UNIVERSITE D’ANTANANARVO DOMAINE ARTS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS MILIEUX NATURELS ET SCIENCES DE LA TERRE
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UNIVERSITE D’ANTANANARVO
DOMAINE ARTS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
MENTION GEOGRAPHIE
PARCOURS MILIEUX NATURELS ET SCIENCES DE LA TERRE
I
II
REMERCIEMENT
Cette présente étude n’aurait jamais pu être achevée sans la contribution et l’aide d’un grand
nombre de personnes, à qui j’aimerai témoigner ma plus profonde reconnaissance.
L’expression de mes remerciements s’adresse particulièrement a :
À Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite, au sein de la
mention géographie, pour le grand honneur qu’elle fait de présider la soutenance
du mémoire.
À monsieur Pascal RAZANAKOTO, Maître de Conférences au sein de la
mention géographie,qui a bien voulu juger ce travail.
À madame Ravoniarijaona VOLOLONIRAINY, Maître de Conférences au sein
de la mention géographie qui a accepté de m’encadrer, et a guidé ce travail de
recherche malgré ses nombreuses responsabilités.
J’adresse également mes plus profonds remerciements a :
À tous les enseignants de la mention Géographie du Domaine Arts, Lettres et Sciences
Humaines de l’Université d’Antananarivo, qui nous ont formés et dispensés des cours depuis
la1ère année jusqu’à la réalisation de ce mémoire.
Enfin à mes parents, ma famille et mes proches, par leurs soutiens à la fois technique,
moral et financière non négligeable.
A Tous ce qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.
Merci infiniment !
III
RESUME
L’étude sur « L’impact de la dégradation de la mangrove à Ambohidravy»,consiste à ;
confirmer, développer et prouver les effets de sa destruction sur plusieurs domaine et à
différente échelles. La mangrove désigne une formation végétale, qui constitue l’une des
composants du marais maritimes de l’écosystème marin et côtière des régions tropicales et
subtropicales. Cette formation joue des nombreux rôles comme ; protecteur des côtes face à
l’érosion, habitat pour divers faune (oiseaux, reptiles, poissons, ...).D’après les études
antérieures, en générale la mangrove d’Ambohidravy constitue une grande ressource
(économique, quotidienne) pour la population locale. Les écosystèmes mangroves sont
fondamentaux tant pour l'environnement que pour la durabilité. Ils sont à l'origine d'une
multitude de biens et de services essentiels aux individus et aux sociétés. La production de
nourriture, d'abris, de médicaments et d'énergie ; la transformation et le stockage du carbone
et des éléments nutritifs ; le lieu de la récréation et de prélèvement des bois de palétuviers.
Sa grande potentialité et son importance économique incitent la population à exploité
abusivement la forêt de mangrove. En même temps son exploitation se conjugue avec
les phénomènes naturels et la perturbation climatique. Ces actions induisent à sa dégradation,
qui se présente ; par le recul en surface et la réduction des services qu’elle nous
donne. La dégradation de la mangrove à Ambohidravy ou même de la forêt de mangrove
d’une région quelconque s’accompagne toujours des conséquences négatives considérables à
l’échelle locale tant qu’à l’échelle mondiale. Cette dégradation touche aussi
plusieurs domaines (environnemental, économique, social,…). Ainsi, la forêt de mangrove
devient fragile et semble ne plus être bénéfique écologiquement et économiquement.
Mots clés: Mangrove, Dégradation, Ecosystème, Marais maritime, Exploitation, Palétuviers.
IV
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE DE LA RECHERCHE .................................................................................................... 4
Chapitre I : Analyse rétrospective sur la dégradation de la mangrove et démarche de la recherche ................................................................................... 5
Chapitre II : La mangrove d’Ambohidravy : riche mais fragile ........................ 18
DEUXIÈME PARTIE :LA MANGROVE D’AMBOHIDRAVY, UNE FORET EN DÉGRADATION ...................................................................................... 24
Chapitre III : l’évolution de la mangrove de la réserve d’Ambohidravy ........... 25
Chapitre VI : les facteurs de la dégradation de la mangrove a Ambohidravy .... 32
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DE LA MAGROVE DANS LA RESERVE D’AMBOHIDRAVY ............................... 43
Chapitre V : Impacts écologiques ..................................................................... 44
Chapitre VI : les impacts sociaux et économiques de la dégradation de la mangrove ......................................................................................................... 51
CONCLUSION GENERALE .......................................................................... 62
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 63
ANNEXES ....................................................................................................... 69
TABLE DES MATIERES ................................................................................ 81
I
V
Table des illustrations Liste des croquis
Croquis 1: localisation de la réserve d'Ambohidravy ...............................................................2
Croquis 2: la mangrove de la réserve d'Ambohidravy ........................................................... 18
Croquis 3 : état actuel de la mangrove de la réserve d'Ambohidravy ..................................... 22
Croquis 4: évolution de la mangrove entre 1984 et 2016 ....................................................... 27
Croquis 5: schéma d'aménagement de la réserve d'Ambohidravy .......................................... 38
Croquis 6 : L’Occupation du sol dans la réserve d'Ambohidravy. ......................................... 41
Croquis 7: les zones de migration des pêcheurs..................................................................... 57
Croquis 8: Localisation des rizicultures sur tanne ................................................................. 60
Liste des figures Figure 1: méthode de placette selon Braun Blanquet ............................................................. 15
Figure 2: méthode d'inventaire des terriers des crabes violonistes ......................................... 16
Figure 3: zonation de la mangrove a Ambohidravy ............................................................... 20
Figure 4: la richesse floristique selon la zonation de la mangrove à Ambohidravy ................ 21
Figure 5: les différentes étapes de l'assèchement des palétuviers ........................................... 30
Figure 6:Précipitations à Ambanja entre 1982 et 2012 .......................................................... 39
Figure 7:La diminution mensuelle du nombre de jour des pluies à Ambanja entre 1982 et 2012 ..................................................................................................................................... 40
Figure 8: la courbe thermique d’Ambanja entre 1982 et 2012 ............................................... 40
Figure 9: Schéma de l'effet de Serre ...................................................................................... 46
Liste des photos Photo 1 : des bois coupés à l’intérieur de la mangrove……………………………………...25
Photo 2 : Un peuplement de Ceriops tagal rasé par la coupe dans la partie sud de la réserve………………………………………………………………………………………..25
Photo 3 : L’assèchement des palétuviers et formation d’une tanne…….…………………...30
Photo 4 : Une tanne nue localisée dans la partie nord de la réserve…...………………….…30
Photo 5 : bois de Rhizophora mucronata………...…………………………………………..32
Photo 6 : bois de Xylocarpus granatum ………………...………………………………….. 32
Photo 7 : Entassement des bois de constructions sur le sol…………………………...……..33
II
VI
Photo 8 : Utilisation des bois de palétuviers dans la fabrication d’une case à Amporaha Ambony……………………………………………………………………………………...33
Photo 9 : Four à charbon dans la mangrove…………………….…………………………...36
Photo 10 : Des bois de palétuviers étalés sur la charbonnière……...……………………….36
Photo 11 : Palétuviers coupées et érosion sur le rive d’un chenal du Sambirano…...………47
Photo 12 : Erosion de la berge du Sambirano et eau turbide………………………………..47
Photo 13 : Drakatra, le crabe Scyalla serrata……………………………………….……….51
Photo 14 : Les crevettes (makamba)………………………………………………………...51
Photo 15 : Les poissons d’Ambohidravy (maloky)…………………………………..……...51
Photo 16 : Fabrication d’un coupe-coupe ………………………………………….……….54
Photo 17: Une bêche………………………………….……………………………………..54
Photo 18 : La fabrication d’une pirogue……………………………………….……………54
Photo 19 : rizière sur tanne dans la partie nord de la réserve……………………………....56
Liste des tableaux Tableau 1: Evolution en surface de la mangrove dans le monde ..............................................6
Tableau 2: synthèse de l'évolution en surface de la mangrove dans le temps ...........................7
Tableau 3: cadre conceptuel de la recherche ......................................................................... 12
Tableau 4: les ménages enquêtes .......................................................................................... 13
Tableau 5: les différents entretiens ........................................................................................ 14
Tableau 6: les espèces de palétuviers rencontres dans la réserve d'Ambohidravy .................. 19
Tableau 7: le résultat du test de PH et de salinité du sol de mangrove à Ambohidravy .......... 29
Tableau 8: les prix de vente des bois de palétuviers dans la ville d'Ambanja et Nosy-be ....... 35
Tableau 9: estimation des prélèvements mensuelle de palétuvier .......................................... 36
Tableau 10: les valeurs de la biomasse pour chaque site........................................................ 45
Tableau 11: la réduction du stock de carbone ........................................................................ 46
Tableau 12: la réduction des trous à crabes violonistes dans les zones dégradées .................. 49
Tableau 13:la réduction des trous de crabes Scylla serrata dans les zones dégradées ............. 50
Tableau 14: la réduction des produits de pêche à Ambohidravy ............................................ 51
Tableau 15:représentation de la réduction du revenu mensuel des pêcheurs à Ambohidravy . 53
Tableau 16:l’artisanat une activité source de revenu monétaire ............................................. 54
III
VII
Liste des Annexes Annexe I: Fiches d'enquête ................................................................................................... 69
Annexe II: Carte hydrographie.............................................................................................. 75
Annexe III: Carte topographique........................................................................................... 76
Annexe IV: placette .............................................................................................................. 77
Annexe V: les données climatiques ....................................................................................... 77
Annexe VI: les crabes et leurs terriers ................................................................................... 79
Annexe VII: les techniques de pêche .................................................................................... 80
IV
VIII
Glossaires Ariary : Unité monétaire malgache
Biomasse : Matière organique aérienne et souterraine, vivante et morte, d’origine animale ou
végétale retenue dans une surface bien définie (GREC, 2007).
Changements climatiques : Changements de climat qui sont attribués directement ou
indirectement à une activité humaine (GIEC, 2007).
Ecosystème : Ensemble formé par l’interrelation des êtres vivants avec son environnement
Fokontany : La subdivision administrative de base de l’Etat Malagasy
Gaz à effet de serre : Composants gazeux de l’atmosphère, naturels et anthropiques, qui
absorbent les rayons infrarouges, ce qui a pour effet de réchauffer l’atmosphère
Halophile : Végétation pouvant vivre dans un milieu salin.
Marais : Etendue de terre périodiquement inondée ou continuellement humide
Marée : Variation de la hauteur du niveau de la mer, sous l’effet de la gravité et de
l’attraction de la lune.
Palétuviers : Essences composant la forêt de mangrove
Puits de carbone : Réservoir de carbone dont la taille augmente.
Stock de carbone : Quantité absolue de carbone que renferme un réservoir à une période
donné.
Tannes : vastes étendues dénudées ou couvertes des formations herbeuses situées à la limite
supérieure de la zone intertidale. Inondées lors des marées de vive-eau, couvertes par des
efflorescences salines lors des périodes sèches, parfois ponctuées d’arbres morts et de souches
(Lebigre, 2007)
Tsimihety : Nom d’ethnie des populations d’origine de la région de Sofia.
Vezo : Nom d’ethnie des pêcheurs peuplant les littoraux du Sud-Ouest malgache.
V
IX
Acronymes ADG : Aide au Développement Gembloux
BNC-REDD+ : Bureau National de Coordination REDD+
BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes
CBD : Convention sur la diversité biologique
CIDST : Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique.
CO2 : Dioxyde de carbone
DHP : Diamètre à Hauteur de Poitrine (1,30 m)
DIANA: Diego Ambilobe Nosy-Be Ambanja
ESSA : Département des Eaux et Forêts de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
FAO : Organisation des nations Unies par l’alimentation et agriculture
FTM : Foiben’ny Taotsaritany Malagasy
FRA : Evaluation des ressources forestières mondiales
GES : Gaz à Effet de Serre
GIEC : Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
NLBI : Instrument non juridique contraignant concernant tous les types de forêts
OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux
ONG : Organisation Non Gouvernemental
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
REDD : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts
RN6 : Route Nationale n°6
SIG : Système d’Information Géographique
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UNFCC : Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique
VOI: Vondron’Olona Ifotony
WWF: World Wildlife Fund
VI
1
INTRODUCTION Contexte du sujet
Les mangroves sont des forêts qui se développent à l’interface entre la terre et la mer dans les
latitudes tropicales et subtropicales. Ce sont des formations végétales halophiles, dont les
arbres dominants sont les palétuviers. Ces formations végétales ont une grande potentielle
écologique et économique. Elles protègent le littoral contre l’érosion et maintiennent
l’équilibre écologique de l’écosystème marin par la rétention des sédiments. Elles sont
également importantes à cause de la diversité biologique qu’elles renferment étant donné que
c’est une zone de développement privilégiée des crustacées et des poissons d’une part et
constituent des moyens de subsistance pour la population locale d’autre part. En effet Les
mangroves sont reconnues mondialement comme un écosystème très productif des zones
côtières, avec une superficie totale de 152 000 km2 (FAO, 2007).
Par leur capacité importante de stockage de carbone, leur conservation contribue à la lutte
contre le changement climatique.
Actuellement les forêts de palétuviers se dégradent et comptent parmi les habitats le plus
menacés au monde. Selon la FRA en 2001 la dégradation est définie comme le « changement
de la forêt, qui affecte négativement la structure ou la fonction du peuplement ou la densité et
qui par conséquent, diminue sa capacité de fournir des produits ou des services. » La
superficie de la forêt de mangrove à l’échelle globale ne cesse de diminuer, en 20 ans
d’observation (1980-2000) elle a passé de 19,8 millions d’ha à moins de 15 millions (FAO,
2007). Cette régression est expliquée par la surexploitation de la forêt suite aux diverses
activités de la population riveraine, le rythme de déforestation annuel équivaut à 1%, soit
l’équivalent de 187000 ha (FAO, 2003). Les conséquences de la perturbation climatique
affectent fortement aussi les mangroves, par l’élévation du niveau de la mer les changements
au niveau des régimes des précipitations et température. Ces deux facteurs agissent sur la
mangrove menant à leur dégradation.
A Madagascar la forêt de mangrove occupe une superficie de 327000 ha (Kiener, 1966), dont
420000 ha incluent les tannes (Rasolofo, 1997), elle représente 2% de la superficie mondiale
et 20% de celle de l’Afrique (FAO, 2003). Les mangroves de la grande île ne sont pas
épargnées de la dégradation et enregistrent un taux de déforestation de 0,2% tous les 10 ans
(FAO, 2003).
2
La réserve d’Ambohidravy située dans la région de DIANA du Nord-Ouest de Madagascar, à
15 km à l’Ouest de la ville d’Ambanja. Fait partie intégrante de la commune rurale
d’Ankatafa, la mangrove s’étend sur deux fokotany : Mahalony et Amporaha avec une
superficie de 1000 ha. La mangrove d’Ambohidravy se distingue par sa richesse en oiseau,
car elle abrite 79 espèces d’oiseaux dont 29 espèces sont endémiques de Madagascar et 20 de
l’Océan Indien (L’Homme et l’Environnement 2014).
Source :BD 500 FTM/BNGRC, arrangement de l’auteur
Croquis 1: localisation de la réserve d'Ambohidravy
L’étude antérieure a constaté une régression nette des mangroves (Herbin, 2014). Elle subit
alors une dégradation, voire une destruction par la surexploitation de la population riveraine
aggravée par les phénomènes du changement climatique.
3
Problématique de la recherche La dégradation de la mangrove a des répercussions à différentes échelles : mondiale, nationale
et locale.
Au niveau mondial, elle joue un rôle primordial dans la séquestration du carbone par le
processus de photosynthèse. Ainsi la dégradation et destruction favoriseront l’augmentation
du taux de carbone libéré dans l’atmosphère, et le réchauffement par la suite.
À l’échelle nationale, la destruction de cette formation va affecter la richesse halieutique en
tant que niche écologique des certains poissons plus particulièrement celle des crustacées.
À l’échelle locale, la réduction de la productivité de cet écosystème aura des impacts sociaux
économiques pour la population riveraine,
Alors la problématique générale se pose de la manière suivante : « Dans quelle mesure la
dégradation de la mangrove dans la réserve d’Ambohidravy affecte la vie de la population
riveraine et leur environnement ? »
Des questions subsidiaires vont confirmer cette problématique générale :
Comment se présente la dégradation de la forêt de Mangrove dans la réserve
d’Ambohidravy ?
Quels domaines sont affectés par cette dégradation de la mangrove dans la réserve ?
Intérêt du sujet La mangrove représente l’un des écosystèmes terrestres les plus productifs au monde avec les
forêts tropicales humides, et bénéficie d’une grande richesse biologique (Dupuis et al. 1999).
Ces milieux particuliers procurent des ressources importantes forestières et halieutiques qui
Contribuent à la subsistance des populations et jouent des nombreux rôles écologiques aussi
bien à l’échelle locale que globale.
Les objectifs de la recherche -Analyser et étudier les interactions entre la dégradation de la mangrove, les activités
humaines et les phénomènes du changement climatique. Démontrer et prouver que ces deux
éléments sont cause et source de la dégradation de l’écosystème.
-Mettre en évidence les conséquences de la dégradation de la mangrove à travers diverses
dimensions (social, économique et écologique).
4
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE DE LA RECHERCHE
Longtemps considéré comme un lieu hostile, aujourd’hui les mangroves comptent parmi les
habitats les plus menacés du monde. Actuellement, l’étendue des mangroves diminue de plus
en plus sous l’effet de la pression démographique, des facteurs anthropiques et des facteurs
naturels. Cette première partie consiste alors à analyser et à présenter la dégradation de la
mangrove à l’échelle mondiale et nationale, ainsi que les causes explicatives de cette
dégradation et ses conséquences.
5
Chapitre I : Analyse rétrospective sur la dégradation de la mangrove et démarche de la recherche
Afin de mieux comprendre le sujet de recherche, il s’avère nécessaire d’apporter une
clarification de la notion de « dégradation » et ses causes et impacts à l’échelle globale,
nationale et locale.
1.1. La dégradation de la forêt de mangrove La dégradation est les changements au sein de la forêt qui affectent négativement la structure
ou la fonction. Par conséquent, elle diminue la capacité de fournir des produits et des
services.1 Selon Lund en 2009. La dégradation des forêts s’accompagne généralement d’une
réduction du couvert végétal, en particulier arboré causé par ; un prélèvement excessif des
espèces d’arbres de haute valeur commerciale, la coupe des bois pour des diverses raisons
(bois d’énergie, bois d’œuvre). La réduction d’une forêt de plus de 10% représente une
dégradation forestière2.
La dégradation des forêts pose un grave problème à l’échelle mondiale et préoccupe différents
acteurs entre autres les chercheurs, du fait qu’elle affecte les domaines économiques,
environnementaux et sociaux3.
La dégradation des forêts, surtout les forêts tropicales et les forêts de mangrove fait partie du
plan d’action de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique
(UNFCCC) et inclut dans les mécanismes d’atténuation du changement climatique pour la
réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD) grâce à
leur capacité de stockage de carbone.
À l’échelle mondiale L’observation de la dégradation de la forêt des mangroves à l’aide des images satellitaires
permet d’évaluer les espaces et surfaces dégradés. L’évaluation des surfaces dégradée est
insuffisante, du fait que la dégradation se traduit par une baisse de la qualité de l’état de la
forêt. L’évaluation des surfaces dégradées des mangroves à l’échelle mondiale demeure
encore difficile faute de l’indisponibilité des données, seules les données sur l’évolution
spatiale de mangrove sont disponibles.4
1 CBD, 2005« Vers une définition de la dégradation des forêts, » MARKKU SIMULA ,2009 2 FAO 2000 « Vers une définition de la dégradation des forêts, » MARKKU SIMULA ,2009 3 OIBT 2002 « Vers une définition de la dégradation des forêts, » MARKKU SIMULA ,2009 4 FAO et PNUE, 1981. « Evaluation des ressources forestières mondiales » 2005
6
L’analyse de régression à partir de données antérieures, a permis d’estimer l’évolution en
surface de la mangrove (tableau 1).
Tableau 1: Evolution en surface de la mangrove dans le monde
Année Surface en ha
1980 19,8 millions
2000 15,6 millions
2007 17 millions
Source : FAO 2010
Entre 1980 et 2000, la superficie des mangroves à l’échelle mondiale est passée de 19
millions d’ha à 15 millions d’ha avec une régression annuelle de 150.000ha. Cette régression
est surtout expliquée par la conversion de la zone des mangroves en aquaculture et la mise en
place des infrastructures touristiques pendant les années 80 dans les régions de l’Asie, des
Caraïbes et d’Amérique Latine (FAO 2003). Par contre, entre 2000 et 2007, en 7 ans une
évolution progressive de la surface de la forêt de mangrove au niveau mondial est observée.
Cette situation est due à l’interdiction de la pratique de l’aquaculture d’une part, et à l’action
de reboisement et de protection de la mangrove d’autre part. En fait, la gestion des forêts de
mangroves est déléguée aux différents organismes environnementaux (FAO 2010).
Les nombreuses analyses de la dégradation de la mangrove montrent l’évolution des surfaces
des mangroves ainsi que les causes attribuées à sa dégradation (FAO 2003, 2005 ; Tiéga et
Ouédraogo, 2012).
À échelle nationale À Madagascar, les écosystèmes de mangroves sont exploités pour satisfaire les besoins
domestiques des ménages tels que les bois de chauffe, les bois de construction, la pêche…).
L’exploitation de cette ressource sous forme de charbon de bois, de bois de construction ou la
pratique de la pêche, fournit une source de revenu monétaire pour les populations riveraines.
Les mangroves des régions autour de villes comme Tuléar et Mahajanga, sont les plus
exploitées. Entre 2000 et 2002, une vingtaine d’hectares ont été reboisés dans les régions de
Tuléar, Ambanja, Soanierana Ivongo et Tamatave.
7
Tableau 2: synthèse de l'évolution en surface de la mangrove dans le temps
Surface de
mangrove
1980
Surface de
mangrove
1990
Surface de
mangrove
2000
Surface de
mangrove
2004
Surface de
mangrove
2005
Surface de
mangrove
2012
330 000 ha 330 000 ha 315 000 ha 303 814 ha 300 000 ha 213 000 ha
Source : FAO 2005, et Blue ventures 2012
En 10 ans d’observation (1980-1990), la surface de la mangrove de la grande île est plus ou
moins conservée. Cette situation est expliquée par la régénération rapide des Rhizophoracées
dans les secteurs régulièrement submergés par la marée.5 À partir de l’an 2000 une régression
de la surface forestière a été constatée, en 5ans c’est-à-dire entre 2000 et 2005 15 000 ha ont
disparu. La concentration de la population vers les zones côtières favorise la pollution marine
et littorale et explique cette évolution rapide de la forêt de mangrove.
1.2. Les Causes de la dégradation La dégradation est généralement causée par des perturbations dont l’ampleur, la sévérité et
l’origine sont variables. Les facteurs de changement peuvent être naturels comme le feu
d’orage, le changement de température, la variation des précipitations, ou anthropique telle
que l’exploitation forestière, la collecte excessive de bois, la propagation d’espèces exotiques
envahissante. Les causes anthropiques sont qualifiées par différents auteurs comme
intentionnelles et directes.
À échelle mondiale L’ampleur mondiale de la dégradation de forêts de mangrove est surtout provoquée par les
diverses actions anthropiques entre autres l’exploitation forestière, les pollutions d’origine
industrielle, les divers aménagements de la zone littorale et maritime (installation portuaire,
transformation pour l’agriculture et l’élevage de crevette).
- L’exploitation forestière est relative à d’autre cause profonde indirecte telle que la
pauvreté, qui explique la dépendance de la population riveraine aux ressources procurées par
l’écosystème mangrove.
5Jacques ILTIS, 1997. « La montée des enjeux dans les marais mangrove de l'Ouest malgache : de la marginalité à la convoitise »
8
- Les pollutions d’origine industrielle, touchent plus particulièrement les zones
industrielles à l’exemple de la mangrove de Kalimantan Est en Pakistan. Sa dégradation est
due aux déversements de pétrole.
- La reconversion des mangroves en d’autres usages : dans les régions de Java, Célèbres
et Sumatra situées dans la partie orientale d’Indonésie, les mangroves sont converties en parc
d’élevage crevettiers.
En Guinée et Sénégal situés en Afrique occidentale, les mangroves sont transformées en
rizières ou marais salants.
En Amérique latine ; les mangroves sont détruites par la mise en place des différentes
infrastructures touristiques et industrielles au total 90 000 ha de mangroves ont estimé
disparu.
Dans les pays des Caraïbes une proportion importante de mangroves est transformée soit en
marinas, soit en hôtels ou en zones résidentielles. En Barbade, les modifications de ces sites
ont conduit à l'extinction locale des espèces telles que l’Acrostichum aureum et l’Avicennia
schaueriana. (Anada Tiéga et Ouédraogo, 2012).
Les reconversions des zones de mangroves en d’autres formes d’utilisation ont débuté depuis
les années 1980 jusqu’en 2000. Malgré l'absence de protection juridique, diverses initiatives
pour protéger et réhabiliter les mangroves ont été observées durant ces dix dernières années
(FAO, 2003,2005).
- Les facteurs naturels comme l’augmentation des précipitations, de la température et du
niveau marin, provoquées par le processus du changement climatique qui ont des impacts sur
le fonctionnement et l’évolution de l’écosystème mangrove.
À l’échelle nationale La dépendance des populations locales aux ressources naturelles exerce des pressions sur
l’utilisation des mangroves à Madagascar.
Entre 1903 jusqu’au début de la deuxième Guerre mondiale, 20000 hectares de mangrove
furent détruits pour l’extraction des tanins des écorces de Rhizophoracées. En fait, environ
200 000 tonnes ont été exportées vers l'Allemagne durant cette période.6
Pendant l’époque coloniale, les mangroves des plaines de la basse Betsiboka et Mahavavy
étaient converties en grands périmètres rizicoles de ceux Marovoay et de Namakia.
6 Jacques ILTIS, 1997 : « La montée des enjeux dans les marais mangrove de l'Ouest malgache : de la marginalité à la convoitise »
9
Actuellement, la forêt des palétuviers fournit des bois d’énergie et de construction des cases
pour les populations riveraines.
1.3. Les conséquences de la dégradation de la mangrove Des nombreux domaines (social, économique, environnemental) peuvent être affectés par la
dégradation de la mangrove, mais les effets se diffèrent d’une région à l’autre selon le
domaine concerné (Blue ventures, 2012). Actuellement, les impacts environnementaux de la
dégradation de la mangrove sont désormais au centre de des travaux de recherche, car sa
destruction représente un important rejet de carbone, étant donné sa capacité remarquable
d’absorber et de capter le carbone atmosphérique.
En effet, à l’échelle mondiale, 55% du carbone atmosphérique sont capturés par les
écosystèmes mangroves, bien que ces écosystèmes ne représentent que 3 % de la couverture
forestière globale (Blue ventures, 2012). Ainsi la séquestration totale de carbone par ces
écosystèmes est estimée à 1,39 TC/ha/an7 (UNEP, 2009) et plus de 800 Mg/ha sous son sol
(Kauffman et Donato, 2012) De plus le sol de mangrove stocke une quantité importante de
carbone avec 429,2 Mg/ha8 (JONES et al., 2014) par rapport aux sols des forêts terrestres
soient 215 Mg/ha (RAKOTONARIVO, 2010, BNC-REDD+, 2017)
Ainsi, la surexploitation des bois de palétuviers entraine la diminution en surface de
mangrove, et contribue à une augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère en
rendant la zone côtière de plus en plus sensible au phénomène du changement climatique. En
plus, l’augmentation de ce gaz accentue le phénomène de l’effet de serre qui se manifeste par
une augmentation de la température globale et une augmentation de niveau de mer par la fonte
des glaces polaires.
1.4. Démarche de la recherche La démarche déductive a permis de venir à bout pour la réalisation de cette recherche. 3
phases ont été adoptées à savoir : la phase préliminaire, les travaux de terrain, la phase
d’interprétation
1.4.1. Phase préliminaire : La phase préliminaire contribue à la recherche bibliographique ainsi qu’à la conception des
supports de recherche utilisés lors des travaux sur terrain ; les fiches questionnaire, les fiches
d’inventaire floristique. Conception des prés-cartes ; carte de localisation, carte 7 TC/ha/an : Tone de Carbone par hectare par an 8Mg/ha :megagramme par hectare équivalent 103 Kg ou 106g
10
topographique, cartes des réseaux hydrographiques, aperçu de la mangrove dans la réserve
d’Ambohidravy.
La recherche bibliographique
C’est la première étape de la démarche, elle est nécessaire afin d’enrichir les connaissances
sur l’écosystème mangrove. Les consultations des ouvrages et des documents sont basées sur
l’écosystème mangrove, le changement climatique, la dégradation des forêts. Nombreuses
mémoires étaient choisies afin d’apporter les connaissances sur l’émission de carbone due à la
déforestation et dégradation des forêts, ainsi que les différentes techniques nécessaires pour la
quantification du taux de carbone. Au total, 61 ouvrages ont été consultés (20 mémoires, 15,
ouvrages généraux, 11 rapports, 5 publications, 4 résumés,4 revues et 2 articles.).
La documentation a été effectuée auprès des différents centres de recherche et bibliothèque à
Antananarivo : centre de documentation de la mention géographie, bibliothèque de la ESSA
ou Ecole Supérieure du Science Agronomique, IRD ou Institut de Recherche pour le
Développement, le CIDST ou Centre d’Information et de Documentation Scientifique et
Technique, Bibliothèque et Archive Universitaire ou BAU. La consultation des sites internet
aussi a été très fructueuse lors de la phase préliminaire, par l’avantage de l’actualisation des
données, richesse en ouvrage, facilitation des recherches et gain du temps. Nombreux sites
étaient consultés ; (mémoire en ligne de l’Université d’Antananarivo, FAO, Persée, WWF,
IRD, Blue Venture, L’homme et l’Environnement).
Les critiques et analyses des ouvrages antérieurs ont apporté des nombreuses informations et
connaissances pour l’accomplissement de cette recherche. Les ouvrages généraux portent, les
savoirs sur le milieu d’étude. Les travaux de J. HERVIEU (1969), JEAN KOECHLIN et al
(1974), WILSON R. LOURENGO (1996), P. SEGALEN (1956) ont permis de mieux connaitre
l’aspect physique de la région de la zone d’étude ; le climat, les caractéristiques du sol et du
relief, les types de végétation rencontrés dans la région. Les autres ouvrages généraux comme
celle de C. MARIUS (1989), ANDRIAMALALA (2007), F. BLASCO (1982) ont apporté des
connaissances nécessaires sur la mangrove : ses caractéristiques, les différentes espèces
composant la forêt de mangrove, les différents rôles joués par la forêt de mangrove, ainsi que
ses importances économiques et écologiques.
Les différentes mémoires comme celle de RANOELISON Volahasina Tsilavina (2011),
RAJOELINA Jacques Berthieu (2012), RATEFINJANAHARY Andrianantenaina Ismaël
Philippe (2015), portent les savoirs sur la capacité de stockage de carbone de l’écosystème
11
mangrove. Parmi toutes les forêts, les mangroves ont une capacité remarquable d’absorber et de
capter le carbone atmosphérique car le sol où se plantent des mangroves stocke une quantité
importante de carbone avec 429,2 Mg/ha (JONES et al. 2014) par rapport aux sols des forêts
terrestres soient 215Mg/ha (RAKOTONARIVO, 2010).
La recherche bibliographique a abouti à l’élaboration de la problématique et justification des
hypothèses posées (tableau 3).
12
Tableau 3: cadre conceptuel de la recherche
Problématiques spécifiques
Hypothèses Variables à analyser Méthodes/Outils
Comment se manifeste la dégradation de la forêt de Mangroves dans la réserve d’Ambohidravy?
Quels domaines sont affectés par cette dégradation de la mangrove dans la réserve d’Ambohidravy?
H1- Changement négatif au sein de la forêt de mangrove Sh1- recul en surface de la forêt accompagné d’une évolution des tannes Sh2- raréfaction des ressources qu’elle offre H2-Impacts dans le domaine écologique Sh1-réduction du stock de carbone et augmentation du taux de carbone libéré Sh2- dégradation de l’écosystème marin par le recul et retrait des côtes et augmentation de quantité de polluant. Sh3- réduction de la diversité biologique H3- Impacts dans le domaine socio-économique Sh1- raréfaction des ressources alimentaires pour la population riveraine Sh2- baisse des revenus tirés au profit des ventes des produits halieutiques
Sh3- la raréfaction des ressources est un facteur incitatif de l’exode de la population
-Surface Défrichée ou convertie par d’autre usage, estimation d’arbres coupés par l’exploitation, superficie des surfaces dégradées. -taux de rendement obtenu par la pêche -capacité de stockage de carbone -érosion des côtes -quantité des polluants dans l’eau de mer - diminution du nombre du nid d’oiseaux ou disparition de certaines espèces faunistiques -taux de rendement des ressources (halieutique, miel) subvient au besoin alimentaire de la population -baisse des produits génératrice de revenu -le taux de déplacement des populations vers d’autre commune
-reconnaissance sur terrain et localisation des surfaces dégradées. -Conception des cartes évoquant l’évolution spatio-temporelle de la forêt. -enquête par ménage afin de savoir s’il y a une diminution des produits halieutiques - inventaire floristique - calcul d’estimation du taux de carbone par rapport à la surface totale et à la surface dégradée -identifier les différentes formes d’érosion côtières, appuyés par des photos -identifier les matières et éléments polluants -enquête auprès du responsable de la gestion du site, s’il y a une diminution ou disparition des espèces. -enquête auprès des ménages s’il y a une baisse ou augmentation des ressources alimentaires fournit par la pêche. -Enquête si la diminution de cette ressource affecte la santé de la population - enquête par ménage afin de savoir s’il y a une diminution des ressources constituant une source de revenu -enquête auprès des autorités locales s’il y a une augmentation du taux d’exode de la population.
13
La conception des outils de recherche Cette étape consiste à la conception des cartes et des questionnaires pour les enquêtes.
La conception des prés cartes
L’élaboration des cartes a été basée essentiellement sur l’utilisation d’image Google Earth. du
fait de la taille plus ou moins limitée du site de recherche, la résolution de l’Image Google
Earth permet facilement de distinguer les différentes unités du paysage, qui sera ensuite
vérifié lors des travaux de terrain. La cartographie topographique et hydrologique a été
effectuée à partir des DB 500 FTM et BNGRC et MNT 30m.
La réalisation cartographique est faite par le logiciel QGIS 2.18.
1.4.2. Les travaux de terrain Les travaux de terrain consistent à la collecte des données afin de vérifier les hypothèses. La
collecte des informations est faite à partir des enquêtes qui sont ensuite complétées par des
observations directes. Cette phase de la recherche a duré une vingtaine de jours.
Les enquêtes proprement dites Les enquêtes sont effectuées sous deux formes différentes selon les personnes ciblées : les
enquêtes au niveau des ménages sous forme de questionnaire et les entretiens en focus pour
les différents responsables (ONG, services techniques, autorités, association villageoise).
L’entretien est utilisé en complémentarité avec la méthode d’enquête par questionnaire pour
enrichir et regrouper les données récoltées.
Il s’agit d’une enquête ethnobotanique c’est-à-dire étudier et connaitre les relations entre les
espèces végétales et les usages des populations riveraines.
L’objectif des enquêtes
Vise à avoir des informations sur les différentes utilisations des palétuviers, son exploitation,
leurs valeurs économiques, perception de la forêt de mangrove (cause de la dégradation ainsi
que ses conséquences).
Les sites d’observation et le taux d’échantillonnage
Les enquêtes ont été faites au niveau de deux fokontany qui sont inclus dans la réserve ainsi
que dans des hameaux hors des fokontany mais qui bordent la forêt de mangrove (tableau 4)
14
Tableau 4: les ménages enquêtes
Fokontany Village Total des Ménages
Ménages enquêtés
Taux d’échantillonnage
Mahalogny 66 24 36,4 % Amporaha Amporaha Ambony 43 17 39,5%
Amporaha Ambany 107 42 39,3%
Hameaux Total des Ménages Ménages enquêtés Taux d’échantillonnage
Ampandriampany 17 10 58,8%
Antazoalava 6 4 66,6%
Andamena 5 3 60%
Tobin’ny kakasa 9 5 55,5%
Antanamitarana 14 8 57,1%
Source : enquête, décembre 2017
Au total 50 ménages ont été enquête avec un taux d’échantillonnage autour de 39 % pour le
total de ménages plus de 43, et en dessous 20 ménages il varie entre 55% et 66% (tableau 4).
Les entretiens Au total, 13 personnes ont fait l’objet des entretiens (tableau 5) au niveau du membre de
l’ONG, le chef du VOI, les gardes forestiers les entretiens s’orientent sur les mesures de
protection et la gestion de la forêt de mangrove, la localisation des différentes zones
dégradées et reboisées. L’entretien avec le maire et les chefs fokontany ont permis de mieux
connaitre la situation démographique de la zone et les ménages cibles à enquêter. L’entretien
avec le président de l’association des pêcheurs a permis d’avoir des informations utiles sur
l’activité de pêche.
Tableau 5: les différents entretiens
Services
enquêtés
ONG Mairie Fokontany VOI Gardes
forestiers
Association
des pêcheurs
Effectifs 3 1 2 1 5 1
Effectif
total 13
Source : enquête, décembre 2017
15
Les inventaires floristiques Les inventaires floristiques sont nécessaires afin d’évaluer l’état de la mangrove et pour
corroborer les résultats des enquêtes. L’inventaire est fait sur une surface de 100m². Les sites
d’inventaire étaient choisis en fonction du peuplement (homogénéité suivant les différentes
zonations de la mangrove). Les données recueillies vont être traitées et interprétées.
Méthode de placette
La méthode de placette de Braun Blanquet est utilisée en vue d’identifier la richesse
floristique et la densité de la formation végétale.
Une placette est une surface échantillonnée de formes quelconques mais ici, elle est de forme
carrée. La surface des relevés est un carré de 10 m de côté. Chaque placette est ensuite
subdivisée en quatre segments de 5 m de côté.
La placette est délimitée par un fil à 1 m du sol, fixé à ses quatre extrémités.
Source : KAMARIA HASSANE (2013)
Figure 1: méthode de placette selon Braun Blanquet
Les paramètres relevés
L’abondance numérique : nombre total d’individus par espèces présentes.
(DHP) : Diamètre à hauteur de poitrine d’un individu pour une espèce. C’est le diamètre d’un
arbre à la hauteur de poitrine ou à 1,3 m du sol ou au-dessus des racines échasses et
contreforts.
(Ht) : Hauteur totale d’un individu pour chaque espèce
L’état sanitaire de chaque individu : vivant ou mort (coupé, ramolli, sèche).
16
Les inventaires des terriers des crabes violonistes
Afin de faire le comptage des trous à crabe, un carré de 1m de côté, subdivisé en 25 carreaux
a été installé dans les différentes placettes.
Source : Auteur
Figure 2: méthode d'inventaire des terriers des crabes violonistes
1.4.3. La phase de traitement et d’interprétation Le traitement des données a été fait à partir de l’utilisation de Word pour les données
qualitatives et de l’Excel pour les données quantitatives.
L’analyse et interprétation des données recueillies sur terrain étaient faites dans le but de
confirmer les différentes hypothèses de recherches, et ont fait l’objet de synthèse et de
comparaison. Toutefois.
Tout au long de cette recherche, des difficultés ont été rencontrées et méritent d’être
soulevées.
1.5. Difficultés rencontrées Dans l’élaboration de ce mémoire, nombreuses difficultés ont été rencontrées. Tout d’abord,
lors de la recherche bibliographique, les ouvrages concernant le site de recherche sont limités,
seul l’ONG dispose ces documents.
Quant aux enquêtes sur terrain, pêcheurs ne sont pas toujours disponibles le chef Fokontany,
le chef du VOI ne sont joignables qu’après avoir effectué leurs travaux agricoles, ainsi il a
fallu revenir à plusieurs reprises pour s’entretenir ou les enquêter.
En outre, la méfiance et la réserve des personnes enquêtées relatives au contrôle du mode
d’utilisation des ressources forestières, compliquent la phase de recueil des données.
17
L’heure du marnage a perturbé et limite le travail d’inventaire floristique, car il faut attendre
que la marée descende pour pouvoir travailler dans la forêt de mangrove.
Limite de la recherche Les 20 jours des travaux de terrain s’avèrent insuffisants pour travailler sur la totalité des
mangroves à cause de l’accès très difficile et l’éloignement du site de recherche. Le village
d’Andrekareka et le hameau d’Antranovato n’ont pas pu être visités et enquêté à cause de la
présence des « Doany » dont l’accès est interdit au Borizano (merina).
18
Chapitre II : La mangrove d’Ambohidravy : riche mais fragile
La mangrove est un écosystème riche en ressources floristiques et halieutiques.
2.1. Répartition spatiale La réserve d'Ambohidravy est une forêt classée selon l’arrêté n° 1.995-SF/FOR du 8
septembre 1956, elle recouvre une surface totale de 2 292 hectares, avec 1 370 hectares de
forêt dense humide et environ 840 hectares de mangroves. La mangrove s’étend sur deux
fokontany : Mahalony et Amporaha avec une population totale de 3574 habitants. Elle est
bordée par 4 Villages : Mahalony, Amporaha Ambony, Amporaha Ambany, Andrekareka et
6 hameaux des pêcheurs dont Antanamitarana, Antranovato,Tobin’ny Kakasa,
Andamena,Antazoalava, Ampandriampany.
Source : BD 500 FTM, fond de carte image Google Earth 2015
Croquis 2: la mangrove de la réserve d'Ambohidravy
19
Les populations riveraines dépendent des différentes ressources procurées par la mangrove.
La richesse en ressources halieutiques d’Ambohidravy favorise l’installation des pêcheurs
migrants, qui bordent la réserve. Les pêcheurs viennent du Sud-Est (vangaindrano,
farafangana), du Toliary, et de la ville d’Ambanja (Enquête terrain, 2017).
2.2 La richesse floristique de la mangrove d’Ambohidravy D’une façon générale la mangrove peut être divisée en deux groupes suivant leur localisation :
- La mangrove des côtes occidentales ou la mangrove Atlantiques telles que ; les
mangroves de l’Amérique du sud, des Caraïbes, de l’Amérique du Nord et les côtes
Occidentales de l’Afrique. Elle compte 6 espèces.9
- Les mangroves des côtes orientales ou les mangroves Indopacifiques telles que celles
de l’Australie, l’Asie orientale, l’Inde et l’Afrique de l’Est sont composées d’une quarantaine
d’espèces.10 Madagascar appartient à ce domaine écofloristique d’l’Indo-pacifique.
Sur les quarante espèces de mangrove du domaine Indo-pacifique, 8 espèces appartiennent à
la mangrove d’Ambohidravy (tableau 6).
Tableau 6: les espèces de palétuviers rencontres dans la réserve d'Ambohidravy
Famille Espèce Nom vernaculaire
Acanthaceae Avicennia marina Mosotry
Lythraceae Sonneratia alba Farafaka
Meliaceae Lumnitzera racemosa rogno
Xylocarpus granatum vodihonko
Rhirophoraceae Bruguiera gymnorhiza Tsitogniny
Ceriops tagal Honkovavy
Rhizophora mucronata Honkolahy
Sterculiaceae Heritiera littoralis moromony
Source : enquête, décembre 2017
La mangrove d’Ambohidravy est composée par ; Avicennia marina, Sonneratia alba,
Lumnitzera racemosa, Xylocarpus granatum, Bruguiera gymnorhiza, Ceriops tagal,
Rhizophora mucronata, Heritiera littoralis et Lumnitzera racemosa. Ceriops tagal et
Rhizophora mucronata sont les espèces dominantes.
9Jean koechlin et al 1974 : « Flore et végétation de Madagascar »: 10 Jean koechlin et al 1974 : « Flore et végétation de Madagascar »
20
Mais les deux espèces suivantes Heritiera littoralis et Lumnitzera racemosa sont introduites
ou migrées, car elles ne possèdent pas de racines extérieures apparentes, et elles s’implantent
avec d’autres espèces terrestres11.
2.3 La zonation de la mangrove La mangrove est répartie suivant trois zones de la mer vers la terre :
- la zone externe est toujours immergée, et se caractérise par une densité forte d’arbres. Cette
partie est parcourue par un réseau de chenaux et composée par l’Avicennia marina, le
Sonneratia alba, le Rhizophora mucronata et le Bruguiera gymnorhiza.
- la zone intermédiaire correspond à la partie basse immergée lors des marées tandis que la
partie haute est immergée seulement lors des grandes marées est constituée par le Bruguiera
gymnorhiza et le Ceriops tagal, l’Heritiera littoralis et un peu d’Avicennia marina.
- la zone interne est inondée seulement lors des grandes marées d'équinoxe. Les espèces
caractéristiques sont l’Heritia littoralis et le Lumnitzera racemosa. Cette zone est suivie de
tanne, un espace nu ou herbacé.
Source : Lebigre 2011 arrangé par l’auteur
Figure 3: zonation de la mangrove a Ambohidravy
11 Jean koechlin et al 1974 : « Flore et végétation de Madagascar »
21
Source : enquête, décembre 2017
Figure 4: la richesse floristique selon la zonation de la mangrove à Ambohidravy
L’abondance des espèces selon la zonation de la mangrove à Ambohidravy est réduite de la
zone externe ou de la mer vers la zone interne ou terre.
La zone externe inondée quotidiennement par la mer est dominée par les ceriops tagal avec
un peuplement de 375 tiges/ha et le Sonneratia alba 838 tiges/ha.
En allant vers la terre, elle est dominée par les Rhizophora mucronata 1000 tiges/ha et les
Bruguiera gymnorhyza 449tiges/ha.
La zone intermédiaire est dominée par un peuplement mixte ; les ceriops tagal avec une
abondance de 1500 tiges/ha et le Xylocarpus granatum 1080 tiges/ha.
La zone interne est le moins peuplée par les palétuviers, les espèces rencontrées sont les
lumnitzera racemosa 520tiges/ha et les Heritia littoralis 200 tiges/ha.
2.4 L‘état actuel de la mangrove d’Ambohidravy
Actuellement, la mangrove d’Ambohidravy subit une réduction en surface, car elle constitue
la seule ressource quotidienne de la population riveraine. Depuis l’année 2012 des actions de
reboisement est faite dans le but de restaurer la mangrove de la réserve. Afin de poursuivre
l’action de reboisement, chaque année une série de plantations est réalisée (croquis 3).
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800no
mbr
e d
e tig
e pa
r ha
abondance et repartition des espèces selon la zonation
Avicennia marina Sonneratia alba Bruguiera gymnorhyzaCeriops tagal Xylocarpus granatum Lumnitzera racemosaHeritia littoralis
22
s
Source : BD 500 FTM/BNGRC, image google Earth 2016, arrangement de l’auteur
Croquis 3 : état actuel de la mangrove de la réserve d'Ambohidravy
23
Aujourd’hui, la mangrove couvre une surface totale de 680,87 ha. Le reboisement représente
1,58 % de la forêt de mangrove soit une surface totale de 10,81 ha. Il correspond
essentiellement à des plantations de trois espèces de Rhizophoraceae telles que : Rhizophora
mucronata, Ceriops tagal et Bruguiera gymnorrhiza.
Conclusion de la première partie La mangrove est une formation végétale des régions tropicales très particulière par son habitat
situé à l’interface de la mer et de la terre. Mis à part de sa capacité d’adaptation, elle est dotée
de multiples rôles écologiques et économiques. Cependant, elle subit des nombreuses
pressions, due à des nombreuses causes menant à sa dégradation. La population est devenue
dépendante des ressources de la mangrove, conduisant à l’exploitation excessive de la
mangrove. L’affaiblissement de l’autorité étatique et des administrations constitue une
opportunité pour la population locale. Les actions anthropiques, sous l’effet du changement
climatique, affectent de manière directe ou indirecte la forêt de mangrove aboutissant à la
dégradation par la réduction de la couverture végétale et la réduction des produits.
24
DEUXIÈME PARTIE :LA MANGROVE D’AMBOHIDRAVY, UNE FORET EN DÉGRADATION
Les différentes exploitations de l’homme et les facteurs climatiques agissent sur la mangrove
d’Ambohidravy et contribuent à sa dégradation. Pour élucider la dégradation de cet
écosystème, les différentes formes de dégradations et ses facteurs explicatifs feront l’objet de
cette partie.
25
Chapitre III : l’évolution de la mangrove de la réserve d’Ambohidravy
L’évolution de l’écosystème mangrove à Ambohidravy se présente par le changement de
structure sous des différentes formes.
3.1 L’ouverture de la canopée forestière De vue générale, la forêt de mangrove semble intacte est très dense, mais à l’intérieur de la
forêt le constat de la couronne forestière est clair. L’éclairement de la couronne est expliqué
par les coupes sélectives des bois à l’intérieur. Le prélèvement des rameaux, des branches et
des troncs d’arbres continu et répété réduit la densité du peuplement (planche 1).
3.2 La diminution de la surface de la mangrove La coupe des arbres répétée mène à la réduction en surface de la forêt de mangrove, à tel point
que la couverture végétale a disparu et cède place à des sols nus ou à des formations
herbacées. L’abattage des bois de palétuviers est la principale cause de cette diminution en
surface. La coupe des bois touche la totalité du peuplement, et ne reste plus sur place que les
souches des mangroves coupées et laisse apparaitre le sol nu.
D’une part Les peuplements faciles à accéder et proches des installations villageoises sont les
plus rasées par la coupe. Et d’autre part ce sont les peuplements des espèces les plus utilisées
dont les peuplements de Rhizophora mucronata, Ceriops tagal et Bruguierra gymnorrhiza.
26
Source : Cliché de l’auteur décembre 2017
L’analyse de l’évolution de la couverture forestière repose sur la cartographie et
l’interprétation de la carte diachronique (croquis 4). La comparaison de la canopée forestière
entre les années suivantes permet d’évoquer la réduction en surface de la forêt : entre 1984 et
1990, entre1990 et 2010, entre 2010 et 2013, et entre 2013 et 2016.
Planche 1 : évolution de la
mangrove àAmbohidravy
Photo 1 : des bois coupés
à l’intérieur de la
mangrove
Photo 2 : Un peuplement
de Ceriops tagal rasé par la
coupe dans la partie sud de
la réserve
1
2
27
Source: BD 500 FTM/ BNGRC, images Google earth
Croquis 4: évolution de la mangrove entre 1984 et 2016
28
En 1990 la mangrove présente une surface totale de 77,34 ha. Entre 1990 et 2010, en 20 ans,
la mangrove a perdu 37,33ha avec un rythme de régression annuel 1,86 ha. Entre 2010 et
2013, 57,2 ha ont disparu soit un rythme de diminution 19,2 ha par an. Le fort taux de recul
est expliqué par l’accroissement de l’installation riveraine et de ce fait la forte exploitation de
la mangrove. Entre 2013 et 2016, la mangrove a perdu 0,94 ha. Durant ces trois dernières
années, la perte de la mangrove est stabilisée. Ceci est dû à l’action de reboisement annuel.
3.3. La Formation des tannes et l’assèchement de la mangrove
Les mangroves sont des formations côtières des zones tropicales. Elle est caractérisée par les
conditions de leur existence et développement, à savoir : la condition édaphique, l’étendue du
domaine intertidal et le climat.
La forêt de mangroves se développe sur le littoral, un milieu inondé plus ou moins salé
soumis aux influences des marées avec un substrat vaseux. Et elles ne se développent que
dans les régions où la température est supérieure à 20 °C en moyenne, c’est pourquoi on ne
les rencontre que dans les régions tropicales12.
Lorsque certains équilibres sont interrompus, les mangroves se dégradent et cèdent place à
des tannes. Les tannes sont des étendues sans végétation dénudes ou herbeuses situées à
l’arrière des mangroves. Ce sont des formes de dégradation de la mangrove typique de la
région tropicale car elles résultent du dépérissement et de la disparition des palétuviers qui
couvraient autrefois la surface ; alors que dans les régions équatoriales les tannes ne peuvent
pas s’évoluer.
La formation des tannes résulte des nombreuses causes :
- l’acidification des sols de mangroves par la pollution de l’eau de mer.
-La salinisation de la nappe par la forte évaporation due à l’élévation de la température, et la
diminution d’apport en eau douce par la diminution des précipitations.
- L’assèchement des sols de mangrove due à la régression marine. Les sols de mangroves
s’assèchent car ils ne sont plus atteints par la submersion quotidienne, sauf aux très grandes
marées13.
12 Marius 1985, « Rivières du Sud sociétés et mangroves ouest-africaines » 13 Jean Michel Lebigre 1983, « Madagascar revue des géographes » n°4
29
3.3.1. L’acidification et la salinisation du sol de mangrove Dans la réserve d’Ambohidravy, la formation des tannes est expliquée par la salinisation du
sol due à la diminution d’apport en eau douce.
Pendant la saison des pluies (décembre à Mars) les précipitations sont élevées, la mangrove
reçoit beaucoup d’apport en eau douce. Alors la grande partie de la mangrove est baignée
dans l’eau saumâtre. Au contraire pendant la saison sèche, les précipitations reçues sont de
faible quantité, donc l’eau de mer baigne les palétuviers avec un faible d’apport en eau douce.
Les influences marines sont prépondérantes, et Il se produit alors une concentration du sel
dans la nappe phréatique.
L’élévation de la température accentue la forte salinité du sol. La hausse de la température
entraîne une forte évaporation. En effet, l’eau s’évapore et le sel reste, ce qui provoque une
augmentation du taux de salinité pendant la saison sèche.
Tableau 7: le résultat du test de PH et de salinité du sol de mangrove à Ambohidravy
Site de prélèvement Localisation du site PH Salinité
Site n°1 Le long de la rive de Sambirano partie Nord 7,8 20 pour mille Site n°2 Près de l’embouchure partie Nord 7,13 16 pour mille Site n°3 En arrière des mangroves (tanne) partie Sud 6,81 72 pour mille Site n°4 En arrière des mangroves (tanne) partie Sud 6,85 34 pour mille Source : ONG l’Homme et l’Environnement 2014
Les caractéristiques physico-chimiques du sol des quatre sites sont différentes. Près de la rive
du Sambirano les valeurs du pH du sol sont légèrement alcalins, cas des sites 1et 2.
Par contre, pour les sites 3 et 4, situées à l’arrière de la mangrove les valeurs du pH sont
acides. Or le pH favorable14 à l’adaptation des palétuviers est entre 7,1 à 7,8.
La salinité des quatre sites présente une fluctuation significative. Ceci s’explique par la
différence hydrologique entre elles. Les sites 1 et 2 bénéficient un drainage des eaux
continentales alors que les sites 3 et 4 sont éloignés de flux d’eau douce. En effet une grande
quantité du sel est remarquée dans le site 3.
Donc, au sein de la zone d’étude, l’eau de mer devient basique grâce à l’arrivée des eaux
continentales lors des saisons de pluie, mais il tend à devenir acide lors de la saison sèche.
Ainsi, les formations herbacées, qui se sont plantées pendant la saison de pluie, meurent dès la
saison sèche.
14 Jean Michel Lebigre 1983, in Madagascar revue des géographes n°4
30
3.3.2. L’assèchement des palétuviers
La forte acidité et salinité du sol, provoque l’assèchement des mangroves. Le sel de la nappe
remonte par capillarité et forme des efflorescences salines, qui entraînent la mort des
palétuviers.
Source : Kauffman 2012, arrangé par l’auteur
Figure 5: les différentes étapes de l'assèchement des palétuviers
La figure n°4 présente les différentes étapes de l’asséchement des palétuviers. Au début ils
perdent ses feuilles mais conservent encore ses branches et ses rameaux. Puis Les petites
branches et les brindilles disparaissent et ne restent que les grosses branches. Et enfin toutes
les branches sont perdues et ne restent plus sur place que le tronc sèche qui se brise
facilement.
31
Source : Cliché de l’auteur, décembre 2017
Planche 2 : les tannes
dans la partie Nord de la
réserve
Photo 3 : L’assèchement
des palétuviers et
formation d’une tanne
Photo 4 : Une tanne nue
localisée dans la partie
nord de la réserve
3
4
32
Chapitre VI : les facteurs de la dégradation de la mangrove a Ambohidravy
L’évolution de la mangrove résulte des pressions constantes liées aux activités anthropiques,
tandis la formation des tannes est le résultat des agissements climatique.
4. 1. La population d’Ambohidravy : dépendante des ressources de la mangrove
À Ambohidravy, les nombreuses installations au bord de la réserve, entrainent une
surexploitation de la mangrove.
4.1.1 Les exploitations contrôlées et autorisées La population riveraine dépend des différentes ressources procurées par la forêt de mangrove
afin de survivre. Les palétuviers sont utilisés pour des différents usages.
L’usage pour bois de chauffe
Les villageois utilisent les troncs secs et les bois morts des palétuviers pour les feux de
cuissons. Les bois de palétuviers sont très appréciés comme bois de chauffe en raison de leur
puissance énergétique qui réduit le temps de cuisson. Ce sont les Rhizophoracées qui sont les
plus appréciés, par contre les autres espèces représentent du bois de chauffe de très mauvaise
qualité.
En effet les villageois récupèrent seulement les branches tombées. La fréquence de collecte
des bois de chauffe est journalière et atteint jusqu’à 1,30kg. L’action de récolte des bois secs
ne constitue surtout pas une cause de dégradation.
Par contre, certains villageois abattent les branches afin de procurer des bois de chauffe de
meilleure qualité procurer.
33
Source : cliché de l’auteur,décembre 2017
Les usages dans la construction
Les palétuviers sont utilisés par les communautés riveraines pour la construction des cases,
des clôtures et pirogues. La coupe des bois pour ces différentes constructions est très
sélective.
Rhizophora mucronata et Ceriops tagal sont les espèces les plus utilisées grâce à son tronc
solide et droit. Ces espèces sont utilisées pour servir de gaulette et de perche 15 dans la
construction des cases.
15 Gaulette et perche : Support des toitures
Planche 3 : l’utilisation
des palétuviers pour le bois
de chauffe
Photo 5 : bois de
Rhizophora mucronata
Photo 6 : bois de
Xylocarpus granatum
5
6
34
Lumnitzera racemosa est aussi utilisée comme pilier dans la construction des maisons.
Xylocarpus moluccensis et Bruguiera gymnorrhiza peuvent être aussi utilisées dans la
construction mais elles sont moins appréciées à cause de leur tronc non rectiligne.
Le prélèvement de bois destiné à la construction nécessite un permis de coupe, correspondant
à 80 arbres.
Pendant la saison sèche, la coupe dans les mangroves est élevée. En moyenne 10
personnes/mois demandent un permis de coupe correspondant à 800 coupes de bois/mois.
Ceci est expliqué par les nombreuses constructions durant la saison. Par contre pendant la
saison pluvieuse, la coupe est réduite jusqu’à 400 /mois, équivalent à 5 personnes/mois
demandant un permis de coupe.
Source : cliché de l’auteur,décembre 2017
Planche 4 :
l’utilisation des
bois de palétuviers
dans la
construction
Photo 7 :
Entassement des
bois de
constructions sur le
sol
Photo 8 :
Utilisation des bois
de palétuviers dans
la fabrication d’une
case à Amporaha
Ambony
7
8
35
4.1.2. Les exploitations illicites
Les exploitations illicites sont à but lucratif, incité par la pauvreté. Les bois coupés sont
destinés à la vente dans les deux villes à proximité de la réserve : Ambanja et Nosy-be, et à
la fabrication des charbons.
La vente des bois de palétuvier La vente des bois dans la ville d’Ambanja et Nosy-be constitue une source de revenue
monétaire pour les pratiquants (Tableau 8).
Tableau 8: les prix de vente des bois de palétuviers dans la ville d'Ambanja et Nosy-be
Prix Gaulettes Poteaux Bois ronds Bois de chauffe
Prix de vente à Ambanja
500ar/pièce 1200ar/pièce 3000ar/pièce 12000ar/charrette
Prix de vente à Nosy-be
750ar/pièce 1500ar/pièce 3200ar/pièce 12000ar/charrette
Source : enquête, décembre 2017
Les bois sont classés en quatre catégories selon la demande du marché. Elles sont choisies par
leur droiture et leur hauteur. Les espèces représentatives sont les : Rhizophora mucronata
Ceriops tagal, Lumnitzera racemosa et Bruguiera gymnorrhiza. Les choix des espèces utiles
par catégories causent une forte dégradation de ces peuplements.
Jusqu’à aujourd’hui environ 20 ménages pratiquent les coupes illicites et ventes des bois, avec
une fréquence de coupe régulière 15 à 20 jours par mois. Chaque exploitant produit environ :
450 gaulettes, 90 poteaux, 70 bois ronds et 3 charrettes de bois sec16, et remporte un revenu de
200 000 Ar par personne par mois.
D’après ces données recueillies, une simple estimation des coupes en année 2012 est faite.
(Tableau 9)
16 1 charrette : 60 bois secs
36
Tableau 9: estimation des prélèvements mensuelle de palétuvier
Gaulette Poteau Bois rond
Nombre de bois prélevés par mois 450 90 70
Nombre d’exploitants permanents 20
Total par catégorie 9000 1800 1400
Total de prélèvement mensuel 14400
Source : enquête, décembre 2017
L’activité de charbonnage La fabrication et vente des charbons de palétuviers constituent aussi une source d’argent
rémunératrice dans la réserve d’Ambohidravy. Elles sont vendues en daba17 qui coûte
3000ariary contre 1700 ariary pour les charbons des autres bois, et sont vendues dans la ville
d’Ambanja. L'augmentation démographie entraîne une accrue de la demande en charbons de
bois.
Les peuplements de Bruguiera gymnorhiza et le Rhizophora mucronata sont les plus
exploitées en charbon grâce à leur qualité très énergétique.
Une trentaine des charbonnières est encore constatée partout dans la réserve. En 2014 il y
avait encore 80 charbonnières identifiées à l’intérieur de la forêt de mangrove et plus de 500
charbonnières déjà abandonnées. L’ensemble de la réserve est touché par les différentes
exploitations anthropiques.
17 Daba :1 bidon de 20 litres
37
Source : Cliché de l’auteur décembre 2017
4.2. La faiblesse des autorités locales Elle constitue un atout pour les exploitants illicites. Le non-application du plan
d’aménagement ( croquis 5) et le manque de contrôle expliquent les différentes exploitations
rencontrées partout dans la réserve. Seules les parties des mangroves qui sont « fady », là où
les villageois en sont interdits, et les parties où l’accès est difficile sont préservées.
Planche 5 : l’activité de
charbonnage dans la
réserve d’Ambohidravy
Photo 9: Four à
charbon dans la
mangrove
Photo 10 : Des bois de
palétuviers étalés sur la
charbonnière
9
10
38
Source : ONG L’Homme et l’Environnement 2012
Croquis 5: schéma d'aménagement de la réserve d'Ambohidravy
Des différentes zones sont établies afin de conserver la réserve. La zone d’exploitation
présente une surface totale de 115,09 ha, est située dans la partie centrale de la réserve. La
zone de reboisement 566,31 ha est localisée dans la partie Nord et sud de la réserve. Et la
zone de conservation localisée dans la partie Nord présente une surface totale de 158,6 ha.
39
4.3. Les modifications des conditions climatiques : facteur de dégradation de la mangrove
La mangrove est un écosystème fragile. La modification des conditions climatiques constitue
une contrainte pour son développement.
4.3.1. Une diminution progressive des précipitations mensuelles
La zone d’étude est soumise à un climat tropical à la fois chaud et humide analogue à celui du
littoral oriental de l’île, caractérisée par une alternance d’une saison fraîche et sèche d’Avril à
Novembre et d’une saison pluvieuse et chaude à partir de Décembre. Dans l’ensemble, les
mois les plus arrosés s’étendent de Décembre à Mars ( Figure 6).18 Le climat du Sambirano est différent des autres régions de DIANA. En effet, il constitue une
anomalie de l’extrême nord. Il y a les grands massifs montagneux qui interviennent en créant
sous leur vent « des ondulations cycloniques générateur de pluie », la région du sambirano
sous le vent du Massif Tsaratanana à l’Est et le massif Manongarivo au Sud-Ouest. Ils
empêchent le régime d’Alizé desséchant de s’installer dans le fossé du Sambirano. De plus,
l’importante couverture forestière de basse altitude contribue également à maintenir
l’humidité de la zone.
Source : Climate-Data.org
Figure 6:Précipitations à Ambanja entre 1982 et 2012
Le climat du Sambirano présente deux saisons bien distinctes : la saison sèche qui dure 6 mois
de Mai en Octobre, et saison pluvieuse du mois de Novembre en Avril. Les pluies sont
18 KOECHLIN et al. 1974 in « Flore et Végétation de Madagascar »
04080
120160200240280320360400440480520
Préc
ipita
tions
en
mm
Précipitations à Ambanja entre 1982-2012
40
concentrées dans les mois pluvieux, et tendent à diminuer entre le mois de Mai et Octobre. Le
minima s’observe au mois de juin avec 23 mm de précipitations.
La diminution des précipitations s’accompagne d’une diminution des nombres de jours de
pluie ( Figure 7).
Source : Climate-Data.org
Figure 7:La diminution mensuelle du nombre de jour des pluies à Ambanja entre 1982 et 2012
4.3.2. Une tendance à l’élévation de la température
La température élevée de la zone d’étude, favorise la formation des tannes. Pendant la saison
sèche la quantité d’eau douce dans la nappe est faible, et la température contribue à une forte
évaporation qui par la suite provoque la forte salinisation du sol.
Source : Climate-Data.org
Figure 8: la courbe thermique d’Ambanja entre 1982 et 2012
0
5
10
15
20
25
30
Tendance du nombre de jour de pluie à Ambanja entre 1982-2012
0
5
10
15
20
25
30
35
Juil Août Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avr Mai Juin
Courbe thermique d'Ambanja 1982-2012
T max moyenne mensuelle T moyenne mensuelle T min moyenne mensuelle
41
Ambanja présente une température moyenne annuelle de 25,8°C. La température moyenne
mensuelle varie entre 23,4°C en Juillet, et 27,3°C au mois de Novembre, soit une amplitude
thermique annuelle de 3,9°C.
L’interaction des différentes actions anthropiques et la modification des conditions de
formation, contribue à la modification de la couverture végétale et l’occupation du sol de la
réserve ( croquis 6).
Source : BD 500 FTM / BNGRC, image google earth 2016, arrangement de l’auteur
Croquis 6 : L’Occupation du sol dans la réserve d'Ambohidravy.
42
Différentes unités végétales (mangrove, foret, reboisement) y compris les diverses formes de
dégradation (surface défrichée, tanne) sont distinguées parfaitement sur le croquis n 6.
Les tannes sont situées en transition de la mangrove et la forêt dense ombrophile. Cette
position s’explique par l’éloignement des zones par rapport à la mer et le fleuve. La présence
de reboisement non réussi s’explique par le même fait. Les surfaces défriches sont situés près
des villages et hameaux et près des chenaux, car ses zones sont faciles à accéder.
Conclusion de la deuxième partie
La dégradation de la mangrove à Ambohidravy, la dépendance de la population riveraine à
cette ressource et son mode de gestion sont étroitement liées. La forte dépendance de la
population et son mode d’exploitation (abattage, coupe des troncs d’arbres et des branches)
sont destructeurs de la mangrove. Ces facteurs mènent à l’ouverture de la canopée forestière,
certaines zones sont fortement affectées à tel point que la couverture forestière disparait.
La diminution des précipitations mensuelles et la température élevée contribuent aussi à la
dégradation de la forêt par la formation des tannes.
43
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DE LA
MAGROVE DANS LA RESERVE D’AMBOHIDRAVY
Les mangroves sont des écosystèmes très productifs écologiquement et économiquement.
Alors la dégradation de cet écosystème aura des impacts dans des nombreux domaines. La
troisième partie consiste à analyser et à prouver les différents impacts de la dégradation de la
mangrove dans la réserve d’Ambohidravy dans les domaines écologiques, social et
économique.
44
Chapitre V : Impacts écologiques
La dégradation de la mangrove a des répercussions écologiques, qui se traduisent par
l’interruption et la réduction de certains rôles écologiques qu’elle effectue.
5. 1. La dégradation de la mangrove, une source d’émission de carbone L’émission de carbone est due à la réduction en surface de la mangrove. Afin de quantifier le
taux de carbone rejeté dans l’atmosphère, il est nécessaire de mesurer d’abord la capacité de
stockage de carbone de la forêt.
5.1.1. La capacité de stockage de carbone par les mangroves Les mangroves en tant que milieu humide tropical côtier, jouent un rôle important dans le
cycle du carbone et dans la réduction de l’effet de serre. Elles ont une grande capacité
d’absorber et de stocker les carbones. Les écosystèmes mangroves absorbent 12 fois plus de
carbone que la forêt Amazonienne, et séquestrent ainsi 55% de l’ensemble de carbone
atmosphérique.19
- Elles absorbent le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère grâce au processus
de photosynthèse et l’utilisent pour la fabrication de bois. À Ambanja, les forêts de
mangrove à canopée fermée contiennent en moyenne 147 Mg/ha 20de carbone dans leur
végétation.
- Elles stockent et emmagasinent également une quantité élevée de carbone dans leurs sols,
avec une capacité de stockage de 446Mg/ha 21de carbone dans la région d’Ambanja.
5.1.2. La capacité de stockage de carbone de la mangrove à Ambohidravy Dans l’objectif d’évaluer le taux de carbone séquestré pour chaque mangrove, il faut d’abord
calculer la biomasse de chaque site.
La Quantification de la biomasse de la mangrove d’Ambohidravy La biomasse correspond à la masse de matière végétale ligneuse sèche par unité de surface. À
partir de cette biomasse, le stock de carbone de chaque site peut être déterminé.
Elle est déterminée à partir de la formule de la FAO (1990).
Les paramètres considérés sont les DHP 10 cm des palétuviers et la hauteur maximale pour
chaque site. 19 Trevor Jones 2014 in « Niveaux d’émissions de référence des forêts de Madagascar pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts » 20 Mg/ha :megagramme par hectare 21 Blues Ventures,et ESSA 2015, in « Etude du stock de carbone du sol de mangrove dans Le Nord-Ouest de Madagascar, cas de la baie d’Ambaro »
45
La formule est la suivante :
Source : FAO (1990), utilisée par KAMARI HASSANE (2012)
BA : Taux de biomasse en Kg
DHP : Diamètre à Hauteur de Poitrine 1,30m
Ht: Hauteur maximale d’un palétuvier par site
Pour chaque site, la surface de placette est 100 m2 équivalent à 0,01 ha. La biomasse obtenue
est ensuite multipliée par 0,01 pour avoir la valeur en Kg/ha.
Tableau 10: les valeurs de la biomasse pour chaque site
N° Site 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Biomasse
en kg/ha
3828,74 8665,02 18600,07 69072,6 1865,66 96213,67 51355,01 57,38 2116,95 5313,09
Source : terrain, décembre 2017
La valeur des biomasses obtenues est égale : 160894,26 kg de biomasse/ha
La Quantification du taux de carbone séquestré Le calcul du stock de carbone est obtenu, en multipliant la valeur de biomasse par un facteur
de conversion égale à 0,5 (FAO, 1990).
Source : FAO, 1990 utilisée par KAMARI HASSANE (2012)
C : stock de carbone en kg/ ha
En utilisant la formule de carbone ci-dessus, le taux de carbone séquestré par la mangrove à
Ambohidravy est égal à 80447,13 Kg/ ha.
Il est ensuite multiplié en 0,001, pour avoir le résultat en (t/ha). Ainsi à Ambohidravy
C=80,44713t/ha.
La mangrove d’Ambohidravy présente une surface totale de 840 ha. Alors la totalité de
carbone séquestré par la mangrove est égale : 67 575,58t de carbone par an.
Or l’interaction des facteurs anthropiques et facteurs naturels, entraîne une réduction en
surface de la forêt de mangrove.
BA = 0,544. [ (DHP)]2. Ht
C = BA (kg) .0, 5
46
Tableau 11: la réduction du stock de carbone
Année 1990 2010 2013 2016
Surface disparue 61,66 ha 100,99 ha 158,19 ha 159,13 ha
Taux de rejet de carbone 4960,37006t 8124,3556t 12725,9314t 12725,9314t
Taux de carbone séquestré 62615,31t 58851,23t 54849,66t 54849,65t
Source : terrain, décembre 2017
La réduction de la surface de la forêt de mangrove réduit sa capacité à stocker de carbone. Par
contre favorise le rejet et l’émission de carbone dans l’atmosphère ( Tableau 11).
5.2. La dégradation de la mangrove accentue l’effet de Serre La réduction en surface de la forêt est un facteur d’émission de CO2, et ce dernier favorise
l’effet de Serre. Le CO2 est un des composants GES22 à savoir ; le CO2, le méthane (CH4),
l’oxyde nitreux (N2O),). (Nations Unies, 1998).
En effet, la libération des CO2 augmente le taux des GES dans l’atmosphère, et accentue
l’effet de serre ( Figure9).
Ces gaz forment une couche autour de la Terre, lui permettant de conserver sa chaleur : c’est
l’effet de serre. Le soleil réchauffe la Terre qui, par la suite, réémet une partie de sa chaleur
vers l’espace. L’augmentation des GES dans l’atmosphère provoque une forte rétention de
chaleur par l’emprisonnent d’une partie de cette chaleur l’empêchant de retourner dans
l’espace. Et entraine par la suite un réchauffement climatique au niveau du globe.
Source :GEIEC, 2007
Figure 9: Schéma de l'effet de Serre
22 GES : Gaz à effet de serre
47
5.3.l’érosion des berges et élargissement du lit du fleuve Le prélèvement sans cesse des essences de palétuvier a proximité du fleuve, entraine
l’instabilité des berges et abouti à l’élargissement du lit du fleuve par le phénomène d’érosion.
Le peuplement dégradé dans les berges ne maintient plus ses fonctions de retention des
sédiments par l’intermédiaire des racines,et expose les berges à l’érosion.
Deux cas sont possibles :
- Premier cas, pendant la saison des pluies les précipitations sont intenses, les sols sont saturés
d’eau. Ces derniers se détachent facilement à cause de l’absence des végétations, et se
produisent un mouvement de masses.
- Deuxième cas, le Sambirano en crue dépasse les berges. Quand l’eau se retire , la fleuve
charrie facilement les sols dépourvus de végétation, par contre les sols sous palétuviers sont
maintenus par les racines et résistent à la charriage.
5.4. La turbidité des eaux La turbidité qualifie l’état non limpide de l’eau, troublée par des particules en suspension.
Elle résulte de l’envasement des cours d’eau à cause de l’érosion des berges. La couleur de
l’eau brun clair est due par la présence des particules en suspension provenant des sédiments.
Parfois la couleur devient rougeâtre lorsque la quantité des sédiments dans l’eau est élevée.
L’envasement des cours d’eau modifie les caractéristiques physiques et chimiques de l’eau,
et ses effets se font sentir sur l’ensemble de l’écosystème aquatique.
- Elle modifie la pénétration de la lumière. Lorsque les MES23 sont importantes, elles
empêchent la lumière de pénétrer l’eau. Or la réduction de la pénétration de la lumière
modifie la température de l’eau et nuit au développement des œufs des faunes aquatiques.
- L’accumulation de sédiments sur le lit des cours d’eau entraine une perte d’habitats
pour les faunes aquatiques puisque les sédiments bouchent leurs habitats (trou à crabes, nids
des poissons).
- Dans les écosystèmes marins, la turbidité de l’eau affecte les herbiers et les coraux
situés en aval de la mangrove. En limitant la pénétration de la lumière, les processus de
photosynthèse est réduit et peut conduire à l’Eutrophisation et la mort des herbiers marins. Or
les herbiers marins protègent les récifs coralliens et contribuent à leur survie.
23 MES :matière en suspension
48
Source : cliché de l’auteur, décembre 2017
Planche 6 : Les
érosions des berges
dans la réserve
Photo 11 : Palétuviers
coupées et érosion sur
le rive d’un chenal du
Sambirano
Photo 12 : Erosion de
la berge du Sambirano
et eau turbide
11
12
49
5.6. La réduction des faunes aquatiques Les mangroves sont des milieux favorables pour les nombreux faunes aquatiques surtout les
crabes. Alors leur dégradation a des effets sur les faunes qui y refuge.
5.6.1. La réduction des trous à crabes violonistes Les crabes violonistes sont des minuscules crabes ayant une grande pince au niveau de la
patte gauche.
Les terriers des crabes violonistes sont très nombreux sur une vase formée d’argile. Mais cette
abondance diminue au fur et à mesure que la nature du substrat devient grossière. La
réduction des terriers à crabes dans les tannes est déterminée par d’autre facteur comme la
teneur en sel du sol. Leurs terriers sont rares (49) dans un sol où la teneur en sel est
importante (tanne), ils diminuent également lorsque la vase est trop molle ou plus ou moins
sableuse. Le nombre des trous est multiplié par 5 avec un sol vaseux mou (tableau 12)
Tableau 12: la réduction des trous à crabes violonistes dans les zones dégradées
N° site Zonation et état de la forêt Nature vase Nombre des trous par m2
Site 1 Zone externe Au bord du fleuve Forêt dégradée
Vase molle 515
Site 2 Zone externe Au bord du fleuve Forêt dégradée
Vase très molle
179
Site 3 Zone intermédiaire Forêt dégradée
Vase peu compact
205
Site 4 Zone intermédiaire Forêt dégradée (défrichée)
Sable+ Vase 118
Site 5 Zone interne
Tanne 49
Source : terrain, décembre 2017
5.6.2. La réduction des terriers crabes Scylla serrata Le Scylla serrata, c’est un crabe de mangrove le plus représentatif et le plus recherché. Ces
animaux sont strictement tributaires de son milieu naturel. La nature du substrat et le drainage
de l’eau douce constituent les facteurs limitant pour cette espèce (tableau 13).
Le comptage des terriers de Scylla serrate est fait dans des placettes de 100m2.
50
Tableau 13:la réduction des trous de crabes Scylla serrata dans les zones dégradées
N°Site Zonation et état de la forêt Nature vase Nombre des trous par placette
Site 1 Zone externe Au bord du fleuve Forêt peu dégradée
Vase molle 11
Site 2 Zone externe Au bord du fleuve Forêt dégradée
Vase très molle
7
Site 3 Zone intermédiaire Forêt dégradée
Vase peu compact
9
Site 4 Zone intermédiaire Forêt dégradée (défrichée)
Sable+ Vase 7
Site 5 Zone interne
tanne 1
Source : terrain, décembre 2017
Le nombre des terriers des crabes Scylla serrata est voisin de 11 dans les vases molles sous
peuplement peu dégradé. L’absence des palétuviers modifie la nature du substrat, qui par
conséquent réduit le nombre des trous des crabes. Il est surtout moins nombreux dans les
tannes.
51
Chapitre VI : les impacts sociaux et économiques de la dégradation de la mangrove
Du point de vue économique, la mangrove d’Ambohidravy fournit des nombreux produits
halieutiques qui constituent une ressource alimentaire ou une source de revenu.
6.1. La Réduction des produits de pêche
À Ambohidravy, la pêche est une activité considérable qui vient en seconde position après
l’agriculture et l’élevage. Il existe 111 pêcheurs à Ambohidravy qui dépendent des produits
tirés de la pêche.
La pêche est en général constituée de la pêche aux crevettes, la pêche aux crabes et la pêche
aux poissons. 84% des produits sont destinés à la vente et les restes à l’autoconsommation.
La dégradation de la mangrove entraine la réduction des produits de pêche par la perte et
réduction des habitats des faunes aquatiques, et par la réduction de la biomasse qui constitue
une source de nutriment.
Les récoltes des produits de pêche dépendent des outils et des techniques utilisés par les
pêcheurs (Photo annexe).
Les crabes Scylla serrata. Sont collectés par les méthodes de pêche classiques très variées :
pêches au trou à l’aide d’un crochet, pêche à l'hameçon, pêche en casier. La récolte des
pêches au trou est moins importante que la pêche en casier, parce que le crochet blesse
souvent les crabes (pince arrachée) et endommage les terriers. Elle est surtout destinée à
l’autoconsommation, par contre la pêche en casier à la vente. Les poissons et crevettes sont
collectés par l’utilisation des filets.
La réduction des produits, est mesurer à l’aide d’une comparaison des récoltes obtenues en 2
années différentes est faite (tableau 14).
Tableau 14: la réduction des produits de pêche à Ambohidravy
Produits 2005 2010 à 2017
Crabes 10 Kg par pêche (pêche en casier)
8Kg par pêche (pêche au trou)
5Kg par pêche (pêche en casier)
3kg par pêche (pêche au trou)
Poissons 15Kg par pêche (pêche en filet) 10Kg par pêche (pêche en filet)
Crevettes 15Kg (pêche en filet) 10Kg par pêche (pêche en filet)
Source : terrain, décembre 2017
52
Source : cliché de l’auteur, décembre 2017
Planche 7 : les produits de
pêche à Ambohidravy
Photo 13 : Drakatra le crabe Scyalla serrata
Photo 14 : Les crevettes (makamba)
Photo 15 : Les poissons d’Ambohidravy (maloky)
53
6.2. La Diminution du revenu familial La pêche constitue le pilier économique des pêcheurs à Ambohidravy. La vente des produits
constitue une source de revenu familiale. Mais la réduction des produits de pêche entraine une
baisse du revenu tiré de la vente.
À Ambohidravy les pêcheurs effectuent la pêche 15 jours par mois.
En faisant un simple calcul à base de production, on a :
Tableau 15:représentation de la réduction du revenu mensuel des pêcheurs à Ambohidravy
Produits 2005 2010 à 2017
Capture moyenne par pêche
Prix d’un Kg
Capture moyenne par mois
Revenu Mensuel par ménage
Capture moyenne par pêche
Prix d’un Kg
Capture moyenne par mois
Revenu Mensuel par ménage
Crabes 10Kg 2000ar 150Kg 300 000ar 5Kg 2500ar 75Kg 187 500ar
Poissons 15Kg 1000ar 225Kg 225 000ar 10Kg 1000ar 150Kg 150 000ar
Crevettes 15Kg 1800ar 225Kg 405 000ar 10Kg 2000ar 150Kg 300 000ar
Source : terrain, décembre 2017
Le tableau 15 présente la diminution du revenu tiré de la pêche. Il y a une réduction de 112
500 ariary pour les pêcheurs de crabes, une réduction de 75000 ariary pour les pêcheurs de
poissons et une réduction de 105 000 ariary pour les pêcheurs de crevette.
6.3. La reconversion professionnelle, et exode de la population. L’épuisement des ressources halieutiques, conséquence directe de la surpêche et de la
dégradation des habitats entraine un abondant et une reconversion professionnelle des
pêcheurs. L’activité de pêche n’est plus rentable, donc les pêcheurs sont obligés de s’orienter
vers de nouvelles activités génératrices de revenus, ou cherche un milieu de pêche plus
rentable.
6.3.1. L’Abandon de la pêche et la reconversion professionnelle Étant donné que la pêche ne soit plus rentable, les pêcheurs autochtones abandonnent
l’activité de pêche ou exercent d’autre activité afin de survivre. Les anciens pêcheurs ne
pratiquent plus l’activité de pêche sauf pour l’autoconsommation. Et afin de gagner leur vie,
les anciens pêcheurs changent d’activités dans l’artisanat tel que la menuiserie et la forgerie
(planche 8).
À Ambohidravy La forge consiste à la fabrication et réparations des petits matériels agricoles
tels que ; la bêche, la pelle, la hache. La production de la bêche suit le cycle saisonnier des
54
cultures, c’est du mois de juillet au mois de septembre, puis du mois de novembre au mois de
janvier que la fabrication est maximale et atteint jusqu’à 15 bêche par mois. La forte demande
s’explique par le fait que c’est encore le seul outil de base des villageois d’Ambanja employer
pour les travaux d’aménagement agricole.
La fabrication du coupe-coupe favorise l’activité de forge car c’est un outil à tout faire les
habitants pour se frayer les chemins dans les broussailles et la forêt. Les produits sont vendus
dans les villages à proximité et dans la ville d’Ambanja. En moyenne, les forgerons
fabriquent : 8 beche,6 hache et 8 coupe-coupe par mois.
La menuiserie consiste à la fabrication des charrettes et des pirogues. C’est une activité
secondaire combinée avec la pêche pour couvrir les différents besoins du ménage.
L’agriculture et la pêche à Ambohidravy et à Nosy-be favorisent la fabrication des charrettes
et des pirogues. Cette activité connait un pic avant la saison de pluie au cours de laquelle les
charrettes sont très utiles car ce sont les seuls moyens de transport pour passer dans les boues,
et la pirogue pour le transport sur l’eau. L’artisanat génère une ressource financière non
négligeable à Ambohidravy
Tableau 16:l’artisanat une activité source de revenu monétaire
Produits Bêche /pelle Hache Coupe-coupe Charrette Boutre
Prix 5000 ar 7 500 ar 10 000 ar 1 500 000 ar 3 000 000 ar
Source : enquête personnelle
La menuiserie et la forgerie sont très rémunératrices ( tableau 16). La menuiserie rapporte
1500 000 ariary jusqu’à 3 000 000 ariary par chaque fabrication. L’activité de forge rapporte
en moyenne165 000 ariary par mois.
Par contre elles accentuent la dégradation de la mangrove à cause de la forte demande en
bois. Pour la fabrication d’un boutre le nombre moyen de bois utilisés varie de 20 à 35 arbres
de 2 à 4m de hauteur et de 15 à 30 cm de diamètre. La fabrication d’une charrette nécessite.
Les espèces les plus utilisées sont : Bruguiera gymnorrhiza, Xylocarpus
moluccensis,Xylocarpus granatum, et Sonneratia alba. Et pour la fabrication des bêches, et
des pelles, le Rhizophora mucronata est servi comme manche.
Les forgerons et les menuisiers sont tout résidants du village d’Amporaha Ambany avec : 3
menuisiers et 7 forgerons.
55
Source : cliché de l’auteur, décembre 2017
Planche 8 : l’artisanat
dans le village
d’Amporaha Ambany
Photo 16 : Fabrication
d’un coupe-coupe
Photo 17: Une bêche
Photo 18 : La
fabrication d’une
pirogue
16 17
18
56
6.3.2. L’exode de la population La réduction en potentialité halieutique de la zone de recherche fait d’elle une zone
d’émigration. Certains pêcheurs et mareyeurs migrants originaires sont amenés à quitter
Ambohidravy pour se rendre dans les zones reconnues ayant des fortes productivités en
produits de pêche. Les zones de destinations sont des zones réputées pour la pêche dans le
district d’Ambanja et la région de DIANA à savoir : Le village de Djangoa, d’Ambaliha,
localise au sud de la réserve, le village d’Ambalahonko au nord de la réserve et les villages
d’Ankazomborona et d’Antsatrana dans le district d’Ambilobe (croquis 7).
57
Source : BD 500 FTM/BNGRC, arrangement de l’auteur
Croquis 7: les zones de migration des pêcheurs
58
6 .4. La dégradation de la mangrove, un atout pour la riziculture La formation des tannes représente une situation favorable pour les agriculteurs, par le gain
des terres en riziculture. La riziculture en mangroves est une riziculture pluviale inondée et
non irriguée, qui se développe dans les plaines des estuaires soumis à la submersion des
marées. Donc elle n'est pratiquée que pendant la saison des pluies. Ce type de riziculture fut
introduit à Madagascar par les migrants en année 1910.
Les tannes constituent des terres favorables à la riziculture car elles présentent toutes les
caractéristiques d'un sol nécessaire à la culture du riz. D'abord, elles sont riches en éléments
fertiles apportés par l'eau de mer avec un teneur en argile (50%)24. La riziculture sur les sols
de mangrove n’a pas besoin des engrais, des pesticides ni des herbicides car le sel de l'eau de
mer contribue naturellement à éliminer les adventices.
Le riz est adapté aux sols acides mais ne tolère pas la salinité, c'est la raison de la praticité de
la riziculture en mangrove pendant la saison de pluie car l'eau de pluie lessive le sol. Ainsi le
taux de salinité est réduit.
Elle bénéficie des nombreux atouts, et offre une potentialité importante avec un rendement
élevé de 1600Kg/ha contre un rendement de 800Kg/ha pour la riziculture sur tetiky25
24 J. Vieillefon.1965 « feuille d’Ambilobe, cartes pédologiques reconnaissances au 1/200 000 25 Riziculture sur tetiky : une culture itinérante sur brûlis, elle est pratiquée sur les flancs des montagnes forestières. C’est une technique de culture initiée par les « tsimihety » originaire de la région de Sofia. La technique consiste à la défrichement de la forêt et se fait avec peu de soin : pas de repiquage, pas de sarclageet sans irrigation. Après deux et 3 années de culture, les sols sont laissés à l’abandon.
59
Source : cliché de l’auteur, décembre 2017 Photo 19 : rizière sur tanne dans la partie nord de la réserve La riziculture sur tanne nécessite une bonne maîtrise de l’eau : des canaux sont installés de
parcelle en parcelle permettant l’introduction de l’eau saumâtre, et les canaux de drainages
sont nécessaires pour évacuer l’excès d’eau.
Au début un bon contrôle de la lame d’eau dans la rizière est nécessaire, car une longue
submersion du sol réduit son caractère physico-chimique permettant la libération et
l’élimination de certains composants chimique défavorable à la culture du riz.
Une bonne maitrise de drainage aussi est nécessaire, il faut limiter le drainage car le sol drainé
de façon permanente ou libérés des marées salées devient potentiellement sulfatés acides.
Alors le PH s’abaisse à des valeurs comprises entre 2 et 4, Ce qui n’est pas compatible pour la
culture du riz.
Dans la réserve, les tannes mises en valeur par la riziculture représentent une surface totale de
49,62 ha qui sont toutes localisées dans la partie nord de la réserve (croquis 8).
19
60
Source : BD 500 FTM/BNGRC, image Google Earth 2016, arrangement de l’auteur
Croquis 8: Localisation des rizicultures sur tanne
61
Conclusion de la troisième partie
La dégradation de la mangrove a des conséquences dans le domaine : écologique, sociale et
économique. Dans le domaine écologique, la réduction de la forêt qui est un « puits de
carbone » provoque l’émission croissante de CO2 dans l’atmosphère. Ce dernier accentue
l’effet de Serre et contribue au phénomène de réchauffement climatique. Dans le domaine
halieutique, la mangrove constitue des zones de croissance et d’habitat pour la faune
halieutique. Donc la dégradation et la perte des habitats des faunes halieutique, mène à la
raréfaction et diminution de ces ressources. La diminution des ressources halieutiques affecte
le plan social et économique des pêcheurs, aboutissant à la reconversion professionnelle et
l’exode des pêcheurs.
62
CONCLUSION GENERALE
Les mangroves sont des écosystèmes des zones côtières tropicales très productifs mais aussi
très fragiles. À Ambohidravy elle est fortement exploitée, à cause des différentes ressources
qu’elle procure. La dépendance de la population riveraine à la mangrove, entraine une forte
exploitation qui est souvent très destructrice de la forêt : abattage et coupes des palétuviers.
La combinaison des différentes actions anthropiques et les effets du changement climatique
constituent des facteurs explicatifs de la dégradation de cet écosystème. Ces deux facteurs
agissent sur la mangrove et contribuent à la régression en surface de la forêt, et à la formation
des tannes.
Mais ces modifications ont des nombreuses répercussions dans des différents domaines.
D’abord dans le domaine écologique elle engendre forte émission de CO2 dans l’atmosphère
d’ordre de 80,44713t/ha qui par la suite favorise l’augmentation de l’effet de serre. Les berges
du Sambirano deviennent instables et sensibles à l’érosion à cause de l’absence des
palétuviers qui retiennent les sédiments. L’abondance de la faune aquatique est réduite à
cause de la modification de son habitat par la turbidité de l’eau, et sa réduction par les
bouchages des nids, mais aussi par la réduction de la biomasse qui sert de nutriment.
L’ensemble de l’écosystème aquatique est donc perturbé par la présence des matières en
suspension, qui dérègle la pénétration de la lumière et réduit le phénomène de photosynthèse.
Les impacts écologiques, économiques et sociaux sont étroitement liés, du fait que la
réduction des faunes aquatiques a des répercussions au niveau économique et social des
pêcheurs. La raréfaction des produits halieutiques réduit le revenu familial des pêcheurs, qui
par conséquent sont obligés d’abandonner l’activité de pêche ou d’exercer une autre activité
secondaire dans le but de survivre. Par contre, les pêcheurs migrants qui sont surtout les vezo
sont obligés d’effectuer un exode afin de s’installer dans des nouvelles zones de pêche plus
rentable.
Cependant la dégradation de la mangrove présente une conséquence positive pour les
agriculteurs, car la formation des tannes constitue des terres favorables à la riziculture.
Donc les Hommes sont responsables de la dégradation de cet écosystème, mais aussi le plus
sensible à sa dégradation. Malgré les impacts qui se font ressentis, les riveraines ne peuvent
s’empêcher de l ‘exploiter, de ce fait alors : Comment concilier la conservation et
l’exploitation de la mangrove ?
63
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69
ANNEXES
Annexe I: Fiches d'enquête
Formulaire pour les enquêtes ménages
1-IDENTITE DU MEGE
Fokontany : Village : Menage N° : Appartenance ethnique : Origine : -Autochtone - Migrant : année d'arrivée : ... Lieu d'origine : …. Motifs de migration : …. Taille du ménage : 0 -17 ans 18ans – 50ans +51 ans Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin 2-ACTIVITE PRINCIPALE DU MENAGE : (agriculture et pêche) 2-a- Pour les agriculteurs -Produits de l’agriculture
Type de culture Récolte par an Destination du produit Prix Consommation Vente
Culture vivrière Culture de rente Fruits et légumes
-Mode d'acquisition des terres :
Taille : ___ Héritage : Achat : défrichement :
-Mode de faire valoir :
Direct : métayage : fermage :
-Technique de culture Type de culture Nombre de personne Système de culture
Traditionnel Mécanisé Culture vivrière Culture de rente
-variation saisonnière de la culture ? -
70
2-b-Pour les pêcheurs
-Avez-vous un lieu de préférence pour pratiquer l’activité de pêche ? à Quelle distance ? - - fréquence : ___semaine / ____mois
- Produits de pêche
Type de produits Quantité Destination Prix de vente Par pêche Consommation Vente
Crabes Poissons Écrevisses Concombres de mer
-Technique de pêche
Produits de pêche Nombre de personnes
Pêche à trou Pêche en casier Pêche en filet
Crabe Poissons Écrevisses Concombre de mer -Constatez -vous une hausse ou une baisse de récolte de pêche ? Quelles sont les conséquences ? - - -Constatez-vous une hausse ou une baisse des produits de pêche ? Quelles sont les conséquences ? - - Produits de pêche 2005 2010 2015
Quantité Prix Quantité Prix Quantité Prix Crabes Poissons Écrevisse Concombre de mer
- y a-t-il un lien entre la dégradation de la forêt de mangrove et la variation de la récolte obtenue ? Pouvez-vous expliquer - -
71
2-c- activité secondaire du ménage :
Cueillette du miel
-A quelle période de la saison vous pratiquez cette activité ? - Fréquence de la cueillette : ___semaine ou ____mois
-Quantité par cueillette : ___
-Lieu de vente :
-prix de vente :
-Que constatez-vous à propos de cette ressource ? Quelles sont les conséquences ?
En diminution : en augmentation : Pas de changement :
Année 2005 2010 2015
Quantité
Prix
- Y a-t-il un lien entre la dégradation de la forêt et la dégradation et la variation de récolte obtenue ? Pouvez-vous expliquer - - Autre activité comme source d’argent (élevage, artisanat)
Activités Revenu
Élevage
Artisanat
-En quelle période vous pratiquez cette activité ? - - -Quelle est la relation entre votre activité est la forêt de mangrove ? - -
3-UTILISATION DU BOIS DE PALETUVIER
3-a- récolte de bois de chauffe
-Lieu d’extraction :
-Quelles sont les espèces les plus utilisées ? - -Fréquence d’extraction : ___semaine
72
-Quantité : __ jour ou __semaine
-Variation de la récolte selon les saisons ? -
3-b- usages secondaires (Bois d’œuvre et bois de construction/ usage thérapeutique)
-Lieu d’extraction :
-Avez-vous un permis d’exploitation (pour les bois d’œuvre) ? Oui : Non : -Quelles sont les espèces les plus utilisées ? - -Sélectionnez-vous les espèces à utiliser ? Si oui : hauteur__ ; diamètre___
4- PERCEPTION ET SAVOIR SUR L’ENVIRONNEMENT
4-a-Erosion
-avez-vous constatez une forme d’érosion dans la réserve ?
Oui : __ ou Non : __
-Si oui lieu : -Selon vous quelle est la cause de cette érosion ? - à votre avis, est ce que cette érosion à un lien avec la dégradation de la forêt de mangrove ? Expliquez-vous ? - - À votre avis, est ce que le phénomène d’érosion aura des conséquences (sur votre activité, votre village) ? Expliquez-vous - 4-b-Pollution
-Avez- vous constatez une forme de pollution de l’eau dans la réserve ? Oui : __ ou Non : __ -Si oui lieu : à votre avis quelle est la cause de ce phénomène ? - à votre avis quelle est la relation entre la pollution de l’eau est la mangrove ? Expliquez-vous - à votre avis quelle est la relation entre la pollution de l’eau est la pêche ? Expliquez-vous -
73
FORMULAIRE POUR LES DIFFERENTES AUTORITES LOCALES
ONG
-Depuis quand vous avez constaté la dégradation de la forêt de mangrove ?
- Quelle est l’évolution de l’espace recouvert par la mangrove ?
-Quelles est la zone ou secteur la plus touchée par la dégradation. Les raisons de cette dégradation ?
-Quelles mesures vous avez pris par rapport à cette situation ?
-Avez-vous constaté des espèces faunistiques disparues ou qui sont en raréfaction dans la forêt de mangrove ?
-quelles sont ces espèces ? Est-ce que leur raréfaction a un lien par rapport à la dégradation de la mangrove ?
-Quelles sont les mesures prises face à cette situation ?
Association locale ou VOI :
1-Identification
Nom du VOI :
Localité :
2-exploitation du bois de palétuviers
- Quelles sont les règles et limites de l’exploitation de bois ?
- Quelles sont les raisons d’exploitation de bois dont vous livrez une autorisation ?
- Quelle est la Somme à payer pour avoir une autorisation ?
- Quelle est la durée de l’autorisation ?
- Quel est le nombre d’arbre coupé permis pour une autorisation ?
-Combien d’exploitant demande une autorisation par mois ?
- Combien d’arbres sont coupés par mois ?
- Avez-vous constaté des exploitants illicites ? Nombre par mois ?
-Combien d’arbres sont coupés illicitement par mois ?
- Avez-vous arrêté des exploitants illicites ? Nombre d’exploitant illicite arrêté ?
- Quelle est la somme d’amande à payer par les exploitants illicites qui se font arrêter ?
74
Chef fokontany chef du village
Identification :
Nom du fokontany :
Nombre de village :
Nombre de hameau :
Nombre de ménage composant le village ou hameau :
-Bref historique du village - - -Ethnie de la population par ordre d’importance - - est-ce qu’il y a de l’immigration ?
Oui : __ ou Non : __
-Quels sont les raisons qui ont poussé la population à immigrer dans le fokontany/village ? par ordre d’importance. - -En quelle année l’immigration a été très remarquée (très élevée) ? - -Que constatez-vous à propos de ce mouvement ?
En diminution : en augmentation : Pas de changement :
-Quelles sont les conséquences engendrées par ce mouvement (dans le village) ? - -Quelles sont les conséquences engendrées par ce mouvement sur l’écosystème mangrove ? - est-ce qu’il y a de l’émigration ? Oui : __ ou Non : __ -En quelle année ce mouvement a commencé ? - -Que constatez-vous à propos de ce mouvement ?
En diminution : en augmentation : Pas de changement :
-En quelle année l’émigration a été très remarquée (très élevée)? - -Ou sont les destinations des émigrants ? - -Quels sont les raisons qui ont poussé la population à quitter le fokontany/village ? (par ordre d’importance)… - -Est- ce que ce mouvement d’émigration est en relation avec la dégradation de l’écosystème mangrove ?
75
Annexe II: Carte hydrographie
Source : BD 500 FTM/ BNGRC, arrangement de l’auteur
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Annexe III: Carte topographique
Source : BD 500 FTM/BNGRC, arrangement de l’auteur
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Annexe IV: placette
N° Placette Latitude Longitude Placette 1 13°38'57.36"S 48°19'14.46"E Placette 2 13°38'57.79"S 48°19'22.56"E Placette 3 13°38'58.62"S 48°19'30.85"E Placette 4 13°38'59.34"S 48°19'40.19"E Placette 5 13°38'56.87"S 48°19'54.03"E Placette 6 13°41'27.01"S 48°18'51.26"E Placette 7 13°41'18.72"S 48°19'22.07"E Placette 8 13°41'10.30''S 48°19'49.00''E Placette 9 13°40'55.56"S 48°20'6.15"E Placette 10 13°40'54.91"S 48°20'20.62"E
78
Annexe V: les données climatiques
Tableau du régime pluviométrique à Ambanja (1982-2012)
Mois J F M A M J J A S O N D total
P (mm) 506 447 285 136 47 31 23 31 36 63 166 324 2095
N(jours) 20 18 17 7 8 3 9 5 5 6 10 18 126
Tableau du régime thermique à Ambanja (1892-2012)
Mois J F M A M J J A S O N D total
T°max 30°8 30°9 31°3 31°5 30°9 30°2 29°4 29°8 30°3 31°6 31°9 31°7 30°8
T°min 22°7 23°0 23°3 22°6 20°6 18°8 17,5 18,4 19,2 20,7 22,1 22°7 20°9
T° 26°7 26°9 27°3 27°0 25°7 24°5 23°4 24°1 24°7 26°1 27°0 27°2 25°8
Source : Climate-Data.org
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Annexe VI: les crabes et leurs terriers
Source :photo Herbin MAXIME 2012
Source : cliché de l’auteur, décembre 2017
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Annexe VII: les techniques de pêche
Source : cliché de l’auteur, décembre 2017
Casier
Filet
81
TABLE DES MATIERES SOMMAIRE ....................................................................................................... I
Table des illustrations........................................................................................ II
Glossaire ........................................................................................................... V
Acronyme ........................................................................................................ VI
INTRODUCTION ............................................................................................. 1
Problématique de la recherche .............................................................................................3
Intérêt du sujet ....................................................................................................................3
Les objectifs de la recherche ...............................................................................................3
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE DE LA RECHERCHE .................................................................................................... 4
Chapitre I : Analyse rétrospective sur la dégradation de la mangrove et démarche de la recherche ................................................................................... 5
1.1. La dégradation de la forêt de mangrove ........................................................................5
À l’échelle mondiale ....................................................................................................5
À échelle nationale.......................................................................................................6
1.2. Les Causes de la dégradation ........................................................................................7
À échelle mondiale ......................................................................................................7
À l’échelle nationale ...........................................................................................................8
1.3. Les conséquences de la dégradation de la mangrove .....................................................9
1.4. Démarche de la recherche.............................................................................................9
1.4.1. Phase préliminaire : ...............................................................................................9
La recherche bibliographique ............................................................................................ 10
La conception des outils de recherche ............................................................................... 13
1.4.2. Les travaux de terrain .......................................................................................... 13
Les enquêtes proprement dites .......................................................................................... 13
Les entretiens .................................................................................................................... 14
Les inventaires floristiques ................................................................................................ 15
Les inventaires des terriers des crabes violonistes ............................................................. 16
1.4.3. La phase de traitement et d’interprétation ............................................................ 16
82
1.5. Difficultés rencontrées ............................................................................................... 16
Limite de la recherche ....................................................................................................... 17
Chapitre II : La mangrove d’Ambohidravy : riche mais fragile ........................ 18
2.1. Répartition spatiale..................................................................................................... 18
2.2 La richesse floristique de la mangrove d’Ambohidravy ............................................... 19
2.3 La zonation de la mangrove ......................................................................................... 20
2.4 L‘état actuel de la mangrove d’Ambohidravy .............................................................. 21
Conclusion de la première partie ....................................................................................... 23
DEUXIÈME PARTIE :LA MANGROVE D’AMBOHIDRAVY, UNE FORET EN DÉGRADATION ...................................................................................... 24
Chapitre III : l’évolution de la mangrove de la réserve d’Ambohidravy ........... 25
3.1 l’ouverture de la canopée forestière ............................................................................. 25
3.2 La diminution de la surface de la mangrove ................................................................. 25
3.3. La Formation des tannes et l’assèchement de la mangrove ......................................... 28
3.3.1. L’acidification et la salinisation du sol de mangrove............................................ 29
3.3.2. L’assèchement des palétuviers............................................................................. 30
Chapitre VI : les facteurs de la dégradation de la mangrove a Ambohidravy .... 32
4. 1. La population d’Ambohidravy : dépendante des ressources de la mangrove .............. 32
4.1.1 les exploitations contrôlées et autorisées............................................................... 32
L’usage pour bois de chauffe ............................................................................................ 32
Les usages dans la construction ......................................................................................... 33
4.1.2. Les exploitations illicites ..................................................................................... 35
La vente des bois de palétuvier.......................................................................................... 35
L’activité de charbonnage ................................................................................................. 36
4.2. La faiblesse des autorités locales ................................................................................ 37
4.3. Les modifications des conditions climatiques : facteur de dégradation de la mangrove ......................................................................................................................................... 39
4.3.1. Une diminution progressive des précipitations mensuelles ................................... 39
4.3.2. Une tendance à l’élévation de la température ....................................................... 40
Conclusion de la deuxième partie ...................................................................................... 42
83
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DE LA DEGRADATION DE LA MAGROVE DANS LA RESERVE D’AMBOHIDRAVY ............................... 43
Chapitre V : Impacts écologiques ..................................................................... 44
5. 1. La dégradation de la mangrove, une source d’émission de carbone ............................ 44
5.1.1. La capacité de stockage de carbone par les mangroves ........................................ 44
5.1.2. La capacité de stockage de carbone de la mangrove à Ambohidravy.................... 44
La Quantification de la biomasse de la mangrove d’Ambohidravy .................................... 44
La Quantification du taux de carbone séquestré ................................................................. 45
5.2. La dégradation de la mangrove accentue l’effet de Serre ............................................ 46
5.3.l’érosion des berges et élargissement du lit du fleuve ................................................... 47
5.4. La turbidité des eaux .................................................................................................. 47
5.6. La réduction des faunes aquatiques............................................................................. 49
5.6.1. La réduction des trous à crabes violonistes .......................................................... 49
5.6.2. La réduction des terriers crabes Scylla serrata ..................................................... 49
Chapitre VI : les impacts sociaux et économiques de la dégradation de la mangrove ......................................................................................................... 51
6.1. La Réduction des produits de pêche ............................................................................ 51
6.2. La Diminution du revenu familial ............................................................................... 53
6.3. La reconversion professionnelle, et exode de la population. ........................................ 53
6.3.1. L’Abandon de la pêche et la reconversion professionnelle ................................... 53
6.3.2. L’exode de la population ..................................................................................... 56
6 .4. La dégradation de la mangrove, un atout pour la riziculture ....................................... 58
Conclusion de la troisième partie ............................................................................... 61
CONCLUSION GENERALE .......................................................................... 62
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 63
ANNEXES ....................................................................................................... 69
TABLE DES MATIERES ................................................................................ 81