1 UNIVERSITE HASSAN II Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales De Casablanca Master économétrie appliquée à la modélisation micro et macroéconomique Mémoire pour l’obtention du master Sous le thème : Analyse de la prévalence des AVC au Maroc : le rôle des facteurs socioéconomiques et comportementaux Réalisé par : Melle. GHIZLANE HAZZAMI Sous la direction de : Mr. FOUZI MOURJI et de Mr. El Alaoui Faris El Mostapha ANNEE UNIVERSITAIRE : 2009/2010
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UNIVERSITE HASSAN II Faculté des Sciences …lasaare.com/Travaux Economie de la Sante/Mem Gizlane final.pdf · 7 Section I : Caractéristiques socioéconomiques et état de santé
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UNIVERSITE HASSAN II
Faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales
De Casablanca
Master économétrie appliquée à la modélisation micro et macroéconomique
Mémoire pour l’obtention du master
Sous le thème :
Analyse de la prévalence des AVC au Maroc : le rôle
des facteurs socioéconomiques et comportementaux
Réalisé par :
Melle. GHIZLANE HAZZAMI
Sous la direction de :
Mr. FOUZI MOURJI
et de
Mr. El Alaoui Faris El Mostapha
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2009/2010
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SOMMAIRE :
Introduction générale :
Chapitre I : Analyse de la prévalence des AVC au Maroc
Section I : Les Caractéristiques socioéconomiques et l’état de santé
Section II : L’analyse de l’effet des facteurs socioéconomiques et comportementaux
sur la prévalence des AVC au Maroc
II.1 : Définition des AVC et facteurs de risque
II.2 : Données internationales sur la mortalité par AVC
II.3 : Prévalence des AVC au Maroc
II.3.1 : La transition démographique et épidémiologique au Maroc
II.3.2 : Les objectifs de l’enquête et les résultats globaux
II.3.3 : Revue de littérature sur les liens entre AVC et facteurs socioéconomiques
et comportementaux et médicaux.
II.4 : Résultats d’Analyse multicritères
II.4.1 : La prévalence des AVC et les données démographiques
II.4.2 : L’effet des facteurs socioéconomiques
II.4.3 : L’Hygiène de vie et la prévalence des AVC
II.4.3.1 : Comportement des individus (tabac, pratique sport)
Distinguer tabac et pratique du sport pr avoir II.431 et II.432
II.4.4 : L’effet des facteurs médicaux de risques
Conclusion du chapitre I
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Chapitre II : Modélisation de l’impact des déterminants socioéconomiques et
comportementaux sur la survenance des AVC
Section I : L’analyse des effets directs
I.1 : Présentation du modèle
I.2 : Description des variables utilisées et de l’échantillon
I.3 : Les tests d’hypothèses
I. 4 : Analyse des résultats des estimations économétriques
Section II : L’analyse des déterminants de la prévalence : la prise en compte des
effets indirects
II.1 : Présentation des deux modèles et des variables retenues
II.2 : Analyse des résultats des estimations
Conclusion du chapitre II
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe
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Introduction générale :
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent une des premières causes de
décès et d'invalidité chez les adultes dans le monde entier, également une des principales
causes d'hospitalisation. Cette maladie représente ainsi un véritable fardeau pour la société,
d'autant plus que ses séquelles entraînent souvent des incapacités et handicaps importants et
parfois très graves pour 50% des personnes atteintes. Bien que la mortalité attribuable aux
AVC ait diminué au cours des dernières années, les AVC s'avèrent tout de même un problème
important de santé publique, et le phénomène de vieillissement de la population ne pourra
désormais qu'accentuer ce problème.
Les AVC provoquent 5,5 millions de morts et la perte de 49 millions d'années de vie
ajustées sur l'incapacité dans le monde chaque année. Dans les pays développés, ils sont la
deuxième plus fréquente cause de décès chez les hommes et les femmes après les maladies
cardiaques. Dans les pays en développement, les deux tiers de tous les décès se produisant
maintenant sont dus aux accidents vasculaires cérébraux. Les estimations suggèrent qu‘en
l'année 2020, les AVC seront la deuxième cause de décès dans le monde et l'une des cinq
principales causes d'handicaps.
Le Maroc est sérieusement menacé par les maladies cardiovasculaires qui constituent
un enjeu épidémiologique. Parmi celles-ci, on trouve les accidents vasculaires cérébraux qui
constituent actuellement un véritable problème de santé au Maroc, à l'instar des autres pays du
monde, pour des raisons telles que la fréquence des facteurs de risque vasculaires : le tiers de
la population marocaine est hypertendu ; il y a 3 millions d'obèses dans le pays ; et le diabète
touche plus d'un million et demi de Marocains. Ceci est dû au mode de vie «malsain» de la
population marocaine, engendré par les comportements associés à la modernisation et
l'urbanisation .
Dans la présente étude, nous chercherons à explorer plus précisément les liens
qui existent entre les facteurs socio-économiques et comportementaux de la population
marocaine et la prévalence des AVC. Dans le premier chapitre, on analysera la prévalence
des AVC, en étudiant sa répartition selon une analyse multicritères, et en s’appuyant sur une
revue des écrits, qui montre les liens entre les facteurs socioéconomiques, comportementaux
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et les AVC. Le deuxième chapitre, sera consacré à la Modélisation économétrique de la
survenance d’un AVC en fonction des caractères socio-économiques et comportementaux,
où nous analyserons les risques, et nous quantifierons leurs impacts sur la survenance de
cette maladie.
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Section I : Caractéristiques socioéconomiques et état de santé
Selon la définition donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé OMS 1978 : «La
santé n’est pas seulement une absence de maladie ou d’infirmité, mais un état de bien-être
global, physique, psychique, social, écologique et spirituel ».
Cette notion présente l'intérêt d'insister sur les différentes dimensions de la santé et
rend compte de l’entité complexe qu’est la santé, influencée par l’interaction de nombreux
facteurs. Ces facteurs sont, d’une part, caractéristiques de l’individu proprement dites:
facteurs génétiques, physiologiques, habitudes de vie ; d’autre part, des facteurs émanant de
l’environnement familial, social, politique: systèmes sanitaires, éducatifs et de protection
sociale, contextes socio-économiques, écologiques et culturels. Chacun de ces facteurs est
d’une manière ou d’une autre, et à divers degrés, lié au statut socioéconomique. Cette notion
rend compte aussi de l’influence significative des facteurs socio-économiques sur la santé.
D’après Blane D. 1999 le statut socioéconomique au cours de la vie entière démontre
un lien causal avec la santé.
Cette théorie causale part de la supposition que le statut socio-économique via des
facteurs intermédiaires a une influence sur l’état sanitaire (N. Bossuyt et H. Van Oyen 2001).
Ces facteurs intermédiaires forment les facteurs de comportement et les habitudes de vie
comme les habitudes alimentaires, le comportement vis-à-vis du tabac, les activités physiques,
le comportement vis-à-vis des risques et l'utilisation des préventions en matière de santé es
facteurs de structure, qui comprennent entre autre les conditions matérielles dans le travail et
l'habitat, la situation financière individuelle et l'assurance maladie ; ainsi que les facteurs
psychosociaux qui ont aussi une influence sur la santé. Sous cette dénomination on inclut
d'une part les facteurs stressants (tels que life-events) et d'autre part les mécanismes allant
avec ces facteurs de stress tels que la manière individuelle de recevoir les évènements et le
réseau social.
De manière générale, et d’après les résultats de plusieurs études, les caractéristiques
socio-économiques des individus ou de leur milieu de vie, tant durant l'enfance qu'à l'âge
adulte, sont reconnues comme exerçant une influence sur leur santé, Seeman TE, Crimmins
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E. 2001, et plus particulièrement sur le risque de développer une maladie cardiovasculaire ou
un accident vasculaire cérébral.
Et selon Jérôme Martinez, Robert Pampalon (2003), parmi les caractéristiques souvent
associées à une incidence et à un taux de mortalité plus élevés suite à un AVC, on retrouve un
faible revenu, un manque de scolarité et l’'appartenance à une catégorie socioprofessionnelle
non qualifiée.
Les lignes qui suivent seront consacrées à une analyse approfondie des liens qui
existent entre les facteurs socioéconomiques, comportementaux et les facteurs médicaux de
risque, et la prévalence des accidents vasculaires cérébraux.
Section II : L’analyse de l’effet des facteurs socioéconomiques et
comportementaux sur la prévalence des AVC au Maroc
II.1 : Définition des AVC et facteurs de risque
II.1.1 : Présentation des AVC
L’OMS définit un accident vasculaire cérébral comme un déficit neurologique focal
causé par une atteinte d’un ou de plusieurs vaisseaux sanguins cérébraux. Si les symptômes
durent plus de 24 heures, on parle d’une attaque ischémique transitoire (AIT), s’ils persistent
plus de 24 heures d’un accident vasculaire cérébral ou d’une apoplexie.
En fait, il se produit lorsque les vaisseaux sanguins, qui alimentent le cerveau par le
sang transportant l’oxygène et les nutriments, éclatent ou sont bloqués par un caillot de sang
ou par d’autres particules.
Le blocage ou la rupture des vaisseaux entraînent un arrêt du transport du sang à une
ou à plusieurs parties du cerveau. Dépourvues d’oxygène, les cellules nerveuses dans la partie
affectée du cerveau meurent après quelques minutes de leur privation. Comme elles sont
irremplaçables, la partie du corps sous leurs commandes arrête de fonctionner créant ainsi ce
qu’on appelle un ou des handicaps qui sont souvent permanents.
Les accidents vasculaires cérébraux peuvent être hémorragiques ou ischémiques. Ceux
classés ischémiques sont causés par un manque de sang au cerveau engendré par des caillots
de sang ou autres particules. Ils sont subdivisés en deux sous-catégories qu’on appelle la
thrombose et l’embolie.
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La thrombose et l’embolie cérébrales sont les AVC les plus fréquents, représentant
environ 70 à 80 % de tous les AVC. La thrombose se produit lorsqu’un caillot de sang ou
une particule se forme le long de la paroi vasculaire et bloque la circulation sanguine dans des
artères conduisant du sang dans une partie du cerveau. Ces caillots sont, par ailleurs, souvent
formés dans des artères endommagées par l’athérosclérose. L’embolie, quant à elle, survient
spécifiquement lorsqu’un embole (caillot errant ou tout autre matériel non dissous) transporté
par la circulation sanguine obstrue une artère causant ainsi un infarctus cérébral. L’embolie la
plus fréquente est causée par un caillot de sang formé, durant la fibrillation auriculaire, dans la
chambre haute du cœur (souvent l’oreillette gauche) ou dans une paroi malade d’une artère du
cou.
De façon générale, les emboles peuvent se produire n’importe où dans le corps; ceux
qui se logent dans une artère cérébrale causant un AVC, sont appelés des emboles cérébraux.
On estime que les emboles sont responsables d’environ 20 % de tous les AVC.
Les accidents vasculaires cérébraux de nature hémorragique, représentant 5 à 20 %
de tous les accidents vasculaires cérébraux, sont causés par l’échappement du sang des
vaisseaux sanguins. Ils sont également subdivisés en deux sous-catégories : l’hémorragie
cérébrale et l’hémorragie sous-arachnoïdienne. Ces dernières sont causées, comme mentionné
précédemment, par une rupture des vaisseaux sanguins. On appelle hémorragie sous-
arachnoïdienne (HSA) un saignement non contrôlé dans le liquide céphalorachidien, la
région entre le cerveau et le crâne. La cause la plus courante de l’HSA est la rupture d’un
anévrisme, souvent associée à l’hypertension artérielle. L’hémorragie intracérébrale est
causée par des saignements dans le tissu profond du cerveau.
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II.1.2 : les facteurs de risques :
L’OMS définit le risque comme la probabilité d’un résultat indésirable, ou un facteur
qui augmente cette probabilité (Organisation mondiale de la santé 2002).
Les facteurs qui affectent ou modifient la survenance d’un événement sont appelés les
facteurs de risque. La notion de facteur de risque en termes épidémiologiques est apparue en
1961 avec l'étude de Framingham qui a principalement étudié le retentissement des taux de
cholestérol, de l'hypertension et du tabagisme sur une population donnée, La présence chez
l'individu de certains facteurs augmente la possibilité de développer une maladie donnée.
Dans le cas des accidents vasculaires cérébraux, le risque est la probabilité individuelle
d’avoir ces accidents. Les facteurs de risque sont évalués chez les groupes de personnes en
comparant le taux de l’événement (de l’apparition de la maladie) chez une population exposée
aux facteurs de risque avec celui chez une population qui ne l’est pas.
Plusieurs facteurs de risque sont associés de façon directe ou indirecte à la survenance
des accidents vasculaires cérébraux. Ces facteurs sont divisés en deux grandes catégories : les
facteurs de risque non modifiables comme l’âge et le sexe, les antécédents familiaux ; et les
facteurs de risque modifiables comme l’hypertension artérielle, le diabète, les maladies
cardiaques, l’hypercholestérolémie et les habitudes de vie.
Il existe d’autres facteurs de risque directs et indirects qui influencent la survenance
des accidents vasculaires cérébraux, par exemple : pour les facteurs directs, la consommation
excessive d’alcool et de drogue ; pour les facteurs indirects, l’obésité et l’inactivité physique,
qui augmentent principalement le risque des maladies cardiaques et par ailleurs les accidents
vasculaires cérébraux (Fondation des maladies du cœur du Canada, 1998).
II.2 : Données internationales sur la mortalité par AVC
I1 a été clairement démontré que l’accident vasculaire cérébral contribue de manière
significative à la mortalité et à la morbidité partout à travers le monde.
L'OMS montre que les taux de mortalité par accident vasculaire cérébral en 2002 ont
été plus élevés dans plusieurs pays des Caraïbes et que la proportion des décès attribuables
aux AVC entres les différents pays de la région allant de 3% de tous les décès au Pérou à 11%
au Trinidad et Tobago.
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Dans une étude comparative internationale, les taux les plus élevés chez les hommes et
les femmes ont été observés en Europe orientale, à l’ile Maurice et en Trinidad et Tobago.
Dans l’Europe occidentale, la mortalité par AVC au Portugal a été nettement plus élevée et en
Pologne ce taux était nettement le plus faible. L’Amérique centrale et l’Amérique du sud
représentée par l’argentine, le chili et l'Uruguay, ont déclaré des taux environ deux fois plus
élevées que ceux observés en Europe occidentale et au Mexique. Cuba a aussi noté des taux
de mortalité par AVC relativement élevés, même s’ils étaient deux fois inférieurs à ceux
observés au Trinidad et Tobago. Les taux de mortalité par AVC les plus bas ont été
enregistrés en Suisse, au Canada, aux Etats-Unis, en France et en Australie pour les deux
sexes. « Cinzia Sarti, Daiva Rastenyte 2000 »
Au Canada, le taux de mortalité par un accident vasculaire cérébral a baissé d'environ
50 % depuis 20 ans pour atteindre le niveau actuel de 50 décès pour 100 000 habitants par an,
ce qui représente 7 % de toutes causes de mortalité. Cette baisse de la mortalité par accident
vasculaire cérébral est attribué tant à une amélioration de la survie après un accident
vasculaire cérébral qu'à une baisse de l'incidence. La gestion des facteurs de risque et la
promotion de la santé ont toutes deux joué un rôle dans la baisse de l'incidence.
Une autre étude a montré que la mortalité par les maladies vasculaires cérébraux a
diminué au cours des 30 dernières années dans la plupart des pays d'Amérique latine (il est
stable au Mexique et au Venezuela). Cette baisse a été moins prononcée que celle observée au
Canada et aux États-Unis, entraînant une mortalité par AVC étant de deux à quatre fois plus
élevé en Amérique latine en l’an 2000. Les raisons du recul de la mortalité ne sont pas
connues, bien qu’elles puissent être liées à la baisse de l'incidence des AVC associé à un
meilleur contrôle des facteurs de risque cardio-vasculaires. Rodriguez T, Malvezzi M,
Chatenoud L, et al. 2000.
Selon une autre étude menée en Brésil, le taux de mortalité standardisé a diminué
entre 1980 et 2000 passant de 68,2 à 40,9 pour 100 000 habitants. La baisse a concerné les 2
sexes et toutes les tranches d’âges, et a touché les régions qui sont socio-économiquement
avancés. Cette baisse n’est pas seulement expliquée par le contrôle des facteurs de risques
classiques chez les sujets à risque élevé, mais aussi par une amélioration générale des
conditions de santé, les progrès technologiques et l’amélioration des soins dans la phase aigu
de l’AVC. André C, Curioni CC 2006.
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II.3 : Prévalence des AVC au Maroc
Après avoir présenté des données sur la mortalité par AVC au niveau mondial, on
passera maintenant à l’analyse de la prévalence des accidents vasculaires cérébraux au Maroc,
qui sont apparus suite à une transition démographique et épidémiologique qu’à connu le
Maroc durant ces dernières années.
II.3.1 : La transition démographique et épidémiologique au Maroc
Le Maroc a connu une transition démographique avancée où le régime
démographique de la population marocaine a profondément changé en un demi-siècle et a eu
tendance à évoluer, avec une certaine accélération, sur les pas des pays à transition accomplie.
C’est en 1994 que le Maroc est entré en pleine transition démographique. Quand on
examine l’évolution croissante de la population marocaine âgée de 60 ans et plus par rapport
à la population totale, d’après les différents recensements nationaux effectués, on constate
qu’entre 1960 et 1994, c’est-à-dire en 34 ans, cette population a plus que doublé (2,3 fois)
avec une augmentation moyenne de 30521 individus de 60 ans et plus par an. « W.B.
Chraïbi 2003 »
Le taux d'accroissement annuel moyen a est passé de 2,58% au cours de la période
1960-1970 à 1,38% entre le recensement de 1994 et celui de 2004. L’accroissement
démographique est plus prononcé au milieu urbain qu'au rural. La population urbaine s'est
accrue, entre les deux derniers recensements, à un rythme annuel moyen de 2,1%, tandis que
la population rurale s’est accrue de 0,6%.
Tableau 1: population légale du Maroc aux recensements de 1960 à 2004 et taux d’accroissement
annuel
Année Population totale Taux d’accroissement %
1960 11 626 740 2,58
1971 15 379 259 2,58
1982 20 419 555 2,61
1994 26 073 717 2,06
2004 29 891 708 1,38
Accroissement global depuis 1960 18 265 238 2,17
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Source : Haut Commissariat au Plan, rapport national sur le recensement général de la population et de l’habitat,
caractéristiques démographiques et socio-économiques de la population (année ?).
Les changements structurels majeurs qui sont intervenus au niveau de la pyramide des âges
de la population sont liés à:
L’augmentation de l'espérance de vie à la naissance (EVN) qui n’était que de 49,1 ans
en 1967 (47,3 ans pour les femmes et 48,2 ans pour les hommes) atteint 71,8 ans (73
ans pour les femmes et 71,8 ans pour les hommes) en 2004.
Le taux brut de mortalité a régressé de 20,8% en 1960 à 5,5% en 2003 grâce, en
partie, à l'extension de la santé préventive (campagnes de vaccination, prévention
contre les maladies hydriques...). et le recul de la fécondité (2,5 enfants par femme en
2004 contre 7,2 en 1962). Se poursuivraient, à l'avenir, selon les projections du Centre
d'Etudes et de Recherches Démographiques (CERED) par :
• une baisse de la part de la tranche 0-15 ans d'âge dans la population totale de
29,6% en 2004 à 22,3% en 2024 ;
• une progression de 62,7% en 2004 à 64,7% en 2024 de la part de la tranche
d'âge 15-59 ans dans la population totale ;
• un accroissement de la part de la tranche d'âge 60 ans et plus dans la
population totale de 7,7% en 2004 à 12,9% en 2024.
Cette transition démographique poussée par le développement socio-économique et
l'amélioration de la santé de la population marocaine a mené le Maroc vers un vieillissement
progressif de la population qui a donnée une transition épidémiologique, qui l'oblige à faire
face à un double fardeau de la mortalité, dite de la « double charge » qui selon « rapport sur
les perspectives du Maroc à l’horizon 2025 », veut dire que les maladies non
transmissibles (MNT), telles que l’hypertension artérielle, les maladies cardio-vasculaires, le
diabète sucré, certains cancers, des affections psychiques, les lésions traumatiques, viennent
s'ajouter aux maladies transmissibles qui continuent de sévir malgré les efforts déployés afin
de réduire leurs incidences et éliminer ou éradiquer quelques unes d’entre elles telles que le
paludisme et bilharziose.
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Par conséquent, le système de santé doit désormais être capable de faire face
simultanément à toutes les maladies courantes, quel que soit leurs origines. Cette transition
ressort clairement à travers l’analyse des causes de décès prématurés en milieu urbain,
classées selon les grands groupes de maladies, où la part du groupe I1 n’a cessé de régresser
depuis plusieurs années passant de 50% en 1980 à 25% en 1990 et à 12% en 2003 alors que
pour la même période, celles du groupe II2 est passée respectivement de 40% à 67% puis à
81%. « Plan d’action santé 2008-2012 »
Tableau 2 : Evolution par grand groupe de maladies, des causes de décès déclarées en milieu
urbain (1980-1992-2003)
Groupes de maladies 1980 1992 2003
Groupe I : maladies transmissibles, maternelles,
maternelles et de la période périnatale. 50 25 12
Groupe II : maladies non transmissibles 40 67 81
Groupe III3 : traumatismes 10 6 7
Source : rapport de synthèse de l’étude de la charge de morbidité globale au Maroc, volume I ; Ministère de la santé,
DPRF, septembre 2000 graphique
Le Royaume du Maroc a mis, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS), un système de surveillance épidémiologique. Ce dernier est basé sur un
processus de décentralisation par la création des Observatoires Régionaux d’Epidémiologie
(ORE)/ Cellules Provinciales d’Epidémiologie (CPE) et le renforcement de leurs
compétences. Parmi les objectifs de ces structures, la création des bases de données locales, la
détection précoce des phénomènes épidémiques, réaction locale rapide et adéquate aux
épidémies, et l’instauration de l’utilisation des données pour la prise de Décision et l’Action
au niveau Local et Régional.
1 Groupe I : Maladies transmissibles, maternelles et de la période périnatale : groupe qui reflète en quelque sorte les maladies
les plus communément rencontrées dans les pays en développement et qui sont liées essentiellement aux mauvaises
conditions d'hygiène, la malnutrition, l'insuffisance de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, l'analphabétisme, la
fécondité élevée...etc.
2 Groupe II : Maladies non transmissibles : groupe qui reflète des maladies dites de « progrès » qui sont la conséquence du
stress et des modes de vie et comportements liés aux différentes mutations sociales que subit la population des pays
industrialisés.
3 Groupe III : Traumatismes : il s'agît d'un regroupement de tout le chapitre qui concerne les lésions traumatiques et les
empoisonnements qui sont la aussi des phénomènes qui s'accentuent avec le développement industriel et le changement
dans ? les modes de vie et comportement.
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La SE au Maroc repose essentiellement sur la déclaration obligatoire des maladies aux
autorités sanitaires. Cette déclaration est régie par :
Le décret royal4 n° 554-64 du 17 Rabii I 1387 (26 juin 1967), portant loi rendant
obligatoire la déclaration de certaines maladies prescrivant les mesures
prophylactiques propres à enrayer les maladies ;
l'arrêté du ministre de la santé publique n°683-95 du 30 Choual 1415 (31 mars 1995)
fixant les modalités d'application du décret royal sus cité ;
Les arrêtés du ministre des affaires sociales n°2822-97 du 6 rajab 1418 (6 novembre
1997) et celui du ministre de la santé n°1715-00 du 3 ramadan 1421 (30 novembre
2000) qui ont complété successivement l'arrêté du ministre de la santé publique
n°683-95 (sus cité).
Liste des maladies à déclaration obligatoire :
Maladies soumises au règlement sanitaire international ;
Maladies pouvant donner lieu à des poussés épidémiques : (La diphtérie, Le tétanos,
La rougeole, Le paludisme, La tuberculose) ;
Autres maladies à déclaration obligatoire.
Les autorités marocaines ont élaboré un cahier de charge, sous forme d’un travail
épidémiologique prospectif qui donnera des éléments objectifs pour une connaissance précise
de la prévalence et de l’incidence des AVC au Maroc. Les lignes qui suivent seront
consacrées à la présentation des résultats globaux issus des traitements de la base de données
de l’enquête sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC) au Maroc.
II.3.2 : Les objectifs de l’enquête et les résultats globaux
Cette enquête a été réalisée sur les AVC entre février et avril 2009, et a porté sur
13279 ménages marocains de la région de Rabat Salé Zemmour Zaer et du Grand Casablanca
(milieu urbain), à partir d’un questionnaire qui contient 3 volets :
ménage : il donne des informations sur les caractéristiques sociodémographiques,
l’hygiène de vie, caractéristiques du logement et l’alimentation des membres du
ménage ;
4 Promulgué dans le B.O du 5 Juillet 1967, p: 737.
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santé : il essaie de déterminer les cas présumés ;
fiche médicale : des malades AVC.
La comparaison entre la population enquêtée et l’ensemble de la population
Marocaine a permis de conclure que notre échantillon est assez représentatif au niveau
de la structure démographique et socio-économique (cf. le rapport de restitution de l’étude /
19 et 20 Juin 2009 / Université Mohamed V - Souissi. Cette étude initiée par le Pr. El Alaoui
Faris Mustapha et réalisée par une équipe supervisée par le Pr. Mourji Fouzi a reçu le soutien
financier de l’acdémie Hassan II des sciences et techniques – voir également le rapport final
soumis par l’équipe à l’académie) . Pour ces 13279 ménages, on a 60031 individus dont 127
cas ont eu un accident vasculaire cérébral.
Le tableau ci-dessous présente la prévalence des AVC par les grands groupes d’âges
selon le sexe de l’individu et le milieu de résidence. On note que toutes les analyses seront
faites sur la population de plus de 15 ans, qui est une population à risque et que les
prévalences sont exprimées pour 100 000 habitants.
Tableau 3 : prévalence des AVC par tranches d’âge, milieu de résidence et sexe de
l’individu
15-24 24-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 + de 85 Total
Urbain :
Homme 37,09 0,00 48,61 54,88 430,29 2192,24 1621,62 2564,10 228,92