l3sdeupjv.files.wordpress.com file · Web viewCours 3 : Jeudi 24 janvier 2019. Christine BEYLER de JOTEMPS. Alt. ernance et neuroscien. ce : Ingénierie du plan de formation en alternance.

Cours 3 :Jeudi 24 janvier 2019

Christine BEYLER de JOTEMPS

Alternance et neuroscience :Ingénierie du plan de formation en alternance

Apprentissage expérientiel et Neurosciences cognitives

Objectifs de la séance :- Saisir les caractéristiques de la formation par alternance- Appréhender la place des acteurs dans la conduite de la formation et dans la

construction des apprentissages- Comprendre les logiques du plan de formation en alternance- Appréhender la démarche de valorisation du vécu et de l’expérience permet la

construction de savoir-agir socio-professionnelle- Se saisir d’éléments théoriques et pratiques de la neuroscience cognitive pour

questionner la pertinence de la démarche de valorisation du vécu.

Des caractéristiques de la formation par alternance à intégrer à l’ingénierie

CADRE : 2 lieux de formation, voir 3 milieux en MFR.

FINALITÉS : S’assurer que les acteurs de la société développent des compétences socio-professionnelles et citoyennes, en se qualifiant : du CAP au master. En MFR, une finalité essentielle s’ajoute : l'élaboration du projet personnel de l’alternant.

Des RYTHMES CHANGEANTS : Au fil des lieux.

Un ACCOMPAGNEMENT de l’individu en formation. Il est variable d'un système à l’autre, dans un système duale, l'accompagnement est ponctuel, dans le système des maisons familiales il est très renforcé.

Un PLAN DE FORMATION, ou tableau des stratégies : outil articulatoire, qui traduit le référentiel, le projet pédagogique, voire éducatif du centre.

Des DÉMARCHES PÉDAGOGIQUES : juxtapositive, associative, intégrative, inductive, déductive, active.

2 lieux de formation par alternance :Une démarche souvent associative, une visée inductive

3 lieux de formation / alternance :Une démarche à visée intégrative

Finalité de la formation en alternance : la compétence

Comment définiriez-vous le concept de compétence ?

Compétence : Savoir agir dans un context.

Définition du terme compétence :Une compétence est un savoir-agir dans une situation complexe et inédite, prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficaces d’une variété de ressources internes et externes, afin de construire une réponse adaptée, qui n’est pas puisée dans un répertoire préprogrammé.

Qu’est-ce qu’apprendre ?

Quelle définition donneriez-vous de ce terme ?

Définition du terme “apprendre” :C’est un acte :

- apprendre possède la même racine que “appréhender” : prendre, attraper, saisir,- apprendre c’est donc saisir par le pensée : emporter en soi une parcelle de réalité

(Stanislas Dehaene, 2018).

C’est un processus cérébral / neuronal :“Apprendre consiste à transformer les informations qui nous parviennent en un jeu de

connaissances utiles et exploitables” Demis Hassabis, directeur de la société Deepmind (Dehaene, 2018).

Au niveau cérébral, apprendre, c’est modifier ses connexions neuronales (Masson, OCDE, 2007).

Cerveau : Le traitement de l'information ou la place des sens

Comment les informations parviennent-elles à notre cerveau ?

Quels sont les processus de traitement des informations ?Comment les mémorisent-il ?

Capacités, fonctions cognitives et exécutives

Comprendre pour penser la formation par alternance.

Les capacités cognitives : Ressources nécessaires

L’attention- L’attention est une fonction cognitive complexe qui fait référence à la à être alerte à

son et à traiter une quantité limitée d’informations sur une durée de temps limitée (12 à 15 minutes).

- L’attention fait également référence à la capacité à se concentrer sur une tâche donnée en dépit de ce qui se passe autour, on l’appelle alors concentration.

- Pour Stanislas Dehaene, elle constitue un des 4 piliers de l’apprentissage.

Les émotions- Les informations émotionnelles venant d’un stimulus passent par une voie

inconsciente qui conduit à l’amygdale, induisant ainsi une réponse émotionnelle avant même que nous soyons conscients que nous réagissons à l’information,

- l’amygdale maintient les expériences émotionnelles “vivantes” en les repassant en boucle, ce qui contribue à les encoder comme souvenirs,

- les expériences fortes en émotions, ont plus de chances d’être mémorisées car l’émotion accroît l’attention.

Les sensations - C’est par les sens que l’information entre inconsciemment dans notre cerveau pour y

être traitée,- plus les sensations sont intenses, plus elles sont susceptibles d’être mémorisées.

- Les perceptions sensorielles (comme le goût, la vue, l’odorat) sont la matière première des apprentissages,

- la partie “sensations” (souvenirs épisodiques) peut ensuite être oubliée, cédant la place à des informations factuelles.

Fonctions cognitives : Processus mentaux

Les fonctions cognitives sont l’ensemble des processus mentaux qui concernent l’acquisition des connaissances, donc les apprentissages.

Apprendre, c’est sélectionner des informations, les traiter, les manipuler et les enregistrer en vue d’un objectif à atteindre ou de leur réutilisation future.

L’action d’apprendre se situe au carrefour des sciences cognitives et de la pédagogie.

Cerveau, lobes, fonctions cognitives

Les fonctions cognitives

Quand on parle de fonctions cognitives, on fait référence à 5 fonctions qui expliquent l’ensemble des travaux que font les cellules de notre cerveau au sein des lobes et entre eux :

- La mémoire : capacité d’enregistrer et de retrouver des informations- La phasie : capacité à communiquer à travers le langage- Le langage : activités d’expression (parler) et de réception (entendre, décoder et

comprendre)- La praxie : les actions motrices que nous coordonnons dans un but intentionnel- La gnosie : recouvre ce que je reconnais, ce que je vois, ce sur quoi je met du sens

Fonctions exécutives : fonctions mentales de coordination

Organisation / planification : capacité à utiliser des stratégies efficaces, établir des propriétés , anticiper et prévoir les étapes d’une tâche.

Inhibition : capacité à résister aux distractions ou à inhiber une réponse attendue ou un commentaire qui nous traverse l’esprit. Cette capacité est souvent comparée à un filtre ou un frein.

Flexibilité mentale : capacité à s’adapter à la nouveauté et aux changements.

Jugement : capacité à évaluer la meilleure alternative face à un problème en fonction des buts à atteindre, des valeurs et des règles sociales. Ceci permet de prendre des décisions appropriées et d’adopter des comportements adaptés aux situations.

Autocritique : capacité à évaluer convenablement ses propres capacités et comportements et à être conscient de ses forces et ses difficultés.

La mémoire

La mémoire est un ensemble de fonctions qui traite les informations perçues par nos sens,ses fonction permettent de les comprendre, de les mettre en lien, de les enregistrer, de les récupérer, de les utiliser.

Les cerveau utilise plusieurs types de mémoires :- la mémoire à court terme,- la mémoire à long terme.

La mémoire : Un système interconnecté

La mémoire à court terme :- composée de la mémoire immédiate et de la mémoire de travail- utilisée pour traiter dans un délai très bref, les informations perçues de

l’environnement.

La mémoire à long terme : sert à stocker indéfiniment les informations.Elle est composée de :

- mémoire sémantique : sens- mémoire épisodique : expériences vécues- mémoire procédurale : règles- mémoire perceptive : informations apprises par nos sens (goût, odorat, vue, ouïe,

toucher)

Les 3 étapes de mémorisation

L’encodage est la mise en mémoire de l’information

La consolidation c’est la phase de mise en stock de l’information, en lien avec les connaissances connexes

Le rappel : - la restitution ou la récupération correspond au rappel de l’information- processus par lequel l’information contenue en mémoire à long terme retourne en

mémoire à court terme pour devenir directement accessible- il permet de rappeler et d’utiliser l’information stockée (l’information est extraite de

la mémoire)

Du projet au plan de formation

Construire la plan de formation : Partager un projet de formation avec ses partenaires

1ère étape du plan de formation● Le projet articule plusieurs projets : celui de la société (formation / emploi), de

l’entreprise (logique économique), celui de l’association-école (logique territoriale)● Il répond à la question “comment former ?”, donc intègre les finalités de formation,

plus que les logiques disciplines● Il place l’alternant dans un rôle d’acteur / chercheur qui construit ses apprentissages

en interaction avec son environnement : chercher - trouver - vérifier - résoudre le problème posé

● Cette démarche favorise :- le sens des apprentissages,- l’analyse explicitée, le partage et le débat autour des connaissances et des

expériences,- l’engagement dans une démarche de conceptualisation des savoirs.

2ème étape : construire le séquençage du plan de formation ● Détermine pour chaque séquence en alternance, des thèmes porteurs qui prennent

source à la fois dans l’entreprise (vie et rythme économique, logique d’entrée dans le métier) et dans les activités quotidiennes des alternants (terrain, vie sociale)

● Vise les liens entre thèmes et apports disciplinaires afin de mettre en transversalité les apprentissages

3ème étape : planifier les évaluations, les rencontres et les activités de vie résidentielle

Les logiques du plan de formation

Explorer, expérimenter, se questionner, s’éclairer, lier-relier, construire.

Organisation thématique d’une séquence d’alternance

Le plan de formation

Exemples de matrices de plan de formation SAPAT et CGEA

Les fondamentaux de l’alternance MFR

Plasticité cérébrale

QUELQUES ÉLÉMENTS :

Le cerveau disposerait d’une capacité de recyclage des neurones, (apprentissage lecture)

En l’absence d’une fonction ou d’une capacité cognitive, d’autres fonctions pallient, se substituent et l’apprentissage, l ou la restitution s’effectue

On peut donc apprendre à tout âge, en tout milieu

Le rôle de la répétition dans l’apprentissage

Si apprendre est un acte et une activité neuronale, apprendre implique une assimilation progressive, la nécessité d’une répétition du geste, de l’acte, de la connaissances, de la procédure

La répétition permet aux « chemins neuronaux » de se construire, de s’ancrer en mémoire jusqu’à la maîtrise, qui si elle n’est pas entretenu se détériore, Steve Masson compare ce chemin à un sentier que l’on trace progressivement dans une forêt à force de passages répétés, mais si l’on arrête de passer, la nature reprend ses droits et le chemin se détériore…. Ce qui signifie que l’on oubli

L’observation et la création d’image mentale

L’observation comme la visualisation sont des activités neuronales centrées dans les lobes temporal, occipital pouvant impliquer le lobe pariétal!

Impliquent les fonctions exécutives

Observation et visualisation sont aujourd’hui présentés comme moyen d’apprentissage- Les neurones miroirs s’activent lors de l’action ou de l’observation de l’action,- Leur activation permet l’ancrage d’une représentation motrice de l’action observée,

facilitant l’apprentissage par imitation, parce que les neurones activés dans la construction de cette représentation serait ceux activés dans la planification et la préparation de l’action

- Le processus d’apprentissage par visualisation ( imaginer l’action ) serait identique,

La consolidation

Processus qui permet à l‘apprentissage explicite de devenir implicite, donc automatisé, libérant ainsi des ressources attentionnelles

La répétition est donc nécessaire : apprendre un geste professionnel, une pratique….Ainsi, les ressources libérées par l’automatisation, le sont au profit du raisonnement et de la réflexion sur l’action

La métacognition

Permettre à l’apprenant de réfléchir sur sa propre action et de mettre /prendre conscience du cheminement l’ayant conduit aux résultats obtenus, de constater de lui-même ses erreurs, de découvrir les raisonnements qu'ils l’ont conduit à son action, voire à ses erreurs et de chercher des solutions adéquates.

C’est la capacité à prendre du recul sur les processus d’apprentissage, de se poser des questions.

On analyse ses stratégies et ensuite on les régule. Cela se fait à tous moments. C’est une manière de pouvoir parler de soi de façon déclarative mais c’est également un moyen d’apprentissage

Questionner pour développer la capacité métacognitive

La métacognition se distingue en deux composantes :

- Le savoir métacognitif est un savoir déclaratif d’une personne sur : elle-même, ses connaissances, les tâches, les stratégies.

- Les compétences métacognitives sont un savoir procédural d’une personne pour réguler ses activités de résolution de problèmes et d’apprentissage

Observation de processus d’apprentissage pertinents en formation par alternance – coût attentionnel

La prise de conscience:

- Analyse de l’action

- Explicitation

La conceptualisation: processus très proche de la compréhension ( = une situation), la conceptualisation est mobilisable dans différentes situations:

- Le repérage de traits communs- L’élaboration d’étiquette- La corrélation avec d’autres concepts

Processus de transformation de l’implicite en explicite pour en faire une méthode d’action

Processus de généralisation (contrôlé en mise en commun)

Le retour d’information, la place de l’erreur

Dès que l’alternant, l’apprenant, l’individu engage une action, le cortex génère des prédictions, qu’il vérifie par le retour d’informations sensorielles.

S’il reçoit un message d’erreur, alors il génère un correctif qui se propage dans le cerveau, permettant de corriger, d’améliorer la prédiction suivante, In fine, l’apprentissage se déclenche quand un signal d’erreur est émis

En somme, l’erreur permet de faire évoluer les stratégies de l’individu à une situation. On voit l’intérêt de ne pas sanctionner l’erreur, d’effectuer un feed-back positif et encourageant à l’apprenant, qui construit ses compétences, tant en stage qu’en centre.