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1 PAUL VI, BIENHEUREUX ? DON LUIGI VILLA, DOCTEUR EN THÉOLOGIE Pour réaliser toute l’importance de l’article qui va suivre, rappelons simplement un fait assez récent : Jean-Paul II, dans son allocution au cours de l’audience générale du 6 août 2003, fit mémoire de Saint Pie X devenu pape le 4 août 1903, et surtout de Paul VI. Il déclara : « A 25 ans de sa disparition, sa haute stature de maître et de défenseur de la foi, à une heure dramatique de l’histoire de l’Eglise et du monde, apparaît toujours plus éclatante »… (Documentation Catho- lique du 5 octobre 2003, n° 2299 p.841) Le présent article est le condensé d'un livre paru en italien sur le pontificat du pape Paul VI, intitulés : « Paul VI…bienheureux ? » - Editrice Civilta, Brescia (Italie) ; il a été écrits par Don Luigi Villa, docteur en théologie Sommaire 1 Paul VI… bienheureux ? 1.1 « Quelques Papes, Dieu les veut ; certains, il les permet ; d’autres, il les tolère. » (St Vincent Pal- lotti) 2 PREAMBULE 3 CHAPITRE I 3.1 SA NOUVELLE RELIGION 3.2 LA RELIGION MAÇONNIQUE 4 CHAPITRE II: 4.1 SON OUVERTURE AU MONDE 4.1.1 (résumé) 5 CHAPITRE III 5.1 SON OUVERTURE AU MODERNISME 5.1.1 (En conclusion) 5.2 CONTRE LE MODERNISME 6 CHAPITRE IV 6.1 SON OUVERTURE À LA FRANC-MAÇONNERIE 6.1.1 (autre “plan”) 6.1.2 (Des règnes)... 6.1.3 (infiltrations) 7 CHAPITRE V 7.1 SON OUVERTURE À LA DÉMOCRATIE UNIVERSELLE 7.1.1 (doux mélange) 7.2 LA DÉMOCRATIE UNIVERSELLE MAÇONNIQUE 8 CHAPITRE VI 8.1 SA TOLÉRANCE ET COMPLICITÉ 8.1.1 (sentiments envers les prêtres) 9 CHAPITRE VII 9.1 SON OUVERTURE AU COMMUNISME 9.1.1 (Des turcs) 9.1.2 (un agent double ?) 9.1.3 (des Ukrainiens) 9.1.4 (des Hongrois et bien d'autres) 9.2 FATIMA AUSSI FUT PROFANÉ PAR PAUL VI 9.3 COMMUNISME ET FRANC-MAÇONNERIE 10 CHAPITRE VIII 10.1 SA MESSE ŒCUMÉNIQUE 10.1.1 (Quelle est la nature de l’évolution) 10.1.2 (rappel de quelques congrès eucharistiques) 10.1.3 (Du bref examen critique du Novus Ordo Missæ) 10.1.4 (de la langue latine) 10.1.5 (zoom avant la conclusion) 11 APPENDICE 11.1 LE SERMENT LE JOUR DU COURONNEMENT DE PAUL VI 11.1.1 ndlr PAUL VI… BIENHEUREUX ? « Quelques Papes, Dieu les veut ; certains, il les permet ; d’autres, il les tolère. » (St Vincent Pallotti) « Frères, en tant que gardiens des mystères de Dieu, levez-vous et agissez, vous qui avez sous les yeux les destruc- tions que les autres sont en train de perpétrer. » (St Athanase, P.G. XXVII, 219) Pourquoi ces titres : “ Paul VI... bienheureux ? ” et “ Procès à un pape ” ? Parce que je suis en mesure d’affirmer, par des arguments de critique soit interne soit externe, que le pontificat de Paul VI fut ambigu et équivoque, et même, assez
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VILLA Don - Paul VI bienheureux ?

Jul 23, 2015

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PAUL VI, BIENHEUREUX ? DON LUIGI VILLA, DOCTEUR EN THOLOGIEPour raliser toute limportance de larticle qui va suivre, rappelons simplement un fait assez rcent : Jean-Paul II, dans son allocution au cours de laudience gnrale du 6 aot 2003, fit mmoire de Saint Pie X devenu pape le 4 aot 1903, et surtout de Paul VI. Il dclara : A 25 ans de sa disparition, sa haute stature de matre et de dfenseur de la foi, une heure dramatique de lhistoire de lEglise et du monde, apparat toujours plus clatante (Documentation Catholique du 5 octobre 2003, n 2299 p.841) Le prsent article est le condens d'un livre paru en italien sur le pontificat du pape Paul VI, intituls : Paul VIbienheureux ? - Editrice Civilta, Brescia (Italie) ; il a t crits par Don Luigi Villa, docteur en thologie Sommaire 1 Paul VI bienheureux ? 1.1 Quelques Papes, Dieu les veut ; certains, il les permet ; dautres, il les tolre. (St Vincent Pallotti) 2 PREAMBULE 3 CHAPITRE I 3.1 SA NOUVELLE RELIGION 3.2 LA RELIGION MAONNIQUE 4 CHAPITRE II: 4.1 SON OUVERTURE AU MONDE 4.1.1 (rsum) 5 CHAPITRE III 5.1 SON OUVERTURE AU MODERNISME 5.1.1 (En conclusion) 5.2 CONTRE LE MODERNISME 6 CHAPITRE IV 6.1 SON OUVERTURE LA FRANC-MAONNERIE 6.1.1 (autre plan) 6.1.2 (Des rgnes)... 6.1.3 (infiltrations) 7 CHAPITRE V 7.1 SON OUVERTURE LA DMOCRATIE UNIVERSELLE 7.1.1 (doux mlange) 7.2 LA DMOCRATIE UNIVERSELLE MAONNIQUE 8 CHAPITRE VI 8.1 SA TOLRANCE ET COMPLICIT 8.1.1 (sentiments envers les prtres) 9 CHAPITRE VII 9.1 SON OUVERTURE AU COMMUNISME 9.1.1 (Des turcs) 9.1.2 (un agent double ?) 9.1.3 (des Ukrainiens) 9.1.4 (des Hongrois et bien d'autres) 9.2 FATIMA AUSSI FUT PROFAN PAR PAUL VI 9.3 COMMUNISME ET FRANC-MAONNERIE 10 CHAPITRE VIII 10.1 SA MESSE CUMNIQUE 10.1.1 (Quelle est la nature de lvolution) 10.1.2 (rappel de quelques congrs eucharistiques) 10.1.3 (Du bref examen critique du Novus Ordo Miss) 10.1.4 (de la langue latine) 10.1.5 (zoom avant la conclusion) 11 APPENDICE 11.1 LE SERMENT LE JOUR DU COURONNEMENT DE PAUL VI 11.1.1 ndlr PAUL VI BIENHEUREUX ? Quelques Papes, Dieu les veut ; certains, il les permet ; dautres, il les tolre. (St Vincent Pallotti) Frres, en tant que gardiens des mystres de Dieu, levez-vous et agissez, vous qui avez sous les yeux les destructions que les autres sont en train de perptrer. (St Athanase, P.G. XXVII, 219) Pourquoi ces titres : Paul VI... bienheureux ? et Procs un pape ? Parce que je suis en mesure daffirmer, par des arguments de critique soit interne soit externe, que le pontificat de Paul VI fut ambigu et quivoque, et mme, assez1

souvent, erron, mu par un esprit libral, moderniste, favorisant la franc-maonnerie, en opposition donc son devoir de Pasteur universel de lEglise du Christ. Ceux qui ne veulent pas accepter une semblable vision du pape, justifient leur raction en appuyant leur protestation sur des textes vangliques tels que : Tu es Pierre et sur cette pierre Je btirai mon Eglise, et les portes de lenfer ne prvaudront pas contre Elle (Mt 16, 18) ; et sur cet autre : Qui vous coute, mcoute ; qui vous mprise, me mprise (Lc 10,16) ; et encore : Tout ce que vous lierez sur la terre, sera li dans les cieux, et tout ce que vous dlierez sur la terre sera dli dans les cieux (Mt 18, 18)... En outre, ils apportent aussi la preuve doctrinale appuye sur des documents de lEglise, par lesquels on dmontre que la fidlit et lobissance au Saint Sige Apostolique a toujours t considre comme ncessaire au salut ternel, et donc, qui sen spare fut toujours marqu danathme. Or ceci est vrai en tant que faisant partie de la Rvlation, et lhistoire est l pour dmontrer que sous cette discipline, toute intrieure et religieuse, la Vrit, la Saintet, lUnit se sont toujours conserves dans lEglise du Christ. Ceci dit, il est cependant de mon droit de thologien daffirmer quil y a aussi une autre rponse au problme ; une rponse plus difficile bien sr, mais exacte elle aussi, cest dire que parfois savre lgitime, et sainte mme, lopposition au pape, ou encore un concile (lequel est toujours subordonn au pape). Or, ceci aussi nous est suggr par lEvangile, o aprs chaque exaltation de Pierre et de sa Primaut, on trouve aussi de dures humiliations pour lui rappeler sa condition dhomme pcheur. De fait : - aprs sa Confession de Csare, et la merveilleuse promesse que le Christ lui fait, voici aussi la terrible gifle : Arrire Satan, tu mes un scandale ! (Mt. 16, 23). - et aprs son serment de fidlit, Jsus lui prdit la chute, le reniement, mais aussi son repentir : Jai pri pour toi, afin que ta foi ne dfaille point. Et toi, quand tu seras converti, affermis tes frres. (Lc 22, 32). De toutes faons, bien que lhistoire ait enregistr des cas o des papes ont drap en matire de foi, de morale, de discipline et que, en de tels cas, les fidles durent sopposer (comme dans les cas des papes Libre (352-366), Honorius Ier (625-638), Jean XXII (1316-1334), cependant, mme si lon attaquait la personne du pape, ceci na jamais voulu dire attaquer la Papaut. La contestation un dsordre, une erreur, une faiblesse de lhomme, ne fut jamais une attaque lautorit, linstitution quIl reprsentait, la fonction quil assumait, parce que, si lEglise est hirarchique, son chef est monarchique. Donc il ne sagissait pas de contradiction, lorsquon condamnait les faiblesses possibles de lhomme qui lincarne, mais den prciser les limites, se souvenant que lexception confirme la rgle. LEglise avait toujours parl le mme langage. Avec Paul VI au contraire, on a commenc utiliser un autre langage, au nom de la nouveaut et du changement, qui cachaient cependant hrsies, schismes, apostasie. Un pouvoir, vraiment, celui de Paul VI, qui nous a amens une situation sans prcdent, au point de lui faire dire luimme que nous en sommes arrivs un tat d auto-dmolition, survenue cependant grce sa prsume rforme. Et alors, pourquoi ne pas rappeler ici ce que nous dit Jsus : Vous les reconnatrez leurs fruits ? (Mt 7, 15) Paul VI est mort, mais sa nouvelle Eglise continue se dtruire, justement par ses rformes qui, malheureusement, continuent encore avec toutes leurs consquences nfastes. Lorsquil tait encore Milan, bien des gens lappelaient lhomme des utopies ; un archevque qui poursuit des illusions, des rves gnreux, bien sr, mais irrels Ce qui nous rappelle ce que disait saint Pie X des chefs du Sillon : Lexaltation de leurs sentiments, la bont aveugle de leur cur, leurs mysticismes philosophiques, mls pour une part dIlluminisme, les ont entrans vers un nouvel vangile, dans lequel ils ont cru voir le vrai vangile du Sauveur (Cfr. St Pie X, Lettre sur le Sillon, 25 aot 1910) H bien, cette tude de recherche sur la figure historico-religieuse de Paul VI nous a amens une triste conclusion : la religion prche par Paul VI ne concidait pas toujours avec la religion authentique enseigne de manire constante pendant 2000 ans par le Magistre continu, par tous les Saints et les Docteurs de lEglise. Tout en ne mettant pas en doute la sincrit de Paul VI, car Dieu seul sonde les reins et les curs (Ps. 7, 10), nous voulons toutefois rapporter ici les tristes conclusions de notre tude sur lui, persuads que nous sommes quil a entran les fidles vers une nouvelle religion qui continue porter ltiquette de catholique. Il est vident qu travers ces crits, je ne prtends pas avoir fait une tude exhaustive de toute luvre de Paul VI. Mais les citations que je prsente ne peuvent certainement pas avoir un sens diffrent de celui quelles ont, cest pourquoi, mme si lon prsentait dautres textes diffrents, ils ne pourraient que confirmer la mens de cet Hamlet, cest dire la double face de Paul VI. De toutes manires, le lecteur honnte devra reconnatre que nos crits reproduisent sa vraie mentalit dominante, si profondment enracine en lui quelle a inspir de faon dsastreuse toute sa pastorale et son magistre. Certes, il na pas t facile dcrire sur lui, car Paul VI a t comme pape au centre du naufrage le plus pouvantable quait eu lhistoire de lEglise. Lorsquon crit sur lui, on ne peut tourner autour du pot et ergoter la recherche dpisodes sensationnels pour cacher la vrit, cest dire les vraies responsabilits de son inquitant pontificat, dans le cadre complexe de Vatican II. Voil pourquoi, pour me faire un jugement humainement quitable sur la pense de Paul VI et sur ses responsabilits, jai d relire les textes officiels de ses crits et de ses paroles prononces pendant le Concile Vatican II, et celles prononces au cours de son application. Ctait la seule faon de dirimer la grave question de ses responsabilits dans le drame pouvantable que vit lEglise depuis louverture du Concile jusqu prsent. Je peux faire mien le grave avertissement de Manzoni dans son livre clbre : Observations sur la Morale Catholique, au chap. VII : Il faut demander compte une doctrine des consquences lgitimes quon en tire, et non de celles que les passions peuvent en dduire. 2

Parcourons les pages du premier discours au Concile, dans lequel Paul VI a fait manifestement sien le principe de lhrsie moderniste, que le pape Jean XXIII avait dj exprim dans son discours douverture du Concile, le 11 octobre 1962 (discours inspir par celui qui, lpoque, tait archevque de Milan, Mgr Jean-Baptiste Montini) : Nous navons pas comme premier but de discuter de certains chapitres fondamentaux de la doctrine de lEglise mais plutt ce que cette doctrine chrtienne soit approfondie et expose de la faon qui rpond aux exigences de notre poque. (Documentation Catholique n1387 col.1382-1383 1). Un tel principe est inou dans lhistoire de tous les sicles du Magistre ecclsiastique, car il remplace le principe dogmatique, le seul qui offre la preuve et la certitude de la vrit catholique, et lglise enseignante a toujours affirm que la raison de la foi ne sappuie pas sur les conqutes scientifiques de lintellect humain, la raison de la foi ne sappuie que sur lautorit de Dieu rvlant et sur celle du Magistre suprme de lEglise, qui a reu de Jsus-Christ le mandat de lenseigner officiellement et de manire infaillible. PREAMBULE Vu que, dans cette tude historique et thologique, jessayerai de dmontrer que Paul VI na pas accompli son devoir, je me suis permis de me joindre lavocat du diable, cest dire celui qui, dans tout procs de batification, a le devoir grave de scruter la vie et les crits du candidat, prcisment pour en extraire tous les lments qui peuvent sopposer sa canonisation. Et bien que le chef de lglise catholique romaine soit appel officiellement Saint Pre, il ne va pas de soi que sa saintet prsume la forcment accompagn dans une mission si haute. En effet, sur 265 papes qui ont dirig lEglise catholique, 76 seulement ont t canoniss. Le dernier a t Saint Pie X. Alors, que pouvait-on faire de mieux, pour donner un jugement sur la vraie pense de Paul VI et donc sur sa responsabilit dans le drame pouvantable que vit lglise, que de citer ses discours au Concile et ses allocutions du dimanche ou dautres occasions particulires, relatifs son mandat de Souverain Pontife de lglise du Christ ? Combien de fois javais remarqu que Paul VI allait contre ses prdcesseurs, accompagn de quantit dapplaudissements mondains illusoires ; combien de fois navais-je pas considr son grand dessein qui, pourtant, sopposait la foi de la Tradition catholique, au point de me remettre en mmoire ce qucrivait saint Pie X : Le triomphe de Dieu sur les individus et sur toute la socit nest rien dautre que le retour Dieu des gars travers le Christ, et au Christ travers son glise : voil Notre programme. Alors que tout loppos, le programme de Paul VI tait de provoquer le naufrage du Rgne de Dieu par un cumnisme universel de foi en lhomme, et dun culte de lhomme qui mne forcment un humanisme diste au service de lONU maonnique. Je me souviens de cette confidence bizarre que fit Paul VI aux plerins, en ce mercredi 12 avril 1967 : Mais voil un trange phnomne qui se manifeste en Nous : voulant vous rconforter, en un certain sens voil que se communique Nous la senteur du danger auquel nous voudrions porter remde ; il nous vient lesprit, en mme temps que la conscience de Notre insuffisance, le souvenir des faiblesses de Simon, fils de Jean, appel et fait Pierre par le Christ le doute la crainte la tentation de plier la foi la mentalit moderne (D.C. n1493 col.786-787) Malheureusement, lglise du Christ, durant son pontificat, a dpri justement cause de son action innovatrice, rformatrice, perturbatrice. Et il sen apercevait si bien lui-mme, quen termes dconcertants, le 7 dcembre 1968, il dut ladmettre : Lglise se trouve en une heure dinquitude, dautocritique, on dirait mme dauto-destruction. Cest comme un bouleversement intrieur, aigu et complexe, auquel personne ne se serait attendu aprs le Concile. On pensait une floraison, une expansion sereine des concepts mris pendant les grandes assises conciliaires. Il y a bien cet aspect dans lglise, il y a la floraison, mais on doit bien plus remarquer laspect douloureux. Comme si lEglise se frappait ellemme. (D.C. n1531 p.12) Et le 29 juin 1972, son jugement sur ce qui se passait dans lEglise fut encore plus noir : Par quelque fissure est entre la fume de Satan dans le temple de Dieu : cest le doute, lincertitude, la problmatique, linquitude, la confrontation. On ne se fie plus lglise ; on se fie au premier prophte profane qui vient nous parler sur quelque journal ou dun mouvement social, pour le rejoindre et lui demander sil a la formule de la vraie vie. Et nous ne remarquons pas que nous en sommes dj nous-mmes les propritaires et les matres. Le doute est entr dans nos consciences, et il est entr par des fentres qui devaient au contraire tre ouvertes la lumire Dans lglise aussi rgne ce climat din-certitude. On croyait quaprs le Concile viendrait une journe de soleil pour lhistoire de lglise. Cest au contraire une journe de nuages qui est venue, une journe de tempte, dobscurit, de recherche, dincertitude. Nous prchons lcumnisme et nous nous dtachons toujours plus des autres. Nous cherchons creuser des abmes au lieu de les combler Comment est-ce arriv ? Nous vous confions notre pense : il y a eu lintervention dun pouvoir adverse. Son nom est le diable, cet tre mystrieux dont il est fait allusion dans la lettre de saint Pierre. Si souvent, dautre part, dans lvangile, sur la bouche mme du Christ, revient la mention de cet ennemi des hommes. Nous croyons en quelque chose de surnaturel (correction postrieure : prternaturel), venu dans le monde justement pour troubler, suffoquer le Concile cumnique tout entier, et pour empcher que lglise nexplose dans une hymne de joie pour avoir rcupr la conscience dellemme. (D.C. n1613 p.658)

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note : "La Documentation Catholique est le bulletin officiel du Saint Sige en langue franaise. Dans la suite de larticle, nous y ferons rfrence pour les textes officiels de Paul VI en mentionnant : D.C. suivi du numro du bulletin et de la page ou colonne concerne. Il se peut quil y ait quelques divergences quant aux termes utiliss dans les textes cits, vu que cet article reprend le texte italien de lauteur, qui lui-mme cite daprs la version italienne de lOsservatore Romano".3

Paul VI admit donc lui-mme luvre de Satan dans lglise conciliaire et postconciliaire Mais qua-t-il fait pour sauver cette glise du Christ de la domination de Satan dont il avait constat la ralit dvastatrice ? Rien, alors quil avait lui-mme jet la barque de Pierre dans la tempte. Naurait-il pas d lui-mme en personne, par des gestes dcisifs et nergiques, la dschouer des bas-fonds o il lavait lance ? Tout au contraire, il sen excusa et sen lava les mains comme Pilate : Le pape ne croit pas devoir tenir dautre ligne qui ne soit celle de la confiance en Jsus-Christ, qui tient plus que quiconque son glise. Cest lui qui calmera la tempte. Combien de fois le Matre na-t-il pas rpt : Ayez confiance en Dieu. Croyez en Dieu et croyez en moi ! Le pape sera le premier excuter ce commandement du Seigneur et sabandonner, sans angoisse ni anxit inopportune, au jeu mystrieux de linvisible mais trs certaine assistance de Jsus son glise. (Le 7 dcembre 1968 D.C. n1531 p.12) Pilate ne se serait pas exprim autrement. Trois ans avant, quand Paul VI bouleversa tout pour rformer, changer, modifier, ntait-ce pas lui qui gouvernait, qui imposait ses ides, crant ainsi toutes les prmisses de cette tempte sur lglise ? Et alors, il navait pas le droit de se croiser les bras, dabandonner le gouvernail de la barque de Pierre, en prtendant que Dieu fasse Lui-mme le miracle du sauvetage. Et pourtant, le 21 juin 1972, Paul VI rpta encore sa fausse doctrine pour convaincre (qui ?) que ctait Dieu de sauver son glise : Dans quelques-unes de Nos notes personnelles, Nous trouvons ce propos : Peut-tre le Seigneur ma-t-Il appel ce service non pas parce que jy avais quelque aptitude, ou pour que je gouverne et sauve lglise de ses prsentes difficults, mais pour que je souffre quelque chose pour lglise et pour quil apparaisse clairement que cest Lui, et pas un autre, qui la guide et la sauve. Nous vous confions ce sentiment non pas pour faire un acte public, et donc vaniteux, dhumilit, mais pour qu vous aussi soit donn de jouir de la tranquillit que Nous en prouvons Nous-mme, en pensant que ce nest pas notre main faible et inexperte qui est au gouvernail de la barque de Pierre, mais plutt la main invisible, et pourtant forte et dvoue du Seigneur Jsus. (D.C. n1613 p.660) Cest une autre sortie fausse et hypocrite, car Dieu ne lavait pas mis au gouvernail de Pierre pour la faire partir la drive avec ses rformes, mais pour quil sache la gouverner selon la juste Tradition, comme le firent ses prdcesseurs. Paul VI ne devait donc pas demander un miracle Dieu pour sauver de nouveau lglise, mais il aurait d au contraire shumilier et corriger lui-mme ses erreurs et accomplir luvre de sauvetage comme lexigeait son devoir. Oh ! Que le Cur Immacul de Marie me donne la grce de savoir transmettre dans ces pages la vrit, pour rester fidle la foi en Jsus-Christ, Notre Seigneur, transmise par son glise, seule gardienne du depositum fidei ! CHAPITRE I - SA NOUVELLE RELIGION Quand un ange venu du ciel vous annoncerait un vangile autre que celui que nous vous avons annonc, quil soit anathme ! Non certes quil y en ait un autre ; seulement il y a des gens qui vous troublent et qui veulent changer lvangile du Christ. (Gal I, 8) Toute la richesse doctrinale (des Conciles) ne vise qu une chose : servir lhomme ! Nous aussi, Nous plus que tout autre, Nous avons le culte de lhomme ! (Paul VI - 7 dc. 1965) Dans son Allocution du 23 septembre 1963, Paul VI dclarait : Il ne faut pas stonner si au bout de vingt sicles... le concept vrai, profond, complet de lEglise, telle que le Christ la fonda... a encore besoin dtre nonc plus prcisment... Dans une autre Allocution (29 septembre 1963), toujours durant la 2 session de Vatican II, Paul VI dclarait encore : Il ne faut pas stonner si, au bout de vingt sicles de christianisme et de grand dveloppement historique et gographique de lEglise catholique, et aussi des confessions religieuses qui sen appellent du nom du Christ, le concept vrai, profond, complet de lEglise, telle que le Christ la fonde et que les Aptres commencrent la construire, a encore besoin dtre plus prcisment nonc. LEglise est mystre, cest dire une ralit imprgne de prsence divine, et qui peut toujours tre lobjet de nouvelles et plus profondes recherches... Cest la conscience de lEglise dans ladhsion trs fidle la parole et la pense du Christ, dans le souvenir dfrent de lenseignement autoris de la Tradition ecclsiastique et dans la docilit lillumination de lEsprit Saint, lequel semble justement vouloir de lEglise quelle fasse tout son possible pour tre reconnue telle quelle est... Oui, le Concile tend au renouvellement de lEglise. Mais il ne faut pas se mprendre sur les dsirs que Nous avons exprims : ceux-ci nimpliquent pas la confession du fait que lEglise de notre temps puisse tre accuse dinfidlit substantielle la pense de son divin Fondateur. Bien au contraire, la dcouverte plus approfondie de sa substantielle fidlit au Christ la remplit de gratitude et dhumilit. (D.C. n1410 col.1351 1354) Cest une trange faon de parler que de dire infidlit substantielle et fidlit substantielle. Peut-tre Paul VI plaisantait-il ? Les cornes, quelles soient longues ou quelles soient courtes, sont toujours des cornes ! Cest dire que la fidlit, ou bien elle est totale, ou bien elle ne lest pas. Mais nous devons aussi rappeler la grande bataille qui fut tout de suite engage par les papes face aux tendances modernistes, depuis la parution de lencyclique Mirari Vos de Grgoire XVI (15 aot 1832) jusquaux temps de Vatican II. Tous les papes avaient tenu bon ! Le Syllabus du 8 dcembre 1864 fit la liste des erreurs du modernisme ; Pie IX ne cessa jamais de combattre le libralisme catholique ; ainsi que Lon XIII avec les encycliques Immortale Dei et Libertas Prstantissimum. St Pie X fit par la suite une analyse implacable du Modernisme doctrinal avec lencyclique Pascendi de 1907, de mme quil condamna lutopie politico-religieuse de Marc Sangnier avec la Lettre sur le Sillon du 25 aot 1910. Pie XI continua cette bataille contre les nouvelles hrsies modernes avec lencyclique Quas Primas du 11 dcembre 1925, dont la doctrine est loppos de lactuelle scularisation ; et puis, avec Mortalium Animos du 6 janvier 1928, qui anticipe la condamnation de lactuel cumnisme. Pie XII dont les enseignements sont tous contre la subversion actuelle dans lEglise avec lencyclique Mystici Corporis du 29 juin 1943, contre lecclsiologie rforme ; avec Divino Afflante Spiritu du 30 no4

vembre 1947 ; avec Humani Generis du 15 aot 1950, contre le rformisme dogmatique, ou nouveau modernisme ; avec Haurietis Aquas du 16 mai 1956 Et prsent demandons-nous : pourquoi ce que lglise avait toujours rejet avec force et condamn, Vatican II la fait passer rien moins que dans le dpt doctrinal ? La rponse cette question, je la trouve dans le discours douverture de Vatican II du 11 octobre 1962, prpar et rdig par larchevque de Milan, Montini (Tmoignage de Mgr Colombo, publi par Juff, Paul VI, p.129), mais prononc par Jean XXIII ; un discours qui a ouvert les portes Note : (Pendant une rception donne par le Card. Suenens pour des htes non catholiques, le Directeur de la Foundation Trust anglaise, Michel Harper, dclara : Jean XXIII a ouvert la fentre, mais Paul VI a ouvert la porte ! ) toutes les nouveauts. En effet, le Message au Monde du 30 octobre 1963, vot par acclamation, fut un signal de victoire de lesprit nouveau. Paul VI en fera plus tard un commentaire dithyrambique : Cas insolite dit-il mais admirable. On dirait qu limproviste, le charisme prophtique de lglise a explos ! (Cfr. Discours du 29 sept. 1963 D.C. n1410 col.1357). Puis ce fut lencyclique Pacem in Terris, toute inspire par la Dclaration des droits de lhomme : droits la libert, la paix universelle, en accord avec les principes maonniques, et pour cela, immdiatement divulgue et exploite dans le monde entier. Mais ce ntait que le dbut de la dissolution. En effet, sous Paul VI, la subversion ouvrira les cataractes et obtiendra une certaine lgitimit officielle quelle navait jamais eue auparavant. Quon relise tous les discours douverture et de clture de la IIme Session, tenus par Paul VI, imprgns de cet esprit nouveau, avec toutefois cette subtile oscillation de sa pense qui savait unir les extrmes, cest dire les contradictions, avec une si habile audace. (cfr. Discours du 18 novembre 1965 D.C. n1460 col.2045-2052). Mais ce sera avec lencyclique Ecclesiam Suam du 6 aot 1964 (dj bauche dans son discours du 29 septembre 1963, et qui deviendra la Charte de son Pontificat) que Paul VI manifestera ses intentions, tout en continuant son attitude quivoque, parlant de : Exprience vitale...mais foi, de renouveau mais tradition et perfectionnement spirituel, de dialogue mais prdication Paroles dulcores en une claire vision de sa nouvelle religion que tous ses prdcesseurs avaient pourtant rejete. Et ce sera le choix de la rforme, de loptimisme, du dialogue cumnique, de louverture au monde do sortiront ensuite ses schmas les plus dangereux, quil promulgua solennellement malgr les nombreuses oppositions. Mais lopposition sera crase et la subversion finira par vaincre. Aprs ces claires allusions, nous pouvons dire que la subversion de la foi dans lglise universelle est la consquence inluctable du pontificat de Paul VI, qui se servit justement de Vatican II pour raliser ses songes libraux de renouveau et de mise jour. Il suffit de lire : Nous dsirons faire ntres les mots importants employs par le Concile, ces mots qui dfinissent son esprit et, en une synthse dynamique, forment lesprit de tous ceux qui se rfrent lui, quils soient ou non dans lglise. Le mot nouveaut, simple, trs cher aux hommes daujourdhui, et trs utilis, est de ceux-ci. Transpos dans le domaine religieux, il est extraordinairement fcond, mais il peut devenir explosif sil est mal compris. Ce mot, cependant, nous a t donn comme un ordre, comme un programme ; plus encore, il nous a t annonc comme une esprance. Il nous arrive tout droit des pages de la Sainte criture : Voici (dit le Seigneur) que je veux faire du neuf . Saint Paul fait cho ces paroles du prophte Isae (cfr. II Cor 5, 17). Et puis lApocalypse : Voici que je fait toute chose nouvelle (Ap.21, 5). Et Jsus, notre matre, ne fut-il pas lui-mme un innovateur ? Vous avez appris quil fut dit aux anciens Mais moi Je vous dis (Mt. 5) rpt dans le Discours sur la Montagne Voil prcisment comment le Concile sest prsent Nous. Deux termes le caractrisent : renouveau et mise jour ("aggiornamento"). Nous tenons beaucoup ce que cet esprit de renouveau - selon lexpression du Concile - soit compris et vcu par tous : il rpond la caractristique de notre temps, tout entier engag dans une norme et rapide transformation, et qui cre des nouveauts dans tous les domaines de la vie moderne. En effet, on ne peut manquer de faire spontanment cette rflexion : si le monde entier change, la religion ne changera-t-elle pas elle aussi ? Entre la ralit de la vie et le christianisme, le catholicisme spcialement, ny a-t-il pas un dsaccord, une indiffrence, une incomprhension, une hostilit rciproques ? La premire court, lautre ne bouge pas ; comment peuvent-ils aller daccord ? Comment le christianisme pourra-t-il prtendre avoir aujourdhui une influence sur la vie ? Et cest pour cette raison que lglise a entrepris des rformes, surtout aprs le Concile. Lpiscopat est en train de promouvoir le renouveau qui correspond aux besoins prsents ; les Ordres Religieux rforment leurs Statuts ; le lacat catholique se qualifie et sinsre dans la vie de lglise ; la Liturgie accomplit une rforme dont chacun reconnat lextension et limportance ; lducation chrtienne rexamine les mthodes de sa pdagogie ; on est sur le point de rviser et de rnover toutes les lgislations canoniques. Et combien dautres nouveauts consolantes et prometteuses verra-t-on apparatre dans lglise ! Elles attestent sa nouvelle vitalit, laquelle montre quelle est continuellement anime par lEsprit Saint, mme en ces annes si cruciales pour la religion. Le dveloppement de lcumnisme, guid par la foi et la charit, dit de lui-mme quel progrs presque imprvisible a t accompli dans le cheminement et la vie de lglise. Lglise regarde vers lavenir avec un cur plein despoir, plein dune nouvelle attente dans lamour Nous pouvons dire du Concile : il marque louverture dune re nouvelle, dont personne ne peut nier les aspects nouveaux que Nous vous avons indiqus . (Audience gnrale du 2 juillet 1969 D.C. N1545 p.703 et 704) Oh certes ! Cest vraiment une re nouvelle qui nous a donn pour sr tant daspects nouveaux, mais combien malheureux, sans intelligence, destructeurs de toute une civilisation chrtienne construite en tant de sicles de martyre et de travail constructif, spirituel et social ! Et malheureusement, de tout ceci les responsabilits vraies et les plus graves doivent tre attribues celui qui naurait jamais d le faire.5

Or, scripta manent et quod factum est, infectum fieri nequit. Voil donc la vraie identit de Vatican II qui se prtend seulement pastoral, mais qui est aussi bourr dambiguts, de rticences, de coups de main, qui dmontrent que lencyclique Ecclesiam Suam, bien loin de reprsenter un point dappui sr cette thse, a servi btir un difice sur le sable. Quon rflchisse un peu sur le sens de ces quatre conditions pour un dialogue fcond, dictes justement par Paul VI dans lencyclique Ecclesiam Suam : 1) La clart : qui devrait consister en une parfaite galit de position entre les deux parties en dialogue. (Mais Jsus navait-il pas envoy ses Aptres pour prcher ? donc non pas pour dialoguer). Une telle position de Vatican II est donc inoue dans toute lhistoire de lglise, mme lorsquelle se trouvait face aux graves aberrations du paganisme, du polythisme, de la philosophie grecque, des sophismes de tous genres Mais lglise na jamais song adopter ce principe impossible dune parit dans le dialogue entre elle et les non-croyants ! 2) La douceur : sens unique cependant, avec lexclusion de lannonce toujours obligatoire et aussi avec lexclusion de menaces de damnation pour qui naura pas cru Ce nouveau style dvanglisation est une vraie trahison du mandat du Christ aux Aptres : Euntes, docete... , surtout maintenant quont t dmanteles toutes les dfenses de la foi. 3) La confiance : avec seulement deux aspects humains du dialogue, cest dire : confiance dans la vertu propre de la parole (et on ne prcise mme pas quil sagit de la parole rvle), et confiance dans les capacits de celui qui la reoit (sans aucune allusion laction surnaturelle pourtant ncessaire de la prire et de la grce). 4) La prudence : qui ici pourtant fait compltement dfaut, cause justement de ces trois prcdentes conditions indiques dans Ecclesiam suam. Et encore : cette invitation lexercice des facults suprieures de lhomme propos de la clart du dialogue, nest srement pas faite pour solliciter le zle apostolique, ni pour rviser la forme du langage utiliser. De toute faon, dire que lglise, jusquen 1964, cest--dire avant lavnement de Vatican II, a perdu son temps en employant des mthodes radicalement errones, raison pour laquelle elle doit maintenant renverser tout ce quelle a fait et se mettre jour, na certainement pas t, de la part de Vatican II, une faon trs polie ni difiante de parler de lglise de la Tradition. On voudrait aujourdhui que lglise utilise la technique dun dialogue plus parfait, comme celui quon a invent actuellement. On ne devrait donc plus imiter, par exemple, la faon de parler dun saint Etienne, le Protomartyr, avec ceux de la Synagoga Libertinorum, qui finirent par le lapider justement parce quil eut limprudence de ne pas sadapter passer sous silence des vrits brlantes qui ne plaisaient pas ces diables... De mme, on ne devrait plus rien apprendre des saints apologistes qui, comme Saint Augustin, luttrent contre tous les hrtiques de leur temps. De fait, les quatre points de Ecclesiam Suam, cits plus haut, reprsentent une position pastorale diamtralement oppose celle de laptre Paul qui prcisa : et sermo meus et prdicatio mea non in persuasibilibus humanae sapientiae verbis (une mthode qui est au contraire prconise dans Ecclesiam Suam)ut fides vestra non sit in sapientia hominum, sed in virtute Dei (I Cor. 2, 2-4). Le dialogue de Ecclesiam Suam, tout loppos, au bout de vingt sicles de christianisme prch (et non dialogu), doit sappuyer uniquement sur des moyens humains, exclusion faite de la ncessit fondamentale de la Grce divine afin que la Parole rvle soit rendue fconde. Depuis Vatican II, ce nest plus vrai. Elle doit tre prsente, dialogue comme un raisonnement de lhomme, dhomme homme. Cest dire que dans le dialogue, selon Paul VI, cest lautorit ou la comptence personnelle et lhabilet de linterlocuteur qui doivent valoir plus que lautorit de Dieu qui se rvle. Et malheureusement cette doctrine de Ecclesiam Suam est latente dans tous les Documents, Dcrets, Constitutions de Vatican II, dans lesquels on fait de lhomme le centre de tout. Paul VI layant dit lui-mme, personne ne pourra nous accuser de nous tre mpris sur la teneur de ce caractre inquitant, paradoxal, subversif du Magistre Suprme du XXme sicle, qui a mis lHomme la place de Dieu. La ralit, au contraire, tait que Paul VI, comme fruit de Vatican II, voulait une entente cordiale entre la religion du Dieu qui se fait homme, et la religion de lhomme qui se fait Dieu. Et bien que ce soient deux positions antithtiques comme il le dit lui-mme la clture de Vatican II - il ny eut aucun accrochage, aucune lutte, aucune condamnation, mais au contraire une immense sympathie qui a tout pntr, finissant en un ample humanisme. Et comme cela, on eut le Moi la place de Dieu. Maintenant il faut tout de suite nous demander : quelles sont les caractristiques de la religion de Dieu et celles de la religion de lhomme ? La rponse est facile : tandis que la religion de Dieu veut la transcendance de lAbsolu - Dieu en effet, se distingue de lhomme en tant que son Crateur, comme Etre infini et comme Souverain Seigneur, au point que lhomme dpend de Lui jusque dans son existence mme, et Lui doit un hommage et une dvotion totale -, dans la religion de lhomme au contraire, cest lhomme qui prend la place de lAbsolu, qui le veut en soi-mme, immanent, comme tant sa propre nature, et donc sadore lui-mme, sidoltre et sattribue une espce de culte. Mais ceci est encore un retour Feuerbach, auteur justement de cette religion de lhomme et prcurseur de Karl Marx. En outre, alors que la religion de lhomme limine tout mdiateur entre labsolu immanent et le fidle, la religion de Dieu comporte au contraire un Mdiateur, qui fait le pont pour joindre lInfini de Dieu avec le fini de lhomme. La religion de Dieu comprend aussi la Religion rvle, la seule vraie. La religion de lhomme, au contraire, considre comme un contresens une Religion rvle qui obligerait tous les hommes, car elle dpend de lhomme, bien plus, elle est crature de lhomme. Do cet absurde cumnisme de Vatican II qui induit les fidles retenir que toutes les religions mnent au salut ternel, cest pourquoi elles doivent toutes tre admissibles et elles peuvent tre acceptes dans la communion de lEglise catholique. Affirmation qui facilite la multiplicit des sectes qui en appellent au libre examen, inaugur par Luther. Voil pourquoi Paul VI, avec sa religion de lhomme, a pour ainsi dire cr une Nouvelle Eglise qui se dtache toujours plus de la traditionnelle Eglise de toujours.6

Evitant de donner des dfinitions dogmatiques, Paul VI put ajouter ces autres normits incroyables, quon trouve dans une Allocution la veille de la clture du Concile (7 dcembre 1965) : Aliud est etiam, quod consideratione dignum putamus : hujus modi divitem doctrin copiam, eo unice spectare, ut homini serviat . La version italienne pourra peut-tre mettre encore en plus grande et inquitante vidence lnormit de cette dclaration : Toute cette richesse doctrinale est tourne dans une unique direction : servir lhomme . Cest ahurissant car ce sont les paroles dun pape qui, pour nous assurer encore plus de sa pense, ajoute : Lglise, dune certaine manire, sest dclare servante de lhumanit Puis il poursuit : Servante de lhumanit, au moment mme o une plus grande splendeur et une plus grande vigueur ont assum, de par la solennit conciliaire, autant son Magistre ecclsiastique que son gouvernement pastoral. Lide de ministre a occup une position centrale Tout ceci et tout ce que nous pourrons dire sur la valeur humaine du Concile a peut-tre dvi lesprit de lEglise en Concile vers la direction anthropocentrique de la culture moderne ? Non, lEglise na pas dvi, mais elle sest tourne vers lhomme. (D.C. N1462 col.64-65) Ce sont des paroles extrmement claires mais stupfiantes, parce quelles sont en violation du principe didentit (ou de contradiction). Dans lune et lautre en effet, le centre est toujours lhomme. La suite du discours aggrave encore plus la situation : Celui qui observe bien cet intrt prdominant du Concile pour les valeurs humaines et temporellesne peut nier quun tel intrt (prdominant) est d au caractre pastoral que le Concile a choisi comme programme (ibid.) Rappelons encore ces autres paroles de Paul VI la clture de Vatican II (8 Dcembre 1965) : Ce Concile est un acte solennel damour de lhumanit. Et celles de Gaudium et Spes : Tout sur la terre, doit tre ordonn lhomme, comme son centre et sa fin. Et ces autres encore, toujours de Paul VI, dites au Mouvement mondial de la Paix le 1er janvier 1972 : Une paix qui ne rsulterait pas du culte vrai de lhomme, nest pas une vraie Paix. Or ce rappel, qui revient souvent dans les documents conciliaires et post conciliaires, au caractre pastoral de Vatican II, cre un quivoque captieux, car il tend le distinguer de tous les Conciles cumniques prcdents, justement pour son caractre pastoral. Cependant il insinue presque lide que les autres Conciles ne se sont jamais proccups des raisons pastorales, et donc pratiques, comme sils staient limits courir aprs les papillons sous lArc de Titus, ou sentretenir dans la stratosphre des abstractions thologiques. De toute manire, cest comme un diplme dnerie gratuit attribu aux Pres des autres Conciles. Face ces dclarations de Paul VI dans son discours du 7 dcembre 1965, en clture de Vatican II, et de la Declaratio de Libertate Religiosa, dans les termes du numro en marge 1044 et 1045, sur les Droits inviolables de la personne humaine (les seuls Droits nomms dans ces numros, ignorant totalement au contraire ceux de Dieu, alors quils sont primaires et conditions des Droits de lHomme), on verra clairement et le manque de prparation et la supercherie, in contemptum, de tout le Magistre Suprme de la Tradition dogmatique de lglise antcdente Vatican II. Il ny a qu se confier au Seigneur, rptant nous aussi avec lAptre : Je sais en qui jai mis ma confiance, et jai la conviction quil a le pouvoir de garder mon dpt jusqu ce jour-l . (II Tim.1, 12). En fait, nous nous trouvons en prsence dun nouveau christianisme, celui de Paul VI qui sest efforc de rendre le christianisme plus prsent, plus intressant pour lhomme daujourdhui. Mais sa route fut une fausse route. La religion fonde par notre Seigneur Jsus-Christ est essentiellement surnaturelle. Selon la sagesse humaine cependant, ses enseignements qui nous sont transmis par les saints vangiles, sont absolument incomprhensibles et inacceptables. Un Dieu qui se fait homme, qui se laisse insulter, mpriser jusqu lignominie de la Croix ! Un Matre, qui batifie le sacrifice et la souffrance et prche lanantissement du propre moi, nest certainement pas aim du monde pour sa doctrine, mais seulement par la foi, cest--dire selon un point de vue surnaturel qui dpasse compltement la vision humaine des choses. Paul VI et Vatican II ont au contraire pouss les choses de faon ce que peu peu, Dieu disparaisse presque pour faire place lhomme. Dans ce cadre, le christianisme sest fait religion de lhomme, et quoique le nom de Dieu reste et la religion soit encore appele chrtienne, en ralit, elle est nourrie uniquement du second commandement, imprgne de Aimons-nous bien !, de assez des guerres de religion !, de bas toutes les barrires qui nous sparent ! pour nembrasser que les choses qui peuvent nous unir. Mais voil qui est en opposition radicale avec lvangile qui, tout au contraire, enseigne le primat de Dieu et de son amour. Si donc nous devons aimer et servir notre prochain, nous devons le faire parce que Dieu le Pre laime dans la personne de son Fils Jsus-Christ. Cest pourquoi, sans lamour de Dieu, lamour de lhomme na plus aucun sens. Bien sr, Paul VI ne pouvait pas nier ouvertement cette vrit dogmatique, mais il en est arriv dire que lamour est "d tout homme cause de sa qualit dhomme". (Message pour la journe de la paix, le 14 novembre 1970 D.C. n1576 p.1103) Mais ctait un vrai dlire humaniste que le sien ! Quil suffise de rappeler ce qui est crit dans la Sainte Ecriture : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et pour Lui seul tu auras un culte . (Mt 4,10) De la lecture de ses textes, il ressort que son obsession, son principal souci est uniquement, ou presque, au niveau de lhomme. En effet, voici en quels termes il sexprime dans le Discours prononc lors de la session publique du 7 dc. 1965 : Ce Concileen conclusion, donnera une leon nouvelle, simple et solennelle pour apprendre aimer lhomme pour aimer Dieu Pour connatre Dieu, il faut connatre lhomme Toutes ces richesses doctrinales (du Concile) ne visent quune chose : servir lhomme Nous aussi, Nous plus que quiconque, nous avons le culte de lhomme La religion du Dieu qui sest fait homme sest rencontre avec la religion (car cen est une) de lhomme qui sest fait Dieu. Quest-il arriv ? Un choc, une lutte, un anathme ? Cela aurait bien pu arriver, mais il nen fut rien !... (D.C. n1462 col. 64 66 passim)7

Au contraire, Paul VI parlant de ses voyages missionnaires dans tous les points du globe, en est arriv dire : Nous navons pas dautre intention que dessayer, selon nos humbles forces, de travailler adoucir le sort de lhomme visant faire rgner la paix et faire triompher la justice sans laquelle aucune paix nest durable. (En Indonsie, le 3 dcembre 1970) Or, quun pape nait pas dautre intention que de travailler pour une cause seulement humaine, est une confession choquante. Un pape qui nest pas le gardien de la foi, mais seulement un expert humaniste, est ou bien en pleine hrsie, ou bien un grand utopiste. Que sa foi ait plus t en lhomme quen Dieu, signifie quil a pris le Christianisme pour un simple humanisme, comme du reste, il lavait dj fait dans son encylique Ecclesiam suam, o il crit que : LEglise se fait dialogue (non plus vanglisatrice, donc, pour convertir au Christ, unique Voie, Vrit et Vie), et ce dialogue devra caractriser Notre tche apostolique. Voil pourquoi son humanisme religieux et chrtien ne consistera pas prcher lEvangile, qui seul peut apporter la paix et le bonheur aux hommes, mais il consistera travailler la coexistence pacifique entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux. Il consistera : Dans le dveloppement intgral de lhomme... auquel nous avons os linviter au nom dun humanisme plnier, dans notre encyclique Populorum Progressio (cf. N42). (Message pour le 25 anniversaire de lONU, 4 octobre 1970 D.C. n1572 p.903) Nous, au contraire, nous continuons croire aux paroles de Jsus : Cherchez dabord le Rgne de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donn par surcrot (Mt 6,33), mme si lensemble des crits de Paul VI prche le contraire. Son accent, en effet, est toujours sur les intrts humains ; Dieu est comme pris en remorque, une espce de supplment aux efforts humains. Dans son Message pour la journe de la paix (14 novembre 1970), Paul VI osa dire : ... La vraie paix doit tre fonde... sur le dogme fondamental de la fraternit humaine... (D.C. n1576 p.1103) Assertion qui efface le rle principal et essentiel de Dieu, qui nous a dit : Sans moi, vous ne pouvez rien faire (Jn 15,5). Et encore : A quoi sert lhomme de gagner tout le monde, sil vient perdre son me ? (Mt 16,26). Paroles que Paul VI... avait oublies ! Cest pour cela quil abdiqua la charge de Vicaire du Christ lorsque, dans la Basilique mme de Saint Pierre, en prsence de deux mille vques, il renona la tiare aux trois couronnes, la veille du jour o il exonra les Juifs du pch de dicide... Mais partir de ce moment, avions-nous encore un pape ?... A la suite de ce geste en effet, beaucoup se le demandrent, mme parmi les vques. La rponse, il la donna lui-mme, onze mois plus tard, quand Paul VI complta son acte dabdication en remettant au Secrtaire Gnral de lONU, Mr. U Thant, Birman de haut grade maonnique, les deux autres symboles de sa papaut : lanneau pontifical et la croix pectorale. En change, le 4 octobre 1965, il recevra le symbole du Grand Prtre Hbreux du Sanhdrin : lEphod, cest--dire la reproduction du pectoral que Caphe portait au moment de la condamnation de Notre Seigneur. (Veritas de janvier 1976, p.7 ; Louisville, Kentucky - USA) Et cet phod, Paul VI le portera pendant longtemps, sur la mosette. Et l-dessus, il ne peut y avoir aucun doute, parce que la forme, la couleur, les ornements de cet insigne correspondaient parfaitement aux descriptions quon lit dans la Bible, au chapitre XXVIII du livre de lExode. En effet, lphod, dor pur, est carr, orn de douze pierres prcieuses, disposes sur quatre ranges, trois par trois ; il est pendu au cou par un cordon, en or lui aussi, fait danneaux tresss qui se terminent par un gland. Les douze pierres prcieuses sont de couleurs diffrentes et correspondent aux douze tribus dIsral. Donc il sagit bien de lphod du Grand Prtre Juif quAaron et ses successeurs ont port comme ornement rituel. Quiconque a examin les photos de Paul VI a pu tablir quil commena porter cet trange amulette ds 1964, un mois plus ou moins aprs son voyage en Palestine, o il sjourna aussi en territoire dIsral. Depuis lors, on le remarqua quand il portait la mosette, une petite cape rouge, borde dhermine blanche. Parfois, la Croix pectorale semblait cache sous les mains jointes, ou bien il ny en avait pas, alors quau contraire, linsigne dAaron se remarquait toujours, suspendue un ample cordon dor. Une seule fois en Inde, on vit lemblme pendre sur lhabit blanc sans la mosette. Il se trouvait assis, entour denfants indous. Mais sur les photos prises pendant ses visites en divers Lieux Saints de la Catholicit, ainsi que dans les divers Sanctuaires, lphod tait toujours visible ; comme par exemple, Fumone, quand Paul VI se rendit sur la tombe du Pape Clestin (celui du grand refus- Dante) ; la mme chose, Sainte Sabine, sur lAventin, le mercredi des Cendres (quand on chantait dj les Litanies des Saints innoves de la nouvelle liturgie, qui commenaient par : Sancte Abraham...) ; de mme, sur la Piazza di Spagna, pour lhommage traditionnel lImmacule ; de mme Sainte Agns, Santa Maria di Trastevere, au stade des Yankees, New York, etc... et en bien dautres occasions. Ce geste de Paul VI ne peut pas ne pas susciter des soupons, soulever des doutes, poser des questions qui ne se contentent pas de silences quivoques... Cest dire : Paul VI, en portant lEphod de Caphe, voulait-il dire quil tait lui-mme lhritier direct du sacerdoce lvitique, dans une Eglise catholique devenue le nouveau et unique Isral de Dieu?... Ou bien, Paul VI, avec son Pontificat, tait-il en train de prparer une restauration du judasme, en tant que religion du monothisme pur, de lAlliance Universelle ?... Certainement, ce sont des demandes hardies, mais lgitimes par certains pisodes qui font dj partie de lhistoire, comme ceux-ci : au Katholikentag (Congrs des Catholiques), en Allemagne, en 1970, se droula un culte hbraque sabbatique ; Bruxelles, le cardinal Suenens prconisa un autre Concile de rconciliation, qui aurait d avoir lieu Jrusalem. Il faut aussi savoir que les Bnai Brith (la Haute Franc-Maonnerie hbraque) et la Franc-Maonnerie rvent eux aussi de construire Jrusalem, comme New York, un Temple de la Comprhension, dont ils ont offert une maquette Paul VI en signe dcumnisme... Et ainsi de suite, comme dans cet autre passage du 27 mars 1960, au cours dune confrence : Lhomme moderne narrivera-t-il pas un jour, mesure que ses tudes scientifiques progresseront et dcouvriront des ralits caches derrire la face muette de la matire, tendre loreille la voix merveilleuse de lesprit qui palpite en elle ? Ne sera-ce pas la religion de demain ? Einstein lui-mme entrevit la spontanit dune religion de lunivers Le travail nest-il pas dj engag dans la trajectoire directe qui mne la religion ? 8

(D.C. N 1330 col.764)Cest ahurissant ! Montini prche ici une religion do le surnaturel et la Rvlation sont exclus ; on dirait que pour lui, la religion de demain ne sera plus celle de Jsus-Christ, celle qui est communique aux hommes par la grce de la foi, du saint vangile, de la Passion du Christ, de la sainte Eucharistie Non ! Son autre religion sera la religion de lunivers, cest dire un rsultat de la trajectoire directe trace par le travail et la recherche scientifique. Lhumanisme de Paul VI (que lui-mme confond dans ses crits et ses discours, comme si esprit et matire pouvaient constituer une seule et unique chose) se situe au niveau de la seule raison humaine apparie une conscience naturelle, comme norme, alors quau contraire, le christianisme se situe au niveau de la foi, prenant le saint vangile comme norme suivre sur le chemin de la vie. En somme, cest un christianisme dclou de la Croix que le sien ; cest dire : - Un Christ considr comme un Librateur, non pas tant du pch que de la souffrance, de lhumiliation, de lasservissement ; - Un vangile confondu avec la Charte des droits de lhomme et mis au service de la justice sociale ; - Les droits de Dieu pour ainsi dire ngligs, au profit de lexaltation des Droits et des gots de lhomme ; - Une vanglisation rduite un dialogue, non pas pour convertir, qui sappuie sur des moyens humains plutt que sur des moyens surnaturels Bref, plus que le Christ et son vangile, Paul VI a servi et fait servir lhomme en remplaant : - La primaut du surnaturel par la primaut du naturel, du temporel, de lhomme ; - La primaut de la Loi de Dieu par la primaut de la conscience ; - La primaut du Rgne de Dieu et de la vie ternelle par la primaut du monde, de lhistoire, de sa chimre pour aboutir une espce de paradis sur terre. Cest pourquoi on pourrait accuser Paul VI davoir rendu lhomme un culte qui ne lui est pas d. Il faut aimer lhomme bien sr, mais pas dun amour dsordonn, cest dire non rgl par lamour de Dieu ou indpendant de son amour. Le culte de lhomme porte au mythe de lgalit entre tous les hommes, do le nivellement des classes (avec toutes les violences que cela comporte), do la dmocratie universelle (une autre utopie chre Paul VI) qui nest autre que luniversalisme maonnique. Et la meilleure faon de prouver cette religion de lhomme cumnique maonnique, est de citer ici de nombreuses affirmations et rvlations de personnalits qui, dans la Franc-Maonnerie, ont eu des degrs levs et une autorit suprieure. Comme celles-ci : La racine de lhomme est lhomme lui-mme... La critique de la religion aboutit la conclusion doctrinale que, pour lhomme, LEtre suprme est lhomme. (Karl Marx - Morceaux choisis) La Franc-Maonnerie, (...) dans les Cons-titutions Gnrales, stait fixe clairement un but quil nest licite personne de changer. Chacune des Grandes Loges - y affirme-t-on - a le droit damliorer les prcdentes prescriptions et den tablir de nouvelles, mais pas de modifier les points fondamentaux, qui doivent rester fixes pour toujours : la liquidation totale du monde surnaturel A ce moment-l, on ne peut plus parler de religion ni de morale. (Saint Maximilien Kolbe : les ennemis actuels de lEglise, Cracovie, avant le 19 octobre 1922). Le 15 janvier 1901, le franc-maon Viviani proclama du haut de la tribune : Nous avons la tche de prserver de toute attaque le patrimoine de la Rvolution... Nous nous prsentons ici portant dans nos mains, outre les traditions rpublicaines, ces traditions franaises attestes par des sicles de lutte pendant lesquels, peu peu, lesprit lac sest dgag de ltreinte de la socit religieuse... Nous ne nous trouvons pas seulement en prsence des Congrgations, mais en face de lEglise catholique. Nest-il pas vrai que, par-del ce combat dun jour, on rencontre une fois de plus ce conflit formidable dans lequel le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se disputent des prrogatives souveraines, et cherchent, en se disputant les consciences, de conserver jusqu la fin la direction de lhumanit ?... La vrit est la suivante : cest quici se rencontrent, selon la belle expression du comte de Mun, en 1878, la socit fonde sur la volont de lhomme et la socit fonde sur la volont de Dieu. Il sagit de savoir si, dans cette bataille, une loi sur les Associations peut suffire. Les Congrgations et lEglise ne vous menacent pas par leur faon de procder, mais au contraire par la propagation de la Foi... Ne craignez pas les batailles qui vous seront offertes, et si vous trouvez en face de vous cette religion qui potise la souffrance, promettant les rparations futures, opposez la raison de lhumanit, qui potise elle aussi la souffrance, lui offrant comme rcompense, la flicit des gnrations. (cit par Henri Delassus, Le problme de lheure prsente Descle & C., Typographes-Editeurs, 1907, vol. I, p.24.) Le franc-maon Viviani disait dans le mme sens : Substituer la religion de lhumanit la religion catholique, ou plutt, selon la formule de Bourgeois : Faire triompher lesprit de la Rvolution, de la Philosophie et de la Rforme sur laffirmation catholique. (Idem. p.28) Le franc-maon Gambetta, le 4 mai 1877, donna le fameux mot dordre, suivi par tous ceux qui ont tenu le pouvoir en France depuis cent vingt cinq ans : Le clricalisme, voil lennemi ! Et le 1er juin 1877, recevant une dputation de la jeunesse des coles de droit, de mdecine, etc..., il dit : Nous avons lair de combattre pour la forme de gouvernement, pour lintgrit de la constitution. La lutte est plus profonde : la lutte est contre tout ce quil reste du vieux monde, entre les agents de la thocratie romaine et les fils de 1789. (idem p.25) Citons encore quelques autres textes qui illustrent ce culte de lhomme de Paul VI, si vident dans son humanisme. Dans son Discours la IVeme Session de Vatican II, Paul VI a fait une espce de profession de foi qui tient de linou. Sa faon de parler de lhomme que lon doit comprendre, respecter, admirer a abouti un vrai culte de lhomme. Lglise du Concile a-t-il dit sest beaucoup occupe de lhomme, de lhomme tel quil se prsente notre poque ; lhomme vivant, lhomme tout centr sur lui-mme, lhomme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui lintresse, mais qui ose se faire le principe et la raison dernire de toutes les ralits Lhumanisme lac et profane est apparu enfin dans sa terrible stature et a, en un certain sens, dfi le Concile. La religion du Dieu qui sest fait homme sest rencontre avec la religion de lhomme qui sest fait Dieu. Quest-il arriv ? Un choc, une lutte, un anathme ? Cela9

aurait bien pu arriver ; mais il nen a rien t ! La vieille histoire du samaritain a t le modle de la spiritualit du Concile. Une sympathie immense la envahi tout entier. La dcouverte des besoins humainsa absorb lattention de ce Synode. Reconnaissez-lui au moins ce mrite, vous les humanistes modernes qui renoncez la transcendance des choses suprmes, et sachez reconnatre notre nouvel humanisme : Nous aussi, Nous plus que quiconque, nous avons le culte de lhomme ! (Allocution au Concile, le 7 dc. 1965 D.C. N1462 col.63) Mais dj le 14 septembre 1965, Paul VI se demandait : Est-ce que lglise, est-ce que Nous pourrons faire autrement que de regarder ce monde et de laimer ? Le Concile est un acte solennel damour pour lhumanit. Que le Christ nous assiste pour quil en soit vraiment ainsi ! (D.C. n1456 col.1660) Or une telle faon de parler tient de labdication, de la servilit face lathisme pour en obtenir les bonnes grces. Mais lui, Paul VI, lappelle un mrite, alors que cest du laxisme, une dformation de la charit ! Au lieu de condamner le fol orgueil de lhomme qui sexalte lui-mme et ne veut plus se soumettre Dieu, Paul VI le flatte, veut lui plaire en affirmant que lui et les siens ont un culte de lhomme qui dpasse mme celui de lhumanisme athe. Mais cest justement cette forme didoltrie envers lhomme qui a fait proclamer la libert religieuse droit fondamental et absolu de lhomme. Et cest justement ce faux amour de lhomme qui a donn le jour Gaudium et Spes, ou lglise dans le monde daujourdhui, qui reprsentera le couronnement de luvre du Concile, et que Paul VI affirmera tre inspire la religion de lHomme, centre et chef du monde. (Gaudium et spes, n12) Dans son dlire humaniste, il a encore ajout : Il y a encore un autre point que nous devons souligner : toute cette richesse doctrinale (du Concile) ne vise qu une chose : servir lhomme. Il sagit bien entendu de lhomme tout entier, quelle que soit sa condition, sa misre, ses besoins Et il a poursuivi : Tout cela et tout ce que nous pouvons encore dire sur la valeur humaine du Concile a-t-il peut-tre fait dvier la pense de lglise du Concile vers des positions anthropocentriques reprises la culture moderne ? Non, lglise na pas dvi, mais elle sest tourne vers lhomme La mentalit moderne, habitue juger toute chose daprs sa valeur, son utilit, voudra bien admettre que la valeur du Concile est grande au moins pour ce motif : tout a t orient vers lutilit de lhomme ! Quon ne dclare donc jamais inutile une religion comme la religion catholique qui, dans sa forme la plus consistante et efficace comme lest celle du Concile, proclame quelle est toute entire au service de lhomme (Allocution au Concile, 7 dc. 1965 D.C. N1462 col.64-65) Et le 13 juillet 1969, il affirma : Lhomme se rvle nous comme un gant. Il se rvle nous, divin. Il se rvle nous divin, non pas en soi, mais dans son principe et dans son destin. Honneur lhomme, honneur sa dignit, son esprit, sa vie ! Oui, car lhomme est le terme Le premier terme dans lascension vers la fin suprme et transcendante vers le principe et la cause de tout amour Notre humanisme devient christianisme et notre christianisme devient thocentrisme au point que nous pouvons galement affirmer : pour connatre Dieu, il faut connatre lhomme. Mais alors, ce Concile, dont les travaux et les proccupations ont t consacres principalement lhomme, ne serait-il pas destin ouvrir une nouvelle fois au monde moderne les voies dune ascension vers la libert et le vrai bonheur ? Ne donnerait-il pas, en fin de compte, un enseignement simple, neuf et solennel pour apprendre aimer lhomme afin daimer Dieu ? (7 dc. 1965 D.C. N1462 col.66) Il y a de quoi rester stupfaits ! Dans son discours, on ne trouve plus la Croix du Christ, la Grce baptismale, les dons du Saint Esprit, les mystres de la Foi, trsors de Vrit, de Vie, de Vertu, de lunique glise catholique Dans une uvre dite Fribourg sous ce titre : La dification de lhumanit, ou le ct positif de la francmaonnerie, le P. Patchtler a trs bien dmontr le sens que la franc-maonnerie donne au mot humanit et lusage quelle en fait. Ce mot - dit-il - est utilis par des milliers dhommes (Initis ou chos inconscients dinitis) dans un sens confus, certes, mais cependant toujours comme le nom de guerre dun certain parti pour un certain but, qui est le renversement du christianisme positif. Ce mot dans leur bouche ne signifie pas seulement ltre humain en opposition ltre animal... Il pose comme thse lindpendance absolue de lhomme dans le domaine intellectuel, religieux et politique ; il nie pour lui toute fin surnaturelle, et demande que la perfection purement naturelle de la souche humaine soit achemine sur les voies du progrs. A ces trois erreurs correspondent trois tapes sur la route du mal : lhumanit sans Dieu, lhumanit qui se fait Dieu, lhumanit contre Dieu. Tel est ldifice que la franc-maonnerie veut riger la place de lordre divin qui est lhumanit avec Dieu. Quand la secte parle de la religion de lavenir, de la religion de lhumanit, cest justement cet difice, ce temple quelle a en vue . (Delassus, op. cit p. 30) Vers la fin juillet et au dbut aot de 1870, se tint un Congrs Nancy, auquel participrent les loges de Strasbourg, Nancy, Vesoul, Metz, Chlon-sur-Marne, Reims, Mulhouse, Sarreguemines, en un mot tout lEst. On y posa la question de lEtre Suprme, et les discussions qui sen suivirent se propagrent de loge en loge. Pour y mettre fin, le Monde Maonnique (nos de janvier et mai 1870) fit cette dclaration : La franc-maonnerie nous fait savoir quil ny a quune religion vraie, et par consquent une seule naturelle : le culte de lhumanit. Parce que, mes frres, cette abstraction qui, rige en systme, servit former toutes les religions : Dieu, nest autre que le complexe de tous nos instincts les plus levs auxquels nous avons donn un corps, une existence distincte ; ce Dieu nest, en fin de compte, que le produit dune conception noble mais errone de lhumanit qui sest dpouille au profit dune chimre. (Delassus p.35) Rien de plus clair : lhumanit est Dieu ; les droits de lhomme doivent remplacer la loi divine ; le culte des instincts de lhumanit doivent prendre la place du culte rendu au Crateur ; la recherche du progrs dans la satisfaction des sens doit se substituer aux aspirations de la vie future. Le franc-maon Mauro Macchi, dput au parlement italien, membre du Conseil suprieur, crivait dans la Massonic Review, le 16 fvrier 1874 : La clef de vote de tout systme oppos la franc-maonnerie est le sentiment asctique10

et transcendental qui transporte les hommes au-del de la vie prsente et fait quils se considrent comme des plerins sur la terre. Tant que ce systme naura pas t dtruit par le marteau de la franc-maonnerie, nous aurons une socit de pauvres cratures dupes, qui sacrifient tout pour obtenir la flicit dans une existence future. (Mauro Macchi, francmaon et dput italien, dans Massonic Review du 16 fev.1874) Nous nous trouvons en prsence dune sorte didoltrie de lhomme, telle que la dnona le Christ lui-mme quand il rpondit Satan qui le tentait : Retire-toi, Satan ! Car il est crit : tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu ne serviras que Lui seul ! (Mt 4,10) Or ceci nous fait venir lesprit un passage de St Pie X, dans sa premire encyclique : Si grande est laudace et la rage avec laquelle on perscute partout la religion, on combat les dogmes de la Foi et on semploie effrontment extirper, anantir tout rapport de lhomme avec la divinit ! Dans cette situation, ce qui, justement, daprs les paroles de lAptre lui-mme (St Paul), est le caractre propre de lAntchrist, lhomme lui-mme, avec infinie tmrit, sest mis la place de Dieu, slevant surtout contre tout ce qui sappelle Dieu, de manire ce que, bien quil ne puisse teindre en lui-mme toute connaissance de Dieu, en ayant toutefois outrag la majest, il a fait de lunivers une espce de temple ddi lui-mme pour y tre adorDo il ressort que restaurer toutes les choses dans le Christ et ramener les hommes la sujtion Dieu est un mme et identique but. Pour obtenir tout cela selon notre dsir, il est ncessaire que par tous les moyens et la peine possibles, nous faisions radicalement disparatre lnorme et dtestable sclratesse, toute caractristique de notre temps : la substitution de lhomme Dieu. (E Supremi Apostolatus du 4 octobre 1903) Cette ligne vraiment papale est cependant toute loppos de la ligne librale de Paul VI qui, Sidney, le 2 dcembre 1970, dclarait aux journalistes : Nous avons confiance en lhomme, nous croyons en ce fond de bont qui existe en tout cur, nous connaissons les motifs de justice, de vrit, de renouvellement, de progrs, de fraternit qui sont lorigine de tant de belles initiatives et mme au sein de tant de contestations, et malheureusement parfois de tant de violences Soyez les semeurs dun idal authentiquedun idal qui le fasse grandir selon sa vraie stature de crature faite la ressemblance de Dieu, qui le pousse se dpasser sans cesse pour difier ensemble la cit fraternelle laquelle tous aspirent et tous ont droit. Lglise catholique, surtout aprs la nouvelle pousse de son aggiornamento conciliaire, va la rencontre de ce mme homme que vous avez lambition de servir. (D.C. n1577 p.14) Certes, dans ses paroles, Paul VI ne se souvenait plus de ce qui est crit dans la Sainte criture : Maudit soit lhomme qui se confie en lhomme, qui fait de la chair son bras et dont le cur se retire de Yahweh ! (Jr. 17,5) Et encore : Sans moi, vous ne pouvez rien faire . (Jn 15,5) Paul VI au contraire, lAnglus du 7 fvrier 1971, loccasion dun voyage spatial, composa un Hymne la gloire de lhomme, opposer presque lHymne au Christ Roi des sicles : Honneur lhomme, la pense, la science ! Honneur la synthse que lhomme sait faire entre la science et sa mise en uvre, lui qui, la diffrence de tous les autres animaux, sait donner des instruments de conqute son intelligence et ses mains. Honneur lhomme, roi de la terre et prsent galement prince des cieux ! Honneur ltre vivant que nous sommes, qui reflte en lui le visage de Dieu et qui, en dominant les choses, obit lordre biblique : emplissez la terre et soumettez-la. (D.C. N1580 p.156) L aussi, lerreur de Paul VI est celle du primat de lhumain, sa marotte de donner de la valeur tout ce qui est humainement apprciable, qui est de lhomme, centre et sommet, alors que lglise du Christ a toujours t bien sr au service de lhomme, et mme jusqu lhrosme, mais ceci toujours en vue du service de Dieu et du salut des mes. Voil pourquoi lanthropocentrisme de Paul VI, son orientation vers lhomme et non vers Dieu, nous rappellent les paroles insenses de la Constitution Gaudium et Spes qui dit : Tout sur terre doit tre orient vers lhomme, comme son centre et son apoge ; paroles qui ne sont srement pas lcho de : Caritas urget nos. Malheureusement il semble plus quvident que pour Paul VI, lhomme passe avant Dieu, mme si, parmi ses citations de lvangile, il rpte frquemment la suivante : Tout ce que vous faites au plus petit des miens, cest moi que vous le faites . (Mt 25, 40) Certes ! Mais il faut que ce que lon fait au prochain, soit agrable Jsus Ce nest certainement pas le cas lorsquon flatte lorgueil de lhomme, quand on vante ses fausses sciences, quand on encourage son rejet de toute dpendance de Dieu Il aurait toujours d se rappeler que sa vocation exigeait de lui une prdication continuelle de la suprmatie du surnaturel et de loptique chrtienne condense dans les Batitudes : Bienheureux les pauvres en esprit les doux les pacifiques les perscuts (Mt 5, 3-5-9-10) Tout le contraire de sa faon de se vanter dtre un expert en humanit, comme lui-mme se qualifia lONU (4 octobre 1965 D.C. n1457 col.1732) Ou encore : La mission du christianisme est une mission damiti entre les peuples de la terre, une mission de comprhension, dencouragement, de promotion, dlvation, et, disons-le encore une fois, une mission de salut. (A Bethlem, le 6 janvier 1964 - D.C. N1417 col.181) Une vision qui nest pas du tout celle de lvangile et qui ne reflte certainement pas les paroles de Jsus : Je ne suis pas venu porter la paix, mais lpe (Mt 10, 34) Voil pourquoi Il fut toujours un signe de contradiction. Mais Paul VI aggrave encore sa pense : Lhomme connat des doutes atroces Nous avons lui dire un message que Nous croyons librateur. Et Nous Nous croyons dautant plus autoris le lui proposer quil est pleinement humain. Cest le message de lHomme lhomme. (A Bethlem, le 6 janvier 1964 D.C. ibid.) Voil le Nouvel vangile tout humain, de Paul VI ! En somme, sa foi est dans lhomme ; cest pourquoi il considrait le christianisme comme un simple humanisme.

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Voil pourquoi, aprs Ecclesiam Suam, lglise ne devait plus convertir, car lglise se fait dialogue ; un dialogue qui caractrisa son Pontificat (Ecclesiam Suam n60) ; un dialogue qui ne consistera plus prcher lvangile, mais plutt travailler pour une coexistence pacifique entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux Vaste entreprise, bien digne de runir toutes les bonnes volonts en une immense et irrsistible conspiration pour ce dveloppement intgral de lhomme et ce dveloppement solidaire de lhumanit, auquel Nous avons os les inviter au nom dun humanisme plnier, dans Notre encyclique Populorum Progressio (n42) . (Message pour le 25me anniversaire de lONU, le 4 octobre 1970 D.C. N1572 col.903) Mais voici une autre preuve des bases sur lesquelles Paul VI considrait que lon pouvait tablir la paix : Osons un terme qui peut lui aussi sembler ambigu ; mais considrons-le dans lexigence de sa profondeur. Cest un terme flamboyant et sublime damour : amour de lhomme, premire valeur de lordre terrestre La paix, la vraie paix, la paix humaine est un effet de lamour Si nous voulons la paix, nous devons reconnatre la ncessit de la fonder sur des bases plus solides La vraie paix doit tre fonde sur la justice, sur le sentiment dune intangible dignit humaine, sur la connaissance dune ineffable et heureuse galit entre les hommes, sur le dogme fondamental de la fraternit humaine, cest dire sur le respect et lamour d tout lhomme en sa qualit dhomme. (Message pour la journe de la paix, le 14 novembre 1970 D.C. N1576 p.1103) Donc, la base la plus solide pour avoir la paix, nest pas le respect de Dieu et de ses lois, mais le sentiment dune intangible dignit humaine, la reconnaissance dune ineffable et heureuse galit entre les hommes, base sur le dogme fondamental de la fraternit humaine ! Et pourtant Jsus avait bien dit : Sans moi, vous ne pouvez rien faire (Jn 15,5). Paul VI, lors dun discours la FAO, affirma : Quant vous, lhomme que vous secourez, est lhomme que vous soutenez. Comment pouvez-vous agir contre lui alors que vous existez pour lui et que vous ne pouvez russir sinon avec lui ? Cette sortie de Paul VI semble tre une autre espce de profession de foi en lhomme, une rptition de ce quil avait dj dit lONU : Cest comme "expert en humanit" que nous apportons cette Organisation le suffrage de nos derniers prdcesseurs, celui de tout lpiscopat catholique et le Ntre, convaincus comme Nous le sommes que cette Organisation reprsente le chemin oblig de la civilisation moderne et de la paix mondiale Les peuples regardent vers les Nations Unies comme la dernire esprance de la concorde et de la paix. Nous osons apporter ici, avec le Ntre, leur tribut dhonneur et desprance. (Visite lONU du 4 octobre 1965 D.C. N1457 col.1732) Voici le fond de la pense de Paul VI ; il croit en la puissance de lhomme, mme athe, antichrtien et satanique, comme cest le cas de lONU. Il y croit plus quaux moyens surnaturels : Grce, Prire, Sacrements La grande esprance pour lui, cest lhomme ! Il le dira aussi le 27 janvier 1974, loccasion de la canonisation dune religieuse, Thrse de Jsus Jornet Edibards : Une sainte pour notre temps ; ce qui caractrise en effet notre temps, cest laspect humanitaire, social, organis, marqu par le culte de lhomme pour lhomme. Et Bogota, devant une foule de paysans qui agitaient des affiches rvolutionnaires, il dit : Vous tes un signe. Vous tes une image. Vous tes un mystre de la prsence du Christ. Le Sacrement de lEucharistie nous offre sa prsence cache, vivante et relle ; mais vous aussi, vous tes un sacrement, cest dire une image sacre du Seigneur parmi nous. (A Bogota - septembre 1968) Verbiage montinien ! LA RELIGION MAONNIQUE - Pour que lhomme forme bien selon les principes maonniques sa conduite, il ne doit pas chercher le commandement en-dehors ou au-dessus de sa raison () ; il ne doit pas envisager la loi morale comme un commandement venu den haut, dune existence extra mondaine, surnaturelle laquelle il devrait sincliner. () Une fois le surnaturel limin, la morale maonnique est purement naturaliste ; les droits et les devoirs humains, les fins et les luttes humaines sont lies la terre (Le franc-maon Tommaso Ventura). - La morale maonnique nest ni chrtienne, ni hbraque, ni mahomtane. La Franc-Maonnerie proclame des principes dtermins sur lesquels les moralistes de tous les pays et de toutes les religions sont daccord, et sefforce dharmoniser les opinions qui parfois sont en contraste seulement en apparence. (Le franc-maon Salvatore Farina). - On en arrive se demander si la Franc-Maonnerie nest pas une religion ; je rponds nettement que la FrancMaonnerie est la religion. (Le franc-maon Gorel Porciatti). CHAPITRE II: - SON OUVERTURE AU MONDE Naimez point le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelquun aime le monde, lamour du Pre nest point en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux et lorgueil de la vie, ne vient point du Pre mais du monde : et le monde passe avec sa concupiscence (I Jn 2,15-17) Avec sa nouvelle gestion de lEglise, Paul VI semble avoir dit tacitement que lEglise des sicles prcdents navait rien compris, cest dire quelle avait vcu comme dans un ghetto. Aprs son lvation au Sige de Pierre et aprs son Vatican II, lEglise tait au contraire comme sortie de prison. Ah ! finalement ! La voici ouverte tout : son cher monde, son idologie !... Fabuleuse, fascinante, son Eglise-camlon qui commena louverture au monde ds le dbut de son Pontificat ! Non plus doctrine fixe, mais dialogue avec le monde moderne, avec nimporte quelle idologie, nimporte quelle religion... avec tous ! Rappelons-nous ce quil dit lors de louverture de la deuxime Session du Concile, le 29 septembre 1963 : Le concile travaillera jeter un pont vers le monde contemporain. (D.C. N1410 col.1357)12

Comment il pratiquera ensuite ce dialogue, il le dira dans sa premire encyclique Ecclesiam Suam daot 1964 ; mais dj au mois de mai prcdent, devant des artistes et des intellectuels, il avait fait un trange mea culpa: Nous vous avons mis, vous qui tes crateurs, toujours vivaces, source jaillissante de mille ides et de mille nouveauts, une chape de plomb. Pardonnez-Nous ! (7 mai 1964 D.C. n1425 col. 686-687) Il est clair prsent, que la nouvelle glise de Paul VI a rompu avec le pass : La religion de Dieu qui sest fait homme sest rencontre avec la religion de lhomme qui sest fait Dieu . (7 dc. 1965) Il y a dsormais une osmose entre lglise et le monde (Congrs Eucharistique de Pise, le 7 juin 1965). LAptre Jean avait pourtant crit que le monde entier est plong dans le mal (I Jn 5,19). Et Jsus avait dit : Qui nest pas avec moi, est contre moi (Mt 12,30). Lon XIII galement, dans son encyclique Humanum Genus, avait crit : Le genre humain est divis en deux camps ennemis qui ne cessent de se combattre : lun pour la vrit et la vertu ; lautre pour tout ce qui leur est contraire. Lun est la vraie glise de Jsus-Christ lautre est le rgne de Satan. Mais Paul VI, durant tout son pontificat, a tent de concilier ces deux choses inconciliables ; do ses contradictions, ses ambiguts, justement pour son amour du monde. Nous avons sans doute entendu parler de la svrit des Saints pour les maux du monde. Beaucoup sont encore familiariss avec les livres dascse qui contiennent un jugement globalement ngatif sur la corruption terrestre. Mais il est certain aussi que nous vivons dans un climat spirituel diffrent, tant invits, surtout par le rcent Concile, porter sur le monde moderne un regard optimiste, pour ses valeurs, ses conqutes La clbre Constitution Gaudium et Spes est toute entire un encouragement envers cette attitude spirituelle nouvelle. (Audience gnrale, du 3 juillet 1974 D.C. n1658 p.661) Ces paroles de Paul VI sembleraient une claire invitation abandonner la svrit des Saints, les livres dascse, pour choisir cette nouvelle attitude spirituelle, en regardant le monde avec plus doptimisme ; en fin de compte : rendre un jugement positif sur la corruption terrestre ! Et ceci parce que nous vivons aujourdhui dans un climat spirituel diffrent ! Donc la mentalit de Paul VI tait douverture au monde. On peut aussi le dmontrer en lisant les textes du Colloque international, organis Brescia par lInstitut Paul VI. Le Cardinal Poupard en effet, dans son introduction, rappela une question que Paul VI se posait : Quelle conscience lglise a-t-elle mri sur elle-mme, au bout de vingt sicles dhistoire et dinnombrables expriences et dtudes et de traits ? Et voil la rponse synthtique donne par Montini en personne : Lglise est communion. Elle est la communion des Saints. Il me semble continua le cardinal Poupard que ce soit cette vision globale de lglise, vue comme mystre de communion, la contribution spcifique de Paul VI au Concile Vatican II et llaboration de sa Magna Charta, la Constitution doctrinale Lumen Gentium. Lapport original du pape Montini au Concile poursuivit le cardinal fut celui doffrir une synthse thologique et de donner une forme culturelle au projet johannique (selon Jean XXIII) dune glise adapte aux temps nouveaux, et renouvele dans sa spiritualit et dans son lan missionnaire. Le synode extraordinaire sur le Concile, dans sa relation finale, fit galement ressortir que "dans les documents du Concile, lecclsiologie de communion est lide centrale et fondamentale", et quelle "ne peut pas tre rduite de pures questions dorganisation ou des problmes qui concernent les pouvoirs". Aussi poursuivait le card. Poupard elle doit engendrer dans lglise un style de communion tous les niveaux, entre les fidles et les prtres, entre les prtres et les vques, entre les vques et le pape. Mais mme pour lglise ad extra, ce style de communion qui signifie ouverture, respect et comprhension, caractrisera toujours plus laction de lglise envers toutes les cultures et envers tous les hommes, mme non croyants. De mme Jean-Pierre Torrell, de lUniversit de Fribourg, lors de ce mme Colloque, Brescia, put dire que lglise se dfinit comme incarnation qui se prolonge dans le temps, et comme communion . Le pape Montini aurait donc eu une ouverture au monde en continuelle volution (= relativisme), et aurait voulu pour cela une nouvelle conception dune glise comme communion entre tous les hommes de lglise et mme avec ceux ad extra. Voil donc lapport original Vatican II que le cardinal Poupard entrevit de la part du moderniste Paul VI, justement grce la contribution dcisive des no-modernistes. Heureusement pour nous, le cardinal en question rappela aussi que Montini connaissait trs bien la culture franaise qui contribua beaucoup la formation dune telle vision de lglise. De fait, Montini avait lu et tudi leurs livres : celui de de Lubac : Mditations sur lglise ; celui de Hamer : Lglise est communion ; celui de Congar : Vraie et fausse rforme de lglise ; celui de Maritain : Lglise du Christ ; etc Par consquent, cette nouvelle ecclsiologie de Montini provenait de la France, telle une normale marchandise trangre. En fait, ce ntait pas une nouveaut pour un Montini mal prpar en thologie (il navait jamais suivi de cours rgulier ni de philosophie, ni de thologie !). Elle sadaptait trs bien sa mens moderniste dj imprgne de ces ides aprs quil et frquent pendant longtemps le salon de Tommaso Gallarati Scotti, ardent fauteur du modernisme en Italie, et aprs avoir eu comme auteurs prfrs : un Maritain premire manire avec sa conception socialistode ; un Bernanos, dfenseur des Brigades internationales pendant la guerre civile en Espagne (alors quil tait au courant de la destruction des glises et du massacre de milliers dvques, de prtres, de religieux et religieuses) ; un de Lubac, avec son catholicisme rduit un simple humanisme, et ainsi de suite Auteurs qui nous permettent daffirmer que les choix de Montini, de prtre pape, furent toujours consquents. Donc, lecclsiologie de communion fut vraiment pour Paul VI comme lincarnation qui se prolonge dans le temps et comme communion, cest dire : une continuelle volution entre tous ses membres et mme pour les membres ad extra.13

Ce concept d glise-Communion fut donc cet apport original attribuable Paul VI. Mais nous serions tents dobserver que jamais il ny eut si peu communion quaujourdhui, malgr tant de bavardages ce propos, tort et travers. Il y a souvent, dans cette sainte et merveilleuse parole, un son faux, ou de toute faon ambigu, qui en rvle un usage trop facile et donc partisan. La communion elle aussi est sujette la polmique. Elle sert une cause pour laquelle elle nest pas ne et face laquelle elle tombe en contradiction. Il y a les thoriciens de cette communion : ceux qui la distinguent de la communaut ; ceux qui la fondent avec elle ; ceux qui les finalisent lune lautre. (Mgr Brunero Gherardini : Lglise arche dalliance. Sa gense, son paradoxe, ses pouvoirs, son service.) Le card. Ratzinger est plus clair et plus prcis sur ce sujet glise-Communion, cest dire sur cette nouvelle ecclsiologie, dans son Rapport sur la Foi, sous le titre : A la racine de la crise : lide dglise. (Joseph Ratzinger, Rapport sur la Foi, chap. III). Le cardinal crit : Mon impression est que tacitement on est en train de perdre le sens authentiquement catholique de la ralit glise, sans que pour autant on le rejette expressment. Serait-ce donc cela, lapport original du pape Montini au Concile : estomper le mystre-communion, comme le faisait Loisy, pre du modernisme, dans Autour dun petit livre, tout en faisant semblant de rfuter Harnack et comme le font encore aujourdhui les no-modernistes ? Cest une erreur que ce terme d glise-Communion ajoute encore le cardinal Ratzinger cest une erreur qui a amen la ngation pratique du concept authentique dobissance, car on refuse le concept dune autorit qui a sa lgitimation en Dieu . Et le cardinal de conclure : Rforme vraie (ou renouveau) ne signifie pas tant svertuer pour riger de nouvelles faades, mais (contrairement ce que pensent certaines ecclsiologies) Rforme vraie veut dire se donner du mal pour faire disparatre, dans la plus grande mesure possible, ce qui est ntre, de faon ce quapparaisse mieux ce qui est Sien, du Christ. Cest une vrit que connurent trs bien les Saints qui, en effet, rformrent en profondeur lglise, sans prdisposer de plans pour de nouvelles structures, mais en se rformant eux-mmes . Cest exactement ce que ne fit pas Paul VI, qui ordonna au contraire de nouvelles structures arbitraires, daprs ses conceptions fantasques qui remplacrent la Constitution mme voulue par Jsus, et puis clairement exprime dans ses vangiles. Aprs quoi, il nest pas difficile de comprendre le pourquoi de louverture au monde moderne et de son amour sincre pour son propre temps. Et il est bien inutile de se demander ce que Paul VI entendait par monde, car il nentendait srement pas lunivers matriel, avec son ciel, la terre, les plantes et les animaux, etc.mais plutt, par monde, il entendait srement le nombre des hommes avec leurs ides, leurs usages, leur praxis de vie. Donc, son ouverture au monde ne pouvait tre que celle qui, dans le Nouveau Testament, surtout en saint Paul et en saint Jean, dans toute la littrature patristique et dans les crits de tous les Saints, a un sens pjoratif en tant que le monde est le rgne du pch, oppos donc au Rgne de Dieu ; par consquent lesprit du monde est en contraste avec lEsprit de Dieu (I Cor. 2,12 ; II Cor. 7.10) ; par consquent les lments du monde sont comme des puissances qui retiennent lhomme li au pch. (Gal.4, 3.8 ; Col.2, 20) Or si le dmon est le prince de ce monde (Jn 12, 31 ; 16, 11 ; II Cor 4, 4), le Rgne de Jsus-Christ ne peut pas tre de ce monde (Jn 8, 23 ; 16, 28 ; 18, 36) ; tout au contraire Jsus est ha par ce monde (Jn 7, 7 ; 15, 18). Par consquent, tout comme Jsus, le chrtien lui aussi, nest pas de ce monde, parce quen lui habite lEsprit de vrit que le monde ne peut pas recevoir (Jn 15, 19 ; 17, 14 ; I Jn 2, 15). Voil pourquoi, dans sa Ire Lettre, saint Jean dit : Je vous cris, petits enfantsNaimez point le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelquun aime le monde, lamour du Pre nest point en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux et lorgueil de la vie, ne vient point du Pre, mais du monde. Le monde passe et sa concupiscence aussi ; mais celui qui fait la volont de Dieu demeure ternellement. (I Jn 2, 12-17). Et je pourrais continuer encore longtemps, parce que le mot monde dans le Nouveau Testament, est un terme proprement thologique : Ayez confiance, jai vaincu le monde. (Jn 13,33). Tout ce qui est n de Dieu remporte la victoire sur le monde ; et la victoire qui a vaincu le monde, cest notre foi. (1 Jn 5, 4). Foi surnaturelle bien entendu ; celui qui ne la pas, aime le monde et en est aim en retour. Et ce dtachement du monde, Jsus le rabche mme dans sa prire au Pre pour ses Aptres : Je leur ai communiqu ta parole et le monde les a has, parce quils ne sont pas du monde, comme moi-mme je ne suis pas du monde. (Jn 17, 14). Ouverture au monde donc ne peut signifier autre chose dans le langage thologique chrtien, qu ouverture Satan, le Prince de ce monde. Or voil qui est exactement lessence du modernisme. Ce sont les modernistes en effet qui veulent une glise ouverte au monde avec lhumanisme intgral, avec la mconnaissance du surnaturel, avec la rduction des quatre vangiles et de tout le Nouveau Testament un livre populaire, profane, presque un mythe, fruit de la conscience des premires communauts chrtiennes. Ds louverture de la Deuxime Session du Concile (29 sept 1963), Paul VI avait en effet affirm : Que le monde le sache : lglise le regarde avec une profonde comprhension, avec une admiration vraie, sincrement dispose ne pas lassujettir, mais le servir ; non pas le mpriser, mais le mettre en valeur ; non pas le condamner, mais le soutenir et le sauver. (D.C. n1410 col.1359) Et aujourdhui, le clerg, oubliant les leons de lhistoire, a suivi sans discussion tous les conseils-ordres de Paul VI, pour se rapprocher toujours plus de la mentalit moderne. Autres expressions qui trahissent la mission de lglise du Christ, laquelle doit mettre sous le joug du Christ les hommes de ce monde. Dailleurs, est-ce que cest le rle des vques et des prtres que de mettre en valeur le monde ? Les hommes y pensent par eux-mmes rejoindre les valeurs du monde, alors que les Pasteurs dme doivent prcher14

de faon opportune et importune, que les valeurs terrestres sont des nullits en comparaison avec Dieu et lternit, ainsi que lavait dj prch lAptre Paul : Je regarde toutes choses comme de la balayure, afin de gagner le Christ. (Phil.3, 8) ; ce Christ qui avait dit : Quiconque dentre vous ne renonce pas tout ce quil possde, ne peut tre mon disciple. (Lc 14, 33) Paul VI au contraire persiste : Notre tmoignage est un signe de lattitude de lglise envers le monde moderne : une attitude faite dattention, de comprhension, dadmiration et damiti. (Allocution des patrons chrtiens, le 8 juin 1964 D.C. n1427 col.802) Un langage rebours, contraire celui quutilisait saint Jacques : Ne savez-vous pas que lamiti du monde, cest linimiti contre Dieu ? (Jac 4, 4). A louverture de la IVme Session du Concile, Paul VI avait dit : Le Concile offre lglise, Nous spcialement, la vision panoramique du monde : lglise pourra-t-elle, et pourrons-Nous, Nous-mmes, faire autre chose que de regarder le monde et laimer ? Ce regard sur le monde sera lun des principaux actes de la Session qui commence : encore une fois et surtout, amour (IVme Session du Concile, 14 septembre 1965 D.C. n1456 col.1660) Paroles qui sentent la capitulation dune glise face au monde ! Mais lui-mme senflamme encore plus : 'Un courant damour et dadmiration a dbord du Concile sur le monde humain moderne Ses valeurs ont t non seulement respectes, mais honores ; ses efforts soutenus ; ses aspirations purifies et bnies. (Discours du 7 dcembre 1965 D.C. n1462 col.64) H bien, cette faon de dborder damour et dadmiration pour le monde dont il honore les valeurs, va galement contre la Sainte criture qui affirme : Naimez point le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelquun aime le monde, lamour du Pre nest point en lui. (1 Jn 2, 15) Malgr cela, Paul VI continua propager son amour pour le monde, allant jusqu prsenter la rconciliation de lglise avec le monde comme une volution, un enrichissement de la doctrine catholique : Il nous apparut intressant de remarquer quelques aspects moraux du Concile que Nous pourrions qualifier de caractristiques, et par consquent nouveaux et modernes Un de ces enseignements qui changent notre faon de penser et encore plus, notre conduite pratique, concerne la vision que nous catholiques, nous devons avoir du monde au milieu duquel nous vivons. Comment lglise voit-elle le monde aujourdhui ? Cette vision, le Concile nous la largie jusqu en modifier, dune faon apprciable, le jugement et lattitude que nous devons avoir face au monde. La doctrine de lglise en effet, sest enrichie dune connaissance plus complte de son tre et de sa mission. (Audience du 5 mars 1969 D.C. n1537 p.302) Donc pour Paul VI, lattitude catholique devant le Monde devrait se modifier, slargir, ne laissant de la Tradition quun lger vernis. Cest lui encore qui le dclare : Le cadre de cette rencontre entre lglise et le Monde reste celui de lvangile. Par consquent, ses principes thologiques et moraux fondamentaux sont le cadre traditionnel et constitutionnel de la mentalit chrtienne. Mais, dautre part, lglise accepte, reconnat et sert le monde comme il se prsente elle, aujourdhui. Elle ne rejette pas les formules de la synthse glise-Monde du pass mais lglise, dans le Christ et comme le Christ, aime le monde daujourdhui. Elle vit, elle parle, elle agit pour lui (Ibid. p.303) Ici, Paul VI dit quaprs le Concile, lglise reconnat bien sr lopposition de toujours entre vangile et Monde, mais en outre, elle reconnat galement la nouvelle attitude, oppose la Tradition, en ce sens quelle reconnat, sert et aime le monde, tel quil se prsente aujourdhui. Double voie en somme ! Deux attitudes inconciliables ! Il ne nous reste qu rpter le verdict du Christ : Nul ne peut servir deux matres (Mt 6,24). Ce qui veut dire : ou bien on aime Jsus et son vangile, ou bien on aimera le monde en mprisant Jsus et son vangile. Mais Paul VI poursuit : Cette attitude (dalliance glise-Monde) doit devenir caractristique dans lglise daujourdhui ; ici, on veille et on puise dans son cur des nergies apostoliques nouvelles. Elle ne svade pas, elle ne se met pas en dehors de la situation existentielle du monde, mais elle sinsre spirituellement avec sa charit patiente et serviable cette charit qui excuse tout, croit tout, espre tout, supporte tout (ICor. 13, 4-7) . (Ibid. p.303) Voil un exemple typique de la mauvaise faon de se servir des textes sacrs.