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Vision de la vie après la vie
Parvenues au seuil de la mort, des millions de personnes
racontentavoir quitté leur corps et visité d’autres mondes. Cela
prouve-t-ilque la vie existe après la mort, ou s’agit-il simplement
dessoubresauts d’un cerveau à l’agonie ?
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Quand le KGB assassina Tsotnié Grigorievich Rodonaya,
undissident géorgien, l’opération fut menée avec soin. La voiture
quil’écrasa roula une seconde fois sur son corps afin de parachever
letravail. Ce corps malmené – fracture du crâne et de la
colonnevertébrale – fut ensuite transporté à la morgue, et congelé
enattendant l’autopsie. Trois jours plus tard, au premier coup
descalpel, Rodonaya ouvrir les yeux. Le médecin légiste les
luireferma avant de poursuivre sa tâche. De nouveau, le cadavre
rétifouvrit les yeux : contre toute attente, Rodonaya était encore
en vie.Stupéfiante en soi, sa survie est bien moins étonnante que
ce qu’ilraconta plus tard au sujet de son expérience. Alors qu’il
était mort,il fut attiré dans un monde de lumière où les lois de la
sciencen’avaient plus cours : il pouvait se déplacer partout dans
cemonde, voir à travers les murs, lire dans la pensée des gens
etexplorer le temps. Aucun médecin n’aurait pris ses propos
ausérieux si Rodonaya n’avait apporté des preuves concrètes :
aucours de ses voyages, il avait entendu les cris d’un
nouveau-néprovenant d’un hôpital voisin. Grâce à sa vision
pénétrante et à seperception accrue, il vit que l’enfant avait une
fracture de lahanche, non décelée à la naissance. Dès qu’il
retrouva la paroletrois jours après la tentative d’autopsie, il
informa le personnelhospitalier de l’état réel de cet enfant.
Normalement, Rodonayan’aurait même pas dû connaître l’existence de
ce bébé et moinsencore la lésion dont il souffrait. Une
radiographie de l’enfant luidonna raison. Aujourd’hui encore, la
seule explication à cemystère reste celle fournie par Rodanaya
lui-même.
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Rodanyamort en1976, a étéprédicateurméthodisteau Texas. Ilfait
partied’unenombrecroisant depersonnes quiaffirmentavoir
connuuneexpérience demortimminente(EMI).
Schématiquement, on considère être en présence d’une
EMIlorsqu’un personne en état de mort clinique recueille des
visionsde l’au-delà avant d’être ramenée à la vie. Lephénomène a
toutesles caractéristiques d’un mensonge bien ficelé car il est
impossibleà prouver et, de plus, tout le monde a envie d’y croire.
Mais s’agit-il vraiment d’un mensonge ?Le nombre de témoignages
concordants semble indiquer que non.Une étude effectuée en 1992
démontre que, sur le seul territoire
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des Etats-Unis, 13 millions de personnes ont expérimenté
uneforme d’EMI. Et d’autres études soulignent que de
tellesexpériences se recensent pas millions dans des pays comme
l’Inde,la Chine, le Congo et même en France. Quelles que soient
leurreligion ou leurs croyances, les sujets d’EMI décrivent
leurexpérience de manière identique : leurs visions et sensations
sonttrès semblables.
Au cours d’une EMI classique, le mourant quitte sont corps
etsurvole le monde comme s’il était un oiseau. Il pénètre
ensuitedans un tunnel sombre au bout duquel se trouve une
lumièrebrillante. Il entre dans cette zone de lumière et est alors
enveloppéd’une sensation de paix, souvent associée à l’apparition
d’unereprésentation de Dieu dans certains cas, cette image
estremplacée par une vision de l’Enfer. Une fois dans la zone
delumière, une voix questionne le sujet : qu’a-t-il appris ?
Qu’a-t-ilfait de mal ? Puis la voix lui explique, ou il le comprend
de lui-même, qu’il lui reste encore des choses à accomplir et qu’il
doitréintégrer son enveloppe corporelle. Il obéit, à regret, et
retourne àune vie terrestre où désormais toute peur de la mort a
disparu et oùle sens matérialiste est remplacé par une attitude
spirituelle degrande ouverture vers autrui. La similitude existant
entre toutesces expériences donne une certaine réalité au
phénomène. Maisune question subsiste : s’agit-il uniquement d’une
transformationspirituelle ou bien de la résultante d’altérations
physiologique ?
Pour les parapsychologues nombre d’EMI peuvent s’expliquer
parles effets de l’anoxie, c’est-à-dire l’insuffisante oxygénation
ducerveau. Lorsque le cerveau se meurt, il continue à modéliser
desenvironnements, mais en utilisant la mémoire et l’imagination
etnon les sens. S’apparentant aux rêves ou aux souvenirs,
cesperceptions peuvent très bien être effectuées à vol
d’oiseau.Toutefois, cette thèse a été fortement contestée. Au cours
denombreuses EMI, les sujets parlent de faits qu’ils ne peuvent
pasconnaître (notamment des techniques médicales), impossibles
à
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construire à partir de la mémoire ou de l’imagination.
Plusieursexpériences effectuées sur des volontaires viennent
cependantétayer et confirmer cette argumentation. Lorsqu’ils sont
placésdans une pièce faiblement alimentée en oxygène, les
facultésphysiques et mentales des sujets se trouvent diminuées y
comprisla mémoire. Et si certains d’entre eux ont signalé
deshallucinations, aucune n’avait la clarté des EMI.L’anoxie n’est
certainement pas l’unique cause de EMI. Le mêmephénomène peut
résulter d’une sécrétion d’endorphines.Substances proches de la
morphine, naturellement sécrétées par lecerveau en période de
stress, les endorphines provoquentnotamment l’euphorie des coureurs
de fond et masquent la douleurimmédiate quand, par exemple, nous
nous brisons un os dans unaccident. Selon cette thèse, lorsque l’on
est au seuil de la mort, lesendorphines constitueraient une sorte
d’oreiller fourni par laNature pour le long sommeil.L’explication
fondée sur les endorphines comporte des failles. Sile cerveau
cherchait à nous protéger de la douleur, il le ferait avecdes
images agréables. Or toutes les EMI ne sont pas agréables
:certaines de ces expériences sont en effet associées à
d’affreusesvisions.Tout comme pour les paradis EMI, les enfers EMI
sont décrits parles sujets avec une remarquable uniformité.
Plusieurs patientscardiaques signalaient avoir eu des visions
épouvantables lors deleur EMI.Je me suis trouvé au-dessus de la
table d’opération, témoigne unpatient . J’étais ensuite
irrésistiblement poussé vers un endroitsombre, rempli d’un air
chaud et chargé de particules. J’étaisterrifié. J’avais le
sentiment que des choses me regardaient peutêtre des démons ou des
monstres. Je criais pour qu’on me laissesortir. Je me suis alors
retrouvé dans mon corps. Maintenant, jesuis terrorisé à l’idée de
mourir, et je dors avec la lumière allumée,j’ai pourtant dépassé la
cinquantaine.La thèse des endorphines devient encore moins
convaincantelorsqu’on examine le phénomène de l’euphorie du
coureur. Très
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peu d’athlètes connaissant cette euphorie, que ce soit pendant
desmatchs de rugby ou lors de marathons, relatent avoir vécu desEMI
au corps de cette expérience. D’autres sportifs, des alpinistesou
des navigateurs en solitaire, ont signalé effectivement desépisodes
similaires à des EMI, mais il ressort que ces perceptionssont
davantage liées à un réel danger de mort plutôt qu’àl’euphorie du
coureur de fond.Prenons le cas d’un alpiniste qui, en 1994, fit une
chute dans lesCairngorms, en Ecosse, et passa quelque 16 heures
dans unecrevasse. Je suis entrée dans un état vraiment très étrange
raconte-t-il. J’avais quitté mon corps et je marchais dans un
paysage trèsbeau, tout bleu. C’était merveilleux et je n’avais plus
la sensationd’avoir froid. Cette expérience semble également avoir
donné àcette alpiniste l’énergie nécessaire pour construire un
igloo defortune, ce qui lui a permis de rester en vie le temps que
lessecours l’atteignent.Les EMI peuvent également être présentés
par la réaction ducerveau à certains produits pharmaceutiques,
voire à unempoisonnement du sang résultant d’une insuffisance
rénale. Lamorphine et d’autres hallucinogènes étant administrés
poursoulager la douleur d’un mourant, il serait logique de penser
queces produits sont à l’origine des phénomènes rencontrés au
coursd’une EMI. Cependant, dans la plupart de Emi la
pharmacologiene joue aucun rôle. Un toxicomane qui a tenté de
revivre son EMIavec toutes les substances illégales possibles et
imaginables :aucune de ces drogues n’a donné le même résultat.
J’étais très loinde retrouver ce que j’avais connu lors de mon
EMI.Dans presque toutes les EMI, les sujets sont
profondémentchangés, physiquement et mentalement, après leur
expérience. Etquoi qu’en disent les sceptiques, il y a là des
constatations dont ilest difficile de ne pas tenir compte.En 1992,
Mellen-Thomas Benedict, caméraman de cinéma, étaitatteint, selon le
diagnostic médical, d’un cancer incurable. A sondécès, il connut
une EMI qui dura 90 minutes, pendant lesquellesil expérimenta les
effets classiques de EMI avant de retourner à la
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vie. Cet épisode pourrait être expliqué de façon
scientifique,excepté un détail, lorsqu’il revint à la vie, son
cancer incurableavait totalement disparu.La guérison de Benedict
met en évidence le fait que les EMI,censés être un phénomène
purement mental, peuvent avoir uneincidence physique. Deux études
indépendantes recensent unegamme d’effets secondaires apparus après
la survenance d’uneEMI chez 80-90 % des sujets : intensification de
certainesallergies, baisse de la tension artérielle et apparition
d’uneintolérance aux bruits forts, à des lumières intenses ainsi
qu’àcertains produits ménagers. Une des études signale également
une certaine sensibilité àl’électricité. Les ampoules électriques
ont tendance sauter (35%),les ordinateurs à présenter des
défaillances (20%), les télévisions àmal fonctionner (54%)… Sans
parler des montres qui s’arrêtenttoutes seules et des liaisons
téléphoniques interrompues.Alors, où se trouve la vérité sur les
EMI ? Sommes-nous d’ailleurscertains d’avoir la réponse le jour de
notre mort ?Dans ce débat, la science apporte sa contribution
jusqu’à uncertain point. L’anoxie, les drogues et les endorphines
peuventexpliquer beaucoup de choses, mais éludent l’approche
desphénomènes paranormaux étudiés.Comment Rodonaya a t’il pu
affirmer l’existence d’une fracture dela hanche chez un nouveau-né
qu’il n’avait jamais vu auparavant ?Qu’est devenu le cancer vu
auparavant ? Qu’est devenu le cancerau stade terminal diagnostiqué
chez Mellen-Thomas Benedict ? Ilest difficile, dans de tels cas,
d’avancer une explication simple etconvaincante.Il ne fait au doute
que ces expériences sont réelles, mais quellesconclusions
pouvons-nous en tirer ? Tout indique que les sujetsd’EMI ont des
visions semblables, indépendantes de leurscroyances religieuses.
Sont-elles dues au fait que l’esprit sedétache du corps à
l’approche de la mort ? Cet état de perceptionaccrue
correspondrait-il alors à des capacités psychiquesinexploitées
?
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Dans son livre Mort et conscience, le parapsychologue DavidLund
suggère que la perception extrasensorielle pourraitapparaître avec
une vigueur accrue lorsque l’influence du cerveaudiminue, pour
ensuite disparaître totalement. C’est ce qui seproduit au cours
d’une EMI : l’état de conscience perdure aprèsque le corps (y
compris le cerveau) a été déclaré en état de mortclinique.Il est
par conséquent possible, si les EMI résultent d’une mortcérébrale
libérant nos capacités psychiques, que les expériences demort
imminente fournissent au sujet non pas un aperçu de l’Au-delà, mais
bien de leurs propres capacités ou sensibilitéspsychiques
jusqu’alors en sommeil.Pour cette raison, alors que les EMI ne nous
apprennent rien dedéfinitif sur la vie après la mort, elles nous
révèlent quelque chosed’encore plus fascinant sur nous-Même.
Les morts-vivants : le terme expérience de mort imminente
(EMI)est ambigu : doit-on parler de mort ou plus
spécifiquementd’absence de signes de vie ? Les erreurs de
diagnostic médicalconcernant la mort sont plus fréquentes qu’on ne
le pense.Le 2 décembre 1995, un journal chinois décrit le retour à
la vied’une morte de 81 ans, sur le point d’être incinérée. C’est
alorsque Zue Sangshim était sur le tapis roulant l’amenant au
fourcrématoire que les témoins ont aperçu un mouvement de sa
maindroite. Ils ont alors arrêté la mécanique, juste à temps.En
1992, un londonien de 71 ans à été certifié mort après
s’êtreétranglé avec un os de poulet. Trois jours après les
obsèques,entendant frapper près de sa tombe, les fossoyeurs ont
creusé etsorti le cercueil. L’homme était encore en vie, mais il eu
un malfou à convaincre les autorités et sa famille qu’il était
vraimentcelui qu’il prétendait être.Le cas le plus troublant est
celui d’une femme enterrée àGoenheim (Allemegne) en 1986. Après les
obsèques, lesfossoyeurs étaient en trais de remplir la tombe de
terre lorsqu’ilsentendirent frapper dans le cercueil. Pendant dix
minutes, les
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hommes sont restés à écouter les coups qui devenaient de plus
enplus faibles et on fini par s’arrêter. Ils ont alors repris leur
tâche etont comblé la tombe.