vertige_stellaire.doc

7/25/2019 vertige_stellaire.doc

1/432

Alors, jai rutilis mon code couleur pour les passages et expressions qui ne collaientpas. Jai corrig les fautes dorthographe et conjugaison sans les signaler, a prendtrop de temps dsl. Mes remarques persos sont en rouge.

Cest laida eut rien dire ! phrase incorrecte ou sans er"eCest mal dit! a a pas ensem"le ! cest mal associ! rptitionsCest lourd et long

21 octobre 2012 9 mai 2013 5 novembre 2014

#$%M&%$% #A$'&%

()*(

).

+a nature chantait.

es profondeurs de la jungle, la s-mphonie dune ie /pre et dangereuse serpentaitentre les ar"res aux couleurs humides et clatantes. +e cri dun singe ou le longpiaillement dun oiseau inisi"le, le claquement iolent dune m/choire danimalinconnu, le "ourdonnement perptuel et h-pnotique des insectes olants, tous les"ruits de cette erdure montaient aux oreilles de +itj. &l dtourna un instant son regarddu chemin "oueux o0 ses pas imprimaient de profondes marques en relief,contemplant le dessin complexe et changeant de la canope qui stalaient plus detrente m1tres au2dessus de lui. +espace dun instant, il se concentra sur les "ruits, sesentit enahi, puis secoua la t3te. 'out cela naait pas de sens. +a pointe dun regretpera quelques secondes la surface calme de sa conscience, et il se demanda silaurait d4 2 cette fois encore 2 suire le mirage de gloire que lui promettait lecommandant. Ce ntait que sa seconde mission, mais +itj stait dj5 retrou dans lam3me situation. es regrets, accompagns de limage de son o6cier lui passant unemain sur lpaule et le regardant aec cet air mi amus, mi attrist, et qui lui disait 7 8

Je naais pas tout pru, +itj8. %t au soldat de rpondre 7 8 Je suis 9er de ous serir,mon commandant8. %t le temps passant, +itj esprait que les missions sesuccderaient comme autant de "oues lances dans la mer de la ie, ains espoirsde mettre du sens sur un parcours qui cachait mal la anit de son existence. %t +itj,trop na:f, se lamenterait alors daoir p4 croire que le commandant tait di;rent detous les autres.


2/432

2 u mouement, chef.2 B0 +e soldat pointa un doigt ers une direction ague, sur sa droite. +e sergent hocha

la t3te, et dun pas leste se dirigea ers la t3te de la troupe. es ordres fus1rent dansles oreillettes, tandis que le cliquetis des holster concurrenait soudain les sons de lanature. uelque chose les attendait, cach dans la for3t.

+e seconde classe +itj aait aperu quelque chose sur ses radars. =letch tait enujusquen haut de la colonne de militaires pour trouer le commandant =linn. &l naaitrcolt quun regard empli danimosit et quelques paroles s1ches craches dans salangue natale. =letch stait raidi, lg1rement inclin, puis aait fait demi2tour en"euglant quelques ordres aupr1s de son escadron. =linn, 5 noueau seul, soupira. +itjtait un "on lment 5 son go4t. &l ne comprenait pas pourquoi le sergent sacharnaitdessus au moindre cart. &l naait jamais mis en danger la diision, jamais commisquoi que ce soit de rprhensi"le pour qui que ce soit. &l tait honn3te, seria"le,discret, et 9d1le. 8


3/432

trem"la, les oiseaux ppi1rent en senolant, les "3tes fu-ant en glapissements furtifs.=linn suiit la sc1ne en saanant sans h/te, s4r de sa ictoire.

2 truise@ ce ca"anon, ordonna2t2il dune oix imprieuse.Fon inectie transita dans les canaux auditifs des armures, et directement dans la

conscience des quelques Kane-L mcaniss qui composaient lquipe. un m3memouement, ils se ru1rent ers lunique ouerture du fr3le assem"lage de troncs et de"ranches disposs aec soins. +e "ois craqua et sinsurgea, tandis que la ole de passouleait une poussi1re dense. =linn attendit le retour des o"serations de ses soldats.

2 Kgatif, mon commandant, signala le sergent =letch.2 Cest ide 2 Ces chiens dhrtiques se sont enfuis plus ite que nous le pensions. %t jai une

seconde mauaise nouelle.=linn hocha la t3te, par ha"itude. +e sous2o6cier poursuiit.2 &ls ont a"andonns du matriel de dtection. chir, a"o-a fermement =linn.Kous tenterons de chercher la cause de tout ceci plus tard. 'out ce que je ois sergent,

cest que nos ci"les ont eu le temps danticiper notre arrie. %t cela leur a sau lamise.2 Je ous prsente mes excuses ...2 Harde@2les, =letch.ans son oreillette, =linn put perceoir le malaise silencieux de son su"alterne.2 =ouille@ encore le ca"anon. es fois que ous trouerie@ autre chose.2 A os ordres, mon commandant.=linn dcida, apr1s aoir coup la communication radio, de saancer daantage.

uelques foules le sparaient de ses hommes, il ralentit le r-thme jusqu5 en deenirridicule.


4/432

2 Je ois. $ien, au 9nal.2 Cest 5 peu pr1s cela ... Mon commandant.2 +a prochaine fois, jaimerais que ous ous assurie@ par ous2m3me des rsultats,

major Erot.=linn lui tourna les talons et sengagea dans la construction. +a pnom"re qui -

rgnait ne permettait pas de distinguer grand2chose.


5/432

+Ril de =linn qui ntait pas dissimul par un aug se lea au ciel.2 Foldats, o"sere@ otre enironnement... Je cro-ais que ous tie@ un lment

plus 9n que os congn1res.+itj se garda "ien dajouter quoique ce soit. Gisi"lement, le commandant lui faisait

con9ance, 5 titre personnel. &l naait pas un comportement ha"ituel. +itj r3assait,mais cela ne le mettait pas en col1re. +itj dcourait que le commandant sem"laitcapa"le de plus de patience quil ne laurait cru.

2 Je les ois, 5 dix heures, mon commandant.+o6cier hocha la t3te.2 Sien... Gous ae@ remarqu leur proenance 2 +e ca"anon ... Jai u des c/"les de m3me couleur dans la pi1ce du "as.2 %t otre ais l52dessus 2 u c/"lage de grosse puissance. Mais nous naons retrou aucun o"jet qui

ncessiterait une telle alimentation...2 %xact. e cela, on peut en dduire deux choses. +a premi1re, cest que nos

s-mpathiques fu-ards aiment utiliser du matriel industriel sans aucune 9nalit. #ourla "eaut du geste dirais2je. %t la seconde ...

2


6/432

ague nostalgie treignit le soldat. Alioth lui manquait parfois, quand ces petits riendcouerts aux hasards de ses pas conoquaient en lui des souenirs lointains, despromesses denfants enfouies dans les sa"les de son pass. +a radio grsilla. +e signal2 tr1s mauais 2 incita le soldat 5 modi9er la frquence prta"lie. Au "out dequelques secondes, lcho froid et mtallique de la oix du commandant crachotait sesnotes dans ses oreilles comme un parfum glac et solitaire.

2 ... rception tr1s mauaise, +itj. Me recee@2ous O ous.2 Jai "ascul sur un canal auxiliaire de secours, mon commandant. $ception en

qualit standard. O ous.&l - eut lom"re dun rire dans le ton de la oix de =linn. +itj le deinait heureux, cela

le rconforta.2 Foldat, ous ae@ "ien de la chance de maoir accompagn. Je suis tom" sur un

rita"le trsor. O ous.2


7/432

2 Bn a dj5 ramass une di@aine de ces artefacts sur diers monde. &ls nont aucuneorigine humaine connue. Cest un dossier asse@ con9dentiel, u que personne necomprend ce que sont ces cu"es ni 5 quoi ils pourraient nous 3tre utiles.

2 &l faudra le ramener 2 'r1s certainement. %t je ne comprends pas pourquoi les re"elles ne lont pas

emport... #eut23tre ne lont2ils pas u +es c/"les "ifurquaient ers la gauche peuapr1s la position o0 ous ous tenie@, +itj. Gous ae@ remarqu

2 %h "ien, mon commandant, je nai fait qucouter os consignes, et je nai passpcialement pr3t attention 5 ...

2 Je ne ous ai pas demand si ous aie@ explor lautre couloir, +itj.+intress ne rpondit pas.2 Kous "alisons lemplacement, une quipe soccupera de rcuprer lartefact. Kous

naons pas le matriel ncessaire aec nous.2 %t les major c-"ernaticus 2 M3me eux ne pourraient pas.+itj rprima un frisson. &l ouait un grand respect 5 ces hommes qui sem"laient plus

proches de leurs machines que des hommes de la compagnie. &ls iaient entre eux,ne parlaient presque jamais, mais leur saoir tait essentiel au "on fonctionnement de

la technologie que cono-ait les militaires aec eux. &l tait dusage da6rmer que lesc-"ernautes aaient rponse 5 toutes les pro"lmatiques techniques, et que si eux netrouaient pas de solutions, ctait quil nen existait pas.

+e commandant sa;aira quelques minutes autour du cu"e. &l dpose trois petites"alises de positionnement en forme de ttra1dres, qui "ourdonn1rent en sactiant.+itj e;ectua les "ranchements et s-nchronisa lensem"le sur la frquence adquat.M3me ici sous terre, le croiseur qui or"itait autour de la plan1te dtecterait le chantdes ondes caractristiques dune "alise signale pour un cu"e. %t les o6ciers 5 son"ord soccuperaient du ncessaire pour eno-er le cu"e ers la 'erre.

2


8/432

peu 5 peu son paule gauche, tandis quune 9ne rose de sueur perlait sur toute sapeau.

2 &ls lont laiss agoniser... Cest une mort atroce... +itj, faite enir un c-"ernautedans les plus "refs dlais. Je ne sais pas si nous pourrons le sauer, mais il fautessa-er.

2 #ourquoi, mon commandant =linn pointa un minuscule implant dissimul 5 la "ase de la gorge du "less.2 Bn ne troue ce genre de matriel que dans la no"lesse de la Confdration. %t

tant donn quil n- aait pas daristocrates sur ce monde au moment de la rolte ...#eut23tre un o6cier captur. Cela expliquerait pourquoi ils ne lont pas ache ... +eschiens dhrtiques.

+itj nosait plus "ouger. &l disageait =linn, qui stait 9g dans une attitudeferme, le regard noir.

2 Mon commandant ... Je moccupe de faire enir ... +es secours.&l 9t le ncessaire pour ta"lir un contact radio, mais no"tint pour rponse quune

soupe sonore en "ruit "lanc.2 +a liaison est impossi"le mon commandant ...=linn soupira.

2 $edirige2toi ers la surface. Mais reient d1s que tu auras signal notre position.%t tant que tu - es, priens le reste de lunit.2 Sien, mon commandant.=linn entendit le pas lourd et "rut de son soldat sloigner. +a caerne redeint un

antre humide et aussi som"re que la nuit. Feules quelques diodes clignotant sur legnrateur donnaient une fai"le lueur, qui jouait trangement sur la carapace dacierde larmure de =linn. &l restait pench sur le "less, et tenta ainement dta"lir lecontact aec lui, sans succ1s. +orsquil lana un appel didenti9cation par onde courte,il parint cependant 5 ta"lir son identit. otta une ternit dans les


9/432

lim"es, et reint ers ltranger.


10/432

2 Cest un rita"le petit miracle, commandant.=linn hocha la t3te. +e c-"ernaute se concentrait sur la liste de diagnostic quil

aait pu tirer des o"serations de son patient. e temps 5 autre, il pianotait sur unappareil dont =linn narriait pas 5 dterminer la fonction. Fans quil ne sache raimentpourquoi, il se demanda ce quprouait le c-"ernaute face 5 lun de ses sem"la"les.%n o6ciant au sein de la Confrrie des %xternes, il ne cDto-ait ha"ituellement que desKane-L. %t pour "on nom"re dentre eux, les rares c-"ernautes humains appartenant5 cette "ranche militaire at-pique de la Confdration reprsentaient la plus grandemajorit de leurs contacts aec des humains. Ptrangement, personne ne se plaignaitde cette particularit. +es c-"ernautes se montraient "ien souent laconiques, toutcomme les soldats aliens. &ls naimaient pas spandre sur des sujets dont personne nesem"lait saisir limportance profonde. e la m3me faon, ils ignoraient aec la plusgrande politesse le dsir ardent qui ha"itait chaque Kane-L de monter au com"atpour prouer leur "raoure. Aussi, pour =linn, la tirade que constituait linterention duc-"ernaute ne pouait que linciter 5 prendre au pied de la lettre ce quil tentait designi9er 7 Huilhem de Choire tait un rita"le miracul.

2 Kous pourrons le remettre sur pied rapidement. Kous aons ce quil faut pour unhumain de corpulence mo-enne.

2 %t otre ais l52dessus, major +e c-"ernaute soupira. Fon attention se perdit dans un regard em"rum de fatigue.


11/432

sagissait pas dun ... indiidu de "asse extraction. %t que pour cette raison ... &l aurasans doute enie de prendre part 5 cette chasse. #ar esprit de reanche.

=linn hocha 5 noueau la t3te. +e c-"ernaute lea les -eux au ciel.2 %t arr3te@ aec ce tic, commandant Cela en nere plus dun de os hommes ...2 uils snerent contre la "onne personne. uant 5 ous, faites2moi prenir

quand tout sera pr3t. &l est hors de question de laisser un homme de la aleur de notre"less seul pour son retour parmi les siens.

+o6cier salua aec raideur son technicien, et ils se spar1rent sans ajouter unmot.


12/432

retourner ire sur son monde natal, =linn ne pourrait pas esprer un sort plustranquille. %n tant que 9ls cadet du chef de meute, il no"tiendrait aucun rDledampleur 5 m3me de satisfaire son enie de pouoir et din>uence. %t doucement,encro4t dans de conforta"les ha"itudes tenues loin de champs de "atailles, sonprestige deiendrait la relique dun pass qui ne lui serait gu1re utile. 8$ien nestsimple8, pensa2t2il en se releant. &l jeta un Ril 5 son armure, songea quil lui faudraitgalement consulter un c-"ernaute pour les ri9cations dusage. 'andis quil re3taitune longue cape noire dont les paulettes taient cousues des 9ls de son grade decommandant, on frappa 5 la porte. un ton maussade, il inita son isiteur 5 entrer.

2 +e c-"ernaute ous fait demander, mon commandant.+e soldat nota le tic de lo6cier, mais nen 9t montre.2 Sien, rpondit =linn. #rene@ de mon arrie.2 'r1s "ien, mon commandant.&l laissait ses questions derri1re lui. urant le trajet qui le conduisit aupr1s du "loc

mdical, il samusa de ce que le c-"ernaute lui aait dit 5 propos de la dure delinterention pour sauer le jeune. 8&l ment mal, et je nai m3me pas fait attention. Jederais peut23tre prendre quelques semaines de congs 8. &l samusa de sa propreironie.

X.


13/432

traerser...Y uen sae@2ous coupa froidement le jeune homme.Y %;ectiement, je nen sais rien.Y %t jimagine que sauer un no"le comme moi a tout dune opration intressante

sur le plan du prestige et de la gloire militaire... Ke nie@ pas, mon commandant. Gous3tes connu comme tel.


14/432

Y Fi jen apprenais plus sur os raisseurs, je suis s4r que nous pourrons lesretrouer. &ls deront sortir de leur for3t 5 un moment o0 un autre. %t nous deonsnous tenir pr3t 5 agir.

Y Sien s4r ...A noueau, Huilhem marqua un temps de pause.Y &l faisait nuit. &ls aaient des "rouilleurs, je nai m3me pas pu lancer un sem"lant

de FBF. %t plus tard, jai appris que les quelques forces militaire de la colonie aaientt massacres. Je naurais rien pu faire... &l faisait nuit, ils mont mis un sac sur lat3te, et ils se sont enfoncs dans la for3t. Je le sais car jentendais les animaux et les"ruits de la nuit, comme ceux qui entouraient le camp des scienti9ques. Kous aonsmarch longtemps, tr1s longtemps. Je nai pas russi 5 saoir com"ien de temps, maislorsquils se sont arr3ts pour de "on, je me suis retrou dans une grotte. Jtais seul,il faisait presque froid. &ls mont laiss dprir, aant de dcider que je pouaisconstituer une menace.


15/432

Y Mais ous ae@ eu lintelligence de rester iant su6samment longtemps l5 o0personne naurait surcu. Cela ne ous trou"le pas

Y Comment a, commandant =linn, jusqualors de"out, sinstalla dans une chaise dispose au pied du lit.Y +es c-"ernautes qui ous ont remis daplom" sont catgoriques. #ersonne,

a"solument personne, naurait pu surire aec les "lessures que ous aie@. %t uelanciennet des plaies sur os ... "ras et otre jam"e, il est pro"a"le que ous ae@t tortur depuis au moins trois, peut23tre quatre semaines.

Huilhem "l3mit.Y Mais, commandant =linn, cest totalement impossi"le.Y Cela le serait pour quelquun 5 la condition ph-sique normale.+e sous2o6cier semporta dun rire presque h-strique. Alors quil se calmait, il

reprit.Y Commandant, ous ae@ "ien u ma carrure aant que les c-"ernautes ne me ...

rparent. Jtais maigre, sans endurance. Jaais une sant relatiement prcaire.Y es pro"l1mes dinfections Y $arement, et jamais tr1s longtemps. Mais ...Y es fractures

Y


16/432

Y #arfaitement.Y Cest un "lasph1me Y Ke so-e@ pas stupide, reprit s1chement =linn. Je ne maancerai pas dans de

telles considrations si je naais pas de preues solides.Y %h "ien, surprene@2moi 5 noueau.Y +a multiplication des nanites a eu un e;et sur os perceptions. Je ne saurais en

expliquer les mcanismes, mais il sem"lerait que cette augmentation ait stimulcertaines @ones de otre cereau 5 m3me de delopper une capacit de tlpathie.

Y Conclusion commode.Y Ce ne serait pas une consquence si miraculeuse que a... Car o-e@2ous,

adjudant, certaines esp1ces sont capa"le dun tel 8prodige8.Y Cite@ en ne serait2ce quune seule.Y +a mienne, adjudant.A noueau, Huilhem se fendit dun sourire plein dironie.Y ans ce cas, jouons 5 un jeu. grafe@ otre aug, ferme@ les -eux. Je ais

imaginer un cu"e, dune couleur "ien prcise. Kous errons si ous 3tes si capa"le queous le dites.

Y #arfait.

=linn retira son implant, ida son esprit. +a col1re et le doute qui manait deHuilhem remplissait la pi1ce. Foudain, une autre sensation lenahit.


17/432

Y Ai2je raiment le choix Y Ce nest pas parce que je peux lire en ous que je dois ous donner la rponse...Huilhem sourit.Y Je nen attendais pas moins dun &nquisiteur. Mais jaurais "esoin de temps pour

r>chir.Y Kous pourrons sou;rir dattendre quelques heures, mais gu1re plus, adjudant.

Comprene@ que la lutte contre les hrtiques qui s1ment le chaos sur ce monde restema priorit.

Y Sien s4r, commandant.=linn se lea, se dirigea ers la porte, aant de se retourner.Y +orsque ous pense@ aoir fait otre choix, adjudant, ene@ me trouer dans mes

quartiers.Y Je peux me leer Y Gu ltat de otre noueau corps, je ne suis m3me pas s4r que reste@ dans un lit

5 ous morfondre soit une "onne ide.+es deux soldats se tois1rent, respectueux, et =linn sortit de la cham"re.

Z.=linn aait acquis la certitude que Huilhem iendrait le oir aant une paire

dheure. &l aait sem le doute dans lesprit du jeune homme, il aait plant la grainede la engeance aec su6samment dha"ilet pour en faire une potentielle futurerecrue. +e "aronnet de Choire, retranch derri1re son c-nisme de faade, aait d4 serendre 5 lidence face aux propos nets et sans am"igu:t du commandant alien. &laait d"it le rcit de ses sou;rances dune oix atone, sans motion. =linn aait euun aperu dplaisant des semaines de tortures quaait endur cette ictime dunepoigne dhrtiques. %n se montrant paternel, il pouait dcemment croire que letalent du sous2o6cier pourrait lui serir. Fi seulement il aait accept sans dlai...

+e Kane-L 9t un crochet par le la"oratoire des c-"ernautes aant de regagner sa

ca"ine. +homme qui aait sau Huilhem se nommait +udiQe [altan. &l "rillait par sadiscrtion, son e6cacit, et cette curieuse manie de caresser son ne@ de temps 5autre. uand =linn pntra dans latelier du c-"ernaute, il le troua face une proth1sede main rcalcitrante sur laquelle les doigts du trentenaire sacharnaient.

Y Aedi9cator [altan \EA' Cest quoi ce truc +intress se dtourna de son traail un court instant, aant de reprendre sa

t/che.Y &l a "ien Y Je suppose que ous parle@ de ladjudant.Y e qui dautre, commandant. Kous naons pas de "lesss, 5 part lui.Y Gous ae@ fait un traail remarqua"le, +udiQe.+e c-"ernaute toucha son ne@, rougi, et tarda 5 rpondre.Y Gous sae@ que je nai fait que ce pourquoi lon ma form, commandant. Je

ntais pas seul, et le sire de Choire poss1de un don exceptionnel.Y Justement, cest de cela que je oulais parler aec ous. Je me demandais si

ous aie@ russi 5 trouer ce qui pouait expliquer cette anomalie.Y 'oujours rien, hlas. #ourtant, jai mis "eaucoup de monde 5 contri"ution. #eut2

3tre quen refaisant dautres sries de dosage dici 5 quelques jours, je pourrais 3treplus prcis... Mais je pense que cela restera quand m3me un m-st1re.

Y Cela ne lemp3chera pas de retourner sur le terrain Y A"solument pas. %t puis au u de ce que son corps est deenu, je dirais m3me

que cela constitue un srieux atout. Fil se retroue "less, aec de telles quantits denanites dans le sang, nimporte quelle partie de son corps Y organique ou ro"otique

Y se remettra rapidement.Y Je pourrais donc lemmener sur Sarnard #rime dici quelques jours +e c-"ernaute sourit.


18/432

Y Je dirais plutDt quelques heures. $ien ne justi9e quil reste ici.Y %n esprant quil accepte de enir...Y Jimagine que ous lui ae@ propos un march.Y Gotre perspicacit mtonnera toujours, +udiQe.Y %t ous, commandant, otre pragmatisme.Y +a 9n doit justi9er les mo-ens, non pas linerse.Y


19/432

muscles staient passa"lement atrophis, et les points dinsertions de larmure aaittransperc sa peau en de multiples endroits, laissant de profondes cicatrices. M3mesil sha"ituait peu 5 peu 5 ce spectacle qui adenait tous les six mois, =linn dtournaitautant que possi"le son regard.

Y %xcuse@2moi, commandant, mais les jam"i1res sem"lent aoir ache de ...Y Alors ninsiste@ pas.


20/432

"ien s4r, il a sans dire que ous sauer, ous le 9ls dun gnral, ne peut que meserir. Mais cest surtout otre don qui motie ma demande 5 otre gard.

Y +a tlpathie Y #arfaitement.=linn se laissa aller en arri1re, apr1s aoir pos lpauli1re sur la ta"le.Y Adjudant, ous rende@ ous compte du potentiel dun tel don Cro-e@2moi, si

ous apprene@ 5 le grer conena"lement, ous ne restere@ pas longtemps militaire.Y Fi ous sous2entende@ que certaines institutions, comme la Fainte Clricature,

mintressent, ous ae@ parfaitement raison, commandant.Y Ctait prcisment ce que jenisageais.Y Ke passerais2je pas pour un hrtique Y #ourquoi ne serie@2ous pas, au contraire, une chance formida"le pour le serice

du ieu2Machine Kous ne pouons pas imaginer les pleines consquences de lusagede tlpathie pour lo6ce de la Fainte Clricature, adjudant, mais nous pouonssupposer quelles seront gigantesques. autant plus quun 9d1le comme ous nerisque pas de dier de la Fainte octe.

Y Gous me g3ne@, commandant...Y Cest pourtant la rit, non Gotre p1re ous aura donn la meilleure ducation

quun enfant puisse esprer. Gous ae@ frquent lAcadmie militaire, ous ae@grandi aec de no"les principes, ous ae@ eu pour ducateurs de sages minencesde la Confdration. Jimagine mal un homme tel que ous "ifurquer ers les courantsfous et frioles qui animent la r"ellion.

Y Sien s4r...


21/432


22/432

Y +e simple fait quils aient torturs un mem"re de la no"lesse confdr les rendcoupa"le dun crime de haute2trahison. e ce fait, la seule peine qui conienne 5 leurcrime est la peine capitale. Conertir de tels indiidus serait une perte de temps et dematriel.

Y


23/432

r"ellion de Sarnard #rime, et il dcourirait qui se cachait rita"lement derri1re lemasque courtois du futur "aron de Choire. Mais aant de partir 5 noueau en guerre, ilaurait "esoin de loreille attentie du seul mem"re de lAnQara en qui il aait unecon9ance aeugle.

Y Commandant, ous mae@ demand +a oix du prlat rsonnait sinistrement dans la chapelle ide. =linn, agenouill sur

un prie2ieu simpliste et froid comme la pierre, redressa la t3te. &l murmura uneparole, puis se relea. +e fr1re2pr3cheur ArQadius =eodoritch paraissait ridiculementpetit 5 cDt de sa haute stature. Mais son isage ferm et son air hautain le rendaientplus no"le dapparence. =linn ne connaissait pas lhomme de pri1re depuis plus dequelques mois, mais il aait appris 5 lapprcier pour ce quil tait.


24/432

dune lueur "leut 5 un clat orang.Y


25/432

simplement que os am"itions pousent 5 mereille ce que lon attend de ous 7 de ladroiture, du courage, mais aussi de lintelligence et du pragmatisme. Alors,commandant, nattende@ plus de saoir si ous ae@ "ien fait face 5 une situationaussi exceptionnelle 7 personne naurait t plus quali9 que ous pour faire le choix leplus ais possi"le.

=linn ne rpondit pas aussitDt. +e techno2moine sapprocha, plaa une main"ieneillante sur lune de ses paules.

Y Gous sere@ dans mes pri1res, commandant, ajouta le religieux.Y oue pour le satisfaire pleinement.Aait2il 8sond8 lesprit des hrtiques Bu "ien le cours dune conersation lui tait2ilparenu sans quil ne fasse le moindre e;ort, et que par un heureux concours decirconstances, il eut su6samment de temps et de force pour comprendre et garder enmmoire cette information #eut23tre m3me, dautres forces entraient2elles en jeu,des forces si o"scures que =linn lui2m3me pourrait trouer dangereux de les a"order.+a culture de son peuple lui aait appris la prudence et la patience. &l naimait pas agirsans pouoir cerner les tenants et les a"outissants de ses choix. %t il ne drogerait pas5 la r1gle. 'out du moins, pas cette fois, encore.

exions. Aanant dun pas assur, 3tu dune cape


26/432

standard, Huilhem de Choire se planta deant son suprieur.Y #ile 5 lheure, railla =linn.Y Comme conenu, jai retrou les donnes que ous maie@ demand, mon

commandant.Huilhem sem"lait ne plus entendre les remarques caustiques du Kane-L. &l aait

pris son parti face 5 lattitude grinante de son protecteur.Y e quand datent2elles demanda sans transition =linn.Y i6cile 5 dire, mon commandant ... Ptant donn que jai ... intercept ... les

donnes pendant ma captiit, je dirais de quelques jours 5 deux, peut23tre troissemaines.

Y Cest mieux que rien, approua le Kane-L.Fans prcipitation, il sapprocha dun des oprateurs.Y Fergent #euQ, aure@2ous asse@ de mati1re aec des coordonnes prcises

datant de quelques semaines pour estimer une trajectoire glo"ale +e sous2o6cier se retourna ers =linn et Huilhem. &l relea laug qui "arrait son

isage, a6cha une moue sceptique.Y i6cile 5 dire, mon commandant _ Kous pouons toujours mettre des

h-poth1ses et produire des simulations ralistes, mais ce nest pas pour autant que

notre traail se r1le exact _ #eut23tre quaec le soutien dune partie dudpartement de stratgie de lAnQara, nous pourrions o"tenir une anal-se tr1s 9ne enune, peut23tre deux heures.

=linn ne put rprimer un sourire froce.Y


27/432

protg sloigner.

+orsque le contingent de dix c-"ernautes pati"ulaires 5 la peau aussi "lafarde quela face de la lune et 5 la langue aussi muette quune tom"e se prsenta, Huilhem nencrut pas ses -eux. %n constatant lheure du "ord, il remarqua aec une rita"lesurprise que lo6cier des %xternes aait t tr1s e6cace. 'rente2cinq minutes aaientsu6 entre son dpart et larrie des spcialistes en communication.


28/432

nous allons 5 notre tour nous prparer.Huilhem lea un sourcil, interrogateur. 8Ce quil fait na aucun sens ... 8 uelque

chose persistait 5 lui chapper, et tout en 9xant le dos de =linn, il se demanda si lasituation pouait e;ectiement tourner 5 son aantage. O cet instant, Huilhem saaitquil tait totalement manipul, fragile, et il dtestait cette sensation.


29/432

Y Aurait2il quelque chose 5 cacher


30/432

simposa alors 5 lui 7 pourquoi restait2il en lui trace de ce "ouillonnement demouements, de tour"illons et de oltes in9nies 5 la fronti1re dun monde et delespace enironnant &l ne put apporter de rponse, la main gante dacier de =linnse posa sur son paule.

Y 'out a "ien demanda ce dernier.Y Je crois que oui, mon commandant.Y igeait le pilote 5 la naette, et il nesouhaitait jamais le saoir. Aux secondes succd1rent les minutes, aux secoussesrpondaient les calmes phm1res et surralistes, mais jamais la "oule qui treignaitsa gorge ne se desserra. +a lumi1re de ltoile de Sarnard dcroissait dans lpaismanteau cotonneux des nuages, puis lclat de la foudre transpera le pare2"rise sansaucune sommation. +e pilote jura 5 noueau, tenta une nouelle manRure 5 laquelleladjudant ne comprit rien. &l se sentit perdu, comme a"andonn dans cette mer sanseau, mais rempli de formes fantasmagoriques o0 luttait le aisseau.

Foudain, la face cree de erdure de la for3t luxuriante de Sarnard #rime imposason crasante consistance au pilote. Au m3me moment, linformation tragique quideait emporter lescadron d%xternes ers un drame cruel se manifesta en unmessage concis dont seule la clart ne pouait faire penser 5 une "outade de mauais

go4t. +e pilote stait retourn ers ses camardes, lair terri9.Y &ls ont fait tom"er un poste de tir. %t nos "rouilleurs ont t rduits en miette par

la foudre.Cinq longues secondes ol1rent dans la naette. Chacun regarda chacun, Huilhem

treignit aec force la main de son suprieur, et la d>agration dun tir de laser auxteintes chamarres "ro-a la structure dans un rugissement infernal.

+a "r1che aspira lair en un instant. 'out ce qui ntait pas attach 5 "ord schappapar le m3me chemin. +a temprature dgringola "ien en dessous des seuils tolra"lespour tout 3tre iant. +a normalit senfu-ait en hurlant, emportant aec elle lespoirdune mission sans histoire, sans drame et sans sacri9ces. +a mort saccrochait 5chaque om"re, chaque recoin du "/timent qui ne stait pas encore dsagrg sousle;et com"in des ents destructeurs et de la chute dsormais li"re qui prcipitaitchaque confdr prsent ers un destin funeste.

=linn stait anoui. +a dpressurisation aait entraNn la fermeture immdiate deson armure. ottait dans une molle rsignation o0 le songe naait pour couleur que lclatdes tn1"res.


31/432

cessaient de "ourdonner 5 ses oreilles, laertissant de la s-ncope dont il aait tictime. &l "ala-a les rapports sans prcautions, dautres urgences le "r4lant dequestions.

Y +e pilote Huilhem secoua la t3te.Y Je ne sais pas, mon commandant. +es faisceaux de communication aec le

cocQpit sont rompus.Y %t les ondes courtes Y Je nai pas dmetteurs sur moi.Y %t le sergent =letch +es autres sous2o6ciers Y 'rop loin et trop de d"ris olants pour que je les joigne en faisceau optique

direct.=linn pesta. &l deait prendre une dcision, et rapidement. #ersonne ne pourrait

accder au pilote, et 5 dfaut aux commandes de la naette, pour peu quelles soienten tat de fonctionner. +a rudesse des ents ne lincitait pas 5 se dfaire de luniqueprotection qui le maintenait en place. 8Mais si je ne fais rien, ce ne sera plus unenaette, mais un cercueil olant qui atterrira sur Sarnard #rime8, songea2t2il. &l nepouait pas reculer, mais la perspectie qui lattendait rillait chacun de ses organes.

#resque machinal, il dgrafa la fermeture du harnais, agrippa 5 un re"ord 5 porte demain, et s- maintint aec toute la force dont il pouait user.Y Mon commandant, cest de la folie hurla Huilhem dans son casque.=linn naait pas le loisir de lui rpondre. &l se hissa ers laant de la naette, les

pieds "allants, luttant 5 la force de ses mains pour ne pas 3tre aspir ers lextrieur.%t tandis quil progressait, centim1tre apr1s centim1tres, lo6cier prenait la pleinemesure de la hardiesse draisonna"le de sa dcision. +e temps lui laissait le priil1gede constater la"errante ralit.

Hisant dans un harnais 5 moiti noircie, la dpouille du sergent =letch "ringue"alaitaux r-thmes des sou"resauts de la naette.


32/432

Y Je iens seulement de reprendre conscience.+explication su6t 5 lo6cier.Y &l faut que nous nous posions.Y Je le sais, mon commandant. Mais aec un trou large comme trois hommes dans

la paroi du aisseau et la structure porteuse die, cela sannonce asse@ compliqu.Cest un rita"le miracle que la naette tienne encore.

8


33/432

hommes prsents 5 "ord lors de lem"arquement, neuf aaient pri, cinq taientinconscients, et une "onne partie sem"lait encore 3tre sous le choc.

Y Kous chanterons nos morts plus tard, reprit =linn. #our le moment, nous allonsnous en remettre au ieu2Machine, ainsi quaux mains expertes de notre pilote.Fergent, que pouons2nous faire pour maximiser nos chances de surie

+e pilote hsita de longues secondes quant 5 la marche 5 suire.Y Fi cela ous est possi"le sans ous mettre plus en danger, essa-e@ de ous

regrouper ers laant. %n ous tassant un peu sans ous mettre dans les harnais, jepourrais fermer la premi1re partie de la soute pour nous isoler de la "r1che. Kouspourrons gagner en sta"ilit et en scurit, mais ous sere@ un peu plus malmens.

Y %t les corps de nos fr1res =linn soupira. +a dcision tait cruelle, mais leur surie ne pouait pas sou;rir de

considrations thiques.Y Gous laisse@ les corps l5 o0 ils sont, sils ne g3nent pas. ans le cas contraire,

ous les [email protected] Mais, mon commandant, interint un Kane-L... +es r1gles...Y Kous ne pouons pas nous sauer et les garder aec nous. Je suis "ien conscient

que nous ne respecterons pas les rites de notre peuple, mais nous derons faire aec.

%nsuite, je ne suis pas s4r que mourir pour des rituels ancestraux soit une chose tr1s"n9que. Kous sommes des soldats du ieu2Machine. Kous aons une mission. Kousne pouons pas nous permettre dchouer alors que nous sommes pr1s du "ut.


34/432

hostile 5 la Confrrie. Fur les hollos a un ou eux + 5 Eolo faudrait tedcider 7hap7 monochromes redi;usant les extrieurs du aisseau, la masse rouge etpourpre des nuages temptueux. #as de er"e Fi le ent stait assoupi, ctaitlactiit lectrique draisonna"le qui donnait 5 prsent quelques sueurs froides auxmoins tmraires de lescouade.

Y &mpact moins une minute.+e ciel se dchira. +a lueur atone du jour prisonnier sous la masse grise enait

frapper sans force la surface chamarre dun lagon entoure de cr3tes montagneuses,de for3ts aux teintes enchanteresses, et de plaines dgarnies o0 aurait pu s"attreune faune riche.

Y 'out le monde en position de scurit. #rotocole amerrissage durgence.+e moteur se coupa. +a naette se redressa, soulee par une rafale inopportune,

aant que le ne@ de lengin ne pique dangereusement ers les "leus et les lapis deleau de la mer, quelques milliers de m1tres plus "as.

Y Kos coordonnes darrie seront distantes deniron cent Qilom1tres par rapport5 celles programmes initialement. +a position enregistre des re"elles se troue centdix Qilom1tres au nord dici. Sonne chance.

+a radio se coupa. #ersonne ne comprit pourquoi un tel message fut di;us.

Huilhem, anxieux, sattendait au pire. &l se demanda si la mort iendrait encorefaucher le champ aux pis cour"es qutait la masse des suriants prsente 5 sescDts. &l naait pas particuli1rement apprci la ision des cadares, et il nespraitpas faire partie du lot commun des morts et des "lesss aant longtemps encore.

+es moteurs rugirent plus que jamais. +e cri des ga@ contre le mtal rsonnacomme lagonie dune "3te cruelle et aide, au soir de sa ie no"le, un ultime d9 autemps qui ole son essence. +assiette de la naette aria 5 noueau, "rusquement,puis ce fut le choc. Huilhem se retroua propuls ers le plafond, et s- cognadurement. #ro-ant, il aait renclench son casque, et sen flicita sans un mot. ots. +armure, lourde deplusieurs centaines de Qilos, lentraNnait rapidement ers le fond o"scur des a"-sses.Fans quil ne le commande, un s-st1me de >ottage le remonta sans douceur ers lasurface. #lusieurs sacs remplis dair comprim le port1rent jusqu5 la surface, o0 il semaintint sans di6cults. +es di;rentiels de pression auxquels il tait soumismalmenaient son esprit, et il aait les pires di6cults 5 rassem"ler ses esprits.+orsquen9n sa conscience retroua un sem"lant de consistance, une terri"le imagerielui tendait les "ras.

+e spectacle de la naette crpitant dtincelles, proue enfonce sous les eaux,poupe montante comme pour caresser le soleil dans un @nith inexistant, cette isionle glaa jusquaux entrailles. ots de "ulles montaient 5 lassaut de la surface, etque la masse de mtal senfonait inexora"lement, gardant en elle la dot que la Mortattendait aec impatience. ans la radio, de longues minutes, les cris a?u1rent. #uisce furent les chants rsigns et les pri1res aux morts qui rela-1rent la dtresse etla"surdit de la situation. #arfois, le claquement dun fusil tenu 5 "out portant frappaitaux oreilles des suriants. +e suicide alait mieux que la no-ade.

Y Huilhem

+a oix rauque de =linn pera par2dessus toutes les autres. 'oujours dans leau,a"ruti par ce quil enait de ire, le jeune adjudant ne comprit pas immdiatementque son saueur aait surcu.


35/432

Y Huilhem, me reois2tu Y A6rmatif, mon commandant, rpondit lintress dune oix teinte.Y Huilhem, "eaucoup dhommes sont 5 la mer. +es premi1res terres ia"les se

trouent 5 un peu moins de deux mille m1tres.Y Je ne comprends pas o0 ous oule@ en enir, mon commandant Y 'outes les armures poss1dent un s-st1me de surie 5 >otteur.Y Mais pas de propulsion.Y %xact, con9rma =linn. Fauf que dans ton cas, ce nest pas une simple armure. 'u

ferais "ien de consulter ton &A.Huilhem se rappela aec une pointe damertume que le corps qui le portait naait

plus rien 5 oir aec la souplesse et la chaleur dun corps humain. &l tait un c-"org,un h-"ride de sang et dacier. %t dans cette situation prcise, il se flicita de ne plus3tre aussi sensi"le 5 tous les tracas ph-sique qui pouaient animer un indiidu encoredpendant de "ien des contingences ph-siques. &l ne mourrait pas dpuisement. &l nese noierait pas. #eut23tre m3me disposait2il dune capacit quil naurait pas encore eule loisir de dcourir... Srusquement, lidence simposa 5 lui. O la fois 9er et intrigu,il relana la communication aec son suprieur.

Y Mon commandant, ous 3tes toujours l5

Y A cinquante m1tre sur ta gauche, oui, toujours, railla =linn. As2tu trou Y +e s-st1me anti2grait Y Je ois que tu as ite compris. %n ten serant sans trop puiser dans les rseres

de ton gnrateur, tu pourrais nous ramener jusqu5 la cDte. Mais seul, tu n- arrieraspas.

Y %t comment compte@2ous faire alors, mon commandant Y =aire passer des cordes, et regrouper tous les c-"orgs de lescouade. Gous dee@

3tre six, cela su6ra amplement. Je ais marranger pour crer un canal decommunication entre toi et les autres, et ous ous arrangere@ pour former quelquechose de6cace.

Y %t comment ferre@2ous pour encorder tout le monde Y 'u erras "ien asse@ ite.

Comme conenu, =linn sarrangea pour que les c-"orgs de lescouade puissentcommuniquer e6cacement. &l dgagea un faisceau donde courte, et Huilhem seretroua soudain entour de soldats et de sous2o6ciers pour lesquels il proua unecertaine admiration et un grand respect. &l ne les it pas ph-siquement, et il nepouait quimaginer ce que leurs corps aaient endurs Y tout comme le sien Y pourarrier jusqu5 cette perfection que antait le culte Mcaniste. Huid par ses aNns,Huilhem actia le s-st1me anti grait qui se logeait dans son dos. Mal 5 laise, ilaana aec milles prcautions jusquau point de rencontre le plus proche. +5, unautre adjudant du nom de $andir le prit en charge et reprogramma les rpulseurs, touten conformant son s-st1me de guidage aux attentes de la situation. Huilhem se sentittrangement stupide face 5 limproisation quil ne pouait que contempler. &l taitadjudant certes, mais il se sentait soudain inutile, trop conscient de la place que sonp1re aait cr pour lui, et quil naait jamais raiment gagn.

Y Adjudant de Choire questionna $andir.Y Bui Y Gous naure@ pas grand2chose 5 faire pendant la traerse. Jai dcid de prendre

en charge le guidage de os rpulseurs... Cela itera de perdre trop de temps.Y 'r1s "ien mais ... 5 quoi ais2je 3tre utile Y $egarde@, et attende@ que le temps passe.Y Je serais un poids mort...Y Je prf1re un poids mort quun soldat qui prend de mauaise dcision. Moins

ous en fere@, plus ous [email protected] genre de propos dsaronnait Huilhem, mais il deait apprendre la rigueur et la

discipline qui courrait dans les rangs de la Confrrie des %xternes. +e cRur grossidmotions contradictoires, il se laissa porter dans le rom"issement creux desrpulseurs, spectateur de sa propre action, tranger 5 son propre corps.


36/432

+toile de Sarnard sem"lait ne jamais ouloir se coucher. Au2dessus du lagon, erscet ouest imaginaire que les cartographes aaient dcrt par esprit de conention, larotondit incandescente lanait ses derniers feux empourprs sur leau et le sa"lenoir, dans le >ux et le re>ux des agues tires en minces "andes deau "ordesdcumes. Cette plage incarnait 5 elle seule le clich ieillissant des quelques paradisterrestres perdus, lieux did-lles et de repos de ce que les Eommes aaient connusaant la guerre. +a Confdration aait ou"li la notion m3me de acances, et ces

Nlots taient souent retourns 5 ltat da"andon. Huilhem nen aait jamais u quede ieilles photographies et quelques idos aux couleurs >tries. +ongtemps, il aaitimagin quun jour, "ien plus tard dans sa ie, il en foulerait le sol. &l aurait retir leslourdes "ottes qui dj5 drangeaient ses pieds dans les classes prparatoires delAcadmie. &l se serait ru dans leau ti1de et sale, "erc par le chant ternel desali@s sous un ciel "leu et in9ni. dorgueil et dhonneur par leur disparition.


37/432

heures.Y eur de la Confdration.


38/432

+a nuit fut courte. +e silence des corps composa un cho tonnant au silence des/mes. Huilhem, pourtant, ne sut trouer le sommeil. &l patienta jusqu5 lau"e, dans laclart de trois des dix2neuf lunes de la plan1te, le regard ide et port ers lhori@onteint dam"re. &l repensait sans cesse 5 cet change if mais non moins dnudintr3t que le commandant lui aait impos. &l naait pas souhait sexposer ainsiface 5 ceux qui aaient t forcs de laccepter parmi eux. &l naait jamais oulu semontrer trop orgueilleux ou trop impulsif dans un d"at concernant des choixtactiques deant lesquels il aait tait contraint de sincliner. +e Kane-L aait tudi"ien plus de possi"ilits que lui2m3me, et laait adroitement mouch et ralli 5 sonpoint de ue. +au"e naissante signait le premier acte dune aenture quil saaitrisque. Eugo #oint pouait tout aussi "ien 3tre lcrin dune resplendissante ictoireque le caeau erdo-ant de leur chec face 5 une r"ellion s4re delle. &ls partiraientdans lheure suiant le leer de ltoile de Sarnard, aec ou sans liaison sta"le entrel%n*araet eux. =linn en aait dcid ainsi. #ousser le destin lui aait toujours pro9t.&l naurait pas pu se rsoudre 5 >chir face 5 ladersit.

Huilhem o"serait la nature enchanteresse professer son hommage 5 lastrenaissant. +e chant de milliers doiseaux slea dans le ciel clair au m3me instant,courant jusquau "ruit du ressac, tirant les endormis de leur repos sans sommation

aucunes uelques2uns salert1rent, aant de comprendre la situation. =linn lui2m3megrogna des paroles incomprhensi"les, aant de se redresser, a"ruti de r3es et desensations sanouissant face 5 laurore.


39/432

Eugo #oint se trouait 5 ingt2cinq Qilom1tres du lieu du crash. O ol doiseau, ladistance sem"lait ridiculement fai"le. un promontoire naturel, il naurait pas tdi6cile de distinguer la colline o0 se dressait le canon ionique, aux dimensionsspectaculaires. +e long c-lindre tendu ers le ciel aurait pu cracher une nouelle salelumineuse, un trait de foudre point 5 lo"lique du sol, meurtrier messager 5 ladressefascinante. A ol doiseau, lescouade naurait eu aucune peine 5 atteindre cette ci"ledsigne, aide par les formida"les armures que portaient les soldats la constituant.Au milieu dune apr1s2midi "ouillante, sous lclat cru de ltoile de Sarnard, lesmilitaires auraient sonn lhallali et la cure aurait dur une poigne de minutes,prologue sanglant dune ictoire crasante. O ol doiseau, Eugo #oint naurait tquune tape mineure ers un triomphe crasant.

Mais ils ne parcouraient pas cette distance 5 ol doiseau. %t dans lenfer ert dunejungle dessche par des mois de chaleur, Eugo #oint tait un o"jectif lointain, unmirage qui sanouissait 5 mesure que sloignait du lagon la poigne de seriteursdu ieu2Machine partis pour conqurir ce monticule tom" sous la coupe des re"elles.#artis 5 lau"e, les %xternes aaient parcouru 5 la mi2journe un peu plus de dou@eQilom1tres. +e relief accident laissait 5 penser que la distance 5 parcourir serait "ien

plus proche de la quarantaine de Qilom1tres. +es allons et les escarpements "arraientla route, en gants sditieux et irasci"les, assoi;s du dcouragement descom"attants, de la fatigue, de la chaleur et de ltou;ante humidit. Apr1s dix heuresde marche, =linn 9t signe de sarr3ter. +e "ord dune rii1re qui se dchirait entre desrapides au "ouillon fai"lard tait le lieu le plus propice quils rencontraient pour unepremi1re halte. 'ous les soldats qui ntait pas ph-siquement augments par desimplants c-"erntiques haletaient et gmirent en sasse-ant sur les troncs et lessouches dun "osquet 5 terre, grimaant de douleur en retirant leurs casques.

Y Kous aons "ien aanc, nota =linn. +e milieu est di6cile.Y Cest peu de le dire, mon commandant, rpondit un soldat.Y 'otalement daccord, ajouta un autre.


40/432

suggestions Y ue se passerait2il si nous aancions 5 marche force au m3me r-thme que ce

matin, sans pause excdant trente minutes, et que nous com"attions directement enarriant 5 Eugo #oint

'ous 9x1rent lindiidu qui aait lanait la proposition. Huilhem, cette fois,na6chait plus aucune crainte. +a question tait dnue dintr3t autre que lacuriosit. =linn se rassit plus conforta"lement, faisait plo-er la lourde "ranche o0 il setenait sous sa pesante carcasse.

Y Kous serions au d9l aant la nuit. Kous arrierions 5 la limite de la cr3te sur leplateau au milieu de celle2ci, et nous pourrions esprer arrier sur Eugo #oint dans laseconde moiti gn en empruntant le allon. Sien plus rapidement que si nousprfrions lapproche directe. Foit un e;ort Y uniquement pour la marche, et enngligeant la fatigue de ce matin Y de plus de quin@e heure, et peut23tre m3me ingt.Adjudant de Choire, cette approche serait un rita"le suicide.

Y


41/432

+intress se t4t.Y Je ne laisserai passer aucune forme de contestation prendre le dessus dans cette

escouade, trancha =linn. +e prochain qui samusera 5 ce petit jeu sera sanctionn. %tnon pas des sanctions de la Confdration... Mais des coutumes de nos anc3tres,notamment sur ce qui concerne les questions dhonneur.

Y Gous irie@ jusqu5 tuer lun de nous parce quil aurait os contester des faitsisi"lement exu"rants

Y +iQ, ous sae@ quil - a plus que a en jeu.Y ans ce cas, proue@ que ous ne dlire@ pas, mon commandant.Ce fut au tour de =linn de se taire. +es "a"ines trem"lantes de rage et dincrdulit,

il 9xait som"rement son su"alterne.Y Gous, murmura2t2il, les dents serrs.Y &nutile den enir aux mains, interint Huilhem. Fi le soldat +iQ ne croit pas notre

commandant, il su6rait peut23tre que je fasse dmonstration de mon don.Y Ce serait un d9 tr1s amusant, rpondit aec c-nisme le militaire. %t comment

compte@2ous arrier 5 un rsultat pro"ant Y Gous ne o-e@ raiment pas #ourtant, si je suis capa"le de lire dans les

penses ...

Y Felon les dire du commandant, il sagissait dun humain.+iQ aait crach 5 la suite de ce dernier mot. Huilhem ne "roncha pas.Y %t "ien, dans ce cas soldat, ous ne erre@ pas do"jection 5 ce que je mamuse

5 pareil exercice aec ous. Apr1s tout, si jchoue, ous sere@ "ien li"re de me traiterde menteur et de tout un tas dautres quali9catifs aussi agra"les.

Y a, et la crdi"ilit de notre o6cier ... Bui, un dtail, sans doute.Y Je ois que la lo-aut est une aleur s4re che@ les Kane-L.Y +a 9dlit nexiste que si elle dautant lgale que logique. Fi le commandant

nous ment, il dtruit lui2m3me toute forme de lo-aut entre lui et nous, son escouade.%n reanche, sil a raison, alors nous naurons plus aucune raison de douter de lui, etencore moins de ous, adjudant.

Y Alors, jouons, soldat.

Y Je ne joue jamais, mon adjudant.


42/432

arracha 5 =linn 5 +iQ ou Huilhem non la pire douleur quil aait connu. &l perdit pied,et reit sa propre torture, les isages aux rires grinants de ses geDliers soudain plusprsents que les 9gures aust1res des %xternes.

Y


43/432

un index deant sa "ouche.Y Ptant donn la proximit de notre o"jectif, le matriel des personnels apte 5

e;ectuer la mission est largement su6sant. %n une heure, Eugo #oint peut tom"er.+es regards se tourn1rent ers Huilhem.Y chir 5 la plus "ellemani1re de lui sou?er un coup magistral, lisolant dans le groupe pour mieux le mater.Certes, lhumain aait sau son honneur, mais ce ntait quun coup de "lu;. Huilhemaait sau sa propre peau, et saait parfaitement quel rDle =linn cherchait 5 jouer en

lutilisant comme parfait faire2aloir. +orgueil du sous2o6cier seul pouait le conduire5 sa perte, mais sa gloire serait un instrument a"orda"le et clatant pour son propreintr3t. =linn se saait dsormais protg. &l se laissa aller 5 un demi2sourire entendu.


44/432

gu. 'ous ceux qui resteront sur la rie ta"liront un campement sur les rochers situs5 cent m1tres de la "erge, ers louest. es olontaires

uelques timides mains se le1rent, donc celle de +eenQ. =linn le toisa, sansmnagement, et sous su"alterne soutint la frocit de son regard. &l deenait identque =linn aait certaines di6cults 5 grer cette quipe de fortes t3tes. Mais il en taitle chef, et il nentendait pas se rendre si facilement au "on sens apparent.

).

+a pluie cessa aussitDt que le rocher plat hriss de constructions se troua en ue.u haut de la colline adjacente, Eugo #oint aait un faux air de citadelle, perche au2dessus dun allon som"re, dcoupe de formes cauchemardesques. +es projectionsholo quaait recueilli Huilhem correspondait parfaitement 5 ce quil o"serait.


45/432

nues.O sa suite, $andir, Gletch et +eeQ se retrouaient parpills sur le dDme. Huilhem

leur indiqua sa prsence, au sommet dune chelle sengou;rant dans les "o-auxtn"reux du "/timent. +e canon les surplom"ait, gueule menaante et dresse ersle ciel. +adjudant frmit 5 la ue de cet engin de mort, e?eurant dune main distraitele f4t colossal qui prenait racines "ien en dessous du toit, entour de c/"lesdalimentation et de refroidissement soigneusement attachs.


46/432

de la traque et de llimination, tandis quau dehors, lautre groupe acheait sa t/chedans les "/timents annexes. Fatisfaits, Huilhem en informa l%n*ara, puis lecommandant =linn. %n dix minutes, leur mission se soldait par une franche russite.Huilhem sourit 5 noueau, trop heureux de ramener une ictoire 5 son suprieur, trop9er daoir eu un plan e6cace pour se rendre compte de toute lironie de sa propresituation.

Eugo #oint "ourdonnait dune actiit inha"ituelle. es naettes allaient etenaient entre son astroport poussireux et le point luisant loin au2dessus de lhori@onsignalant l%n*ara. +es cadares des re"elles a"attus gisaient au pied du "/timenta"ritant le canon, le regard itreux, installs dans de grotesques positions. =linn 9xaitcelui qui aait 9ni par rler lemplacement dune possi"le runion dans la plusgrosse colonie de #rime, #ort2^ristian, situ 5 moins dune centaine de Qilom1tres del5. &l songea longuement 5 la stupidit de la mort dans une pareille situation. Aurait2ilt enisagea"le de conertir et de racheter la conscience dun homme qui,isi"lement, aait t enrDl de force dans une qu3te quil naurait pas suii seul +&nquisition tait tr1s claire sur le sujet, mais la ision manichenne de cette derni1recontrariait 5 cet instant la logique que =linn schinait 5 suire. +a r"ellion, mot2alise

cachant milles principes, mille modes daction et "ien daantage de ies humaines, nese rsumait pas 5 une simple association desprits idalistes luttant sauagementcontre le ieu2Machine. +a palette des nuances pouait stendre 5 lin9ni, jusqu5rejoindre paradoxe ultime certaines formes du Culte Mcaniste extr3mementmodres.

Huilhem aait "rillamment russi. e"out, 5 quelques m1tres 5 peine, ladjudantar"orait un sourire sinc1re, son regard dh-"ride luisait de cette conoitise particuli1reque =linn connaissait si "ien. +e go4t /cre et saoureux de la ictoire compl1te neperdait jamais sa saeur, et, comme une drogue, distillait le poison de leniepermanente dans les eines de quiconque - aait touch un jour. =linn jouissait et

jalousait cette russite. #lus que jamais il deait se montrer igilant is 5 is du jeuneprodige.

Y Mon commandant, lamiral 'rent est en liaison directe.+a oix du sergent +eenQ le tira de sa contemplation.Y %n rapport 5 quoi Y &l souhaitait ous parler directement, mon commandant. &l oulait ous fliciter.=linn grogna, soupira, puis rpondit.Y =aites saoir que je serais en ligne dans trente secondes, le temps quon me

troue un endroit plus dcent et plus discret quune alise de transmission. Arrange@2ous pour faire tenir une connexion sta"le et scurise dans le fortin.

Y Sien, mon commandant.un pas leste, =linn se dirigea ers le haut mur gris perc dune porte qui donnait

acc1s au canon. +eenQ, 5 sa suite, portait une lourde alise o0 se dplo-ait une sriedholo et une longue antenne 9liforme. +e matriel, rudimentaire, aait le mrite dersister 5 "on nom"re de contraintes lies 5 lhumidit et au choix sur un terrain deguerre. =linn samusa 5 penser que ctait une guerre dune autre nature quilattendait aec lamiral 'rent, chef supr3me de l%n*araet prcieux alli techniquedans la lutte contre la r"ellion qui sissait sur Sarnard #rime. Comme il s- attendait,la 9gure re3che, au ne@ cass et au regard se rsumant en une ligne som"re o0senfonaient deux puits "leuts, sa6cha sans un mot et sans lom"re duneexpression. 'rent ntait pas rput pour son ama"ilit ni sa "onhomie. Mais pour=linn, il sagissait "ien l5 du plus respect et respecta"le loup de guerre de laConfdration. tri par les annes et m4ri par les com"ats, enchaNn 5ceux quil serait par la force de son propre honneur et lindfecti"le lo-aut de sesprincipes.

Y Commandant =linn.Y Mon amiral...Y Commandant, cest un honneur de ous reoir pour ous fliciter, reprit 'rent.


47/432

Eugo #oint ntait pas signal comme un pro"l1me potentiel, mais ous ae@ russi 5reprendre en main la situation. &l est tragique quautant de os soldats soient morts 5"ord de cette naette.

Y Aucune guerre sans sacri9ce, trancha =linn dun ton sec.Y


48/432

+e groupe se scinda en deux. $andir et deux de ses sergents sen dtach1rent, lereste suiant leur chef pour se retrouer dans lespace restreint dun containeraguement rectangulaire, o0 ils tenaient 5 peine de"out et o0 leurs carcassesmassies luisaient des reliquats dune rose collante. ottait dans lair, ce qui nincommodait personne parmi lassistance.

Y Mon commandant, euille@ mexcuser mais, pourquoi cette runion Eugo #ointest tom" sans coup frir, et les messages de l%n*ara5 notre gard sont pour lemoins encourageants.

Y


49/432

dune situation tr1s complique sur #rime.Y Mais, mon commandant interint +eenQ, les hommes nont pas dormi depuis plus

de trente heures...Y Alors quils pro9tent du court rpit o;ert en ce moment m3me. Je ne connais pas

lheure exacte de notre dpart, mais jimagine que 'rent ne compte pas nous serir laille sur un plateau dargent. Je sais que ous 3tes puiss pour certains dentre ous,mais je ous demanderai un dernier e;ort.


50/432

central incite "on nom"re de haut grads 5 sen m9er. 'rent eut jouer son a2tout enpensant dmontrer sa solidit face 5 moi. &l s- cassera les dents.

Y Gotre petit jeu degos est tr1s amusant, mon commandant. 'outefois _ uest2ceque j- gagne, dans cette histoire

Y Butre ma gratitude ternelle Y Je ne plaisante pas.Y Mais, moi non plus, adjudant de Choire. Gous - gagne@ ma considration, ainsi

quune recommandation de poids pour intgrer 2sans passer par linitiation ha"ituelle les rangs de la Fainte Clricature.

Y Gous _ Cest une "lague Y #as du tout. %n faisant entendre la oix dun &nquisiteur contre un homme qui

jouit plus que de raison de ses priil1ges, ous rta"lisse@ le "on usage du droitrgulier. +a"us dont sem"le prendre plaisir 5 user 'rent peut aec les "onsarguments 3tre considr comme une faute grae, presque autant quune haute2trahison.

Huilhem "l3mit.Y $ien que a =linn acquiesa.

Y e quel cDt de cette guerre eux2tu te trouer, Huilhem Je sais que je ne suispas tr1s tendre aec toi, mais tu me forces la main ces derniers temps.Y Gous nae@ pas digr ma petite ictoire


51/432

mis 5 lcart du champ des oprations.Y %n9n, nous - oil5, lana =linn 5 la cantonade.eant eux, en contre"as dune falaise escarpe au2dessus dun lisere de

gtation terne et fragilis par des glissements de terrains rpts, lchiquier de"/timents aux multiples teintes "lanches stalait dans une cuette troite, sourantsur une "aie rachitique o0 ne paissait aucun naire. #ort2^ristian ressem"laitdaantage 5 un gros illage qu5 un centre administratif solide fond oil5 plus dedeux dcennies par feu le 'r1s Faint Magister BddaricQ. =linn deinait les principaux"/timents et les antennes de communication, loin au2dessus du "rouhaha des ruesdo0 schappait une 9ne poussi1re docre. %n tendant loreille, il aurait pu reconnaitrele ton et laccent re3che des premiers colons, tout autant que les ordres ridicule de lar"ellion qui tenait lendroit.

Y +es coordonnes, sergent +eenQ Y 'oujours les m3mes, mon commandant. apr1s les reles, il sagit du domicile

de lancien gouerneur, 5 mi2chemin entre la ille et lastroport, sur une petite colline.&l nous faudra moins de trente minutes pour - parenir 5 pied. Fi toutefois, nous nerencontrons pas de rsistance _

Y Kous nous en accommoderons, commenta platement =linn. Gri9e@ une derni1re

fois le matriel, apr1s quoi, nous partirons.+eenQ hocha la t3te en silence, et rela-a les ordres. Huilhem se rapprocha de sonsuprieur, et se tourna ers lui, de faon 5 ce que lui seul lentende.

Y Mon commandant, quand derais2je _ utiliser mes capacits Y Harde ton attention sur la route jusqu5 ce que nous nous trouions 5 moins de

deux cent m1tres de la ci"le. O partir de l5, je tadjoindrai une partie de lescouade,a9n quils te courent. &l serait stupide de te perdre parce que tu aurais perdu contactaec nous.

+adjudant ne put rprimer un sourire.Y Gotre pro-ance me a droit au cRur, mon commandant.Y $ejoins les autres. #lus ite cette a;aire sera "oucle, et mieux nous nous

porterons.

Y Sien, mon commandant.Huilhem sexcuta. =linn lea une main, signe quil tait temps de partir. %n t3te de

la cohorte, il sengagea ers une route en terre qui serpentait dans les reliefs,descendant ers la ille.

+a demeure du gouerneur portait les stigmates dune guerre rcente. es tracesde suie et de fume salissaient les "eaux murs "lanchis, tandis que les grands potsornementaux qui auraient d4 se dresser sur les terrasses taient renerss, leurcontenu tal au sol. +eenQ, positionn dans un "osquet oisin de la route, d@ooma,et reprit un mode de ision standard.

Y ix hommes, mon commandant. #as darmements lourds.Y


52/432

sem"lent 3tre des ciils, dont deux .Y #ariens2tu 5 capter leurs penses Y #as encore, mon commandant. Kous sommes trop loin.Y onne leur position au sergent +eenQ et aux c-"ernautes. &ls sarrangeront pour

occuper les soldats. +es hommes que je tai assign et toi, ous 9le@ ers les ciils. Cesont sans doute eux notre ci"le.

Y Gous ne sae@ pas qui est la personne 5 intercepter Y 'rop dinformations sur le sujet.'rop peu Kous derons improiser.Huilhem haussa les paules, et demanda 5 trois Confr1res de se joindre 5 lui. Fans

se retourner, ils sengou;r1rent dans les jardins, contourn1rent par une galerie sanssureillance le gros des ennemis, emprunt1rent un escalier de serice et seretrou1rent dans lanticham"re silencieuse dun "ureau. es oix tou;es luiparenaient 5 traers le mur.

Y Adjudant $andir, coure@ moi.+intress ne se 9t pas prier. Huilhem se concentra, tentant de percer la coque

intangi"le de leur propos, pour se retrouer, sans le ouloir raiment, dans la ps-chdune des . Ce quil comprit, lespace dun dixi1me de seconde, lui glaa le sang.

Y $andir, faites enir le commandant.

Y Maintenant Y &l - a urgence, rpliqua Huilhem. Je ne suis pas s4r quil soit rai de ce quil atrouer, mais nous naons pas le choix.

Y Mais, que se passe2t2il Y +eur chef est une femme.


53/432

trop pens et trop imagin de scnarios sordides pour les causes quelle jugeait "onde dfendre. Mais elle ne parlait pas. %lle ne faisait pas cette o;ense 5 Huilhem. V %llepourrait aoir mon /ge `, nota2t2il. V %lle pourrait aoir mon /ge et 3tre dans unesituation sociale identique. #ourquoi `.

$andir, dun pas lourd sapprocha deux. Fa radio crachota, "risant le silence decette rencontre. O son tour, il o"sera. &l pouait oir son fr1re darme 9g face 5quatre indiidus assis, leurs t3tes tournes ers lui, dans une attente curieuse, o0 latension ne faisait quempirer.


54/432

Y Gous parle@ du minage de lastroport Je sais que ous ae@ les commandespr1s de ous. Fi je tentais quoique ce soit, je suis a"solument certain que ous ferie@sauter lendroit.

%lle sempourpra.Y Comment lae@2ous su Y Cest mon petit secret 5 moi, madame BEara. isons que, je lis en ous tr1s

facilement.Y Gous "lu;e@, adjudant. epuis le d"ut, ous nae@ aucune preue. Feulement

lais de recherche qui traNne sur la plan1te et les ordres de os suprieurs.Y %t donc Ceci derait me conaincre de re"rousser chemin Y &l aurait fallu me tuer quand ous en aie@ loccasion, adjudant de Choire.Gie et lectrique, elle "ondit ers un meu"le ourag o0 trDnait une srie de

commande tactile. %lle appu-a sur lune dentre elle sans que Huilhem ne "ouge lepetit doigt. 'rem"lante, elle le 9xait. %lle aait chou.

Y Cro-e@2"ien que jai rela- les informations, expliqua Huilhem. u moment o0jai compris que ous aie@ pru de faire de lastroport un joli feu de joie, dess-st1mes de "rouillages ont t pos. Gous poue@ remercier les c-"ernautes prsentsaec nous de ous iter quelques ennuis supplmentaires.

Y Brdure _Y rDle dexpression dans otre "ouche, madame BEara. Je mattendais 5 plus deretenue.

%lle secoua la t3te.Y Gous commette@ une grae erreur. Je plains otre conscience...Y #laignie@ plutDt os hommes. Ce sont eux qui ont fait de moi un parfait produit

de la loi Mcanique. %t ne cro-e@ pas que je serai magnanime face 5 cela. Jai unedette eners eux, et je pense que ous alle@ maider 5 mettre la main sur les im"cilesqui ont cru "on de me capturer.

Y Je suis curieuse dapprendre de quelle faon, rpliqua2t2elle aec un sourirec-nique.

Y &l est inutile que je ne ma"aisse 5 ous expliquer ce que ous alle@ oir. Jignore

si cela ous fera mal. Jesp1re que cela sera le cas.un geste prcis, il lui saisit les poignets. %lle sursauta, chercha 5 se d"attre, et

$andir se porta 5 son secours.Y &mmo"ilise@ l5, sil ous plaNt, adjudant.+e Kane-L sen chargea, un sourire malsain sur les l1res.Y Madame BEara, considre@2ous chanceuse que mon p1re mait inculqu

quelques principes de "iensance. Fil n- aait que moi, je moccuperai de otre casdune faon "ien moins _ diplomatique.

Fes -eux se contract1rent, il - it une haine profonde, mais cette haine nelimpressionnait plus. &l la tenait. &l allait en9n saoir o0 ses "ourreaux staientcachs.

Y $andir, pr3t &l hocha la t3te.


55/432

elle se perdait en f3te somptueuse, en d"auche de luxe tapageur et dinsouciancersere 5 une jeunesse dore, perdue entre tude et li"ert, entre deoir et dsir,contradictoires. %lle aait jouit de lin>uence de son p1re pour "n9cier deconforta"les reenus en change de quelques interentions en faeur de laConfdration, ainsi que dun emploi 9ctif. +es , ingt ans auparaant, nepouaient pas prtendre 5 remplir la moindre fonction dans les institutions de laConfdration. +a misog-nie am"iante stait fendue quelques annes plus tard, maisMiQi aait dj5 choisi que cette soumission ne lui irait gu1re. uittant la 'erre, elleaait pris pied sur #rime, riche dun conforta"le hritage et de la olont forte defonder une compagnie dexploitation mini1re en marge du conglomrat dtat. uence pour fomenter un soul1ement, renersant le s-st1me quelques moisauparaant. %lle saait quelle jouait sa ie sur une simple insoumission, et qu3trereprise lui co4terait plus que sa li"ert. %t cette r"ellion aait 9ni par lui chapper 5noueau. +es plus li"ertaires de ses lieutenants aaient dcid de pousser plus loin larolte. %lle aait perdue.

Cette runion deait solder son dpart. Harantie d3tre couerte et dissimule, elleaurait pu se retirer dans une arri1re "ase discr1te, 5 la"ri de toute agitation. %lleaurait pu se faire 5 cette ie de silence, elle sappr3tait m3me 5 signer. Mais Huilhemtait arri. &l aait sap tous ses espoirs de ire. %lle ne pouait m3me pas esprerune mort conena"le. %lle ne pourrait plus en dcider.

Fa situation le toucha, un peu. %lle naurait pas t femme quune grande carri1rese serait ouerte 5 elle. +a justice du Culte sem"lait "ien prcaire dans une tellesituation. Aait2il raison de la poursuire, animal "less, alors quils taient sisem"la"les &l se rappela pourquoi il tait enu. &l reit ses "ourreaux. %t les dernierssoupons de culpa"ilit qui agitait son esprit senol1rent.

'rois dentre eux rsidaient 5 #ort2^ristian, le dernier aait t tu peu apr1s sonarrie en ille. es "agnards eno-s sur #rime, qui aaient chapp 5 la Conersion

rsere aux repris de justice. e stupides hrtiques, "ien loin de la distinction et delintelligence de MiQi BEara. es com"attants 9ers daoir massacr un aristocrate.


56/432

mis en sc1ne pour mieux en faire ressortir toute la cruelle "eaut.+es canons de lAnQara sillumin1rent comme autant de nouelles toiles, leurs

gueules "antes crachant de longs traits "leuts, dchirant les tn1"res de lespace,tout droit orient sur la cuette erdo-ante de #ort2^ristian. &l - eut un instant, un seul,o0 le doute quant 5 linlucta"le 9nalit de lhorreur fut permis. +instant duneseconde, suspendu 5 lirraliste dsir de ne pas oir le pragmatisme de la mortsa"attre, mais au contraire, sa"andonner 5 lchec et au dfaitisme, un sou?e de ielemportant sur la temp3te apocal-ptique.ash iolent leur 9t dtourner les -eux. %lle "aissa la t3te, il continua de 9xer lalumi1re, "loui, tandis que les tons du "leu iraient au jaune, 5 lorange, puis aurouge. +es capteurs de son armure, "raqus sur lnement, discernaient tant decomposs di;rents quils saturaient, traduisant une ague, trop ague, ide de lenferqui en un seul instant, aait fait de #ort2^ristian lom"re dun spulcre o0 seuls lachaleur et le ent rDdaient. +es maisons deinrent des pierres nues, 5 if. +es rues, desallons ides de ie. %t les ha"itants, autant de souenirs morts que de grains depoussi1res pousss au ent du dsespoir et de lou"li.

Y Cest 9ni, murmura MiQi.%n e;et, tout tait termin. Huilhem laait capture, toise, plainte et maudite,

aant de lui2m3me se soumettre aux ordres du commandant =linn. +extraction naaitt quune "anale a;aire descorte, le duo impro"a"le de la femme et du c-"orgencadr par quatre soldats qui les men1rent jusqu5 une naette ide. +e pilote aaiteu pour consigne de la rapatrier iante, l52haut, quel quen soit le prix, et de lalaisser sous la "onne garde de ladjudant de Choire. Goil5 comment il se trouait 5 cDtdelle, 5 regarder lchec de celle2ci rsonner dans le creux de la soute, face 5 lchecde la ille pulrise face aux ra-ons exotiques de lAnQara. 'out tait termin,songea2t2il 5 noueau. 'out cela aait2il encore un sens Ptait2il possi"le que lamiraleut tir sur ses propres hommes pour netto-er toute insoumission Com"ien aaientu leurs ies sacheer le temps dun "attement de cil, dans le feu dune pluie demolcules fatales Huilhem secoua la t3te, tandis que la >eur creant 5 la surface de#rime stiolait et mourrait dj5, quelques centaines de Qilom1tres sous eux.

Y Gous ae@ perdu, rpondit2il.%lle sourit.Y Cela deait2il 3tre autrement Je naais, de toute faon, aucune chance.Y Alors, pourquoi toute cette mise en sc1ne #ourquoi cette dsinolture, cette

faade dassurance, si ous saie@ que tout tait jou daance Y Gous ne poue@ pas comprendre, rpondit2elle doucement, aant de sourire et

de soupirer tout 5 la fois.Fon chec, soudain, lui aait fait mal. %lle tait sem"la"le 5 lui, quelle injustice

#ourquoi aait2elle cd aux sir1nes de la li"ert #ourquoi naait2elle pu se rsigner5 une ie calme o0 lui aurait pu la croiser, la rencontrer ailleurs, et ne pas tom"er _amoureux +e mot lui parut trop fort. &l se raisa. V Jai d4 manquer quelque chose.Cela na pas de sens `. #ourtant, alors quil questionnait sa conscience, il remarquaque la d9nition m3me du dsir remplissait parfaitement ltat motionnel dans lequelil se trouait.


57/432

ragisse. Mais non. Au contraire. %lle le laissait oir en elle comme dans un lireouert. Kon pas pour raconter son histoire, o0 le conaincre quil sgarait dans uneoie en impasse. Kon. %lle laissait faire pour quil go4te 5 cette humanit quon luiaait 9nalement appris 5 dtester. %t en mordant dans le fruit dfendu, 5 ourir pourtoujours son regard sur des perceptions et des connaissances quil ne pourrait plus

jamais nier.Y ue se passera2t2il pour moi Y Jaais pos une question, rpondit a"ruptement Huilhem. Jattendais une

rponse.Y $ponse que je ous ai donn. %st2il raiment ncessaire que je deloppe

Adjudant, ous ne o-e@ pas ous2m3me les causes de tout cela &l se planta face 5 elle, de"out et les "ras croiss, retrouant un peu de la super"e

quil aait perdu en contemplant la ille de sa captie 3tre rduite en cendre.Y Kon, trancha2t2il. Kon, je ne ois a"solument pas. %t cest "ien cela le pro"l1me.%lle sourit.Y O os -eux, rien ne justi9erait ce que jai fait. Gous aure@ "eau aoir contempl

ma ie, ous nirie@ pas plus au fond des choses et des motiations profondes quimont tenue et emmene jusque2l5.

Y #ourtant, la justice...Y uelle justice Je suis une femme.


58/432

"analit fade 5 o;rir, un mlange hach de sa"le, de "ton et dacier sa;rontant surun territoire qui, doucement, se desschait. &l prouait aec di6cult ce qui staittenu l5 aant.


59/432

+a solennit de lnement 5 enir aait contraint, dans une o"ligationagra"lement complaisante, lamiral 'rent 5 se 3tir dune armure dapparat et dunecape dont le tissu >am"o-ait au soleil couchant. +es cherons du haut2o6cierrutilaient sous lclat ru"escent du crpuscule, assortis 5 la pourpre et grenat descordons dune olumineuse fourrag1re qui trDnait 5 son paule droite. +es gantelets enargent qui couraient ses mains dissimulaient 5 mereille la nature ro"otique de cesderni1res, incitant 5 croire que Husta 'rent ntait quun homme de forte corpulence.Foucieux de son apparence, coqueluche dun monde aristocrate dont limmensemasse demeurait sur 'erre en permanence, il stait autoris lapport dimplant qui nednaturait pas ses traits. Fes deux -eux imitaient 5 la perfection des organes naturels,masquant une technologie de pointe derri1re laquelle courraient des milliards et desmilliards de cellules lectroniques. Fon cereau, ses centres auditifs, ainsi que lamajeure partie de son s-st1me nereux nexistaient plus sous une forme iante. +aplastique de la silice et du erre aaient ache de transformer lamiral en unemachine de commandement sophistique, un indiidu qui usait de son "on droit surles hommes serant 5 ses cDts, au mpris de la conenance la plus totale.


60/432

ce qui en dcoule, prestige pouoir et argent, en nous demandant de ne pas enterla;aire sous couert de je ne sais quelle ncessit dPtat.

Y


61/432

Fans ajouter un mot de plus, =linn laissa seul lamiral 'rent, assis sur son fauteuil, leregard ide, ruisselant de sueur.

#our =linn, la tension qui aait "and ses muscles se retira 5 linstant m3me o0 ildgrafa son aug. +instrument, rendu inutile par le "rouillage du "/timent, retom"amollement sur le cou de lo6cier, encore attach par une simple "oucle de cuir etdacier. Apr1s aoir seri de longues annes, linterface enait de succom"er defatigue, aincu par un ultime e;ort qui aait ache de griller ses circuits et sonintelligence em"arque. &l aait accompli sa mission.

+e mensonge du Kane-L aait fonctionn "ien au2del5 de ses esprances. Gaincu,'rent noserait pas aller rclamer une reanche dans les lois de la Confdration. Fonhonneur lui interdisait toute considration daide pu"lique apr1s la prise de pouoira"usie dont il aait t linstigateur sur #rime. &l aait jou, il aait perdu, et sonadersaire se releait grandi de cette preue.


62/432

Huilhem naait pas ouert la "ouche depuis le dpart de lastroport. O interallesrguliers, il disageait lo6cier, sans ourir la "ouche, sans ciller, sans "ouger. &lsem"lait attendre quelque chose. =linn saait quil ne pourrait pas lui cacher la ritplus longtemps sans le mettre dans un em"arras qui aurait pu ruiner la con9ance etlassurance nouellement acquises par le jeune homme. 'andis que les %xternesd"arquaient en sextasiant aec une certaine discrtion sur la "eaut "rute des lieux,=linn dcida quil deait d9nitiement rgler la situation.

Y Adjudant de Choire Huilhem ne feinta pas la surprise. egmatique, o0 une certaine fatigue pouait se deiner dans les cerneset les ridules de son front.

Y Adjudant, reprit lo6cier, je souhaiterai ous oir quelques minutes. Feul 5 seul.Y Cest une urgence =linn ne rpondit pas, se contenant de hocher la t3te discr1tement. un geste quil

oulait doux, il inita Huilhem 5 reenir dans le transporteur, id de ses occupants.+e pilote demanda 5 lo6cier sil deait rester, aant de comprendre quil ntait pasinit 5 conserer ses commandes. Filencieux, il laissa les deux hommes seul 5 seul,prenant un soin exagr 5 refermer les portes du sas.

+e cRur de Huilhem aurait d4 "attre la chamade. &l nen aait plus. O la place, unesueur glace dgoulinait de sa tempe gauche, enant mourir sur la pommette osseusede sa joue. Fes mains crisp sur les cuisses, il attendait aec douleur que les parolesde son suprieur surgissent de sa "ouche. +e commandant aait ce regard presquecreux, ide, d"arrass de son aug, un regard plant dans un lointain impalpa"le quitransperait Huilhem sans quil ne puisse semparer de la lame qui le clouait ainsi danscette ralit trop concr1te, trop solide. +es dtails de la soute lui sautaient au isagecomme autant dinsectes hostiles, quil tentait de dloger de son esprit sans -parenir. #uis, aec une lenteur relatie, =linn croisa ses mains face 5 lui, planta sonregard dans le sien, et soupira.

Y Adjudant, jai reu oil5 trente minutes une nouelle dont je me serais "ien

pass.


63/432

tait adress dans notre attente. +e sergent +eenQ ma prenu de cette missie aecune certaine dlicatesse, mais je ne oulais pas ous faire lo;ense de lannoncerdeant tous.

Y Merci de cette attention, mon commandant.=linn, mal 5 laise, se lea et adressa un sourire triste 5 Huilhem. &l ourit le sas,

laissant le jeune homme seul quelques instants. +e silence de la soute rsonnait 5 sesoreilles. %t soudain, comme une digue dmunie face 5 un gigantesque ra@ de mare,son sens commun ola en clat.

ot de larmes mal contenu s"ranla ers le sol. &l passa unemain contre ses l1res, ferma lRil, le rourit, recommena ce geste dix fois, et dix foiscependant, ne put lemp3cher.


64/432

rpondant 5 linjonction de son p1re. %n reenant sur 'erre, il lenterrait, lui et sesconseils pourtant prcieux. %n reenant sur 'erre, il enterrait dans le m3me temps sonenfance, son histoire passe, deenait un homme neuf. Comme une renaissance,teinte dun sentiment de di;rence in"ranla"le, indestructi"le.

Fe ressaisissant, Huilhem essu-a ses larmes. V Je ne peux pas me prsenter faceau 'r1s Faint Magister dans cet tat `. Aec un e;ort maladroit, il se redressa, ettenta darranger aec frnsie les plis quil aait faits sur sa cape. +a porte sourit, et=linn se prsenta 5 noueau. Huilhem lo"sera, sans haine ni "ieneillance,simplement comme une idence, un a"solu. +e Kane-L se rapprocha de lui,sagenouilla, et entreprit de remettre correctement le 3tement de son su"alterne.

Y &ls nous attendent, adjudant. Je sais que otre chagrin est _Y #ardonne@ mon attitude, mon commandant.Y Je ne oulais pas paraNtre inopportun, adjudant, mais comprene@ "ien que le 'r1s

Faint Magister a dautres a;aires 5 rgler apr1s les nDtres.Y Bui, "ien s4r mon commandant, je comprends.=linn sourit, laida 5 se releer.Y Je suis 9er de ous, adjudant. Jesp1re que otre p1re laurait t.


65/432

Y Fergent os Fantos, cest un plaisir de ous reoir.Y +a m3me chose pour moi, commandant =linn.+es deux soldats se serr1rent la main. Huilhem les disagea, aant que le Kane-L

ne reprenne la parole.Y Fergent, je ous prsente ladjudant de Choire, qui a rejoint notre compagnie sur

#rime.Y Adjudant, rpondit poliment le sous2o6cier.Y Fergent...Y Commandant, le 'r1s Faint Magister tenait 5 ous faire saoir quil tait dispos

5 ous receoir maintenant.Y Sien.+e jeune sous2o6cier ourit la marche, suiit de =linn, Huilhem et du reste des

%xternes, qui aaient u dans larrie de lhomme la dlirance face 5 une attentefastidieuse. 'andis quils franchissaient les portes extrieures du gigantesque"/timent, =linn estima ncessaire dexpliquer points de la situation 5 Huilhem.

Y +e sergent os Fantos est lhritier dune d-nastie militaire, tout comme ous,adjudant. &l sert les forces de scurit du #alais depuis quelques annes, et jai le loisirde le rencontrer 5 chacune de mes enues. Jai seri un temps aupr1s de son p1re, un

fameux &nquisiteur qui o6cie souent loin de la 'erre.Y Cest otre aide de camp Y +a situation pourrait le laisser croire, mais cest simplement lha"itude et

lama"ilit du 'r1s Faint Magister 5 attacher 5 ses isiteurs rguliers un guide enparticulier qui a nou entre nous une relation amicale.

Y ot de tissus et de dcorations qui lerendaient presque plus humain.

)].


66/432

ers le groupe qui pntrait dans lun des lieux les plus prestigieux de laConfdration. Hnraux, aide de camp, administratifs, courtisans, marchands,inquisiteurs, c-"ernautes, moines et seriteurs, tous composaient la toile iante des9d1les, et tendaient sur le mur un jeu dom"res o0 se dtachaient une expression, uneposture, comme 9ge dans le temps. +a dotion se lisait dans cette mise en sc1ne,dotion toute relatie o0 la puissance des militaires enaient trancher aec lhumilitdes plus chtifs seriteurs, et dont lharmonie seule dcoulait de la prsence dunindiidu 5 part. Au milieu de ce dcor, la silhouette lance du Magister Fiegfriedsem"lait sano"lir 5 chaque instant, porte par un courant inisi"le qui enait 5caresser la magni9cence de son armure, de sa cape, de ses "ottes, tout autant quecelle de ses traits 9n et protg de linaria"le courroux du temps.

+orsquil it ses inits, il traersa le aste espace de la salle o0 il patientait depuisde longues minutes, et leur adressa un sourire 5 la fois sinc1re et discret, cisel pardes annes de traail dans ce th/tre de protocole et conenance, sans pour cela quilsoit moins honn3te ou faux que sil ladressait 5 un groupe de connaissance perduesde ues depuis de nom"reuses annes.

Y +e ieu2Machine ous "nisse.Y Cest un honneur de ous rencontrer, 'r1s Faint Magister. +e ieu2Machine ous

"nisse galement, entama =linn.Y Commandant.=linn simmo"ilisa dans un parfait salut militaire, aant de poser un genou 5 terre.Y $elee@2ous, commandant. Gotre lo-aut me touche, mais ous mrite@ de

rester de"out. Gous ae@ tant fait pour la Confdration, commandant.Y Je nai fait quassurer ma mission.Y %t ous lae@ excut aec "rio, commandant.+e Magister scarta, et toisa aec insistance la seule femme du groupe.

+ourdement menotte, MiQi BEara se tenait raide, dardant son regard mprisant ersle jeune homme qui incarnait le pouoir quelle ha:ssait.

Y +a captie _ u tr1s "on traail, commandant. Gous et os hommes mritaientune rcompense 5 la hauteur de la t/che. Gous ae@ li"r Sarnard #rime des dmons

et chim1res que cette personne tentait dimposer par la force et le chaos.Y Ainsi donc, le 'r1s Faint Magister de l&mposture enoie ses s"ires plutDt que de

faire le traail lui2m3me 1rent aec force.


67/432

=linn le retint.Y ue la Confdration soit tmoin du courage de ces hommes. uelle soit

galement attentie 5 ce qui attend cette traNtresse. Alle@, et rpande@ ma parole l5o0 ous porteront os pas.

+a formule consacre inita, aussi s4rement que si Fiegfried laait dit de mani1redirect, la foule des 9d1les 5 se retirer. ans un concert de tissus froisss et de"ruissement mcaniques, seriteurs comme o6ciers se cour"1rent et recul1rent,

jusqu5 laisser tom"er sur eux le claquement tou; de la porte retom"ant sur le hall.Feuls, les trois hommes restant se regard1rent en silence, de longues secondes.Fiegfried se rapprocha daantage, et posa sa main sur lpaule du Kane-L. +asituation releait dun certain comique, car =linn dpassait dune "onne trentaine decentim1tres la stature de son maNtre. Mais ce simple geste, plus que la reconnaissancedu Magister, rlait le lien amical et ancien qui unissait les deux indiidus. =linn aaitu grandir le Magister, et aait dune certaine faon particip 5 son ducation.$ciproquement, ctait le p1re du Magister, le Commandus Magnus Hregor MacMordan, qui aait fait de =linn un confdr accompli.

Y %t si nous passions aux choses srieuses nota Fiegfried.Y Aec plaisir, commenta =linn.

trissait 5 ses commissures, tandis que lha"ile teinture qui dlicatement le rendaitplus mature se chargeait dune masse de plus en plus consquente de poilsgrisonnant, piquetant lensem"le dune moucheture et dune hermine no"le maisirrersi"le.

Huilhem se demanda longtemps comment un 3tre aussi jeune aait pu oir le poidsdes annes se poser si iolemment sur lui sans quil n- change rien. &l se souint dequelques "ri"es de conersations remontant 5 sa ie daant, dans une soirequelconque, o0 il aait appris que le 'r1s Faint Magister sou;rait de dierses maladiesdgnraties, et que m3me les meilleures thrapies gniques disponi"les nepouaient pas toutes le soigner.


68/432

de la Confdration et son tuteur reenant de mission animait le hall, dsert, laissantpour seul tmoin Huilhem et son tonnement.

Y =linn, je suis tr1s heureux de te reoir en9n _ 'u nimagines pas tout ce quilsest pass ici pendant ton a"sence.

Y Alors m3me sans moi, tu continues 5 ne pas tennu-er ois2je prendre cecicomme un compliment

Y M9e2toi, je pourrais "ien aoir lenie de te nommer 5 un poste ne ncessitantplus que tu partes aussi loin.

Y 'u oserais Y #arfaitement.%t les deux indiidus se mirent 5 rire "ru-amment. Huilhem restait 5 lcart,

continuant 5 dtailler aec moins de scrupules son maNtre. Fon isage, aussi gracieuxet fatigu fut2il, ne tranchait pas aec la prciosit de ses atours. Fiegfried tait unc-"org, et son corps aaient t dor 5 lor 9n, donnant 5 celui2ci lapparence dunearmure. Ceint dune cape noire simple, et portant le holster dun sa"re ionique decrmonie, il apparaissait 5 part, moins massif et presque moins solennel que =linn.Huilhem stonnait de trouer lhomme si simple, presque accessi"le, et auraitolontiers aim se joindre 5 la plaisanterie quil entretenait aec le Kane-L, mais il

saait quil ne le pouait pas, et que jamais son saueur naurait permis un telcomportement. =linn aait presque duqu Fiegfried, il laait u grandir, et ne gardaitici que les reliques dun rapport plus amical, presque familial, que laccession au trDnedu jeune homme naait pas pu changer.

Y 'rent ma eno- son rapport. Sarnard #rime a passa"lement sou;ert de lar"ellion.

Y Jimagine quil a quelques peu nglig de parler du "om"ardement quil a oprsur #ort2^risitian

Y Jaurais t surpris que tu ne le soulignes pas. Fur ce coup tactique, il na pasmanqu de culot... Mais a ne le sauera pas du placard.

Y O cause de la;aire de la captie Y Kon, ajouta Fiegfried dune oix plus som"re. &l prend un peu trop de place

depuis quelques temps. &l r3ait dun triomphe 5 la romaine, et en reprenant #rime, ilient de se lo;rir sur un plateau. Malheureusement pour lui, il - a une Q-rielle de

jeunes et "rillants o6ciers qui attendent leur tour au portillon pour commander unaussi puissant aisseau que lAnQara.

Y A son /ge, cela deient dangereux daoir trop dam"itions, rpliqua aec unsourire froce =linn.

Y Je nen pense pas moins.Y Alors tu le laisseras parader sur Ciimundi Y Fi cela peut calmer ses ardeurs...=linn laissa passer un court instant aant de rpondre.Y Je ne reconnais pas l5 ton mordant ha"ituel, Fiegfried. Aec tout le respect que

je te dois, je pense que tu commets une erreur stratgique...Y Jaimerais "ien te dire que tu as tort, hlas, il - a "ien un peu de rit l52

dedans.=linn sassit sur lun des fauteuils disposs pr1s de la fen3tre, imit par Fiegfried et

Huilhem quelques instants plus tard.Y Fiegfried, que sest2il pass pendant que nous tions sur #rime +e Magister 9xa le sol, puis ses interlocuteurs, et dans un sem"lant de soupir,

reprit.Y +a succession du 'r1s Faint Magister BddaricQ est loin de se passer aussi

calmement que pru. +a Fainte Clricature ma fait saoir par oix o6cielle quelleattendait plus de fermet de la part du pouoir central is 5 is des derniersnements sur les colonies terrestres. Katurellement, cest une 9n de non2receoir

is 5 is des derni1res rformes que jai oulu lancer...


69/432

ieillit et que ses mem"res sont de plus en plus souent cantonns 5 des missionspour la forme, je ne peux pas ngliger son in>uence.

Y %t Hregor &l nen dit rien Y &l aimerait "ien trouer une solution pour me sortir de cette situation. Mais il fait

ce quil peut pour mnager la Fainte Clricature sans non plus contrarier les projetsque jaimerais mettre en place.

=linn hocha la t3te.Y Je constate quil est a"sent...Y 'rop de traail. ailleurs, il me fait transmettre ses flicitations pour la mission.Y &l aurait pu prendre la peine de enir, railla =linn. Je sais que nous sommes tous

occups, mais pour son ancien apprenti... Fix mois que je ne lai pas reu.


70/432

m-st1re de ces dons. Katurellement, il serait regretta"le que ous ne puissie@exprimer tout le talent qui germe en ous, et suite aux conseils aiss duCommandant =linn, jestime ncessaire de ous placer sous sa tutelle pour ousformer en tant que Ko"le Cle

vertige_stellaire.doc

Documents