose que les coûts augmenteront en continu du fait
du renchérissement de ces dernières années.
Figure 2 | Evolution des animaux estivés de 2000–2012. (Sources: statistiques d’estivage OFAG [div. années]).
0
15
30
45
60
75
90
105
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Cont
ribut
ions
d’e
stiv
age
en m
illio
ns d
e CH
F
Anim
aux
estiv
és (e
n PN
)
vaches laitières
vaches-mères
autre bétail bovin
moutons
chèvres
contributions d’estivage
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? | Economie agricole
91Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
maux reculent, parce que certaines exploitations aban-
donnent la production agricole à cause du changement
structurel et parce que les exploitations restantes n’aug-
mentent pas suffisamment leurs troupeaux, à cause de
la hausse des coûts des moyens de production et des
biens d’investissement.
Suivant la catégorie animale, les effectifs d’estivage
évolueront de manière très variable jusqu’en 2021
(tabl. 1): il faut s’attendre à des reculs supérieurs à la
moyenne chez les chèvres et les moutons, tandis que le
nombre de vaches-mères estivées, du reste du bétail
bovin et des vaches laitières diminuera de façon moins
marquée. Dans l’ensemble, le nombre des vaches lai-
tières estivées baissera de 9,0 % jusqu’en 2021, soit un
peu moins que l’effectif total de vaches laitières. Par
conséquent, si l’on se réfère à l’effectif total, en 2021, on
estivera proportionnellement un peu plus de vaches lai-
tières qu’aujourd’hui. Les effectifs d’estivage de l’autre
bétail bovin (–8,4 %) et surtout des vaches-mères
R é s u l t a t s
Evolution de l’estivage jusqu’en 2021
Dans les conditions-cadres de la politique agricole 2014–
2017, il faut s’attendre à une baisse des animaux estivés
ces prochaines années. L’augmentation des contribu-
tions d’estivage et les nouvelles contributions d’alpage
ne parviennent pas à compenser totalement le recul des
animaux estivés découlant de la réduction de l’effectif
total d’animaux consommant des fourrages grossiers
(effectif UGBFG) (fig. 3). Dans l’ensemble, l’effectif total
d’animaux aura baissé de 10,4 % d’ici à 2021 par rapport
à 2012 (jusqu’en 2017: –6,9 %), le nombre d’unités de
gros bétail estivées de 9,4 % (jusqu’en 2017: –4,4 %).
Le recul des effectifs UGBFG est d’une part une
conséquence du passage des paiements directs liés aux
animaux à des paiements directs liés à la surface dans le
cadre de la politique agricole 2014–2017 (Mann et al.
2012; Flury et al. 2012); d’autre part, les effectifs ani-
Catégorie animale
Effectif animal (en UGB) Estivage (en UGB) Pourcentage d’estivage
2012
Evolution par rapport à 2012 2012
Evolution par rapport à 2012 2012
Evolution par rapport à 2012
2017 2021 2017 2021 2017 2021
Vaches laitières 596801 -6,10 % -9,20 % 101601 -3,30 % -9,00 % 16,90 % 2,90 % 0,20 %
Vaches-mères 88837 -9,30 % -11,00 % 23673 -5,00 % -6,10 % 26,10 % 4,80 % 5,50 %
Autre bétail bovin 257693 -6,20 % -10,00 % 104714 -4,20% -8,40 % 40,40 % 2,10 % 1,70 %
Moutons 41748 -16,50 % -25,70 % 27283 -7,60 % -14,90 % 65,10 % 10,70 % 14,40 %
Chèvres 9393 -15,50 % -21,30 % 6285 -11,10 % -15,90 % 63,50 % 5,30 % 6,90 %
Total 994473 -6,90 % -10,40 % 263556 -4,40 % -9,40 % 26,30 % 2,70 % 1,20 %
Source: simulations SWISSland.
Tableau 1 | Evolution des effectifs d’animaux consommant des fourrages grossiers et du nombre d’animaux estivés jusqu’en 2021
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Evol
utio
n de
l’ef
fect
if an
imal
et d
e l’e
ffect
if d’
estiv
age
(201
2 =
100
%)
Anim
aux
estiv
és (e
n U
GB)
chèvres
moutons
autre bétail bovin
vaches-mères
vaches laitières
contributions d’estivage au total
effectif animal au total
Figure 3 | Evolution de l’effectif animal des exploitations à l’année et évolution des animaux estivés. (Source: simulations SWISSland)
Economie agricole | Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
92 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
(–6,1 %) baissent moins que les effectifs animaux, ce qui
conduit à une hausse du pourcentage d’animaux estivés.
C’est également le cas pour les moutons et les chèvres,
pour lesquels le nombre d’animaux estivés à l’avenir sera
plus important qu’aujourd’hui, si l’on se réfère à l’effec-
tif total.
Effet de différentes contributions d’alpage
Les nouvelles contributions d’alpage pour les exploita-
tions à l’année introduites par la politique agricole
2014–2017 influeront considérablement sur le nombre
d’animaux estivés (fig. 4). En 2017, sans les contributions
d’alpage, l’effectif d’animaux estivés se limiterait à
234 954 UGB (–10,1 % par rapport à 2012). Sans les contri-
butions d’alpage, le recul des animaux estivés serait
supérieur à 14,4 % d’ici à 2021.
Avec les contributions d’alpage prévues de CHF 370.– par
pâquier normal, les effectifs d’estivage diminueront de
4,4 % (2017) et 9,4 % (2021) comme mentionné plus
haut. Avec un montant de CHF 555.– par pâquier normal,
les effectifs d’estivage baisseront seulement de manière
marginale jusqu’en 2017 (de 2,3 %), mais reculeront par
contre de 7,2 % jusqu’en 2021. Même avec une augmen-
tation des contributions d’alpage de 50 %, le déclin de
l’estivage dans les dix prochaines années serait supérieur
à celui de la dernière décennie. Ce phénomène est dû en
premier lieu à la baisse des effectifs d’animaux consom-
mant des fourrages grossiers dans les exploitations à
l’année.
L’évaluation avec des contributions d’alpage plus éle-
vées montre que l’effet incitatif des contributions évo-
lue de manière constante. En 2017, le nombre des ani-
maux estivés augmenterait de 7280 à 6750 pâquiers
Evolution des UGBFG estivées et du total de l’effectif UGBFG jusqu’en 2021 par rapport à 2012
Sans contribution d’alpageAvec contribution d’alpage
CHF 185.–Avec contribution d’alpage
CHF 370.–Avec contribution d’alpage
CHF 555.–
UGBFG est. UGBFG tot. UGBFG est. UGBFG tot. UGBFG est. UGBFG tot. UGBFG est. UGBFG tot.
Région de plaine -17,50 % -10,40 % -14,80 % -10,20 % -11,90 % -10,00 % -9,50 % -10,00 %
Région de collines -14,10 % -10,50 % -11,00 % -9,50 % -8,30 % -9,50 % -8,30 % -9,30 %
Région de montagne -13,70 % -11,50 % -11,20 % -12,10 % -8,80 % -11,80 % -6,20 % -11,40 %
Total -14,40 % -10,80 % -11,80 % -10,50 % -9,40 % -10,40 % -7,20 % -10,20 %
Contributions d’alpage (millions de CHF)
– 43,5 89,4 137,8
Contributions d’estivage 98 99,5 100,9 102,4
Source: simulations SWISSland.
Tableau 2 | Influence des contributions d’alpage sur l’évolution des effectifs d’animaux et des effectifs d’estivage et sur les paiements directs par région
0 25000 50000 75000
100000 125000 150000 175000 200000 225000 250000 275000
0 185 370 555 0 185 370 555
Contributions d’alpage 2017 Contributions d’alpage 2021 2012 2013
Anim
aux
estiv
és (e
n U
GB)
chèvres moutonsautre bétail bovin vaches-mèresvaches laitières
Figure 4 | Influence des différents barèmes de contributions d’alpage sur les animaux estivés. (Source: simulations SWISSland)
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? | Economie agricole
93Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
raient de près de 17,5 % d’ici 2021 par rapport à
aujourd’hui. En région de collines, la baisse serait de
14,1 % et en région de montagne de 13,7 % (tabl. 2). Par
rapport à ces chiffres, les contributions d’alpage prévues
permettront de maintenir le déclin des animaux estivés
dans des pourcentages de 11,9 % (région de plaine), de
8,3 % (région de collines) et de 8,8 % (région de mon-
tagne). L’effet incitatif des contributions d’alpage
consiste à faire augmenter la part des animaux estivés.
L’effectif animal proprement dit ne fluctue pratique-
ment pas avec les différentes contributions d’alpage.
Suivant le montant des contributions d’alpage et
le nombre d’animaux estivés, les coûts ne sont pas les
mêmes pour les pouvoirs publics. Avec les tarifs pres-
crits par l’ordonnance sur les paiements directs, les
coûts pour les contributions d’alpage s’élèveraient à
89 millions de CHF en 2021, ceux des contributions d’es-
tivage à 101 millions. En 2017, les contributions d’alpage
se monteraient à 93 millions de CHF et les contributions
d’estivage à 105 millions. Une majoration des contribu-
tions d’alpage de CHF 185.– entraînerait une variation
de coûts d’environ 44 à 48 millions de CHF pour la
Confédération en 2012, et d’environ 1,5 millions pour
les contributions d’estivage.
D i s c u s s i o n e t c o n c l u s i o n s
Les prévisions réalisées avec le modèle multifactoriel
SWISSland montrent que l’introduction des contribu-
tions d’alpage et l’augmentation des contributions d’es-
tivage ne parviennent pas à stopper la tendance à la
normaux, soit une hausse de 2,7 %, si les contributions
étaient étendues par paliers de CHF 185.– par pâquier
normal. En 2021, l’effet incitatif est environ de 6820
pâquiers normaux (+2,6 %) pour une augmentation de
la contribution de CHF 185.–.
En revanche, l’effet incitatif se différencie davan-
tage par catégorie animale: tandis que les vaches lai-
tières estivées s’accroissent de plus de 3 % en cas d’aug-
mentation des contributions d’alpage de CHF 185.–, la
hausse est nettement moins marquée pour l’autre bétail
bovin, avec moins de 2 % (fig. 5). Chez les vaches-mères,
le nombre d’animaux estivés augmente à chaque fois de
2,8 % en cas de passage des contributions d’estivage de
CHF 0.– à 185.– et de 185.– à 370.-. En cas d’augmenta-
tion des contributions de CHF 370.– à 555.– par contre, la
hausse du nombre de vaches-mère n’est plus que de
2,2 %. L’effet incitatif le plus important en valeur rela-
tive a été enregistré avec les moutons (+4 %).
Dans l’hypothèse que la baisse des animaux estivés
jusqu’en 2017 puisse être maintenue à moins de 5 %, les
contributions d’alpage prévues de CHF 370.– par pâquier
normal suffiront pour le bétail bovin, mais pas pour le
petit bétail. Pour les moutons, un montant de CHF 555.–
suffirait à atteindre cet objectif. Pour les chèvres, même
un montant de ce type ne suffirait pas.
Evolution des effectifs par région
Dans toutes les régions, les contributions d’alpage
apportent une contribution essentielle à l’encourage-
ment de l’estivage. Sans contributions d’alpage, les
effectifs d’animaux de région de plaine estivés baisse-
Figure 5 | Variation des effectifs d’estivage avec différentes contributions d’alpage par catégorie animale. (Source: simulations SWISSland)
-25%
-20%
-15%
-10%
-5%
0%
0 185 370 555 0 185 370 555
Contributions d’alpage 2017 Contributions d’alpage 2021
Varia
tion
des
effe
ctifs
d’e
stiv
age
par r
appo
rt à
201
2
vaches laitièresvaches-mèresautre bétail bovin moutonschèvrestotal
94
Economie agricole | Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
baisse du nombre d’animaux estivés. Il faut au contraire
se préparer à ce que, par rapport à aujourd’hui, les effec-
tifs d’estivage diminuent de 4,4 % jusqu’en 2017 et de
9,4 % jusqu’en 2021. La baisse des chiffres d’estivage est
due au recul de l’effectif des animaux consommant des
fourrages grossiers, qui sera une conséquence de la poli-
tique agricole 2014–2017, et à l’extensification qui s’en-
suivra dans les exploitations à l’année. Selon les simula-
tions, les effectifs animaux baisseront de 6,9 % (2017) à
10,4 % (2021). La charge d’animaux consommant des
fourrages grossiers par hectare de surface agricole utile
baissera en moyenne de 6 % (2017) à 8 % (2021). Tandis
que la tendance actuelle à la baisse des effectifs se pour-
suit chez les vaches laitières et l’autre bétail bovin, les
changements politiques conduisent à un renversement
de tendance chez les vaches-mères et les chèvres. Les
effectifs qui avaient connu une forte hausse de 2000 à
2012 sont supposés baisser de nouveau dans les années à
venir. Chez les moutons, le recul marqué pronostiqué
pour les prochaines années est nettement supérieur à la
hausse enregistrée de 2000 à 2012.
L’analyse de l’impact des contributions d’alpage
montre qu’elles ont une influence essentielle sur le
nombre des animaux estivés. Sans les contributions d’al-
page, le nombre des animaux estivés baisserait encore
plus qu’avec les contributions prévues. L’important pour
évaluer les contributions d’alpage est aussi qu’elles n’in-
citent pas à une intensification dans les exploitations de
base. Inversement, c’est aussi ce qui limite l’effet des
contributions en vue d’une occupation maximale des
alpages. Une enquête réalisée en 2010 auprès d’exploi-
tations suisses pratiquant l’estivage a confirmé que les
facteurs structurels comme les réductions d’effectifs
avaient une grande influence sur l’estivage. Les exploi-
tations interrogées ont indiqué qu’elles estivaient
essentiellement leurs animaux par manque de surfaces
fourragères suffisantes et à cause des capacités de
main-d’œuvre limitées. Les exploitations ayant aban-
donné l’estivage ont indiqué que la principale raison de
leur choix était la disponibilité suffisante de surfaces
fourragères dans l’exploitation de base (von Felten et al.
2012; Fischer et al. 2012). Les contributions d’alpage de
CHF 370.– par pâquier normal permettent donc surtout
d’empêcher le recul disproportionné de l’estivage suite
à la réduction de l’effectif d’animaux consommant des
fourrages grossiers.
Les conséquences de la baisse du nombre d’animaux
estivés sur l’abandon des pâturages d’estivage
dépendent aussi d’autres facteurs. Outre les contribu-
tions simulées, la nouvelle ordonnance sur les paiements
directs contient trois éléments supplémentaires qui
devraient permettre d’enrayer de façon ciblée l’aban-
don de l’exploitation, mais qui n’ont pas pu être repré-
sentés à l’aide du modèle à ce stade:
1. Les cantons sont désormais tenus d’exiger un plan de
gestion des pâturages lorsque le mode d’exploitation
est trop intensif ou trop extensif. Cette mesure est
censée lutter contre la mise en place d’une exploita-
tion bipolaire (intensification des surfaces favorables
et extensification des surfaces marginales).
2. Les nouvelles contributions à la biodiversité pour les
surfaces herbagères et les surfaces à litière riches en
espèces de la région d’estivage incitent, en plus des
contributions d’estivage, de manière ciblée, à
entretenir les surfaces biologiquement précieuses et à
empêcher l’abandon de l’exploitation.
3. Les nouvelles contributions à la qualité du paysage
peuvent également être versées à la région d’esti-
vage pour des prestations contribuant à l’entretien
du paysage.
Contrairement aux contributions d’alpage et d’estivage
liées aux pâquiers normaux, les contributions à la biodi-
versité et à la qualité du paysage sont liées à l’utilisation
des surfaces concernées et contribuent donc spécifique-
ment au maintien de pâturages alpestres ouverts. Il faut
attendre pour savoir si toutes ces contributions réunies
parviendront à empêcher l’abandon de surfaces pré-cieuses. n
95
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? | Economie agricole
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
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▪ Möhring A., Mack G., Zimmermann A., Gennaio M. P., Mann S. & Ferjani A., 2011. Modellierung von Hofübernahme- und Hofaufgabeent-scheidungen in agentenbasierten Modellen. Yearbook of Socioeconomics in Agriculture 2011, 163–188.
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What is the impact of the new alpine
pasturing subsidies?
Alpine pasturing subsidies are now being
introduced under the 2014–2017 Agricultural
Policy. These subsidies are meant to offer
lower-altitude farms a further incentive to
move their livestock to alpine pastures during
the summer season. Calculations made with
the agent-based model SWISSland show that
the alpine pasturing subsidies in combination
with the previous summer pasturing subsi-
dies strongly support the stocking rate.
Despite this, the summer- and alpine pastur-
ing subsidies are not sufficient to halt the
decline in livestock population in the summer
pasturing areas. Above-average decreases are
to be expected for sheep and goats, whilst
the number of summer-pastured suckler
cows, other cattle and dairy cows is decreas-
ing to a lower extent. The main reason for
the decline in summer-pasturing numbers is
the reduction in the livestock population on
the farms, which goes hand-in-hand with the
implementation of the 2014–2017 Agricul-
tural Policy. It remains to be seen just how
strongly the use and upkeep of summering
pastures can be supported by the new
measures for the promotion of biodiversity
and landscape quality.
Key words: summer pasturing, animals put to
summer pastures, alpine pasturing subsidies,
summer pasturing subsidies.
Effetti dei nuovi contributi di alpeggio
Con la Politica agricola 2014–2017
vengono introdotti contributi di
alpeggio per le aziende annuali,
nell'obiettivo di fornire un ulteriore
incentivo, per le aziende di base, a
estivare i propri animali. Dai calcoli con
il modello basato sugli agenti
SWISSland emerge che i contributi di
alpeggio, combinati agli esistenti
contributi d'estivazione, favoriscono
notevolmente il carico degli alpi. Né gli
uni né gli altri, tuttavia, consentono di
arrestare il calo degli effettivi di
animali nella regione d'estivazione. E
previsto un calo superiore alla media
per pecore e capre, mentre sarà meno
accentuato il calo del numero di vacche
madri, vacche da latte e altri bovini
estivati. La causa principale di tale
flessione delle estivazioni è la ridu-
zione, conseguente all'attuazione della
Politica agricola 2014–2017, della
densità di animali nelle aziende
annuali. Non si sa ancora, invece, in
che misura l'utilizzo e la cura dei
pascoli d'estivazione potranno essere
sostenuti mediante le nuove misure di
promozione della biodiversità e della
qualità del paesaggio.
96 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
I n t r o d u c t i o n
Les bactéries pectinolytiques des genres Pectobacte-
rium et Dickeya, anciennement regroupées dans le
genre Erwinia, peuvent conduire au développement de
plusieurs maladies de la pomme de terre, comme des
pourritures aériennes de tiges communément appelées
«jambes noires» et des pourritures de tubercules quali-
fiées de «pourritures molles». Ces symptômes sont res-
ponsables de pertes importantes dans la plupart des
pays producteurs et utilisateurs de semences (Laurila et
al. 2010; Pritchard et al. 2013; Rousselle et al. 1996).
Après infection de la plante via les racines, les sto-
lons ou les lenticelles des tubercules (Czajkowski et al.
2010; Pérombelon et Lowe 1974; Scott et al. 1996), les
bactéries peuvent coloniser l’ensemble du système
vasculaire de la plante (Pérombelon et al. 1988). Il en
résulte alors, en cas de faible humidité relative du sol
(Pérombelon et al. 1988), un flétrissement de la plante
pouvant entraîner un dessèchement des feuilles dans
les cas les plus sévères (Laurila et al. 2010). Ces flétrisse-
ments sont dus à une réduction de la circulation de la
sève brute dans le xylème (Helias et al. 2000b). En cas
de hausse de l’humidité relative, les bactéries peuvent
pénétrer dans les tissus parenchymateux et provoquer
par la suite des pourritures de tiges, communément
appelées jambes noires (Helias et al. 2000a; Laurila et
al. 2010).
Jérémie Rouffiange1, David Gerardin2, Gaétan Riot1, Etienne Thévoz1, Isabelle Kellenberger1,
Santiago Schaerer1 et Brice Dupuis1
1Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse2UFR PEPS, Université de Haute Alsace, 68000 Colmar, France
Renseignements: Brice Dupuis, e-mail: brice.dupuis@agroscope.admin.ch
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Figure 1 | Vue d’ensemble de l’essai portant sur la sensibilité variétale. (Photo J. Rouffiange)
97
Rés
um
é
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
Les bactéries pectinolytiques des genres
Pectobacterium et Dickeya peuvent conduire
au développement de plusieurs maladies de la
pomme de terre, comme des pourritures de
tiges communément appelées «jambes noires»
et des pourritures de tubercules qualifiées de
«pourritures molles». Le symptôme de jambe
noire est la première cause de rejet de lots de
plants de pomme de terre en Suisse. Les essais
réalisés lors de cette étude visaient d’une part à
identifier d’éventuelles différences de sensibi-
lité à Dickeya spp. parmi les variétés Agria,
Victoria, Charlotte et Innovator et, d’autre part,
à étudier l’agressivité de trois isolats de
D. solani et de deux isolats de D. dianthicola sur
la variété Agria. Des essais ont été réalisés pour
suivre le développement au champ des symp-
tômes de flétrissement et de jambe noire sur
des plantes issues de tubercules préalablement
inoculés par les bactéries. Des différences de
sensibilité variétale ont été constatées. La
variété Agria s’est montrée plus sensible que les
autres variétés testées. A titre d’exemple, Agria
a développé deux fois plus de symptômes de
jambe noire que la variété Charlotte. Parmi tous
les isolats testés, l’un des deux isolats de
D. dianthicola a été le plus agressif et le second
le moins agressif, ce dernier étant 26 fois moins
agressif que le premier. Les trois isolats de
D. solani ont présenté des niveaux d’agressivité
intermédiaires. Le risque de développement de
symptômes au champ lié à l’isolat semble donc
plus important que celui lié à la variété. Enfin,
une relation linéaire a pu être établie entre les
symptômes de flétrissement et ceux de jambe
noire au champ.
Le producteur de plants sera le plus affecté, car le
symptôme de jambe noire peut entraîner un déclasse-
ment de son lot lors des visites de cultures effectuées
deux fois par an pendant la période de végétation. En
Suisse, la maladie de la jambe noire est la première
cause de déclassement de lots de pomme de terre au
champ (tabl. 1).
Les symptômes de flétrissement et de jambe noire
sont observés lors des visites de culture. L’observation
des flétrissements est cependant difficile à interpréter
car d’autres maladies et facteurs abiotiques (dartrose,
verticilliose, phyto-toxicité due à un herbicide, carence
en potassium, carence en eau) peuvent également pro-
voquer ce type de symptômes (FN3PT et al. 2008).
De précédentes études ont montré que l’importance
des pertes induites par les bactéries pectinolytiques
dépend largement de la sensibilité variétale (Helias et al.
2000a). Des différences ont notamment été constatées
sur tranches de tubercules en laboratoire (Gerardin et al.
2013) ainsi que sur tiges lors d’essais en pots (Rouffiange
et al. 2013). Afin de limiter le risque de refus de parcelles
de plant, il serait donc intéressant de promouvoir la
culture des variétés moins sensibles. Peu de données
sont cependant disponibles sur la sensibilité des variétés
lorsque les plantes sont cultivées en plein champ.
Des différences d’agressivité entre isolats bactériens
ont été observées dans différentes études réalisées sur
tranches de pommes de terre et sur plantes entières
(Gerardin et al. 2013; Haynes et al. 1997; Laurila et al.
2010; Rouffiange et al. 2013). Deux espèces du genre Dic-
keya sont principalement présentes aujourd’hui en
Europe: Dickeya dianthicola et Dickeya solani. Une étude
réalisée sur tranches de tubercules montre que les iso-
lats de D. solani sont particulièrement agressifs (Gerar-
din et al. 2013). En revanche, un test de pathogénicité
Enroulements et mosaïques
Jambes noiresMildiou du feuillage
Isolement de la parcelle
Présence de repousses
Divers
2005 11 48 0 0 0 11
2006 8 39 0 0 0 56
2007 68 85 2 3 1 8
2008 10 31 3 0 0 13
2009 16 13 0 0 0 8
2010 0 72 0 0 0 4
2011 2 21 0 0 0 1
2012 2 39 0 0 0 3
Moyenne 14,6 43,5 0,6 0,4 0,2 13,0
Tableau 1 | Causes et surfaces (en ha) des retraits de cultures de plants de pomme de terre après les visites de cultures en Suisse de 2005 à 2012. (Henri Gilliand, communication personnelle)
98 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
réalisé avec les mêmes isolats sur plantes en pots ne
confirme pas les observations réalisées sur tranches
(Rouffiange et al. 2013), puisque c’est un isolat de
D. dianthicola qui se montre le plus agressif.
Les essais au champ, réalisés dans le cadre de cette
étude, ont deux objectifs principaux: d’une part, identi-
fier d’éventuelles différences de sensibilité variétale
face à Dickeya spp. parmi les principales variétés de
pomme de terre cultivées en Suisse; d’autre part, étudier
l’agressivité de plusieurs isolats de Dickeya dianthicola
et Dickeya solani afin de décrire leur pathogénicité en
plein champ. Le profil de pathogénicité obtenu pourra
alors être comparé à celui obtenu avec les mêmes
souches dans les essais réalisés sur tranches de pomme
de terre (Gerardin et al. 2013) ainsi que sur plantes en
pots (Rouffiange et al. 2013).
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
Un premier essai (A) a permis d’étudier la sensibilité des
variétés Agria, Charlotte, Innovator et Victoria. Ces quatre
variétés sont inoculées avec la souche D. dianthicola 8823.
Dans un second essai (B), l’agressivité des cinq isolats sui-
vants de Dickeya a été suivie sur la variété Agria: D. dian-
thicola 980, D. dianthicola 8823, D. solani 2222, D. solani
05026 et D. solani 07044. L’inoculation des tubercules se
fait à une concentration de 105 ufc/ml et se déroule sur
une période de 48 heures et en quatre étapes (Rouffiange
et al. 2013).
Chaque essai comprend un procédé témoin sans ino-
culation (trempage uniquement dans de l’eau) pour
déterminer le degré de contamination latente du lot de
départ. Ce pourcentage de jambes noires est soustrait du
pourcentage final afin de pouvoir comparer les variétés
indépendamment de la contamination de départ. L’essai
portant sur la sensibilité variétale a été répété trois
années de suite (2011 – 2013), tandis que l’essai portant
sur l’agressivité des isolats a été répété durant deux ans
(2012 – 2013). Les deux essais sont réalisés en bloc aléa-
toire complet (Dagnelie 2003) avec quatre répétitions,
chaque parcelle étant constituée de quatre lignes de
vingt-cinq plantes (33 cm entre les plantes et 75 cm entre
les lignes).
Dès l’apparition des premiers symptômes de flétris-
sement, deux observations par semaine sont effectuées
jusqu’à la fin de l’essai. Le nombre de plantes flétries est
compté ainsi que le nombre de plantes présentant des
symptômes de jambe noire. Enfin, un calcul de l’aire sous
la courbe de progression de la maladie (AUDPC.rel) est
effectué (Bonierbale et al. 2007). Cette aire permet de
considérer le développement des symptômes sur l’en-
semble de la saison culturale.
Encadré 1 | Concept de lutte intégrée contre
les bactéries pectinolytiques dans la produc-
tion de pommes de terre
Dans le cadre d’un projet international (2010–
2014), un concept de lutte intégrée est déve-
loppé contre Dickeya spp., Pectobacterium
carotovorum subsp. carotovorum et Pecto
bacterium atrosepticum. Ce projet est soutenu
par la Commission pour la technologie et
l’innovation CTI.
Objectifs:• Développer une méthode d’analyse de rou-
tine des infections latentes des tubercules
lors du processus de certification des plants
de pomme de terre.
• Identifier et quantifier les principaux fac-
teurs responsables de la contamination des
lots de pomme de terre.
• Développer un concept de lutte intégrée en
collaboration avec les représentants de tous
les niveaux de la branche de la pomme de
terre.
Partenaires:• Haute école spécialisée bernoise BFH - Zolli-
kofen (direction du projet pour la Suisse)
• Agroscope, Institut des sciences en produc-
tion végétale IPV
• BIOREBA AG – Reinach
• Swisssem, organisation faitière des multipli-
cateurs de semences de toute la Suisse
• Swisspatat, organisation de la branche, res-
ponsable de l’économie de la pomme de
terre
• Institut national de la recherche agrono-
mique INRA - Rennes (direction du projet
pour la France)
• Groupement national interprofessionnel des
semences et plants (GNIS)
• Fédération nationale des producteurs de
plants de pomme de terre (FN3PT)
99Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
R é s u l t a t s
Essai A: sensibilité variétale
L’analyse de l’aire sous la courbe de développement des
symptômes de flétrissement (fig. 2) montre d’une part
que l’importance de ces symptômes varie d’une année à
l’autre (p<0,001), avec un nombre plus important de
plantes flétries pour l’ensemble des variétés en 2013 et,
d’autre part, que des différences entre les variétés tes-
tées existent (p<0,001). On observe pour la variété Agria
en moyenne trois fois plus de plantes flétries que pour la
variété Charlotte.
L’analyse statistique est réalisée avec le logiciel STATIS-
TICA® (StatSoft, Tulsa, USA). Pour chaque essai, une ana-
lyse de la variance (ANOVA) est effectuée (α=0,05). Le
premier facteur correspond à la répétition de l’essai
dans le temps. Le deuxième facteur est l’objet de l’étude,
c’est-à-dire l’isolat bactérien pour l’essai portant sur
l’agressivité des isolats de Dickeya spp. ou la variété pour
l’essai portant sur la sensibilité variétale. L’interaction
entre les différents facteurs est également testée. Si
pour l’un des facteurs de l’étude une différence signifi-
cative est décelée, un test de comparaison de moyennes
est effectué (test de Newman & Keuls).
Figure 2 | Aire sous la courbe de progression du flétrissement (AUDPC.rel) pour les quatre variétés testées et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représentée par l’écart type. Les groupes de variétés de même sensibilité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Figure 3 | Aire sous la courbe de progression des symptômes de jambe noire (AUDPC.rel) pour les quatre variétés testées et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représen-tée par l’écart type. Les groupes de variétés de même sensibilité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
2011 2012 2013 0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
Charlotte Innovator Victoria Agria
AUDP
C.re
l
a a
e
a a
cd
ab a
d bc
a
f A A A
B
0,6
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
Charlotte Innovator Victoria Agria
AUDP
C.re
l
2011 2012 2013 a
ab
g
cd cd
g
e
bc
g f
d
h
A
B
C
D
100 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Une interaction apparaît cependant entre les facteurs
année et variété (p<0,001), preuve que, pour chaque
variété, l’expression des symptômes de flétrissement
varie d’une année à l’autre.
L’analyse des données d’AUDPC.rel concernant les
symptômes de jambe noire (fig. 3) révèle un effet signi-
ficatif de l’année (p<0,001), l’année 2013 ayant montré
davantage de symptômes de jambe noire que les deux
autres années. D’autre part, des différences de sensibi-
lité variétale sont observées (p<0,001) et deux groupes
de sensibilité sont mis en évidence. Le premier comprend
la variété Agria et le second les autres variétés testées.
Ainsi, Agria a développé en moyenne trois fois plus de
symptômes que la variété Charlotte. Une interaction
entre les facteurs année et variété est mise en évidence
par l’analyse (p<0,001). Cette interaction est principale-
ment due à un développement plus important de symp-
tômes de jambe noire sur la variété Charlotte en 2013.
Lorsqu’on considère le pourcentage de jambes
noires toutes variétés confondues, 27,5 % de jambes
noires ont été observées en 2013, contre 13,2 % en 2011
et seulement 4,6 % en 2012.
Enfin, une relation linéaire a pu être établie entre les
symptômes de flétrissement et les symptômes de jambe
noire (r2=0,94; p<0,001).
Essai B : agressivité des isolats
Après analyse des données d’AUDPC.rel des symptômes
de flétrissement (fig. 4), des différences entre les deux
années d’essais (p<0,001) ainsi qu’entre les isolats testés
(p<0,001) sont mises en évidence par l’analyse. Quatre
groupes d’agressivité sont identifiés. Le premier com-
prend les isolats les moins agressifs, à savoir D. dianthi-
cola 980 et D. solani 2222. A l’opposé, on retrouve
D. dianthicola 8823, isolat le plus agressif avec en
moyenne six fois plus de plantes flétries que l’isolat le
moins agressif (D. dianthicola 980). Entre ces deux
groupes, on retrouve l’isolat D. solani 05026 et l’isolat
D. solani 07044. Une interaction apparait cependant
entre les facteurs années et isolats (p<0,001). Celle-ci est
principalement due à l’isolat D. solani 05026 avec une
différence moins marquée entre les deux années d’essai
que celle observée pour les autres isolats.
Si l’on observe l’AUDPC.rel des symptômes de jambe
noire (fig. 5), des différences apparaissent entre les
années (p<0,01) ainsi qu’entre les isolats testés (p<0,001).
D. dianthicola 8823 s’est montré le plus agressif, tandis
que D. dianthicola 980 est l’isolat le moins agressif avec
26 fois moins de symptômes de jambe noire. Une inte-
raction est observée entre les années et les isolats
(p<0,001), D. dianthicola 980 et D. solani 05026 ayant
entraîné moins de jambes noires en 2013, contrairement
aux autres isolats.
Une relation linéaire a également pu être établie
entre le flétrissement et l’apparition de jambes noires
(r2=0,86; p<0,001).
D i s c u s s i o n
Ces essais ont permis de mettre en évidence des diffé-
rences de sensibilité variétale face à Dickeya spp. Parmi
les quatre variété testées dans ces essais, Agria est la plus
Figure 4 | Aire sous la courbe de progression du flétrissement (AUDPC.rel) pour les cinq isolats testés et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représentée par l’écart type. Les groupes d’isolats de même agressivité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
D. dianthicola 980 D. solani 2222 D. solani 05026 D. solani 07044 D. dianthicola 8823
AUDP
C.re
l
2012 2013 a a
b b b b b b
c
d
A A
B
C
D
101Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Ceci démontre une fois de plus l’importance de l’expéri-
mentation au champ, qui demande des moyens considé-
rables en surfaces et en main d’œuvre, pour valider ou
invalider des processus observés dans des essais en labo-
ratoire ou en serre, plus simples et moins coûteux. Si l’on
compare les résultats obtenus avec les mêmes isolats et
les mêmes variétés au champ, en pot et sur tranches de
pommes de terre, les essais au champ montrent des
résultats différents de ceux obtenus sur tranches de
pommes de terre (Gerardin et al. 2013) et le test au
champ s’avère plus sensible que le test en pots (Rouf-
fiange et al. 2013).
Le développement de symptômes de flétrissements et
de jambes noires est éminemment variable d’une année à
l’autre. L’expression des symptômes de jambe noire
variant en fonction des conditions de température et
d’humidité du sol (Scott et al. 1996; Toth et al. 2002), ces
différences peuvent être attribuées aux variations impor-
tantes de l’hygrométrie du sol et de la température lors
de la saison 2013, caractérisée par un printemps froid et
humide, suivi d’un été chaud et sec. Ces conditions parti-
culières ont vraisemblablement affaibli et stressé les
plantes, les rendant plus vulnérables face aux bactéries.
Enfin, une relation linéaire a pu être établie entre les
flétrissements et le développement de symptômes de
jambes noires, ce qui confirme le lien étroit entre ces deux
manifestations de la maladie. Le flétrissement résulte de
la colonisation et de l’obturation partielle du système vas-
culaire de la plante par les bactéries (Czajkowski et al.
2013; Helias et al. 2000b), étapes préalables et nécessaires
au développement de pourritures aériennes, suite à la
migration et à la prolifération bactérienne dans les tiges.
sensible avec en moyenne 27 % de plantes atteintes de
jambe noire à la fin des essais, contre moins de 10 %
pour la variété Charlotte, ce qui confirme les essais réali-
sés précédemment sur tranches de pommes de terre et
en serre (Gerardin et al. 2013; Rouffiange et al. 2013). Le
comportement de Charlotte en 2013 est singulier vu que
cette variété s’est montrée plus sensible que les variétés
Innovator et Victoria, contrairement à ce qui avait été
observé en 2011 et 2012.
Concernant l’agressivité des isolats, des différences
ont également été observées et les isolats ne sont pas
regroupés par espèce, contrairement à ce que men-
tionne la littérature (Toth et al. 2011) qui décrit les isolats
de D. solani comme étant plus agressifs que les isolats de
D. dianthicola. Ceci semblait se confirmer lors de nos
essais sur tranches de tubercules (Gerardin et al. 2013),
mais était infirmé par nos essais sur plantes entières
cultivées en pot (Rouffiange et al. 2013). Lors de ces der-
niers essais comme lors de ceux décrits dans cet article et
réalisés au champ, l’isolat le plus agressif est un isolat de
D. dianthicola (8823), le moins agressif appartenant
aussi à cette espèce (D. dianthicola 980).
Entre les deux isolats de D. dianthicola, on retrouve
les trois isolats de D. solani. La relative homogénéité de
pathogénicité que présentent les isolats de D. solani est
probablement due au caractère clonal de ces derniers
(Czajkowski et al. 2012; Pritchard et al. 2012; Pritchard et
al. 2013). Les interactions isolat x année peuvent quant à
elles être dues à une variabilité de l’agressivité des iso-
lats. Cette variabilité peut provenir de repiquages suc-
cessifs des souches bactériennes, susceptibles de provo-
quer une perte de virulence.
Figure 5 | Aire sous la courbe de progression des symptômes de jambe noire (AUDPC.rel) pour les cinq isolats testés et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représentée par l’écart type. Les groupes d’isolats de même agressivité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
0
0,1
0,2
0.3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
D. dianthicola 980 D. solani 2222 D. solani 05026 D. solani 07044 D. dianthicola 8823
AUDP
C.re
l
2012 2013
ab a a abc
bc abc
c
e d
f
A A
B
C
D
102 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Bibliographie ▪ Bonierbale M., de Haan S. & Forbes A., 2007. Procedures for standard evaluation trials of advanced potato clones. An International Coopera-tors' Guide. I. P. C. (CIP). International Potato Center (CIP), Lima. 126 p.
▪ Czajkowski R., De Boer W.J. & Van der Wolf J.M., 2013. Chemical desin-fectants can reduce potato blackleg caused by Dickeya solani. Plant Pa-thology 136, 419–432.
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▪ Czajkowski R., De Boer W. J., Van der Zouwen P. S., Kastelein P., Jafra S., De Haan E. G., Van den Bovenkamp G. W. & Van der Wolf J. M., 2012. Virulence of Dickeya solani en Dickeya dianthicola biovar-1 end -7 strains on potato (Solanum tuberosum). Plant Pathology 62, 597–610.
▪ Dagnelie P., 2003. Principes d'expérimentation. Les Presses Agrono-miques de Gembloux ASBL, 397.
▪ FN3PT, GNIS & ARVALIS, 2008. Maladies, ravageurs et désordres de la pomme de terre. 192 p.
▪ Gerardin D., Rouffiange J., Kellenberger I., Schaerer S. & Dupuis B., 2013. Sensibilité de la pomme de terre à la pourriture molle provoquée par Dickeya spp. Recherche Agronomique Suisse 4, 288–295.
▪ Haynes K. G., Potts M. J. E. & Goth R. W., 1997. Evaluation of the reliabi-lity of determining soft rot resistance in potatoes by the tuber slice method. American Potato Journal 74 (4), 265–275.
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▪ Laurila J., Hannukkala A., Nykyri J., Pasanen M., Helias V., Garlant L. & Pirhonen M., 2010. Symptoms and yield reduction caused by Dickeya spp. strains isolated from potato and river water in Finland. European Journal of Plant Pathology 126 (2), 249–262.
Les flétrissements peuvent donc être considérés, sous
certaines conditions pédo-climatiques, comme des signes
avant-coureurs d’un développement ultérieur de jambes
noires. Lorsque de nombreux symptômes de flétrisse-
ment sont observés dans un champ de production de
plants, il conviendra d’en suivre attentivement l’évolu-
tion. L’apparition de jambes noires prouvera que le lot
planté était infecté par des bactéries du genre Dickeya
ou Pectobacterium.
C o n c l u s i o n s
•• Des différences de sensibilité variétale à Dickeya spp.
existent et la variété Agria est la plus sensible dans cet
essai.
•• L’agressivité des isolats de D. dianthicola semble plus
variable que celle des D. solani. Un isolat de D.
dianthicola est le plus agressif de tous les isolats testés.
•• Le développement des symptômes de flétrissement et
de jambe noire est très variable d’une année à l’autre.
•• Il existe une relation linéaire entre les symptômes de
flétrissement et les symptômes de jambe noire au
champ. n
Remerciements
Les auteurs remercient Swisssem, Swisspatat, Bioreba et la Commission pour la technologie et l’innovation CTI qui ont contribué au financement de cette étude, ainsi que la Haute école spécialisée bernoise (BFH), partenaire de ce projet.
Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
▪ Pérombelon M. C. M. & Lowe R., 1974. Studies on the initiation of bacte-rial soft rot in potato tubers. Potato Research 18, 64–82.
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▪ Pritchard L., Humphris S., Saddler G., Parkinson N. M., Bertrand V., Elphinstone J. G. & Toth I. K., 2012. Detection of phytopathogens of the genus Dickeya using a PCR primer prediction pipeline for draft bacterial genome sequences. Plant Pathology, 587–596.
▪ Pritchard L., Humphris S., Saddler G. S., Parkinson N. M., Bertrand V., Elphinstone J. G. & Toth I. K., 2013. Detection of phytopathogens of the genus Dickeya using a PCR primer prediction pipeline for draft bacterial genome sequences. Plant Pathology 62 (3), 587–596.
▪ Rouffiange J., Gerardin D., Kellenberger I., Schaerer S. & Dupuis B., 2013. Sensibilité de la pomme de terre aux pourritures de tiges provoquées par Dickeya spp. Recherche Agronomique Suisse 4, 432–439.
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▪ Scott R. I., Chard J. M., Hocart M. J., Lennard J. H. & Graham D. C., 1996. Penetration of potato tuber lenticels by bacteria in relation to biological control of blackleg disease. Potato Research 39, 333–344.
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▪ Toth I. K., Sullivan L., Brierley J. L., Avrova A. O., Hyman L. J., Holeva M., Broadfoot L., Pérombelon M. C. M. & McNicol J., 2002. Relationship bet-ween potato seed tuber contamination by Erwinia carotovora ssp. atro-septica, blackleg disease development and progeny tuber contamination. Plant Pathology 52, 119–126.
103
Ria
ssu
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Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
Potato susceptibility to blackleg disease
caused by Dickeya spp.
Pectin lytic bacteria belonging to the
genera Pectobacterium and Dickeya
can cause several diseases on potato,
such as stem rots, commonly named
«blacklegs», and tuber rots, which are
referred to as «soft rots». The blackleg
symptom is the primary cause for the
rejection of potato seed lots in
Switzerland. The field trials conducted
in this study had two main objectives.
On the one hand, to identify potential
differences in the susceptibility of the
cultivars Agria, Victoria, Charlotte and
Innovator to Dickeya spp. and, on the
other hand, to study the aggressive-
ness of three isolates of D. solani and
two isolates of D. dianthicola on cv.
Agria. For these purposes, the develop-
ment of blackleg symptoms was
followed in the fields, on plants whose
mother tubers had been previously
inoculated with the bacteria. Differ-
ences in susceptibility were recorded
between cultivars, Agria being the
most susceptible and producing twice
as many blackleg symptoms as
Charlotte. Of the two D. dianthicola
isolates tested, one was the most
aggressive of all isolates tested, while
the other was the least aggressive: the
latter being twenty six times less
aggressive than the former. D. solani
isolates presented intermediate
aggressiveness. The risk of developing
symptoms in the field seems therefore
more closely related to the isolates
than to the cultivars. Furthermore, a
linear relationship was found between
plant wilting and blackleg symptoms
in the fields.
Key words: Dickeya, blackleg, potato,
aerial stem rot, Pectobacterium.
Sensibilità della patate alla malattia
della gamba nera causata da Dickeya
spp.
I batteri pectinolitici del genere
Pectobacterium e Dickeya possono
portare allo sviluppo di diverse
malattie della patata, come, p. es.,
i marciumi degli steli comunemente
chiamati «gambe nere» e dei marciumi
dei tuberi definiti «marciumi molli». Il
sintomo della gamba nera è la prima
causa di rifiuto dei lotti di piante di
patate in Svizzera. Le prove realizzate
durante questo studio miravano da un
lato a identificare eventuali differenze
di sensibilità verso Dickeya spp.
mediante le varietà Agria, Victoria,
Charlotte e Innovator e, dall’altro, a
studiare l’aggressività di tre isolati di
D. solani e di due isolati di D. dianthi
cola sulla varietà Agria. Si sono
realizzate delle prove per seguire lo
sviluppo in campo dei sintomi di
avvizzimento e di gamba nera su delle
piante ottenute da tuberi precedente-
mente inoculati con i batteri. Si sono
constatate delle differenze di sensibi-
lità varietale. La varietà Agria si è
mostrata più sensibile delle altre
varietà testate, sviluppando due volte
più sintomi di gamba nera della varietà
Charlotte. Tra tutti gli isolati testati,
uno dei due di D. dianthicola è risul-
tato 26 volte più aggressivo del
secondo. I tre isolati di D. solani
presentavano dei livelli d’aggressività
intermedi. Il rischio di sviluppo di
sintomi in campo legati a l’isolato
sembra dunque più importante di
quello legato alla varietà. Infine, si è
potuto stabilire una relazione lineare
tra i sintomi d’avvizzimento e quelli
della gamba nera in campo.
104 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Le colza HOLL est un bel exemple d’innovation à laquelle Agroscope a directement contribué.
I n t r o d u c t i o n
Un nouveau contexte économique, social, environne-
mental et politique se dessine depuis quelques décen-
nies, en Europe notamment. La libéralisation écono-
mique et les pressions constantes sur les ressources
environnementales, de même que la mise en place de la
nouvelle politique agricole 2014 – 2017, ont des consé-
quences sur la compétitivité de la production végétale
suisse. La nouvelle politique agricole promeut l’innova-
tion dans la filière alimentaire et soutient de manière
plus ciblée les prestations d’intérêt public. Par ailleurs,
les innovations développées par la recherche visent à
améliorer l’efficience de la production végétale, la pré-
servation de l’environnement, la confiance des consom-
mateurs envers les produits suisses et le revenu des pro-
ducteurs (OFAG 2012).
Le programme de recherche ProfiCrops lancé par
Agroscope en 2008 comprend un module consacré à
l’innovation. Dans le cadre d’un travail de mémoire de
fin d’études (Aouinaït 2013), un outil de caractérisation
des innovations a été construit afin de i) décrire les inno-
vations développées par Agroscope et ii) faciliter l’orien-
tation du portefeuille des recherches futures. Cet article
présente cet outil et montre son application concrète sur
le colza HOLL.
Camille Aouinaït1, Bernard Jeangros1, Vincent Nassar2 et Anna Crole-Rees1
1Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse2HES-SO, Institut for Entrepreneurship & Management, 3960 Sierre, Suisse
Renseignements: Bernard Jeangros, e-mail: bernard.jeangros@agroscope.admin.ch
Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
Série ProfiCrops
Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL | Production végétale
105Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
Rés
um
é
Dans un contexte de libéralisation écono-
mique, le secteur de la production végétale
suisse cherche à rester compétitif. Le pro-
gramme de recherche ProfiCrops s’intéresse
aux innovations développées en production
végétale car elles deviennent un passage
obligé pour maintenir la compétitivité du
secteur agricole.
A partir d’une recherche bibliographique, un
outil permettant de caractériser les innova-
tions en production végétale a été élaboré.
Une dizaine de critères décrivant les caracté-
ristiques intrinsèques de l’innovation, le
processus qui a permis de passer de l’idée à
l’innovation ainsi que ses effets et impacts
sur les bénéficiaires sont proposés. L’outil a
été testé sur un nouveau produit au dévelop-
pement duquel la recherche agronomique a
directement contribué: le colza HOLL. Cette
évaluation a mis en évidence les avantages
de cet outil ainsi que quelques difficultés
liées à l’approche proposée. L’évaluation des
effets et des impacts requiert l’identification
précise des bénéficiaires d’une innovation et
la prise en compte de leur comportement.
L’outil proposé pourrait être utilisé pour
obtenir une vue synthétique de l’ensemble
du portefeuille des innovations développées
par la recherche et, à terme, servir à l’élabo-
ration de mesures permettant d’améliorer
leur taux d’adoption et, par extension,
l’efficience de la recherche.
Elaboration de l’outil et définition des critères
Caractériser une innovation signifie définir ses attributs
intrinsèques, sa valeur ajoutée et, dans la mesure du pos-
sible, mesurer son succès.
Une recherche bibliographique a permis d’établir
une liste de critères de caractérisation, avec leurs moda-
lités. Trois types de critères ont été retenus: critères
intrinsèques à l’innovation, critères relatifs au processus
de l’innovation (entre l’idée et l’adoption) et critères
mesurant les effets et impacts de l’innovation après son
adoption par la pratique. Le tableau 1 présente les cri-
tères choisis et leurs modalités.
Types d’innovation
Les critères intrinsèques ont pour but de préciser les
attributs de l’innovation. Le premier critère concerne le
type d’innovation pour le premier utilisateur. Cela donne
une indication sur l’objectif de l’innovation. Une innova-
tion de type produit est un nouveau produit ou service
proposé sur le marché permettant de satisfaire de nou-
veaux clients ou de maintenir sa clientèle. L’innovation
de type processus concerne la mise en œuvre d’une
méthode de production nouvelle ou sensiblement amé-
liorée. Cette notion implique des changements significa-
tifs dans les techniques, le matériel et/ou le logiciel. Une
innovation de type organisation signifie qu’une entre-
prise met en place une nouvelle organisation pour
répondre à de nouveaux besoins (attentes des clients,
introduction d’un service qualité, amélioration de la ges-
tion de la chaîne d’approvisionnement, etc.). Un nouvel
emballage, un nouveau mode de distribution ou un nou-
veau débouché, comme la vente directe à la ferme, sont
des innovations de type marketing avec pour objectif
d’augmenter le potentiel de développement ou de satis-
faire de nouveaux besoins de la clientèle (Crole-Rees
2010).
Critères Modalités
Intrinsèques à l’innovation
Type d’innovation (pour le premier utilisateur) Produit (ou service), processus, organisation, marketing
Mode d’innovation Radical, incrémental, architectural, modulaire
Degré de nouveauté (selon l’échelle)National, international,
culture, parcelle ou exploitation agricole
Premier utilisateur Parmi les acteurs de la chaîne de production végétale
Processus d’innovation
Origine de l’idée Externe, interne
Stade de l’innovation Idée, en cours, diffusée
Durée du processus Mois ou années
Effets et impactsTaux d’adoption Selon type d’innovation
Economiques, sociaux et environnementaux
Tableau 1 | Critères et modalités de l'outil de caractérisation
106 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
Production végétale | Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
Modes d’innovation
Le mode d’innovation le plus fréquent est incrémental.
Une telle innovation permet une amélioration par étape
d’un produit ou d’une méthode, elle vise à améliorer
certaines caractéristiques (Afuah et Bahram 1995),
comme par exemple des variétés avec une meilleure
résistance aux maladies. Les changements induits par
l’innovation incrémentale sont peu contraignants pour
le bénéficiaire et la prise de risque est moindre. Pour le
producteur par exemple, son adoption exige moins
d’adaptations économiques, organisationnelles ou envi-
ronnementales qu’une innovation radicale. Cette der-
nière provoque une véritable rupture car elle modifie
les conditions d’utilisation et/ou provoque des change-
ments technologiques et organisationnels radicaux au
sein de l’entreprise qui l’adopte (Kaine et al. 2008). On
peut citer comme exemples l’introduction du semis sans
labour, du GPS dans les travaux au champ (fig. 1) ainsi
que des camions réfrigérés et des mets préparés dans la
chaîne de commercialisation.
Dans une innovation modulaire, les liens entre les
composants d’un produit ou d’un service restent inchan-
gés, mais certains composants sont modifiés. Autre-
ment dit, les sous-systèmes sont modifiés sans création
de nouveaux liens entre eux (Gotteland et Haon 2004).
Le remplacement des téléphones analogiques par les
téléphones digitaux est un exemple d’innovation
modulaire. Ce genre d’innovation peut modifier les
rôles et responsabilités dans les organisations et renfor-
cer les compétences (transformation industrielle modi-
fiée, nouveaux savoirs et savoir-faire) (Kaine et al. 2008).
Le mode architectural se caractérise par une modifi-
cation de l’architecture globale du produit, sans modifi-
cation de son utilisation (Belz 2010). Une plus forte inté-
gration au sein d’une chaîne de valeur est de nature
architecturale car, pour le consommateur, l’utilisation
des aliments ne change pas. La montre à cristaux
liquides est une innovation architecturale du modèle
précédent, l’horloge à quartz. Il y a une modification
des liens entre les sous-systèmes (Gotteland et Haon
2004).
Degré de nouveauté
Le critère sur le degré de nouveauté indique si le produit,
le service ou la méthode est une première internationale
ou nationale et à quel niveau se situe la nouveauté
(culture, parcelle ou exploitation agricole).
Premier utilisateur
En agriculture, le premier utilisateur de l’innovation
appartient à la chaîne de valeur agroalimentaire. Celle-ci
est constituée par la production en amont, le consom-
ProfiCrops
Le programme de recherche Agroscope
ProfiCrops (www.proficrops.ch) a pour objec-
tif de contribuer à garantir la compétitivité de
la production végétale suisse dans un cadre
de plus en plus libéralisé, et de renforcer la
confiance des consommateurs envers les pro-
duits suisses. Les hypothèses posées en début
de programme stipulaient que l’efficience de la
production devait être améliorée, l’innovation
et la valeur ajoutée augmentées, la confiance
des consommateurs renforcée et les conditions
cadres modifiées. Ces quatre aspects ont fait
l’objet de recherches interdisciplinaires sous
forme de modules: Efficience, Innovation,
Consommateurs et Conditions-cadres, et de
projets intégrés et associés: Feu Bactérien, Pro-
fiVar, ProfiGemüse CH, Coopération d’assole-
ment, ProfiViti, WIN4 et FUI.
La série d’articles «ProfiCrops» publiée ces der-
niers mois dans Recherche Agronomique Suisse
permet de diffuser une sélection de résultats
et de solutions pour le maintien de la compéti-
tivité de la production végétale en Suisse. Ces
résultats et solutions sont exemplaires. Un rap-
port de synthèse sera disponible début 2014.
L’article «Caractérisation des innovations en
production végétale: l’exemple du colza HOLL»,
lié au module Innovation*, présente un outil de
valorisation des innovations, c’est-à-dire des
produits, services et méthodes développés pour
renforcer la compétitivité du secteur de produc-
tion végétale. L’élaboration de cet outil et son
évaluation dans une étude de cas montrent que
son utilisation permet de mieux communiquer
sur les innovations et d’avoir une meilleure vue
globale des portefeuilles au sein du processus
de l’innovation.
*( http://www.agroscope.admin.ch/proficrops/05365/index.html?lang=fr)
107Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL | Production végétale
mateur en aval et la transformation et la distribution
entre deux. Le pouvoir du consommateur est non négli-
geable. Bien que certaines innovations proviennent
d’une demande en amont de la chaîne de valeur, si le
consommateur en aval ne l’adopte pas, ces innovations
ne vivront que peu de temps. En fait, tous les acteurs de
la chaîne doivent accepter la nouveauté pour qu’un nou-
veau produit ou une nouvelle méthode devienne une
innovation.
Origine de l’idée et stade de l’innovation
L’origine de l’idée permet de mieux connaître les sources
d’inspiration, de création. Est-ce que l’idée vient de la
pratique, de la littérature ou du scientifique lui-même ?
Le stade de l’innovation indique si l’idée est en cours
d’implémentation ou s’il s’agit déjà d’une véritable inno-
vation utilisée par la pratique ou diffusée sur le marché.
Pour chaque organisme de recherche, l’objectif est
d’avoir un ratio optimal entre les projets au stade de
l’idée, en développement et déjà terminés. La durée
entre l’idée et la mise sur le marché ou la diffusion vers
la pratique est aussi un critère important. Cette durée
permet de suivre l’efficacité du processus.
Effets et impacts
Les critères d’effets et d’impacts sont primordiaux pour
mesurer les effets sur les premiers utilisateurs de l’inno-
vation et les impacts sur le secteur, voire la société en
général, suite à l’adoption d’une innovation. Ces critères
couvrent les trois piliers de la durabilité, soit l’économie,
l’environnement et le social. Les effets économiques
peuvent se mesurer sur la productivité et le rendement,
le revenu économique, la compétitivité de la filière, etc.
Les critères sociaux se rapportent à l’organisation du tra-
vail (gestion du temps de travail et des activités person-
nelles), l’apprentissage de nouvelles techniques et
connaissances, les échanges avec d’autres intervenants
de la profession, la santé, la gouvernance de la filière,
etc. Les critères environnementaux portent notamment
sur l’entretien du paysage et de la biodiversité ainsi que
sur la préservation des ressources naturelles non renou-
velables.
Le succès d’une innovation peut se mesurer par son
taux d’adoption. Celui-ci peut être apprécié de plusieurs
façons (nombre de bénéficiaires, volume de production,
etc.), mais n’est pas toujours aisé à mesurer précisément.
Le taux d’adoption dépend de nombreux facteurs que la
Figure 1 | La technologie GPS en cultures de pleine terre est une innovation radicale.
108 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
gras insaturés. Au contraire de l’huile de colza conven-
tionnelle, l’huile de colza HOLL supporte la friture sans
hydrogénation préalable, procédé industriel qui
génère des acides gras trans, indésirables pour la santé
humaine.
Le colza HOLL est une innovation de type produit béné-
ficiant d’améliorations de caractéristiques spécifiques,
à savoir une qualité de l’huile différente (tabl. 2). Cette
innovation est modulaire; le produit n’a pas été modi-
fié dans son architecture, l’utilisation reste la même et
aucune rupture n’est créée au niveau de la filière, de
l’utilisation ou de la production.
Le colza «HOLL» a été développé en 7 – 8 ans, sur la
base de variétés récemment sélectionnées. Les pre-
miers contacts entre les industriels et la recherche ont
eu lieu en 1999. Des essais informels ont ensuite été
réalisés, en collaboration avec la transformation, la
recherche et la production agricole. La première huile
de colza HOLL suisse a été disponible sur le marché en
2006 – 2007.
recherche ne maîtrise souvent pas. Les facteurs écono-
miques sont généralement les principales motivations à
l’adoption d’une innovation. L’acceptation sociale et
l’opinion publique peuvent aussi peser dans la prise de
décision de rejet ou d’adoption. La pression institution-
nelle et les normes collectives jouent aussi un rôle (Den
Ban 1984), de même que le cadre structurel et politique
(conditions-cadres). Une adaptation au contexte local
s’avère souvent utile, voire essentielle pour évoluer.
Enfin, les facteurs sociaux (le prestige, l’éthique) et tech-
nologiques sont parfois des freins, parfois des motiva-
tions à l’adoption d’une innovation.
L’exemple du colza HOLL
L’outil décrit ci-dessus a été appliqué et évalué sur le
colza HOLL, produit récemment développé par
Agroscope avec les partenaires de la filière.
Le colza HOLL (High Oleic Low Linolenic) donne une
huile caractérisée par une forte teneur en acide oléique
et une faible teneur en acide linolénique, deux acides
Production végétale | Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
Critères Modalités
Intrinsèques à l’innovation
Type innovation Produit
Mode d’innovation Modulaire
Origine de l’idée Externe
Stade de l’innovation Diffusée
Degré de nouveautéNational et internationalCultures de colzaExploitations agricoles et huileries
Premier utilisateur Producteur
Processus innovation Durée de l’idée à l’innovation 7 à 8 ans (de 1999 à 2006–2007)
Effets et impacts
Taux d’adoption 7000 ha en 2013, soit 30 % des surfaces de colza en Suisse
Economiques
• Nouveau produit avec valeur ajoutée (moins de formation d’acides gras trans)
• Diversification du portefeuille produit• Rendement légèrement plus bas pour le producteur compensé
par un prix plus élevé • Réduction des coûts de raffinage grâce à la suppression d’une
étape de transformation industrielle (hydrogénation)• Augmentation des surfaces cultivées avec du colza• Segmentation du marché• Nécessité de séparer les filières colza conventionnel et colza
HOLL à toutes les étapes
Environnementaux Pas ou peu d’effet
Sociaux
• Santé : réduction de la consommation des acides gras trans• Organisation du travail : apprentissage de nouvelles méthodes
de travail et réorganisation du travail• Gouvernance : pas de changement
Tableau 2 | Caractérisation du colza HOLL
109Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL | Production végétale
L’attribution d’une modalité pour chacun des critères
n’est toutefois pas toujours aisée. Compléter le tableau
de caractérisation exige de suivre l’idée jusqu’à sa mise
en œuvre et son utilisation par le destinataire de l’in-
novation, le producteur de colza dans le cas d’étude
du colza HOLL. Des informations complémentaires
doivent souvent être recherchées auprès des diffé-
rents acteurs (initiateurs, développeurs, utilisateurs).
En effet, si la recherche contribue à générer et à déve-
lopper des innovations, elle n’est pas seule respon-
sable de leur diffusion, elle n’est pas la seule courroie
de transmission. La difficulté d’apprécier et surtout de
collecter certains critères constitue un point faible de
l’outil.
Un élément important relevé lors des entrevues
avec des producteurs et des chercheurs concerne l’ori-
gine des innovations. La paternité d’une innovation
est parfois difficile à établir car les idées proviennent
souvent non pas d’une seule personne, mais d’échanges
intra- et inter-organisations, publiques et privées, ainsi
que de sources d’information diverses.
Les critères d’effets et d’impacts, potentiels ou réa-
lisés, soulignent les résultats induits par la mise en pra-
tique des innovations. Leur évaluation est souvent
complexe car l’adoption d’une innovation entraîne des
effets à différents niveaux (économique, environne-
mental et social). Dans d’autres cas, en particulier
lorsque les bénéficiaires de l’innovation sont claire-
ment identifiés comme dans le cas du colza HOLL, le
taux d’adoption peut être plus facilement mesuré.
L’outil de caractérisation peut être utilisé pour
obtenir une vue synthétique de l’ensemble des innova-
tions. Il est utile à tout développeur ou chercheur tra-
vaillant sur de nouveaux produits ainsi qu’aux gestion-
naires du portefeuille des projets, pour les aider à
visualiser et à anticiper les retombées des innovations
en cours de développement.
Appliqué sur une liste d’innovations, cet outil per-
met des comparaisons et pourrait faciliter l’identifica-
tion des principaux facteurs de succès, respectivement
d’échec. A terme, il pourrait fournir des informations
utiles pour élaborer des mesures d’accompagnement
visant à augmenter le succès des innovations dévelop-
pées par la recherche. Ce succès dépend toutefois aussi
de facteurs que la recherche ne maîtrise guère. Ainsi,
les conditions-cadre, déterminées par exemple par la
nouvelle politique agricole 2014 – 2017, jouent un rôle
déterminant dans l’adoption des innovations. D’autre
part, les innovations qui s’appuient sur les techniques et
savoir-faire locaux et traditionnels rencontrent généra-
lement davantage de succès que les innovations radi-
cales qui bouleversent les habitudes de travail.
En 2013, 30 % des surfaces de colza en Suisse étaient
cultivées avec du colza HOLL. L’argument santé a favo-
risé l’acceptation de cette nouvelle huile sur le marché
(Baux et Pellet 2010). L’introduction de ce nouveau colza
a permis une différenciation par rapport aux autres
huiles végétales indigènes. Cette segmentation du mar-
ché profite aux industriels qui peuvent offrir un produit
novateur et sain. Au niveau de la production et de la
transformation, le coût supplémentaire engendré par la
séparation des filières est couvert par un prix plus élevé.
Toute l’exploitation est touchée par l’implémentation de
la nouvelle variété. Le producteur doit tenir compte de
certaines mesures visant à séparer le colza HOLL du colza
conventionnel, à tous les niveaux de la production, du
semis (éviter les mélanges de semences) à la récolte (net-
toyage préalable de la moissonneuse-batteuse). Si une
erreur est commise à l’une des étapes de culture, le pro-
duit final n’aura pas la qualité attendue. La valeur ajou-
tée recherchée initialement ne sera pas réalisée. C’est
donc la gestion de toute l’exploitation qui est modifiée
suite à l’adoption du colza HOLL.
Les impacts sur la santé humaine n’ont jusqu’ici pas
été mesurés en Suisse, mais on attend une baisse signifi-
cative de la consommation d’acides gras trans. Concer-
nant les impacts économiques, les résultats ont été chif-
frés en termes financiers (marges dégagées, ratio coûts/
bénéfices), de production (surface cultivée, tonnages
produits) et de consommation (quantité d’acides gras
trans consommée). L’analyse coûts/bénéfices indique
que le colza HOLL a permis de générer un flux financier
45 fois supérieur aux coûts de la recherche et du déve-
loppement, sans tenir compte du coût de la création des
variétés HOLL (Pellet 2011).
En définitive, le colza HOLL a permis de stimuler la
filière du colza, en proposant un nouveau produit per-
mettant de surmonter certaines contraintes du colza
conventionnel. Le colza HOLL a été adopté par les diffé-
rents acteurs de la filière qui ont largement bénéficié de
cette innovation.
D i s c u s s i o n
Grâce aux nombreux critères utilisés, l’outil de caractéri-
sation proposé permet de donner une image synthé-
tique d’un nouveau produit, méthode ou service déve-
loppé par Agroscope. Les critères de type qualitatifs et
les modalités associées permettent de décrire les innova-
tions. Pour le colza HOLL par exemple, le processus de sa
création est clarifié et les retombées économiques et
sociales sont mises en évidence. En décrivant les diffé-
rents attributs des innovations, cet outil facilite aussi les
échanges de connaissances et la communication.
110 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
Production végétale | Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
C o n c l u s i o n s
•• Les innovations en production végétale peuvent être
caractérisées à l’aide d’une dizaine de critères qui
décrivent les caractéristiques intrinsèques de l’innova-
tion, le processus qui a permis de passer de l’idée à
l’innovation ainsi que ses effets et impacts.
•• L’attribution d’une modalité pour chacun de ces
critères requiert de bonnes connaissances sur le
produit, service ou méthode à caractériser, ainsi qu’un
suivi du produit de sa création à son utilisation par les
différents acteurs.
•• Ce suivi des effets et impacts d’une innovation est
impératif pour apprécier le succès ou non d’une
recherche ou d’un développement. Celui-ci requiert
un grand nombre d’informations, dont certaines sont
difficiles à collecter, en particulier lorsque les bénéfi-
ciaires sont mal identifiés.
•• L’outil proposé pourrait être utilisé pour obtenir une
vue synthétique de l’ensemble du portefeuille des
innovations développées par la recherche et, à terme,
servir à l’élaboration de mesures permettant d’aug-
menter leur taux d’adoption et, par extension,
l’efficience de la recherche. n
ProfiCropsProgrammes de recherche Agroscope
111Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 104–111, 2014
▪ Gotteland D. & Haon C., 2004. Développer un nouveau produit. Métho-des et outils. PearsonEducation. Accès: http://books.google.fr/books?id-=ufDMAjbtUdkC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=innovation%20incr%C3%A9mentale&f=false [24.09.2013].
▪ Kaine G, Hill M. & Rowbottom B., 2008. Types of agricultural innovations and the design of extension programs. Working paper September 2008. Accès: http://www.dpi.vic.gov.au/agriculture/about-agriculture/publica-tions-resources/horticulture/types-of-agricultural-innovations-and-the [05.08.2013].
▪ OFAG, 2012. Politique agricole 2014-2017, 1-4. Accès: http://www.blw.admin.ch/themen/00005/00044/01178/index.html?lang=fr [05.08.2013].
▪ Pellet D., 2011. Impact économique et financier du projet CTI 7101.1 (2004-2008) «Production de colza à faible teneur en acide gras alpha-lin-olénique». Rapport final complémentaire, 14 p.
Bibliographie ▪ Afuah A. & Bahram N., 1995. The hypercube of innovation. Research policy 24 (1), 51–76.
▪ Aouinaït C., 2013. Caractérisation des innovations dans la production végétale suisse. Mémoire de fin d’études. Innovations dans les Systèmes Agroalimentaires du Monde, Montpellier SupAgro. 96 p.
▪ Baux A. & Pellet D., 2010. Production de colza à faible teneur en omega-3 en Suisse: Une innovation pour un nouveau segment de marché. Poster présenté à l’Assemblée annuelle de la société suisse d’agronomie.
▪ Belz L., 2010. Note de lecture. Henderson H., Clark K., 1990. Architectu-ral innovation: The reconfiguration of existing product technologies and the failure of established firms. Administrative Science Quaterly, 1–8.
▪ Crole-Rees A., 2010. Innovation. Atelier Innovation du 8 juin 2010, Berne. ▪ Den Ban A. W., 1984. Les courants de pensée en matière de théorie de la diffusion des innovations. Économie rurale 159, 31–36.
Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL | Production végétale
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Innovation mapping in plant production:
the case of HOLL rapeseed
The Swiss plant production sector aims at
maintaining its competitiveness, even in a
liberalized economy. The research program
ProfiCrops takes a look into innovations
generated for the plant production sector.
Innovations are a requisite for maintaining
the competitiveness of the agricultural
sector.
A tool allowing to map innovations in the
plant production sector has been created
based on a literature review. A dozen
criteria are hence proposed. They describe
intrinsic characteristics of the innovation,
the innovation process from the idea to
the final product and the outcomes and
impacts on the various groups of benefi-
ciaries. This tool has been tested with
HOLL rapeseed, a new product to which
Agroscope has directly contributed. The
results highlight some of the advantages
and constraints of this tool and its use.
The evaluation of outcomes and impacts
requires a clear identification of the direct
and indirect beneficiaries and of their
behavior. The proposed tool allows to gain
a synthetic overview of the innovations’
portfolio generated by research. It could
then be used to formulate recommenda-
tions aiming at enhancing the adoption
rate of innovations and also research
efficiency.
Key words: plant production, innovation
mapping, criteria, impact assessment,
HOLL rapeseed.
Caratterizzazione delle innovazioni nella
produzione vegetale: l’esempio della colza
HOLL
In un contesto di liberalizzazione economica,
il settore della produzione vegetale svizzera
cerca di rimanere competitivo. Il programma
di ricerca ProfiCrops è interessato alle
innovazioni sviluppate nella produzione
vegetale, poiché esse diventano un passag-
gio obbligato per mantenere la competitività
del settore agricolo.
Partendo da una ricerca bibliografica, è stato
elaborato uno strumento che permette di
caratterizzare le innovazioni nella produ-
zione vegetale. Sono proposti una decina di
criteri che descrivono le caratteristiche intrin-
seche dell’innovazione, il processo che ha
permesso di passare dall’idea stessa all’inno-
vazione, così come gli effetti e impatti sui
beneficiari. Lo strumento è stato testato su
un nuovo prodotto al cui sviluppo la ricerca
agronomica ha direttamente contribuito: la
colza HOLL. Questa valutazione ha eviden-
ziato i vantaggi di questo strumento e
qualche difficoltà legata all’approccio
proposto. La valutazione degli effetti e degli
impatti richiede la precisa identificazione dei
beneficiari di un’innovazione oltre alla
considerazione del loro comportamento.
Lo strumento proposto potrebbe essere
utilizzato per ottenere una visione sintetica
dell’insieme del portafoglio delle innova-
zioni sviluppate dalla ricerca e, a termine,
servire all’elaborazione di misure in grado di
migliorare il loro tasso d’adozione e, per
esteso, l’efficacia della ricerca stessa.
112 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 112–117, 2014
M é t h o d e
Que l’on parle de bilan, de revue ou d’évaluation de pro-
gramme de recherche, son objectif peut être de nature
différente: i) plaidoyer pour valoriser la recherche,
ii) redevabilité pour démontrer son efficience, iii) effecti-
vité afin de tirer un bilan concernant la mise à disposi-
tion de solutions et de recommandations et, iv) avec un
but d’optimiser l’allocation des ressources mises à la dis-
position de la recherche (Guthrie et al. 2013).
Dans la pratique, les objectifs de bilan, revue ou éva-
luation de programme de recherche sont généralement
multiples.
L’objectif de ce bilan transitoire est de tirer quelques
enseignements concernant le processus et les résultats
du programme, de manière rétrospective. Pour ce bilan
ProfiCrops, les critères suivants ont été sélectionnés:
l’efficacité, l’efficience, la pertinence et la valeur ajou-
tée ProfiCrops. Ces critères font partie de ceux exigés
pour les évaluations mandatées par le Secrétariat géné-
ral de la Communauté européenne (Secrétariat-Général
CE 2013). L’efficacité vise à observer dans quelle mesure
les objectifs ont été atteints en comparant les résultats
attendus et ceux obtenus. L’efficience vise à mettre en
rapport l’efficacité avec les moyens engagés au sein du
programme. La question de la pertinence consiste à
interroger l’adéquation des objectifs et les résultats
atteints par rapport aux besoins actuels. La valeur ajou-
tée ProfiCrops interroge sur la plus-value du programme
par rapport à un projet.
Efficacité
L’objectif principal de ProfiCrops était de «mettre au
point, préparer, évaluer et transférer les connaissances
acquises, afin de contribuer à un avenir de la production
végétale suisse dans un marché de plus en plus libéralisé
et de renforcer la confiance des consommateurs dans les
produits suisses». Une approche interdisciplinaire
incluant des partenaires était requise pour atteindre ces
objectifs (ACW 2008, voir www.proficrops.ch).
Une liste de solutions développées par Agroscope a
été élaborée. Elle comprend des solutions en cours de
I n t r o d u c t i o n
ProfiCrops, avec NutriScope et AgriMontana, fait partie
de la première génération de programmes de recherche
Agroscope, mis en place en 2008. La «recherche pro-
gramme» se différencie de la «recherche projet» par un
objectif commun à plusieurs acteurs et par la coordina-
tion de leurs activités en vue d’atteindre cet objectif
(ACW 2008). L’introduction de l’approche «programme»
au sein d’Agroscope avait pour objectif d’analyser des
problématiques prioritaires pour générer des solutions à
court et moyen terme pour les secteurs de la production
végétale, des denrées alimentaires et de l’agriculture de
montagne avec des efforts concertés des scientifiques
d’Agroscope et de partenaires. Une deuxième généra-
tion de programme de recherche sera mise en place en
2014. Cet article présente des éléments de bilans de Pro-
fiCrops, dans un cadre différent des évaluations par des
pairs, et en tire des enseignements pouvant contribuer à
renforcer la prochaine génération de programmes de
recherche Agroscope.
ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutéeAnna Crole-Rees et Lukas Bertschinger
Institut des Sciences en Production Végétale IPV, Agroscope, 8820 Wädenswil, Suisse
Renseignements: Anna Crole-Rees, e-mail: anna.crole-rees@agroscope.admin.ch
Collaboration animée entre les membres du Forum ProfiCrops et les scientifiques lors de la dernière séance du Forum ProfiCrops.
Série ProfiCrops
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
113Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 112–117, 2014
ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée | Production végétale
Rés
um
é
ProfiCrops, comme les deux autres pro-
grammes de recherche Agroscope (AgriMon-
tana et NutriScope), a débuté en 2008 et se
termine en mars 2014. En guise de clôture,
différents événements ont été organisés et
une série de huit articles de synthèse ont été
publiés depuis juillet 2013 dans Recherche
Agronomique Suisse. Ce dernier article
présente un bilan de ProfiCrops, selon les
critères usuels lors des revues de projets:
efficacité, efficience, pertinence et valeur
ajoutée et les enseignements importants tirés
de la mise en œuvre du programme de
recherche ProfiCrops. Il s’agit toutefois d’un
bilan partiel, ceci par manque de critères.
L’ampleur des objectifs stratégiques au départ
du programme a compliqué l’évaluation de
l’efficacité. L’efficience de la mise en œuvre a
été fortement influencée par l’inadéquation
des objectifs et des ressources, comme, en
particulier, le temps à disposition des scienti-
fiques et son allocation aux activités spéci-
fiques du programme. Toutefois, des résultats
tangibles ont été obtenus, comme une liste de
plus de 300 solutions, des échanges interdisci-
plinaires en faveur des projets participants et
du programme, un état d’esprit renforcé
vis-à-vis de l’interdisciplinarité, une meilleure
compréhension de ce que signifie l’innovation
au sein d’Agroscope ainsi que la formation de
nouveaux partenariats. La majorité de ces
résultats n’aurait pas été générée sans
l’existence du programme.
développement ou de test, ainsi que des solutions déjà
mises sur le marché. Ces solutions ont toutes été véri-
fiées scientifiquement. Toutefois, faute de ressources
suffisantes, elles n’ont pas pu être testées simultané-
ment et de manière interdisciplinaire dans une région
«étude de cas», comme cela avait d’abord été prévu par
Agroscope au moment du lancement du programme. La
liste de solutions a été essentiellement élaborée de
manière pragmatique - sur la base des communiqués de
presse Agroscope liés à la thématique, et complétée par
des résultats d’ateliers de travail et des success stories
rédigées durant le programme. Cette manière de faire a
été choisie parmi d’autres, essentiellement pour des rai-
sons de ressources. A noter que le résultat final n’est pas
représentatif de l’ensemble des travaux des différents
départements et groupes de recherche.
La liste comporte actuellement plus de 300 solutions
concrètes – en grande majorité des solutions pour la pra-
tique, mais aussi des solutions pour la recherche. Les
solutions ont ensuite été réparties selon les quatre
thèmes des modules de ProfiCrops (efficience, innova-
tion, différenciation et conditions-cadres).
Cette liste (fig. 1) met en évidence un important
pourcentage de solutions (50 %) visant à améliorer l’effi-
cience de la production. Les pourcentages de solutions
visant à renforcer la différenciation (par la qualité) des
produits et pour l’optimisation des conditions cadres
sont moins élevés: 19 % et 15 % respectivement. Cette
liste comprend également des solutions en cours de
développement et/ou de test, ou déjà diffusées. L’ana-
lyse de leur impact global sur la compétitivité du secteur
de production végétale ne peut donc pas être faite. Elle
n’était pas prévue par le programme.
Le document de programme (ACW 2008) ne définis-
sait pas avec précision les résultats attendus et les
attentes concernant la mise en œuvre de l’approche
interdisciplinaire, les partenariats et la communication.
La notion d’interdisciplinarité a été définie en cours de
programme (Crole-Rees 2012) et diffusée. Le choix des
coordinateurs des modules et des projets intégrés (uni-
tés d'organisations de ProfiCrops) a tenu compte de
l’interdisciplinarité. Les ateliers de travail et les journées
ont toujours inclus différentes disciplines des sciences
naturelles et sociales et, pour la plupart, des experts
externes de l’Office fédéral de l’agriculture OFAG,
d’Agridea, de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich
50%
19%
15%
16%
Solutions par thème (%)
Efficience
Différenciation
Conditions-cadres
Innovation
Figure 1 | Répartition des solutions (n=308) pour la production végétale, selon les quatre thèmes ProfiCrops (%).
114 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 112–117, 2014
Production végétale | ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée
d’Agroscope, particulièrement concernant les aspects
économiques, d’analyses de marchés et de chaînes de
valeur. La recherche de partenariats et de financements
tiers pour l’acquisition de ces compétences a mis en évi-
dence l’exigence en temps, en ressources et en crédibi-
lité. Le programme n’a pas pu acquérir toutes les compé-
tences souhaitées pour remplir les objectifs. Toutefois,
des moyens financiers ont été acquis: l’Office fédéral
pour l’environnement OFEV a financé le projet associé
Win4 et le Fonds national suisse FNS le projet associé FUI
dans le cadre du Programme national de recherche 69
(PNR 69).
Les procédures administratives ont été simplifiées
autant que possible pour faciliter l’accès au programme
pour les scientifiques. Aucune procédure additionnelle
pour le reporting n’a été requise.
La participation des scientifiques a été variable
durant le programme. Elle a été négativement influen-
cée par plusieurs facteurs. Le premier, particulièrement
lors de la première phase, a été l’introduction du pro-
gramme juste après la formulation des projets de
recherche financés par le budget ordinaire d’Agroscope
(programme d’activités 2008 – 2011 des stations
Agroscope). Leurs ressources temps avaient donc déjà
été allouées. La participation à ProfiCrops exigeait donc
soit des heures supplémentaires, soit une réduction des
activités prévues pour les projets du programme d’acti-
vités 2008 – 2011 d’Agroscope. En outre, l’allocation des
projets et de leurs résultats entre ProfiCrops et le pro-
gramme d’activité Agroscope n’était pas toujours facile.
Cela a aussi été un facteur limitant pour la participation
des scientifiques comme pour la communication. Le
deuxième facteur était la formulation très large des
thèmes transversaux, les modules. Il est possible que
l’envergure des thèmes ait contribué à réduire la moti-
ETHZ, de la Haute école des sciences agronomiques,
forestières et alimentaires HAFL, et d’autres institutions.
La recherche de partenariats, autant en interne à
Agroscope qu’en externe, a permis la participation d’ins-
titutions pertinentes aux travaux, comme le montre,
entre autres, la liste des auteurs de la série d’articles Pro-
fiCrops dans cette revue. Des partenariats ont été for-
malisés, comme par exemple, celui au sein du projet
intégré (centre de compétence) «Feu bactérien» avec
des séances bi-annuelles de coordination entre
Agroscope, l’ETHZ et l’Institut de recherche sur l’agricul-
ture biologique FiBL. De nouveaux partenariats pour
Agroscope ont aussi pu être créés, par exemple avec
l’Institut de l’entreprenariat et de management de la
Haute école spécialisée de Suisse occidentale Sierre et
avec le Centre international d’études supérieures en
sciences agronomique SupAgro à Montpellier.
Concernant la communication, plusieurs outils ont
été mis en place: newsletter bi-annuelle commune aux
trois programmes, page internet, logo ProfiCrops sur les
posters et documents liés au programme, articles, évé-
nements, etc. La figure 2 montre que la rubrique «actua-
lité» de la page internet ProfiCrops a attiré près de 50
visiteurs par jour entre novembre 2011 et 2013, ou envi-
ron 1’300 hits par mois en moyenne.
Efficience
L’efficience met en rapport l’efficacité avec les moyens
engagés au sein du programme. Il s’agit donc de passer
en revue les moyens mis à disposition par rapport aux
résultats attendus du programme et aussi l’engagement
des scientifiques vis-à-vis des résultat obtenus.
Certains des thèmes présentés initialement dans le
descriptif du programme (ACW 2008) exigeaient des
compétences inexistantes ou peu disponibles au sein
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
nov.11
janv. 12
mars 12
mai 12
juillet 12
sept. 12
nov. 12
janv. 13
mars13
mai 13
juillet 13
sept. 13
nov. 13
Figure 2 | Nombre de visiteurs de la page actualités de ProfiCrops (hits journaliers moyens/mois), novembre 2011–13.
115Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 112–117, 2014
ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée | Production végétale
vation des scientifiques. A noter toutefois que des
thèmes trop spécifiques peuvent aussi influencer néga-
tivement la motivation, comme cela a été montré dans
certains projets européens (Guthrie et al. 2013). Il est
généralement admis que la recherche scientifique est
motivée par la curiosité et l’utilité. Or, ces deux facteurs
de motivation n’ont pas toujours été perçus comme réu-
nis par les scientifiques.
Les trois stations de recherche Agroscope ont mis en
place des stratégies de mise en œuvre des programmes
de recherche différentes. Ces différences ont aussi
induit des niveaux de participations des scientifiques
différents selon les stations, rendant la coordination
d’un programme inter-stations plus difficile (Crole-Rees
et Bertschinger 2013). Les problèmes de motivation et
de satisfaction des scientifiques ont été reconnus offi-
ciellement, après enquête menée par Agroscope à mi-
parcours des programmes de recherche. Ce constat a
incité une reformulation des objectifs par modules à la
fin 2010 et a entraîné une augmentation de la motiva-
tion des scientifiques.
Pertinence
Le thème de la compétitivité du secteur de la production
végétale est pertinent et il le restera à l’avenir, après Pro-
fiCrops. Preuves en sont les attentes suscitées par Profi-
Crops dès 2008. Les quatre thèmes des modules sont per-
tinents et le resteront. Pour exemple, l’OFAG s’appuie
sur la qualité et l’efficience pour établir sa stratégie de
politique agricole (OFAG 2012).
L’approche «recherche programme» est encore et
toujours pertinente pour traiter la problématique com-
plexe de la compétitivité de ce secteur. La compétitivité
dépend d’un grand nombre de facteurs techniques,
sociaux, économiques et légaux. L’analyse et la recherche
de solutions pour renforcer la compétitivité du secteur
requièrent donc une approche pluridisciplinaire et pro-
grammatique.
Valeur ajoutée
ProfiCrops a permis de valoriser les résultats de la
recherche en les présentant sous forme d’une liste de
solutions. Certaines de ces solutions ont été développées
spécifiquement dans le cadre du programme. Celles-ci
sont, entre autres: une méthode de caractérisation des
solutions pour la production végétale (Aouinaït et al.
2014), une méthode pour identifier les surfaces contri-
butrices (surfaces contribuant de manière plus que pro-
portionnelle aux pertes de substances d'une parcelle;
Daniel et al. 2014), une typologie de la différenciation
des produits (Crole-Rees et al. 2013), un guide pour l’ins-
tallation de serres sur les toits en zone urbaine (Joly et
ProfiCrops
Le programme de recherche Agroscope Profi-
Crops (www.proficrops.ch) a pour objectif de
contribuer à la compétitivité de la production
végétale suisse dans un cadre de plus en plus
libéralisé, et de renforcer la confiance des
consommateurs envers les produits suisses. Les
hypothèses posées en début de programme sti-
pulaient que l’efficience de la production devait
être améliorée, l’innovation et la valeur ajoutée
augmentées, la confiance des consommateurs
renforcée et les conditions-cadres modifiées.
Ces quatre aspects ont fait l’objet de recherches
interdisciplinaires, sous forme de modules: Effi-
cience, Innovation, Consommateurs et Condi-
tions-cadres, et de projets intégrés et associés:
Feu Bactérien, ProfiVar, ProfiGemüse CH, Coo-
pération d’assolement, ProfiViti, WIN4 et Food
Urbanism Initiative (FUI).
La série d’articles «ProfiCrops» publiée dès
août 2013 dans Recherche Agronomique Suisse
a permis de diffuser une sélection de résultats
et de solutions pouvant contribuer au maintien
de la compétitivité de la production végétale
en Suisse. Ces résultats et solutions sont exem-
plaires.
L’article «ProfiCrops: le point sur l’efficacité,
l’efficience et la valeur-ajoutée» fait usage de
critères standard, comme efficacité, efficience,
pertinence et valeur ajoutée ProfiCrops pour
évaluer ce programme de recherche. Il met en
évidence les enseignements tirés de cette pre-
mière expérience de «recherche programme»
Agroscope.
116 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 112–117, 2014
Production végétale | ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée
mentaire de la productivité de ProfiCrops. Ces solutions
étaient regroupées selon leur effet attendu sur la pro-
duction végétale, soit une amélioration de son effi-
cience, une augmentation de sa valeur ajoutée par une
différenciation qualitative et une optimisation des
conditions cadres. Une analyse détaillée des critères
d’efficacité, d’efficience et de pertinence n’a pas été
possible, en raison d’objectifs stratégiques trop amples
au début du programme, sans indications claires de mise
en œuvre, et d’un manque d’indicateurs de succès claire-
ment définis. La formulation d’objectifs clairement défi-
nis est donc importante au moment de lancer un pro-
gramme.
Les résultats de l’analyse montrent aussi que les moyens
disponibles, en particulier le temps mis à disposition par
les scientifiques, doivent être définis depuis le début
d’un programme et être en adéquation avec les thèmes
et les objectifs fixés. Cette leçon a été prise en compte
dans l’élaboration des nouveaux programmes de
recherche Agroscope. L’expérience ProfiCrops montre
que l’application de l’approche interdisciplinaire au sein
de la recherche est pertinente, mais nécessite un effort
considérable en temps et en compétences.
Renforcer la compétitivité de la production végétale
suisse est essentiel pour son avenir. Agroscope a inscrit
cette compétitivité comme pôle thématique de sa
recherche et développement pour les années 2014 – 2017.
En conséquence, la compétitivité devrait prendre une
place plus importante dans le portefeuille de recherche.
L’outil de caractérisation des solutions (ou innovations)
développé par ProfiCrops (Aouinaït et al. 2014) pourrait
aider à cette orientation. n
Praz 2013), une banque de données céréales (ProfiVar
2012) et un guide pour réussir la coopération d’assole-
ment (Keiser et al. 2011). Le projet intégré Feu bactérien
présente ses résultats, dont ceux liés à une coordination
renforcée de tous les projets concernés en Suisse, sur sa
page web (www.feubactérien.ch). Ces solutions n’au-
raient pas vu le jour sans le programme et sont donc de
réelles valeurs ajoutées.
La mise en œuvre du programme, et particulière-
ment de sa dimension interdisciplinaire, a contribué à
des synergies entre les projets en cours des programme
d’activité 2008 – 2011 et 2012 – 2013 et à la promotion de
nouveaux contacts et partenariats au sein d’Agroscope.
Enfin, des approches novatrices et essentielles pour le
développement de la production végétale ont été intro-
duites, comme la différenciation des produits et le
concept d’innovation, et ont été internalisées par plu-
sieurs scientifiques dans le cadre de leurs travaux.
ProfiCrops a aussi contribué à former la relève.
Quatre stagiaires diplômés et deux étudiantes en MSc
ont été suivis durant les deux dernières années du pro-
gramme, sur les thèmes novateurs de l’innovation, la
différenciation des produits, l’agriculture urbaine et la
durabilité «Win4». Une des étudiantes MSc va continuer
dans son domaine, l’innovation, au sein d’Agroscope dès
début 2014 avec un travail de doctorat. Les personnes en
formation ont réellement contribué à l’élaboration de
méthodes et de connaissances, et donc à une plus-value
ProfiCrops.
C o n c l u s i o n s
Les éléments de bilan ont permis d’obtenir des informa-
tions utiles sur le processus et les résultats du programme,
de tirer des enseignements et d’élaborer des recomman-
dations pour la recherche de demain.
L’analyse d’une liste de plus de 300 solutions déve-
loppées pour renforcer la compétitivité de la production
végétale en Suisse a permis d’avoir une vue globale frag-
ProfiCropsProgrammes de recherche Agroscope
117Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 112–117, 2014
ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée | Production végétale
▪ Daniel, O., Crole-Rees, A., Bühler, L., Geiger, F., Gujer H.-U. & Bertschin-ger, L., 2014. Win4 dans l’agriculture: améliorations écologiques, sociales et économiques. Recherche Agronomique Suisse 5 (2), 64–67.
▪ Guthrie S., Wamae W., Diepeveen S., Wooding S. & Grant J., 2013. Measuring research: A guide to research evaluation frameworks and tools. RAND Europe. Juillet 2013. Accès: http://www.rand.org/pubs/mo-nographs/MG1217.html [22.11.2013]
▪ Keiser A., Durgiai B., Steingruber E., Bregy M., Fischer R., Vonlanthen I., Lips M., Mouron P., Crole-Rees A., Bezençon M. & Pavillard N., 2011. De l'idée à la réalisation – grâce à une bonne planification. La coopération inter-exploitation. Fiche technique. UFA Revue 12, 2011, 51–56.OFAG, Agroscope. 2013. Rapport de gestion 2012. Berne.
▪ OFAG, 2012. Message concernant l’évolution future de la politique agricole dans les années 2014 à 2017 (Politique agricole 2014–2017). 1.2.2012. Accès: http://www.blw.admin.ch/themen/00005/00044/ 01178/01591/index.html?lang=fr [7.1.2014]
▪ ProfiVar, 2012. Compte-rendu de séance. Séance interne de projet. Agroscope. 16.1.2012.
Bibliographie ▪ Aouinaït C., Jeangros B., Nassar V. & Crole-Rees A., 2014. Caractérisati-on des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL. Recherche Agronomique Suisse 5 (3), 104–111.
▪ Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 2008. ProfiCrops: Neue Wege für einen zukunftsfähigen Pflanzenbau in der Schweiz unter liberalisierten Marktbedingungen. Programmbeschrieb, Forschungsanstalt Changins- Wädenswil ACW, 8820 Wädenswil. 15 p.
▪ Secrétariat-Général EC, 2013. Public consultation on Commission Guide-lines for Evaluation. Draft. Novembre 2013. Accès: http://ec.europa.eu/dgs/secretariat_general/evaluation/docs/20131111_guidelines_pc_part_i_ii_clean.pdf.
▪ Crole-Rees A. & Bertschinger L., 2013. Interdisciplinarity: lessons learnt from ProfiCrops. Poster présenté lors de la Swiss Inter- and Transdiscipli-nary Day 2013, Berne, 22 octobre 2013.
▪ Crole-Rees A., Spörri M., Rösti J. & Brugger Ch., 2013. La différenciation, pour renforcer la confiance des consommateurs envers les produits suisses. Recherche Agronomique Suisse 4 (9), 402–405.
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
ProfiCrops: the status of efficiency, effectiveness
and added-value
As with the other two research programmes Agro-
scope (AgriMontana and NutriScope), ProfiCrops
began in 2008 and will end in March 2014. To bring
the programme to a close, several events were
organised and a series of articles were published in
Recherche Agronomique Suisse from July 2013
onwards. This last article presents an assessment of
ProfiCrops, based on standard project review criteria:
efficiency, effectiveness, relevance and added-value.
Important lessons-learnt are drawn from the imple-
mentation of the research programme. It is, however,
a partial assessment, due to the lack of sufficient
data. The scope of the strategic objectives formu-
lated at the beginning of the programme made the
evaluation more complex than anticipated. Efficiency
has been impacted by the mismatch between
objectives and resources. A notable example of this is
the availability of scientists’ time and its allocation
across specific programme activities. However,
several tangible results were obtained, such as: a list
of more than 300 solutions, interdisciplinary
exchanges in favour of project participants and the
programme, a reinforced state of mind towards
interdisciplinarity, an improved understanding of the
meaning of innovation for Agroscope and the
creation of new partnerships. Most of these results
would not have been produced without the pro-
gramme.
Key words: programme research, review, efficiency,
effectiveness, added value.
ProfiCrops: il punto sull’efficienza, l’efficacia e
il valore aggiunto
ProfiCrops, come gli altri due programmi di
ricerca Agroscope (AgriMontana e NutriScope)
ha iniziato nel 2008 e terminerà nel marzo 2014.
In dirittura d’arrivo sono stati organizzati diversi
avvenimenti e da luglio 2013 una serie di otto
articoli di sintesi sono stati pubblicati su la
Recherche Agronomique Suisse. Quest’ultimo
articolo presenta un bilancio di ProfiCrops,
secondo i consueti criteri durante le revisioni di
progetti: efficienza, efficacia, pertinenza e
valore aggiunto, come pure le lezioni importanti
tratte dall’attuazione del programma di ricerca
stesso. Tuttavia, si tratta di un bilancio parziale,
dovuto alla mancanza di dati. L’ampiezza degli
obiettivi strategici all’inizio del programma ha
complicato la valutazione dell’efficacia. L’effi-
cienza della sua realizzazione è stata fortemente
influenzata dall’inadeguatezza degli obiettivi e
delle risorse come, in particolare, il tempo a
disposizione per gli scienziati e l’assegnazione
alle attività specifiche del programma. Si sono
comunque ottenuti dei risultati tangibili, come
una lista di oltre 300 soluzioni, degli scambi
interdisciplinari in favore dei progetti parteci-
panti, uno stato di spirito rafforzata di fronte
all’interdisciplinarietà, una migliore compren-
sione di ciò che significa l’innovazione all’in-
terno di Agroscope e nuovi partenariati. Senza
l’esistenza del programma non si sarebbe
ottenuto la maggior parte di questi risultati.
118 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 118–121, 2014
protection frontalière se traduit par une culture indi-
gène très limitée. Pourtant, le millet est précieux du
point de vue nutritionnel et serait très intéressant pour
les assolements (fig. 1). Le millet ne transmet aucune
maladie du pied, ce qui est un atout notamment pour les
assolements à base de céréales. Comme toute plante C4,
le millet est également en mesure de survivre avec peu
d’eau. C’est une plante qui semble parfaitement adap-
tée aux étés chauds et secs qui se multiplieront si l’on en
croit les prévisions (Fuhrer et Jasper 2009). Du fait de sa
courte période végétative d’environ 100 jours, il est aussi
envisageable de semer du millet au printemps après
avoir fauché une prairie temporaire. Semé à cette saison,
le millet peut encore arriver à maturité sans problème.
Le millet convient à la fois pour l’alimentation humaine
et animale (Humphrys 2005). Il a un intérêt nutritionnel,
car il est riche en minéraux, a une forte teneur en acide
silicique et ne contient pas de gluten. Le millet peut donc
être une céréale intéressante pour les personnes qui
souffrent de maladie cœliaque. Autant les grains que la
paille peuvent servir d’aliments pour animaux. Les grains
ont une teneur en énergie et en protéines similaire à
celle de l’orge.
Des essais préalables ayant permis de clarifier la
question des variétés, la phase suivante s’est concentrée
sur la technique culturale. Cet article présente les résul-
tats obtenus en ce qui concerne l’effet de la fumure azo-
tée sur le rendement en grains ainsi que sur les teneurs
dans le grain et la paille.
Dispositif d’essai
Comme le millet n’est en ce moment cultivé en Suisse
que dans les conditions de l’agriculture biologique, les
essais ont été effectués dans des exploitations certifiées
et titulaires du label du bourgeon à Dietikon (2010),
Sulzbach (2011), Seebach (2012) et Schlieren (2012). La
densité de semis était de 500 grains aptes à germer/m2
pour des parcelles de 25 m2. La maîtrise des adventices
était gérée selon les pratiques de l’exploitation (généra-
lement deux passages, avec la sarcleuse ou la herse-
étrille – le premier passage au stade foliaire 3 à 4 et le
second au stade 6 à 8).
Le millet est devenu une culture de niche intéressante
dans l’agriculture biologique. Mais on manque encore
de recommandations fondées quant au mode de culture.
Des essais de plusieurs années dans les conditions de
l’agriculture biologique ont permis d’étudier l'effet des
apports d’azote sur le rendement ainsi que sur la teneur
en paille et en grains du millet. L’optimum économique a
été atteint avec une fumure à base d’azote Biorga d’en-
viron 23 kg par hectare. Lorsque l’engrais utilisé est meil-
leur marché, il est recommandé d’apporter une quantité
d’azote légèrement plus élevée. Par rapport à la paille
du blé de printemps, la paille du millet contient environ
trois fois plus d’azote, de phosphore et de magnésium,
et quatre fois plus de potassium.
Les toponymes (p. ex. Hirslanden, de «Hirse», le millet en
allemand) et les coutumes témoignent de la culture du
millet en Suisse autrefois. Mais hélas aujourd’hui, il reste
peu d’expérience et de connaissances sur la culture de
cette plante. Les besoins de la Suisse en millet sont en
grande partie couverts par les importations et la faible
Réactions du millet aux apports d’azote
Samuel Knapp, Rosalie Aebi et Jürg Hiltbrunner
Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 8046 Zurich, Suisse
Renseignements: Jürg Hiltbrunner, e-mail: juerg.hiltbrunner@agroscope.admin.ch
E c l a i r a g e
Figure 1 | Le millet convient à la fois pour l’alimentation humaine et pour celle des animaux. En outre, sa culture est intéressante en terme d’assolement. (Photo: Rosalie Aebi, Agroscope)
Réactions du millet aux apports d’azote | Eclairage
119Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 118–121, 2014
Les essais ont été organisés sous forme de plan expéri-
mental en blocs randomisés complet à deux facteurs
avec quatre répétitions. Premier facteur: deux variétés
russes Quartett et Krupnoskoroje, qui sont multipliées
en Suisse par la coopérative Sativa (Rheinau) depuis 2006
et sont recommandées pour la production sous contrat
avec la coopérative Biofarm (Kleindietwil). Deuxième
facteur: cinq degrés d’apport d’azote (0, 30, 60, 90 et
120 kg N/ha). Lors du semis et au stade foliaire 3 à 4, la
moitié de la quantité d’azote correspondante a été
apportée sous forme Biorga-Quick 12 % (Hauert HBG
Dünger AG, Grossaffoltern).
Avant le semis (échantillon composite de toute la sur-
face d’essai) et après la récolte (échantillon composite
par procédé), la teneur en Nmin a été déterminée à une
profondeur de 0–90 cm. Les essais ont permis d’étudier
le rendement en grains et en paille, la teneur en eau au
moment de la récolte, ainsi que la teneur en éléments
nutritifs (procédé chimique par voie humide: azote,
phosphore, potassium et magnésium).
Comme pour l’élaboration des Données de base pour
la fumure des grandes cultures (Richner et al. 2010), diffé-
rentes fonctions ont été calculées pour déterminer les
fonctions de production et la fumure azotée optimale sur
le plan économique (Bélanger et al. 2000). Ces fonctions
ont ensuite été sélectionnées sur la base d’une évaluation
visuelle et statistique. Le calcul de l’optimum économique
est basé sur les prix suivants: CHF 2.– /kg d’azote pour les
engrais azotés conventionnels, CHF 8.–/ kg d’azote pour
les engrais Biorga, CHF 170.– /dt de millet (prix à la pro-
duction Coopérative Biofarm, Kleindietwil).
Rentabilité de la fumure azotée
De grandes différences ont été constatées entre les
essais (P < 0,001). Les rendements moyens en grains oscil-
laient entre 11,0 (Schlieren 2012) et 39,9 dt/ha (Seebach
2012; tabl. 1). A l’exception de l’essai réalisé à Schlieren,
tous les essais étaient de qualité moyenne (coefficient de
variation entre 7,3 et 12,3 %). Sur les sites de Dietikon et
Schlieren, la levée au champ du millet était irrégulière et
la pression des adventices plus élevée que dans les essais
de Sulzbach et Seebach. Avec 25,9 dt/ha, la variété Quar-
tett a réalisé un rendement plus élevé que la variété
Krupnoskoroje qui a atteint 23,4 dt/ha (P < 0,001).
Cependant, les deux variétés ont réagi de manière simi-
laire à l’apport d’azote. Bien que l’analyse de variance
n’ait pas permis d’identifier un effet marquant de la
fumure à l’échelle des sites, cet effet s’est avéré significa-
tif dans l’évaluation globale (P < 0,05).
Avec les données disponibles, c’est la fonction de
production quadratique qui convient le mieux pour
expliquer l’effet des différents apports d’azote sur le
rendement (fig. 2). Il n’y a que pour le site de Sulzbach
qu’aucune fonction de production n’a pu être déduite
(tabl. 1). Le rendement maximal est de 25,5 dt/ha pour
une fumure de 92,6 kg N/ha. Des apports d’azote plus
importants entraînent des baisses de rendement. Ces
résultats confirment les observations faites par Hoff-
mann-Bahnsen (2003) dans des essais similaires dans le
nord de l’Allemagne.
Avec un prix des engrais de CHF 2.– /kg N, l’apport
d’azote optimal sur le plan économique se situe à
75,8 kg N/ha, soit juste en dessous du maximum et avec
un prix des engrais de CHF 8.– /kg (Biorga) à seulement
25,2 kg N/ha. Cet apport permettrait d’obtenir un ren-
dement d’à peine 24 dt/ha. Même si on adapte une fonc-
tion de production pour chaque essai, la fumure azotée
optimale ne varie quasiment pas pour un prix de
CHF 2.– / kg malgré les différents niveaux de rendement
(tabl. 1). Il n’y a qu’avec un prix de CHF 8.– /kg de N que
la fumure azotée optimale varie considérablement
entre les essais. La comparaison entre Biorga et l’engrais azoté de syn-
thèse prouve que le prix des engrais influence fortement
la fumure azotée optimale. La figure 3 montre comment,
à partir de la fonction de production donnée, les varia-
Site AnnéeNmin
avant semis (kg N/ha)
Ø des rende-ments (dt/ha)
CV1
(%)N (rendement)
Maximum
N (rendement)Optimum
(2 CHF/kg N)
N (rendement)Optimum
(8 CHF/kg N)
Dietikon 2010 36,7 18,9 12,3 81,8 (18,4) 63,4 (18,3) 8,1 (16,7)
Sulzbach2 2011 61,8 28,3 12,3
Seebach 2012 148,6 39,9 7,3 85,1 (39,9) 70,5 (39,8) 26,8 (38,5)
Schlieren 2012 80,9 11 56,9 74,8 (12,2) 69,6 (12,2) 54,0 (11,8)
1CV = coefficient de variation.2Aucune fonction de production n’a pu être déduite pour Sulzbach en 2011.
Tableau 1 | Vue d’ensemble des essais avec apports croissants d’azote dans les cultures de millet (2010–2012): teneur en Nmin dans le sol (kg de N/ha) avant le semis ainsi que rendement moyen en grains (dt/ha avec 14 % de H2O). «N (rendement) Maximum» resp. «N (rendement) Optimum» sont les valeurs de fumure azotée (kg de N/ha) calculées à partir des fonctions de production avec le rendement obtenu entre parenthèses (dt/ha). Optimum économique indiqué pour un prix d’engrais de CHF 2.– et 8.– /kg de N
Eclairage | Réactions du millet aux apports d’azote
120 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 118–121, 2014
tions du prix des engrais et du prix du millet à la produc-
tion se répercutent sur la fumure azotée optimale. Les
calculs d’un prix indicatif des engrais de ferme (fumier de
stabulation, lisier complet, précédent cultural et culture
intermédiaire) sont très complexes. Dans la littérature,
on trouve des valeurs comprises entre 4.– et 7.– CHF/kg
de N (Klöble 2009). A partir de la fonction de production
donnée, cela représenterait une fumure optimale sur le
plan économique de 60 et 35 kg de N/ha (fig. 3).
Valorisation de l’azote
A l’exception de celui de Schlieren (2012), tous les essais
ont permis d’identifier un effet des réserves d’azote miné-
ral (Nmin) avant le semis sur le niveau de rendement (tabl. 1).
Toutefois, l’effet de l’azote apporté en supplément sur le
rendement du millet est indépendant des réserves pré-
sentes dans le sol avant le semis, car dans presque tous les
essais, le rendement maximal a été obtenu avec près de
80–90 kg d’azote par hectare (tabl. 1). Il faudrait faire
d’autres essais pour savoir dans quelle mesure les autres
propriétés du sol ou du site peuvent expliquer ces résul-
tats. Sur la base des données disponibles, un rapport direct
ne peut être établi ni entre le niveau de fertilisation et la
quantité d'azote dans la biomasse aérienne du millet (fig.
4), ni entre le niveau de fertilisation et le niveau de fertili-
sation relevé dans le sol après la récolte (fig. 5). Cela peut
venir du fait que le reste de l’azote apporté par les engrais
est encore fixé dans les racines du millet ou qu’il s’est
déposé dans des couches du sol à plus de 90 cm de profon-
deur. Dans les essais de Dietikon et Schlieren notamment,
il est probable que de l’azote fertilisé ait également été
assimilé par les adventices.
��
��
����
��
0 20 40 60 80 100 120
20
22
24
26
28
Fumure azotée (kg de N/ha)
Rend
emen
t (dt
/ha)
Prix de l’azote2 CHF/kg N 8 CHF/kg N
y=22,5+0,065x−0,00035x²
Figure 2 | Rendement en grains du millet comme fonction de la fumure azotée. Ligne grise: rendement maximal, lignes en pointillés: fumure azotée optimale sur le plan économique pour des prix de l’azote de CHF 2.– /kg N (engrais de synthèse) et CHF 8.– /kg N (Biorga), les barres d’erreur correspondent aux erreurs-types.
0 2 4 6 8 100
2040
6080
100
Prix de l’azote (CHF/kg de N)
Opt
imum
éco
nom
ique
(kg
de N
/ha)
Produit du millet (CHF/dt)
130150170190210
Figure 3 | Optimum économique d’apport d’azote pour le millet en fonction du prix des engrais et du prix à la production.
Culture Produit N (min.; max.) P (min.; max.) K (min.; max.) Mg (min.; max.)
MilletGrains 16,6 (15,2, 18,4) 2,8 (2,4, 3,2) 2,4 (1,8, 2,7) 1,2 (0,9, 1,4)
Paille 10,7 (9,3, 11,6) 2,4 (1,3, 3,3) 18,8 (12,6, 25,3) 2,4 (1,8, 2,7)
Blé de printempsGrains 20,2 (18,0, 26,0) 3,6 (3,1, 4,4) 3,6 (2,5, 4,2) 1,2 (1,0, 1,4)
Paille 3,1 (3,0, 7,0) 0,8 (0,4, 1,3) 8,9 (6,6, 11,6) 0,7 (0,3, 0,7)
Avoine de printempsGrains 16,5 (13,0, 19,0) 3,5 (3,1, 3,9) 4,2 (3,3, 5,0) 1,0 (0,9, 1,3)
Paille 4,1 (3,0, 7,0) 1,2 (0,9, 1,7) 17,4 (14,9, 19,9) 1,2 (0,6, 0,9)
Tableau 2 | Teneurs (g/kg de matière fraîche) d’azote (N), de phosphore (P), de potassium (K) et de magnésium (Mg) dans le grain et la paille de blé et d’avoine de printemps (Sinaj et al. 2009) par rapport au millet. Moyennes (minima et maxima)
Réactions du millet aux apports d’azote | Eclairage
121Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 118–121, 2014
C o n c l u s i o n s
Les rendements en grains ont varié considérablement
d’un essai à l’autre, preuve qu’ils dépendent des condi-
tions locales et saisonnières. L’apport d’azote optimal du
point de vue économique dépend beaucoup du prix des
engrais et du prix à la production. Dans l’agriculture bio-
logique, il est donc conseillé d’opter pour des apports
d’azote à base d’engrais de ferme aux coûts avantageux.
Dans les différents essais réalisés, les apports d’azote plus
élevés n’ont pas conduit à des teneurs en Nmin plus éle-
vées dans le sol après la récolte, ce qui peut s’expliquer
en partie par la présence d’adventices et par leur absorp-
tion d’azote. Les teneurs en éléments nutritifs du grain et
de la paille dépendent davantage des conditions saison-
nières et locales que de la fumure azotée. Par rapport
aux autres variétés de céréales de printemps, la teneur
élevée de la paille de millet en azote doit être prise en
compte pour le bilan de fumure. n
Teneurs en éléments fertilisants
Dans l’évaluation globale, on constate un effet haute-
ment significatif du site de l’essai sur les teneurs en élé-
ments nutritifs des grains et de la paille. Une influence
de l’apport azoté n’a été observée que pour la teneur en
phosphore et en magnésium de la paille: lorsque les
apports d’azote augmentent, ces teneurs augmentent
elles aussi. En outre, il a également été observé que la
variété exerçait une influence sur les teneurs, notam-
ment celles du grain. La variété Quartett affiche par
exemple des teneurs légèrement supérieures à la variété
Krupnoskoroje.
Par rapport à deux autres espèces de céréales de
printemps qui peuvent servir d’alternative au millet
dans l’assolement et pour lesquelles les chaumes sont
comptabilisés dans le bilan de fumure, la teneur élevée
en azote de la paille de millet est particulièrement
remarquable (tabl. 2). La teneur en magnésium, presque
deux fois plus élevée que celle de l’avoine de printemps,
est elle aussi frappante. Il faut cependant savoir que le
rendement du blé et de l’avoine de printemps est sou-
vent supérieur à celui du millet.
Bibliographie ▪ Bélanger G., Walsh J. R., Richards J. E., Milburn P. H. & Ziadi N., 2000. Comparison of three statistical models describing potato yield response to nitrogen fertilizer. Agronomy Journal 92 (5), 902–908.
▪ Hoffmann-Bahnsen R., 2003. Wie viel Stickstoff braucht Rispenhirse (Panicum miliaceum). Untersuchungen zum Stickstoffbedarf und der Dynamik in der Pflanze. Mitteilungen der Gesellschaft für Pflanzenbau-wissenschaften 15, 304–305.
▪ Fuhrer J. & Jasper K., 2009. Besoins en irrigation en Suisse. Rapport final de l'étude «Besoins en irrigation en Suisse (BI-CH)». Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Zurich. 74 p.
▪ Humphrys C., 2005. Anbau von Rispenhirse in der Schweiz: Unkrautbe-kämpfung und Perspektiven einer alten Kulturpflanze. Publié dans:
Unkrautbekämpfung. Neue Technologien, reduzierter Herbizideinsatz und Alternativen, FAL-Tagung, Zurich.
▪ Klöble U., 2009. Bewertungsansätze für interne Leistungen im ökologi-schen Landbau (Workshop). Accès: http://orgprints.org/14334/ [11.12.2013].
▪ Richner W., Flisch R., Sinaj S. & Charles R., 2010. Détermination des nor-mes de fumure azotée pour les grandes cultures. Recherche Agronomique Suisse 1 (11–12), 410–415.
▪ Sinaj S., Richner W., Flisch R. & Charles R., 2009. DBF-GCH 2009 – Don-nées de base pour la fumure des grandes cultures et des herbages. Revue suisse d’Agriculture 41 (1), 1–98.
Remerciements
Nous remercions la fondation Hauser (Weggis) et BioSuisse pour leur soutien financier.
050
100
150
200
Fumure azotée N (kg de N/ha)
Prél
èvem
ent d
’azo
te, p
aille
et g
rain
(kg
de N
/ha)
0 30 60 90 120
Figure 4 | Quantité d’azote dans la biomasse aérienne du millet (paille et grain) sur quatre sites différents avec un niveau de fumure azotée variable. Légende cf. fig. 5.
020
4060
80
Fumure azotée N (kg de N/ha)
Nm
in a
près
la ré
colte
(kg
de N
/ha)
0 30 60 90 120
2010 Dietikon2011 Sulzbach2012 Seebach2012 Schlieren
Figure 5 | Teneur en Nmin dans le sol après la récolte de millet sur quatre sites différents en fonction de la fumure azotée.
122
P o r t r a i t
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 122, 2014
Bernard Lehmann, aujourd’hui directeur de l’OFAG, a
grandi avec ses deux frères et sa sœur dans une exploita-
tion agricole du canton de Vaud. Il participe aux travaux
de la ferme dès sa plus tendre enfance: «C’était l’usage
quand on était l’aîné comme moi.» C’est donc tout natu-
rellement qu’il commence un apprentissage agricole et
entre à l’école agricole de Schwand. Ce séjour d’un an en
Suisse alémanique lui ouvre de nouveaux horizons:
«J’étais fasciné par le travail des agronomes. Je voulais,
moi aussi, réaliser des expériences.» Encouragé dans
cette voie par le directeur de son école, le jeune homme
interrompt sa formation pour rattraper les années de
gymnase et passer sa maturité à Lausanne.
Economie agraire et politique agricole
Bernard Lehmann revient à ses premières amours: l’agri-
culture. A l’automne 1973, il part faire des études d’éco-
nomie agraire à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich
(EPFZ). Il les achève en 1977 puis consacre les années sui-
vantes à la recherche agronomique et à sa thèse de doc-
torat, au titre prémonitoire: «Wirkungsanalyse agrarpo-
litischer Massnahmen» (analyse des effets des mesures
de politique agricole). En 1984, Bernard Lehmann entre à l’Union suisse des
paysans (USP), d’abord en qualité de collaborateur scien-
tifique, puis en tant que directeur suppléant. Il y fonde le
groupe Economie agraire et dirige diverses études. Cer-
taines d’entre elles portent sur le dépouillement centra-
lisé des données comptables, assuré aujourd’hui par
Agroscope. Il met au point avec ses collaborateurs un
modèle de simulation pour l’orientation de la production.
Retour à la recherche
En 1991, Bernard Lehmann est nommé professeur ordi-
naire d’économie agraire à l’EPFZ. Il dirige pendant vingt
ans l’Institut d’économie agraire avant de devenir chef
du Département des sciences agronomiques et alimen-
taires. Les dix premières années de sa charge de profes-
seur sont axées sur la Suisse: «Nous menions des études
sur la compétitivité du secteur agricole. La suppression
du contingentement laitier était un sujet brûlant. Nous
concevions des modélisations de la situation actuelle et
de l’avenir de l’agriculture, allant des excédents d’azote
à l’agriculture en 2050.» Les dix années suivantes sont
nettement orientées vers l’international, en particulier
l’Afrique, le Sri Lanka et la Mongolie. «Les sujets de
recherche concernaient le développement de l’espace
rural, de l’autosuffisance au marché, la création de
valeur ajoutée et la surexploitation des ressources.»
La boucle est bouclée
Bernard Lehmann est nommé à la tête de l’OFAG en
2011, succédant ainsi à Manfred Bötsch. Aujourd’hui âgé
de 59 ans, il se souvient de cette période: «La Politique
agricole 2014 – 2017 avait déjà été mise en route. La
tâche qui m’attendait était titanesque mais passion-
nante. J’avais la possibilité de faire avancer les choses.
J’étais plus proche des décideurs.» Les débuts ne sont pas
faciles. Il connaît le domaine par ses précédentes activi-
tés, mais la perspective est différente. Qui plus est, il
continue à suivre quelques doctorants pendant la
période de transition. Bernard Lehmann est donc
aujourd’hui d’autant plus heureux que la PA 14 – 17
puisse être mise en œuvre dès 2014. «Ce fut une expé-
rience très instructive pour moi. J’aime beaucoup travail-
ler avec l’équipe de l’OFAG et le conseiller fédéral Johann
Schneider-Ammann.» Pour se ressourcer, Bernard Leh-
mann passe son temps libre avec sa femme et ses trois
enfants. Il aime le jardinage et possède une petite serre:
«Rien de tel pour garder les pieds sur terre», ajoute-t-il
avec un sourire.
Karin Bovigny-Ackermann, Office fédéral de l’agriculture OFAG
Bernard Lehmann: de profondes racines paysannes
123
A c t u a l i t é s
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 123–127, 2014
N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s
Une introduction substantielle
En ouverture sont présentés les stades phénologiques
et une classification systématique de la vigne pointant
sur les sources de résistance naturelles aux maladies fon-
giques, nécessaires à une viticulture plus écologique, car
la réduction significative des intrants passe par la créa-
tion de cépages plus résistants. Pour cela, une connais-
sance approfondie de la systématique actuelle des
champignons est requise et l’introduction se termine
avec un important chapitre sur la lutte contre les mala-
dies fongiques.
Description des maladies
Un nouvel éclairage, moitié texte moitié illustration,
est donné de l’ensemble des pathologies fongiques, à
l’échelle macro- et microscopique. Les caractères mor-
phologiques des espèces fongiques sont détaillés en
hors-texte à l’intention des experts en mycologie.
Chaque chapitre se termine par une bibliographie
choisie.
Facilités de lecture
Tous les chapitres se déclinent en deux niveaux de lec-
ture: les informations de base peuvent être enrichies à la
guise du lecteur par des textes plus pointus, qui donnent
accès à de nombreux travaux originaux d’Agroscope ou
d’autres instituts spécialisés dans la recherche viticole.
Un glossaire, un tableau de correspondance des noms
des maladies fongiques de la vigne en français, latin,
allemand, italien et anglais sont proposés en fin d’ou-
vrage, ainsi qu’un index thématique pour faire une
recherche précise.
Le livre existe en version française. Disponible à mi-mars,
il coûte CHF 65.– et peut être commandé à:
AMTRA, Mme Antoinette Dumartheray
route de Duillier 50
1260 Nyon 1
tél. 079 659 48 31
antoinette.dumartheray@agroscope.admin.ch
www.revuevitiarbohorti.ch.
Judith Auer et Eliane Rohrer, Agroscope et AMTRA
Maladies fongiques est le premier volume de la collec-
tion La Vigne, qui se composera à terme de quatre tomes
sur les aspects sanitaires (champignons, ravageurs et
auxiliaires, virus et phytoplasmes) et physiologiques de
cette plante, dont la culture occupe une place considé-
rable dans le monde.Ce premier volume, de près de 270 pages, devrait
combler les attentes des scientifiques, formateurs, étu-
diants, vulgarisateurs et du public averti par sa ligne
claire, son format bien pensé et son iconographie
exclusive.
Les maladies fongiques exigent des traitements
répétés durant toute la saison, faisant de la viticulture
un secteur agricole très visé par la protection de l’envi-
ronnement, la réduction des intrants et la qualité de la
récolte. Ce livre tente notamment de répondre à ces
questions cruciales.
La Vigne volume 1. Maladies fongiques
1VOLUM
E
OLIVIER VIRETKATIA GINDRO
LA VIGNE
Agro
scope
|Amtra
MALADIESFONGIQUES
124 Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 123–127, 2014
Actualités
ALP actuel no 48
Les systèmes de production laitière basés sur la pâture
sont intéressants du point de vue économique, pour
autant qu’une proportion élevée d’herbe soit valorisée. La
mesure régulière de la hauteur d’herbe pour évaluer le
potentiel fourrager d’une parcelle ou de l’exploitation
permet de confronter l’offre en herbe avec les besoins
estimés du bétail laitier. De telles données aident à
prendre des décisions en matière de gestion des herbages:
adaptation des surfaces pâturées, complémentation avec
du fourrage et/ou des concentrés et utilisation des par-
celles, etc. La comparaison des valeurs relevées avec des
valeurs de référence pour une hauteur optimale peut
aussi s’avérer utile dans la gestion des pâturages. Cette
fiche technique présente les différentes méthodes de
détermination de la hauteur d’herbe des pâturages et
prairies. Bien que la mesure et l’utilisation de la hauteur
d’herbe des pâturages soient au premier plan, la présente
fiche donne aussi quelques recommandations pour les
pâturages à gazon court et les systèmes de pâture tour-
nante en abordant les questions suivantes:
• Comment et avec quelle méthode mesurer la hauteur
d’herbe?
• Les hauteurs d’herbe sont-elles comparables?
• A quoi sert la mesure de la hauteur d’herbe?
• Comment évalue-t-on la masse fourragère?
Fredy Schori, Agroscope
Mesurer la hauteur d’herbe des pâturages et prairiesALP actuel
Mesurer la hauteur d’herbedes pâturages et prairiesFiche technique destinée à la pratique
nº 48 | 2013
Auteur
Fredy SchoriAgroscopeLiebefeld-Posieux ALP-HarasTioleyre 4CH-1725 Posieuxfredy.schori@agroscope.admin.ch
Les systèmes de production laitière baséssur la pâture sont intéressants du point devue économique, pour autant qu’une pro-portion élevée d’herbe soit valorisée. Lamesure régulière de la hauteur d’herbepour évaluer le potentiel fourrager d’uneparcelle ou de l’exploitation permet deconfronter l’offre en herbe avec lesbesoins estimés du bétail laitier. De tellesdonnées aident à prendre des décisions enmatière de gestion des herbages: adapta-tion des surfaces pâturées, complémenta-tion avec du fourrage et/ou des concen-trés et utilisation des parcelles, etc. Lacomparaison des valeurs relevées avec desvaleurs de référence pour une hauteuroptimale peut aussi s’avérer utile dans lagestion des pâturages.
Cette fiche technique présente les diffé-rentes méthodes de détermination de lahauteur d’herbe des pâturages et prairies.Bien que la mesure et l’utilisation de lahauteur d’herbe des pâturages soient aupremier plan, la présente fiche donne aussiquelques recommandations pour les pâtu-rages à gazon court et les systèmes depâture tournante en abordant les ques-tions suivantes:
• Comment et avec quelle méthodemesurer la hauteur d’herbe?
• Les hauteurs d’herbe sont-ellescomparables?
• A quoi sert la mesure de la hauteurd’herbe?
• Comment évalue-t-on la massefourragère?
Fred
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Agr
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Impressum
Editeur:AgroscopeLiebefeld-Posieux ALP-Haraswww.agroscope.ch
Rédaction:Christine Caron-Wickli, Agroscope
Mise en page:RMG Design, Fribourg
Impression:Tanner Druck AG,Langnau im Emmental
Copyright:Reproduction autorisée souscondition d’indication de la sourceet de l’envoi d’une épreuve àl’éditeur.
ISSN 1660-7589
alp actuel 48_fr.indd 1 04.11.13 09:33
N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s
125
Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 123–127, 2014
Actualités
Agroscope Transfer no 1
Les échauffements ou post-fermentations représentent
l’un des problèmes les plus fréquents dans la produc-
tion d’ensilages. Ce sont en particulier les ensilages de
maïs, de bonne qualité et riches en énergie, et d’herbe
préfanée qui sont les plus touchés. Le processus
d’échauffement n’étant pas toujours visible à l’oeil nu,
il passe souvent inaperçu et est sous-estimé. Les post-
fermentations provoquent des pertes d’énergie et une
consommation réduite de fourrage, elles coûtent donc
cher aux producteurs. Ce sont les levures qui en sont les
premières responsables. Sous l’action de l’air qui
pénètre dans l’ensilage lors du prélèvement, elles se
multiplient fortement provoquant un échauffement.
Un compactage insuffisant de l’ensilage favorise la
pénétration d’air, mais la quantité prélevée ou le prélè-
vement quotidien joue aussi un rôle important.
La présente fiche technique porte sur
• l’origine des post-fermentations
• les facteurs principaux: mauvais compactage et
prélévement journalier trop faible
• l’échauffement ou la chaleur résiduelle
• les mesures en cas d’ensilages chauds
• les mesures de prévention des post-fermentations
• conclusions
Ueli Wyss, Agroscope
AnimauxAgroscope Transfer | no 1
Echauffement des ensilages: causes et prévention
Janvier 2014
Auteur
Ueli Wyss
Les échauffements ou post-fermentationsreprésentent l’un des problèmes les plusfréquents dans la production d’ensilages.Ce sont en particulier les ensilages demaïs, de bonne qualité et riches en éner-gie, et d’herbe préfanée qui sont les plustouchés. Le processus d’échauffementn’étant pas toujours visible à l’œil nu, ilpasse souvent inaperçu et est sous-estimé.Les post-fermentations provoquent despertes d’énergie et une consommationréduite de fourrage, elles coûtent donccher aux producteurs. Ce sont les levuresqui en sont les premières responsables.Sous l’action de l’air qui pénètre dans l’en-silage lors du prélèvement, elles se multi-plient fortement provoquant un échauffe-ment. Un compactage insuffisant del’ensilage favorise la pénétration d’air,mais la quantité prélevée ou le prélève-ment quotidien joue aussi un rôle impor-tant.
La présente fiche technique porte sur
• l’origine des post-fermentations• les facteurs principaux: mauvais compac-
tage et prélévement journalier trop faible• l’échauffement ou la chaleur résiduelle• les mesures en cas d’ensilages chauds• les mesures de prévention des post-fer-
mentations• conclusions
Uel
iWys
s,A
gros
cope
Echauffement des ensilages: causes et prévention
126
www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen
Actualités
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 123–127, 2014
C o m m u n i q u é s d e p r e s s e
25.02.2014 NABO goes Cuba: réseau d’observation des sols sur le modèle suisse A Cuba, des émissions de polluants organiques prove-
nant de l’industrie et du trafic routier mettent en danger
les sols agricoles. Aujourd’hui, dans le cadre d’un projet
de recherche commun, le centre de recherche cubain
CENSA et Agroscope mettent en place un réseau d’obser-
vation sur le modèle de l’observatoire national NABO qui
existe en Suisse. Les données sont censées permettre de
déterminer la teneur des sols en substances nocives de
manière systématique, dans deux provinces de Cuba
pour commencer.
20.02.2014 A la recherche des gènes oubliés au cours de l’évolution du blé Le blé tendre est issu de l’addition spontanée et succes-
sive des génomes de trois espèces sauvages. En addition-
nant à nouveau les génomes du blé dur avec celui d’une
graminée sauvage (Aegilops tauschii), on reproduit un
événement qui a probablement eu lieu il y a 10 000 ans.
On peut ainsi recréer des blés tendres primitifs qui consti-
tuent des sources potentielles de gènes disparus au cours
de l’évolution du blé.
18.02.2014 Vidéo «Un fourrage de bonne qualité pour les chevaux» – un outil précieux pour les déten-teurs-trices de chevaux La ration du cheval devrait être composée principalement
de fourrage de qualité irréprochable et riche en structure.
Les détenteurs-trices de chevaux doivent donc connaître
les caractéristiques d’un bon fourrage et pouvoir évaluer
sa qualité. Le Haras national suisse d’Agroscope a conçu
une vidéo qui illustre à quoi il faut faire attention afin de
pouvoir nourrir les chevaux avec un fourrage sain. Dès
aujourd’hui, Agroscope met ce film à disposition des
détenteurs-trices de chevaux sur leurs réseaux sociaux.
17.02.2014 Apparition du vecteur de la flavescence dorée au cœur du vignoble valaisan Pour la première fois, la cicadelle Scaphoideus titanus,
vecteur de la flavescence dorée, a été capturée dans le
vignoble valaisan durant la campagne de surveillance
2013 menée par Agroscope et les services cantonaux de
la viticulture.
13.02.2014 Une résistance durable grâce au cumul de gènes La résistance aux maladies des céréales est un domaine
de recherche important à Agroscope. Les groupes de
pathologie et de marquage moléculaire apportent leur
soutien aux sélectionneurs afin de créer des variétés
naturellement résistantes. Ces variétés permettent de
réduire les apports de produits phytosanitaires, contri-
buant ainsi à l’essor d’une agriculture plus écologique en
Suisse et à l’étranger.
13.02.2014 Aliments pour animaux: étiquetage à améliorer Agroscope est mandatée pour contrôler les aliments
pour animaux de rente et de compagnie (petfood)
commercialisés en Suisse. Elle représente ainsi le pre-
mier maillon de la sécurité dans la chaîne alimentaire.
Durant l'année écoulée, Agroscope a prélevé et analysé
1423 échantillons. La proportion d'aliments pour ani-
maux de rente non conformes a légèrement augmenté
par rapport à l'année précédente et la situation s'est
améliorée en ce qui concerne le petfood.
www.agroscope.admin.ch/communiques
127
Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
Actualités
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 123–127, 2014
M a n i f e s t a t i o n s
Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations
L i e n s i n t e r n e t
Vidéos documentaires d'Agroscope
http://www.youtube.com/agroscopevideo
Les films vidéo documentaires d'Agroscope présentent
de manière informative et divertissante différents
aspects de la recherche et du développement d'Agroscope
pour des produits alimentaires savoureux, une agricul-
ture compétitive et un environnement sain.
Avril 2014
10.04.2014Réunion annuelle du Réseau de recherche équine en SuisseHaras nationalAvenches
Mai 2014
06.05.2014Brauchen Nutztiere Antibiotika?FachtagungETH Zurich, Vetsuisse Zurich et Berne, AgroscopeETH Zentrum, Zurich
06. – 07.05.2014Landtechnik im AlpenraumAgroscope et BLT WieselburgFeldkirch, Autriche
21.05.2014AgriMontana – Zukünftige Perspektiven der BerglandwirtschaftAgriMontana / AgroscopeLandquart
21.05.2014Fachtagung Düngerkontrolle MARSEP-/ VBBo-RingversucheAgroscopeOFAG, Berne
25.5.2014Breitenhof-Tagung 2014, Treffpunkt der Steinobst-brancheAgroscopeSteinobstzentrum Breitenhof, Wintersingen
Juillet 2014
06. – 10.07.2014AgEng 2014 ZurichInternational Conference of Agricultural EngineeringAgroscope, ETH ZürichZurich
V o r s c h a u
Avril 2014 / Numéro 4
Le nouveau rapport «Impact éco-nomique, social et environnemen-tal du cheval en Suisse 2013» du Haras national suisse d’Agroscope fournit des chiffres intéressants sur la filière suisse du cheval. (Photo: Carole Parodi, Agroscope)
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
•• La filière suisse du cheval, Lea Schmidlin et al.,
Agroscope
•• Sécurité alimentaire et efficience des ressources –
synergies et conflits d’objectifs, Birgit Kopainsky et
al., Flury & Giuliani GmbH, Millennium Institute et
OFAG
•• Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la
Suisse, Barbara Becker et al., ETH Zurich, EPER et
OFAG
•• Les pulpes des betteraves plus riches en matière
sèche présentent une bonne qualité d’ensilage,
Ueli Wyss et Catherine Metthez, Agroscope et
Sucreries d‘Aarberg et de Frauenfeld
•• Régulation mécanique de la flore adventice du
millet, Rosalie Aebi et al., Agroscope
Informations actuelles de la recherche
pour le conseil et la pratique:
Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois
par année et informe sur les avancées en
production végétale, production animale,
économie agraire, techniques agricoles,
denrées alimentaires, environnement et
société. Recherche Agronomique Suisse
est également disponible on-line sous
www.rechercheagronomiquesuisse.ch
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AgRARfoRSchungSchweiz
RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe
Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-PosieuxALP-haras, case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21,fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch
Nom/Société
Prénom
Rue/N°
Code postal /Ville
Profession
Date
Signature
Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz est une publica-
tion des stations de recherche agronomique
Agroscope et de leurs partenaires. Les parte-
naires sont l’office fédéral de l’agriculture
ofAg, la haute école des sciences agrono-
miques, forestières et alimentaires hAfL,
AgRiDeA Lausanne & Lindau et l’ecole
polytechnique fédérale de zurich eTh zürich,
Département des Sciences des Systèmes de
l’environnement. Agroscope est l’éditeur.
cette publication paraît en allemand et en
français. elle s’adresse aux scientifiques,
spécialistes de la recherche et de l’industrie,
enseignants, organisations de conseil et de
vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux,
praticiens, politiciens et autres personnes
intéressées.
Renseignements : / Infos:Tel. 026 676 63 75
katja.sprenger@agroscope.admin.ch
Neunte Jahrestagung NetzwerkPferdeforschung Schweiz
10. April 20149 - 17 Uhr, Théâtre du Château, Avenches
- Öffentliche Tagung mit Vorträgen und Ausstellung- Von der Wissenschaft in die Praxis- Themen wie z.B. Prävention und Krankheiten, Zucht und Ge-
netik, Wohlbefinden und Haltung, Die Pferdebranche in Zahlen- Tagungsgebühren (inkl. Verpflegung):
Normaltarif CHF 120.- (€ 100.-)Equigarde®- Reduktion CHF 100.- (€ 85.-)Studierende, Doktorierende CHF 40.- (€ 35.-)
- Anmeldung* obligatorisch
*Anmeldungen : www.netzwerkpferdeforschung.ch
9ème réunion annuelle du Réseaude recherche équine en Suisse
10 avril 20149 h - 17 h, Théâtre du Château, Avenches
- Journée ouverte à tout public avec exposés et posters- De la science à la pratique- Thèmes comme p. ex. Prévention et maladies, Elevage et
génétique, Bien-être et détention, La branche équine en chiffres- Prix (y. c. les repas):
Tarif normal CHF 120.- (€ 100.-)Participant-e-s Equigarde® CHF 100.- (€ 85.-)Etudiant-e-s et doctorant-e-s CHF 40.- (€ 35.-)
- Inscription* obligatoire
* Inscriptions : www.reseaurechercheequine.ch
harasnational.ch
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