RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Mars 2014 | Numéro 3 Agroscope | OFAG | HAFL | AGRIDEA | ETH Zürich Environnement Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround Page 80 Economie agricole Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? Page 88 Production végétale Série ProfiCrops: Caractérisation des innovations, l’exemple du colza HOLL Page 104
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RECHERCHEAGRONOMIQUESUISSE
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Environnement Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround Page 80
Economie agricole Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? Page 88
Production végétale Série ProfiCrops: Caractérisation des innovations, l’exemple du colza HOLL Page 104
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (Institut des sciences en production végétale IPV;
Institut des sciences en production animale IPA; Institut des sciences en denrées alimentaires IDA; Institut des sciences en durabilité agronomique IDU), www.agroscope.ch
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.ofag.chb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.chb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.chb Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.ch
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse /Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Agroscope, Case postale 1012, 1260 Nyon 1 e-mail: [email protected]
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Responsable Corporate Communication Agroscope), Evelyne Fasnacht, Erika Meili et Sibylle Willi (Agroscope), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich).
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch
Les méligèthes du colza peuvent occasionner de gros dégâts aux cultures de colza. Les cultures bio et extenso sont particulièrement menacées, car les insecticides y sont interdits. Agroscope a procédé à des essais en plein champ et testé l’efficacité de nombreuses substances naturelles dans la lutte contre les méligèthes. (Photo: Gabriela Brändle, Agroscope)
79 Editorial
Environnement
80 Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround Werner Jossi, Clay Humphrys, Brigitte Dorn
et Jürg Hiltbrunner
Economie agricole
88 Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? Gabriele Mack et Christian Flury
Production végétale
96 Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. Jérémie Rouffiange et al.
Production végétale – Série ProfiCrops
104 Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
Camille Aouinaït, Bernard Jeangros, Vincent
Nassar et Anna Crole-Rees
Production végétale – Série ProfiCrops
112 ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée
Anna Crole-Rees et Lukas Bertschinger
Eclairage
118 Réactions du millet aux apports d’azote
Samuel Knapp, Rosalie Aebi et Jürg Hiltbrunner
122 Portrait
123 Actualités
127 Manifestations
SommaireMars 2014 | Numéro 3
Editorial
79Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 79, 2014
Chère lectrice, cher lecteur,
La recherche interdisciplinaire par programme occupe une place importante
sur la scène nationale et internationale. Depuis 1975, le Fonds national suisse
propose des programmes de recherche et depuis le milieu des années 1990,
différentes institutions de recherche suisses ont complété leurs activités en y
ajoutant leurs propres programmes. En 2008, Agroscope a lancé pour la pre-
mière fois trois programmes de recherche qui s’achèveront au premier
semestre 2014: AgriMontana, NutriScope et ProfiCrops.
Nos expériences confirment que la recherche pluridisciplinaire a tout le
potentiel nécessaire pour résoudre les problèmes majeurs actuels. Grâce à
des compétences diversifiées, Agroscope réunit les conditions idéales sur ce
plan. Certes, la recherche interdisciplinaire par programme suscite aussi des
critiques, mais elle est devenue de plus en plus importante et le restera à
l’avenir.
Deux nouveaux programmes de recherche Agroscope
Les programmes de recherche sont les projets phares d’Agroscope. C’est
pourquoi au printemps 2014, Agrocope lancera deux nouveaux programmes
de recherche. Ils traiteront de thèmes orientés à moyen et long terme et per-
mettront de mettre sur pied de nouveaux domaines de recherche et de déve-
loppement: le programme «Biodiversité microbienne» analysera le patri-
moine génétique de microorganismes appartenant à des écosystèmes choisis
dans l’agriculture et la filière alimentaire. Ces données serviront à exploiter
les microorganismes naturels au profit d’une agriculture durable et de pro-
duits agricoles sûrs et de première qualité. Quant au programme «REDYMO:
Réduction et Dynamique des Microorganismes persistants et résistants aux
antibiotiques tout au long de la chaîne alimentaire», il soutiendra les efforts
de la pratique agricole, de l’industrie alimentaire et des offices concernés
dans leur lutte contre les résistances aux antibiotiques.
Les nouveaux programmes de recherche ont été élaborés sur le mode
«bottom-up» par au moins deux instituts d'Agroscope. Au total, neuf propo-
sitions ont été déposées, parmi lesquelles un groupe d’experts externes
appuyé par le groupe stratégique Recherche Agroscope a sélectionné les
deux programmes cités. Ceux-ci ont ensuite été autorisés par le Comité de
direction Agroscope. Pour la période de 2014 à 2018, les programmes seront
financés par les fonds d’Agroscope à raison de 0,8 millions de francs par an.
Ces fonds peuvent être employés pour la gestion des programmes, les tra-
vaux de synthèse ainsi que les thèses et les postdocs.
Les deux programmes se sont fixé des objectifs ambitieux. Une des clés
de la réussite tient sans doute dans le succès de la collaboration interdiscipli-
naire, surtout si l’on considère que les solutions à de nombreux problèmes
cruciaux de société et d’environnement doivent être développées en com-
mun par des disciplines scientifiques multiples.
Paul Steffen, responsable de l’Institut des sciences en durabi-lité agronomique IDU et respon-sable de la Corporate Research Agroscope CRA.
Projets phares d’Agroscope: les programmes de recherche
Malgré une demande importante pour un colza cultivé
autant que possible sans pesticides pour la production
d’huile, la superficie de colza bio reste faible. Les exi-
gences élevées du colza d’automne en substances nutri-
tives et en protection des plantes en sont les principales
raisons. Selon les directives IP-Suisse, aucun insecticide
n’est permis pour la culture du colza extenso. Les plus
grandes pertes de rendements sont surtout dues à Meli-
gethes aeneus et M. viridescens. Leur résistance de plus
en plus forte aux substances actives des pyréthroïdes
contraint les agriculteurs cultivant du colza de manière
conventionnelle à se tourner vers des produits conte-
nant d’autres groupes de substances actives.
Lutter contre les méligèthes de manière naturelle
Agroscope entreprend depuis quelques années déjà des
recherches pour trouver des alternatives dans la lutte
contre les méligèthes par la lutte microbienne (p. ex.
Kuske et al. 2011). Dans le même temps, Agroscope a
testé l’efficacité de nombreuses substances naturelles en
laboratoire et en plein champ. Les effets de bioinsecti-
cides connus, comme NeemAzal® et Pyrethrum®, ne sont
pas suffisants. Par contre, l’infestation de méligèthes sur
les boutons floraux a pu être réduite après application
pendant quelques jours de produits en poudre comme la
poudre de roche et la cendre de bois (Dorn et al. 2013).
Les substances comme la poudre de roche étant difficiles
à appliquer, d’autres types de poudre de roche en sus-
pension dans de l’eau ont été testés en plein champ. Le
Werner Jossi1, Clay Humphrys1, Brigitte Dorn2 et Jürg Hiltbrunner1
1Agroscope, Institut des sciences en durabilité agronomique IDU, 8046 Zurich, Suisse2EPF Zurich, Département des sciences de l’environnement, 8092 Zurich, Suisse
De 2011 à 2013, dix parcelles expérimentales randomisées,
avec chacune 4 – 6 répétitions, ont été aménagées à
Agroscope Reckenholz-Tänikon en respectant les exi-
gences PER. Les parcelles mesuraient 80–120 m2. Les traite-
ments ont été effectués, comme lors de l’utilisation d’in-
secticides, aux stades de boutons floraux BBCH 53–59,
c’est-à-dire avant la floraison du colza. Lorsque cela a été
possible, un deuxième traitement est intervenu 6–10 jours
après le premier sur la moitié de chaque parcelle. Le Sur-
round a été appliqué avec un dosage de 25 kg pour le pre-
mier traitement et 20 kg pour le deuxième dans 400 l
d’eau, par hectare. Pour obtenir une adhérence conve-
nable et régulière sur les plantes, le liquide de traitement
a été mélangé au produit Telmion (Omya AG, Oftringen),
un agent mouillant biocompatible, à raison de 4 l/ha.
L’application s’est faite avec un pulvérisateur automo-
teur pour petites parcelles muni d’un malaxeur et à une
pression de 5 bars. Les rampes d’épandage, d’une largeur
de 6 m, étaient munies de 12 buses antidérive Lechler (IDK
120 – 02). Le nombre de coléoptères par plante a été déter-
miné avant l’application, ainsi que un, trois et cinq jours
après l’application. Les coléoptères ont été comptés une
seule fois après la deuxième application, car le développe-
ment des pousses latérales rendait le décompte plus diffi-
cile. Les coléoptères ont été comptés sur cinq plantes côte
à côte à trois endroits sur chaque parcelle. Dès le stade
BBCH 55, les décomptes se sont restreints à l’axe principal.
Les variétés recommandées de colza Aviso, Adriana,
Sammy, ainsi que les variétés hybrides Visby et Compass,
ont été utilisées (Hiltbrunner & Pellet 2010 et 2013).
En 2011 et 2012, un essai split-plot supplémentaire (fac-
teur principal: traitement) a été effectué avec deux
concentrations d’azote: 70 et 120 kg N/ha. Chaque par-
celle de 180 m2 a été divisée en 2 demi-parcelles de 90 m2.
Le premier apport d’azote de 70 kg/ha s’est fait début
mars sur l’entier de la parcelle avec un épandeur à
engrais, sous la forme de nitrate d’ammoniaque boriqué
(27,5 % N; 0,5 % B). Le deuxième apport (50 kg/ha) a eu
lieu début avril uniquement sur une demi-parcelle, sous
forme de nitrate d’ammoniaque (25 % N, 5 % Mg, 8 % S),
à la main. Un décompte des siliques sur l’axe principal et
sur les pousses latérales a été fait fin mai 2011 sur les
deux demi-parcelles, et en 2012 uniquement sur la demi-
parcelle ayant reçu le moins d’azote.
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Effet suffisant uniquement avec un agent mouillant
En 2011, lors d’une expérimentation avec du Surround
uniquement, trois comptages ont mis en évidence un
effet sur les coléoptères supérieur de 17 % en moyenne
(fig. 2), par rapport à la parcelle-témoin non traitée.
Avec l’apport du mouillant Telmion, l’effet s’est renforcé;
il est le même qu’avec l’utilisation du Talstar, un insecti-
cide chimique de synthèse (fig. 2). Les tests en labora-
toire d’Agroscope ont montré que seulement 30 % envi-
ron des coléoptères directement aspergés de Surround
meurent (Dorn et al. 2013). On peut donc supposer que,
sur le terrain, la plupart des coléoptères survivent au
traitement mais ne peuvent plus se nourrir à cause du
dépôt du produit recouvrant les boutons floraux.
1 jour… 3 jours… 5 jours après le traitement 0
1
2
3
4
5
6
7
8
Non traité Telmion uniquement
Surround uniquement
Surround + Telmion Insecticide (Talstar)
Mél
igèt
hes
du c
olza
par
pla
nte
Figure 2 | Nombre de méligèthes du colza par plante 1, 3 et 5 jours après traitement avec l’agent mouillant Telmion uni-quement, avec du Surround uniquement, avec du Surround et du Telmion, ainsi qu'avec l'insecticide Talstar, comparé à la parcelle témoin non traitée (valeurs moyennes ± écart type). Sous le graphique: efficacité moyenne contre les coléop-tères selon Abbott, rendement (dt/ha) et rendement relatif (non traité = 100 %). Les procédés avec les mêmes lettres ne sont pas significativement différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05). Expérimentation 2011, variété Aviso.
Effet sur les coléoptères: 0 11 17 56 62 % Rendement (dt/ha): 22,0 23,0 22,6 25,4 28,4 dt/haRendement relatif: 100 104 103 116 129 %Test Tukey: c bc bc abc a
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
83Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
40 dt/ha. En raison de la forte variation et parce qu’un
deuxième traitement n’était pas nécessaire pour tous les
essais, les rendements sont exprimés en valeurs relatives
moyennes, pour une meilleure comparabilité avec la par-
celle-témoin non traitée (tabl. 1; fig. 3). Le premier traite-
ment au Surround+Telmion des dix essais de 2011 à 2013
a permis une augmentation moyenne du rendement de
10 % par rapport à la parcelle-témoin; avec les insecti-
cides conventionnels, le rendement est augmenté de
17 %. En 2012, le deuxième traitement n’a pas pu être
appliqué sur tous les essais en raison d’un temps frais. Il a
toutefois permis une augmentation moyenne du rende-
ment de 7 %, avec les deux procédés de pulvérisation.
Dans quelques essais en 2013, l’effet du Surround sur les
coléoptères et le rendement était comparable à des
insecticides peu efficaces comme Plenum et Audienz
(fig. 4).
Les plantes de colza compensent en partie les dégâts
Les méligèthes du colza commencent à se nourrir des
jeunes boutons floraux aux stades de développement
BBCH 51 – 53. Les premiers touchés sont les boutons qui
formeront plus tard l’axe principal. Lors d’une forte
infestation, les siliques de l’axe principal manquaient ou
s’atrophiaient. Les plantes bénéficiant d’un bon apport
en substances nutritives sont capables de réduire plus ou
moins fortement les dégâts en développant davantage
de pousses latérales. Selon les conditions météorolo-
giques et l’état de santé des plantes, cette compensation
se faisait de manière diverse et occasionnait parfois dans
les essais un décalage entre les dégâts attendus et le ren-
dement (Weymann et al. 2013).
Après l’application du Surround, la couche blanchâtre de
kaoline reste visible quelques jours sur les plantes. Elle
résiste assez bien à la pluie. Dans les essais, aucune
influence négative de l’application n’a été observée sur
les plantes de colza. Cependant, le poids de mille grains
dans les parcelles traitées était légèrement inférieur au
poids de mille grains dans les parcelles non traitées
(fig. 3). Cette diminution est aussi constatée lors de l’uti-
lisation de produits chimiques de synthèse. Le poids de
mille grains plus élevé dans les parcelles non traitées
ayant subi le plus de dégâts est vraisemblablement dû à
une réaction de compensation des plantes de colza. Les
résultats de rendement de l’essai à Tänikon en 2013
confirment aussi cela (fig. 4). En raison de l’infestation
importante et durable (en moyenne huit coléoptères par
axe principal), les parcelles expérimentales ont été trai-
tées trois fois à des intervalles d’une semaine. L’applica-
tion du Surround + Telmion a permis d’augmenter statis-
tiquement le rendement de 17 %, contre 13 % avec les
insecticides Plenum, Biscaya et Audienz. Aucune diffé-
rence significative n’a été relevée en ce qui concerne le
poids de mille grains.
Résultats de tous les essaisL’application du Surround avec 1 % de Telmion a entraîné,
dans les cinq jours après le traitement, une réduction
significative de coléoptères dans tous les essais (tabl. 1).
L’efficacité selon Abbott se monte en moyenne à 65 %
par rapport à la parcelle-témoin non traitée, à 81 % avec
les insecticides. Les différences de rendement n’étaient
pas statistiquement significatives dans tous les essais.
Dans les dix essais, les rendements fluctuaient entre 20 et
Figure 3 | Rendement en graines et poids de mille grains (PMG) pour un et deux traitements avec Surround + Telmion et avec des insecticides chimiques de synthèse, comparé à la parcelle témoin non traitée (= 100 %). Valeurs moyennes (± écart type) pour dix essais au champ (2011–2013). Significations voir tabl. 1.
Environnement | Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround
Dans deux essais en 2011 et 2012, le nombre moyen de
siliques par plante a augmenté de 15 % avec le Surround
et de 22 % avec un insecticide, par rapport à la parcelle-
témoin non traitée (fig. 5). Avec deux traitements, le
nombre de silique augmentait de 29 % (Surround), et
33 % (insecticide). Les effets sur les rendements étaient
similaires: augmentation de 13 % avec un traitement au
Surround, 22 % avec un insecticide, 20 % avec deux trai-
tements au Surround et 41 % avec deux traitements à
l’insecticide, par rapport à la parcelle-témoin non traitée.
Lors du comptage des siliques, on a constaté que l’aug-
mentation de rendement se traduisait surtout par la for-
mation de nouvelles siliques sur les pousses latérales.
Dans quelques essais sur les parcelles non traitées, une
légère augmentation du poids de mille grains (P < 0,05,
tabl. 1; fig. 3) a aussi pu être observée. Il existe des diffé-
rences au niveau du type de rendement selon les variétés
de colza: certaines produisent plus de graines, d’autres
produisent des graines plus grosses. Il existe également
des formes intermédiaires (Hiltbrunner et Pellet 2013).
Expérimentations avec un traitement
Procédé1 jour après traitement
3 jours après trait.
5 jours après 1er trait.
7–10 jours ap-rès 1er trait.
Rendement relatif (%)
Rendement relatif (%)
PMG
Non traité 6,0 a 6,6 c 6,2 c 5,4 c 4,9 a 100 b 4,8 a
Surround+Telmion 6,0 a 2,2 b 2,3 b 2,2 b 3,9 a 110 a 4,5 b
Insecticide 5,5 a 1,3 a 1,1 a 1,2 a 3,8 a 117 a 4,6 b
Expérimentations avec deux traitements
ProcédéAvant
traitement1 jour après traitement
3 jours après trait.
5 jours après 1er trait.
1 jour après 2e trait.
Rendement relatif (%)
PMG
Non traité 5,5 a 5,8 b 5,5 b 6,2 c 4,5 b 100 b 4,8 a
Surround+Telmion 5,8 a 1,8 a 2,0 a 2,5 a 2,0 a 117 a 4,6 b
Insecticide 6,7 a 2,7 a 2,2 a 3,8 b 1,9 a 124 a 4,4 c
Tableau 1a | Nombre de méligèthes du colza avant, ainsi que 1, 3, 5 et 7–10 jours après le premier traitement; rendement relatif (non traité = 100 %) et poids de mille grains (PMG). Moyennes sur dix essais au champ (2011–2013). Les procédés avec les mêmes lettres ne sont pas significativement différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05)
Tableau 1b | Nombre de méligèthes du colza après le premier et le deuxième traitement; rendement relatif (non traité = 100 %), ainsi que poids de mille grains (PMG). Moyennes sur sept essais au champ (2011–2013). Les procédés avec les mêmes lettres ne sont pas significative-ment différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05)
b 100
a 117
a 113
a 100
a 103
a 92
0
5
10
15
20
25
30
35
Non traité Surround+Telmion 1% Insecticide
dt/h
a re
sp. g
Rendement en grainesPMG
Figure 4 | Rendement en graines (dt/ha) et poids de mille grains (PMG, en g) après trois traitements avec Surround + Telmion et avec des insecticides chimiques de synthèse, comparé à la parcelle témoin non traitée. Valeurs moyennes (± écart type) de l'expérimentation 2013 (variété Compass). Les procé-dés avec les mêmes lettres ne sont pas significativement différents statistiquement (test Tukey-HSD, P < 0,05). Sous le graphique: dosages des produits de traitement et efficacité contre les coléoptères selon Abbott (moyenne de quatre contrôles coléoptères).
Dosages: 1er traitement 25 kg/ha Plenum 0,15 kg/ha 2e traitement 20 kg/ha Biscaya 0,4 l/ha 3e traitement 20 kg/ha Audienz 0,2 l/haEfficacité contre les coléoptères: 0 % 64 % 34 %*) (Abbott)
*Efficacité probablement trop faible car les coléoptères inactifs restés sur les plantes ont aussi été comptés.
Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
85Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
Le traitement au Surround est-il économique?
Un traitement au Surround dosé à 25 kg/ha, avec un
apport de Telmion de 4 l/ha, revient à CHF 210.–/ha (y
compris les coûts d’épandage de CHF 75.–/ha). Pour cou-
vrir ces frais, et en se basant sur un prix au producteur de
CHF 80.–/dt de graines de colza, il faut augmenter le ren-
dement de 2,6 dt/ha. Avec deux traitements au Surround,
chacun dosé à 20 kg/ha, les coûts reviennent à CHF 380.–/
ha, ce qui correspond à une augmentation de rende-
ment de 4,8 dt/ha. Un traitement au Surround serait ren-
table à partir d’un rendement de 25 dt/ha, si l’on vise
une augmentation de rendement de 10 %. Avec deux
traitements et une augmentation de rendement de
15–20 %, il faut un rendement d’au moins 30 dt/ha. De
2011 à 2013, sur une moyenne des dix essais, un traite-
ment au Surround dosé à 25 kg/ha aurait été économi-
quement rentable. Les primes extenso n’ont pas été inté-
grées aux calculs.
Pour les exploitations bio, avec un prix au producteur
de CHF 220.–/dt de graines de colza, l’utilisation serait
déjà rentable avec un rendement plus bas: entre 10 et
15 dt/ha. Toutefois, une augmentation de rendement
La baisse du poids de mille grains causée par les méli-
gèthes peut être compensée par le choix d’une variété
de colza appropriée. Lors des essais, le meilleur poids de
mille grains sur la parcelle-témoin est surtout obtenu
avec les variétés Aviso et Visby (fig. 5).
Influence d’une fumure azotée
On a voulu savoir, avec les deux essais Split-plot de
fumure, si la capacité de compensation du colza pouvait
être améliorée par un bon apport en azote. Sur une
moyenne des cinq procédés, l’apport supplémentaire de
50 kg N/ha a permis une augmentation du nombre de
siliques de 24 % et une augmentation de rendement de
13 %; le poids de mille grains a par contre diminué de
4 % environ (fig. 6). L’augmentation de rendement grâce
au deuxième apport d’azote (13 % en moyenne) était à
peu près identique avec tous les procédés et correspon-
dait plus ou moins à l’augmentation moyenne de rende-
ment après utilisation d’un insecticide dans les dix essais
(fig. 6). L’apport supplémentaire de 50 kg N/ha occa-
sionne à peu près les mêmes coûts qu’un traitement à
Figure 5 | Valeurs relatives pour le nombre de siliques par plant de colza, rendement en graines et poids de mille grains (PMG) en % (non traité = 100 %). Valeurs moyennes (± écart type) de deux essais (2011: variété Aviso; 2012: variété Visby). *Différences significatives par rapport à la parcelle-témoin non traitée (test Tukey-HSD, P < 0,05).
0
5
10
15
20
25
30
Non traité Surround 1x Insecticide 1x Surround 2x Insecticide 2x
dt/h
a
70 kg N/ha
120 kg N/ha
Figure 6 | Rendements en graines (dt/ha) avec différentes concentrations de fumure. Valeurs moyennes (± écart type) de deux essais (2011 et 2012). Sous le graphique: efficacité (%) avec le 2e apport d'azote de 50 kg/ha sur le nombre de siliques, le rendement et le poids de mille grains (PMG).
Environnement | Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
avec utilisation de Surround ne serait envisageable que
si le colza dispose de suffisamment de substances nutri-
tives. Pour les cultures bio et extenso de colza, il faudrait
donc en premier lieu assurer un bon approvisionnement
en substances nutritives, afin que les dégâts puissent
être compensés par la formation de nouvelles siliques.
Recommandat ions pour la p rat ique
L’utilisation de moyens alternatifs de lutte contre le
méligèthe du colza, comme le Surround, ne permet
généralement pas une protection efficace des siliques de
l’axe principal. Il ne faut donc pas appliquer le produit
trop tôt, car son efficacité est de courte durée; la période
optimale se situe aux stades de développement BBCH
53–59. Ainsi, les pousses latérales – les plus importantes
pour un bon rendement – peuvent être protégées effica-
cement. Lors d’une infestation soutenue de coléoptères,
une deuxième application de Surround améliore la pro-
tection des plantes.
Dans les cultures conventionnelles de colza, deux ou
trois pulvérisations d’insecticides sont souvent néces-
saires lors de fortes infestations. En se basant sur les
résultats des essais à Tänikon en 2013 (fig. 4), il apparaît
que le Surround aurait probablement pu remplacer l’in-
secticide, ceci afin d’éviter le développement d’une
résistance toujours plus marquée des coléoptères aux
insecticides.
Il faut d’abord favoriser le développement des plantes
en assurant une structure du sol intacte et un apport
suffisant de substances nutritives, car les plantes
robustes compensent mieux les dégâts que celles souf-
frant de malnutrition. C’est pourquoi l’utilisation de
Surround n’est rentable que lorsque le seuil d’interven-
tion est atteint par temps chaud et que le colza est en
bonne santé.
Pour l’heure, la procédure d’homologation de l’utili-
sation du produit Surround contre les méligèthes du
colza est encore en cours. L’Office fédéral de l’agricul-
ture pourrait l’autoriser avec l’indication « efficacité
partielle contre les méligèthes du colza ». Une utilisation
éventuelle en culture extenso ne serait pas autorisée,
selon les conditions en vigueur (Ordonnance sur les
paiements directs, art. 69). Pour les cultures bio, son uti-
lisation ne serait possible que si le produit est ajouté à la
liste des intrants du FiBL. Son utilisation comme méthode
permettant de ralentir la résistance des méligèthes –
dans le cadre de la culture PER du colza – serait possible
immédiatement après l’homologation. n
Remerciements
Nous remercions Bio Suisse et IP-Suisse pour leur participation financière aux expérimentations.
Figure 7 | Floraison plus luxuriante: effet visible d'un traitement au Surround sur les méligèthes du colza. (Photo: Werner Jossi, Agroscope)
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Lutte contre le méligèthe du colza avec le produit naturel Surround | Environnement
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 80–87, 2014
Controlling pollen beetle with the natural agent
«Surround»
Meligethes spp. (pollen beetles) can cause major
damage to oilseed rape crops. Organic and
extensively farmed stands are especially at risk,
since the use of insecticides on them is prohib-
ited. Moreover, the pollen beetle’s increasing
resistance means that non-chemical treatment
options could also become important for
conventional oilseed rape cultivation in future.
Agroscope has tested numerous natural agents
in field trials for efficacy against the pollen
beetle. The kaolin-containing product Surround
showed good efficacy and usability in practice
when used in combination with a wetting agent
containing rapeseed oil. From 2011 to 2013,
Surround was compared under PEP conditions
with conventional insecticides and an untreated
control in a total of 10 large-plot trials, where it
exhibited a statistically significant efficacy of
50–70 % vis-à-vis the untreated control. The
duration of effect was approx. five days. With
one treatment, the use of Surround increased
grain yield by an average of 10 %, whilst the
chemical-synthetic insecticides produced an
average increase in yield of 17 %. A second
treatment after a gap of 6–10 days improved
the yield for both methods of control by an
additional 7 % on average. In oilseed rape fields
that are well supplied with nutrients, a treat-
ment with Surround is worthwhile in economic
terms as soon as the control action threshold
of 3–5 beetles per plant has been reached.
Key words: kaolin, pollen beetle, Meligethes
spp., oilseed rape.
Lotta al meligete della colza mediante la
sostanza naturale Surround
I meligeti della colza Meligethes spp. possono
causare ingenti danni a queste colture.
Particolarmente a rischio sono le coltivazioni
estensive e biologiche, nelle quali è vietato
l'impiego di insetticidi. A causa del crescente
sviluppo di resistenze nei meligeti della colza,
però, in futuro modalità di trattamento non
chimiche potrebbero rivelarsi preziose anche
nella coltivazione convenzionale. Agroscope
ha testato, in esperimenti sul campo, l'efficacia
di numerose sostanze naturali contro tale
meligete. Si è dimostrato efficace e facilmente
applicabile nella pratica il prodotto Surround
contenente caolino, combinato con un umidifi-
cante contenente colza. Dal 2011 al 2013, tale
prodotto è stato applicato in condizioni PER su
un totale di dieci grandi particelle sulle quali
venivano impiegati insetticidi convenzionali ed
è stato messo a confronto con una particella di
controllo, non trattata. Il risultato ha rivelato,
per Surround, un effetto statistico garantito
del 50–70 % rispetto alla finestra di controllo
non trattata. L'efficacia si è protratta per circa
cinque giorni. Con un trattamento si è potuta
aumentare la resa, in media, del 10 %. Nelle
particelle trattate con insetticidi chimico-sinte-
tici la crescita della resa è stata, in media, del
17 %. Con un secondo trattamento, a distanza
di 6–10 giorni, per entrambe le procedure di
lotta si è registrato un ulteriore aumento
medio della resa del 7 %. Nei campi di colza
ricchi di sostanze nutritive un trattamento
con Surround risulta redditizio, dal profilo
economico, se la soglia di lotta raggiunge i
3–5 meligeti per pianta.
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88
E c o n o m i e a g r i c o l e
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
I n t r o d u c t i o n
L’alpage et l’exploitation des pâturages d’estivage
jouent un grand rôle en Suisse, sachant que l’économie
alpestre contribue de manière importante à la multi-
fonctionnalité de l’agriculture (Calabrese 2012). Selon
Mack et al. (2008), l’économie alpestre génère plus de
10 % du revenu de l’agriculture. En région de montagne,
ce pourcentage est même supérieur à 30 %. En outre,
des services publics et des prestations d’intérêt pour la
collectivité sont également liés à l’économie alpestre,
qu’il s’agisse d’exploiter et d’entretenir les pâturages qui
constituent un élément marquant du paysage rural (Baur
et al. 2007), ou de préserver la culture associée à l’écono-
mie alpestre.
L’importance de l’économie alpestre se reflète dans la
politique agricole, à travers une série de mesures d’en-
couragement. Les contributions d’estivage notamment,
accordées aux exploitantes et exploitants d’alpages, sont
très importantes pour promouvoir et assurer l’occupa-
tion des alpages (Mack et Flury 2008; Lauber et al. 2011).
Les contributions ont été augmentées à plusieurs reprises
dans le passé et seront à nouveau réajustées dans le
cadre de la politique agricole 2014–2017.
Les pronostics sur l’évolution de l’estivage semblent
toutefois indiquer que l’occupation de la région d’esti-
vage va diminuer (Lauber et al. 2011), parce que, avec un
effectif de bétail globalement en baisse (Mann et al.
2012; Flury et al. 2012), les contributions d’estivage ne
suffisent pas à maintenir l’effectif actuel d’animaux esti-
Gabriele Mack et Christian Flury
Agroscope, Institut des sciences en durabilité agronomique IDU, 8356 Ettenhausen, Suisse
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
Figure 1 | L’estivage des vaches, des génisses et du petit bétail encourage le maintien des pâtu-rages alpestres, un élément important du paysage alpin. (Photo: Gabriela Brändle, Agroscope)
Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? | Economie agricole
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Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
La politique agricole 2014–2017 introduit de
nouvelles contributions d’alpage pour les
exploitations à l’année. Leur but est d’inciter
les exploitations de base à estiver leurs
animaux. Des calculs réalisés avec le modèle
multifactoriel SWISSland montrent que, si on
les associe aux contributions d’estivage déjà
existantes, les contributions d’alpage
soutiennent largement l’occupation des
pâturages. Néanmoins, les contributions
d’alpage et d’estivage ne suffisent pas à
enrayer la baisse des effectifs d’animaux
dans la région d’estivage. Des reculs supé-
rieurs à la moyenne sont attendus pour les
moutons et les chèvres, tandis que le nombre
de vaches-mères, vaches laitières et autre
bétail bovin diminue de manière moins
prononcée. La principale raison de la baisse
des chiffres de l’estivage est la réduction de
l’effectif animal dans les exploitations à
l’année suite à l’application de la politique
agricole 2014–2017. On ne sait pas encore à
quel point les nouvelles mesures de promo-
tion de la biodiversité et de la qualité du
paysage pourront encourager l’exploitation
et l’entretien des pâturages alpestres.
vés. L’introduction de contributions d’alpage a pour but
d’enrayer ce processus. Ces contributions seront attri-
buées aux exploitations à l’année qui estivent leurs
bêtes et remplaceront l’ancien supplément d’estivage
qui disparait avec la suppression des paiements directs
liés aux animaux.
A l’avenir, il est prévu d’allouer plus de 200 millions
de francs suisses (CHF) sous forme de contributions d’al-
page et d’estivage, soit le double des moyens mis à dis-
position jusqu’ici. Pour compléter, des contributions à la
biodiversité et à la qualité du paysage seront également
octroyées pour la région d’estivage.
Cet article étudie l’effet des nouvelles contributions
d’alpage sous forme d’une évaluation ex ante. Trois
questions sont au centre de la réflexion:
•• Dans les conditions-cadres de la politique agricole
2014–2017, comment les effectifs des animaux
consommateurs de fourrages grossiers évoluent-ils
dans l’ensemble et comment le nombre d’animaux
estivés évolue-t-il?
•• Dans quelle mesure les contributions d’alpage
encouragent-elles l’estivage des animaux et contri-
buent-elles à l’exploitation des pâturages alpestres?
•• Les contributions d’alpage et d’estivage sont-elles en
mesure de maintenir le taux d’occupation au niveau
nécessaire pour l’exploitation et l’entretien des
pâturages alpestres sur tout le territoire?
Il sera répondu à ces questions à l’aide de simulations
réalisées avec le modèle multifactoriel SWISSland.
Evolution des effectifs d’estivage jusqu’ici
Les effectifs des animaux estivés sont en légère baisse
depuis 2000 (fig. 2). Tandis qu’on estivait encore 302 490
pâquiers normaux1 en moyenne en 2000/01, on n’en
comptait plus que 293 280 en 2011/12, soit une baisse de
3 %. Plus encore que la légère baisse de l’effectif des ani-
maux estivés, les différentes fluctuations par catégorie
d’animaux sont décisives. Les effectifs de vaches laitières
estivées (–13 %) et d’autre bétail bovin (–8 %) ont accusé
un recul très net. Cet effet est en partie compensé par la
conversion de l’estivage de vaches laitières à l’estivage
de vaches-mères, due à l’évolution structurelle générale,
puisque les pâquiers normaux des vaches-mères estivées
ont fortement augmenté (+141 %). Cette hausse a même
entraîné une légère augmentation de l’effectif total des
vaches-mères et des vaches laitières estivées. Une évolu-
tion contrastée se dessine également avec le petit bétail,
puisque les pâquiers normaux ont baissé pour les mou-
tons (–12 %) et augmenté pour les chèvres (+18 %).
Etant donné que l’objectif des contributions d’esti-
vage est d’assurer l’ouverture des pâturages alpestres, le
recul du nombre de moutons estivés et de l’autre bétail
bovin doit être considéré comme critique. Ces animaux
sont utilisés spécialement pour le pâturage des parcelles
pentues, éloignées ou situées à haute altitude, qui ne
sont pas accessibles aux vaches. Un recul des moutons
estivés et de l’autre bétail bovin entraînerait sans doute
une sous-exploitation voire un abandon de l’exploita-
tion de ces sites marginaux. Inversement, les sites avan-
tageux de la région d’estivage sont de plus en plus
intensifiés et surexploités.
Les contributions d’estivage liées aux animaux ne
peuvent pas vraiment lutter contre cette évolution bipo-
laire (Lauber et al. 2012). Il n’empêche que les contribu-
tions d’estivage qui ont une influence déterminante sur
1Un pâquier normal (PN) correspond à l’estivage d’une unité de gros bétail consommant des fourrages grossiers (UGBFG) pendant 100 jours. La définition du pâquier normal tient compte d’une part de l’espèce et de l’âge des animaux et d’autre part de la durée de séjour à l’alpage. Les fluctuations des pâquiers nor-maux ne sont donc pas seulement le fait de la variation des effectifs animaux, mais peuvent être influencées par les conditions météorologiques et la croissance du fourrage.
Economie agricole | Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
Tableau 2 | Influence des contributions d’alpage sur l’évolution des effectifs d’animaux et des effectifs d’estivage et sur les paiements directs par région
Economie agricole | Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage?
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
baisse du nombre d’animaux estivés. Il faut au contraire
se préparer à ce que, par rapport à aujourd’hui, les effec-
tifs d’estivage diminuent de 4,4 % jusqu’en 2017 et de
9,4 % jusqu’en 2021. La baisse des chiffres d’estivage est
due au recul de l’effectif des animaux consommant des
fourrages grossiers, qui sera une conséquence de la poli-
tique agricole 2014–2017, et à l’extensification qui s’en-
suivra dans les exploitations à l’année. Selon les simula-
tions, les effectifs animaux baisseront de 6,9 % (2017) à
10,4 % (2021). La charge d’animaux consommant des
fourrages grossiers par hectare de surface agricole utile
baissera en moyenne de 6 % (2017) à 8 % (2021). Tandis
que la tendance actuelle à la baisse des effectifs se pour-
suit chez les vaches laitières et l’autre bétail bovin, les
changements politiques conduisent à un renversement
de tendance chez les vaches-mères et les chèvres. Les
effectifs qui avaient connu une forte hausse de 2000 à
2012 sont supposés baisser de nouveau dans les années à
venir. Chez les moutons, le recul marqué pronostiqué
pour les prochaines années est nettement supérieur à la
hausse enregistrée de 2000 à 2012.
L’analyse de l’impact des contributions d’alpage
montre qu’elles ont une influence essentielle sur le
nombre des animaux estivés. Sans les contributions d’al-
page, le nombre des animaux estivés baisserait encore
plus qu’avec les contributions prévues. L’important pour
évaluer les contributions d’alpage est aussi qu’elles n’in-
citent pas à une intensification dans les exploitations de
base. Inversement, c’est aussi ce qui limite l’effet des
contributions en vue d’une occupation maximale des
alpages. Une enquête réalisée en 2010 auprès d’exploi-
tations suisses pratiquant l’estivage a confirmé que les
facteurs structurels comme les réductions d’effectifs
avaient une grande influence sur l’estivage. Les exploi-
tations interrogées ont indiqué qu’elles estivaient
essentiellement leurs animaux par manque de surfaces
fourragères suffisantes et à cause des capacités de
main-d’œuvre limitées. Les exploitations ayant aban-
donné l’estivage ont indiqué que la principale raison de
leur choix était la disponibilité suffisante de surfaces
fourragères dans l’exploitation de base (von Felten et al.
2012; Fischer et al. 2012). Les contributions d’alpage de
CHF 370.– par pâquier normal permettent donc surtout
d’empêcher le recul disproportionné de l’estivage suite
à la réduction de l’effectif d’animaux consommant des
fourrages grossiers.
Les conséquences de la baisse du nombre d’animaux
estivés sur l’abandon des pâturages d’estivage
dépendent aussi d’autres facteurs. Outre les contribu-
tions simulées, la nouvelle ordonnance sur les paiements
directs contient trois éléments supplémentaires qui
devraient permettre d’enrayer de façon ciblée l’aban-
don de l’exploitation, mais qui n’ont pas pu être repré-
sentés à l’aide du modèle à ce stade:
1. Les cantons sont désormais tenus d’exiger un plan de
gestion des pâturages lorsque le mode d’exploitation
est trop intensif ou trop extensif. Cette mesure est
censée lutter contre la mise en place d’une exploita-
tion bipolaire (intensification des surfaces favorables
et extensification des surfaces marginales).
2. Les nouvelles contributions à la biodiversité pour les
surfaces herbagères et les surfaces à litière riches en
espèces de la région d’estivage incitent, en plus des
contributions d’estivage, de manière ciblée, à
entretenir les surfaces biologiquement précieuses et à
empêcher l’abandon de l’exploitation.
3. Les nouvelles contributions à la qualité du paysage
peuvent également être versées à la région d’esti-
vage pour des prestations contribuant à l’entretien
du paysage.
Contrairement aux contributions d’alpage et d’estivage
liées aux pâquiers normaux, les contributions à la biodi-
versité et à la qualité du paysage sont liées à l’utilisation
des surfaces concernées et contribuent donc spécifique-
ment au maintien de pâturages alpestres ouverts. Il faut
attendre pour savoir si toutes ces contributions réunies
parviendront à empêcher l’abandon de surfaces pré-cieuses. n
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Quel est l’effet des nouvelles contributions d’alpage? | Economie agricole
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Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 88–95, 2014
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Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Figure 1 | Vue d’ensemble de l’essai portant sur la sensibilité variétale. (Photo J. Rouffiange)
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Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
Les bactéries pectinolytiques des genres
Pectobacterium et Dickeya peuvent conduire
au développement de plusieurs maladies de la
pomme de terre, comme des pourritures de
tiges communément appelées «jambes noires»
et des pourritures de tubercules qualifiées de
«pourritures molles». Le symptôme de jambe
noire est la première cause de rejet de lots de
plants de pomme de terre en Suisse. Les essais
réalisés lors de cette étude visaient d’une part à
identifier d’éventuelles différences de sensibi-
lité à Dickeya spp. parmi les variétés Agria,
Victoria, Charlotte et Innovator et, d’autre part,
à étudier l’agressivité de trois isolats de
D. solani et de deux isolats de D. dianthicola sur
la variété Agria. Des essais ont été réalisés pour
suivre le développement au champ des symp-
tômes de flétrissement et de jambe noire sur
des plantes issues de tubercules préalablement
inoculés par les bactéries. Des différences de
sensibilité variétale ont été constatées. La
variété Agria s’est montrée plus sensible que les
autres variétés testées. A titre d’exemple, Agria
a développé deux fois plus de symptômes de
jambe noire que la variété Charlotte. Parmi tous
les isolats testés, l’un des deux isolats de
D. dianthicola a été le plus agressif et le second
le moins agressif, ce dernier étant 26 fois moins
agressif que le premier. Les trois isolats de
D. solani ont présenté des niveaux d’agressivité
intermédiaires. Le risque de développement de
symptômes au champ lié à l’isolat semble donc
plus important que celui lié à la variété. Enfin,
une relation linéaire a pu être établie entre les
symptômes de flétrissement et ceux de jambe
noire au champ.
Le producteur de plants sera le plus affecté, car le
symptôme de jambe noire peut entraîner un déclasse-
ment de son lot lors des visites de cultures effectuées
deux fois par an pendant la période de végétation. En
Suisse, la maladie de la jambe noire est la première
cause de déclassement de lots de pomme de terre au
champ (tabl. 1).
Les symptômes de flétrissement et de jambe noire
sont observés lors des visites de culture. L’observation
des flétrissements est cependant difficile à interpréter
car d’autres maladies et facteurs abiotiques (dartrose,
verticilliose, phyto-toxicité due à un herbicide, carence
en potassium, carence en eau) peuvent également pro-
voquer ce type de symptômes (FN3PT et al. 2008).
De précédentes études ont montré que l’importance
des pertes induites par les bactéries pectinolytiques
dépend largement de la sensibilité variétale (Helias et al.
2000a). Des différences ont notamment été constatées
sur tranches de tubercules en laboratoire (Gerardin et al.
2013) ainsi que sur tiges lors d’essais en pots (Rouffiange
et al. 2013). Afin de limiter le risque de refus de parcelles
de plant, il serait donc intéressant de promouvoir la
culture des variétés moins sensibles. Peu de données
sont cependant disponibles sur la sensibilité des variétés
lorsque les plantes sont cultivées en plein champ.
Des différences d’agressivité entre isolats bactériens
ont été observées dans différentes études réalisées sur
tranches de pommes de terre et sur plantes entières
(Gerardin et al. 2013; Haynes et al. 1997; Laurila et al.
2010; Rouffiange et al. 2013). Deux espèces du genre Dic-
keya sont principalement présentes aujourd’hui en
Europe: Dickeya dianthicola et Dickeya solani. Une étude
réalisée sur tranches de tubercules montre que les iso-
lats de D. solani sont particulièrement agressifs (Gerar-
din et al. 2013). En revanche, un test de pathogénicité
Enroulements et mosaïques
Jambes noiresMildiou du feuillage
Isolement de la parcelle
Présence de repousses
Divers
2005 11 48 0 0 0 11
2006 8 39 0 0 0 56
2007 68 85 2 3 1 8
2008 10 31 3 0 0 13
2009 16 13 0 0 0 8
2010 0 72 0 0 0 4
2011 2 21 0 0 0 1
2012 2 39 0 0 0 3
Moyenne 14,6 43,5 0,6 0,4 0,2 13,0
Tableau 1 | Causes et surfaces (en ha) des retraits de cultures de plants de pomme de terre après les visites de cultures en Suisse de 2005 à 2012. (Henri Gilliand, communication personnelle)
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
R é s u l t a t s
Essai A: sensibilité variétale
L’analyse de l’aire sous la courbe de développement des
symptômes de flétrissement (fig. 2) montre d’une part
que l’importance de ces symptômes varie d’une année à
l’autre (p<0,001), avec un nombre plus important de
plantes flétries pour l’ensemble des variétés en 2013 et,
d’autre part, que des différences entre les variétés tes-
tées existent (p<0,001). On observe pour la variété Agria
en moyenne trois fois plus de plantes flétries que pour la
variété Charlotte.
L’analyse statistique est réalisée avec le logiciel STATIS-
TICA® (StatSoft, Tulsa, USA). Pour chaque essai, une ana-
lyse de la variance (ANOVA) est effectuée (α=0,05). Le
premier facteur correspond à la répétition de l’essai
dans le temps. Le deuxième facteur est l’objet de l’étude,
c’est-à-dire l’isolat bactérien pour l’essai portant sur
l’agressivité des isolats de Dickeya spp. ou la variété pour
l’essai portant sur la sensibilité variétale. L’interaction
entre les différents facteurs est également testée. Si
pour l’un des facteurs de l’étude une différence signifi-
cative est décelée, un test de comparaison de moyennes
est effectué (test de Newman & Keuls).
Figure 2 | Aire sous la courbe de progression du flétrissement (AUDPC.rel) pour les quatre variétés testées et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représentée par l’écart type. Les groupes de variétés de même sensibilité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Figure 3 | Aire sous la courbe de progression des symptômes de jambe noire (AUDPC.rel) pour les quatre variétés testées et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représen-tée par l’écart type. Les groupes de variétés de même sensibilité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Une interaction apparaît cependant entre les facteurs
année et variété (p<0,001), preuve que, pour chaque
variété, l’expression des symptômes de flétrissement
varie d’une année à l’autre.
L’analyse des données d’AUDPC.rel concernant les
symptômes de jambe noire (fig. 3) révèle un effet signi-
ficatif de l’année (p<0,001), l’année 2013 ayant montré
davantage de symptômes de jambe noire que les deux
autres années. D’autre part, des différences de sensibi-
lité variétale sont observées (p<0,001) et deux groupes
de sensibilité sont mis en évidence. Le premier comprend
la variété Agria et le second les autres variétés testées.
Ainsi, Agria a développé en moyenne trois fois plus de
symptômes que la variété Charlotte. Une interaction
entre les facteurs année et variété est mise en évidence
par l’analyse (p<0,001). Cette interaction est principale-
ment due à un développement plus important de symp-
tômes de jambe noire sur la variété Charlotte en 2013.
Lorsqu’on considère le pourcentage de jambes
noires toutes variétés confondues, 27,5 % de jambes
noires ont été observées en 2013, contre 13,2 % en 2011
et seulement 4,6 % en 2012.
Enfin, une relation linéaire a pu être établie entre les
symptômes de flétrissement et les symptômes de jambe
noire (r2=0,94; p<0,001).
Essai B : agressivité des isolats
Après analyse des données d’AUDPC.rel des symptômes
de flétrissement (fig. 4), des différences entre les deux
années d’essais (p<0,001) ainsi qu’entre les isolats testés
(p<0,001) sont mises en évidence par l’analyse. Quatre
groupes d’agressivité sont identifiés. Le premier com-
prend les isolats les moins agressifs, à savoir D. dianthi-
cola 980 et D. solani 2222. A l’opposé, on retrouve
D. dianthicola 8823, isolat le plus agressif avec en
moyenne six fois plus de plantes flétries que l’isolat le
moins agressif (D. dianthicola 980). Entre ces deux
groupes, on retrouve l’isolat D. solani 05026 et l’isolat
D. solani 07044. Une interaction apparait cependant
entre les facteurs années et isolats (p<0,001). Celle-ci est
principalement due à l’isolat D. solani 05026 avec une
différence moins marquée entre les deux années d’essai
que celle observée pour les autres isolats.
Si l’on observe l’AUDPC.rel des symptômes de jambe
noire (fig. 5), des différences apparaissent entre les
années (p<0,01) ainsi qu’entre les isolats testés (p<0,001).
D. dianthicola 8823 s’est montré le plus agressif, tandis
que D. dianthicola 980 est l’isolat le moins agressif avec
26 fois moins de symptômes de jambe noire. Une inte-
raction est observée entre les années et les isolats
(p<0,001), D. dianthicola 980 et D. solani 05026 ayant
entraîné moins de jambes noires en 2013, contrairement
aux autres isolats.
Une relation linéaire a également pu être établie
entre le flétrissement et l’apparition de jambes noires
(r2=0,86; p<0,001).
D i s c u s s i o n
Ces essais ont permis de mettre en évidence des diffé-
rences de sensibilité variétale face à Dickeya spp. Parmi
les quatre variété testées dans ces essais, Agria est la plus
Figure 4 | Aire sous la courbe de progression du flétrissement (AUDPC.rel) pour les cinq isolats testés et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représentée par l’écart type. Les groupes d’isolats de même agressivité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
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D. dianthicola 980 D. solani 2222 D. solani 05026 D. solani 07044 D. dianthicola 8823
Ceci démontre une fois de plus l’importance de l’expéri-
mentation au champ, qui demande des moyens considé-
rables en surfaces et en main d’œuvre, pour valider ou
invalider des processus observés dans des essais en labo-
ratoire ou en serre, plus simples et moins coûteux. Si l’on
compare les résultats obtenus avec les mêmes isolats et
les mêmes variétés au champ, en pot et sur tranches de
pommes de terre, les essais au champ montrent des
résultats différents de ceux obtenus sur tranches de
pommes de terre (Gerardin et al. 2013) et le test au
champ s’avère plus sensible que le test en pots (Rouf-
fiange et al. 2013).
Le développement de symptômes de flétrissements et
de jambes noires est éminemment variable d’une année à
l’autre. L’expression des symptômes de jambe noire
variant en fonction des conditions de température et
d’humidité du sol (Scott et al. 1996; Toth et al. 2002), ces
différences peuvent être attribuées aux variations impor-
tantes de l’hygrométrie du sol et de la température lors
de la saison 2013, caractérisée par un printemps froid et
humide, suivi d’un été chaud et sec. Ces conditions parti-
culières ont vraisemblablement affaibli et stressé les
plantes, les rendant plus vulnérables face aux bactéries.
Enfin, une relation linéaire a pu être établie entre les
flétrissements et le développement de symptômes de
jambes noires, ce qui confirme le lien étroit entre ces deux
manifestations de la maladie. Le flétrissement résulte de
la colonisation et de l’obturation partielle du système vas-
culaire de la plante par les bactéries (Czajkowski et al.
2013; Helias et al. 2000b), étapes préalables et nécessaires
au développement de pourritures aériennes, suite à la
migration et à la prolifération bactérienne dans les tiges.
sensible avec en moyenne 27 % de plantes atteintes de
jambe noire à la fin des essais, contre moins de 10 %
pour la variété Charlotte, ce qui confirme les essais réali-
sés précédemment sur tranches de pommes de terre et
en serre (Gerardin et al. 2013; Rouffiange et al. 2013). Le
comportement de Charlotte en 2013 est singulier vu que
cette variété s’est montrée plus sensible que les variétés
Innovator et Victoria, contrairement à ce qui avait été
observé en 2011 et 2012.
Concernant l’agressivité des isolats, des différences
ont également été observées et les isolats ne sont pas
regroupés par espèce, contrairement à ce que men-
tionne la littérature (Toth et al. 2011) qui décrit les isolats
de D. solani comme étant plus agressifs que les isolats de
D. dianthicola. Ceci semblait se confirmer lors de nos
essais sur tranches de tubercules (Gerardin et al. 2013),
mais était infirmé par nos essais sur plantes entières
cultivées en pot (Rouffiange et al. 2013). Lors de ces der-
niers essais comme lors de ceux décrits dans cet article et
réalisés au champ, l’isolat le plus agressif est un isolat de
D. dianthicola (8823), le moins agressif appartenant
aussi à cette espèce (D. dianthicola 980).
Entre les deux isolats de D. dianthicola, on retrouve
les trois isolats de D. solani. La relative homogénéité de
pathogénicité que présentent les isolats de D. solani est
probablement due au caractère clonal de ces derniers
(Czajkowski et al. 2012; Pritchard et al. 2012; Pritchard et
al. 2013). Les interactions isolat x année peuvent quant à
elles être dues à une variabilité de l’agressivité des iso-
lats. Cette variabilité peut provenir de repiquages suc-
cessifs des souches bactériennes, susceptibles de provo-
quer une perte de virulence.
Figure 5 | Aire sous la courbe de progression des symptômes de jambe noire (AUDPC.rel) pour les cinq isolats testés et pour les années 2011, 2012 et 2013. La variabilité est représentée par l’écart type. Les groupes d’isolats de même agressivité sont indiqués, au sommet des barres d’erreur, par des lettres minuscules pour chaque année et par des lettres majuscules pour la moyenne des trois années.
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
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D. dianthicola 980 D. solani 2222 D. solani 05026 D. solani 07044 D. dianthicola 8823
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Les flétrissements peuvent donc être considérés, sous
certaines conditions pédo-climatiques, comme des signes
avant-coureurs d’un développement ultérieur de jambes
noires. Lorsque de nombreux symptômes de flétrisse-
ment sont observés dans un champ de production de
plants, il conviendra d’en suivre attentivement l’évolu-
tion. L’apparition de jambes noires prouvera que le lot
planté était infecté par des bactéries du genre Dickeya
ou Pectobacterium.
C o n c l u s i o n s
•• Des différences de sensibilité variétale à Dickeya spp.
existent et la variété Agria est la plus sensible dans cet
essai.
•• L’agressivité des isolats de D. dianthicola semble plus
variable que celle des D. solani. Un isolat de D.
dianthicola est le plus agressif de tous les isolats testés.
•• Le développement des symptômes de flétrissement et
de jambe noire est très variable d’une année à l’autre.
•• Il existe une relation linéaire entre les symptômes de
flétrissement et les symptômes de jambe noire au
champ. n
Remerciements
Les auteurs remercient Swisssem, Swisspatat, Bioreba et la Commission pour la technologie et l’innovation CTI qui ont contribué au financement de cette étude, ainsi que la Haute école spécialisée bernoise (BFH), partenaire de ce projet.
Production végétale | Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp.
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▪ Pritchard L., Humphris S., Saddler G. S., Parkinson N. M., Bertrand V., Elphinstone J. G. & Toth I. K., 2013. Detection of phytopathogens of the genus Dickeya using a PCR primer prediction pipeline for draft bacterial genome sequences. Plant Pathology 62 (3), 587–596.
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103
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Sum
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Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 96–103, 2014
Sensibilité de la pomme de terre à la maladie de la jambe noire provoquée par Dickeya spp. | Production végétale
Le colza HOLL est un bel exemple d’innovation à laquelle Agroscope a directement contribué.
I n t r o d u c t i o n
Un nouveau contexte économique, social, environne-
mental et politique se dessine depuis quelques décen-
nies, en Europe notamment. La libéralisation écono-
mique et les pressions constantes sur les ressources
environnementales, de même que la mise en place de la
nouvelle politique agricole 2014 – 2017, ont des consé-
quences sur la compétitivité de la production végétale
suisse. La nouvelle politique agricole promeut l’innova-
tion dans la filière alimentaire et soutient de manière
plus ciblée les prestations d’intérêt public. Par ailleurs,
les innovations développées par la recherche visent à
améliorer l’efficience de la production végétale, la pré-
servation de l’environnement, la confiance des consom-
mateurs envers les produits suisses et le revenu des pro-
ducteurs (OFAG 2012).
Le programme de recherche ProfiCrops lancé par
Agroscope en 2008 comprend un module consacré à
l’innovation. Dans le cadre d’un travail de mémoire de
fin d’études (Aouinaït 2013), un outil de caractérisation
des innovations a été construit afin de i) décrire les inno-
vations développées par Agroscope et ii) faciliter l’orien-
tation du portefeuille des recherches futures. Cet article
présente cet outil et montre son application concrète sur
le colza HOLL.
Camille Aouinaït1, Bernard Jeangros1, Vincent Nassar2 et Anna Crole-Rees1
1Agroscope, Institut des sciences en production végétale IPV, 1260 Nyon, Suisse2HES-SO, Institut for Entrepreneurship & Management, 3960 Sierre, Suisse
gras insaturés. Au contraire de l’huile de colza conven-
tionnelle, l’huile de colza HOLL supporte la friture sans
hydrogénation préalable, procédé industriel qui
génère des acides gras trans, indésirables pour la santé
humaine.
Le colza HOLL est une innovation de type produit béné-
ficiant d’améliorations de caractéristiques spécifiques,
à savoir une qualité de l’huile différente (tabl. 2). Cette
innovation est modulaire; le produit n’a pas été modi-
fié dans son architecture, l’utilisation reste la même et
aucune rupture n’est créée au niveau de la filière, de
l’utilisation ou de la production.
Le colza «HOLL» a été développé en 7 – 8 ans, sur la
base de variétés récemment sélectionnées. Les pre-
miers contacts entre les industriels et la recherche ont
eu lieu en 1999. Des essais informels ont ensuite été
réalisés, en collaboration avec la transformation, la
recherche et la production agricole. La première huile
de colza HOLL suisse a été disponible sur le marché en
2006 – 2007.
recherche ne maîtrise souvent pas. Les facteurs écono-
miques sont généralement les principales motivations à
l’adoption d’une innovation. L’acceptation sociale et
l’opinion publique peuvent aussi peser dans la prise de
décision de rejet ou d’adoption. La pression institution-
nelle et les normes collectives jouent aussi un rôle (Den
Ban 1984), de même que le cadre structurel et politique
(conditions-cadres). Une adaptation au contexte local
s’avère souvent utile, voire essentielle pour évoluer.
Enfin, les facteurs sociaux (le prestige, l’éthique) et tech-
nologiques sont parfois des freins, parfois des motiva-
tions à l’adoption d’une innovation.
L’exemple du colza HOLL
L’outil décrit ci-dessus a été appliqué et évalué sur le
colza HOLL, produit récemment développé par
Agroscope avec les partenaires de la filière.
Le colza HOLL (High Oleic Low Linolenic) donne une
huile caractérisée par une forte teneur en acide oléique
et une faible teneur en acide linolénique, deux acides
Production végétale | Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL
Critères Modalités
Intrinsèques à l’innovation
Type innovation Produit
Mode d’innovation Modulaire
Origine de l’idée Externe
Stade de l’innovation Diffusée
Degré de nouveautéNational et internationalCultures de colzaExploitations agricoles et huileries
Premier utilisateur Producteur
Processus innovation Durée de l’idée à l’innovation 7 à 8 ans (de 1999 à 2006–2007)
Effets et impacts
Taux d’adoption 7000 ha en 2013, soit 30 % des surfaces de colza en Suisse
Economiques
• Nouveau produit avec valeur ajoutée (moins de formation d’acides gras trans)
• Diversification du portefeuille produit• Rendement légèrement plus bas pour le producteur compensé
par un prix plus élevé • Réduction des coûts de raffinage grâce à la suppression d’une
étape de transformation industrielle (hydrogénation)• Augmentation des surfaces cultivées avec du colza• Segmentation du marché• Nécessité de séparer les filières colza conventionnel et colza
HOLL à toutes les étapes
Environnementaux Pas ou peu d’effet
Sociaux
• Santé : réduction de la consommation des acides gras trans• Organisation du travail : apprentissage de nouvelles méthodes
de travail et réorganisation du travail• Gouvernance : pas de changement
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Caractérisation des innovations en production végétale: l’exemple du colza HOLL | Production végétale
ProfiCrops: le point sur l’efficacité, l’efficience et la valeur ajoutée | Production végétale
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Ria
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ProfiCrops: the status of efficiency, effectiveness
and added-value
As with the other two research programmes Agro-
scope (AgriMontana and NutriScope), ProfiCrops
began in 2008 and will end in March 2014. To bring
the programme to a close, several events were
organised and a series of articles were published in
Recherche Agronomique Suisse from July 2013
onwards. This last article presents an assessment of
ProfiCrops, based on standard project review criteria:
efficiency, effectiveness, relevance and added-value.
Important lessons-learnt are drawn from the imple-
mentation of the research programme. It is, however,
a partial assessment, due to the lack of sufficient
data. The scope of the strategic objectives formu-
lated at the beginning of the programme made the
evaluation more complex than anticipated. Efficiency
has been impacted by the mismatch between
objectives and resources. A notable example of this is
the availability of scientists’ time and its allocation
across specific programme activities. However,
several tangible results were obtained, such as: a list
of more than 300 solutions, interdisciplinary
exchanges in favour of project participants and the
programme, a reinforced state of mind towards
interdisciplinarity, an improved understanding of the
meaning of innovation for Agroscope and the
creation of new partnerships. Most of these results
Figure 1 | Le millet convient à la fois pour l’alimentation humaine et pour celle des animaux. En outre, sa culture est intéressante en terme d’assolement. (Photo: Rosalie Aebi, Agroscope)
Réactions du millet aux apports d’azote | Eclairage
1CV = coefficient de variation.2Aucune fonction de production n’a pu être déduite pour Sulzbach en 2011.
Tableau 1 | Vue d’ensemble des essais avec apports croissants d’azote dans les cultures de millet (2010–2012): teneur en Nmin dans le sol (kg de N/ha) avant le semis ainsi que rendement moyen en grains (dt/ha avec 14 % de H2O). «N (rendement) Maximum» resp. «N (rendement) Optimum» sont les valeurs de fumure azotée (kg de N/ha) calculées à partir des fonctions de production avec le rendement obtenu entre parenthèses (dt/ha). Optimum économique indiqué pour un prix d’engrais de CHF 2.– et 8.– /kg de N
Eclairage | Réactions du millet aux apports d’azote
tions du prix des engrais et du prix du millet à la produc-
tion se répercutent sur la fumure azotée optimale. Les
calculs d’un prix indicatif des engrais de ferme (fumier de
stabulation, lisier complet, précédent cultural et culture
intermédiaire) sont très complexes. Dans la littérature,
on trouve des valeurs comprises entre 4.– et 7.– CHF/kg
de N (Klöble 2009). A partir de la fonction de production
donnée, cela représenterait une fumure optimale sur le
plan économique de 60 et 35 kg de N/ha (fig. 3).
Valorisation de l’azote
A l’exception de celui de Schlieren (2012), tous les essais
ont permis d’identifier un effet des réserves d’azote miné-
ral (Nmin) avant le semis sur le niveau de rendement (tabl. 1).
Toutefois, l’effet de l’azote apporté en supplément sur le
rendement du millet est indépendant des réserves pré-
sentes dans le sol avant le semis, car dans presque tous les
essais, le rendement maximal a été obtenu avec près de
80–90 kg d’azote par hectare (tabl. 1). Il faudrait faire
d’autres essais pour savoir dans quelle mesure les autres
propriétés du sol ou du site peuvent expliquer ces résul-
tats. Sur la base des données disponibles, un rapport direct
ne peut être établi ni entre le niveau de fertilisation et la
quantité d'azote dans la biomasse aérienne du millet (fig.
4), ni entre le niveau de fertilisation et le niveau de fertili-
sation relevé dans le sol après la récolte (fig. 5). Cela peut
venir du fait que le reste de l’azote apporté par les engrais
est encore fixé dans les racines du millet ou qu’il s’est
déposé dans des couches du sol à plus de 90 cm de profon-
deur. Dans les essais de Dietikon et Schlieren notamment,
il est probable que de l’azote fertilisé ait également été
assimilé par les adventices.
��
��
����
��
0 20 40 60 80 100 120
20
22
24
26
28
Fumure azotée (kg de N/ha)
Rend
emen
t (dt
/ha)
Prix de l’azote2 CHF/kg N 8 CHF/kg N
y=22,5+0,065x−0,00035x²
Figure 2 | Rendement en grains du millet comme fonction de la fumure azotée. Ligne grise: rendement maximal, lignes en pointillés: fumure azotée optimale sur le plan économique pour des prix de l’azote de CHF 2.– /kg N (engrais de synthèse) et CHF 8.– /kg N (Biorga), les barres d’erreur correspondent aux erreurs-types.
0 2 4 6 8 100
2040
6080
100
Prix de l’azote (CHF/kg de N)
Opt
imum
éco
nom
ique
(kg
de N
/ha)
Produit du millet (CHF/dt)
130150170190210
Figure 3 | Optimum économique d’apport d’azote pour le millet en fonction du prix des engrais et du prix à la production.
Culture Produit N (min.; max.) P (min.; max.) K (min.; max.) Mg (min.; max.)
Tableau 2 | Teneurs (g/kg de matière fraîche) d’azote (N), de phosphore (P), de potassium (K) et de magnésium (Mg) dans le grain et la paille de blé et d’avoine de printemps (Sinaj et al. 2009) par rapport au millet. Moyennes (minima et maxima)
Réactions du millet aux apports d’azote | Eclairage
Les rendements en grains ont varié considérablement
d’un essai à l’autre, preuve qu’ils dépendent des condi-
tions locales et saisonnières. L’apport d’azote optimal du
point de vue économique dépend beaucoup du prix des
engrais et du prix à la production. Dans l’agriculture bio-
logique, il est donc conseillé d’opter pour des apports
d’azote à base d’engrais de ferme aux coûts avantageux.
Dans les différents essais réalisés, les apports d’azote plus
élevés n’ont pas conduit à des teneurs en Nmin plus éle-
vées dans le sol après la récolte, ce qui peut s’expliquer
en partie par la présence d’adventices et par leur absorp-
tion d’azote. Les teneurs en éléments nutritifs du grain et
de la paille dépendent davantage des conditions saison-
nières et locales que de la fumure azotée. Par rapport
aux autres variétés de céréales de printemps, la teneur
élevée de la paille de millet en azote doit être prise en
compte pour le bilan de fumure. n
Teneurs en éléments fertilisants
Dans l’évaluation globale, on constate un effet haute-
ment significatif du site de l’essai sur les teneurs en élé-
ments nutritifs des grains et de la paille. Une influence
de l’apport azoté n’a été observée que pour la teneur en
phosphore et en magnésium de la paille: lorsque les
apports d’azote augmentent, ces teneurs augmentent
elles aussi. En outre, il a également été observé que la
variété exerçait une influence sur les teneurs, notam-
ment celles du grain. La variété Quartett affiche par
exemple des teneurs légèrement supérieures à la variété
Krupnoskoroje.
Par rapport à deux autres espèces de céréales de
printemps qui peuvent servir d’alternative au millet
dans l’assolement et pour lesquelles les chaumes sont
comptabilisés dans le bilan de fumure, la teneur élevée
en azote de la paille de millet est particulièrement
remarquable (tabl. 2). La teneur en magnésium, presque
deux fois plus élevée que celle de l’avoine de printemps,
est elle aussi frappante. Il faut cependant savoir que le
rendement du blé et de l’avoine de printemps est sou-
vent supérieur à celui du millet.
Bibliographie ▪ Bélanger G., Walsh J. R., Richards J. E., Milburn P. H. & Ziadi N., 2000. Comparison of three statistical models describing potato yield response to nitrogen fertilizer. Agronomy Journal 92 (5), 902–908.
▪ Hoffmann-Bahnsen R., 2003. Wie viel Stickstoff braucht Rispenhirse (Panicum miliaceum). Untersuchungen zum Stickstoffbedarf und der Dynamik in der Pflanze. Mitteilungen der Gesellschaft für Pflanzenbau-wissenschaften 15, 304–305.
▪ Fuhrer J. & Jasper K., 2009. Besoins en irrigation en Suisse. Rapport final de l'étude «Besoins en irrigation en Suisse (BI-CH)». Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Zurich. 74 p.
▪ Humphrys C., 2005. Anbau von Rispenhirse in der Schweiz: Unkrautbe-kämpfung und Perspektiven einer alten Kulturpflanze. Publié dans:
Unkrautbekämpfung. Neue Technologien, reduzierter Herbizideinsatz und Alternativen, FAL-Tagung, Zurich.
▪ Klöble U., 2009. Bewertungsansätze für interne Leistungen im ökologi-schen Landbau (Workshop). Accès: http://orgprints.org/14334/ [11.12.2013].
▪ Richner W., Flisch R., Sinaj S. & Charles R., 2010. Détermination des nor-mes de fumure azotée pour les grandes cultures. Recherche Agronomique Suisse 1 (11–12), 410–415.
▪ Sinaj S., Richner W., Flisch R. & Charles R., 2009. DBF-GCH 2009 – Don-nées de base pour la fumure des grandes cultures et des herbages. Revue suisse d’Agriculture 41 (1), 1–98.
Remerciements
Nous remercions la fondation Hauser (Weggis) et BioSuisse pour leur soutien financier.
050
100
150
200
Fumure azotée N (kg de N/ha)
Prél
èvem
ent d
’azo
te, p
aille
et g
rain
(kg
de N
/ha)
0 30 60 90 120
Figure 4 | Quantité d’azote dans la biomasse aérienne du millet (paille et grain) sur quatre sites différents avec un niveau de fumure azotée variable. Légende cf. fig. 5.
Les systèmes de production laitière baséssur la pâture sont intéressants du point devue économique, pour autant qu’une pro-portion élevée d’herbe soit valorisée. Lamesure régulière de la hauteur d’herbepour évaluer le potentiel fourrager d’uneparcelle ou de l’exploitation permet deconfronter l’offre en herbe avec lesbesoins estimés du bétail laitier. De tellesdonnées aident à prendre des décisions enmatière de gestion des herbages: adapta-tion des surfaces pâturées, complémenta-tion avec du fourrage et/ou des concen-trés et utilisation des parcelles, etc. Lacomparaison des valeurs relevées avec desvaleurs de référence pour une hauteuroptimale peut aussi s’avérer utile dans lagestion des pâturages.
Cette fiche technique présente les diffé-rentes méthodes de détermination de lahauteur d’herbe des pâturages et prairies.Bien que la mesure et l’utilisation de lahauteur d’herbe des pâturages soient aupremier plan, la présente fiche donne aussiquelques recommandations pour les pâtu-rages à gazon court et les systèmes depâture tournante en abordant les ques-tions suivantes:
• Comment et avec quelle méthodemesurer la hauteur d’herbe?
Les échauffements ou post-fermentations représentent
l’un des problèmes les plus fréquents dans la produc-
tion d’ensilages. Ce sont en particulier les ensilages de
maïs, de bonne qualité et riches en énergie, et d’herbe
préfanée qui sont les plus touchés. Le processus
d’échauffement n’étant pas toujours visible à l’oeil nu,
il passe souvent inaperçu et est sous-estimé. Les post-
fermentations provoquent des pertes d’énergie et une
consommation réduite de fourrage, elles coûtent donc
cher aux producteurs. Ce sont les levures qui en sont les
premières responsables. Sous l’action de l’air qui
pénètre dans l’ensilage lors du prélèvement, elles se
multiplient fortement provoquant un échauffement.
Un compactage insuffisant de l’ensilage favorise la
pénétration d’air, mais la quantité prélevée ou le prélè-
vement quotidien joue aussi un rôle important.
La présente fiche technique porte sur
• l’origine des post-fermentations
• les facteurs principaux: mauvais compactage et
prélévement journalier trop faible
• l’échauffement ou la chaleur résiduelle
• les mesures en cas d’ensilages chauds
• les mesures de prévention des post-fermentations
• conclusions
Ueli Wyss, Agroscope
AnimauxAgroscope Transfer | no 1
Echauffement des ensilages: causes et prévention
Janvier 2014
Auteur
Ueli Wyss
Les échauffements ou post-fermentationsreprésentent l’un des problèmes les plusfréquents dans la production d’ensilages.Ce sont en particulier les ensilages demaïs, de bonne qualité et riches en éner-gie, et d’herbe préfanée qui sont les plustouchés. Le processus d’échauffementn’étant pas toujours visible à l’œil nu, ilpasse souvent inaperçu et est sous-estimé.Les post-fermentations provoquent despertes d’énergie et une consommationréduite de fourrage, elles coûtent donccher aux producteurs. Ce sont les levuresqui en sont les premières responsables.Sous l’action de l’air qui pénètre dans l’en-silage lors du prélèvement, elles se multi-plient fortement provoquant un échauffe-ment. Un compactage insuffisant del’ensilage favorise la pénétration d’air,mais la quantité prélevée ou le prélève-ment quotidien joue aussi un rôle impor-tant.
La présente fiche technique porte sur
• l’origine des post-fermentations• les facteurs principaux: mauvais compac-
tage et prélévement journalier trop faible• l’échauffement ou la chaleur résiduelle• les mesures en cas d’ensilages chauds• les mesures de prévention des post-fer-
mentations• conclusions
Uel
iWys
s,A
gros
cope
Echauffement des ensilages: causes et prévention
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Actualités
Recherche Agronomique Suisse 5 (3): 123–127, 2014
C o m m u n i q u é s d e p r e s s e
25.02.2014 NABO goes Cuba: réseau d’observation des sols sur le modèle suisse A Cuba, des émissions de polluants organiques prove-
nant de l’industrie et du trafic routier mettent en danger
les sols agricoles. Aujourd’hui, dans le cadre d’un projet
de recherche commun, le centre de recherche cubain
CENSA et Agroscope mettent en place un réseau d’obser-
vation sur le modèle de l’observatoire national NABO qui
existe en Suisse. Les données sont censées permettre de
déterminer la teneur des sols en substances nocives de
manière systématique, dans deux provinces de Cuba
pour commencer.
20.02.2014 A la recherche des gènes oubliés au cours de l’évolution du blé Le blé tendre est issu de l’addition spontanée et succes-
sive des génomes de trois espèces sauvages. En addition-
nant à nouveau les génomes du blé dur avec celui d’une
graminée sauvage (Aegilops tauschii), on reproduit un
événement qui a probablement eu lieu il y a 10 000 ans.
On peut ainsi recréer des blés tendres primitifs qui consti-
tuent des sources potentielles de gènes disparus au cours
de l’évolution du blé.
18.02.2014 Vidéo «Un fourrage de bonne qualité pour les chevaux» – un outil précieux pour les déten-teurs-trices de chevaux La ration du cheval devrait être composée principalement
de fourrage de qualité irréprochable et riche en structure.
Les détenteurs-trices de chevaux doivent donc connaître
les caractéristiques d’un bon fourrage et pouvoir évaluer
sa qualité. Le Haras national suisse d’Agroscope a conçu
une vidéo qui illustre à quoi il faut faire attention afin de
pouvoir nourrir les chevaux avec un fourrage sain. Dès
aujourd’hui, Agroscope met ce film à disposition des
détenteurs-trices de chevaux sur leurs réseaux sociaux.
17.02.2014 Apparition du vecteur de la flavescence dorée au cœur du vignoble valaisan Pour la première fois, la cicadelle Scaphoideus titanus,
vecteur de la flavescence dorée, a été capturée dans le
vignoble valaisan durant la campagne de surveillance
2013 menée par Agroscope et les services cantonaux de
la viticulture.
13.02.2014 Une résistance durable grâce au cumul de gènes La résistance aux maladies des céréales est un domaine
de recherche important à Agroscope. Les groupes de
pathologie et de marquage moléculaire apportent leur
soutien aux sélectionneurs afin de créer des variétés
naturellement résistantes. Ces variétés permettent de
réduire les apports de produits phytosanitaires, contri-
buant ainsi à l’essor d’une agriculture plus écologique en
Suisse et à l’étranger.
13.02.2014 Aliments pour animaux: étiquetage à améliorer Agroscope est mandatée pour contrôler les aliments
pour animaux de rente et de compagnie (petfood)
commercialisés en Suisse. Elle représente ainsi le pre-
mier maillon de la sécurité dans la chaîne alimentaire.
Durant l'année écoulée, Agroscope a prélevé et analysé
1423 échantillons. La proportion d'aliments pour ani-
maux de rente non conformes a légèrement augmenté
par rapport à l'année précédente et la situation s'est
25.5.2014Breitenhof-Tagung 2014, Treffpunkt der Steinobst-brancheAgroscopeSteinobstzentrum Breitenhof, Wintersingen
Juillet 2014
06. – 10.07.2014AgEng 2014 ZurichInternational Conference of Agricultural EngineeringAgroscope, ETH ZürichZurich
V o r s c h a u
Avril 2014 / Numéro 4
Le nouveau rapport «Impact éco-nomique, social et environnemen-tal du cheval en Suisse 2013» du Haras national suisse d’Agroscope fournit des chiffres intéressants sur la filière suisse du cheval. (Photo: Carole Parodi, Agroscope)
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
•• La filière suisse du cheval, Lea Schmidlin et al.,
Agroscope
•• Sécurité alimentaire et efficience des ressources –
synergies et conflits d’objectifs, Birgit Kopainsky et
al., Flury & Giuliani GmbH, Millennium Institute et
OFAG
•• Sécurité alimentaire globale – conclusions pour la
Suisse, Barbara Becker et al., ETH Zurich, EPER et
OFAG
•• Les pulpes des betteraves plus riches en matière
sèche présentent une bonne qualité d’ensilage,
Ueli Wyss et Catherine Metthez, Agroscope et
Sucreries d‘Aarberg et de Frauenfeld
•• Régulation mécanique de la flore adventice du
millet, Rosalie Aebi et al., Agroscope
Informations actuelles de la recherche
pour le conseil et la pratique:
Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois
par année et informe sur les avancées en
production végétale, production animale,
économie agraire, techniques agricoles,
denrées alimentaires, environnement et
société. Recherche Agronomique Suisse
est également disponible on-line sous
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