Géographie, ENVIRONNENENT/sante
(LIMERSAT)
DETERMINANTS PYSIQUES DE LA SANTE
Environnement/Santé
par
Prof ANOH K. Paul
et
Dr COULIBALY Brakissa
Institut de Géographie Tropicale (IGT)
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire)
Notes de lecture et de cours – 2019-2020
PLAN DU COURS
Introduction
LEÇON 1. DEFINITION DES CONCEPTS
1. Géographie de la santé
2. Environnement
3. Bio-indicateur
4. Epidémiologie
5. Maladie
6 Santé
7. Déterminant de la santé
8. Facteur
9. Facteur de risque
10. Variable
LEÇON 2. PROBLEMATIQUE DES INTERACTIONS ENVIRONNEMENT/SANTE
1. Cadre théorique
2. Hypothèses de recherche
3. Objectifs de l’étude
LEÇON 3. RECHERCHE DES DETERMINANTS PHYSIQUES DE LA SANTE
1. Conditions hydrographiques
2. Conditions pédologiques
3. Conditions pédologiques et hypsométriques
4. Conditions végétales
5. Conditions climatiques
LEÇON 4. Corrélation entre déterminants physiques du milieu et
santé
1. Coefficient de corrélation
2. Modèle de régression
3. Cas d’utilisation d’un modèle de régression
CONCLUSIon
BIBLIOGRAPHIE SELECTIONNEE
Introduction
Diverses maladies chez l’Homme apparaissent dans des conditions
environnementales particulières : « être au mauvais
endroit au mauvais moment ». Des agents pathogènes de ces
maladies existaient déjà et ce sont des conditions d’exposition
« nouvelles » qui justifient leur existence de façon
inattendue. Quelques exemples illustrent ces conditions très
diverses et souvent inattendues. Ces exigences contiennent des
changements d'usage des sols, des pratiques agricoles et
agronomiques, des changements démographiques, sociétaux et
comportementaux (exemples : la coqueluche humaine, le
Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), la syphilis), etc. On
note également une précarité des conditions
sanitaires (exemples : Choléra, tuberculose), des
conditions liées à l’hôpital ou aux erreurs de soins et de
pratiques médicales (exemple des maladies
nosocomiales,) ; une évolution des agents
pathogènes (résistance aux antibiotiques, augmentation de la
virulence (cas du Chikungunya), une contamination par des
aliments ou de l'eau (E coli, ESB, Salmonela), des voyages et
échanges humains intercontinentaux (Dengue, grippe
saisonnière, coronavirus), des défauts et des désorganisation des
systèmes de santé et de surveillance (exemple : la
maladie du sommeil en Afrique centrale, des maladies à tique et
tuberculose en ex-URSS), les transports de biens commerciaux et
d'animaux (exemple : le H5N1) et des changements
climatiques (exemple : le paludisme en Afrique de l'Est,
la dengue en Asie du Sud-Est, le leishmaniose viscérale en Europe
du Sud, etc.).
Tous ces facteurs constituent des conditions d’évolutions de
maladies dans un usage des terres, des pratiques agricoles,
industrielles, commerciales et des voyages internationaux, la
sensibilité de l'homme à une infection et un changement dans
« les industries médicales (HAUT CONSEIL DE LA SANTE
PUBLIQUE (HCSP)), 2011; GUERNIER, 2006)
C’est donc dans l’immense usage et pratique sociaux du milieu et
dans la relation à « l’espace fréquent », que toute maladie trouve
les conditions plus ou moins favorables à sa survenue. Ainsi, ces
contextes vont contenir des conditions propices à son apparition, à
sa dynamique et à son maintien.
Les bouleversements des milieux tropicaux posent donc la
problématique des risques sanitaires (DOUMONT ET LIBION, 2006). La
plupart des maladies ont diverses causes qui sont souvent
indépendantes. Ces causes contiennent : l’héritage génétique,
le mode de vie, les facteurs socio-économiques, les conditions
physiques du milieu, etc. La problématique générale de la relation
santé/environnement repose donc sur une répartition inégale des
problèmes de santé et une appartenance à une catégorie sociale bien
définie. Cette certitude montre que les facteurs de risques sont
discontinus dans un milieu (GOLDBERG ET AL., 2003). Une méthode
d’étude de la santé/environnement interprète donc une
différenciation de distribution des facteurs de risques. Cette
interprétation se fonde sur deux axes de recherche:
(i) étudier les facteurs de risque d’origine
environnementale;
(ii) rechercher les mécanismes à l’origine de ces évènements
sanitaires.
Un des défis de la santé environnementale est de mieux
comprendre les relations systémiques et les
effets synergiques et potentialisateurs des milliers
de polluants présents dans l'environnement, entre eux et
sur les différents organes. Certains effets sont différés
(un cancer par exemple), ou sont réalisables à de très
faibles doses (perturbation endocrinienne), ou sont liés à des
prédispositions génétiques’
La santé/environnement montre donc un champ commun
aux hypothèses, connaissances et aux
théories prospectives portant sur des relations possibles
entre :
· D’une part, des variables environnementales (facteurs
biogéographiques, pollutions et nuisances environnementales, etc.),
mais aussi des facteurs relatifs à la qualité de l’environnement
intérieur (air, bruit, champ électromagnétique, radioactivité,
etc.), de travail l’alimentation. D’autre part de travail :
exposition a des toxiques, une fatigue anormale ou à des facteurs
spécifiques de stress. D’où la notion d’exposome ;
· et d’autre part la santé ;
· ainsi que la surveillance de celles-ci
le domaine de la sante/environnement est en évolution, grâce
singulièrement au développement de la modélisation, des
outils informatiques et de l’internet (bases de
données de plus en plus riches et reliées) et à
l’information statistique qui ont montré l'importance d'une
approche plus globale et intégrant davantage les aspects
socio-psychologique et écoépidémiologique. Ces rénovations
permettent de comparer de façon statistique la description de la
dynamique d’un état sanitaire d’une population à travers différents
indicateurs environnementaux et/ou sociodémographiques.
Les études actuelles, croisent des données écologiques et
sanitaires, sur une base de statistiques afin de montrer que
les maladies émergentes sont en hausse depuis un siècle.
Des virus très pathogènes et à potentiel élevé de
pandémie VIH / sida, syndrome respiratoire aigu
sévère (SRAS), virus de la fièvre du Nil
occidental, virus Ebola, H5N1, etc. semblent récemment
apparus chez l'homme, à partir d’un animal.
Du point de vue de la santé publique, s’intéresser aux maladies
endémiques, aigues ou chroniques, c’est déterminer les causes de
leur propagation et leurs facteurs de risque. L’objectif est de
prévenir ces maladies, leurs impacts et promouvoir ainsi la santé.
Les gestionnaires du système de santé ou les politiques ont
d’autres visions de la santé. C’est surtout le bien-être de la
population, le poids des handicaps, le coût de la maladie,
l’évaluation des inégalités, la définition des priorités qui sont
recherchés. Une géographie de la santé/environnement vise donc à
déterminer les facteurs individuels, environnementaux et sociaux
susceptibles de modifier la fréquence, la distribution et
l’évolution d’une maladie ou une santé.
1. Contexte d’étude de la relation sante/environnement
La nécessite de disposer de données fiables en temps réel sur la
santé d’une population constitue la base fondamentale d’élaboration
des politiques publiques de santé reconnue dès la création de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1946. Avant le début
des années 80, la notification des données sanitaires par les Etats
Membres s’articulait autour de trois grands axes :
· les causes de décès ;
· les nouveaux cas de maladies infectieuses et les
effectifs ;
· la répartition du personnel et des établissements de santé
dispensant des soins.
Suite à l’adoption d’une stratégie de la santé pour tous au
début de l’année 2000 par la 34ème Assemblée mondiale de la Santé
en 1981 (résolution WHA34.36), un cadre communs pour la
surveillance des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la
stratégie de la sante sont élaborés. Les 12 indicateurs retenus
pour l’état de santé sont en grande partie basés sur la mortalité
(espérance de vie à la naissance, taux de mortalité infantile,
juvénile et maternelle) et une seule mesure de l’état de santé
(l’état nutritionnel) y figurait. Par la suite, une liste
d’indicateurs est étendue à plus de 70 indicateurs spécifiques,
dont la prévalence de 12 maladies transmissibles ou troubles
nutritionnels. Avec la transition épidémiologique des maladies
transmissibles aux maladies non transmissibles, la mesure des
conséquences non mortelles des maladies, en particulier des
maladies chroniques et des traumatismes, est apparue comme de plus
en plus pertinente aux Etats Membres. Néanmoins, peu d’intérêt est
accordé aux méthodes de recueil des données essentielles pour
l’évaluation des mesures non essentielles dans les méthodes de
mesure de l’état de santé. Le cadre global pour la surveillance et
l’évaluation des stratégies de la santé pour tous permet de prendre
en compte un grand nombre d’indicateurs, dont nombre d’entre eux ne
relèvent pas directement du secteur de la santé. Ainsi des
ressources limitées généralement allouées à la notification des
données sanitaires sont sollicitées afin de répondre aux besoins en
données et informations définis dans ce cadre.
2. Comment évaluer l’état de santé d’une population ?
.
Les indicateurs de santé permettent de décrire l’état de santé
d’une population et ses variations dans le temps, l’espace, entre
groupes.
Jusqu’au début des années 60, les taux de mortalité
représentaient la principale mesure de l’état de santé d’une
population. Cependant, l’augmentation de l’espérance de vie a
entrainé des changements dans l’évaluation de l’état de santé et
des soins médicaux. Les seuls taux de mortalité ne suffisent plus
pour montrer les progrès survenus dans la santé et les soins
médicaux. D’autres éléments/indicateurs sont apparus dans la
détermination de l’état de santé et des conditions de
l’environnement. Ces indicateurs de santé sont notamment: l’offre
des soins, les mesures biochimiques ou physiologiques ou les jours
d’incapacité de travail.
a) Offre des soins: moyen pour un établissement sanitaire de se
distinguer des autres. Cette distinction peut s’évaluer en termes
de qualification du personnel soignant, d’équipements, de types de
soins offerts, de coût des soins, etc.
b) Mesures biochimiques ou physiologiques: ces mesures sont des
examens de substances chimiques dans les fluides corporels (sang,
liquide céphalo-rachidien, urines, etc.) libérées par les tissus du
corps ou produites lors de la décomposition (métabolisme) de
certaines substances.
L’interprétation des résultats des analyses est réalisée par un
biologiste médical et a pour objectif de montrer les causes
physiopathologiques d’une maladie considérée.
c) Jours d’incapacité de travail: ce sont des jours
d’impossibilité d’exercer une activité professionnelle. Cette
impossibilité est le fait d’un accident de travail ou d’une maladie
professionnelle. Cette inaptitude peut donc être provisoire ou
définitive.
Il n’est pas aisé de déterminer avec précision la relation de
causalité entre une pathologie et des facteurs de l’environnement ;
la littérature disponible en la matière montre beaucoup
d’incertitudes et de contradictions, laissant le champ ouvert à des
polémiques dont les fondements scientifiques sont parfois peu
explicités. Une manière de prendre du recul par rapport à
l’information est de mieux comprendre sur quelles études elle peut
être fondée, quels sont les outils d’analyse disponibles, leur
intérêt, leurs limites ; nous donnons ici quelques points de repère
qui devraient faciliter la lecture des fiches thématiques
La nécessité de pouvoir disposer d’informations fiables en temps
opportun sur la santé des populations – élément essentiel du
processus d’élaboration des politiques publiques – a été reconnue
dès la création de l’OMS. L’article 64 de la Constitution stipule
d’ailleurs expressément que « Chaque Etat Membre fournit des
rapports statistiques et épidémiologiques selon des modalités
déterminées par l’Assemblée de la Santé. » et l’article 65 que «
Sur requête du Conseil, chaque Etat Membre doit transmettre, dans
la mesure du possible, toutes informations supplémentaires se
rapportant à la santé. ». 2. Avant le début des années 80, la
notification de données sanitaires par les Etats Membres
s’articulait autour de trois grands axes, à savoir les causes de
décès, les nouveaux cas de maladies infectieuses, et les effectifs
et la répartition du personnel de santé et des établissements de
santé dispensant des soins. Suite à l’adoption de la stratégie
mondiale de la santé pour tous d’ici l’an 2000 par la
Trente-Quatrième Assemblée mondiale de la Santé en 1981 (résolution
WHA34.36), un cadre et format communs pour la surveillance des
progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la stratégie ont été
élaborés. Les 12 indicateurs mondiaux retenus pour la surveillance
de l’état de santé étaient en grande partie fondés sur la mortalité
(espérance de vie à la naissance, taux de mortalité infantile,
juvénile et maternelle, par exemple) et une seule mesure de l’état
de santé (l’état nutritionnel) y figurait. Par la suite, la liste
des indicateurs a été étendue à plus de 70 indicateurs spécifiques,
dont la prévalence de 12 maladies transmissibles ou troubles
nutritionnels
Avec la transition épidémiologique des maladies transmissibles
aux maladies non transmissibles, la mesure des conséquences non
mortelles des maladies, en particulier des maladies chroniques et
des traumatismes, est apparue comme de plus en plus pertinente aux
Etats Membres. Or, on n’a accordé que relativement peu d’attention
aux concepts, aux méthodes et aux données nécessaires pour pouvoir
intégrer l’appréciation des issues non fatales dans les méthodes
utilisées pour mesurer l’état de santé. 4. Le cadre commun pour la
surveillance et l’évaluation de la mise en oeuvre des stratégies de
la santé pour tous permettait de faire rapport sur un grand nombre
d’indicateurs, dont beaucoup ne relèvent pas directement du secteur
de la santé dans les pays. On a sollicité ainsi de manière
importante les ressources limitées généralement allouées à la
notification des données sanitaires. Afin de répondre aux besoins
en données et informations définis dans ce cadre, les pays étaient
souvent contraints de procéder à des enquêtes supplémentaires qui
étaient souvent mal coordonnées, inefficaces et sollicitaient trop
les ressources. 5. Si l’on a par la suite reconnu qu’il était
important de mettre davantage l’accent sur les issues non fatales
dans le cadre de surveillance et d’évaluation, les concepts, la
terminologie et les méthodes permettant d’assurer la comparabilité
des évaluations de l’état de santé dans différentes populations
n’ont pas été bien explicités. De ce fait, les données fournies par
les Etats Membres n’étaient comparables ni dans le temps au sein
d’une population, ni entre populations. Ce manque de comparabilité
a nui à la surveillance et à l’évaluation de l’état de santé aussi
bien au niveau national qu’au niveau mondial, et donc à
l’application de la résolution WHA35.23. 6. Enfin, le cadre de la
santé pour tous, tout en abordant plusieurs aspects précis de la
situation sanitaire, n’était pas suffisamment cohérent ou intégré
pour permettre la surveillance des progrès des populations en
matière de santé. La liste des indicateurs couvrait
incontestablement de nombreux éléments importants du processus
d’élaboration de la politique sanitaire, mais ne reposait pas sur
une définition uniforme de l’efficacité du système de santé. De ce
fait, il était souvent difficile de comprendre comment les
indicateurs se rattachaient les uns aux autres et lesquels étaient
les plus importants, et de juger des progrès de la mise en oeuvre
de la stratégie de la santé pour tous.
LEÇON 1. DEFINITION DES CONCEPTS D’ETUDE
Les concepts à définir sont principalement: « géographie de la
santé, environnement, épidémiologie, maladie, santé, déterminant de
santé, indicateur de santé, facteur, facteur de risque, facteur de
vulnérabilité ».
1. Une géographie de la santé
La géographie s’intéresse à l’étude de l’Homme et aux formes
spatiales des faits terrestres, la sante quant à elle, est
difficile à définir. On l’associe souvent à des formes et des
representations diverses. La santé constitue donc un enjeu humain,
social, politique et économique. On en fait aujourd’hui, une
thématique d’étude.
Les études liées à la santé se sont progressivement imposées aux
sciences sociales comme la géographie. Théorisée en France par Max
Sorre (en 1933), la géographie de la santé couvre un champ d’étude
aux limites encore incertaines.
Aujourd'hui cette discipline, à la croisée de la géographie des
maladies et des soins, a pour objet d’analyser socialement et
spatialement l’offre des soins et le recours aux soins, les
inégalités de santé des populations, aux déterminants susceptibles
de participer à la promotion ou à la détérioration de la
santé, à la distribution des maladies. La géographie de la santé
situe donc la maladie et le malade dans un espace dans un but de
définir le rôle et l'impact des évènements de santé sur l’Homme et
ses activités.
Les objectifs et applications de la géographie de la santé :
· définir les territoires de la santé;
· évaluer l’encadrement sanitaire de la population;
· rechercher l’équité afin d’évaluer l’ajustement du système de
soins aux besoins de santé.
Pratiquée depuis l'échelle internationale ou nationale jusqu'aux
échelles locales (région, ville, village, quartier, communauté), la
géographie de la santé contribue à la réflexion sur la
planification et l’aménagement sanitaires du territoire. En situant
et en évaluant les évènements de santé, le géographe dispose
d’outils cartographiques (non exclusifs) afin d’indiquer à
différentes échelles, le gradient des disparités et inégalités
socio-spatiales des maladies ou des santés.
La géographie de la santé : discipline qui vise l’étude
d’une géographie sociale de la santé. Son objectif est d’expliquer
les évènements sanitaires (maladies, bien-être, etc.) à travers
leurs dimensions territoriales et spatiales (FLEURET ET SECHET,
2006).
La géographie de la santé : peut être aussi entendue comme
« l’étude globale et spatiale de la qualité de santé des
populations, de leurs comportements et de leurs facteurs
environnementaux (physique, biologique, social, économique et
culturel) concourant à la promotion ou à la dégradation de leur
santé. Ainsi, la géographie de la santé participe directement de la
géographie sociale et n’est guère éloignée de la géographie du
bien-être » (PICHERAL, 1985).
La géographie de la santé « étudie les liens existant entre
l’état de santé des populations et les territoires. L’objectif est
de montrer les zones géographiques où les populations sont en bonne
santé, celles où elles le sont moins, puis chercher à comprendre
ces inégalités afin d’y remédier » (HELENE CHARREIRE, 2008).
Les études peuvent être menées à différentes échelles, soit à
l’échelle de la région, du département, de la commune, du village,
du quartier, etc.
En combinant notamment les Systèmes d’Information Géographiques
(SIG) et les recherches de terrain, ces études permettent de
montrer les inégalités, tant dans le champ de
la géographie des maladies (répartition, prévalence des
maladies) que dans celui de la géographie des
soins (accès et recours aux soins).
La géographie de la santé va au-delà des idées reçues
car elle établit que les inégalités de santé sont
multifactorielles et très liées au territoire de vie (contexte
physique, socio-économique et culturel, localisation et
organisation de l’offre de soins, l'urbanisme, la mobilité,
etc.)
La géographie des maladies : est la répartition, la
prévalence des maladies.
La géographie des soins : est l’accès et le recours
aux soins.
Une définition raisonnée en géographie de la santé indique que
l’accessibilité (aux soins) « c’est la capacité matérielle
d’accéder aux ressources sanitaires et aux services de santé, elle
présente au moins deux dimensions : matérielle et sociale »
(PICHERAL 2001). L’accessibilité traduit donc la possibilité de
recourir aux prestataires de soins et n’a donc qu’une valeur
potentielle qui est la desserte. L’accessibilité est donc fonction
du couple distance/temps. Elle, dépend de la proximité ou de
l’éloignement du centre de santé, de l’établissement de soins et de
la longueur du trajet à effectuer. Indicateur social (inégalités)
et indicateur de santé, l’accessibilité est une condition de
l’accès aux soins. Cependant, elle ne détermine pas à elle seule le
recours aux soins effectifs (soit l’utilisation effective du
système). L’accessibilité se dit aussi de la possibilité financière
de recourir à des services de santé (couverture, assurance sociale)
ou à une innovation médicale (pratique, technique, équipement,
diffusion). L’accessibilité est donc un des objectifs de tout
système de santé dans sa dimension sociale (équité). Dans tous les
cas, l’accessibilité est considérée comme un déterminant de santé
et un éventuel facteur de risque ».
En associant les Systèmes d’Information Géographiques (SIG) et
les recherches de terrain, l’étude de la santé/environnement permet
de montrer les inégalités tant dans le champ de
la géographie des maladies (répartition, prévalence des
maladies) que dans celui de la géographie des
soins (accès et recours aux soins).
2. Un environnement
L’environnement est tout ce qui entoure l’Homme, Il agit de
manière directe sur l’homme (effets de pollution de tous genres).
La qualité de l’air que l’on respire, de l’eau que l’on boit et des
aliments que l’on mange, ainsi que les objets que l’on
utilise, le bruit que l’on subit sont autant de facteurs qui
influencent la santé de l’Homme de manière positive
ou négative (BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD), 2003).
L’environnement agit sur l’Homme à travers les voies respiratoires,
le système digestif, la peau et les organes des sens.
L’environnement est distinct de nature qui est : « éléments
naturels, biotiques et abiotiques ». Il est aussi différent
d’écologie qui est « la science d’étude des relations des êtres
vivants avec leur environnement ainsi qu'avec les écosystèmes ».
Toutes les définitions de l’environnement prennent en compte
l’aspect physique et humain du milieu dans lequel l’homme évolue et
l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient.
L’information spatiale sur l’environnement et les territoires joue
un rôle crucial dans ces stratégies. Elle constitue en effet, un
enjeu important au triple plan de la connaissance, de la gestion et
la gouvernance et de la technologie. L’enjeu technologique est
celui de l’innovation des télécommunications, de l’informatique, de
la télédétection et des Systèmes d’Information Géographique (SIG).
Outre, son caractère spatio-temporel, cette technologie requiert
une approche pluridisciplinaire qui permet de déterminer les
processus d’agencement et de représentation des objets
géographiques à la surface de la terre.
3. Un bio-indicateurs
Un bio-indicateur ou bio-indicateur ou indicateur biologique est
un taxon biologique, une population ou une
association de taxons dont la présence ou l'absence est
significative d’un état du milieu. Les espèces bio-indicatrices
sont singulièrement examinées dans les eaux retraitées afin de
détecter une pollution organique ou inorganique.
Un bio-indicateur est une espèce ou un groupe d'espèces qui
indique l’état biotique (écologique) ou abiotique d’un
environnement et l’impact produit sur un habitat, une communauté ou
un écosystème. Il désigne la diversité d’un ensemble de taxons ou
de biodiversité d’une région donnée. Les espèces bio-indicatrices
sont spécialement exploitées dans les eaux retraitées afin de
découvrir une pollution organique ou inorganique. Un
bio-indicateur représente donc un outil d’évaluation de la qualité
de l’environnement, de la distribution spatiale d’une pollution et
de son amplification.
Le bio-indicateur permet donc de montrer l’existence d’effets
polluants. Une collecte d’organismes et de leur examen permettent
d’indiquer l’état de santé d’un écosystème et le type de pollution
qui l’affecte.
4. Une épidémiologie
L’épidémiologie vient du mot « épidémie ». L’épidémie vient du
grec « epi » qui signifie au-dessus et « demos » qui indique
peuple. Littéralement, l’épidémie est perçue comme un mal au-dessus
du peuple.
L’épidémiologie est donc une « science qui étudie au sein des
populations (humaines, animales, voire végétales), la fréquence et
la répartition des problèmes de santé dans le temps et dans
l'espace, ainsi que le rôle des facteurs qui les déterminent.
VALLERON ET ALLIES (2006) décrivent l’épidémiologie comme « les
variations de fréquence des maladies dans les groupes humains, et
recherche les déterminants de ces variations. L’épidémiologie vise
à comprendre les causes des maladies, a améliorer leurs traitements
et moyens de prévention » ». C’est encore « Etude de la
distribution et des déterminants des états ou des évènements de
santé dans des populations spécifiques, et l’utilisation de cette
connaissance pour le contrôle de cette santé » Le terme «
épidémiologie » est généralement utilisé au sujet des maladies
infectieuses transmissibles ».
L’épidémiologie est donc une discipline qui étudie la
distribution des problèmes de santé dans une population ainsi que
le rôle de ses facteurs déterminants.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1968) la définit comme
« une étude de la distribution des maladies et des invalidités dans
les populations humaines, ainsi que des influences qui déterminent
cette distribution ».
L’épidémiologie examine les groupes de personnes et non les
individus. Les analyses vont ainsi porter sur les personnes en
bonne santé comme sur celles qui sont malades. L’épidémiologie
poursuit plusieurs objectifs.
· Objectifs
Principaux objectifs de l’épidémiologie :
· Examiner un état de santé consiste à localiser une épidémie,
identifier une nouvelle maladie et décrire les risques auxquels est
exposée une population dans un environnement donné ;
· Rechercher les causes de la maladie ;
· Evaluer son importance et sa gravité;
· Enoncer des hypothèses sur ce problème de santé et les
vérifier ;
· Evaluer les soins (techniques diagnostiques et de dépistage,
traitement, programmes de santé publique) ;
· Considérer les progrès grâce à la baisse du problème
sanitaire
L’épidémiologie vise donc à récolter, interpréter et à utiliser
l’information sur les problèmes de santé. Son objectif est de
promouvoir la santé et d réduire ses impacts.
L’épidémiologie se subdivise en trois branches qui
sont : l’épidémiologie descriptive, explicative (analytique ou
étiologique) et l’épidémiologie évaluative (ou d’intervention).
a) L’épidémiologie descriptive: décrire un phénomène de santé
dans une population (fréquence, variations) en fonction des
caractéristiques de la population étudiée et des paramètres comme
le temps et l'espace.
· .
b) L’épidémiologie explicative : rechercher les causes d’un
problème de santé dans les populations. Elle observe les causes
susceptibles d’influencer la survenue d’une maladie. Elle procède
par des comparaisons. Exemple: rôle du tabagisme dans la survenue
d’un cancer du poumon.
c) L’épidémiologie évaluative ou d’intervention: montrer la
fréquence et la répartition des problèmes de santé dans les
populations. Cette étude consiste à définir l’importance de ces
problèmes dans les populations et à expliquer leur variation en
fonction des évènements susceptibles de les influencer, soit
l’espace, le temps, les caractéristiques des personnes (âge, genre,
profession, etc.).
· Différence entre épidémie, endémie et pandémie
Epidémie: la propagation rapide d’une maladie infectieuse
transmissible dans une région donnée durant un temps bien précis.
Exemple : la peste.
Endémie: l’état général d’une maladie dans une région donnée,
soit de façon constante, soit à des moments spécifiques pendant
différentes périodes. Exemple: le paludisme.
Pandémie: une maladie touchant un grand nombre de personnes dans
une zone géographique très étendue. Exemple: la grippe.
5. Une maladie
La maladie (pathologie) influence l’état de santé d’un individu
(état fonctionnel), qui à son tour, joue un rôle sur son bien-être.
L’état de santé est un ensemble de la bonne santé en passant par la
maladie ou toute autre forme d’altération ou de détérioration
physique ou mentale. Aussi les interprétations des états de santé
sont t-elles variées et dépendent des critères considérés pour
pouvoir expliquer la bonne santé. L’ORGANISATION MONDIALE DE LA
SANTE (OMS) en 1946 faisait référence à une notion positive de la
santé: « état de bien-être complet » qui peut se résumer « à
l’absence de maladie ou d’infirmité ».
6. Une santé
La santé est un état défini par « l’intégrité anatomique,
physiologique et mentale, et la capacité à assurer ses rôles
familiaux, professionnels. La santé est aussi la capacité à gérer
le stress, une sensation de bien-être et l’absence de risques de
maladie ou de décès prématuré » (CASTELLI ET AL., 2002) ou encore «
une dimension essentielle de la qualité de vie, l’opportunité de
faire des choix et être satisfait de vivre ».
Toutes les définitions sur la notion de « santé positive » sont
valables sur le plan conceptuel. Toutefois, elles sont parfois
perçues comme peu opérationnelles car trop générales et vaques
(YOUNG, 1998). Face à la définition positive de la santé, la
plupart des mesures de la santé sont des mesures négatives. On
évalue donc les maladies et leurs conséquences plutôt que la santé
elle-même (BERGER, 1985). Au niveau des individus, chacun a une
vision différente de la santé. Certains considèrent la santé en
termes de symptômes ou de maladies, d’autres en termes
d’interférences avec les activités quotidiennes de la vie, de la
déviation par rapport à une norme ou de la capacité à répondre à
une agression de l’environnement.
7. Un déterminant de santé
L’état de santé est défini par des relations complexes entre
facteurs socio-économique, en relation avec les facteurs physiques
du milieu et le comportement individuel. Tous ces facteurs
influencent l’état de santé ou y sont associés. Ces facteurs sont
appelés « déterminants de santé ». En général, les déterminants de
santé n'agissent pas isolement, mais, s’associent pour influencer
un état de santé.
Un déterminant de santé : permet d’analyser les variables
qui influencent l’état de santé d’une personne ou d’une population.
Un déterminant de santé constitue donc des facteurs individuels,
sociaux, économiques et environnementaux que l’on associe à un
problème de santé spécifique ou à un état de santé global.
Un déterminant de santé est donc « un facteur qui influence
l’état de santé d'une population soit indépendamment, soit en
association avec d’autres facteurs » (LECLERC ET AL., 1990). Les
déterminants de santé définissent donc les différents facteurs qui
influencent positivement ou négativement la santé et le bien-être
social. Sur cette base, les pouvoirs publics pourront informer ou
prévenir les populations des risques encourus, des comportements à
adopter et lutter contre les inégalités de santé.
En 2007, l’Agence de la santé publique a proposé une liste de 12
déterminants de la santé qui sont:
1. Le niveau de revenu et le statut social
2. Les réseaux de soutien social
3. L’éducation et l’alphabétisme
4. L’emploi et les conditions de travail
5. Les environnements sociaux
6. Les environnements physiques
7. Les habitudes de santé et la capacité d’adaptation
personnelles
8. Le développement de la petite enfance
9. Le patrimoine biologique et génétique
10. Les services de santé
11. Le genre
12. La culture.
Ces déterminants de santé peuvent être regroupés en 7 classes
qui sont:
1. Déterminant de santé et de bien-être social : c’est un
facteur influençant positivement ou négativement la santé et le
bien-être social d'un individu. Il peut agir seul ou en association
avec d'autres facteurs.
2. Inégalités de santé : c’est l’ensemble des disparités
sociales, géographiques ou sexuelles en matière de résultats de
santé.
3. Déterminant comportemental : c’est la posture adoptée
par un individu et qui peut avoir une influence sur sa santé.
4. Déterminant social : c’est la condition sociale et
économique qui a une influence sur la santé et le bien-être social
d’un individu.
5. Déterminant biologique : c’est le facteur inscrit dans
la carte génétique d’un individu.
6. Déterminant environnemental : c’est l’ensemble des
conditions environnementales entourant un individu.
7. Déterminant lié à l’offre de soins : c’est la modalité
dans laquelle un individu peut être pris en charge
médicalement.
En théorie plus une personne possède de « déterminants positifs
», meilleures sont ses chances d’être en bonne santé. Ainsi, les
populations pourront être informées ou prévenues des risques
encourus, des comportements à adopter et lutter contre les
inégalités de santé. Un déterminant de santé est différent d’un
facteur de risque. « Le déterminant de santé renvoie à un rôle
causal » (pas nécessairement essentiel, ni suffisant) alors que le
facteur de risque renvoie à « une probabilité plus élevée de la
maladie chez les sujets exposés».
Un déterminant de santé peut être considéré comme un
indicateur de santé. C’est donc une variable que l’on peut évaluer
et utiliser ses indices pour déterminer l’état de santé d’une
personne et d’une population.
Un déterminant de santé définit aussi des groupes d’individus
d’une population et certains faits de leur santé et de leur vie. Il
peut s’agir de mesures quantitatives ou non d’une dimension
particulière d’un état de santé (représentation relative et étroite
de l’état de santé). Exemple: mortalité pour une cause.
Un déterminant de santé est donc « un fait qui influence l’état
de santé d'une population soit isolément, soit en association avec
d’autres facteurs. Cet etat de sante peut être influencé par les
facteurs suivants: politiques, économiques, sociaux, culturels,
environnementaux, biologiques et comportementaux.
Est donc considéré comme « déterminants de santé », le (s)
facteur (s) ou évènement (s) qui influence (ent) l’état de santé
d’une population. Plus une personne possède de « déterminants »
positifs, meilleures sont ses chances d’être en bonne santé.
Malheureusement, il existe des inégalités entre les individus. En
faisant la promotion de la santé, on influence les déterminants de
santé et on contribue ainsi à son progrès, à la réduction des
inégalités, à la promotion des droits fondamentaux de l’Homme et à
son développement social.
8. Une variable
Une variable est ce qui est susceptible de se modifier, de
changer souvent (opposé à invariable). Une variable prend
plusieurs valeurs et aspects selon les cas individuels et/ou les
circonstances.
Une variable statistique est quantitative si ses
valeurs sont des nombres sur lesquels des opérations arithmétiques
(somme, moyenne, etc.) ont un sens. Exemples : taille, poids,
salaire, rendement, Produit National Brut (PNB) / habitant,
espérance de vie, nombre d'habitants d'un pays, etc.
En Statistique
1. En analyse factorielle classique, un facteur est chacune des
variables hypothétiques qui servent à représenter un ensemble de
variables observables.
2. Dans la théorie des plans d’expériences et en
analyse de variance, toute variable observable est un indice
pouvant être considéré comme une source de variations possible.
Une variable statistique est ordinale qualitative lorsque la
valeur mesurée sur chaque individu (ou catégorielle ou modalité)
est numérique. Ainsi, on peut disposer les
individus par ordre croissant ou décroissant.
La moyenne sur plusieurs individus n’a toujours pas de
sens en mathématique et peu d’intérêt en pratique. Dans ce cas, on
s'intéresser à la médiane
Le caractère d’une variable statistique est qualitatif si ses
valeurs ou modalités s’expriment de façon littérale ou par un
codage sur lequel les opérations arithmétiques (moyenne, somme,
etc.) n'ont pas de sens. Exemples : genre d’une personne, situation
familiale, état du temps observé (pluvieux, neigeux, beau, etc.) à
un endroit donné chaque jour.
9. Un aménagement du territoire
L’aménagement du territoire renvoie à la manière dont les
infrastructures (routes, parcs, transport en commun, services de
proximité, etc.) d’une communauté sont organisées. Cet aménagement
influence entre autres, l’accès de la population à des services
(ex. : services de santé, alimentation), à des environnements
(ex. : parcs) ou des activités (ex. : activités sociales
ou sportives) favorables à la santé.
10. Un environnement
L’environnement est tout ce qui entoure l’Homme. Il agit de
manière directe ou indirecte sur l’Homme. La qualité de
l’environnement physique (qualité de l’eau potable que l’on utilise
et boit, l’eau de baignade, La qualité de l’air intérieur et
extérieur que l’on respire, la qualité des sols que l’on utilise,
les rayons solaires que l’on subit, les aliments que l’on
mange ainsi que les objets que l’on utilise, le bruit que
l’on subit) a un lien étroit avec la santé des populations.
Les détériorations environnementales sont autant de facteurs qui
influencent la santé humaine de manière positive ou négative.
Ces facteurs agissent sur l’Homme à travers les voies
respiratoires, le système digestif, la peau et les organes de
sens.
Les caractéristiques physiques d’un milieu sont
surtout : la présence ou l’absence d’un sol, la nature du sol
(quand il existe), la présence d’eau disponible dans le sol ou le
sous-sol, la température, le degré d'humidité de l'air,
l’éclairement (lumineux). Il faut noter que les êtres vivants ne
sont pas répartis au hasard dans l’environnement. Leur répartition
est souvent liée aux caractéristiques physiques du milieu.
Il faut entendre par facteurs physiques d’un milieu,
l’hydrographie, le relief et la topographie, le climat, la
végétation, le sol.
En écologie, les facteurs biotiques représentent
l’ensemble des interactions du vivant sur le vivant dans un
écosystème. Opposables aux facteurs abiotiques, ils
constituent une partie des facteurs écologiques de cet
écosystème.
Les facteurs abiotiques en écologie indiquent
l’ensemble des facteurs physico-chimiques (lumière, température,
humidité de l’air, composition chimique de l’eau, pression
atmosphérique et hydrostatique, structure physique et chimique d’un
substrat) d’un écosystème ayant une influence sur une biocénose
(biomasse) donnée. C’est l’action du non-vivant sur le vivant.
.
Les facteurs humains par contre, font référence aux contenus
socio-économiques d’une population. Ces facteurs font référence aux
attitudes, aux comportements, à l’âge, au genre, aux activités, aux
acteurs démographiques, aux caractéristiques sociétales et
socio-économiques.
Les facteurs socio-économiques peuvent donc être entendus comme
les singularités sociales et économiques d’une population.
11. Une qualité de l'air, de l'eau et du sol
La qualité de l’environnement physique (qualité de l’eau
potable, l’eau de baignade, de l’air et des sols) a un lien étroit
avec la santé des populations. On associe par exemple, l’exposition
aux rayons ultraviolets au cancer de la peau. De même, les liens
entre la présence de pollen et la rhinite allergique sont connus.
Les changements climatiques qui affectent déjà la planète, risquent
d’amplifier les problèmes de santé. Les impacts des conditions
climatiques entraînent de plus en plus de vagues de chaleur
accablante et de périodes de froid intense. De la même manière, la
qualité de l’air intérieur et extérieur a des répercussions sur la
santé et une mauvaise qualité de l’eau entraîne des maux de tous
genres.
12. Un facteur de risque
Le terme « facteur » a plusieurs sens.
En statistique (analyse factorielle classique) par exemple, le
sens retenu de facteur est « chacune des variables hypothétiques
servant à représenter un ensemble de variables observables ».
Dans la théorie des plans d’expériences et en analyse de
variance, un facteur est « toute variable observable pouvant être
considérée comme une source de variations possible ».
Comme la géographie moderne est une discipline englobante, elle
cherche avant tout à comprendre les phénomènes de la terre et
toutes ses complexités humaines et physiques, non seulement où sont
les objets, les cohérences, les causes et les impacts des
phénomènes mais comment ils ont changé et viennent à l’être
(BAVOUX, 2002).
Un facteur: élément ayant un rôle dans le déclenchement ou
l’évolution d’un évènement. C’est l’élément responsable du risque.
Maîtriser ce facteur revient donc à diminuer significativement ce
dernier.
Un risque: probabilité d’apparition d’un événement indésirable,
la probabilité d’éventualité d’un péril vraisemblable ou d’un
danger.
La notion de risque fait référence à un phénomène, un
inconvénient qu’il est nécessaire de prévenir ou de redouter la
possibilité. La notion de risque est liée à la gravité des
conséquences du risque dont la survenue est probable.
Un facteur de risque peut être localisé selon son
origine :
· Origine endogène : générée par l'organisation elle-même
ou à l'intérieur du périmètre qu'elle contrôle (exemple : une
maladie prenant naissance dans les locaux d’un hôpital),
· Origine exogène : généré à l'extérieur du périmètre de
contrôle de l'hôpital, de la résidence (par exemple : une
visite à un ami à l’extérieur du quartier d’habitation);
La géographie présente une approche modélisée de l’espace
géographique. Cela, en présentant des formes de distribution
spatiale et les évolutions à la base de ces distribuions.
L’objectif de l’étude en santé/environnement est d’expliquer les
processus à la base de ces distributions et d’en définir les
mécanismes au niveau des espaces, individus des et populations,
(INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE (INVS), 2011).
Selon DUPON (2007), la notion de risque implique l’association
d’un aléa et d’un enjeu.
L’aléa est un évènement, un danger ou une probabilité qui peut
affecter l’environnement.
L’enjeu par contre, est constitué par une personne, un bien, un
équipement ou un environnement susceptible de subir les
conséquences de l’événement. Ainsi, il est indispensable de
déterminer les évènements qui influencer positivement ou
négativement la probabilité d'apparition d’un événement désagréable
qu’est la maladie. Le risque implique donc l’association d’un aléa
et d’un enjeu.
L’aléa peut être un imprévu, un phénomène, un danger qui peut
affecter l’environnement. C’est donc le risque lié au facteur qui
est recherché, d’où la notion de « facteur de risque ».
Un « facteur » est un évènement qui participe à l’apparition
d’un risque déterminé ou plutôt qui favorise la persistance d’un
risque. Ce risque apparaît à cause de l’existence d’un événement
déclencheur.
Un facteur de risque sanitaire peut donc être considéré comme «
tout attribut, caractéristique ou exposition d’un sujet augmentant
la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d’un
traumatisme » (ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (OMS), 2013).
C’est une « caractéristique liée à une personne, à son
environnement, sa culture ou son mode de vie et qui entraîne pour
elle une probabilité plus ou moins élevée de développer une maladie
». (Dictionnaire de la santé publique et de l'action sociale,
2013). Le facteur de risque est donc « la caractéristique
individuelle ou collective, endogène ou exogène, augmentant de
façon statistiquement significative la probabilité d'apparition et
de développement d'une maladie ».
Ainsi, une même maladie peut être influencée par plusieurs
facteurs de risques, des « co-facteurs » qui apportent chacun une
contribution, mais dont l’articulation est souvent difficile à
expliquer. Ainsi, on parle de « maladie multifactorielle ».
Un déterminant de santé est différent d’un facteur de risque. Le
déterminant de santé implique un rôle causal (pas nettement
essentiel ni suffisant). La notion de facteur de risque par contre,
désigne une probabilité élevée d’une maladie chez des personnes
exposées.
Un facteur de risque est tout attribut, caractéristique ou
exposition d’un sujet augmentant la probabilité de développer une
maladie ou de souffrir d’un traumatisme.
Un facteur de risque est une variable étiologique définie par
les risques ci-dessous:
· le risque relatif (RR): incidence d’une maladie observée dans
une population sur une population non exposée; On appelle risque
relatif (RR) le rapport de l’incidence de la maladie chez les
exposés sur l’incidence chez les non exposés. Il mesure
l’augmentation du risque chez les sujets exposés par rapport aux
sujets non exposés ; c’est une mesure de l’intensité de
l’association entre le facteur d’exposition et la maladie.
· la fraction étiologique du risque ou risque
attribuable (RA) est aussi appelé fraction étiologique.il
correspond à la proportion des cas qui seraient évités si
le facteur de risque était absent (TABARLY, 2012). On
note E, la proportion de sujets exposés dans la population.
Les facteurs de risque sont des facteurs explicatifs d’un
problème de santé. Ces facteurs peuvent être :
· des facteurs intrinsèques : facteurs de risque sur lesquels
les actions de prévention n’ont nullement d’effets. Exemples:
genre, âge, gène, etc.
· des comportements individuels, habitudes de vie :
exemples: habitudes alimentaires, usages sexuels, mœurs, usage de
drogues, etc.
· des facteurs physiques: nuisances, radiations sonores et
chimiques, etc.
Le terme « nuisance » renvoie à toute atteinte de
l’environnement qui produit une gêne pour les personnes qui la
subissent. C’est donc un fait perceptible, causant une souffrance
vécue ou subie. A la différence des pollutions, les nuisances
n’entrainent pas d’effets néfastes sur la santé humaine et/ou sur
le plan écologique. Les nuisances sont vues comme une modification
défavorable de l’environnement. Les nuisances sonores par exemple
sont produites par les transports routiers, ferroviaires, aériens,
bruits de voisinage, appareils professionnels et domestiques
divers, les usines, etc. Ces nuisances peuvent creer des effets
très nuisibles pour l’audition et aboutir dans les cas les plus
graves, à la surdité.
Le terme « radiation » est une source perceptible, créant une
souffrance visible et vécue (RAMADE, 2018). La radiation est un
processus de rayonnement, d’émission ou de diffusion d’énergie et
de quantité de mouvements renfermant une onde, une particule. Le
corps humain subit quotidiennement la radioactivité naturelle, mais
aussi des radiations artificielles plus fortes. Leurs effets sont
fonction des doses et des durées d’exposition. Les sens ne
perçoivent pas directement les rayonnements issus de la
radioactivité. ces rayonnements sont évalués selon leurs effets.
Les méthodes de mesure sont basées sur les traces des rayonnements
laissés par la matière traversée. Les détecteurs utilisés sont
entre autres les compteurs contenant un gaz, scintillateurs,
semi-conducteurs. Il s’agit de convertir en un signal électrique,
les électrons créés par le rayonnement présent. Les unités de
mesures de la radioactivité, son énergie et ses effets sont:
· Le Becquerel (Bq): quantifie le degré de radioactivité (aussi
appelé activité). L’ancienne unité de mesure était le Curie (Ci): 1
Ci = 3,7.1010 Bq ;
· Le Gray (Gy): mesure la quantité d’énergie ingérée (dose
absorbée) par la matière (organisme ou objet) exposée aux
rayonnements ionisants ;
· Le Sievert (Sv): évalue les effets biologiques des
rayonnements d’origine naturelle ou artificielle sur l’homme en
fonction du type de rayonnement. L’ancienne unité était le Röntgen
Equivalent Man (symbole rem). 1 Sv = 100 Rem. Le Rem était
autrefois l’unité de mesure de la radiation. Depuis 1979, cette
unité est remplacée par le sievert (symbole Sv), bien que encore
utilisé aux Etats-Unis et au Canada.
Le sievert (Sv) permet de quantifier les effets biologiques des
rayonnements naturels ou artificiels sur l’homme en fonction du
type de rayonnement.
La « radiation sonore »: est une déformation se propageant dans
un milieu, qu’il soit matériel ou non. Deux types d’ondes existent:
les ondes mécaniques se propagent dans un milieu matériel avec un
transfert d’énergie sans transfert de matière. Les ondes
électromagnétiques sont issues d’une vibration entre un champ
électrique et un champ magnétique
Les facteurs de risque peuvent être influencés par
l’organisation des soins, soit en termes d’offre, de qualité,
d’accessibilité, d’efficacité, de coût, etc.
Selon PICHERAL (2011), l’accessibilité aux soins « est la
capacité matérielle d’accéder aux ressources sanitaires et aux
services de santé ». L’accessibilité aux soins présente deux
dimensions : une dimension matérielle et sociale.
L’utilisation des ressources sanitaires (accessibilité et accès
aux soins) est influencée par trois principaux facteurs: facteurs
prédisposants, facteurs de capacité et facteurs déclenchants.
· Facteurs prédisposants: font référence aux variables
démographiques (âge, genre, statut matrimonial, maladies passées,
etc.), de la structure sociale (race, niveau d’éducation,
profession, ethnie, mobilité résidentielle, taille de la famille,
etc.), de valeurs et croyances (santé et perception des maladies,
attitudes face au risque maladie, connaissance des maladies et de
leur impact, etc.) ;
· Facteurs de capacité: ce sont surtout des indicateurs
familiaux (revenu, source régulière de soins, accès aux sources,
assurances, etc.) et communautaires (disponibilité et densité des
ressources sanitaires dans le cadre de vie, prix des services,
région géographique, habitat rural/urbain, etc.) ;
· Facteurs déclenchants: besoins exprimés par le niveau de
besoins, conséquences attendues de la maladie, symptômes,
diagnostic effectué par l’individu, état général ou niveau de
besoin considéré par un tiers, symptômes et diagnostic établi par
un ou des experts. Parmi ces facteurs des recours, certains
traitent de la notion d’accessibilité aux ressources en fonction
des variables géographiques sur le demandeur ou l’offreur de
soins.
Les déterminants de santé sont distincts des facteurs de risque.
La notion de déterminant comporte un rôle causal (pas forcément
indispensable ni suffisant) alors que celle de facteur de risque
est plus vaste et renvoie à une probabilité plus ou moins élevée de
maladie chez une personne à risque.
En faisant la promotion de la santé, « on influence les
déterminants de santé et on participe à l’amélioration de la santé,
à la diminution importante des disparités en matière de santé, à la
promotion des droits essentiels de l'homme et à son progrès social
».
12.1 Un facteur de vulnérabilité
Les facteurs de risque ne doivent pas être confondus avec les
facteurs de vulnérabilité. La vulnérabilité fait référence « aux
caractéristiques des individus et des espaces pouvant
potentiellement fragiliser la santé des populations et les rendre
ainsi plus vulnérables aux risques sanitaires ».
une vulnérabilité est un caractère de ce qui
est vulnérable, fragile, précaire, de ce qui peut être
attaqué, blessé, endommagé. La vulnérabilité a pour synonyme :
la fragilité, la précarité.
Le terme « vulnérabilité » s'applique aussi bien à des
personnes, à des groupes humains qu’à des objets ou à des systèmes
(entreprises, écosystèmes, etc.).
La vulnérabilité constitue une fragilité face :
· à la maladie, aux infirmités ;
· aux agressions extérieures ;
· aux ennuis personnels : deuil, divorce, déception
amoureuse, etc. ;
· Aux évènements socio-économiques : chômage,
licenciement, crise économique, etc. ;
· aux événements naturels : tremblement de terre,
éruption volcanique, à des aléas climatiques.
Le degré de vulnérabilité dépend de la sensibilité face aux
évènements nuisibles et de la capacité
d'adaptation face à ces évènements. Pour un être humain, la
vulnérabilité peut avoir des conséquences en termes d’autonomie, de
santé, d’espérance de vie, de dignité,
d’intégrité physique ou psychique.
Un facteur de risque n’est pas une cause au sens strict du terme
mais une probabilité d’avoir ou de développer une maladie. Cette
notion épidémiologique signifie qu’il existe un lien statistique
entre un facteur étudié et une situation sanitaire observée. Ce
facteur peut être une caractéristique individuelle (Exemple: âge,
durée d’exposition, etc.) ou collective (Exemple: habitants d’une
localité). On peut donc parler de la vulnérabilité d'un individu ou
d’un groupe (populations à risque) qui est soumis à des contraintes
péjoratives (isolement, exclusion, malnutrition, précarités,
environnement professionnel, etc.), mais aussi pour un espace, un
territoire. On peut ainsi déduire une probabilité d’apparition ou
d’aggravation de l’indice de la maladie en question dans la
population, suivre son évolution, établir des prévisions et
extrapoler sur une population générale ou une population malade.
Dans ce cas, un croissance probable d’une maladie ou d’un problème
de santé peut être possible (NINOT, 2014).
12.2 Déterminants et promotion de la santé
La déclaration de Jakarta (1997) montre que les déterminants de
santé constituent des solutions préalables à la promotion de la
santé. Elle rappelle notamment les conditions suivantes: la paix,
le logement, l’éducation, la sécurité sociale, les relations
sociales, l'alimentation, un revenu, la responsabilisation des
femmes, un écosystème stable, une utilisation durable des
ressources, la justice sociale, le respect des droits de l’homme et
l’équité.
La pauvreté et les tendances démographiques (l’urbanisation,
l’augmentation du nombre des personnes du 3ème âge et de la
prévalence des maladies chroniques, la sédentarité, la résistance
aux antibiotiques et autres médicaments, l’augmentation de la
toxicomanie, les troubles civils ou les violences domestiques,
etc.) continuent d’être des menaces pour la santé.
La globalisation de l’économie, des marchés financiers et du
commerce, l’accès généralisé aux médias et aux techniques de
communication et la dégradation de l’environnement due à
l’utilisation irresponsable des ressources constituent des facteurs
internationaux qui agissent considérablement sur la santé.
12.3 Importance des déterminants de santé
L’étude des déterminants de santé a pour objet de :
1. connaître l’état de santé d’une population
2. évaluer la gravité d’un évènement sanitaire
3. déterminer les impacts du problème de santé en question
4. connaitre les problèmes prioritaires
5. proposer des actions à mener afin de réduire l’impact du
problème sanitaire et promouvoir ainsi la santé.
13. Une pollution
Une pollution est une dégradation d'un écosystème ou d’une
biosphère par une introduction, généralement humaine, d’entités ou
de radiations altérant le fonctionnement de cet écosystème
Les principales causes d’une pollution de
l'air sont en relation avec l’ignition de combustibles
fossiles (charbon, pétrole et gaz). La combustion de ces matières
premières se produit principalement, au cours ou dans le
fonctionnement des secteurs industriel et du transport
terrestre.
les différents types de pollution
Pollution de l'eau
· Une pollution industrielle,
· Une pollution urbaine (eaux-usées),
· Une pollution agricole : à travers des produits
phytosanitaires, unélevage intensif, des engrais (nitrates,
pesticides),
· Des hydrocarbures (marées noires, déballastages sauvages en
pleine mer)
Parmi les principaux polluants de l'eau, on a
l'azote (nitrates et phosphates),
les pesticides ;
les hydrocarbures du fait de marées noires notamment,
les bactéries provenant des excréments animaux ou humains,
les métaux lourds,
les déchets plastiques
les résidus médicamenteux.
Les principaux polluants réglementés
principaux polluants réglementés :
· O3 (Ozone) ...
· NOx (Oxydes d'azote) ...
· COV (Composés Organiques Volatils)
· PM (particules en suspension) ...
· SO2 (dioxyde de soufre) ...
· CO (monoxyde de carbone) ...
· Métaux lourds. ...
· NH3 (Ammoniac)
Comment l'eau est pollueet ?
Cette pollution peut avoir des origines diverses : La pollution
industrielle : avec les rejets de produits chimiques comme les
hydrocarbures ou le PCB rejetés par les industries ainsi que
les eaux évacuées par les usines
Principaux polluants réglementés :
· O3 (Ozone)
· NOx (Oxydes d'azote)
· COV (Composés Organiques Volatils) ...
· PM (particules en suspension) ...
· SO2 (dioxyde de soufre) ...
· CO (monoxyde de carbone) ...
· Métaux lourds. ...
· NH3 (Ammoniac)
Les conséquences de la pollution des milieux
aquatiques sont multiples. Elles causent des mortalités
massives d’espèces, mais elles ont aussi des effets moins visibles
: une eutrophisation des milieux, des effets toxiques à plus ou
moins long terme, des maladies ou des perturbations
endocriniennes.
Une eutrophisation est un apport excessif d'éléments nutritifs
dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un
appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème.
Une eutrophisation est aussi un processus par lequel des
nutriments s'accumulent dans un milieu ou un habitat. Les causes
sont multiples et peuvent donner lieu à des situations
d'interaction complexes entre les différents facteurs. Les
nutriments concernés sont principalement l'azote, et du
phosphore
Une eutrophisation d’un milieu aquatique est donc un
déséquilibre du milieu provoqué par l'augmentation de la
concentration d'azote et de phosphore dans le milieu. Elle est
caractérisée par une croissance excessive des plantes et des algues
due à la forte disponibilité des nutriments.
Un perturbateur endocrinien est une molécule ou un agent
chimique composé, xénobiotique ayant des propriétés
hormono-mimétiques et décrit comme cause d'anomalies
physiologiques, et notamment reproductives.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances
capables d'interagir avec un système hormonal. Face aux multiples
sources d'exposition, l'enjeu est de pouvoir comprendre le rôle
joué par ces substances dans le développement de certaines
pathologies.
Les perturbateurs endocriniens interagissent avec les
récepteurs hormonaux de deux façons différentes : ils peuvent mimer
les actions des hormones naturelles et donc envoyer de mauvais
messages aux différents organes.
LEÇON 2. PROBLEMATIQUE DES INTERACTIONS SANTE/ENVIRONNEMENT
1. Cadre théorique
Les polluants que l’on observe dans l’atmosphère peuvent être de
diverses origines mais surtout d’origine anthropique,
c'est-à-dire produits par les activités humaines ou d’origine
naturelle (émissions par la végétation, l’érosion du sol, des
volcans, des océans, etc.). Tous les secteurs d’activité de l’Homme
sont susceptibles de propager des polluants atmosphériques : les
activités industrielles, les transports (routiers et non routiers),
les activités domestiques (chauffage singulièrement),
l’agriculture, la sylviculture, etc.
Les polluants observés dans l’atmosphère ne sont pas tous
directement induits par ces sources. Ils pourraient également
résulter de réactions physico-chimiques entre composants chimiques
(polluants primaires et autres constituants de l’atmosphère) régies
par les conditions environnementales (Legendre Myriam, 2003, pp 291
à 302
La compréhension des risques sanitaires et leur prévention
requiert donc une bonne connaissance des sources des maladies, leur
répartition géographiques, et leur gravité selon le temps et
l’espace. En effet, les maladies varient explicitement en fonction
des périodes de l’année, voire de la journée. Les impacts des
principales pollutions sur la santé sont analysés, en
singulier :
· Les impacts des substances chimiques (engrais, pesticides,
farines animales, etc.) en agriculture, élevage, pèche par
exemple ;
· La présence de substances nocives dans l’air, l’atmosphère
(métaux lourds, dioxines, etc.) ;
· le bruit : (un environnement trop bruyant peut avoir des
incidences sur la santé humaine) ;
· les déchets : problème des déchets toxiques, des déchets
nucléaires, la pollution par les fumées des incinérateurs, la
pollution des nappes phréatiques par les centres d’enfouissement
technique, etc.
Les diverses substances pénètrent dans le corps par inhalation,
absorption, par contact cutané, ingestion de nourriture, d’eau
contaminée ou traitée chimiquement. Les impacts de ces pollutions
sur la population sont sous-estimés pour diverses
raisons :
· les indicateurs de mesure sous-estiment les nouvelles formes
de pollution : fines particules produites par le diesel
probablement plus dangereuses que les grosses particules car elles
se logent au fond des bronches ;
· les individus sont soumis à une synergie de pollutions en
permanence avec un risque de potentialisation de leur
nocivité ;
· une partie de la population est plus vulnérable du fait de sa
fragilité (enfants, personnes âgées, femmes enceintes, personnes
porteuses de maladies chroniques) ;
· personne vulnérable du fait de l’inégalité socio-économique.
Les maladies sont inégalement réparties dans l’espace, atteignant
les niveaux plus élevés dans les quartiers les plus pauvres, et
frappant les populations les plus vulnérables socio
économiquement.
Le cadre théorique de la santé/environnement est basé sur une
représentation cartographique du risque sanitaire. La
représentation cartographique de risque consiste à déterminer les
principaux indicateurs de santé et à montrer leurs disparités
spatiales et sociales. L’objectif de cette représentation est de
montrer la répartition spatio-temporelle d’une maladie observée et
la définition de ses facteurs de risque. Cela, afin d’obtenir une
carte des zones à risque, soient leurs variations dans le temps,
l’espace, et entre groupes d’individus de manière à ce que les
efforts de contrôle et les stratégies d’intervention soient les
plus efficaces et les plus ciblés possibles.
Même si l’influence de l’environnement sur la survenue et le
développement d’un grand nombre de maladies est plus vraisemblable
aujourd’hui, il est quelquefois malaisé dans de nombreux cas,
de montrer avec certitude à quel point un polluant particulier
présent dans l’environnement (air, sol, eau, végétation, cadre de
vie, etc.), ou dans l’alimentation a une influence sur une
maladie donnée. En général, plusieurs facteurs interagissent dans
cette problématique.
Le raisonnement de la représentation cartographique d’un risque
sanitaire requiert donc deux mesures :
(1) décrire la distribution de la maladie observée à travers
l’évaluation du risque sanitaire ;
(2) mesurer la corrélation entre la maladie étudiée et le (s)
facteur (s) de risque identifié (s) à travers l’analyse spatiale
basée sur les tests statistiques.
Les tests statistiques appliqués dans l’étude de
santé/environnement ont pour objet d’établir des ratios ou indices
comparatifs. Ces ratios ou indices ont pour objectif de montrer si
ces derniers sont significativement pertinents pour pouvoir établir
une association ou non. Ainsi, la représentation cartographique du
risque devient indispensable afin de représenter la population
cible, les groupes d’âge, le genre et la classe
socio-professionnelle. Ces indicateurs exposent différents
indicateurs d’une unité géographique à l’autre. Aussi la
représentation cartographique exige-t-elle le choix de variables à
figurer sur une carte et des éléments d’interprétation de cette
carte. La cartographie du risque ainsi obtenu, va illustrer les
variations de la distribution du risque de la maladie observée à
travers l’espace étudié. Ainsi, il devient aisé d’interpréter les
disparités de la maladie étudiée et de présenter l’intérêt des
méthodes d’étude dans la comparaison des zones et des populations à
risque,
La plupart des maladies (parasitaires, infectieuses,
respiratoires, cardiovasculaires, cancéreuses, etc.) ont multiples
causes qui sont parfois liées. Ces causes peuvent être :
la génétique, le mode de vie, les facteurs socio-économiques, les
conditions physiques, etc. En effet, une maladie peut survenir
selon plusieurs mécanismes : selon une exposition à de faibles
doses, selon un temps de latence très long, selon les effets de
synergie, selon les effets ressemblants, selon l’état des
connaissances scientifiques et des controverses.
· L’exposition à de faibles doses : dans la majorité des
cas, l’exposition aux polluants peut s’effectuer par de très
faibles doses, mais pendant une très longue durée (24h/24, durant
une longue période). On parle alors d’exposition
chronique ;
· Le temps de latence très long : les effets sur la santé
de certains polluants ne se manifestent souvent qu’après
de nombreuses années. C’est le cas pour des pathologies liées
à l’exposition aux fibres d’amiante (matériau réfractaire qui
résiste à de très grandes températures. Ces fibres d’amiante sont
souvent utilisées comme isolant thermique dans de nombreux domaines
et surtout dans la construction). Les pathologies de latence très
long ne s’amplifient généralement qu’après 15 à 20 ans,
voire davantage.
· Les effets de synergie : l’Homme est généralement exposé
de façon permanente à plusieurs polluants. Ainsi,
l’action simultanée de ces polluants accroît leurs effets. Il
est donc parfois difficile d’isoler l’impact de l’exposition à
un polluant particulier.
· Les effets ressemblants: de nombreux facteurs environnementaux
créent parfois des effets non spécifiques, c’est-à-dire des effets
d’ensemble pour de nombreuses pathologies (par exemple :
nausées, maux de tête, etc.).
· L’état des connaissances scientifiques et les
controverses : l’état des connaissances des maladies ne permet
souvent pas d’établir nettement un lien de cause à effet. Cela
peut créer de très vives polémiques, comme c’est le cas des
Global System for Mobile Communication (GSM) et antennes
GSM.
2. Hypothèse de recherche
Un des défis de la santé/environnementale est de comprendre les
relations systémiques et les conséquences synergiques et
potentialisateurs (événement produit par une cause) des
polluants présents dans l'environnement, entre eux et sur les
différents organes.Certains effets sont différés
(le cancer par exemple), ou sont possibles à de très
faibles doses (perturbation endocrinienne), ou sont liés à des
prédispositions génétiques.
La problématique générale de la relation santé/environnement est
basée sur l’existence d’une distribution inégale des problèmes de
santé et une appartenance à une catégorie sociale. Il existe donc
des facteurs de risques discontinus. .
La méthode d’étude de la santé/environnement consiste à
expliquer la différenciation de la distribution des facteurs de
risques dans l’espace, le temps et au sein des populations. Cette
approche est axée sur deux axes de recherche:
(i) identifier les facteurs de risque d’origine environnementale
;
(ii) rechercher les mécanismes à l’origine des différences
notées dans les évènements sanitaires (GOLDBER ET AL., 2003). Cette
recherche s’effectue à travers une méthode d’approche axée sur
l’association des démarches géographiques et statistiques. Cela
afin d’arriver à montrer les facteurs de risques sanitaires.
3. Objectif de l’étude
Du point de vue de la santé publique, on s’intéresse aux
maladies endémiques, aigues ou chroniques, à leurs causes et
facteurs de risque, à leur diffusion dans l’espace, le temps et au
sein de la population. On cherche alors à prévenir les maladies,
leurs impacts et à promouvoir la santé. Les gestionnaires du
système ou les politiques ont encore d’autres visions de la santé:
le bien-être de la population, le poids des handicaps, le coût de
la maladie, l’évaluation des inégalités, la définition des
priorités. La géographie et l’épidémiologie associent maladies et
facteurs individuels, environnementaux et sociaux susceptibles d’en
modifier la fréquence, la distribution et l’évolution. Elles
définissent ainsi les déterminants biologiques ou environnementaux
des maladies. La mesure de l’état de santé d’une population suscite
les interrogations suivantes: que peut t-on mesurer et pour quoi
faire?
On peut résumer en quatre mots, les raisons de s’intéresser à
l’état de santé d’une population: c’est décrire, expliquer, prévoir
et contrôler. Ainsi, l’étude de l’état de santé d’une population
consiste à décrire cet état de santé, à expliquer les causes de la
maladie, à prévoir les risques individuels ou collectifs et à
proposer des solutions pour pouvoir prévenir et contrôler le
problème de santé en question.
LEÇON 3. RECHERCHE DE DETERMINANTS PHYSIQUES POUR L’EVALUATION
D’UN ETAT DE SANTE
Jusqu’au début des années 60 (Bergner, 1985), les taux de
mortalité constituaient la principale mesure de l’état de santé
d’une population. Progressivement, avec l’augmentation de
l’espérance de vie, ce taux ne suffisait plus pour mesurer les
changements intervenus dans la santé et les soins médicaux.
D’autres indicateurs comme l’état de santé et les conditions
environnementales (offre des soins, mesures biochimiques ou
physiologiques, jours d’incapacité de travail, etc.) sont de plus
en plus des paramètres étudiés (GOLDSMITH, 1972). Les
bouleversements intervenus donc dans l’environnement représentent
des risques pour la santé humaine. C’est surtout dans
l’internalisation des échanges (changements climatiques,
conversions socio-économiques) qu’interviennent ces risques (HAUT
CONSEIL DE LA SANTE PUBLIQUE (HCSP), 2011). Etant en relation avec
les conditions du milieu, ces risques représentent des enjeux
sociétaux qui se développent et déroutent toutes les composantes de
la société. L’état de santé d’une population se définit donc par
des interactions complexes entre facteurs socio-économiques, en
interdépendance avec facteurs physiques et comportement individuel.
Ces facteurs sont appelés « déterminants de la santé ». Ces
derniers n’agissent pas individuellement: mais c’est l’union de
leurs effets qui influence l’état de santé.
Un déterminant environnemental peut donc être entendu comme un «
élément du milieu physique (naturel) ou socio-économique
(artificiel) à qui est attribuée une valeur numérique grâce aux
technologies spatiales de la télédétection et des Systèmes
d’Informations Géographiques (SIG) ». On parle alors d’estimation
spatiale. L’estimation spatiale est une méthode consistant à
attribuer une valeur à une grandeur en un site donné.
L’énoncé d’un cadre conceptuel de la santé et de ses
déterminants est primordial pour connaitre les facteurs
environnementaux qui influencent la santé d’une population. Les
indicateurs recherchés devraient indiquer la fréquence et la
vitesse d’apparition d’une maladie et ses facteurs de risque
(BOUYER ET AL., 2003).
Dans le milieu physique, les déterminants cherchés sont surtout:
les facteurs hydrographiques, végétaux, topographiques et
pédologiques auxquels s’ajoutent les conditions climatiques. Ces
données issues de sources différentes, constituent la base
d’évaluation de la corrélation entre un indicateur de santé et une
exposition environnementale (mesures d’association). L’objectif est
de déterminer les hypothèses causales de la maladie, définissant
ainsi, les populations vulnérables, zones, périodes, activités et
comportements à risque de sorte à cibler les stratégies de lutte et
de prévention (Coulibaly, 2016).
Les principaux déterminants de santé étudiés au niveau physique
sont: l’hydrographie, la pédologie, la topographie, la végétation
et le climat.
1. Réseau hydrographique
L’hydrographie est l’étude et la description
des cours et des étendues d’eau
(océans, mers, lacs, fleuves, rivières, etc.) que l’on
observe à la surface d’une terre ou dans un sous-sol
(cours d’eau souterrains). L’hydrographie peut être aussi vue
comme l’ensemble des cours d’eau d'une région donnée et organisés
en bassins hydrographiques (ou bassin versant).
L'hydrographie peut être définie de trois manières selon le
contexte ci-dessous :
1. L’étude et la description des cours et étendues
d’eau (océans, mers, lacs.) que l’on peut observer à la
surface de la terre ou dans le sous-sol (cours d'eau
souterrains) ;
2. L'hydrographie est aussi l'ensemble des cours d'eau d'une
région donnée, organisés en bassins hydrographiques (ou
bassin versant) ;
3. la topographie maritime ou lacustre présente un
plan du fond des mers et des fleuves afin de distinguer les
différentes profondeurs de l’eau, la force des courants et des
marées. L’objectif est de présenter des cartes marines,
L’hydrologie quant à elle, est la science qui s'intéresse à tous
les aspects du cycle de l’eau et notamment, aux échanges entre la
mer, l'atmosphère, la surface terrestre et le sous-sol sur terre.
L'hydrologie s'intéresse donc au cycle de l’eau dans un but de
montrer les échanges entre l'atmosphère, la surface terrestre et le
sous-sol.
Un bassin hydrographique est « toute zone dans laquelle
toutes les eaux de ruissellement convergent à travers un réseau de
rivières, de fleuves et probablement de lacs vers la mer dans
laquelle ces eaux se déversent par une seule embouchure, estuaire
ou delta ».
Un bassin hydrographique définit aussi l’ensemble du
territoire d’un pays drainé par un réseau de cours
d’eau et de leurs affluents qui se déversant vers la
mer par une seule embouchure, estuaire ou delta. Ses limites sont
constituées par la ligne de partage des eaux superficielles,
déterminée par l’hydrographie de la zone de drainage.
Par extension, un bassin hydrographique peut définir un
territoire administratif de gestion de l’eau à l’échelle de ce
territoire. Ses limites sont donc des limites administratives qui
peuvent s'approcher des lignes de partage des eaux mais aussi s'en
éloigner de façon .significative.
Un bassin versant ou bassin-versant est
l’espace drainé par un cours d'eau et
ses affluents sur un ensemble de versants. Toutes
les eaux dans cet espace s'écoulent et convergent vers un
même point de sortie
appelé exutoire : confluent, cours
d'eau, lac, mer, océan, etc.. On parle parfois
de bassin quand il correspondant à un exutoire donné.
Au niveau des échanges entre l’atmosphère et la surface
terrestre, l’hydrologie s'intéresse aux précipitations (pluie et
neige), à la transpiration des végétaux et à l'évaporation directe
de la couche terrestre superficielle.
A chaque niveau de l’hydrologie, on distingue :
· l’hydrologie de surface, on étudie le ruissellement, les
phénomènes d'érosion, les écoulements des cours d’eau et les
inondations ;
· l'hydrologie de subsurface ou hydrologie de la zone
non-saturée, on étudie les processus d'infiltration, de flux d'eau
et de transport de polluants au travers de la zone non saturée
(encore appelée zone vadose). Cette zone a une importance
fondamentale car elle constitue l'interface entre les eaux de
surfaces et de profondeur ;
· l’hydrologie souterraine ou l’hydrogéologie porte sur les
ressources du sous-sol, leur captage, leur protection et leur
renouvellement ;
· l'hydrologie urbaine constitue un « sous-cycle » de l'eau lié
à l'activité humaine : production et distribution de l'eau potable,
collecte et épuration des eaux usées et pluviales.
Quant au bassin versant, il est limité par une ligne de
partage des eaux qui correspond généralement aux lignes
de crête mais pas toujours. Les eaux de pluies de part et
d’autre de cette ligne s'écoulent dans deux directions distinctes
en convoyant avec elles, des éléments dissous ou en suspension
(sédiments et pollutions). Chaque bassin-versant se
subdivise en un certain nombre de bassins élémentaires (encore
appelés « sous-bassins versants »). Ces bassins
correspondent à la surface d’alimentation de chacun des affluents
se jetant dans le cours d’eau principal.
Les cartes topographiques constituent la base de la numérisation
des principaux cours et plans d’eau. Ces derniers sont extraits des
images satellites et convertis sous format vecteur. Numériser les
réseaux d’eau consiste à les extraire à partir des images
satellites et à les convertir en informations tridimensionnelles
sous format vecteur. Les logiciels de traitement des données
géolocalisées effectuent donc les analyses sur le réseau
hydrographique. Ces analyses peuvent par exemple porter sur les
distances à un point d’eau ou sur la pollution des eaux.
1.1. Distances à un point d’eau
Les distances par rapport à un point d’eau (codé DPE) peuvent
être examinées afin d’évaluer leurs impacts sur la diffusion d’une
maladie. Les classes de distances peuvent être les suivantes: - de
1 000 m (distances très voisines d’une DPE), 1 000-2 000 m
(distances proches d’une DPE), 2 000-5 000 m (distances
relativement proches d’une DPE) et + de 5 000 m (distances très
éloignées d’une DPE). Ces données sont corrélées avec le
déterminant de santé en question.
1.2. Pollution des eaux
Une eau liquide est considérée comme potable, buvable et
consommable lorsqu'elle expose certaines propriétés: concentration
en chlorures, pH, température…, la rendant ainsi pure à la
consommation de l’Homme.
Pour déterminer une eau polluée et son degré de pollution, des
prélèvements sont réalisés. Plusieurs critères sont retenus pour
déterminer le niveau de pollution de l’eau. En effet, des tests
sont appliqués comme indicateurs de la présence de polluants dans
l’eau et de leur quantité. Parmi ces paramètres, quatre sont
souvent utilisés:
· Matières en suspension totale (Mest) sont obtenues par
filtration. Elles déterminent les molécules (particules) non
dissoutes, sédiments ou matières organiques responsables de la
turbidité et de la couleur de l’eau.
· Demande chimique en oxygène (DCO) est, avec la Demande
Biochimique en Oxygène pendant cinq jours (DBO5), une méthode
d’évaluation de la quantité de matières organiques présente dans
l’eau. Cette DCO est exprimée en milligrammes d’oxygène par litre
d’eau. Elle représente la quantité d’oxygène indispensable pour
oxyder toute la matière organique.
La différence DCO - DBO5 détermine la charge en matière
organique peu biodégradable.
· Demande biochimique en oxygène pendant cinq jours (DBO5): elle
vise à définir la concentration en matières organiques
biodégradables. Exprimée elle aussi en milligrammes d'oxygène par
litre d'eau, elle indique la quantité d'oxygène nécessaire pour
dégrader la matière organique présente pendant cinq jours.
· Mesure du potentiel Hydrogène (pH) de l’eau définit l’écart
entre eaux testées et eaux du milieu naturel (pH de 7,5). Le
potentiel Hydrogène, connu sous le nom de « pH» permet d’évaluer
l’acidité ou la basicité d’une solution. Le pH est un indice
(grandeur) qui permet de déterminer si un milieu est acide ou
basique
Le pH de l’eau pure à 25°C, égal à 7 est considéré comme une
valeur de référence d’un milieu neutre. Il correspond au pH de
l’eau pure à 25°C. Le pH 7, aussi appelé « pH neutre », caractérise
un milieu neutre (ni acide, ni basique). Les solutions dont le pH
est inférieur à 7 sont acides; celles dont le pH est supérieur à 7,
sont basiques.
Différentes méthodes permettent de mesurer le pH d’une solution
aqueuse. On peut l’évaluer par électrochimie à l’aide d’un appareil
appelé pH-mètre. On peut de même, utiliser des indicateurs de pH ou
indicateurs acide-base: ce sont des substances qui changent de
couleur selon l’acidité du milieu voisin. Ces indicateurs colorés
sont surtout admis dans les domaines de la chimie, la biologie ou
la médecine, etc.
2. Sol
Le sol est le support de la vie terrestre; il découle de la
modification de la couche superficielle de la roche-mère, la croute
terrestre, dégradée et enrichie en apports organiques par les
processus vivants. Le sol est aussi la partie superficielle de la
croûte terrestre, à l'état naturel ou aménagée par l’homme. Excepté
les milieux marins et aquatiques d'eau douce, le sol est à la fois
le support et le produit du vivant. La partie riche du sol (matière
organique) est l’humus.
Les dégradations liées aux sols sont souvent des phénomènes
d’ordre local. Ainsi, on parle de régression et de dégradation d’un
sol lorsque celui-ci est dépossédé de ses qualités ou que ses
propriétés se soient transformées. Les problèmes liés aux sols
peuvent être deux ordres: c’est l’érosion des sols et les
changements de la qualité du sol.
2.1. Erosion des sols
L’érosion est un phénomène naturel, mais elle peut être néfaste
lorsqu’elle est causée par l’Homme. L’érosion peut avoir comme
cause: certaines pratiques agricoles (monoculture, agriculture
intensive ou irrigation sur certains types de sols, etc.), des
techniques d’élevage (surpâturage) ou la déforestation ( racines
des plantes ne pouvant plus fixer le sol et prévenir l’érosion).
Par ailleurs, l’érosion peut causer les phénomènes suivants:
glissements de terrain, désertification, aridification ou entrainer
des effets négatifs sur la biodiversité.
2.2. Modification de la qualité du sol
La modification de la qualité du sol peut entrainer un problème
de salinisation, généralement lié aux pratiques agricoles,
pollution du sol d’origine industrielle ou individuelle. Un sol
peut donc évoluer et devenir un sol pauvre, infertile et
défavorable à certaines espèces végétales ou animales et affecter
la diversité des organismes peuplant le sol.
Il existe plusieurs de types de sols, parmi lesquels on peut
définir: les sols bruns, les podzols, les sols hydromorphes (à gley
ou pseudo-gley), les sols rouges, les sols isohumiques, les sols
ferralitiques, les sols ferrugineux, etc. Pour déterminer un type
se sols, plusieurs indicateurs sont préconisés. Ces indicateurs
sont: la texture, la composition, la richesse, le rapport au
Ph.
· Selon la texture du sol
La texture d'un sol correspond à la répartition des minéraux par
catégorie de grosseur qui permettent de définir les principales
propriétés de ce sol. Dans un tel cas, on a:
· Sols argileux: composés en partie de particules très fines
d’argile. Ils ont une texture moelleuse ;
· Sols limoneux: composés de fines particules de limons. Ils ont
une texture onctueuse ;
· Sols sableux: formés de grains fins de sables, ils ont une
texture plus ou moins granuleuse. On peut difficilement les rouler
entre les doigts car ils se détachent naturellement et ils ne
retiennent pas l’eau ;
· Sols graveleux: contiennent de particules grossières et de
petites roches ;
· Sols loameux: mélange d’argile, de sable et de limon. Ils ont
une texture farineuse. Ces sols sont aussi appelés terres à jardin
ou de terres franches. L’évaluation de la texture de ces sols se
fait sur un sol humide non détrempé. On peut également effectuer
une étude granulométrique dans un jardin ou un laboratoire
spécialisé pour les sols.
· Selon la composition du sol
Les caractéristiques de reconnaissance et les valeurs de densité
et teneur en eau naturelles sont nécessaires à savoir car elles
permettent de présager des prévisions sur le comportement mécanique
et la déformabilité des sols. Ces sont:
· Sols légers: composés surtout de sable et de petites
particules non liées ;
· Sols caillouteux: composé spécialement de pierres, de gravier,
mais aussi en plus d’une fine composition de sable ;
· Sols meubles: de type limoneux, bien fourni en matière
organique, ils correspondent à une terre à jardin ;
· Sols lourds: composés principalement d’argile dont les
composantes sont très liées entre elles ;
· Sols tourbeux: composés essentiellement de tourbe de
sphaigne.
· Selon la richesse du sol
Il est indispensable de conna�