PASPERDUS - ca · PDF fileAmandine Corbisier ! Pas Perdus n°49
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PASPERDUS Carrefour des stagiaires
Se
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01
1 –
n°
49
Dans ce numéro :
- Tout tout tout pour les nouveaux
- Tous tous tous les classiques que vous aimez
- Toutes toutes toutes les dates pour ne rien manquer
2 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
Pas Perdus est le magazine
des stagiaires par les
stagiaires. Si vous vous
sentez l’âme et l’envie
d’écrire sur quelque sujet
que ce soit, n’hésitez pas à
nous contacter sur
sem@edr.be.
Editorial
semblerait bien que nous
soyons en août…
Il n’y a plus à douter. L’été
a beau être renseigné au
registre des abonnés
absents, la rentrée n’en
est pas pour autant moins
là. Déjà ces juristes assis en
nombre dans la salle de la
Cour d’Appel, prêts à
prêter le serment décisif
qui le verra entrer dans
notre ma-gni-fi-que
Confrérie et dans notre
ma-gni-fi-que Barreau.
A peine remis de
l’Afterwork Summer Break
de ce mois d’août, qui
aura vu une foule dense
et compact de confrères
se déhancher aux
couleurs Hawaiiennes de
circonstances, il est temps
de se réjouir des
festivités qui nous
attendent tout au long de
l’année judiciaire.
L’année précédente fut
marquée du sceau du
nouveau bâtonnat et du
bicentenaire du Barreau
que bon nombre est venu
célébrer.
Celle qui nous attend
sera, soyons en sûr, des
plus remarquables. Fort de
sa lancée, le Carrefour
des Stagiaires vous
proposera toujours plus
d’activités, de
renseignements, de
service et d’aide. En voici
un premier aperçu dans
ce premier numéro de
l’année.
Forcément, on s’intéresse
de près aux nouveaux
arrivants, mais on n’en
oublie pas pour autant les
classiques que sont
désormais les très
demandés « Conseil du
désordre » et « Vie de
Stagiaire ». Vous trouverez
également un compte-
rendu fourni de la dixième
édition du Brussels Summer
Festival auquel nous
avons croisé beaucoup
de confrères et qui s’est
clôturé il y a peu. Pour les
amateurs de lunch, notre
équipe gourmande s’est
dirigée vers le Châtelain
pour vous renseigner les
meilleures adresses pour
emmener clients,
confrères ou conquêtes !
Voilà un programme qui
devrait ne pas quitter
votre mallette et vous
permettre allègrement de
vous occuper en salle
d’audience ou en
attendant le coup de 19h
au bureau. Bonne
lecture !
Il est 10h du matin et il fait
plus sombre qu’en pleine
nuit. Les grosses vestes sont
sorties. Les caves, les rues,
les stations de métros sont
inondées. Le soleil joue à
cache-cache depuis deux
mois et demi et ne vient
que rarement nous
réchauffer de ses rayons.
Aucune Coupe du monde
ni de Jeux Olympiques.
Roland Garros semble si loin.
Noël approcherait-il déjà ?
Impossible ! Les salles
d’audience sont désertées
et on trouve des places de
parking au Châtelain et au
Cimetière d’Ixelles. Du côté
de la Place Poelaert on
croise de nouvelles têtes,
toujours plus jeunes et qui
frémissent d’impatience en
effectuant leurs premières
recherches dans la
bibliothèque…du Barreau. Il
Par Sébastien Michez
3 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
Le mot du
délégué
Les chercheurs de la chaire Xavier Piette de l’Université Comique de Lasne
(UCL) ont récemment établi que 35% des stagiaires lisent le numéro de
rentrée de PasPerdus dans l’antichambre des salles d’audience, à l’affût
d’un confrère obligeant.
15% des sondés le consultent dans la file des greffes. Parmi ceux-ci,
d’aucuns reconnaissent avoir soumis par inadvertance une page de notre
périodique à la signature d’un greffier du tribunal de commerce, la rendant
ipso facto illisible.
Sans grande surprise, 40% des stagiaires liront ces lignes en dégustant un
café serré, avant de parcourir Forum, la Conférence, L@ Lettre du Barreau
de Bruxelles, la Tribune de l’O.B.F.G., le Bulletin de prévention de l’O.B.F.G., le
Journal des avocats, le Moniteur Belge, la Dernière Heure (s’ils sont
pénalistes) ou le Journal des tribunaux (s’ils sont de vrais avocats) et enfin ,
s’il leur reste du temps avant de déjeuner, les pièces communiquées la
veille par un confrère ravi de les rencontrer.
Et les 10% restants, me direz-vous ? Ils retiennent leurs bâillements pendant
que ronronne une mercuriale dans la langue de Vondel. Discrètement, ils
tournent les pages de PasPerdus, anxieux d’enfin pouvoir se lever et
prononcer le tant attendu « Je le jure ».
C’est à cette minorité presque1 silencieuse que je souhaite adresser ces
quelques lignes : chers nouveaux arrivants, au nom du Carrefour des
stagiaires, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au barreau de
Bruxelles !
Le Carrefour des stagiaires est l’association représentative des stagiaires
francophones du barreau de Bruxelles. Ses missions se déploient autour de
deux axes principaux : la défense des intérêts des stagiaires et leur
intégration au barreau.
Vie de Stagiaire + Conseil du
désordre
Table des
matières
Un moment avec Hugo
Claus. La chasse aux
canards.
16
Le mot du délégué
Itinéraire du Stagiaire : figures
imposes autour de la Place
Poelaert
3
5
Un stagiaire averti en vaut
deux : focus sur les obligations
de stage
Où acheter sa toge à
Bruxelles ?
9
15
Par Pierre-Yves Thoumsin
py.thoumsin@avocat.be
L’aile ou la Cuisse : ce midi, le
Châtelain reçoit.
17
On a testé pour vous : Le BSF
20
21
4 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
“Vivamus porta est sed est.”
Au barreau, la convivialité
n’est pas un vain mot. Le
Carrefour l’a bien compris et
vous conviera régulièrement
à ses activités culturelles,
sportives et festives.
Ces projets sont menés à bien par une équipe d’une
trentaine d’avocats bénévoles, dont les actions sont
coordonnées par votre serviteur, le délégué des stagiaires,
élu par ses pairs à la fin de chaque année judiciaire.
Le Carrefour offre aux stagiaires une multitude de lieux de
rencontre et d’échange. Ainsi, dans le cadre des
« Carrefours de la formation », vous pourrez rencontrer des
interlocuteurs quotidiens de notre profession (magistrats,
ministère public, experts, …) qui présentent leur métier et
discutent à bâtons rompus de leur relation avec les
avocats. Ceux qui le souhaitent pourront également
participer à notre « projet audiences » lors duquel ils pourront
passer de l’autre côté du miroir en assistant à une audience
aux côtés d’un magistrat de leur matière de prédilection.
Au barreau, la convivialité n’est pas un vain mot. Le
Carrefour l’a bien compris et vous conviera régulièrement à
ses activités culturelles, sportives et festives. Rejoignez-nous
pour un apéro prolongé lors de nos Afterworks bimensuels,
venez courir avec nous le semi-marathon de Bruxelles le 2
octobre prochain, fartez vos skis pour notre traditionnel
week-end montagnard du mois de février… comme
chaque année, le Carrefour vous promet un agenda bien
chargé ! Pour en être tenus informés, lisez PasPerdus,
consultez régulièrement notre site
www.carrefourdesstagiaires.com et rejoignez-nous sur
Facebook :
http://www.facebook.com/carrefourdesstagiaires .
Dans l’immédiat, bloquez déjà l’après-midi du 11 octobre
prochain dans vos agendas. Nous vous invitons au
traditionnel accueil des stagiaires, lors duquel vous pourrez
participer à une visite guidée des différents bâtiments
entourant la place Poelaert et assister à un exercice de
plaidoirie fictif. Vous êtes ensuite conviés à un repas en
compagnie de vos maîtres de stage.
Les chuchotements vont croissant, signe que la mercuriale
devrait toucher à sa fin… Je ne vous retiendrai donc pas
plus longtemps. Eclaircissez-vous la voix, réajustez votre
bavette et répétez mentalement la formule sacramentelle.
Dans quelques minutes nous aurons le plaisir de vous
compter parmi les nôtres : bravo et bienvenue chez vous !
A très bientôt !
5 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
Avant de pouvoir
porter le titre
d’avocat et
d’endosser la toge, il
vous faudra remplir
plusieurs formalités.
La prestation de
serment, bien que
d’une grande
importance sur le
plan symbolique,
n’est finalement que
le point de départ
d’un véritable
parcours du
combattant.
Voici, dans l’ordre et
étape par étape, la
façon de procéder.
A. Au moins 8 jours avant la prestation de
serment
Il vous faut déposer, au premier bureau du Parquet
Général (Palais de Justice) :
(i) l’original de votre diplôme homologué de
licencié en droit ;
(ii) un certificat de nationalité, délivré par
l’administration communale de votre domicile
(les stagiaires étrangers doivent s’adresser au
consulat) ;
(iii) un extrait de votre casier judiciaire, à se
procurer également à la commune (attention :
il vous faut compter un délai de 24h à 72h) ;
dans les communes flamandes, il faut le
commander à la police ;
(iv) l’identité de l’avocat qui vous présentera le jour
de la prestation de serment (soit son nom, son
prénom et l’adresse du cabinet) ; et
(v) si vous en avez déjà possession, votre contrat
de stage signé.
Le premier bureau du Parquet Général est ouvert
du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h30 et de 13h30
à 16h. Il est situé au 3ème étage du Palais, dans le
couloir dit « des avocats généraux » – le plus simple
est de demander l’itinéraire à l’accueil. Les
Itinéraire du
stagiaire
Figures imposées
autour de la
Place Poelaert
Amandine Corbisier
!
6 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
aventuriers peuvent toutefois se munir
de ce Pas Perdus et suivre les
instructions suivantes : tout droit dans la
salle des pas perdus, devant les portes
vitrées, tournez à droite ; prenez
l’ascenseur vert jusqu’au 3ème étage,
empruntez le petit escalier, et vous y
êtes).
Sur place, vous aurez deux formulaires
à remplir : il faudra simplement donner
le nom de votre maître de stage, le
cabinet dans lequel il exerce et le
barreau où vous allez exercer.
B. La prestation de serment
Les candidats stagiaires ont la possibilité
de prêter serment tous les mois.
La première prestation de serment de
l’année judiciaire a lieu en même
temps que l’audience solennelle de la
Cour d’appel, soit le 1er septembre ou
le 1er jour ouvrable du mois de
septembre. Les candidats qui
souhaitent prêter serment à cette
date se présenteront au vestiaire des
avocats vers 14 h. Ils seront présentés
au premier président de la Cour
d’appel de Bruxelles et au procureur
général près la Cour d’appel, en
présence du bâtonnier de l’ordre
français des avocats ; si vous n’avez
pas de parrain ou si votre maître de
stage est inscrit au tableau depuis
moins de 10 ans, le bâtonnier (en
personne !) vous présentera.
L’audience en tant que telle débute à
15h, dans la salle des audiences
solennelles de la Cour d’appel. Vous y
entendrez différents rapports sur
l’année écoulée et la mercuriale
(comptez environ 1h) du procureur
général près la Cour d’appel,
avant de pouvoir enfin prêter
serment, sur interpellation du
Président de la Cour et par ordre
alphabétique.
Les prestations de serment
suivantes ont lieu tous les premiers
lundis de chaque mois, sauf durant
les mois de juillet et août. Dans ce
cas, présentez-vous au vestiaire à
8h30 ; à 9h, vous serez présentés au
premier président de la Cour
d’appel et au procureur général
près la Cour d’appel.
C. L’inscription à la liste des
stagiaires
C’est ici qu’a lieu le véritable jeu
de piste (attention, suivez bien !)
(i) Déposez le contrat de stage
au secrétariat du bureau
d’aide juridique, rue de la
régence, 63. Votre inscription
ne sera prise en considération
qu’après le dépôt. Attention, le
contrat de stage doit être
conforme aux règles
impératives en vigueur ;
(ii) Ce contrat doit être approuvé
par le Dauphin de l’Ordre (ce
qui prendra, au mieux, 3 jours
ouvrables). Nous vous
conseillons de téléphoner au
secrétariat du Bureau d'Aide
Juridique (BAJ) afin de savoir si
votre contrat a été accepté.
Dans le cas contraire, il faudra
attendre la lettre du Dauphin,
qui vous sera adressée, ainsi
qu’à votre Maître de stage,
expliquant les problèmes et/ou les
carences du contrat. Pour plus
d’efficacité, envoyez les informations
manquantes par fax au BAJ et
téléphonez le lendemain pour savoir
si le contrat est approuvé ;
(iii) Une fois le contrat approuvé, vous
pouvez récupérer votre diplôme
(disponible dès le lendemain de la
prestation de serment) au greffe civil
de la Cour d’appel (1er étage à
droite du Palais de Justice, dans le
couloir de la Cour d’assises) ;
(iv) Présentez-vous ensuite au secrétariat
de l’Ordre des avocats (1er étage du
Palais de justice, dans la même aile)
et demandez les formulaires de
paiement pour l’inscription à l’ordre
et aux cours CAPA (précisez-y que
votre contrat est accepté) ;
(v) Muni des formulaires de paiement,
rendez-vous à l’agence ING Privalis
située dans le Palais de justice (à
gauche du vestiaire des avocats,
dernière porte du couloir estampillée
de la mention « interdite au public » –
vous n’êtes en effet plus simple
public en ces lieux), pour y payer le
droit d’inscription à la liste des
stagiaires (200,00 €), le droit
d’inscription aux cours et examens
CAPA (125,00 €) et la cotisation
forfaitaire à l’Ordre français des
avocats du barreau de Bruxelles,
d’un montant de 250,00 € si vous
prêtez serment entre septembre et
décembre, et d’environ 650 € si vous
prêtez serment entre janvier et juin.
Attention toutefois : vous ne pouvez
7 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
Renseignements utiles
Horaires du secrétariat de
l’ordre
Du lundi au vendredi de
8h30 à 12h30 et de 13h30
à 15h30
Horaires du secrétariat du
BAJ
Du lundi au vendredi de
8h30 à 12h30
Les lundi, mardi et jeudi
de 13h30 à 16h30
Tel : 02 / 508 66 57
02 / 519 85 59
Fax : 02 / 514 16 53
Horaires du secrétariat du
CAPA
Anne GLORIE
63, rue de la Régence
(1er étage) - 1000
Bruxelles
Lundi, mardi, jeudi et
vendredi de 9h00 à 12h30
Mercredi de 9h00 à 11h30
Tel : 02 / 519 83 42
Fax : 02 /514 16 53
e-mail:
a.glorie@barreaudebruxel
les.be
Horaires du premier
bureau du parquet
général de Bruxelles
Du lundi au vendredi de
8h30 à 12h30 et de 13h30
à 16h00
Tel : 02 / 508 66 25
régler ce montant qu’en cash,
ou par versement à partir de
votre compte ING (si vous en
avez un).
(vi) Muni des preuves de
paiements, retournez au
secrétariat de l’ordre, qui vous
délivrera votre numéro
d’avocat et un formulaire
destiné au secrétariat du BAJ ;
(vii) Au secrétariat du BAJ,
munissez-vous:
des preuves de paiement ;
de quatre photos de format
identité (trois d’entre elles
peuvent être des photos
imprimées sur papier photo,
voire des photocopies) ;
de l’original de votre diplôme
(attention : pour les étudiants
de l’ULB, la 4ème page du
diplôme est nécessaire,
puisqu’y figure la date de
votre proclamation) ;
de votre patience : il vous
prendra une bonne demi-
heure pour remplir les
formalités nécessaires à
l’inscription.
Une fois franchie cette dernière
étape, votre demande
d’inscription sera affichée durant
deux semaines aux valves de
l’Ordre, situées à l’entrée de la
bibliothèque et du vestiaire. Ceci
permet à toute personne, qui
souhaiterait s’opposer à
l’inscription de l’un ou l’autre
stagiaire sur la liste, de se manifester
auprès de l’Ordre.
D. Inscription aux cours CAPA
Dans la foulée, profitez-en pour vous
inscrire aux cours CAPA, au bureau de
Mme Glorie, secrétaire du CAPA (rue de
la régence, n° 63).
Ici aussi, comptez 30 minutes.
Vous devrez choisir les horaires de votre
tronc commun et vos cours à option.
* * *
Une fois ces formalités accomplies et sauf
motif d’opposition, vous serez avisé par
une lettre du bâtonnier, quinze jours après
votre demande, de votre inscription à la
liste des stagiaires et de l’autorisation qui
vous est donnée de porter la robe et de
plaider devant les différentes juridictions
du pays. En attendant cet ultime blanc-
seing, il vous est loisible de fréquenter le
palais, la buvette bibliothèque des
avocats et – évidemment – le cabinet de
votre maître de stage.
Dès réception de l’autorisation, vous
pourrez retirer votre carte d’identité
professionnelle européenne au Centre
des Nouvelles Technologies (Palais de
Justice, 1er bureau à gauche en entrant).
Votre carte est indispensable pour avoir
accès aux établissements pénitentiaires.
Vous pourrez également récupérer votre
diplôme dûment cacheté au secrétariat
du BAJ.
9 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
Un stagiaire averti en vaut deux
Focus sur les obligations du
stagePar Amandine Corbisier
A. L’obligation de suivre les cours
CAPA
(i) L’inscription
Les cours Capa doivent être suivis
durant la première année suivant
votre inscription définitive sur la
liste des stagiaires.
La présence aux cours Capa est
obligatoire. Trois absences
injustifiées au même cours
entraînent la non-admissibilité à
présenter l'examen. Une absence
justifiée à maximum 1/3 de
chaque cours est tolérée mais le
stagiaire doit en informer
préalablement et par écrit le
professeur concerné ainsi que le
secrétariat du Capa. De plus, sous
peine d’échec de la totalité du
Capa, une présence continue est
absolument nécessaire aux cours
non suivis d’un examen. Sont
concernés les cours de
Capavocat, de pratique de l’aide
juridique et certains cours à
option.
Au moment de votre inscription,
vous devez choisir :
a. un groupe Capavocat (à
suivre le plus tôt possible dans
l’année) : cette activité,
étalée sur un jour et demi,
vous apprendra les premiers
réflexes du métier,
essentiellement grâce à des
jeux de rôles et des mises en
situation ;
b. un groupe de tronc commun (à
suivre le plus tôt possible dans
l’année) : le tronc commun
comprend les cours de
déontologie, procédure civile,
procédure pénale et
organisation du cabinet. Vous
pouvez choisir de suivre le tronc
commun en cours de jour (se
donnant sur deux semaines et
demi, de 8h à 17h la première
semaine, de 8h à 15h la
deuxième) ou en cours du soir (se
donnant sur quatre semaines, de
16h30 à 20h30) ;
c. trois cours à option : la liste de
l’ensemble des cours à option se
trouve sur le site Internet du
Carrefour des Stagiaires :
www.carrefourdesstagiaires.com,
onglet « Capa », rubrique
« Groupes & cours libres ».
Certains cours exigent une
présence obligatoire à toutes les
séances, mais, en contrepartie,
aucun examen n’est organisé (il
en va ainsi, notamment, du cours
de négociation et médiation
commerciales)
Vous pouvez également choisir de
ne prendre que deux cours à
option et prendre, en plus, un
séminaire organisé par l’Institut de
Communication du Barreau de
Bruxelles (les informations sont
disponibles sur le site de l’ICBB
www.icbb.be).
Les options peuvent être suivies
avant ou après le tronc commun,
à l’exception du cours de
« Responsabilité », qui doit
impérativement être suivi après le
tronc commun.
Enfin, si vous désirez modifier ou
annuler votre inscription à un ou
plusieurs cours, il est important de
savoir qu’un montant de 20 € vous
sera réclamé si la modification ou
l’annulation est demandée moins
de 5 jours ouvrables avant le
début du cours. Ce montant
devra être payé sur le compte n°
630-0236017-75. La nouvelle
inscription ne pourra être
effectuée qu’avec présentation
Les obligations principales du stagiaire sont, conformément
au Règlement du stage, l’obligation de fréquenter le
cabinet du patron, l’obligation de fréquenter les cours et
tribunaux, l’obligation de suivre l’enseignement organisé par
le conseil de l’ordre, menant à l’obtention du Certificat
d’Aptitude à exercer la Profession d’Avocat (CAPA),
l’obligation de présenter l’exercice de plaidoirie et
l’obligation de participer aux activités du Bureau d’aide
juridique.
Si les deux premières obligations appellent peu de
commentaires, on ne peut en dire autant des trois dernières.
Voici donc de plus amples explications.
10 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
de la preuve de paiement au
secrétariat du Capa.
(ii) Les examens
Les stagiaires sont tenus de
présenter leurs examens CAPA
au plus tard à la fin de leur
deuxième année de stage.
Des sessions d’examens,
organisées deux fois par an,
sont prévues à cet effet, les
stagiaires étant
automatiquement placés dans
l’une des deux sessions en
fonction de la date de leur
inscription à la liste des
stagiaires. Concrètement, les
stagiaires qui auront été inscrits
sur la liste des stagiaires de mai
2010 à novembre 2010 auront
leur première session en
octobre 2011 et leur seconde
session en mars 2012, et les
stagiaires qui seront inscrits sur
la liste des stagiaires de
décembre 2010 à avril 2011
auront leur première session en
mars 2012 et leur seconde
session en octobre 2012. Les
délibérations relatives aux
sessions se déroulent le mois
suivant.
L’organisation de ces sessions
n’empêche pas chaque
stagiaire de prendre contact
avec son professeur afin de
fixer un rendez-vous pour
passer l’examen, à un autre
moment de l’année (mais
préalablement à la session).
Certains professeurs fixent
également eux-mêmes les
dates de leurs examens.
La réussite est fixée à 12/20, mais la
dispense est fixée à 14/20, ce qui signifie
qu’en cas d’échec ou d’abstention à la
première session, le stagiaire, tenu de
passer en seconde session, passera
l’ensemble des examens auxquels il aura
obtenu moins de 14/20. Néanmoins, si vous
avez réussi votre examen sans toutefois
obtenir la dispense, n’hésitez pas à
prendre contact avec votre professeur,
car certains d’entre eux accordent la
dispense pour une cote inférieure à 14/20.
En cas d’échec ou de nouvelle abstention
en deuxième session, le stagiaire devra se
présenter devant le Conseil de l’Ordre, afin
d’en expliquer les raisons. Le moment n’est
guère agréable à passer, mais il n’est pas
dramatique pour autant, puisque vous
aurez ensuite une nouvelle occasion de
passer l’examen. Néanmoins, sauf
circonstances exceptionnelles, vous
veillerez à ne pas laisser trainer les choses
jusqu’à ce point.
B. L’obligation de présenter l’exercice de
plaidoirie
Au cours de leur deuxième année de
stage, les stagiaires doivent présenter un
exercice de plaidoirie, organisé par la
Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles
(www.cjbb.be).
Cet exercice est une réelle mise en
situation : vous recevrez par la poste un
courrier vous indiquant votre sujet,
l’identité de votre contradicteur, la position
que vous devrez défendre (demandeur ou
défendeur), ainsi que le calendrier. Sur la
base des conclusions que vous aurez
rédigées, vous plaiderez votre dossier
devant le jury dans une des salles
d'audience de la Cour d'appel. Le
jury est présidé par le vice-président
de la CJBB, assisté de deux
commissaires inscrits au tableau de
l’Ordre.
Cet exercice est coté tant sur la
qualité des conclusions que sur la
qualité de la plaidoirie. Vous devez
obtenir au moins 60 % des points
dans chacune de ces deux
composantes. A défaut, vous serez
invité à présenter un nouvel
exercice durant votre troisième
année de stage. Si vous échouez
encore, vous serez invité à
présenter à nouveau l’épreuve
devant un jury spécial, composé de
membres ou anciens membres du
conseil de l’Ordre.
Les meilleures prestations seront
sélectionnées et les stagiaires
nominés pour le prix Boels,
récompensant le meilleur exercice
de plaidoirie de l’année.
C. L’obligation d’assister aux
réunions de colonne
A Bruxelles, l’obligation d’assister à
une réunion de colonne par mois,
selon un calendrier fixé par le
Bureau d’Aide Juridique (BAJ), a
remplacé l’obligation de prendre
un nombre minimum de dossiers pro
deo par an.
La réunion de colonne est, avant
tout, une permanence assurée en
vue de désigner un avocat pro deo
aux personnes dont les revenus ne
leur permettent pas d’assumer
seules les honoraires d’un conseil
juridique. Elle est supervisée par un
11 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
avocat plus expérimenté,
appelé « chef de colonne ».
Dans les autres bureaux du BAJ,
ce sont les avocats dits « de
première ligne » qui sont
chargés de l’accueil et des
entretiens avec les justiciables.
Durant cette réunion, vous serez
en contact direct avec les
justiciables, sous la supervision
de votre chef de colonne. Vous
y apprendrez à recevoir le
justiciable et examiner les
documents qu’il vous soumet
et, à travers son récit, à cerner
le ou les problèmes juridiques
que pose sa situation et les
différencier d’éventuels autres
problèmes (sur le plan social,
voire psychologique – nous ne
sommes ni des assistants
sociaux, ni des psychologues, et
vous devrez apprendre à
maintenir votre position
d’avocat, sans bien sûr, faire
abstraction de toute
empathie). Il vous faudra
également apprendre à
détecter les situations
d’urgence, et à vérifier que le
justiciable est, ou non, dans les
conditions pour bénéficier de
l’aide juridique, totalement ou
partiellement gratuite. Ensuite,
un avocat volontaire sera
désigné, sous le bénéfice de
l’aide juridique, pour défendre
les intérêts du justiciable.
Concrètement, durant leurs
premières réunions de colonne,
les stagiaires sont invités à
observer leur chef de colonne ou un
stagiaire plus expérimenté lorsqu’il
reçoit le justiciable, en étant attentif
aux questions posées, à la direction
donnée à l’entretien de manière à
obtenir les informations pertinentes, aux
procédures proposées, etc.
Rapidement, avec le soutien du chef
de colonne, le stagiaire sera de plus en
plus autonome dans l’entretien et
l’examen des documents apportés par
le justiciable. Les stagiaires sont à cet
égard vivement encouragés à prendre
place à tour de rôle à côté du chef de
colonne, même si dans un premier
temps, ils se contenteront d’étudier les
documents et de soumettre au chef de
colonne les informations qu’ils jugent
pertinentes.
Le but de la réunion de colonne
obligatoire est, vous l’aurez compris,
essentiellement formateur. Il ne faut
donc pas hésiter, entre deux
consultations, à poser à votre chef de
colonne toutes les questions qui vous
viendraient à l’esprit, tant concernant
la manière d’aborder l’entretien qu’à
propos des options juridiques choisies.
Les cas soulevant des questions de
droit intéressantes donneront lieu à une
brève explication de la part du chef de
colonne ou de l’avocat de première
ligne.
Si, au cours de la réunion, vous êtes
intéressé par un dossier, n’hésitez pas
non plus à en informer votre chef de
colonne ou l’avocat de 1ère ligne, qui
vous désignera. Vous sortirez alors du
bureau pour vous entretenir avec le
client. Le rôle de votre chef de colonne
est de vous assister également dans la
prise en charge et la gestion des
dossiers que vous prendriez : vous
pouvez donc tout à fait vous
adresser à lui en cas de doute sur la
procédure à suivre ou afin de
demander l’une ou l’autre
précision, que ce soit au début ou
en cours de procédure.
Les prestations que vous aurez
accomplies dans le cadre de ces
dossiers pro deo devront être
encodées dans un système
informatique : le front BAJ. A cette
fin, les stagiaires doivent suivre la
formation BAJi (environ 2h),
organisée par le Centre des
Nouvelles Technologies du Barreau
de Bruxelles. Cette formation
permet aux stagiaires de recevoir
leurs codes personnels, leur
permettant d’accéder au système,
et d’y encoder leurs prestations.
Adressez-vous auprès du Centre des
Nouvelles Technologies pour avoir
connaissance des horaires de ces
formations.
Le calendrier des réunions de
colonnes est disponible auprès du
secrétariat du BAJ, ainsi que sur le
site internet www.frontbaj.be
(accessible uniquement grâce aux
codes reçus lors de la formation
BAJi). Vous en recevrez également
copie avec le courrier que vous
adressera le Dauphin, vous
confirmant que vous êtes inscrit sur
la liste des Stagiaires et vous
informant de votre numéro de
colonne et du nom de votre chef
de colonne.
15 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
Où acheter sa
toge à Bruxelles?
« La toge que portent les
avocats est de tissu de laine
noire, fermée devant, à
manches larges et à rabat
blanc plissé. Elle est
revêtue de l’épitoge, pièce
de tissu de laine noire
froncée en son milieu,
garnie aux extrémités d’un
rang de fourrure blanche,
qui se place sur l’épaule
gauche et pend sur la
poitrine et le dos.
Les avocats peuvent en
outre porter la toque de
laine noire, garnie d’un
galon de velours de même
couleur »
Article 1er de l’arrêté royal du 30
septembre 1968 (M.B., 13 novembre 1968)
Rue Lesbroussart, 114
1050 Ixelles
Tél. 02 646 99 21
Lu-Ve : 10-18h ;
Sa: 10-15h
Rue Antoine Dansaert, 84
1000 Bruxelles
Tél. 02 511 08 08
www.lindersbrussels.be
Lu-Ve : 9-12h, 13-17h; Ve : 16h
Tristan Toge
Linders
Nieuwe Steenweg, 8
1731 Zellik (Asse)
Tél. 02 466 63 24
www.arzoni.be
Ma-Sa : 10-18h
Arzoni
Par Pierre-Yves Thoumsin
Las de revêtir les habits
élimés de l’aimable
Madame Aerts ? Honteux
d’emprunter constamment
la robe de votre voisin de
bureau ? Ou simplement
désireux d’enfin posséder le
costume qui sied à votre
nouveau statut ? Le Pas
Perdus a fait le tour des
adresses bruxelloises où
acquérir votre toge…
C’est à Ixelles que nous
avons trouvé la solution la
moins onéreuse : Tristan
Toge propose un modèle
50% Tergal – 50% laine pour
250 EUR HTVA. Pour la
version 100% laine, comptez
310 EUR HTVA.
Les plus branchés
préféreront se rendre rue
Antoine Dansaert, chez
Linders. La toge s’y décline
en un modèle standard à
338 EUR TVAC et en un
modèle stretch à 378 EUR
TVAC.
Si vous ne jurez que par les
fournisseurs brevetés de la
Cour, vous vous rendrez chez
Arzoni. Ici la réputation a un
prix : vous débourserez 335
EUR HTVA pour une toge
avec col et manchettes en
satin, et 360 EUR HTVA si vous
les préférez en soie.
Enfin, les assidus du vestiaire
des avocats et/ou de sa
buvette, auront constaté la
présence de « la petite
dame », assise sur le banc
face à l’entrée chaque
mercredi matin. Elle se
propose de vous
confectionner une toge dans
trois tissus: le synthétique à
310 EUR TVAC, le 50%
synthétique – 50% laine à 325
EUR TVAC et le 100% laine à
350 EUR TVAC.
16 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
VDS Cela n’arrive pas
qu’aux autres: n’hésitez
pas à partager vos
grands moments de
solitude.
Anonymat garanti et
effet cathartique assuré!
Vie de stagiaire
Ils l’ont dit, ils l’ont fait… et ils ne
sont certainement pas les seuls !
« Aujourd’hui, après un
déjeuner bien arrosé au
cabinet, mon boss me
surcharge de travail. Je m’en
plains auprès d’un ami par
sms. Quelques minutes plus
tard, mon boss m’appelle et
me demande : alors comme
ça je suis pète-couille ? »
VDS !
« Aujourd’hui je rentre seule
dans l'ascenseur du tribunal
de commerce. Les portes se
referment, puis s'ouvrent à
nouveau avec cette délicate
voix qui m'annonce:
"ascenseur en surcharge"». VDS !
« On me charge aujourd’hui
exceptionnellement de déposer
une plainte avec constitution de
partie civile entre les mains du
juge d’instruction. J’arrive au
bureau qu’on m’a indiqué et
demande au greffier avec mon
plus beau sourire : alors
comment ca marche ici ?
Monsieur le Juge me répond
alors que je n’ai qu’à aller
chercher une toge et me
représenter devant lui, après les
5 avocats qui font la file dans le
couloir ». VDS !
« Je suis stagiaire de troisième
année et c’est mon deuxième
jour dans mon nouveau cabinet.
Je viens de déposer des
conclusions devant la mauvaise
justice de paix ». VDS !
LE CONSEIL DU DESORDRE
Accueille… S’interroge sur… Rejette…
Le succès de
l’Afterwork Summer
Break
Le retrait des
échaffaudages du
Palais
Octobre et novembre
loco juillet et août
Le BSF L’arrivée du soleil La tragédie du
Pukkelpop
Le nouveau délégué La formation du
gouvernement (bis in
idem)
Les patrons de stage
en vacances
La fournée de
nouveaux stagiaires
L’avenir du Palais (bis
bis in idem)
La restriction des
places dans le parking
17 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
“ Il n’y a pas
besoin d’être grec
pour échafauder
une tragédie ».
Un moment avec
Hugo Claus
La chasse aux canards
« Celui qui pèse honnêtement sa
vie ne se permet pas de juger les
autres avec sévérité »
Ici, Hugo Claus pleure.
Il ne pleure pas d’une tristesse qui
serait née au fil des pages de ce
petit ouvrage ; non, ce n’est pas
un sentiment qu’il charrie au long
cours. Il connait bien trop ses
personnages, leurs rouages, leurs
pulsions. Et cette Flandre
occidentale de la fin de la guerre.
Ce n’est pas cela. Son encre
mouillée ne dit pas cela. Ana,
Yannie, la mère, Peter, Jules et les
américains ; ils ne dégagent pas
cela.
C’est autre chose.
C’est comme s’ils savaient leur sort.
Comme s’ils percevaient la fatalité
poindre au bout de leur vie.
Comme s’ils attendaient en
silence, « la punition qui devait [les]
frapper ».
Non, définitivement, rien, ici, ne
relève de la tristesse.
En vérité, c’est l’auteur que l’on
regarde, parfois plus encore que la
vie des personnages qu’il déroule
sur son théâtre ; un peu comme un
dieu qui s’amuserait des vies qu’il
aurait créées, en les faisant
mouvoir. Des marionnettes
humaines qui déambuleraient sur
les planches de leur vie, avec leur
créateur planant dans les cieux, y
tenant les ficelles, et le public des
lecteurs, là, devant elles, invisible
parce que dans une ombre noire,
noire comme l’encre.
Des marionnettes. Mais des
marionnettes affligées d’une
promesse, celle d’une tragédie. Et
son odeur qui s’exhale de chaque
ligne ; omniprésente, comme un
râle entre chaque mot.
Ici, les gens ne rient que très
rarement ; et lorsqu’ils s’y
abandonnent, c’est que leur rire
déborde de cynisme. Il n’y a guère
que l’étranger, cet américain,
entré dans la légende parce que
détesté autant qu’admiré et envié
– la gratitude, lorsqu’elle est
immense, peut parfois susciter la
haine – ; cet étranger qui, « lui, rit
par ruse ».
Ici, Yannie et Ana sont frère et
sœur, et ils s’aiment à en mourir.
Ils n’attendent qu’une seule
chose : fuir ensemble, partir loin,
vivre à la « ville ». Yannie est un
idiot, fou d’amour pour sa sœur,
sans doute parce qu’ils ont une
enfance commune, et parce qu’il
n’a jamais pu se dépêtrer de
l’admiration béate du sot devant
tant de beauté. Ana, elle, on se la
18 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
figure aisément ; belle nordique aregard glacé et
profond, blonde aux lèvres charnues, aux yeux bleus,
aux mains fines et au visage anguleux. Elle aime son
frère d’un amour qui a cessé d’être pur au moment où il
a franchit les limites fraternelles, lorsque la tentation
charnelle l’a emporté et que l’inceste, pudique mais
réel, a été consommé.
Car la tragédie est belle et bien là, exactement comme
l’inceste. Les narines de tous, hument son odeur.
Certains pestent contre cette réalité. D’autres n’en font
rien, et, impuissants, continuent à feindre.
Ô vies misérables, humiliées sous le grand ciel de Dieu !
Ici, de toutes façons, le ciel n’est pas gris, il est ocre. Il
est rance. Il ne pleut pas – l’eau est dans l’air et les
personnages avancent la peau moite.
Ici, la religion n’est pas espérance. Elle n’est pas
croyance. Elle est tension. Une tension dans laquelle
Claus préfère maintenir ses personnages, plutôt que de
les céder, à vil prix, à la folie.
Ici, même la trahison est insipide. Même la traitrise est
incapable de réveiller une chaleur humaine. Le sang
coule dans les veines des personnages de Claus, sans
jamais crépiter.
Un des américains, Jim Braddock, fera l’amour à Ana.
Elle, elle ne fera que céder à une pulsion. A un besoin.
Une simple chose à assouvir. La trahison du pauvre
Yannie, pauvre frère inconscient, pauvre cœur simple,
empli de tous les rêves du simple d’esprit. Des rêves
idiots. Les seules émotions naissent dans le cœur de
l’étranger ; cet américain qui se voyait déjà, dans le feu
de l’action, jouer son rôle historique, celui du sauveur
des hommes et femmes accablés.
Mais il n’en sera rien.
Ana le rejettera. Elle le rejettera avec la même absence
de conscience qui fut sienne dans le feu de l’action.
Comme le foin de la ferme qui, dormant sur ses jambes
lors de ses longues discussions avec Yannie, sera projeté
parce qu’une fois réchauffée, il se fera plus pesant
qu’utile.
Ici, les personnages ne se meuvent qu’autour d’elle. Ana.
Tous font leur vie, comme on remplit un jerricane. Ils
remplissent. Jusqu’à ce que ce soit plein. Ils se lèvent et se
couchent. Se côtoient et se détestent. Et meurent sans
avoir compris.
Mais elle, elle sait. Elle sait, mais ne peut pas se détacher
d’eux. Elle est prisonnière de sa vie.
En définitive, il ne doit y en avoir qu’un seul qui souffre la
tristesse.
Sans l’ombre d’un doute. Un seul. C’est le lecteur.
Hugo Claus, lui, pleure.
Mais ce n’est pas de tristesse dont il s’agit. Aucun pathos.
C’est que, « le matin quand je sors et qu’il fait froid, mes
yeux se ferment et se mettent à pleurer ».
Rien de plus.
Il n’y a pas besoin d’être grec pour échafauder une
tragédie.
Celle de Claus est sublime.
Johan de Quomir
20 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
L’aile ou la cuisse
La vie de Châtelain
Par Xavier Piette et Pierre-Yves
Thoumsin
Dans le quartier du Châtelain
encore plus qu’ailleurs, choisir c’est
renoncer !
Ecoutant uniquement le hasard,
nous avons poussé trois portes,
sacrifiant autant d’autres cartes
alléchantes.
Notre première étape est italienne
et nous emmène au Cosi, rue
Américaine. Dans la pénombre de
la salle, on déguste le business
lunch deux services + café à 13,50
EUR. Bonne surprise, les portions
semblent aussi copieuses qu’à la
carte : les tagliata de bœuf
fondant semblent sans fin.
Été belge oblige, on regrette de ne
pas avoir pu tester la vaste terrasse
arrière. Réservez-y déjà votre table
en prévision de l’été indien, elle
sera votre havre de paix au milieu
du tumulte de la rentrée !
Changement de décor chez Les
fils à Maman, où tous les regards
convergent vers l’immense mur
d’images où se côtoient tous les
héros de nos jeunes années. On
opte sans hésiter pour
l’intéressante formule lunch
entrée+plat ou plat+dessert à 13
EUR. Les gourmands pourront
s’adonner au trio
entrée+plat+dessert pour 3 EUR de
plus.
Ne négligez en aucun cas le
tableau des suggestions : lors de
notre visite, le St-Marcelin cuit au
four réalisait, avec le sirop de
Liège, l’alliance parfaite entre
douceur et amertume. Parmi les
plats on épinglera, entre le burger
et le tartare, la facétieuse « salade
Brutus » qui « tue plus que la
César » (© Les fils à Maman) ! Par
manque de temps, nous n’avons
pu explorer les desserts, mais le
fondant au Toblerone nous faisait
incontestablement de l’œil !
Après dix passages à la caisse, les
clients fidèles pourront faire tourner
la roue de la fortune et tenter
d’offrir la tournée à leur table. A
moins qu’ils ne doivent tous passer
par la case « plonge »…
Cosi
Rue Américaine 95
1050 Bruxelles
02 534 85 86 www.lecosi.be
Les fils à Maman
Rue Fourmois, 29
1050 Ixelles
Tél : 02 534 56 26
http://www.lesfilsamaman.b
e
21 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
On a testé pour vous : Le BRUSSELS
SUMMER FESTIVAL
Pas Perdus y était, Pas Perdus vous Par nos envoyés
spéciaux sur place : Marie-Céline Elleboudt, Christine
Rizzo, Sara Chérie, Xavier Piette et Sébastien Michez
C’est haut en couleur que
notre petit bonhomme
national, guitariste pour
l’occasion, nous a
accueillis cette année ! De
la Place des Palais au Mont
des Arts, en passant par le
Parc Royal, c’est tout le
quartier du centre de
Bruxelles qui vibrait aux sons
très rock’n’roll du festival.
Entre les trois scènes
musicales, échoppes à
friandises et saucissons font
concurrence aux
classiques vans à
hamburger, frites et churros
pour rassasier le public
nombreux déjà conquis
par l’ambiance bon enfant
qui prévaut lors de tout le
festival. Le tout pour la
modique somme de 30,00
€ ca lait vraiement le
déplacement. Bref, 10 jours
de bonheur bruxellois pour
un BSF de 10 ans déjà ! Entre
découvertes et
confirmations, Pas Perdus a
choisi pour vous quelques
moments forts de l’édition
2011 !
Le festival s’ouvre le
vendredi 12 août par un
temps relativement clément
et une affiche alléchante sur
la Place des Palais.
Hooverphonic, de retour
avec une nouvelle
chanteuse depuis quelques
mois, nous offre un show
impeccable où tout est bien
en place mais il manque à
Noémie Wolff ce petit surplus
d’aisance et de punch pour
venir chercher un public qui,
certes, apprécie, mais qui se
ne s’implique pas plus que
çà dans le concert.
Ozark Henry suivra dans
cette très belge
programmation. Le
courtraisien est
appliqué, impliqué et le
public interagit avec le
blond chanteur et le suit
en chœur sur la très
belle « This one’s for
you ». Assurément un
des moments phares de
ce BSF 2011.
Autre ambiance le
dimanche. Cette fois on
se dirige vers la petite
scène du Mont des Arts
(+-10.000 personnes en
termes de capacité). Le
thème de la soirée est
« Tribute Night ». Après
des Tailors of Panama
énergiques mais un peu
trop bruyants, arrive
High Voltage, un cover
band belge des
légendaires
AC/DC. La foule se
fait plus âgée pour
assister à ce show à la
hauteur du groupe
australien. Le chanteur
et le guitariste en font
des tonnes et le public
ne peut s’empêcher de
suivre le rythme et de
sauter sur place de bout
en bout.
Même place, 30 minutes plus
tard, la représentation du
cover band Innuendo a
surpris tout le monde, à
commencer par un public
conquis par ce groupe
entièrement dévoué aux
excellents Queen.
Un coup de foudre inattendu
entre le groupe romain
baptisé de l'un des titres du
groupe de Freddy Mercury et
le public belge! Il ne
manquait que Don't Stop Me
Now mais on attend leur
prochaine apparition belge
avec impatience...
Le lundi soir voyait le
festival se clôturer du
côté la Place des
Palais avec une très
belle affiche, à la
hauteur du cadre
magnifique offert par
cette scène logée
entre le Palais et le
Parc royal.
Montevideo avait la - toujours
difficile - tâche d’éreinter les
planches en début de
programme. Ce jeune
groupe bruxellois, aux
accents résolument rock
(teintés d’électro), aura réussi
à retenir l’attention d’une
foule éparse et distraite par les
timides rayons du soleil et par
les bars encore facilement
accessibles. Les fans n’auront
pas été déçus tandis que les
néophytes auront
certainement à cœur de
pousser leur curiosité plus loin.
Mais le meilleur était encore à
venir. Prélude indispensable, le
groupe belge avait réveillé et
préparé le public qui se
massait peu à peu en grand
nombre sous les fenêtres de
notre Souverain.
Et l’accueil fut digne de Jamie
Cullum, jeune pianiste prodige
de 32 ans qui a littéralement
conquis le public désormais très
nombreux venu l’applaudir.
Fans de la première heure ou
simples curieux, tous auront
succombé au talent, au
charisme et à la générosité
d’une bête de scène qui se
dépense sans compter. Qu’il se
fasse énergique (quand il
reprend du Rihanna), émouvant
(Love is a losing game d’Amy
W.), ou tendre, il n’a de cesse
de marteler son piano, partant
en improvisation totale et
impliquant son public à chaque
instant d’un concert
inoubliable.
Pas évident de suivre, mais
Cali s’en est sorti avec brio. Sa
folie est à la hauteur de son
talent… grandissime et tous
deux explosent dès l’entrée en
scène! Les festivaliers
acclament le chanteur
Près de 100.000 personnes auront
parcouru le quartier
royal entre la Place des Palais, la Place
des musées, Le Mont des arts et le Parc
Royal. Au total, environ quatre-vingts
concerts de styles musicaux divers ont
rythmé les soirées de la capitale durant dix
jours.
Lu sur le site du bsf :
« Le BSF ne s’arrête pas aux 4 scènes
principales, c’est aussi « … & Much
More »!
C’est-à-dire : des concerts indoors
« BSF Indoors », une collaboration avec
cinq des principaux musées bruxellois au
Mont des Arts (le MIM, le Coudenberg,
le BELvue, les Musées royaux des Beaux-
Arts de Bruxelles, Bozar), et de
nombreuses
animations annexes : un « Urban Village »,
des projections de courts-métrages de la
CINEMATEK tout au long du parcours, des
animations de rue, etc »
23 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
catalan tellement fort
qu’il n’hésite pas à
plonger et continue à
chanter parmi 1000
cœurs debout
fascinés par l’Amour
Fou de l’artiste pour
la musique. Un Grand
Jour de BSF! L’extase
est à son comble
quand Bénabar
débarque sur scène
pour un C’est quand
le bonheur? en duo…
l’atmosphère est
brûlante jusqu’au
final: après 1h30 de
concert, Elle m’a
dit ne va pas pour
autant calmer la
fièvre qui envahit la
Place des Palais le
lundi 16 août. Les
bruxellois
applaudiront encore
interminablement.
L’ironie habituelle du
chanteur est patente
dans Ma douleur,
Nous serons tous les
deux et Je te veux
maintenant mais son
album ‘La vie est une
truite arc-en-ciel’, en
scène, dévoile un
Cali on ne peut plus
‘rock and roll’, un vrai
déjanté amoureux
de la scène et du
public qui l’aime
davantage.
Cali, Je n’attends
que la revanche!
C’est terminé pour la Place
des Palais et c’est enfin
l’heure de gloire du Mont
des Arts. La scène rajoutée
pour la première fois cette
année offre aux festivaliers
un cadre magnifique et la
scène en contrebas des
marches autorise une vue
imprenable pour les curieux
qui ne souhaitent pas être
dans la foule au pied des
artistes.
On épingle rapidement les
prestations des Vismets et
de Yodelice pour se
concentrer sur les têtes
d’affiche belges.
K’s Choice aura fourni un
set sérieux et énergique,
mais hormis sur les tubes, la
passion n’aura gagné que
les cinq premiers rangs de
la nombreuse assistance.
Quand yen a plus ? Bin yen a
encore ! Le grand final était
réservé à Stromae, révélation
belge qui enchaîne les tubes.
C’est peu dire que le
Bruxellois aura mis le feu
pendant une heure. Quand il
ne chante pas, il danse dans
un style qui n’appartient qu’à
lui. Il interagit énormément
avec un public complice
qu’il invective à tout
moment. La foule saute,
chante, danse, FAIT DU
BRUIIIIIT. Le grand moment est
bien sûr Alors on danse, étalé
sur dix minutes de folie.
Un chapitre final à la hauteur
de ce désormais
incontournable évènement
de l’été dans notre belle
capitale. Rendez-vous pris
pour 2012 !
24 Pas Perdus n°49 – Septembre 2011]
2 septembre (Monsieur le Bâtonnier)
Apéros Urbain
Palais de Justice
16 septembre (CJBB) Initiation au golf
23-25 septembre (CJBB) WE détente Baie de Somme
29 septembre (Carrefour) AW de rentrée Havana Club
11 octobre Accueil des stagiaires Palais de justice
14 octobre (CJBB) Soirée de rentrée K-Nal
15 octobre (CJBB) Place aux enfants Palais de Justice
3 novembre (Carrefour + Jabkes) Réception de rentrée
AGENDA
Pas Perdus n° 49 – Septembre 2011 :
Editeur responsable : Pierre-Yves Thoumsin
Rédacteur en chef : Sébastien Michez
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