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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
ÉTUDIER LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE VERS 1905 AU MOYEN DE PEINTURES
FIGURATIVES1
Complément Web de l’article
« Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives
: pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»
pour exploiter l’exposition virtuelle
« Découvrir l’art québécois et canadien»
(expositionvirtuelle.ca) du Musée des beaux-arts de Montréal
Ce fichier contient quatre documents :1. Langage de l’art
pictural2. Grille d’analyse et d’interprétation d’œuvres d’art
figuratives, de l’affectif au cognitif3. 12 fiches documentaires
sur des œuvres et sur leur artiste4. Démarche d’apprentissage en
univers social et en arts plastiques, « Voyage artistique en
territoire québécois
vers 1900»
ParMarie-Claude Larouche, Professeure, UQTRPatricia Boyer,
Responsable des programmes éducatifs, Écoles et familles,
Département de l’éducation et du mieux-être, Musée des beaux-arts
de MontréalMarie-Ève Paillé, Enseignante et Assistante de
recherche, UQTRJulie Desruisseaux, Enseignante, Commission scolaire
de MontréalDiane Plourde, Conseillère pédagogique, Commission
scolaire de Montréal
http://expositionvirtuelle.ca
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
LANGAGE DE L’ART PICTURALComposition :
Comment les éléments (formes, motifs, couleurs) sont disposés et
leur relation dans l’œuvre.
Cornelius Krieghoff
Nature morte aux fleurs et aux fruits. Composition inspirée de
peintures du Louvre dues à Van Huysum, Van Spaendonck, De Heem,
Mignon, et de la nature
1846
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, legs Horsley et Annie
Townsend
Rythme :
Un rythme peut être créé par une compo-sition régulière de
couleurs, de formes, de lumières, de lignes ou de textures.
Tom Thomson
Dans le Nord
1915
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, don du Dr Francis J.
Shepherd, de Sir Vincent Meredith, des Drs Lauterman et W. Gardner
et de Mme Hobart Molson
Mouvement :
peut signifier un mouvement réel (une main qui pointe) ou encore
un effet de mouvement, créé par l’intensité des cou-leurs, des
répétitions, le mouvement des lignes ou encore des effets de
contrastes ou textures.
Alexander Young Jackson
Jour gris, Laurentides
Vers 1931
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, fonds A. Sidney Dawes
et legs Dr Francis J. Shepherd
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Perspective :
trucs visuels afin de représenter les volumes et la profondeur
sur une surface en deux dimensions.
William Raphael
Habitants attaqués par des loups
1870
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Don des Mlles Scott
Perspective linéaire :
les lignes horizontales convergent vers un ou deux points sur la
ligne d’horizon.
Alfred Boisseau
Des cochers à Montréal se disputent un client
1883
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, fonds de la Campagne du
Musée 1988-1993
Perspective atmosphérique :
premier plan précis, arrière-plan plus flou et moins détaillé
afin de donner l’impres-sion de profondeur.
Homer Ransford Watson
L’approche de l’orage dans les Adirondacks
1879
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Don de George Hague
Modulé :
imitation des volumes par l’utilisation des ombres et des
lumières ou encore des hachures.
Alfred Boisseau
Autoportrait
1842
Huile sur toile marouflée sur carton-plâtre
Musée des beaux-arts de Montréal, Don de James Vaughn
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moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Aplats :
zones où la couleur est appliquée sans suggestion de volume.
Alfred Pellan
Au soleil bleu
1946
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Don de Power Corporation du
Canada
Texture :
peut référer à une texture réelle (une sculpture de bois) ou à
l’imitation d’une texture (imitation du tronc d’arbre dans un
paysage) ou encore à un effet de matière comme des traits, des
taches ou de points qui présentent ou non des reliefs.
Paul Kane
Caw-Wacham
Vers 1848
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, legs William Gilman
Cheney
Empâtements :
des zones où la peinture épaisse présente un relief.
William Brymner
Fillette avec son chien, bas Saint-Laurent
1905
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Don de Sarah Humphrey et
Gerald van Gurp à l’occasion du 150e anniversaire du Musée des
beaux-arts de Montréal
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Couleur :
peut être naturaliste, c’est-à-dire conforme à la réalité. Elle
peut aussi être amplifiée ou carrément arbitraire en ne se référant
pas à la réalité (ex. : un chat bleu). Au contact des couleurs
voisines, elle sera perçue différemment.
Aritz Brandtner
Arbres
1939
Huile sur toile
Achat, fonds de la Campagne du Musée 1988-1993
Couleurs primaires :
cyan, jaune et magenta
Couleurs secondaires :
orangé, vert et violet (elles sont obte-nues par le mélange de
deux couleurs primaires).
Couleurs chaudes :
toutes les couleurs majoritairement composées de jaune ou de
rouge : orangé, rose, magenta, vert clair, beige, etc.
James Wilson Morrice
Blanche
Vers 1911-1912
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Don du Dr G. R. McCall
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Couleurs froides :
toutes les couleurs majoritairement com-posées de bleu : cyan,
vert foncé, violet, blanc bleuté, etc.
Lawren S. Harris
Matin, lac Supérieur
Vers 1921-1928
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, legs William Gilman
Cheney
Valeur :
chaque couleur a une valeur pâle, moyenne ou foncée.
Saturation :
les couleurs pures sont plus saturées (on dit aussi intenses ou
vibrantes) que les couleurs mélangées.
Forme :
Une zone définie : un objet, une tâche, une section texturée,
etc.
La forme peut être réaliste ou imaginaire.
Elle peut être floue, simplifiée, déformée et stylisée.
Anne Savage
La charrue
1931-1933
Huile sur toile
Musée des beaux-arts de Montréal, Don d’Arthur B. Gill
Créé par
_ Patricia Boyer, Département de l’éducation et du mieux-être,
Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) Pour exploiter l’exposition
virtuelle « Découvrir l’art québécois et canadien «
(expositionvirtuelle.ca) Projet « Voyage artistique en territoire
québécois vers 1900» (UQTR, MBAM et CSDM, 2017)
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moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
GRILLE D’ANALYSE ET D’INTERPRÉTATION D’ŒUVRES D’ART FIGURATIVES,
DE L’AFFECTIF AU COGNITIF
Étape 1 – Réaction affective
Sensations, émotions, souvenirs, hypothèses, etc.
Étape 2 – Analyse et interprétation
Clefs de lecture Objet (œuvre dans sa matérialité)
Représentation proposée par l’œuvre
Quoi ? Titre et type d’œuvre (paysage, scène de genre, etc.)
Sujet général, langage pictural (plans, couleur, mouvement, temps
et lumière)
Où ? Lieu de création Lieu représenté
Quand ? Date de production Moment ou saison représenté(s)
Qui ? Artiste/auteur Acteurs représentés (s’il y a lieu)
Pourquoi ? Motivation de l’artiste pour la création de l’œuvre
Ce que cette œuvre nous apprend sur la société et le territoire
étudiés
_ D’après Larouche (2014) et Musée McCord (2003).
Créé par
_ « Voyage artistique en territoire québécois vers 1900»
Marie-Claude Larouche, UQTR, Marie-Eve Paillé, enseignante, et
Patricia Boyer, Musée des beaux-arts de Montréal (2017)
Références
_ Larouche, M.-C. (2014). Voir et savoir interpréter des
documents iconographiques, de l’affectif au cogni-tif. Dans M.-A.
Éthier, D. Lefrançois et S. Demers (dir.), Faire aimer et apprendre
l’histoire et la géographie au primaire et au secondaire (p.
213-231). Québec : MultiMondes.
_ Larouche, M.-C., Fillion, P.-L., Roy, N., Paillé, M.-E.
(2016). Interpréter des œuvres d’arts figuratives pour étudier des
réalités passées : exploration du poten-tiel d’un dispositif
muséo-techno-didactique, Revue de Recherches en Littératie
médiatique multimo-dale (r2lmm.ca), vol. 3.
http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-œuvres-dart-figuratives-pour-etu-dier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel
_ Musée McCord. (2003). Savez-vous lire des arte-facts ? Repéré
à
http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/projects/CC/pdf/LireArtef.FR.PDF
http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-oeuvres-dart-figuratives-pour-etudier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel
http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-oeuvres-dart-figuratives-pour-etudier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel
http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-oeuvres-dart-figuratives-pour-etudier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel
http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/projects/CC/pdf/LireArtef.FR.PDFhttp://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/projects/CC/pdf/LireArtef.FR.PDF
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moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
12 FICHES DOCUMENTAIRES SUR DES ŒUVRES ET SUR LEUR ARTISTE
Alfred BoisseauNé en 1823 à Paris en FranceDécédé en 1901 à
Buffalo aux États-Unis
Je suis né à Paris, en France. C’est à l’École des beaux-arts de
Paris que j’étudie les arts. À l’âge de 25 ans, je m’établis à New
York aux États-Unis où je fais l’apprentissage d’un art nouveau, la
photographie. Je m’installe ensuite à Cleveland, en Ohio, dans la
région des Grands Lacs situés près de la frontière entre le Canada
et les États-Unis. J’y exerce plusieurs activités : portraitiste,
paysagiste, photographe et marchand d’art.
En 1861, la guerre de Sécession éclate aux États-Unis. Je pars
m’établir au Canada dans la région de Montréal. Lors de mes
premières années au Québec, c’est surtout mon travail de
photographe qui m’occupe.
Quelques années plus tard, je reviens à ma profession de
peintre. Je réalise entre autres des portraits au pastel et je
compte parmi mes clients des acteurs et des musiciens, des
Autochtones, des politiciens et des gens d’affaires. Je fais même
le portrait du vainqueur de la guerre de Sécession, le président
américain Abraham Lincoln. En 1871, j’exécute le por-trait de
Louis-Joseph Papineau et, en 1886, celui du maire de Montréal
Honoré Beaugrand. Je peins aussi des vues de Montréal.
En 1885, je deviens professeur d’arts dans une école de métiers
qui vise à former des tra-vailleurs spécialisés, le Conseil des
arts et manufactures. Je donne entre autres des cours de dessin à
plusieurs artistes, dont Maurice Cullen qui deviendra un peintre
très important.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJ’ai choisi de peindre une
scène se déroulant sur la place d’Armes à Montréal, qui est un lieu
important pour l’accueil des voyageurs et des tou-ristes, et où
circulent de nombreux gens d’affaires. Avec une banque, un bureau
de poste, une église, des commerces, des ateliers et des bureaux
d’affaires aux alentours, beaucoup de choses s’y passent !
_ Alfred Boisseau, Autoportrait, 1842, Musée des beaux arts de
Montréal, don de James Vaughn. Récupéré en ligne :
http://exposi-tionvirtuelle.ca/œuvre-artwork/1982_25-fra
_ Alfred Boisseau, Des cochers à Montréal se disputent un
client, 1883, Huile sur toile, 68,6 x 112,7 cm Musée des beaux-arts
de Montréal, achat, fonds de la Campagne du Musée 1988-1993
(2009.17)
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
William BrymnerNé en 1855 à Greenock en ÉcosseDécédé en 1925 à
Wallasey en Angleterre
J’arrive au Québec à l’âge de 2 ans. Installée dans la région de
Montréal puis d’Ottawa, ma famille m’encourage dans mes études et
dans mes projets. Je fais plusieurs voyages en France et ailleurs
en Europe, où je me découvre une passion pour la peinture, celle du
paysage en particulier.
J’aime peindre sur nature, c’est-à-dire peindre à l’extérieur ce
que je vois, et de la manière la plus fidèle possible. Je peins
souvent le Québec rural. Je me rends aussi dans l’Ouest canadien.
Lorsque je peins une scène urbaine, je m’intéresse davantage aux
aspects tradi-tionnels comme l’architecture qu’au caractère
industriel et commercial de ville. Dans mes œuvres, je porte une
attention particulière aux effets de lumière et au temps qu’il fait
.
En 1892, la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique,
qui a construit le che-min de fer qui traverse le Canada, me
commande des vues panoramiques des montagnes Rocheuses pour attirer
les touristes !
Pendant 35 ans, je dirige l’Art Association of Montreal, une
association qui organise des expositions et donne des cours d’arts,
à l’origine de la création du Musée des beaux-arts de Montréal. J’y
deviens l’un des premiers grands professeurs d’art du Canada. J’y
côtoie le peintre Maurice Cullen, un ami intime.
Je peux affirmer que je suis apprécié de mes étudiants, dont le
jeune Alexander Y. Jackson. Je trouve important de les encourager à
s’exprimer librement afin de trouver leur propre façon de
peindre.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJ’ai posé mon chevalet sur
l’esplanade de Montréal où se tiennent habituellement des parades
et autres manifestations militaires. C’est le lieu de promenade
préféré des Montréalais. J’aime bien aussi l’architecture ancienne
des édifices. J’ai peint le plus fidèlement possible une scène
paisible de fin de journée en hiver alors que la lumière diminue et
que les promeneurs quittent peu à peu la place. Le ciel s’embrase
derrière les maisons et, au premier plan, la pénombre qui
s’installe donne à la neige des reflets bleutés.
_ William Brymner, Photo M. O. Hammond, Archives du Musée des
beaux-arts du Canada, récupérée en ligne :
http://expositionvir-tuelle.ca/image/617-fra
_ William Brymner, Le Champ-de-Mars en hiver, 1892, Huile sur
toile, 74,9 x 101,6 cm Musée des beaux-arts de Montréal, legs Mme
R. MacD. Paterson (Collection R. B. Angus) (1949.1008)
http://expositionvirtuelle.ca/image/617-frahttp://expositionvirtuelle.ca/image/617-fra
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
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des beaux-arts de Montréal»
Maurice CullenNé en 1866 à Saint John’s à Terre-NeuveDécédé en
1934 à Chambly au Québec
Ma famille s’installe à Montréal lorsque j’ai 4 ans.
J’entreprends ma formation artistique à Montréal auprès de
Louis-Philippe Hébert, avec l’intention de devenir sculpteur. Mais
à 22 ans, je pars à Paris étudier la peinture où je découvre les
impressionnistes . Ces peintres aiment peindre à l’extérieur plutôt
qu’en atelier, et s’intéressent aux grands espaces et à la lumière
naturelle . Je fais d’ailleurs plusieurs voyages en Europe et en
Afrique au cours de ma vie, à la découverte de nouveaux
paysages.
En tant qu’artiste, je suis connu pour mes scènes rurales
québécoises et mes paysages urbains enneigés. On me considère comme
le champion de la peinture en plein air. J’aime être fidèle à la
géographie. De plus, l’usage de procédés impressionnistes me permet
de mettre en évi-dence les caractéristiques atmosphériques et
lumineuses de mon pays. Je pense aussi que le plus ordinaire des
sujets peut être beau lorsqu’il est présenté sous un éclairage
particulier.
En 1918, lors de la Première Guerre mondiale, le gouvernement
canadien me demande de devenir l’un des peintres « officiels» de la
guerre. Envoyé en France, je dois réaliser des esquisses et des
tableaux de scènes de guerre.
À mon retour je reprends mon poste de professeur à l’Art
Association of Montreal (qui devien-dra le Musée des beaux-arts de
Montréal), où je travaille avec d’autres artistes comme William
Brymner.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJe me soucie de rendre les
effets de lumière, du soleil et de l’air de l’hiver glacial, mais
j’aime aussi représenter le travail en plaçant des personnages
affairés à diverses tâches, avec à l’horizon la ville de
Montréal.
_ Photo de Maurice Cullen : R.C.A. Library/Archives of the Art
Gallery of Hamilton. Récupérée en ligne :
http://exposi-tionvirtuelle.ca/image/624-fra
_ Maurice Cullen, La coupe de la glace, 1914, Huile sur toile,
144,1 x 177,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat, fonds A.
Sidney Dawes (1941.729)
http://expositionvirtuelle.ca/image/624-fra
http://expositionvirtuelle.ca/image/624-fra
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
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moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Aaron Allan EdsonNé en 1846 à Standbridge au QuébecDécédé en
1888 à Glen Sutton au Québec
Mon père est propriétaire d’un hôtel, mais nous vivons très
modestement. C’est notre voisin, un banquier, qui m’aide
financièrement pour que je poursuive mes études en art à
l’étranger. Après avoir étudié avec un peintre américain à
Montréal, je vais en Grande-Bretagne puis en France me familiariser
avec la peinture de paysages.
J’aime peindre le caractère sauvage du territoire canadien,
particulièrement celui des Cantons de l’Est, où je suis né.
J’utilise l’huile et l’aquarelle dans mes œuvres. J’aime beaucoup
les couleurs chaudes et riches. Mes œuvres traduisent ma
tranquillité d’esprit et dénotent un intérêt marqué pour les effets
de lumière et les détails.
Je participe à la fondation de plusieurs groupes d’artistes pour
favoriser le développement des arts visuels. En 1880, la reine
Victoria fait acheter l’un de mes paysages des Cantons de l’Est.
Mes toiles sont souvent vues à l’étranger et on me juge comme le
meilleur peintre de paysages qu’ait produit le Canada à ce
jour.
Malgré le succès remporté par mon travail, j’ai des problèmes
d’argent qui me rendent la vie pénible. Lors d’un de mes voyages à
Paris, j’ai de la difficulté à peindre, car mes doigts sont raidis
par le froid puisque je n’ai pas les moyens de chauffer ma chambre.
Je mange peu, mais tiens à poursuivre mon art.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreLes bûcherons que je représente
dans ma peinture débarquent du canot pour se rendre sur le
chantier. Cette rivière St-Maurice, qui se jette dans le fleuve
Saint-Laurent à Trois-Rivières, est utilisée pour le flottage du
bois.
_ Photo, Allan Edson (1846-1888). Tirée de : Missisquoi County
Histo-rical Society, Seventh Annual Report, 1961, p. 107 :
www.archivessh.qc.ca/culture/artsvisuel/edson/edson.html
_ Allan Edson, Bûcherons sur la rivière Saint‑Maurice, 1868,
Huile sur toile, 58,5 x 101,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal,
don de Marian Ives (1940.719)
http://www.archivessh.qc.ca/culture/artsvisuel/edson/edson.html
http://www.archivessh.qc.ca/culture/artsvisuel/edson/edson.html
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Marc-Aurèle FortinNé en 1888 à Sainte-Rose au Québec Décédé en
1970 à Macamic au Québec
Mon père est juge et je choisis une carrière bien différente que
celle à laquelle il m’a destinée. Je veux être peintre. En artiste
autodidacte, je vais apprendre principalement par moi-même.
C´est vers l’âge de 30 ans, en revenant d’un court voyage en
Angleterre et en France, que je commence à peindre sérieusement et
à exposer mes œuvres. S’y trouvent des scènes de l´île de Montréal,
qui est principalement rurale à l´époque, et de mon lieu de
naissance, Sainte-Rose, au nord de l´île. Pendant l´été, je me
rends à Québec, à l´île d´Orléans et dans Charlevoix, pour dessiner
et peindre des maisons et des scènes rurales. C’est souvent en
sillonnant les environs à bicyclette que je trouve mes sujets.
On dit que je suis comme un magicien qui fait surgir d´un coup
de pinceau, des arbres géants, des ciels extravagants, toute une
nature féerique ! J’aime beaucoup peindre les arbres feuillus, les
ormes en particulier, lorsqu’ils sont énormes !
Parfois, je choisis de ne pas reproduire des éléments de
modernité visibles dans le paysage, comme les fils électriques.
J’aime peindre les reflets, la lumière, les atmosphères. J’utilise
la peinture à l’huile, la caséine (un genre de peinture au lait !),
l’aquarelle ou le pastel. Je fais aussi de la gravure. J’ai
d’ailleurs développé une technique afin d’amplifier les contrastes
lumineux, « la manière noire» qui consiste à appliquer d’abord une
sous-couche foncée sur la toile afin que les couleurs y paraissent
ensuite plus vibrantes.
Vers l’âge de 60 ans, ma vie se détériore. Je perds l’usage de
mes jambes, et même de la vue. Même si je suis l’auteur de plus de
8 000 œuvres, je termine ma vie dans la pauvreté.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJe réalise ce tableau dans les
environs de mon appartement rue Notre-Dame est, dans le quartier
ouvrier d’Hochelaga, à Montréal. Je m’installe du côté des terres
non encore envahies par le développement urbain, et montre au
premier plan des champs labourés, quelques vieilles maisons et des
agriculteurs. Plus loin on peut deviner la ville, la fumée des
cheminées, les industries sises au bord du fleuve et rejointes par
une voie ferrée.
_ Photo : Marc-Aurèle Fortin, vers 1945. Fonds Marc-Aurèle
Fortin, MBAM. Récupérée en ligne :
http://expositionvirtuelle.ca/image/579-fra
_ Marc-Aurèle Fortin, Commencement d’orage sur Hochelaga, Vers
1940, Huile et peinture-émail sur carton fort marouflé sur
masonite, 98 x 119 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don du
Musée Marc-Aurèle Fortin (don d’Abra et William Mastenbrœk)
(F1995.1) © Fondation Marc-Aurèle Fortin / SODRAC (2017)
http://expositionvirtuelle.ca/image/579-fra
http://expositionvirtuelle.ca/image/579-fra
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des beaux-arts de Montréal»
Adrien HébertNé en 1890 en FranceDécédé en 1967 à Montréal
Je nais à Paris alors que mon père, Louis-Philippe Hébert,
sculpteur reconnu au Québec, se perfectionne pour la réalisation
d’une série de sculptures destinées à la façade du parlement du
Québec. Mon enfance se passe entre la France et le Québec. J’adore
sculpter et dessiner des trains et des bateaux. Mon père
m’encourage à étudier les arts. Après quelques cours suivis à
Montréal, je m’embarque pour Paris où tous les artistes duCanada
désirant faire carrière doivent aller chercher leur
enseignement.
De retour au Québec, je m’intéresse aux changements
quisurviennent dans la société. Des usines voient le jour et de
nom-breuses familles quittent la campagne pour venir s’installer en
ville. Montréal devient un centre économique important, c’est
l’industriali-sation. Loin d’être inquiet par ces transformations,
j’y vois un facteur de transformation sociale. Je prends plaisir à
peindre la ville qui se modernise. Alors que beaucoup d’artistes
préfèrent représenter la campagne, je suis fasciné par ce qui se
passe en ville, les transports, les industries et la mécanique. Je
peins ce qui m’entoure, les rues de Montréal bondées de passants,
les vitrines des grands magasins, les immeubles à étages et le port
animé.
Dans mes œuvres, j’aime évoquer le mouvement, le bruit et
l’énergie de la ville. On dit de moi que je suis un peintre moderne
qui choisit comme sujet des scènes de la modernité.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJ’aime peindre ce qui
m’entoure, les objets et les gens de notre temps. Pourquoi vivre
constamment dans la poussière du passé ? Ayant accepté la vie
moderne, je crois logique d’apprécier en art les sujets modernes.
L’âge des ailes, l’âge des machines commencent : la peinture doit
s’adapter à ces temps nouveaux ou disparaître. Dans le Montréal
moderne, il y a quantité de choses à peindre. La foule avec sa
masse et son mouvement incessant a de quoi tenter le crayon et le
pinceau d’un artiste.
_ 1 Photo Adrien Hébert récupérée en ligne MBAM :
http://expositionvirtuelle.ca/image/566-fra
_ Adrien Hébert, Angle Peel et Sainte-Catherine, Vers 1948,
Huile sur toile, 76,5 x 101,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal,
don de l’Imperial Tobacco Canada Limitée à l’occasion du 150e
anniversaire du Musée des beaux-arts de Montréal (2010.645)
http://expositionvirtuelle.ca/image/566-fra
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des beaux-arts de Montréal»
Alexander Young JacksonNé en 1882 à MontréalDécédé en 1974 à
Kleinburg, Ontario
À l’âge de 12 ans, je commence à travailler comme graphiste et
suis des cours du soir en art. Par la suite, je m’inscris à l’école
du Montreal Art Association (qui va devenir le Musée des beaux-arts
de Montréal) où j’étudie auprès de William Brymner. Je poursuis mes
études à Paris. Je passe deux ans en Europe à voyager, peindre et
dessiner.
De retour au pays, je déménage à Toronto où je partage un
atelier avec l’artiste Tom Thomson, qui me fait découvrir les
vastes territoires du nord ontarien.Je me rends à Canœ Lake, dans
le parc Algonquin en Ontario où je découvre non seulement de
remarquables paysages à peindre, mais aussi une région qui, à mes
yeux, symbolise le Canada.
Je m’engage comme soldat à la Première Guerre mondiale, mais je
me blesse et deviens alors artiste de guerre. À mon retour au pays,
je fonde avec d’autres artistes le Groupe des Sept. Nous sommes de
jeunes peintres qui rejetons la tradition européenne dans l’art et
voulons donner une identité propre à la peinture canadienne. Nous
considérons que c’est dans le paysage que s’ex-prime l’âme du pays.
C’est pourquoi je crois qu’il est important « que chaque artiste
s’attache à peindre, à décrire, à exprimer, la région qu’il
habite». J’aime beaucoup représenter l’hiver.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJe peins cette œuvre d’après
une étude que j’ai faite à Saint-Urbain, dans la région de
Charlevoix, le 1er avril 1931. J’aime évoquer la fin de l’hiver,
alors que la neige est modelée par le soleil et les vents, que les
chemins sont recouverts de slush, et que la neige n’est plus
uniformément blanche.
_ Alexander Y. Jackson dans son atelier. © 2013 courtesy of Art
Gallery of Ontario, Toronto récupérée en ligne MBAM :
http://expositionvirtuelle.ca/image/625-fra
_ Alexander Y. Jackson, Jour gris, Laurentides, Vers 1931, Huile
sur toile,63,5 x 81,6 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat,
fonds A. Sidney Dawes et legs Dr Francis J. Shepherd (1945.944) ©
Courtesy of Carleton University Art Gallery, Ottawa, Ontario
http://expositionvirtuelle.ca/image/625-fra
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Cornelius KrieghoffNé en 1815 en HollandeDécédé en 1872 aux
États-Unis
Bien que je sois né en Hollande, je passe une grande partie de
ma jeunesse en Allemagne. Mon père m’initie à la musique et à la
peinture. Il m’encourage dans les arts et m’incite à voyager. À sa
mort, je m’enrôle pour l’armée américaine comme peintre. Lors d’un
séjour à New-York, je rencontre une Canadienne-Française qui
devient ma femme et j’immigre au Canada.
Si mes voyages m’ont permis de découvrir de merveilleux
paysages, c’est à Québec que je décide de m’établir. J’aime la
nature grandiose qui entoure la ville, c’est en fait mon thème de
prédilection. Souvent dans mes œuvres, je représente le fleuve
Saint-Laurent, les lacs situés à proximité de Québec, la rivière et
les chutes Montmorency. Les montagnes me plaisent également et
servent d’arrière-plan à un grand nombre de mes créations.
Je m’intéresse à ce qui se passe autour de moi. J’aime peindre
les faits et gestes de la vie quotidienne, qu’on appelle les scènes
de genre. En fait, je suis l’un des premiers artistes canadiens à
en créer. Dans mes œuvres, je représente la vie rurale des
Canadiens-Français, leurs sports, leurs loisirs.
J’ai aussi un grand intérêt pour les familles amérindiennes.
J’ai développé cet intérêt lorsque j’étais en service en tant
qu’artiste pour l’armée américaine. Dans la région de Québec, je
peins les Hurons-Wendats de Lorette.
J’aime peindre sur le vif sans faire d’esquisses préliminaires.
J’utilise des couleurs vives et crée des effets de lumière dans mes
toiles. Mes œuvres acquièrent un tel succès que je les fais
reproduire et en tire un revenu.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreDans cette toile, je
m’intéresse à la transformation du territoire par le progrès
technique. La gare ferroviaire que l’on aperçoit au premier plan,
près de l’eau, vient d’être entièrement reconstruite après deux
incendies.
_ Cornelius Krieghoff. Photo M. O. Hammond, Archives publiques
de l’Ontario : http://expositionvirtuelle.ca/image/570-fra
_ Cornelius Krieghoff, Québec vu de la Pointe De Lévy, 1863,
Huile sur toile, 34,9 x 59 cm Musée des beaux-arts de Montréal,
legs Mary Fry Dawson (1954.1103)
http://expositionvirtuelle.ca/image/570-fra
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Joseph LégaréNé à Québec en 1795 Décédé à Québec en 1855
Je suis l’aîné d’une famille de six enfants. J’ai la chance de
fréquenter le Petit Séminaire de Québec, une école prestigieuse,
mais comme je n’ai pas de très bons résultats, j’abandonne l’école.
À 17 ans, je commence à travailler avec un peintre vitrier.
J’apprends beaucoup avec lui. Nous peignons toutes sortes de
choses, des voitures, des appartements, des panneaux, et nous avons
la chance de restaurer des tableaux. Contrairement à d’autres
peintres, je ne vais pas me perfectionner en Europe. Mais il
m’arrive souvent de reproduire des toiles et des gravures
religieuses qui viennent d’Europe. En les vendant aux communautés
religieuses, j’en tire un revenu et apprends en même temps à
peindre et dessiner.
On me considère comme le premier peintre canadien intéressé par
les paysages et l’histoire natio-nale. En fait, il n’y a qu’une
chose que j’aime plus que l’art, c’est mon pays ! J’aime
représenter les chutes, les rivières, les forêts, les maisons de
campagne et quelques paysages de la ville. Je crée quelques scènes
historiques de la Nouvelle-France. Les Amérindiens sont aussi des
sujets que j’aime peindre.
J’ai du plaisir à collectionner des toiles. En 1833, je crée la
première galerie d’art au Bas-Canada. Elle est installée dans ma
maison et j’invite le public à venir la visiter. Vingt ans plus
tard, je possède plus de 160 toiles ! J’expose aussi quelques
tableaux de ma collection dans le hall du Parlement à Québec. Je
m’engage aussi socialement et politiquement, entre autres au
conseil municipal et au Bureau de santé de Québec ainsi que dans le
milieu de la justice.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreJe suis le premier artiste
canadien à m’intéresser à la représentation du paysage et à
l’histoire nationale. Dans cette toile, je fais écho à une
cam-pagne sur la tempérance (qui préconise la non-consommation
d’alcool ou la modération), campagne dont je suis l’un des
propagandistes avec la Société St-Jean-Baptiste. Les Autochtones
que j’ai peints sont interpelés par un orateur.
_ Photo de Joseph Légaré : Photo J. E. Livernois, Biblio-thèque
et Archives nationales du Québec. Récupérée en ligne :
http://expositionvirtuelle.ca/image/596-fra
_ Joseph Légaré, Paysage avec un orateur s’adressant aux
Indiens, Vers 1842-1843, Huile sur toile, 53,3 x 92,4 cm Musée des
beaux-arts de Montréal, achat, legs Horsley et Annie Townsend
(1961.1293)
http://expositionvirtuelle.ca/image/596-fra
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Kathleen Moir MorrisNée en 1893 à Montréal Décédée en 1986 à
Rawdon, au Québec
Je suis la seule fille d’une famille de quatre enfants. Mon
enfance est bien différente de celle des filles de mon âge, car je
suis née avec un trouble du système nerveux qui affecte ma façon de
parler et de bouger. Ma famille m’encourage dans mes projets et ma
passion pour la peinture.
Dès l’âge de quatorze ans et durant une dizaine d’années, je
suis des cours à l’Art Association of Montreal (qui va devenir le
Musée des beaux-arts de Montréal), notamment auprès de William
Brymner. J’ai aussi la chance de côtoyer Maurice Cullen et
l’accompagner pour réaliser des croquis en plein air. En 1920, je
deviens membre du Groupe de Beaver Hall . Avec plusieurs artistes,
dont plusieurs femmes, nous partageons un studio à Montréal dans la
côte du Beaver Hall.
De 1923 à 1929, je vis à Ottawa, mais je réalise souvent des
voyages en hiver dans les Laurentides, à Berthierville et dans la
ville de Québec pour exécuter des croquis.
En hiver, comme je ne peux pas beaucoup marcher, on me
transporte en traineau à l’endroit où je veux peindre. J’aime
peindre avec douceur des paysages et des scènes urbains. Le
train-train quotidien m’inspire pour les créations de mes œuvres.
Je peins à partir d’esquisses dans lesquelles je simplifie les
formes et j’applique la couleur en pâtés riches et épais.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreQuand j’ai fait ce tableau, la
neige était tellement épaisse que le seul endroit où je pouvais
peindre était dans les traces laissées par le traîneau. Je portais
un vieux manteau de fourrure avec un genre de tablier par-dessus et
un chapeau de fourrure avec des oreillettes. J’aurais fait peur à
tout ce qui aurait pu se présenter sur mon chemin !
_ Crédit de la photo : Galerie de Beaux-arts Heffel :
http://www.heffel.com/Artist/Buy/Canadian/Kathleen_Morris.aspx
_ Kathleen Moir Morris, Après la grand-messe, Berthier-en-Haut,
1927, Huile sur toile, 61 x 71 cm Musée des beaux-arts de Montréal,
achat, don de William J. Morrice (1927.479)
http://www.heffel.com/Artist/Buy/Canadian/Kathleen_Morris.aspx
http://www.heffel.com/Artist/Buy/Canadian/Kathleen_Morris.aspx
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Henry SandhamNé en 1842 à Montréal Décédé en 1910 à Londres au
Royaume-Uni
Mon père est peintre en bâtiment, c’est-à-dire qu’il applique
des peintures sur des bâti-ments. Dès mon plus jeune âge, il
m’apprend les rudiments du métier. Mais il est choqué quand je
décide de faire une carrière artistique et cela ne se passe pas
bien du tout ! À 14 ans, je dois subvenir à mes besoins en me
trouvant un emploi. Je commence à travailler comme garçon de
courses pour le photographe William Notman qui dirige un important
studio à Montréal. J’y rencontre le peintre John Arthur Fraser.
C’est à ses côtés que j’ap-prends à dessiner et à utiliser
l’aquarelle et la peinture à l’huile. Je fais aussi des images
composites (un collage de différentes photos sur un fond peint) qui
remportent un grand succès. Pendant un certain temps, je dirige
même le service artistique de ce studio.C’est en évoluant dans le
monde de la photographie que je réussis à devenir dessinateur puis
un peintre accompli. Dès 1865, l’Art Association of Montreal (qui
un jour deviendra le Musée des Beaux-Arts de Montréal) expose de
mes œuvres à son salon annuel. Je suis aussi un des membres actifs
de la Société des artistes canadiens, fondée en 1867.
Mes peintures représentent les paysages que j’ai la chance
d’observer à Montréal ou lors de mes voyages. J’aime
particulièrement peindre les vues du fleuve Saint-Laurent et des
scènes de la Gaspésie et des Maritimes.
Vers l’âge de 40 ans, je me consacre entièrement à mon art et à
mon métier d’illustrateur que je pratique à Boston aux États-Unis.
Avant mon 60e anniversaire, je quitte Boston pour Londres où je
termine ma carrière.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreCette œuvre est l’une de mes
premières peintures. Je m’intéresse ici au port de Montréal qui est
en pleine croissance. On y fait entre autres l’ex-portation des
céréales. À droite, j’ai placé un élévateur flottant à vapeur, qui
sert à accélérer le transbordement des navires
_ Crédit de la photo : Henry Sandham, artiste, Montréal, QC,
1864, William Notman, I-13433.1 © Musée McCord :
http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/I-13433.1
_ Henry Sandham, Soirée sur le quai ou Port de Montréal, 1868,
Huile sur toile, 45,8 x 57,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal,
don de Mme J. Campbell Merrett (1999.10)
http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/I-13433.1
http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/I-13433.1
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
Anne SavageNée le 27 juillet 1896 à Montréal au Québec,
CanadaDécédée le 25 mars 1971 à Montréal au Québec, Canada
Je passe une partie de ma jeunesse sur une ferme à Dorval, sur
l’île de Montréal. Le fait de grandir à la campagne me fait
développer un grand amour pour la nature. Tout petite, je dis à
l’une de mes tantes : « Quand je serai grande, je serai artiste».
D’ailleurs, c’est elle qui m’apprend à observer la nature comme si
je devais la peindre.
De 1914 à 1919, j’étudie à l’Art Association de Montreal (qui
deviendra le Musée des beaux-arts de Montréal) où je fais la
rencontre de deux artistes qui ont grandement inspiré mon travail,
William Brymner et Maurice Cullen. J’étudie aussi aux États-Unis.
De retour à Montréal, je participe à la fondation du Groupe du
Beaver Hall, qui répond à l’appel de l’artiste Alexander Y. Jackson
nous encourageant à « créer de l’art canadien pour le Canada».
Je commence ensuite à enseigner l’art. Je poursuis alors deux
carrières, celle d’artiste et celle d’enseignante. Ayant réglé ma
vie sur le calendrier scolaire, je profite des vacances d’été et de
celles de Pâques pour peindre.
J’aime peindre les paysages que je connais, en particulier les
environs du lac Wonish (près de Morin-Heights) dans les basses
Laurentides où j’ai passé les étés avec ma famille étant enfant, et
où j’ai un atelier. Dans mes tableaux, j’aime mettre l’accent sur
la couleur et la texture.
Œuvre
Pensée de l’artiste sur son œuvreLa région qui constitue mon
coin préféré est un tout petit lac des Laurentides, le lac Wonish.
La campagne qui entoure le lac est fortement ondulée, avec de
petits ravins et de petites collines, ce qui fait que, sans aller
bien loin, on peut s’asseoir et faire face à un paysage entièrement
nouveau. C’est dans cette région que je me suis fait construire un
atelier.
_ Photo d’Anne Savage récupérée en ligne :
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/588.html
_ Anne Savage, La charrue, 1931-1933, Huile sur toile, 76,4 x
102,3 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don d’Arthur B. Gill
(1970.1652)
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/588.html
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/588.html
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Volume 31, numéro 1, printemps 2018
Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au
moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée
des beaux-arts de Montréal»
DÉMARCHE D’APPRENTISSAGE EN UNIVERS SOCIAL ET EN ARTS
PLASTIQUES,
« VOYAGE ARTISTIQUE EN TERRITOIRE QUÉBÉCOIS VERS 1900»
Moment Activités Ressources numériques
Préparation • Prendre acte de la question : quelles traces de
l’occupation du territoire par la société québécoise vers 1900
peut-on trouver dans une douzaine d’œuvres ?
• Se questionner par rapport aux œuvres et la société québécoise
et son territoire, vers 1900
• Se familiariser avec une grille d’interprétation des œuvres
d’art
• Faire une première appréciation et une interprétation de
l’œuvre ciblée
• Se documenter sur le parcours de l’artiste
• Exposition virtuelle du MBAM (expositionvirtuelle.ca)
• Fiches sur les 12 œuvres et les artistes disponibles (sur le
site de la revue Vivre le primaire)
• Grille d’interprétation des œuvres d’art figuratives (voir le
tableau 1, aussi accessible sur le site de la revue Vivre le
primaire)
• Fiche sur le langage de l’art (sur le site de la revue Vivre
le primaire)
Réalisation • Apprécier des œuvres d’art
• Créer un reportage vidéo présentant les traces visibles de
l’oc-cupation du territoire, dans l’œuvre ciblée, et la vision
qu’en offre l’artiste
• iMovie
• Vidéos à téléverser sur le site Viméo
Intégration • Visionner les vidéos
• Partager les apprentissages
• Bilan critique de l’ensemble de la démarche
• Site Viméo
_ Musée des beaux-arts de Montréal [MBAM]. (s.d. a). Exposition
virtuelle : Découvrir l’art québécois et canadien. Repéré à
http://expositionvirtuelle.ca
http://expositionvirtuelle.cahttp://expositionvirtuelle.ca