JOURNAL DE L’ARBORICULTURE FRUITIÈRE NUMÉRO 22 / PRINTEMPS 2015 • Qu’est-ce que la Carbology ? ÉDITORIAL LA VOIE POUR SE DIFFÉRENCIER Le biocontrôle tient une place de choix parmi toutes les mesures de la protection intégrée comme viennent encore de le prouver la nouvelle version du plan Ecophyto. De son côté, la Commission européenne semble favorable à une adaptation des processus d’homologation pour les produits à faible risque pour la santé et l’environnement, afin d’accélérer leur arrivée sur le marché. Sur le terrain, aussi, les choses évoluent. L’appel à manifestation d’intérêt lancé par la DGAL sur les grandes cultures a été couronné de succès : les producteurs ont découvert de nouveaux produits, efficaces et respectueux de l’environnement. Sera-t-il étendu aux cultures fruitières ? Les solutions existent sur le marché arboricole mais leur diffusion à large échelle nécessite une approche différente des produits phytosanitaires traditionnels. Axes prioritaires : plus de formation pour des produits techniques, de nouveaux outils d’aide à la décision, une efficacité prouvée sur le terrain… La France a une formidable opportunité de se différencier dans un marché arboricole très difficile : les produits de biocontrôle sont une voie pour construire, avec la filière aval, une offre de qualité ! Charles Vaury • Tribune de Daniel Sauvêtre « Nous comptons sur le travail et la créativité de nos partenaires » agronomique. La compréhension et la maîtrise des interactions écologiques au verger restent le fondement du métier. Au regard des connaissances et des moyens de lutte dont ils disposent, ils ne sont pourtant déjà pas loin de l’optimum de ce qui peut être fait. Contre les insectes et les acariens, la lutte biologique est bien intégrée. Et contre les maladies cryptogamiques, les modélisations et les prophylaxies connues sont utilisées. Des ruptures significatives ne peuvent être obtenues aujourd’hui que par des protections physiques comme les bâches ou les filets, ou par les tolérances génétiques aux agressions de certaines variétés. Nous sommes quand même incités à privilégier plus encore la lutte par les moyens du biocontrôle. Cependant, la tolérance économique des exploitations fruitières à l’échec est extrêmement faible. Ce qui signifie que l’expérimentation doit s’accentuer sur ces techniques pour bien en modéliser les conditions du succès. Nous comptons vivement pour cela sur le travail et la créativité de nos partenaires fournisseurs, tel Goëmar, pour sécuriser les avancées dans ce domaine infiniment complexe et prometteur. Parce que l’arboriculteur n’oublie jamais qu’à chaque instant la pérennité de son exploitation et de son patrimoine est en jeu, il a besoin d’une protection, solide et fiable, contre les maladies et les ravageurs. Qui dira les risques innombrables que prennent les arboriculteurs pour vivre de leur métier ? Un marché incertain au bout du compte, bien sûr. Mais bien avant, ils affrontent et tentent de se préserver des affres du climat qui menacent leur récolte comme le gel, la grêle, la sécheresse, l’excès d’eau ou les brûlures du soleil. Ils doivent aussi protéger leurs fruits contre les maladies et les ravageurs qui s’invitent au verger. Et pour rendre le métier plus périlleux encore, l’État réduit assez drastiquement les moyens de la protection phytosanitaire et en durcit les conditions d’utilisation. Écophyto 2 renouvelle ainsi l’objectif de réduction de 50 % des quantités épandues à l’horizon 2 025. La motivation de l’arboriculteur va, bien sûr, dans le même sens. Parce que la réussite économique est indissociable de l’optimum ) • Témoignages de la CarpovirusineDaniel Sauvêtre, président de l’Association nationale Pommes Poires (ANPP), évoque les difficultés du métier et les attentes de la filière. • Combinaison gagnante Sigma DG N° 22 Printemps 2015 Directeur de la Publication : J.-Pierre Princen Rédaction : EDITO François Midavaine – Karine Poulard Crédits photos : GOËMAR Conception et Réalisation : 2015 Imprimerie : TPi/Betton - 35 Dépôt légal à parution, ISSN 1626-1364 JOURNAL DE L’ARBORICULTURE FRUITIÈRE NUMÉRO 22 / PRINTEMPS 2015 Laboratoires Goëmar – Parc Technopolitain Atalante – CS41908 S t Jouan des Guérets – 35 419 Saint-Malo – Tél. 02 99 19 19 19 – Fax 01 41 30 99 53 e-mail : [email protected] – www.goemar.com Pour recevoir gratuitement les prochaines éditions du journal L’Arboricole retournez-nous ce bulletin par fax au 01 41 30 99 53. Nom...................................................................................................................................................... Prénom .......................................................................... Profession .......................................................................................................................................................................................................................................... Adresse........................................................................... Ville ......................................................................................................................................................... CP.................................................................................................................................................................................................................................................................. Ville .............................................................................................................................................................................................................................................................. • Qu’est-ce que la Carbology ? page 4 ÉDITORIAL LA VOIE POUR SE DIFFÉRENCIER Le biocontrôle tient une place de choix parmi toutes les mesures de la protection intégrée comme viennent encore de le prouver la nouvelle version du plan Ecophyto. De son côté, la Commission européenne semble favorable à une adaptation des processus d’homologation pour les produits à faible risque pour la santé et l’environnement, afin d’accélérer leur arrivée sur le marché. Sur le terrain, aussi, les choses évoluent. L’appel à manifestation d’intérêt lancé par la DGAL sur les grandes cultures a été couronné de succès : les producteurs ont découvert de nouveaux produits, efficaces et respectueux de l’environnement. Sera-t-il étendu aux cultures fruitières ? Les solutions existent sur le marché arboricole mais leur diffusion à large échelle nécessite une approche différente des produits phytosanitaires traditionnels. Axes prioritaires : plus de formation pour des produits techniques, de nouveaux outils d’aide à la décision, une efficacité prouvée sur le terrain… La France a une formidable opportunité de se différencier dans un marché arboricole très difficile : les produits de biocontrôle sont une voie pour construire, avec la filière aval, une offre de qualité ! Charles Vaury • Tribune de Daniel Sauvaitre « Nous comptons sur le travail et la créativité de nos partenaires » agronomique. La compréhension et la maîtrise des interactions écologiques au verger restent le fondement du métier. Au regard des connaissances et des moyens de lutte dont ils disposent, ils ne sont pourtant déjà pas loin de l’optimum de ce qui peut être fait. Contre les insectes et les acariens, la lutte biologique est bien intégrée. Et contre les maladies cryptogamiques, les modélisations et les prophylaxies connues sont utilisées. Des ruptures significatives ne peuvent être obtenues aujourd’hui que par des protections physiques comme les bâches ou les filets, ou par les tolérances génétiques aux agressions de certaines variétés. Nous sommes quand même incités à privilégier plus encore la lutte par les moyens du biocontrôle. Cependant, la tolérance économique des exploitations fruitières à l’échec est extrêmement faible. Ce qui signifie que l’expérimentation doit s’accentuer sur ces techniques pour bien en modéliser les conditions du succès. Nous comptons vivement pour cela sur le travail et la créativité de nos partenaires fournisseurs, tel Goëmar, pour sécuriser les avancées dans ce domaine infiniment complexe et prometteur. Parce que l’arboriculteur n’oublie jamais qu’à chaque instant la pérennité de son exploitation et de son patrimoine est en jeu, il a besoin d’une protection, solide et fiable, contre les maladies et les ravageurs. Qui dira les risques innombrables que prennent les arboriculteurs pour vivre de leur métier ? Un marché incertain au bout du compte, bien sûr. Mais bien avant, ils affrontent et tentent de se préserver des affres du climat qui menacent leur récolte comme le gel, la grêle, la sécheresse, l’excès d’eau ou les brûlures du soleil. Ils doivent aussi protéger leurs fruits contre les maladies et les ravageurs qui s’invitent au verger. Et pour rendre le métier plus périlleux encore, l’État réduit assez drastiquement les moyens de la protection phytosanitaire et en durcit les conditions d’utilisation. Écophyto 2 renouvelle ainsi l’objectif de réduction de 50 % des quantités épandues à l’horizon 2 025. La motivation de l’arboriculteur va, bien sûr, dans le même sens. Parce que la réussite économique est indissociable de l’optimum " ) • Témoignages de la Carpovirusine pages 2 et 3 • Vacciplant Fruits et Légumes À la conquête de l’Europe Homologué en Hollande, en Suisse et bientôt en Italie, Vacciplant Fruits et Légumes ne cesse de démontrer tout son intérêt ! Vacciplant ® Fruits et Légumes vient de recevoir son homologation en Hollande et en Suisse contre la tavelure et les maladies de conservation. Menés aux Pays-Bas avec des consultants privés, dont FruitConsult qui conseille de nombreux arboriculteurs du Benelux, les résultats techniques complé- mentaires sont positifs et vont aider à lancer le produit. Son positionnement est d’ailleurs assez similaire à celui qui a été adopté en France (tavelure secondaire/Gloesporium). Partenaire local de Goëmar, Belchim vient donc de lancer Vacciplant ® sur la Hollande. Ce marché référent est en effet toujours en attente de solutions innovantes, surtout lorsqu’elles permettent des pratiques agricoles plus durables, comme c’est le cas sur la fraise. Vacciplant ® est en effet appliqué aujourd’hui sur plus d’un hectare sur deux de fraise hollandaise. L’espoir est qu’il puisse également devenir le produit de biocontrôle référent contre les maladies des pommiers. En Suisse, il est déjà utilisé sur le feu bactérien et la fraise et sera prochainement valorisé contre la tavelure et les maladies de conservation, en particulier dans le cadre de chartes de production strictes ou en production biologique. Staehler Suisse, société leader en distribution d’intrants pour l’arboriculture helvétique, souhaite intégrer Vacciplant ® aux solutions déjà existantes comme les produits conventionnels dont le Captane ou d’autres solutions de biocontrôle. La prochaine grosse étape du développement européen en arboriculture sera l’Italie où Vacciplant ® devrait être homologué au printemps 2015. Nouveauté RIAN BRIEDENHANN « En pommes, nous avons obtenu des rendements très élevés, 120 t/ha depuis 5 ans » Rian Briedenhann, initiateur de la Carbology ® en Afrique du Sud, dévoile tous les avantages de cette méthodologie sur la production des arbres fruitiers. Qu’est-ce que la Carbology ® ? Il s’agit d’une méthodologie d’optimisation des flux de glucides dans les arbres fruitiers permettant une production élevée en minimisant l’alternance et en assurant la production de fruits commercialisables de haute qualité. La Carbology ® repose sur cinq piliers : le bon état nutritionnel des plantes, la gestion de la lumière et de l’eau, la création de capacité à porter des fruits et la meilleure utilisation des nutriments. Les résultats sont obtenus par la combinaison unique de physio-activateurs et de nutriments spécifiques, formulée dans un programme de nutrition des plantes adapté à chaque parcelle. La Carbology ® n’est pas un programme général de solutions miracles. Mais il intègre, de façon cohérente, de multiples disciplines horticoles dans un outil de gestion de la nutrition des arbres tout au long de la saison, ce qui assure une production importante et de qualité année après année. En quoi se différencie-t-elle des autres programmes de nutrition ? Parmi les nombreux programmes existants, je n’en ai jamais vu où les applications de nutriments et de physio-activateurs sont combinées et appliquées tout au long de la saison, et pendant la récolte. La plupart des programmes sont en effet des applications correctives basées sur l’historique comme l’analyse des feuilles et des problèmes de fruits. Comment l’avez-vous mise au point ? Tout est parti d’une erreur ! Un programme de traitement mal prescrit a engendré d’importantes brûlures sur les arbres. J’ai dû travailler dur pour trouver un moyen de leur redonner une vitalité et sauver la récolte. Les résultats ont dépassé toutes nos espérances. Cela fait quinze ans que nous avons bâti cette technologie avancée de nutrition foliaire. Plus de 5 000 ha de vergers de pommiers – soit 30 % des surfaces en Afrique du Sud, NDLR – l’ont déjà adoptée. Cette technologie est-elle durable ? Bien sûr, elle l’est : si la nutrition des plantes n’est pas durable, l’agriculture ne le sera pas non plus ! En Afrique du Sud, nous avons obtenu des rendements très élevés – 120 t/ha – sur des vergers ayant 55 ans et ce depuis 5 ans ! Daniel Sauvaitre, président de l’Association nationale Pommes Poires (ANPP), évoque les difficultés du métier et les attentes de la filière. • Combinaison gagnante page 3 Bio-insecticide contre le carpocapse