Dossier élèves thème 1. Thème 1 : Economie- Croissance, … · 2017. 1. 13. · Dossier élèves thème 1. Thème 1 : Economie- Croissance, fluctuations et crises. Partie 1 :
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Dossier élèves thème 1.
Thème 1 : Economie- Croissance, fluctuations et crises.
Partie 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique ?
Partie 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
OBJECTIFS de savoirs et de savoir-faire :
Savoirs Savoir-faire
- Notions du programme sur la partie 1: travail, capital, PIB, IDH, progrès technique, croissance endogène, productivité globale des facteurs.
- Notions du programme sur la partie 2 : fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression, déflation.
- Notions liées : VA, revenu par tête, population active, capital, productivité du travail, investissement, FBCF, investissement immatériel, public. Compétitivité, avantage comparatif…
- Savoir exploiter les différents documents : texte, tableau, graphique, schémas.
- Calculs et lecture : taux de variation, multiplicateur, TCAM, nominal/ réel, indices.
- Passage de l’indice au multiplicateur, taux de variation.
Partie 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique ?
Sensibilisation.
Le dynamisme des trente glorieuses.
De 1950 à 1973, la croissance annuelle
des 12 pays qui adhéreront à la
Communauté européenne a été en
moyenne de 4.6% par an ! Un
dynamisme qui fait aujourd’hui rêver.
L’exode rural est important, les villes
s’étendent et la consommation se
développe. Le rattrapage technologique
vis-à-vis des EU change les habitudes de
vie : le rêve américain devient réalité. Les
ménages achètent des machines à laver
le linge puis la vaisselle. Les français
s’enrichissent, le chômage tombe à 2.4%
de la population active…une époque
bénie qui sera brutalement interrompue
par le premier choc pétrolier en 1973…
Le ministère des finances et de
l’économie.
Les vies d’Angèle et de Florence.
Angèle est née en 1850. Ses nombreux frères et
sœurs sont décédés en bas âge et son père quand
elle avait 15 ans. Elle n’a pas connu ses grands-
parents. Elle a travaillé dans une ferme dès l’âge de
12 ans et s’est mariée vers 25 ans. Elle a eu 6
enfants mais seuls deux ont atteint l’âge adulte. Elle
est décédée à 50 ans.
Florence est la petite fille de la petite fille d’Angèle.
Elle est née en 1975. Elle a eu un frère et a poursuivi
des études supérieures. Elle a beaucoup voyagé
avant de devenir salariée dans une compagnie
d’assurances. Mariée à 23 ans, elle a eu deux
enfants et a divorcé en 2010. A 40 ans, ses parents
nés juste après la seconde guerre mondiale et ses
grands-parents sont encore en vie. Elle peut espérer
vivre jusqu’à 80 ans.
Taux
d’équipement
des ménages : -
en 1960 pour
l’automobile :
30.2%, le
réfrigérateur :
25.8%, la tv :
13.1%,24.4%
pour le lave
linge.
-en 1980 :
95.1% pour le
réfrigérateur,
90.1% pour la
TV, 79.5% pour
le lave linge
69.3% pour
l’automobile,
43.8% pour la tv
couleurs….
1 – Pourquoi la période des 30 glorieuses est-elle une période exceptionnelle ?
2- Commentez l’évolution de l’équipement des ménages de 1960 à nos jours.
3 – Quels sont les facteurs qui expliquent la forte croissance des 30 glorieuses ?
4 – En comparant les destins d’Angèle et Florence, montrez que les 30 glorieuses ont transformé la
société française.
Fiche mécanisme : Croissance et niveau de vie.
Qui dit production, dit rémunération des facteurs qui ont contribué à créer ces richesses. Quand le PIB
augmente, cela signifie que plus de biens et services sont produits d’où une augmentation des revenus
distribués et du niveau de vie et par là même de la consommation, qui alimente en retour la croissance (↑
Demande ↑ Production pour la satisfaire ↑ Emploi). Mais, tout dépend de la répartition des richesses.
Cette hausse des richesses produites, est également synonyme d’accroissement des recettes fiscales, qui
permettent à l’Etat d’intervenir plus, d’investir dans le capital humain, public, de prendre des mesures pour
stimuler l’investissement des entreprises, de développer les dépenses de santé…..
«La Reine Elizabeth possédait des bas de soie. L’achèvement capitaliste n’a pas consisté
spécifiquement à procurer aux reines davantage de ces bas mais à les mettre à la portée des
ouvrières d’usine, en échange de quantités de travail décroissantes ». JA Schumpeter.
Rôle du progrès technique dans la croissance.
En premier lieu, la croissance économique est un phénomène récent. Elle apparaît avec la
révolution industrielle mais elle ne devient forte qu’à partir des années 50. C’est donc un phénomène
irrégulier dans le temps, qui connaît une série de crises brutales : soutenue depuis la révolution industrielle
avec 2.2 % depuis 1820 et des phases d’accélération dont la plus spectaculaire : 4 à 6 % est la période
des 30 années, qui suivent la seconde guerre mondiale. De fait, jusqu’au XVIII siècle, le revenu moyen des
habitants de la planète a stagné si bien que le niveau de vie d’un esclave romain n’est pas
significativement différent de celui d’un paysan du Languedoc du XVII siècle ou d’un ouvrier de la grande
industrie du début du XIX siècle. Pourquoi ? Parce que chaque fois qu’une société découvre une nouvelle
technologie, le mécanisme suivant se met en place et annule la portée de ses effets. La croissance
économique provoque la croissance démographique car la richesse augmente la natalité et réduit la
mortalité. De là, la hausse de la population fait baisser le revenu par tête car elle augmente plus vite que
les richesses produites : des famines, des épidémies se produisent, ce qui brise l’essor des sociétés…En
revanche, vers le milieu du XVIII siècle, la première RI, qui est celle de la vapeur provoque une rupture, un
décollage, le développement du textile, des chemins de fer, des bateaux à vapeur… La croissance
économique va dépasser la croissance démographique ; les conditions de vie s’améliorent…. Par
conséquent, la croissance économique constitue un enjeu fondamental pour les pays pauvres car
elle est une condition pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres, qui sont
épouvantables comparées aux pays riches.
Ainsi, elle est inégalement répartie dans l’espace. Concrètement, tous les pays ne connaissent
pas le même rythme de croissance. Ces écarts créent alors un fossé entre les pays.
Enfin, la richesse est inégalement répartie dans le monde en raison d’une croissance plus ou moins forte
dans le passé.
Ainsi, les BRIC, qui désignent un groupe de pays comprenant le Brésil, la Russie, l’Inde ou la Chine,
rejoints en avril 2011 par l’Afrique du sud (BRICs) ont pour point commun de présenter des taux de
croissance supérieurs à la moyenne mondiale, ce qui leur permet de rattraper les nations dites riches et
d’occuper une place importante dans les échanges mondiaux, de revendiquer une place plus importante au
niveau des institutions internationales. Leurs intérêts communs ne doivent néanmoins pas cacher qu’ils
sont en concurrence pour attirer les IDE, pour leur approvisionnement en énergie, que leurs firmes sont en
compétition, que leurs intérêts militaires peuvent diverger. Mais, quels sont les facteurs qui expliquent leur
essor économique ? Ils sont bien distincts. L’Inde et la Chine ont profité de l’avantage comparatif suivant :
une main d’œuvre abondante et bon marché, ce qui évidemment est moins le cas pour La Russie, le Brésil
qui ont plutôt compter sur l’abondance de leurs matières premières, dont les cours (prix) sont élevés. Ils ont
choisi des spécialisations différentes : sous-traitance industrielle en Chine, les services en Inde, l’agro-
alimentaire pour le Brésil, l’énergie pour la Russie. L’Etat a joué un rôle dans la croissance économique de
chacun de ses pays mais l’intervention n’a pas pris la même forme : la Chine et la Russie sous-évaluent
leur monnaie nationale pour stimuler leurs exportations en développant la compétitivité prix des produits.
Toutefois, tous ces atouts cachent bien des fragilités : manque de démocratie, corruption, inégalités socio-
économiques, problèmes environnementaux.
A cela s’ajoute que la crise de 2008 des subprimes ou prêts hypothécaires a fragilisé les BRICs et
les pays développés. Elle s’est traduite dans les pays développés par une crise de confiance, qui a
touché tous les agents économiques. De fait, les ménages épargnent par crainte du chômage ; les
entreprise voyant baisser leur carnet de commandes, réduisent le taux d’utilisation des capacités, baissent
leurs investissements, ce qui réduit la demande donc la production donc l’emploi….comme l’accès au
crédit est devenu plus coûteux (crédit crunch), la demande intérieure est déprimée de même que la
demande extérieure…la crise se diffuse …Or la faiblesse de la croissance économique observée
notamment dans l’UE, depuis le début de la crise, est considérée comme responsable des difficultés
économiques des pays comme la hausse du chômage, la montée des dettes souveraines…Mais que
savons-nous des origines de la croissance économique ?...
En second lieu, pour comparer des rythmes de croissance, il s’agit de savoir la mesurer et de
recenser tous les facteurs quantitatifs et qualitatifs, qui en se cumulant la favorisent. Or, la
croissance est un phénomène complexe, qui ne se résume pas à la simple augmentation du PIB à
laquelle on l’assimile généralement. Elle présente un caractère cumulatif, auto-entretenu ; elle
nécessite certaines conditions (rôle de l’état, changement des valeurs, mentalités……) ; elle
s’accompagne de profondes mutations sociales : elle change la société et pas seulement le niveau
de vie mais également la structure professionnelle, sociale, les comportements, le système de
valeurs……..Concrètement, nos économies sont devenues plus complexes dans leur fonctionnement et
de nombreux changements comme l’urbanisation, la rapidité des communications, la globalisation
financière, la « crise » de la famille, le vieillissement de la population montrent que le changement social
est plus que jamais à l’ordre du jour.
SECTION 1 : Comment mesurer la croissance économique et le niveau de vie ?
I-_Intérêts et limites du PIB.
A – Le PIB est une mesure de l’activité économique, de la croissance, qui est un phénomène
de longue période.
Une première ébauche du PIB est donnée par les travaux de Kuznets dans les années 30 mais c’est
avec le développement de la CN dans les années 40 que l’indicateur est élaboré. C’est une évaluation
monétaire de l’ensemble des richesses produites sur le territoire national sous forme de biens et de
services marchands et non marchands au cours d’une période donnée comme l’année. Le mot intérieur
renvoie aux agents économiques sur le territoire qu’ils soient nationaux ou étrangers. La richesse créée par
les services publics est comptabilisée dans le PIB non marchand car ils ne sont pas vendus sur un marché.
Le PIB cherche à chiffrer la participation de ces différents acteurs à la création de richesses,
participation mesurée par la valeur ajoutée de chacun pour éviter de compter plusieurs fois la même chose.
Ainsi, pour le secteur marchand, la valeur ajoutée, c’est la différence entre la valeur de la production ou
chiffre d’affaires et la valeur des consommations intermédiaires (capital circulant), qu’il a achetées pour
produire. Pour les productions non marchandes, qui sont fournies gratuitement ou quasi gratuitement, elles
sont évaluées à travers leurs coûts de production (salaires et coût du capital) diminués des consommations
intermédiaires utilisées.
En définitive, le PIB est la somme d’un PIB marchand et non marchand.
On mesure l’activité économique d’un pays à l’aide de son PIB ; ce qui permet d’observer l’évolution
de la croissance et d’établir des comparaisons dans le temps et l’espace notamment grâce à la méthode
des PPA.
La croissance : c’est une augmentation soutenue et sur une longue période d’un agrégat
économique en volume tel que le PIB ou le PNB.
Exercice : Si un fabricant de jean vend chaque pantalon 100 euros et qu’il a acheté la
toile délavée 25 euros, les boutons, rivets, étiquettes 5 euros, l’énergie 4 euros, quelle est la valeur ajoutée
créée pour 15 000 jeans ?
Si l’entreprise Levis fabrique les étiquettes en cuir, les boutons et les rivets a un chiffre d’affaires de
450 000 euros et a des consommations intermédiaires d’un montant de 105 000 euros, quelle est sa
richesse créée ? Si la firme Lee Cooper qui fabrique la pierre ponce, la toile, les fils de couture, a un chiffre
d’affaires de 600 000 euros et un montant des consommations intermédiaires qui s’élève à 220 000 euros,
quelle est sa richesse créée ?
De la valeur ajoutée au PIB…..
- Le PIB est un indicateur de toutes les richesses produites par un pays et pas seulement des plus représentatives. La production de richesses se mesure avec la VA. La valeur
ajoutée est égale à la différence entre le CA et les CI. Le PIB additionne les VA plutôt que des productions de façon à éviter de compter deux fois certaines productions, qui interviennent comme consommations intermédiaires dans la production d’autres biens.
VA → PIB → TAUX DE CROISSANCE → CROISSANCE ECONOMIQUE.
- On utilise le PIB en volume et non le nominal ou le monétaire car quand les prix doublent, le PIB nominal double car la production est mesurée aux prix constatés. Aussi, déflate-t-on. On réalise ce calcul car lorsque le PIB augmente en valeur d’une année sur l’autre, une partie de l’augmentation est liée à la hausse des prix que l’on appelle inflation et l’autre partie est liée à la variation des quantités produites (croissance réelle ou en volume).
De là, pour mesurer l’évolution, en France, du taux de croissance de l’économie nationale, on utilise
le taux de croissance du PIB ou le PIB par habitant réel cad en volume ou à prix constants, sur une période
donnée. C’est un indicateur synthétique puisqu’il se définit comme la somme des valeurs ajoutées
produites par les secteurs institutionnels (sociétés, ménages, administrations, institutions financières)
marchands et non marchands sur le territoire aux prix du marché, y compris TVA et droits de douane. Pour
passer au PNB, on doit retrancher les transferts des étrangers résidant en France et ajouter ceux des
français résidant à l’étranger. L’évaluation des opérations est effectuée en termes bruts, y compris les
amortissements. De là, pour passer au revenu national, on doit retrancher l’amortissement. Le revenu
national brut, c’est le PNB.
- La hausse du PIB sur une moyenne longue période donc la croissance engendre une hausse du niveau de vie. Le PIB permet des comparaisons dans le temps et l’espace.
Document polycopié : Evolution du PIB en volume base 100 en 2000, entre 2000 et 2010.
FMI 2011.
2000 2004 2006 2008 2010
Asie en 100 135 165 190 220
développement
Economies
émergentes
100 130 145 165 180
Monde 100 118 130 140 142
Etats Unis 100 110 120 120 120
zone Euro 100 105 110 118 115
Questions : Pourquoi utilise-t-on le PIB en volume ? Faites une phrase avec les données de
2010. Commentez brièvement ces évolutions.
Document 2 page 18.
Fiche méthode, analyse de tableau et TCAM.
Analyse de document. Présentation :
Ce document s’intitule « Croissance annuelle du PIB en volume entre 1999 et 2012 ». Il est tiré des perspectives économiques de l’OCDE en 2011, l’OCDE est l’organisation de coopération et de développement économique. Les chiffres de 2012 ne sont donc que des prévisions. C’est un tableau à double entrée avec en ligne les parties géographiques, le Monde, les États-Unis, la Zone euro et le japon, et en colonne la croissance du PIB en volume donc déflaté, en pourcentage avec la moyenne annuelle entre 1999 et 2008 puis celles de 2009, 2010, 2011 et 2012. Le PIB réel ou en volume est la valeur du produit intérieur brut d’un État en ne tenant pas compte des variations des prix, c’est-à-dire de l’inflation. Autrement dit, le PIB en volume a augmenté de 1,6 % dans la zone euro en 2011. Entre 1999 et 2008, le PIB en volume de la zone euro a augmenté en moyenne par an de 2.1% selon l’OCDE. Intérêt du document : Ce tableau montre donc la croissance moyenne du PIB en volume dans certaines zones géographiques du monde entre 1999 et 2012 et nous montre donc s’il y a des similitudes ou des disparités dans l’évolution du PIB en volume. Description des faits : Fait principal k = VA/VD 1999-2008 : 3,8 > 2,5 > 2,1 > 1,2 3,8/1,2 = 3,16
Soit la croissance du PIB en volume a été plus grande dans le monde sur la période de 1999-2008 qu’aux USA, en Europe et au Japon. Ayant connu une croissance de 3,16 fois plus grande qu’au Japon durant cette période. 2009 : -1,2 > -3,5 > -4,2 > -6,3 6,3/-1,2 = 5,25
Toutes ces zones géographiques étaient en récession en 2009, cependant le monde demeure la catégorie ayant résisté le mieux à la récession de 5,25 fois inférieure à celle du Japon. Le « Monde » demeure donc la catégorie ayant connue la meilleure croissance depuis 13 ans, chaque année connaissant la plus grande croissance devant les États-Unis, l’Europe et le Japon. Tcam :
La croissance moyenne du PIB réel a été de 2,72 % chaque année dans le monde, de 0.78 % aux Etats-Unis, de -0,18 % dans la zone euro et de -0,20 % au Japon entre 1999 et 2012. Analyse :
On observe donc que « le Monde » a connu la plus grande croissance du PIB réel entre 1999 et 2012. Par contre, le Japon, la zone euro et les États-Unis, soit les pays développés ont connu une croissance négative. Ce tableau met donc en évidence le déclin économique des puissances mondiales. La crise de 2008 a frappé le monde entier, mais celle-ci provoqua la récession et la dépression dans ces pays développés. Cette plus forte croissance dans la catégorie « le Monde » se traduit par les pays émergents produisant de plus en plus de richesses, et l’on peut notamment remarquer l’absence de la Chine dans ce tableau qui est pourtant le pays connaissant la plus grosse croissance actuellement. Cet essor de la Chine et de ses nouveaux pays émergents comme le Brésil, l’Inde ou la Corée du sud (la Corée n’est plus considérée comme un pays émergent) explique cette différence entre les différentes croissances du PIB.
Quelques signes de la hausse du niveau de vie en France depuis les années 50 :
En premier lieu, l’habitat en France s’est bien amélioré depuis un siècle comme en témoignent la hausse
de la part des résidences équipées de douche ou de baignoire, de WC à l’intérieur entre 1954 et 2002 :
une multiplication par 9.46 pour le premier équipement soit un accroissement de 846.15%, par 3.7 pour le
second équipement soit une élévation de 269.55%. A cela s’ajoute une hausse de la surface moyenne en
mètres carrés des logements : +25%. Au total, l’habitat s’est amélioré car salle de bains et WC sont
présents dans tous les appartements, et comme la taille des logements s’est élevée, les pièces ont pu être
spécialisées et les équipements de maison qui facilitent la vie domestique comme le lave-linge ont pu être
installés. En outre, la surface d’habitation par personne a progressé de 12 mètres carrés soit +48%. Cela
s’explique par la hausse du niveau de permise par la rénovation d’immeubles anciens, une hausse des
salaires, générée par la répartition équitable des gains de productivité. On a ensuite construit beaucoup de
logements (hiver 54- banlieues) dotés du confort moderne. L’accès à la propriété a été facilité grâce à la
bancarisation de l’économie. Enfin, s’ajoute une volonté d’individualiser les espaces : une chambre par
enfant.
Parallèlement, la part du budget consacrée à l’alimentation a baissé entre 1700 et 2005 : elle est
passée de 82% à 14% soit une diminution de 68 points, une réduction de cette part de 82.9%. L’indice du
revenu par habitant entre 1700 et 2005 a augmenté de 2707 points ou le revenu par habitant s’est élevé de
2707%. On retrouve les lois d’Engel. Selon les lois d’Engel, plus une famille est pauvre, plus la part des
dépenses consacrées à l’alimentation est grande. De là, si le revenu augmente, la part de l’alimentation
décline dans les dépenses totales pendant que les parts consacrées aux vêtements, logement, éclairage
restent stables. En revanche, la part des dépenses consacrées aux loisirs, à la culture, à l’épargne
augmente.
La crise met la société à rude épreuve. Alter éco, HS n°100, 2014.
La crise ne touche pas toutes les catégories sociales avec la même intensité. Principales victimes de
la croissance du chômage et du développement de la précarité, les moins favorisés ont vu l’écart de leu rs
revenus et de leurs conditions de vie se creuser nettement avec le haut du panier depuis 2008. Ces
inégalités se perpétuent à l’âge de la retraite et la situation ne devrait guère s’améliorer : le report de l’âge
minimal de départ en retraite à 62 ans, pénalise avant tout les ouvriers, dont l’espérance de vie à la retraite
est beaucoup plus courte.
Parallèlement, l’essor des TIC, qui nourrissaient l’espoir d’un décloisonnement de la société
française, n’a pas tenu ses promesses pour l’instant : des fractures importantes subsistent. Ce sont les
plus diplômés qui profitent le plus des possibilités offertes par internet pour s’ouvrir sur le monde et
s’informer.
Un sentiment de déclassement s’empare des catégories les moins favorisées : ce sont les plus
grandes perdantes de la mondialisation quand les plus qualifiés subissent moins gravement les
conséquences de la crise d’où une tentation de repli sur soi, de plus en plus marqué chez les ouvriers et
les employés.
La précarisation due à la crise a cependant été atténuée grâce au système de protection sociale : les
transferts sociaux permettent de diviser par trois les inégalités de revenus : après redistribution, les
revenus annuels des 10% les plus riches sont de 56 654 euros et ceux des 10% les plus pauvres de 9948
euros soit un rapport interdécile de 5.7 contre 17.5 avant redistribution. Au demeurant, ce système peine
de plus en plus à réduire la fracture sociale et une réduction de la protection sociale l’aggraverait.
Rôle de l’Etat.
- Le PIB mesure l’activité économique.
Document 1 page 20.
Bilan :
- Le Pib permet d’établir des comparaisons dans le temps et l’espace.
- Le PIB est une mesure de l’activité économique.
- Le PIB est la mesure de la croissance.
- La croissance est le processus d’accroissement sur une longue période de la quantité de
ressources produites, dont peuvent disposer les membres de la société, est de ce fait un phénomène
strictement économique. La croissance n’est pas l’expansion. Croissance et expansion correspondent
toutes deux à une hausse du PIB ou du PIB par habitant. Toutefois, la notion d’expansion correspond à
une courte période, un, deux ou trois ans alors que l’on emploie l’expression de croissance pour une
augmentation de longue période du PIB de l’ordre d’une dizaine d’années voire davantage. Elle doit de ce
fait s’apprécier sur le long terme indépendamment des variations de courte période. Elle s’accompagne de
mutations économiques comme la concentration des firmes, la tertiarisation, et sociales comme la
féminisation de la population active, la hausse des qualifications….. La croissance présente un caractère
auto-entretenu et cumulatif. On parle d’ailleurs du cercle vertueux de la croissance. La croissance, c’est
l’élévation du PIB, qui présume des transformations économiques et sociales structurelles. Par suite, si
l’expansion est un phénomène réversible ; la croissance revêt un caractère irréversible. Elle peut-être
irrégulière et entrecoupée de crises. On dégage pour les pays occidentaux, trois grandes périodes de
1900 à 1945 : de 1900 à 1945, une croissance lente ; de 1945 à 1973, une forte croissance (les 30
glorieuses de J Fourastié) ; de 1973 à nos jours, une croissance lente à nouveau. Cette dernière période a
d’abord été qualifiée de crise mais aujourd’hui de plus en plus d’auteurs s’accordent pour dire qu’il s’agit
après la parenthèse des 30 glorieuses (4 à 5 % de croissance par an), d’un retour au trend de croissance
précédent (2 à 3 % par an). La croissance économique, en permettant la hausse du niveau de vie, a
permis un certain nombre de transformations sociales liées à l’existence d’un développement durable des
sociétés capitalistes.
Cependant, le PIB est une mesure imparfaite de l’activité économique ; il présente certaines limites.
B – Le PIB, un indicateur à parfaire :
Le PIB mesure mal ou ne mesure pas certaines activités.
Document 4 page 21.
Le PIB mesure-t-il véritablement le bien-être ?
Si le PIB est un indicateur pertinent pour mesurer l’accroissement de la production dans un pays, il
présente des limites pour juger de l’état du bien-être comme l’importance du temps libre, la santé,
l’éducation, la sécurité de l’emploi, les liens sociaux….En fait, il met l’accent sur les quantités et non sur les
qualités. Par exemple, un kilo de fraises qui ont parcouru des milliers de kms par avion, qui contiennent
des pesticides, qui ont été cultivées dans des conditions de travail indignes, vaut la même chose dans
notre PIB qu’un kilo de fraises non traitées, issues de l’agriculture biologique, récoltées dans des conditions
dignes.
Statistiquement, prenons un autre exemple. Alors que le PIB par habitant au RU a augmenté de 48%
entre 1980 et 1998, l’indicateur de bien-être économique a chuté de 10% sur la même période.
Parallèlement, en Norvège, tandis que la PIB par habitant s’élevait de 55%, l’indicateur de bien-être
économique montait de 25%. L’indice de bien-être économique articule les bases de la comptabilité
nationale avec certaines statistiques sociales. Son principe consiste à faire la moyenne de 4 indicateurs
synthétiques, portant sur les flux de la consommation au sens large (consommation marchande, travail non
payé…), les stocks de richesses économiques, humaines, environnementales (R&D, ressources naturelles,
capital humain, stock de capital par habitant……), les inégalités et la pauvreté, l’insécurité économique
(risques liés au chômage, à la maladie, à la vieillesse, à la monoparentalité). Ainsi, la divergence entre
l’IBEE et le PIB peut s’expliquer par le fait que la richesse d’un pays peut très bien augmenter en même
temps que les inégalités, les risques sociaux comme le chômage.
En outre, le PIB peut s’accroître alors que la qualité de vie se dégrade car il ne connait que des
plus. Qu’en produisant des biens et des services, on dégrade la santé des salariés, cela ne compte
pas…..
On reproche au PIB de compter comme une élévation des richesses, les dégradations de la qualité
de la vie comme la pollution, les accidents de la route alors que les activités bénévoles, utiles à la qualité
de la vie ne sont pas comptées. De fait, la marée noire augmente indirectement le PIB car elle donne lieu à
des activités économiques comme l’assurance du bateau, le nettoyage des plages par des entreprises
privées….Par conséquent, la richesse mesurée par le PIB est seulement une richesse monétaire, ce qui se
traduit par une augmentation de la production de biens et de services.
Le PIB ne s’intéresse qu’à un périmètre très restreint des activités, ignorant d’autres très
importantes pour la société, ignorant ce qui compte pour nous et qui n’est pas compté.
C’est le cas du bénévolat, des associations….Prenons l’exemple du Bhoutan, pays du bonheur
national brut.
Le PIB ne mesure qu’une partie de la richesse produite : tout ce qui élève la production de
biens et de services ; l’autre partie restant invisible.
Documents n° 2 et 3 page 20-21 :
Exercice.
Intervention d’un Canadair, Disparition de la forêt, baisse du nombre de cancers, participation à une
association humanitaire, diminution du nombre de SDF, hausse de la pollution atmosphérique.
embouteillages avec la hausse de la consommation d’essence, intervention d’un garagiste.
Comptabilisés dans le PIB Non comptabilisés
Complétez le Schéma :
Ne compte pas Bénévolat,
………………………………….
Les accidents,………………..
Quelles sont les limites du PIB ?
- Si la valeur ajoutée d’une entreprise augmente d’une année sur l’autre, est-ce parce qu’elle a vendu davantage de produits ou est-ce parce qu’elle les a vendus plus cher ? Et si elle les a vendus plus chers, est-ce vraiment parce que la qualité du produit s’est améliorée ?
- Le PIB présente des limites dans le choix des activités retenues dans la prise en compte des activités productives. L’économie domestique (travail ménager, bricolage,
garde d’enfants ….. n’est pas évaluée de façon marchande, tout comme le bénévolat ; ce qui fausse les comparaisons entre pays qui ont une sphère marchande plus ou moins étendue.
- De plus, les activités illégales et souterraines1 (travail au noir, fraudes fiscales…..) échappent naturellement à la comptabilisation
- Enfin, le PIB ne comptabilise pas les externalités positives liées à l’élévation du niveau de
qualification, la santé…Quand elles sont négatives, comme la pollution d’une rivière par les déchets d’une usine, engendrant des dépenses de réparation… ; le PIB va additionner la production de nuisances et la réparation de ces nuisances comme production de richesses supplémentaires. (Les externalités sont des défaillances de marché).
- C’est un indicateur purement quantitatif, qui ne dit rien des choix collectifs, sur la manière dont les revenus créés par la production seront utilisés : quelles dépenses publiques privilégier ? Armée éducation, santé…. ?Il ne dit rien non plus sur la répartition des revenus au sein de la population…quel accès à l’eau potable ? Quel pourcentage de sous alimentés ?
→ Globalement, la comptabilité nationale décrit très mal les phénomènes non marchands,
qu’il s’agisse des services rendus par l’Etat ou au sein d’une famille, ou des coûts qui ne sont
pas mesurables en monnaie comme la souffrance humaine, la dégradation de
l’environnement, la pollution. Ils excluent les travaux domestiques (repas, entretien) sauf s’ils sont
rémunérés ; d’où le paradoxe souligné par l’anecdote d’AC Pigou : « Un homme qui épouse sa
cuisinière réduit le PIB ». En outre, les activités illégales et souterraines échappent à la
comptabilisation. A cela s’ajoute que les services non marchands des administrations sont mal pris en
compte. Financés par l’impôt, qui n’est pas un prix puisque ceux qui ne paient pas accèdent aux
services et ceux qui ne voudraient pas consommer, paient malgré tout l’impôt, et face à la difficulté de
chiffrer leur utilité sociale réelle ; on estime par convention leur valeur à celle de leur coût de
production (salaires, matières premières). Pourtant, la moindre grève des transports montre à quel
point l’utilité sociale des services publics dépasse largement leur coût de production. Sinon, pourquoi
les produirait-on ? Ils génèrent effectivement des externalités positives. Par là même, on peut dire
que le PIB sous-évalue les richesses créées. Mais, d’autre part, le PIB surévalue les richesses
créées. Pratiquement, les biens que la comptabilité nationale et même la théorie économique
continuent à considérer comme libres tels que l’air, l’eau, l’espace ne sont pas comptabilisés. De
sorte que lorsqu’une production détruit l’environnement, on ne mesure que la production et non le
solde (production – environnement détruit). Plus grave encore, la pollution et la destruction de
l’environnement ne sont prises en compte dans le PIB que lorsqu’elles engendrent des dépenses
(installations de dispositifs antipollution, nettoyage d’une marée noire, reboisement, système de
1 L’économie souterraine est composée d’activités illicites comme le trafic d’armes, drogue, prostitution….) et d’activités licites
mais exercées dans un cadre illégal car elles sont non déclarées au fisc.
PIB Ne déduit pas
Ne reflète pas
Ne mesure pas
Les ………………, chômage, pauvreté
Le …………………….., l’espérance de
vie, le don.
traitement des eaux…..). D’où le paradoxe : les accidents de la route et les embouteillages
augmentent le PIB grâce aux dépenses de santé et de carburant……Ce type d’accroissement de la
production, conséquence des dégâts provoqués par la production peut difficilement être assimilé à un
progrès.
En fin de compte, l’intérêt exclusif apporté aux phénomènes marchands, conduit à surestimer la
croissance en longue période. Les activités domestiques n’étant pas comptabilisées comme
productives ; tous les phénomènes qui concourent à leur substituer des activités marchandes,
concourent par là même à la hausse de la production. C’est le cas de l’urbanisation, du travail des
femmes, du changement des normes de consommation….De plus, le PIB n’est pas synonyme de
bonheur comme l’indique le paradoxe d’Easterlin. Dans un article de 1974, il montre que la
proportion d’américains se déclarant heureux n’aurait pas augmenté entre 1973 et 2003 malgré la
hausse du PNB par tête des 2/3. La même observation vaut pour les européens et le Japon. Revenu
et bien-être ne seraient pas synonymes. Deux explications : les gens s’habituent à un niveau de vie
élevé et leur niveau d’exigences s’élève avec le niveau de vie donc la satisfaction reste inchangée.
De plus, l’élévation de mon revenu ne me satisfait que si elle est supérieure à celle des gens
auxquels je me compare, mon groupe de référence.
Ce qui importe c’est de mesurer la capacité d’un pays à transformer le PIB en bien-être social d’où la
création de l’IDH.
II- Evaluation du niveau de vie par le PIB et ses limites, vers un autre indicateur plus complet ?
A – Le PIB évalue le niveau de vie et les limites de cette évaluation.
Document polycopié. Angus Maddison
PAYS période PIB par habitant
fin du XIX siècle
en Dollars de
2000
PIB par habitant
en 2000, en
dollars de 2000
TCAM du PIB par
habitant, en %
Japon 1890-2000 1256 26460 2.81%
Brésil 1900-2000 650 7320 2.45%
Mexique 1900-2000 968 8810 2.23%
Allemagne 1870-2000 1825 25010 2.03%
Chine 1900-2000 598 3940 1.90%
Etats Unis 1870-2000 3347 34260 1.81%
Inde 1900-2000 564 2390 1.45%
Royaume Uni 1870-2000 4107 23550 1.35%
Pakistan 1900-2000 616 1960 1.16%
Questions : Faites une phrase avec les données soulignées et expliquez comment elles ont
été calculées. Comment expliquer les différences de PIB par habitant en début de période pour
le RU d’un côté, et le Japon et l’Inde de l’autre côté ? Expliquez le creusement de l’écart du
PIB par habitant entre le Brésil et le Pakistan ?
Document polycopié.
Le PIB par habitant constitue un indicateur du niveau de vie moyen du pays en question, ce qui permet des
comparaisons internationales, sous peine de convertir les PIB des différents pays dans une même unité
monétaire à partir des taux de change courants ou ce qui est plus juste à partir des indicateurs de PPA
pour tenir compte des écarts de prix entre les pays ; les pays pauvres bénéficiant de prix plus bas que les
pays riches pour les biens alimentaires et les services de base. Qu’est-ce que la PPA ? La BIRD utilise le
critère économique du PIB par habitant exprimé en PPA de façon à éliminer les effets de variation du taux
de change. Le taux de change dépend du rapport des prix domestiques et internationaux. A long terme, la
parité tend vers un niveau qui égalise les pouvoirs d’achat interne et externe de chaque monnaie. (1000
euros, même panier qu’aux EU avec 1100 dollars, le marché doit amener le taux vers 1.1 dollar pour un
euro).
Questions : Les populations de deux pays ayant un PIB identique possèdent-elles le même niveau de
vie ? Pourquoi la comparaison du Pib par habitant est-elle complexe ?
Document 3 page 19.
Remarques :
Courbe de Kuznets. Les inégalités seraient appelées à suivre une courbe en cloche au cours de la
phase d’industrialisation et du développement économique. A une phase de croissance des inégalités au
XIX siècle pour les USA, succèderait une phase de réduction des inégalités, première moitié du XX siècle
aux USA. Si les inégalités augmentent, c’est parce que seule une minorité bénéficie des nouvelles
richesses apportées par l’industrialisation puis elles se réduisent car une fraction de plus en plus
importante de la population rejoint les secteurs les plus porteurs.
Exemples : En Afrique du sud, le coefficient de Gini passe de 0.48 à 0.616 entre 1980 et 2010 ; aux USA
de 0.4 à 0.461…
Son premier constat est que la croissance repose sur la diffusion du progrès technique par le biais de
l'investissement. Pour accélérer la croissance, l'Etat doit contribuer à cette diffusion : une politique de
formation augmente les savoir-faire et les compétences de la main-d'œuvre, transformant les innovations
en gains de productivité du travail ; le financement de la recherche scientifique favorise les découvertes et
l'émergence du progrès technique ; le libre-échange accroît les débouchés qui garantissent la
rentabilisation à long terme des nouvelles technologies.
Par voie de conséquence, les indicateurs de PIB en PPA sont empreints d’incertitude en raison de
différences de méthodologie statistique. De surcroît le PIB par habitant ne donne pas une indication
précise de la répartition des richesses au sein de la population, ni sur la qualité des infrastructures
publiques et sociales du pays en question : ce n’est qu’une moyenne, qui cache des écarts. N’y aurait-il
pas un meilleur indicateur pour évaluer le niveau de vie et comparer au niveau international ?
B- Vers un autre indicateur : l’IDH ?
Une mesure du développement très utilisée : l’IDH.
Définition : Le développement humain est le processus qui conduit à l’élargissement de l’éventail des
possibilités offertes aux individus. L’amélioration du revenu figure au nombre de ces possibilités mais il est
beaucoup d’autres. « L’objectif du développement doit être de permettre aux hommes de jouir d’une longue
vie, d’être en bonne santé et d’exercer leur créativité, vérité simple mais souvent oubliée dans la frénésie
qui pousse à l’acquisition des biens matériels et à l’accumulation de richesses ». Par conséquent, pour
mesurer le développement, l’ONU a défini un indicateur de développement humain qui combine trois
critères :
- l’espérance de vie à la naissance, qui donne une indication sur le niveau sanitaire et social de la
population ;
- le niveau d’instruction, qui combine le taux d’alphabétisation et le nombre moyen d’études afin de
donner une idée du niveau de qualification et d’alphabétisation ;
- le niveau de vie estimé à partir du revenu par habitant corrigé des différences de pouvoir d’achat et
mesuré en PPA.
Pour chaque pays, l’IDH est calculé en faisant la moyenne des indices correspondant à chacun de
ces trois critères. Chacun des indices est compris entre zéro et un. La valeur 0 correspond à la valeur
minima au cours des trente dernières années alors que la valeur 1 est le maximum espéré par les
prévisionnistes pour les trente années suivantes. Il est préférable au PIB par habitant car il ajoute des
critères sociaux au critère économique. Et, c’est précisément la présence des indicateurs sociaux présents
dans l’IDH et absents dans le PIB par habitant qui explique les différences de classement.
Chaque année, le PNUD classe les pays en fonction de leur IDH. Voici les 20 premiers pays de son rapport sur le développement humain, "Le travail au service du développement humain".
Classement IDH : les 20 premiers pays
Rang Pays IDH Espérance de vie à la naissance (années)
Durée moyenne de scolarisation (années)
Durée attendue de scolarisation (années)
Revenu national brut (RNB) par habitant (PPA $ 2011)
1 Norvège 0,944 81,6 12,6 17,5 64 992
2 Australie 0,935 82,4 13 20,2 42 261
3 Suisse 0,93 83 12,8 15,8 56 431
4 Danemark 0,923 80,2 12,7 18,7 44 025
5 Pays-Bas 0,922 81,6 11,9 17,9 45 435
6 ex aequo Allemagne 0,916 80,9 13,1 16,5 43 919
6 ex aequo Irlande 0,916 80,9 12,2 18,6 39 568
8 Etats-Unis 0,915 79,1 12,9 16,5 52 947
9 ex aequo Canada 0,913 82 13 15,9 42 155
9 ex aequo Nouvelle-Zélande
0,913 81,8 12,5 19,2 32 689
11 Singapour 0,912 83 10,6 15,4 76 628
12 Hong-Kong 0,91 84 11,2 15,6 53 959
13 Liechtenstein 0,908 80 11,8 15 79 851
14 ex aequo Suède 0,907 82,2 12,1 15,8 45 636
14 ex aequo Royaume-Uni 0,907 80,7 13,1 16,5 39 267
16 Islande 0,899 82,6 10,6 19 35 182
17 Corée du Sud 0,898 81,9 11,9 16,9 33 890
18 Israël 0,894 82,4 12,5 16 30 676
19 Luxembourg 0,892 81,7 11,7 13,9 58 711
20 Japon 0,891 83,5 11,5 15,3 36 927
Source : PNUD
On observe peu de changements dans le haut de ce palmarès. La Norvège, l'Australie, la Suisse, le Danemark et les Pays-Bas occupent une nouvelle fois les cinq premières places du classement. Un nouveau pays fait cependant son entrée dans le top 20 : le Luxembourg, qui se place en 19e position, juste avant le Japon. Son revenu national brut (58 711) fait partie des plus élevés avec la Norvège (64 992) et la Suisse (56 431).
A noter que l'Irlande, qui avait perdu trois places au palmarès l'année dernière car elle ne s'était pas encore relevée
de sa récession économique de 2008, gagne aujourd'hui quatre rangs pour se retrouver en 7e position. La France
sort du classement et se retrouve à la 22ième place.
Document n°4 page 19.
Les limites de l’IDH :
– L’IDH mesure mal les écarts entre pays développés car au-delà de 40 000 dollars par habitant, tous
les pays ont une note maximale de 1 et le fait de se rapprocher de ce seuil ne rapporte pratiquement pas
de points. Par suite, l’écart mesuré n’est pas assez significatif afin de mettre en valeur les différences avec
les pays riches.
– A partir d’un certain seuil de PIB par habitant, de développement, il est difficile d’améliorer
l’espérance de vie ou l’alphabétisation puisqu’ils sont déjà à des niveaux très élevés.
– Un même IDH dans deux pays peut dissimuler de profondes disparités dans la répartition des
« bénéfices » du développement au sein des populations de ces pays car le résultat fourni par l’IDH est
une moyenne. De plus, il n’exclut pas l’existence de poches de pauvreté. A cela s’ajoute qu’il ne fournit pas
d’informations sur la place accordée aux femmes, sur les libertés, les possibilités d’accès à la
technologie……..
La croissance économique que l’on mesure par la variation du PIB s’est accélérée depuis la
révolution industrielle ; le meilleur indicateur de ce progrès économique c’est la productivité du travail.
L’homme produit donc de plus en plus tout en travaillant de moins en moins. Mais, d’où vient cette
croissance économique ?
Section 2 : Quelle est la contribution des facteurs de production à la croissance économique ?
Pour produire des richesses, il faut combiner des facteurs de production, qui vont créer la valeur
ajoutée. Les économistes cherchent depuis longtemps à analyser son activité de production à l’aide de
modèles de plus en plus formalisés mathématiquement. Dès la fin du XIX siècle, les économistes
néoclassiques se sont efforcés de construire des fonctions de production. Ils ont considéré que le travail
n’était pas le seul à l’origine de toute production. Il fallait combiner le travail avec le capital fixe. Les
Longévité et santé Savoir Niveau de vie
décent
Espérance de vie Taux
d’alphabétisation
Taux de
scolarisation
brut
PIB par habitant
en PPA
INDICE DIMENSIONNEL
INDICE Espérance
de vie
INDICE du niveau
d’instruction
INDICE de niveau
de vie
IDH
fonctions de production qu’ils construisent retiennent l’hypothèse de rendements factoriels
décroissants. Cela signifie que lorsque l’on augmente les quantités d’un des deux facteurs comme le
nombre de salariés sans accroître la quantité de capital, la production de chaque salarié supplémentaire
(productivité marginale) va d’abord être plus élevée dans un premier temps du fait d’une meilleure
organisation du travail mais lorsque les salariés seront trop nombreux par rapport aux machines
disponibles, la gène occasionnée va provoquer des rendements décroissants. La production augmente de
moins en moins fortement.
Au milieu des années 50, Solow reprend les hypothèses des fonctions de production, l’idée des
rendements décroissants mais quand il étudie les statistiques, une partie importante de la croissance ne
s’explique pas par l’accumulation du capital physique, ni par la hausse du facteur travail mais par
l’accroissement de la productivité globale des facteurs de production. On peut donc produire plus avec la
même quantité de travail et de capital voire moins, grâce au PT. Le PT est une bonne fée qui rend plus
productif les facteurs de production. Ce progrès technique prend des formes très différentes: meilleure
organisation du travail, machines plus performantes, techniques de production plus économes en énergie,
matières premières….Ce PT permet des gains de productivité. Mais d’où vient-il ? De nulle part, dit
Solow. Il ne vient pas d’une activité économique particulière mais des retombées de la recherche
scientifique qui soutiennent la croissance de façon aléatoire. C’est donc une donnée exogène, extérieure
au processus de croissance, efficace car elle a permis la croissance des 30 glorieuses. Dans ce nouveau
cadre théorique, les rendements d’échelle peuvent devenir croissants.
C’est ainsi qu’au début des années 80, des économistes comme Romer, Barro, proposent de
nouvelles manières d’analyser le processus de croissance, qui prendront pour nom : théories de la
croissance endogène. Le PT n’est plus exogène. Il est produit par la sphère économique d’où le terme
endogène et peut s’auto-entretenir si des investissements sont réalisés. Les premiers investissements sont
des investissements en matière de R§D, qui permettent d’accumuler du capital technologique, que l’on
peut assimiler à un portefeuille de brevets. Ces investissements produisent des externalités positives et
des rendements croissants. Concrètement, de nouvelles firmes vont s’approprier ce progrès technologique
pour l’approfondir sans avoir à financer la totalité des coûts de recherche. Un deuxième type
d’investissement : les dépenses éducatives qui renforcent le capital humain. C’est le stock de savoirs,
savoir-faire incorporés aux individus (diplômes, qualifications, état de santé…) valorisés économiquement.
La formation du capital humain produit des externalités positives. De fait, mieux formés, les individus
peuvent mettre en œuvre les innovations issues du PT, s’adapter plus facilement aux mutations
technologiques et transmettre à d’autres leurs compétences sans investissements éducatifs
supplémentaires. Au fil du temps, ce capital s’accumule et ses rendements sont cro issants. Puis, les
investissements publics ont un rôle décisif puisqu’ils permettent de former un capital public, de pallier les
défaillances du marché dans le financement des biens collectifs comme l’éclairage public…Ces
investissements publics sont essentiels dans les activités de réseaux comme l’énergie, les voies
ferrées….où seule la puissance publique peut assurer un maillage complet de tout le territoire et pas
seulement des zones rentables. C’est le cas de la fibre optique. Au total, la formation de ces trois types de
capitaux constitue autant de moyens de créer, diffuser, faciliter l’appropriation du PT et des gains de
productivité qui en découlent. La croissance est alors soutenue, un processus auto-entretenu, qui repousse
sans cesse la frontière technologique.
A ces composantes économiques, s’ajoute le rôle des institutions. North, Rodrik mettent en avant
les institutions comme facteur de croissance. Rodrik prend l’exemple de la Bolivie qui si elle disposait des
mêmes institutions que la Corée du sud, son PIB par habitant avoisinerait les 18 000 dollars contre 2700
dollars aujourd’hui. La qualité des institutions, c’est d’assurer l’existence et la pérennité de l’économie de
marché avec l’instauration d’un cadre juridique garantissant les droits de propriété. Sans ce cadre, le
pillage des inventions ruine les efforts d’innovation, les échanges sont restreints, les investissements trop
risqués, ne voient pas le jour. De plus, il n’y a pas que l’absence d’institutions qui freine la croissance mais
aussi l’existence de mauvaises institutions. Concrètement, il existe une corrélation très forte entre le degré
de corruption et le niveau de pauvreté d’une nation. Enfin, les institutions doivent également légitimer
l’économie de marché, favoriser la redistribution, gérer les conflits liés au partage des revenus en
instaurant un système de retraites, une assurance chômage, en créant des fonds sociaux.
La croissance économique (augmentation en volume des biens et des services sur une longue
période, pour un ensemble social comme la nation) repose :
sur des facteurs comme les ressources naturelles, le volume et la qualité des ressources humaines, les équipements aussi bien publics et collectifs ;
suppose des agents économiques, en particulier l’Etat, pour faciliter la recherche et offrir des biens collectifs que ne prend pas en charge le marché,
présume des entrepreneurs qui prennent la décision risquée d’investir et de produire plus et ou mieux en fonction d’une demande anticipée.
La croissance économique résulte ainsi de différents facteurs : de la population, de l’accumulation et
du progrès technique. La contribution de ces facteurs à la croissance peut-être formalisée au travers des
fonctions de production.
I - La croissance est le résultat de la mobilisation des facteurs de production.
A – La notion de productivité, rythme de productivité, croissance.
Exemple :
Dans les Robinsonnades, les facteurs de croissance sont :
ressources naturelles (l’île est poissonneuse). Ressources humaines (Robinson et son habileté à pêcher). Capital (les cannes à pêche). Savoirs technologiques (il a su dénicher les meilleurs coins).
Dans ce cadre, Robinson peut augmenter sa production en travaillant plus longtemps mais cette
solution a des limites naturelles ou bien il doit accroître sa productivité horaire, qui est définie comme le
rapport entre la quantité de biens et de services produits et le temps utilisé pour produire. Concrètement,
plus Robinson produit vite dans une activité, plus il va disposer de temps pour produire autre chose ou
avoir des loisirs.
Rappel sur la notion de productivité :
Document polycopié :
La boulangerie de TAMARIS propose des pains cuits au feu de bois, des fougasses, des pêches. Son
propriétaire souhaite produire plus de pains car la demande est très forte. Il veut embaucher des apprentis.
Il étudie alors la quantité de baguettes produites selon le nombre d’apprentis.
Complétez le tableau. A partir de combien de salariés, la productivité marginale du travail baisse ? Quel est ce phénomène ? Comment l’expliquez-vous ? Comment le propriétaire de la boulangerie peut-il faire pour retrouver une productivité marginale
croissante en embauchant un cinquième, voire un sixième boulanger ?
Quantité de
baguettes
quantité de facteur
travail
productivité du
travail par tête
productivité marginale de chaque
salarié
200 1
400 2
660 3
780 4
Si on raisonne à l’échelle d’un pays, la création de richesses est obtenue à partir des facteurs de
production dont les mieux identifiés sont le capital humain, le capital physique. La production annuelle d’un
pays peut-être décomposée comme la multiplication entre la quantité annuelle de travail et la production
par heure travaillée. La première variable indique la quantité de travail fournie alors que la seconde indique
la qualité. Le nombre d’heures travaillées dépend du produit de l’emploi et de la durée annuelle de travail.
De ce fait, la productivité horaire du travail joue un rôle crucial en matière de croissance. A cela s’ajoute
que le nombre de machines et d’usines a une influence sur le niveau de production. Concrètement, le
niveau de production est d’autant plus fort que le niveau de capital est important et l’investissement en
capital physique est porteur de progrès technique. C’est pourquoi la croissance provient soit de
l’augmentation de la quantité de facteurs utilisés, soit de la meilleure efficacité dans leur
combinaison. Plus précisément, quand le produit réel augmente proportionnellement à l’emploi des
facteurs de production ; la croissance est extensive. Quand cette augmentation est plus que
proportionnelle, la croissance est dite intensive ; ce qui signifie que la productivité des facteurs de
production s’est accrûe.
Historique :
Document n°2 et n°3 pages 22 et 23 :
Document 4 page 23.
Lorsque la productivité du travail augmente, les coûts unitaires chutent puisque l’on produit plus avec un volume de facteurs inchangé. Si les prix ne baissent pas, la firme peut élever ses profits, qui lui permettront de s’autofinancer. Ses investissements peuvent progresser, elle peut alors produire plus….croissance
Quand les coûts de production baissent et surtout si le marché est concurrentiel, la firme peut baisser ses prix donc augmenter sa compétitivité prix et vendre plus sur le marché national et étranger, d’où une hausse de la demande qui lui est adressée… croissance
Les gains de productivité sont une condition de la hausse du niveau de vie donc du pouvoir d’achat de la population car ils permettent de produire plus de richesses avec la même quantité de facteurs. La hausse du pouvoir d’achat vient de la baisse des prix, de la hausse des revenus.
Vrai- faux page 23.
B- Travail et croissance économique. Quantité de travail et croissance économique.
Concernant les heures de travail, la France est dans une situation comparable aux autres pays européens. La durée effective du travail hebdomadaire est plutôt longue mais le nombre de semaines travaillées est faible. La moyenne annuelle est proche de celle de bien des pays. La véritable singularité française, c’est le faible taux d’activité avant 25 ans et après 54 ans. Les propositions du conseil d’analyse économique concernent le développement de l’enseignement professionnel, de la formation en alternance et pour les seniors, le cumul emploi retraite et l’assouplissement des conditions de poursuite d’activité après 65 ans. Enfin, la démographie en influençant le montant du travail joue un rôle important sur la croissance si bien que l’achèvement de la féminisation de la population active prive les pays développés d’un des ressorts de la croissance.
Croissance de la population
(accroissement naturel –
naissances moins décès et
solde migratoire- immigration
moins émigration)
Evolution du taux d’activité (actifs
occupés+chômeurs)/ensemble de
la population
Evolution du temps de
travail par travailleur
(durée du travail légale
35 heures en France ;
c’est à partir de là que
sont calculées les heures
supplémentaires, ce qui
explique la différence
avec les heures
effectives.
Evolution de la
quantité de travail
fourni
Croissance du PIB
Concernant les heures de travail, la France est dans une situation comparable aux autres pays
européens. La durée effective du travail hebdomadaire est plutôt longue mais le nombre de semaines travaillées est faible. La moyenne annuelle est proche de celle de bien des pays. La véritable singularité française, c’est le faible taux d’activité avant 25 ans et après 54 ans. Les propositions du conseil d’analyse économique concernent le développement de l’enseignement professionnel, de la formation en alternance et pour les seniors, le cumul emploi retraite et l’assouplissement des conditions de poursuite d’activité après 65 ans. Enfin, la démographie en influençant le montant du travail joue un rôle important sur la croissance si bien que l’achèvement de la féminisation de la population active prive les pays développés d’un des ressorts de la croissance.
La relation quantité de travail fourni et croissance du PIB n’est pas mécanique. Des
dépenses d’investissement, de santé, d’éducation sont nécessaires pour que le pays tire profit de l’augmentation de la quantité de travail.
La population est un frein en période démarrage économique lorsque l’accroissement démographique est supérieur à celui des ressources. On retrouve ici la loi de la population énoncée par Malthus à laquelle
s’oppose les populationnistes. Le principe malthusien repose sur un différentiel entre les taux de croissance démographique, qui suivent une progression géométrique et les taux de croissance de la production, qui suivent une progression arithmétique. La population est un frein au démarrage économique lorsque l’accroissement démographique est supérieur à celui des ressources. Cette théorie largement dépassée dans les pays ayant effectué leur transition démographique, a été utilisée pour justifier les fondements de politiques anti- natalistes de pays à forte fécondité. En revanche, E Boserup montre qu’une
forte densité démographique n’est pas un handicap, et que, bien au contraire, les modes de culture s’intensifient, utilisent largement le facteur travail. Le problème de la forte fécondité des pays en développement sera résolu par le passage à une société moderne, qui pérennise un modèle familial plus réduit : la famille nucléaire reposant sur un taux de fécondité maîtrisé, qui renouvelle à peine les générations. Par suite, le facteur travail, sur le plan purement quantitatif n’est pas un frein.
PA en 2012 : 28.6
millions
Depuis 1975, la France mène des
politiques d’immigration restrictives
et certains hommes politiques
prônent l’immigration zéro.
1981 : passage de l’âge de la
retraite de 65 ans à 60 ans.
1960-1970 : pénurie de main
d’œuvre, recours à l’immigration
massive de travailleurs venant
principalement du Maghreb.
Baisse du taux
d’activité des
hommes.
Recul de l’âge de la
scolarité obligatoire
de 14 à 16 ans.
Allongement de la durée moyenne
des études.
Diminution du nombre
moyen d’enfants par
femme.
2003- 2010 : réforme des retraites, qui
conduit à un rallongement de la durée
de moyenne de cotisation.
1945-1964 : baby -boom Hausse du taux d’activité
des femmes.
L’organisation du travail élève la productivité que ce soit au sein d’une firme (travail à la chaîne) ou entre les entreprises (DIPP). La DT accroît la productivité pour plusieurs raisons : la spécialisation est source d’un meilleur savoir-faire, d’une plus grande habileté, ce qui engendre une baisse du temps de travail pour la fabrication du produit. On retrouve ici l’analyse de Smith.
→ Pour A Smith, la division du travail accroît la production et la productivité dans l’entreprise. A
Smith part de l’exemple de la manufacture d’épingles. Dans cette entreprise, la réalisation des épingles est
divisée en dix-huit opérations distinctes confiées à des ouvriers différents. Le résultat de cette
segmentation du processus productif est probant : si chaque ouvrier avait travaillé de façon indépendante,
jamais la production n’aurait été si prolifique. La division du travail augmente l’efficacité du facteur travail
donc la productivité. A Smith explique les effets positifs sur la productivité de trois façons :
- la division du travail accroît l’habileté de chaque travailleur dans la mesure où ce dernier se
spécialise dans une seule et unique tâche. Il en fait la seule occupation de sa vie.
- La division du travail permet également de supprimer les temps morts habituellement
consacrés au passage d’une activité à une autre, d’un outil à un autre. On assiste par là même à un
appréciable gain de temps au bénéfice d’une participation plus effective à la production.
- Enfin, la division du travail aboutit à la création de nouveaux instruments de production, de
nouvelles machines, qui économisent du temps tout en réduisant la pénibilité de l’exercice
professionnel. L’apparition de nouveaux outils productifs a deux origines, elles même liées à la division du
travail. La spécialisation de chaque ouvrier l’entraîne à une meilleure connaissance de son poste de travail
et par cela même à concevoir de meilleurs instruments pour effectuer son ouvrage. Et, l’apparition d’une
catégorie de savants dont la fonction consiste à observer le déroulement de la production avec pour
objectif de l’améliorer notamment par l’élaboration de nouveaux équipements.
En définitive, la richesse des nations repose sur la division du travail et la liberté économique. La
division du travail est source d’enrichissement non seulement pour l’entreprise, pour l’économie nationale,
pour les nations qui commercent les unes avec les autres.
La notion de capital humain et son lien avec la productivité : → Le capital humain regroupe toutes les compétences acquises par l’éducation, l’apprentissage,
l’expérience professionnelle. La division du travail permet de développer l’expérience et l’apprentissage si
bien qu’elle facilite l’accumulation du capital humain. De surcroît, en se formant, les étudiants augmentent
leurs compétences donc leur capital humain dont va bénéficier l’économie dans son ensemble car il existe
un cercle vertueux entre éducation et croissance. En effet, pour se poursuivre, la croissance a de plus en
plus besoin d’un personnel qualifié. L’augmentation de la productivité se traduit notamment par une
élévation des salaires et /ou une baisse des prix provoque une hausse du pouvoir d’achat, cette demande
alimentant la croissance.
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Histoire :
L’Etat investit dans l’éducation si bien que le niveau d’études a progressé. Ainsi, en 1910, un peu plus
de 40% de la population active n’a pas fait d’études, une proportion équivalente a suivi la scolarité
obligatoire, un peu plus de 10% est allé au-delà et moins de 5% a suivi un enseignement supérieur long.
Deux facteurs expliquent le développement de l’enseignement primaire au début du XX siècle :
- d’une part, les besoins de l’industrie qui fait appel à des techniques plus évoluées. L’industrie a
besoin de personnel qualifié notamment la grande entreprise qui se développe dans la deuxième moitié du
XIX siècle si bien que la proportion des ingénieurs est multipliée par 30 par rapport à la situation de 1860
donc en quarante ans. Aussi, a-t-il fallu dès cette période former des techniciens.
- d’autre part, l’élévation du niveau de vie qui fait que l’on a moins besoin de faire travailler les enfants
jeunes ; ce qui permet de les envoyer à l’école.
On observe tout au long du siècle une tendance à l’accroissement de la formation. La part de
personnes n’ayant pas suivi d’études, qui approchait les 60% en 1896 est quasiment nulle un siècle plus
tard. La part des personnes ayant suivi la scolarité obligatoire s’accroît jusqu’à la fin des années 30 si bien
que la société française jusqu’à la veille de la deuxième guerre mondiale présente l’image d’une société
fortement scolarisée mais peu diplômée : il s’agit pour l’essentiel d’une primarisation de masse. La part
des personnes ayant suivi la scolarité obligatoire culmine à 55% pour décroître ensuite à partir des années
50 où le pourcentage des personnes allant au-delà s’élève de manière significative. Enfin, la part des
personnes poursuivant des études supérieures décolle de manière significative dans les années 50 pour
s’accélérer dans les années 70. Au total, la deuxième moitié du XX siècle a de ce fait nettement accentué
les tendances à l’allongement de la durée de la formation, et par là même à l’accroissement du capital
humain.
Remarque : Le coût salarial n’est pas forcément un indicateur de compétitivité : si les
salariés ayant un faible salaire, ont une faible productivité, cela annule l’économie réalisée sur le
salaire.
C - Croissance économique et ressources naturelles.
Certains se sont posé la question des limites naturelles à la croissance.
Dans les années 70, le rapport Halte à la croissance (rapport Meadows) a mis l’accent sur l’épuisement
des gisements de ressources naturelles et proposé une refonte de notre modèle de croissance. Ce
scénario catastrophe a même trouvé dans les deux chocs pétroliers (1973 – 1979), un terrain fertile à la
polémique. La hausse du prix du pétrole traduisait la pénurie de l’or noir et obligeait les différents
gouvernements à envisager des solutions alternatives. Les économistes ont répondu à ce scénario
catastrophe en s’appuyant sur leur modèle de production à facteurs substituables. Si le prix d’une
ressource naturelle augmente (en l’occurrence le pétrole), on remplace cette ressource par un facteur de
production abondant et donc peu coûteux. Ce mythe de la croissance illimitée s’appuyait sur un autre
mythe, le progrès technique. Les ingénieurs arriveraient toujours à trouver une solution technique de
manière à ce que la société continue à croître matériellement. De nos jours, les ressources naturelles
posent une réelle question en matière de développement durable, elles placent l’énergie au cœur de nos
représentations du développement durable.
Les ressources naturelles sont extraites du sous-sol ou offertes par le sol. Elles sont constituées par les
matières premières (pétrole, gaz, minerais....) et les denrées alimentaires. La notion de rente désigne
originellement une rémunération liée à un droit de propriété sur une ressource rare. La rente foncière
rémunère la propriété de la terre. Le terme quasi-rente (Marshall) désigne une rente passagère. Si on
raisonne au niveau global il ne saurait y avoir d’activité économique sans matières premières. La
croissance économique moderne (Kuznets) repose sur les ressources naturelles (charbon, pétrole, gaz...).
Dans quelle mesure l’épuisement des ressources va-t- il freiner la croissance? Déjà en 1972 le rapport
Halte à la croissance (Meadows et al) met en évidence les conséquences écologiques du modèle
occidentale de développement et montre qu’il existe des limites naturelles à la croissance. Si certaines
économies bien dotées en ressources ont connu un développement rapide (les Etats-Unis), d’autres
comme le Japon se sont développées sans ressources. Enfin des économies qui disposer de nombreuses
ressources ont vu leur situation se détériorer (l’Australie à la suite de la ruée vers l’or des années .... le
Mexique des années 1970 à la suite du boom pétrolier. Certains évoquent une malédiction des ressources
naturelles.
Partie 1 : Les ressources naturelles, moteur de
l’activité économique
Partie 2
Les ressources naturelles, frein pour la
croissance économique
.A. Echanges de ressources naturelles et
croissance
-Ressources naturelles et spécialisation. Les
ressources naturelles peuvent être à l’origine d’un
avantage en termes de coûts de production pour
une économie nationale de manière implicite
comme chez Smith (les avantages absolus) et chez
Ricardo (les avantages comparatifs) ou de manière
explicite comme dans le cadre de l’approche HOS.
-Les ressources en tant qu’innovation Schumpeter
.A. La malédiction des ressources naturelles
-Le Syndrôme hollandais. Le terme syndrôme
hollandais Dutch Disease (ou maladie hollandaise)
désigne la malédiction qui serait attachée pour une
économie nationale à la découverte de ressources
naturelles. En 1959 un très grand gisement de gaz
est découvert dans la province de Groningue au
Nord du pays, plus tard d’autres réserves sont
découvertes dans le reste du pays et en mer du
Nord. Le terme syndrome hollandais apparait dans
et le cycle (Business cycles). Le rôle du charbon
dans la révolution industrielle anglaise. Le rôle du
pétrole dans la seconde révolution industrielle.
- Travaux de Vernon et Posner qui font le lien
entre changement technologique et commerce international. 1961. Posner : Son idée est la suivante : le pays dans lequel apparaît une innovation bénéficie d’un avantage absolu sur les autres partenaires commerciaux pendant un certain temps, il pourra donc exporter ces nouveaux produits issus de l’innovation. Ces nouveaux produits sont ensuite imités, en raison de la diffusion des technologies, mais d’autres innovations viennent prendre le relais. Dans cette analyse, la source des avantages comparatifs c’est l’écart technologique qui existe avec les autres pays. Les pays qui possèdent une avance technologique exportent des biens intensifs en nouvelles technologies, les autres des biens banalisés. .B. L’utilisation pertinente de la rente
-Nationalisation ou privatisation des ressources
naturelles.
-Le cas russe et gazprom. La société est côtée à
la Bourse de Londres depuis le 1er janvier 2006 et a
presque doublé de valeur en deux mois à la suite
de la crise avec l'Ukraine. Les investisseurs
internationaux détiennent environ 20 % du capital,
l'État russe, 50 % plus une action, le reste étant
réparti entre des détenteurs russes et étrangers.
Accusé d'abus de position dominante par Bruxelles,
le groupe russe spécialisé dans les hydrocarbures
est l'un des plus gros investisseurs industriels
mondiaux. Il contribue directement à la sécurité
d'approvisionnement énergétique du Vieux
Continent. Si l'importance d'une entreprise se vérifie
à l'ampleur de ses investissements, alors Gazprom,
le géant russe du gaz et du pétrole, arrive en bonne
position. Une étude de l'agence de notation
financière Standard & Poor's (S&P) montre ainsi
que le groupe s'est hissé en 2013 à la deuxième
place des plus gros investisseurs mondiaux, avec
une enveloppe de quelque 44 milliards de dollars. À
titre indicatif, Gazprom voisine dans ce palmarès
avec le chinois PetroChina, l'américain ExxonMobil,
le brésilien Petrobras et l'anglo-néerlandais Shell.
-Les capitaux étrangers et le contrôle des
ressources naturelles.
- Les Fonds de ressources naturelles (FRN) sont des fonds publics créés pour assurer la gestion efficace des richesses naturelles d’un pays. Les
FRN étaient, jusqu’à tout récemment, très rares, mais la dernière décennie a vu l’apparition de nouveaux fonds dans le monde entier : l’Angola, la Colombie, la Libye, la Mauritanie, la Mongolie, le Qatar et le Venezuela, entre autres, ont tous établi
les années 1970 lorsque l’on constate que les
performances macroéconomiques du pays sont
faibles malgré (ou à cause) cette rente énergétique.
Après le choc pétrolier de 1973 les performances
de l’économie hollandaise se détériorent. En effet la
croissance ralentit, le chômage progresse.
Comment expliquer une telle situation? Le canal du
taux de change peut être mobilisé de manière
assez intuitive. La progression des exportations de
produits primaires est associée à un excédent
commercial croissant qui lui -même provoque une
appréciation du taux de change effectif réel nuisible
à la compétitivité du reste de l’économie nationale,
ce qui peut conduire sous certaines hypothèses à
une détérioration des performances
macroéconomiques de l’économie.
Pour analyser les conséquences de l’expansion
d’un «secteur de rente » sur une petite économie
ouverte Corden et Neary (1982) proposent un
modèle macroéconomique à trois secteurs. Un
secteur très compétitif soumis à la concurrence
internationale (exemple gaz ou le pétrole), un
secteur peu compétitif lui aussi exposé à la
concurrence internationale et un secteur non
soumis à la concurrence (biens non échangeables,
services de proximité...). La progression de la
rentabilité du secteur compétitif provoque deux
grands effets : Un déplacement de la main d’œuvre
vers le secteur très compétitif au sein duquel les
rémunérations progressent. Un effet revenu
provoqué par la hausse des rémunérations de
certains agents qui provoque une hausse de la
demande de biens et le niveau général des prix. La
hausse des prix affecte la compétitivité prix du
secteur exportateur le moins compétitif qui doit faire
face à une progression du prix des consommations
intermédiaires et des salaires. Le secteur peu
compétitif soumis à la concurrence internationale se
contracte.
-Le rôle clef des termes de l’échange.
Selon Bhagwati (1958) la spécialisation peut
conduire sous certaines hypothèses à une
«croissance appauvrissante» pour une économie
nationale:
-La croissance du pays est orientée vers
l’exportation d’un bien.
-L’économie a un coefficient d’ouverture élevé.
-La demande mondiale du bien est peu élastique au
prix (une offre excédentaire fait
chuter très fortement le prix d’équilibre).
-Le pays est un gros exportateur du bien en
question, il est dit faiseur de prix sur le marché
des FNR. Idéalement, les FNR sont conçus pour servir un but spécifique en ligne avec les priorités financières et de développement d’un pays. Ils peuvent être utilisés pour couvrir les dettes, combler les déficits budgétaires, investir dans des projets d’infrastructure et de développement ou être sauvegardés pour les générations futures. Historiquement, l’une des principales raisons pour la création d’un FRN a été la protection qu’il offre au système financier et économique d’un pays. La découverte et l’exploitation subséquente du pétrole, du gaz et autres ressources naturelles, entrainent généralement une augmentation des revenus et un afflux de capitaux étrangers qui charrient à leur tour une sur-appréciation du taux de change. Dans l’absence de dispositions appropriées, une sur-appréciation sans retenue minerait le secteur de l’exportation du pays et compromettra sa diversification économique. Exposant ainsi le pays à des cycles rapides d’expansions et de récessions économiques ainsi qu’à une volatilité des prix. Un FRN donnera la possibilité au gouvernement d’investir les revenus à l’étranger, ce qui lui permettra de contrôler le flux de capitaux injecté dans l’économie nationale. Cela « stérilisera » le système financier national et permettra d’éviter ce phénomène, communément connu comme le « syndrome hollandais ». D’autres raisons existent justifiant la création des FRN. Tout d’abord, les règles et règlements régissant les FRN déterminent la part des revenus devant être octroyés au gouvernement, ainsi que dans quel but et dans quel laps de temps ils devront être dépensés. Ceci empêche les gouvernements d’engager des dépenses excessives en périodes de bénéfices exceptionnels - comme bien souvent et le cas - et assure qu’une part suffisante des recettes reste disponible si jamais les prix baissent. Les fonds de « stabilisation » ou de « réserve » sont spécifiquement conçus pour stocker en toute sécurité une part importante des recettes pour une utilisation future. Les conditions et les critères permettant de puiser de ces revenus sont définis dans le cadre juridique régissant le FRN. -Le prix des ressources naturelles (règle de
Hotteling (1931) une ressource naturelle est
exploitée à un rythme socialement optimal dans la
mesure où son prix réel augmente au même rythme
que le taux d’intérêt et si le marché assure des
circonstances normales (concurrence, absences
d’externalités). Hotelling s’attaque à la philosophie
du mouvement conservationniste américain qui
prônait un ralentissement, voire un arrêt de
l’extraction des ressources naturelles au moyen
d’une augmentation de leurs prix – y compris par le
biais de taxes imposées par l’Etat. Ce mouvement
remettait en cause le productivisme et le
consumérisme de la société américaine, et
mondial.
Dans la réalité peu de pays en développement sont
faiseurs de prix sur les marchés de produits
primaires ce qui attenue la portée de ce «modèle».
Pour autant dans les années 1980 cette grille de
lecture a retrouvé une certaine actualité. Les Plans
d’Ajustements Structurels ont conduit certaines
économies du Sud à orienter leur croissance vers
l’exportation de produits primaires afin de capter
des devises (pour rembourser des prêts). La
progression de l’offre a conduit à une dégradation
des termes de l’échange externe et la détérioration
de certaines situations macroéconomiques
nationales.
-Le commerce inégal ou l’échange inégal
désigne un ensemble de théories postérieures à la
seconde guerre qui constate une détérioration des
termes de l’échange et dénonce un accaparement
des gains de l’échange international par les pays
riches, au détriment des pays pauvres (Prebisch
Immanuel). La détérioration des termes de
l’échange effectivement à l’œuvre dans les années
1950-60 puis dans les années 1980 peut
s’expliquer par :
Au Nord la concentration du progrès technique
dans le secteur des produits exportables a des
externalités positives et des effets d’entrainement
importants sur le reste de l’économie, le même
phénomène est moins à l’œuvre au Sud avec le
secteur des produits primaires.
Les inégales élasticités prix des produits primaires
et des produits industriels. Les produits agricoles
ont une faible élasticité - prix. Plus faibles que les
produits manufacturés. Faible élasticité revenu de
la demande d’importation des pays riches sur les
produits provenant des pays pauvres.
.B . Les enjeux du développement durable.
Le rapport Meadows (1972) (intitulé Halte à la
croissance) attire l’attention sur l’inévitable
épuisement des ressources naturelles et ses
conséquences sur l’activité. Le rapport Meadows
s’appuie sur le chrome pour préciser ses
conclusions. Les réserves connues de chrome
étaient évaluées à 775 millions de tonnes. Le taux
d’extraction du chrome était de 1,85 millions de
tonnes par an. Si ce taux était maintenu, les
réserves seraient épuisées en 420 ans. La
consommation de chrome augmentant de 2,6% en
moyenne par an, les réserves pourraient être
épuisées non pas en 420 ans mais en 95 ans. En
supposant que les stocks, par suite de découvertes
miraculeuses, soient 5 fois plus élevés que ne
entendait défendre d’autres valeurs. Il appelait au
développement d’une éthique environnementale.
Les conservationnistes soulignaient la spécificité
des ressources naturelles qui réside, selon eux,
dans le fait qu’elles sont essentielles à la société
industrielle, épuisables et très difficiles à remplacer
de manière satisfaisante. Les habituels critères
économiques ne seraient pas capables de
répondre de manière satisfaisante aux exigences
des ressources naturelles.
Hotelling va bâtir une théorie de l’entreprise minière
exploitant une ressource non renouvelable. La
ressource apparaît pour le propriétaire de la mine
comme un stock de biens qui diminue au fur et à
mesure de son extraction.
Gérer de façon optimale ce stock revient à
déterminer quel flux de ressource lui apportera le
plus de revenus sur l’ensemble de la période
d’exploitation de la mine. Le propriétaire de la mine
est à la recherche du profit maximal qu’il calcule en
comparant ses recettes et ses coûts. Le prix net
évoluera en fonction des variations du taux
d’intérêt, dont les déterminants sont indépendants
du produit en question, de l’industrie concernée, et
des variations de la production de la mine. De là, la
rente de l’entreprise devrait augmenter avec le taux
d’intérêt. Ainsi la condition d’équilibre, baptisée,
règle de Hotelling, stipule que le prix de la
ressource naturelle et donc la rente qui lui est
attachée, doit croître à un taux égal à celui du Taux
d’intérêt.
- La répartition de la rente. - L’imposition de la
rente
- Le rôle des fonds souverains aujourd’hui.
L’énergie, et en particulier le pétrole, est à l’origine
de la richesse de deux tiers des fonds souverains
situés au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique,
en Russie et en Norvège. Les pays exportateurs de
ressources naturelles utilisent ces véhicules
d’investissement pour lutter contre les maux dont
souffre leur économie de rente : volatilité des prix,
tarissement des matières premières, malédiction
des ressources et « maladie hollandaise ». Les
fonds souverains permettent précisément de
stabiliser les recettes d’exportation, de préserver la
richesse au profit des générations futures et de
diversifier l’économie. L’énergie est aussi un
secteur d’investissement privilégié des fonds
souverains, lesquels poursuivent des objectifs
différents selon leur origine. Les fonds du Golfe
persique, déjà riches en ressources fossiles,
s’allient avec des groupes leaders dans le domaine
l’indiquent les estimations, ils seraient épuisés en
154 ans au lieu de 95 ans (année 2014). Enfin, si
l’on supposait qu’à partir des années 70, il était
possible de recycler intégralement le chrome utilisé,
et de cette manière, reconstituer les réserves
initiales : par suite de l’accroissement de la
consommation, l’épuisement des réserves initiales
se produirait au bout de 235 ans.
Au début la consommation annuelle croît
exponentiellement et l’on entame largement les
réserves. Pendant un certain temps, les prix restent
stables par ce que les progrès de la technologie
permettent de tirer le meilleur parti des minerais
moins riches. Toutefois, la demande continuant à
croître, les progrès techniques ne sont pas assez
rapides pour compenser les coûts croissants
qu’imposent la localisation des gisements moins
accessibles, l’extraction du minerai, son traitement
et son transport. Les prix montent, doucement
d’abord, puis en flèche. Ces prix plus élevés incitent
les consommateurs à utiliser moins de chrome et à
lui substituer dans la mesure du possible d’autres
matériaux. Au bout de 125 ans, les réserves
résiduelles, environ 5% des réserves initiales, ne
peuvent fournir le métal qu’à un prix prohibitif et
l’exploitation des derniers gisements est
pratiquement abandonnée. L’influence des
paramètres économiques permettrait donc, dans le
cas du dernier modèle plus perfectionné de reculer
de 30 ans (125 ans au lieu de 95) la durée effective
des stocks de chrome tels qu’ils ont été évalués en
1970. Les auteurs font les mêmes projections pour
les autres matières, ainsi les réserves d’aluminium
ne dureraient pas plus de 31 ans (en d’autres
termes, elles ne devraient plus exister aujourd’hui),
et éventuellement 55 ans si l’on multipliait par 5 le
chiffre du stock actuellement connu. Dans le cas du
cuivre, on obtiendrait respectivement 36 et 48 ans.
A travers ces exemples, le rapport Meadows
conclut « qu’étant donné le taux actuel de la
consommation des ressources naturelles et
l’augmentation probable de ce taux, la grande
majorité des ressources naturelles non
renouvelables les plus importantes auront atteint
des prix prohibitifs avant qu’un siècle ne se soit
écoulé» (1972, p 182).
-La notion de développement durable apparait
dans les années 1980. Une définition est donnée
par le rapport Brudtland «le développement
soutenable est un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité
de l’énergie pour acquérir les technologies qui leur
font défaut. Les fonds provenant de pays en
manque de ressources naturelles, comme la Chine,
cherchent à prendre le contrôle d’entreprises
étrangères d’exploitation ou de transformation de
matières premières dans le but de sécuriser
l’indépendance énergétique de leur pays.
des générations futures à répondre aux leurs»
(1987).
Deux visions s’opposent derrière cette définition
avec des conséquences différentes en matière de
croissance.
La première d’inspiration néoclassique fonde une
soutenabilité faible exclusivement
environnementale. Il s’agit de formuler une règle de
soutenabilité assurant le maintien de la valeur par
tête du stock total de capital de la société en
postulant une parfaite substituabilité entre les
différentes formes de capital (physique, humain,
naturel).
La seconde approche–dite forte – intègre en plus
de la dimension environnementale une dimension
sociale et économique. Elle est associée au
maintien d’un stock de capital naturel dit critique et
rejette le principe de la substituabilité des facteurs
au profit de leur complémentarité. Elle peut
déboucher sur l’idée de décroissance.
En fin de compte, les angoisses concernent surtout l’équilibre écologique. On peut imaginer d’infinies
possibilités de produire. Toutefois, on ne peut garantir que l’humanité saura s’auto- contrôler pour
permettre une croissance soutenable. La liste des moyens permettant de maintenir la croissance
économique et la croissance de la population jusqu’en 2000 et au delà, peut être divisée en deux grandes
catégories :
- Les moyens matériels indispensables à la satisfaction des besoins physiologiques et au soutien des
activités industrielles : produits alimentaires, matières premières, combustibles naturels, ainsi que les
systèmes écologiques de la planète qui absorbent les déchets et recyclent les substances chimiques
importantes.
- Les nécessités sociales : même si les systèmes purement physiques de notre globe étaient capables de
supporter une population beaucoup plus nombreuse et, économiquement, beaucoup plus développée, la
croissance effective de la population et de l’économie dépendra de facteurs tels que la paix, la stabilité
sociale, l’éducation, l’emploi et l’évolution contrôlée du progrès technique. Selon les auteurs du rapport
Meadows, ces facteurs « sont plus délicats
à évaluer que les facteurs matériels. Ni le rapport, ni même le modèle global en son état actuel ne peuvent
traiter explicitement de ces données sociologiques» (1972, p 165).
L’environnement est un bien collectif ; sa protection relève de l’action collective. Au demeurant, le
phénomène du passager clandestin joue à plein : l’action de chacun détermine si les générations futures
auront une planète vivable tandis qu’elle a une influence marginale sur nos situations individuelles
présentes.
D – Le capital et son accumulation (investissement).
1 – Quelques définitions.
La notion de capital est pluridimensionnelle.
Le capital économique est un actif qui procure un revenu (terres, actions, machines, immeubles,
brevets).
Le capital technique est un facteur de production pour la firme, qui est utilisé plusieurs fois dans le
cycle de production contrairement aux consommations intermédiaires ou capital circulant. Pour l’INSEE, la capital fixe est un capital technique, qui se détériore au cours du temps soit techniquement par usure, soit commercialement lorsqu’il est déclassé, dépassé à cause de l’apparition de machines plus performantes. On parle alors d’obsolescence. L’amortissement économique est alors l’opération qui permet d’apprécier la valeur de ce vieillissement pour permettre le remplacement du capital fixe.
Le capital financier de l’entreprise correspond à ses moyens de financement ; son capital de
départ est le capital social. Les capitaux propres sont les fonds propres de l’entreprise, les ressources qui proviennent de la firme grâce aux apports des propriétaires et à l’autofinancement.
Le capital est aussi le titre de l’ouvrage de Karl Marx. La notion de capital désigne alors un rapport
social, qui unit ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ne possèdent que leur force de travail, qu’ils louent en échange d’un salaire et qui sont victimes d’exploitation, de l’extorsion de la plus value.
L’investissement désigne l’achat par les agents économiques de moyens de production. Il apparaît comme un flux visant à accroître ou à remplacer un stock de capital technique, qui sinon diminuerait du fait de l’usure et / ou de l’obsolescence.
L’investissement se mesure grâce à un agrégat, la formation brute de capital fixe (FBCF), qui
correspond selon la comptabilité nationale à l’acquisition de biens durables destinés à être utilisés pendant plus d’un an dans le processus de production. On y ajoute aussi les achats de logements et les achats de logiciels, bien que ces derniers soient des investissements dits immatériels. Les autres formes d’investissements immatériels comme les dépenses de formation, de recherche-développement, de marketing….. ne sont pas prises en compte dans le calcul de la FBCF mais classées avec les consommations intermédiaires. Il est clair que cette non prise en compte a suscité des débats et des critiques puisque l’investissement immatériel représente une part importante de l’investissement total.
L’effort d’investissement d’une branche, d’un secteur ou de l’économie nationale est mesuré par le taux d’investissement, rapport entre le montant de la FBCF et celui de la valeur ajoutée ou du PIB, d’où la formule :
Taux d’investissement = (FBCF / VA ou PIB) x 100
Par ailleurs, l’investissement peut prendre différentes formes selon l’objectif poursuivi. Les différentes formes d’investissement.
Investissement
Investissement matériel
Investissement immatériel
- Logement ;
- Acquisition moins cessions d’objets de valeur ;
- Variation de stocks ;
- Machines et bâtiments.
- Logiciels ;
- Brevets et licences ;
- Recherche développement ;
- Publicité ;
- Formation.
Remarque : Lorsqu’une entreprise investit par exemple, en achetant de nouvelles machines, elle ne
dispose pas nécessairement d’une augmentation de son potentiel productif équivalente aux nouveaux équipements. De fait, une partie de ceux-ci servent à remplacer les machines usées ou victimes d’obsolescence (vieillissement d’un équipement industriel dû à l’apparition d’un matériel nouveau de meilleure qualité ou plus performant). Ces investissements de remplacement correspondent à la notion économique d’amortissement. L’amortissement, ce sont donc les sommes que la firme met de côté pour
reconstituer son capital technique usé ou frappé d’obsolescence. De là, on peut définir : L’investissement net. C’est l’investissement nouveau, qui permet une augmentation en volume du capital technique de la firme alors que l’investissement brut représente le montant total de l’investissement. D’où
la formule suivante :
Investissement net Investissement brut – amortissement.
L’investissement productif. Il correspond à l’acquisition par les entreprises de capital fixe destiné à produire des biens et des services. On exclut de ce fait l’investissement des ménages (logement) et celui des administrations. D’où la formule suivante :
Investissement productif FBCF – FBCF des ménages (logement) – FBCF des administrations.
Les investissements matériels. Les machines, les bâtiments, les véhicules de transport
représentent des investissements physiques matériels. On leur oppose les investissements intellectuels ou incorporels, qui sont des dépenses particulières destinées à améliorer le potentiel productif de la firme.
Les investissements immatériels. Ils regroupent les dépenses suivantes : dépenses liées à l’innovation (recherche, brevets, licences….), dépenses de formation des salariés, dépenses en logiciels, dépenses en publicité, dépenses commerciales (création d’un réseau commercial à l’étranger par exemple).Le point commun entre toutes ces dépenses : elles ont toutes pour finalité d’accroître dans un avenir plus ou moins lointain les possibilités de production. La formation en élevant la productivité, la publicité en attirant de nouveaux clients, la recherche développement, en proposant de nouveaux produits, et / ou de nouveaux procédés…. Les investissements immatériels sont appelés à se développer et sont souvent imbriqués avec les investissements matériels (achat d’ordinateurs et formation du personnel à ce matériel). Cependant, les investissements immatériels sont encore considérés par la comptabilité nationale comme des consommations intermédiaires sauf pour l’achat de logiciels.
L’investissement de remplacement représente l’acquisition de machines dans le but de
renouveler du capital usé ou obsolète. Les investissements de capacité. Ils sont destinés à accroître les capacités de production et
consistent ainsi à rajouter par exemple de nouvelles machines à celles qui existent afin de produire ne plus grande quantité. Par suite, ils s’accompagnent de créations d’emplois pour faire fonctionner les nouvelles machines.
Les investissements de modernisation, ou de rationalisation ou de productivité. Ils visent à diminuer les coûts de production en remplaçant une machine par une autre plus productive, en
INV
ES
TIS
SE
ME
NT
S
Financier
En capital humain
Technique
Matériel
De capacité
Brut
FBCF
Immatériel
De
modernisation
Net
De
remplace
ment
- des
ménages et
entreprises.
- Des
administrations.
utilisant une main d’œuvre ou des consommations intermédiaires en quantité plus faible. Un investissement de productivité ne s’accompagne donc pas nécessairement d’une élévat ion de la production et de l’emploi. Notons qu’un investissement peut combiner ces plusieurs caractéristiques : capacités supplémentaires et gains de productivité et remplacement → Ex : remplacement d’une ancienne de montage par une nouvelle, robotisée et capable de produire plus.
Par là même, nous pouvons établir une typologie des investissements par objectifs :
Objectif recherché Type d’investissement
Remplacer le capital fixe usé ou obsolète Investissement de remplacement
Augmenter les capacités de production Investissement de capacité
Réaliser des gains de productivité pour économiser un facteur
de production (souvent le coût du travail) et diminuer les coûts
de production.
Investissement de productivité, encore
appelé investissement de rationalisation,
ou de modernisation.
Remarque : L’activité de l’entreprise entraîne un besoin permanent de capitaux. D’abord, l’exploitation
d’une firme entraîne un besoin de trésorerie à court terme pour faire face au décalage entre ses dépenses (matières premières, salaires) et ses recettes. Ensuite, la firme a besoin de capitaux à long terme puisqu’elle supporte immédiatement le coût important des investissements mais elle n’en retirera les bénéfices que plus tard. En conséquence, on dit que les entreprises ont en général un besoin de financement structurel. Il existe plusieurs manières de se financer.
Certaines firmes sont capables de se financer elles-mêmes : elles s’autofinancent. Elles utilisent donc
leurs propres ressources pour investir. La capacité d’autofinancement dépend alors essentiellement des
bénéfices passés (le taux d’auto- financement est mesuré par le rapport épargne sur investissement).
Le marché boursier permet le financement direct des entreprises. Ce marché permet aux offreurs
(ménages, entreprises, investisseurs institutionnels comme les assurances, les caisses de retraite…, les
non résidents) de financer les demandeurs de capitaux comme s’ils s’étaient rencontrés directement.
Mais, en réalité les intermédiaires sont indispensables pour garantir son fonctionnement (complexité des
opérations, l’accès au marché boursier réservé aux professionnels d’où des intermédiaires comme les
banques, les agents de change, les sociétés de bourse, qui collectent et transmettent des ordres d’achat et
de vente aux négociateurs). Ils évitent ainsi des démarches fastidieuses à leurs clients et facilitent les
échanges mais ils se rémunèrent sur chaque opération. Ils agissent sous le contrôle de la COB. Le
financement passe alors l’émission d’actions, d’obligations. En premier lieu, l’émission d’actions. Elle
procure des capitaux à la firme, qui cède une partie de son capital social aux actionnaires. Ces derniers
participent à la gestion de la société grâce à l’assemblée générale et éventuellement au conseil
d’administration ; ils reçoivent des dividendes. Pour les dirigeants, le financement par action peut-être
moins coûteux qu’un emprunt. Cependant, ils s’exposent au risque de perte de contrôle de la firme si un
pourcentage trop élevé du capital est détenu par d’autres actionnaires qu’eux- mêmes. Si ces autres
actionnaires sont minoritaires, dispersés, mal organisés, ce n’est pas un problème. Toutefois, la tendance
actuelle est au regroupement des petits actionnaires afin d’exercer un meilleur contrôle sur la gestion des
Le financement
de
l’investissement Externe
Interne Autofinancement
Financement intermédié ou indirect
Financement direct
Aides de l’Etat
Emprunt bancaire
Emissions d’actions :
augmentation du capital
Emissions d’obligations
dirigeants d’entreprise. De surcroît, les firmes sont parfois contraintes de privilégier la satisfaction de
l’actionnaire à court terme plutôt que leur développement à long terme afin d’éviter qu’un éventuel
mécontentement ne se traduise par une vente des actions et une baisse des cours, facilitant par voie de
conséquence les tentatives de rachat, par un concurrent à la suite d’une OPA agressive. En second lieu,
l’émission d’obligations. Ce sont des reconnaissances de dettes, négociables sur le marché financier ;
les souscripteurs reçoivent une rémunération fixe (l’intérêt) et ils sont remboursés quand l’emprunt arrive à
échéance. Enfin, les nouvelles actions et obligations sont émises sur le marché primaire tandis que le
marché secondaire permet à ceux qui ont investi de vendre ou de renouveler les titres possédés à un
cours, résultant de la confrontation de l’offre et de la demande.
Les entreprises peuvent aussi avoir recours aux banques, qui leur prêtent des fonds en contrepartie
d’intérêt. Il peut y avoir alors création monétaire ou non.
2 - Quel est le double rôle du capital sur la hausse de la productivité ?
Le capital technique élève la productivité du travail puisqu’il augmente la capacité productive des
individus en leur fournissant des moyens plus efficaces de produire, car il accroît aussi le nombre de
machines par travailleur.
Documents polycopiés :
« La croissance forte et durable demande des taux d’investissements élevés. En investissant les ressources plutôt qu’en les consommant, les pays font un compromis entre les niveaux de vie du présent et ceux de l’avenir. (…) Il semble qu’il faille des taux d’investissement globaux de 25% du PIB ou plus en comptant les dépenses publiques et privées. Ces pays investissaient au moins 7 à 8% dans l’éducation, la formation, la santé. De même que la croissance dépend de l’investissement, l’investissement dépend de la capacité à le financer, avec sa propre épargne ou par des sources étrangères mais cela comporte des risques comme en témoignent les crises provoquées par l’endettement. Il ne semble pas possible de parvenir à un niveau d’investissement élevé, qui ne soit pas assis sur une épargne intérieure élevée. Au cours de ces 25 dernières années, la Chine a épargné plus du tiers de son revenu national chaque année.» BIRD, 2008.
Questions. Expliquez la phrase soulignée. Pourquoi les pays qui connaissent une croissance rapide
ont-ils des taux d’investissement élevés ? Pourquoi est-il moins risqué de financer ses investissements par
de l’épargne intérieure ?
Les efforts d’investissement dans le monde : La BIRD, en 2011.
Taux de
formation de
capital brut en %
du PIB en 2000
Taux de
formation de
capital brut en %
du PIB en 2009
Dépenses en
recherche et
développement
en % du PIB en
2000
Dépenses en
recherche et
développement
en % du PIB en
2007
Brésil 18 17 1.02 1.10
Investissements
Dépenses revenus
De la demande
Variations de l’activité
économique.
Accumulation du capital
des capacités de
production
Hausse de l’offre
Croissance
Chine 35 48 0.90 1.44
Inde 24 36 0.77 80
France 20 19 2.15 2.04
Allemagne 22 16 2.45 2.54
Japon 25 20 3.04 3.44
Etats Unis 21 14 2.75 2.72
Questions : Définissez les termes des colonnes du tableau. Quels sont les points communs et les
différences entre ces formes de dépenses ? Faites une phrase avec les données en gras. A partir des
données de votre choix, commentez l’évolution de l’investissement depuis 2000, dans les pays émergents
d’une part et dans les pays développés d’autre part.
Accumulation du capital et croissance en France après 1945 : Document polycopié :
Lorsque la guerre a pris fin en 1945, la France avait souffert des pertes les plus lourdes parmi toutes les
nations européennes. Les pertes en vie humaine étaient importantes : plus de 550 000 personnes sur une
population de 42 millions. Les pertes en capital étaient bien plus grandes : le stock de capital était de 30%
plus faible qu’avant la guerre. On sait ce qui doit arriver à un pays qui a subi de fortes pertes en capital : le
pays va connaitre une croissance importante de la production, une accumulation rapide du capital dans un
premier temps. Ceci correspond bien au cas de la France. Nombre d’indices ont montré que de faibles
augmentations de capital ont entraîné de fortes augmentations de la production. Quelques réparations
succinctes sur un pont qui était fermé permettent de réduire les temps de transport entre deux villes. Cette
réduction des coûts de transport permet à une usine d’avoir accès à des inputs indispensables pour
reprendre, voire augmenter sa production.
La preuve la plus concluante reste l’étude des chiffres de la croissance. Entre 1946 et 1950, la croissance
annuelle du PIB français a été très élevée : de l’ordre de 9.6% par an d’où une augmentation du PIB réel
de 60%.
Toute la croissance du PIB français est-elle due à l’accumulation du capital ? Evidemment non ; d’autres
forces en présence ont permis cette croissance. Une bonne partie du capital existant en 1945 est obsolète.
Les investissements ont été faibles dans les années 30 du fait de la dépression et quasiment nuls pendant
la guerre. Une partie importante de l’accumulation de capital après guerre correspondait à l’introduction
d’un capital plus moderne et à l’utilisation de techniques plus modernes. C’est une des causes de la plus
forte croissance d’après-guerre en plus de l’accumulation pure et simple du capital.
G St Paul, Economic reconstruction in France, in 1945-1958.
Questions: Comment expliquer la forte accumulation de capital physique en France après la seconde
guerre mondiale? L’investissement de l’après-guerre est-il seulement un investissement de capacité ? En
quoi cet exemple permet-il d’éclairer les forts niveaux d’investissement des pays émergents ?
On voit également dans cet exemple que la hausse de la productivité s’explique non
seulement par la hausse du stock de capital c'est-à-dire accumulation mais également par le
progrès technique.
E – Croissance et progrès technique : le rôle des innovations dans la croissance et sa prise en
compte dans la fonction de production.
1- Définitions :
Le progrès technique est défini comme l’accroissement des connaissances appliquées à la production. Il ne faut alors pas confondre l’invention qui est une découverte scientifique ou technique, qui n’a pas besoin d’être appliquée ou commercialisée pour exister et son application économique au sein de l’entreprise, qui est l’innovation. Une innovation majeure est une révolution industrielle. La révolution industrielle change la production, la consommation, l’emploi.
Le progrès technique se définit comme tout facteur susceptible d’augmenter la quantité de biens et de services que l’on peut produire à partir d’une certaine quantité de travail et de capital. Au total,
c’est tout ce qui accroît la productivité globale des facteurs. C’est donc un ensemble d’innovations qui entraînent une transformation ou un bouleversement des méthodes et moyens de production, de l’organisation du travail, des produits.
Ex : L’électricité est une forme de progrès technique puisqu’elle s’inscrit dans la troisième révolution industrielle et elle constitue une forme d’énergie qui améliore l’efficacité de l’outil de production. En outre, elle permet la naissance d’autres innovations : moteurs, éclairage des usines, des villes, des machines : c’est le système technique ou l’idée que des innovations majeures découlent des innovations mineures.
On parle de progrès technique exogène quand une théorie économique n’en explique pas l’origine alors que quand une théorie économique fournit une explication de son apparition, on dit qu’il est endogène.
Innovation de procédé
Transformations des conditions de production, qui se traduisent par l’achat de biens de production plus
performants, par des dépenses réalisées pour améliorer l’organisation de la production, la
commercialisation, la gestion du personnel....
Innovation de produit Transformations sur les biens et les services produits qui passent par des actions sur la qualité et les
performances de produits, sur l’image du produit, sur l’emballage.
La fonction de production fait dépendre la quantité de biens et de services produits (Y) de la
quantité de facteurs de production utilisés : capital et travail. On la note généralement :
Y ‗ f (K ; L), avec K et L représentent respectivement les quantités de capital et de travail nécessaires pour produire.
La productivité globale des facteurs c’est:
(A x productivité du travail) + ((1 – A) x productivité du travail)
le coefficient A représente la part des salaires dans la valeur ajoutée
Comment la théorie économique a cherché à formaliser la production et à calculer la
croissance ?
Il faut combiner des facteurs de production pour créer de la valeur ajoutée. Dès le XIX siècle, les
économistes néoclassiques ont construit des fonctions de production. Le capital fixe et le travail sont
combinés pour produire des richesses. Les fonctions de production néoclassiques reposent sur
l’hypothèse des rendements factoriels décroissants, ce qui signifie que lorsque l’on augmente les
quantités d’un des deux facteurs comme le nombre de salariés sans augmenter l’autre (le capital fixe),
la production de chaque travailleur supplémentaire ou productivité marginale va être plus élevée dans
un premier temps grâce à une meilleure organisation du travail. Au demeurant, quand les salariés
seront trop nombreux par rapport aux machines disponibles, la gêne occasionnée va engendrer des
rendements décroissants ; la production va s’élever de moins en moins fortement.
2 – Travail et capital ne suffisent pas toujours pour obtenir la croissance.
Au milieu des années 50, l’économiste R Solow construit un modèle explicatif de la croissance qui va
devenir célèbre. Il reprend les hypothèses antérieures des fonctions de production, à savoir que le
PIB ne peut s’accroître que sous l’accumulation de deux facteurs de production : le facteur travail et
capital. Tout comme ses prédécesseurs, il soutient que cette fonction de production est soumise à la
loi des rendements décroissants (factoriels). Toutefois, quand il étudie les données statistiques de la
croissance des pays développés, il constate que ce modèle reste peu explicatif. Une partie
importante de la croissance ne s’explique ni par la hausse du capital, ni par la hausse du facteur
travail mais par une amélioration de la productivité globale des facteurs de production. Solow
attribue cette capacité de produire plus avec la même quantité de travail, et de capital voire moins
aux effets bénéfiques du progrès technique. Celui-ci agit comme une bonne fée, qui d’un coup de
baguette magique, rend plus productifs les facteurs de production.
Dans la réalité, le progrès technique se présente sous des formes très différentes : meilleure
organisation du travail, machines plus performantes, techniques de production plus économiques en
matières premières….il est par conséquent difficile d’en obtenir une mesure statistique précise.
Cependant, ses effets sont quantifiables car il permet d’élever les gains de productivité.
Reste alors une question centrale : d’où vient ce progrès technique ?
Document polycopié.
La part de la croissance non expliquée.
Economie et période part du capital dans
la croissance du PIB
en %
Part du travail dans la
croissance du PIB en
%
Part inexpliquée de
la croissance du
PIB en %, résidu.
Italie (1960-1990) 2.8 49.3 47.9
EU (1929-1957) 14.7 34.1 51.2
EU (1929-1969) 14.7 38.7 46.6
France (1949-1973) 3.9 41.5 54.6
France (1960-1990) 0.5 58.1 41.4
Questions : Comment accroître quantitativement le facteur travail et capital ? Comment a été calculé
le résidu ? Commentez les données de cette colonne. A quoi correspond cette part inexpliquée, ce
résidu ?
On constate qu’une grande partie de la croissance vient du PT par exemple, 54.6% de la croissance
française pendant les 30 glorieuses. Ainsi, les augmentions des facteurs de production (travail et
capital) n’expliquent pas toute la croissance. C’est d’ailleurs d’après les études sur la fonction de
production (Y = f (K ; L)), de Denison, de Carré, Dubois, Malinvaud que l’on va découvrir que le principal
facteur de la croissance économique pendant les années 1950-1960 est un résidu : 50 à 60 % de la
croissance, qui est inexpliqué. Ce résidu est le PT, qui est la mesure de notre ignorance.
Face à de tels résultats, les auteurs ont cherché à affiner leurs analyses en tenant compte des
améliorations qualitatives des facteurs de production : nouvelles machines plus performantes que les
anciennes, travailleurs mieux éduqués et mieux formés…..On peut alors dire qu’une partie du progrès
technique est incorporée aux facteurs de production. Toutefois, malgré cet affinement, une partie de la
croissance : 20 à 50 % demeure inexpliquée : il reste encore un résidu du résidu. C’est le progrès
technique autonome ou non incorporé.
Mais, qu’est-ce que le progrès technique ? Quelles sont ses conséquences sur la croissance ? D’où vient-
il ?
Le rôle des gains de productivité dans la croissance.
Le rôle des gains de productivité dans la croissance économique.
3- D’où vient le progrès technique ? Exogène ou endogène ?
On parle de progrès technique exogène quand une théorie économique n’en explique pas l’origine alors
que quand une théorie économique fournit une explication de son apparition, on dit qu’il est endogène.
Gains de
productivité
Coûts moyens
unitaires
Capacité de
production
des salaires
des prix
des profits
Du
pouvoir
d’achat
De la
consommation
De
l’investissement De la
demande
globale
Croissance
économique
Pour Solow, le progrès technique vient de nulle part. Il ne résulte pas d’une activité économique
particulière mais il provient des retombées de la recherche scientifique, qui soutiennent la croissance
de façon aléatoire. C’est donc une donnée exogène, extérieure au processus de croissance. Exogène
mais efficace car les retombées du PT sous forme de gains de productivité, constitueront le principal
carburant de la croissance des 30 glorieuses.
Le rôle des gains de productivité dans la croissance économique.
Pendant les 30 glorieuses, les gains de productivité ont permis d’alimenter une production et une
consommation de masse.
Dans ce cadre théorique amélioré, selon lequel grâce au progrès technique, il est possible de produire plus
avec moins de facteurs de production, on raisonne dès lors dans un monde où les rendements d’échelle
deviennent croissants, où l’accumulation des facteurs ne conduit plus systématiquement à l’état
stationnaire.
La théorie de la croissance endogène.
Les théories de la croissance endogène ont été développées par les économistes américains Romer,
Lucas, Barro. Si les théories anciennes de la croissance ne pouvaient rendre compte de l’existence d’une
croissance sans bornes, les théories de la croissance endogène vont poser que la croissance est un
phénomène cumulatif et auto entretenu. Le PT ne tombe pas du ciel. Il est stimulé par la croissance, qui le
nourrit en retour. Il n’y a pas de limites aux idées nouvelles, il faut simplement les produire et les mettre au
service de l’économie. Le Pt est donc produit par la sphère économique grâce à des investissements
particuliers, aux institutions : la croissance est générée de l’intérieur par le système économique d’où le
terme endogène. Elle s’auto-entretient si des investissements sont réalisés.
Accumulation Source de
l’accumulation
Effets de la croissance
hausse de la productivité
car
Externalités car :
du capital physique investissement L’investissement incorpore le PT
et il est source d’apprentissage
par la pratique. En utilisant des
machines plus perfectionnées, les
travailleurs augmentent leur savoir
et savoir-faire.
Le savoir acquis par les
travailleurs se diffuse dans
toutes les firmes.
du capital humain dépenses en éducation
et santé
une population bien éduquée et
en bonne santé, est plus efficace.
Elle peut faire de nouvelles
découvertes te prendre des
risques en innovant.
Le niveau d’éducation d’un
agent a des effets positifs sur
ses partenaires.
du capital progrès technique Les nouveaux procédés de
production réduisent les coûts et
Le PT est un bien public
cumulatif. Il peut-être utilisé
Gains de
productivité
Coûts moyens
unitaires
Capacité de
production
des salaires
des prix
des profits
Du
pouvoir
d’achat
De la
consommation
De
l’investissement De la
demande
globale
Croissance
économique
technologique les nouveaux produits étendent la
taille des marchés.
par tous les agents et diffusé
gratuitement sous réserve de
délais fixés par les brevets.
Les nouvelles découvertes
dépendent des inventions
précédentes. La diffusion de
nouvelles innovations
entraîne d’autres
innovations.
du capital public dépenses publiques Les infrastructures publiques
élèvent la productivité du secteur
privé. Le niveau d’éducation et de
santé s’améliore. La croissance
permet de financer de nouvelles
infrastructures.
La concentration
géographique des
infrastructures entraîne
l’arrivée de nouvelles firmes,
de nouveaux travailleurs
qualifiés. Le capital public a
des effets positifs sur le
capital humain, le capital
technologique et physique.
Croissance endogène : pluralité de capitaux et accumulation auto-entretenue.
Remarques : Des innovations sans croissance ?
- Le paradoxe de Solow. On voit des ordinateurs partout sauf dans les statistiques de la productivité. Ce paradoxe souligne que malgré les investissements considérables réalisés dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la croissance de la productivité est plus faible dans les années 90 qu’au cours des années 60-70. Cela s’expliquerait par le temps d’incorporation des nouvelles techniques, parce que les firmes n’ont pas su adapter leur organisation du travail aux nouveaux équipements.
- Pour Gordon, la capacité du capitalisme contemporain à produire la richesse de manière de plus en plus efficace grâce à l’innovation, serait en panne. Les progrès des 250 dernières années seraient un épisode unique de l’histoire humaine.
PT exogène Progrès technique endogène
Dans la théorie
néoclassique, le progrès
technique est exogène : c’est
comme une manne tombée du
Le progrès technique endogène dans la théorie keynésienne. Kaldor fournit une explication keynésienne de l’apparition du progrès technique en insistant sur le rôle fondamental de la demande : on parle de progrès technique « demand pull ». Le schéma est le suivant :
Demande de biens et de services nécessité de produire progrès
Revenus
Epargne
Investissement
Capital public Capital
technologique
Capital humain Capital
physique
Hausse des capacités de production, gains de productivité, externalités positives
Croissance
économique
ciel. Dans la formulation de
Solow, qui date de 1957, la
technologie est représentée
comme un stock, qui croît au
cours du temps du fait de
l’accumulation de techniques
nouvelles :
Y ‗ f (A, K, L) où Y est le
produit, A la technologie, K le
capital et L le travail
Le changement technique est
représenté comme un
changement de A au cours du
temps. Le A est la part de la
croissance, qui n’est pas
expliquée par les facteurs
travail et capital. A chaque
période le stock de
technologie s’accroît de x %.
La modélisation d’un progrès
technique endogène n’était
pas possible dans les années
50 en raison de la limitation
des outils conceptuels
disponibles. C’est pourquoi le
modèle néoclassique
s’intéresse plutôt aux
conséquences du progrès
technique plutôt qu’à ses
déterminants.
Ce modèle suppose que les
rendements d’échelle
constants. Le progrès
technique augmente la
productivité marginale du
capital, ce qui induit un
processus d’investissement
jusqu’au niveau où l’unité
marginale du capital est
rémunérée au taux d’intérêt en
vigueur.
technique productivité
Les théories de la croissance endogène. Dans ces théories, le changement technique résulte d’investissements réalisés par des agents économiques motivés par le gain. Ces investissements sont des dépenses en recherche, en formation, en capital physique source de savoir supplémentaire. La quantité d’investissement réalisée commande le rythme du progrès technique et elle est aussi influencée par les conditions économiques comme la disponibilité des facteurs (capital humain et physique), par les conditions macroéconomiques (taux d’intérêt, échange international de biens et de capitaux), par les conditions institutionnelles. La technologie, moteur de la croissance économique, est différente des autres facteurs car il existe des économies d’échelle dans la production des connaissances. Dans la théorie néoclassique, le capital voit sa productivité marginale diminuer lorsque la quantité utilisée s’élève alors que la quantité utilisée de travail et technologie est constante. Par exemple, dans le cas d’une ferme, la contribution à la production du second tracteur sera moindre que celle du premier parce que l’agriculteur doit par exemple partager son temps entre deux tracteurs au lieu d’un. La loi des rendements décroissants ne s’applique pas à la connaissance : chaque nouvelle connaissance ouvre de nouvelles avenues pour le progrès du savoir si bien qu’un processus d’accumulation des connaissances est possible ; ce qui provoque l’accumulation des autres facteurs et par là même la croissance.
Modèle de Romer (1986) - (Croissance endogène). Chaque investissement est
source de connaissances supplémentaires, qui ne sont pas appropriables par
l’investisseur. Il se crée donc un stock de savoir collectif, dans lequel chaque
entreprise puise gratuitement et qu’elle contribue à alimenter. Dans la même veine,
on peut évoquer les effets du learning by doing, qui relie les gains de productivité
au volume de l’activité économique, investissement ou production.
Modèle de Romer (1990).Il voit dans la recherche la source du progrès
technique. L’économie est représentée à deux secteurs : un secteur de production
des biens physiques et un secteur de recherche, qui invente les biens, qui seront
ensuite produits. La croissance est alors représentée comme une hausse de la
diversité des biens d’équipements disponibles, source de productivité. De nouvelles
machines sont inventées, de plus en plus spécialisées, ayant des usages
nouveaux, qui permettent une plus grande efficacité productive. Il y a des
externalités positives dans la recherche ; chaque chercheur bénéficiant
gratuitement des trouvailles de ses collègues et de ses prédécesseurs et il y a une
concurrence monopolistique dans la production. La recherche constituant un coût
fixe, le coût moyen de la production d’un bien donné baisse avec la quantité
produite. Le taux de croissance de l’économie est déterminé par le rythme du
progrès technique, qui dépend lui- même du nombre de travailleurs affectés à la
recherche, qui est fonction lui-même du nombre de travailleurs qualifiés disponibles,
ce dernier dépendant de la taille de l’économie. Les agents prennent leurs
décisions d’investissement en fonction du rendement privé, qui est inférieur au
rendement social. Ils investissent de ce fait moins que cela ne serait souhaitable
pour la collectivité, d’où une défaillance de marché qui appelle une correction du
gouvernement.
La théorie de Schumpeter. Voir fiche.
Fiche sur Schumpeter. J A Schumpeter (1883-1950) : Progrès technique et évolution.
Concepts du programme. Courant Contexte Idées Actualités Liens avec d’autres auteurs.
Capitalisme : propriété
privée des moyens de
production, rémunération du
profit en contrepartie du
risque pris. C’est un système
qui évolue en permanence
sous l’effet des innovations.
hétérodox
e : ni
néoclassiq
ue, ni
keynésien,
ni
A pu
observer
les effets
de la
révolution
industrielle
- Le capitalisme
connait des évolutions cycliques grâce aux
innovations.
- Le capitalisme est en
- Les cycles
s’expliquent-ils encore par le progrès
technique ?
- Taille des
Théories de la
croissance endogène.
Financement de l’Etat
dans différents
domaines comme l’éducation.
La hausse du capital
Capitaliste : c’est celui qui
met en œuvre l’innovation.
C’est celui qui apporte les
fonds.
Cycles : sont engendrés par
les innovations, qui sont
source de destruction
créatrice. Les cycles
comprennent quatre phases
principales : expansion,
crise, récession, dépression.
Ils peuvent-être courts
(Kitchin), moyens (Juglar),
longs (Kondratiev).
Destruction créatrice :
Processus de diffusion des
innovations, qui se
caractérise par la destruction
des activités obsolètes
remplacées par de nouvelles
activités.
Entrepreneur : n’est pas
forcément le capitaliste (celui
qui apporte des fonds). De
plus, on distingue les
innovateurs des imitateurs.
Les innovateurs sont
notamment motivés par la
joie de créer, de fonder une
dynastie….
Evolution : changements
profonds dans la production,
la consommation et l’emploi
générés par des innovations
majeures ou RI. Les
innovations se traduisent par
des productions de masse
pour les masses.
Grappes d’innovation :
vague d’innovations
mineures provoquées par
des innovations majeures.
Innovation : nouvelle
manière de créer des
richesses. C’est l’application
industrielle et commerciale
d’une invention. On
différencie les innovations
majeures des innovations
mineures. Schumpeter en
distingue 5. L’innovation se
traduit par une rente de
monopole temporaire du fait
de l’imitation.
Investissement : acquisition
de biens durables. La
mesure de l’investissement
au niveau global, c’est la
FBCF.
Progrès technique :
ensemble des innovations.
Rente de monopole :
résulte de la différence entre
le prix et le coût de
production. Elle est
temporaire tant que
l’innovateur ne sera pas
rejoint par les imitateurs.
marxiste…
Il donne
l’exemple
d’une
pensée
libre et
originale.
Les
apports de
Schumpet
er à la
pensée
économiq
ue sont
nombreux
: théorie
du cycle,
rôle des
innovation
s dans la
croissance
, évolution
du
capitalism
e…
(automobile
,
électricité…
.)
Contempor
ain de
Keynes.
Voit le
capitalisme
en
mouvement
, les
changemen
ts liés à
l’OST.
mouvement perpétuel du fait de
l’introduction d’innovations, source de destruction
créatrice, d’évolution.
- Les innovations sont introduites par
l’entrepreneur innovateur et diffusées par les
imitateurs.
- Les innovations
majeures engendrent des innovations mineures. Elles
apparaissent par grappe et engendrent des cycles.
- La concurrence est
imparfaite et les pratiques
monopolistiques sont vertueuses.
- Le capitalisme doit
disparaître avec la fin des innovations du fait de la disparition
de l’innovateur englué dans des contraintes
bureaucratiques.
entreprises et innovation.
- R§D et innovation, rôle de l’Etat pour
stimuler les innovations qui sont source
d’externalités positives.
- Rôle de
l’entrepreneur ?
- Paradoxe de
Solow résolu.
humain permet une
hausse de la productivité,
qui alimente la croissance.
Il peut également aider le
financement
d’innovations source de
gains de productivité et
donc de croissance. Il peut
aussi construire des ponts,
des routes pour accroitre la
taille du marché et
stimuler la production
donc les emplois.
Le progrès technique, source de croissance économique, est mesuré par un accroissement des gains de
productivité permis par des innovations. Les innovations engendrent une destruction créatrice.
4 – Innovation et destruction créatrice.
L’innovation est source de croissance économique à long terme. Elle accroît les gains de
productivité et engendre une évolution économique et sociale. Elle change la production, la
consommation et l’emploi. Elle provoque la destruction créatrice. Elle est à l’origine des cycles. La
croissance et le progrès technique sont donc endogènes. C’est pourquoi la croissance est un
phénomène cumulatif, la croissance provoquant l’accumulation du progrès technique qui suscite la
croissance à son tour. Les innovations présentes résultent des innovations précédentes. Pour
Schumpeter, l’innovation ne dépend pas principalement de la découverte du chercheur et de la mise en
pratique de l’ingénieur. L’innovation est un processus dynamique car les innovations créent des goulets
d’étranglement, qui suscitent d’autres innovations dans les activités proches et d’autre part l’innovateur est
rapidement imité. L’entrepreneur qui est à la base de l’innovation, reçoit une rente temporaire de
monopole. Comme l’entrepreneur est imité, il doit mettre en œuvre de nouvelles innovations s’il veut
conserver sa rente. Cette course au surprofit, la volonté de fonder une dynastie expliquent la croissance
économique. Précisons les choses.
Documents polycopiés sur l’analyse de Schumpeter :
- Schumpeter considère que l’innovation est à l’origine de l’évolution économique et sociale.
L’évolution est une transformation du circuit économique, qui relie production, consommation et revenus.
Production
Consommation Revenus
Le moteur de l’évolution c’est le progrès technique, que Schumpeter définit comme de nouvelles
combinaisons productives, en distinguant cinq types d’innovations. Il est endogène puisqu’il est produit par
l’économie elle-même. C’est l’entrepreneur qui introduit l’innovation, qui n’est pas un simple gestionnaire
ou un dirigeant routinier. C’est quelqu’un qui a une vision d’avenir et une capacité exceptionnelle à prendre
des risques, à convaincre les autres de la valeur de son projet, que le commun des dirigeants d’entreprise
n’a pas. Entreprendre donc innover fait en quelque sorte partie de son être. Son objectif principal n’est pas
la maximisation du profit ; il y a d’abord chez lui une volonté de dépenser son énergie, une volonté de
puissance avec l’idée de fonder une dynastie, la joie de créer. Prenons des exemples d’entrepreneurs
schumpétériens du XX siècle à nos jours : André Citroën, H Ford, Steve JOS pour Apple, Max Théret et
André Essel pour la FNAC, André Rousselet pour Canal Plus, Antoine Riboud pour Danone, Pierre Fabre
pour les laboratoires……. Le résultat de l’innovation c’est le profit.
-Pour JA Schumpeter, l’évolution économique se déclenche dans le capitalisme grâce aux innovations des
entrepreneurs, qui en rompant avec le comportement habituel de routine, révèlent une disposition à créer
donc à prendre des risques, le profit apparaissant comme une récompense de l’innovation. Pour que cette
dynamique de l’innovation opère, il faut réunir deux types de propensions : d’une part, la propension à
innover qui dépend de facteurs humains (esprit d’innovation, prise de risque), attributs de l’entrepreneur,
existence de facteurs économiques et financiers. D’autre part, une propension des agents à accepter
l’innovation, liée aux goûts, mœurs, habitudes, conditionnant à leur tour la vitesse et l’étendue de la
diffusion de l’innovation. Dès lors, l’innovation engendre des effets dynamiques dans la mesure où elle
induit la construction de nouveaux équipements ou au moins le renouvellement de l’ancien et qu’elle est
mise en œuvre par de nouvelles firmes spécialement conçues. Ces nouvelles activités remettent en cause
les dispositions acquises et stimulent la concurrence, qui agit en tant que processus de destruction
créatrice, en détruisant les éléments vieillis et en créant des éléments neufs. Partant, si cette dynamique
des marchés concurrentiels impulsée par l’innovation et le processus de destruction créatrice, conduit à
long terme à une amélioration du bien-être collectif, elle provoque à court terme des faillites d’entreprises
et du chômage momentané, d’où une montée de l’incertitude. (…)
Les innovations sont groupées dans le temps et l’espace : elles sont diffusées par grappes technologiques,
ce qui explique l’allure cyclique des mouvements économiques. Ce groupement d’innovations s’explique
surtout parce que la réussite d’un entrepreneur provoque l’apparition d’autres entrepreneurs. D’où la
diffusion des innovations par le comportement d’imitation des firmes existant sur le marché, dorénavant
dominé provisoirement par la firme novatrice.
P Gilles, Histoire des crises et des cycles économiques, A Colin, 2009.
Document 2 page 28.
Questions. Qui est l’entrepreneur ? Se confond-il avec le capitaliste, avec le gestionnaire? Quelles sont
les qualités de l’entrepreneur innovateur ? Illustrez. Quelles sont les cinq types d’innovation ? Illustrez-les.
Qu’est-ce que l’évolution ? Pourquoi se déclenche-t-elle ? Qu’est-ce que la destruction créatrice ? Donnez
des exemples de destruction créatrice aujourd’hui. Voir le document 4 page 29. Qu’est-ce qu’une grappe
d’innovations ? Illustrez.
Réponses :
- L’entrepreneur et le capitaliste ne se confondent pas. Alors que la fonction du premier est d’exécuter
de nouvelles combinaisons ; celle du second est d’avancer les fonds nécessaires à cette exécution. Il peut certes arriver que l’entrepreneur soit aussi le capitaliste : quand il est propriétaire de la firme mais ce n’est pas une obligation. Cette proposition a une conséquence immédiate : si l’entrepreneur n’est pas le capitaliste ; ce n’est pas lui qui supporte les risques liés à l’échec d’une mise en œuvre d’innovation. De même, en cas de réussite, les profits réalisés ne lui reviennent pas davantage. De telle sorte que contrairement à ce qui est parfois avancé ; ce n’est pas l’attrait du profit qui motive l’innovation, l’entrepreneur. Schumpeter distingue alors deux types d’entrepreneurs : d’une part, l’entrepreneur innovateur, qui s’éloigne des conditions routinières par la « joie de créer » et l’entrepreneur copieur, qui adoptera les innovations, qui rencontrent un succès. Par là même, l’innovation est le fruit de la décision des entrepreneurs, qui ne sont pas pour Schumpeter des hommes d’affaires normaux qui se contentent de suivre la routine établie. Ce sont des promoteurs de la révolution de la production. Etre entrepreneur n’est pas une profession, ni une situation qui peut-être transmise de génération en génération. Il s’agit d’un leadership non pas du type prestigieux comme les hommes d’Etat donc beaucoup moins reconnu socialement. Il n’a pas de tradition ou de comportements culturels sur lesquels se reposer. Les entrepreneurs ne constituent pas par conséquent une classe en soi. C’est la bourgeoisie, qui en a besoin et qui tend à l’intégrer dans ses rangs. Ainsi, être entrepreneur constitue une tâche ingrate et précaire. S’il l’accomplit, c’est :
- parce qu’il a le rêve et le souhait de créer un royaume personnel, de fonder une dynastie ; - parce qu’il a la volonté de conquête, le désir de se battre, de montrer qu’il est le meilleur, de réussir
non pas pour les fruits mais pour le succès lui-même ; - parce qu’il a la joie de créer, de dépenser son énergie.
C’est un déviant, quelqu’un qui casse la routine. Ex : Ford est un entrepreneur car au lieu d’utiliser les méthodes en usage à son époque. Il décide
de briser la routine et d’innover en changeant les méthodes de production : division du travail, convoyeur,
hausse des salaires (5 dollars par jour). Au total, il rompt avec la tradition.
Mario Polegato, le fondateur de Géox souhaitait aérer ses chaussures alors qu’il faisait chaud.
- Schumpeter définit l’innovation comme une nouvelle combinaison de facteurs, de nouvelles manières
de créer des richesses. Il en distingue cinq :
- La fabrication d’un bien nouveau ou la transformation d’un produit ancien par l’addition d’une
qualité nouvelle qui le rend différent. Ce sont les innovations de produit. Ce fût le cas au XIX de
l’automobile et du TV à écran plat.
- L’introduction d’une nouvelle méthode de production. Il n’est pas nécessaire qu’elle soit fondée sur
une découverte scientifique de première importance. Ce sont des innovations de procédés. Ce fût le cas
du taylorisme, de la machine à vapeur au XIX, aujourd’hui de la PAO.
- L’ouverture d’un nouveau débouché. Le chemin de fer, le high-tech.
- La conquête d’une nouvelle source de matière. Au XIX siècle, l’électricité, aujourd’hui : les bio-
énergies.
- La réalisation d’une nouvelle organisation de la production : innovations organisationnelles. Au XIX
siècle, l’utilisation du métier à tisser, aujourd’hui, l’utilisation de l’intérim, des CDD, la création d’une
nouvelle entité à la suite de phénomènes de concentration, la grande distribution.
-L’évolution économique est discontinue et cyclique. Une grappe d’innovations entraîne l’essor de la
première phase d’expansion. Suit une phase de ralentissement puis de crise et de dépression. Il faut
attendre une nouvelle grappe d’innovations pour connaître la reprise du cycle suivant. L’évolution c’est la
transformation du circuit économique, ce sont des profonds changements dans la production, la
consommation, l’emploi. L’évolution résulte de l’innovation majeure ou révolution industrielle.
- L’innovation est un processus de destruction créatrice ; ce qui constitue la donnée fondamentale du
capitalisme, qui n’est pas stationnaire. De fait, sous l’impulsion de l’innovation, le système capitaliste est
sans cesse en mouvement : il y a une transformation permanente de l’économie et de ses structures.
Concrètement, les éléments vieillis sont continuellement détruits pendant que des éléments neufs sont
continuellement créés. L’innovation a par là même des effets opposés. Elle crée des activités nouvelles et
constitue un facteur indéniable de croissance économique pour les nouvelles firmes. Mais d’autre part, elle
fragilise les anciennes entreprises en rendant obsolètes les anciens produits ou méthodes ou organisations
de la production. D’où, l’expression « destruction créatrice ».
EX : La sidérurgie au bois disparaît puisque le chemin de fer, en réduisant les coûts de transport, permet
de livrer des aciers au charbon, moins chers que les produits locaux en bois. La sidérurgie au bois est
moins efficace que la sidérurgie au charbon. De fait, elle ne permet pas de produire des quantités aussi
importantes et les coûts unitaires de fabrication sont plus élevés. De là, il n’y avait aucun intérêt à
conserver des activités qui ne pouvaient résister à la concurrence des aciers au charbon si bien qu’elles
étaient condamnées à disparaître : c’est la destruction. Mais, le chemin de fer a engendré de la création et
a suscité de nouvelles innovations : ce sont les grappes.
Un exemple de « grappes de nouvelles combinaisons productives » avec le chemin de fer :
Types d’innovations Principaux exemples
Nouveaux produits Innovations dans le matériel roulant (locomotives, wagons), dans les
infrastructures : gares, ponts métalliques.
Nouvelles méthodes de
production
Nouvelles méthodes de travail, nouvelles catégories de personnels roulants ou
sédentaires.
Nouveaux débouchés Nouveaux réseaux : Europe, Asie, Amérique.
Extension des catégories d’utilisateurs, voyageurs, expéditeurs de
marchandises.
Nouvelles sources de
matières premières ou de
produits semi-ouvrés
Transports de matières premières provenant de gisements lointains.
Nouveaux types d’acier, de fonte techniquement plus adaptés et moins chers.
Nouvelles organisations
économiques et financières
Compagnies sous forme de sociétés par actions. Cotation en bourse.
Concentration des compagnies. Combinaison du capital financier et industriel.
-Les innovations apparaissent en grappes car elles se complètent. Le moment le plus favorable à la
recherche de nouvelles solutions est celui où les difficultés apparaissent faisant alors remonter les coûts du
système et rendant la solution tout à fait rentable. Dans l’exemple du chemin de fer, l’exploitation était
rendue dangereuse du fait de la difficulté de réguler le trafic, ce qui nécessitait des moyens de
communication. De là, la résolution de ce problème a suscité de nombreuses innovations dans le domaine
des communications et des procédés de signalisation mécanique puis électrique. Ainsi, les difficultés
rencontrées dans un domaine poussent à la recherche dans d’autres domaines, qui à leur tour …..On
retrouve le même type d’enchaînements dans le secteur automobile avec les pneumatiques, les
freins,….etc.
-La destruction créatrice aujourd’hui. 4 PAGE 29. Q 1- Les énergies renouvelables peuvent générer de
la destruction créatrice si elles sont préférées aux énergies dominantes donc le pétrole et le nucléaire.
Ainsi, les voitures électriques ne se développeront que si le coût des énergies renouvelables est inférieur à
celui des énergies actuelles. Il peut aussi s’agir d’un choix politique. Q 2 – Si les énergies renouvelables
sont une activité porteuse à l’avenir, la France se prive d’une branche motrice et les importations de ces
énergies vont dégrader la balance commerciale. Q 3- D’une part, ces activités n’ont pas été encouragées
par les autorités publiques, qui d’autre part, ont fait preuve de versatilité, empêchant les producteurs d’avoir
une visibilité sur l’évolution des marchés. De plus, s’ajoute le choix politique du nucléaire. Q 4- On ne peut
être sûr du choix de la technologie pour fabriquer l’électricité car c’est un choix en partie politique mais les
prix du pétrole vont continuer de s’accroître vue la pression de la demande et la raréfaction des
ressources ; le charbon reste abondant. Le choix des énergies renouvelables sera politique.
-Autre exemple de destruction créatrice avec les nouvelles technologies de l’information….
Types d’innovations Innovations Destruction
Nouvelles méthodes de
production
L’usine robotisée (automates
programmables), la CAO, la
comptabilité informatisée.
Suppression de certaines tâches d’OS,
réduction d’emplois industriels et de
bureaux, regroupement et
restructuration des sites industriels.
Nouveaux produits L’ordinateur, les appareils
numériques, les portables, les cartes
bancaires.
La machine à écrire, les pellicules
photos, le téléphone filaire, la monnaie
métallique.
Nouvelles routes
commerciales, nouveaux
marchés
L’internet, les services en ligne :
commerce au détail, en gros, vente
aux enchères, bourse.....
Le courrier postal ? Les intermédiaires
commerciaux, boursiers, la réservation
des spectacles et des voyages.
Nouvelles organisations
économiques et financières
La FMN globale, le recours à la
flexibilité (sous-traitance, juste à
temps), l’individualisation des
rémunérations, l’entreprise en réseau.
La grande entreprise nationale et
fordiste garantissant une certaine
sécurité de l’emploi et l’homogénéité
des salaires catégoriels, la suppression
des stocks, de l’organisation
hiérarchique et pyramidale.
-Doc 2 page 28. Q 1- La consommation a augmenté avec la hausse des revenus : on achète plus de
produits et pas les mêmes qu’avant. On retrouve les lois d’Engel. Q2- L’économie capitaliste évolue et
connait la croissance grâce aux innovations. Q 3 – Du fait des innovations de procédés, des changements
de la consommation impulsés notamment par les innovations de produits, les firmes doivent s’adapter ou
disparaître. Q 4- La croissance économique passe par la destruction créatrice. Les innovations génèrent
de la nouveauté créant par là même l’obsolescence.
Qui innove ?
Les grandes entreprises apparaissent fréquemment comme les plus innovatrices.
Les grandes firmes contribuent plus à l’innovation que les petites puisque l’imperfection des
marchés de capitaux fait qu’elles doivent financer l’innovation largement sur leurs fonds propres,
lesquels sont plus conséquents dans les grandes entreprises que dans les petites. Elles ont en outre
plus facilement accès au marché des capitaux du fait du moindre risque, qu’elles présentent. Ainsi, si un
projet échoue dans une grande entreprise ; elle ne disparaît pas pour autant. Ce qui n’est pas le cas d’une
petite firme qui ne gère qu’un projet. De surcroît, il y a dans la recherche des économies d’échelle. Un
laboratoire plus grand est aussi plus productif car il rassemble une plus grande diversité de talents ;
chaque scientifique bénéficiant de ses échanges avec les autres. A cela s’ajoute que les résultats sont
fréquemment différents de ce qui était escompté. De là, la grande entreprise plus diversifiée a plus de
facilité pour trouver des applications nouvelles à des découvertes inattendues. Enfin, la grande entreprise
dispose a priori d’un marché plus vaste : elle a des réseaux de distribution, des clients fidèles sur lesquels
elle peut amortir les coûts fixes de la recherche.
Comment le progrès technique engendre-t-il la croissance ?
Le PT est facteur de croissance économique. Ses effets directs passent par les innovations de
procédés et de produits.
Le progrès technique, à l’origine de la destruction créatrice, aboutit à l’apparition de nouveaux
procédés comme la machine à vapeur, le moteur à explosion pour fournir de l’énergie, à la naissance de
nouveaux produits comme l’automobile, la télévision, les appareils électroménagers.
Le progrès technique peut-être facteur de croissance donc de créations d’emplois et de
développement si le taux de variation de la production est supérieur au taux de variation de la productivité
du travail. Toutefois, du moment où le taux de variation de la production est inférieur à celui de la
productivité ; cela se traduit par des suppressions d’emplois. Ce fût le cas du secteur agricole, du secteur
industriel où l’on a substitué du capital au travail : des licenciements massifs d’OS ont eu lieu. En raison de
leur faible capital humain, leur employabilité est aussi faible d’où de grandes difficultés pour retrouver un
emploi. Ils ont été le plus souvent victimes du chômage de longue durée à l’origine de l’exclusion. Par
ailleurs, le progrès technique peut se traduire par des nuisances au niveau de l’environnement. Au
demeurant, sur la longue période, il a plus crée d’emplois (théorie du déversement) qu’il n’en a supprimé et
a autorisé le passage d’un système productif à un autre donnant alors le moyen de s’adapter aux nouvelles
exigences, aux nouvelles techniques de production.
Les produits nouveaux peuvent soit s’ajouter aux produits anciens ou se substituer à eux. Ainsi, dans le
premier cas, ils augmentent le nombre de produits fabriqués alors que dans le second, en remplaçant les
produits les plus anciens parvenus à maturité, donc à croissance faible par des produits à croissance
rapide ; ils soutiennent la croissance. Par exemple, le marché des téléphones portables a relancé le
marché des téléphonique au moment où le téléphone filaire plafonnait ; les ménages étant très largement
équipés. Avec une nouvelle méthode de production, il y a une hausse de la production du bien en question
et des produits utilisant le produit en question. De plus, de nouvelles méthodes de production sont parfois
indispensables pour fabriquer des produits nouveaux à des coûts supportables. L’ouverture d’un nouveau
débouché se traduit par une hausse de la demande adressée à une industrie ou à un groupe d’industries.
La conquête d’une nouvelle source de matière première permet de disposer de cette matière première à un
coût unitaire plus faible et en plus grande quantité d’où une hausse de la production. La réalisation d’une
nouvelle organisation permet de produire en grande série et d’obtenir des économies d’échelle.
Mais pour que l’on puisse connaitre le cercle vertueux de l’innovation et de la croissance, il faut un
certain niveau de capital humain.
Document polycopié.
L’aptitude d’une société à développer, à maîtriser, exploiter l’innovation pour engendrer de la croissance
économique et de la prospérité, dépend largement des capacités de ses citoyens et de l’utilisation d son
capital humain. L’exemple de e-bay illustre bien cette dépendance : il faut non seulement des scientifiques,
des ingénieurs pour développer la plateforme mais aussi des connaissances commerciales étendues et un
esprit d’entreprise dont font montrent les millions de petits négociants qui utilisent la plateforme. Et enfin, il
faut des centaines de millions de clients capables de placer les enchères sur le site. Donc, pour
appréhender le potentiel d’inventivité d’une société et la croissance économique, qui peut résulter de la
capacité d’innovation, il est nécessaire de prendre en considération chacune des composantes du capital
humain : éducation parentale, scolarité, enseignement professionnel/universitaire, formation des adultes,
éducation sur le lieu de travail. L’appréciation doit tenir compte de la somme du capital humain existant par
pays, de la part de ce total qui est employée sur le marché du travail et de sa productivité. La principale
conclusion à tirer, pour les décideurs est qu’il y a lieu d’envisager le lien entre capital humain et capacité
d’innovation, dans un sens beaucoup plus large que le seul niveau d’éducation reçu dans les écoles et les
universités, ou le volume d’investissement dans la r§d et les installations high-tech.
Achats industriels.com, 2011.
Questions : Quel lien existe-t-il entre capital humain et innovation ? En quoi l’investissement en
capital humain est-il cumulatif ? Comment les pouvoirs publics peuvent-ils agir sur les
composantes du capital humain ?
Réponses : q1 - Une innovation ne sera pertinente que si les clients possèdent un capital humain
nécessaire à son utilisation. Q 2- L’investissement en capital humain résulte de la formation initiale reçue
dans le cadre scolaire, universitaire et de la formation professionnelle. Q 3- Les pouvoirs publics peuvent
inciter à la formation continue au cours de la vie active, développer de nouvelles offres de formation pour
les étudiants, développer la filière professionnelle au sein de l’éducation nationale, la prise en charge de la
petite enfance…..
Remarque sociologique :
La diffusion d’une innovation dépend d’une multitude de facteurs : économiques (taille de l’entreprise,
profits générés, financements….), politiques (implication de l’Etat, politiques de recherche…..), mais aussi
sociaux et culturels : certaines innovations se diffusent parce que la culture des concepteurs et des
utilisateurs de l’innovation se rencontrent. Prenons le cas de l’informatique, qui ne s’est réellement
développée que lorsque les machines sont devenues conviviales, quand le langage des ordinateurs a
cessé d’être mathématique et technique pour devenir celui des utilisateurs ne disposant pas de
compétences particulières, dans ce domaine. Cette acceptation des nouvelles technologies par les
hommes, s’appelle « social acceptancy ». L’innovation s’approprie d’autant plus facilement que les
utilisateurs font preuve d’inventivité, découvrant de nouveaux usages, des manières différentes d’utiliser le
produit, synonyme de véritable appropriation sociale du produit.
Toutefois, certaines innovations ne se diffusent pas. Elles peuvent effectivement entrer en contradiction
avec les habitudes, les normes, valeurs en vigueur dans une société. Ainsi, H Mendras évoque les
réticences des paysans du SO à adopter des méthodes agricoles modernes, au lendemain de la seconde
guerre mondiale puisqu’elles remettent en cause l’autarcie de l’économie et de la société villageoise. Plus
généralement, ces échecs sont imputables à la représentation sociale de l’innovation, à la manière dont
elle est perçue par le système culturel. C’est par exemple le cas des innovations liées aux manipulations
génétiques, qui suscitent beaucoup de méfiance chez le consommateur français contrairement au
consommateur américain. Nous associons, dans nos représentations collectives, l’alimentation aux
paysans, au terroir plutôt qu’à des éprouvettes, et laboratoires.
Les pouvoirs publics peuvent stimuler l’innovation, développer des conditions favorables à sa diffusion. Par
suite, ils peuvent avoir un impact sur la croissance.
Section 3 : Le rôle des institutions dans la croissance.
Les sources de la croissance reposent certes sur des composantes économiques comme l’investissement,
le profit, le travail… mais également sur des institutions comme facteurs majeurs du développement
économique. Ainsi, certaines sociétés sont dotées de bonnes institutions, qui encouragent l’investissement
dans l’équipement, le capital humain, les technologies performantes et par suite elles prospèrent du point
de vue économique. De bonnes institutions présentent trois caractéristiques : elles garantissent le droit de
propriété à une grande partie de la population ; elles incitent une large palette des individus à investir et à
participer à la vie économique ; en limitant l’action des élites et des politiciens et autres groupes puissants,
elles les empêchent de s’approprier les revenus ou investissements d’autrui ou de fausser les règles du
jeu, et en promouvant l’égalité des chances pour de vastes pans de la société, elles encouragent
l’investissement dans le capital humain, la participation à la production économique.
Le passé et le présent montrent que dans de nombreux pays, ces conditions ne sont pas réunies. L’Etat de
droit ne règne que de manière sélective ; les droits de propriété sont inexistants pour la majorité des
citoyens ; les élites jouissent d’un pouvoir politique et économique illimité et seule une petite fraction de la
population accède à l’éducation, au crédit et activités productives.
D Rodrick résume l’importance de bonnes institutions lorsqu’il rappelle que si la Bolivie disposait
d’institutions de la qualité de celles de la Corée du sud, son PIB par habitant avoisinerait 18 000 dollars
contre 2700 aujourd’hui.
La qualité des institutions tient d’abord à leur capacité à assurer l’existence, la réglementation et la
stabilisation de l’économie de marché. En particulier, l’instauration d’un cadre juridique garantissant la
reconnaissance des droits de propriété est capitale. Sans ce cadre, le pillage des inventions ruine tout
effort d’innovation ; les échanges sont réduits ; les investissements trop aléatoires, ne voient pas le jour. Et
il n’y a pas que l’absence d’institutions qui peut freiner la croissance mais également l’existence de
mauvaises institutions. De fait, il y a une très forte corrélation entre le degré de corruption et le niveau de
pauvreté d’une nation.
Pour finir, les institutions doivent permettre de légitimer l’économie de marché en favorisant la
redistribution, en gérant les conflits via l’instauration de retraites, d’assurance chômage…. Elles ne se
résument pas au droit de propriété. Il y a des institutions créatrices de marché protégeant les droits de
propriété et garantissent l’exécution des contrats ; des institutions qui réglementent les marchés pour gérer
l’effet externe et l’imperfection de l’information ; des institutions qui stabilisent les marchés et des
institutions qui les légitiment.
I- Des institutions favorables à la croissance. A – Les théories de la croissance endogène et le financement de la R§D par l’Etat.
Les plus célèbres représentants sont Romer, Lucas, Barro.
Ce courant libéral préconise le renouveau des interventions publiques seules efficaces pour la formation, la
recherche ou l’infrastructure. Le capital humain et la recherche sont alors traités comme producteurs
d’externalités ou biens collectifs si bien que l’Etat et les organismes internationaux doivent les promouvoir.
Selon les principes libéraux, l’intervention peut respecter le principe marchand : concessions de service
public, contrats de recherche, système d’enseignement plus ou moins privé.
- Si on considère les dépenses de recherche, les connaissances ont en partie le caractère d’un bien public mais les firmes doivent payer pour acquérir le droit de produire les biens nouveaux (brevets) : or, leur rendement social est supérieur au rendement privé car la production de connaissances améliore l’efficacité des recherches. Cela justifie des subventions à la recherche développement. Sur la justification du financement de la R/D par les pouvoirs publics : Dans les théories de la
croissance endogène, chez Smith. Ainsi, on retrouve dès les écrits d’Adam Smith, l’idée selon laquelle
l’Etat doit prendre en charge les activités à faible rentabilité privée mais ayant des effets bénéfiques pour
l’ensemble de la collectivité. Aussi, le financement public de la recherche, source d’externalités positives et
de croissance selon les théoriciens de la croissance endogène, peut-il trouver une justification jusque dans
la pensée libérale. Toutefois, se pose la question du choix des domaines dans lesquels l’Etat va porter ses
efforts puisqu’il est difficile de mesurer les effets positifs à attendre de tel ou tel projet. C’est ainsi que
certains montrent que le clientélisme électoral peut conduire à des gaspillages de ressources et à des
financements publics de projets aux retombées limitées. D’ailleurs, on observe souvent que la part du
financement public décroît avec la maturité du projet : plus forte au moment de la recherche fondamentale,
beaucoup plus réduite au moment de la production industrielle et de la commercialisation du produit.
- Si on considère la variété de biens, plus les productions sont diverses, plus chacune procure des externalités positives aux autres. → Plus globalement, pour les théories de la croissance endogène, la croissance est un phénomène
auto-entretenu par l’accumulation de quatre facteurs principaux.
- Premièrement, le capital physique. C’est l’idée d’investissement facteur de croissance. Romer propose
un modèle qui repose sur des phénomènes d’externalité entre les firmes. En investissant dans de
nouveaux équipements, une entreprise se donne les moyens d’accroître sa production mais aussi celle des
autres entreprises concurrentes ou non. L’investissement dans de nouvelles technologies est le point de
départ de nouveaux apprentissages par la pratique. Ce savoir ne peut-être approprié par la firme qui le
produit ; il se diffuse aux autres entreprises. Autrement dit, l’investissement d’une firme profite aux autres.
- En second lieu, la technologie. Les investissements en recherche-développement sont à l’origine de
biens et procédés nouveaux protégés par des brevets et par conséquent source de revenus pour les
innovateurs. Mais, ils sont également pourvoyeurs d’idées qui serviront de point de départ à des
innovations ultérieures. Ces idées sont des biens publics permettant à d’autres firmes que l’innovatrice
initiale de faire progresser la technique. C’est l’accumulation de ces connaissances nouvelles, issues de
connaissances anciennes et de la recherche qui fait progresser la technologie et donc la productivité. Par
suite, plus les efforts de R/D sont forts, plus la croissance est forte ; plus la croissance est forte, plus les
efforts de R/D seront forts. Attendu que les biens produits ont des caractéristiques de biens collectifs, le
coût étant indépendant du nombre d’utilisateurs : l’intervention de l’Etat est nécessaire pour garantir un
système de brevets. L’invention prend un caractère d’un bien privé. Vu que la rente de monopole est
provisoire ; l’innovation va tomber dans le domaine public et de nouvelles innovations rendront les
premières obsolètes. Les rentes assurent la rentabilité de la R/D.
- Troisièmement, le capital humain. Créé par G Becker, le concept est repris par Lucas. Chaque individu
est propriétaire d’un certain nombre de compétences qu’il valorise en les vendant sur le marché du travail.
L’éducation est dans ces conditions un investissement dont l’individu attend un retour. En outre, à capacité
donnée, un agent sera d’autant plus efficace qu’il sera entouré de personnes elles- même mieux formées
et donc plus productives. Il est alors naturel de souligner que la tendance plus que séculaire dans les pays
occidentaux à un allongement de la durée moyenne de la scolarité est une cause non négligeable de la
croissance. Autrement dit, l’accumulation du capital humain a des effets externes car le niveau d’éducation
d’un individu joue sur sa propre productivité et aussi sur celle des partenaires. Par un effet de réseau, le
niveau d’éducation est d’autant plus efficace qu’il permet d’interagir avec d’autres personnes présentant le
même niveau. La productivité sociale de la formation est supérieure à la productivité privée.
- Enfin, le capital public : il correspond aux infrastructures de communication et de transport. Ce modèle
de Barro souligne le rôle des investissements opérés par l’Etat et les collectivités locales et également les
investissements dans les secteurs de l’éducation et de la recherche. L’accroissement du taux d’imposition
a deux effets sur la croissance : il la favorise grâce au financement d’infrastructures sources de croissance
et il la défavorise en décourageant l’initiative privée. Il y a de ce fait un taux d’imposition maximal pour
maximiser la croissance.
L’Etat peut favoriser les différentes accumulations de capital :
- par une politique de formation, d’éducation, il améliore l’efficacité du capital humain, peut faciliter l’accumulation de connaissances et d’expériences.
- Par une organisation des brevets, par une participation à l’effort de R/D, il participe à l’accumulation technologique.
- Il doit construire des infrastructures publiques. - Il doit mener une politique industrielle. Les interventions sont légitimées parce que le marché est défaillant face aux externalités. Les
rendements sociaux sont supérieurs aux rendements privés. L’expérience et la connaissance des individus
servant à tous, l’intervention de l’Etat est justifiée. Il doit néanmoins éviter le déficit budgétaire.
Au total, les dépenses ont un effet cumulatif ; permettant d’augmenter la croissance, qui induit une
hausse des recettes publiques donc de la dépense publique facteur de croissance. L’accroissement du
taux d’imposition a deux effets sur la croissance : il la favorise grâce au financement des infrastructures
sources de croissance : il la défavorisent en décourageant l’initiative privée d’où la fixation d’un taux
d’imposition optimal permettant une croissance maximale.
(Voir fiche sur le progrès technique endogène).
Document 1 page 32.
Q 1 – Un système GPS améliore les communications entre les agents économiques, facilitant les
échanges. D’où une plus grande efficacité du système économique.
Q 2 – Le GPS actuel est américain d’où une dépendance des européens par rapport aux EU car le service
est produit par l’étranger. Un GPS européen permet de remplacer une production étrangère par une
production européenne. Cela favorise également le développement de firmes porteuses de nouvelles
technologies donc de croissance.
Q 3- Les infrastructures de transport, de communication, les réseaux d’énergie permettent de produire plus
efficacement, d’améliorer la commercialisation des produits.
Q 4-Si la construction de stades, piscines peut avoir un effet sur le bien-être des populations, elle n’est pas
forcément porteuse de croissance sur le moyen-long terme.
Document 2 page 32.
Q 1 - ConnaissancesinnovationsPTICROISSANCEConnaissances
Q 2- Les I en r § d rapportent des profits à l’innovateur. Plus globalement, les innovations favorisent aussi
le progrès des connaissances, des techniques et du bien-être ; ce qui dépasse largement les seuls profits
de l’entrepreneur innovateur
Q 3 – Grâce aux externalités positives. Le rendement social dépasse le rendement privé. Il y a des effets
positifs de la recherche menée par certains agents économiques sur tous les agents économiques sans
compensation monétaire.
Q 4 – L’Etat peut élever le rendement privé de la recherche pour développer cette activité. Il peut aussi
augmenter le rendement social en développant les externalités positives par exemple, en facilitant la
circulation des informations entre les agents.
Document 3 page 33.
Q 1 – Il y a plusieurs incertitudes : est-ce le niveau du capital humain ou l’évolution du stock qui a une
influence sur la croissance ? L’éducation a-t-elle la même importance suivant le niveau de développement
du pays ?
Q2 – Il semble dans les pays développés que l’effort global d’éducation ne détermine que très peu la
croissance.
Q 3 – Corrélation très légèrement positive.
Q 4 – Dans un pays développé, l’effort d’éducation doit porter sur le supérieur pour former des ingénieurs,
des actifs capables d’innover alors que dans un pays en développement, il faut mettre l’accen t sur des
Exemple
formations inférieures et intermédiaires pour assimiler les technologies plus avancées des pays
développés.
Point sur la situation des entreprises françaises et les politiques économiques possibles.
Les conditions du redressement productif selon JL Gaffard.
- Situation des firmes françaises. Dans de nombreux secteurs, elles ont dû faire face à une baisse
de leur taux de marge (EBE/VA X 100). Beaucoup d’entre elles sont peu compétitives faute d’avoir suffisamment investi et innové par le passé d’où des pertes dans le tissu productif et une aggravation du déficit du commerce extérieur et cela concerne aussi bien les biens que les services. L’idée est d’aider les entreprises françaises à regagner en compétitivité hors prix. Toutefois, le manque de compétitivité prix les conduit plutôt à la recherche de baisse des coûts, au rognage des marges au détriment des investissements innovants. Un dilemme se pose : on prend des mesures fiscales, sociales, salariales qui permettent de restaurer la compétitivité prix des firmes avec le risque de déprimer la demande globale donc de peser négativement sur leur chiffre d’affaires ou on garde le système des prélèvements en vigueur avec le risque de priver les entreprises des moyens de s’autofinancer pour investir et innover.
- Sortir du dilemme. L’innovation nécessite du temps pour être produite, être rentable alors qu’elle
implique des coûts supplémentaires. Pour rétablir les taux de marge affectés immédiatement par ces efforts, il faut pouvoir jouer sur le taux de change, ou sur le coût du travail pour conserver la compétitivité prix. Mais, pour que les firmes soient incitées à innover, il faut qu’elles bénéficient d’un monopole et que la taille du marché soit suffisante, ce qui remet en cause une politique de la concurrence version traditionnelle.
- Que doivent faire les pouvoirs publics ? Il s’agit de développer la coopération entre firmes, y
compris concurrentes, d’associer entreprises, banques et établissements de recherche. C’est l’idée des pôles de compétitivité, de développer des clusters au niveau local (on rassemble sur un territoire des entreprises et organismes pour développer des phénomènes d’apprentissage). La mobilité des salariés doit-être facilitée au niveau du cluster, qui peut-être urbain, rural, national mais la relation du travail doit-être stable pour faciliter les apprentissages donc la hausse du capital humain. Il faut redévelopper le financement par les banques moins volatile que le financement par le marché. Il faut réformer la fiscalité : alléger à court terme le coût du travail, en baissant les cotisations sociales employeurs, en augmentant la TVA ; à moyen terme, il faut taxer les activités improductives, taxer les services financiers…., construire un ensemble cohérent de règles et institutions entre les acteurs de l’innovation.
B – La création d’un contexte économique stable favorable à la croissance et la question des droits
de propriété : le rôle des politiques conjoncturelles et structurelles.
Document 4 page 33.
Q 1 – En théorie, les politiques budgétaires et monétaires sont conjoncturelles ; elles agissent sur le court
terme.
Q 2 – Si l’inflation est forte, les taux d’intérêt sur le long terme ont tendance à s’accroitre car il faut
compenser la perte de valeur réelle des actifs.
Q 3- L’instabilité du PIB est défavorable à la croissance car elle freine les investissements source de
croissance. De plus, les récessions engendrent la disparition de firmes, la montée du chômage, la perte de
capital humain, une fragilisation du système financier.
La question des droits de propriété.
Une économie de marché n’a rien de spontané : elle repose sur un ensemble d’institutions complexes. Une
institution c’est un ensemble de règles explicites, implicites, éventuellement édictées et protégées par des
organismes collectifs nommés institutions, qui disposent d’une autorité légitime et de moyens de sanctions.
Quand ils s’agit de normes comportementales dont les individus n’ont pas conscience tant elles sont
intériorisées, on parlera de conventions.
Pour qu’elle fonctionne bien, il faut des institutions fondamentales, particulièrement les deux suivantes :
propriété privée et droit des contrats. S’il n’y a pas de règles, se met en place une économie de
prédation, où règne la loi du plus fort, la corruption, la violence, où le crime est un mode de règlement
commercial, où il n’y a pas de coopération libre, où s’imposent des mafieux vivant de rançons, freinant par
là même la création de richesses.
Nombre de sociétés primitives limitaient le droit de propriété à certains objets personnels ou l’assortissaient
de sérieuses restrictions : il y avait des terrains communaux, le droit de glanage….Les paysans de
l’occident chrétien ne possédaient que le droit du sol, la propriété revenait au seigneur, qui seul pouvait le
céder. Les paysans étaient des descendants des serfs et on leur accordait le droit précaire de l’occuper, de
le cultiver moyennant le paiement de redevances. Le seigneur lui-même ne se considérait pas comme
propriétaire au sens actuel, juste comme dépositaire d’un bien symbole de la lignée.
Les modalités du droit de propriété aujourd’hui :
- Le droit de propriété c’est le droit exclusif d’utiliser, de louer, d’aliéner les biens. Le locataire a le
seul droit d’usage. Les droits de propriété s’exercent sur les créances. On est réellement
propriétaire quand tous les attributs du droit de propriété sont réunis et que ce droit est garanti.
- Lorsque les personnes et les propriétés sont entourées d’insécurité, toutes les possessions du
plus faible, sont à la merci du plus puissant. Ex : les expropriations en Chine pour des projets
immobiliers….
-L’incertitude pour l’avenir réduit l’incitation à investir pour tous les agents économiques si bien
que l’économie ne peut se développer.
Dans notre système juridique, le droit de propriété comporte des limitations :
- il peut-être scindé en usufruit (Le jus de fruits des Inconnus dans les trois frères), qui est le droit d’usage
et la nue-propriété, qui est le droit de céder. C’est le cas quand un des conjoints décède : il hérite d’une
partie de l’usufruit, les héritiers de la nue-propriété.
- L’Etat se réserve certains droits comme celui de la préemption (priorité de la commune pour acheter un
terrain mis en vente), d’expropriation pour un ouvrage d’utilité publique (les biens concernés perdent leur
valeur).
Pourquoi l’efficience des marchés repose-t-elle sur le droit à la propriété pour les libéraux ?
- Seule l’appropriation des fruits de l’activité suscite la performance. - Seule l’appropriation individuelle du capital engendre l’investissement nécessaire pour l’améliorer,
l’entretenir, ce qui contribue à l’enrichissement général.
- Le marché est la méthode la plus simple et la plus efficace pour collecter l’information concernant les besoins et orienter les ressources vers les productions correspondantes. En fin de compte, l’échange marchand peut se développer s’il y a un respect du droit de la propriété et si
les contrats sont protégés et respectés. Si l’arsenal juridique donne une réponse claire aux questions
posées par les contrats comme l’employeur peut-il m’imposer des heures supplémentaires ? Comment
obtenir le remboursement d’une dette ?.... ; il faut aussi des institutions qui ont des moyens, des pouvoirs
de contrainte. La crainte de la sanction suffit le plus souvent pour que les règles soient respectées ; le
recours à la voie juridique est exceptionnel et doit le demeurer sinon cela paralyse les contrats. On a
l’exemple de la médecine aux EU où les abus de droit pour erreur médicale paralysent la médecine.
Document 2 page 30.
Q 1 – La croissance de la production agricole avant l’industrialisation résultent de la modernisation des
techniques culturales. Cet effort a été réalisé car ceux qui ont investi, savaient qu’ils pourraient récolter les
fruits de leurs efforts, parce qu’ont été institués les droits de propriété.
Q 2- Les monopoles peuvent résulter d’une position dominante ou d’une réglementation. Comme ils ne
connaissent pas la concurrence, ils sont peu incités à innover, incités à pratiquer des prix élevés, peuvent
entraver le développement d’autres activités.
Q 3- Les monopoles institués par les brevets sont temporaires et récompensent ceux qui ont fait l’effort de
R§D. Les brevets stimulent la R§D car ils assurent sa rentabilité, ce qui est favorable à l’innovation donc à
la croissance.
C– L’entrepreneur au cœur d’un réseau et le lien entre régime politique et croissance.
EXEMPLE DE L’Europe. Doc 2 page 30.
L’entrepreneur innovateur se trouve au centre d’un triple réseau social : un réseau de connaissances
(chercheurs, ingénieurs, laboratoires), un réseau financier (fournisseur de capitaux), un réseau politique
puisque l’innovation a peut-être besoin d’un soutien financier de l’Etat, d’une réglementation favorable.
Sur un plan général, il y a des réseaux et l’Etat. Au niveau de l’entreprise, l’innovation résulte d’un travail
d’équipe animé par l’entrepreneur, qui rassemble le scientifique (découverte et mise au point), l’ingénieur
(mise en œuvre, fabrication), le commercial (promotion, vente) et le juriste (brevet, licence, gestion des
droits). L’entrepreneur innovateur est alors celui, qui est au cœur du dispositif puisqu’il impulse, motive,
anime, coordonne.
II- Les cadres institutionnels qui entravent la croissance. A – Le lien controversé entre croissance et démocratie.
- La relation entre régime politique et croissance. Un Etat autoritaire est parfois considéré comme une nécessité au début de la croissance économique et du
développement. En effet, il est à même d’imposer les transformations sociales nécessaires au
développement et peut ensuite par la privation des libertés, limiter les revendications salariales en termes
de rémunération, de conditions de travail et ce faisant permettre aux firmes de bénéficier d’une main
d’œuvre peu coûteuse donc de proposer des produits à des prix compétitifs et par là même de réussir leur
insertion dans les échanges internationaux. C’est la stratégie adoptée par la Corée du sud à partir des
années 70.
Même si des résultats positifs se sont manifestés, Sen conteste la supériorité d’un Etat dictatorial dans la
période du take-off. D’ailleurs, aucune étude empirique sérieuse ne permet d’affirmer que l’Etat autoritaire
est préférable à la démocratie du point de vue du développement.
En fait, il n’existe aucune corrélation empirique entre démocratie et croissance. Cependant, le fait que la
population puisse jouir d’une certaine liberté individuelle semble plutôt favorable à la croissance ; la liberté
économique stimulant l’esprit d’entreprise. D’autant que l’instabilité politique mesurée par le nombre
d’émeutes, d’assassinats, de remaniements ministériels influerait de manière défavorable sur le taux de
croissance. Cette instabilité serait effectivement défavorable à l’épargne, à l’accueil d’investissements
étrangers et inciterait les gouvernements à privilégier le court terme. A cela s’ajoute que la démocratie
parce qu’elle autorise l’expression populaire permet aux dirigeants d’être informés des effets pervers de la
croissance. En outre, elle est facteur d’ouverture à la concurrence, aux nouvelles connaissances donc à
l’innovation ; elle présume la généralisation de l’enseignement donc la formation et l’élévation du capital
humain favorable à la croissance économique. Au total, tout en étant selon Sen une condition nécessaire
au développement ; elle n’est pas une condition suffisante.
DOCUMENT 4 PAGE 31.
- Les ouvriers chinois sont bien alignés témoignant ainsi de leur respect et de leur obéissance face à leur employeur.
- Les tunisiennes demandent aux touristes de revenir en Tunisie, ce qui fait suite à la révolution démocratique ayant lieu au printemps 2011.
- Une dictature peut créer un environnement favorable à la croissance si elle garantit les droits de propriété, et un environnement juridique stable. Elle peut aussi garantir une stabilité sociale qui intéresse les FTN étrangères. Le libéralisme économique ne va pas forcément de pair avec le libéralisme politique.
- Une révolution démocratique peut générer à court terme une instabilité institutionnelle défavorable à l’activité économique. Mais à long terme, elle assure l’existence d’un Etat de droit favorable au développement des activités économiques.
B – Un exemple de cadre institutionnel qui entrave la croissance avec la colonisation.
Document 3 page 31.
- La colonisation a dans certains pays institué un cadre défavorable à la croissance : absence de droits de propriété pour la majorité de la population, absence d’habitudes civiques, domination institutionnelle d’une majorité par une minorité.
- Aux EU, au Canada, la croissance économique a été plus soutenue car les européens ont transféré leur cadre institutionnel et en dépit de la violence faite aux populations, les institutions démocratiques ont émergé plus facilement et le droit de propriété a été assuré si bien que l’investissement moteur de la croissance s’est développé assurant un take_off.
- Après l’indépendance, les nouvelles élites locales s’insèrent dans les institutions laissées par les colonisateurs du moment où cela a servi leurs intérêts mais le cadre institutionnel peut évoluer comme au Bostwana.
C – La corruption.
La corruption coûte chaque année près de 120 milliards d’euros à l’économie de l’UE selon un rapport de
la Commission. La corruption sape la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques et l’état
de droit ; elle nuit à l’économie européenne et prive les pouvoirs publics des recettes fiscales dont ils ont
besoin. Il manque des contrôles des procédures au sein des administrations et il faut augmenter les
poursuites et que la répression soit efficace. Il y a des lacunes dans le financement des partis politiques.
Les marchés publics sont particulièrement soumis à la corruption.
Vidéo sur l’économie et la confiance.
Quand il y a corruption, cela entrave les investissements, l’innovation donc la croissance.
Il existe un indice de corruption, le score de 10 implique l’absence de pots de vin alors que celui de 0, il y
a corruption systématique. Ainsi, pour la Nouvelle Zélande, l’indice de corruption était supérieur à 9 et le
PIB par habitant est de 25 000 dollars alors qu’Aux Emirats Arabes Unis, le PIB par habitant est de 50 000
dollars et l’indice de corruption est de 6, en Guinée Equatoriale, le PIB par habitant est de 11 500 dollars et
l’indice de corruption est de 2.5 . Globalement, on constate plus le degré de corruption est faible, plus le
PIB par habitant est fort. Pourquoi ? Les firmes sont incitées à produire plus et plus efficacement quand
elles savent que les règles de la concurrence et le droit de la propriété sont assurés.
La croissance n’est pas seulement due à des causes exogènes comme l’élévation de la population
active. La croissance peut-être aussi tirée par la demande exprimée par les agents. Concrètement, la
consommation, l’investissement, le commerce extérieur sont les moteurs de la croissance. C’est pourquoi
les variations de leurs contributions expliquent largement les irrégularités de la croissance des dernières
années. Plus globalement, nous allons voir pourquoi la croissance est cyclique, instable.
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