Une lame de faucille sous la stèle gravée Chalcolithique dite du « Chef de tribu », Vallée des Merveilles, région du Mont Bego, Tende, Alpes-Maritimes

Article original

Une lame de faucille sous la stèle gravée Chalcolithiquedite du « Chef de tribu », Vallée des Merveilles,

région du Mont Bego, Tende, Alpes-Maritimes

A sickle blade under the carved Chalcolithic stele knownas the ‘‘head of the tribe’’, vallée des Merveilles,

Mont Bego region, Tende, Alpes-Maritimes

Henry de Lumley a,*, Annie Echassoux b, Odile Romain c,Déborah Barsky d, Sophie Grégoire d, Thibaud Saos d

a Institut de paléontologie humaine, fondation Albert-1er-Prince-de-Monaco, 1, rue René-Panhard,75013 Paris, France

b Laboratoire départemental de préhistoire du Lazaret, parc de la Villa « La Côte »,33 bis, boulevard Franck-Pilatte, 06300 Nice, France

c Département de préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle, laboratoire de préhistoire,43, rue Buffon, bâtiment collections, CP 140, 75005 Paris, France

d Centre européen de recherches préhistoriques de Tautavel, avenue Léon-Jean-Grégory, 66720 Tautavel, France

Disponible sur Internet le 16 septembre 2010

Résumé

Après l’enlèvement de la stèle gravée dite du « Chef de tribu », attribuée au Chalcolithique, érigée à2290 m d’altitude dans le chaos de blocs du torrent des Merveilles, dans la région du mont Bego, à Tende, lesprélèvements des terres accumulées sous la roche ont livré, après tamisage, une lame de faucille en silexBédoulien, beige clair, translucide, très fin et homogène, débitée par pression sur nucléus chauffé, et portantun lustrage peu développé, provoqué par le moissonnage des céréales. Cette lame de faucille rappelle cellesqui ont été largement utilisées dans la culture chasséenne méridionale (4300 à 3000 ans avant notre ère) maisaussi parfois dans la culture campaniforme, à l’âge du Bronze ancien et même à l’âge du Bronze moyen,comme à la grotte Murée, dans les gorges du Verdon. La situation de cette lame faucille au pied de la stèlegravée dite du « Chef de tribu », dans un paysage minéral, n’est certainement pas fortuite et il est hautementprobable qu’elle a été déposée intentionnellement auprès de cette roche. C’est vraisemblablement au coursd’une cérémonie rituelle que cette lame de faucille, alors qu’elle était peut être encore enchâssée dans un

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Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

L’anthropologie 114 (2010) 445–468

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (H. de Lumley).

0003-5521/$ – see front matter # 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.anthro.2010.07.005

manche en bois, a été déposée intentionnellement, en geste propitiatoire ou en offrande, auprès de la stèledite du « Chef de tribu ».# 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Âge du cuivre ; Cérémonie rituelle ; Chalcolithique ; Chef de tribu ; Lame de faucille ; Mont Bego ;Offrande ; Vallée des Merveilles

Abstract

The carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’, attributed to the Chalcolithic, erected at an altitude of2290 m in the chaos of blocks in the Merveilles torrent in the Mont Bego region at Tende, was removed fromits original standing place. Earth extracted from under the stele and sieved yielded a sickle blade in very fineand homogeneous Bedoulian pale biege translucid flint, pressure flaked on a heated core. The blade bears alight polish caused by cereal harvesting. This sickle blade is similar to those widely used in the southernChassey culture (4300 to 3000 years before our era) but also sometimes in the Campaniform culture, duringthe ancient and middle Bronze age, like in Murée cave, in the Verdon gorges. The location of the sickle bladeat the foot of the carved stele, known as the ‘‘head of the tribe’’, is not just coincidental. It is highly probablethat the blade was intentionally placed beside this rock. It is seemingly during a ritual ceremony that thissickle blade, probably still inserted in a wooden handle, was intentionally placed, in a propitious gesture oras an offering, beside the stele known as the ‘‘head of the tribe’’.# 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Copper Age; Ritual ceremony; Chalcolithic; Head of the tribe; Sickle blade; Mont Bego; Offering; Valléedes Merveilles

1. Introduction. La stèle gravée dite du « Chef de tribu »

La stèle gravée dite du « Chef de tribu », Tende, Alpes-Maritimes, (zone VII, groupe I, roche8) (Fig. 1 et 2) a été érigée, à 2290 m d’altitude, dans le chaos de blocs du torrent des Merveilles(Fig. 3–5), au sein de la montagne sacrée du Bego, par des hommes du Chalcolithique des Alpesméridionales (Lumley et al., 1990a).

Cette dalle, en pélite gris-bleuté, naturellement triangulaire, haute de 165 cm et large de123 cm à la base, a été gravée à l’âge du Cuivre, entre 3300 et 2500 ans avant J.-C. (Fig. 6).

La typologie des cinq poignards gravés, deux à lame triangulaire courte et à base rectiligneet trois à lame triangulaire longue et à base rectiligne, rappelle celle de la culture deRemedello en Italie du Nord et permet de les attribuer au Chalcolithique (Lumley et al., 1995,2003a, 2003b).

Les pétroglyphes inscrits sur cette roche sont disposés selon une composition évidente. Un axevertical est souligné par trois poignards alignés verticalement (Fig. 7).

De part et d’autre de cet axe, qui sépare la dalle en deux parties égales, sont réparties diversesfigures qui reprennent les thèmes iconographiques classiques de la région du mont Bego :anthropomorphes, corniformes, réticulé et poignards. Deux de ces gravures, plus grandes que lesautres, ont été placées symétriquement par rapport à l’axe longitudinal vertical : à gauche ungrand anthropomorphe au poignard fiché dans la tête, à droite un grand réticulé.

À gauche, du côté du sommet de la montagne, le grand anthropomorphe, appelé le « Chef detribu » représente un personnage en pied, longiligne, à tête circulaire surmontant un long cou, lesbras étendus en majesté, avec les mains ouvertes et les doigts écartés, le pouce gauche dirigé versle haut et le droit vers le bas. Il porte une chasuble ornée d’un corniforme, a les pieds tournés vers

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l’intérieur et son sexe est masculin. Il est, en fait, composé d’un montage de signes corniformes,le nez et les yeux, le cou et la tête, la chasuble, le corps, le sexe. Un grand poignard à lametriangulaire allongée et à base rectiligne est fiché obliquement dans la tête de cetanthropomorphe. Il représente le dieu Taureau, maître de la foudre et de l’orage et dispensateurde la pluie fertilisante, qui doit être sacrifié.

Sur la partie droite, du côté de la vallée, disposé symétriquement au grand anthropomorphepar rapport à l’axe de la stèle, un grand réticulé rectangulaire scalariforme de 32 cases, dans

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Fig. 1. Localisation de la région du mont Bego dans les Alpes méridionales. La stèle gravée dite du « Chef de tribu » estsituée dans le secteur des Merveilles.Localisation of the Mont Bego region in the southern Alps. The carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’, is located inthe Merveilles sector.

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Fig. 2. La stèle gravée dite du « Chef de tribu » est située dans la zone VII, dans le torrent des Merveilles, au centre dusecteur des Merveilles.The carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’ is located in zone VII, in the Merveilles torrent, in the centre of theMerveilles sector.

lesquelles ont été placées quelques cupules isolées, évoque les champs cultivés et par delà, ladéesse Terre. Les cupules réparties dans ces cases symbolisent les pluies fertilisantes dispenséespar le dieu de l’orage pour que les récoltes soient abondantes.

Sur cette stèle ont donc été figurés côte à côte, comme sur plusieurs autres roches gravées de larégion du mont Bego, à gauche, le dieu Taureau, symbolisé par la grande figure anthropomorphe,et, à droite, la déesse Terre symbolisée par un grand réticulé, associés à plusieurs autres gravures.

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468 449[(Fig._3)TD$FIG]

Fig. 3. Coupe transversale synthétique de la vallée des Merveilles, au niveau de la stèle gravée dite du « Chef de tribu ».Elle est dressée à 2290 m d’altitude, dans le chaos de blocs du torrent des Merveilles.Transverse section of the vallée des Merveilles, at the site of the carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’. The stele isat an altitude of 2290 m, in the chaos of blocks in the Merveilles torrent.

[(Fig._4)TD$FIG]

Fig. 4. Coupe transversale du fond de la vallée des Merveilles au niveau de la stèle gravée dite du « Chef de tribu ». Cettestèle est située à 2290 m d’altitude, dans le lit même du torrent, sur sa rive droite, au milieu d’un gigantesque chaos deblocs. Elle repose dans une sorte de conque rocheuse, sur un très grand bloc de brèche en dièdre formant pupitre. C’estsous cette roche gravée qu’a été recueillie la lame de faucille en silex Bédoulien.Transverse section of the bottom of the vallée des Merveilles at the carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’. The steleis situated at an altitude of 2290 m, on the right bank of the bed of the torrent, in the middle of a gigantic chaos of blocks. Itrests on a sort of rocky conch, on a huge block of dihedral breccia forming a pulpit. The sickle blade in Bedoulian flint wasfound under this carved rock.

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Fig. 5. La stèle gravée dite du « Chef de tribu », érigée dans le chaos de blocs du torrent des Merveilles, sur sa rive droite.Au loin, le cirque de l’Inferno fermé en arrière par la crête que forment la cime de Durmiose et la cime de Chagiasse.The carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’, erected in the chaos of blocks in the Merveilles torrent, on the rightbank. In the distance, the cirque of the Inferno is closed at the rear by the ridge that forms the Durmiose peak and theChagiasse peak.

Entre ces deux figures majeures, plus grandes que les autres, un petit anthropomorphe, portant unchapeau à cornes, a les jambes écartées, les pieds tournés vers l’extérieur et les bras levés en positiond’orant avec les mains ouvertes. Placé entre le dieu Taureau à gauche et le grand réticulé figurant ladéesse Terre à droite, il intercède auprès du dieu de l’orage pour qu’il vienne féconder la terre.

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Fig. 6. La stèle gravée dite du « Chef de tribu », (zone VII, groupe I, roche 8), photographiée en octobre 1988. C’est ladernière photographie prise in situ de cette roche gravée. On peut constater la détérioration de cette roche gravée et enparticulier, à droite, la grande zone desquamée qui entame le grand réticulé et le grand corniforme situés au-dessus.The carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’, (zone VII, group I, rock 8), photographed in October 1988. This is thelast photograph taken in situ of this carved rock. The deterioration of this carved rock is visible, particularly on the right,where the large desquamated zone affects the large reticulate and the large corniform situated just above it.

Trois corniformes et quatre poignards, dont deux identiques opposés pommeau à pommeau etdeux autres identiques placés en parallèle complètent la composition.

Les paires de poignards homologues, deux poignards à lame triangulaire courte et à baserectiligne opposés par les pommeaux et deux autres poignards à lame triangulaire longue et àbase rectiligne placés en parallèle, représentent les attributs du dieu Bego, le dieu de l’orage quibrandit la foudre des deux mains, comme par exemple, sur la gravure dite du « sorcier » (zoneVIII, groupe II, roche 3 (4)).

En haut et à droite de la stèle, un grand corniforme a les cornes reliées entre elles par une lignede cupules pour dessiner un cercle qui évoque le champ. Un poignard dont la lame chevauche lasurface du cercle a sa garde située au niveau de la corne gauche gravée du corniforme qui

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Fig. 7. La stèle gravée dite du « Chef de tribu », (zone VII, groupe I, roche 8). Seules les gravures protohistoriques ont étéreprésentées sur ce relevé.The carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’ (zone VII, group I, rock 8). Only the protohistoric carvings arerepresented on this survey.

s’interrompt à son emplacement, ce qui montre bien que la superposition de ces deux gravures estintentionnelle. Cette association de gravures évoque le dieu de l’orage qui irrigue la terre.

En bas et à droite, un corniforme est associé à deux groupes de cupules placés l’un entre sescornes et l’autre au-dessus de ses cornes. C’est la pluie du ciel qui féconde la terre.

Au centre, un autre corniforme, aux cornes convergentes, présente quelques cupules isoléesentre l’extrémité de ses cornes. C’est ici aussi l’évocation de la pluie du ciel qui féconde la terre.

En haut, vers la gauche, au-dessus de l’anthropomorphe représentant le dieu Taureau, unefigure difficilement classable peut représenter, soit un corniforme renversé soit, plusvraisemblablement, une crosse qui sert au laboureur pour conduire l’attelage ou au bergerson troupeau.

Vingt-six plages de cupules ou groupes de cupules isolées, répartis sur toute la surface de laroche, correspondent à des ex-voto ou à des gestes propitiatoires pour que la pluie du ciel viennearroser la terre.

Toutes ces gravures sont des symboles, en fait des idéogrammes, non destinés à reproduire leréel mais à représenter des concepts en relation avec les préoccupations économiques, les mythescosmogoniques et la pensée religieuse des populations de l’âge du Cuivre qui occupaient alors lesAlpes méridionales (Lumley, 1984 ; Lumley et al., 1976, 1990a, 1992, 1995, 2003a, 2003b).

Bien que les principaux thèmes iconographiques des gravures de l’âge du Cuivre et de l’âge duBronze ancien de la région du mont Bego soient représentés sur cette dalle, leurs proportionsrelatives sont exceptionnelles et ne correspondent pas à ce qui est observé généralement dans lavallée des Merveilles. Les proportions relatives des pétroglyphes figurés sur la stèle dite du« Chef de tribu », en particulier la surreprésentation des poignards et des anthropomorphes,donnent à cette roche un rôle important dans la signification de l’ensemble des gravures du montBego.

Cette stèle gravée, dressée dans le torrent des Merveilles, nous transmet, à travers le temps, lesmythes cosmogoniques des peuples de l’âge du Cuivre des Alpes méridionales, dont les prêtresdevaient venir en pèlerinage sur les pentes escarpées de la montagne sacrée du Bego pourintercéder auprès du dieu Bego, le dieu Taureau, pour qu’il féconde la terre afin que les récoltessoient abondantes et les troupeaux prospères.

N’est-ce point, bien avant les temps historiques, le but des processions rituelles des rogations ?

2. Les conditions de la découverte de la lame de faucille

Au cours des dernières années, une desquamation de la surface de la stèle résultant dupiétinement des visiteurs, une usure intense des surfaces gravées due à un frottement répété pardes bâtons de craie ou des pierres et à des badigeons divers passés sur les gravures pour les rendreplus visibles sur les photographies, des gravures actuelles effectuées au couteau, des inscriptionsdiverses et de multiples moulages sauvages, ont gravement endommagé cette roche.

Constatant la dégradation rapide de cette stèle gravée de l’âge du Cuivre, nous avons décidé del’enlever pour la mettre à l’abri dans le musée des Merveilles à Tende et de la remplacer, enmontagne, par un moulage de haute qualité. L’enlèvement a été effectué le samedi 15 octobre1988 au moyen d’un hélicoptère Super-Puma et le moulage de la stèle a été placé dans la valléedes Merveilles, le lundi 24 octobre 1988 (Lumley et al., 1990b).

Immédiatement après l’enlèvement de la stèle et avant de mettre en place son moulage, nousavons prélevé les sédiments qui étaient accumulés sous la roche gravée afin de les tamiser.

C’est ainsi que nous avons pu recueillir la lame de faucille (Fig. 8 et 9) qui avait étéabandonnée au pied de cette stèle gravée.

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3. Nature de la roche de la lame de faucille (S. Grégoire)

La lamelle est taillée dans un silex beige clair (code Munsell 7.5 YR 6/2) translucide très fin ethomogène qui présente d’excellentes aptitudes à la taille.

Macroscopiquement, il se rapproche du silex dit « blond » largement utilisé au Chasséen dansle sud-est de la France (Binder, 1998 ; Vaquer, 1990 ; Lea, 2004).

Sa microtexture sédimentaire (Fig. 10) peut être décrite comme une matrice de silicemicrocristalline d’origine micritique (silicification d’un calcaire micritique) renfermant quelquesinclusions de différentes natures (texture mudstone) :

� les taches d’oxydes. Très fréquentes, elles sont invisibles à l’œil nu et contribuent à colorer lesilex. Leur taille varie de moins d’un micron à une dizaine de microns ;� les ponctuations noires. Plus rares que les taches d’oxydes, elles sont réparties inégalement

dans la silice et sont généralement de dimensions très faibles, moins d’un micron. Ellescorrespondent probablement à des cristaux de pyrite ou d’hématite ;� les inclusions floconneuses. Ces inclusions blanches visibles en transparence se présentent en

forme de virgules ou de points. Elles correspondent à des débris organiques divers nondéterminables à cette échelle notamment en la présence d’un traitement thermique.

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Fig. 8. Lame de faucille en silex découverte sous la stèle gravée chalcolithique, dite du « Chef de tribu ». Grandeurnaturelle.Flint sickle blade discovered under the Chalcolithic carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’. Actual size.

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468 455[(Fig._9)TD$FIG]

Fig. 9. Lame de faucille en silex découverte sous la stèle gravée chalcolithique, dite du « Chef de tribu ». Grandeurnaturelle � 2,5.Flint sickle blade discovered under the Chalcolithic carved stele known as the ‘‘head of the tribe’’. � 2.5 actual size.

La pièce présente un lustré de chauffe typique (Fig. 9, 11, 12), fréquemment observé sur cetype de matériau, chauffe destinée à favoriser le débitage, notamment par pression.

S’il est efficace d’un point de vie technique, le traitement thermique est tantôt un obstacle,tantôt un atout (Binder, 1998) pour la lecture des inclusions dans les matériaux et peut intervenirsur sa composition chimique (Blet, 1999).

Toutefois, le microfaciès du silex de cette lame peut être rapproché de celui du silex Bédoulienprovençal au sens large, matériau au centre de l’économie de production lithique du Chasséendans le sud de la France (Lea, 2004).

C’est un matériau connu pour ses qualités de taille exceptionnelles après chauffage, propicesau débitage de lamelles par pression. À ce titre, il a été largement diffusé dans le sud de la France

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468456[(Fig._10)TD$FIG]

Fig. 10. a : vue générale de la texture du silex de la lame, décrit comme une silicification d’un calcaire micritique de typemudstone, comprenant moins de 10 % d’inclusions ; b : détail des inclusions d’oxydes de fer en taches diffuses ; c : détailsde quelques grains d’hématites pris dans la matrice siliceuse translucide colorée par les imprégnations d’oxyde de fer ; d :détail de quelques inclusions blanches « floconneuses », fragments de micro-organismes fossiles non déterminables. Ànoter la présence du lustré de chauffe provoquant un voile qui estompe les contrastes et rend difficile l’identification desinclusions.a: general view of the texture of the flint blade, described as a silicification of a micritic limestone of mudstone type, withless than 10 % inclusions; b: detail of the iron oxide inclusions in diffuse spots; c: details of several hematite grains in thetranslucid, siliceous matrix coloured by the iron oxide impregnations; d: detail of several white ‘‘fluffy’’ inclusions,fragments of non determinable fossil micro-organisms. Note the presence of the heat lustre which creates a film dulling thecontrast and making the determination of the inclusions difficult.

et en Catalogne depuis les nombreux ateliers de productions présents sur les gîtesd’approvisionnements en position primaire ou secondaire.

Sa qualité, son aptitude à la taille et son aspect en ont fait une matière première à valeurhautement symbolique comme le suggère sa présence très fréquente dans les « sépulcros defosa » en Catalogne (Vaquer, 1990). Il a d’ailleurs souvent été réservé à la réalisation de pièces deprestige.

4. Le silex Bédoulien provençal

Il affleure dans les formations Bédouliennes de calcaires bioclastiques (n5U3) de facièsurgonien ou non et il est également présent en position secondaire en divers points géographiquesessentiellement concentrés dans les monts du Vaucluse entre le mont Ventoux et la montagne deLure (Fig. 13).

Même s’il comprend plusieurs catégories, elles-mêmes constituées de différents faciès, il estaujourd’hui admis que le faciès blond se caractérise par une texture fine et homogène (mudstone),une pâte saumonée colorée par l’abondance plus ou moins grande de grains d’oxydes ou desulfure de fer, la présence de quartz détritiques et de bioclastes (spongiaires et échinodermes). Lefaciès de la région de Murs comporte des cristaux de pyrite regroupés en grappe (Barbier, 1995).

La composition chimique de ce silex est également connue (Blet, 1999 ; Blet et al., 2000) etmalgré sa variabilité importante au sein des différents faciès (Urgonien, non-Urgonien, àl’affleurement, en position secondaire. . .) certains éléments traces peuvent être considéréscomme des marqueurs de ces silicifications barrémo-bédouliennes, signant ainsi leur secteurgéographique d’affleurement. Parmi les éléments chimiques en trace fréquents, citons laprésence du titane (Ti) dans presque tous les faciès étudiés et du baryum (Ba) dans les faciès deMurs, de Vaux et de Mongervis (Blet, 1999).

Afin d’étayer une première détermination macroscopique, lors de son examen au MEB, lalame a été soumise à des analyses EDS qui permettent une identification des éléments chimiquesinclus dans la silice afin de vérifier rapidement la présence supposée de ces marqueurs chimiques(Fig. 14).

Des inclusions, se distinguant nettement de la matrice siliceuse en imagerie MEB par leurcontraste chimique, ont pu être repérées et analysées ponctuellement. Les contrastes les plusmarquants sont les inclusions de fer (Fe) (hématite), de titane (Ti), de baryum (Ba), élémentsassez récurrents dans certains faciès bédouliens analysés en ICP-MS par Blet (1999).

Les caractéristiques microfaciologiques de la lamelle au microscope binoculaire, ainsi que sacomposition chimique permettent d’attribuer sans conteste sa matière première au groupe dessilex blonds bédouliens provençaux.

5. Description de la lame de faucille (D. Barsky)

Petite lame brute brisée (Secteur des Merveilles, Zone VII, Groupe I, Roche 8, no MM.CT.L1 ;32 mm � 12 mm � 4 mm), de forme rectangulaire (Fig. 8 et 9). L’extrémité distale de la lame estconstituée par un méplat incliné (ou fracture à ondulations) et l’extrémité proximale par unecassure irrégulière, à surface anguleuse. La face plane est faiblement ondulée et, malgrél’absence de plan de frappe, on y distingue un bulbe peu marqué. La face supérieure présente troisnégatifs d’enlèvements antérieurs à orientation subparallèle. Le bord gauche de la lame, trèsmince, ne présente aucun aménagement intentionnel postérieur au débitage. Néanmoins, on yobserve de nombreuses zones d’ébréchures et de retouches irrégulières isolées, mixtes, de

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H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468458[(Fig._11)TD$FIG]

Fig. 11. Face supérieure de lame de faucille en silex Bédoulien. Les deux bords latéraux présentent de nombreusesesquilles irrégulières denticulées d’utilisation.

morphologies diverses (micro-retouches abruptes, écaillements, brisures, micro-encoches). Lebord droit est constitué par un tranchant aménagé par retouches continues abruptes sur toute salongueur et qui peut donc être assimilé à un dos.

6. Description des microtraces sur la lame de faucille (D. Barsky)

À l’œil nu, son aspect luisant, ainsi que la présence d’esquilles caractéristiques d’une activitédu type sectionnement plan (bord gauche), ont justifié un examen plus approfondi de cette lame(Fig. 11, 12 et 15). À l’aide d’un microscope binoculaire, plusieurs zones lustrées, parfoisaccompagnées de stries parallèles à l’axe de la lame, ont été repérées, le plus souvent enassociation avec les secteurs à micro-ébréchures, micro-encoches et retouches irrégulières(Fig. 15). La pièce a été examinée sans métallisation au microscope électronique à balayageenvironnemental, modèle Philips ESEM XL 30, sous des conditions de haut-vide, à desgrandissements allant de 80 à 10 000 fois (Philips XL30 ESEM, Centre Européen de recherchespréhistoriques de Tautavel).

La lame a été nettoyée par bains à ultrasons successifs afin d’éliminer toute trace de matièreorganique et d’autres pollutions : dans H2O2 (dix minutes) pour éliminer la matière organique,dans un détergent neutre sans phosphate (dix minutes) et enfin, dans de l’acétone pure pouréliminer des résidus de matière grasse (Byrne et al., 2006).

Plusieurs emplacements sur le bord gauche mais aussi sur le bord droit de la lame, se sontrévélés polis ou lustrés (Fig. 11, 12 et 15). Parmi les différentes zones observées, un micro-promontoire, situé à 13 mm de la base de la lame, sur le bord tranchant gauche, montre unlustré peu développé pouvant être assimilé à celui provoqué par le moissonnage de céréales(Korobkova, 1993) (Fig. 15). Les micro-traces observées sur le dos de la lame pourraientrésulter des pressions et des abrasions subies par la pièce lors de son emmanchement (Rots,2008).

Cette lame brisée correspond globalement à ce que l’on connaît du module d’éléments defaucille du Néolithique. Morphologiquement, la présence d’un dos n’est pas sans évoquer unemmanchement latéral tel que ceux reconnus au Néolithique ancien et moyen en Catalogne,Languedoc, en Provence (Courtin, 1974 ; Gassin et al., 2008) et en Italie du nord (Biagi etNisbet, 1987). Le bord opposé présente des esquilles caractéristiques d’une activité detype sectionnement plan. On peut donc avancer pour cette lame l’hypothèse d’un élémentde faucille même si le lustré distinctif du travail du moissonnage n’y apparaît que peudéveloppé.

7. Micro-organismes sur la lame de faucille (T. Saos)

7.1. Phytolithes

Des structures particulières ont été trouvées en observant à fort grossissement le bordproximal gauche de la face supérieure de la lamelle (Fig. 16). Localisées dans une légèredépression et contre un microrelief de la surface siliceuse, ces structures géométriques évoquentdes restes végétaux comme des phytolithes. Cependant, s’ils sont bien de nature siliceuse(confirmée par microanalyse par énergie dispersive), leur très petite taille (< 5 mm) et leur formepeu habituelle rend leur détermination difficile.

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Upper side of the sickle blade in Bedoulian flint. The two lateral edges present irregular, denticulated use-wear chips.

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468460[(Fig._12)TD$FIG]

Fig. 12. Face inférieure de la lame de faucille en silex Bédoulien. Nombreuses esquilles irrégulières denticuléesd’utilisation sur les deux bords latéraux et sur le bord transversal proximal.

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Lower side of the sickle blade in Bedoulian flint. Numerous irregular, denticulated use-wear chips on the two lateral edgesand the proximal transverse edge.

[(Fig._13)TD$FIG]

Fig. 13. Localisation des formations Barrémo-Bédouliennes du sud-est de la France comprenant les affleurements desilex (d’après C. Stouvenot in Gagnepain et al., 1996).Localisation of the Barremo-Bedoulian formations of the south-east of France including the different flint outcrops (afterC. Stouvenot in Gagnepain et al., 1996).

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468462[(Fig._14)TD$FIG]

Fig. 14. Analyse de la lame au MEB couplé à une microsonde EDS (sonde à énergie dispersive). Localisation enimagerie de l’analyse élémentaire ponctuelle. a : imprégnation d’oxyde de fer ; b : inclusion de fer repérée en contraste

7.2. Diatomées

Dans une fracture nette au sommet de la face inférieure du bord distal (Fig. 17), des dépôts desédiment argileux contenant des restes de micro-organismes ont été conservés. Il s’agit dediatomées essentiellement, déterminées grâce à l’aimable collaboration de Christine Pailles duCentre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement(CEREGE). Leur dépôt paraît relativement ancien, car elles ne sont pas d’un aspect frais, ellessont souvent fracturées ou brisées, et l’on note une certaine érosion des structures siliceusescomme le velum qui recouvre normalement les pores et qui est souvent abîmé.

Il s’agit de diatomées cosmopolites d’eau douce typiquement nord-européennes (2, 3, 4, 5) quirévèlent un milieu d’eau peu profonde, faible à moyennement conductrice, en plaine ou enmontagne. Ce sont des épiphytes benthiques littorales, qui vivent fixées sur des supports divers,comme de la matière organique, ce que révèle l’espèce Achnanthes niautissime (6), qui peut êtreun indicateur de pollution organique, ou sur des mousses comme certaines Cymbella (7).D’autres peuvent être aérophiles et supporter des assèchements du milieu (8). Enfin certaines,comme Diploneis elliptice (9) inféodées aux eaux stagnantes, peuvent tolérer des eauxsaumâtres.

La présence de ces micro-organismes, conservés sur la lame, permet de supposer que celle-ci adu être abandonnée dans un endroit momentanément inondé, comme une mare peu profonde,sans que l’on puisse argumenter sur le moment et le lieu de son abandon. Mais l’hypothèse la plusprobable est qu’après son dépôt, la fonte des neiges a pu provoquer la formation d’une zoneinondée à cet emplacement et favoriser la colonisation du milieu par cette microfaune.

8. Signification culturelle

Cette lame de faucille, en silex Bédoulien, qui présente les stigmates de la chauffe, a étédébitée par pression sur nucléus chauffé, procédé typiquement chasséen. Ce silex de qualité futlargement utilisé dans la culture chasséenne méridionale (vers 4300–3000 avant notre ère) pourdes productions lamino-lamellaires standardisées (Gassin et al., 2006).

Rappelons que plusieurs lames et lamelles de type chasséen, dont plusieurs éléments defaucille, ont été découvertes dans l’abri du Gias del Ciari (zone I), sur la rive gauche du lac desMerveilles, au cœur du mont Bego, accompagnées de céramiques chasséennes typiquescomprenant par exemple des cordons multiforés (Lumley et al., 1995 : p. 300, fig. 204).

Toutefois, il ne faut pas occulter que le silex Bédoulien a été également utilisé auChalcolithique, notamment dans la culture campaniforme, à l’âge du Bronze ancien ou même àl’âge du Bronze moyen.

En effet, Jean Courtin (1962, 1963, 1974) a mis au jour des éléments de faucille dans la grotteMurée, à Montpezat, dans les moyennes gorges du Verdon, dans un niveau de l’âge du Bronzemoyen.

Si la lame de faucille découverte sous la stèle gravée dite du « Chef de tribu » était bienchasséenne et qu’elle lui est bien associée, elle prouverait que la stèle a été mise en place au

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chimique (Mode BSE ; électrons rétrodiffusés) ; c : zone non identifiable en contraste chimique, composée de titane et desilicium ; d : inclusion contenant du baryum, élément caractéristique du silex Bédoulien.Analysis of the blade with a SEM coupled with an EDS microprobe (energy dispersive spectroscopy). Localisation inimages of the elemental analysis. a: iron oxide impregnation; b: iron inclusion identified with chemical contrast (modeBSE; retrodiffused electrons); c: non identifiable zone with chemical contrast, composed of titanium and silicium; d:inclusion containing barium, a characteristic element of Bedoulian flint.

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468464[(Fig._15)TD$FIG]

Fig. 15. Micro-traces localisées sur le bord tranchant gauche de la lame (Secteur des Merveilles, Zone VII, Groupe I,Roche 8, no MM.CT.L1) ; a : vue générale avec micro-ébréchures, encoches et retouches irrégulières ; b : portioninférieure de la zone à micro-retouches et ébréchures avec poli ; c : détail du poli et des stries parallèles au bord tranchantde la lame sur la partie inférieure de la zone à micro-retouches et ébréchures ; d : portion supérieure de la zone à micro-retouches et ébréchures. La surface lustrée est interrompue par une petite retouche irrégulière en encoche.Micro-wear on the left cutting edge of the blade (Merveilles sector, zone VII, group I, rock 8, no. MM.CT.LI); a: generalview with micro chips, notches and irregular retouch; b: lower potions of the zone with microretouch and chips withpolish; c: detail of the polish and striations parallel to the cutting edge on the lower part of the zone with microretouch and

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chips; d: upper portion of the zone with microretouch and chips. The lustred surface is interrupted by small irregular,notched retouch.

[(Fig._16)TD$FIG]

Fig. 16. 1 : dessin de la pièce et localisation de la zone présentant des structures phytolitaires ; 2 : cliché de situation sur lapièce à faible grossissement ; 3 : à fort grossissement les structures apparaissent sur le bord d’une arête émoussée ; 4 :détail du cliché 3 où apparaissent deux structures géométriques parallélépipédiques ; 5 : observation à plus fortgrossissement de l’une des structures coincée dans une encoche ; 6 : groupe de structures de formes plus variées et dontquelques faces sont incluses dans la matrice siliceuse.1: drawing of the blade and localisation of the zone bearing phytolite structures; 2: photo to situate the piece at lowmagnification; 3: the structures appear on the edge of a bluntened ridge at high magnification; 4: detail of photo3 showing two parallelepiped geometric structures; 5: observation at higher magnification of one of the structures stuck ina notch; 6: group of structures of more varied shapes; several sides are included in the siliceous matrix.

H. de Lumley et al. / L’anthropologie 114 (2010) 445–468466[(Fig._17)TD$FIG]

Ve millénaire ou au début du IVe millénaire, mais ceci parait incompatible avec les poignardsgravés sur cette roche qui sont évidemment de type chalcolithique.

La présence d’une lame de faucille, présentant le lustré caractéristique dû à la coupe des tiges degraminées, est insolite dans ce lieu situé à 2290 m d’altitude, dans un paysage minéral et enfoui sousla neige une grande partie de l’année. Il est bien évident que l’Homme n’a jamais pu cultiver descéréales dans les hautes vallées montagnardes de la région du mont Bego. Il apparaît donc que cettelame de faucille a été apportée dans le chaos de blocs du torrent des merveilles, non pas pourl’utiliser comme faucille pour couper des types de graminées, mais dans un autre but.

Des lames de ce type, comme celles découvertes dans l’abri du Gias del Ciari, ont pu peut-êtreservir à couper, non pas des céréales, mais du fourrage pour les jeunes bêtes, des agneaux ou descabris, qui pouvaient être parquées dans des abris sous bloc pour les protéger des loups trèsnombreux à l’époque.

Dans l’abri du Gias del Ciari, des poteries qui peuvent être attribuées non seulement à l’âge duBronze ancien, mais aussi au Campaniforme, au Chasséen et même au Cardial, mettent enévidence que cette région a été fréquentée très tôt pendant le post-glaciaire.

Certaines d’entre elles, n’ont-elles pas pu servir parfois aussi pour graver les pré-tracés desgravures piquetées ?

La situation de cette lame de faucille, au pied de la stèle gravée dite du « Chef de tribu », n’estcertainement pas fortuite et il est hautement probable qu’elle a été déposée intentionnellementauprès de cette roche.

C’est vraisemblablement au cours d’une cérémonie rituelle que cette lame de faucille, alorsqu’elle était peut être encore enchâssée dans un manche en bois, a été déposée intentionnellement,en geste propitiatoire ou en offrande, au pied de la stèle dite du « Chef de tribu ».

La présence de cette lame de faucille, inattendue en ce lieu, confirme bien alors que la stèlegravée dite du « Chef de tribu » est bien liée aux préoccupations économiques des peuples de l’âgedu Cuivre des Alpes méridionales qui venaient dans la Montagne sacrée du Bego intercéder auprèsde leurs divinités pour que les pluies viennent irriguer leurs champs cultivés et leurs pâturages.

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Fig. 17. 1 : localisation de la zone contenant les diatomées ; 2 : diploneis oculata ; 3 : Nitzschia sp. ; 4 : Cymbella minuta ;5 : Cymbella sp. ; 6 : Achnanthes minutissime ; 7 : Cymbella falaisensis ; 8 : Stauroneis anceps ; 9 : Diploneis elliptice.1: localisation of the zone containing the diatoms; 2: Diploneis oculata; 3: Nitzschia sp.; 4: Cymbella minuta; 5:Cymbella sp.; 6: Achnanthes minutissime; 7: Cymbella falaisensis; 8: Stauroneis anceps; 9: Diploneis elliptice.

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