0 BENIN Août 2016 Zones et descriptions de moyens d’existence Le présent document a été élaboré avec l’aide de l’Union Européenne. Le contenu de ce document relève de la responsabilité de son auteur et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union Européenne.
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BENIN Août 2016
Zones et descriptions de moyens d’existence
Le présent document a été élaboré avec l’aide de l’Union Européenne. Le contenu de ce document relève de la
responsabilité de son auteur et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union
LA METHODOLOGIE DU ZONAGE DES MOYENS D’EXISTENCE ..................................................
SURVOL DES ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE AU BENIN .........................................................
CHRONOLOGIE HISTORIQUE DES ALEAS AU BENIN .....................................................................
DESCRIPTIONS DES ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE ................................................................
BN01 Vallée du Niger : riz irrigué, pêche, maraîchage, petit mil BN02 Bassin Cotonnier avec maïs, gros bétail BN03 Hautes Terres: maïs/sorgho, fonio, riz de montagne, voandzou BN04 Bassin Vivrier Nord: igname, maïs, anacarde, manioc, soja BN05 Forêt: igname, bois d’énergie, cueillette, arachide BN06 Bassin Vivrier Sud: mais, manioc, igname, bois d’énergie BN07 Palmeraie avec maïs, ananas, maraîchage, banane BN08 Vallées et Lacs: pêche, maraîchage, mais, riz BN 09 Agrumes avec maïs, arachide, riz BN 10 Le Littoral : pêche maritime, maraîchage, petit commerce
ANNEXE : Liste des participants ..........................................................................................................
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REMERCIEMENTS Cet exercice a été réalisé sous l’égide du Centre Régional de Formation et d’Applications en Agrométéorologie et Hydrologie Opérationnelles (AGRHYMET), institution spécialisée du CILSS (Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel) et du Ministère de l’Agriculture de Bénin. Il s’inscrit dans les initiatives de la CEDEAO pour le renforcement des systèmes d’information dans la sous-région avec l’appui financier de l‘Union Européenne. Tous nos remerciements à Dr. Abou Dou Irénée XXXX et Madame Mama Ali Isbèthe XXXX, pour leur excellente coopération, en particulier dans l'organisation de l’atelier, l'identification et la participation des personnes appropriées et de haute qualité issus des services centraux à Lomé ainsi que des participants des différentes régions. L'exercice a été facilité par M. Julius Holt, consultant du Food Economy Group (FEG Consulting).
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ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS AGR Activités Génératrices de Revenus AGRHYMET Centre Régional de Formation et d’Applications en Agrométéorologie et Hydrologie
Opérationnelles CILSS
Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
ECOAGRIS
ECOWAS Agricultural Information System (Sytème d’information agricole de la CEDEAO)
FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine FEG The Food Economy Group FEWS NET Famine Early Warning Systems Network (Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre
la Famine) HA Hectare HEA
Household Economy Analysis (Analyse de l’économie des ménages)
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INTRODUCTION Depuis 2014, le Centre Régional de Formation et d’Applications en Agrométéorologie et Hydrologie Opérationnelles (Centre AGRHYMET), institution spécialisée du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) met en œuvre la phase d’extension (2014-2019) du Système Régional Intégré d’Information Agricole de la CEDEAO appelé « ECOAGRIS ». Ce programme, qui est une initiative de la CEDEAO et de ses institutions partenaires, est financé par l’Union Européenne et s’inscrit dans le cadre du Programme régional 10ème FED pour l’opérationnalisation de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire.
Etant une composante du programme de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire, le projet ECOAGRIS a pour objectif global de « renforcer les systèmes d’information aux différentes échelles locales, nationales et régionales pour répondre aux besoins d’information pour le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle, pour l’analyse de la vulnérabilité, pour l’aide à la prise de décision en vue d’anticiper sur les crises et aux ciblages des interventions ».
Le programme est décliné en deux objectifs spécifiques :
Le renforcement des systèmes d’information nationaux et régionaux sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
L’amélioration de la qualité de l’information d’aide à la prise de décision en vue d’une meilleure réponse aux crises alimentaires et nutritionnelles dans les pays du CILSS et de la CEDEAO.
La composante ECOAGRIS comporte un axe stratégique portant sur l’implémentation et le renforcement des dispositifs nationaux d’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays couverts par la composante à travers l’intégration de l’approche basée sur l’Analyse de l’Economie des Ménages (HEA : Household Economy Analysis). Il s’agit également de renforcer les acquis obtenus par le projet régional HEA piloté par Save The Children International depuis 2008. Le projet ECOAGRIS va permettre l’institutionnalisation de l’approche HEA au sein des acteurs partenaires nationaux et a pour objectif de rendre disponible les données de base sur les moyens d’existence aux analystes dans le domaine de sécurité alimentaire et de renseigner ainsi les analyses du Cadre Harmonisé. C’est dans ce cadre qu’un atelier national portant sur la cartographie des zones de moyens d’existences au Bénin a été organisé du 2 au 6 août 2016 à Cotonou, sous l’égide du Ministère de l’agriculture. Cette activité vise à améliorer la compréhension des acteurs nationaux sur les caractéristiques des moyens d’existence des ménages afin d’identifier sur le plan géographique les facteurs de vulnérabilité face aux chocs, constituant ainsi un cadre d’échantillonnage pour des analyses futures basées sur les moyens d’existence. Ce rapport présente les conclusions de l’atelier de zonage y compris la carte nationale de zonage de moyens d’existence accompagnée des descriptions détaillées de chaque zone, ainsi que le déroulement du processus suivi au cours de l’atelier. La cartographie des zones de moyens d’existence est la première étape du cadre analytique HEA. Cette étape comprend un découpage des « zones d’accès » (à la nourriture et aux activités génératrices de revenus) homogènes et la description des dites zones. Dans les étapes suivants du cadre analytique HEA,
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ces zones formeront le cadre d’échantillonnage pour les études de base ultérieurs sur le terrain qui comprendront (a) d’une désagrégation socio-économique de la population à l’intérieure de la zone et (b) d’une quantification des sources de nourriture et de revenu, ainsi que des principaux postes de dépenses, pour chaque groupe de richesse. Ces lignes de base constitueront des bases de données de référence auxquelles les évaluations saisonnières rapides des systèmes d’information nationaux et régionaux sur la sécurité alimentaire peuvent faire référence. Les analystes auront accès aux outils nécessaires pour faire une analyse prédicative des résultats de la sécurité alimentaire projetés pour l'année de consommation à venir (l’outil Outcome Analysis ou Analyse des résultats).
LA METHODOLOGIE DU ZONAGE DES MOYENS D’EXISTENCE Le zonage des moyens d’existence offre une vue particulière de la géographie économique associée à l'Analyse de l’Economie des Ménages (HEA). Cette dernière est une méthodologie largement utilisée pour l'évaluation de la sécurité alimentaire en prenant en compte l’ensemble des moyens d’existence pris dans leurs différents contextes géographiques. D’une manière générale, les distinctions des diverses économies rurales ne coïncident pas avec les limites administratives, alors que celles-ci sont en concordance avec les activités du gouvernement et des agences. Par conséquent, la carte de zonage des moyens d’existence comprendra toujours une superposition des unités administratives, de sorte que les populations puissent être identifiées, tant par les zones de moyens d’existence que par leur localisation au niveau des zones administratives L'Analyse de l'Economie des Ménages définit une « zone de moyens d’existence » comme une zone géographique dans laquelle les ménages comptent sur les mêmes moyens - systèmes de production et accès aux marchés - pour subvenir à leurs besoins de vie et de subsistance, dont en particulier leur alimentation et leurs revenus en espèces. Le zonage des moyens d’existence propose une cartographie de ces zones en considérant le concept de l’homogénéité et une synthèse des caractéristiques des zones identifiées – une carte « raisonnée » des moyens d’existence. Les descriptions offrent des informations préliminaires sur les caractéristiques géographiques de chaque zone et les principales sources de nourriture et des revenus, avec une certaine différenciation entre les ménages pauvres et les ménages plus aisés. Elles comprennent aussi des calendriers saisonniers de la production et des activités économiques, ainsi que des calendriers distincts d'accès à l’alimentation pour les ménages pauvres, une liste des aléas les plus courants affectant chaque zone ainsi que les stratégies d'adaptation communes utilisées par les ménages locaux face aux chocs. Les cartes et descriptions de moyens d’existence feront partie de la base des connaissances pour le suivi de la sécurité alimentaire. Ces outils ne sont pas conçus pour fournir un système complet de suivi ou d’analyse de la sécurité alimentaire. Toutefois, ils fournissent des points de référence qualitatifs pour indiquer si les conditions signalées à un moment donné justifient ou non une enquête plus approfondie. Ils fournissent un cadre géographique pour interpréter les données de surveillance existantes sur la production, les prix et d'autres indicateurs afin d’identifier des problèmes potentiels. Les résultats présentés dans ce rapport décrivent comment les ménages à divers endroits du pays peuvent être affectés par différents chocs. Les équipes d'évaluation rapide peuvent éventuellement utiliser ce zonage
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comme base d’échantillonnage pour l’étude de ligne de base de moyens d’existence et pour les missions d’évaluations sur le terrain. 1 La raison pour entreprendre le zonage - l'utilisation à laquelle le résultat sera mis - doit soutenir l'exercice. Dans tous les pays, il serait possible de trouver une pléthore de zones de moyens d'existence basés sur les différences économiques localisées. Pour les ONG travaillant dans des Communes ou Arrondissements spécifiques un niveau de résolution plus localisé peut être bénéfique pour affiner leur compréhension contextuelle des modes de vie au niveau local et offrant un cadre géographique localisée pour les analyses nutritionnelles ou autre type d’enquêtes. Cependant, les systèmes d’information nationaux (y compris les systèmes d’alerte précoce) doivent analyser l'ensemble du pays, et donc nécessitent un niveau de résolution du zonage qui représente globalement la géographie des moyens de subsistance de base dans le pays, mais qui ne propose que le nombre de zones qui peuvent être étudiées et ensuite suivies régulièrement avec le personnel en prenant en compte les capacités financières. Dans ce cas, la dimension spatiale du zonage doit être au niveau national.
Il est à noter que les informations statistiques disponibles dans les différents domaines offrent habituellement un répertoire restreint d'éléments et elles ne sont pratiquement jamais à un niveau de désagrégation, de concordance, de qualité ou de comparabilité pour permettre un calcul statistique des zones de moyens d’existence. Un problème cardinal avec ces informations est qu'elles sont basées sur des unités administratives plutôt que sur la géographie économique ; ainsi, l’analyse basée sur ces informations mélange souvent deux (voire plus) zones écologiques ou agro-économiques ensemble et donc dilue considérablement toute vue désagrégée des moyens d’existence. La ressource essentielle pour réaliser ce découpage est, donc, les personnes ayant une connaissance substantielle des conditions locales géographiques et des moyens d’existence qui peuvent offrir et comparer leurs propres connaissances et raisonner ensemble sur une cartographie des moyens d’existence. Les participants à l’atelier étaient principalement des acteurs gouvernementaux avec la participation des agences des Nations Unies (voir Annexe 1). Le processus d’élaboration des cartes et de description des moyens d’existence comprenait les étapes suivantes :
1. Avant l'exercice de cartographie, une recherche cartographique et documentaire a été faite par le consultant et le CRA avec l’appui des partenaires nationaux afin de recueillir des informations secondaires pertinentes, y compris les données démographiques, la pluviométrie, la production agricole et animale, etc. En outre, une carte de base a été préparée et imprimée en grand format, montrant les unités administratives jusqu'au niveau des Communes et aussi la distribution des localités (villages).
2. Après la séance d’ouverture, l’atelier a débuté par des exposés d’introduction au cadre d'analyse HEA et son utilité et une séance de formation sur le processus de zonage de moyens d’existence.
3. Les participants ont ensuite été invités de commencer à esquisser les zones de moyens d'existence sur la carte de base en séance plénière avec des commentaires de collègues-participants et des ajouts et des changements progressifs à la carte (Figure 1). Trois critères sont pris en compte pour l’exercice de zonage de moyens d’existence. Il s’agit de :
1 Pour en savoir plus sur l’Analyse de l’Economie des Ménages, ses principes et son processus analytique, veuillez visiter le site www.foodeconomy.com/resources et les pages sur les moyens d’existence sur le site web de FEWS NET www.fews.net. Vous pourriez également consulter le document « L’Application de cartes de zone et de profils de moyens d’existence dans les analyses de la sécurité alimentaire et d’alerte précoce».
La géographie : constituée d’éléments naturels et physiques (le climat, les types de sols, la végétation, les infrastructures etc.). Elle détermine ce que les ménages peuvent produire ainsi que les marchés qu’ils peuvent accéder.
Le système de production : qui détermine ce que les ménages produisent (système de production agricole, pastoral, agro-pastoral, pêche, etc.)
L’accès au marché : l’accès physique au marché et les réseaux de commercialisation disponibles aux ménages afin de vendre leur production et leur main d’ouvre et accéder à des biens et services.
Figure 1: Première esquisse et esquisse finale des zones des moyens d’existence
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4. L’analyse de données secondaires a suivi. On a profité en particulier des donnés de la Direction Générale de la Météorologie Nationale, ainsi que du Recensement général de l’agriculture 2012. En plus on a profité des informations quantitatives et qualitatives complémentaires des participants pour alimenter les prochaines étapes du zonage.
5. Une fois l’esquisse initiale accomplie en plénière, les participants ont été répartis en groupes de travail pour examiner les zones en profondeur et réviser leurs limites sur la carte (Figure 2).
6. Les participants se sont réunis en plénière de nouveau pour discuter leurs résultats et pour finaliser la carte. La restitution de ces résultats avait suscité entre autres la fusion d’une zone dite ‘de charbon’ avec la présente zone 6, ce qui a été validé en plénière.
7. Une fois la carte préliminaire a été validée en plénière, les participants ont été invités de convenir sur les noms des zones, ce qui soulevait une discussion assez riche en confirmant les éléments clés de chaque. Une copie juste, à grande échelle, a été fait de l’esquisse finale de la carte.
8. Ensuite les participants furent appelés à renseigner un formulaire de description pour chaque zone de moyens d’existence avec les informations suivantes : a. Les caractéristiques géographiques ; b. Les informations préliminaires sur les principales sources de nourriture et de revenus, y
compris la distinction entre les ménages « pauvres » et « nantis » ; c. Les informations sur les principaux marchés et flux commerciaux des produits ; d. La liste des aléas les plus courants qui affectent chaque zone et les stratégies d'adaptation
utilisées par les ménages pauvres ; e. Le calendrier des activités de production ; f. Le calendrier d’accès aux principaux aliments et sources de revenu des ménages pauvres.
9. Le facilitateur a examiné chaque formulaire avec le groupe de travail pour solliciter des éclaircissements et des informations supplémentaires.
10. FEG a numérisé la carte sur la base des photographies de la copie de l’esquisse finale. Les formulaires de description ont été utilisés pour élaborer un draft initial de ce rapport de zonage. ((Le draft a été circulé entre les différentes organisations partenaires pour révision et parmi les participants de l’atelier pour commentaire. La version finale du rapport prend en compte les commentaires reçus des participants.))
Il faut noter que le présent exercice ne comprend pas la vérification sur le terrain. Cette vérification peut être effectuée à travers le développement d’un profil de base HEA spécifique à chaque de zones de moyens d’existence. À cet égard, les limites des zones de moyens d’existence de la carte actuelle pourraient changer légèrement en fonction des informations primaires recueillies dans les étapes à venir.
Figure 2. Groupe de travail
Source : Centre Régional AGRHYMET
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SURVOL DES ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE AU BENIN
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Au nord-ouest du pays, la partie la plus nordique de la chaine de montagnes de l’Atakora monte d’une topographie quelque peu élevée qui caractérise le centre-nord du pays et qui est l’origine des rivières et fleuves qui coulent vers le nord et vers le sud. Vers le nord l’ Alibori, le Sota et le Mékrou et autres rejoignent finalement le fleuve Niger qui définit la frontière nord-est avec le Niger et le Nigéria (le Mékrou en soi formant une partie de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso qui continue avec le fleuve Pendjari, issue du bassin versant de l’Atakora). Vers le sud le fleuve Ouémé descend pour être rejoint par le Okpara qui suit la frontière avec le Nigéria, et par le Zou à l’ouest, avant de former la large vallée qui cède finalement au Lac Nokué. Au sud-ouest à son tour le fleuve Kouffo issue dans le Lac Ahémè, et le fleuve Mono forme encore une large vallée transfrontalière avec le Togo. Les vallées et lacs et plaines inondables des grands fleuves fournissent deux d’entre les dix zones de moyens d’existence distinguées dans l’atelier : au nord BN01 La Vallée du Niger : riz irrigué, pêche, maraîchage, petit mil et au sud BN08 Vallées et Lacs : pêche, maraîchage, maïs, riz. La côte atlantique abrite une troisième zone où la pêche est importante : BN10 Le Littoral : pêche maritime, maraîchage, petit commerce. Trois grandes zones dominent le nord et centre du pays avec des superficies de loin plus large que les zones du sud ; mais on ne doit pas supposer qu’ils contiennent la majorité de la population du pays, qui est concentrée au contraire dans le sud. Dans le recensement démographique de 2013, de la population globale de presque exactement 10 millions, 59% se trouvaient dans les sept Départements du sud qui couvrent à peu près un sixième de la superficie du pays. Et cette grande population crée une demande pour les produits qui influence profondément les économies des zones centrales et du nord, demande provenant surtout du secteur urbain de croissance galopante, qui atteindra 50% de la population d’ici 2020 sinon avant. La zone BN02 Bassin Cotonnier avec maïs et gros bétail est parmi les plus riches en termes de revenus per capita non seulement à cause de sa production du coton, qui est le plus grand exportation du Bénin, mais aussi de sa production excédentaire de maïs qui est mise sur la chaine de commerce qui desservie le sud. Ensuite deux zones qui couvrent respectivement les Départements de Borgou et Dongo, et de Collines, BN04 Bassin Vivrier Nord: igname, maïs, anacarde, manioc, soja et BN06 Bassin Vivrier Sud : maïs, manioc, igname, bois d’énergie forment ensemble le grenier du pays avec leur grand excédent de maïs et d’igname (nord) et de manioc (sud). Ces produits ravitaillent non
Carte topographique
Source : en_wikipedia.org
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seulement les grandes cités et autres aires urbaines du sud, mais aussi des zones rurales. La limite entre ces deux zones marque à peu près le seuil du régime pluviométrique uni-modal du nord et Trois zones soi-disant de ‘niche’ ont été distinguées. Au nord-ouest la zone BN03 Hautes Terres : maïs/sorgho, fonio, riz de montagne, voandzou, à peine autosuffisante en céréales ordinaires, fournit trois produits spéciaux du coin au marché national. Au centre-ouest on trouve la zone BN05 Forêt : igname, bois d’énergie, cueillette, arachide qui consiste de la seule aire substantielle de forêt peuplée, les autres aires de forêt qui couvrent vers 20% du territoire étant classées et sans villages. Finalement au sud-est il y a une zone avec une véritable industrie de culture d’oranges, BN09 Agrumes avec maïs, arachide, riz. Pour conclure on tombe sur la zone BN07 Palmeraie avec maïs, ananas, maraîchage, banane qui couvre la plupart du sud densément peuplé. La zone produit la plupart de l’huile de palme et de l’ananas dans le pays ; toutefois le Bénin reste importateur substantiel d’huile de palme.
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CHRONOLOGIE HISTORIQUE DES ALEAS AU BENIN Le tableau ci-dessous présente les grands événements qui ont pu avoir un effet sur les moyens d'existence ruraux et la sécurité alimentaire au Benin au cours des cinq dernières années de production. On note aussi les années de particulièrement bonne production.
Année Evènements
2016 Infestation de criquets à Alibori/Atakora est
2015-16 Arrêt précoce des pluies à Alibori Indondations à Alibori
2014-15 Insuffisance d’engrais sur le plan national
2013-14 Abondance de maïs
2012-13 Inondations à Karimama et Malanville
2011-12 Problèmes spéciaux de transhumance des troupeaux provenant des pays du Sahel – divagations, conflit
Observation général des participants de l’atelier : pendant les années récentes on remarque que les poches de sécheresse au début et au milieu de la grande saison des pluies deviennent plus longues, et que la saison tend à finir précocement.
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DESCRIPTIONS DES ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE
ZONE BN01 VALLEE DU NIGER : RIZ IRRIGUE, PECHE, MARAICHAGE, PETIT MIL
Communes impliquées : Karimama, Malanville Cette zone consiste de la rive du fleuve Niger frontalière avec le Burkina Faso, et la plaine irrigable derrière ; les vallées plus modestes de l’Alibori et la Sota ; et des plateaux et de rares collines. Excepté à l’extrême sud, toute la frontière non-fluviale de la zone est avec la forêt classée, surtout le parc national du W. L’écologie typique de la zone est la savane herbacée, avec quelques parcelles de forêt. Les sols des vallées sont assez riches en limon, donc fertiles, mais les sols de l’intérieure sont de type gneissique et relativement pauvres. La zone est très faiblement peuplée, la plupart des villages étant concentrés au long de la rive du fleuve Niger ou pas loin, pour profiter de la pêche ainsi que de l’irrigation ; d’autres villages sont concentrés près de la route nationale qui mène sud de Malanville. La terre cultivable est d’une disponibilité assez haute : les ménages pauvres cultivent en moyenne à peu près deux hectares et les nantis cinq hectares. Bien que le riz irrigué soit produit dans des bas-fonds aux autres zones du pays, ceci est dépassé de loin par la production en zone BN01. La zone est aussi particulièrement connue pour sa production d’oignons ; mais le riz irrigué, ainsi que le maraîchage demandent beaucoup de travail, ce qui peut empêcher la culture de plus de terres sous régime pluvial, qui est consacrée surtout au maïs et petit mil. La zone est autosuffisante en céréales mais elle importe les tubercules des marchés au sud. Il y a quelque production de coton comme culture de rente, mais c’est le riz qui est la vraie culture de rente même si
une partie est autoconsommée. Pour ceux qui n’habitent pas près des grandes villes de Malanville ou Karimama ou de la route nationale, le réseau routier est pauvre et rend difficile l’écoulement surtout des produits les plus périssables, notamment le poisson frais. Donc la grande plupart du poisson – silure, carpe et autres - est fumée
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 2 ha terre Outils manuels Volailles, petits
Ménages pauvres Ménages plus aisés Vente de cultures Main d’œuvre agricole Vente du poisson Artisanat : menuisier, maçon etc. Exode saisonnier
Vente de cultures Commerce (stockage et vente) Vente du poisson Vente de bétail
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Petit mil : propre production (6-7 mois) et achat Maïs : propre production (5-6 mois) et achat Sorgho: propre production (5 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Malanville, Karimama, Guéné Exportation du riz, poisson fumée, oignons, piment et bétail à Parakou -> Cotonou Importation des tubercules de Tchaourou, Sinendé, Bembereke, Gogounou
Principaux aléas et périodes Inondation Quelque part tous les
ans en août/septembre
Poches de sécheresse Variable, juin à août
Stratégies d’adaptation des pauvres Réduction des dépenses Réduction du nombre de repas par jour Recherche de travail au delà de la norme Vente de petit bétail (mais faible effectif)
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avant la vente, pour le permettre de se conserver durant le transport jusqu’à Parakou (sinon Cotonou) et en Nigéria. Les ménages pauvres mettent du poisson au marché sur leur propre compte, mais ceux qui ne possèdent pas de pirogue, et même ceux qui en possèdent mais qui cherchent de l’argent supplémentaire, s’attachent au voisin ou parent nanti avec sa pirogue motorisée comme bras valides, pour être payés ou en cash ou le plus souvent avec une partie de la prise : par exemple le propriétaire peut retenir la moitié de la prise et les travailleurs partagent le reste. Bien qu’il y ait une forte demande des les bras valides au champ, des membres des ménages pauvres se déplacent aussi ailleurs pour trouver du travail rémunéré : une destination fréquent est la zone BN02 avoisinante où le coton en particulier effectue une demande encore plus forte de travail. Mais des autres arrivent dans les plus grandes villes au sud, y inclues Parakou et Cotonou, pour faire l’artisanat auquel ils ont l’habileté (menuiserie, maçonnerie etc.)
Zone BN01: Calendrier saisonnier
Zone BN01 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Dans cette zone la plus nordique du pays le régime pluviométrique rassemble au Sahel, avec une seule saison la plus courte d’entre toutes les zones, avec environ 1000mm de pluie par an. Néanmoins
Aliments de base
Petitmil pm pm
Maïs pm pm
Riz pm pm
Sources de revenu
Ventederiz
Ventedupoisson
Vented'oignonsetc.
Petitcommerce
Dépenses
Cérémonies
Education des enfants
Légende Propre production mp mp Achat pm pm Propre production et achat
pic
pic pic
pic
pic pic
pic pic
DecJan Fev Mar Apr May Juin Juil Août Sept Oct Nov
Saisons
Saison pluvieuse r r r r r r r r r
Saison seche d d d d d
Soudure (pénurie alimentaire)
Activités principales
Riz p p s s s w w w h p s
Pêche-prises
OIGNON,tomate,piment,pommedeterreetc. h p p s s
Maïs p p s s s w w w h h w h
Petitmil p s s s s w w h h h
Activités secondaires
Petitelevage
Aléas
Inondation
Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte
p
DécNov
pic production lait
Jan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct
d
pic
h w
w
pic
l
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l’irrigation permet et un deuxième cycle de riz et la production maraîchère dans la contre-saison. Mais cette prolongation des cultures de consommation et de vente n’empêche pas entièrement une période de soudure parmi les ménages pauvres. Les deux calendriers ensemble montrent pourquoi cette soudure se place entre juin et août : on est loin des récoltes des céréales et des ventes des produits de maraîchage, même des oignons qui peuvent être stockés plus long que les autres légumes. Donc la grande plupart de la nourriture consommée doit venir du marché, mais sans cultures à vendre les ménages dépendent de la vente du poisson hors de la grande saison des prises (quand les eaux baissent dans la saison sèche) et du travail champêtre ou autre rémunéré qu’ils peuvent trouver. La pénurie alimentaire peut toutefois être un peu allégée une ou deux semaines avant la moisson de maïs en le consommant au stade prématuré.
ZONE BN02 BASSIN COTONNIER AVEC MAIS, GROS BETAIL
Communes impliquées : Banikoara, Kandi, Ségbana, Gougounou, Tanguiéta, Kérou, Matéri, Kouandé La zone BN02 traverse le nord du pays, avoisinant au nord la plus grande aire de forêt classée du pays et entourant d’autres. Elle consiste surtout d’une plaine soudanienne d’écologie de savanes arbustives, arborées et boisées. Les terres sont argilo-sableuses et modérément fertiles, très favorable pour le coton et la plupart des cultures vivrières. Elles sont également favorables pour le karité et autres essences forestières. D’autres ressources forestières sont le bois d’énergie et d’œuvre et le gibier. La précipitation annuelle est entre 900 et 1200mm dans une seule saison. Cette zone fournit environ 70% de la production nationale du coton, qui est de loin la plus grande exportation (coton cru) d’entre les produits du pays. Les superficies cultivées sont relativement grandes par rapport aux autres zones du pays, et le maïs et le sorgho y sont également produit en grande quantité et exportés vers les autres communes du pays et souvent à l’extérieur du pays. Quelque riz pluvial est produit. A part le coton on produit l’anacarde et le soja comme cultures de rente. La rentabilité surtout du coton fait que l’utilisation des tracteurs est répandue. En ce qui concerne le bétail, l’écologie de savane est favorable pour les bovins, élevés par les aisés. Pour les plus aisés également, l’écoulement des grandes quantités de produits sur le marché leur encourage à entrer dans le commerce comme
grossistes avec camion ou bachée. Toutefois, hors des grandes marches desservis par des voies
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 3 ha terre Outils manuels Volailles, petits
ruminants Vélo/moto Cellulaire simple
12 ha terre Tracteur, charrue, charrette, égreneuse Outils manuels Gros bétail, petits ruminants, volailles Moto, voiture (bachée) Cellulaire nouvelle génération
Principales sources de revenus
Ménages pauvres Ménages plus aisés Vente de cultures Main d’œuvre agricole Artisanat : mécanique, électricien etc. Exode saisonnier
Vente de cultures Commerce (stockage et vente) Vente de bétail
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Maïs : propre production (6 mois) et achat Igname: propre production (7 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Kandi, Banikoara, Gogounou, Kérou -> Parakou -> Cotonou (aussi -> Niger, Nigéria) Importation du riz de Malanville et de l’extérieure via Cotonou
Principaux aléas et périodes Poches de sécheresse Depuis 5 ans, mai-juin
Sautériaux 2016
Stratégies d’adaptation des pauvres Réduction des dépenses Réduction du nombre de repas par jour Recherche de travail au delà de la norme Vente de petit bétail
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bitumées (Kandi, Gougounou, Banikoara), les autres marchés sont d’accès plus difficile, et la voie vers Kérou est très dégradée. Pour les pauvres leurs ventes des produits ne satisfait pas leurs besoins budgétaires, donc ils cherchent à gagner d’argent supplémentaire en travaillant pour les autres au champ et pour une minorité à l’exode dans les grandes villes comme artisans, portefaix et autre. Cependant l’exode des jeunes au Nigéria (beaucoup au dessous de l’age de 18 ans) a beaucoup diminué depuis quatre ou cinq ans avec la politique du gouvernement anti-trafic des enfants.
Zone BN02: Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels
Zone BN02: Calendrier saisonnier
Saisons
Saison pluvieuse r r r r r r r r
Saison seche d d d d d
Soudure (pénurie alimentaire)
Activités principales
Coton
Maïs s s s w w w
Igname w w w w p
Sorgho
Sojaetarachide p p p h h h
Activités secondaires
Bovins
Aléas
Poches de sécheresse
Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte
r
d
p s w h
p h
s w
l
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
pic production lait
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Zone BN02 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Avec le régime uni-modal des pluies il y a une concentration des récoltes des cultures vers la fin de l’année, excepté l’igname qui termine son long cycle typiquement vers août-septembre. C’est aussi vers la fin de l’année dans la saison sèche que les travailleurs en exode partent, pour revenir en avril-mai au moment de la préparation des terres pour la nouvelle saison de cultures. Bien que la zone soit excédentaire en vivres, les ménages pauvres n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins en consommation par leur propre production, situation aggravée par la nécessité de vendre une partie de leurs production au moment de la récolte pour couvrir des dettes et des dépenses ponctuelles. Ils sont donc forcés d’acheter des vivres sur le marché pendant six mois ou plus.
Aliments de base
Maïs op pm pm
Igname
Sources de revenu
Ventedecoton
Ventedemaïs
Ventedesojaetarachide
Exode
Dépenses
Cérémonies
Education des enfants
Légende Propre production mp mp Achat pm pm Propre production et achat
pic pic
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
op mp
opop pm mp
pic
op
18
ZONE BN03 HAUTES TERRES: MAIS/SORGHO, FONIO, RIZ DE MONTAGNE, VOANDZOU
Communes impliquées : Cobly, Boukoumbé, Natitingou, Toukountouna La topologie marquante de cette zone est fournie par les montagnes de la Chaine de l’Atakora, avec des terres cultivées jusqu’à 700m d’altitude. L’altitude, l’écologie de savane arborée et arbustive, les terres modérément fertiles, et la pluviométrie relativement haute (1000-1300mm par an) forment ensemble une niche pour deux produits spéciales pour lesquels la zone est connue : le fonio et le riz de montagne. Mais bien qu’ils soient caractéristiques, le volume de leur production est de loin inférieur à la production de maïs et de sorgho. Globalement la zone est déficitaire en vivres et doit combler le vide surtout par des importations des zones TG04 et 02. Mais ce déficit est à un certain degré dû à l’exportation des vivres sur la chaine commerciale par les nantis qui cherchent des prix avantageux par rapport aux prix locales – à Parakou, à Malanville, à Cotonou, au Togo, au Burkina Faso. La zone est au moins moyennement peuplée, mais la plupart de la population est isolée des centres commerciaux du nord du pays et le réseau routier est mauvais en plus. Pour le nantis la rentabilité de la vente des cultures mérite l’utilisation des tracteurs, et l’environnement étant relativement sain pour les bovins (excepté la maladie endémique de Charbon) l’utilisation des charrues à bœuf de labour est répandue.
Les activités secondaires génératrices des revenus sont variées surtout chez les ménages pauvres : emploi local champêtre, auto-emploi à couper et vendre le bois de feu et de le convertir en charbon,
artisanat, cueillette et vente de karité et de néré et du miel, fabrique de brique, fabrique de nattes et de poterie, exploitation artisanale de ganite. Mais ceux qui désormais n’arrivent pas à gagner le minimum nécessaire d’argent doivent se déplacer pour travailler ou dans les grandes villes locales ou plus loin en exode aux zones plus productives avoisinantes, et à Parakou, et en Nigéria.
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 3 ha terre (sans engrais) Outils manuels Volaille, petits
Ménages pauvres Ménages plus aisés Main d’œuvre agricole Vente de bois d’énergie Artisanat : mécanique, électricien etc. Vente de cueillette Vente de volaille Fabrique de brique Exode saisonnier
Vente de cultures Commerce (stockage et vente) Vente de bois d’œuvre Vente de bétail Artisanat culturel
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Maïs : propre production (5-6mois) et achat Sorgho : propre production (3-4mois) et achat Fonio/riz de montagne (3 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Natitingou-centre, Toucountouna-centre, Cobly- centre, Boukoumbé-centre ->-> Parakou, Djougou, Cotonou, Togo, Burkina Faso Importation de céréales, igname et autre de la Commune de Kouandé (zone TG04) et la Commune de Matéri (zone TG02)
Principaux aléas et périodes Charbon de gros bétail tous les ans en juin
Stratégies d’adaptation des pauvres Recherche de l’emploi Vente de terre Exode rurale
19
Zone BN03: Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels
Zone BN03: Calendrier saisonnier
Zone BN03 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Saisons
Saisonpluvieuse
Saisonseche
Soudure(pénuriealimentaire)
Activitésprincipales
Maïs s w s
Sorgho h h w w h h
Fonio w
Rizdemontagne
Petitmil h h h h
Voandzou
Haricot s
Maraîchage s h s h s h s h s h
Cueillettedekaritéetnéré-picd'activité
Activitéssecondaires
Elevage-picdeproductiondulait
Artisanatetcommerce-picd'activité
Aléas
Pochesdesécheresse
Légende Préparation solterre s s w w Sarclage h h Récolte
p w h
p p
w
p s w h
p s h
p s w
r
d d
l
p w h
p s w
p s h
Semis/plant
b
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Aliments de base
Maïs
Sorgho pm pm op op
Fonio et riz de montagne pm
Sources de revenu
Vente de cultures
Travail champêtre rémunéré
Artisanat - pic de revenus
Dépenses
Rentrée scolaire - frais, depenses
Santé - pic de dépenses
Cérémonies
Légende op op Propre production mpmpachat pm pm Propre production + achat
opop pm mp
op mp
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
op mp
20
Les récoltes de la grande variété des produits sont bien échelonnées pendant l’année : les céréales de base à moyen/long cycle, les céréales spéciaux à court cycle, les légumineuses, le maraîchage avec ses deux cycles (en n’oubliant pas la ‘récolte’ des produits sauvages, surtout le karité et le néré). Cela garantit une demande presque continue pour le travail champêtre rémunéré, au profit des ménages pauvres. Mais il reste un moment de vide des greniers en mai-juin qui entraîne une soudure bien que raccourcie par les récoltes du fonio et du riz de montagne déjà au mois de juillet.
ZONE BN04 BASSIN VIVRIER NORD: IGNAME, MAIS, ANACARDE, MANIOC, SOJA
Communes impliquées : Kalalé, Bembéréke, Pèrèrè, Tchaourou, Parakou, Ndali, Sinendé, Djougou rural, Djougou-centre, Ouaké, Copargo, Pehonko, Kouandé Zone de pénéplaines avec quelques collines, de type savane d’écologie, de terres modérément fertiles et de densité moyenne de population, BN04 est une des plus productives du pays. L’igname est la culture majeure, en raison d’environ 60% de la production nationale. Le manioc est beaucoup moins cultivé. L’anacarde, première culture de rente, s’élève aussi à environ 60% de la production nationale. D’autres cultures de rente sont le soja et le coton. En plus la zone est au moins autosuffisante en maïs et sorgho. Toutefois les superficies cultivées ne sont pas hautes par rapport à d’autres zones : 2 ha chez les pauvres, 4 ha chez les aisés. Une minorité des nantis avec plus de terre utilisent des tracteurs. La zone contient les endroits les plus au sud à avoir un régime uni-modal des pluies, avec une moyenne environnant 1100mm par an. Des aires de forêt décidue interrompent la savane arborée et arbustive et offrent des ressources ligneuses et non-ligneuses, y compris le bois d’énergie et le gibier. Le commerce réjouit des routes bitumées entre les grandes centres, mais le réseau secondaire vers les villages peut devenir impassable pendant les pluies. Les nanti qui possèdent une bachée ou petit camion pour leurs activités de commerce envoient les produits vers les sud pour la plupart, surtout à Cotonou, mais il y a un commerce vif aussi avec les pays avoisinants. Pour les pauvres qui n’ont que leur force à vendre après les
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 2 ha terre Outils manuels Volaille, petits
ruminants Vélo/moto Cellulaire simple
4 ha terre Tracteur, charrue, égreneuse Outils manuels Gros bétail, petits ruminants, volailles Moto, bachée/camion Cellulaire nouvelle génération
Principales sources de revenus
Ménages pauvres Ménages plus aisés Vente de cultures Main d’œuvre agricole Artisanat : mécanique, électricien etc. Exode saisonnier
Vente de cultures Commerce (stockage et vente) Vente de bétail
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Igname : propre production (9 mois+) et achat Maïs : propre production (6-7 mois) et achat Sorgho (4-5 mois mois) et achat
Principaux marchés desservant la zone Parakou, Glazoué, Nikki, Tchaourou -> Cotonou ou -> Niger, Burkina Faso, Nigéria Importation du riz de Malanville, et du poisson fumé de Malanville, Karimama et Cotonou.
Principaux aléas et périodes Rien à signaler
Stratégies d’adaptation des pauvres (au cas où) Réduction des dépenses Recherche de l’emploi Vente de petit élevage Réduction du nombre de repas par jour
21
quelques ventes des cultures, le travail champêtre local fournissent peut-être 50 de l’emploi globalement ; pour ceux qui se déplacent saisonnièrement por chercher le travail, Parakou, deuxième cité du pays, est un aimant, Cotonou est un autre, et le Nigéria un autre encore. Zone BN04: Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels
Zone BN04: Calendrier saisonnier
Zone BN04 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Aliments de base
Maïs
Sorgho pm pm op op
Fonio et riz de montagne pm
Sources de revenu
Vente de cultures
Travail champêtre rémunéré
Artisanat - pic de revenus
Dépenses
Rentrée scolaire - frais, depenses
Santé - pic de dépenses
Cérémonies
Légende op op Propre production mpmpachat pm pm Propre production + achat
opop pm mp
op mp
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
op mp
Saisons
Saisonpluvieuse r r r r r r r r
Saisonseche d d d d d
Soudure(pénuriealimentaire)
Activitésprincipales
Igname(exempled'uncycle)
Maïs p p h h h h
Anacarde:nouveauplantation/récolteaprès6-7ans* p p p p w h h
Soja p p p h h h h
Activitéssecondaires
Elevage-picdeproductiondulait
Aléas
Rienàsignaler
Légende Préparation solterre s s w w Sarclage h h Récolte
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
r
d
l
s w
s w
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L’igname peut se produire dans d’autres cycles que celui montré ici, étant donner qu’elle peut développer sous la terre même pendant des périodes sèches. Dans ce sens elle demande moins de travail d’entretien que des cultures au dessus du sol, étant donné que les mauvaises herbes ne prospèrent pas pendant les mois sans pluie ; il est vrai aussi que pendant les pluies les plantes développent des larges feuilles sur lianes qui couvrent le sol et étouffent les mauvaises herbes.
ZONE BN05 FORÊT: IGNAME, BOIS D’ENERGIE, CUEILLETTE, ARACHIDE
Communes impliquées : Bassila, Djougou rural Cette zone, modeste et faiblement peuplée par rapport aux grandes zones du nord, est néanmoins remarquable à être la seule aire substantielle de forêt habitée de villages : les autres forêts, couvrent environ 20% du territoire, sont classées et inhabitées (sauf pour quelques villages blottis aux bords) telle que la grande aire de forêt qui avoisine la zone BN05 à l’est. La zone propose aux habitants deux grandes ressources : la haute disponibilité des terres pour ceux qui sont à mesure de les défricher et maintenir, et la richesse sauvage, végétale et animale, à exploiter. La zone contient aussi quelques parcelles de savane arbustive. La disponibilité des terres attrait l’intérêt des fermes commerciales à en acheter. Les ménages aisés cultivent en moyenne environ 8 ha, et les ménages pauvres à grande taille peuvent disposer de 5 ha. La terre est fertile et les pluies généreuses à 1200-1300mm de précipitation par an en moyenne. La zone est autosuffisante en vivres, surtout le maïs et l’igname ; le manioc est aussi cultivé à volumes plus modestes, et l’arachide est la culture de rente après la partie autoconsommée. Chez le bétail ce sont les petits ruminants et la volaille qui dominent : les bovins sont moindre, mais les bœufs de labour sont utilisé par les aisés avec l’attelage. L’exploitation forestière se divise entre la coupure de bois d’œuvre autant que d’énergie, la cueillette et la chasse de gibier. La cueillette est très variée, incluant le karité et le néré, le miel, des feuilles et tubercules et champignons sauvages, les escargots et les termites. Tous ces éléments sont à l fois autoconsommé et commercialisés ; mais les
cultures sont aussi importantes dans le commerce de la zone. Toutefois les activités commerciales sont empêchée par l’éloignement des villages des grands centres et par le mauvais état des quelques voies
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés ≥ 5 ha terre Outils manuels Volaille, petits
Ménages pauvres Ménages plus aisés Main d’œuvre agricole Vente de bois d’energie Vente de cueillette Vente de volaille Artisanat Exode saisonnier
Vente de cultures Vente de bois d’œuvre et d’énergie Vente de bétail Artisanat culturel
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Igname : propre production (9 mois+) et achat Maïs : propre production (8 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Bassila-centre, Alejo, Manigri -> Banté, Parakou, Djougou, Cotonou ou -> Togo Importation de vivres des Communes de Ouaké et de Djougou en zone BN04
Principaux aléas et périodes Poches de sécheresse Tous les 2 à 5 ans, au
début de la saison pluvieuse
Stratégies d’adaptation des pauvres Recherche de l’emploi Vente de terre Exode rural Chasse de gibier Ramassage de noix de karité et de néré Autre cueillette
23
navigables par le voitures et camions. Bassila-centre est le plus important marché de collecte, suivi par Aléjo (Aledjo) et Manigri. Ces marchés, et les routes qui les desservient, sont proche de la frontière avec le Togo, et il va en soi qu’il y ait un vif commerce transfrontalier. Mais en dépit des difficultés d’écoulement il y a aussi un flux des denrées aux centres nationales de consommation : Parakou, Banté, Djougou, Cotonou. Le travail rémunéré est important pour la survie des pauvres, mais il est à noter que l’exode est assez rare et l’offert d’emploi dans les quelques villes locales est limité: donc la grande plupart de l’emploi est locale-rurale, que ce soit champêtre ou à couper le bois ou autre. Ce qui suggère que la zone, bien qu’elle ne soit pas parmi les grands producteurs du pays, propose assez de ressources à ses habitants pour leur garantir les moyens d’existence sur place. Zone BN05: Calendrier saisonnier
Zone BN05 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Légende Préparation solterre s s w w Sarclage h h Récolte
pic
Semis/plant
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
r
d
pic
Aliments de base
Igname (suivant l'exemple en haut) pm
Maïs pm pm
Sources de revenu
Vente de cultures - pic
Travail champêtre rémunéré
Vente de bois et de cueillette
Elevage - pic de ventes d'animaux
Dépenses
Santé
Scolarité
Cérémonies
Légende op op Propre production mpmpachat pm pm Propre production + achat
mp
pic
Juil Août Sept Oct NovFév Mar Apr Mai Juin DécJan
op mp
pic
op
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ZONE BN06 BASSIN VIVRIER SUD: MAIS, MANIOC, IGNAME, BOIS D’ENERGIE
Communes impliquées : Banté, Glazoué, Ouèssè, Savè, Kétou, Dassa-Zoumè, Savalou, Djidja La zone BN06 annonce la bimodalité du sud en régime pluviométrique, et deux cycles de culture de maïs par an le confirment. Toutefois il y a un élément de transition dans ce sens : la ‘saison sèche’ d’août entre les deux saisons des pluies voit une certaine baisse de précipitation plutôt qu’un vrai assèchement – ce deuxième devenant plus apparent plus qu’on approche le littoral. C’est une zone de plateaux de 200 à 300 m d’altitude moyenne, dominées par des alignements de collines granitiques d’orientation Nord-Sud dans les régions de Savalou, Dassa et Savè dont l’altitude tourne autour de 400 m. La couverture naturelle est de savane arborée où prédominent les espèces comme le kapok, le baobab, l’acajou et le karité. Il existe quelques îlots de forêts classées couvrant près de 1.150 km2. Les sols sont modérément fertiles, mais les vertisols et les sols hydromorphes, disséminés dans toute la zone et occupant généralement les zones de dépression, sont sensibles à la dégradation. La précipitation varie entre 800mm et 1200mm par an. La zone, moyennement peuplée, est un des plus grands producteurs de vivres du pays. Le manioc et le maïs domine, mais il y a aussi une assez forte production d’igname. On trouve aussi du riz pluviale et irrigué (dans les bas-fonds) aux communes de Glazoué et Dassa-Zoumé. Comme cultures de rente il y a surtout l’anacarde suivi du soja. Ceux-ci ainsi que le grand excédent en vivres sont transportés aux marchés du sud, notamment à Cotonou : la zone a l’avantage de proximité par rapport aux zones exportateurs du nord. Pourtant excepté la route nationale du nord au sud la
desserte rurale est pauvre et en mauvais état, et la majorité de producteurs sont éloignés des grands marchés de collecte. Il y a un grand écart entre les pauvres et les aisés en ce qui concerne les superficies cultivées. Les pauvres sont à peu près autosuffisants en vivres même si certains subissent à la soudure dans les semaines avant la première récolte de maïs en juillet. Mais il ne peuvent pas couvrir leurs bdesoins en argent par la vente de cultures, et ils dépendent fortement sur l’emploi ou auto-emploi. Le travail
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 1,25 ha terre Outils manuels Volaille, petits
Ménages pauvres Ménages plus aisés Main d’œuvre agricole Vente de charbon Exode saisonnier Vente de granit Vente de cultures
Vente de cultures Vent de bétail Commerce Vente de bois d’œuvre
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Manioc : propre production (12 mois) Maïs : propre production (9 mois) et achat Igname : propre production (7 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Glazoué, Dassa-Zoumé -> Bohicon, Cotonou, Porto Novo Petit mil et sorgho importés de N’Dali via Parakou Oignon importé de Malanville
Principaux aléas et périodes Séquences sèches Tous les ans dans les
deux saisons pluvieuses
Perturbations climatiques – retard du commencement des grandes pluies etc.
Non maitrisées mais dans les deux saisons pluvieuses
Divagation sur les champs des troupeaux transhumants provenant du Burkina Faso, Niger, Mali
Pendant les cycles de cultures
Stratégies d’adaptation des pauvres Recherche de travail, p.ex conduite de taxi-moto Exode rurale
25
journalier a des pics de demande dans le cycle agricole, hors desquelles beaucoup de gens quittent saisonnièrement pour chercher du travail non seulement dans les cités de Parakou, Savè et autres (taxi-moto, portefaix, petit commerce, artisanat), mais aussi aux autres pays, surtout au Nigéria et Côte d’Ivoire ou les salaires journaliers aux champs et aux plantations de cacao sont sensiblement plus hauts que dans la zone. Mais en ce qui concerne l’auto-emploi local il y a un industrie de production de charbon qui bénéfice de la haute disponibilité du bois dans la zone et de l’énorme demande de la population urbaine au sud. Un spécialisme local est le concassage et vente du granit, trouvé dans la zone et utilisé sur les extérieures et les intérieures des immeubles. Le granit et soumis au feu pour trouver les fautes et guider le taillage. Zone BN06 : Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels
Zone BN06: Calendrier saisonnier
Saisons
Saison pluvieuse r r r r r r r r r r r
Saison seche d d d d d d d d
Soudure (pénurie alimentaire) l l l l l l
Activités principales
Production de maïs p p s s w w w w h h p s s w w h h
Production de manioc (exemple d'un
cycle)* h h p p s s w w w w w w w w h h
Production d'igname s s w w w w w h h h h p p
Production de riz p p s s w w w w h h
Production de soja p p s s w w w w h h
Activités secondaires
Elevage bovins et volailles
Fabrication de charbon
Concassage granit
Travail journalier
Aléas
Séquences sèches
Perturbations climatiques
Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
26
Zone BN06 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Le calendrier agricole est assez chargé avec les différents cycles des céréales, des tubercules et des légumineuses, auxquels on peut ajouter l’entretien de l’anacarde, plante pluriannuelle. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, c’est surtout le manioc qui l’assure, étant disponible au champ en quasi continuité pendant l’année vu la plantation échelonnée. La soudure est donc liée à la disponibilité saisonnière des autres aliments, et surtout au moment où le ménage pauvre dépend seulement du marché pour les avoir. Il semble peut que ‘soudure’ veuille dire la période où la famille doit manger seul le manioc comme aliment de base, avec peu d’accompagnement.
Aliments de base
Maïs op op op op op pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op op op op op
Manioc op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op
Igname op op op op pm mp op op op op op op op op op op
Riz mp mp op op op op mp mp
Sources de revenu
Vente de charbon
Vente de granit concassé
Travail journalier
Vente de cultures
Dépenses
Nourriture
Cérémonies
Education des enfants
Légende op op Propre production mp mp Achat pm pm Propre production et achat
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
pic pic
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pic pic
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ZONE BN07 PALMERAIE AVEC MAIS, ANANAS, MARAICHAGE, BANANE
Communes impliquées : Kétou, Pobe, Adja-Ouèrè, Ouinhi, Sakété, Ifangni, Avrankou, Adjarra, Zagnanado, Zogbodomey, Tori-Bossito, Allada, Bopa, Lalo, Athiémé, Dogbo, Djakotomey, Aplahoué La zone BN07 fait grande partie de la portion sud du pays qui contient 60% de la population. Bien que la terre cultivable soit très recherchée, l’écart en superficies entre les ménages pauvres et les ménages plus aisés est frappant. Si les pauvres arrivent à se nourrir de leurs petits champs à un degré impressionnant, c’est parce que la terre modérément fertile est hôte à une forte concentration de cultures : le manioc et patate douce sous le sol, le maïs et niébé associés en haut, la production intense de légumes dans le jardin au coin, et tout-cela au bord des plantations de palmiers ou même dessous les arbres, à côté finalement des parcelles d’ananas dont la zone est le grand producteur dans le pays. L’élevage de la volaille et des lapins ne demande pas beaucoup d’espace, et il est de haute rentabilité en vu des prix du marché influencé par la demande de la bande urbaine de la côte à des distances de pas plus de 100 km des villages de la zone, qui est desservie en plus par des routes bitumées. Cette situation garantit en plus de bons prix et l’écoulement rapide pour tout produit champêtre et maraîchère. Mais c’est l’industrie de palmiers à huile qui domine. La production de l’huile en soi supporte trois types d’intervenants ruraux: les planteurs, les négociants et les transformatrices (comme c’est surtout les femmes qui s’y mettent). Mais les autres dérivées de cet arbre sont nombreuse : le savon indigène basé sur la pulpe du noix de palme ; la sève utilisée pour la préparation du vin de palme et de l’alcool sodabi ; les coques de palmiste qui servent de combustible pour la cuisine (et dont les cendres sont utilisés dans la préparation du savon) ; les feuilles et les branches
pour la fabrication des articles ménagers : balais, paniers ; le bois du tronc pour la construction ; et les racines utilisées dans la pharmacopée.
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 0,2 ha terre Outils manuels Volaille, lapins Vélo
1,5-3 ha terre Tracteur, équipement de transformation Volaille, petits ruminants, porcins, lapins Moto, véhicule partagée ou individuelle
Principales sources de revenus
Ménages pauvres Ménages plus aisés Main d’œuvre agricole Transformation des produits palmiers Artisanat Vente de petit bétail Vente de maraîchage
Vente de huile de palme Commerce Vente de cultures Vente de bétail Prestation d’équipement Pisciculture (ménages moyens)
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Manioc : propre production (12 mois) Maïs : propre production (4 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Ikpinlè, Itadjèbou, Glo, Houègbo, Azovè,Sékou,Dogbo, Cocodji, Pahou, Zè plaque >> Cotonou (marché de Dantokpa), Porto Novo (marché d’Ouando) Importation de : sorgho/mil de Atakora, Alibori, Borgou igname de Zou, Borgou Collines, Donga Riz, oignon de Malanville, Karimama
Principaux aléas et périodes Rareté de pluies Pendant les années
récentes, mars à mai
Inondations Tous les trois ans depuis 2008
Mauvaise répartition des pluies
Variable
Stratégies d’adaptation des pauvres Recherche d’emploi supplémentaire Bradage des biens Pratique de l’usure
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Donc à part leurs efforts à cultiver leurs propres terres, les pauvres trouvent beaucoup de travail rémunéré dans la transformation des produits palmiers ainsi qu’au champs et palmeraies des nantis. Mais les cités si proches attraient les jeunes du village pour le travail occasionnel, y inclus ouvriers/main d’œuvre aux chantiers de construction et dans le Port de Cotonou), et pas moins pour rejoindre les dizaines de milliers de conducteurs de taxi-moto. Pour les ménages moyens et aisés, l’urbanisation rapide mène des familles villageoises qui habitent à de plus en plus grandes distances des centres tel qu’Allada sur les routes bitumées, à morceler la terre familiale pour maintenant convertir leurs parts en concession résidentielle. Souvent ils ne font que de bâtir un mur autour d’un champ en attendant que la ville croissante leur atteigne après quelques ans et que le prix de la terre à la vente augmente plusieurs fois ou qu’une maison construite éventuellement apporte de grandes bénéfices en location. Zones BN07 partie nord : Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels à la station météo la plus proche
Zone BN07: Calendrier saisonnier
Saisons
Saison pluvieuse r r r r r r r r r r r r
Saison seche d d d d d d d d
Soudure (pénurie alimentaire) l l l l
Activités principales
Palmier à huile - nouvelle plantation p p p p s w w w w w w w w w
Production de maïs - deux cycles p s p s w w h h h p s s w h h
Production de manioc, exemple d'un cycle* h h p p s s w w w w w w w w h h
Ananas
Banane - nouvelle plantation h h p p s s
Patate douce - deux cycles h p h s w w w w h h h h p p s s
Activités secondaires
Maraîchage
Elevage de porcins et volaille
Artisanat et petits métiers
Aléas
Inondation
Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte
Plantations d'après la planification de chaque producteur. Récolte chaque mois
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
d
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Zone BN07 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Le calendrier montre le riche mélange de types de cultures : le maïs avec deux récoltes par an, le maraîchage d’encore plus court cycle qui donne des produits chaque mois, le manioc qui s’étend sur une année ou plus, et les pluriannuelles – les palmeraies bien sûr, mais aussi les plantations d’ananas et de banane qui offrent aussi des récoltes chaque mois. Avec la proximité des marchés de la cité, et l’emploi occasionnel disponible dans le milieu urbain, on voit comment les pauvres d’une population rurale très dense arrivent à joindre les deux bouts.
Aliments de base
Maïs pm mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op pm mp mp mp mp mp op op op op
Manioc op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op
Sources de revenu
Palmier à huile
Volaille, artisanat, petit commerce
Dépenses
Intrants de production
Santé
Education des enfants
Fêtes
Légende op op Propre production mp mp Achat pm pm Propre production et achat
transformation
DécJan Fév Mar Apr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
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ZONE BN08 VALLEES ET LACS: PECHE, MARAICHAGE, MAIS, RIZ
Communes impliquées : Sémé-Khopidji, Aguégués, Akpro-Misserété, Dangbo, Sô-Ava, Adjohoun, Bonou, Adja-Ouèrè, Ouinhi, Abomey-Calvi, Ouidah, Toucountouna, Kpomassè, Comè, Grand-Popo, Houeyogbé, Athiémé Cette zone est formé essentiellement par trois fleuves : à l’est l’Ouémé avec sa vallée et le Lac Nokué dans laquelle il issue ; à l’ouest le Kouffo et le Lac Ahémè dans laquelle il issue ; et à l’extrème est la rive et la vallée ouest du Mono à la frontière avec le Togo. La zone est élargie par des plaines inondables et des lagunes. La partie terre ou se trouvent les villages est plus modeste qu’elle puisse sembler sur la carte, et la population y est d’une densité moyenne installée surtout au long des rives des fleuves et des rivières tributaires et des masses d’eau. Ce paysage étroit contient néanmoins des mangroves et des Îlots de forêts (souvent sacrées), des acacias et d’eucalyptus; mais surtout les terres cultivées. La pêche est l’industrie par excellence de cette zone, avec l’exploitation des eaux douces qui contiennent entre autres le tilapia, le machoiron et le silure (Chrysichthys et Clarias), et les crabes et crevettes. La proportion des prises vendue frais ou fumés dépend de l’accès routier des villages aux marchés urbains, comme le poisson frais et les crustacées fraiches sont très périssables. La demande de l’énorme population urbaine de la côte sinon aussi des villageois de l’arrière pays de la zone BN07 garantit la rentabilité de la pêche – de même pour le pauvre avec son modeste filet et pirogue peut être partagée avec des autres, et pour le nanti avec sa pirogue ou barque motorisée et ses plus grands filets qui embauche le pauvre comme ouvrier-pêcheur rémunéré par une part de la prise. Cependant la production agricole n’est pas négligeable, bien que la terre soit limitée. Les superficies sont consacrées surtout au maïs de
plateau avec le niébé souvent associé, et au riz et manioc inondables, et aux légumes dominées par la tomate. Comme produits secondaires il y a la patate douce, le taro et la banane. Ici et là on trouve des plantations de l’huile de palme, des champs d’ananas et sur les limites sud des cocotiers. La zone est considérée plus ou moins autosuffisante en vivres, même s’il y a quelque importation de maïs et
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 0,5 ha terre Pirogue (ou pas) Filet simple, nasse, cage Volaille, petits bétails Vélo
>1 ha terre Pirogue motorisée Filets variés, nasse, cages Volaille, petits ruminants, porcins, bovins Moto, véhicule partagée ou individuelle
Principales sources de revenus
Ménages pauvres Ménages plus aisés Vente de poisson Travail journalier Artisanat Vente de petit bétail Exode saisonnière
Vente de poisson Vente de cultures Commerce Vente de gros et petit bétail
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Manioc : propre production (12 mois) Maïs : propre production (4 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Dangbo, Ikpinlè, Athiémé, Lobogo >> Cotonou (Dantokpa), Porto Novo, Nigéria, Togo Importation de maïs/igname de Parakou, Glazoué, Djougou
Principaux aléas et périodes Poches de sécheresse Tous les ans, les deux
saisons pluvieuses
Inondations Par moments de fortes pluies, remontée excessive des eaux du fleuve Ouémé ; lâchée d’eau du barrage de Nangbéto au Togo
Stratégies d’adaptation des pauvres Exode saisonnière à la recherche de petits emplois journaliers (taxi-moto, extraction de sable, porte- faix etc) Vente ou troc de petit bétail pour acheter des vivres Petit commerce Vente de terres agricoles
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d’igname des régions au nord. En ce qui concerne l’élevage, il y a de la place pour de modestes nombres de petits ruminants et pour quelques bovins chez les nantis, mais c’est la volaille et les porcins qui sont beaucoup plus importants, et on élève aussi des aulacodes (rats de cane) et des lapins. Quelques petits gibiers sont attrapés, mais les grandes espèces – singe à ventre rouge, hippopotame – sont protégées. Pour les pauvres qui dépendent de l’emploi pour joindre les deux bouts, il y a assez de travail journalier entre la pêche et les champs pour satisfaire la majorité ; mais il y a toujours des jeunes qui se déplace aux cités (Cotonou, Porto Novo, Parakou) et aux autre pays (le Nigéria, le Togo et même la Côte d’Ivoire et le Gabon) pour les travaux de construction, pour le transport (taxi-moto), pour le petit commerce, et pour l’artisanat (coiffure, couture etc.). Zones BN08: Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels à la station météo la plus proche
Zone BN08: Calendrier saisonnier
Saisons
Saison pluvieuse r r r r r r r r r r r r
Saison seche d d d d d d d d d d d
Soudure (pénurie alimentaire) l l l l l
Activités principales
Production de maïs (plateau) p p p s s s s w w w w w h h h p p w w h h
Production pêche
Production maraîchère (inondable) p p s s w w w h h h p p s s s h h h p p s s w h
Production du manioc (plateau) w p p p p s s s s s s s s w w w w w w w w w w w
Production du riz (inondable) s s s w h h h h h h h h h p p p p s s s
Production du manioc (inondable) w w w w w w w w w w w w w h h p p p p s w w
Production de maïs (inondable) w w w h h p s s w w w w h h h p p p p s s w
Production de niébé (plateau) p s s s w w w w h h h
Activités secondaires
Elevage de Porc
Production pisciculture
Exploitation du sable
Aléas
Inondation
Poches de sécheresse
Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte
Août Sept Oct Nov DécJan Fév Mar Avr Mai Juin Juil
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Zone BN08 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
La période de prises de poisson diminuées en septembre/octobre résulte de la monté saisonnière des eaux fluviales provenant du cumul des pluies en amont et locales : les poissons sont beaucoup plus difficiles à attraper dans les eaux profondes et rapides. Dans une économie tellement mixte de pêche, de production vivrière, de maraîchage, des récoltes des pluriannuelles, et des opportunités d’emploi occasionnel urbain, il y a à quoi consommer, à quoi vendre et à quoi travailler pour l’argent à chaque moment. On peut supposer que les moments de soudure avant les moissons du maïs ne se réfèrent qu’aux ménages les plus pauvres qui n’ont pas de terre ou une parcelle minime, et qui ne disposent pas d’assez de bras valides pour exploiter toutes les opportunités de gain sur l’eau, sur la terre et dans les cités.
Aliments de base
Maïs pm pm mp mp mp mp mp mp mp op op op op op pm pm op op op op
Manioc (inondable) mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp
Riz pm pm pm pm pm pm op op op op op op op op op op op op op op op op pm pm
Niébé mp mp op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op pm pm
Sources de revenu
Vente de poisson
Vente de charbon
Travail journalier - pics 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Vente de cultures
Dépenses p
Cérémonies
Education des enfants
Santé
Légende p p Propre production mp mp Achat pm pm Propre production et achat
Juin Juil Août Sept Oct Nov DécJan Fév Mar Avr Mai
op
mp mp
op
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ZONE BN09 AGRUMES AVEC MAIS, ARACHIDE, RIZ
Communes impliquées : Didja, Aplahoué, Abomey, Bohicon, Za-Kpota, Covè, Klouékanmè, Agbangnizoun, Zogbodomey, Djakotomey, Tovlikin, Dogbo La combinaison d’une écologie de plateaux, de précipitation à environ 1200mm par an, et de sols argileux et latéritiques modérément fertiles fournit une niche particulière pour la culture d’orange. Mais la volume de production ne serait pas aussi important si un autre facteur ne s’imposait pas: la demande des grands marchés urbains de Parakou jusqu’à la côte. On voit les tas d’oranges des vendeurs et revendeurs au bords des routes non seulement de la zone de production mais des zones voisines BN08 Vallées et Lacs et BN10 Le Littoral. De plus la zone est autosuffisante sinon légèrement excédentaire en maïs, le volume marchandé vers la côte aux prix favorables étant probablement remplacé pendant l’année par le volume importé du nord à un moindre prix. L’arachide est la principale culture de rente champêtre, et il y a aussi la culture plus modeste du riz et du niébé, des tomates et du piment, avec quelques parcelles de palmiers à huile et d’ananas. Le gros bétail n’est pas favorisé, mais il y a la pleine liste des petits bétails : volailles, petits ruminants, porcins, lapins, aulacodes (rats de cane). Dans les îlots de forêt on trouve le gibier et la cueillette forestière, et il y a des poissons à prendre du fleuve Kouffo et des rivières et ruisseaux. En année normale l’exode saisonnier n’est pas autant accentué qu’aux autres zones chez les pauvres, mais ceux qui y partent cherchent le travail journalier ou le petit commerce dans les grands cités et au Togo et au Nigéria.
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 1 ha terre Outils manuels Volaille, petits
ruminants, lapins Vélo
> 2 ha terre Attelage, outils manuels Volaille, petits ruminants, porcins, bœufs de labour Moto, véhicule partagée ou individuelle
Principales sources de revenus
Ménages pauvres Ménages plus aisés Vente d’oranges Main d’œuvre agricole Vente de charbon en détail Vente de petits bétails Artisanat Exode saisonnière
Vente d’oranges Vente de vivres Vente des légumes Vente de charbon en gros Commerce Vente de bétail
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Manioc : propre production (6 mois) et propre production et achat mixte (6 mois) Maïs : propre production (6 mois) et achat Principaux marchés desservant la zone Bohicon, Aplahoué, Djakatomey, Dogbo-Tota >> Cotonou, Porto Novo, Parakou, Nigéria Importation du maïs du nord – Parakou, Natitingou, Djougou, Glazoué
Importation d’igname de Parakou et Glazoué
Principaux aléas et périodes Poches de sécheresse Tous les ans, avril-mai,
octobre-novembr
Inondations Par moments de fortes pluies, les deux saisons pluvieuses
Stratégies d’adaptation des pauvres Exode saisonnière à la recherche de petits emplois journaliers (taxi-moto, extraction de sable, porte- faix etc) Vente ou troc de petit bétail pour acheter des vivres Petit commerce Vente de terres agricoles
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Zones BN09 : Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels
Zone BN09: Calendrier saisonnier
Zone BN09 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Aliments de base
Maïs op op pm pm mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op op op op
Manioc pm pm op op op op op op op op op op op pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm
Riz op op op op op op
Sources de revenu
Vente d'agrumes
Vente de charbon
Travail journalier - pic 1 1 1 1 1 1
Vente de cultures
Dépenses
Cérémonies pic
Education des enfants pic pic pic
Santé
Légende op op Propre production mp mp Achat pm pm Propre production et achat
Oct Nov DécJan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept
Saisons
Saison pluvieuse r r r r r r r r r r r r
Saison seche d d d d d d d d d d d
Soudure (pénurie alimentaire) l l l l l
Activités principales
Production de maïs p p p s s s s w w w w w h h h p p w w h h
Production d'arachide p p p p s s s w w w h h h p p s w w w h
Production d'orange w w p p p s s s s s s s s w w w w w w w w w w w
Production du riz p p p s s s s w w w w w w h h h h
Production du manioc h p h s h s s s s s s w w w w w w w
Activités secondaires
Maraîchage
Elevage de volaille, porcins, petits ruminants, lapins
Coupure de bois et cueillette forestière
Aléas
Exemple: Innondations
Inondations
Poches de secheresse
Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte
Août Sept Oct Nov DécJan Fév Mar Avr Mai Juin Juil
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ZONE BN10 LE LITTORAL: PECHE MARITIME, MARAICHAGE, PETIT COMMERCE
Communes impliquées : Séme-Kpodji, Abomey-Calavi, Ouidah, Grand-Popo Cette zone consiste de la bande côtière au sud de la route nationale/internationale qui rejoint le Togo et le Nigéria. Cette route a créé à soi une bande continue urbaine et semi-urbaine, qui s’étend progressivement aussi jusqu’à la piste de sable côtière. Les villageois de la zone habitent donc tout près des maisons privées et souvent substantielles des citadins, et des hôtels et bars et restaurants de l’avant-plage. Ils sont pris comme ‘ruraux’ seulement par rapport à leurs activités de production primaire, si on peut inclure la pêche dans cette terminologie. Parmi la population des pêcheurs il y a ceux qui sont des immigrants du Ghana, du Togo et du Nigéria. La mer côtière accessible par les pirogues à rame et par les pirogues et barques plus grands à moteur offre une grande variété de poissons, crustacées et céphalopodes, voir entre autres le mérou, le bar, le daurade, le thon, le sole, les sardinelles, les crabes, les crevettes, le calamar, la poulpe. Les filets utilisés varient en grandeur des petits manipulables par un homme jusqu’au filet d’un kilomètre de longueur. Ceci demande un bateau substantiel pour le porter sur la mer jusqu’au point où il est enfoncé dans l’eau, et encore un barque pour rapporter un bout de la corde à la plage pendant que le bateau rapporte l’autre bout à distance. Maintenant deux équipes sur la plage, d’une douzaine d’hommes à chaque, éloignées d’un kilomètre l’une de l’autre, commencent à tirer à toute force sur les deux cordes pendant des heures, s’approchant petit à petit au fur et à mesure que le filet revient vers la plage.
Ces hommes peuvent être de la main d’œuvre journalier du village payés en cash ou avec une parti de la prise, le propriétaire du filet et du bateau prenant le reste ; ou ils peuvent être membres d’un groupe qui sont collectivement propriétaires du filet sinon du bateau qui partagent la prise entre eux. Ce sont les femmes qui maintenant prennent charge du poisson, pour en vendre frais sur place ou en ville, pour en faire frire (surtout les sardines et les soles) pour leur conserver plus long pour la vente aux kiosques de ville, ou pour en fumer pour le marché.
Principaux biens productifs
Ménages pauvres Ménages plus aisés 0,2 ha terre Pirogue (ou pas) Filet simple, nasse, cage Volaille Vélo
1-1,5 ha terre Pirogue/barque motorisée Filets de grande longueur, nasse, cages Volaille, porcins Moto, véhicule partagée ou individuelle
Principales sources de revenus
Ménages pauvres Ménages plus aisés Vente de poisson Travail journalier Artisanat Exode saisonnière
Vente de poisson Vente de maraîchage Commerce Vente de bétail
Principaux aliments et sources
Ménages pauvres Maïs : achat de 12 mois Riz : achat de 12 mois Manioc : achat de 12 mois Principaux marchés desservant la zone Cotonou, Pahou, Kpassé
Principaux aléas et périodes Poches de sécheresse Tous les ans, les deux
saisons pluvieuses
Inondations Par moments de fortes pluies, remontée excessive des eaux du fleuve Ouémé ; lâchée d’eau du barrage de Nangbéto au Togo
Stratégies d’adaptation des pauvres Recherche de travail rémunéré Emprunte d’argent Bradage des biens
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Les villageois ne cultivent que des légumes, et possèdent quelques cocotiers : ils sont tout à fait dépendent du marche pour les vivres et les autres aliments, comme des citadins. Pour augmenter leurs revenus ils s’engagent en une variété d’activités hors de la pêche : la vente des légumes, l’élevage des volailles et des porcins pour la vente, la main d’œuvre chez les nantis qui possèdent des jardins substantiels, l’artisanat et le petit commerce et petits métiers en ville (conduire taxi-moto inclus). Pendant les mois de vacance des touristes visitent les plages en plus grands nombres, surtout celles prés de Cotonou, de Ouidah et de Grand-Popo ; des villageois y tiennent des kiosques à coco frais et aux poissons frites et aux légumes, et profitent de l’emploi à la construction et au maintien des cases en location. Zones BN010: Pluviométrie - moyennes mensuelles et cumuls annuels
Zone BN10: Calendrier saisonnier
Zone BN10 : Calendrier d’accès à la nourriture et aux revenus monétaires des ménages pauvres
Saisons
Saison pluvieuse
Saison séche
Soudure (pénurie alimentaire)
Activités principales
Pêche
Maraîchage
Activités secondaires
Travail journalier rémunéré (pêche, maraîchage, construction)
Artisanat, petits métiers et petit commerce
Tourisme
Aléas
Erosion côtière
Inondations
faible production forte production
production permanente sur toute l'année, avec quantité variant selon la demande
pic - vacances
DécJan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Aliments de base
Maïs
Riz
Manioc
Igname
Sources de revenu
Pêche
Maraîchage - vente de produits
Travail journalier rémunéré (pêche, maraîchage, construction)
Artisanat, petits métiers et petit commerce
Tourisme
Dépenses
Santé
Education
Fêtes
Légende mp mp Achat
DécJan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
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La pêche maritime a sa saisonnalité : la période où les bancs de poisson approchent la côte de près et la période où ils s’éloignent. Surtout en mars et avril les prises sont bas et les revenus sont réduits, donc c’est le moment de la ‘soudure’ pour les ménages les plus pauvres dans le sens que tout aliment de base doit être acheté, et pour eux, pour des raisons individuelles, l’argent supplémentaire n’est pas facile à gagner.